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RELATIONS

INTERNATIONALES
EXPOSÉ : Les firmes transnationales dans le système international

Problématique : Est ce que l’on peut considérer les firmes transnationales


comme des acteurs à part entière de la scène internationale ?

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Introduction
« S'il est relativement aisé d'attirer l'attention des firmes multinationales ou leur intérêt, notamment
par la création de zones franches, il est nettement plus délicat d'entretenir avec elles une relation
équilibrée. Le revers de leur puissance est leur capacité de profiter de conditions avantageuses, sans
pour autant offrir ni les technologies dernier cri, ni les moyens d'une croissance porteuse de
développement. A partir de là, le problème se résume-t-il à limiter leur influence éventuelle ? »
Chavy.

Le XXème siècle et son lot d’innovations, notamment en termes de technologies et de transports,


mais surtout la fin de la guerre froide et l’expansion du libéralisme ont permis l’essor considérable
des entreprises, avec l’apparition de nouveaux domaines d’activités, mais aussi de nouveaux types de
structures, comme les firmes multinationales.

Les firmes multinationales ou transnationales sont des entreprises dont le siège social se situe dans
un pays, que l’on appelle "maison mère", mais qui exercent certaines activités dans d’autres. Ce sont
des entreprises de grandes tailles, dont l’organisation et la gestion sont centralisées et développent
leur production à travers des filiales localisées dans différents pays, que ce soit par la création de
nouvelles unités ou par un processus de fusion-acquisition. Il ne s’agit donc pas d’externalisation
(sous-traitance). L’objectif de cette internationalisation est la recherche d’amélioration de leur
compétitivité prix et hors prix. Avec l’amélioration de leur compétitivité prix, les firmes cherchent à
faire face à la concurrence à travers la recherche d’un plus faible cout de production. Elles peuvent
ainsi choisir de s’installer dans un pays pour profiter du faible cout lié à la fourniture de matière
première et intermédiaires, mais aussi de législation qui leur sont plus favorables, en termes de
rémunération des salariés ou de fiscalité. La compétitivité hors prix est quant à elle représentée par
la recherche de main d’œuvre qualifiée, de meilleures structures ou encore d’une meilleure stabilité
politique et économique. Le développement des FMN a eu d’importante conséquences sur le
commerce international, avec notamment le développement de la division internationale de la
production et du commerce intra firme, qui représente aujourd’hui plus d’un tiers du commerce
international.

En termes de gestion, ces entreprises immenses ne se structurent évidemment pas de la même


manières qu’une entreprise classique. On oublie donc la hiérarchie pyramidale au profit d’une
structure en réseau, où chaque région du monde dispose de sa propre hiérarchie relayant les directives
de la maison mère.

Parmi ces firmes, on retrouve notamment Wal-Mart, Toyota, Volkswagen, le groupe pétrolier Shell,
ou encore Apple. Ces dernières se trouvent toutes dans le top 10 des entreprises mondiales les plus
riches (selon le classement Fortune Global 500 par le magazine Fortune publié en 2017). Il faut
cependant faire une distinction entre multinationales et transnationales. Ces premières supposent une
activité économique dans l’ensemble du globe, ce qui est en réalité très rare. Il est donc plus précis
de parler de firmes transnationales, dont l’activité économique est plutôt centrée sur une ou plusieurs
régions du monde.

De par leur taille et la puissance qui en découle, certaines de ces firmes sont considérées aussi
puissantes, si ce n’est plus, que certains Etats. Dans le cas d’Apple par exemple, en Janvier 2013, la
capitalisation boursière de l’entreprise atteignait 487 milliards de dollars, soit l’équivalent du budget
de l’Etat français à cette même période. Etats et firmes généralement un lien très fort, avec par
exemple, une protection par l’Etat des infrastructures et du personnel des entreprises dans certains
pays à risques, ou encore la détention d’actions.

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On peut donc être amené à se demander si l’on peut considérer les firmes transnationales comme des
acteurs à part entière de la scène internationale ?

Nous verrons dans une première partie que les FTN peuvent être considérées comme des puissances
indépendantes, avec de fortes influences sur la scène internationale. Cette affirmation sera nuancée
dans la seconde partie, où nous verrons qu’elles sont en quelques sortes influencées par les Etats.

I. Les FTN, des puissances indépendantes dans le système international

A. La souveraineté étatique bouleversée par des nouveaux acteurs

Selon Jean-Jacques Roche, professeur à l’Université Panthéon-Assas « l’école réaliste ou le droit


international ne considèrent pas que l’État est l’acteur unique de la vie internationale » et ajoute que
ces derniers se contentent de placer l’État « au sommet de la hiérarchie des acteurs internationaux ».
En effet la chute du mur de Berlin et la fin de la bipolarité restent les évènements déclencheurs de la
nouvelle organisation du monde. Ce monde post-westphalien conserve selon Jean-Jacques Roche
« l’empreinte du monde des États, tout en intégrant les principaux facteurs du monde nouveau ». Ces
acteurs du monde nouveau, s’inscrivent donc dans la mondialisation actuelle définie par Laurent
Carroué, spécialiste de la géographie économique, comme un « processus géohistorique d’extension
progressive du capitalisme à l’échelle planétaire ». Ainsi, on a assisté à la montée en puissance des
organisations non gouvernementales, des médias, des mouvements sociaux mais aussi des firmes
transnationales. Ces dernières se sont développées , dans un mouvement que l’on peut qualifier de
parallèle à la mondialisation, qui est celui de la globalisation. En effet la globalisation correspond à
la branche économique et financière de l’internationalisation des échanges, elle passe par une
intensification des mouvements de capitaux mais aussi par le développement des nouvelles
technologies de l’information et de la communication ( NTIC ).

Les firmes transnationales se sont inscrites dans ce mouvement, leur permettant de conquérir le
marché mondial, souvent en bouleversant les États, dans leurs prérogatives, dans leurs stratégies
économiques et sociales. Les firmes transnationales se sont intégrées sur ce nouveau marché mondial
après avoir pendant longtemps utilisé, selon Carroué et Collet « l’espace national et l’espace social
et culturel », espace qui est le « niveau pertinent d’agrégation pour définir les marchés ou segmenter
le marché mondial ». Une fois que les FTN ont réussi à conquérir le marché mondial, ces dernières
se sont encore agrandies par des opérations de fusion-acquisition, opérations qui renforcent encore
plus leur pouvoir économique. Ce pouvoir économique qui permet aux firmes de s’imposer sur la
scène internationale se conjugue nécessairement avec un certain pouvoir politique. En effet, quand
des firmes transnationales génèrent des chiffres d’affaires supérieurs au PIB de certains États, la
réalité de leur influence et de leur pouvoir politique sur les États est évidente. Cette influence se
retrouve dans plusieurs domaines relevant des prérogatives étatiques, tel que les relations
internationales, la politique fiscale mais aussi la politique économique.

Comme le note Jean-Jacques Roche, les firmes transnationales se caractérisent par la flexibilité de
leur organisation, mais elles ont pour avantage d’agir sur des marchés divisés en territoires nationaux,
leur permettant ainsi d’exploiter les disparités de législation sociale. Ces disparités introduisent alors
une concurrence entre États qui n’hésitent plus à modifier leurs règles fiscales pour attirer ces firmes
sur leur territoire national. En effet au regard de l’actualité on peut prendre l’exemple des GAFA qui
représentent les entreprises Google, Amazon, Facebook, Apple et qui font l’objet de nombreuses
critiques quant à leur optimisation fiscale au sein même de l’Union européenne. La France à
l’initiative d’une proposition d’harmonisation fiscale au sein de l’UE pour taxer ces entreprises fait
face, avec les partenaires européens qui soutiennent cette initiative, à certains pays réticents tels que
l’Irlande ou encore le Luxembourg. En effet ces pays ont fait de « l’optimisation fiscale leur marque
de fabrique », l’impôt sur les sociétés s’élève respectivement à 12,5 % et 19 % contre 33 % pour la
France, ce qui nous permet de faire un parallèle avec la notion de diplomatie triangulaire évoquée par
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Jean-Jacques Roche, consistant en une compétition entre États pour attirer les investisseurs.
L’influence des firmes sur le pouvoir fiscal des États est bien une réalité, l’exemple de l’Irlande se
confirme avec les propos de son ministre des Finances Michael Noonan, qui a affirmé « Il y a
beaucoup de jalousie en Europe vis-à-vis de la façon dont nous avons réussi à attirer autant de sièges
sociaux en Irlande ».

Ainsi, comme l’affirme Susan Strange, « la capacité des États à définir les règles du jeu économique
et social a été largement érodée par la montée de ces acteurs privés ». On peut ajouter ici l’avis de
Hugh Stephenson qui en 1974 affirmait dans le numéro 24 de la Revue française de science politique,
que « le caractère multinational des firmes constitue la première brèche éclatante dans la souveraineté
étatique », et ajoute « que les gouvernements, quels qu’ils soient, n’étaient plus, en grande partie du
fait des « multinationales », entièrement maîtres de leurs politiques économiques ». Cette analyse est
intéressante pour son ancienneté et le sens qu’elle peut trouver encore aujourd’hui dans le pouvoir
des firmes transnationales, après la chute du mur de Berlin, après l’explosion des NTIC et des
échanges globalisés.

L’érosion évoquée par Susan Strange n’intervient cependant pas seulement dans le domaine
économique ou encore fiscal, elle intervient également en matière politique, comme l’affirme Jean-
Jacques Roche, « leur puissance économique et financière a donc nécessairement une dimension
politique ». En effet les plus grandes entreprises exercent depuis longtemps un rôle de lobbying actif
permettant, selon Carroué et Collet, d’orienter en la faveur de ces firmes, la politique étrangère des
États ou les décisions d’organisations internationales. Ces derniers pour illustrer leur propos
rappellent le nombre important de groupes d’intérêts, plus de 4000, qui exercent un véritable lobbying
à Bruxelles, des illustrations qui pourraient aussi être faite en France, avec le rôle des lobbys dans la
vie parlementaire. On peut prendre l’exemple récent, relayé par BFMTV, et ayant fait l’objet d’un
article L’Express, au sujet du lobbying de Japan Tobacco International qui a offert des cadeaux à 53
parlementaires, parlementaires qui ont pour la plupart soutenu de nombreux amendements pro-tabac.
L’influence des firmes se retrouve également dans leur capacité à servir leurs intérêts particuliers
dans les négociations internationales. On peut ici citer le texte de Chavagneux qui fait référence au
pouvoir des firmes sur le droit du travail, des contrats, les procédures d’arbitrage ou encore les normes
techniques, et évoque une sorte de « souveraineté juridique du capital, qui lui donne une certaine
indépendance à l’égard de la légitimation étatique ». Ainsi on envisage une souveraineté parallèle des
firmes qui sont suffisamment puissantes pour traiter d’égal à égal avec les États en matière de
négociations internationales. Cette souveraineté des firmes, terme qui sera nuancé dans la partie
suivante, constitue tout de même une réalité notamment lorsque l’on s’intéresse aux procédures
d’arbitrage.

Selon un article du Monde Diplomatique « Des tribunaux pour détrousser les États », le filon du
règlement des différends entre investisseurs et États ( RDIE ) a assuré la fortune de nombreuses
sociétés privées. Le règlement de ces différends intervient dans des traités d’investissement qui
protègent les sociétés étrangères contre toute décision publique qui pourrait nuire à leurs
investissements, ce qui fait dire aux auteurs de l’article que les tribunaux locaux ou régulations
nationales n’ont plus droit de cité, le pouvoir étant transféré à une cour supranationale qui tire sa
puissance de la démission des États. Ainsi les recours des multinationales sont traités par l’un des
instances spécialisées, le CIRDI ( Centre international pour le règlement des différends relatifs aux
investissements ), la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international ou encore
certaines chambres de commerce. Ces procédures d’arbitrage ont d’ailleurs été au centre des
négociations internationales entre la Commission européenne et le Canada pour le CETA, ou entre la
Commission et les États-Unis pour le TAFTA. L’une des principales préoccupations liées à ces traités
de libre échange réside dans ces tribunaux d’arbitrage. À travers ces tribunaux, les grandes firmes
créent une justice parallèle à celle des États. Ainsi comme le note le monde dans son article « Qu’est
ce que le TAFTA, dont la France demande l’arrêt des négociations ? », ces tribunaux seront une arme

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à la disposition des multinationales pour attaquer les règlementations des États, sur la santé,
l’environnement ou le social. Le TAFTA est aujourd’hui à l’arrêt ce qui n’est pas le cas du CETA,
où la question des tribunaux d’arbitrage s’est aussi posée. Mais dans ce dernier projet d’accord de
libre-échange, la Commission européenne a souhaité réformer cette procédure de règlement des
différends afin de limiter le pouvoir des firmes.

Ainsi on observe l’influence importante des firmes sur la scène internationale mais aussi la scène
étatique. Ces dernières ont souvent boulversé les prérogatives des États qui se sont pliés à leur bon
vouloir, si on regarde la modification des règles fiscales, l’importance de certaines FTN qui peuvent
faire jeu égal avec les États ou encore leur capacité à se doter d’une sorte de souveraineté parallèle
en particulier avec la création d’une justice privée. Cependant comme le notent Braillard et Djallili
« il faut éviter d’accorder une importance exagérée aux entreprises multinationales en leur attribuant
un rôle d’acteur comparable à celui des États » et ajoutent que « leur existence même et leur activité
s’inscrivent dans un cadre façonné par les États.

B. Le pouvoir d’influence des FTN sur la scène nationale et internationale

Dans cette deuxième sous-partie, nous allons maintenant voir sous une double articulation comment
et pourquoi les firmes transnationales influencent la scène nationale et internationale. Tout d'abord
nous allons essayer de comprendre pourquoi ces firmes sont si puissantes, si influentes, et ensuite
nous nous demanderons comment s'exerce cette influence.

Aujourd'hui dans le monde nous pouvons décompter plus de 83 000 firmes, qui à elle seule font
travailler plus de 80 millions de salariés. Ces firmes possèdent en plus des filiales, que l'on retrouve
partout dans le monde elles sont au nombres 800 000. Tout ceci représente plus de 25% du PIB
mondiale en 2010 (Christian Chavagnieux 2012, une firme mondiale mythe ou réalité). Donc nous
nous retrouvons dans un monde avec des firmes transnationales plus puissantes que certains États.
Prenons le cas de l'entreprise « Apple » un des géants du smartphone dans le monde et de l'industrie
électronique. En 2013 l'entreprise pesait en bourse l'équivalent du budget de la France soit 487
milliards de dollars de capitalisation boursière (L'express 2013 : Ces entreprises plus fortes que les
États). Ou encore le chiffre d'affaires de la Royal Dutch, une grande compagnie pétrolière anglo-
néerlandaise dont le chiffre d'affaires représentait à lui seul plus de deux mois d'activités au Royaume-
Uni en terme de production de richesses.

Donc nous nous retrouvons ici avec des firmes sur-puissantes qui ont des moyens économique s
parfois bien supérieur aux États. Leur pouvoir vient de leurs poids économiques, elles fournissent du
travail dans les sociétés, voilà la raison de l'influence de ses firmes, elles possèdent un quart des
richesses mondiales, sans être bloqué par des limites territoriales, elles peuvent en effet s'implanter
quasiment partout dans le monde.

Notre deuxième cadre d'analyse est maintenant comment ces firmes transnationales exercent leurs
influences. Tout d'abord par la mise en place de normes qui passent au dessus des États, elles ont
tendance à passer outre les règles étatiques aux profits de règles de marchés. Par l'extension des libre-
échange par exemple. Ces grandes firmes procèdent à ce qu'on appelle du « lobbying », elles se
regroupent entre elles afin de peser plus face aux États pour imposer leurs produits, comme le cas de
la culture OGM en Europe, leur but est que les États ne produisent pas des lois, des règles à l'encontre
de leurs activités.

De plus, les grandes firmes transnationales, procèdent à une mise en concurrence des États, en effet
les grandes firmes ne basent pas la production de leurs produits sur un seul territoire. Les « pays du
Nord » sont à la conceptualisation des produits, les pays sous-développés fourniront la matière
première et enfin les pays émergents fourniront la masse salariale celle qui va assembler à faible coût

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(Sandra Moatti Alternatives Economique octobre 2011). Ces firmes profitent des pays émergents par
la mise en place d'Investissement Direct à l’Étranger qui sont souvent utilisés dans le cadre
d'optimisation fiscale par les entreprises afin d'obtenir de la main d’œuvre moins chère, délocaliser
les industries polluantes dans les pays émergents. « La bataille de l'eau » entre l'entreprise Coca-Cola
est l'Inde montre ses inégalités de pouvoir. L'entreprise Coca-Cola a asséché les nappes phréatique
d’une région du sud de l'Inde au début des années 2000 alors même que la population n'avait pas
forcément accès à l'eau courante. L'entreprise ne respectait pas les normes environnementales ou
plutôt profiter du manque de normes il en est de même pour la catastrophe de Bhopal en Inde aussi
toute la région a été entièrement pollué et des milliers de personnes sont mortes.

Et aussi une autre conséquence de la mise en concurrence des États, les différentes fiscalités entre
elles, les États abaissent leur fiscalité pour faire venir des entreprises sur leur territoire, on peut
rappeler l’exemple de l'Irlande qui possède une fiscalité très avantageuse contrairement à des pays
comme la France. Et les inégalités de fiscalités sont d'autant plus importantes avec des États appelés
« Paradis fiscaux ».

On retrouve aussi l'influence des firmes transnationales dans une moindre mesure, au sein du pouvoir
des États. Comme par exemple en France, Monsieur Serge Dassault sénateur pendant 13 ans et PDG
d'une entreprise d’aéronautique. On observe que les firmes, les dirigeants de ces firmes peuvent être
aussi proches de la classe dirigeante des États.

Enfin un autre moyen d'influence utiliser par les firmes, est l'occidentalisation du monde, dans un des
documents du corpus La mondialisation comme idéologie (2002), il est fait part que sur les 500 plus
importantes firmes du monde 244 étaient américaines et 173 européennes, plus des deux tiers des
firmes sont donc issues des « pays du Nord ». Le mode de vie Occidental se repend partout, il faut ici
penser à des marques comme Coca-Cola, ou Mac Donald qui s'implantent dans de nombreux pays et
font preuve d'innovation pour s'adapter au modèle culturel. C'est un véritable « impérialisme » des
occidentaux sur le reste du monde qui détermine la norme, le modèle à suivre.

Pour conclure cette partie, nous percevons bien que les firmes ont une forte influence sur les sociétés
que ça soit sur la scène nationale ou internationale. Elles possèdent un certain contrôle sur les États
qui procèdent à des fiscalités réduites pour avoir une firme qui s'implante sur le territoire, elles
possèdent de puissants lobbies pouvant bloquer certaines décisions étatiques, dans le cas où ces
décisions allaient à l'encontre de leurs activités. Pour prendre un exemple actuel, l'entreprise
« Monsanto », qui produit des herbicides et des OGM ; de nombreuses études environnementales et
des scientifiques ont démontré un certain danger sur ces produits et pourtant ils sont toujours
autorisés. Il semblerait qu'il y ait là aussi un poids des lobbies particulièrement fort sur les états, elles
possèdent une capacité économique quasi illimitée qui leur offre un moyen de pression sur les États
et les institutions (les institutions Européennes qui se servent des études de Monsanto et non d'étude
indépendante pour juger de de la toxicité de leurs herbicides) extrêmement fort, afin d'influencer les
politiques. Le pouvoir des grandes firmes n'est pas sur des actes directs, il s'agit plutôt d'un « soft
power », une influence indirecte sur le comportement des acteurs afin de servir leurs propres intérêts.

II. Les liens troubles entre les firmes et les Etats

A. L’Etat « mondialisateur » : un processus d’interdépendance au travers duquel les firmes sont


légitimées sur la scène internationale
On parle d’Etat « mondialisateur » car les Etats ont été les acteurs initiaux de cette mondialisation,
aujourd’hui les Etats agissent en faveur de ce phénomène, en effet la mondialisation n’est pas un
déterminisme historique, elle a été provoquée. Les Etats ont contribué à l’intensification des

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échanges par l’intermédiaire d’une dérégulation des marchés ou des cadres juridiques
(assouplissement/accommodation aux FTN).
L’Etat se montre ainsi mondialisateur lorsqu’il cherche à attirer les IDE (et non seulement les
investissements de portefeuille). Il va faire la promotion de son image sur la scène internationale et
notamment dans les pays d’origine des potentiels investisseurs, créer des infrastructures à la pointe
permettant le développement de la R&D des firmes et mettre en place des incitations positives par
l’intermédiaire de dumpings monétaires (dévaluation de la monnaie pour faciliter les exportations
des firmes), fiscaux (assouplissement des normes juridiques fiscales en vigueur) ou encore sociaux
(flexibilisation des conditions de travail). Cette ouverture peut même aller jusqu’à l’externalisation
de missions par essence étatiques, en effet en 2004 en Irak on comptait pas moins de 20 000
hommes employés par des sociétés militaires privées américaines, ceux-ci avaient pour rôle de
surveiller les bases militaires et ravitailler les troupes. A travers cet exemple on comprend bien que
certaines firmes représentent les intérêts des Etats eux-mêmes (autant économiques
qu’immatériels avec la diffusion des valeurs et de la culture du pays) et deviennent des outils de
politique étrangère.
L’action des Etats pour le développement de cette mondialisation et l’essor des FTN n’ont fait que
relier ces deux acteurs les menant ainsi à une interdépendance. L’interdépendance désigne le
rapport qui lie plusieurs personnes et les rend nécessaires les unes aux autres. En se rendant parfois
dépendant des FTN l’Etat légitime la place de celles-ci sur la scène internationale et en fait des
protagonistes principaux des relations internationales.
Cette interdépendance peut s’illustrer par un propos connu : « l’homme ne grandit pas quand la
nation décline »1. Traduisez ici « homme » par intérêt privé. Un Etat fort se doit de répondre aux
besoins économiques d’une firme qui auraient besoin de capitaux, ici la firme est subordonnée au
financement étatique mais l’Etat a également tout intérêt à devenir ou rester un actionnaire
important pour préserver son emprise sur ladite société (exemple des chantiers navals de St-Nazaire
et de la société STX Europe). Cette interdépendance peut en outre s’illustrer par une comparaison
simple : la firme est un arbre dont les racines profondes dans la terre témoigne d’un ancrage
national important dans le pays d’origine (exemple de Siemens en Allemagne), cette relation Etat-
firme se consolide au fil du temps et peut être symbolisée par un tronc large et dur, enfin
l’internationalisation de la firme et son ouverture au marché transnational est représentée par les
rameaux étendus de l’arbre. Henri Guaino parlait ainsi de « firmes transnationalo-nationales »2. De
manière plus pragmatique pour qu’un Etat tire les bénéfices de l’activité d’une firme il doit la
protéger des « risques-pays », cela désigne des risques politiques et financiers que court une firme
lorsqu’elle commerce avec un autre Etat. Les risques politiques représentent les actes qui
pourraient nuire à l’intégrité matérielle des infrastructures des firmes à l’étranger (périls industriels)
ou à l’intégrité physique de leur personnel, à cette fin l’Etat peut envoyer des troupes au sol pour
sécuriser ces activités et/ou organiser les rapatriements. Quant aux risques financiers c’est la
COFACE (Compagnie Française d’Assurance du Commerce Extérieur, privatisée depuis 1996) qui se
charge depuis 1946 de pallier aux pertes d’actifs (non-paiement d’un Etat de sa dette vis-à-vis de la
société) et couts d’opportunité (annulation d’un contrat par exemple) des sociétés françaises qui
commercent à l’international. On peut, enfin, illustrer cette relation réciproque par les pressions
exercées par les firmes auprès de leurs gouvernants nationaux pour que, sur le marché national, des
embargos soient mis en place à l’encontre de produits étrangers qui viendraient concurrencer par
leur cout très souvent les firmes nationales (théorie du protectionnisme de Friedrich List).

1
Discours de Nicolas Sarkozy à Caen le 9 mars 2007
2
En 1996 lorsqu’il était commissaire au plan
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Cependant cette légitimation des FTN doit être relativisée, les firmes ne disposent pas du monopole
de la violence légitime, elles ne sont pas reconnues et respectées comme des institutions
souveraines historiques au même titre que les Etats. Ainsi en cas de litige les personnels des FTN,
aussi importantes soient-elles, ne peuvent bénéficier de l’immunité diplomatique faute de
personnalité juridique internationale, seul l’Etat pourra décider d’accorder une protection ou de
prendre fait et cause pour son national (action en représentation). La montée en puissance des FTN
ne leur a pas permis et ne leur permettra pas d’égaler les Etats sur la scène internationale (au moins
au plan juridique).
Pour conclure il est évident que le rayonnement de la firme est largement bénéfique à l’Etat, la
situation d’une firme peut être synonyme d’espérance ou au contraire d’inquiétude, pour un
gouvernement quant à une échéance électorale (Arcelor pendant le quinquennat Hollande,
GM&S et Whirlpool pour Macron ?)
B. L’intelligence économique ou la prolongation de la politique extérieure étatique

Le but de cette partie, est de montrer d'une manière claire et précise le rôle ambiguë qu’entretiennent
les États et les firmes transnationales. Effectivement durant notre développement nous montrerons à
travers des exemples, que les États font tout pour maintenir "leurs" firmes en pôle position face a la
concurrence engendrée par la globalisation du monde, c'est cela qui est appelée intelligence
économique.

Je viens d'évoquer le concept d'intelligence économique mais de quoi s'agit il?Carlo Revello définit
l'intelligence économique comme étant : "l'intelligence stratégique est un processus de collecte,
traitement et diffusion de l'information qui a pour objet la réduction de la part d'incertitude dans la
prise de toute décision stratégique. Si à cette finalité on ajoute la volonté de mener des actions
d'influence, il convient de parler alors d'intelligence économique".
Depuis la fin de la guerre froide et face au rôle pris par l'intelligence économique dans les grandes
puissances,de nombreux chercheur vont s’intéresser à ce phénomène, c'est notamment le cas Pierre
Conesa qui est conseiller du président au sein de la compagnie européenne d'intelligence stratégique.
Dans un article paru en 2003 dans la revue Internationale et stratégique : L'intelligence économique
et stratégique : la diplomatie d'influence au service de la guerre économique1, il s’intéresse au concept
d'intelligence économique même si il lui préfère celui d'intelligence stratégique et économique, il fait
un rappel historique montrant l'apparition de ce phénomène avant d'analyser de quelle manière cela
s'articule aux Etats-Unis, au Japon et en France (Europe). Nous allons nous baser sur son article
pour donner un point de vue général sur le phénomène.

Le phénomène d'intelligence économique va apparaître dans le Japon d’après guerre (d'autres auteurs
estiment que l'intelligence économique moderne n'est réellement apparue qu’après la fin de la guerre
froide aux États-Unis). Pour Pierre Conessa l'IE doit viser la protection du patrimoine national, c'est
à ce niveau là que se situe toute la problématique, car à partir de là l’État va entrer dans une position
de protecteur envers ses firmes, tout en utilisant toutes les informations recueillies par les différents
services chargés de l'intelligence économique pour permettre à ces mêmes firmes de pénétrer de
nouveaux marchés qui sont caractérisés par une concurrence de plus en plus marquée.

Le concept selon l'auteur aurait donc vu le jour au Japon, le Japon d’après seconde guerre mondiale
en pleine reconstruction et optant pour un développement économique pour l'avenir et non un
développement axé sur le militaire. Le Japon va alors développer une organisation administrative
centrée autour du Ministry of international trade and industry dont la fonction primaire et de soutenir
les entreprises japonaises. A cela va s'ajouter une politique de développement de think thank et de
tout projet de recherche, en accueillant des chercheurs étrangers et en envoyant à l'étranger. C'est
ainsi que dans un premier temps le Japon ne produira que des produit bon marché se basant sur des

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technologies volées, la Chine durant les premières années de son développement va énormément
s'inspirer de cette stratégie. Cette espionnage japonais était permis par le fait qu'a ce moment tout les
services de renseignements occidentaux était focalisés sur l'ennemi communiste laissant ainsi une
porte ouverte a l’œil japonais. C'est de cette manière que les entreprises japonaises vont se développer
certaines deviendrons d'importante firmes, il est donc ici établit clairement que sans cette implication
de l’État rien de tout cela n'aurait était possible.

Intéressons nous maintenant au développement de l'intelligence économique aux Etats-Unis. Cela a


commencé dès les années 90 avec la construction européenne qui commençait à inquiéter les
américains et leurs entreprises qui se croyaient à l'abri de toute concurrence (le cas boeing airbus
viendra confirmer cette inquiétude) et également l’apparition de nouveau pays à la quête du marché
mondial à la chute du mur de Berlin en 1989. Ce qui a permis aux Etats-Unis d’être si performant
dans l'intelligence économique est le fait qu’après la disparition de l'URSS, la majorité des services
de renseignement allaient être réorientés dans ce but. Nous sommes alors à l'aube de ce que certains
appellerons une guerre économique mondiale. Les Etats-Unis vont se fixer un but qu'ils tiendront à
savoir celui de rester les plus performants dans le domaine de la collecte et du traitement des
informations, cela fut largement facilité par Internet et toute les innovations qui en découlent. Pierre
Conessa estimera alors que le nouveau rôle de l’État américain devient l'aide aux entreprises dans
les secteurs stratégiques et cela pour toutes les entreprises américaines que se soit celles qui sont
exportatrices ou encore celles en concurrence avec des firmes étrangères. De nombreux organes vont
être crée pour se donner les moyens de l'action comme par exemple le National Economic Council.
Les secteurs des télécommunication et de l'information seront les principales cibles de cette nouvelle
État, cela explique que encore aujourd’hui les plus grandes firmes dans ces secteurs à l'échelle
mondiale sont américaines (Windows, google etc.).

A cela va se rajouter un dispositif législatif poursuivant un double but : l'attaque et la défense des
intérêts des firmes américaines qui reposent sur le principe de sanction unilatérale des entreprises
étrangères sans passer par des juridiction internationales, les sanctions peuvent aller d'une pénalité
commerciale jusqu’à la clause de nation la plus favorisée. Le législateur va même encore plus loin
en empêchant toute concurrence avec les firmes américaines dans des pays hostiles aux Etats-Unis
comme en Libye ou à Cuba. Nous voyons donc bien a travers cet exemple des Etats-Unis de quelle
manière les Etats-Unis ont su maintenir leur hégémonie, mais ils ne sont pas les seuls dans ce cas la.

Prenons maintenant l'exemple de la Chine ce géant considéré comme la future superpuissance du


monde, l’étude du cas de ce pays est très intéressante car la chine est un pays capitaliste mais a la
différence des Etats-Unis l’état est a la manœuvre de tout, la maîtrise des grandes firmes chinoises
par l’état atteint un niveau jamais encore égalé dans le monde. Nous allons nous intéresser a
l'intelligence économique utilisée par la Chine pour conquérir le continent africain face à
l'impuissance totale des grandes puissances occidentales qui considéraient à tort ce continent comme
leurs pré carré (France RU) à travers l'étude de deux exemples de firmes chinoise. L'intelligence
économique est basé sur un principe simple celui de "financement contre ressource", c’est de cette
manière qu'il arrive a décrocher autant de marché public face a des pays occidentaux. Les grandes
puissances économiques occidentales et le fond monétaire d'investissement refusent de prêter des
sommes d'argents a de nombreux Etats Africains sans que ces derniers libéralise le champs politique
et c'est sur ce point que va appuyer l'empire du milieu, en effet sous couvert de non ingérence dans
les Etats Africains la banque chinoise Eximbank va prêter a des Etats sans leur conditionner ce prêt
a des engagement politique allant vers plus de démocratie. En réalité ces prêts ne serons pas sans
condition, le but visé est ainsi de créer un partenariat avec l’Afrique, ce continent qui intéresse tant
la chine et "son rêve chinois" de par ses matières première (pétrole gaz et produit minier), et a travers
ce partenariat assurer des marchés aux grandes firmes chinoise comme SINOPEC. Il est curieux de
remarquer qu'avant tout prêt d'envergure de la part de la Chine des contrat sont signé entre les Etats
africains et les grandes firmes chinoise, c'est cela qui est appeler le financement contre ressource. Le

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livre de Julien Wagner, "chine-afrique le grand pillage" décris parfaitement ce qui arrive actuellement
en Afrique, dans ce livre ce dernier va montrer les faces les plus obscure de l'intelligence économique
chinoise a l’œuvre en Afrique (pot de vins, corruption politique, travaux contrefait, pollution etc.).

Cette offensive économique chinoise sur le continent ne s’arrête pas aux firmes chinoise qui
s'intéressent aux matières premières, mais elle se fais également sur un autre secteur celui de la
télécommunication ou le géant huawei firmes fondé par un ancien colonel chinois, connut pour les
smartphone et autre produit électronique qu'il commercialise. Mais leurs activités comprend
également l'installation et la mise en place du réseaux internet et téléphonique, et c'est ainsi que cette
firme soutenue par l'Etat chinois va s'emparer du gigantesque marché africains, on estime que en
Afrique à l'heure actuel ils sont entrain d'installer plus de 80 pourcent du réseaux 4 g et déploie 50
000 km de fibre optique à travers le continent. Cela est problématique pour l'Afrique, les liens entre
cette firme et le pouvoir militaire en chine est clairement établit, et malgré toutes les accusation
d’espionnage cette dernière est autorisé et sollicité par le continent pour mener a terme entièrement
un projet sur un secteur aussi sensible.

Conclusion
En définitive, les firmes transnationales sont des acteurs incontournables dans le système international
et cela se démontre par leur implantation sur une multitude de territoires et par des chiffres d’affaires
colossaux, parfois même équivalent aux budgets de fonctionnement de certaines puissances
internationales. Ces entreprises sont si puissantes qu’il est même difficile pour les Etats de faire
respecter leurs prérogatives, notamment en matière de fiscalité. S’ajoute à cela divers autres
problèmes, tel que le lobbying.

Cependant, nous avons bien vu que ce clivage firme-Etat n’est qu’une facette des relations que ces
deux entités peuvent avoir. En effet, des dirigeants politiques sont parfois à la tête d’entreprise
multinationales, ce qui nous démontre bien l’existence d’un lien et d’intérêts communs entre firmes
et Etats.

Les Etats font également tout leur possible pour attirer les Investissements Directs de l’Etrangers,
source d’emploi, d’investissement en recherche et développement et donc par extension d’une
certaine croissance et stabilité économique. Évidemment, ces investissements sont majoritairement
issus des firmes transnationales, dont les chiffres d’affaires permettent ce type d’opération. Il en est
par exemple le cas de Toyota en France, qui a investi cette année plus de 90 millions d’euros dans
une usine d’assemblage, embauchant plus de 3 000 salariés. Mais revers de la médaille, c’est
également l’Etat qui doit rendre des comptes et trouver des solutions lors des licenciements de masse.

Ces relations entre firmes et Etats, généralement économiques, permettent à ces deux de conquérir
certains marchés, comme lors de la vente de matériel militaire par exemple, bénéfique à la fois pour
l’entreprise et pour la présence de l’Etat sur la scène internationale.

A l’inverse, ces relations peuvent être à l’origine de scandales mondiaux, dont firmes comme Etats
se passeraient bien. Récemment, le groupe français de construction Lafarge a reconnu avoir financé
indirectement des groupes armées Syriens, dont Al Nosra et Daesh. Selon le directeur général, dans
le but de ne pas avoir de représailles sur ses salariés et infrastructures. Selon Christian Hérault, le
PDG du groupe, l’ambassade était au courant de ces pratiques et n’a jamais demandé au groupe de
quitter le pays.

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Bibliographie

Ouvrages à analyser :
Ouvrages/articles complémentaires utilisés dans notre devoir :

- « Les firmes transnationales », in J-J ROCHE, Relations internationales, 7ème édition, Paris,
LGDJ, 2014.
- « Une firme mondial mythe ou réalité », Christian CHAVAGNEUX, 2012.
- Sandra MOATTI, Alternatives Economique, Octobre 2011
- « Coca-Cola au centre de conflits sur l'eau en Inde », Le monde, 2011.
- « Ces entreprises plus fortes que les États », L’Express, 2013.
- Julien WAGNER, Chine-Afrique, Le grand pillage.

Sitographie/articles :
- http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/12/29/huawei-la-marque-chinoise-de-telecoms-qui-
monte-sur-le-continent-africain_4839237_3212.html
- https://www.cairn.info/revue-internationale-et-strategique-2003-4-page-153.htm
- https://www.monde-diplomatique.fr/2014/06/BREVILLE/50487
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- http://www.rtl.fr/actu/politique/gafa-comprendre-la-taxation-des-geants-d-internet-en-3-
questions-7790106882
- https://www.ouest-france.fr/europe/irlande/apple-lirlande-defend-son-impot-sur-les-societes-
4455223
- http://www.persee.fr/doc/rfsp_0035-2950_1974_num_24_1_418713_t1_0127_0000_001
- http://www.lexpress.fr/actualite/politique/lobbying-53-parlementaires-ont-recu-des-cadeaux-d-
un-cigarettier_1946103.html
- http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/10/13/si-vous-n-avez-rien-suivi-au-tafta-le-
grand-traite-qui-effraie_4788413_4355770.html

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