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(Oussoul Sittah)
de Muhammad ibn AbdAlWahhab
explication de Sheikh Ahmad Ibn Yahya An-Najmi
traduction et appréciations de Abou Hamaad Sulaiman
Al-Hayiti
retranscrit par Oum Mouqbil
Introduction
Parmi les choses les plus étonnantes et parmi les plus grands signes qui
montrent l’omnipotence du Maître (al Malik), Celui qui prend le dessus sur
toute chose (Al Ghallâb), il existe six fondements qu’Allah a clarifié de façon
indubitable au commun des gens (al 3awâm). Puis par la suite il y a beaucoup
d’intelligents en ce monde et d’esprits brillants des fils d’Adam qui se sont
égarés à l’exception d’un petit nombre.
Le Premier Fondement
La sincérité de la religion rendue à Allah (Exalté soit-Il) seul, sans associé et la
caractéristique de son contraire l’associationnisme. La plus grande partie du
Coran traite des divers aspects de ce principe dans un langage accessible au
plus simple d’esprit d’entre les gens ordinaires. Ensuite, la majorité de la
nation ayant subit ce qu’elle a subit, le démon leur a présenté la sincérité du
culte comme dépréciant les saints et portant atteinte à leurs droits et leur a
dissimulé, en contrepartie, l’associationnisme dans le culte d’Allah sous
l’apparence de l’amour des saints et de leurs partisans.
La sincérité dans la religion est donc le 1er fondement, c’est aussi le 1er pilier de
l’Islam, le 1er Pilier de el Iman (la foi) (croire en Allah), et c’est le fondement même
de cette religion, l’Islam. Aussi, il faut comprendre que cette « ikhlass », cette
adoration doit être pour Allah seul. De même, il faut expliquer ce qui est le contraire
du tawhid, c’est-à-dire le Shirk billah. Or, la plupart des versets du Coran sont venus
pour expliquer ce fondement-là, de différentes façons et avec des paroles que tout le
monde est capable de comprendre.
Aussi, lorsque l’on dit qu’il faut el Ikhlass, cela ne concerne pas uniquement la
prière, la dou3a et le jeûne, mais cela concerne toutes les actions que l’on fait dans
notre vie. Car on doit faire en sorte que toute notre vie soit une 3ibada (adoration).
Toute parole que l’on prononce, on devrait la prononcer uniquement pour plaire à
Allah, et chaque action que l’on fait on devrait la faire pour qu’elle soit en accord
avec l’ordre d’Allah. Donc tout ce que l’on fait dans notre vie, on doit le faire dans le
but de plaire à Allah. Et beaucoup de musulmans n’ont pas compris cette notion-là.
Même lorsqu’on agit avec les gens, on doit toujours penser qu’on agit pour plaire à
Allah. En effet si on est bon avec une personne, c’est parce qu’on espère la
récompense d’Allah, car Il nous a ordonné d’être bon avec les gens. De même si on
obéit à nos parents, c’est parce qu’Allah nous a ordonné de leur obéir tant que c’est
dans le bien. Et on fait cela pour Allah, c’est-à-dire qu’on doit avoir la sincérité dans
cette acte même si ceux-ci (les parents) sont injustes envers nous. Nous de notre
coté on agit envers eux pour Allah, et non pas pour eux. Et tout cela fait partie de
l’Ikhlass, parce que tu vis ta vie pour Allah et non pas pour plaire aux hommes.
Il existe aussi la même chose dans les relations entre époux. L’épouse doit obéir à
son mari parce que c’est Allah qui lui a ordonné cela. Par exemple on voit une
femme qui est assidue dans ses prières, son jeûne et d’autres adorations entre elle
et Allah, mais en ce qui concerne les relations qu’elle a avec les créatures, elle agit
en contradiction avec les ordres d’Allah. C’est donc un problème avec ce qu’on
appelle el Ikhlass. Autre exemple : une femme fait la vaisselle pour son mari. Si elle
a compris el Ikhlass, elle fait la vaisselle tout en espérant la récompense d’Allah. Car
elle sait que c’est quelque chose de bien qu’elle fait, pour mettre la maison en ordre,
pour plaire à son mari etc. Même si son mari a été injuste envers elle sur certaines
choses, et bien elle, elle recherche la récompense d’Allah. De même pour le mari,
même si son épouse a mal agit envers lui, il a une récompense pour chaque
morceau de pain qu’il met dans sa bouche, ou celle de ses enfants. Ou chaque fois
qu’il lui achète un vêtement pour la vêtir. Non seulement c’est une obligation pour lui
de le faire mais en plus il reçoit des récompenses d’Allah pour cela.
Donc tout ce que l’on fait dans notre vie est basé sur El Ikhlass, et pour plaire à
Allah. Ce n’est pas uniquement faire la prière, le jeûne ou le hajj. Il faut donc purifier
nos intentions. Si par exemple quelqu’un étudie quelque chose pour la dounia (la vie
d’ici-bas) il doit faire en sorte que ce qu’il fait devienne une 3ibada (adoration). On
pourrait dire : mais comment étudier la médecine ou la mécanique peut devenir une
3ibada ? Cela devient une 3ibada s’il étudie cette chose-là dans le but de subvenir
aux besoins de sa famille et ainsi, par la suite, d’adorer Allah ou faciliter l’adoration
d’Allah pour sa famille. De même lorsqu’il choisit une branche d’étude il choisit une
branche dans laquelle il n’y a pas de Haram, ou il ne travaillera pas dans le haram.
Tous nos actes dans cette vie sont basés sur el Ikhlass, et sur l’adoration d’Allah car
c’est pour cela qu’Allah nous a créé.
« Et Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. » sourate
51, v56
« Dis : «Ma salât et mes actes de dévotion, ma vie et ma mort sont entièrement
voués à mon Seigneur, le Maître de l’Univers, qui n’a point d’associé. Tel est
l’ordre que j’ai reçu et auquel je suis le premier à me soumettre.» » sourate 6,
v162 et 163
Les 3oulamas ont dit, même ton sommeil c’est une 3ibada. Lorsque tu dors si ton
intention est de retrouver des forces pour être capable d’adorer Allah, ton sommeil
devient une 3ibada. De même lorsque tu manges si ton intention est de gagner des
forces pour être capable de continuer à adorer Allah, alors cet acte aussi devient une
3ibada. Donc lorsqu’on comprend vraiment ce que signifie le terme 3ibada, on
comprend que cela n’est pas réduit qu’à la prière etc.
Toutefois, il ne faut pas rentrer dans un autre comportement qui consiste à dire «
Quand je mange je fais une 3ibada, quand je dors aussi, donc je n’ai pas besoin de
faire d’autres adorations » qui sont elles fard (obligatoires) comme les 5 prières par
jour. Donc il ne faut pas mélanger entre les 3ibada, car certaines sont obligatoires et
passent avant les autres. Donc lorsque tu travailles, certes tu fais une 3ibada, mais
lorsque l’heure de la prière arrive tu arrêtes ton travail pour faire ta prière, car c’est
un droit d’Allah.
Les mécréants, quant à eux, n’ont rien compris à l’Ikhlass. Eux, ils mangent pour se
nourrir, et ils vivent pour assouvir leur passion. Si tu demandes à un kafir
(mécréant) : « pourquoi tu vis ? ». Il ne sait pas pourquoi.
Comme Allah dit dans le Coran (traduction relative) :
« Qu'ils nient ce que nous leur avons donné et jouissent des biens de ce
monde ! Ils sauront bientôt ! » sourate 29, v66
Même les animaux, ne vivent pas ainsi. Allah les a créés avec leur instinct et ils le
suivent. Alors qu’eux, ce sont des êtres humains à qui Allah a donné la raison, l’ouïe,
la vue et ils sont capables d’utiliser leurs sens pour se poser des questions, pour
observer la création, pour réfléchir sur les causes de l’existence. Au lieu de ça, ils
préfèrent s’aveugler et continuer à vivre en suivant leurs passions. Donc ils n’ont pas
compris el Ikhlass.
Et en effet les mécréants n’aiment pas voir qu’on puisse adorer Allah seul. Et Allah
dit aussi dans le Coran (traduction relative) :
« « ... Il en est ainsi car lorsqu'Allah était invoqué seul (sans associé), vous ne
croyiez pas; et si on Lui donnait des associés, alors vous croyiez. Le jugement
appartient à Allah, le Très-Haut, le Très Grand. » » sourate 40, v12
Cela pour dire que les moushrikin (associateurs) n’aiment pas lorsqu’on invoque
Allah seul. Lorsque tu parles avec les soufis ou autres gens de bid3a (de
l’innovation) et que tu commences à invoquer le Prophète, ou que tu invoques
d’autres avec Allah parmi les saints, ils sont contents car pour eux c’est ça El
Ikhlass. Alors que si tu leur dis que tu n’invoques que Allah seul et que tu ne veux
invoquer personne d’autre avec Lui, alors leur coeur devient comme dégoûté.
Ces versets servent à montrer l’incapacité et la faiblesse de ces idoles qu’ils adorent
en dehors d’Allah.
Le cheykh dit que, à travers ces versets, non seulement Allah démontre la faiblesse
de ces idoles, mais ils montrent également la toute Puissance d’Allah. Ils montrent
également les signes qu’Il a mis dans la Création qui nous indiquent Sa perfection et
Sa force. Cela nous explique donc comment Allah possède un mérite sur les
hommes du fait qu’Il les a créés et ceci à partir de rien. Et ce mérite c’est l’adoration,
c’est Lui seul qui mérite l’adoration.
Le cheykh dit également que de parler de ce sujet, el Ikhlass, est très long car il y a
énormément de preuves le concernant. Or les preuves déjà citées précédemment
sont suffisantes.
Le cheykh mentionne des versets qui prouvent qu’il faut suivre l’exemple du
Prophète dans notre façon d’adorer Allah et aussi pour montrer que si tu n’adores
pas Allah de la façon que le prophète t’a montré, ton adoration ne sera pas
acceptée.
« Prenez ce que le Messager vous donne ; et ce qu’il vous interdit, abstenez-
vous en, et craignez Allah car Allah est dur en punition. » sourate 59, v7
« Il n’appartient pas à un croyant ou à une croyante, une fois qu’Allah et Son
Messager ont décidé d’une chose d’avoir encore le choix dans leur façon
d’agir. Et quiconque désobéit à Allah et à Son Messager, s’est égaré certes,
d’un égarement évident. » sourate 33, v36
Il y a beaucoup de musulmans aujourd’hui lorsqu’on leur parle d’une chose qui vient
du Coran ou de la sounnah, ils disent : « Je ne suis pas d’accord avec toi. » Mais
c’est avec Allah qu’ils ne sont pas d’accord. Puis ils répliquent en disant : « Que
disent les 3oulamas sur cela ? » Mais avant de regarder ce que disent les 3oulamas,
il faut d’abord regarder ce que disent Allah et Son Messager. Dire que l’on n’est pas
d’accord n’a pas de sens. Il faut que tu dises pourquoi tu n’es pas d’accord, que tu
argumentes, que tu ramènes tes preuves ou des éléments complémentaires à une
question. Mais dire que tu n’es pas d’accord juste parce que ça ne te plait pas, alors
ce n’est pas valable. La religion ce n’est pas une question d’opinion, il s’agit de la
parole d’Allah et du Messager. Or les paroles d’Allah sont une vérité absolue et on
ne peut donc pas les remettre en question ou les rejeter simplement parce qu’on
n’est pas d’accord. Au contraire il faut soumettre nos opinions personnelles à Allah.
Donc Allah S’interpose entre l’homme et son cœur, c’est-à-dire que l’homme a des
désirs et des choses qu’il aime. Mais lorsqu’il est croyant il ne peut pas les faire.
Alors même avec cette condition ce hadith est une bonne nouvelle. Car ce n’est pas
compliqué d’avoir accès au paradis, tu as juste à ne pas refuser. Les sahabas qui
étaient étonnés d’entendre cela ont demandé : « Mais qui va refuser Ô Messager
d’Allah ? » Mais ce n’est pas seulement le fait de le dire avec la bouche, car c’est
évident que tout le monde va dire « j’accepte ». Et le Prophète a répondu : « Celui
qui m’obéit entrera au Paradis, et celui qui me désobéit a refusé. » C’est donc par
tes actions que tu acceptes ou que tu refuses et non par ta parole seulement.
Puis le frère mentionne un seul des nombreux ahadith que le cheykh Mohammed
Ibnl Hadi a donné en note de bas de page.
C’est un hadith rapporté par Al Boukhari et Mouslim selon Abou Moussa qui dit que
le Prophète a dit : « Je suis, avec le message dont Allah m'a chargé, semblable à un
homme qui vint dire à son peuple : « O peuple, j'ai vu de mes propres yeux une
armée (qui vient vous attaquer), je suis pour vous le guetteur et l'éclaireur. Sauvez-
vous donc. » Alors un groupe d’entre son peuple lui a obéit, ils sont partis et ont été
sauvés. Tandis qu’un autre groupe l’a traité de menteur et lorsque l’armée ennemie
est arrivée, elle a tué une partie et fait esclave une autre partie. Voilà l’exemple de
ceux qui m’ont obéit et de ceux qui m’ont traité de menteur. »
Le cheykh explique donc le but de cette parole du cheykh Mohammed Ibn Abdel
Wahab. Il dit qu’après la mort du Prophète, et après les 3 premières générations de
sahabas sont apparues les innovations dans la religion. Et parmi les 2 plus grands
groupes qui ont introduit ces innovations, il y a les bida3 des soufiya (soufis) et les
bida3 des shi3a (chiites). En observant ces 2 groupes-là, on se rend compte que
leur adoration est fondée sur la vénération et l’exagération au sujet des hommes
pieux, soit durant leur vivant, soit après leur mort. Et ceci se manifeste de différentes
façons :
- Durant leur vie : C’est de croire que certains hommes ont une connaissance du
Ghayb (l’invisible), ou un contrôle de l’inconnu, de l’univers avec Allah.
- Après leur mort : Ils bâtissent sur leur tombe des sanctuaires pour y effectuer des
rituels, et actes d’adoration comme le « tawaf » (tourner autour des tombes), le
sacrifice, la demande de protection, la recherche de Baraka (bénédiction) etc.
Certains disent que ces gens sont des ignorants, qu’ils ne savent ni lire ni écrire, et
qu’ils suivent sans savoir. Cependant il y a parmi les soufis des gens éduqués et
instruits qui au lieu de les empêcher de faire cela, les encouragent davantage. Donc
même si ils prétendent ne pas être d’accord avec ces pratiques, le fait qu’ils laissent
ces gens faire cela, sans les dénoncer, c’est comme s’ils approuvaient.
D’un autre coté, chez les Shi3a, on a vu les mêmes choses se produire, c’est-à-dire
l’exagération de leurs Imams. Ceux-ci pensent que les descendants d’Ali Ibn Abi
Talib sont des êtres surnaturels, qui ont un contrôle sur l’Univers et même qu’ils ont
existé depuis toujours comme des lumières au dessus du Trône d’Allah.
Ces 2 groupes sont ceux chez qui on trouve les plus grandes formes de
manifestations de shirk et de bid3a dans la religion. Ce n’est donc pas étonnant que
ce soit dans ces groupes-là que l’on voit le plus d’oppositions à la da3wah salafiyah.
Si l’on prend par exemple le fait de bâtir des constructions ou monuments sur une
tombe, ceci n’est pas du shirk en soit. Cependant il s’agit d’une chose clairement et
explicitement interdite dans les textes du Coran et la sounnah, car c’est un acte qui
peut mener au shirk. En effet cet acte montre une certaine exaltation, ou exagération
pour la personne qui est enterrée. De même il n’est pas permis de construire une
mosquée sur une tombe, ou également d’enterrer quelqu’un dans une mosquée.
Dans le 1er cas, selon l’avis des 3oulamas, on doit détruire la mosquée, car la
tombe était présente avant et le Prophète a interdit de prier dans un cimetière. Dans
le 2ème cas, il faut enlever la tombe et la mettre ailleurs car la mosquée était là
avant. Concernant ce sujet, les savants disent que celui qui prie dans une mosquée
où il y a une tombe, sa prière n’est pas valable et il doit la refaire.
A la base en Islam, toutes les tombes doivent être nivelées sans aucune distinction
entre elles. Même si la personne qui y est enterrée était un roi, ou un esclave, ou un
homme ou une femme. Après la mort tous sont égaux.
Donc le cheykh dit que toutes ces bida3 sont apparues à cause du shaytan, qui a
trompé beaucoup de gens. Il a réussit à leur faire croire que de ne pas invoquer les
hommes pieux était un manque de respect à leur égard. Et dans une explication de
cheykh Mohammed Aman, il dit ; « quelle est la preuve que le droit des salihin
(hommes pieux) est ce que vous faites (les invoquer, construire sur leurs
tombes…) ? » Or ils n’ont aucune preuve à ce sujet-la. Le droit que les salihin ont
sur nous, c’est de les aimer. Mais pas de les aimer avec Allah. Les aimer pour Allah,
s’il s’agit bien de salihin. Car parfois, et même souvent chez les soufis, ceux qu’ils
désignent comme étant pieux, ne le sont nullement. Ils les jugent selon leurs critères
à eux, et on se rend compte même que ces gens ne faisaient même pas la prière
etc.
Or Allah est Celui qui connaît le mieux celui qui Le craint, celui qui est sur le droit
chemin et celui qui s’en est dévié. Donc ce n’est pas à nous de juger une personne
pieuse ou non, sauf si on a de vraies preuves que la personne contredit le coran et
la sounnah.
Le cheykh dit qu’Allah nous a interdit d’associer quoi que ce soit dans son adoration,
même s’il s’agit d’un ange rapproché ou d’un prophète envoyé. Allah a même
distingué entre Son droit à Lui et le droit de Son messager dans plusieurs versets.
« car ceux qui obéissent à Allah et à Son Prophète, qui craignent Allah et Le
redoutent, ceux-là sont sûrs de réussir. » sourate 24, v52
Dans ce verset, on voit qu’il y a un point commun entre Allah et Son messager, dans
le sens qu’Allah nous ordonne d’obéir à Lui et à Son messager. Donc dans
l’obéissance, il faut obéir aux deux, car lorsque le Prophète ordonne ou interdit une
chose, c’est uniquement par révélation provenant d’Allah.
Cependant, dans la crainte et dans l’adoration, Allah n’a mentionné que Son nom à
Lui.
Le cheykh ajoute également que pour Allah, le Messager est la plus noble des
créatures auprès de Lui, et celle qui a le plus de mérite. Cependant Allah a dit dans
le Coran :
« Le fait qu’ils soient coupables ne te permet pas de décider de leur sort. C’est
à Allah seul qu’il appartient de leur pardonner ou de les punir » sourate 3, v128
Ce verset fut révélé lorsque beaucoup de gens, qui avaient mémorisé le Coran,
furent tués par les moushrikin de Qouraysh. Alors le Prophète, pendant le dou3a du
Qounout, invoquait contre les moushrikin en citant leur nom. Allah a donc révélé ce
verset, et par la suite on voit que la plupart des gens contre qui le prophète avait
invoqué ont été guidés à l’Islam.
Les prophètes ont donc un droit qui est qu’on doit les aimer, les respecter, leur obéir
dans ce qu’ils nous ordonnent et dans ce qu’ils nous interdisent. Toutefois, on ne doit
pas les associer dans le droit qui est exclusif à Allah, c’est-à-dire « el 3ibada
» (l’adoration). Et les messagers n’ont pas de droit sur la question de qui va être
guidé ou qui va être égaré, comme Allah a dit :
« Tu [Muhammad] ne diriges pas celui que tu aimes: mais c'est Allah qui guide
qui Il veut. Il connaît mieux cependant les bien-guidés. » sourate 28, v56
Le cheykh poursuit en disant que s’imaginer que les salihin ont un droit dans
l’adoration est une idée fausse. Et il n’est pas permis aux musulmans de croire que
ces hommes pieux aient un droit dans l’adoration. De même cela n’est pas vrai de
dire que les gens qui ont unifié Allah par le Tawhid, et Lui ont voué le culte à Lui seul,
ont manqué de respect aux salihin. En réalité, ces hommes pieux on les aime pour
Allah, parce qu’ils ont fait du bien, qu’ils avaient du ‘ilm (de la science), pour leur
sacrifice qu’ils ont fait pour la religion etc. On les aime pour ces raisons, on ne les
aime pas pour eux-mêmes, et surtout on ne les aime pas avec Allah.
Dans l’invocation du Tachahoud que l’on fait dans la prière on dit : « Que la paix soit
sur le Messager d’Allah, que la paix soit sur nous ainsi que sur les hommes pieux
» Cela fait partie des exemples du respect que l’on a pour les salihin, et en
particulier lorsqu’ils sont réellement salihin. Et non pas parce qu’on a prétendu que
certains étaient salihin alors qu’ils ne l’étaient pas, comme c’est le cas de ceux qui
sont décrits comme des awliya dans les livres des soufis. Certains d’entre eux ne
faisaient même pas la salat, ne se préservaient pas des impuretés ou d’autres
choses aussi blâmables, car selon eux lorsqu’une personne atteint un degré
tellement haut dans la foi, elle n’a plus besoin de prier ou de jeûner. Cette personne
a atteint « el yaqin » (la certitude) et par conséquent elle n’a plus besoin d’effectuer
d’adorations, celles-ci étant réservées aux gens ordinaires.
Alors que dans un récit, Aïcha rapporte que le prophète priait la nuit jusqu’à ce que
ses pieds deviennent enflés et elle lui a dit : « Allah t’a pardonné tes péchés passés
et futurs, alors pourquoi pries-tu jusqu’à ce que tes pieds enflent ? » Et il lui
répondit : « Est-ce que je ne peux pas être un serviteur reconnaissant envers Allah ?
»
Cela signifie donc que plus tu as de science, plus tu as d’amour pour Allah, plus tu
as de foi, alors non pas que tu dois abandonner ton adoration. Au contraire, tu dois
augmenter ta pratique de la religion. Il faut faire le plus que l’on peut dans les limites
de la sounnah pour essayer de se rapprocher d’Allah.
De même, il y a l’exemple des sahabas, ils étaient des salihin et pourtant aucun
d’entre eux à un moment de leur vie n’ont cessé leurs adorations sous prétexte qu’ils
avaient atteint un niveau de « yaqin » !
Le cheykh ajoute encore qu’on doit aimer les salihin pour Allah mais on ne leur
donne rien des droits qui sont exclusifs à Allah, c’est-à-dire dans l’adoration. Et celui
qui fait cela méritera la colère d’Allah.
Le prophète a répondu à celui qui avait exagéré par ces propos : « Tu es le maître
d’entre nous et tu es le fils du maître d’entre nous ». Il a répondu : « Ô vous les
gens ! Dites ce que vous dites mais que le shaytan ne vous trompe pas. Je suis
Mohammed fils de Abdullah, le Messager d’Allah. Et je n’aime pas que vous
m’éleviez au-dessus du niveau qu’Allah m’a élevé. »
Il a dit également : « N’exagérez pas à mon sujet comme les chrétiens ont fait avec
‘Issa fils de Maryam. »
Avec cette explication, on arrive à clarifier que celui qui pense que de réaliser le
Tawhid est un manque de respect des hommes pieux, est un égaré parmi les gens
qui ont dévié. Et que c’est une obligation de prendre garde et de mettre en garde
contre ces gens et leur religion. En effet, ils jouent avec les sentiments des
musulmans, car ils savent que les musulmans aiment les salihin c’est sûr ! Car un
homme qui se dit musulman et qui n’aime pas le prophète ou les salihin c’est
contradictoire. Or cela fait partie des principes de la foi que d’aimer le Prophète et
les salihin. C’est pourquoi on dit qu’ils jouent avec les sentiments des musulmans. Ils
essaient de leur faire croire que si on ne construit pas sur leurs tombes ou d’autres
choses de ce genre c’est que l’on ne les aime pas. Ce qui est faux.
Le Deuxième Fondement
Cheykh An-Najmi dit que lorsqu’Allah parle dans le Coran du fait que l’on doit s’unir
dans la religion, c’est un commandement, et non une simple suggestion. Il nous
l’ordonne et dans ce cas là cela devient une obligation pour les musulmans de s’unir
et non quelque chose de recommandée. Cela signifie également que si on ne s’unit
pas dans la religion, on a commis un péché. A chaque fois qu’Allah ordonne d’être
unis dans la religion, en même temps Il interdit d’être divisé. Et Il réunit toujours cet
ordre et cette interdiction avec le principe de l’adoration, pour dire que l’union dans
la religion fait partie de l’adoration. Et le cheykh mentionne la preuve de cela :
« Certes, cette communauté religieuse, qui est la vôtre, est une seule et même
communauté, et c’est Moi votre Seigneur que vous devez adorer. » sourate 21,
v92
Premièrement : Allah est le Seul qui mérite notre adoration, on ne peut pas adorer
autre que lui.
Deuxièmement : Il faut absolument que cette « oummah » (communauté) soit une
seule oummah unie. Et elle doit s’unir sur cet objectif qui est l’adoration d’Allah et
Son unification. Et de croire que c’est Lui le seul Dieu, et Le seul qui mérite
l’adoration, qu’Il n’a pas d’associé dans aucun de Ses droits. L’unification de la
oummah doit se faire sur ce principe-là. De même on doit prendre les ordres
(obligations et interdictions) d’Allah et de Son Messager, par l’intermédiaire du
Messager car c’est lui qui est venu nous transmettre la révélation. Allah nous a
expliqué que ce que le Prophète Mohammed nous a enseigné, c’est la même chose
que ce que les autres prophètes venus avant lui ont enseigné. Et en premier parmi
ces prophètes, il y a les 5 prophètes qui sont les plus importants qu’Allah mentionne
dans un verset :
« Il a établi pour vous, en matière de religion, ce qu’Il avait prescrit à Noé, ce
que Nous te révélons à toi-même, ce que Nous avions prescrit auparavant à
Abraham, à Moïse et à Jésus : « Acquittez-vous, leur fut-il dit, du culte d’Allah
et n’en faites pas un sujet de division entre vous ! » Combien doit paraître dure
aux idolâtres cette foi à laquelle tu les invites ! Mais Allah attire vers Lui qui Il
veut et guide vers Lui le coupable repentant. » sourate 42, v13
Donc Nuh, Ibrahim, Moussa, ‘Issa et Mohammed ont tous été enjoints d’établir cette
religion. Cela signifie que cet ordre d’être unis n’a pas été donné qu’aux musulmans
mais à tous les croyants.
Le cheykh dit que dans ce verset, Allah a commencé par Nuh qui est le premier des
Messagers, puis par Mohammed qui est le dernier des Messagers. Puis Il mentionne
ceux qui se trouvent entre ces deux-là, Ibrahim, Moussa et ‘Issa. Et Allah leur a
commandé à tous d’établir la religion pour Allah seul et de ne pas se diviser dans la
religion.
Le cheykh nous dit donc qu’Allah nous a ordonné de nous unifier sur l’adoration et
que si toutefois une divergence apparaît entre nous, nous devons revenir à Allah et
Son messager. On ne laisse pas chacun s’égarer et rester dans la divergence, mais
on appelle chacun pour qu’il ramène ses divergences au Coran et à la sounnah. Et
le cheykh mentionne ce verset (traduction relative) :
« Sur toutes vos divergences, le jugement appartient à Allah. » sourate 42, v10
Donc il faut ramener les choses au Coran, à la sounnah du Messager, et à ceux qui
connaissent mieux que les autres les règles du Coran et de la sounnah, c’est-à-dire
les 3oulamas (savants).
Quelle caractéristique distingue les 3oulamas des musulmans ordinaires ? C’est la
connaissance qu’ils possèdent. Car ils ont étudié et appris cette religion en
profondeur et en détails, et qu’ils sont capables de répondre à des questions
difficiles grâce à leurs connaissances. Et ça c’est une chose que beaucoup de gens
aujourd’hui ne comprennent pas. Ils pensent que parce qu’ils ont lu le Coran et
quelques ahadith alors ils savent et peuvent émettre des fatwas (avis juridique).
Alors qu’en réalité ils n’ont encore rien compris de la religion, ils n’ont pas étudié.
Il y a également un verset que le cheykh n’a pas cité mais qui est très explicite,
c’est :
« Ô les croyants ! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d'entre
vous qui détiennent le commandement. Puis, si vous divergez en quoi que ce
soit, renvoyez-le à Allah et au Messager, si vous croyez en Allah et au Jour
dernier. Ce sera bien mieux et de meilleure interprétation (et aboutissement). »
sourate 4, v59
Il est possible qu’il y ait de la divergence entre les croyants, mais toutefois Allah
guide parmi eux ceux qui cherchent la vérité. Comme dans ce verset :
« Les hommes ne formaient, à l’origine, qu’une seule communauté. Allah leur
envoya les prophètes pour annoncer la bonne nouvelle et lancer un
avertissement, de même qu’Il a fait descendre avec eux le Livre renfermant la
Vérité afin d’arbitrer les différends qui opposent les hommes. Or, ce sont ceux-
là mêmes qui avaient reçu le message qui entrèrent en désaccord à son sujet,
en dépit des preuves évidentes qui leur furent apportées et ce, par pur esprit
de rivalité. Puis Allah, dans Sa sollicitude, voulut bien guider les croyants vers
cette part de vérité sur laquelle justement les autres disputaient, car Allah
dirige qui Il veut dans le droit chemin. » sourate 2, v213
« Nous ne t’avons révélé ce Coran qu’afin que tu éclaires les hommes sur le
motif de leurs différends, et pour qu’il soit aussi un guide et une miséricorde
pour ceux qui ont la foi. » sourate 16, v64
Donc la révélation est venue pour clarifier les sujets de divergence. Pas pour que
chaque personne reste sur sa position.
« Tu n’es nullement responsable de ceux qui provoquent des scissions dans
leur religion pour former des sectes dissidentes. Leur sort ne dépend que
d’Allah qui les mettra, le moment venu, en face de leurs œuvres. » sourate 6,
v159
Tous ces versets nous montrent que la division et la divergence dans la religion est
quelque chose de blâmable.
Puis le cheykh mentionne un hadith rapporté par Tirmidhi et Abou Daoud dans «
kitab al 3ilm », et également par Ibn Hajar, l’Imam Ahmed, l’Imam Ad-darimi.
Dans ce hadith, le prophète fait dou3a pour celui qui a entendu sa parole, l'a
comprise, l'a mémorisé et qui l’a transmise telle qu’il l’a entendue. Car il est possible
que celui qui transporte la science, la transmette à celui qui a plus de science que
lui. Puis il dit qu’il y a 3 choses, si le musulman les suit, son cœur ne « déviera » pas
qui sont :
– la sincérité pour Allah dans l’action
– donner le bon conseil aux dirigeants des musulmans
– s’accrocher à leur « djama3a » (groupe)
Puis le prophète a dit : « Si quelqu’un vient et essaie de vous diviser alors que
vous êtes réunis autour d’un seul homme, et qu’il veut briser votre « bâton
» (expression pour dire « bâton de l’autorité »), alors tuez-le. » (Rapporté par
Muslim, Nassai, et Abou Daoud)
Ce hadith a un rapport avec le fait de tuer les « Khawaridj », c’est-à-dire ceux qui
appellent à la désobéissance des dirigeants, et à rejeter leur autorité. Et ceci est la
da3wah des khawaridj qui disent qu’on ne doit pas obéir au dirigeant s’il fait des
péchés et on doit prendre les armes contre lui. Et ce combat qu’ils ont commencé à
mener contre les dirigeants a créé de la division, le prophète l’a interdit.
Dans une autre narration de ce hadith il est dit : « Tuez-le peu importe qui il est. »
Le cheykh dit que l’ordre ici de l’exécuter est pour celui qui est sorti de l’obéissance
du dirigeant et qui brise le rang des musulmans. Celui qui a le pouvoir de l’exécuter
c’est le dirigeant lui-même ou son représentant et cela, après avoir établi les preuves
de sa persistance dans la désobéissance. Car s’il se repent, on accepte son repentir,
mais s’il refuse de se repentir alors il sera exécuté.
Ensuite le cheykh mentionne le hadith qui dit : « Les juifs se sont divisés en 71
sectes, les chrétiens se sont divisés en 72 sectes, et cette communauté se
divisera en 73 sectes. Elles seront toutes dans le feu de l’enfer excepté une.
» Et les compagnons ont dit : « Laquelle ? Ô Messager d’Allah. » Il répondit : «
C’est celle qui est sur ce que moi-même je suis, ainsi que mes compagnons.
» (ceux qui suivent ce que moi-même je suis) (Rapporté par Abou Daoud,
Ahmad, Darimi … et sheikh Al Albani l’a authentifié)
Puis par la suite il y a eu des divisions dans les fondements (oussoul : )أصول
de la religion et dans les principes qui découlent des fondements (fourou3 :
)فروع.
Or « fourou3 » est un terme difficile à traduire. On sait que « oussoul » c’est les
fondements, et « fourou3 » c’est ce qui est construit par-dessus ces fondements.
Pour comparer on pourrait dire que « oussoul » c’est le tronc d’un arbre et que «
fourou3 » ce sont les branches. Beaucoup de gens se mélangent lorsqu’on parle de
« oussoul » et de « fourou3 », et Cheykh Ibn Taymiya a clarifié ces mots. Certains
parmi les gens de Kalam ont divisé la religion en 2 « oussoul » et « fourou3 ». Mais
ils ont fait une erreur car ils ont considéré que « oussoul » concerne uniquement la
aquidah (croyance) et que « fourou3 » c’est uniquement les « ahkam » (règles) de
3ibada et de fiqh. Or ceci est incorrect comme Ibn Taymiya l’a dit dans plusieurs
livres. En effet il a dit que dans la aquidah et dans les règles de la chari3a, il y a des
« oussoul » et il y a des « fourou3 ». Il y a des choses dans les « ahkam » si tu les
rejettes c’est comme si tu avais rejeté un fondement. Prenons l’exemple d’une
personne qui ne croit pas en l’obligation de la salat. La salat ne fait pas partie de la
aquidah, mais si tu la rejettes, tu as rejeté quelque chose qui fait partie de la religion,
et qui est un fondement. C’est donc du koufr de le rejeter.
Donc le cheykh Mohammed Ibn Abdel Wahab dit qu’il y a eu la division dans les 2,
dans les « oussoul » et dans les « fourou3 ». Et que les gens considèrent que la
connaissance de la religion et du fiqh, c’est la division, et que l’union dans la religion,
c’est de la folie. Cela signifie que beaucoup de gens ont agréé et accepté la division
et ils en sont satisfaits. Le cheykh veut donc évoquer par là ce qui est arrivé au
cours des siècles de l’Islam comme divergences dans les fondements, et de ce qui
en découle. Ainsi on a l’exemple des sectes des Jahmiyah qui ont nié les noms et
les attributs d’Allah, les Mu3tazila qui ont nié les attributs d’Allah, les Qadariyah qui
ont nié le destin, les Mourjia qui pensent qu’on n’a pas besoin de faire des actions
pour être croyants car la foi n’a pas de rapport avec les actions, et beaucoup
d’autres sectes.
Et ce que l’on trouve de plus étrange aujourd’hui c’est de voir que beaucoup parmi
les musulmans ont accepté la division. Pour montrer ceci on peut voir l’exemple des
soufis. Ils sont divisés en une centaine de tourouq, et chaque tariqa a ses règles et
sa façon de pratiquer le soufisme. Pourtant ils s’acceptent tous les uns les autres
malgré leurs divergences. Même si aucun d’eux n’est capable de ramener des
preuves du Coran et de la sounnah pour défendre leur position, ils s’excusent tous
dans leurs faussetés et leurs mensonges.
Par contre, tous ces groupes de bida3 ont un autre comportement avec ceux qui
suivent le Coran et la sounnah selon la compréhension des salaf salih. Car lorsque
ces derniers leur montrent qu’ils ont une croyance ou une pratique qui est contraire
au Coran et à la sounnah, comme par exemple l’interdiction de raser la barbe, ou
l’interdiction de la musique, ils disent : « Vous, vous divisez les musulmans. Vous
pensez être les seuls à être sur la vérité. Vous n’acceptez pas la divergence, et les
opinions des autres. » et des choses de ce genre. Alors qu’Allah nous ordonne de
nous unir et de ne pas nous diviser. Alors que nous appelons les gens à s’unir, eux
ils prétendent qu’il ne faut pas parler de ça car cela divise les musulmans. Ils
pensent unir les musulmans en ne parlant que de sujet qui ne sont pas dans le
coran et la sounnah. Alors que nous, nous voulons unir les musulmans sur la vérité
qui vient d’Allah.
Ils disent encore : « Il ne faut pas critiquer les soufis, les khawaridj, les mu3tazila etc.
ce sont tous des musulmans et il faut s’aimer entre musulmans peu importe les
bid3a, peu importe les erreurs, peu importe les contradictions. Il faut s’excuser les
uns les autres, etc. » Tout ça ce sont des shoubouhat (doutes) qu’ils lancent, mais ils
n’appliquent ça uniquement qu’entre eux.
Toutes ces divergences que l’on rejette sont en rapport avec les fondements de la
religion. En ce qui concerne les divergences qui ne sont pas des principes
fondamentaux, ou les divergences qui résultent d’une différence de compréhension
des textes par les 3oulamas et donc qui ont un rapport avec l’ijtihad (l’effort de
réflexion), comme par exemple les divergences qui existent entre les différents
Madhab (école islamique), et bien cela ne fait pas partie de la divergence blâmable.
Car cela fait partie des différences de compréhension et de connaissances entre les
3oulamas.
Prenons par exemple le cas d’une personne qui a un problème et ne sait pas
comment appliquer une règle de la religion. Allah dit :
« Demandez aux gens de science (du rappel) si vous ne savez pas. » sourate
16, v43
Il demande donc à un 3alim qui lui donne une réponse en lui fournissant les preuves,
hadith ou verset du Coran. Puis lors d’une khoutba il entend l’imam expliquer ce
même point en donnant un avis contraire et opposé à celui du 3alim. Il mentionne
des preuves authentiques tout en réfutant l’avis opposé (c-à-d du 3alim qu’il avait
questionné), en expliquant avec détail d’où vient l’erreur du premier. Par exemple le
verset qu’il a utilisé, il ne l’a pas utilisé dans le bon contexte. Ou bien le hadith qu’il a
donné était da3if (faible). La personne a donc une connaissance supplémentaire sur
la question. Et alors elle était excusée de suivre l’avis du 3alim, n’ayant aucune autre
connaissance. Cependant après avoir entendu la clarification de l’autre imam, elle
n’a pas d’excuse de continuer à suivre l’opinion précédente. Car en effet si elle
persiste à suivre un savant dans l’erreur c’est comme si elle avait placé sa parole
au-dessus de la parole d’Allah et de son messager.
Et pour comprendre cela on n’a pas besoin d’être un moujtahid, car lorsque le
prophète parlait aux gens, il ne s’adressait pas qu’aux gens éduqués. Il s’adressait
aux ancêtres, aux illettrés, aux paysans, et il leur parlait d’une façon qu’ils pouvaient
comprendre. Donc ce qu’il y a dans le Coran et la sounnah, Allah l’a facilité pour les
gens, comme il est dit dans le Coran :
« Allah veut pour vous la facilité et ne veut pas vous imposer de difficultés.
» sourate 2, v185
Donc lorsque les règles sont clarifiées pour les gens, ils n’ont plus le choix que de
les suivre. Car s’ils continuent à suivre l’erreur malgré la clarification, cela signifie
qu’ils ne suivent plus la vérité mais leurs passions. Et c’est ça qui a été reproché aux
gens du livre lorsqu’Allah dit :
« Ils ont pris leurs rabbins et leurs moines, ainsi que le Christ fils de Maryam
(Marie), comme Seigneurs en dehors d'Allah, alors qu'on ne leur a commandé
que d'adorer un Dieu unique. Pas de divinité à part Lui ! Gloire à Lui ! Il est au-
dessus de ce qu'ils [Lui] associent. » sourate 9, v31
Car ces derniers rendaient halal ce qui est haram et haram ce qui est halal et eux, ils
les suivaient dans ce qu’ils disaient. Et donc le prophète a dit que ça c’était leur
adoration pour eux. Il s’agit d’une forme de shirk de leur obéir dans le mensonge et
dans la fausseté avec connaissance, car cela revient à placer la parole du cheykh
au-dessus de la parole d’Allah.
Et le cheykh (An-Najmi) dit que c’est probablement de cela que le cheykh
Mohammed Ibn Abdel Wahhab a voulu parler lorsqu’il parle de l’ikhtilaf (la
divergence). Car à son époque il y avait beaucoup de gens qui divergeaient, et
suivaient leur « madhab » (une des 4 écoles des 4 grands imams), et refusaient de
suivre des preuves du Coran et de la sounnah parce qu’ils préféraient suivre leur
madhab. Et celui qui suivait la preuve, on l’accusait d’être un fou et un hérétique
(zindiq).
Et le cheykh dit que le « zindiq » (mot employé par le cheykh Mohammed Ibn Abdel
Wahhab dans son matn, qui est traduit par hérétique) c’est celui qui n’a pas d’intérêt
pour la religion.
Par contre s’il y avait des divergences d’opinion entre eux alors là c’est sûr que par
la suite il y aura des divergences. Si les sahaba avaient divergé en 2 positions, tu
n’as pas le droit de rajouter une 3ème position. Or aujourd’hui il y a des gens qui ont
rajouté des divergences qui n’existaient même pas dans le passé.
Cependant la nécessité peut être différente d’une personne à une autre. Pour toi,
une chose peut être une nécessité à cause de ta situation, alors que pour un autre
cela n’est pas une nécessité et il n’a pas le droit de le faire. Et ceux qui déterminent
ces nécessités ce sont les savants de l’Islam. Car si c’est toi qui te bases sur tes
propres passions et désirs, à la moindre difficulté tu te diras que c’est une nécessité
et tu tomberas dans le haram parce que tu n’as pas été capable d’être patient.
Dans ce verset, cet ordre implique que c’est une obligation pour ceux qui ont des
divergences de revenir au Livre d’Allah et à la sounnah du Messager d’Allah. Et qui
est-ce qui le fait ? Ce sont les savants, les 3oulamas qui sont spécialisés dans la
science du Coran et de la sounnah, et qui connaissent les différentes positions et sur
quoi elles sont fondées. Par exemple si un savant a une différence d’opinion,
l’importance n’est pas de savoir que les savants ont divergé, mais c’est de savoir
pourquoi ils ont divergé. Car il y a toujours des explications à ces divergences. Et qui
sont capables de juger entre ces divergences? Ce sont les savants de l’Islam.
Il y a des savants, eux, ils ne font pas d’analyse, de recherche ou de comparaison,
ils trouvent une position ils la prennent, c’est leur madhab et ils appellent les gens à
suivre aveuglément.
Tandis qu’il y a des 3oulamas qui, eux, retournent aux fondements, et qui analysent
les causes et les raisons des divergences, et qui ramènent ces divergences aux
preuves. Et c’est pour cela qu’il faut toujours revenir à ces 3oulamas là qui sont sur
le bon minhaj (la bonne voie) et qui suivent le Coran et la sounnah avec les preuves.
Allah n’est pas satisfait que les gens essaient de se baser sur la situation pour dire
qu’une chose est halal ou haram. Par exemple si on demande aux 3oulamas, si on a
le droit d’envoyer les enfants musulmans dans les écoles des kouffar. Les 3oulamas
répondent que non, cela est haram. Alors certains vont dire que cette réponse n’est
pas réaliste en opposant la réalité dans laquelle ils vivent au jugement d’Allah et de
Son Messager. Or le fait que la réalité soit contraire au jugement cela signifie que
l’on n’a pas fait notre devoir, que l’on est dans une situation difficile, mais que la
solution à ce problème ce n’est pas de rendre Halal ce qui est haram.
Donc on ne peut pas rendre une chose halal juste parce que cela est une facilité
pour les gens. Ca c’est l'égarement !!
Au contraire, il faut dire aux gens « voici ce qu’Allah et son Messager ont dit et voici
la réalité. Maintenant essayons de trouver des solutions afin de changer cette
situation. »
Les imams des 4 écoles, ont interdit, eux-mêmes, de les suivre aveuglément.
-L'imam Abou Hanifa a dit : « Si je dis une parole qui contredit le livre d'Allah,
ou une information du messager d' Allah, alors délaissez ma parole.
» (Rapporté par El-Fullânî (El Iqadh (50))
-L'imam Malik a dit : « Certes je ne suis qu'un humain qui se trompe comme il
peut voir juste. Vérifiez donc mes opinions. Tout ce qui est en accord avec le
Coran, livre d'Allah et la sounna prenez-le, et tout ce qui est en désaccord avec
le coran et la sounna rejetez-le. » (Rapporté par Ibn Abd Bar (El Djâmi’ (2/32))
-L’imam Al-Shâfi’i a dit : « Les musulmans sont tous unanimes pour dire que
s'il nous parvient une sounna du messager d'Allah, il est interdit de la
délaisser pour prendre la parole d'un autre (quel qu'il soit). » (Rapporté par Ibn
Qayim (El I’lam Muwaqqi'in (2/363-364) et El-Fullânî (El Iqadh (68))
-L'imam Ahmad a dit : «N'imitez personne, ni moi, ni Malik, ni Shâfi'i, ni Awzâ’i,
ni Thawri mais puisez là d'où ils ont puisé.» (Rapporté par Ibn Qayim (El I’lam
Muwaqqi'in (2/302).) et El-Fullânî (El Iqadh (113))
Puis le cheykh dit à tous ceux qui ont eu la fitna de suivre les opinions dans les
différentes permissions qui ont été faites, et qui expriment cela dans les magazines,
journaux et émissions de télé, qu’ils craignent Allah !! Qu’ils ne rentrent pas dans ce
qui ne fait pas partie de leur spécialité. Il n’est pas permis d’inciter les gens à suivre
une seule parole. Il faut leur donner la possibilité de prendre et choisir l’avis qu’ils
souhaitent.
Le cheykh dit : Nous on ne demande pas aux gens de suivre la parole d’une
personne en particulier autre que le Prophète ou bien la parole de celui qui a un
accord avec la parole du Prophète, parmi la parole des 3oulamas. Et ça c’est
obligatoire pour tout le monde. Allah a dit :
« Prenez ce que le Messager vous donne; et ce qu'il vous interdit, abstenez-
vous en; et craignez Allah car Allah est dur en punition. » sourate 59, v7
Le cheykh continue en disant que nous avons vu les paroles des 4 Imams
interdisant de prendre leurs paroles si elles ne sont pas en accord avec celle du
Messager d’Allah. Et c’est sur cela que les 3oulamas de notre pays (Arabie
saoudite) se basent, même s’ils sont sur le madhab de l’Imam Ahmed en général,
dès qu’ils trouvent une contradiction avec les preuves du Coran et de la sounnah
alors ils délaissent ce madhab sur certains sujets.
Le Troisième Fondement
L’une des conditions de l’union parfaite consiste à témoigner soumission et
obéissance au gouvernant, même s’il s’agit d’un esclave abyssin. Allah
expliqua ce principe de façon exhaustive sur les divers plans de la loi et du
destin. Par la suite, ce principe devint étrange pour la plupart des pseudo
savants. Comment alors le mettre en application?
Nous avions vu dans le 2ème fondement l’obligation de rester unis. Ainsi dans le
3ème fondement le cheykh Mohammed Ibn Abdel Wahhab nous explique un des
moyens qui nous aide à nous unir, qui est de nous réunir sur l’écoute et l’obéissance
de celui qui a l’autorité sur nous.
Cheykh An-Najmi explique ce principe en citant tout d’abord des preuves de cette
obligation de suivre les dirigeants.
Allah a dit :
« Certes, cette communauté religieuse, qui est la vôtre, est une seule et même
communauté, et c’est Moi votre Seigneur que vous devez adorer. » sourate 21,
v92
Et Il a dit :
« Et soyez certains que cette communauté religieuse, qui est la vôtre, ne forme
qu’une seule et même communauté, et que c’est Moi, votre Seigneur, que vous
devez craindre ! » sourate 23, v52
Et aussi :
« Il a établi pour vous, en matière de religion, ce qu’Il avait prescrit à Noé, ce
que Nous te révélons à toi-même, ce que Nous avions prescrit auparavant à
Abraham, à Moïse et à Jésus : «Acquittez-vous, leur fut-il dit, du culte de Dieu
et n’en faites pas un sujet de division entre vous !» » sourate 42, v13
De toutes ces preuves-là, nous apprenons qu’Allah nous a ordonné d’adorer un seul
Dieu unique, sans associé. Et Il nous a aussi ordonné d’être une seule Oummah
(communauté) unique. Et Il nous a clarifié que la religion est établie sur 2
fondements :
Le 1er fondement : c’est que notre divinité qu’on adore soit unique. On n’adore
personne d’autre en dehors de Lui
Le 2ème fondement : c’est que cette oummah, c’est une obligation qu’elle soit
qu’une seule oummah. Qu’elle soit unie et qu’elle ne se divise pas au sujet de la
religion.
Le cheykh explique que pour compléter l’unité des musulmans il faut écouter et obéir
à celui qui a autorité sur nous, même si c’est un esclave éthiopien. Peu importe qu’il
soit un homme vertueux, pieux, bon ou un pervers, désobéissant et pécheur, c’est
obligatoire de le suivre dans le bien, car cela fait partie de la réunion des
musulmans.
En ce qui concerne les ahadith, ils sont très nombreux à ce sujet. Le cheykh n’en
mentionne que 5.
D’après 3oubayda ibn Assamet : « Nous avions prêté serment d’allégeance au
Prophète, que nous allions l’écouter et lui obéir dans ce que nous aimons de
même que dans ce que nous n’aimons pas, dans les moments difficiles
comme dans les moments de facilité, et même si cela est contre nous-même,
et que nous n’allions jamais discuter l’ordre de celui qui détient le
commandement. » (Rapporté par Boukhari et Muslim)
Le cheykh dit qu’on ne doit pas discuter leur commandement, excepté si l’on voit un
kouffr qui est clair au sujet duquel on a une preuve évidente venant d’Allah. Dans ce
cas-là, c’est permis de le remplacer par quelqu’un d'autre si on en est capable.
D’après Ibnou ‘Abbas (qu’Allah l’agrée) qui dit : « j’ai entendu le Messager
d’Allah dire : « Celui qui voit de son dirigeant quelque chose qu’il n’aime pas,
qu’il soit patient et endurant. Parce que celui qui se sépare de la djama3a (du
corps des musulmans) d’un pouce, et meurt dans cet état, c’est comme s’il
était mort dans la Jahiliya (période pré-islamique). » » (Rapporté par Boukhari
et Muslim)
Et cela ne signifie pas qu’il meurt kafir, comme certains peuvent l’imaginer. Cela veut
dire qu’il meurt sur l’une des caractéristiques de la Jahiliya, à l’époque où tous les
gens étaient tous les uns contre les autres.
Un autre hadith rapporté par Ibnou Mâlik (qu’Allah l’agrée) qui dit : « Vos
meilleurs dirigeants sont ceux que vous aimez et qui vous aiment, ceux pour
qui vous priez et qui prient pour vous. Et les pires parmi vos dirigeants sont
ceux que vous détestez et qui vous détestent, que vous maudissez et qui vous
maudissent. » On a dit au Messager d’Allah : « Est-ce qu’on ne doit pas les
repousser avec l’épée ? » Le Prophète a répondu : « Non, tant qu’ils
établissent la salat parmi vous. Et si vous voyez de vos dirigeants quelque
chose que vous détestez, alors détestez leurs actions, mais n’enlevez jamais
votre main de son obéissance. » (Rapporté par Muslim)
Le musulman n’a pas d’allégeance pour un mécréant. Donc si on vit dans une
société de kouffr, on n’a pas d’allégeance à respecter pour les mécréants, mais on
respecte les règles dans le bien parce qu’on a une entente avec ces mécréants du
fait que l’on vive dans leur pays. De même, on ne les considère pas non plus comme
nos dirigeants ou wali, car le mécréant ne peut être wali pour un musulman.
D’après Anas Ibn Malik (qu’Allah l’agrée), le Prophète a dit : « Ecoutez et
obéissez même si celui qui a l’autorité sur vous est un esclave d'Éthiopie, et
que sa tête est comme un raisin sec. »
Cela signifie que ce n’est pas l’apparence qui doit déterminer l’obéissance ou non, ni
même le statut social, ou la personne en elle-même, mais c’est le poste qu’il occupe
en tant que dirigeant.
Le cheykh dit que ces ahadith sont très nombreux. Et Allah nous ordonne par la
langue de Son messager d’obéir aux dirigeants et de ne pas sortir contre eux. Allah
l’a clarifié d’une façon qui est suffisante et claire, il est donc inutile de prolonger les
explications sur ce sujet là.
Celui qui croit en Allah et Son Messager doit craindre Allah et ne pas retirer sa main
de l’obéissance au dirigeant, ni sortir contre lui. Et la sortie contre le dirigeant cela
comprend la sortie contre lui par les paroles, par les actions et de s’opposer à son
autorité également par la parole et l’action.
Et dans ce cas, les khawaridj ont été divisés en 2 groupes par les savants :
- Ceux qui appellent à la révolte juste par les paroles.
- Ceux qui appellent à la révolte par les armes et qui attaquent.
En ce qui concerne ce qu’à dit le cheykh Mohammed Ibn Abdel Wahhab lorsqu’il dit :
(ً شْرعا ً َوَقدرا
َ ) « de façon exhaustive sur les divers plans de la loi et du destin. »,
donc les clarifications qui ont été clarifiées par le destin ()َقَدًرا, C’est-à-dire ce
qu’Allah a écrit dans les Tables Préservées pour la oummah islamique. Allah a fait
en sorte que celui qui se donne les moyens d’atteindre ce niveau en tant que
oummah ou en tant qu’individu, Allah lui donne la victoire. Mais pour cela il y a des
conditions, et parmi celles-ci, l’obéissance aux dirigeants. Et qu’ils se réunissent
autour de leur dirigeant, et qu’ils ne sortent pas contre lui ni par la parole ni par
l’action. Si la oummah respecte cela, Allah a promis qu’ils auront le bien, la
puissance sur la terre, la victoire contre leurs ennemis, comme dit dans le verset
suivant :
« Allah a promis à ceux d’entre vous qui ont cru et fait les bonnes œuvres qu’Il
leur donnerait la succession sur terre comme Il l’a donnée à ceux qui les ont
précédés. Il donnerait force et suprématie à leur religion qu’Il a agréée pour
eux. Il leur changerait leur ancienne peur en sécurité. Ils M’adorent et ne
M’associent rien et celui qui mécroit par la suite, ce sont ceux-là les pervers. »
sourate 24, v55
« 40. Tel est le cas de ceux qui ont été injustement chassés de leurs foyers
uniquement pour avoir dit : «Notre Seigneur est Allah !» Si Allah ne repoussait
pas certains peuples par d’autres, des ermitages auraient été démolis, ainsi
que des synagogues, des oratoires et des mosquées où le Nom d’Allah est
souvent invoqué. Allah assistera assurément ceux qui aident au triomphe de
Sa Cause, car la force et la puissance d’Allah n’ont point de limite. 41. Allah
prêtera assistance à ceux qui, une fois leur position consolidée, accompliront
la salât, s’acquitteront de la zakât, ordonneront le Bien et dénonceront le Mal.
En définitive, c’est à Allah qu’appartient l’issue de toute chose. » sourate 22,
v40 et 41
Il y a une règle dans la chari3a qui est que tout verbe à l’impératif est un ordre qui
implique une obligation dans l’Islam, excepté s’il y a un autre texte du Coran et de la
sounnah qui vient faire descendre cet ordre au niveau de « recommandation ».
Et donc l’obéissance au dirigeant cela fait partie des fondements de ahlou sounnah
wal djama3a, et c’est une chose qui a été abandonnée par la plupart des musulmans
en particulier à cause des partis et différents groupes islamiques qui sont venus
diviser la oummah. Car beaucoup de groupes aujourd’hui appellent les gens à la
division
Le Quatrième Fondement
Caractérisation de la science ou érudition religieuse et des érudits ou
3oulamas ainsi que ceux qui simulent sans en faire réellement partie. Allah a
indiqué ce principe au début de la sourate La Vache dans ce verset : « Ô
enfants d’Israël ! Rappelez-vous Mon bienfait dont Je vous ai comblés. Si vous
tenez vos engagements vis-à-vis de Moi, Je tiendrai les miens. Et c'est Moi que
vous devez redouter. » sourate 2, v40 Et Il dit : « Ô enfants d'Israël, rappelez-
vous Mon bienfait dont Je vous ai comblés, (Rappelez-vous) que Je vous ai
préférés à tous les peuples (de l'époque). » sourate 2, v47
Ce principe est d’autant plus clair que la sounnah apporte des explications
claires même au plus simple d’esprit des gens du commun. Il arriva par la
suite que cela devint une chose des plus étranges, la science et l’érudition
(religieuse) devint innovation hérétique et égarements. Le mieux qu’ils
peuvent est de dissimuler le faux sous l’apparence de la vérité. Désormais, est
déclaré hérétique ou fou quiconque parle au nom de la vraie science prescrite
et loué par Allah (Exalté soit-Il) aux créatures. De même, est déclaré érudit et
docteur de la Loi celui qui nie cette science, prend une attitude hostile vis-à-
vis d’elle et compose des ouvrages mettant en garde contre elle et
l’interdisant.
Le cheykh dit que le 4ème fondement est d’expliquer ce qu’est la science et qui sont
les 3oulamas, ainsi que d’expliquer ceux qui essaient de leur ressembler mais qui
n’en font pas partie. Allah a bien clarifié ce fondement au début de la sourate Al
Baqara : « Ô enfants d’Israël ! Rappelez-vous Mon bienfait dont Je vous ai
comblés. Si vous tenez vos engagements vis-à-vis de Moi, Je tiendrai les
miens. Et c'est Moi que vous devez redouter. » sourate 2, v40 Et ainsi jusqu’au
verset 47 : « Ô enfants d'Israël, rappelez-vous Mon bienfait dont Je vous ai
comblés, (Rappelez-vous) que Je vous ai préférés à tous les peuples (de
l'époque). »
Le cheykh prend ces versets là probablement parce que les enfants d’Israël faisaient
partie des 3oulamas, de ceux qui ont reçu el ‘Ilm (la science), puis ils ont été le
peuple qu’Allah a préféré parmi tous les autres peuples sur la terre. Lorsqu’ils ont
abandonné ce qu’Allah leur a donné, ils sont tombés et Allah a choisi la oummah de
Mohammed qui a pris sa place.
Tout cela pour dire que si c’est arrivé à ce peuple, les enfants d’Israël, c’est que ça
peut également arriver à celui de Mohammed, dans le sens que si nous, les
musulmans, nous ne nous attachons pas aux enseignements d’Allah, le même sort
peut nous être réservé.
Et là il s’agit de l’interprétation personnelle du frère, car le Cheykh An-Najmi n’a pas
commenté ce verset.
Aujourd’hui la plupart des musulmans ne savent pas reconnaître les 3oulamas, car
ils ne savent même pas ce qu’est la vrai signification de la science. Être savant cela
veut dire avoir la science, la connaissance. Mais la connaissance de quoi ?
C’est cela qu’il est important de comprendre, car pour comprendre qui sont les
3oulamas, il faut comprendre ce qu’est cette science qu’ils doivent posséder pour
être considérés comme étant des savants.
Et les 3oulamas sont ceux qui connaissent cette science et qui agissent en
conséquence en pratiquant cette science et en appelant les autres à la pratiquer. De
même ils sont patients et endurants face à toutes les difficultés qui pourront les
atteindre dans cette transmission du savoir.
Le cheykh cite ensuite des preuves du Coran et de la sounnah qui nous montrent
l’importance de la science, et le mérite des 3oulamas, dans le but de nous inciter à
suivre leur voie.
A la tête des savants il y a les sahabas, puis les tabi3in, puis ceux qui sont venus
après eux à chaque époque et en chaque lieu. Allah dit dans le Coran :
« Allah atteste, et aussi les Anges et les doués de science, qu’il n’y a point de
divinité à part Lui, le Mainteneur de la justice. Point de divinité à part Lui, le
Puissant, le Sage! » sourate 3, v18
Et Il dit :
« Dis : «Sont-ils égaux, ceux qui ont reçu la science et ceux qui ne l’ont point
reçue?» Seuls des êtres doués d’intelligence sont à même d’y réfléchir. »
sourate 39, v9
Et aussi :
« Et lorsqu’on vous dit : «Levez-vous !», faites-le, Allah élèvera de plusieurs
rangs ceux d’entre vous qui ont la foi et qui ont reçu la science. Allah est
parfaitement Informé de ce que vous faites. » sourate 58, v11
Il y a un hadith qui est rapporté par Qays ibn Kathir qui dit qu’un homme de
Médine est parti à Damas pour voir Abou Darda. Ce dernier lui a dit : « Ô mon
frère ! Qu’est-ce qui t’a amené jusqu’ici ? » Il répondit : « On m’a dit que tu
rapportais un hadith du Prophète. » Alors Abou Darda lui a demandé : « N’es-
tu pas venu pour un besoin quelconque ? » Il a dit : « Non. » Puis il a ajouté : «
N’es-tu pas venu pour faire du commerce ? » Il a dit : « Non. » Et : « Tu n’es
venu que pour chercher ce hadith ? » Il a dit : « Oui. » Alors Abou Darda a dit :
« Saches que j’ai entendu le Prophète dire : « Que celui qui emprunte un
chemin dans le but d’acquérir de la science, Allah lui facilitera un chemin vers
le Paradis et les anges le couvriront de leurs ailes (pour montrer leur
satisfaction pour lui). Tout ce qui est dans les cieux et sur la terre demandera
le pardon pour lui, même le poisson dans l’eau. Le mérite du savant par
rapport à celui qui fait beaucoup d’adorations, et comme le mérite de la lune
sur toutes les autres planètes. Les savants sont les héritiers des Prophètes.
» (Rapporté par Tirmidhi)
Et les prophètes n’ont pas laissé d’argent en guise d’héritage, mais uniquement de
la science.
Ce hadith montre que c’est un signe de la fin des temps le fait qu’il y aura de moins
en moins de savants.
Ensuite le cheykh mentionne un autre hadith important à ce sujet qui dit : « Celui
pour qui Allah veut du bien, Il lui accorde une bonne compréhension de la
religion. » (Rapporté par Boukhari et Muslim)
Souvent ce hadith est mal compris car beaucoup pensent que la compréhension de
la religion se limite uniquement au Fiqh, alors qu’il s’agit de la compréhension de la
religion au complet dans tous ses aspects, que ce soit aquidah, fiqh, tafsir ou autre.
Premièrement : Adorer Allah par le Tawhid, seul et sans associé. On adore Allah
également pour notre haine des moushrikin, car c’est une obligation de les détester
tout comme on déteste le shirk. Mais il faut au préalable les appeler au tawhid, tout
en leur clarifiant qu’il n’y a pas d’Islam sans Tawhid. Si après cela ils persistent à
adorer autre qu’Allah, alors dans ce cas là c’est obligatoire pour nous de s’éloigner
d’eux et de les détester pour Allah.
Deuxièmement : Allah doit être décrit comme Il s’est décrit Lui-même dans Son
Livre, ou bien par la langue de Son Messager dans la sounnah, sans faire de
déformation du sens de Ses attributs, ni en croyant qu’il y a une ressemblance entre
les attributs d’Allah et ceux de Sa création, ni en faisant une négation de Ses
attributs et sans les interpréter d’une façon erronée.
Troisièmement : On affirme à Allah les Noms qu’Il s’est donné Lui-même dans Son
Livre, et avec lesquels Il s’est glorifié Lui-même, peu importe qu’ils viennent du
Coran ou de la sounnah.
Sixièmement : On croit que la parole d’Allah est révélée et qu’elle n’est pas créée.
Contrairement à ce que disent les Mu3tazila et les Jahmiyah qui disent que la parole
d’Allah est créée, pour ainsi pouvoir jouer avec cette parole comme ils le souhaitent.
Cette parole peut être interprétée par différentes façons qui sont :
- l’interprétation du Coran par le Coran.
- l’interprétation du Coran par la Sounnah
- l’interprétation du Coran par l’explication des Sahabas, puis par celle des tabi3in
(ceux qui les ont suivis)
Septièmement : On doit prendre la sounnah selon la façon des savants du hadith,
c'est-à-dire dans la manière de déclarer les ahadith authentiques ou faibles. Et cela
parce qu’il y a des gens parmi les gens de bid3a qui déclarent les ahadith selon leur
passion et non selon la règle des mouhadithin (savants du hadith).
Huitièmement : On adore Allah dans notre religion par l’obéissance aux dirigeants
dans le bien. On précise dans le bien car il n’y a pas d’obéissance aux créatures si
c’est une désobéissance au Créateur. On leur obéit tant que ce sont des musulmans
qui jugent selon la loi d’Allah, qui établissent les punitions selon les règles et les lois
d’Allah, et qui établissent la salat. Et lorsque le cheykh explique qu’ils doivent juger
selon les lois d’Allah, ça ne signifie pas que s’ils ne le font pas ils sont des kouffar
auxquels on peut désobéir. Mais à ce sujet là il y a beaucoup de détails à voir (qui ne
seront pas expliqués ici).
Neuvièmement : Il n’est pas permis de diffuser les fautes et erreurs des dirigeants,
car cela amène la fitna.
Les premiers se sont opposés à sa da3wah et l’ont détesté et en plus ils ont fait une
fatwa pour dire qu’il était kafir. Et c’est de ces personnes qu’a parlé le cheykh
lorsqu’il a dit les « pseudo-savants », « ceux qui essaient de leur ressembler mais
qui n’en font pas partie. »
Suleiman explique que le cheykh s’est opposé à tous les groupes égarés de son
époque, en réfutant leurs arguments par le Coran et la sounnah (en détaillant
chacun des groupes), et que c’est ce pourquoi tous ce sont retournés contre lui.
Et il y a quand même une petite partie des 3oulamas qui ont accepté la vérité et ce
sont ceux qui avaient une bonne connaissance des textes de la chari3a et de la vie
du Prophète.
Donc en général le cheykh Mohammed Ibn Abdel Wahab a voulu faire la distinction
entre les vrais 3oulamas et ceux qui se prétendent comme l’être. Ces derniers n’ont
fait qu’insulter et donner des surnoms aux vrais 3oulamas comme les appeler des
impies, des hérétiques ou encore des fous.
Et il ajoute que ça c’est la même chose que faisaient les moushrikin à l’époque du
Prophète, comme dit dans la sourate adh-Dhariyat :
« 52. Et il en fut toujours ainsi, car aucun prophète n’a été envoyé à leurs
devanciers sans qu’ils l’aient traité de sorcier ou de possédé. 53. S’étaient-ils
passés la consigne ? Nullement ! Ce sont plutôt des peuples pervers. »
sourate 51, v52 et 53
Et par la suite le fait de suivre le Coran et la sounnah est devenu la chose la plus
étrange, de même que la science et le fiqh sont parus comme des égarements et
des innovations.
A son époque (celle du cheykh Mohammed Ibn Abdel Wahhab) il y en a beaucoup
qui se sont mis contre lui, et qui l’ont pris pour un khariji. Et même il y en certains qui
se sont servi d’un hadith qui dit que « la tête de la mécréance est vers l’orient » pour
dire qu’il s’agit du cheykh.
Le Cinquième Fondement
Allah caractérise clairement Ses Alliés ou bien-aimés et les distingue de Ses
ennemis, hypocrites et pervers qui usurpent leur apparence par imposture.
Les quelques versets qui suivent en donnent une assez précise
caractérisation. Ainsi donc, Allah (Exalté soit-Il) dit dans la sourate la Famille
d’Imran : « Dis : "Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi, Allah vous
aimera » sourate 3, v31 ; Dans la sourate La Table servie : « Ô les croyants !
Quiconque parmi vous apostasie de sa religion... Allah va faire venir un peuple
qu'Il aime et qui L'aime » sourate 5, v54 Et dans la sourate Jonas : « En vérité,
les bien-aimés de Allah seront à l'abri de toute crainte, et ils ne seront point
affligés, Ceux qui croient et qui craignent [Allah]. » sourate 10, v62 et 63
Il est advenu par la suite, d’après la plupart de ceux qui se prétendent les
tenants du savoir, les guides des hommes et les protecteurs de la Loi divine,
que les bien-aimés d’Allah doivent nécessairement ne pas suivre l’exemple
des messagers car quiconque suit leur exemple ne saurait faire partie des
bien-aimés d’Allah ; Ils ne doivent obligatoirement pas pratiquer la lutte pour
la cause d’Allah (le Djihad) car quiconque le fait n’en fait pas partie. Ils doivent
également s’écarter de la foi et de la piété car quiconque persévère dans la foi
et la piété n’en fait pas partie. Seigneur ! Nous implorons Ton pardon et Ta
protection ! Toi qui entends bien l’invocation !
C’est le verset du test (ou encore appelé par certains savants le verset de l'épreuve),
afin de savoir qui est vraiment un wali d’Allah, ou qui aime réellement Allah. Car cela
ne suffit pas de prétendre avec la bouche que l’on aime Allah, comme le font les
soufis. Il y a des conditions à cela, et Allah a mis dans ce verset la condition la plus
importante, à savoir, de suivre le Prophète.
Là il y a les caractéristiques de ceux qui aiment Allah, à savoir être humble envers
les croyants, dur envers les mécréants, et ne pas craindre les reproches dans la
lutte sur le chemin d’Allah. Et le Prophète nous a enseigné dans un hadith, qu’il
fallait dire la vérité même si elle est amère, de même qu’il nous a enseigné de ne
pas craindre le blâme de qui que ce soit lorsqu’il s’agit de suivre la vérité. Ce verset
signifie aussi que si des gens quittent la religion de l’Islam, ce n’est pas grave car
Allah n’a nullement besoin d’eux et Il va faire venir d’autres personnes qui, eux, n’ont
pas peur, qui, eux, vont suivre la vérité !
Ensuite le cheykh cite un autre verset qui est une description des bien-aimés
d’Allah :
« En vérité, les bien-aimés d’Allah seront à l'abri de toute crainte, et ils ne
seront point affligés, Ceux qui croient et qui craignent [Allah]. » sourate 10, v6
et 63
Ceux qui craignent Allah, c’est-à-dire ceux qui ont « at-Taqwa ». Et la taqwa signifie
chercher à se protéger d’Allah en faisant ce qu’Il aime et en s’éloignant de ce qu’Il
n’aime pas. D’après cette définition, toutes personnes qui est un bon musulman, un
bon croyant, qui fait ce qu’Allah aime et s’éloigne de ce qu’Il n’aime pas, est un wali.
Même s’il lui arrive de faire quelques péchés, il va s’en repentir à Allah et revenir au
droit chemin. Ce n’est pas une condition qu’il soit parfait.
Donc le cheykh dit que le but ici est de critiquer les soufis.
Chez eux, les saints, lorsqu’ils ont atteint ce niveau de foi (selon eux), ne sont plus
redevables des obligations et interdictions religieuses. Par exemple s’ils boivent de
l’alcool, ils disent que ce n’est pas un péché car le liquide se transforme en lait dans
leur bouche. Pour eux, la notion de sainteté est quelque chose d’héréditaire qui se
transmet de père en fils. Donc cela signifie que le fils d’un saint même s’il n’est pas
pratiquant et ne fait pas la prière, sera considéré lui aussi comme un saint.
Le cheykh ajoute que les soufis, lorsqu’ils parlent de ces péchés, ils en sont fiers,
n’en ont pas honte et au contraire ils s’en vantent. Ils arrivent même au point de dire
que leur Cheykh peut voir Allah avec ses yeux, qu’il Lui parle et qu’il rencontre le
Prophète. Le shaytan a joué avec eux et les a dévié du droit chemin, alors qu’ils
pensent être parmi les alliés d’Allah.
Pour eux les gens qui suivent le Coran et la sounnah et qui se limitent à cela sont ce
qu’ils appellent les « ahlou Dhahir », c’est-à-dire « les gens qui prennent que ce qui
est apparent ». Ils prétendent connaître l’interprétation secrète des versets du Coran
et que seul eux peuvent connaître. Par exemple ils prennent un verset qui dit : « Je
ne suis qu’un être humain comme vous » Ce verset sert à réfuter ceux qui
essaient d’élever le prophète au dessus du niveau de l’humanité. Et ils transforment
ce verset en « Je ne suis pas un être humain comme vous. ». De même ils prennent
des ahadith tels que : « N’exagérez pas à mon sujet comme les Chrétiens ont
exagéré au sujet de ‘Issa Ibn Maryam. Je ne suis qu’un serviteur alors dites «
serviteur d’Allah et un Messager. » » Ou bien lorsqu’Allah dit dans le Coran : « DIs :
Je ne suis qu’un homme comme vous. » Pour eux cela est une forme de
modestie de la part du Prophète. Mais cela est faux car lorsque le Prophète, avait
quelque chose à dire il le disait et non par crainte de modestie ou de fierté. La
preuve il a dit : « Je suis le chef (ou le Maitre « as-said ») des fils d’Adam. » et il
dit : « Je ne dis pas cela pour me vanter. »
Donc tout ce que prétendent ces soufis n’est que mensonge. Ibn Taymiya se
plaignait des gens de son époque qui avaient pris des gens de cette catégorie-là, qui
sont des ennemis d’Allah. Et il les a combattus par sa parole, de même que par sa
plume en écrivant plusieurs volumes réfutant les soufis.
La réalité du wali, c’est celui qui a un respect, honore le Livre d’Allah et qui respecte
et suit le Messager d’Allah. Comme Allah a dit :
« Dis : "Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi, Allah vous aimera et vous
pardonnera vos péchés. Et Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » sourate
3, v31
Et Il dit :
« Certes, les Awliya d'Allah seront à l'abri de toute crainte, et ils ne seront
point attristés, ceux qui croient et qui craignent (Allah). Il y a pour eux une
bonne nouvelle dans la vie d'ici-bas et dans l'au-delà. Il n'y a pas de
changement aux paroles d'Allah. Ceci est le succès immense ! » sourate 10,
v62 et 64
Le cheykh termine ce 5ème fondement en disant que les awliya d’Allah sont ceux
qui ont cru en Allah, qui Le craignent, qui appliquent Ses commandements et qui
s’écartent de Ses interdits. Ils croient en la promesse d’Allah, en Sa menace, en la
résurrection et en Sa rencontre, en Son Paradis et en Son Enfer et ils luttent dans le
chemin d’Allah par leur langue, par leur plume et par leur épée. Et Sheikh Al Islam
Ibn Taymiya, a expliqué et clarifié les distinctions qu’il y a entre les awliya du
Rahman et les awliya du shaytan dans son livre « Al fourqan bayna awliya rahman
wa awliya chaytane ».
Le Sixième Fondement
Réfutation du fourvoiement établi par le démon pour mener à abandonner le
Coran et la sounnah et suivre les opinions diverses et divergentes, suggérées
par les passions. Cette mystification établit que le Coran et la sounnah ne
peuvent être compris avec maîtrise que par un jurisconsulte complet (mujtahid
mutlaq) qui doit receler telle et telle qualité que même Abou Bakr et ‘Oumar ne
recèleraient pas entièrement. L’homme qui ne remplit pas ces conditions
requises, doit donc obligatoirement et incontestablement s’abstenir de
chercher à tirer enseignement du Coran et de la Sounnah. Quiconque cherche
à s’en éclairer sera soit hérétique, soit fou vu la difficulté de les comprendre.
Gloire et louange à Allah qui a donné tant de preuves scripturaires et
rationnelles qui réfutent cette maudite mystification sur différents plans à telle
enseigne que ces preuves constituent des principes généraux nécessairement
connus. Seulement, la plupart des gens ne savent pas la vérité : « En effet, la
Parole contre la plupart d'entre eux s'est réalisée : ils ne croiront donc pas.
Nous mettrons des carcans à leurs cous, et il y en aura jusqu'aux mentons : et
voilà qu'ils iront têtes dressées et Nous mettrons une barrière devant eux et
une barrière derrière eux; Nous les recouvrirons d'un voile : et voilà qu'ils ne
pourront rien voir. Cela leur est égal que tu les avertisses ou que tu ne les
avertisses pas : ils ne croiront jamais. Tu avertis seulement celui qui suit le
Rappel (le Coran), et craint le Tout Miséricordieux, malgré qu'il ne Le voit pas.
Annonce-lui un pardon et une récompense généreuse. » sourate 36, v7 et 11
Nous parvenons ainsi à la fin de cette épître. Louange à Allah, Seigneur des
univers et grâce et salut à notre maître Muhammed ainsi qu’à sa famille et ses
compagnons jusqu’au jour de la résurrection
Le frère commence son cours par traduire en expliquant un peu ce qu’a voulu dire le
Cheykh Mohammed Ibn Abdel Wahab dans ce 6ème fondement. Il réfute une idée
qui est très répandue parmi les gens de bid3a aujourd’hui, qui est une choubouha
(un doute, fourvoiement etc) du shaytan pour amener les gens à abandonner le
Coran et la sounnah, et les amener à suivre les opinions et passions des gens. Pour
cela ils font croire que personne ne peut comprendre le Coran excepté le «
Moujtahid moutlaq » (le moujtahid absolu). Et lorsqu’on examine les caractéristiques
de celui qu’ils appellent le « Moujtahid moutlaq », il se peut qu’on ne les trouvent
même pas chez des Compagnons tels qu’Abu Bakr ou ‘Oumar, tellement ces
conditions sont élevées. Donc celui qui n’a pas atteint ce niveau là ne doit pas
regarder dans le Coran et la sounnah et ne doit pas essayer de les comprendre au
risque d’être pris pour un hérétique ou un fou.
Alors le Cheykh dit que la gloire et la louange est à Allah qui a clairement expliqué et
réfuté cette choubouha dans Son Livre mais la plupart des gens ne savent pas. Puis
il cite le verset 7 de la sourate Ya-Sin (cité plus haut) pour montrer qu’il y a des gens
qui sont aveuglés et que même si tu leur montres la vérité ils ne croiront pas.
Dans une note de bas de page le cheykh Ahmed Mohammed Ibn Hadi el Madkhali
(élève du Cheykh an-Najmi) donne la définition du terme « choubouha » en disant
qu’à la base c’est un terme utilisé lorsqu’on n'est pas sûr du caractère Halal ou
Haram d’une chose. Toutefois, dans le contexte où le cheykh le mentionne ici, c’est
plutôt quelque chose que quelqu’un te lance pour te rendre la fausseté vraie. C’est-
à-dire qu’une personne veut faire accepter une chose fausse aux gens, alors il la
présente d’une façon transformée qui donne l’impression qu’elle est vraie. Et c’est ce
qu’utilisent tous les shayatines parmi les djinn et les êtres humains pour essayer de
faire dévier les gens du droit chemin. Les chahawat ce sont les péchés.
Les choubouhat sont plus dangereuses pour un musulman que les péchés et c’est
pour cela que les savants font la distinction entre les deux. Les chahawat (péchés)
peuvent affecter le musulman dans son caractère, son comportement ou sa religion,
mais il reste quand même pour autant un musulman. Alors que les choubouhat elles
attaquent les bases même de la foi et de la croyance, d’où leur danger.
Dans un hadith rapporté par l’Imam Ahmed dans son Mousnad, et aussi rapporté par
Abou Daoud (authentifié par le Cheykh Al Albani), le Prophète a dit : « Celui qui
entend parler du Dajjal, et entend qu’il est sorti, alors qu’il s’éloigne de lui. Parce
que, par Allah, si un homme croyant pense qu’il est fort dans sa foi (en confiance
dans sa religion) il va aller vers lui pour essayer de l’affronter et il finira par le suivre
(le Dajjal). » Et ceci à cause du nombre de choubouhat qu’il lance
Voilà pourquoi tous les savants avertissent sur le fait de ne pas écouter les gens de
bid3a. En effet, il y en avait parmi les salaf, lorsque certains parlaient ils mettaient
leurs doigts dans leurs oreilles pour ne pas les écouter. Seul les grands chouyoukh
sont aptes à mener des débats avec les gens de bid3a. Ibn Taymiya a étudié les
différentes sectes en effet et même la philosophie, mais cela seulement après avoir
bien étudié le Coran et la sounnah et après s’être ancré entièrement dedans. Et si il
a étudié ces autres sectes, ce n’était pas pour apprendre de leur science, mais
c’était pour mieux les réfuter.
Et parmi les choubouhat que les ennemis du Tawhid essaient de lancer sur les gens
qui suivent le Coran et la sounnah, il y a cette choubouha que l’on a mentionné à
savoir qu’il faut abandonner le fait d’agir selon le Coran et la sounnah, car ils sont
trop difficiles à comprendre.
Selon certains, les musulmans n’ont pas tous le même niveau concernant leur
connaissance des textes et des sources et qu’ils n’ont pas tous la même capacité à
en extraire des principes pour les appliquer aux nouvelles questions. Selon eux il y a
les 5 niveaux suivants :
Le cheykh An-Najmi explique et réfute cette choubouha en disant qu’il s’agit d’une
choubouha diabolique, qui est établie par shaytan pour essayer d’éliminer le Coran
et la Sounnah. Ceci est une manière de démentir les paroles d’Allah lorsqu’Il dit :
« Nous avons fait du Coran une œuvre facile à comprendre pour qu’il serve de
rappel. Seulement y a t’il quelqu’un pour méditer ce rappel ? » sourate 54, v17
Cette choubouha a donc pour but d’écarter les gens du Coran et de la sounnah dans
les sujets importants tels que la aquidah, le fiqh … Ils doivent donc revenir aux livres
de fiqh des madhahib (les chouyoukh des madhab). Donc par exemple lorsqu’ils
veulent savoir comment faire la prière, ils se réfèrent à un livre de leur cheykh dans
lequel sont détaillées les étapes de la salat sans aucune preuve et aucune
référence. Et leurs enfants sont éduqués de cette manière, et cela jusqu’à leur mort
sans qu’ils ne sachent jamais si cela est correct ou non. Ils incitent donc les
musulmans à rester dans l’ignorance.
D’après eux, il n’y a que le Moujtahid Moutlaq qui est capable de comprendre le
Coran et la sounnah. Et pour atteindre ce degré il faut posséder certains critères, qui
sont :
- De connaître au moins 100 mille ahadith par cœur
- De mémoriser le coran entièrement et tout ce qui a été mentionné comme tafsir
- De mémoriser toutes les paroles des Fouqaha avec leurs preuves
Le cheykh dit que cela est tout à fait en opposition avec ce qu’Allah a mentionné
dans Son Livre, c’est-à-dire qu’il a été facilité pour la récitation, la compréhension et
pour ceux qui veulent l’apprendre. Puis il mentionne ce verset :
« Et à toi aussi, Nous envoyons ce Coran, afin que tu expliques clairement aux
hommes ce qui leur a été révélé. Peut-être seront-ils amenés à y réfléchir. »
sourate 16, v44
Dans la langue arabe : c’est de faire un effort pour arriver à atteindre une affaire
difficile.
Dans la religion : c’est de faire un effort pour arriver à atteindre un verdict dans la
religion, c’est-à-dire de savoir si telle chose est wajib (obligatoire) ou moustahab
(recommandé) ou moubah (permis), ou makrouh (détestable) ou haram (interdit),
l’un des 5.
En réalité le moujtahid el Moutlaq c’est celui qui est le Moufti et qui fait des fatwa.
Cheykh Oubayd al Jabiri a expliqué dans son charh d’oussoul ath-thalatha que le
moujtahid el Moutlaq c’est le savant qui a fait tout son possible, en observant les
preuves et les textes, pour arriver à ce qu’il pense ou ce qu’il est certain d’être le
verdict de la chari3a au sujet d’une chose en particulier. Et il fait cela en cherchant la
preuve du Coran et de la sounnah.
Le cheykh dit qu’Allah nous a informé qu’Il a révélé à Son Messager le Coran pour
qu’il le clarifie aux hommes par ses paroles, ses actes et par ses législations.
« Ceci (le coran) est un avertissement adressé aux hommes. Mais c’est aussi
un guide et une exhortation pour ceux qui craignent Allah. » sourate 3, v138
Comment le Coran peut-il être une clarification alors qu’il est impossible à
comprendre ? (Ndlr : c’est une contradiction de ceux qui prétend qu’il est impossible
à comprendre)
« Nous avons eu beau multiplier Nos enseignements dans ce Coran pour
amener les hommes à réfléchir, mais cela ne fait qu’aviver leur dissentiment. »
sourate 17, v41
Puis le frère mentionne un exemple, où une fois ils avaient envoyé des livres sur
l’Islam en Haïti afin de les distribuer aux Musulmans. Mais ceux qui devaient les
distribuer les ont gardé pour eux. Ainsi les gens étaient obligés de venir vers eux
pour leur demander des choses. Et cette choubouha, peut-être que certains s’en
sont servis afin de garder les musulmans dans l’ignorance, et afin qu’eux seuls aient
le monopole de la science de l’Islam. Cela pour les contrôler par la suite, car celui
qui a la science possède un grand pouvoir. Or cette attitude est celle des Juifs.
C’est également un comportement que l’on rencontre chez les soufiya. Ils essaient
constamment de décourager les gens pour qu’ils apprennent en leur disant que
l’étude c’est la perte de temps et que le plus important c’est l’action. Donc pour eux,
il ne faut pas apprendre la religion, il faut agir, prier, jeûner, faire toutes sortes de
3ibadat (adorations). Mais l’étude n’est-il pas une action ?
Le cheykh mentionne quelques ahadith. Le Prophète a dit : « Qu’Allah ait
miséricorde pour la personne qui a entendu ma parole, qui l'a comprise et qui l'a
transmise comme il l’a entendue à celui qui ne l’a pas entendue. Car il se peut que
celui à qui on a transmis ma parole la comprenne mieux que celui qui l’a entendue
lui-même. »
Le cheykh dit ensuite, est-ce qu’Allah et son Messager ont ordonné de mémoriser le
Coran et la sounnah et de les transmettre pour rien ??
Alors pourquoi Allah nous dit :
« Mais il n’est nullement souhaitable que les croyants partent tous en
expédition. Il serait bon que, de chaque groupement, un certain nombre
d’hommes s’emploient à parfaire leur éducation religieuse, afin d’en faire
profiter leurs compagnons après leur retour, et de les amener ainsi à se tenir
sur leur garde. » sourate 9, v122
Ce verset veut dire qu’une partie des croyants doivent essayer d’apprendre et
d’avoir la compréhension de la religion.
Le cheykh explique à quel point le shaytan a réussi à tromper les gens avec cette
choubouha. Et il n’a pas atteint les savants ou les gens qui ont du ‘ilm par une
choubouha plus nuisible que celle-ci, lorsqu’il les a détournés de la chari3a d’Allah
dans l’apprentissage, dans l’enseignement et dans l’ijtihad etc. A un tel point qu’ils
ont comparé à une folie le fait de chercher les significations des textes du Coran et
de la sounnah.
Et il y en a même parmi eux qui ont dit, qu’il faut que chaque personne suive
aveuglément un imam parmi les 4 imams des madhahib et il n’a pas le droit de sortir
de son madhab et de le contredire dans aucune de ses positions. Et même si il
trouve une preuve qui contredit la parole de son imam, alors il doit essayer de
déformer la preuve afin qu’elle soit en accord avec son imam.
Pourquoi ?? Parce qu’ils s’imaginent que s’ils suivent la parole d’un imam, ce dernier
va les protéger de l’erreur, car s’il s’est trompé c’est lui (l’imam) qui prendra à leur
place.
Et cela c’est lorsque ces derniers arrivent à concevoir que leur imam puisse faire des
erreurs, car parfois il y en a qui vont presque jusqu’à dire que leur imam est
infaillible.
Même s’ils voient que la preuve est en contradiction avec les paroles de leur imam,
ils disent : « Accuses ta raison, accuses ton opinion mais ne doutes pas de la parole
de l’imam. Car ton imam te protège de l’erreur et de l’égarement. »
Et là cheykh dit : « Quel grand malheur !! »
Certains pensent que les salafis combattent les madhahib (les écoles juridiques). Or
ce n’est pas le cas, on ne reproche pas à une personne de suivre un madhab mais
ce qu’on reproche c’est de suivre aveuglément les paroles d’un imam. Parce
qu’aucun d’entre eux n’est infaillible. C’est la preuve que cet imam a rapportée qu’il
faut suivre et non pas l’imam lui-même.
Le cheykh explique ensuite qu’il est bon de réfléchir sur les signes d’Allah qui sont
révélés dans le Coran et qui sont dans la création. En effet Allah nous a créés notre
raison pour que nous l’utilisions, et Il a blâmé les êtres humains qui ne l’utilisent pas
et qui ne réfléchissent pas. C’est ceux qui ont des yeux mais qui ne voient pas, ceux
qui ont des oreilles mais qui n’entendent pas, comme dans le verset 179 de la
sourate Al A'raf :
« Nous avons destiné à l’Enfer un grand nombre de djinns et d’hommes qui
ont des cœurs pour ne pas comprendre, des yeux pour ne pas voir et des
oreilles pour ne pas entendre. Comparés à des bestiaux, ils sont plus égarés
encore. Tels sont ceux qui vivent dans l’insouciance ! » sourate 7, v179