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1.

LES SOURCES DE FINANCEMENT INTERNE

Le financement interne, appelé aussi autofinancement ; consiste, pour l’entreprise, à


utiliser ses propres ressources (bénéfice, réserves) pour financer son activité. Cette forme
représente l’autonomie et l’indépendance de l’entreprise envers les tiers. Il existe trois types de
financement interne : l’autofinancement, l’augmentation de capital, et la cession d’éléments
d’actif.

1.1. L’autofinancement

1.1.1. Définition

L’autofinancement correspond à des ressources nouvelles engendrées par l’activité de


l’entreprise et que celle-ci parvient à conserver durablement pour financer ses opérations à venir.
Autrement dit l’entreprise utilise les profits dégagés au cours des années précédentes, et qui
n’ont pas été distribués aux associés.

 Les réserves :

Elles représentent l’autofinancement accumulé par l’entreprise à partir de ses bénéfices


appelés : autofinancement de croissance.

Il s’agit des bénéfices non distribués, elles correspondent à une partie du surplus monétaire
retenu par l’entreprise.

 Réserves légales : les entreprises doivent prélever chaque année sur les bénéfices
réalisés une part pour constituer ce qu’on appelle : le fond de réserve. Ce
prélèvement est obligatoire, il a pour rôle de maintenir la fixité du capital et donne
ainsi une garantie supplémentaire aux créanciers de l’entreprise. Cette réserve peut
suite d’une augmentation du capital être transformée en capital social et peut servir
à éponger une perte.
 Réserves statutaires ou contractuelles : elles résultent d’un contrat et dans le cas
des sociétés anonymes elles résultent des statuts. Ces réserves sont constituées à
l’occasion de l’affectation des bénéfices, elles ne peuvent être distribuées qu’avec
l’accord de l’assemblée générale extraordinaire.
 Réserves facultatives : elles ne sont pas prévues par la loi, par les statuts ou par les
clauses contractuelles. Elles résultent parfois d’événements pouvant tirer bénéfices
à l’entreprise et desquelles on profite pour constituer cette réserve.

 L’amortissement :

L’amortissement est la mesure d’une dépréciation subie par les immobilisations, c’est une
charge déductible de l’assiette imposable, donc permet à l’entreprise d’avoir des ressources
supplémentaires, c’est pourquoi les financiers préfèrent voir dans l’amortissement le mécanisme
de financement interne voire la possibilité de roulement des immobilisations.

L’amortissement permet donc de compenser la dépréciation des immobilisations, il est


considéré comme moyen de remplacer les immobilisations au moment où elles cessent d’être
utilisables. Du point de vue financier, l’amortissement est une ressource qui s’intègre dans
l’ensemble des ressources de l’entreprise et se forme d’une façon continue, il n’est pas affecté
exclusivement au remplacement.

Ainsi, l’autofinancement de l’entreprise aura en ressource principale cet amortissement


qui, en attente du financement du renouvellement de l’immobilisation pour laquelle il est
constitué, sera utilisé à l’accroissement de l’ensemble des ressources financières.

 Les provisions :

Toutes les dotations aux provisions ne font pas partie de l’autofinancement, seules les
provisions à caractère de réserve c’est-à-dire constituées sans objet précis ou très aléatoire sont
comprises dans le calcul de l’autofinancement.

Il faut donc écarter les provisions, qui ne sont pas fait que des charges à terme comme
provisions pour créances douteuses et provisions pour dépréciation des stocks.

 Le report à nouveau RAN :


Il est constitué par le montant des bénéfices des exercices antérieurs qui n’ont pas été
distribués ou affectés à un compte de réserve.

Ces bénéfices sont gardés dans l’entreprise d’une année à une autre pour les ajouter aux
bénéfices de l’exercice suivant.

1.1.2. Les avantages de l’autofinancement

 Il fournit une indication relative aux performances de l’entreprise : un


autofinancement élevé augmente la capacité d’endettement de l’entreprise ce qui
améliore son image auprès des institutions de crédits, cela rassure les apporteurs de
capitaux externes sur les possibilités de rémunération et de mise en valeur des fonds
qu’ils peuvent fournir ;
 Il informe sur la capacité de remboursement de l’entreprise. Son importance donne
ainsi une mesure du risque de non-recouvrement que les apporteurs de capitaux
supportent du fait de leur relation avec l’entreprise ;
 Il est une source de financement accessible à toutes les entreprises ;
 Il réduit le coût de financement, surtout lorsque les taux d’intérêt sont élevés ;
 Il permet l’autonomie et l’indépendance de l’entreprise, pas de remboursements à
prévoir.

1.1.3. Les inconvénients de l'autofinancement

 Peut priver l’entreprise d’autres utilisations judicieuses de ses gains de


productivité ;
 Peut-être insuffisant pour franchir un seuil (taille minimum) pour la rentabilité
surtout lorsque les profits passés sont faibles ;
 Peut réduire le taux de rentabilité de l’entreprise lorsque les taux d’intérêt sont
faibles ;
 Peut rompre l’équilibre entre dirigeants et actionnaires surtout dans les grandes
sociétés. Les dirigeants ont réussi à se rendre indépendants tant de leurs
actionnaires que du marché financier lui-même.
1.2. Les cessions d’élément d’actif

1.2.1. Définition

La sortie d’une immobilisation du patrimoine de l’entreprise, qu’elle résulte d’une cession


à un tiers, volontaire (vente, donation) ou forcée (expropriation, confiscation, expulsion…)
entraîne :

 D’une part, son retrait du bilan par annulation de sa valeur nette comptable à la date
de l’opération,
 D’autre part, en cas de cession à un tiers, une créance sur celui-ci du montant du
prix de cession. La différence entre le prix de cession et la valeur nette comptable
constitue le résultat comptable de la cession, soit une plus-value, soit une moins-
value sur cession d’élément d’actif.

En cas de plus-value, cette valeur constitue une source supplémentaire de financement. La


cession d’éléments d’actif d’une entreprise peut être pour plusieurs raisons :

 Renouveler certaines immobilisations ;


 Constituer un capital pour financer un investissement ;
 Recentrer l’activité de l’entreprise pour se concentrer sur une activité bien choisie.

Dans tous ces cas, l’entreprise va dégager un surplus monétaire qui peut être utilisé pour
financer des projets futurs.

1.2.2. Les avantages de cession d’éléments d’actif

Le financement par cessions d’immobilisations à l’avantage de permettre à l’entreprise de


financier son investissement de ressources tirées de la plus-value de ces cessions après impôt, ce
qui permet le renouvellement des immobilisations pour que l’entreprise s’adapte et répond aux
besoins du marché, et par suite améliore sa rentabilité économique.
1.2.3. Les inconvénients de cession d’éléments d’actif

L’inconvénient majeur pour ce mode de financement est que ces sources sont non
courantes, car la majorité des équipements et des machines ont une valeur nulle vu qu’ils sont
totalement amortis. En plus, les cessions des actifs immobilisés peuvent réduire les capacités
productives de l’entreprise.

1.3. L’augmentation du capital

1.3.1. Définition

Les augmentations de capital sont décidées en assemblée générale extraordinaire. Cette


dernière réunit l’ensemble des actionnaires et décide ou non de l’augmentation de capital.

L’augmentation de capital constitue une source de financement interne lorsqu’il est fait
appel aux actionnaires ou associés d’origine pour accroître les ressources stables. Si, au
contraire, l’augmentation de capital se fait grâce à de nouveaux associés, il s’agit d’un
financement externe.

L’augmentation du capital peut être faite de trois façons :

 Augmentation par apports en numéraire ou en nature, sous forme d’apports


externes, soit en nature (sous forme d’immeubles, de matériel, d’actifs
incorporels…), soit en argent liquide ou en numéraire. En contrepartie, les
apporteurs de fond se voient reconnaître une augmentation de leur part dans le
capital de l’entreprise.
 Augmentations par incorporation de réserves, dans ce cas l’entreprise intègre au
capital une fraction de réserves représentant les bénéfices antérieurement dégagés
et non prélevés. Les propriétaires de cette entreprise vont bénéficier d’une
distribution d’actions gratuites, au prorata de leur participation dans le capital.
 Augmentations par conversion de dettes, cette augmentation se fait par la
transformation de créances sur l’entreprise en capital. Opération qui se manifeste
par une participation de l’ancien créancier au capital avec toutes les incidences que
cela peut comporter, notamment en termes d’influence sur les décisions dans
l’entreprise.

Seule l’augmentation du capital par apports en numéraire ou en nature apparait comme une
opération de financement. Les augmentations de capital opérées à l’occasion d’une incorporation
de réserves ou d’une conversion de dette apparaissent davantage comme des restructurations des
ressources et n’affectent pas directement leur montant total, mais elles permettent à l’entreprise
d’améliorer sa structure, d’augmenter sa capacité d’endettement et d’accroître la stabilité de son
financement.

1.3.2. Les avantages de l’augmentation de capital

L’augmentation de capital a l’avantage :

 D’améliorer la garantie vis-à-vis des créanciers ;


 D’améliorer l’indépendance de l’entreprise vis-à-vis des capitaux étrangers ou
externes ;
 D’éviter le recours à l’emprunt et de limiter le coût du financement
 D’équilibrer la structure financière du bilan

1.3.3. Les inconvénients de l’augmentation de capital

Cependant, elle a un impact direct sur la répartition du capital, et sur sa composition. En


effet, le prix de l’augmentation de capital est souvent inférieur au prix actuel du cours de bourse,
ce qui va défavoriser les anciens actionnaires, s’ils décident de ne pas participer à cette
augmentation, par rapport aux nouveaux. Ainsi, les actions nouvellement émises (à un prix plus
faible) diminuent le prix de revient global des actions. L’opération entraîne alors, une réduction
des gains de l’ancien actionnaire puisque les prochains bénéfices réalisés par la société seront
partagés entre un nombre d’actions plus élevé. De ce fait, l’actionnaire risque de ne pas
bénéficier, à court terme, d’une forte rentabilité de son placement.
Table des matières
1. Les sources de financement interne...............................................................................1

1.1. L’autofinancement.................................................................................................1

1.1.1. Définition...........................................................................................................1

1.1.2. Les avantages de l’autofinancement..................................................................3

1.1.3. Les inconvénients de l'autofinancement............................................................3

1.2. Les cessions d’élément d’actif...............................................................................4

1.2.1. Définition...........................................................................................................4

1.2.2. Les avantages de cession d’éléments d’actif.....................................................4

1.2.3. Les inconvénients de cession d’éléments d’actif...............................................5

1.3. L’augmentation du capital.....................................................................................5

1.3.1. Définition...........................................................................................................5

1.3.2. Les avantages de l’augmentation de capital......................................................6

1.3.3. Les inconvénients de l’augmentation de capital................................................6

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