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et se disaient prêts à les transmettre à la justice, ainsi


qu’à témoigner, à la condition d’obtenir le statut de
«Opération Hôtel»: comment Assange et
« témoin protégé ».
ses proches ont été espionnés
PAR JÉRÔME HOURDEAUX Aujourd’hui, la justice espagnole dispose de
ARTICLE PUBLIÉ LE LUNDI 27 JANVIER 2020
nombreux éléments permettant de retracer l’histoire
des relations entre UC Global et les services
américains ainsi que celle de « l’opération Hôtel »,
nom donné en interne au dispositif de surveillance
déployé autour de Julian Assange à partir de décembre
2017, et digne d’un film d’espionnage. Mediapart a pu
consulter une partie de ces documents.

Julian Assange emmené au tribunal à Londres


le 1er mai 2019. © Daniel LEAL-OLIVAS/AFP
Mediapart a pu consulter des documents détaillant la
surveillance de l’ambassade d’Équateur à Londres où
était réfugié le fondateur de WikiLeaks. Un dispositif
de surveillance digne d’un film d’espionnage. La
justice espagnole vient d’accorder le statut de
Julian Assange emmené au tribunal à Londres
« témoins protégés » à trois ex-salariés d’UC Global, le 1er mai 2019. © Daniel LEAL-OLIVAS/AFP
l'entreprise de sécurité utilisée. Fondée en 2007 par un ancien militaire espagnol,
Tandis que le sort réservé par les États-Unis à David Morales, UC Global est restée durant plusieurs
Julian Assange s’annonce de plus en plus sombre, la années une société relativement modeste, dont le
justice espagnole vient de passer une étape décisive principal contrat consistait à assurer la sécurité des
dans une affaire qui pourrait potentiellement influer deux filles du président équatorien de l’époque, Rafael
sur la procédure d’extradition visant le fondateur Correa, alors qu’elles suivaient leurs études à Londres.
de WikiLeaks. Mardi 21 janvier, le quotidien En 2015, l’ambassade veut régler un problème
espagnol El País a rapporté l’audition par une juge administratif récurrent. Ses agents de sécurité sont
d’instruction, sous le statut de « témoin protégé », équatoriens et à chaque voyage dans leur pays
de trois anciens salariés de la société UC Global qui d’origine, ils doivent à leur retour demander un visa,
auraient secrètement, à partir de la fin d’année 2017, ce qui peut prendre plusieurs semaines et engendre de
espionné pour le compte des services américains les nombreuses tracasseries administratives. Elle cherche
moindres faits et gestes de Julian Assange au sein de donc une société de sécurité hispanophone, basée dans
l’ambassade équatorienne de Londres, ainsi que ceux un pays de l’Union européenne, afin de pouvoir se
de ses proches et défenseurs. rendre facilement sur place.
Cette audition fait suite à une plainte déposée l’été C’est UC Global qui remporte logiquement le contrat.
dernier par WikiLeaks contre UC (Undercover) Global Celui-ci est signé avec les services de renseignement
et son PDG, David Morales, que Mediapart a pu équatoriens, le Servicio Nacional de Inteligencia de
consulter. Dans celle-ci, les avocats racontaient avoir Ecuador (SENAIN), au travers d’une société basée en
été alertés par d’anciens salariés de l’entreprise de ses Floride et liée à l’aviation civile équatorienne.
activités illégales. Ceux-ci avaient fourni de nombreux
La même année, David Morales se rend seul à
mails internes les détaillant, photos ou encore vidéos,
Las Vegas pour présenter sa société lors d’un salon
spécialisé sur la sécurité. N’ayant que ce seul contrat à

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mettre en avant, il vante son travail pour l’ambassade informatique de lui préparer un téléphone et un
équatorienne, en insistant sur la situation particulière ordinateur sécurisé afin de communiquer de manière
liée à la présence de Julian Assange. Il aurait alors chiffrée avec ses « amis américains ».
été approché par le chef de la sécurité de la société Les échanges récupérés par les avocats de Julian
Las Vegas Sands, propriété de Sheldon Adelson, un Assange montrent la pression croissance exercée
ami personnel de Donald Trump, qui lui aurait proposé durant les mois suivants par David Morales sur ses
de travailler avec les services de renseignement salariés auxquels il transmet les demandes de plus en
américains en leur envoyant des informations sur plus précises et intrusives des États-Unis. L’une de
Julian Assange et ses soutiens. leurs principales exigences est de pouvoir enregistrer
Selon les témoignages de salariés cités dans la plainte, les conversations, les caméras alors en place ne
à son retour, David Morales rassemble l’ensemble de permettant pas de captation sonore. Le sujet fait l’objet
son équipe et lui annonce qu’« à partir de maintenant, de plusieurs échanges, Morales insistant pour que soit
nous allons jouer en première division ». Quand des choisi un modèle dont le microphone ne soit pas
employés lui demandent ce qu’il entend par « première visible. Des photos sont prises de différents endroits
division », il répond que son entreprise a basculé de la salle de réunion de Julian Assange.
« du côté obscur ». Le patron d’UC Global n’a
jamais précisé l’identité exacte de ce nouveau client.
Dans ses mails échangés avec ses collaborateurs, il
le désigne généralement sous l’expression « nos amis
américains ». En 2017, interrogé par l’un deux, il
lâchera qu’il s’agit du « renseignement des États-
Unis » mais refusera d’en dire plus.
Une des photos prises par UC Global, à droite
À partir de ce moment, David Morales se met à l'extincteur dans lequel sera installé un micro.

effectuer des allers-retours réguliers avec les États- Les nouvelles caméras sont installées en décembre
Unis, à New York, Washington et Las Vegas afin 2017. Mais la qualité du son laisse à désirer,
d’informer « nos amis américains », selon les notamment parce que Julian Assange, qui se sait
explications qu’il donne à ses collaborateurs. Durant surveillé, utilise un générateur de « bruit blanc », un
ces voyages, Morales emporte les données qu’il a appareil permettant de perturber les enregistrements
collectées. Mais dans un premier temps, celles-ci sont sonores. Plusieurs solutions sont envisagées. Morales
assez minces et uniquement issues des activités de demande tout d’abord à ses employés de l’ambassade
gardiennage et de la vidéosurveillance, sans le son. de prendre des photos de divers objets présents dans
Le partenariat entre UC Global et son client américain la salle de réunion afin de réfléchir aux meilleurs
prend une tout autre dimension après l’élection de moyens de dissimuler des micros dans la pièce. Le
Donald Trump en novembre 2016. L’organisation choix se porte sur un extincteur, qui sera pris en photo
de la sécurité de l’ambassade est modifiée pour sous divers angles, qui se trouve juste à côté de la
mettre en place « l’opération Hôtel », en référence chaise où Julian Assange a l’habitude de s’asseoir.
à l’ambassade, Julian Assange étant désigné dans les Un autre micro est posé dans les toilettes pour dames,
échanges comme « le client ». la seule pièce que le fondateur de WikiLeaks pensait
protégée et où il se réfugiait pour ses discussions les
David Morales sélectionne quelques techniciens
plus sensibles.
directement placés sous ses ordres et s’assure un
contrôle total du système de vidéosurveillance. En Mais la qualité des enregistrements semble ne toujours
début d’année 2017, il demande à son service pas convenir aux Américains. Au mois de mars
2018, David Morales fait installer des filtres sonores

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permettant d’atténuer les effets du générateur de information permettant notamment de faciliter leur
bruit blanc. Il demande également à ses employés piratage. Leurs pièces d’identité et tout document
de placer un autocollant prévenant de la présence personnel disponible étaient également pris en photo.
de caméra de vidéosurveillance sur le coin supérieur Dans certains cas, les employés semblent être
gauche de chaque fenêtre extérieure de l’ambassade. parvenus à récupérer jusqu’aux mots de passe et codes
À leur retour, il leur explique qu’il s’agissait en fait PIN des visiteurs.
d’une autre demande des « amis américains ». Pour
améliorer la qualité des enregistrements sonores, ceux-
ci avaient mis en place un système de « microphone
laser », un dispositif permettant d’écouter une
conversation à travers une fenêtre grâce à un laser
mesurant les vibrations de la vitre.
«Morales avait décidé de vendre toutes les Un des téléphones espionnés.
informations à l’ennemi»
Cette surveillance n’a épargné personne, pas même
La surveillance menée par UC Global ne se limite pas le patron du SENAIN, le colonel Rommy Vallejo.
aux enregistrements. Les employés de l’ambassade Lorsque celui-ci rend visite à Julian Assange
avaient pour consigne de noter tous les renseignements le 21 décembre 2017, David Morales reçoit un
disponibles sur les visiteurs de Julian Assange et rapport détaillé de la rencontre. Celui-ci débute par
recevaient même des listes de cibles « prioritaires ». l’indication de son numéro de téléphone et de son
Dans un mail envoyé le 21 septembre 2017 à plusieurs numéro IMEI et donne ensuite un résumé de la
employés, David Morales se plaint ainsi du manque discussion, au cours de laquelle le sort du journaliste
d’informations sur certaines d’entre elles. « Il n’y a est évoqué.
pas de données… les fichiers sont très incomplets et
il est nécessaire d’avoir des photos d’eux, ainsi que Les hommes de David Morales ont même pris en
des descriptions de leurs fonctions ou de leurs activités filature certaines personnes en dehors de l’ambassade,
au quartier général », écrit-il. « En particulier, comme Baltasar Garzón. En octobre 2017, le patron
les profils suivants doivent être créés et mis à d’UC Global reçoit un rapport sur certains des rendez-
jour (données personnelles, relations avec le client, vous confidentiels de l’avocat. Y figurent des photos
numéros de téléphone, mails, nombre de visites, etc.) volées d’une rencontre entre lui et l’ancien président
pour ces visiteurs habituels et collaborateurs du client. équatorien Rafael Correa à l’aéroport de Madrid-
» Suivent une série de noms : la journaliste Sarah Barajas.
Harrison, proche collaboratrice de Julian Assange, Morales ira jusqu’à demander à ses employés de
Jennifer Robinson, son avocate anglaise, Baltasar récupérer une couche d’un bébé rendant régulièrement
Garzón, son avocat espagnol, ou encore Renata Ávila, visite à Julian Assange avec sa mère afin d’analyser
militante guatémaltèque et membre de son équipe de ses selles et déterminer s’il pouvait être son enfant.
défense. Il aurait précisé qu’il s’agissait d’une demande des
Ces informations étaient collectées par tous les « Américains ». Mais des salariés réticents préviennent
moyens. Ainsi, à leur arrivée à l’ambassade, les la mère en lui demandant de ne plus amener son enfant
visiteurs devaient laisser à l’accueil leurs appareils à l’ambassade.
électroniques qui étaient alors photographiés, de Car « l’opération Hôtel » est loin de faire l’unanimité
l’extérieur et à l’intérieur, afin de récupérer toutes au sein d’UC Global. Selon les témoignages recueillis
les informations possibles, notamment le numéro par les défenseurs de Julian Assange, plusieurs
International Mobile Equipment Identity (IMEI), une collaborateurs ont fait part de leur malaise face aux

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demandes des « amis américains » de leur patron. d’un appareil – d’ordinateurs s’étant connectés au
Ce sont certains d’entre eux qui auraient décidé de serveur d’UC Global où étaient stockées les données
dénoncer ses agissements quand ils se sont rendu sur Julian Assange, et pointant vers différents lieux
compte que « David Morales avait décidé de vendre aux États-Unis.
toutes les informations à l’ennemi, les États-Unis »,
indique la plainte.
Sans compter que celui-ci s’est toujours arrangé
pour conserver sur ce dossier un contrôle absolu. L'adresse IP d'un mail envoyé par David Morales le 1er mars.
Morales était le seul à être en contact avec le Les analyses des adresses IP, que Mediapart a pu
mystérieux commanditaire. Chaque jour, les employés également consulter, de certains mails de David
de l’ambassade devaient déposer, dans un dossier Morales confirment ses déplacements aux États-Unis.
accessible à distance, les rapports sur les visites de Une série de messages ont été envoyés depuis la ville
la journée. Les enregistrements sonores et vidéo, eux, d’Alexandria, près de Washington DC, au début du
étaient extraits et transférés sur des disques durs que mois de mars, alors que WikiLeaks commence la
Morales se chargeait lui-même ensuite d’amener aux publication, dont Mediapart avait été partenaire, de
États-Unis une fois ou deux fois par mois. sa série de documents baptisée « Vault7 » détaillant les
En 2017, il demande à un salarié de mettre en place outils d’intrusion et d’espionnage utilisés par la CIA.
en parallèle un dispositif d’accès direct et à distance En plus de Julian Assange, plusieurs autres personnes
aux vidéos, configuré pour que celles-ci puissent être victimes de l’espionnage d’UC Global ont déposé
consultées par les Américains à l’insu des autorités plainte, dont, comme le révélait Mediapart en
équatoriennes. Plusieurs mails internes confirment novembre dernier, son avocat français Juan Branco.
le caractère clandestin des activités d’UC Global. David Morales, lui, a été interpellé au mois de
Dans l’un d’entre eux, envoyé le 21 septembre 2017, septembre. Son domicile et son bureau ont été
David Morales alerte ainsi plusieurs collaborateurs : perquisitionnés, et son matériel informatique saisi. Les
« SENAIN est en train d’enquêter sur nous. C’est enquêteurs ont en outre mis la main sur deux armes à
pourquoi j’aimerais que ma localisation soit gérée feu aux numéros de série effacés ainsi que sur 20 000
avec réserve (en particulier mes voyages aux USA). » euros en liquide. Le PDG d’UC Global a ensuite été
Les tensions au sein de la société ont également été libéré sous caution. Son passeport lui a été confisqué
exacerbées par l’augmentation du train de vie de et il doit pointer deux fois par semaine au tribunal.
l’ancien militaire. À partir de 2017, il s’achète un Pour sa part, Julian Assange comparaîtra à partir
nouvel appartement dans un quartier huppé et des du mois de février devant la justice britannique qui
voitures de luxe. Des bruits au sein d’UC Global doit trancher sur la demande d’extradition déposée
affirment que le contrat avec les États-Unis serait par les États-Unis. Jeudi 23 janvier, lors d’une
facturé 200 000 euros par mois. Une manne dont les audition du fondateur de WikiLeaks par vidéo, la juge
salariés ne voient pas la couleur. Certains soupçonnent Vanessa Baraitser a accepté d’étaler les auditions qui
leur patron de dissimuler de l’argent à Gibraltar où il débuteront le 24 février et dureront une semaine, puis
se rend régulièrement. reprendront le 18 mai pour trois semaines.
Selon El País, lors de leur audition par le juge Cette demande avait été formulée par les avocats de
d’instruction, les trois ex-salariés ont confirmé Julian Assange qui ont, une nouvelle fois, dénoncé les
l’intégralité des éléments avancés dans la plainte et conditions de détention de leur client dans la prison
lui ont remis des documents devant prouver leurs de haute sécurité de Belmarsh. « Nous ne pouvons
accusations. Ils ont notamment fourni des « adresse simplement pas entrer quand nous avons besoin de
IP » – qui permettent de localiser le lieu de connexion

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voir M. Assange et de recevoir des instructions… nous qui insistent depuis des semaines pour que les
avons besoin de temps pour régler ça », a ainsi déclaré autorités pénitentiaires mettent fin au traitement
l’avocat Edward Fitzgerald. punitif d’Assange », s’est-il réjoui.
L’équipe de défense de Julian Assange a obtenu La justice américaine souhaite juger l’Australien de 48
une autre victoire cette semaine. Alors que de ans pour son travail de rédacteur en chef de WikiLeaks
nombreux observateurs s’inquiétaient pour l’état de et la publication en 2010 des documents fournis par
santé du journaliste, décrit comme fortement affaibli Chelsea Manning, elle aussi actuellement en prison,
physiquement et psychologiquement par ceux ayant détaillant les exactions américaines en Afghanistan et
pu le rencontrer, l’administration pénitentiaire a en Irak. Le 23 mai 2017, le département de la justice
finalement accepté de le sortir du quartier d’isolement a dévoilé les dix-sept charges retenues contre lui, dont
dans lequel il était emprisonné et de le transférer dans la violation de l’Espionage Act. Il risque au total 175
une aile où il peut fréquenter d’autres détenus. années de prison.
Selon Joseph Farrell, membre de WikiLeaks ayant À la sortie de l’audience du 23 janvier, l’actuel
annoncé cette nouvelle vendredi 24 janvier, cette rédacteur en chef de WikiLeaks, Kristinn Hrafnsson,
décision fait suite aux demandes répétées des avocats, a indiqué que la justice américaine avait versé au
mais également à une pétition d’autres prisonniers. dossier un nouveau document. Celui-ci précise que
« Ce changement est une grande victoire pour les non-citoyens américains ne peuvent bénéficier du
l’équipe juridique d’Assange et pour les militants premier amendement de la Constitution américaine
protégeant la liberté d’expression et la liberté de la
presse.

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