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ANGO ELA Paul

25/11/2023

SUPPORT BIM
Introduction

Parler de BIM c’est parler aborder la question de la transition digitale. On retrouve derrière ce
mot une série de technologies, outils, méthodes et processus qui individuellement ne sont pas
le BIM mais ensemble le forment. La nature plurielle et collaborative de cette démarche
impose aux manager BIM de gérer et diffuser le flux d’information d’un projet, ce qui le
rapproche inévitablement du manger de projet.

Afin de s’inscrire dans une démarche cohérente qui ne viendra pas complexifier les tâches des
acteurs d’un projet le BIM doit se greffer à toutes les activités liées à l’aboutissement d’un
projet de construction. De sa phase de conception jusqu’à la maintenance de l’ouvrage réalisé.

On peut alors se demander la signification de « faire les choses en BIM » et quelles sont les
différences avec une opération traditionnelle. Est-ce lié aux moyens informatiques, aux
procédures ou les deux en même temps. L’objectif est de sortir d’une vision où le BIM est
considéré comme un métier isolé des activités lié à la construction d’un ouvrage voulant
imposer à tous les acteurs de nouvelles pratiques. Le BIM est avant tout un outil qui permet
par le biais de la technologie d’atteindre de façon plus efficiente les objectifs d’un projet de
construction.

La capacité du BIM à gagner du temps, faciliter la prise de décision via une diffusion et un
accès à l’information de qualité qui facilité la prise de décision sert l’objectif d’atteindre de
bons résultats, qu’ils sont en termes de délais, d’argent ou de qualité d’exécution. Le
processus lié à chaque phase projet ou métier demeure inchangé, le BIM apporte une valeur
ajoutée en termes de productivité et de sécurité. Il est pour cela important de définir en amont
du projet les modalités opérationnelles et techniques des processus BIM de production et
d’échange d’information. Les normes ISO 19650-1 et ISO 19650-2 donnent le cadre, les
processus et les documents BIM.

Bien que la mise en place d’une démarche BIM nécessite l’acquisition de logiciel et une
formation des équipes, il faut garder en tête que le BIM n’est qu’un outil. Au début de son
utilisation le BIM a bouleversé les pratiques professionnelles, notamment avec la difficulté
pour les bureaux d’études avec la production de dessins avec de nouveaux logiciels. Les
technologies BIM sont souvent utilisées sans s’adapter aux façons de travailler traditionnelles
comme la pratique de produire des maquettes numériques après la réalisation de plans
traditionnelles entrainant un double travail. La démarche BIM doit passer par la convergence
des processus de travail et le processus de management de projet. On ne peut pas initier une
démarche BIM en mettant les logiciels au centre de la stratégie car les parties prenantes
seraient tournées vers son utilisation plutôt que vers l’aboutissement de l’ouvrage.
Le véritable avantage du BIM est l’amélioration des processus via une technologie donnée qui
par nature est évolutive. Il s’agit de ne pas penser que le BIM va résoudre tous les
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problématiques liés à un projet de construction mais qu’il est un instrument qui viendra
fiabiliser une proposition, justifier un choix ou anticiper des problèmes. Les équipes projet
doivent donc travailler de manière décloisonnée et mutualiser leurs compétences au sein d’un
même environnement virtuel.

L’un des aspects les plus important sera ainsi l’information, sa création, sa gestion, sa
maintenance, sa sécurisation et son exploitation. Le BIM manager est le chef d’orchestre de
tous ces éléments en alliant des compétences métier et des connaissances technologiques. Son
rôle va au-delà de la vérification de la conformité des maquettes numériques à la convention
BIM établie. Il gère et contrôle le processus de travail établi autour des pratiques
collaboratives BIM. Sa mission est spécifique à chaque phase de projet conception, exécution
et exploitation en rédigeant les documents BIM en fonction de celles-ci (charte, convention,
cahier des charges ou plans d’exécution) en assurant le support technique pour tous les acteurs
du projet.

La mise en place de procédure permettant de mieux partager l’information est donc tout
autant importante que l’utilisation de nouvelles technologies. Avant de déployer un outil
informatique il faut bien vérifier que son utilisation s’harmonise avec les usages traditionnels
dans un projet et qu’il n’ajoute pas de tâches inutiles pour l’équipe. Il faut garder en tête
qu’une fois qu’un outil est présenté au client ce dernier s’attend à ce qu’il soit utilisé.

Avec des réglementations de plus en plus contraignantes et des délais toujours plus courts, la
conception et la construction deviennent des activités à la complexité grandissante qui exigent
une démarche collective dès les premières phases du projet surtout en termes d’échanges
d’information. Dans un processus BIM, cette vision collective se fonde sur l’évolutivité de la
maquette numérique, mise en commun entre les intervenants entre chaque phase projet et qui
constitue le point de départ aux équipes de la phase suivante pour leurs études. Il est alors
indispensable de considérer l’ouvrage à réaliser dans son ensemble bien que fractionné en
différentes phases. Le processus est fondé sur une logique système étudié dans le cadre d’un
cycle de vie de l’ouvrage en associant plus le niveau de détail et d’information des maquettes
aux phases de projet mais aux objectifs du propriétaire de l’ouvrage.

Dans un modèle séquentiel avec une organisation cloisonnée des tâches, chaque membre
d’une équipe s’occupe de ce qui lui incombe. La réussite de l’opération devient alors l’affaire
exclusive du propriétaire de l’ouvrage. De même dans un modèle séquentiel il existe plusieurs
maquettes par corps d’état, l’entreprise qui exécute le marché fera une maquette DOE faisant
la synthèse de toutes les précédentes maquettes, ainsi à toutes les maquettes par corps d’état
s’ajoute la multiplication de maquette par phase projet.

Dans un modèle collaboratif, les intervenants ne doivent pas attendre la diffusion de la


maquette complète pour intégrer des modifications ou évolutions de projet. Dès la phase

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d’esquisse, les différents spécialistes commencent à travailler dans le même environnement
virtuel pendant le cycle de vie de l’ouvrage.
Dans un modèle collaboratif, on travaille avec une maquette unique centralisée sur un serveur
en ligne à laquelle tous les intervenants ont accès avec des droits particuliers en fonction de
leur marché, leur permettant ainsi de disposer de leur propre partie de la maquette avec un
plein droit de modification/suppression et de consulter les parties des autres avec la version la
plus à jour. Dans cet environnement numérique, les évolutions et actions de chacun sont
tracées par le logiciel de gestion de la maquette centrale qui informe chaque intervenant de la
disponibilité de mise à jour sur la maquette. Chaque équipe accomplit une tâche spécifique et
contrôle ainsi une partie précise de la maquette (structures, réseaux etc.). Cette organisation
par sous projet constitue une logique système avec une répartition des tâches au sein d’une
équipe.
Ainsi, le management BIM doit faire partie du management général du projet. Le manager
BIM ne doit pas donc être considéré comme une personne isolée mais parfaitement intégré à
chaque phase de projet.

L’organisation d’un projet BIM dépend de la typologie de l’ouvrage réalisé et de la typologie


du marché, ainsi que les principaux dispositifs à mettre en place comme la matrice de
responsabilité, le plan d’échange d’information, le plan d’exécution BIM et la notion de level
of development (LOD), ces dispositifs sont cadrés par les normes ISO-19650-1 et ISO-19650-
2. La feuille de route du plan de transition numérique dans le bâtiment préconise le référentiel
publié par le BIM FORUM qui dresse une liste des normes et standards de référence. Un autre
référentiel de LOD utilisé en France est la classification de la fédération Syntec qui propose
une classification des niveaux de détails de la maquette en fonction des missions
traditionnelles des marchés publics français. Ce référentiel exprime les besoins BIM par phase
projet sans faire de distinction entre les systèmes et les corps de métier. Toute référence mise à
part est de penser que le passage d’un LOD à un autre suit la progression des études d’un
projet de construction. Les retours d’expériences de récents projets BIM ont montré qu’il
n’existe pas de correspondance stricte et généralisable à tous les corps d’états entre les phases
projet et les LOD. Chaque corps de métier est développée à une vitesse différente pendant la
conception, écrire dans un contrat « tous les corps de métier doivent atteindre le LOD 400
dans leur modèle » désigne une exigence très vague au même titre qu’écrire « modélisation
virtuelle ».

Les dernières normes ISO-19650 ont donc introduit la notion de level of information need
(LOIN) soit niveau du besoin d’information. Le LOIN est le cadre qui définit l’étendue de la
finesse de l’information du projet. Il s’agit d’identifier où l’emploi de la technologie va
réduire les risques, améliorer les performances et la collaboration.

Pour garantir la réussite d’un projet BIM il faut établir en amont les règles du jeu, planifier les
tâches et les attentes de chaque membre de l’équipe car ce qui entrave l’engagement des

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équipes c’est la confusion et la complexité. Les manager BIM doivent donc définir les outils,
les formats de fichier à utiliser, programmer et diffuser les jalons du projet, donc mettre en
place un ensemble de documentation couvrant le cycle de vie de l’ouvrage. En France un
descriptif assez complet de ce corpus documentaire est fourni par le guide de building SMART
France.
Dans la pratique professionnel, le propriétaire de l’ouvrage élabore une charte BIM et un
cahier des charges BIM qui précise les termes, les fonctions, et les contenus des maquettes
pour les grandes lignes de l’organisation BIM de l’opération en se faisant aider d’un AMO
BIM.
La maitrise d’œuvre va répondre à ces documents par une convention BIM de conception
précisant l’usage du BIM pour cette phase avec les LOD ET LOIN attendus pour le projet.
Les entreprises répondent à cette convention avec un plan de mise en œuvre BIM du projet ou
convention BIM d’exécution. Celle-ci entre dans les détails opérationnels de l’usage BIM de
l’opération, précisant la manière d’atteindre les objectifs BIM en garantissant
l’interopérabilité des fichiers.
La convention BIM est ce que la norme ISO 19650 appelle le plan d’exécution BIM (PEB)
projet précise les détails de la mise en œuvre du BIM afin de mettre en place une organisation
et des procédures qui vont servir les objectifs du projet. Le PEB doit spécifier les fonctions,
les responsabilités, les tâches et les processus applicables tout au long des différentes phases
concernées par le BIM.
Le plan d’échange d’information a pur objectif de décrire sous forme écrite ou graphique
comment l’information est créée et échangée entre les membres de l’équipe.
Un mythe associé au BIM est qu’une équipe devrait commencer à l’utiliser dès les premières
phases de conception en rentrant dans un niveau de détail important trop rapidement avant
que le nombre de données projet ne soit arrêté ce qui va entrainer des reprises conséquentes
par la suite. Nombre de bureaux d’études et d’entreprises ont tendance à faire appel à des
spécialistes très tôt dans le projet ce qui génère un surcout pour l’opération. Commencer à
travailler sur un modèle BIM trop rapidement entraine une perte de temps et d’argent. Il est
important d’établir un planning de mise en œuvre du BIM en associant des jalons et des
objectifs BIM car certains usages ont besoin d’être programmés suffisamment en avance pour
générer de la valeur ajoutée au projet.
Ce besoin de programmation vient du fait que l’information nécessaire dans la maquette est
dépendante de la phase de projet dans laquelle pour laquelle elle est créée. En phase de
conception (des esquisses jusqu’au projet d’exécution) 80% de l’information est de type
géométrique et graphique et seulement 20% concernent les données. En phase construction,
30% de l’information est géométrique et 70% concernent des données techniques, plannings,
coûts. En phase d’exploitation, 90% de l’information dont nous avons besoin pour la gestion
de l’ouvrage concerne les caractéristiques techniques des éléments et non leur géométrie.
Une organisation cohérente du BIM doit donc traduire le besoin d’information en fonction des
phases et des intervenants projets de manière à optimiser la création et le transfert de données.

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Bien que le BIM possède tout le potentiel technique pour se rapprocher de l’objectif zéro
erreur et dépassement de budget, ses atouts résident essentiellement dans le développement de
l’esprit d’équipe car chaque intervenant contribue à la création d’une partie du modèle et a le
sentiment d’être un maillon indispensable à l’effort collectif.

Prologue

Les référentiels d’interopérabilité, le périmètre de la norme NF EN 19650 :


 Niveau politique
o Visions partagées, orientations et stratégies convergentes favorisent la
coopération et les échanges

 Niveau juridique
o Les échanges doivent être conforme au cadre légal et aux accords contractuels
établis

 Niveau organisationnel
o Définir les rôles et responsabilités des parties prenantes prenant part aux
échanges, en termes de processus définir qui envoie la donnée, à quel moment,
à la suite de quel évènement

 Niveau sémantique
o Entente des parties prenantes sur la signification des données échangées et le
contexte d’échange

 Niveau technique
o Concerne le protocole d’échanges de données, leur format et les conditions de
stockage. Une partie définit le « tuyau » dans lequel les données circulent par
quel canal et une seconde partie dite « syntaxe » concerne les formats
techniques qui permettent de véhiculer les données (structure et codification)
C’est autour de ces niveaux d’interopérabilité que se définissent les règles d’échanges.

Le plan d’exécution BIM répond aux exigences d’échanges d’information en organisant :


- La production et livraison d’information par l’équipe de production
- L’équipe de production en équipe de travail des parties désignées
- Les plans directeurs de production de l’information (MIDP)

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Il est au commencement du lancement de la production collaborative des informations
- Pour le modèle d’information du projet (PIM)
- Au moyen de l’environnement commun de données (CDE)
- Pour préparer le modèle d’information des actifs (AIM)

EXIGENCES CLIENT EXIGENCES MOE INFORMATION A LIVRER

Exigences Exigences modèle


d'information de contient d'information de spécifie d'information de
l'organisation l'actif l'actif

Contribue à Contribue à

Contribue à

Exigences modèle
Exigences d'échange
d'information du contribue à spécifie d'informations du
d'information
projet projet

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