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La notion de (( rythme »
dans son expression linguish'que 1
r. Ces obacrvations valent pour la forme des lettres dans les alpha~
bets archaïques, que nous ne pOUVIlnB reproduire ici. Un 1 est en
effet un H vertiail.
a. Les citations de Démocrite qui suivent pourront êtreretrouvoie.
facilement chez Diels-Kranz. Vorsoktatiksr, Il.
ne aavona rien authentiquement sur rien, mais chacun tlonne
une forme à Ba. croyance !) (= à défaut de science sur rien,
chacun 8e fabrique une opinion sur tout~
Il n'y a donc aucune variation, aucune ambiguïté dans la
aignificatioJl que Démocrite I18signe l puelLeSç, et qui est
toujours 0: fonne li, en entendant par là la forme distinctive.
l'arrangement caractéristique des partiea dans un tout. Ce
point établi, on n'a aucune peine à le confirmer par la totalité
des exemples anciens. Considérons le mot d'abord dans la
prose iOIllenne. On le trouve une fois chez Hérodote (V. 58),
en même temps que le verbe p.ë:1Uppu6/Ll~Cù, dans un passage
particulièrement intéressant parce qu'il traite de la CI fonne li
des lettres de l'alphabet: CI (Les Grecs ont emprunté aux
Phéniciens les lettres de leur écriture; D) ILETœ aè Xp6vou
1tp06IX(\loV't'o~ &1-'« -r1i 'P(Ù\ln [.tm6«Ao\l xcx1 -roll ~u6!Jlw 't~\I
YPIXILp4't'Cù\l, a à mesure que le temps passait, en même temps
qu'ils changeaient de langue, les Cadméens changèrent aussi
la forme (~uafl.eS~) des camctêres Di ot 1tClfJŒÀCt66vœ~ (''1Cù'nC;)
Sr.8lXxn 1tlXpœ ru\l <!loW!X(ù\l 't'Il YPa.[.tILCX't'IX, lLe't'otpp\)elL(acxn'~t;
~Cù\l Ally« I:xP~CùV't'o, fi les Ioniens empruntèrent, par vme
d'enseignement, les lettres aux Phéniciens et les employèrent
après les avoir quelque peu transformées (ILETotppu6ILtalX\I't'tc;) li.
Ce n'est pas un hasard si Hérodote emploie pu6~; pour
la oc forme li des lettres à peu près vers la même époque où
Leucippe, nous l'avons vu, définissait ce mot en se servant
justement du même exemple. C'est la preuve d'une tradition
plus ancienne encore, qui appliquait pu6(.t6c; à la configura.
tian des signes de l'écriture. Le mot est resté en usage chez
les auteurs du Crwpw hippocratique, et dans le même sens.
L'un d'eux prescrit, pour le traitement du pied·bot,
d'employer une petite chaussure de plomb « de la jl1l'1fl4
des anciennes crépides de Chios D (o!O\l cx! X!«L xPll~!Stc;
pIJ6/LQY e!xoy) 1. De pu6!L6c; on tire les composés 6""oppual'or;,
ÔILOLOppIJO'[.tOc;, Cl de même forme ", OfLoPpuO'fL!ll, li ressem·
blance li (Hpc., 915 h, 916 h). eùPPuO'/l!u;, "de belle forme,
élégant ", etc.
Si nous nous adressons aux poètes lyriques, c'est plus tôt
encore, d~ le vue siècle, que nous voyons ~uO'[L6t; apparaître.
Il est pris, comme crx'i'll'Cl ou 't'p01tO~, pour définir la « fonne »
individuelle et distinctive du caractère humain. « Ne te vante
pas de tes vktoircs en public, conseille Archiloque, et ne
t'effondre pas chez toi pour pleurer tes défaites; réjouis-toi
des sujets de joie et ne t'irrite pas trOP des maux; yryvCùaxt
1 De art., IV, %26, Littré.
8' oroc; puO'~c; d:-IOpc6nou,; fxs&, apprends l c:onnattre les
dûposititml qui tiennent les hommes » aI. 400, Bergk). Chez
Anacréon, les ~\Ja!Lo' sont aWlSÎ les li: formes D particulières
de"l'humeur ou du caractère : q.& 'S~ " . ftmCIÇ 800,
O'XOJ.to.}ç lxouO'& ~O'"oùc; XlZlldno~ (ir. 71! 2), et Theopia
compte le ~uO~C; parmi les traita distinctifa de l'homme :
!L7proT inl,l,,~Ç nplv av d8jjc; b8p/X <r«f1lVia1c;' 4mv ' XlIII
~uO~v xœl 'fp6mv 5vnv' fxs~, «ne loue jarnaia un homme
avant de COrmaltre clairemeDt .es eent:hneD.œ, sa ~
(~uO'(L6c;), son caractère» (96V. Joignons ici Théocrite,:
,Alnov6atc; ~uOJ1l1l; (a)Ô'rOI;, « 1attitIltk d'Autonoé fut J.
mâne D (XXVI, 23)' .
.Chez les Tragiques, {lu8!'6,; et les verbes dérivés prdent
cOnstamment le meme sena que dans tous les textes ci. :
bol 'fptyc6VOL; ~uO!,oic;. « en fortlUl triangulaire t. dana un
fragment d'Eschyle (frRm. 78 NI); ~c; l>rt IPP~0I"'CI'f'GI'i
Il un sort impitoyable a lait ma/orme (== condition) pr6lénte.
(Pr01ll., 243): n6pov ILC'L'CjpUe!L~, c (Xer:r.èa, daaa aa
démence,) prétendait 'lNlnIfonner un détroit» (P,,8., 7.7);
J1oYopp6e,.wt 86J1Os, « une demeure tlùpoIle· pour une ne
personne Il (Suppl., 961) 1. Tria inatructif est l'eri1ploi de
~u~Il:(~(o) chez ~ophocle (A"Iig., 3.J8) : I!u ~~ l q~ ~
enJ()1Jlt de Se taire parce que sa VOlX le fait soufrnr etqw Iw
demande : « Est-ce llWI: oreilles ou dana ton Ame que ma vom
te fait souffrir? li, Créon répond : 'ft &~ ~u8~1&Ç ~. l"iJv
M7r7JV 6nou; Il pourquoi ficuru~tu l~emplacement de ma
doureur? Il C'est lA exactement le aensde 'uOp.U;(a). « donner
une tonne D, et le scholiaste rend avec ta18On' ~uf)"'ts~v 'pat
O'lll!J.Ot'L'U;StV, atœ-ronoûv,"« ngùrer,· Ioca1iser D. Euripide pilrle
du ~u8!L6~ d'un vêtement. de 89« forme Il distinctive" (~u6jÙlc
nm~(,Jv, H4racl., 130); de la« modalité Il d'un meurtre ('l'ptmiC
xœl puO(LOc; !p6vou, El., 772); de la li marque distinctive''''' du
deuil (~u6fÙ!~ ~vÎ Suppl., 94); il emploie EÔpÔOp.6)~,
« d'une manière convenable Il, pour l'arrangement d'url lit
(Cycl•• 563) et !ppue(LQÇ pour une' passion, disproportion-
née Il (Hipp., 529).
Ce sens de ~uel'o6ç persiste dana la prcee attique du ve siècle.
Xénophon (Mim., III, 10, JO) fait du ~UO!'6C;, du« propor-
tionnement D, la qualité d'une belle ~ qu'il qualffie
de slSpuO(Lo~. « de belle jfJ11M D. Chez Platon, on relève, entre
autres, le ~\)e!L6~, la « disposition ~portionnée Il entre
l'opulence et le dénuement (LW. 7Z8 e), et des apreuiona