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Solfeggio  (1964)- Arvo Pärt

Objectif : étude du langage d’Arvo Pärt à partir d’exercices sur Solfeggio.


Niveaux concernés : collège et lycée.

Principe de composition de cette pièce pour quatre voix mixtes (SATB)


Matériau de base : échelle de Do majeur

L’échelle ascendante des notes do - ré - mi - fa - sol - la - si - do est répétée dix


fois. Chaque note, chantée par un pupitre, est tenue 5 temps et demi la plupart
du temps et est distribuée de façon aléatoire (par exemple : SBAT puis SBTA
plusieurs fois, STBA…). Il résulte de ce tuilage d’étranges clusters.

Retrouvez l’échelle de Do majeur en reliant les notes énoncées.


Arvo Pärt va, tout au long de la pièce, créer un mouvement perpétuel à partir de
cette échelle qu’il a spatialisée dans un ambitus d’une octave et demie. À chaque
entrée, 3 notes conjointes de l’échelle sont entendues simultanément.

A) Travail vocal
1. Faire chanter la gamme ascendante (ou descendante) aux élèves afin
d’homogénéiser le timbre et la justesse de l’ensemble.

2. Sur le principe de Pärt, proposer aux élèves le jeu suivant avec la gamme
choisie.
Répartir la classe en plusieurs groupes (3 ou 4) de voix féminines, masculines ou
mixtes.
Chaque groupe doit chanter le nom d’une note sur (par exemple) 6 temps lorsqu’il
est désigné par le chef de chœur (qui peut aussi être un élève). La durée fait
prendre conscience de la pulsation intérieure et permet le tuilage avec les autres
groupes.
Le chef enchaîne donc les notes dans l’ordre travaillé en désignant un groupe puis
un autre de façon aléatoire et, plus ou moins rapidement, ad libitum, sans varier
le tempo (les élèves pourront ainsi compter leurs temps sans difficulté).
Apprécier les dissonances survenues.

On peut varier le nombre et la composition des groupes ainsi que la durée des
sons.

B) Travail instrumental avec des flûtes à bec


- Utilisez le mode de ré (mode dorien).
- Constituez 4 groupes d’élèves.
1. Première phase
Chaque groupe joue une note du tétracorde la-ré et la tient jusqu’à ce que les
quatre notes soient réalisées. Nous obtenons un cluster contrôlé.

2. Deuxième phase
Le 1er groupe jouera la 1er note du 2e tétracorde ( ré–mi-fa–sol) jusqu’à sol.

3. La troisième phase consiste à jouer de manière aléatoire avec les hauteurs


après avoir défini un code pour chaque note : doigts de la main droite pour le 1 er
tétracorde et doigts de la main gauche pour le 2 e tétracorde.

4. Autre réalisation possible à partir du principe d’écriture de Solfeggio 


Instrumentation : synthétiseurs ou voix plus un son de cloche.
Utilisez cette fois, comme échelle, le mode de la transposé sur mi (avec fa#)
avec un mi à la cloche.
Distribuez une ou deux notes par élève. Ces notes seront tenues jusqu’à la finale
faite par la cloche.
Un groupe de voix peut faire une pédale sur mi pendant le déroulement de la
séquence.

Le principe d’écriture de Solfeggio est intéressant, car il peut mettre en valeur


la qualité des voix des filles et des garçons après la mue. En effet, ce jeu génère
automatiquement une spatialisation puisqu’il y a une différence d’une octave
entre les voix des filles et celles des garçons qui ont mué.

5) Auditions possibles de Ligeti :


- Lux aeterna,
- Atmosphères pour orchestre,
- Requiem,
- Continuum pour clavecin.

Dans ses œuvres symphoniques et vocales, Ligeti investit l’espace chromatique


d’une manière différente de celle d’Arvo Pärt, selon un principe de paliers. Il
parcourt cet espace selon le principe des rondins utilisés dans l’Antiquité pour
déplacer de très gros volumes. Cela rappelle le principe du cycle des gammes où
le tétracorde supérieur devient le tétracorde inférieur, etc… Ligeti utilise le
total chromatique et fait surgir les couleurs spectrales par fondu enchaîné,
faisant apparaître de grande masses sonores et laissant résonner des couleurs à
polarités tonales. Arvo Pärt obtient ces masses sonores par superpositions
modales et intègre ainsi la modernité dans la modalité.

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