BIM 3e prix de l’AFT

Développement du processus
de modélisation 3D de maquettes
numériques à partir de nuages
de points
Thibault BAVOUX

Le BIM a d’abord été introduit pour la conception avec le déploiement progressif du BIM,
MOTS-CLÉS elle souhaite désormais pouvoir offrir
de nouveaux ouvrages. Toutefois en milieu urbain,
Maquette numérique, un service innovant de modélisation
on assiste désormais à un besoin dans la nuage de points, 3D de bâtiments, adapté aux besoins
modélisation de bâtiments existants, pour des modélisation BIM des géomètres/topographes et archi-
projets de réhabilitation ou de gestion patrimoniale. “tel-que-construit”, tectes. Ainsi, depuis janvier 2015,
Dans ce domaine, les technologies de relevé traitement automatique Futurmap travaille sur de la modélisa-
lasergrammétrique semblent les plus appropriées, tion en trois dimensions et la création
pour capturer les informations nécessaires à la réalisation de tels modèles. de maquettes numériques orientées
BIM. Forte des premiers projets réali-
Seulement, aujourd’hui, la création d’une maquette numérique à partir
sés et d’une demande client croissante,
d’un nuage de points reste un processus manuel fastidieux et relativement la société aspire désormais à déve-
chronophage. lopper concrètement ce service, en
Cet article présente donc l’ensemble des travaux qui ont été menés au sein s’appuyant sur la création de modèles
de la société Futurmap, dans le but d’optimiser et de standardiser ce processus BIM “tel-que-construit”. Aussi, dans un
de production. La présente étude a également contribué à la mise en place contexte de transition numérique géné-
rateur de compétitivité et d’économies,
d’un service innovant de modélisation 3D de bâtiments, qui permet de répondre
elle souhaite pouvoir développer un
aux besoins grandissants des professionnels du secteur. processus complet de standardisation
et d’automatisation, pour répondre
Contexte et objectifs production de plans (intérieurs, coupes, rapidement aux besoins grandissants
façades), sur la base des données scan- des professionnels du bâtiment.
Avec l’avènement des nouvelles tech-
ner-laser fournies par ses clients. Or, C’est donc dans cette optique que s’ins-
nologies de mesure 3D, telles que les q
systèmes Lidar aéroportés, les scan-
ners-lasers ou encore les systèmes de
Mobile Mapping, il est de plus en plus
facile d’acquérir de la donnée en grande
quantité et ce, de manière précise et
rapide. En revanche, pour ce qui est de
la phase de traitement, la tâche se révèle
être plus fastidieuse et de plus en plus
de clients font alors appel à des entre-
prises spécialisées pour optimiser cette
opération longue et complexe. Devant
ce constat, la société Futurmap a donc
fait du traitement de nuages de points et
plus généralement de la cartographie et
du traitement de données géospatiales,
son cœur de métier.

Aujourd’hui, en ce qui concerne son

activité liée au bâtiment, la société s’est
majoritairement développée dans la Figure 1. Aperçu de la première maquette réalisée sous Revit

Revue XYZ • N° 151 – 2e trimestre 2017 37

 BIM GÉODÉSIE
q crit ce Projet de Fin d’Etude (PFE). Ainsi,
l’objectif de ce travail a été de conforter
et consolider cette activité, en amélio-
rant le processus initial de création de
maquettes numériques sous Revit et en
automatisant les grandes étapes néces-
saires à la réalisation de tels modèles.
Mise en place
d’un processus manuel
de modélisation
n Réalisation d’un premier
modèle
Sur la base des premiers modèles
initialement effectués par Futurmap
et des premières méthodologies mises
en place au sein de la société, un projet
pilote a été réalisé, afin de pouvoir
acquérir rapidement une maîtrise et
une connaissance du logiciel Revit. Ce
travail a été effectué sur un bâtiment
tertiaire d’environ 2 800 m², compre-
nant une partie historique et une partie
contemporaine, s’élevant sur deux fois
quatre niveaux différents (Cf. Figure 1).
Pour cela, l’ouvrage étudié a préalable-
ment fait l’objet, auprès d’une société
partenaire, d’un relevé intérieur et exté-
rieur, au scanner-laser terrestre.
Au fur et à mesure des retours d’expé-
rience, il s’est avéré que cet exemple
un peu particulier, était plutôt très
intéressant et relativement pertinent
pour une première modélisation, car
il a permis de faire ressortir certaines
problématiques complexes, qui ne
s’appliquent pas forcément pour des
projets de rétroconception relative-
ment simples.
Figure 2. Workflow général de production de maquettes numériques mis en place au sein
de la société Futurmap
38 Revue XYZ • N° 151 – 2e trimestre 2017
n Rédaction du processus
et développement d’outils
spécifiques
À la suite de cette modélisation, une
première procédure manuelle de créa-
tion de maquettes numériques a pu
être définie. Ce processus de produc-
tion a ensuite été repris, puis amélioré
au fur et à mesure des projets réalisés,
pour finalement aboutir au résultat tel
que présenté sur la Figure 2 ci-dessous.
Les différents retours clients ont égale-
ment permis de réviser et d’affiner
certains points, notamment sur la
partie conception de la maquette.
Si l’on s’en tient à ce processus, on
peut donc dégager cinq phases prin-
cipales, communes à chaque projet de
création de maquettes numériques,
à savoir la demande client, la prépa-
ration des données, la modélisation,
le contrôle qualité et les corrections
client.
Afin de pérenniser notre travail et
d’optimiser le traitement, un certain
nombre d’outils marketing et péda-
gogiques ont été mis en place, afin
d’accompagner la société dans le déve-
loppement de son activité, tels que :
• Un formulaire de demande de devis
en ligne, qui permet de cibler claire-
ment le besoin et la demande client.
• Un cahier des charges détaillé, sous
forme de tableau, qui reprend pour
chaque composant de la maquette, le
niveau de détails que l’on peut espé-
rer pouvoir atteindre. Ce document
est accompagné d’un référentiel de
modélisation destiné à illustrer la
définition de chaque LOD (Level of
 Details), afin d’aider le client dans la
retranscription de son besoin.
• Des fichiers gabarits et familles d’ob-
jets Revit qui répondent aux exigences
des modèles BIM “tel-que-construit”.
Ces familles d’objets spécifiques
(portes, fenêtres) sont modifiables
selon plusieurs critères (forme, dimen-
sion, position). Elles permettent ainsi
d’accompagner parfaitement le dessi-
nateur, pour répondre à 90% des cas
rencontrés lors d’une modélisation.
• Un rapport de contrôle qualité rédigé
pour rendre compte au client, de
la cohérence et de la précision du
modèle réalisé, tout en illustrant les
difficultés et problèmes rencontrés
lors de la modélisation. Ce document
apporte une plus-value indéniable au
travail effectué par Futurmap, qui va
au-delà du simple rendu géométrique
qu’est la maquette numérique car il
témoigne de l’aptitude du géomètre à
faire valoir ses compétences dans ce
processus BIM.
• Des fiches techniques sur l’élaboration
d’une maquette Revit et sur la phase
de préparation des données.
Conformément aux objectifs fixés
initialement par ce PFE, le but de ce
travail a été de simplifier et de stan-
dardiser la chaîne de production, tout
en gardant à l’esprit que les docu-
ments et supports créés tout au long
de cette étude, seraient réutilisés ulté-
rieurement par le personnel en charge
du BIM chez Futurmap. En outre, les
différents travaux menés ont permis
de mettre en exergue le besoin d’en-
cadrer la demande client. En effet, le
BIM et la maquette numérique étant
des concepts “nouveaux”, il est apparu
comme nécessaire de pouvoir conseil-
ler et accompagner ce dernier dans
cette phase de transition numérique.
Avant de s’attacher à la partie automa-
tisation de cette étude, il convient de
noter qu’une procédure automatisée
ne passe pas nécessairement par une
méthode numérique. Elle se matérialise
également sous la forme d’un proces-
sus clairement défini, qui comprend
une segmentation des tâches. Ce
processus s’accompagne d’une volonté
d’atteindre une excellence opération-
nelle, qui se traduit par la mise en place
d’un système de management qualité
Figure 3. Segmentation des tâches – Processus général de modélisation
autour de cette industrialisation. Au
fur et à mesure des projets réalisés,
plusieurs règles de modélisation ont
donc pu être dégagées et intégrées,
contribuant ainsi à l’amélioration des
livrables fournis par la société. En effet,
il faut savoir que pour des raisons de
facilité, de productivité et par habitude,
l’utilisateur peut être tenté de modéli-
ser l’ouvrage comme bon lui semble.
Par conséquent, le dessin et surtout
l’information renvoyée par la maquette
se retrouvent fatalement faussés par
ces erreurs de modélisation. Ainsi, si
l’on souhaite aboutir à un modèle final
cohérent, plusieurs conventions néces-
sitent d’être fixées et respectées, afin
d’éviter certains pièges relatifs à la créa-
tion de modèles BIM “tel-que-construit”.
Cette philosophie de construction est
mise en avant sur la Figure 3 ci-dessus.
Étude d’automatisation
du processus
n Les solutions de traitement
semi-automatiques
Malgré des outils destinés à la manipu-
lation et à l’exploitation de nuages de
points, le logiciel Revit, dans sa forme
originale, n’est pas tout à fait adapté
pour des projets de rétroconception.
Au fil de l’avancement de la maquette,
l’utilisateur se retrouve donc contraint
de contourner les procédés classiques
mis à sa disposition, pour répondre au
mieux aux exigences imposées. Dans
le cadre de cette étude, l'utilisation d’un
plug-in ou d’une application connexe
s’est donc révélée nécessaire pour gérer
plus efficacement ce type de données.
Dans cette optique, trois logiciels de trai-
tement semi-automatique, spécifiques à
la gestion de nuages de points ont donc
été testés, à savoir : l’applicatif Scan
To BIM d’IMAGINiT et le programme
PointSense for Revit de Kubit, couplé à
l’application externe VirtuSurv.
Si les résultats fournis par le premier
ont été plutôt décevants, les possi-
bilités offertes par le logiciel PointSense,
se sont révélées au contraire, très inté-
ressantes. En effet, ce plug-in permet
d’accroître considérablement les capa-
cités initiales du logiciel Revit, par le
développement d’outils puissants,
spécifiques au traitement et à la ges-
tion de nuages de points. Grâce à
PointSense, il est désormais possible
de :
• Créer des murs rapidement et préci-
sément directement dans le nuage de
points.
• Réaliser automatiquement la jonction
et l’alignement de ces murs, suivant
des critères de parallélisme et de
perpendicularité.
• Créer un Modèle Numérique deTerrain
(MNT) précis, à partir des coordon-
nées 3D extraites du nuage de points.
• Positionner des éléments d’ouvertures
et architecturaux tels que des portes,
fenêtres, poutres ou encore poteaux,
directement dans le nuage de points,
grâce aux outils intégrés du logiciel
VirtuSurv.
• Analyser la cohérence et la précision
du modèle final réalisé dans Revit.
Pour cela, deux techniques de modéli-
sation différentes peuvent être utilisées.
La première consiste à travailler direc-
tement sur le nuage de points dans le
logiciel de conception Revit. La seconde
en revanche, permet d’évoluer dans
une vue planaire haute résolution,
comparable à une photo panora-
mique via l’utilisation simultanée du
programme externe VirtuSurv. Grâce
à une connexion automatique entre les
deux logiciels, l’utilisateur est alors en
mesure de naviguer et de s’orienter, de
façon beaucoup plus intuitive, à l’inté-
rieur du nuage de points. L’affichage des
données scanner-laser est donc nette-
ment facilité et ce notamment pour des
scans réalisés en intérieur, avec des
éléments de mobilier imposants, qui
ont tendance à gêner l’interprétation
du nuage.
n Les solutions de traitement
automatiques
Bien que cette technique fournisse
des résultats probants, elle implique
toujours l’intervention ponctuelle
d’un utilisateur. De ce fait, la question
d’utiliser une méthode entièrement
automatique, se pose à plus d’un titre.
Deux solutions de traitement auto-
matisées ont donc été testées dans le
cadre de ce PFE. La première concerne
l’une des rares solutions commerciales
existantes sur le marché du BIM et de
la maquette numérique et qui propose
q
Revue XYZ • N° 151 – 2e trimestre 2017 39
 BIM GÉODÉSIE

la
 réalité. De plus, ce genre de tech-
nique étant basé sur des algorithmes,
certaines configurations complexes
ou irrégulières du bâti sont parfois
difficiles, voire même impossibles à
représenter. Sur ce point, les procé-
dures de traitement semi-automatique,
impliquant l’utilisation d’un logiciel tel
que PointSense, ont donc un net avan-
tage car elles se basent sur l’expertise et
l’expérience de l’opérateur pour réaliser
la maquette numérique.
Figure 4. Résultat de la segmentation en étages
une détection entièrement automatique tement idéale. En effet, les techniques Qualification du travail
q des murs, sols et plafonds d’un bâti- automatisées se révèlent bien souvent
réalisé
ment. Une maquette pilote a donc été inefficaces pour différentes raisons.Tout
réalisée pour pouvoir juger de la qualité d'abord, la présence d'objets encom-
n Évaluation des résultats
de la modélisation. brants dans le nuage de points, tel que
le mobilier sont un réel problème à la Pour évaluer la qualité des modèles
La deuxième solution, quant à elle,
reconnaissance automatique de formes, réalisés, une étude de précision a égale-
porte sur les travaux de thèse d’Hélène
car il n'est pas possible de les modéliser ment été menée durant ce PFE. Après
MACHER, dont la problématique est
par de simples entités géométriques. avoir établi un premier bilan des erreurs
de concevoir une méthode permettant
Aussi, la majorité des nuages de points pouvant intervenir depuis l’acquisition
d’automatiser le passage du nuage de
traités comportent généralement des jusqu’au traitement des données, une
points au BIM. Celle-ci est de plus, réali-
parties incomplètes ou “trous”,en raison évaluation qualitative et quantitative du
sée à l’INSA de Strasbourg, il semblait
des ombres créées par les obstacles modèle a été effectuée afin de respec-
donc opportun de s’intéresser au travail
situés devant la scène. Ce problème ter les engagements entrepris dans la
effectué et aux méthodes développées
peut être contourné par la multiplica- phase de contrôle qualité. Le logiciel
jusqu’ici. La Figure 4 ci-dessus donne
tion des stations, mais engendre une Revit ne disposant pas d’outils précon-
un exemple d’une segmentation en
autre difficulté liée à la densité du nuage çus pour réaliser directement cette
étages obtenue de manière 100 % auto-
de points. L'ordinateur doit donc être analyse dans le projet, il a fallu procé-
matique.
en mesure d'interpréter ces ombres der à une intégration de la maquette
Pour des raisons de production et de portées pour reconstituer un modèle sous CloudCompare, afin de pouvoir
compétitivité sur le marché du “Scan correct et proche de la réalité, mais ceci réaliser les diverses comparaisons
to BIM”, il est évident que chaque utili- n'est pas toujours évident. nuage/maillage. En tant qu’expert de
sateur aimerait pouvoir profiter d'une Pour chaque travail de modélisation la mesure, cette capacité à analyser la
méthode de reconnaissance entière- automatique, une phase de reprise qualité du travail effectué est une réelle
ment automatique, pour réaliser très manuelle s’avère donc pour l’instant valeur ajoutée pour le géomètre, car
rapidement une maquette numérique inévitable si l’on souhaite obtenir un elle permet de valoriser l’expertise de
fidèle à la réalité. Idéalement, il faudrait modèle final cohérent et proche de la profession dans ce processus BIM.
pouvoir disposer d’une solution qui
soit en mesure d’analyser l’ensemble
du nuage de points, de localiser tous
les raccords, de reconnaître leur type
et d’ajuster la position et les paramètres
de chaque composant. Seulement, dans
ce domaine, les procédures entièrement
automatisées atteignent très rapide-
ment leurs limites. En effet, même si
plusieurs solutions commencent à
émerger, cette détection automatique
est pour l’instant réduite aux seuls
murs, sols et plafonds. De plus, malgré
quelques premiers résultats exploi-
tables, de nombreuses améliorations
sont encore nécessaires avant de
pouvoir bénéficier d’une solution de trai- Figure 5. Résultat de la comparaison maillage/nuage pour une façade de bâtiment

40 Revue XYZ • N° 151 – 2e trimestre 2017

De cette étude, il ressort que les écarts
par rapport au modèle de référence
sont en moyenne de l’ordre du milli-
mètre, avec un écart-type σ entre 2
et 3 cm suivant les cas rencontrés
(Cf. Figure 5). Un point du nuage choisi
aléatoirement a donc 68 % de chance
de se retrouver dans l’intervalle de
valeurs µ+σ et µ-σ (avec µ la moyenne
des écarts). Au vu du pourcentage de
points du nuage appartenant aux murs
du bâtiment, on peut affirmer que cette
moyenne correspond à la précision
de modélisation des parois. Ces résul-
tats sont donc satisfaisants puisque la
précision globale assurée par la société
est de l’ordre de 3 cm pour une repré-
sentation standard du bâtiment. En cas
d’écarts modèle/nuage trop importants,
la maquette est renvoyée directement
en production, pour correction.
n Freins à la modélisation
Par la réalisation de cette étude, nous
avons pu mettre en évidence plusieurs
problèmes dans la méthode de
conception de certains éléments de la
maquette. Nous avons également pu
faire ressortir certaines limites du logi-
ciel Revit en termes de rétroconception.
En effet, plusieurs situations souvent
rencontrées dans la réalité sont diffici-
lement paramétrables à l’intérieur du
logiciel. Une des difficultés les plus
fréquemment rencontrées concerne
les déformations de l’ouvrage. En effet,
dans ce genre de situation, la question
qui revient inlassablement est celle du
choix de la représentation ou non de
cette déformation.
Si l’on se rapporte aux règles d’usage
de construction d’une maquette numé-
rique, les murs et autres éléments
porteurs doivent être modélisés de
façon continue du sol jusqu’au toit.
Toutefois, en présence de déformations
importantes ou de décalages d’un étage
à l’autre, il peut être nécessaire de les
segmenter horizontalement et vertica-
lement, afin de pouvoir suivre au plus
près le nuage de points et ainsi obtenir
un modèle “géométriquement juste”.
Cependant, il peut s’avérer que certains
clients et en particulier les architectes,
préfèrent avoir une maquette BIM
généralisée, respectant des critères
de parallélisme et de perpendicularité,
plutôt qu’un modèle rigoureusement passer systématiquement par la réali-
précis, présentant des discontinuités. Il sation d’une maquette numérique,
faut donc pouvoir s’adapter aux besoins pour la production des plans 2D. En
de chaque client, en définissant dès le effet, bien que l’intérêt du BIM et de la
cahier des charges, la destination et la maquette numérique soit de travailler
qualité première recherchée (précision, en 3D, la production de plans 2D reste
réalisme visuel, etc.). pour l’instant indispensable pour de
nombreux acteurs. Or, il faut savoir
Afin de ne pas tromper un public
qu’à partir des vues 2D/3D du logiciel
moins averti et d’informer les utilisa-
de conception Revit, il est possible
teurs des méthodes de construction
de générer plusieurs vues en plan au
retenues, nous avons décidé, comme
format DWG. De ce fait, une fois la
expliqué auparavant, d’accompagner
maquette réalisée, la production des
la maquette d’un rapport de contrôle
plans d’intérieur, coupes et façades
qualité. Véritable notice d’utilisation, ce
est extrêmement rapide, à condi-
document a pour vocation de détailler
tion d’avoir préalablement configuré
les choix de modélisation entrepris par
l’export de ces plans sous Revit. Ainsi,
le dessinateur, d’informer le client sur
d’après les premiers retours d’expé-
la qualité géométrique du livrable final
riences, il s’avère que ce passage du
(précision, erreurs de construction, etc.)
BIM à la CAO pourrait représenter un
et d’avertir ce dernier sur les limites
gain de temps non négligeable pour
réelles de la modélisation.
une société telle que Futurmap et ce
notamment, vis-à-vis des demandes
Évaluation économique complémentaires effectuées par le
client.
La dernière étape de ce projet a
Enfin, il a aussi été question d’abor-
consisté à évaluer d’un point de vue
der et de comparer les rendements
économique la place de la maquette
de production entre les méthodes
numérique au sein de la société
manuelles, semi-automatiques et
Futurmap. Dans cette partie, la question
automatiques testées tout au long de
de s’appuyer sur des plans DWG au
ce projet. Pour cela, trois maquettes
lieu d’un nuage de points pour réaliser
numériques ont donc été modélisées
la modélisation, a été abordée. Ainsi,
sur la base du même jeu de données
suite aux premiers retours d’expé-
(même nuage de points). Le Tableau 1
riences, il s’est avéré que cette question
suivant donne un aperçu des résultats
était plutôt pertinente puisqu’on estime
obtenus.
un gain de temps de plus de 20  %,
Il ressort de cette étude que l’utilisation
suite à l’utilisation de plans 2D
d’une application telle que PointSense,
comme référence. Toutefois, compte
permet un gain de temps global sur la
tenu de la richesse et de l’exhaus-
production d’une maquette numérique
tivité des informations fournies par le
de + 20 %. Aussi, après comparaison
nuage, la qualité des modèles générés
avec ce même modèle réalisé par une
convient d’être différenciée.
approche entièrement automatisée, on
Dans un deuxième temps, il a été constate que les temps de modélisation
question de s’interroger sur l’utilité de des murs, sols et plafonds sont équi-
q
Tableau 1. Comparaison des temps de production d’une maquette numérique
réalisée suivant une méthode manuelle et semi-automatique
Revue XYZ • N° 151 – 2e trimestre 2017 41
 BIM GÉODÉSIE
q valents entre les deux procédés. Ces
résultats sont donc très encourageants
et confortent le choix de l’acquisition de
cette solution de traitement. Cependant,
il convient tout de même de mettre en
perspective le fait que les méthodes
automatiques ne nécessitent aucune
intervention de la part de l’utilisateur et
ce durant toute la phase de calcul des
algorithmes. Elles permettent donc à
terme, de traiter un plus grand nombre
de maquettes numériques en simultané.
Bilan et perspectives
Ce PFE avait pour objectifs de conforter
et de consolider l’activité de modélisa-
tion 3D initiée par Futurmap en janvier
2015 et ce, en s’appuyant sur la création
de modèles BIM “tel-que-construit”. Le
but de ce travail consistait à amélio-
rer le processus initial de création de
maquettes numériques sous Revit, en
standardisant et en automatisant les
grandes étapes nécessaires à la réali-
sation de tels modèles.
Les objectifs fixés initialement ont été
remplis, puisqu’un processus de trai-
tement a pu être validé et affiné au fur
et à mesure des réalisations. Divers
supports tant pédagogiques qu’opéra-
tionnels, ont également été élaborés,
dans le but d’accompagner la société
dans la mise en place de son activité.
Ces différents outils ont ainsi permis de
simplifier et de formaliser la chaîne de
production, que ce soit dans la réponse
à des appels d’offres, dans la prépara-
tion des données ou dans la formation
du personnel en charge du BIM chez
Futurmap.
Suite à cette étude, une solution
intéressante, permettant de semi-auto-
matiser la réalisation d’une maquette
numérique sous Revit, a été proposée.
Au vu des résultats obtenus et du gain
de temps procuré par l’utilisation de
cette méthode, il a été jugé comme
nécessaire d’intégrer cette solution de
traitement à la chaîne de production de
maquettes numériques mise en place
au sein de la société.
Enfin, pour évaluer la qualité des
modèles réalisés, une étude de préci-
sion a également été menée. Cette
partie a constitué un point essentiel de
42 Revue XYZ • N° 151 – 2e trimestre 2017
ce travail, car elle a permis de valori-
ser l’expertise et le savoir-faire de la
profession dans ce processus BIM.
A la suite de ce projet, trois points
devront rapidement être développés,
afin de pouvoir accroître davantage
l’automatisation de la production.
Tout d’abord, sur la base des deux
premières familles de composants
créées, il sera nécessaire de s’intéres-
ser au développement concret d’une
bibliothèque d’objets Revit, qui soit
adaptée aux exigences des modèles
BIM “tel-que-construit”.
Ensuite, il conviendra de se pencher sur
l’intérêt d’effectuer ou non un passage
du BIM à la CAO. En effet, bien que cette
phase de transition puisse procurer un
bénéfice important pour Futurmap,
si ce changement “radical” dans les
méthodes de production s’avère utile,
plusieurs mois seront nécessaires pour
pouvoir se mettre à niveau.
Enfin, il sera primordial de se rensei-
gner sur les applications et perspec-
tives d’évolution de la maquette numé-
rique. En effet, là où l’aspect “géomé-
triquement juste”, cher aux géomètres,
est un gage de qualité pour qualifier le
modèle, le besoin n’est pas identique
pour un gestionnaire de patrimoine, un
promoteur immobilier ou un bureau
d’études. Une veille sur les évolutions
très rapides du secteur conduira la
création de maquettes numériques au
plus près des besoins de ses utilisa-
teurs. l
Contact
Thibault BAVOUX
thibault@futurmap.com
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modélisation géométriques de façades
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ABSTRACT
BIM was first introduced to the design
of new constructions. However, in
urban environments, there is now
a demand for BIM modeling in the
existing building, for rehabilitation
or asset management projects. In
this area, laser scanning appears
to be the ideal solution to capture
the information necessary to carry
out such models. But today the
digital model creation from point
cloud remains a tedious and time
consuming manual process.
This project serves two specific
objectives : to consolidate 3D
modeling activity, constantly growing
and to improve the original creation
process of digital models in Revit.
This work is divided into three
phases: an introduction of a modeling
process applied to buildings ; a study
of automated processing solutions
that can help to improve the process ;
the confrontation, from an economic
point of view, of each method
presented.