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Analyse 3
Analyse 3
A. ALAMI-Idrissi et E. Zerouali
6 avril 2010
Table des matières
1 Chapitre I 3
1.1 GÉNÉRALITÉS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.1 Séries convergentes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 SÉRIES RÉELLES A TERMES POSITIFS . . . . . . . . . . . . 5
1.2.1 Résultat fondamental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.2 Régles de convergence. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.3 Comparaison séries et intégrales : . . . . . . . . . . . . . 7
1.3 SÉRIES A TERMES QUELCONQUES . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.1 Critères de convergence. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3 SÉRIES ENTIÈRES 16
3.1 GÉNÉRALITES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
3.2 DOMAINE DE CONVERGENCE . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
3.2.1 Existence du rayon de convergence. . . . . . . . . . . . . 17
3.2.2 Calcul du rayon de convergence. . . . . . . . . . . . . . . 17
3.3 PROPRIÉTES DES SÉRIES ENTIÈRES . . . . . . . . . . . . . 18
3.3.1 Continuité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.3.2 Dérivation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1
3.4 APPLICATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3.4.1 Développement en série entière des fonctions usuelles. . . 19
3.4.2 Introduction de nouvelles fonctions. . . . . . . . . . . . . 20
3.4.3 Résolution de certaines équations différentielles. . . . . . 21
4 SÉRIES DE FOURIER 22
4.1 SÉRIES TRIGONOMÉTRIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
4.2 SÉRIES DE FOURIER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
4.3 CONVERGENCE UNIFORME DE LA SÉRIE DE FOURIER . 28
2
Chapitre 1
SÉRIES NUMÉRIQUES
1.1 GÉNÉRALITÉS
Définition 1 Etant donnée une suite (un )n ∈N d’éléments de K , on appelle
série numérique de terme général un le couple formé de la suite (un )n∈N et de
Pn
la suite (Sn )n ∈N où Sn = uk ; Sn est appelée la somme partielle d’indice
k = 0
n de la série de terme général un .
– On dit que la série de terme général converge vers S ou que S est la
somme de la série si la suite (Sn )n ∈N converge vers S. Dans ce cas,
+∞
P
on écrit S = limn→+∞ Sn = un .
n=0 P
– Si la suite (Sn )n ∈N n’est pas convergente, la série un est dite
divergente.
Remarque.
P
1. L’étude de la série de terme général un (en abrégé on écrit un ), se
ramène à celle la suite (Sn )n ∈N .
2. Dans le cas où la suite (un )n ∈N n’est définie qu’à partir d’un certain rang
n
P
n0 , nous étudierons les sommes partielles suivantes : Sn = uk pour
k = n0
n ≥ n0 .
Exemples.
1. Séries géométriques : Soit k ∈ K,considérons la série de terme général
un = k n .Le calcul de la somme partielle d’indice n donne :
3
n
1−kn+1
kn =
P
Sn = 1−k
k =0
La suite (Sn )n ∈N converge si et seulement si |k| < 1.Dans ce cas , nous
avons :
+∞
1
P n
k = 1−k
n=0
1
2. Soit un = n(n+1) . Nous avons
n n
X 1 X 1 1 1
Sn = = − =1−
k (k + 1) k k+1 n+1
k =1 k =1
4
Une condition nécéssaire pour qu’une série soit convergente.
Proposition 3 Le terme général d’une série convergente est une suite conver-
gente vers 0.
5
Theorème 1 Pour qu’une série à termes positifs soit convergente, il faut et
il suffit que la suite des sommes partielles soit majorée, c’est à dire qu’il existe
Pn
une constante M > 0 tel que : uk ≤ M , pour tout entier n.
k = 0
Remarque. Si une série à termes positifs est divergente, alors la suite (Sn )n ∈ N
converge vers +∞.
Cas particulier :
un
Si l’on a limn→+∞ vn = l ∈ R∗ , le théorème s’applique.
Régle de Cauchy.
P 1/n
Theorème 5 Soit un une série à termes positifs telle que limn→+∞ (un ) =
l. Alors :
P
i Si l < 1, la série un converge.
P
ii Si l > 1, la série un diverge.
iii Si l = 1, on ne peut pas conclure directement (il faut chercher un autre
moyen).
6
Régle de Riemann.
Theorème 6 ( Série de Riemann )
+∞
1
P
Soit α un nombre réel. La série nα , appelée série de Riemann, est
n =1
convergente si et seulement si α > 1.
Exemples d’application
.
Exemple 1. Constante d’Euler.
Considérons la fonction f : x → 1/x. Elle est continue, décroissante et
+∞
R 1 P
positive sur ]0, +∞[. L’intégrale x dx est divergente, donc la série 1/n
1 n≥2
diverge aussi. Néanmoins, grâce au (ii) du théorème précédent la série de terme
7
Rn 1
général wn = t dt −1/n = ln n − ln (n − 1) − 1/n converge. La somme
n−1
partielle d’indice n associée est donnée par :
n
P n
P
wk = ln n − 1/k
k =2 k =2
n
P
La relation (3) ci-dessus donne : 0 ≤ limn→+∞ ln n − 1/k ≤ 1.
n k =2
P
On pose γ = limn→+∞ 1/k − ln n , appelée la constante d’Euler et
k =1
vérifie : 0 ≤ γ ≤ 1 ( une valeur approchée de γ = 0, 57721 )
Exemple 2. Séries de Bertrand (suite).
Soit la série de terme général un = n ln1 β n . β ≥ 0, la fonction associée
f : x → x ln1 β x est continue, décroissante et positive sur [2, +∞[. Discutons
suivant les valeurs de β :
+∞
1
R
(i) Si β > 1, l’intégrale x ln β x
dx est convergente, donc la série
2
1
P
n ln β n
converge grâce au théorème de comparaison.
n≥2
+∞
P 1
R 1 +∞
(ii) β = 1, la série n ln n diverge car x ln x dx = [ln (ln x)]2 =
n≥2 2
+∞
1
P
(iii) 0 < β < 1, on montre que la série n lnβ n
est divergente (
n≥2
exercice).
Bien entendu, il est possible d’appliquer les régles de convergence des séries
P
à termes positifs à la série |un | .
8
Le critère de Cauchy n’est pas toujours facile à appliquer, mais il permet de
répondre à bon nombre de questions, et notamment la relation entre convergence
et convergence absolue.
La proposition suivante est une application directe du critère de Cauchy,
Proposition 7 Toute série absolument convergente est convergente.
Etant donnée deux séries (un )n∈N et (vn )n∈N . Le Produit (wn )n∈N de ces deux
n
P
séries est défini par wn = uk vn−k . On a
k=0
Critère d’Abel.
P
Proposition 9 Soit un une série numérique telle que :
α) un = εn vn
β) Les sommes partielles de la suite (vn )n∈N sont bornées.
γ) La suite (εn )n∈N est décroissante et tend vers 0.
P
Alors la série un est convergente.
+∞
einθ
P
Proposition 10 La série n est convergente si et seulement si θ ∈
/ 2πZ.
n = 1
9
donc bornée.
Exercice : Étudier la nature des séries suivantes
:
2 2 1/2 2n
tan n − sin n ( n ≥ 2) ; arcsin 4n2 + 1 ;
√ n
ln √1n − ln sin √1n ; sin π n2 + 1 ; (−1) lnnn .
10
Chapitre 2
SUITES ET SÉRIES DE
FONCTIONS
Dans toute la suite K désigne le corps des nombres réels ou le corps des
nombres complexes, E une partie de K, et F (E, K) représente l’espace des
fonctions définies sur E et à valeurs dans K.
Exemples.
1. Soit ( fn )n ∈ N la suite de fonctions de R dans lui même,définies par :
nx
fn (x) = 1+n|x|
Alors ( fn )n ∈N converge simplement vers la fonction f définie par :
1 si x > 0
f (x) = 0 si x = 0
−1 si x < 0
11
2. Prenons E = [−1, 2] et soit ( fn )n ∈ N la suite de fonctions de E dans
R,définies par :
1−n
(
fn (x) =
n
x+ 1 si x ∈ [−1, 0]
n2 −1
1/2 n2 x + 1 si x ∈]0, 2]
Alors ( fn )n ∈N converge simplement vers la fonction f définie par :
−x + 1 si x ∈ [−1, 0]
f (x) =
(1/2)x + 1 si x ∈ [0, 2]
Exercice. Montrer que pour ε > 0 donné l’entier N (x) dépend du point x
selon qu’il appartient à [−1, 0] où à [0, 2] .
L’exemple précedent montre que la limite simple d’une suite de fonctions
continues n’est pas nécessairement continue. Nous allons introduire une notion
de convergence qui permet de conserver la continuité.
Auparavant nous allons introduire la notion de norme sur un espace vecto-
riel :
12
Proposition 11 (Double passage à la limite) Soit ( fn )n ∈ N une suite de fonc-
tions continues de E dans K qui converge uniformément sur E vers
une fonction f. Soit a un point adhérent à E tel que, pour tout entier n, la
limite bn = limx→a f n (x) existe. Alors la suite (bn ) a une limite b et f
(x) tend vers b lorsque x tend vers a, soit :
limn→+∞ limx→a f n (x) = limx→a limn→+∞ f n (x) .
Remarque.
La convergence uniforme implique la convergence simple, mais la réciproque
n’est pa vraie. La convergence de l’exemple 1) i) n’est pas uniforme car la fonc-
tion limite n’est pas continue en 0.
13
xn + 1 rn + 1
| S (x) − Sn (x)| = 1−x ≤ 1−r
rn + 1
Comme la suite 1−r converge vers 0, la suite (Sn ) est uniformément
convergente.
14
2.3 CRITÈRES DE CONVERGENCE UNIFORME
Pour la convergence simple des séries de fonctions, il est possible d’utiliser
les critères et les régles des séries numériques. Quant à la convergence uniforme,
nous disposons des critères suivants :
15
Chapitre 3
SÉRIES ENTIÈRES
3.1 GÉNÉRALITES
Définition 9 Une série entière sur une partie A de C est une série de
fonctions dont le terme général est donnée par un (z) = an z n où z est une
variable complexe et (an ) une suite de nombres complexes.
Si la série est convergente sur A cela permet de définir une fonction sur
+∞
an z n . Si bn z n est une autre série entière
P P
A à valeurs dans C z →
n=0
convergente sur une partie B de C, alors la somme des deux séries entières
est une série entière définie sur l’intersection A ∩ B par :
(an + bn ) z n = an z n + bn z n
P P P
Si les deux séries sont absolument convergentes sur leurs domaines respectifs
, alors la série produit est absolument convergente sur A ∩ B et elle est donnée
par :
n
( an z n ) ( bn z n ) = cn z n
P P P P
avec cn = ak bn − k
k =0
Exemples.
z n /n
P
(i) On peut montrer grâce à la régle de d’Alembert que la série
n≥1
est absolument convergente sur le disque unité ouvert de C. En effet :
|zn + 1 |
limn→+∞ n+1 |znn | = |z|
d’où la conclusion annoncée.
+∞
P
(ii) A l’aide de la même régle , on peut montrer que la série entière
n=0
z n /n! est absolument convergente sur C.
16
3.2 DOMAINE DE CONVERGENCE
Nous allons montrer que le domaine de convergence d’une série entière est
soit un disque ouvert centré à l’origine soit tout le plan complexe C.
Preuve :
Application directe des régles de convergence absolue de D’Alembert et de
Cauchy.
Exemples.
P n
i) Le rayon de convergence de la série z /n est R = 1, son domaine
n≥1
de convergence est le disque unité ouvert de C.
17
+∞
n
(−1) z 2n +1 /(2n + 1)! admet +∞
P
ii) La série comme rayon de
n=0
convergence et converge sur tout le plan complexe.
p p
an z n avec a2p = (2/3) et a2p+1 = 2 (2/3) .La
P
(iii) Considèrons la série
suite (an+1 /an ) n’a paspde limite à l’infini tandis que l’on a :
1/n
limn→+∞ |an |p = 2/3. Par conséquent le rayon de convergence de cette
série entière est 3/2.
+∞
n!z n et
P P
Exercice. Déterminer le rayon de convergence des séries
n≥1 n=0
z 2n .
an z n bn z n deux séries entières de rayons
P P
Remarque : Soient et
de convergence R1 et R2 respectivement. Alors les séries somme et produit
de ces deux séries ont chacune un rayon de convergence supérieur ou égal à
inf (R1 , R2 ) .
) sur le disque fermé |z| ≤ |z0 | . Comme le terme général ( z → an z n )est une
fonction continue, alors on déduit la continuité de la série entière sur le disque
D (0, |z0 |) et en particulier au point z0 .
3.3.2 Dérivation.
an xn
P
Définition 10 On appelle série dérivée d’une série entière réelle la
n − 1
P
série entière n ≥ 1 nan x .
18
Remarques.
(i) En itérant le résultat ci-dessus aux dérivées successives de la fonction f
, nous obtenons que la somme de toute série entière est indéfiniment dérivable
sur son intervalle de convergence.
(ii) Une série entière de rayon non nul peut-être intégrée terme à terme.
Ainsi,nous avons pour tout intervalle [0, x] ⊂] − R, R [ :
Rx +∞
+∞ n + 1
an tn dt = an xn + 1
P P
0 n=0 n=0
3.4 APPLICATIONS
3.4.1 Développement en série entière des fonctions usuelles.
Définition 11 Une fonction réelle f définie sur un intervalle ]−a, a[ , est dite
an xn
P
développable en série entière s’il existe R ≥ a et une série entière
telle que :
+∞
an xn pour tout x ∈] − a, a[.
P
f (x) =
n = 0
Dans ce cas, la série entière est unique et l’on a pour tout entier n : an =
(n)
f (0)
n!
19
Exemples.
i) Les fonctions circulaires x → cos x et x → sin x sont de classe C ∞ et
admettent des dérivées bornées par 1. Elles sont associées à des séries entières
de rayon infini,
+∞
n
(−1) x2n /(2n)!
P
cos x =
n=0
+∞
n
(−1) x2n +1 /(2n + 1)!
P
sin x =
n=0
α
iii) Pour α réel la fonction puissance x → (1 + x) peut-être développée
en série entière sur l’intervalle ] − 1, +1[ :
+∞
α P α(α−1)...(α−n+2) n
(1 + x) = 1 + n! x
n=1
20
3.4.3 Résolution de certaines équations différentielles.
Les série entières peuvent etre utilisée pour résoudre des équation différentièlles
comme le montre l’exemple suivant :
Soit à résoudre l’équation différentielle suivante :
4xy 00 + 2y 0 + y = 0
y (0) = 1
+∞
an xn .
P
Cherchons la solution sous la forme d’une série entière y=
n=0
Le calcul des dérivées donne :
y 0 = a1 + 2a2 x + ... + nan xn−1 + .....
00
y = 2a2 + 6a3 x + ... + n (n − 1) an xn−2 + .....
Remplaçons ces formules dans l’équation différentielle
4xy 00 +2y 0 +y = (a0 + 2a1 )+(a1 + 12a2 ) x+....+(an−1 + 2nan + 4n (n − 1) an ) xn−1 +
.... = 0
D’après l’unicité du développement en série entière, nous en déduisons que
tous les coefficients sont nuls :
a0 + 2a1 = a1 + 12a2 = an−1 + 2n (2n − 1) an = .... = 0
n
Comme y (0) = a0 = 1, nous obtenons : an = (−1) / (2n)!
+∞
n
(−1) xn /(2n)!
P
donc y =
n=0
d’où
cos x si x ≥ 0
y (x) = √
cosh −x si x < 0
21
Chapitre 4
SÉRIES DE FOURIER
+∞
a0 P
Theorème 20 Soit 2 + (an cos (nx) + bn sin (nx)) une série trigonométrique
n = 1
réelle. Alors :
P P
(i) Si les séries an et bn sont absolument convergentes, alors la
série (2) est normalement convergente dans R.
(ii) Si les suites (an ) et (bn ) sont décroissantes et tendent vers 0, alors
la série (2) est uniformément convergente dans tout intervalle [θ + 2kπ, 2π − θ + 2kπ],
22
k ∈ Z, θ ∈]0, 2π[ ; en particulier elle converge simplement pour tout θ 6= 2kπ, k ∈
Z.
Remarques.
eix + e−ix
1) Ecriture complexe d’une série trigonométrique : On a cos x = 2
eix − e−ix
et sin x = 2 d’où
+∞ +∞
a0
cn einx + c−n e−inx
P P
2 + (an cos (nx) + bn sin (nx)) = c0 +
n=1 n=1
a0 an − ibn an + ibn
où l’on a posé : c0 = 2 , cn = 2 , et c−n = 2
+∞
a0 P
2) Si la série trigonométrique 2 + (an cos (nx) + bn sin (nx)) converge,
n=1
alors sa somme est une fonction périodique de période 2π. On en déduit
que si la série converge sur un intervalle [θ, θ + 2π], alors la convergence a lieu
sur R tout entier.
+∞
a0 P
Theorème 21 Si la série trigonométrique 2 + (an cos (nt) + bn sin (nt))
n = 1
converge uniformément sur l’intervalle [0, 2π], et a pour somme la fonction f
alors on a :
2π
a0 = π1 f (t) dt
R
0
2π 2π
1 1
R R
an = π f (t) cos (nt) dt et bn = π f (t) sin (nt) dt, pour n ≥ 1.
0 0
Remarques.
23
1) Si la fonction f n’est pas donnée explicitement sur [0, 2π] , mais sur un
intervalle [α, α + 2π] ( ou [α − π, α + π] ), dans ce cas le calcul des coefficients
de Fourier de f s’effectue sur l’intervalle [α, α + 2π] ( ou [α − π, α + π]).
2) Si la fonction f est continue par morceaux sur R, périodique de
période T , les coefficients de Fourier de f sont définis par :
αR+T
a0 = T2 f (t) dt
α
αR
+T αR
+T
2 2
an = T f (t) cos (2πnt/T ) dt et bn = T f (t) sin (2πnt/T ) dt
α α
, pour n≥1
αR
+T
1
cn = T f (t) exp (−2iπnt/T ) dt, n ∈ Z.
α
Pour tout entier n ≥ 1 nous avons les relations :
an = cn + c−n , bn = i (cn − c−n )
ou cn = an −2 ibn , et c−n = an +2 ibn .
Exemples.
1) Soit f la fonction 2π−périodique définie par :
−1 si x ∈] − π, 0[
f (x) =
+1 si x ∈]0, π[
Lemme 1 ( Lebesgue)
24
Soit f une fonction continue par morceaux sur un intervalle fermé borné
[a, b], alors
Rb Rb
limn→+∞ f (x) cos (nx) dx = limn→+∞ f (x) sin (nx) dx = 0
a a
d’où :
n
sin[(n + 1/2) u]−i cos[(n + 1/2) u] + i cos(u/2)
eiku =
P
1/2+ 2 sin(u/2) .
k =1
Theorème 23 (Dirichlet )
Soit f une fonction réelle périodique de période 2π, continue par morceaux
sur [0, 2π] et admettant en tout point une dérivée à droite et une dérivée à
gauche. Alors nous avons les résultats suivants :
i) La série de Fourier de f en x converge vers f (x) en tout point x où
la fonction f est continue.
ii) La série de Fourier de f en x converge vers [ f (x+ ) + f (x− )] /2 en
tout point x où la fonction f est discontinue.( f (x+ ) et f (x− ) désignent
respectivement les limites à droite et à gauche de f au point x).
25
Exemples.
1) Reprenons la fonction impaire, 2π périodique et valant −1 sur ]0, π[. Il
s’agit d’une fonction dérivable par morceaux sur [−π, π], discontinue en 0,avec
f (0+ ) = 1 , f (0− ) = −1 et f 0g (0) = f 0d (0) = 0 . D’aprés le calcul précédent
et le théorème de Dirichlet , on a :
Pour x ∈ ]0, π[.
+∞
P sin(2p + 1) x
4/π (2p + 1) = 1.
p=0
Et x ∈ ] − π, 0[.
+∞
P sin(2p + 1) x
4/π (2p + 1) = −1
p=0
2) Soit f la fonction 2π périodique définie par f (x) = |x| pour |x| < π.
Cette fonction est paire, continue sur [−π, π], avec f 0g (0) = −1, f 0d (0) =
1.Sa série de Fourier est
+∞
P cos(2p + 1) x
π/2− 4/π (2p + 1)2
p=0
+∞
1
P
Calculons la somme de la série n2 . Nous avons :
n=1
+∞ +∞ +∞
1 1 1
P P P
n2 = (2p )2
+ (2p + 1)2
.
n=1 p=1 p=0
d’où
+∞ +∞
1 1
P P
(3/4) n2 = (2p + 1)2
.
n=1 p=0
Soit
+∞
1
= π 2 /6
P
n2
n=1
26
Theorème 24 (Parseval)
Soit f une fonction réelle périodique de période 2π, continue par morceaux
sur [−π, π], alors ses coefficients de Fourier vérifent les relations
Rπ
+∞
2 2
P 2 2
| f (x)| dx = 2π c0 + [|cn | + |c−n | ] .
−π n = 1
+∞
2 P 2
= π |a0 | /2 + (an + b2n )
n = 1
Exemples.
1) Soit f la fonction 2π périodique définie par, f (x) = x pour |x| < π
Nous avons,
+∞
P n−1 sin(nx)
f (x) = 2 (−1) n
p=1
d’où
Rπ +∞
x2 dx = 4π 1/n2
P
−π n=1
soit
+∞
1
= π 2 /6
P
n2
n=1
d’où
Rπ +∞
1
x2 dx = π[π 2 /2 + 16/π 2
P
(2p + 1)4
]
−π p=0
par suite
+∞
1
= π 4 /96
P
(2p + 1)4
p=0
On en déduit l’expression,
+∞
1
= π 4 /90
P
n4
n=1
27
4.3 CONVERGENCE UNIFORME DE LA SÉRIE
DE FOURIER
Lemme 2 Soit f : R → C une fonction 2π -périodique,continue et de classe
C 1 par morceaux.On définit φ : R → C par φ (t) = f 0 (t) si est f dérivable
0
en t et φ (t) = ( fg (t) + f 0d (t))/2 sinon. Alors les coefficients de Fourier
complexes de φ vérifient : cn (φ) = incn ( f ) pour tout entier n ∈ Z.
Exercices.
1) Donner le développement en série de Fourier des fonctions 2π-périodiques
définies par :
+∞
1
P
Calculer la somme (2p + 1)4
.
p=0
28
SMIA/S3 ANALYSE 3 A.ALAMI IDRISSI et E.ZEROUALI
Chapitre 5 FONCTIONS DE IR n DANS IR p
I) NOTIONS DE TOPOLOGIE SUR IR n
1) Normes sur IR n :
a) Définition:
On appelle norme sur n toute application x x de n dans telle que :
(i) x 0 x 0
(ii) IK, x E, x ||x
(iii) x, y E 2 x y x y (l’inégalité triangulaire)
L’espace n étant muni de la norme est dit espace normé.
b) Exemples:
Sur l’application valeur absolue x |x| est une norme.
n n
Sur n
les applications 1 : x |x k | , 2 : x |x k |2 1/2 et
k1 k1
vers a , si l’on a :
0, 0, x A et x a f x l .
On écrit alors :
lim xa f x l
b) Remarque:
Avec les hypothèses de la définition ci-dessus,comme la fonction f est à valeurs
dans p , nous écrivons f f 1 , . . . , f p . En prenant la même démarche que pour la
proposition 2, nous pouvons montrer que la fonction f admet une limite l en a si et
seulement si les fonctions composantes f 1 , . . . , f p admettent des limites l 1 , . . . , l p et l’on
a alors :
l l 1 , . . . , l p
Ceci ramène l’étude des limites de fonctions sur n et à valeurs dans p aux
limites de fonctions à valeurs réelles.
c) Propriètès des limites:
Soient f et g deux fonctions définies sur A n à valeurs réelles et admettant
une limite en un point a A, nous avons alors les propriètès:
i) lim xa f x gx lim xa f x lim xa gx
ii) lim xa f x. gx lim xa f x. lim xa g x
iii) lim xa f x / gx lim xa f x / lim xa g x , à condition que gx 0 pour x
voisin de a.
Exercice: Calculer lim x,y0,0 x/x 2 y 2
2) Continuité
a) Définition:Soit f une fonction définie sur une partie A de n et à valeurs dans
p . On dit que f est continue en un point a appartenant à l’intérieur de A, si l’on a :
lim xa f x f a
ce qui se traduit par :
0, 0, x A et x a f x f a .
b) Remarque:
Grâce à la remarque II)1) b), étudier la continuité de f f1, . . . , fp au point a
se ramène à l’étude de la continuité des fonctions composantes f 1 , . . . , et f p en ce
point.
c) Théorème 2
Soit f une fonction définie sur une partie A de n et à valeurs dans p . Alors f
est continue au point a si et seulement si pour toute suite x m d’élements de A qui
converge vers a la suite f x m converge vers f a.
Remarque : Soit f une fonction définie et continue sur une partie A de n et à
valeurs dans p . Soit x 1 , x 2 , . . . , x n A , en fixant x 2 , . . , x n l’application x 1 f
x 1 , x 2 , . . . , x n est continue.Même résultat pour les autres fonctions partielles de f. La
réciproque de cette propriètè est fausse , voici un contre-exemple avec la fonction
définie dans 2 par:
3
x y/x 2 y 2 si x, y 0, 0
f x, y
0 sinon
d) Proposition 3: Continuité globale
Soit f : n p . Alors nous avons l’équivalence:
i) f est continue en tout point de n .
ii) L’image réciproque par f de tout ouvert ( respectivement fermé) de p est un
ouvert (respectivement fermé) de n .
.
e) Proposition 4:
Toute application linéaire u de n dans p , est continue et vérifie une inégalité
de la forme suivante :
ux Mx , x n
où M est une constante dépendante de u .
.
f) Exemple:
Soit à étudier la continuité de la fonction f : 2 définie par :
x 2 y/x 2 y 2 si x, y 0, 0
f x, y
0 sinon
Il est clair que f est continue en tout point x, y non nul.Passons en
coordonnées polaires , nous obtenons :
f r cos , r sin r cos 2 sin
d’où
fr cos , r sin r
donc
lim x,y0,0 f x, y 0 f 0, 0
g) Proposition 5:
Soit f une fonction définie sur une partie ouverte A de 2 et a, b A .Alors f
est continue au point a, b si et seulement si pour tout 0, 2 , nous avons :
lim r0 f a r cos , b r sin f a, b
Exercice. Discuter la continuité de l’application f : 2 définie par :
|x| |y| /x 2 y 2 si x, y 0, 0
f x, y
0 sinon
selon les paramétres réels et .
h) Propriètès algébriques :
Soient f et g deux fonctions définies sur A n à valeurs réelles et qui son
continues en un point a intérieur de A, alors les fonctions somme f g , produit f. g
et rapport f /g ( si ga 0 ) sont continues en a .
La preuve découle du théorème 2, et des propriètès des suites réelles
convergentes .
Un autre corollaire de ce théorème affirme que si f est continue en a et si g est
continue en b f a , alors la fonction composée g f est continue en a.
4
k) Propriètès topologiques des fonctions continues :
Théorème 3:
Soit f une fonction définie et continue sur une partie A de n et à valeurs dans
p . Alors l’image par f de tout compact K de A est compact dans p .
Corollaire
Toutes les normes sur n sont deux à deux équivalentes.
Théorème
L’image de toute partie connexe de n par une application continue de n
dans p est connexe.
où i 1 , . . . , i k 1, . . , n et || 1 . . . k .
Théorème 4 ( Théorème de Schwarz )
Soient U un ouvert de n , f une fonction définie sur U à valeurs réelles et
2f 2f
admettant des dérivées partielles x i x j et x j x i définies au voisinage d un point
2f 2f 2f
a de U. Si les fonctions x i x j
et x j x i
sont continues au point a , on a x i x j
a
2f
x j x i
a.
2f 2f
Remarques:i) Si la fonction x i x j
( ou x j x i
) n’est pas continue au point , la
2f 2f
relation x i x j
a x j x i
a n’est pas satisfaite à priori.Voici un contre-exemple:
Soit f la fonction définie sur 2 par:
x y x y 2 /x 2 y 2 si x, y 0, 0
2
f x, y
0 sinon
On a :
f 2 f 2
x
x, y yx 4 y 4 4x 2 y 3 /x 2 y 2 , y
x, y xx 4 y 4 4x 2 y 3 /x 2 y 2
ce qui donne :
2f 2f
y x
0, 0 1 et x y
0, 0 1
ii) Si f : U admet des dérivées partielles continues jusqu’à un ordre k 2
n
Exemples :
1) Soit f : U 2 2 et g : V telles que f U V. Supposons que f et
g soient différentiables sur U et V respectivement .Nous avons :
8
f1 f1
u
u, v v
u, v
J f u, v
f2 f2
u
u, v v
u, v
et
g g
Jgx, y x
x, y y
x, y
d’où
f1 f1
g g u
u, v v
u, v
J g f u, v x
f 1 u, v, f 2 u, v y
f 1 u, v, f 2 u, v f2 f2
u
u, v v
u, v
On en déduit donc
g f u,v g f1 g f2
u
x
f u, v u
u, v y
f u, v u
u, v
g f u,v g f1 g f2
v
x
f u, v v
u, v y
f u, v v
u, v
Remarque:
Le théorème des accroissements finis n’est pas toujours valable si la fonction f est
à valeurs dans un espace p avec p 2. Néanmoins, nous avons le résultat du
théorème suivant qui donne une inégalité des accroissements finis :
9
Théorème 12
Soit U un ouvert convexe de n et f : U p une fonction différentiable sur
U telle que df x k ( k une constante ) pour tout x U. Alors , quels que soient
les points x, y de U, on a :
f y f x ky x
Corollaire
Soit U un ouvert convexe de n et f : U p une fonction différentiable sur
U. Alors f est constante sur U si et seulement si sa différentielle est nulle sur U
( df x 0 ).
Le résultat est également vrai dans le cas où U est connexe.
7) Développements limités et Formule de Taylor:
Théorème 13
Soit f : U n .
A l’ordre 1:
Si f est de classe C 1 . Pour tout a U, nous avons le développement limité
suivant, au voisinage du point a :
n
f a h f a
f
x i
ah i oh
i1
A l’ordre 2:
Si f est de classe C 2 , nous avons le développement limité suivant, au voisinage
du point a de U :
n n n
f a h f a
f 2f
x i
ah i 1
2 x i x j
ah i h j o h 2
i1 i1 j1
8) Extremums
Soit U un ouvert de n et f : U une fonction.
Définitions.On dit que f présente un maximum ( respectivement minimum) local
en un point x 0 de U, s’il existe une boule Bx 0 , r contenue dans U telle que :
f x f x 0 , pour tout x Bx 0 , r
( respectivement f x f x 0 , pour tout x Bx 0 , r )
f
x 1
x 0
.
Un point x 0 de U tel que f x 0 0
.
f
x n
x 0
est dit point critique de f.
Théorème 14
Si f est différentiable au point x 0 U et présente un extremum local en ce point ,
alors x 0 est un point critique de f.
10
Définition
Soit M a ij une matrice carrée d’ordre n réelle et symétrique ( a i j a j i pour
tout couple d’entiers i, j 1, n 2 ).On dit que est positive si, pour tout h n , nous
avons :
Mh, h 0
Elle est dite définie positive si
Mh, h 0
pour tout h n .
n
a 1 jh j
h1 j1
. .
Avec h , on a Mh d’où
. .
n
hn
a n jh j
j1
n
Mh, h a i i h 2i 2 a i jh i h j
j1 ,1 i, j 1
Exemples:
a b
1) Une matrice réelle symétrique d’odre 2 , M est positive si et
b c
seulement si a, c 0 et det M 0. M est définie positive ssi a, c 0 et det M 0.
2) Soit A une matrice réelle d’ordre n 1, alors M t AA ( où t A la
transposée de A ) est positive.En effet, nous avons :
t
AA h, h Ah, Ah Ah 2 0.
M est définie positive si A est inversible, soit ssi det A 0.
Remarque:
On peut montrer qu’une matrice symétrique réelle d’ordre n est positive (
respectivement définie positive) ssi ses valeurs propres sont positives ( respectivement
strictement posisives ).
Théorème 15
Soit M une matrice réelle carrée d’ordre n , symétrique définie positive, alors il
existe une constante c 0 telle que:
Mx, x cx 2
pour tout x n .
11
Définition
Soit U un ouvert de n et f : U une fonction. de classe C 2 . On appelle
hessienne de f au point x 0 U la matrice symétrique:
2f 2f 2f
x 21
a x 1 x 2
a . . x 1 x n
a
2f 2f 2f
x 1 x 2
a x 22
a . . x 2 x n
a
H f x 0 . . . . .
. . . . .
2f 2f 2f
x 1 x n
a x 2 x n
a . . x 2n
a
Rappel sur la dimension 1:
Si I est un intervalle de et f une fonction de classe C 2 sur I .Soit x 0 I tel
que f x 0 0. Alors nous avons les résultats suivants:
-Si f x 0 0, alors f présente un minimum strict en x 0 .
-Si f x 0 0, alors f présente un maximum strict en x 0 .
- Si f x 0 0, on ne peut rien dire.
Théorème 16
Soit U un ouvert de n et f : U une fonction. de classe C 2 sur U et
x 0 U , un point critique de f. Alors :
i) Si la matrice H f x 0 est définie positive, alors f présente un minimum local
au point x 0 .
ii) Si la matrice H f x 0 est définie positive, alors f présente un maximum
local au point x 0
Théorème 17 ( Cas de la dimension 2)
Soit U un ouvert de 2 et f : U une fonction. de classe C 2 sur U et
2f 2f
x 0 , y 0 U , un point critique de f. On pose r x 2 x 0 , y 0 , t y 2 x 0 , y 0 et
2f
s
x y
x 0 , y 0 . Alors nous avons les résultats suivants:
- Si rt s 2 0 et r 0, f admet en x 0 , y 0 un minimum local .
- Si rt s 2 0 et r 0, f admet en x 0 , y 0 un maximum local .
- Si rt s 2 0 , f n’admet pas d’extremum local en x 0 , y 0 .
- Si rt s 2 0 , on ne peut pas conclure directement.
Exemple:
Soit f : 2 définie par fx, y x 2 y 2 xy
Etudier la nature des points critiques de cette fonction.
12
.