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1) La méthode de Nietzsche
1
FP, XI, 40 (37). Toutes nos citations de Nietzsche renvoient à l’édition des Œuvres philosophiques complètes, Gallimard. Pour
les fragments posthumes, nous écrivons FP, suivi du numéro du tome et du numéro de fragment.
Pierre Montebello : Nietzsche, une philosophie de la nature.
les directions. La durée sera elle aussi une « unité vivante », à la fois
intuition d’être (durée) et pensée univoque de l’expérience, Idée
problématique du Tout. Et alors, ce ne seront plus des oppositions
entre matière et esprit que l’on saisira alors dans l’univers, mais une
polarité de durée entre conservation et création, qui est précisément
celle de la matière et de l’esprit. La volonté de puissance n’est-elle
pas une expérience de pensée méthodologiquement semblable ?
L’hypothèse nous conduit cette fois-ci du donné vital, du « monde
d’appétits et de pulsions » vers l’inorganique, le cosmique, la
conscience, l’art, la civilisation. Si l’hypothèse vaut pour ce dont
nous faisons l’expérience, si la volonté de puissance explique ce
monde d’appétits, (ce n’est plus une hypothèse, c’est « ma thèse »,
dit Nietzsche en conclusion de ce fameux paragraphe 36 de Par-delà
bien et mal, que cette hypothèse de la volonté de puissance suffit à
l’expliquer), alors pourquoi ne pas supposer que le monde
mécanique, en tant qu’il manifeste aussi une « énergie », un
« processus », est une « réalité du même ordre que nos passions
mêmes », qu’il est donc « volonté de puissance », et rien d’autre ?
Il est visible que durée bergsonienne et volonté de puissance
nietzschéenne sont à la fois une expérience d’être (Affective et
Psychique) et la nécessité méthodologique d’unifier le tout de
l’expérience par la pensée, à la fois fulgurance d’une insistance
d’être et position d’un sens univoque de l’être. C’est ce qui explique
que, concernant ces deux philosophies, bien des confusions
menacent la compréhension de leurs concepts « supérieurs ». A la
différence de Nietzsche, Bergson a clairement affiché la dimension
métaphysique de sa philosophie, au point de parler de métaphysique
positive, de faire de la durée un absolu positif. Du coup sa durée sera
la dimension de l’être lui-même, positivement, la dimension de
l’absolu, avec ses deux faces, matière et esprit. Quant à la
philosophie de Nietzsche elle articule les deux moments de la
méthode sans livrer d’explication développée, si bien que la volonté
de puissance se présente à nous de manière plus confuse,
« interprétation », « essence de l’être »… Ce qu’il y a de plus assuré,
c’est que d’un côté elle prend la forme d’une expérience d’être (le
«donné », le monde de pulsions et d’appétits), et de l’autre l’aspect
d’une réflexion méthodique sur le sens à donner à tout
étant (extension de la pensée vers l’affirmation d’une « forme
fondamentale de la volonté » pour toute région de l’étant). Il est
donc tout à fait impossible de séparer en elle la tonalité d’être
éprouvée à même le corps (le monde d’appétits et de pulsions qu’est
Pierre Montebello : Nietzsche, une philosophie de la nature.
7
FP, XII, 1 (30) : "Réduction de toutes les fonctions organiques fondamentales à la volonté de puissance -question :
n'est-elle pas aussi le mobile dans le monde inorganique?"
8
FP, XIV, 14 (82).
9
FP, XII, 7 (54).
10
FP, XIII, 9 (13).
Pierre Montebello : Nietzsche, une philosophie de la nature.
3) Penser la nature
14
Nietzsche, Le Gai Savoir, § 112.
Pierre Montebello : Nietzsche, une philosophie de la nature.
15
FP, XIII, 9 (91),
16
FP, XI, 36 (18),
17
FP, XI, 40 (55).
Pierre Montebello : Nietzsche, une philosophie de la nature.
5) Critique de la causalité.
22
Bachelard, La dialectique de la durée, PUF, p 61.
23
FP, XIV, 14 (81).
Pierre Montebello : Nietzsche, une philosophie de la nature.
24
FP, XIV, 14 (93)
25
FP, XIV, 14 (98).
26
FP, XIV, 14 (103).
Pierre Montebello : Nietzsche, une philosophie de la nature.
27
FP, XIV, 14 (98), FP, X, 26 (46).
28
FP, IX, 24, (36).
29
FP, XI, 40 (55).
Pierre Montebello : Nietzsche, une philosophie de la nature.
30
FP, X, 2 (94), FP, XII, 7 (56).
31
FP, XIII, 12 (139).
32
FP, XII, 7 (25).
Pierre Montebello : Nietzsche, une philosophie de la nature.
6) L’éternel retour
une efficience absolue, celle qui annule son temps propre et celle qui
transmute son temps propre en éternité.33
33
FP, V, 11 (311) : Dans le cercle tortueux de l’Anneau éternel, voilà que chaque fragment de devenir roule en lui-même, gravite
en lui-même et pèse en lui-même jusqu’à son propre point d’incandescence où se révèle sa différence nue, car le cercle inégal fait dérailler
toutes les différences, les disjoint, détraque toute forme d’apparentement et fait scintiller en chaque chose son quantum éternel de puissance.
Que l’éternel retour soit la première pensée, « la pensée des pensées » ne signifie pas autre chose : elle est la pensée qui rend possible
l’appréciation de la différence pour elle-même et qui déjà présage de la volonté de puissance lorsque Nietzsche se pose cette question :
« D’où vient la différence à l’intérieur du cercle ? ». Même si la réponse à pareille question n’est initiée que deux ans plus tard, même si
c’est bien plus tard que nous comprendrons la genèse de la différence
Pierre Montebello : Nietzsche, une philosophie de la nature.
34
FP, V, 11 (245).
35
Ibid.
Pierre Montebello : Nietzsche, une philosophie de la nature.
36
FP, V, 11 (158).
Pierre Montebello : Nietzsche, une philosophie de la nature.
37
Gai Savoir, § 109.