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Association de la Ville et des Communes

de la Région de Bruxelles-Capitale asbl

Vereniging van de Stad en de Gemeenten


van het Brussels Hoofdstedelijk Gewest vzw

La place du piéton en Région de Bruxelles-Capitale


Analyse juridique du statut du trottoir et
principaux éléments de sécurité routière

Erik Caelen
Olivier Evrard,
Boryana Ruslanova Nikolova,
Hildegard Schmidt,
Christiaan Van Sumere

Rue d'Arlon / Aarlenstraat 53/4 – Bruxelles 1040 Brussel – Tel. +32(0)2 238 51 40 – Fax +32(0)2 280 60 90
welcome@avcb-vsgb.be – www.avcb.be

1
Préface
Le trottoir est traité en parent pauvre dans la littérature juridique.

Il n’existe aucun ouvrage de référence général relatif aux trottoirs. Dans les livres existants, on
trouvera à peine un chapitre sur le trottoir, qui est souvent traité en même temps que la voirie.

Une étude sur les trottoirs est par conséquent une tâche qui doit être répartie en différentes
phases. La tâche consiste avant tout à rassembler tout le matériel possible à propos des trottoirs.
Dans ce cadre, il faut réfléchir à toutes les branches du droit qui concernent le trottoir. C’est
seulement quand cette étude sera terminée que nous pourrons réfléchir sur la manière de
modifier le statut du trottoir et sous quelle forme.

La présente étude porte sur la première partie de la tâche. Dans ce cadre, nous avons essayé
d’être le plus complet possible et de réunir dans cette étude tous les aspects du droit qui peuvent
exercer une influence sur le trottoir.

L’étude est divisée en quatre parties, qui abordent chacune différents aspects du trottoir :
- la définition du trottoir et sa place dans le domaine public ;
- la police spéciale de l’urbanisme ;
- les redevances qui peuvent être fixées ;
- le code de la route.

Ces parties sont subdivisées en chapitres. À la fin de chaque chapitre, une conclusion est donnée,
car il apparaît parfois que des solutions juridiques ne sont pas toujours possibles.

Ces quatre parties abordent les différents aspects : le trottoir en général (avec les règles y
afférentes vis-à-vis des habitants), toutes les règles que l’on doit connaître si l’on souhaite
aménager un trottoir, le trottoir comme source de revenus et enfin le trottoir sous aspects « code
de la route ». Chacune de ces parties peut être lue séparément, mais il est conseillé de consulter
également la définition du terme « trottoir ».

La présente étude, avec l’étude approfondie du matériel qui l’a précédée, devrait permettre de
réfléchir à l’avenir des trottoirs.

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Sommaire
Préface
Première partie : définitions juridiques....………………………………….……..p.9
Chapitre 1 : statut des trottoirs………………………….……………………………………….……p.9
1. Notion
2. Le trottoir, partie intégrante de la voirie
3. La répartition des compétences entre l’Etat fédéral et les Régions en matière de voirie
4. Statut des trottoirs
a. La propriété de la voirie et des trottoirs
- Voirie publique
- Voirie privée
b. L’affectation de ces espaces
c. Leur statut administratif
d. Le classement

Chapitre 2 : autorisations de voiries………………………………………………….…………….p.16


1. Autorisations de voiries
a. Le permis de stationnement ou de police
b. La permission de voirie
2. Les droits d’utilisation de la voirie
3. Ambassades et les autorisations de voiries
a. Représentation diplomatique - Quel est le statut des emplacements CD ? Les
emplacements pour les corps diplomatiques font-ils toujours partie du domaine public ?
b. Ambassades et réglementation concernant les échafaudages et conteneurs

Chapitre 3 : gestion du domaine public et police administrative


générale………………………………………………………………………..……………………………….p.22
1. Les Règlements Généraux de Police (RGP) communaux
Quelques exemples concrets
a. Neige et Verglas
b. Salissure des trottoirs par des personnes et des animaux
c. Traces et signes sur des trottoirs
d. Trottoirs dégradés
2. Règlements complémentaires
3. Ordonnance de police : compétence du Collège des bourgmestre et échevins
4. Arrêtés de police : compétence du bourgmestre

Chapitre 4 : responsabilités………………………………………….………………………………….p.27
1. Comment la responsabilité des communes en tant que gestionnaire et/ou
propriétaire de la voirie se concrétise ?
2. Les éléments constitutifs de la responsabilité civile
a. La faute

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b. Le dommage
c. Le lien causal entre la faute et le dommage
3. Responsabilité du gardien de la chaussée – vice de la voirie
a. Etat de la voirie – vice de la voirie
b. Une chose est affectée d'un vice si elle présente une caractéristique anormale –
obligation de moyen
c. Obstacles
d. Intempéries
- Neige et Verglas
- Chaleur
- Refroidissement
- Liquides

2ème partie : la police spéciale de l’urbanisme………………………………..p.36


Chapitre 1 : l’alignement……………………………….……………………………….………….……p.36
1. Le plan général d’alignement
2. L’alignement particulier
3. Les servitudes d’alignement

Chapitre 2 : les autorisations individuelles…………………….…………………..……………p.38


1. Les permis de lotir
2. Les permis d’urbanisme
a. Quand faut-il un permis d’urbanisme ?
b. Dispenses de permis d’urbanisme
c. Qui délivre les permis d’urbanisme ?
3. Le Conseil communal et les « questions de voiries »… une « question controversée »
a. Principe général
b. Interaction avec les permis de lotir et d’urbanisme
c. Qu’entend-on par « voirie publique » ?

Chapitre 3 : les normes supérieures…………………………….……………..……………………p.44


1. Introduction
2. Le Plan régional d’affectation du sol (PRAS)
3. Les plans particuliers d’affectation du sol (PPAS)
4. Les règlements d’urbanisme
a. Le Règlement régional d’urbanisme (RRU)
b. Les règlements communaux d’urbanisme (RCU)

Chapitre 4 : les terrasses horeca en voirie – quelles contraintes


urbanistiques ?.................................................................................................p.53
1. Introduction
2. Nécessité d’un permis d’urbanisme
3. Dispense de permis d’urbanisme
4. Durée du permis d’urbanisme
5. Le bon aménagement des lieux
6. Règlement communal d’urbanisme

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7. Articulation de la police administrative spéciale de l'urbanisme avec la police administrative
générale et la gestion du domaine public
8. Exécution d’office
9. Conclusion

Chapitre 5 : les obligations des propriétaires riverains en matière de construction,


reconstruction et réparation des trottoirs…………………………………………………..…..p.58
1. Introduction
2. Les règlements d’urbanisme, de voirie et sur les bâtisses
3. Les charges d’urbanisme

Chapitre 6 : les chantiers en voirie…………………………………………………….…………….p.61


1. Prescriptions urbanistiques
2. La programmation, l’autorisation et la coordination des chantiers en voirie
a. L’ordonnance du 5 mars 1998 relative à la coordination et à l'organisation des chantiers
en voie publique en Région de Bruxelles-Capitale
b. L’Ordonnance du 3 juillet 2008 relative aux chantiers en voirie

3ème partie : les règlements-taxe communaux de voirie………………….p.63

Chapitre 1: l’autonomie communale en matière de taxes……….……………………….p.63

Chapitre 2 : types de prélèvements effectués par les communes……………………..p.65


1. La taxe
2. La redevance

Chapitre 3 : la taxe de remboursement/ d’urbanisation……………………………..……p.67


1. Les taxes de remboursement
a. Définition
b. Redevables
c. Exonérations
d. Formule de calcul de la taxe
e. Exemples
2. Les taxes d’urbanisation
a. Redevables
b. Exonérations
c. Formule de calcul de la taxe
d. Exemples
3. Les taxes de remboursement et les taxes d’urbanisation peuvent-elles coexister?

Chapitre 4 : les subventions régionales et leur cumul avec la taxe -


une question d’égalité ?....................................................................................p.71

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Chapitre 5 : un équilibre difficile entre autonomie communale et
égalité devant l’impôt……………………………………….……………………………………………p.73

Chapitre 6 : inventaire des règlements-taxes de remboursement


applicables à Bruxelles……..…………………………………..………………………………………..p.75
1. Caractéristiques communes des règlements bruxellois
2. Inventaire

4ème partie : le code de la route pour les piétons………..………………….p.77


Chapitre 1 : Introduction………………………………………………………………………………….p.77
1. Notions de base
2. Le véhicule

Chapitre 2 : Le piéton en tant qu'usager de la route.……………………………………..…p.80


1. Contrôle de l'alcoolémie et de stupéfiants
2. Déchéance du droit de conduire

Chapitre 3 : La voie publique……………………………………………………………………………p.81

Chapitre 4 : Usage de la voie publique…………………………………………………………....p.84


1. Règles générales
2. Place du piéton sur la voie publique

Chapitre 5 : La signalisation routière……………………………………………………………….p.87


1. Les signaux lumineux de circulation
2. Les signaux routiers
2.1. Les signaux de danger
2.2. Les signaux relatifs à la priorité
2.3. Les signaux d'interdiction
2.4. Les signaux d'obligation
2.5. Les signaux d'indication
3. Les marques routières

Chapitre 6 : Les agents qualifiés…………….………………………………………………..……..p.95


1. Introduction
2. Quels sont les principaux agents qualifiés ?
3. Quelles sont les principales injonctions d'un agent qualifié ?
4. Personnes qui ne peuvent pas régler la circulation, mais bien donner des indications

Chapitre 7 : Force contraignante de la signalisation routière…………………….……p.97

Chapitre 8 : Règles de priorité……………………………………………………………….…….…p.98


1. La règle générale
2. Les manoeuvres

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3. Les exceptions à la règle générale

Chapitre 9 : Obligations des conducteurs à l'égard des piétons……………………..p.99


1. L'interdiction de dépasser
2. Tourner à gauche ou à droite
3. Le croisement

Chapitre 10 : Comportement des conducteurs à l'égard des piétons……………..p.100


1. En général
2. Comportement à l'égard des piétons
3. Le dépassement d'un véhicule à l'arrêt dont montent ou descendent
des passagers

Chapitre 11 : Interdiction de couper……………………………………………………………..p.102

Chapitre 12 : Circulation sur les voies ferrées et les passages à niveau, sur les
autoroutes et les routes pour automobiles, circulation dans les zones résidentielles
et sur les voies publiques munies de ralentisseurs de vitesse………………………..p.103
1. Introduction
2. Circulation sur les voies ferrées et passages à niveau
2.1. Règles générales
2.2. Passage à niveau sans barrières ni signaux lumineux de circulation
2.3. Passage à niveau avec barrières et/ou feux clignotants
3. Circulation sur les autoroutes
4. Circulation sur routes pour automobiles
5. Circulation dans les zones résidentielles et les zones de rencontre
5.1. Règles générales
5.2. La circulation
6. Circulation sur les chemins réservés aux piétons, aux cyclistes et aux cavaliers
6.1. Règles générales
6.2. La circulation
7. Circulation sur les chemins réservés aux véhicules agricoles, aux piétons, cyclistes et cavaliers
7.1. Règles générales
7.2. La circulation
8. Les zones piétonnes
8.1. Règles générales
8.2. La circulation
9. Rues réservées au jeu
9.1. Règles générales
9.2. La circulation

Chapitre 13 : L'utilisation de feux……………………………………………………….….…..p.107


1. Quand l'utilisation de feux est-elle obligatoire ?
2. Quels sont les feux à utiliser ?
3. Obligation du conducteur à l'égard des autres usagers

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Chapitre 14 : Le chargement…………………………………………………………….………….p.108

Chapitre 15 : Arrêt et stationnement…………………………………………………………..p.108


1. Le rangement des véhicules
2. Interdiction de l'arrêt et du stationnement
3. Interdiction de stationnement
4. Rangement des bicyclettes et des cyclomoteurs à deux roues
5. Rangement des motocyclettes

Chapitre 16 : Ouverture des portières…………………………………………………………p.109

Chapitre 17 : Accidents……………………………………………………………………………….p.109
1. Accident avec dommages matériels
2. Accident avec blessés ou morts
3. Délit de fuite

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Première partie
Chapitre 1 : Le statut des trottoirs
Cette étude examine les aspects juridiques des trottoirs.
Cependant, avant d’examiner en détail les règles qui y sont d’application, il est important de savoir
comment la notion de « trottoir » est définie.

1. Notion
« Les piétons doivent emprunter les trottoirs, les parties de la voie publique qui leur sont réservées
par le signal D9 ou D10 ou les accotements en saillie praticables, et à défaut, les accotements de
plain-pied praticables » stipule l’art. 42.1 du Code de la route.

Le trottoir est généralement considéré comme « un chemin surélevé réservé à la circulation des
piétons sur les côtés de route ».1

Selon le Conseil d’Etat, « La notion de trottoir est une notion de fait; qu’il s’agit certes, selon la
définition du Grand Robert, d’un chemin surélevé réservé à la circulation des piétons; que, selon
l’arrêté royal du 1er décembre 1975 portant règlement général sur la police de la circulation
routière et de l’usage de la voie publique, il s’agit d’une voie publique en saillie ou non par rapport
à la chaussée, qui est spécifiquement aménagée pour la circulation des piétons, revêtue de
matériaux en dur et dont la séparation avec les autres parties de la voie publique est clairement
identifiable par tous les usagers »2.

En néerlandais3 on utilisera les notions « voetpad », « trottoir », ou « stoep » qui ont plus ou moins
la même valeur, tandis qu’en anglais les mots « sidewalk » et « footpath » ont une connotation

1 Petit Robert, éd. 1993. Voir également Ph. BOUILLARD, Aperçu du régime juridique des trottoirs, en
A.T.D.F., n° 13, I983, p. 10
2 C.E., 14 octobre 2008, n° 187.069, Pâques.
3 En néerlandais l’art. 42.1 du Code de la route est libellé comme suit : “De voetgangers moeten de trottoirs
trottoirs,
de delen van de openbare weg voor hen voorbehouden door het verkeersbord D9 of D10, of de begaanbare
verhoogde bermen volgen en, zo er geen zijn, de begaanbare gelijkgrondse bermen”. Stoep, trottoir en
voetpad zijn alle drie correct in die betekenis. Voetpad heeft ook de algemenere betekenis 'een al dan niet
verhard pad voor voetgangers'. Voir égement à ce sujet : http://taaladvies.net/taal/advies/vraag/1367/ :
“Voetpad heeft de algemene betekenis 'een al dan niet verhard pad voor voetgangers', maar het wordt in de
omgangstaal ook vaak gebruikt in de specifieke betekenis van stoep of trottoir. In de Nederlandse
verkeerswet heeft voetpad de algemene betekenis. In de Belgische verkeerswet komt het begrip voetpad niet
voor”.
Bronnen
De Wegcode (1975). Geraadpleegd op 9 januari 2008 via http://www.wegcode.be.
Wegenverkeerswet (1994). Geraadpleegd op 9 januari 2008 via http://wetten.overheid.nl/.

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différente. Un « sidewalk » est le terme américain pour désigner une aire à côté de la voie
publique, tandis que le terme anglais (britannique) « footpath » n’est qu’utilisé pour des aires qui
ne sont pas associées avec des routes principales.
Il est donc important de savoir si les trottoirs font partie intégrante de la voie publique ou non.

2. Le trottoir, partie intégrante de la voirie


Historiquement les trottoirs ont été créés pour des raisons de sécurité, pour protéger les piétons
de la circulation routière. Nous trouvons déjà des exemples de trottoirs surélevés à Pompéi, il y a
2000 ans. Aux Etats-Unis, au 19ième siècle, des trottoirs en bois étaient souvent utilisés pour les
mêmes raisons.
« Dans cette perspective de sécurité, le trottoir est dès lors une aire de circulation publique,
accessoire de la voirie et spécialement aménagée afin de permettre la circulation des piétons ».4

Ceci a été confirmé par la Cour de Cassation5 : « fait incontestablement partie de la voirie toute la
largeur de la rue ; c’est-à-dire, tout l’espace commun entre les façades des maisons ou entre les
limites qui séparent les propriétés riveraines de la voirie. Le trottoir fait partie de la rue au même
titre et dans les mêmes conditions que la partie centrale ».

Naslagwerken
voetpad stoep trottoir
alleen voor voetgangers begaanbaar
geplaveide verhoging langs verhoogd en bestraat
Grote van Dale of bestemd pad: verhoogd voetpad,
de voorgevel van de huizen voetpad naast de
(2005) (ook alleen) voetpad, trottoir, stoep
van een straat, syn. trottoir rijweg, syn. stoep
(gew.) smal pad, syn. weggetje
geplaveide strook langs een
van Dale verhoogd voetpad
alleen voor voetgangers begaanbaar straat voor voetgangers,
Hedendaags naast de rijweg,
of bestemd pad, hyponiem stoep hyperoniem voetpad,
Nederlands (2006) synoniem stoep
synoniem trottoir
verhoogde stoep
verhoogde strook vóór de
smal pad voor voetgangers. Syn. naast een weg, inz.
Verschueren (1996) huizen in een straat,
voetweg langs de huizen van
trottoir
een straat
verhoogd en bestraat
Koenen (2006) smal pad voor voetgangers ruimte tussen huis en straat voetpad langs de
huizen ve straat
verhoogd voetpad
pad voor voetgangers; ZN trottoir, langs huizen,
Kramers (2000) trottoir
stoep bruggen en kaden,
stoepstraat
[wordt afgekeurd] trottoir, stoep. –
Woordenboek
WEL: (alleen voor voetgangers
Correct Taalgebruik - -
begaanbaar of bestemd) pad door
(2004), p. 306
veld, bos en park

4 Ph. BOUILLARD, Aperçu du régime juridique des trottoirs, en A.T.D.F., n° 13, I983, p. 10
5 Cass. 18 avril 1910, Pas. I, p. 183 avec conclusions de l’Avocat Général TERLINDEN.

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Les voiries publiques ne sont pas seulement constituées de la chaussée où s’effectue la circulation ;
elles se composent encore des dépendances de la route (accotements, fossés, berges ou talus,
qu’ils soient naturels ou artificiels, aires de stationnement, signalisation, éclairage, équipements de
sécurité, dispositifs antibruit, routes d’accès, ouvrages d’art, etc.), qui sont nécessaires à sa
conservation. C’est là la règle fixée de longue date par la jurisprudence6 7 et qui fait donc relever du
domaine public les dépendances de la route tout comme la route elle-même. Ceci n’exclut pas que
le pouvoir public gestionnaire de la voirie autorise les usages privatifs de ces dépendances qui sont
compatibles avec leur destination : en permettant, par exemple, aux propriétaires riverains d’y
établir des rampes ou escaliers pour avoir accès à leur propriété.

3. La répartition des compétences entre l’Etat fédéral et les Régions en matière


de voirie

- Le régime juridique des voiries

La fixation du régime juridique des voiries communales et régionales relève de la compétence des
Régions8.

L’article 6, §1er, X, alinéa 1er, 2° bis de la loi spéciale de réformes institutionnelles du 8 août 1980
permet aux Régions, non seulement d’adopter des règles relatives au classement ou encore à la
gestion de la voirie, mais également de définir l’étendue et le statut de la voirie (en ce compris le
régime de la domanialité, les autorisations d’occupation privative, la sanction des empiètements,
les droits des riverains, ..), quel qu’en soit le gestionnaire9.

- L’aménagement du territoire et l’urbanisme

Les Régions sont également compétentes en ce qui concerne l’aménagement du territoire10 et les
plans d’alignement des voiries11.

6 Voir D. LAGASSE, « Droit administratif spécial. Les Domaines public et privé. La voirie », PUB, 2002-03, p.
166-167.
7 Voir Cass., 14 février 1878, Pas., I, p. 116 ; 19 avril 1933, Pas., I, p. 177 ; Civ. Nivelles, 30 mars 1954, Rev.
adm., 1956, p. 216.
8 Article 6, §1er, X, alinéa 1er, 2° bis de la loi spéciale du 8 août 1980, inséré par la loi spéciale du 16 juillet
1993.
9 Conseil d’Etat, Section de législation, avis n° 29.489/4, donné le 22 mars 2000 sur un avant-projet
d’ordonnance organique du régime juridique du domaine public terrestre en Région de Bruxelles-Capitale ;
avis n° 35.055/4, donné le 11 juin 2003 sur une proposition d’ordonnance relative à la redevance pour
occupation du domaine public local (Doc. Parl. Cons. Rég. Brux.-Cap., A-310/2 – 2001/2002) ; avis n°
35.055/4, donné le 11 juin 2003 sur une proposition d’ordonnance relative à la redevance pour occupation
du domaine public local (Doc. Parl. Cons. Rég. Brux.-Cap., A-310/2 – 2001/2002).
10 Article 6, §1er, I, 1° de la loi spéciale de réformes institutionnelles du 8 août 1980.
11 Article 6, §1er, I, 2° de la loi spéciale de réformes institutionnelles du 8 août 1980.

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- Code de la route

Toutefois, l’Etat fédéral conserve sa compétence pour fixer les règles de police générale de la
circulation routière, c’est-à-dire en ce qui concerne le Code de la route12.

- Les droits d’utilisation de la voirie et les redevances

Il résulte de ce qui précède que les Régions sont, en principe, compétentes pour établir une
redevance pour occupation par des opérateurs, du domaine public constitué par les routes et leurs
dépendances, à l’exception des voies ferrées gérées par la SNCB13.

En ce qui concerne les droits d’utilisation de la voirie, la Section de législation du Conseil d’Etat
précise que la Région de Bruxelles-Capitale n’est pas compétente pour modifier unilatéralement le
régime mis en place par les lois du 12 avril 1965, du 6 février 1987 et du 21 mars 1991, dans la
mesure où ces lois tendent à régler, respectivement, le transport de gaz, l’exploitation des réseaux
de radio et télédistribution ainsi que les réseaux de télécommunications, ces matières
ressortissant des compétences de l’Etat fédéral14.

En revanche, la Région de Bruxelles-Capitale est compétente pour abroger le régime mis en place
par la loi du 10 mars 1925 sur les distributions électriques (en tant qu’elles se rapportent à la
distribution et au transport local d’électricité au moyen de réseaux dont la tension nominale est
inférieure ou égale à 70.000 volts)15, de la loi du 17 janvier 193816 en ce qui concerne la
distribution d’eau et, cela va sans dire, de l’ordonnance du 22 novembre 199017.

C’est sur base de la même compétence que l’ordonnance du 3 juillet 2008 relative à la
coordination des chantiers en voirie soumet à autorisation l’utilisation des voiries par les

12 Article 6, §3, 4° et article 6, §4, 3° de la loi spéciale du 8 août 1980.


13 Avis n° 29.489/4, donné le 22 mars 2000, Op. Cit.
14Avis du Conseil d’Etat n° 41./466/4, donné le 3 juillet 2008 sur un avant-projet devenu l’ordonnance du 3
juillet 2008 relative aux chantiers en voirie (Doc. Parl. n° A-445/1 – 2007/2008). Voir également : l’avis n°
29.489/4, donné le 22 mars 2000 sur un avant-projet d’ordonnance organique du régime juridique du
domaine public terrestre en région de Bruxelles-Capitale ; l’avis n° 35.055/4, donné le 11 juin 2003 sur une
proposition d’ordonnance relative à la redevance pour occupation du domaine public local (Doc. Parl. Cons.
Rég. Brux.-Cap., A-310/2 – 2001/2002) ; l’avis n° 37.295/4, donné le 28 juin 2004 sur l’avant-projet devenu
la loi du 13 juin 2005 relative aux communications électroniques (Doc. Parl., Chambre, 2004-2005, n°
1425/1 et 1426/1).
15 Article 6, §1er, VII, alinéa 1er, a) de la loi spéciale du 8 août 1980.
16 Loi réglant l'usage par les autorités publiques, associations de communes et concessionnaires de services
publics ou d'utilité publique, des domaines publics de l'Etat, des provinces et des communes, pour
l'établissement et l'entretien de canalisations et notamment des canalisations d'eau et de gaz. Cette loi est
abrogée, en tant qu'elle concerne le transport de gaz, par l'article 21 de la loi du 12 avril 1965. La Région est
en effet compétente en matière de distribution d’eau sur base de l’article 6, §1er, II, alinéa 1er, 4° de la loi
spéciale du 8 août 1980.
17 Ordonnance relative à l'organisation des transports en commun dans la Région de Bruxelles-Capitale. La
Région tire sa compétence de l’article 6, § 1er, X, alinéa 1er, 8° de la loi spéciale du 8 août 1980.

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impétrants18. De plus, l’ordonnance abroge, pour les voiries bruxelloises, l’article 98, §1er de la loi
du 21 mars 1991 relatif à l’autorisation du gestionnaire du domaine public concerné.

Concernant l’utilisation des voiries pour les réseaux de télécommunication, la Cour constitution-
nelle (à l’époque Cour d’Arbitrage) a dit pour droit que l’article 98, §2, alinéa 1er de la loi du 21
mars 1991 portant réforme de certaines entreprises publiques économiques viole les règles
répartitrices de compétences, en ce que l’interdiction de prélever des montants en raison de
l’utilisation de la voirie s’applique non seulement aux taxes mais aussi aux rétributions et
indemnités19.

4. Statut des trottoirs

En sachant maintenant que les trottoirs font partie intégrante de la voirie, il est nécessaire
d’examiner leur statut.

A cet égard il faudra faire une distinction entre différents aspects.

a. La propriété de la voirie et des trottoirs


- Voirie publique
La question de la propriété d’une voirie doit être distinguée de sa qualification de voie publique.
« Une voie de communication accessible à la circulation du public est une voie publique, même si
elle a été ouverte par un particulier et que le sol sur lequel elle est établie continue à appartenir à
ce dernier20 ».

- Voirie privée
« Une voirie destinée à une utilisation limitée à certaines personnes constitue, en revanche, une
voie privée21 ».

b. L’affectation de ces espaces


Le critère déterminant est la destination de la voirie et des trottoirs.

c. Leur statut administratif


Le statut administratif auquel la voirie et ses dépendances, à savoir les trottoirs, ressortent est
l’élément clef pour connaître leur statut.

18 Article 89 et 91 de l’ordonnance du 3 juillet 2008 relative aux chantiers en voirie, M. B. du 6 août 2008.
19 C.A., arrêt n° 172/2006 du 22 novembre 2006.
20 Cass., 14 septembre 1978, Pas, 1979, I, p.43-44.
21Cass., 16 novembre 1993, Pas., I, p. 955 : “Een openbare weg in de zin van art. 1 van het W.V.R. is iedere
weg die toegankelijk is voor het verkeer te land; dit is niet het geval wanneer de weg enkel voor het verkeer
van bepaalde categorieën van personen openstaat”.

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En principe les pouvoirs publics sont présumés en être propriétaires, la présomption ne pouvant
être renversée si ce n’est par la preuve que l’assiette des trottoirs a été établie sur des terrains
appartenant à des propriétaires riverains.
Lorsque l’assiette de la voie publique appartient à un particulier, ce dernier est en droit d’en tirer
tout le profit qui est compatible avec l’affectation de la voirie à l’usage public.22
Selon, Ph. Bouillard, il paraît admis aujourd’hui que, dans ce cas, « la voie publique ne ressortit pas
au régime de la domanialité publique23 ; que donc la voie de circulation concernée n’est pas
soumise à la règle de l’indisponibilité. Elle n’en reste pas moins soumise, en tant que voie
publique24, à un régime spécial « d’administration », notamment, du fait des dispositions légales
éventuelles qui la régissent :
- D’une part, les pouvoirs publics peuvent exécuter sur le trottoir ou dans l’assiette de celui-ci
des travaux qui visent à sa conservation et à son amélioration du fait de la servitude
d’utilité publique qui le grève.
- D’autre part, le propriétaire continue, nonobstant la possession juridique du chemin, à
exploiter le tréfonds, à recueillir les produits du chemin, à vendre les plantations. Il peut
disposer du tréfonds.
Pourtant, en ce qui concerne les accessoires, le statut foncier (la propriété de l’assiette) n’a
aucune conséquence particulière sur la propriété « d’accessoires » incorporés à la voirie. Par
exemple, les impétrants, les kiosques, les cabines téléphoniques, etc., restent la propriété de
l’autorité qui les a placés.

d. Le classement
Les voiries publiques sont classées en plusieurs catégories25. Il s’agit d’une classification juridique
et non d’une question de fait.

Le classement se définit comme la décision formelle par laquelle l’autorité attribue à une voie
publique sa qualité administrative26.

Toutefois, les voiries non classées expressément relèvent de la voirie communale innommée. Il
s’agit par exemple des voiries créées suite au passage du public.

La grande voirie comprend les autoroutes et les voiries régionales27.

La petite voirie comprend la voirie communale innommée et les chemins vicinaux28.

22 Brux., 1ière Ch., 11 janvier 1967, Pas. 1967, II, 192.


23 J. DEMBOUR, « Droit administratif », Liège, 3e ed. 1978, n° 27.
24 Voir à cet égard C.E., Arr. n° 126.447 du 16 décembre 2003, VZW Durme et autres/ Vlaams Gewest,
Gemeente Waasmunster, Provincie Oost-Vlaanderen et NV. Schoonhoudt : “Overwegende dat de vraag of een
buurtweg moet worden gewijzigd door de bevoegde overheid dient te worden beantwoord aan de hand van
een belangenafweging waarbij zij in de eerste plaats het openbaar belang op het oog dient te hebben (…)”.
25 Sur cette question, voir : D. LAGASSE, DIMM, 61, pp. 11-13.
26 D. LAGASSE, Obs. sous Cass., 10 octobre 1979, J.T., 1981, p. 27.
27 Article 274 de la Nouvelle loi communale ; article 24, alinéa 2, 3° du CoBAT.
28 Articles 1er et suivants et 27 à 28bis de la loi du 10 1841sur les chemins vicinaux.

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Le Plan régional d’affectation du sol (PRAS) distingue trois réseaux qui comprennent chacun un ou
plusieurs type de voiries :
- Le réseau primaire qui comporte trois types de voiries: les autoroutes, les voies
métropolitaines et les voies principales ;
- Le réseau interquartier avec ses voies interquartier ;
- Le réseau de quartier qui comprend les collecteurs de quartier et les rues locales.

Conclusion et commentaires

S’il n’y a plus de doute que les trottoirs font partie intégrante de la voirie, il reste encore trop de
différents statuts auxquels ces trottoirs sont soumis. Une simplification serait la bienvenue et
serait bénéfique pour la gestion.

Il n’est pas toujours évident de savoir qui est le gestionnaire d’un trottoir. Même les
administrations éprouvent souvent des difficultés pour déterminer qui en est le gestionnaire.

Dès lors, nous sommes d’avis qu’un atlas électronique, consultable via internet et mis à jour de
façon permanente, soit mis à la disposition de la population.

Cet atlas pourrait être combiné avec un atlas des impétrants. A cet égard nous nous référons à
l’exemple canadien. Au Canada, un outil électronique performant pour les impétrants a été conçu.
Cet outil comprend un atlas complet et actualisé du sous-sol29.

29 Voir : http://www.info-ex.com/index.php?module=CMS&id=3
Voir : http://www.dailymotion.com/video/xdcsz7_info-excavation_lifestyle

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Chapitre 2 : Autorisations de voiries

1. Autorisations de voiries

La doctrine et la jurisprudence distinguent deux modes d’utilisation privative des biens du


domaine public résultant exclusivement d’un acte administratif unilatéral : le permis de
stationnement, d’une part et la permission de voirie, d’autre part30.

a. Le permis de stationnement ou de police


Le permis de stationnement ou de police n’autorise qu’une occupation privative superficielle du
domaine, sans emprise dans le sol ou n’y pénétrant pas profondément, ou peu durable.
Exemples : terrasses de café non permanentes, abris non permanents, fritures, etc.

L’octroi du permis de stationnement ou son refus relève du pouvoir de police sur la voie publique
parce qu’il concerne la circulation sur la voie publique. Cela veut dire que le bourgmestre est
l’autorité communale compétente, lorsqu’il s’agit d’agir par voie de décision individuelle, et non le
collège échevinal31.

- Echafaudages et conteneurs

Dans le cadre des permis de stationnement, le placement d’échafaudages et des conteneurs


constitue un cas particulier.

L’art. 78 du Code de la Route prévoit que :

« La signalisation des chantiers établis sur la voie publique incombe à celui qui exécute les travaux.
S'il doit être fait usage de signaux relatifs à la priorité, de signaux d'interdiction, de signaux
d'obligation, de signaux relatifs à l'arrêt et au stationnement ou de marques longitudinales
provisoires indiquant les bandes de circulation, cette signalisation ne peut être placée que
moyennant autorisation donnée:
- par le Ministre qui a la gestion des autoroutes dans ses attributions, ou par son délégué,
lorsqu'il s'agit d'une autoroute;
- par le bourgmestre ou par son délégué lorsqu'il s'agit d'une autre voie publique.

L'autorisation détermine dans chaque cas la signalisation routière qui sera utilisée.

78.1.2. La signalisation routière doit être enlevée par celui qui exécute les travaux dès que ceux-ci
sont terminés.

30 Voir D. LAGASSE, « Droit administratif spécial. Les Domaines public et privé. La voirie », PUB, 2002-03, p.
116.
31 Voir les articles 133 et 135 N.L.C., qui confient à la vigilance et à l’autorité des corps municipaux tout ce
qui intéresse la salubrité, la sûreté et la commodité du passage dans les rues, quais, places et voies
publiques.

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78.2. La signalisation des obstacles incombe:
- soit à l'autorité qui a la gestion de la voie publique s'il s'agit d'un obstacle qui n'est pas
dû au fait d'un tiers;
- soit à celui qui a créé l'obstacle.

En cas de carence de ce dernier, cette obligation est assumée par l'autorité qui a la gestion de la
voie publique; les frais qui en résultent peuvent être récupérés par cette autorité à charge de la
personne défaillante ».

b. La permission de voirie
La permission de voirie autorise une emprise partielle sur le domaine ou son occupation
permanente, et donc une modification importante de son assiette, une certaine atteinte à sa
substance.
Exemples : l’empiétement de soupiraux sur le domaine public32, terrasses de café établies pour
plusieurs semaines sur la voirie, kiosque à journaux, abribus, planimètres, etc.

L’octroi ou le refus de la permission de voirie est la compétence du gestionnaire de la voirie,


chacun sur son domaine respectif en vertu de son pouvoir de domanialité, sans que soit toutefois
exclue l’intervention complémentaire des autorités communales de police, chaque fois que
l’occupation de la voirie intéresse la commodité et la sécurité du passage33.

2. Les droits d’utilisation de la voirie


- Principe

Outre les autorisations de voirie que sont les permissions de voirie et les permis de stationnement,
il convient d’évoquer les droits d’utilisation que les gestionnaires de réseaux d’utilité publique
tirent directement de la loi.

La voirie constitue l’assiette de nombreux réseaux d’utilité publique qui traversent les domaines
publics de plusieurs gestionnaires. Le droit d’utilisation permet d’éviter de devoir demander
plusieurs autorisations ou concessions aux différents gestionnaires de domaine public concernés.

Il s’agit d’une servitude légale d’utilité publique consistant en un droit d’établissement en vue
d’assurer le bon fonctionnement d’un service public géré par les pouvoirs publics ou dont la
gestion est concédée à un opérateur privé34.

- Limites

Le droit d’usage légal n’est pas absolu. Son titulaire doit respecter la destination du domaine
public et le gestionnaire du domaine dispose du droit de faire modifier le tracé de l’infrastructure
pour des raisons de sécurité publique ou dans l’intérêt de la voirie.

32 Cass., 10 mai 1929, Pas., I, p. 182.


33C.E., S.N.C.B./Bourgmestre d4andenne, n° 27.299, du 7 janvier 1987.
34D. LAGASSE, Droit administratif spécial - Les domaines public et privé – La voirie, P.U.B., Bruxelles, 2002, pp.
144 – 151.

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En outre, il ne dispense pas des autorisations nécessaires pour exécuter les chantiers
conformément à l’ordonnance du 3 juillet 2008 relative aux chantiers en voirie35.

- Exemples

Sans être exhaustif, on peut citer les exemples suivants :

o Ordonnance du 3 juillet 2008 relative à la coordination des chantiers (article 89)

En vertu de cette ordonnance, sont autorisés à faire usage de la voirie les personnes morales
suivantes :

- L'Etat belge, pour les besoins de la mise en œuvre, par un accord de coopération, de
certaines initiatives destinées à promouvoir le rôle international et la fonction de capitale
de Bruxelles, en relation avec la voirie

- La Région flamande, pour les besoins de la gestion par un accord de coopération, des
voiries dépassant les limites d'une Région

- La Région de Bruxelles-Capitale, pour les besoins de l'aménagement des pistes et


itinéraires cyclables en voirie communale

- Les communes pour les besoins de l'égouttage public en voirie régionale

- Vivaqua, pour les besoins de l'égouttage public

- La société anonyme de droit public Infrabel, pour les besoins de la gestion de


l'infrastructure ferroviaire, en relation avec la voirie

- Le Port de Bruxelles, pour les besoins de l'exploitation des sites portuaires, en relation avec
la voirie

- Bruxelles Environnement-IBGE, pour les besoins de la gestion des espaces verts et des sites
naturels ou seminaturels, en relation avec la voirie

En outre, l’ordonnance habilite le Gouvernement pour compléter cette liste pour autant qu'il
s'agisse de personnes morales qui prestent un service public semblable à ceux visés dans ladite
liste.

o Ordonnance du 22 novembre 1990 relative à l’organisation des transports en


communs dans la région de Bruxelles-Capitale (article 16)

Cette ordonnance reconnaît à la STIB la compétence exclusive d’installer et d’exploiter en voirie


communale le mobilier nécessaire à l’exploitation du réseau et ses accessoires. Cela vise
notamment les rails et les mats portant les caténaires mais aussi les abris en voirie et leurs
accessoires (bancs, appareils de vente automatique…).

35Projet d’ordonnance relative aux chantiers en voirie, exposé des motifs, Doc. Parl. Brux.-Cap., sess.
2007/2008, n° A-445/1, pp. 66 – 71.

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Le contrat de gestion 2007-2011 conclu entre la Région de Bruxelles-Capitale et la STIB36 en
exécution de l’art. 16 §3 de l’ordonnance précitée prévoit qu’à partir de 2007, la Région, après
consultation des communes, se réappropriera progressivement les arrêts et abris établis sur des
voiries régionales, dans toutes leurs fonctionnalités. Pour ce qui concerne les arrêts établis en
voiries communales, ce contrat de gestion prévoit notamment une concertation sous l’égide de la
Région entre la STIB et les communes en vue d’optimiser la gestion et d’harmoniser l’équipement
des arrêts.

3. Ambassades et les autorisations de voiries

a. Représentation diplomatique - Quel est le statut des emplacements CD ?

Les emplacements pour les corps diplomatiques font-ils toujours partie du domaine public ?

L’art. 22 de la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques stipule ce qui suit :

1. Les locaux de la mission sont inviolables. Il n’est pas permis aux agents de l’Etat accréditaire d’y
pénétrer, sauf avec le consentement du chef de la mission.

2. L’Etat accréditaire a l’obligation spéciale de prendre toutes mesures appropriées afin


d’empêcher que les locaux de la mission ne soient envahis ou endommagés, la paix de la mission
troublée ou sa dignité amoindrie.

3. Les locaux de la mission, leur ameublement et les autres objets qui s’y trouvent, ainsi que les
moyens de transport de la mission, ne peuvent faire l’objet d’aucune perquisition, réquisition,
saisie ou mesure d’exécution.

La Convention de Vienne ne protège donc que les locaux des missions et leurs moyens de
transport. Dès lors, les emplacements dans la voie publique ne sont aucunement protégés par la
Convention de Vienne et sont soumises à la législation belge.

L’art. 41 de la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques stipule que :

« Sans préjudice de leurs privilèges et immunités, toutes les personnes qui bénéficient de ces
privilèges et immunités ont le devoir de respecter les lois et règlements de l’Etat accréditaire.
Elles ont également le devoir de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures de cet Etat ».

Dans la note circulaire du 2 octobre 2006 du Service Protocole & Sécurité du Ministère des affaires
étrangères sur le respect du code de la route37, nous lisons ce qui suit :

36 Contrat de gestion entre la Région de Bruxelles-Capitale et la Société des Transports Intercommunaux de

Bruxelles 2007-2011, art. 27 « Arrêts", p. 32.

37 Voir : http://diplomatie.belgium.be/fr/binaries/Codedelaroute_tcm313-74125.pdf

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« La Direction Protocole & Sécurité se doit de rappeler instamment aux Missions diplomatiques et à
leurs membres, qu’il y a obligation de respecter les lois et règlements du pays hôte ».

En cas de besoin, une ambassade ou un consulat doit obtenir une autorisation/déclaration


d’occupation temporaire de la voie publique (par exemple pour placer un conteneur ou un
échafaudage, mais aussi pour sécuriser l’accès à leurs bâtiments en plaçant des New Jerseys (bloc
en bétons), des grilles, barrières et clôtures).

b. Ambassades et la règlementation concernant les échafaudages et conteneurs


L’art. 78 du Code de la Route prévoit que :

« La signalisation des chantiers établis sur la voie publique incombe à celui qui exécute les travaux.
S'il doit être fait usage de signaux relatifs à la priorité, de signaux d'interdiction, de signaux
d'obligation, de signaux relatifs à l'arrêt et au stationnement ou de marques longitudinales
provisoires indiquant les bandes de circulation, cette signalisation ne peut être placée que
moyennant autorisation donnée:
- par le Ministre qui a la gestion des autoroutes dans ses attributions, ou par son délégué,
lorsqu'il s'agit d'une autoroute;
- par le bourgmestre ou par son délégué lorsqu'il s'agit d'une autre voie publique.

L'autorisation détermine dans chaque cas la signalisation routière qui sera utilisée.

78.1.2. La signalisation routière doit être enlevée par celui qui exécute les travaux dès que ceux-ci
sont terminés.

78.2. La signalisation des obstacles incombe:


- soit à l'autorité qui a la gestion de la voie publique s'il s'agit d'un obstacle qui n'est pas dû
au fait d'un tiers;
- soit à celui qui a créé l'obstacle.

En cas de carence de ce dernier, cette obligation est assumée par l'autorité qui a la gestion de la
voie publique; les frais qui en résultent peuvent être récupérés par cette autorité à charge de la
personne défaillante ».

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Conclusion et commentaires

Du point de vue du piéton, il y a trop d’obstacles qui peuvent bloquer son libre passage sur les
trottoirs. A fortiori, les personnes handicapées sont souvent exposées à des obstacles difficilement
contournables.

Les pouvoirs locaux, qui délivrent souvent les autorisations et les permissions et qui possèdent un
pouvoir de police, se voient placées devant la difficulté de trouver le juste milieu entre les besoins
des riverains et ceux des piétons.
On pourra, par exemple, difficilement interdire de placer un échafaudage pour des entretiens
nécessaires à une maison.
Il sera donc nécessaire d’imposer en même temps certaines mesures de sécurité qui protègent le
passage des piétons.

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Chapitre 3 : Gestion du domaine public et police administrative générale

1. Les Règlements Généraux de Police (RGP) communaux

Les Règlements Généraux de Police communaux prévoient souvent des dispositions concernant
les trottoirs.

Déjà l’article 1er du RGP comprend une circonscription de l’ « espace public ». On entend par
« espace public » :
1. la voirie, en ce compris les accotements et les trottoirs ;
2. les parcs, jardins publics, plaines et aires de jeu.

Ceci a des conséquences pour l’utilisation des trottoirs.

Quelques exemples concrets

a. Neige et verglas
La plupart des Règlements Généraux de police communaux dans la Région bruxelloise prévoient
les stipulations suivantes :

« Les trottoirs couverts de neige ou de verglas doivent être balayés ou rendus non glissants sur les
deux tiers de leur largeur avec un minimum de 1 m 50.
La neige doit être déposée en tas au bord du trottoir et ne peut être jetée sur la chaussée. Les
avaloirs d’égouts et les caniveaux doivent rester libres38.
Ce soin incombe aux personnes visées à l’article 11 du RGP, selon les distinctions y établies ».

« Il est interdit sur la voie publique :


- de verser ou de laisser s’écouler de l’eau par temps de gel ;
- d’établir des glissoires ;
- de déposer ou de jeter de la neige ou de la glace en provenance des propriétés privées »39.

« L’épandage de sable ou de tout autre produit dans le but de faire fondre la neige ou le gel sur les
marches d’escaliers extérieurs, sur les trottoirs ou sur la voie publique, ne délie pas les personnes
qui y procèdent de leur obligation d’entretien des trottoirs, conformément aux articles 11 et 61 du
présent règlement »40.

38 Art. 61 RGP, http://www.avcb-vsgb.be/fr/Publications/documents.html?doc_id=112&vID=121


“Les trottoirs couverts de neige ou de verglas doivent être balayés ou rendus non glissants sur les deux tiers
de leur largeur avec un minimum de 1 m 50.
La neige doit être déposée en tas au bord du trottoir et ne peut être jetée sur la chaussée. Les avaloirs
d’égouts et les caniveaux doivent rester libres.
Ce soin incombe aux personnes visées à l’article 11 du présent règlement, selon les distinctions y établies ».
39 Art. 63 RGP, http://www.avcb-vsgb.be/fr/Publications/documents.html?doc_id=112&vID=121
40 Art. 64 RGP, http://www.avcb-vsgb.be/fr/Publications/documents.html?doc_id=112&vID=121

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Sont donc concernés en premier lieu, les propriétaires et riverains qui sont responsables pour le
déblayement de la neige et du verglas.

Néanmoins, l’existence de règlements qui obligent les riverains à assurer l’entretien quotidien de
leurs trottoirs (balayage, déneigement, maintien du libre passage,…) et à veiller au bon état de
leurs trottoirs ne décharge pas la commune de l’obligation de veiller à ce que la sécurité du trafic
soit assurée de manière suffisante. En cas d’accident, de tels règlements peuvent cependant
conduire les cours et tribunaux à juger qu’il y a coresponsabilité du riverain. Sur une voirie,
régionale, il existe même une possibilité de triple coresponsabilité de la Région, de la commune et
du riverain.

b. Salissure des trottoirs par des personnes et des animaux


Les communes sont, en application de l’article 135 de la nouvelle loi communale, compétentes en
matière de salubrité publique. Par ailleurs, la loi spéciale du 8 août 1980 de réformes
institutionnelles rend la Région compétente pour légiférer en matière de prévention et de gestion
des déchets. A ce titre, elle a adopté l’ordonnance du 7 mars 1991 relative à la prévention et à la
gestion des déchets.
Ceci explique que l’article 7 ne vise que les « petits » déchets, soit les déchets qui ne sont pas visés
par l’ordonnance précitée du 7 mars 1991. Les infractions à cette ordonnance sont constatées par
des fonctionnaires communaux ou régionaux assermentés ou des fonctionnaires ou auxiliaires de
police.
Elles sont passibles de sanctions pénales ou administratives. Le bourgmestre de la commune où se
trouvent de gros déchets qui risquent de constituer une menace grave, peut prendre toute
mesure utile pour prévenir le danger ou pour y remédier. Les frais résultant des mesures utiles
pour prévenir le danger ou pour y remédier ainsi que les frais de transfert sont à charge de celui
qui a abandonné le déchet, si le déchet a été abandonné irrégulièrement, ou de l’occupant ou du
propriétaire des lieux dans les autres cas (article 17 de l’ordonnance précitée du 7 mars 1991).

L’article 7 du RPV stipule : « qu’il est interdit de souiller de quelque manière que ce soit, de son fait
ou du fait des personnes, animaux ou choses dont on a la garde ou la maîtrise :
1. tout objet d’utilité publique ;
2. tout endroit de l’espace public ;
3. les galeries et passages établis sur assiette privée, accessibles au public.
Les animaux dont on a la garde ne pourront abandonner leurs déjections que dans les rigoles,
égouts ou avaloirs d’égouts, ou dans les endroits spécialement aménagés à cet effet.
Quiconque a enfreint les dispositions visées ci-dessus doit aussitôt remettre les choses en état de
propreté, faute de quoi il y sera pourvu par les soins de la commune aux frais, risques et périls du
contrevenant ».
L’art. 9 stipule que : « Les marchands de produits alimentaires destinés à être consommés
immédiatement et à l’extérieur s’assureront que l’espace public aux alentours de leur commerce ne
soit pas sali par leurs clients.
Selon l’art. 10 : « il est interdit d’uriner ou de déféquer sur l’espace public ainsi que dans les lieux et
parcs publics, les galeries et passages établis sur assiette privée, accessibles au public, ailleurs que
dans les lieux destinés à cet effet.
Il est interdit de cracher en tout lieu public ou accessible au public ».

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c. Traces et signes sur des trottoirs

L’article 8 stipule ce qui suit : « Sauf autorisation préalable du bourgmestre, il est interdit de tracer
tout signe ou d’effectuer toute inscription au moyen de quelque produit que ce soit, sur les
chaussées et trottoirs de l’espace public.
Le collège des bourgmestre et échevins pourra prononcer la suspension administrative ou le retrait
administratif de l’autorisation si son titulaire ne respecte pas les conditions qui y sont posées ».

d. Trottoirs dégradés
L’art. 11 prévoit que : « Les trottoirs et accotements des immeubles habités ou non doivent être
entretenus et maintenus en état de propreté. Ces obligations incombent :
1. pour les immeubles habités, au propriétaire ou aux copropriétaires de l’immeuble ou aux
personnes chargées de l’entretien quotidien des lieux ;
2. pour les immeubles non affectés à l’habitation, aux concierges, portiers, gardiens, ou aux
personnes chargées de l’entretien quotidien des lieux ;
3. pour les immeubles non occupés ou les terrains non-bâtis, à tout titulaire d’un droit réel sur
l’immeuble ou aux locataires ».

Cet article fondamental a pour objet de protéger les communes de leur responsabilité en cas de
trottoir dégradé41.
Il ne faut pas confondre la police de la voirie avec sa gestion, qui inclut les travaux de réfection, de
rénovation, etc. La distinction a son importance dans les cas où police et gestion sont assurées par
des instances différentes, c’est-à-dire, concrètement, dans le cas des voiries régionales, qui sont
gérées par la Région, mais dont la surveillance incombe toujours aux communes.
Comme déjà expliqué supra, l’existence de règlements qui obligent les riverains à assurer
l’entretien quotidien de leurs trottoirs (balayage, déneigement, maintien du libre passage,…) et à
veiller au bon état de leurs trottoirs ne décharge pas la commune de l’obligation de veiller à ce
que la sécurité du trafic soit assurée de manière suffisante. En cas d’accident, de tels règlements
peuvent cependant conduire les cours et tribunaux à juger qu’il y a coresponsabilité du riverain.
Sur une voirie, régionale, il existe même une possibilité de triple coresponsabilité de la Région, de
la commune et du riverain.

2. Règlements complémentaires

Sauf en ce qui concerne les autoroutes, les communes disposent de la faculté de faire des
règlements complémentaires de circulation routière ayant trait à toutes les voiries, dont font
également partie les trottoirs, établies sur le territoire de leur commune.42
Pour toutes ces voiries, les communes disposent en outre de la compétence de police visée par
l’art. 135 §2 de la nouvelle loi communale, qui stipule ce que les communes doivent veiller à la
sûreté et la commodité du passage.
La commune ne peut donc ouvrir à la circulation les voiries qui disposent de toutes les garanties
de sécurité. Ceci implique que les communes ont une obligation de prévention et qu’elles doivent
prévenir de tout danger possible pour les usagers. Au moins tout danger anormal susceptible de

41 Voir l’arrêt de la Cour d’appel de Bruxelles du 22 mai 1995, R.G.A.R., mai 1997, V.70, (5), 12787).
42 Art. 2 de la loi du 16 mars 1968 relative à la police de circulation routière, M.B., 27 mars 1968.

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tromper les attentes de l’usager de la route doit être signalé avec toutes les mesures appropriés,
peu importe que le danger soit caché ou visible.43

Pourtant, il s’agit d’une obligation de moyen, permettant au tribunal, de prendre en considération


la prévisibilité du dommage et, éventuellement, le fait que la commune n’avait pas encore
connaissance de la situation dangereuse44

Cette dernière obligation a un champ d’application très large et peut s’avérer très lourde pour les
communes.45 Pour l’aspect « responsabilité », nous vous renvoyons au chapitre suivant.

3. Ordonnance de police : compétence du Collège des bourgmestre et échevins

L’art. 130bis de la nouvelle loi communale rend compétent les collèges des bourgmestres et
échevins pour prendre des mesures d’une portée générale et temporaires. Ainsi les collèges
peuvent prendre des ordonnances de police temporaires relative à la circulation routière. Il s’agit
dès lors d’une mesure de police administrative générale.
Elle a pour but de régler une situation ponctuelle (c.à.d. ni permanente, ni périodique).
Exemples sont les kermesses, braderies, mais aussi les mesures d’essai (prises pour un certain
temps avant de les adopter dans un règlement complémentaire)46.

4. Arrêtés de police : compétence du bourgmestre

Le bourgmestre est compétent, sur base de l'article 133, al. 2 de la nouvelle loi communale, pour
prendre des arrêtés de police, en matière de circulation routière notamment. Relevant de la
compétence de police administrative générale des communes (NLC, art. 135, par. 2), la mesure est
nécessairement ponctuelle. En outre, elle doit être suffisamment "particulière", "individualisée"
ou "spéciale" pour relever de la compétence du bourgmestre.

43 Voir à cet égard : LOMBAERT, B., et MATHY, I., La responsabilité des pouvoirs publics en matière de voirie
(en La responsabilité des gestionnaires de la voirie, ed. Vanden Broele, Bruges, 2008, p. 13.
Voir également : Cass. 7 mars 1963, R.C.J.B., 1964, p. 93 et note de J. DABIN ; voir également la contribution
de N. SIMAR et J.TINANT, publiée dans le même ouvrage, ainsi que S. SMOOS, « Responsabilité des communes
en matière de voirie », Mouv. Comm., 2005, pp 426-437.
44 Cass. 28 janvier 2005, R.W., 2005-2006, 1540.
45 Voir : LOMBAERT, B., et MATHY, I., op. cit . Voir également : Trib. Hasselt, 16 janvier 2002, T.A.V.W., 2002,
p. 125. Qui a considéré que le fait qu’une commune n’était pas le gestionnaire d’un carrefour et, dès lors,
n’était pas en droit d’y apporter des modifications ou aménagements, ne signifiait pas qu’elle serait pour
autant libérée de son obligation générale de veiller à la sécurité et à la commodité de la circulation sur son
territoire.
46 Voir LAMBERT, M., : « Les compétences de police des autorités communales en matière de circulation
routière. », http://www.uvcw.be/impressions/toPdf.cfm?urlToPdf=/articles/0,0,0,0,1662.htm
« Le collège ne peut assortir son ordonnance d'aucune
aucune sanction.
sanction En effet, alors que l'article 119bis, de la
nouvelle loi communale autorise les conseils communaux à assortir leurs ordonnances de police d'amendes
pénales ou de sanctions administratives, une telle disposition n'existe pas en ce qui concerne les
ordonnances du collège. Il reste bien sûr que lorsque l'ordonnance prévoit le placement de signaux routiers
pour matérialiser les mesures qu'elle contient, les sanctions prévues aux articles 29 et suivants des lois
coordonnées du 16 mars 1968 relatives à la circulation routière trouveront à s'appliquer ».

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Conclusion et commentaires
Il est clair que les trottoirs font partie de la voirie.
Les RGP communaux contiennent déjà bon nombre de dispositions concernant la voirie et plus
spécifiquement concernant les trottoirs.
Néanmoins, il n’est pas toujours aisé de savoir à quel moment et/ou pour quelle situation quelle
est la législation applicable, comme par exemple en matière de déchets abandonnés sur le
trottoir. Dans d’autres cas, il n’est pas toujours évident de savoir si une ordonnance de police doit
être prise ou un arrêté de police.
Par exemple, lorsque seules quelques rues doivent être fermées, une ordonnance de police doit-
elle être prise par le collège des bourgmestre et échevins ou un arrêté de police décrété par le
bourgmestre est-il suffisant ?
Il serait souhaitable d’éclaircir davantage la situation et de viser une législation intégrée uniforme,
comprenant tous les aspects du trottoir. Un Code des trottoirs pourrait être une piste éventuelle,
en comparaison avec le CoBAT.

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Chapitre 4 : Responsabilités

1. Comment la responsabilité des communes en tant que gestionnaire et/ou


propriétaire de la voirie se concrétise ?

La responsabilité des pouvoirs publics en matière de voirie et de trottoirs se base sur l’art. 135 de
la Nouvelle loi communale et les articles 1382, 1383 et 1384, al. 1er du Code civil. Le grand principe
en matière de responsabilité est que chacun est le premier garant de sa responsabilité.47 Ceci dit,
le citoyen est de moins en moins disposé à accepter le « fatum » et cherchera un responsable pour
le malheur qui lui arrive.
La responsabilité des communes ne cesse donc d’augmenter et a mené le Professeur Fagnart à
faire des constats alarmants48 : « A force de mettre à charge de la collectivité des obligations sans
cesse accrues d’indemnisation, on finit par constater que malgré la richesse des nations
occidentales elle-même ne dispose pas de ressources illimitées ».

Avant d’examiner les responsabilités en matière de trottoir, il y a lieu d’expliquer les principes de
responsabilité. Nonobstant le fait que les articles dans le Code civil sont assez sommaires, de leur
côté, la jurisprudence et la doctrine sont vastes.

2. Les éléments constitutifs de la responsabilité civile


a. La faute
- Au sens du droit civil

En droit civil, c’est la faute la plus légère qui entre en considération. Une imprudence, un oubli ou
une négligence suffit à commettre une faute au sens civil (cf. art. 1383 C. civ.).

On est non seulement responsable du dommage occasionné par sa propre faute, mais également
de celui causé par les personnes, objets ou animaux dont on est garant (articles 1384, 1385 et
1386 C. civ.).

47 Voir à ce sujet : TINANT, J., La responsabilité des pouvoirs publics en matière de voirie (en La responsabilité
des gestionnaires de la voirie, ed. Vanden Broele, Bruges, 2008, p. 31 ; « Les communes dans la tourmente de
la responsabilité civile » (Rev. de droit communal, 1994, pp.301-331), « L’interprétation de l’article 1384, al.
1er, du Code civil en droit belge » (en Les obligations en droit français et droit belge. Convergences et
divergences – Actes des journées d’étude organisées les 11 et 12 décembre 1992 par la Faculté de droit de
Paris Saint-Maur et la faculté de droit de l’Université libre de Bruxelles, Bruylant, Bruxelles – Dalloz, Paris
1997, pp. 281-296), « Chronique de jurisprudence : la responsabilité civile » (J.T., 1986, pp. 324-326) et plus
récemment SIMAR, N., TINANT, J., La responsabilité des pouvoirs publics – Les obstacles à franchir en La
circulation routière, Les dossiers du Journal des Juges de Paix et de Police n° 5, La Charte, Bruxelles, 2006.
48 FAGNART, J., Rev. dr. commun., 1994, pp. 302-304.

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Prouver une faute n’est pas tâche aisée ; comment prouver, par exemple, qu’un bourgmestre a
été négligent en ne faisant pas réparer à temps un trou dans un trottoir ?

C’est pourquoi les parties ayant subi un dommage porteront en général plainte à la police ou
auprès du juge d’instruction. Une fois qu’une condamnation pénale a été prononcée, la partie
plaignante ne devra plus prouver la faute puisque cette dernière sera alors un fait pénalement
établi.

Pour cette raison également, un procès civil ne pourra avoir lieu sans que le juge pénal ne se soit
prononcé sur les faits. C’est ce que l’on appelle le principe « le criminel tient le civil en état ».

En tout cas, il appartient finalement au juge d’apprécier souverainement l’éventuelle présence


d’une faute.

À cette fin, le juge se réfère à la notion du « bon père de famille » ou de la « personne


normalement prudente ». Le juge base donc son appréciation sur la décision d’un « bonus pater
familias » qui, placé dans le même contexte et faisant preuve de bon sens, émettra un jugement
équilibré. Le juge vérifiera si, dans un contexte déterminé, le responsable du dommage a pris la
bonne décision. Il s’agira cependant toujours d’un jugement des faits « a posteriori ».

Plus on est capable et qualifié (ou plus on estime l’être), plus le principe sera appliqué avec rigueur
étant donné qu’on est supposé connaître et pouvoir différencier les risques de telle sorte qu’on
puisse s’attendre à une approche plus professionnelle et plus rigoureuse.

- Au sens pénal

La responsabilité pénale est toujours personnelle. En leur qualité d’organes, le bourgmestre et les
échevins représentent la commune. Cette dernière n’étant pas pénalement responsable49, ce sont
ces mandataires qui sont donc personnellement responsables des infractions pénales.

49 Article 5 du Code pénal:


« Toute personne morale est pénalement responsable des infractions qui sont intrinsèquement liées à la
réalisation de son objet ou à la défense de ses intérêts, ou de celles dont les faits concrets démontrent
qu’elles ont été commises pour son compte. »
Art. 5 C.P. : « Lorsque la responsabilité de la personne morale est engagée exclusivement en raison de
l’intervention d’une personne physique identifiée, seule la personne qui a commis la faute la plus grave peut
être condamnée. Si la personne physique identifiée a commis la faute sciemment et volontairement, elle peut
être condamnée en même temps que la personne morale responsable.
Sont assimilées à des personnes morales :
1° les associations momentanées et les associations en participation ;
2° les sociétés visées à l’article 2, alinéa 3, des lois coordonnées sur les sociétés commerciales, ainsi que les
sociétés commerciales en formation ;
3° les sociétés civiles qui n’ont pas pris la forme d’une société commerciale.
Ne peuvent pas être considérées comme des personnes morales responsables pénalement pour l’application
du présent article : l’État fédéral, les régions, les communautés, les provinces, l’agglomération bruxelloise,
communes, (les zones pluricommunales,) les organes territoriaux intra-communaux, la Commission
les communes
communautaire française, la Commission communautaire flamande, la Commission communautaire
commune et les Centres publics d’aide sociale ».

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Concrètement, cela signifie que la responsabilité pénale du bourgmestre et des membres du
collège peut être engagée personnellement pour des fautes commises à l’occasion de
l’exercice de leur fonction. La notion de « faute » doit être comprise ici au sens pénal du
terme. Une faute est un comportement socialement inacceptable.

Deux critères permettent d’évaluer le caractère fautif d’un comportement :


o si l’on enfreint une disposition légale ou réglementaire, il est question d’une faute sans
qu’une autre preuve de défaut de prévoyance ne soit requise. Il peut s’agir de
dispositions pénales ou de dispositions administratives, comme des conditions
d’autorisation ou des conditions environnementales légales. Ce critère de faute est très
important dans le cadre de la responsabilité environnementale au vu du nombre sans
cesse croissant de lois environnementales souvent soumises au pénal ;
o un deuxième critère de faute, à côté et au-dessus de la loi et du règlement, est
constitué par les règles générales de prudence. Même si l’on respecte la loi ou les
conditions d’autorisation, on peut encore commettre une faute par ignorance des
règles générales de prudence. En vertu de cette norme, le comportement du
générateur du dommage est confronté au comportement d’une personne
normalement prudente et raisonnable, placée dans la même situation. C’est ce que l’on
appelle le « principe du bon père de famille ».

b. Le dommage

Le dommage est le dommage causé et le manque à gagner. Toutes les formes de dommage
entrent en ligne de compte pour le dédommagement : les dommages corporels (atteinte à
l’intégrité physique, dommage psychique, coûts médicaux, prothèses…), matériels (dommages aux
biens, perte de revenus, moins-value, coûts de réparation…), moraux (incapacité de travail
permanente ou temporaire, efforts accrus, souffrance d’un proche), esthétiques...

c. Lien causal entre la faute et le dommage

La victime doit non seulement prouver la faute et le dommage, mais aussi le lien causal ; en
d’autres termes, elle doit prouver que le dommage tel qu’il s’est présenté ne se serait pas produit
si la faute concernée n’avait pas été commise.

Il existe de nombreuses exceptions à ce principe, telles que la responsabilité objective (cf. la


législation sur les usagers faibles de la route où il existe une obligation de dédommagement
automatique, la législation concernant les accidents de travail, les législations où la charge de la
preuve est renversée, comme par exemple la loi du 25 février 2003 relative à la lutte contre la
discrimination et modifiant la loi du 15 février 1993 créant un Centre pour l’égalité des chances et
la lutte contre le racisme), la responsabilité sans faute comme en cas de troubles de voisinage et
dans les cas de force majeure.

Comment ces principes seront-ils maintenant traduits en ce qui concerne les trottoirs ? Il
conviendra d’établir une distinction importante entre le « gardien » de la chaussée (Commune,
Région, Autorité fédérale, gestionnaire…) et un vice de la voirie. À ce propos, nous nous tournons
vers la jurisprudence.

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Mais au préalable, nous devons vérifier comment la jurisprudence définit le « gardien » de la
chaussée. Pour ce faire, il suffit de se référer à l’arrêt de la Cour de Cassation mentionné ci-
dessous.

3. Responsabilité du gardien de la chaussée – vice de la voirie

La Cour de Cassation a jugé que «le juge apprécie souverainement en fait qui est le gardien de la
chose au sens de l'article 1384, alinéa 1er, du Code civil, pour autant qu'il ne viole pas la notion de
gardien de la chose; de la seule obligation de veiller à la sureté de la voirie sur leur territoire
incombant aux autorités communales, le juge ne peut déduire légalement que ces autorités ont la
garde de la chose »50.
La partie demanderesse devra donc prouver que le pouvoir public use de la chaussée, en jouit ou
la conserve, pour son propre compte, avec pouvoir de direction, de surveillance et de contrôle.51

1) Etat de la voirie – vice de la voirie

Est-ce que l’état de la voirie peut constituer un vice de la voirie ?

« La responsabilité civile de l'Etat peut être engagée notamment lorsqu'une voie publique, relevant
de son domaine, telle qu'elle est établie, ne donne pas aux usagers ce qu'elle promet d'après sa
destination usuelle ou lorsque l'Etat manque à son obligation d'entretenir une telle voie dans un
état normal et sans vice ou encore lorsqu'il manque à son devoir général de prudence en ne
signalant pas les dangers que peut présenter cette voie. (Code civil, art. 1382 et 1383) »52

Selon la Cour de Cassation « on est responsable du dommage résultant du fait d'une chose que l'on
a sous sa garde, pour autant que soit prouvé que ce dommage a été causé par le vice de cette
chose (1); ce vice n'est pas exclusivement un élément permanent, inhérent à la chose, existant ou
survenu en dehors de toute intervention d'un tiers (2). (Code civil, art. 1384, al. 1er.) »53
Selon J. Tinant, « il s’agit dès lors d’une caractéristique intrinsèque ou extrinsèque, permanente ou
temporaire mais anormale de la chaussée qui la rend, en certaines circonstances, susceptible
d’occasionner un dommage.54

Mais, comment interpréter un vice ? Il convient de vérifier quel est l’engagement du gardien
(commune, Région, Autorité fédérale, gestionnaire, etc.) vis-à-vis du trottoir. Le trottoir doit-il
toujours être en parfait état ? Si oui, il est question d’une obligation de résultat dans le chef du
gardien. Dans le cas contraire, il suffit que le gardien utilise tous les moyens disponibles ; on
parlera alors d’une obligation de moyen.

50 Cass. 25 mars 1999 (Commune de Zwijndrecht/Stocks)


51 Cass. 25 mars 1999 (Commune de Zwijndrecht/Stocks); TINANT, J., op. cit. p. 57.
52 Cass., 5 septembre 1969.
53 Cass., 19 janvier 1978.
54 TINANT, J., op. cit., p. 58.

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2) Une chose est affectée d'un vice si elle présente une caractéristique anormale –
obligation de moyen
À ce propos, nous pouvons faire référence à une affaire dans laquelle la Ville de Namur a dû
rendre des comptes sur la base d’un « vice de la chose », le cas échéant, un trottoir.
Voici comment le Tribunal de Police de Charleroi a défini la notion « vice de la chose » :
« Attendu que la responsabilité de la ville de Namur est mise en cause sur la base de l'article 1384
du Code civil, ainsi qu'en application de l'article 1382 du Code civil et de l'article 135 de la loi
communale;
Attendu tout d'abord qu'une chose est affectée d'un vice si elle présente une caractéristique
anormale qui la rend, en certaines circonstances, susceptible de causer un préjudice;
Que l'anormalité d'une chose ne peut s'apprécier que par la comparaison avec les choses du même
genre ou de même type, comparaison permettant de déterminer à quelles exigences de la chose la
victime pouvait normalement s'attendre;
Attendu que, compte tenu de l'état souvent déplorable des trottoirs placés sur les territoires des
communes belges, et considérant la longueur des trottoirs que doivent placer et entretenir nos
villes, le fait que quelques pavés soient descellés et présentent une dénivellation de 3 à 5
centimètres ne peut être considéré comme anormal;
qu'il s'agit là "d'un défaut mineur" auquel les piétons sont régulièrement confrontés; que cela ne
constitue donc pas un vice de la chose;
Attendu qu'à cet égard, il convient de rappeler que l'article 135 de la loi communale55 ne crée pour
les pouvoirs communaux qu'une obligation de moyen et non de résultat;
Attendu que les pouvoirs publics n'ont pas l'obligation de mettre à la disposition des piétons ni de
maintenir pour leur usage des trottoirs absolument plans et exempts de toute dénivellation ou
aspérité; »56
La jurisprudence part donc du principe que la commune a seulement une obligation de moyen à
propos de la garde et de l’entretien des trottoirs.
Néanmoins, la chose viciée s’écarte de son modèle : à défaut, tous les objets dont le
fonctionnement normal est susceptible d’engendrer un dommage seraient atteints d’un vice et
donc susceptibles d’engager la responsabilité de leur gardien, ce qui aboutirait à introduire un
régime de responsabilité objective pour ces objets »57.
Voici ce qui a été jugé en matière d’obstacles, intempéries et autres cas d’espèces.

55 Art. 135 §2, 1° NLC : « De même, les communes ont pour mission de faire jouir les habitants des avantages
d'une bonne police, notamment de la propreté, de la salubrité, de la sûreté et de la tranquillité dans les rues,
lieux et édifices publics.
Plus particulièrement, et dans la mesure où la matière n'est pas exclue de la compétence des communes, les
objets de police confiés à la vigilance et à l'autorité des communes sont:
1° tout ce qui intéresse la sûreté et la commodité du passage dans les rues, quais, places et voies publiques;
ce qui comprend le nettoiement, l'illumination, l'enlèvement des encombrements, la démolition ou la
réparation des bâtiments menaçant ruine, l'interdiction de rien exposer aux fenêtres ou autres parties des
bâtiments qui puisse nuire par sa chute, et celle de rien jeter qui puisse blesser ou endommager les passants,
ou causer des exhalaisons nuisibles; la police de la circulation routière, en tant qu'elle s'applique à des
situations permanentes ou périodiques, ne tombe pas sous l'application du présent article; »
56 Pol. Charleroi, 23 mai 2005, R.G.A.R., 2007, liv. 1, 14.201 ; Inforum n° 216942.
57 TINANT, J., op. cit., p. 58-59.

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3) Obstacles
A été jugé que :
« le vice de la chose n'est pas nécessairement et exclusivement un élément inhérent et permanent
à celle-ci; qu'il s'agit de toute caractéristique anormale de la chose la rendant, en certaines
circonstances, susceptible de causer préjudice; qu'il n'est pas non plus exigé que le vice survienne
en dehors de toute intervention d'un tiers; que l'origine du vice importe peu;
Qu'en l'espèce, en raison de la présence anormale d'un gros caillou sur la chaussée, caillou heurté
par l'usager Briquet et rendant ladite voie publique impropre à sa destination normale, il y a lieu de
retenir que la voirie présentait un tel vice;
Que le gardien de la chose affectée d'un vice ne peut se soustraire à sa responsabilité en
démontrant que le vice trouve son origine dans le fait d'un tiers, dans un cas fortuit ou dans un cas
de force majeure;
Que pareillement l'ignorance, même invincible, du vice de la chose, quelle que soit l'origine de ce
vice, ne peut exonérer le gardien de sa responsabilité »58;
Et si tout cela était prévisible ?
La jurisprudence se base surtout sur la prévisibilité pour évaluer le caractère vicié de la voirie.

Exemple :
« Que des dénivellations se produisent nécessairement dans les places, voies et trottoirs par l'effet
de circonstances diverses, notamment atmosphériques;
Que l'usager ne peut ignorer cette situation et doit, par un comportement personnel prudent, se
prémunir contre les inconvénients et dangers que ces imperfections présentent;
Que la dénivellation litigieuse dénoncée par Madame ROBBI était visible et ne constituait pas en
l'espèce une défectuosité trompant la légitime confiance de l'usager;
Qu'il appartenait à la demanderesse d'y prendre garde et de faire preuve, dans sa progression, de
la prudence élémentaire requise de chaque personne vivant en société;
que, à défaut de l'avoir fait, il incombe à Madame ROBBI de supporter les conséquences de son
manque d'attention; »59

Autre exemple :
« Un piéton qui utilise le trottoir doit rester en mesure de prévenir les défectuosités normalement
visibles et prévisibles du revêtement et s’y adapter. Il n’est en effet pas raisonnable d’espérer
disposer de voiries exemptes de toutes dénivellations et l’étendue de la responsabilité qui incombe
aux autorités publiques chargées de la sécurité des voiries se trouve notamment limitée par le
caractère normal, visible et prévisible de l’obstacle ou du danger de la voirie (art. 135, par. 2, 1° de
la nouvelle loi communale). Un trottoir qui présente une dénivellation de 6 cm. Sur une longueur de
54 cm. Et une largeur de 3 cm. N’est pas inapte à l’usage auquel il est destiné et ne présente donc
pas un vice au sens de l’article 1384, al. 1 du Code civil »60

58 Civ. Dinant, 17 septembre 2003, Région wallonne / Briquet, AXA Belgium et commune de Walcourt,
Inforum n° 199523.
59 ROBBI / Commune de Jette, Civ. Bruxelles, 26 janvier 1993, 6e Ch., Inforum n° 86347.
60 Pol. Bruxelles (2e ch.) n° 03A1676, 28 juin 2007, CRA, 2007, liv. 5, p. 377.

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4) Intempéries
- Neige et Verglas
Voir également ci-dessus sous « Règlement Générale de Police ».

Comme déjà expliqué ci-dessus, la plupart des Règlements Généraux de Police communaux dans la
Région bruxelloise prévoient des stipulations spécifiques relatives aux trottoirs.

En ce qui concerne les responsabilités, le propriétaire riverain qui a débarrassé le trottoir de la


neige en début de matinée se conforme aux exigences de l'art. 86bis du règlement communal. Il
ne peut raisonnablement être exigé d'un riverain de prévoir la survenance ultérieure de pluie ou
de verglas, pas plus qu'il ne peut lui être demandé de surveiller l'état de son trottoir 24 heures sur
24, eu égard aux circonstances atmosphériques exceptionnelles qui régnaient ce jour-là61.

En deuxième lieu, la commune est tenue en vertu des décrets de 1789 et 1790.

L'obligation de sécurité, mise à charge des communes par les décrets de 1789 et 1790, est une
obligation de moyen et non de garantie. Il ne peut être exigé que la commune dispose d'un
service assurant le dégagement permanent de la neige recouvrant les trottoirs, en cas de
conditions climatiques exceptionnelles.
La victime ne peut soutenir avoir été trompée par l'état du trottoir, dans la mesure où elle
reconnait elle-même l'existence au moment de l'accident, d'une couche de neige verglacée62.

- Chaleur

En la matière, force est de constater que les juridictions se montrent moins sévères à l’égard des
pouvoirs publics.

Certes la responsabilité de ces derniers reste souvent engagée mais on constate néanmoins une
plus grande tolérance dans le délai laissé aux pouvoirs publics pour réagir63.

- Refroidissement
Ici l’inverse se produit. La jurisprudence estime que les pouvoirs publics sont censés être
parfaitement informés des prévisions météorologiques. Cette obligation pourrait donc dans
certains cas aboutir à l’instauration d’un régime de responsabilité objective.64

La jurisprudence à ce sujet est vaste.


La Cour de cassation a rendu un arrêt de base dans cette matière qui stipule que :

61 LALLEMAND / CAZEMAGE et commune d'Ixelles, Bruxelles, 2 octobre 1992, 2e Ch., R.G.A.R., avril 1996, V.
69, (4), 12617, Inforum 98510.
62 LALLEMAND / CAZEMAGE et commune d'Ixelles, Bruxelles, 2 octobre 1992, 2e Ch., R.G.A.R., avril 1996, V.
69, (4), 12617, Inforum 98510.
63 TINANT, J., op. cit., p. 68 -69
64 TINANT, J., op. cit., p. 69

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« La présence de verglas sur l’accotement longeant une école communale peut entraîner à charge
de la commune l’obligation de réparer la totalité du dommage causé à un piéton par chute, même
si ce piéton connaissait l’état de l’accotement (art. 1382 et 1383 C.C.) ».65

Attendu que les pouvoirs publics ont l'obligation de n'établir et de n'ouvrir à la circulation publique
que des voies suffisamment sûres; que, hormis le cas où une cause étrangère, qui ne peut leur être
imputée, les empêche de remplir l'obligation de sécurité leur incombant, ils doivent, par des
mesures appropriées, obvier à tout danger anormal, que ce danger soit caché ou apparent.»

- Liquides

Exemple typique : la présence d’huile/hydrocarbure/mazout sur la voirie :

En voici quelques décisions :

« Une chose est affectée d’un vice dès lors qu’elle présente un défaut ou une imperfection qui lui
enlève ses qualités propres de telle sorte qu’elle devient inapte à l’usage auquel elle est destinée ou
à son usage normal. La responsabilité de la commune est engagée sur base de l’art. 1384, al. 1er du
Code civil, vu l’état glissant de la chaussée dû à la présence d’hydrocarbures ».66
« Il n’est nullement requis que le mazout présent sur la bretelle d’accès d’une route régionale
affecte définitivement la structure de la chaussée pour pouvoir parler d’une route affectée d’un
vice ».67

Conclusion et commentaires
En général, la jurisprudence est sévère et défavorable pour les pouvoirs publics.
Une transformation de notre système de responsabilité est en train de se produire. On s’éloigne
de plus en plus d’un système basé sur la faute prouvée vers un système de dédommagement
automatique, basé sur une responsabilité objective où la preuve de la faute dans le chef du
pouvoir public n’est plus nécessaire. Il suffit de référer à la législation et la jurisprudence relative à
l’usager faible pour comprendre que ce changement aura un impact considérable sur l’assurabilité
des risques.
Certes, ce nouveau système aura des avantages pour les victimes (entre autres sécurité juridique),
mais nuit aux droits de la défense des pouvoir publics. Il est difficilement concevable qu’un
gestionnaire de voirie puisse être (et soit) toujours au courant des vices de la voirie.
Ceci est d’autant plus vrai quand on prend en compte le fait que les mandataires locaux
(bourgmestre et échevins) peuvent être tenus responsables personnellement68 pour les suites
d’un accident qui s’est produit sur le territoire de leur commune. Il suffit de faire référence aux

65 Cass. 21 octobre 1993 ; note sous arrêt : PHILIPPE, Denis M., VANDERMERSCH, Murielle, "La responsabilité
des communes en matière de voirie et la faute de la victime", J.L.M.B., 1995, p. 84;
66 Liège, 12 juin 1995, Bull. ass. 1996, p. 121.
67 Civ. Termonde (11e Ch.) n° 04/2869/A, repris chez TINANT, J., op. cit., p. 76.
68 Voir à cet égard : VAN SUMERE, C.,
., « Responsabilité pénale des mandataires - L'Association plaide pour une
solution pragmatique » http://catalog.inforum.be/images/0234001-0236000/234385.pdf

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différents cas69, où le bourgmestre a dû rendre compte devant le tribunal pénal pour un accident
avec blessures pour constater qu’il existe un vrai danger pour la fortune personnelle des
mandataires en question.
Si un système de dédommagement automatique s’installera, les mandataires locaux n’auront plus
de moyen de défense pour défendre leur propre fortune. Dans un tel contexte, personne ne se
sentira encore appelé pour remplir le poste de bourgmestre ou échevin.
D’un autre côté on risque de créer une certaine « déresponsabilisation » auprès des usagers de la
voirie. Ceci se manifeste d’autant plus dans le cadre des impétrants. Les impétrants, entre-
preneurs de toutes sortes, effectuent des travaux en permanence. Ils percent et creusent dans les
trottoirs, mais ne sont pas toujours aussi soigneux lorsqu’ils doivent remettre les trottoirs dans
leur état initial. En dépit de leur propre responsabilité en la matière, la commune sera toujours
tenue, en dernier ressort, de remettre le trottoir en bon état en vertu de l’art. 135 NLC et risque,
en cas d’accident, au moins de voir sa responsabilité engagée. Vous trouverez de plus amples
explications à ce propos dans un prochain chapitre.
Il va sans dire que cela aggrave également le risque de responsabilité des mandataires.
Dès lors, il nous semble impératif, qu’un système (presque) automatique de dédommagement soit
accompagné (voir même compensé par) (d’) un système de responsabilité allégée pour les
mandataires locaux. Même si on tient compte du fait qu’un système de dédommagement
automatique ne retient pas instamment une faute dans le chef des mandataires en question, le
risque est trop grand que l’amalgame soit fait.
Si cette évolution vers un système de dédommagement automatique se poursuit, nous sommes
d’avis que ce système doit être flanqué d’un allègement de la responsabilité dans le chef des
mandataires et que le dédommagement automatique ne peut pas mener instantanément à la
rétention d’une faute dans le chef des mandataires.

69 Civ. Courtrai, 12 septembre 2008, inforum 231832 ; Civ. Mons, 14 janvier 2009, non publié.

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2ème Partie - La police spéciale de l’urbanisme
Chapitre 1 : l’alignement
Les autorités administratives fixent la ligne de démarcation séparant la voirie publique et les
propriétés privées limitrophes70.

1. Le plan général d’alignement


L'alignement général se définit comme un document graphique à valeur réglementaire qui fixe les
limites longitudinales entre la voirie publique et les propriétés privées pour permettre de prévenir
d'éventuels empiétements ou d'exproprier les immeubles qui dépasseraient l'alignement71.
La fixation de l'alignement relève de la compétence du conseil communal en ce qui concerne la
voirie communale, en application de l'article 117 de la nouvelle loi communale.
Cependant, la commune est dispensée de toute formalité en matière de plan d’alignement lorsque
la limite du domaine public est fixée dans un plan particulier d’affectation du sol (PPAS)72.
En ce qui concerne la voirie régionale, la fixation de l’alignement relève de la compétence du
Gouvernement régional, après avis du conseil communal, par application de l'article 274 de la
Nouvelle loi communale73.

2. L’alignement particulier
L’alignement particulier se définit comme un document qui reconnaît et fixe matériellement la
limite entre une partie de la voirie et la propriété riveraine contiguë telle qu’elle est déterminée
par le plan général d’alignement74.
L’article 123, 6° de la Nouvelle loi communale charge le collège des bourgmestre et échevins de la
délivrance des alignements particuliers.

3. Les servitudes d’alignement


L’alignement entraîne l’interdiction de bâtir non seulement sur le domaine public mais également
sur la portion des propriétés privées frappées d’alignement en vue de son incorporation future
dans le domaine public par l’expropriation. C’est pourquoi l’on parle de « servitude
d’alignement ».

Il en résulte que toute demande de permis d’urbanisme doit être refusée lorsqu’elle a pour objet
de construire ou de reconstruire sur cette partie ou d’y effectuer des travaux autres que de

70 I. GERKENS, Commentaire systématique de l’O.P.U., Diegem, Kluwer, p. 64 et s. ; M.-A. FLAMME, Droit


administratif, T II, Bruxelles, Bruylant, 1989, p. 1087.
71 C.E., 12 novembre 2008, n° 187860, Limbourg-Wallemme ; C.E., 11 janvier 2001, n° 92.147, Roberti de

Winghe.
72 Article 66 du CoBAT.
73 C.E., 24 mai 2000, n° 87.562, Defour.
74 C.E., 18 décembre 1969, n° 13.866, Commune de Flenu.

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conservation ou d’entretien75. A certaines conditions, il est permis de déroger à cette
interdiction76.

75 Article 189 du CoBAT.


76 Article 189, alinéa 2 du CoBAT.

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Chapitre 2 : les autorisations individuelles

1. Les permis de lotir

Les permis de lotir peuvent notamment ouvrir de nouvelles voies de communication ou modifier
les voies de communication existantes77. Celles-ci permettent l’accès aux différents lots créés par
le permis de lotir.

2. Les permis d’urbanisme

Les travaux consistant en la création ou la modification des trottoirs sont soumis à permis
d’urbanisme, même lorsqu’ils sont réalisés par les autorités publiques gestionnaires de la voirie,
en l’occurrence les communes ou la Région. Il existe toutefois des exceptions pour les travaux de
minime importance.

a. Quand faut-il un permis d’urbanisme ?

L’article 98, §1er du CoBAT définit de manière large les actes et travaux soumis à permis. Il en
résulte que l’ouverture, la suppression, ou la modification (l’élargissement, le rétrécissement le
redressement ou l’aménagement) d’une voirie requiert un permis d'urbanisme.

Un permis est nécessaire non seulement pour la voie publique proprement dite mais aussi pour
ses équipements tels que les trottoirs et le réseau d’égouttage78.

b. Dispenses de permis d’urbanisme

L’article 98, §2 du CoBAT habilite le Gouvernement à arrêter la liste des actes et travaux de
minime importance qui ne requièrent pas de permis d’urbanisme.

En ce qui concerne les trottoirs, les actes et travaux suivants sont dispensés de permis
d’urbanisme79 :

- Actes et travaux de voirie

Art. 6. Pour autant qu'ils n'impliquent aucune dérogation à un plan d'affectation du sol, à un
règlement d'urbanisme ou à un permis de lotir, et qu'ils ne constituent pas le complément de
travaux soumis à permis d'urbanisme, les actes et travaux de voirie suivants sont dispensés de
permis d'urbanisme :

77 Article 197 du CoBAT.


78 C.E., 26 mai 2009, n° 193.513, Biesmans et crts.
79 Arrêté du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale du 13 novembre 2008 déterminant les actes et
travaux dispensés de permis d'urbanisme, de l'avis du fonctionnaire délégué, de la commune, de la
commission royale des Monuments et des Sites, de la commission de concertation ainsi que des mesures
particulières de publicité ou de l'intervention d'un architecte. Cet arrêté a été adopté en exécution de l’article
98, §2 du CoBAT.

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1° pour autant que les actes et travaux ne modifient pas les caractéristiques essentielles du profil
en travers, le renouvellement des fondations et du revêtement des chaussées, bermes, bordures et
trottoirs, à l'exception des changements de revêtements constitués principalement de pierres
naturelles;
2° le renouvellement sans modification des caractéristiques essentielles du profil en travers des
éléments accessoires tels que glissières et bordures de sécurité;
3° la pose, le renouvellement ou le déplacement des dispositifs d'évacuation d'eau tels que filets
d'eau, avaloirs, taques, égouts et collecteurs de moins d'1,25 mètre de diamètre intérieur;
4° la pose, le renouvellement ou le déplacement des câbles, conduites et canalisations situés dans
l'espace public;
5° les aménagements provisoires de voirie à titre d'essai d'une durée maximale de deux ans;
6° le placement ou la modification de dispositifs ralentisseurs de vitesse, en application de la
spécialisation des voiries du plan régional de développement, sur les voiries locales et les
collecteurs de quartier.

Art. 7. Pour autant qu'ils n'impliquent aucune dérogation à un plan d'affectation du sol, à un
règlement d'urbanisme ou à un permis de lotir, qu'ils ne constituent pas le complément de travaux
soumis à permis d'urbanisme ou qu'ils ne font pas l'objet d'une répétition sur la longueur d'une
voirie, les actes et travaux en voirie suivants sont dispensés de permis d'urbanisme :
1° les petits travaux d'aménagement des espaces réservés aux piétons, aux cyclistes et visant
l'agrandissement local de ces espaces, l'amélioration de leur aspect esthétique ou la sécurité des
usagers;
2° les travaux d'aménagement des espaces réservés aux plantations;
3° le placement, le déplacement ou l'enlèvement des dispositifs ou éléments suivants :
a) la signalisation lumineuse ou non en ce compris son support, à l'exception des portiques, ainsi
que sa protection vis-à-vis de la circulation;
b) les dispositifs fixes ou mobiles limitant la circulation ou le stationnement;
c) les dispositifs de contrôle ou d'information du stationnement ou de la circulation, tels que
parcomètres, appareils horodateurs, radars, caméras;
d) les dispositifs de stationnement pour véhicules à deux roues sauf les dispositifs fermés de plus
de 20 m2;
e) les dispositifs accessoires d'installations techniques, souterraines ou non, tels que armoires de
commande électrique de feux de signalisation ou d'éclairage public, bornes téléphoniques, bornes
incendies, armoires de télédiffusion;
f) les bancs, tables, poubelles, bulles à verre, cabines téléphoniques, petites fontaines, bacs à
plantation, boites postales;
g) les dispositifs d'éclairage public;
h) les abris destinés aux usagers des transports en commun pour autant que leur hauteur ne
dépasse pas 2,80 mètres et leurs équipements;
4° l'établissement ou la modification de la signalisation au sol;
5° le placement ou la modification de dispositifs ralentisseurs de trafic situés aux abords d'une
sortie d'école ou ne se trouvant pas sur le réseau primaire et qui ne sont pas visés à l'article 3.6°;
6° sans préjudice de l'obtention préalable d'une autorisation de voirie, le placement d'une terrasse
ouverte saisonnière dans le secteur horeca, pour autant que sa superficie, ne dépasse pas 50 m2 et
que soit préservé un passage libre d'obstacles sur au moins le tiers de la largeur de l'espace réservé
aux piétons, avec un minimum de 2 mètres;

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- Installations temporaires

Art. 4. Sans préjudice des dispositions du chapitre VIII et pour autant qu'ils n'impliquent aucune
dérogation à un plan d'affectation du sol, à un règlement d'urbanisme ou à un permis de lotir, les
actes et travaux suivants sont dispensés de permis d'urbanisme :
1° les travaux, actes et modifications temporaires nécessaires à l'exécution du chantier et pendant
la durée nécessaire à l'exécution des travaux;
2° le placement d'installations à caractère social, culturel, récréatif ou événementiel, placées pour
une durée maximale de trois mois, à l'exclusion des dispositifs de publicités et d'enseignes;
3° le placement de décorations événementielles, de manifestations ou de festivités, pour une
durée maximum de trois mois, à l'exclusion des dispositifs de publicités et d'enseignes;
4° les actes et travaux exécutés sous le niveau du sol et les travaux de déblais et remblais à
réaliser dans le cadre de la législation relative à la gestion et à l'assainissement des sols pollués
pour autant que ces actes et travaux soient effectués sans modification du relief.

c. Qui délivre le permis d’urbanisme ?

En règle, les permis d’urbanisme sont délivrés par le collège des bourgmestre et échevins80.

Par dérogation, les permis d’urbanisme sont délivrés par le fonctionnaire délégué de la Région de
Bruxelles-Capitale dans les cas énumérés par le Gouvernement81, principalement dans les cas
suivants :

- En fonction de la qualité du demandeur


Lorsque la demande de permis d’urbanisme est sollicitée par une personne de droit public
désignée par le Gouvernement et à condition que les actes et travaux soient directement liés à
l'exercice de ses missions. Il s’agit notamment des communes, des associations de communes et
des CPAS.

- En fonction de la nature des actes et travaux


Lorsque la demande de permis d’urbanisme concerne des actes et travaux d'utilité publique
déterminés par le Gouvernement, notamment les « infrastructures de communications routières »
dès lors qu’il ne s’agit pas d’une voirie purement privée82.

- En fonction de la situation de l’immeuble


Lorsque la demande de permis d’urbanisme concerne des actes et travaux situés dans un
périmètre destiné à recevoir un projet d'intérêt régional, au sein d'une zone-levier mentionnée au
plan régional de développement ou d'une zone d'intérêt régional mentionnée au plan régional

80 Article 123 de la Nouvelle loi communale et article 98, §1er du CoBAT.


81 Arrêté du 12 décembre 2002 déterminant la liste des actes et travaux d'utilité publique pour lesquels des
certificats d'urbanisme et les permis d'urbanisme sont délivrés par le fonctionnaire délégué ; Arrêté du
Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale du 24 juin 1993 déterminant les personnes de droit public
pour lesquelles les permis d'urbanisme, permis de lotir et certificats d'urbanisme sont délivrés par le
fonctionnaire délégué. Ces arrêtés ont été adoptés en exécution de l’article 175 du CoBAT.
82 C.E., 15 octobre 2010, n° 208173, Lomento ; Contra : C.E., 16 mars 2000, n° 86.047, selon lequel la notion
d’ « infrastructures de communications routières » exclurait celle de « chemins de desserte locale ».

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d'affectation du sol, périmètre et projet tels qu'arrêtés par le Gouvernement, après avis des
communes

Lorsque la demande de permis d’urbanisme porte sur des actes et travaux concernant un projet
précis, situés sur le territoire de plus d'une commune et s'inscrivant dans un périmètre arrêté par
le Gouvernement après avis des communes concernées.

3. Le Conseil communal et les « questions de voirie »… une question


controversée

a. Principe général

Le Conseil communal est seul compétent pour se prononcer sur le tracé des voiries publiques
communales83. Le principe est valable aussi bien pour la création, la suppression ou la modification
de la voirie, de son équipement ou de ses accessoires.

S'agissant d'un acte réglementaire, la délibération du Conseil communal n'est pas soumise à la loi
du 29 juillet 1991 relative à la motivation formelle des actes administratifs84.

Par ailleurs, une telle décision ne constitue pas un acte susceptible de recours en réformation ou
en annulation devant le Conseil d’Etat85.

b. Interaction avec les permis de lotir et d’urbanisme

La Nouvelle loi communale n’organise pas formellement l’articulation entre la compétence du


Conseil communal et celle du Collège du bourgmestre et échevins lorsqu’une demande de permis
d’urbanisme ou de lotir implique une question de voirie.

- Dans le cadre de la délivrance d’un permis de lotir

Le principe est repris explicitement dans le CoBAT en ce qui concerne la procédure de délivrance
des permis de lotir. Selon l’article 197, §1er du CoBAT, la décision du Conseil communal est prise
après l’enquête publique mais avant la délivrance du permis de lotir par le Collège des
bourgmestre et échevins.

- Dans la cadre de la délivrance d’un permis d’urbanisme

En revanche, la question est controversée pour les permis d’urbanisme.

83 Articles 117 et 135 de la Nouvelle loi communale ; Voir également : C.E., 4 mars 2009, n° 191.102 Kumps
et crts selon lequel : « Le conseil communal a compétence exclusive en la matière en vertu du principe
fondamental, consacré par l'article 117 de la nouvelle loi communale ».
84 C.E., 21 août 2008, n° 185777, référé, Dorego et crts.

85 C.E., 12 décembre 1986, n° 27.249, Demanet.

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Selon une jurisprudence récente du Conseil d’Etat, « en Région de Bruxelles-Capitale aucune
disposition n’impose une telle délibération préalablement à la délivrance d’un permis d’urbanisme
qui autorise ou implique des modifications de la voirie communale »86.

Un premier courant doctrinal87 approuve cette jurisprudence en invoquant un argument de texte.


En effet, si l’article 197, §1er du CoBAT prévoit explicitement l’intervention du Conseil communal
préalablement à la délivrance d’un permis de lotir, aucune procédure particulière n’est prévue en
ce qui concerne les permis d’urbanisme.

Ces auteurs ajoutent que la même solution devait prévaloir sous l’empire de la loi du 29 mars
1962 organique de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme88.

Un second courant89 conteste ce qu’il considère comme un revirement de jurisprudence du


Conseil d’Etat90.

S’appuyant sur la jurisprudence antérieure du Conseil d’Etat, il estime que la compétence générale
du Conseil communal en matière de voirie et la compétence spéciale du Collège des bourgmestre
et échevins ne s’excluent pas mutuellement91.

c. Qu’entend-t-on par « voirie publique » ?

Le caractère privé de l’assiette n’est pas déterminant de la nature publique ou privée de la voirie92.
On considère qu’une voirie est publique à partir du moment où elle est ouverte à la circulation du
public93, et ce même si son assiette appartient à une personne privée.

La jurisprudence a mis en évidence plusieurs critères permettant de conclure au caractère public


ou privé d’une voirie.

Le Conseil d’Etat a estimé qu’est de nature privée une voirie qui sert uniquement à desservir les
logements situés sur le site, dont l’installation d’éclairage se distingue de l’éclairage public, dont le
réseau de distribution d'eau fait l'objet d'un abonnement unique et dont les immondices sont
collectées à la limite de l’ensemble immobilier94. Il en va de même pour les voiries d’un domaine
de vacances, dans la mesure où elles ont pour seul but de desservir ce site95, pour des voiries

86 C.E., 25 juin 2010, n° 205.798, De Muylder ; C.E., 12 juin 2008, n° 184.150, de Servigny et crts.
87 C. THIEBAUT, L. VANSNICK, « Les permis et les questions de voirie », Rev. Dr. comm., 2010/3, pp. 6-21.
88 C.E., 7 juin 2001, n° 96.206, Notredame.
89 D. LAGASSE, « Le Conseil d’Etat se prend-il pour la Pythie de Delphes ? », obs. sous C.E., 25 juin 2010, n°
205.798, De Muylder, J.T., 2010, pp. 484-487 ; D. LAGASSE, « Jurisprudence en bref », Amén., 2009, p. 49 ; D.
LAGASSE, « Les ‘questions de voirie’ au sens des articles 128 et 129 du CWATUP », Amén., 2007, pp. 7-9.
90 Voir notamment : C.E., 29 juin 1984, n° 24.554.
91 Voir également : J.-F. NEURAY, « Aperçu de la jurisprudence du Conseil d’Etat en matière d’urbanisme »,
A.P.T., 1/2009, p. 16 et les références citées par l’auteur.
92 C.E., 1er juillet 2003, n° 121.145, Bruyneel et crts.

93 Cass.,14 septembre 1978, Pas., 1979, I, p. 43.

94 C.E., 11 mai 1984, Rev. Comm., 1984, p. 142 et s.

95 C.E., 26 novembre 1982, Pas., 1985, p. 10.

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d'accès à un immeuble situé à l'intérieur d’un îlot96 ou encore pour l'accès privatif à un parking
réservé aux employés et régulé par une barrière automatique97. Le Conseil d’Etat a également jugé
à propos de la voie d’accès au parking d’une grande surface, que la circonstance que la voirie soit
ouverte au public pendant certaines heures n’entraîne pas la perte de la qualification de voirie
privée98.

On retiendra toutefois qu’aucun critère n’est déterminant et qu’il s’agit d’une question de fait qui
s’apprécie au cas par cas.

96 C.E., 31 mai 2000, n° 87.737.


97 C.E., 16 février 2009, n° 190.481.
98 C.E., 24 avril 2007, n° 170.445.

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Chapitre 3 : Les normes supérieures
1. Introduction

Les permis d’urbanisme et de lotir ne peuvent être délivrés qu’en conformité aux normes
supérieures. Il s’agit principalement des arrêtés et règlements suivants : le Plan régional
d’affectation du sol (PRAS), le Règlement régional d’urbanisme (RRU) ainsi que les règlements
communaux d’urbanisme RCU). En outre les permis d’urbanisme doivent respecter les permis de
lotir, en raison de leur caractère réglementaire.

2. Le Plan régional d’affectation du sol (PRAS)

Les prescriptions particulières du PRAS consacrées aux voiries se divisent en deux catégories : Les
prescriptions 25.1 à 25.7 applicables aux voiries en général et les prescriptions 26.1 à 26.5
applicables au « réseau de voiries » constitué du réseau primaire des voiries et de la carte n° 5 des
voiries.

Toute demande de permis doit être conforme au PRAS, celui-ci se trouvant au sommet de la
hiérarchie des plans à valeur règlementaire.

Il faut également respecter les prescriptions du PRAS relatives aux voiries et transports en
commun (prescriptions n° 25, 26 et 27).

- Le tracé des voiries

La carte des voiries du PRAS reprend le réseau primaire des voiries, c'est-à-dire les autoroutes, les
voiries métropolitaines et les voiries principales (voyez la prescription 26.1). Seul ce réseau a un
caractère règlementaire : Leur suppression nécessiterait une modification du PRAS.

Le PRAS ne décide pas de l'affectation au public des voiries du territoire de la Région de Bruxelles-
Capitale non comprises dans son réseau primaire, ni ne préjuge des appréciations pouvant être
portées en cette matière par les autorités compétentes99. Pour celles-ci, c'est-à-dire ce qu'on
appelle le "réseau viaire ", la voirie peut être modifiée par permis d'urbanisme, sans modification
du PRAS.

- Enquête publique

Selon la prescription n° 25.1 du PRAS : "Les actes et travaux ayant pour objet la création ou la
modification de l'aménagement des voiries et itinéraires des transports en commun sont soumis
aux mesures particulières de publicité ".

99 C.E., 27 septembre 2007, n° 175.035.

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Les prescriptions du PRAS relatives aux voiries sont les suivantes :
Prescriptions particulières relatives aux voiries et aux transports en commun
26. Le réseau des voiries
26.1 Le réseau des voiries du plan est constitué du réseau primaire des voiries comprenant les
autoroutes, les voies métropolitaines et les voies principales.
Deux fonctions s'expriment dans l'usage de l'espace public de la voirie : la fonction de séjour, liée
aux activités riveraines et la fonction de circulation, liée à la circulation des transports en commun,
des véhicules automobiles, des deux-roues et des piétons.
26.2 La spécialisation des voiries est articulée selon les trois niveaux suivants :
1° le réseau primaire;
2° le réseau interquartier;
3° le réseau de quartier.
Lorsqu'une voie du réseau primaire, à l'exception des autoroutes, est divisée en plusieurs chaussées
ou équipée d'un tunnel ou d'un viaduc routier, la spécialisation des diverses chaussées s'effectue
selon les principes suivants et selon les prescriptions qui s'y rapportent :
1° voie du réseau primaire pour les chaussées en tunnel ou en viaduc, pour les chaussées centrales
entre les ouvrages d'art, pour les chaussées centrales situées au-dessus d'un tunnel routier ou en-
dessous d'un viaduc, lorsque ces chaussées comportent plus d'une bande par sens de circulation et
pour les chaussées d'accès à un tunnel ;
2° voie du réseau interquartier pour les chaussées centrales situées au-dessus d'un tunnel routier ,
ou sous un viaduc lorsque ces chaussées comportent une seule bande par sens de circulation ;
3° voie du réseau de quartier pour les chaussées latérales.

26.3 Sans préjudice des dispositions légales ou réglementaires qui concernent spécifiquement les
autoroutes, les actes et travaux ayant pour objet la création ou la modification de l'aménagement
des voiries du réseau primaire prévoient les mesures d'aménagement visant à :
1° optimiser les conditions de la circulation des véhicules automobiles et des transports en
commun, sans porter préjudice au confort et à la sécurité des cyclistes et des piétons;
2° atténuer l'impact de la circulation des véhicules automobiles sur les logements et les activités
riveraines, sauf si les conditions locales ne le permettent pas et pour autant que cela n'entraîne pas
une augmentation significative de la circulation des véhicules automobiles sur les autres réseaux
de voiries;

26.4 Les voiries du réseau primaire qui aboutissent dans la zone du bois de la Cambre doivent être
reliées entre elles.

26.5 Le réseau d'itinéraires cyclables régionaux figure à titre réglementaire sur la " carte des
voiries".
A la condition de préserver la continuité et la cohérence de l'ensemble du réseau, le tracé d'un
itinéraire cyclable régional peut être localement modifié en fonction de contraintes techniques ou
urbanistiques locales.
Les actes et travaux relatifs aux voiries situées sur un itinéraire cyclable régional assurent un
itinéraire sécurisant, confortable et lisible en réservant aux cyclistes l'espace nécessaire à cet effet
et en établissant les aménagements nécessaires à ces fins.

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27. Le réseau des transports en commun

27.1 Le réseau des transports en commun du plan est constitué du réseau primaire des transports
en commun comprenant:
1°les lignes de chemin de fer,
2°les itinéraires en site indépendant.
En fonction de nécessités techniques ou urbanistiques, le tracé des itinéraires de transport en
commun du plan peut être modifié. Le tracé des lignes à l'intérieur des zones de chemin de fer est
mentionné à titre indicatif sur la carte des transports en commun.
Les gares et points d'arrêt des lignes de chemin de fer et les stations des itinéraires en site
indépendant figurent à titre indicatif sur la carte des transports en commun.

27.2 Les actes et travaux ayant pour objet la création ou la modification des itinéraires des
transports en commun maintiennent ou améliorent les correspondances avec les autres moyens de
transport en commun ou avec d'autres modes de transport, notamment en regroupant autant que
possible les arrêts et stations, de manière à minimiser les distances à parcourir à pied d'un mode de
transport à l'autre et en veillant au confort et à la sécurité des usagers en correspondance.

27.3 Les actes et travaux ayant pour objet la création ou la modification des lignes de chemin de
fer, ainsi que des gares et points d'arrêt de ces lignes :
1° ne peuvent être autorisés que s'ils sont accompagnés des mesures d'aménagement requises
concernant leur intégration urbaine et le respect de l'environnement, en particulier par la
protection contre le bruit et les vibrations;
2° prévoient des dispositifs favorisant l'accès des vélos aux quais, tels que ascenseurs, plans inclinés
ou goulettes le long des escaliers ;
3° établissent des parkings de longue durée pour vélos bien visibles et de préférence dans les gares
ou, si les conditions locales ne le permettent pas, à proximité immédiate de celles-ci.

27.4 Les actes et travaux ayant pour objet la création ou la modification des itinéraires en site
indépendant :
1° ne peuvent autoriser de traversée à niveau par d'autres modes de transport ou par des piétons ;
2° ne peuvent être autorisés que s'ils sont accompagnés des mesures d'aménagement requises
concernant leur intégration urbaine et le respect de l'environnement, en particulier par la
protection contre le bruit et les vibrations ;
3° établissent des parkings de longue durée pour vélos bien visibles et de préférence dans les
stations, ou si les conditions locales ne le permettent pas, à proximité immédiate de celles-ci.

27.5 La zone à réserver pour infrastructure souterraine permet d'assurer la continuité et la mise en
œuvre des itinéraires à créer du plan.

27.6 Un itinéraire en site indépendant reliera le Centre Communication Nord à l'avenue Rogier.

27.7 Un itinéraire en site indépendant permettra d'atteindre l'AZ VUB.

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3. Les plans particuliers d’affectation du sol (PPAS)

Si la parcelle est située dans le périmètre d'un Plan particulier d’affectation du sol (PPAS), il
convient également de vérifier si la demande de permis n'implique pas une modification du tracé
d'une voirie prévu par ce PPAS. En effet, l'article 41, 5° du CoBAT prévoit qu'un PPAS peut
déterminer notamment le tracé et les mesures d’aménagement des voies de communication et les
prescriptions qui s’y rapportent.

4. Les règlements d’urbanisme

Les règlements d’urbanisme se distinguent des plans d’affectation (PPAS) par le fait qu’ils ne
peuvent porter que sur des actes assimilables à de constructions et qu’ils ne peuvent dès lors avoir
pour objet de réglementer l’affectation d’une zone ou la destination d’un bien100.

En ce qui concerne les trottoirs, les règlements d’urbanisme ont notamment pour objet101 :

« la conservation, la sécurité, la viabilité et la beauté de la voirie, de ses accès et de ses


abords » ;

« la desserte des immeubles par des équipements d’intérêt général et concernant


notamment les distributions d’eau de gaz, d’électricité, de chauffage, de
télécommunication et d’enlèvement des immondices ».

Ces règlements d’urbanisme ne peuvent déroger aux prescriptions imposées en matière de grande
voirie102.

a. Le règlement régional d’urbanisme (RRU)103

Le titre VII du RRU relatif à la voirie, ses accès et ses abords contient notamment les prescriptions
suivantes :

Section 4
Le cheminement piéton

ARTICLE 4 VOIES DE CIRCULATION PIETONNE

§ 1. Toute voie de circulation piétonne comporte un cheminement libre de tout obstacle d’une
largeur minimale d’1,50 m d’un seul tenant et d’une hauteur libre minimale de 2,20 m.

100 Voir notamment : Cass., 29 novembre 1984, Pas., 1985, I, p. 405 ; C.E., 26 octobre 1969, n° 13.756,
Vuergins et Verledens ; C.E., 16 janvier 2003, n° 114.576, Leboutte.
101 Article 88 du CoBAT, alinéa 1er, 3° et 4° et article 91 du CoBAT.
102 Article 88, alinéa 3.
103 Arrêté du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale du 21 novembre 2006 arrêtant les Titres Ier à
VIII du Règlement régional d’urbanisme applicable à tout le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale.

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§ 2. La pente transversale maximale entre l’alignement et la bordure est de 2%.
§ 3. Au droit d’un obstacle permanent ou amovible dont la longueur maximale est de 0.50 m, la
largeur du cheminement libre prévue au § 1er peut être réduite à 1,20 m lorsque la largeur de la
voie de circulation piétonne est inférieure à 2 mètres.

La distance minimale entre deux obstacles successifs est de 1,50 m.


A l’approche d’un mobilier urbain non prolongé jusqu’au sol, des indications podotactiles doivent
indiquer l’obstacle.

§ 4. Sans préjudice des § 1er et 3, lorsque la voie de circulation piétonne présente une largeur égale
ou inférieure à 2 mètres, la signalisation routière est :

1° soit ancrée dans la façade, à l’exception des immeubles classés ou inscrits sur la liste de
sauvegarde en vertu du Code bruxellois de l’aménagement du territoire ;

2° soit placée le plus près possible de l’alignement.


Le croquis n° 1 en annexe 1 du présent titre illustre le présent article.

ARTICLE 5 TRAVERSEES PIETONNES

§ 1. Toute traversée piétonne est établie dans le prolongement du cheminement libre des voies de
circulation piétonne à l’exclusion des traversées spécifiques à dalles podotactiles.

§ 2. Lorsque la chaussée comporte une zone permanente de stationnement, adjacente à la voie de


circulation piétonne, celle-ci est élargie au droit des traversées piétonnes.

L’élargissement de la voie de circulation piétonne est prolongé de manière à ce que la zone de


stationnement commence à minimum 5 mètres de la traversée piétonne dans le sens de la
circulation.

Le croquis n° 2 en annexe 1 du présent titre illustre le présent article.

§ 3. La transition entre la voie de circulation piétonne et la chaussée est réalisée :

- par un abaissement progressif de la voie de circulation piétonne au moyen d’une rampe


accessible aux personnes à mobilité réduite, conformément au croquis n°3 de l’annexe Ier du
présent titre.

- par un plan incliné respectant les normes suivantes :

1° la pente transversale maximale du plan incliné est de 8 %, cette pente peut toutefois être portée
jusqu’à 12 % si la longueur du plan incliné est inférieure à 0,50 m ;

2° la surface du plan incliné est raccordée au niveau de la voie de circulation piétonne par des plans
inclinés dont la pente ne dépasse pas de plus de 8 % la pente générale de la voie de circulation
piétonne.

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Le croquis n° 3 en annexe 1 du présent titre illustre le présent article.

Le croquis n° 4 en annexe 1 du présent titre illustre le présent article.

§ 4. La largeur minimale du cheminement libre prévu à l’article 4 § 3 est à hauteur des traversées
piétonnes de 1,20 m.

§ 5. La bordure et le ressaut du raccord du filet d’eau à la chaussée au droit des traversées sont
chanfreinés ou arrondis et ont une hauteur maximale de 0,02 m par rapport au fond du filet d’eau.
Aucun avaloir n’est situé au droit des traversées piétonnes et cyclistes.

§ 6. La traversée des terre-pleins et des îlots directionnels se fait au niveau de la chaussée. En cas
d’impossibilité, la traversée se fait dans les mêmes conditions que celles décrites au § 3.

Les croquis n° 2, 3 et 4 en annexe 1 du présent titre illustrent le présent article.

ARTICLE 6 TROTTOIR EN SAILLIE OU AU DROIT DES ENTREES CARROSSABLES


§ 1. Le revêtement du trottoir est continu au droit d’une entrée carrossable. En cas de surcharge
prévisible, il sera procédé à un renforcement des fondations et à une augmentation de l’épaisseur
du revêtement. Lorsque la surcharge prévisible l’impose, le revêtement peut être modifié pour
autant qu’il n’y ait pas de changement de couleur.

En cas de trottoir en saillie, la bordure sera biseautée.

§ 2. Le niveau du trottoir est maintenu au droit d’une entrée carrossable et la bordure est
biseautée. Toutefois, le trottoir peut être abaissé sur une distance maximale de 0,50 m à partir de
la face verticale de la bordure, pour autant que la largeur minimale du cheminement piéton prévu
à l’article 4 § 3 soit de 1,20 m entre l’abaissement et l’alignement.

Section 5
Le stationnement

ARTICLE 12 PROTECTION DU TROTTOIR

Lorsque le stationnement est autorisé en épi ou de manière perpendiculaire à la bordure ou à


l’alignement, le cheminement libre tel que défini à l’article 4, § 1er, est assuré par un dispositif
anti-stationnement.

ARTICLE 13 DISPOSITIFS ANTI-STATIONNEMENT

§ 1. Dans le but de réduire le nombre des bordures saillantes et des potelets anti-stationnement, la
distance entre ces dispositifs anti-stationnement est de minimum 1,50 m, et de maximum 3,00 m,
en fonction de la largeur de la chaussée.

§ 2. Le dispositif anti-stationnement constitué d’une bordure double visant à protéger une berme
ou un espace piéton, respecte les dimensions suivantes :

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- la hauteur de l’ensemble des deux bordures doit atteindre au minimum 0,35 m ;

- la distance entre la première et la deuxième bordure doit être comprise entre 0,20 m et 0,45 m.
§ 3. Les bordures saillantes ne peuvent avoir une longueur supérieure à 1,50 m et sont conformes
au § 1.

§ 4. La hauteur des potelets anti-stationnement est comprise entre 0,60 m et 1,10m.

Le croquis n° 5 en annexe 1 du présent titre illustre le présent article.

Section 6
Les transports en commun

ARTICLE 14 ARRETS

§ 1. Le stationnement est interrompu au droit d’un arrêt de transport en commun adjacent au


trottoir et la voie de circulation piétonne est élargie.

§ 2. L’accès à l’arrêt est réalisé sous forme d’une rampe accessible aux personnes à mobilité réduite
conformément au croquis N°3 de l’annexe I. Aux deux extrémités de la rampe, un palier ou une aire
de repos d’une longueur minimale de 1,50 m est aménagé.

§ 3 Les arrêts de transport en commun sont équipés d’un abri pour les usagers. Ils sont signalés par
des dalles podotactiles.

L’arrêt situé dans un site ou au droit d’un immeuble, classé ou inscrit sur la liste de sauvegarde au
sens du Code bruxellois de l’aménagement du territoire, peut être dispensé d’abri.

Section 9
Le mobilier urbain

ARTICLE 22 IMPLANTATION

§ 1. Au droit des carrefours, des traversées piétonnes et des arrêts de transports publics, le mobilier
ne peut être posé s’il nuit à la visibilité de tous les usagers de la voirie.

§ 2. A l’exception des dispositifs anti-stationnement, le mobilier urbain est placé à une distance
minimale de 0,20 m de la face extérieure de la bordure de séparation entre la voie de circulation
piétonne et la chaussée.

§ 3. Sans préjudice de l’article 4, § 3, le passage libre à l’avant des abris destinés aux usagers des
transports en commun est de minimum 1,20 m. Lorsque les circonstances locales l’imposent, cette
distance peut être réduite à 0,90 m.

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ARTICLE 23 ARMOIRES DES CONCESSIONNAIRES

§ 1. Toutes les armoires sont équipées d’une plaquette indiquant l’identité et les coordonnées de
leurs propriétaires.

§ 2. Lorsqu’elles sont situées sur les voies de circulation piétonne, les armoires sont placées
parallèlement à l’alignement.
Les armoires d’une hauteur inférieure à 1,20 m peuvent être placées perpendiculairement à
l’alignement, sur l’élargissement de la voie de circulation piétonne prévu à l’article 5 § 2, à une
distance maximale de 0,50 m de la face extérieure de la bordure.

§ 3. Les armoires sont enterrées dans les cas suivants :


- dans un site ou au droit d’un immeuble, classé ou inscrit sur la liste de sauvegarde au sens du
Code bruxellois de l’aménagement du territoire ;

- dans la zone de protection visée aux articles 228 de ce Code ;

- à défaut de zone de protection, dans un périmètre de 50 mètres autour du bien classé ou inscrit
dans la liste de sauvegarde au sens du Code bruxellois de l’aménagement du territoire

- quand le trottoir est inférieur à 1,50 m ou devant une


vitrine.

Dans les autres cas, les armoires enterrées sont privilégiées.

Le croquis n° 7 en annexe 1 du présent titre illustre le présent article.

ARTICLE 24 COMPOSITION GLOBALE

§ 1. L’éclairage des espaces urbains est pensé en fonction d’une volonté de composition globale,
notamment la hauteur de feu et la position du luminaire sont déterminées en fonction de la largeur
de la chaussée à éclairer et de l’impression visuelle nocturne souhaitée. Il vise aussi à mettre en
évidence les sites et les ensembles immobiliers remarquables.

§ 2. L’éclairage urbain est conçu afin de limiter au strict minimum les nuisances à l’intérieur des
habitations.

§ 3. Le niveau d’éclairement permet une bonne visibilité des voies de circulation piétonne et si
nécessaire une mise en évidence des traversées piétonnes et cyclistes.

§ 4. La hauteur de feu est limitée à 9 mètres maximum. Cette hauteur peut être portée à 20 mètres
sur les autoroutes.

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b. Les règlements communaux d’urbanisme (RCU)

Le conseil communal peut édicter des règlements communaux d’urbanisme (RCU) pour tout ou
partie du territoire communal. Ils portent sur les mêmes matières que le RRU qu’ils peuvent
compléter en le précisant104.

104 Article 91 du CoBAT.

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Chapitre 4 : Les terrasses HORECA en voirie - Quelles contraintes
urbanistiques ?

1. Introduction

Le placement d’une terrasse sur un trottoir nécessite une autorisation d’occuper le domaine
public. Examinons dans quelle mesure un permis d’urbanisme est également obligatoire, les
interactions entre ces deux types d’autorisation, ainsi que la compétence du conseil communal
pour adopter des règlements en la matière.

2. Nécessité d'un permis d'urbanisme

Les terrasses ne constituent pas une « construction » dans le langage courant. Pourtant, dans la
plupart des cas, le placement d’une terrasse horeca en voirie requiert un permis d’urbanisme.
Selon l’article 98 §1er, 1° du CoBAT, un permis d’urbanisme est nécessaire pour « construire,
utiliser un terrain pour le placement d'une ou plusieurs installations fixes, en ce compris les
dispositifs de publicité et les enseignes ».

Cet article définit largement la notion de « construire ou placer des installations fixes ». Il en
découle trois critères :

- Le rapport au sol : l’ouvrage peut être incorporé au sol, ancré dans celui-ci ou dans une
construction existante ou avoir un simple appui au sol qui en assure la stabilité.

- Le rapport au temps : l’ouvrage peut être réalisé même en matériaux non durables.

- Le rapport à l’espace : l’ouvrage est destiné à rester en place alors même qu'il peut être
démonté ou déplacé.

Il convient de distinguer deux types de terrasses.

Les terrasses reposant sur des fondations ou revêtements tels que des planchers, ou agrémentées
de paravents ou de bacs à fleurs destinés à rester en place, constituent incontestablement des
installations fixes et nécessitent un permis d’urbanisme.

En revanche, le simple dépôt de mobilier destiné à être rentré quotidiennement devrait en être
exonéré.

3. Dispense de permis d'urbanisme

Toutefois, aucun permis n’est exigé pour le placement d'une terrasse ouverte saisonnière dans le
secteur horeca, moyennant le respect des conditions suivantes105 :

105 Voir l’article 7, alinéa 1er, 6° de l’Arrêté du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale du 13


novembre 2008 déterminant les actes et travaux dispensés de permis d'urbanisme, de l'avis du fonctionnaire
délégué, de la commune, de la commission royale des Monuments et des Sites, de la commission de

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- sa superficie ne dépasse pas 50 m² ;
- elle doit préserver un passage libre d'obstacles sur au moins le tiers de la largeur de
l'espace réservé aux piétons, avec un minimum de 2 mètres ;
- la terrasse ne fait pas l'objet d'une répétition sur la longueur d'une voirie,
- elle ne constitue pas le complément de travaux soumis à permis d'urbanisme.

En outre, la dispense n’existe que pour autant que l’aménagement projeté n'implique aucune
dérogation à un plan d'affectation du sol, à un règlement d'urbanisme ou à un permis de lotir.

S’il s’agit d’un bien faisant l’objet d’une mesure de protection (par exemple : la Grand-Place de
Bruxelles, dont l’assise est classée comme site106), un permis d’urbanisme est toujours nécessaire,
et c’est le fonctionnaire délégué qui est compétent. Cependant le placement de la terrasse est
dispensé de l’avis de la commune et des mesures particulières de publicité107.

Pour les terrasses permanentes ou dont l’exploitation nécessite la réalisation de travaux soumis à
permis d’urbanisme, il faut toujours un permis.

4. Durée du permis d'urbanisme

En principe, les permis d’urbanisme confèrent des droits acquis dans le temps. Toutefois, dans les
cas énumérés par le Gouvernement - comme en l’espèce pour les terrasses - les permis sont
délivrés pour une durée limitée108.

Dans les cas relevant de cette énumération, le Collège des bourgmestre et échevins fixe la durée
de validité du permis d’urbanisme sans qu'elle puisse excéder celle fixée par le Gouvernement. Il
peut aussi fixer la durée du maintien annuel des installations temporaires présentant un caractère
cyclique ou saisonnier.

Pour les planchers de terrasses en voirie présentant un caractère cyclique ou saisonnier, la durée
maximale est de 6 ans109.

5. Le bon aménagement des lieux

Lors de l’instruction des demandes de permis, le Collège des bourgmestre et échevins exerce son
pouvoir d’appréciation pour vérifier si la terrasse proposée respecte le bon aménagement des
lieux. Il s’agit, en d’autres termes, de vérifier si le projet est compatible avec son environnement
immédiat110. Le pouvoir d’appréciation est encadré par les prescriptions urbanistiques111.

concertation ainsi que des mesures particulières de publicité ou de l'intervention d'un architecte, M.B.
02.12.2008
106 Arrêté du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale du 7 novembre 2002, M.B., 3 juin 2003.
107 Article 35/6, 6° de l’arrêté du 13 novembre 2008.
108 Article 102 du CoBAT.
109 Arrêté du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale du 29 janvier 2004 relatif aux permis
d'urbanisme à durée limitée , (point 7 du tableau repris en annexe de l’arrêté), M.B. 24.03.2004.
110 Le bon aménagement des lieux vise la compatibilité du projet avec l’environnement immédiat, en tenant
compte de critères d’appréciation tels que l’esthétique du projet, les caractéristiques du quartier, la densité

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Il convient de souligner que la question des nuisances sonores, même si elle relève de la police
administrative de l’environnement, « fait partie intégrante de la police de l'urbanisme lorsqu'il
s'agit […] de vérifier dans quelle mesure l'activité horeca concernée est ou non compatible avec
l'habitat »112.

En outre, le permis peut être subordonné à des conditions, telles que la présence de cendriers,
destinées à préserver le bon aménagement des lieux. Celles-ci doivent être précises, limitées
quant à leur portée et n'avoir trait qu'à des éléments secondaires ou accessoires. Le non-respect
des conditions n’affecte pas la validité du permis, mais constitue néanmoins une infraction113.

6. Règlement communal d’urbanisme

Les prescriptions relatives aux trottoirs peuvent être intégrées dans un règlement d’urbanisme
(RCU) pour autant qu’elles soient considérées comme des normes d’urbanisme. Un tel règlement
a notamment pour objet « la conservation, la salubrité, la sécurité, la viabilité et la beauté de la
voirie, de ses accès et de ses abords »114.

Le Conseil communal complète et précise les prescriptions du Règlement régional d’urbanisme,


sans jamais pouvoir les répéter, les contredire ou les assouplir.115.

Par ailleurs, les règlements d’urbanisme n’ont pour objet que des actes assimilables à des
constructions116. Il en résulte qu’un tel règlement ne peut porter sur les rapports de droit entre le
gestionnaire de la voirie et le titulaire d’une permission ou d’une concession de voirie117.

Son objet étant défini largement, un RCU donnera lieux à des prescriptions réglant des aspects
aussi divers que l’interdiction de l’usage de revêtements de sols permanents, la fixation des
périodes de l’année durant lesquelles l’installation de terrasses est autorisée, la préservation de la
végétation existante, l’esthétique du mobilier utilisé, l’obligation de rentrer le mobilier en dehors
des heures d’ouvertures de l’établissement, etc118.

d’occupation du sol, l’impact sur les vues par rapport aux propriétés voisines, l’ensoleillement, la salubrité,
etc.
111 Voir, à ce sujet, les objectifs de l’aménagement de la voirie définis par l’article 3 du Titre VII Règlement
régional d’urbanisme - La Voirie, ses accès et ses abords ainsi que l’article 4, §1er du même titre fixant la
largeur minimale du cheminement piéton à 1,5 mètre. Il convient aussi d’avoir égard au règlement communal
applicable.
112 C.E., 8 juin 2009, n° 193.943, Ville de Bruxelles ; C.E., 19 mars 2010, Laquay et crts.
113 Article 300, 3° du CoBAT.
114 Articles 88, alinéa 1er, 4° et article 91 du CoBAT.
115 Sur ces questions, voir : F. LAMBOTTE, règlements communaux d’urbanisme – vade mecum, ainsi que le
modèle de règlement disponibles sur www.avcb.be
116 Article 88, alinéa 2 du CoBAT.
117 C.E., 6 mars 1980, n° 20.157, Agglomération bruxelloise ; Fr. HAUMONT, L’urbanisme, la Région wallonne,
Rép. Not., 1996, p. 805.
118 Pour des exemples récents, voir : Le Règlement d’urbanisme zoné de la Commune de Saint-Gilles relatif
aux terrasses et occupation de l’espace public dans le Quartier Louise ; ainsi que l’article 45 du Règlement
communal d’urbanisme de la Commune de Schaerbeek

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Notons que certains aspects peuvent être réglementés par un règlement communal de police119
pour autant qu’ils concernent l’ordre public, et donc plus particulièrement la propreté, la
salubrité, la sûreté, la tranquillité ainsi que la commodité du passage dans les voies publiques120.

7. Articulation de la police administrative spéciale de l'urbanisme avec la police


administrative générale et la gestion du domaine public

Le caractère précaire des autorisations d’occupation du domaine public n’a aucune incidence sur
la nécessité d’obtenir un permis d’urbanisme ni sur la durée de celui-ci. Inversement, une
permission de voirie ne perd pas son caractère précaire par la circonstance qu'un permis
d’urbanisme a dû être délivré pour sa mise en œuvre121.

Il faut en effet tenir compte des principes du cumul et de l’autonomie des polices administratives :

- Cumul des polices (ou cumul de la police administrative et de la gestion du domaine public)
: l’installation d’une terrasse horeca en voirie nécessite un permis d’urbanisme et une
autorisation du bourgmestre ou du gestionnaire de la voirie. De même, l’existence d’une
dispense de permis d’urbanisme n’emporte pas l’exonération d’une autorisation de voirie.

- Autonomie des polices : l’autorité délivre chacune des autorisations sur base des critères
propres à la police concernée, sans pouvoir les mélanger, et ce même s’il s’agit de la même
autorité.

Toutefois, l’adoption d’un règlement communal est susceptible de créer des interférences
entre les différentes polices administratives. En effet, les actes individuels doivent se
conformer aux actes à caractère réglementaire, même si ces derniers ne relèvent pas de la
même police administrative. Ainsi, lorsqu’un règlement d’urbanisme interdit le placement
de terrasses à certaines périodes de l’année, l’autorité sera tenue d’en tenir compte lors de
l’examen d’une demande d’autorisation d’occuper la voirie.

8. Exécution d’office

En complément des sanctions et mesures communes à toutes les infractions urbanistiques,


l’article 305 du CoBAT confère au Collège des bourgmestre et échevins un droit d’exécution
d’office pour les actes et travaux soumis à permis d’urbanisme à durée limitée.

L’exécution d’office des travaux doit être précédée d’un avertissement.

Elle concerne la remise en état des lieux à l’expiration du délai de validité des permis d'urbanisme
ou en l'absence d'un tel permis. La dernière réforme du CoBAT a étendu cette possibilité aux
travaux de mise en conformité par rapport au permis à durée limitée.

119 Voir le modèle de règlement général de police et son commentaire, disponibles sur le site www.avcb-
vsgb.be
120 Article 135, §2 de la nouvelle loi communale.
121 C.E., 1er octobre 1999, n° 82611, référé, s.p.r.l. « Chez Munir et Flore », UNAL / Commune de Woluwé-
Saint-Lambert.

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Les frais sont mis à charge du contrevenant et le Collège des bourgmestre et échevins a le droit de
disposer des matériaux et objets résultant des travaux d’office. En outre, le recouvrement des frais
peut être confié au receveur de l'Administration de la Région de Bruxelles-Capitale.

9. En conclusion

Dans la plupart des cas le placement d’une terrasse en voirie est soumis à permis d’urbanisme122.
Pour les terrasses saisonnières, il s’agit d’un permis à durée limitée de maximum 6 ans123.

Toutefois, à certaines conditions, les terrasses ouvertes saisonnières dans le secteur horeca d’une
superficie de moins de 50 m² sont dispensées de permis d’urbanisme124.

Il est possible d’imposer des conditions pour autant que celles-ci soient liées au bon aménagement
des lieux et qu’elles soient libellées de manière précise et restent accessoires par rapport à l’objet
du permis.

Il est également possible de réglementer l’aménagement des terrasses dans un règlement


communal d’urbanisme125 ou dans un règlement de police126.

Pour les permis à durée limitée, le Collège est habilité à prendre des mesures d’office127.

L’obligation d’obtenir un permis d’urbanisme se cumule avec l’obligation de disposer d’une


autorisation d’occuper le domaine public.

122 Article 98, §1er, 1° du CoBAT.


123 Article 102 du CoBAT et arrêté du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale du 29 janvier 2004
relatif aux permis d’urbanisme à durée limitée, point 7 du tableau de l’annexe.
124 Article 7, alinéa 1er, 6° de l’Arrêté du 13 novembre 2008.
125 Articles 88 et 91 du CoBAT.
126 Article 135, §2 de la Nouvelle loi communale.
127 Article 305 du CoBAT.

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Chapitre 5 : Les obligations des propriétaires riverains en matière de
construction et de réparation des trottoirs

1. Introduction

Les communes ont le pouvoir de mettre à charge des particuliers la construction, la reconstruction
ou la réparation des trottoirs par le biais de la police spéciale de l’urbanisme. Nous évoquons ci-
dessous les règlements d’urbanisme et les charges d’urbanisme.

Ces charges foncières constituent des « servitudes d’utilité publique » au sens des articles 649 et
650 du Code civil128. Elles sont en effet imposées à une propriété privée au profit du domaine
public, en exécution d’une loi ou d’un règlement. Toutefois, les charges d’urbanisme en numéraire
s’analysent comme des « rétributions » au sens de l’article 173 de la Constitution129.

2. Les règlements d’urbanisme, de voirie et sur les bâtisses

Plusieurs communes disposent d’un règlement sur les trottoirs ou d’un règlement sur les bâtisses
prévoyant que les propriétaires riverains sont tenus de réaliser les travaux de construction, de
reconstruction, de modification ou de réparation, et ce même s’ils ne sont pas propriétaires de
l’assiette du trottoir130. Dans la pratique, il s’agit par exemple de la construction des trottoirs
bordant les nouvelles constructions, de la réparation ponctuelle des dégradations ou encore des
modifications souhaitées par les riverains (par exemple l’aménagement des entrées carrossables).
A défaut, la commune fait exécuter les travaux d’office aux frais des riverains.

L’obligation d’exécuter des travaux se distingue des obligations d’entretien (déneigement,


nettoyage,…) qui pèsent sur les riverains par application d’un règlement général de police131.

Les dispositions spécifiques à la construction des trottoirs sont, le plus souvent, insérées dans un
règlement ayant un objet plus large tel des prescriptions relatives aux voiries ou aux constructions
en général132.

128 Aux termes de l’article 650 du Code civil, les servitudes « […] établies pour l'utilité publique ou
communale ont pour objet le marchepied le long des rivières navigables ou flottables, la construction ou
réparation des chemins et autres ouvrages publics ou communaux. […] ».
129 C.E., 15 juin 2009, n° 194.193, U.P.S.I. et crts.

130 Sur cette question, voir : V. GENOT, De la voirie publique par terre. Grande et petite voirie. Permissions et

concessions sur la voirie, 3ème Ed. de l’ouvrage de G. MARCOTTY, Bruxelles, Bruylant, 1964, pp. 399-400, n° 32.
131 Voir le modèle de règlement général de police et son commentaire, disponibles sur le site internet
www.avcb-vsgb.be .
132 Toutefois, comme le prévoit l’article 95 du CoBAT, ces dernières sont abrogées implicitement lorsqu’elles
se révèlent incompatibles avec des dispositions de niveau supérieur, en l’occurrence le Règlement régional
d’urbanisme (RRU). Il s’agit d’une application du principe de la hiérarchie des normes. Pour une illustration de
ce principe, voir : C.E., 24 novembre 2003, n° 125.643, Renard ; C.E., 10 septembre 1998, n° 75.710, a.s.b.l.
Front commun des groupements de défense de la nature.

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58
Ces règlements d’urbanisme133, relativement anciens, datent d’une époque où le trottoir était
perçu comme le prolongement des propriétés contiguës et donc construits dans l’intérêt des
propriétaires riverains134.
Ils ont été adoptés sur base de la loi du 1er février 1844 sur la police de voirie ou sur base de la loi
du 29 mars 1962 organique de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire. Il s’agit de
législations abrogées et le Code bruxellois de l’aménagement du territoire (le CoBAT) n’habilite
pas explicitement les communes à édicter une obligation générale de ce type135.

Néanmoins, les règlements sur les trottoirs ou sur les bâtisses existants ont conservés leur
caractère obligatoire.

L’article 207 de l’ordonnance organique de la planification et de l’urbanisme du 29 août 1992


(l’OPU), devenu l’article 329, § 1er, alinéa 1er du CoBAT, maintient en vigueur les règlements
adoptés en exécution de la loi du 29 mars 1961.

Les choses sont moins claires pour les règlements adoptés sur la base de la loi du 1er février 1844
sur la police de la voirie.

L’article 73, c, de la loi du 29 mars 1962 organique de l’aménagement du territoire et de


l’urbanisme disposait que les règlements sur les bâtisses existants alors restaient en vigueur, mais
uniquement « jusqu’au moment de l’entrée en vigueur d’un plan particulier dressé en vertu de la
présente loi ». Il convient donc de vérifier si un tel plan a été adopté pour les parcelles concernées.

Par ailleurs, cette disposition transitoire a été abrogée, purement et simplement, en même temps
que le reste de cette loi. «Il ne résulte cependant pas des travaux préparatoires que la volonté du
législateur bruxellois ait été d’abroger les règlements sur les bâtisses et la voirie pris en exécution
de la loi du 1er février 1844, tandis que la pratique constante démontre que les communes
continuent à appliquer ces règlements dont il n’est pas exclu qu’ils trouvent un fondement légal
suffisant dans la loi du 29 mars 1962 et le Code bruxellois de l’aménagement du territoire qui se
sont substitués, sur ce point, à la loi du 1er février 1844 »136.

En effet, il est de jurisprudence constante que l’abrogation d’une loi qui constitue le fondement
juridique d’un arrêté ou d’un règlement qui n’a pas été abrogé formellement ne le prive pas de sa
validité pourvu qu’il trouve dans la législation lui ayant succédé un fondement suffisant137.

133 Les règlements sur les bâtisses ou sur les trottoirs sont assimilés à des règlements d’urbanisme. Ils ne
peuvent être modifiés que dans le respect de la procédure édictées par le CoBAT (articles 97 et 329, § 3).
134Les trottoirs en Région de Bruxelles-Capitale, op. cit., p. 8.
135 Voir les articles 88 et 91 du CoBAT.
136 J. VAN YPERSELE, B. LOUVEAUX, Le droit de l’urbanisme en Belgique et dans ses trois régions, 2ème Ed.,
Bruxelles, Larcier, 2006, pp. 300-302, n° 252.
137 Cass., 15 octobre 1973, F-19731015-11 ; C.E., 26 mai 2009, n° 193.512, a.s.b.l. Radio Salam ; C.E., 9
juillet 2002, n° 108.981, Santini et Santini-Radici.

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3. Les charges d’urbanisme

Les articles 100 et 112 du CoBAT habilitent le collège des bourgmestre et échevins à subordonner
la délivrance des permis d’urbanisme et des permis de lotir à des charges comprenant notamment
la réalisation, la transformation ou la rénovation à titre gratuit des voiries. Pour les permis de lotir,
l’autorité délivrante peut en outre exiger que le demandeur du permis s’engage à céder à la
commune à titre gratuit la propriété des voiries publiques.

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Chapitre 6 : Les chantiers en voirie

1. Prescriptions urbanistiques

Une partie du Titre III du RRU relatif aux chantiers est consacrée à la protection de la circulation
piétonne et cycliste.

La sécurité du cheminement piéton et cycliste est assurée par un couloir de contournement


séparé de la circulation par des barrières. Lorsque le piéton doit traverser, la signalisation est
adaptée au trafic de la chaussée. En outre, les emprises sur la voie publique doivent être signalées
et éclairées.

2. La programmation, l’autorisation et la coordination des chantiers en voirie

a. L’Ordonnance du 5 mars 1998 relative à la coordination et à l'organisation des


chantiers en voie publique en Région de Bruxelles-Capitale

Actuellement, les chantiers en voirie sont tantôt soumis à l’ordonnance du 5 mars 1998, tantôt au
Titre III du Règlement régional d’urbanisme et le cas échéant à un règlement communal relatif à la
coordination des chantiers en voirie.

L’ordonnance du 5 mars 1998 ne s’applique qu’aux travaux effectués par les organismes qui
exploitent des câbles ou des canalisations dans le sous-sol de la voie publique et ne s’applique pas
à la mise place de grues, d’échafaudages, d’un dépôt de matériaux, ou l’évacuation de gravats
pour un chantier de construction en bordure de l’espace public. Ces derniers entrent dans le
champ d’application du Règlement régional d’urbanisme et ne sont pas soumis à coordination.

Par ailleurs, l’ordonnance ne s’applique qu’aux voiries dont la liste a été arrêtée par le
Gouvernement (l’annexe I de l’arrêté du 16 juillet 1998 : les voiries régionales et les voiries
communales « inter-quartiers »). Les communes ont adopté des règlements communaux
applicables à la coordination des chantiers dans les voiries non visées par l’ordonnance.

b. L’Ordonnance du 3 juillet 2008 relative aux chantiers en voirie

En principe, la nouvelle ordonnance s’appliquera à tous les chantiers situés en voirie et en règlera
tous les aspects.

Elle prévoit des procédures plus détaillées et devrait ainsi mettre fin à l’insécurité juridique liée
aux pratiques administratives qui se sont développées pour compléter l’ordonnance du 5 mars
1998.

Le fait que la période d’interdiction d’exécution de chantiers est portée à trois ans au lieu de deux
est également une bonne chose pour préserver la viabilité de la voirie.

D’autres modifications doivent également être soulignées :


- la possibilité de modifier les prescriptions de l’autorisation en cours de chantier,

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- les mesures d’office,
- la création d’une base de données informatisée.

Enfin, l’ordonnance précise que seules les demandes d’autorisation portant sur les voiries
régionales et les voiries communales les plus importantes du point de vue de la circulation intra-
régionale seront concernées par la procédure d’avis de la commission, ce afin de ne pas alourdir
inutilement les procédures d’autorisation.

Un arrêté du Gouvernement fixant les prescriptions relatives à l’exécution des chantiers en voirie
remplacera l’essentiel du Titre III du RRU.

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3ème Partie - Les règlements - taxes communaux de voirie
Introduction

Dans cette partie de la contribution, nous aborderons un autre aspect de la gestion des trottoirs
qui relève aussi des compétences de la commune à savoir le financement de leur construction,
entretien ou réparation au moyen de la taxe communale de remboursement à charge des
habitants. Afin de fournir au lecteur le contexte de la taxe, nous examinons, dans un premier
temps, les pouvoirs des autorités locales de lever des impôts, les limites de ce pouvoir et le type
de perceptions possibles (taxes directes et indirectes, redevances). Dans un second temps nous
analysons les règlements-taxes de remboursement et d’urbanisation concernant les trottoirs
(construction, entretien, réparation) et le choix dont dispose la commune en la matière. Seront
analysées certaines questions spécifiques que soulève l’existence de ce type de taxes et
notamment leur articulation avec les subsides perçus pour l’entretien de la voirie. Enfin, nous
proposons un inventaire des règlements-taxes de remboursement actuellement applicables à
Bruxelles ainsi qu’un résumé des leurs caractéristiques.

Chapitre 1 : L’autonomie communale en matière de taxes

L’article 255 de la Nouvelle loi communale relatif au budget prévoit sous son point 17 que :

« Le conseil communal est tenu de porter annuellement au budget des dépenses toutes celles que
les lois mettent à la charge de la commune, et spécialement les suivantes: (…)
les dépenses de la voirie communale et des chemins vicinaux, des fossés, des aqueducs et des ponts
qui sont légalement à la charge de la commune. »

Cet article met à charge de l’autorité locale les dépenses liées à la voirie communale138. La taxe de
remboursement qui sera examinée ci-après, constitue un moyen considérable de financer cette
dépense. En plus de la taxe, la commune dispose souvent de subsides qui coexistent avec la taxe
sous certaines conditions139.
En vertu de l’autonomie fiscale consacrée aux articles 170§4, 162 et 41 de la Constitution, la
commune peut instaurer des taxes en pratiquement toutes matières. Nous nous gardons,
cependant, de conclure qu’il existe une liberté fiscale totale. L’organe compétent pour l’adoption
des règlements-taxes est le conseil communal140. Le règlement est soumis au contrôle de l’autorité
de tutelle. La Région de Bruxelles-Capitale exercera une tutelle générale d’annulation dans un
délai de 40 jours à partir de la réception par la tutelle du règlement communal141. Elle vérifie que
les actes de l’autorité locale ne blessent pas l’intérêt général (ex. l’acte doit être conforme aux
principes de la bonne administration) ainsi que leur conformité à la loi. Ce contrôle constitue en
quelque sorte la contrepartie de l’autonomie communale.

138 Il s’agit de dépenses obligatoires au sens de la réglementation générale sur la comptabilité communale.
139 Pour plus de détails voir Chapitre 4.
140 L’article 117 de la Nouvelle loi communale prévoit que le conseil règle tout ce qui est d'intérêt communal.
141 Art. 10, Ordonnance du 14 mai 1998 organisant la tutelle administrative sur les communes de la Région
de Bruxelles-Capitale, M.B., 17 juillet 1998, p. 23608.

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En vertu des articles 112 et 114 de la Nouvelle loi communale, le règlement-taxe fait l’objet des
mesures de publicité suivantes : affichage aux valves de la commune et publication intégrale sur
son site web officiel. Ce n’est que 5 jours à partir du moment de l’affichage142 que le règlement
devient opposable aux citoyens.

Conclusion

Par conséquent, il arrive que les citoyens supportent le coût de la construction ou des travaux sur
les trottoirs, du moins pour partie et ce via la taxe communale de remboursement. Elle est
matérialisée dans un règlement-taxe adopté par le conseil communal et fait l’objet de la tutelle de
la Région de Bruxelles-Capitale.

142 La publication sur le site web n’a pas d’incidence sur l’entrée en vigueur des règlements.

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Chapitre 2 : Types de prélèvements effectués par les communes
Afin de mieux cerner la logique des taxes de remboursement, il convient de définir ce qu’est une
taxe et une redevance.

1. La taxe

Comme annoncé supra, la taxe consiste en un prélèvement obligatoire par voie d’autorité sur les
ressources d’une personne143. Le prélèvement ne pouvant être effectué que sur la portion de
territoire à l’intérieur duquel l’autorité, la commune en l’occurrence, peut exercer ses prérogatives
(le principe de la territorialité). Son produit est affecté aux services d’utilité générale et sans
obligation d’affectation à un domaine en particulier144.

Les taxes communales directes et indirectes

Cette distinction s’avère indispensable pour nous permettre de cerner les caractéristiques des
taxes de remboursement.
La taxe qui a pour assiette, non des faits isolés ou passagers accomplis par le redevable, mais une
situation durable par sa nature est une taxe directe. Le fait générateur de l’impôt est connu dans
le temps et peut encore être établi après l’entrée en vigueur du règlement fiscal sans violer le
principe de non-rétroactivité de l’impôt145.

Sont « indirectes » les taxes dont le fait générateur n’est pas connu dans le temps. Le contribuable
pose un acte isolé, ponctuel qui est frappé par la taxe. Seuls les actes accomplis après l’entrée en
vigueur du règlement peuvent être ainsi taxés146.

2. La redevance

La redevance, quant à elle, constitue la contrepartie d’un service à un redevable donné. Le service
est rendu spécialement, ou du moins prioritairement, à l’usager et pas à la collectivité. Le citoyen
recourt volontairement à l’autorité. Le prix de la redevance est proportionnel au coût du service
fourni et est déterminé en fonction non pas de l’avantage qu’en retire le citoyen mais sur base du
coût que le service implique pour l’autorité147.

143 Cass., 20 mars 2003, www.juridat.be, Cass., 30 novembre 1950, Pas., 1951, I, p. 191.
144 Cass., 12 octobre 1954, Pas., 1955, I, p.114.
145 Cass., 26 septembre 2002, Inforum n° 208286.
146 Cass., 10 novembre 1994, Rev. Dr. Comm., 1995, p. 101, Inforum n° 84323 ; Cass., 19 février 1959, Pas.,
1959, p. 623.
147 En matière de redevance voir : E.WILLEMART, « Taxes et redevances communales - Limites
constitutionnelles », Trait d’Union, n°4, p. 2003, p. 4 ; Cass., 12 octobre 1954, Pas., 1955, I, p.114 ; C.E., 18
janvier 1985, R.D.P. 1985, p. 804 ; C.E., 24 mars 1981, n° 21.061 ; C.E., 7 novembre 2001, n° 100.555 ; C.C.,
22 novembre 2006, n°172/2006 ; Cass., 10 mai 2002, F.J.F., 2002/243.

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65
Conclusion
L’examen, certes sommaire, de la notion de taxe (prélèvement obligatoire d’autorité) et de
redevance (paiement lié suite à une service demandé à la commune) est particulièrement utile
afin d’aborder, dans le prochain chapitre, les principales caractéristiques de la taxe de
remboursement. Si elle constitue une taxe, il n’en demeure pas moins, qu’elle emprunte certains
aspects de la redevance.

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Chapitre 3 La taxe de remboursement/ d’urbanisation

1. Les taxes de remboursement

a. Définition
La taxe de remboursement148 constitue un prélèvement obligatoire par voie d’autorité sur les
ressources d’une personne pour la rémunération d’un service rendu (construction, aménagement
de la voirie, terrassement). A la différence de la redevance149, le redevable n’a pas librement
consenti au service. Ce dernier n’a pas été rendu dans l’intérêt direct et exclusif du redevable mais
souvent à tous les citoyens qui sont censés avoir tiré un avantage des prestations effectuées150.

De ce qui précède, il ressort que la taxe de remboursement constitue bien une taxe151 et non pas
une redevance. Qui plus est, il s’agit d’une taxe « directe ».

Dans un arrêt du 22 octobre 1934, la Cour de cassation a affirmé que cela découle du fait que «
(les taxes) sont perçues non pas à raison d’un fait accidentel, mais à raison d’une situation durable
et permanente résultant de la contiguïté des terrains et de la voie publique dans laquelle certains
travaux ont été exécutés.152 » La Cour souligne que la faculté laissée au redevable de s’acquitter de
la taxe en payant le capital correspondant à la valeur des annuités restant dues, n’enlève rien au
caractère « direct » de l’impôt.

b. Redevables
Sont tenus au paiement de la taxe les propriétaires riverains, au 1er janvier de l’année
d’imposition, de la voirie qui fait l’objet des travaux (créer, élargir, redresser, prolonger la voirie ou
équiper des infrastructures, etc).

c. Exonérations
Les personnes qui bénéficient d’une exonération sont généralement les propriétaires de terrains
sur lesquels il n’est pas permis de bâtir. Concernant les taxes de raccordement aux égouts, sont

148 Appelée encore taxe de « répartition », « récupération » ou « rémunératoire ».


149 La redevance consiste en la contrepartie immédiate et proportionnelle d’un service rendu spécialement à
un redevable donné qui y recourt volontairement. Voir : C.E., 7 novembre 2001, n° 100.555, C.C., 22
novembre 2006, n° 172/2006.
150 M. DE JONCKHEERE, “Lokale en regionales belastingen”, Die Keure, 1998, p. 15.
151 Sur le sujet, voir note de E. VAN BRUSTEM sous Civ. Mons, 27 mars 2003, R.G.C.F., 2004/38, p. 101 : «
Elle est bien un impôt en raison de son caractère contraignant même si elle s’en distingue en raison de son
affectation bien particulière : récupérer, en tout ou en partie, le coût de l’ouverture de nouvelles rues ou de
l’équipement de la voirie communale au moyen d’un système de répartition à charge des propriétaires des
biens immobiliers attenants aux voirie dans lesquelles sont exécutées les travaux. »
152 Cass., 22 octobre 1934, Pas., 1935, I, p. 21. Un raisonnement similaire est appliqué dans un arrêt de la

Cour de cassation du 19 février 1959 concernant les taxes de pavage et de construction d’égouts qui « en
raison de la situation durable de sa nature que constitue la contiguïté des terrains dont le contribuable est
propriétaire et de la voie publique, [sont] des taxes directes. » Cass., 19 février 1959, Pas., 1959, p.623.

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exonérés les propriétaires des immeubles qui ne sont pas techniquement raccordables au
réseau153.

d. Formule de calcul de la taxe


Suivant les différents règlements- taxes, en principe, le coût des travaux est à répartir sur les
propriétaires riverains au prorata de la longueur de leur façade. Dans un arrêt du 26 avril 1983, le
Conseil d’Etat souligne la nécessité d’un « rapport apparent et raisonnable entre la taxe et les
travaux, plus particulièrement entre les dépenses que ces travaux occasionnent et l’avantage qui
en a découlé154. »

e. Exemples
Taxe de remboursement sur l’acquisition de l’assiette des voies publiques, taxe sur la création de
trottoirs, sur l’équipement de voirie (terrassement, revêtement, bordures), sur le branchement et
l'entretien des égouts, etc155.

2. Les taxes d’urbanisation

La taxe d’urbanisation constitue elle aussi une taxe directe. Forfaitaire et annuelle, elle n’est pas
liée au coût effectif des travaux entrepris par la commune sur la voirie.

Dans une circulaire du Ministre de l’Intérieur du 25 juillet 1979, la taxe est justifiée comme étant «
une contribution des propriétaires (…) aux dépenses qui seront effectuées à l’avenir par la
commune en matière de travaux de voirie. (…) ces travaux procurent une plus-value aux propriétés
riveraines, il est équitable que les propriétaires qui profitent déjà d’équipements contribuent à
l’urbanisation de la commune, tout comme les propriétaires qui bénéficieront des travaux futurs et
seront également soumis à la taxe. (…) la perception (…) annuelle à un taux modéré mais sans
limitation de durée, sera ressentie moins durement par les redevables que les taxes de
remboursement et permettra aux communes de mieux planifier les travaux et leur
financement156.»

Ainsi la taxe d’urbanisation est-elle susceptible de se rapporter à des travaux futurs ou non encore
précisés afin de permettre aux communes de mieux les financer157.

a. Redevables
Tout propriétaire, au 1er janvier de l’année d’imposition, d’un bien immobilier bâti ou non bâti sis
à front d’une voie publique pourvue, au 1er janvier de l’année d’imposition, d’un ou de plusieurs
des équipements qui peuvent être couverts par cette taxe158 . La taxe est due par le seul fait que
l’équipement existe, quel que soit le moment auquel il a été réalisé.

153 Pour plus de détails sur les exonérations voir Rép.not., « La fiscalité d’urbanisme – le régime des plus-
values d’urbanisme », éd. 1996, n° 414, p. 470.
154 C.E., 26 avril 1983, R.A.C.E., 1983, p. 900.
155 Pour plus de détails voir Rép. not., op. cit., p. 469.
156 Circ., 25 juillet 1979, Inforum n° 254469.
157 J.-M. LEBOUTTE, « La taxe communale d’urbanisation », Mouv. Comm., 1980, p. 3.
158 Rép.not., op.cit., p. 466.

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b. Exonérations
Sont exonérés les propriétaires de terrains sur lesquels il est interdit ou impossible de bâtir, les
biens du domaine public ou du domaine privé affecté à un service public159, les propriétaires qui
ont acquitté dans le prix d’achat de leur bien, les frais d’équipement réalisés160, les propriétaires
qui ont payé une taxe de remboursement sur la construction de la voirie, d’égouts ou de
trottoirs161.

Un taux réduit pourrait être appliqué pour « la portion dépassant une certaine longueur, par
exemple au-delà de 10 mètres lorsqu’il s’agit d’une maison unifamiliale. Selon les contingences
locales (par exemple, existence de grands bâtiments agricoles ou industriels), un maximum absolu
par propriété taxable peut être fixé162.

c. Formule de calcul de la taxe


En principe, la taxe est calculée par mètre courant de longueur de la propriété à front de voirie,
toute fraction de mètre étant comptée pour une unité.

d. Exemples
Taxes sur l’équipement de voirie, sur le revêtement de la chaussée en matériaux durs, sur
l'ouverture et le prolongement de rues, sur le raccordement aux égouts, le terrassement et le
pavage, les taxes de construction des égouts ou de trottoirs163.

3. Les taxes de remboursement et les taxes d’urbanisation peuvent-elles


coexister?

A ce sujet la circulaire du 25 juillet 1979 précise que :

« La taxe d’urbanisation ne remplace pas obligatoirement les taxes de remboursement : les


communes qui le souhaitent sont autorisées à s’en tenir au système ancien. La taxe d’urbanisation
ne s’applique pas à l’acquisition de l’assiette des voiries, dont le coût peut être récupéré, comme
précédemment, au moyen de la taxe de remboursement ad hoc. Certaines communes qui
perçoivent actuellement une taxe annuelle forfaitaire sur les immeubles raccordés à l’égout ou
susceptibles de l’être, peuvent continuer à le faire, mais ce système ne peut pas être cumulé avec la
taxe d’urbanisation. Cette dernière ne peut évidemment pas s’ajouter aux taxes de
remboursement. »

159 Cass., 14 juin 1960, Pas., 1960, I, p. 1184.


160 L’exonération étant limitée à 20 ans à compter de la première occupation.
161 Nous pouvons justifier l’exonération par le fait qu’en matière de taxe de remboursement il soit toujours
possible de payer anticipativement les annuités restant à courir. Les redevables ayant acquitté la taxe de la
sorte avant l’entrée en vigueur du nouveau règlement-taxe d’urbanisation seront exonérés pour une période
de dix ans prenant cours au 1er janvier suivant la date d’exigibilité du dernier paiement (par tranches
annuelles) de la taxe de remboursement. L’exonération de la taxe d’urbanisation ne pourrait s’appliquer que
pour une taxe de la même nature.
162 Circ., op. cit., Inforum n° 254469.
163 La circulaire du 25 juillet 1979 y assimile les zones piétonnes.

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69
Conclusion

La taxe annuelle forfaitaire d’urbanisation ne peut être cumulée avec la taxe de remboursement
(représentant le coût réel des travaux exposés). La commune est libre de choisir entre :

- la taxe de remboursement à durée limitée dans le temps mais dont le montant peut être
plus important que celui de la taxe d’urbanisation ;
ou
- la taxe d’urbanisation dont le montant sera inférieur mais appliqué sans limite dans le
temps.

Cette situation connaît une exception : la taxe d’urbanisation peut coexister avec la taxe sur
l’acquisition originelle de l’assiette des voies publiques164. Dans tous les autres cas, si le conseil
communal décide de mettre en place une taxe d’urbanisation, il faut, au préalable abroger le
règlement-taxe de remboursement. Par ailleurs, l’abrogation impliquera, à son tour, le
remboursement, au prorata des annuités restant à courir, à ceux qui ont versé la taxe de
récupération en capital165.

164 Circ., op. cit.


165 J.-M. LEBOUTTE, op. cit., p. 4.

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70
Chapitre 4 : Les subventions régionales et leur cumul avec la taxe - une
question d’égalité ?
Si en principe, la commune supporte le coût des travaux sur la voirie, comme le relève Philippe
Bouillard, cette affirmation mériterait d’être nuancée d’une part par la participation financière
exigée aux propriétaires riverains via le mécanisme des taxes de voirie que nous venons d’analyser
mais aussi par des subventions octroyées par l’Etat166 ou par une personne juridique
subventionnée par l’Etat et à fonds perdus (les travaux subsidiés)167.

Une commune peut bénéficier de subsides et pratiquer en même temps une taxe de
remboursement. La taxe pourrait se justifier par la plus-value apportée au bien du propriétaire
riverain suite aux travaux. Il serait donc concevable, dans le chef de l’autorité, de procéder à un
prélèvement sur les ressources des personnes (les propriétaires riverains) existant sur son
territoire, ou y possédant des intérêts (la plus-value apportée à leurs biens). Le tout affecté aux
services d’utilité générale.

Demeure la question de ce que doit réellement payer le citoyen. La taxe ainsi payée représente-t-
elle le montant total des travaux déduction faite de la subvention régionale ou le coût des travaux
en faisant abstraction de l’existence du subside?

Plusieurs visions coexistent :

- Selon certains, la participation du citoyen ne représenterait que le solde après la déduction


de la subvention. Le principe étant que les subsides régionaux servent à donner aux
communes les moyens pour la réalisation des travaux d’utilité publique168. Autrement dit,
si la commune est libre de fixer le pourcentage de la participation du riverain dans la
réalisation des travaux et la durée du remboursement, cette participation ne devrait pas
dépasser le coût net des travaux169.

- Pour d’autres, les subsides peuvent se cumuler avec la taxe. La solution contraire risquerait
d’entraîner une situation inégale entre les communes qui bénéficient de subsides et
d’autres qui n’en disposent pas170.

- Dans une interpellation au Conseil bruxellois, nous lisons que les communes ne sont pas
tenues de réclamer aux propriétaires la totalité des dépenses supportées. Elles sont libres
de ne réclamer qu’un pourcentage déterminé. Ce pourcentage doit cependant être
appliqué aux propriétaires riverains de toutes les voiries communales. Autrement dit si les

166 En l’occurrence par la Région de Bruxelles-Capitale.


167 P. BOUILLARD, « Aperçu du régime juridique des trottoirs », A.T.D.F., 1983, n° 13, p. 16.
168 H.GEENS, Ch. GOYENS, A. PIJCKE, M. POPULER (sous la direction de M.-L. ROGGEMANS), Les trottoirs en
Région de Bruxelles-Capitale, éd. Fondation Roi Baudouin, 1998, p. 9.
169 M. BOVERIE, « La voirie communale », Mouv. Comm., 1994, n° 6-7, p. 333, Inforum n° 74847.

170 Circ., 13 septembre 1961; M. LEVIS, « Les impôts communaux en général » in Les impôts communaux,

2008, p. 31.

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subsides ne peuvent pas être déduits des frais, la commune est libre de prendre en charge
un certain pourcentage du coût des travaux et ne réclamer aux riverains que le solde171.

Conclusion

Nous avons examiné que la taxe de remboursement à charge des riverains constitue un des
moyens de financement de la construction, de la réparation et de l’entretien du trottoir. La
commune dispose également de subsides accordés par la région. Plusieurs visions s’affrontent
quant à la possibilité de lever une taxe tout en bénéficiant d’un subside. La question du possible
cumul des deux est laissée à la libre appréciation de l’autorité communale.

171 Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale, 25 janvier 1991, C.R.A., 1990-1991, n° 3547, p.180.

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Chapitre 5 : Un équilibre difficile entre autonomie communale et égalité
devant l’impôt
La Cour de cassation a été amenée à se prononcer sur la légalité d’un règlement-taxe qui met à
charge des seuls riverains le coût des travaux d’aménagement des zones de loisir172. La Cour
d’appel décide que la commune avait tort de procéder de la sorte car ces zones étaient également
utilisées et profitaient à tous les habitants de la commune. Selon la juridiction d’appel, le
fondement de la taxe ne devrait pas être la plus-value apportée aux maisons voisines mais
l’obligation générale dans le chef de la commune d’assurer une bonne police et sécurité de la
voirie173. La Cour de cassation, quant à elle, estimera qu’il n’est pas illégal de faire supporter la
taxe de remboursement par une seule catégorie de personnes. Cependant, la plus haute
juridiction souligne que cette démarche s’entoure de conditions :

- toute distinction doit être susceptible de justification objective et raisonnable;


- la justification doit s’apprécier par rapport au but et aux effets de la taxe ;
- il doit exister un rapport raisonnable de proportionnalité entre les moyens utilisés et le but
visé174.

Enfin, le Tribunal de première instance de Mons, dans un jugement du 23 mars 2003, va aussi
décider qu’une commune méconnaît le principe d’égalité si « elle fait supporter par tous les
riverains, selon un mode d’imposition identique, des travaux de voirie visant à faciliter
l’implantation d’une grande surface (…)175.» En effet, une commune décide d’aménager un accès
aux véhicules qui fournissent essentiellement une grande surface. Le conseil communal délibère
que les propriétaires riverains supportent 100% du coût des travaux car il s’agit de dépenses
d’intérêt général mais qui apportent une plus-value à la valeur vénale des immeubles sis le long de
la rue à aménager. De leur côté les riverains répondent que la rue est aménagée dans le seul
intérêt de favoriser l’approvisionnement du magasin. En résumé, le Tribunal décide que l’avantage
dans le chef des riverains (supportant presque la moitié de la charge incombant à la grande
surface) est fort limité alors que la grande surface en « retire un intérêt quasi permanent et très
important sur le plan de l’organisation de son exploitation ». Le Tribunal rappelle que les
redevables qui retirent un intérêt très différent des travaux ne peuvent pas se voir imposer de la
même manière. L’imposition est annulée car « l’intérêt que suppose l’imposition dans le chef de la
partie requérante, est surfait et dans cette mesure fictif. L’imposition ne repose pas sur des réalités
démontrées. »

Conclusion

A la lumière de cette jurisprudence nous pouvons conclure que, certes, la commune bénéficie
d’une très large autonomie quant au choix des redevables de la taxe et au taux qui sera mis à leur

172 Cass., 3 octobre 1996, F. 95.0086.F/1, Inforum n° 114022.


173 Liège, 7 juin 1995, 2ème Chambre, Inforum n° 113842. Le même raisonnement avait été appliqué
antérieurement par la Cour de cassation (Cass., 2 février 1977, Pas., 1977, I, p. 601).
174 Pour une analyse approfondie de cette jurisprudence voir E. VAN BRUSTEM, op. cit., p. 103.
175 Civ. Mons, 27 mars 2003, R.G.C.F., 2004, n° 3, 2004/38, p. 99.

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charge, néanmoins, cette liberté a ses limites. Le principe de l’égalité devant l’impôt implique que
toutes les personnes dans la même situation soient traitées de la même manière176. Par ailleurs, la
distinction entre les redevables doit reposer sur des critères objectifs et raisonnables. La
justification s’apprécie par rapport aux buts et aux effets de l’impôt et dans un rapport de
proportionnalité entre les moyens employés et le but à atteindre.

176 L’article 172 de la Constitution prévoit : « Il ne peut être établi de privilège en matière d'impôts. Nulle
exemption ou modération d'impôt ne peut être établie que par une loi. »

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Chapitre 6 : Inventaire des règlements-taxes de remboursement
applicables à Bruxelles

1. Caractéristiques communes des règlements bruxellois

Toutes les communes de la Capitale n’ont pas adopté de règlements en la matière. Parmi les taxes
existantes les plus fréquentes, on retrouve celles relatives à l’acquisition de l’assiette de la voirie, à
la construction de trottoirs, au pavage et au raccordement à l'égout.

La taxe est soit annuelle sans limite dans le temps, soit plafonnée à une période de 20 ans, soit
encore unique et due à la fin des travaux.

Elle est à charge du propriétaire ou de tout autre titulaire de droit réel sur l’immeuble. Une
solidarité est souvent instaurée entre les redevables.

Sont généralement exonérés les biens du domaine public, les propriétaires des parcelles sur
lesquelles il n’est pas possible de construire ainsi que les propriétaires qui ont réparé leur trottoir
depuis moins de 10 ans.

La plupart des règlements-taxes prévoient la possibilité de payer anticipativement le montant


total des tranches de capital à échoir.

2. Inventaire
Anderlecht
Taxe sur l'acquisition de l'assiette des voies publiques
Taxe sur la construction et la reconstruction des trottoirs

Auderghem
Taxe sur les trottoirs

Ville de Bruxelles
Redevance pour l'exécution de travaux aux égouts
Taxe sur l'acquisition de l'assiette des voies publiques, d'égouts et de pavage
Taxe relative à la récupération des frais de raccordement de l'égout particulier à l'égout public
Taxe sur la récupération des frais de travaux faits pour des particuliers et étant d'utilité publique

Etterbeek
Etablissement de la voirie - Taxes de remboursement

Evere
Taxe de remboursement sur l'ouverture de rues et sur la construction de nouvelles voiries
Taxe de remboursement sur la construction de nouveaux égouts
Taxe de remboursement sur les trottoirs

Ixelles
Taxe de remboursement du coût des travaux à exécuter aux trottoirs et aux égouts
Taxe de recouvrement pour l'aménagement, l'amélioration et l'équipement des voies publiques
Taxe sur le nettoyage des voies publiques par les services communaux

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Jette
Taxe sur la surveillance des raccordements aux égouts publics
Imposition sur l'acquisition de l'assiette des voies publiques
Taxe sur l'exécution des travaux d'espace public
Taxe sur la surveillance des raccordements aux égouts publics

Schaerbeek
Taxe communale directe de remboursement du coût des travaux effectués par la commune en
matière d'établissement, de reconstruction ou d'entretien des trottoirs, bordures de trottoirs et
filets d'eau

Woluwe Saint-Lambert
Taxe sur la construction, reconstruction, l'élargissement et la réparation de trottoirs

Conclusion

Parmi la multitude de règlements et autres normes applicables à la voirie, les règlements-taxes de


remboursement, souvent méconnus, constituent un aspect à ne pas négliger et complètent le
schéma complexe de la gestion des trottoirs.
Les taxes de remboursement (encore appelés taxes de récupération, de reconstruction)
permettent de récupérer le coût des travaux exposés par la commune auprès des propriétaires
des biens immobiliers bordant la voirie. Son prix est intrinsèquement lié à celui des travaux et est
dû soit en un versement unique soit en plusieurs paiements étalés sur une petite période, le plus
souvent, à partir de la fin des travaux.
Les taxes dites d’urbanisation, si elles visent les mêmes types d’ouvrages réalisés par les
communes, suivent, par contre, une logique légèrement différente. Leur montant n’est pas lié au
coût des travaux. D’ailleurs cette taxe peut porter sur des travaux à réaliser ultérieurement. Elle
est établie sans limite dans le temps (une taxe annuelle et forfaitaire).
Logiquement nous nous sommes posé la question de la coexistence des taxes de remboursement
et celles d’urbanisation. Si la commune est libre d’opter pour l’un ou pour l’autre type de
prélèvements, elle ne doit pas cumuler les deux.
L’autorité locale dispose également de la liberté de cumuler le subside obtenu pour les travaux de
voirie avec la taxe de remboursement et de faire supporter la taxe par les personnes dont les
biens retirent une plus-value des améliorations ainsi effectuées. Toutefois, la démarche taxatrice
de la commune doit être effectuée obligatoirement dans le respect de critères objectifs, non
discriminatoires et raisonnablement justifiés.

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4ème Partie - Le code de la route pour les piétons
Chapitre 1 : introduction
1. Notions de base

Qu'est-ce que le code de la route ?


Le code de la route régit la manière dont un usager de la route doit se comporter sur une voie
publique et l’usage de celle-ci. Il définit les droits et les devoirs des usagers. Bref, il détermine
comment assurer une circulation sûre et fluide.

Qui sont les usagers de la route ?


Toute personne qui utilise la voie publique.

Qui est considéré comme un piéton ?


Quiconque se déplace à pied.
Sont assimilés aux piétons :
- toute personne qui conduit à la main une brouette, une voiture d'enfant, un caddie ou un
autre véhicule sans moteur,
- toute personne qui conduit à la main une bicyclette ou un cyclomoteur à deux roues.
- les utilisateurs d’engins de déplacements lorsqu’ils roulent à l’allure du pas.

Qui est considéré comme un conducteur ?


Toute personne qui assure la direction d'un véhicule ou qui guide ou garde des animaux de trait,
de charge, de monture ou des bestiaux.

Tout véhicule ou train de véhicules en mouvement doit avoir un conducteur. Il en est de même
des animaux de trait, de charge ou de monture et des bestiaux.

Est considéré comme conducteur : un cycliste, un automobiliste, un motocycliste (même s’il


conduit sa motocyclette à la main), une personne qui pousse un chariot, un cavalier (en selle ou
non), une personne qui mène le bétail, un cocher…
N’est pas considéré comme conducteur : toute personne qui conduit à la main une bicyclette, un
cyclomoteur (de classe A et B) ou un engin de déplacement. Les personnes qui conduisent à la
main une brouette, une voiture d’enfant, de malade ou tout autre véhicule sans moteur
n’exigeant pas un espace plus large que celui nécessaire aux piétons sont également assimilées
aux piétons.
L’utilisateur d’un engin de déplacement qui ne circule pas plus rapidement que l’allure du pas est
considéré comme un piéton ; s’il dépasse l’allure du pas, il doit se comporter comme un cycliste.

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Qu'entend-on par "voie publique" ?
Il existe une différence entre voie publique et lieu public :
VOIE PUBLIQUE :
- toutes les voies mises à la disposition des usagers de la route, également les voies privées
- toutes les voies qui ont l’aspect d’une voie publique
TERRAIN PUBLIC :
- terrain librement accessible au public (parking grande surface)
TERRAIN NON PUBLIC :
- accessible à un nombre déterminé de personnes (parking privé payant, terrain de football
clôturé)
MAIS : TOUTE VOIE PUBLIQUE EST UN LIEU PUBLIC.

Pourquoi cette différence entre voie publique et lieu public ?


En principe, le code de le la route s'applique uniquement à la voie publique.
Sur les lieux publics, il n'y a pas de poursuites pénales pour les infractions de circulation, mais bien
pour :
- la conduite sous influence
- le délit de fuite
- l'assurance

Les véhicules sur rails


Les véhicules sur rails (trams et trains) ne tombent pas sous l'application de ce code de la route. Ils
ont en principe la priorité sur tous les autres usagers de la route. Les véhicules sur rails ont leur
propre "code de la route".

2. Le véhicule

Un véhicule est tout moyen de transport par terre, ainsi que tout matériel mobile agricole ou
industriel.
Il existe 2 types de véhicules : les véhicules à moteur et les véhicules sans moteur.

Véhicules à moteur

Le terme " véhicule à moteur " désigne tout véhicule pourvu d'un moteur et destiné à circuler par
ses moyens propres.

Les véhicules à moteur doivent être conditionnés, entretenus et conduits de façon à ne pas nuire à
la sécurité de la circulation ou à ne pas incommoder les autres usagers de la route.

Cyclomoteurs

Le terme " cyclomoteur " désigne :

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a) soit un " cyclomoteur classe A " (cyclomoteur lent),
c'est-à-dire tout véhicule à deux ou à trois roues équipé d'un moteur à combustion interne
d'une cylindrée n'excédant pas 50 cc ou d'un moteur électrique et qui ne peut, par
construction et par la seule puissance de son moteur, dépasser sur une route en palier la
vitesse de 25 km à l'heure; Une plaque jaune carrée doit être apposée à l’arrière. Le permis
de conduire n'est pas requis, mais le port du casque est obligatoire pour les conducteurs.
b) soit un " cyclomoteur classe B " (cyclomoteur rapide), c'est-à-dire :
• tout véhicule à deux ou à trois roues équipé d'un moteur à combustion interne d'une
cylindrée ne dépassant pas 50 cc ou d'un moteur électrique et qui ne peut, par
construction et par la seule puissance de son moteur, dépasser sur une route en palier la
vitesse de 45 km à l'heure, à l'exclusion des cyclomoteurs classe A;
• tout véhicule à quatre roues équipé d'un moteur d'une cylindrée ne dépassant pas 50 cc
pour les moteurs à allumage commandé ou, pour les autres types de moteurs, d'une
puissance maximale nette n'excédant pas 4 kW et qui ne peut, par construction et par la
seule puissance de son moteur, dépasser sur une route en palier la vitesse de 45 km à
l'heure.

Le permis de conduire A3 n'est pas requis pour conduire un cyclomoteur classe B. Le port du
casque est cependant obligatoire.

Le cyclomoteur à deux roues non monté n'est pas considéré comme véhicule. La personne qui
conduit à la main son cyclomoteur, est donc assimilée à un piéton.

Les véhicules conduits par les personnes handicapées et qui sont équipés d'un moteur ne
permettant pas de circuler à une vitesse supérieure à l'allure du pas, ne sont pas considérés
comme cyclomoteurs.

Véhicules sans moteur

Par exemple un cycle, un tricycle, un quadricycle, une brouette, une charrette à bras, un véhicule
attelé, un caddie, une remorque, une caravane, …

Un cycle
Un véhicule à deux roues ou plus
- propulsé à l'aide de pédales ou de manivelles par un ou plusieurs de ses occupants
- non pourvu d'un moteur
L'adjonction d'un moteur électrique d'appoint d'une puissance nominale continue maximale de
0,25 kW, dont l'alimentation est réduite progressivement et finalement interrompue lorsque le
véhicule atteint la vitesse de 25 km/h, ou plus tôt si le conducteur arrête de pédaler, ne modifie
pas la classification de l'engin comme cycle.
Exemples : bicyclette, tricycle, quadricycle
ATTENTION : la bicyclette non montée n'est pas considérée comme un véhicule.
La personne qui conduit à la main sa bicyclette, doit donc respecter les règles applicables aux
piétons.

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Engins de déplacement

Exemples : les patins à roulettes, aussi appelés "rollers", la trottinette et une chaise roulante.
Il existe 2 types d'engins de déplacement :
1. un engin de déplacement non motorisé :
• tout véhicule qui ne répond pas à la définition de cycle
• qui est propulsé par la force musculaire de son ou de ses occupants
• qui n'est pas pourvu d'un moteur
2. un engin de déplacement motorisé :
• tout véhicule à moteur à deux roues ou plus qui ne peut, par construction et par la
seule puissance de son moteur, dépasser sur une route en palier la vitesse de 18
km/h.
• les engins de déplacement motorisés ne sont pas assimilés à des véhicules à moteur
Un engin de déplacement non monté n'est pas considéré comme un véhicule.
L'utilisateur d'un engin de déplacement qui roule à une vitesse qui ne dépasse pas l'allure du pas,
n'est pas assimilé à un conducteur.
L'utilisateur qui conduit à la main son engin de déplacement, doit respecter les règles applicables
aux piétons.

Chapitre 2 : Le piéton en tant qu'usager de la route


Aucun âge minimal n'a été fixé pour le piéton. Il ne faut pas de permis de conduire.

1. Contrôle de l'alcoolémie et de stupéfiants

Le piéton n'est pas un conducteur. En théorie, il ne peut donc pas être soumis à un contrôle de
l'alcoolémie ou de stupéfiants.

Lorsqu'on soupçonne que le piéton a causé un accident ou qu'il aurait contribué à la cause d'un
accident, il peut cependant être soumis à un test de l'haleine, à une analyse de l'haleine ou à un
test de stupéfiants.

Le piéton peut donc être soumis à une analyse de sang :


- lorsque le test de l'haleine fait apparaître une concentration d'alcool d'au moins 0,22 mg par
litre d'air alvéolaire expiré et que l'analyse de l'haleine ne peut pas être effectuée
- lorsque l'analyse et le test de sang ne peuvent pas être effectués et que la personne se
trouve apparemment dans un état d'ébriété
- à la demande de la personne concernée

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2. Déchéance du droit de conduire

La déchéance du droit de conduire est une sanction imposée par le juge à un usager ayant commis
une infraction. Elle peut donc également être imposée à un piéton. Cette interdiction peut être
temporaire ou définitive en cas de récidive.

Un piéton peut donc être déchu du droit de conduire, par exemple dans les cas suivants :
- le délit de fuite
- encourager ou pousser les personnes ivres à conduire un véhicule
- confier sciemment un véhicule à une personne se trouvant en état d'ivresse
- refuser le test de l'haleine, l'analyse de l'haleine, le test de l'urine ou le prélèvement
sanguin
- échapper au contrôle par un agent qualifié
- causer un accident grave de la circulation
- commettre une nouvelle infraction dans le courant de l'année pendant laquelle on a déjà
été condamné à trois reprises
- commettre une infraction du deuxième, troisième ou quatrième degré

Quand peut-on réintégrer le droit de conduire ?


- à l'expiration du délai imposé
- après avoir passé un examen médical spécifique imposé par le juge
- après une incapacité physique qui a pris fin

Chapitre 3 : La voie publique


La voie publique est la partie située entre deux rangées de maisons, jardins privés non compris ou
la partie située entre deux limites de propriétés, habituellement les bords des fossés.

Chaussée
- La partie revêtue de matériaux en dur aménagée pour la circulation des véhicules en
général
- Toute voie revêtue de matériaux en dur constitue donc une chaussée, même si le matériau
est du gravier ou de la cendrée
Bande de circulation
- Toute partie d'une chaussée divisée, dans le sens longitudinal, par une ou plusieurs lignes
blanches continues ou discontinues
Piste cyclable
- La partie de la voie publique réservée à la circulation des bicyclettes et des cyclomoteurs à
deux roues de classe A
- Ne fait pas partie de la chaussée
- Est indiquée par les signaux D7, D9 ou des marques routières

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Une piste cyclable peut uniquement être signalée de deux manières :
- soit par les signaux D7 ou D9 ;

D7 D9

- soit par des marques routières ;

La piste cyclable est réservée :


- aux bicyclettes, à savoir des cycles à deux roues. Un cycle à trois roues ou plus
(p.ex. go-kart) ne peut pas circuler sur la piste cyclable
- aux cyclomoteurs à deux roues de classe A

Les utilisateurs d’engins de déplacement sont également obligés de suivre la piste cyclable s’ils
dépassent l’allure du pas.

Les engins de déplacement, cyclomoteurs et bicyclettes non montés ne sont pas considérés comme
des véhicules. Ces personnes doivent par conséquent suivre les règles applicables aux piétons.

Il est interdit aux autres véhicules de s’arrêter, de stationner et de rouler sur une piste cyclable.

Trottoir
- partie de la voie publique en saillie ou non par rapport à la chaussée
- spécifiquement aménagée pour la circulation des piétons
- revêtue de matériaux en dur et dont la séparation avec les autres parties de la voie
publique est clairement identifiable par tous les usagers
- le fait que le trottoir en saillie traverse la chaussée ne modifie pas l'affectation de celui-ci
Accotement de plain-pied
- espace compris entre la chaussée et un fossé, un talus, des limites de propriétés, distinct
du trottoir et de la piste cyclable
- situé au même niveau que la chaussée
- généralement revêtu d'un matériau meuble et difficilement praticable pour les piétons
Accotement en saillie
- espace surélevé par rapport au niveau de la chaussée
- distinct du trottoir et de la piste cyclable
- compris entre la chaussée et un fossé, un talus ou des limites de propriétés
- généralement revêtu d'un matériau meuble et difficilement praticable pour les piétons
Terre-plein
- aménagement implanté longitudinalement pour séparer les chaussées
- à l'exception des marquages routiers

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Îlot directionnel
- aménagement situé sur la chaussée
- destiné à canaliser la circulation des véhicules
- constitué soit par un marquage, soit par une surélévation de la chaussée, soit par la
combinaison des deux
Carrefour
- lieu de rencontre de deux ou plusieurs voies publiques
- il peut avoir toutes sortes de formes : en +, en T, en Y, en K
Place
- tout espace ouvert où aboutissent une ou plusieurs voies publiques
- dans lequel la disposition des lieux permet d'y organiser la circulation et d'autres activités
de manière conjointe
- la place est une voie publique distincte de celles qui y aboutissent
Rond-point
- voirie où la circulation s'effectue dans un seul sens autour d'un dispositif central
matérialisé
- signalé par des signaux D5 et dont les voies d'accès sont pourvues des signaux B1 ou B5
Sentier
- voie publique étroite qui ne permet que la circulation de piétons et de véhicules n'exigeant
pas un espace plus large que celui nécessaire aux piétons, p.ex. des bicyclettes, des
cyclomoteurs et motocyclettes à deux roues
Chemin de terre
- voie publique plus large qu'un sentier, mais qui n'est pas aménagée pour la circulation des
véhicules en général, parce qu'elle n'est pas revêtue de matériaux en dur
- conserve sa nature s'il ne présente l'aspect d'une chaussée qu'à sa jonction avec une autre
voie publique
Passage à niveau
- le croisement total ou partiel d'une voie publique par une ou plusieurs voies ferrées
établies en dehors de la chaussée
Site spécial franchissable
- partie de la voie publique réservée à la circulation des transports en commun
- indiquée par le signal F18, des marquages « Bus ou Tram » sur le site et des lignes
continues de part et d’autre
- ne fait pas partie de la chaussée
Zone résidentielle ou zone de rencontre
- une ou plusieurs voies publiques aménagées dont les accès sont indiqués par les signaux
F12a et les sorties par les signaux F12b
- la zone résidentielle est celle dans laquelle la fonction d'habitat est prépondérante
- la zone de rencontre est une zone dont les caractéristiques sont similaires à celles de la
zone résidentielle, mais où les activités peuvent être étendues à l'artisanat, au commerce,
au tourisme, à l'enseignement et aux activités récréatives
Zone 30
- voie publique dont le début et la fin sont délimités par des signaux F4a et F4b

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Agglomération
- espace qui comprend des immeubles bâtis et dont les accès et les sorties sont indiqués par
les signaux F1 et F3
Autoroute
- voie publique dont le commencement ou l'accès est indiqué par le signal F5 et dont la fin
est indiquée par le signal F7
Route pour automobiles
- voie publique dont le commencement est indiqué par le signal F9 et dont la fin est indiquée
par le signal F11
Chemin réservé à la circulation des piétons, cyclistes et cavaliers
- voie publique dont le commencement est indiqué par le signal F99a ou F99b et dont la fin
est indiquée par le signal F101a ou F101b
Zone piétonne
- une ou plusieurs voies publiques dont l'accès est indiqué par le signal F103 et dont la sortie
est indiquée par le signal F105
Rue réservée au jeu
- voie publique qui est temporairement et à certaines heures pourvue à ses accès de
barrières sur lesquelles est apposé le signal C3 complété par un panneau additionnel
portant la mention "rue réservée au jeu"
Abords d’école
- zone constituée d'une ou de plusieurs voies publiques, ou parties de voie publique,
incluant un accès à une école et dont le début et la fin sont délimités par des signaux F4a et
F4b
- le signal A23 est associé au signal F4a
Circulation locale
- voie publique uniquement accessible :
 aux véhicules des riverains de cette rue et aux visiteurs
 aux véhicules de livraison et d'entretien
 aux véhicules prioritaires, aux cyclistes et aux cavaliers

Chapitre 4 : Usage de la voie publique


1. Règles générales

Le conducteur ne peut mettre en danger les usagers plus vulnérables, tels notamment les cyclistes
et les piétons, en particulier lorsqu'il s'agit d'enfants, de personnes âgées et de personnes
handicapées.

Les usagers doivent se comporter sur la voie publique de manière telle qu'ils ne causent aucune
gêne ou danger pour les autres usagers, en ce compris le personnel œuvrant pour l'entretien de la
voirie et des équipements la bordant, les services de surveillance et les véhicules prioritaires.

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Il est défendu de gêner la circulation ou de la rendre dangereuse :
- soit en jetant, déposant, abandonnant ou laissant tomber sur la voie publique des objets,
débris ou matières quelconques
- soit en y répandant de la fumée ou de la vapeur
- soit en y établissant quelque obstacle

L'usager est tenu de prendre toute mesure de nature à éviter de causer des dégâts à la voirie.

Sont interdits : les concours de vitesse et les épreuves sportives sur la voie publique, sauf si une
autorisation a été attribuée.

2. Place du piéton sur la voie publique

Trottoirs, accotements ou parties de la voie publique réservées

Les piétons doivent emprunter les trottoirs, les parties de la voie publique qui leur sont réservées
par le signal D9 ou D10 ou les accotements en saillie praticables, et à défaut, les accotements de
plain-pied praticables.

D9 D10

Les personnes qui conduisent à la main une bicyclette, un engin de déplacement ou un


cyclomoteur à deux roues ou qui transportent des objets encombrants, doivent emprunter la
chaussée si elles causent une gêne importante pour les autres piétons.

Attention, car dans certains cas, d'autres usagers peuvent également emprunter les accotements
et les trottoirs:
- En absence de piste cyclable et à condition de se tenir à droite dans le sens de marche et de
céder le passage aux autres usagers, les cyclistes et les conducteurs de cyclomoteurs à deux
roues de classe A peuvent emprunter les accotements de plain-pied et les zones de
stationnement. En dehors des agglomérations, les cyclistes peuvent en outre circuler sur les
trottoirs et sur les accotements en saillie.
- Tant en agglomération qu’en dehors, les enfants de moins de 9 ans circulant sur une
bicyclette dont les roues ont un diamètre maximal de 50 cm, peuvent emprunter le trottoir et
les accotements en saillie, même s’il y a une piste cyclable, à condition de pas mettre en
danger les autres usagers.
- Les conducteurs d’animaux de trait non attelés, de charge, de monture ou de bestiaux
peuvent, en dehors des agglomérations, utiliser les accotements de plain-pied situés à droite
par rapport au sens de leur marche, à condition de ne pas mettre les autres usagers en
danger.
- Lorsque la largeur de la chaussée ne permet pas d'effectuer aisément le croisement, le
conducteur peut emprunter l'accotement de plain-pied à condition de ne pas mettre en
danger les usagers qui s'y trouvent.
- Lorsque la largeur de la chaussée ne permet pas d'effectuer aisément le dépassement, le
conducteur peut emprunter l'accotement de plain-pied, à condition de ne pas mettre en
danger les usagers qui s'y trouvent.

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Pas de trottoirs ni d'accotements praticables

A défaut de trottoirs ou d'accotements praticables, les piétons peuvent emprunter les autres
parties de la voie publique.
- Lorsque les piétons empruntent la piste cyclable, ils doivent céder le passage aux
conducteurs de bicyclettes et de cyclomoteurs.
- Lorsque les piétons empruntent la chaussée, ils doivent se tenir le plus près possible du bord
de celle-ci, et, sauf circonstances particulières, circuler du coté gauche dans le sens de leur
marche.

Toutefois, les personnes qui conduisent à la main une bicyclette ou un cyclomoteur à deux roues,
doivent circuler du côté droit dans le sens de leur marche.

Cortèges, processions et groupes de piétons

Les cortèges, les processions et les groupes de piétons conduits par un guide peuvent circuler sur
la chaussée; ils doivent dans ce cas emprunter le côté droit.

Toutefois, les groupes de piétons composés de cinq personnes et plus, accompagnés d'un guide
peuvent également emprunter le côté gauche de la voirie. Dans ce cas, ils doivent marcher en file
indienne.

Entre la tombée et le lever du jour ainsi qu'en toute circonstance où il n'est plus possible de voir
distinctement jusqu'à une distance d'environ 200 mètres, il faut être muni d'un feu blanc ou jaune
à l'avant à droite et d'un feu rouge à l'arrière à droite.

Traverser la chaussée

Les piétons doivent traverser la chaussée perpendiculairement à son axe; ils ne peuvent s'y
attarder, ni s'y arrêter sans nécessité.

Usage obligatoire du passage pour piétons

Quand il existe un passage pour piétons à une distance de moins de 30 mètres environ, les piétons
sont tenus de l'emprunter.

Trottoir traversant

Les piétons ne peuvent entraver la circulation sans nécessité sur le trottoir traversant.

Traverser aux signaux lumineux de circulation bicolores pour piétons

Aux endroits comportant des signaux lumineux de circulation bicolores pour piétons, ceux-ci ne
peuvent s'engager sur la chaussée tant que les signaux ne les autorisent pas.

Traverser aux endroits où la circulation est réglée par un agent qualifié ou par des signaux
lumineux ordinaires

Aux endroits où la circulation est réglée par un agent qualifié ou par des signaux lumineux de
circulation sans signaux lumineux de circulation bicolores pour piétons, ceux-ci ne peuvent
s'engager sur la chaussée qu'en se conformant aux injonctions des agents qualifiés ou aux
indications des signaux lumineux de circulation.

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Traverser aux endroits où la circulation n'est réglée ni par un agent qualifié, ni par des signaux
lumineux de circulation

Aux endroits où la circulation n'est réglée ni par un agent qualifié, ni par des signaux lumineux de
circulation, les piétons ne peuvent s'engager sur la chaussée qu'avec prudence et en tenant
compte des véhicules qui s'approchent.

Traverser les rails de trams

Sauf s'ils y sont autorisés par des feux de signalisation, les piétons ne peuvent s'engager sur un
passage pour piétons traversant des rails de tram ou un site propre de tram, lorsqu'un tram
approche.

Chapitre 5 : La signalisation routière


1. Les signaux lumineux de circulation

Introduction
Les feux peuvent être circulaires ou en forme de flèche. Une combinaison des deux est possible.
Des signaux lumineux de circulation sous la forme d’une croix rouge, d’une flèche verte ou orange
clignotante peuvent être placés au-dessus des bandes de circulation d’une chaussée.

Feux tricolores
Rouge : interdiction de franchir la ligne d’arrêt ou le signal.
Jaune-orange fixe : idem à moins que l’on ne se trouve si près que l’on ne puisse plus s’arrêter
dans des conditions de sécurité suffisantes. Dans un carrefour, le conducteur ne peut traverser
qu’à condition de ne pas mettre en danger les autres usagers. Si non, il faut essayer de s’arrêter à
un endroit sûr.
Vert : autorisation de franchir le signal (Attention, il ne s’agit pas d’une obligation. P.ex. en cas de
danger, il faut s’arrêter).

Flèches remplaçant les feux


Les feux peuvent être remplacés par une ou plusieurs flèches de couleur rouge, jaune-orange ou
verte.
Ces flèches ont la même signification que les feux circulaires, mais l’interdiction ou l’autorisation
est limitée aux directions indiquées par la flèche.
Elles sont placées au-dessus de la bande de circulation ou à droite.

Flèches vertes supplémentaires


Si une ou plusieurs flèches vertes supplémentaires sont éclairées conjointement avec le feu rouge
ou le feu jaune-orange, les flèches signifient autorisation de poursuivre la marche uniquement
dans la direction indiquée par la flèche, à condition de céder le passage aux conducteurs
débouchant régulièrement d’autres directions ainsi qu’aux piétons.

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Feux pour conducteurs de bicyclettes et de cyclomoteurs
Ils ne concernent que les conducteurs de bicyclettes et de cyclomoteurs.
Ils représentent la silhouette d’une bicyclette.

Placement des feux


Ordre : rouge au-dessus, puis jaune-orange et vert en dessous.
Feux supplémentaires en dessous ou à côté du feu vert.
Il faut uniquement tenir compte des feux qui se trouvent à droite, sauf pour les flèches se trouvant
au-dessus des bandes de circulation ou à droite.

Signaux lumineux bicolores

Signaux lumineux de circulation pour piétons

Les signaux lumineux de circulation pour piétons sont bicolores.

Les feux de ces signaux ont la signification suivante :


- le feu rouge signifie interdiction de s'engager sur la chaussée;
- le feu vert signifie autorisation de s'engager sur la chaussée. A titre indicatif, la fin de cette
autorisation peut être annoncée par le clignotement du feu vert.

Le feu rouge est placé au-dessus du feu vert.

Le feu rouge présente la silhouette éclairée d'un piéton immobile, tandis que le feu vert présente
la silhouette éclairée d'un piéton en marche.

Feux clignotants
Clignotants jaune-orange :
- il faut redoubler de prudence
- le clignotant ne modifie pas les règles de priorité
- feu placé seul ou deux feux s’allumant alternativement

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p.ex. :

Feu jaune-orange clignotant du système tricolore lorsque ce dernier ne fonctionne pas

Feu jaune-orange qui s’allume au lieu du feu vert

Feux clignotants placés aux passages à niveau :


Deux feux rouges clignotant alternativement placés à un passage à niveau signifie qu'il est interdit
de franchir la ligne d’arrêt ou le signal.
Un feu blanc lunaire clignotant placé à un passage à niveau signifie que l’on peut franchir le signal.

Signaux lumineux spéciaux destinés aux véhicules des services réguliers de transport en
commun
Les signaux lumineux sous forme de barres, cercles et triangles de couleur blanche sur fond noir
sont destinés à régler la circulation des véhicules des services réguliers de transport en commun.
Ils ont la signification suivante :
- barre horizontale : feu rouge
- cercle : feu jaune-orange fixe
- triangle sur pointe : feu vert
- barre verticale : uniquement poursuivre sa marche tout droit
- barre inclinée à 45° vers la gauche ou la droite : poursuivre sa marche uniquement dans la
direction indiquée par la barre

2. Les signaux routiers

La signification d’un signal routier peut être complétée, précisée ou limitée par une inscription ou
un symbole en blanc figurant sur un panneau additionnel rectangulaire à fond bleu.

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Les panneaux concernant les bicyclettes et les cyclomoteurs à deux roues sont blancs avec
inscriptions et symboles en noir.

M.1.
M.2.

M.4.
M.3.

M.6.
M.5.

M.7.
M.8.

M.9. M.10.

Attention, le panneau additionnel porte uniquement sur le signal situé immédiatement au-dessus.

2.1. Les signaux de danger

Forme triangulaire et bord rouge, à l’exception des signaux A45 et A47 (passages à niveau).
Ils indiquent un danger déterminé.
Ils sont placés à droite dans le sens de marche, parfois au-dessus de la chaussée.
Ils sont toujours placés à une distance de 150 m de l’endroit dangereux, à l’exception des signaux
A45 et A47 (passages à niveau) qui sont placés à proximité immédiate du passage.
Ils peuvent également être placés à une distance inférieure ou supérieure : dans ce cas, un
panneau additionnel doit indiquer la distance.

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La section dangereuse peut également s’étendre sur plusieurs kilomètres : dans ce cas, le panneau
additionnel suivant est ajouté.

Les signaux suivants sont importants pour les cyclistes :


A7: Rétrécissement de la chaussée.
A14: Dispositif(s) surélève(s).
A21: Passage pour piétons.
A23: Endroit spécialement fréquente par des enfants.
A25: Passage pour conducteurs de bicyclettes et de cyclomoteurs a deux roues, ou endroit ou ces
conducteurs débouchent d'une piste cyclable sur la chaussée.
A41: Passage à niveau avec barrières.
A43: Passage à niveau sans barrières.
A45: Passage à niveau a voie unique.
A47: Passage à niveau a deux ou plusieurs voies.
A49: Croisement de la voie publique par une ou plusieurs voies ferrées établies sur la chaussée.
A51: Danger non défini par un symbole spécial. Un panneau additionnel indique la nature.

2.2. Les signaux relatifs à la priorité

Ils sont placés à droite. Ils peuvent être répétés à gauche et au-dessus de la chaussée.

Les signaux suivants sont importants pour les cyclistes :


B1: Céder le passage
B5: Marquer l’arrêt et céder le passage.
B9: Voie prioritaire.
B11: Fin de voie prioritaire.
B15: Priorité de passage.
B17: Carrefour où la priorité de droite est applicable.

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2.3. Les signaux d'interdiction

Ils sont placés à droite, et parfois au-dessus de la chaussée. Ils peuvent être répétés à gauche.
Une interdiction est parfois annoncée par un signal identique, complété par un panneau
additionnel bleu avec des chiffres blancs.
Ils sont valables jusqu’au carrefour suivant, sauf si un signal met un terme à l’interdiction.
Les signaux d'interdiction d'accès sont valables à l'endroit où ils sont placés.
Les signaux à validité zonale sont valables jusqu'au signal indiquant la fin de la zone.

Les signaux suivants sont importants pour les cyclistes :


C1: Sens interdit pour tout conducteur.
C3: Accès interdit, dans les deux sens, a tout conducteur.
C11: Accès interdit aux conducteurs de cycles.

2.4. Les signaux d'obligation

Ils sont placés à l’endroit où leur visibilité est la mieux assurée. Ils peuvent être annoncés par un
signal identique complété par un panneau additionnel bleu avec des chiffres blancs.

Les signaux suivants sont importants pour les cyclistes :


D1: Obligation de suivre la direction indiquée par la flèche.
D3: Obligation de suivre une des directions indiquées par les flèches.
D5: Sens giratoire obligatoire.
D7: Piste cyclable obligatoire.
D9: Partie de la voie publique réservée à la circulation des piétons, des bicyclettes et des
cyclomoteurs a deux roues classe A.
D10: Partie de la voie publique réservée à la circulation des piétons et des cyclistes.
D11: Chemin obligatoire pour les piétons.

2.5. Les signaux d'indication

Les signaux d'indication sont placés aux endroits les plus appropriés. Certains impliquent
également une règle de comportement. Dans ce cas, le signal d'indication est placé à droite.
Le code de la route en énumère la plupart, mais il peut encore y en avoir d’autres (p.ex. lors de
travaux routiers).

Les signaux suivants sont importants pour les cyclistes :


F1a et F1b: Commencement d'une agglomération.
F3a et F3b: Fin d'une agglomération.
F4a: Commencement d'une zone dans laquelle la vitesse est limitée à 30 km a l'heure.
F4b: Fin d'une zone dans laquelle la vitesse est limitée à 30 km à l'heure.
F12a: Commencement d'une zone résidentielle ou d’une zone de rencontre.
F12b: Fin d'une zone résidentielle ou d’une zone de rencontre.
F19: Voie publique à sens unique.

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F34b1 et F34b2: Signal de direction : itinéraire conseille à des catégories déterminées d'usagers.
Le signal est complété par le ou les symboles des signaux C 11, C 15 et C 19.
F34c1 et F34c2 Signal de direction : itinéraire conseille à des catégories déterminées d'usagers
vers une destination touristique.
Le signal est complété par le ou les symbole(s) des signaux C11, C15 et C19.
La distance en km et en fractions de km peut être indiquée sur le signal.
Sur le signal F34c2, la mention de la destination et la flèche sont facultatives.
F45: Voie sans issue.
F49: Passage pour piétons.
F50: Passage pour conducteurs de bicyclettes et de cyclomoteurs a deux roues.
F50bis: Signal indiquant aux conducteurs qui changent de direction que des conducteurs de
bicyclettes et de cyclomoteurs à deux roues suivent la même voie publique.
La reproduction du signal A25 peut être remplacée par la reproduction du signal A21 pour
indiquer un passage pour piétons.
F51a: Passage souterrain pour piétons.
F51b: Passage supérieur pour piétons.
F87: Dispositif(s) surélève(s).
F99a: Chemin réservé à la circulation des piétons, cyclistes et cavaliers.
Le signal peut être adapté en fonction de la ou des catégories d'usagers admise(s) à circuler
sur ce chemin.
F99b: Chemin réservé à la circulation des piétons, cyclistes et cavaliers avec l'indication de la
partie du chemin qui est affectée aux différentes catégories d'usagers.
Le signal peut être adapté en fonction de la ou des catégories d'usagers admise(s) à circuler
sur ce chemin.
F99c: Chemin réservé aux véhicules agricoles, aux piétons, cyclistes et cavaliers.
Le signal peut être adapté en fonction de la ou des catégories d'usagers admise(s) à circuler
sur ce chemin.
F101a: Fin de chemin réservé à la circulation des piétons, cyclistes et cavaliers.
Le signal peut être adapté en fonction de la ou des catégories d'usagers admise(s) à circuler
sur ce chemin.
F101b: Fin de chemin réservé à la circulation des piétons, cyclistes et cavaliers avec l'indication de
la partie du chemin qui est affectée aux différentes catégories d'usagers.
Le signal peut être adapté en fonction de la ou des catégories d'usagers admise(s) à circuler
sur ce chemin.
F101c: Fin du chemin réservé aux véhicules agricoles, aux piétons, cyclistes et cavaliers.
Le signal peut être adapté en fonction de la ou des catégories d'usagers admise(s) à circuler
sur ce chemin.
F103: Commencement d'une zone piétonne. Ce signal est placé à droite, à chaque accès d'une
zone piétonne; il peut être répété à gauche.
F105: Fin d'une zone piétonne.
Ce signal est placé à droite, à chaque sortie d'une zone piétonne; il peut être répété à gauche.

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3. Les marques routières

Marques indiquant le bord fictif de la chaussée

Une large ligne continue de couleur blanche peut être tracée sur la chaussée pour marquer le bord
fictif de celle-ci.

La partie de la voie publique située au-delà de cette ligne est réservée à l'arrêt et au
stationnement, sauf sur les autoroutes et les routes pour automobiles.

Le début et la fin de cette zone de stationnement peuvent être indiqués par une ligne transversale
continue de couleur blanche.

Bande réservée aux bus


Une large ligne blanche discontinue sur la chaussée avec l’indication du mot BUS délimite une
bande de circulation spéciale réservée :
- aux autobus de transport en commun
- aux véhicules affectés au ramassage scolaire
- les véhicules prioritaires, pourvu que la nature de leur mission le justifie
- les taxis

Peuvent également emprunter la bande réservée aux bus si c'est indiqué:


- les cyclistes
- les motocycles
- les cyclomoteurs
- les véhicules affectés au transport de passagers qui comportent plus de huit places sans
compter celle du conducteur
Ces symboles peuvent être répétés sur la bande bus.

• Les autres véhicules ne peuvent y circuler que pour contourner un obstacle situé sur la
chaussée et à proximité d'un carrefour pour changer de direction.

• Ces véhicules peuvent croiser la bande bus pour accéder à une place de parking située le
long de la bande bus ou pour la quitter, ou pour accéder à une propriété ou la quitter et
sur les carrefours.

Site spécial franchissable

Une ou plusieurs larges lignes blanches délimitent le site spécial franchissable réservé aux
transports en commun (trams et autobus) et aux véhicules prioritaires.

Peuvent également emprunter le site spécial franchissable si c'est indiqué:


- les cyclistes
- les motocycles
- les cyclomoteurs
- les véhicules affectés au transport de passagers qui comportent plus de huit places sans
compter celle du conducteur
- les taxis

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Les autres véhicules ne peuvent croiser le site spécial franchissable que pour traverser un
carrefour, quitter une propriété ou y accéder, accéder à une place de parking ou la quitter.

Ils ne peuvent y circuler que pour contourner un obstacle situé sur la chaussée.

Lignes discontinues indiquant une piste cyclable :


Deux lignes discontinues parallèles de couleur blanche sur la voie publique, éventuellement le long
de la chaussée, et n’ayant pas une largeur suffisante pour permettre la circulation des véhicules
automobiles, délimitent une piste cyclable (bande cyclable).
Les cyclistes et les conducteurs de cyclomoteurs à deux roues peuvent circuler sur cette piste
cyclable.
L’arrêt et le stationnement y sont interdits.

Passages pour conducteurs de bicyclettes et de cyclomoteurs à deux roues

Sont délimites par deux lignes discontinues constituées par des carrés ou des parallélogrammes de
couleur blanche
L'arrêt et le stationnement sur un passage et à moins de 5 mètres avant sont interdits.
L'immobilisation est également interdite sur un passage.

Passages pour piétons

Sont délimités par des bandes de couleur blanche, parallèles à l’axe de la chaussée
L'arrêt et le stationnement sur un passage pour piétons et à moins de 5 mètres avant sont
interdits.
L'immobilisation est également interdite sur un passage pour piétons.

Chapitre 6 : Les agents qualifiés


1. Introduction

Un agent qualifié peut régler la circulation sur la voie publique et donner des injonctions aux
usagers.
Les usagers doivent obtempérer immédiatement à ces injonctions.
Les injonctions adressées aux usagers en mouvement ne peuvent être données que par des agents
portant les insignes de leur fonction.
Ces insignes doivent pouvoir être reconnus de nuit comme de jour (port d'un uniforme).

2. Quels sont les principaux agents qualifiés ?


• police fédérale et locale
• agents préposés à la surveillance et à la manœuvre des ponts
• agents des douanes
• ingénieurs des ponts et chaussées

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• police des chemins de fer
• police militaire (uniquement pour ce qui concerne la force obligatoire des injonctions des
agents qualifiés)
• le personnel compétent des transports en commun (arrêt de bus, passage de véhicules sur
rails, signal C5 à l'exception de 2+ ou 3+, bande réservée aux bus, site franchissable, feux de
signalisation pour les véhicules des services réguliers de transports en commun, marquage à
damier)
• les membres intervenants des services publics d'incendie et des services de la protection civile
(uniquement sur les lieux de l'intervention, pour régler la circulation autant que la police locale
ou fédérale ne soit pas présente)

3. Quelles sont les principales injonctions d'un agent qualifié ?


• bras à l'horizontale
• bras levé verticalement
• balancement transversal d'un feu rouge
• lever et abaisser la main
• mouvement rotatif du bras
• un coup de sifflet n’est pas une injonction mais un simple avertissement

4. Personnes qui ne peuvent pas régler la circulation, mais bien donner des
indications
- Militaires habilités : colonne militaire
- Signaleurs habilités : manifestations culturelles, sportives et touristiques, courses cyclistes et
épreuves ou compétitions sportives non-motorisées.
- ils doivent porter un brassard aux couleurs nationales
- signal C3
- Capitaine de route : groupes de cyclistes
- autorisé de 15 à 50 cyclistes
- obligatoire de 51 à maximum 150
- il doit avoir 21 ans
- il doit porter un brassard aux couleurs nationales
- signal C3
- il peut arrêter la circulation aux carrefours non munis de feux
- Capitaine de route : groupes de motocyclistes
- autorisé de 15 à 50 motocyclistes
- obligatoire à partir de 51
- il doit avoir 25 ans
- il doit porter un gilet rétro-réfléchissant sur le dos duquel figure la mention "capitaine
de route" inscrite en lettres noires
- signal C3
- il peut arrêter la circulation aux carrefours non munis de feux
- Chef de groupe : groupes de cavaliers
- groupe de cavaliers = minimum dix participants
- il doit avoir 21 ans

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- il doit porter un brassard aux couleurs nationales
- signal C3
- il peut arrêter la circulation aux carrefours
- Surveillants de chantiers : personnel de chantiers établis sur la voie publique
- Surveillant habilité : groupe d'enfants, écoliers, personnes handicapées ou personnes âgées
- il doit avoir 18 ans et être habilité par le bourgmestre après avoir suivi une formation
- il doit porter un brassard aux couleurs nationales
- signal C3
- Accompagnateurs et coordinateurs de la circulation : pour l'accompagnement de véhicules
exceptionnels
- signal C3
- entre la tombée et le lever du jour ainsi qu’en toute circonstance où il n’est plus
possible de voir distinctement jusqu’à une distance d’environ 200 mètres, il est utilisé
en plus une lampe torche avec cône orange.
- sont habilités à :
- sur les carrefours non équipés de feux de signalisation, arrêter la circulation des
rues perpendiculaires;
- sur les carrefours équipés de feux de signalisation, maintenir l’arrêt de la
circulation résultant d’un feu rouge le temps nécessaire afin que le convoi
puisse se dégager du carrefour;
- arrêter la circulation à contresens ou allant dans le même sens sur les voies
publiques où la vitesse maximale autorisée n’est pas supérieure à 70 km/h;
- empêcher la circulation venant de l’arrière, dans le même sens que le véhicule
exceptionnel, de dépasser ou de contourner ce dernier.

Ce ne sont pas des agents qualifiés, mais les usagers de la route doivent obéir aux indications
formulées.

Chapitre 7 : Force contraignante de la signalisation routière


Les usagers doivent se conformer aux signaux lumineux de circulation, aux signaux routiers et aux
marques routières, lorsque ceux-ci sont réguliers en la forme, suffisamment visibles et placés
conformément aux prescriptions du code de la route.

Hiérarchie des prescriptions

La hiérarchie des prescriptions s’appuie sur un schéma en pyramide ou en escalier :

Injonctions agents qualifiés


Signaux lumineux de circulation au-dessus des signaux de priorité
Signaux routiers
Règles de circulation

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Chapitre 8 : Règles de priorité
1. La règle générale

Un véhicule sur rails a toujours la priorité. Si un tram arrive, il convient de libérer les rails le plus
rapidement possible. Ceci s'applique également au piéton.

Tout conducteur doit céder le passage à celui qui vient à sa droite, sauf s’il circule dans un rond-
point ou si le conducteur qui vient de droite vient d’un sens interdit. Il ne faut pas céder le passage
à un piéton qui vient à droite, puisqu'il ne s'agit pas d'un conducteur.

Le conducteur qui doit céder le passage ne peut poursuivre son chemin que s’il peut le faire sans
risque d’accidents au vu de la place des autres usagers, de leur vitesse et de la distance à laquelle
ils se trouvent.

2. Les manœuvres

Le conducteur qui veut exécuter une manœuvre doit céder le passage aux autres usagers.

Sont considérés comme manœuvres : changer de bande de circulation ou de file, traverser la


chaussée, quitter un emplacement de stationnement ou y entrer, déboucher d’une propriété
riveraine, effectuer un demi-tour ou une marche arrière.

N'est pas considéré comme manœuvre : le fait d’emprunter la chaussée à la fin d’une piste
cyclable en continuant à circuler tout droit.

3. Les exceptions à la règle générale

Signaux lumineux de circulation

- Carrefour muni de signaux lumineux:

Attention si on tourne à droite : le feu pour les piétons qui traversent est peut-être vert aussi.

Agents qualifiés

Les usagers doivent obtempérer aux injonctions de l'agent qualifié.

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Céder le passage aux véhicules prioritaires

Il faut immédiatement dégager et céder le passage aux véhicules prioritaires : ambulances,


voitures de police, voitures de pompiers.
o Condition : l’avertisseur sonore spécial et les feux bleus clignotants doivent être
actionnés.
o Ces véhicules peuvent franchir un feu rouge après avoir marqué l’arrêt et à condition
de ne pas mettre les autres usagers en danger.

Traverser une piste cyclable ou un trottoir

Le conducteur qui traverse un trottoir ou une piste cyclable, doit céder le passage aux usagers de
la route qui, conformément au code de la route, sont autorisés à circuler sur le trottoir ou la piste
cyclable.

Attention, la partie de la voie publique réservée à la circulation des piétons par le signal D9 prend
fin au carrefour et recommence après le carrefour à partir d'un nouveau signal D9.

Piétons qui empruntent la piste cyclable

Lorsque les piétons circulent sur la piste cyclable, ils doivent céder le passage aux cyclistes et
conducteurs de cyclomoteurs.

Chapitre 9 : Obligations des conducteurs à l'égard des piétons


1. L'interdiction de dépasser

Interdiction générale

Le dépassement par la gauche est interdit lorsque le conducteur ne peut apercevoir les usagers
venant en sens inverse à une distance suffisante pour effectuer le dépassement sans risque
d’accident.

En cas de brouillard par exemple, si le conducteur ne peut pas apercevoir les piétons à une
distance suffisante, le dépassement est interdit.

Interdiction à certains endroits

Le dépassement par la GAUCHE d’un VÉHICULE ATTELÉ, d’un VEHICULE A MOTEUR A DEUX
ROUES ou d’un VÉHICULE À PLUS DE DEUX ROUES est interdit lorsque le conducteur à dépasser
s’arrête devant un passage pour piétons ou un passage pour cyclistes et conducteurs de
cyclomoteurs à deux roues ou s’approche d’un tel passage et aux endroits où la circulation n’est
pas réglée par un agent qualifié ou par des signaux lumineux de circulation.

Le dépassement des véhicules sur rails

Le dépassement des véhicules sur rails qui empruntent la chaussée, s'effectue à droite, que ces
véhicules soient en mouvement ou arrêtés pour l'embarquement ou le débarquement des
voyageurs.

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Toutefois, le dépassement peut se faire à gauche s'il ne peut s'effectuer à droite en raison de
l'exiguïté du passage ou de la présence d'un véhicule à l'arrêt ou en stationnement ou de tout
autre obstacle fixe et à condition de ne pas gêner ou mettre en danger les usagers circulant en
sens inverse.

2. Tourner à gauche ou à droite

Le conducteur qui tourne à droite ou à gauche pour quitter la chaussée ou pour stationner à
gauche sur une chaussée à sens unique, doit s’assurer au préalable qu’il peut le faire sans danger
pour les autres usagers et tenir compte des possibilités de ralentissement de ceux qui le suivent.

Le conducteur qui se déporte, doit céder le passage aux conducteurs et aux piétons qui circulent
sur les autres parties de la même voie publique.
Le conducteur qui se déporte, doit céder le passage aux piétons qui traversent la chaussée sur
laquelle il veut s'engager.

3. Le croisement

Lors du croisement, le conducteur doit laisser une distance latérale suffisante, au besoin serrer à
droite. Si l’on ne peut pas serrer à droite en raison d’un obstacle ou de la présence d’autres
usagers, il faut ralentir et au besoin s’arrêter pour laisser passer les usagers qui viennent en sens
inverse.

Le croisement des véhicules sur rails qui empruntent la chaussée, peut se faire à gauche s'il ne
peut s'effectuer à droite en raison de l'exiguïté du passage ou de la présence d'un véhicule à l'arrêt
ou en stationnement ou de tout autre obstacle fixe et à condition de ne pas gêner ou mettre en
danger les usagers circulant en sens inverse.

Chapitre 10 : Comportement des conducteurs à l'égard des piétons

1. En général

Le conducteur ne peut mettre en danger les usagers plus vulnérables, tels notamment les cyclistes
et les piétons, en particulier lorsqu'il s'agit d'enfants, de personnes âgées et de personnes
handicapées.

Il en résulte que tout conducteur est tenu de redoubler de prudence, en présence de tels usagers
plus vulnérables, ou sur la voie publique où leur présence est prévisible.

Le conducteur ne peut mettre en danger les piétons qui :


- se trouvent sur un trottoir, une partie de la voie publique réservée à la circulation des
piétons par le signal D9, ou D10 un accotement ou un refuge;

D9 D10

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- se trouvent sur une voie publique signalée par les signaux F99a ou F99b ou instaurée en
rue réservée au jeu;

F99a F99b

- se trouvent dans une zone délimitée par les signaux F12a et F12b ou F103 et F105 ;

F12a F12b

F103 F105

- circulent sur la chaussée dans les conditions prévues dans ce règlement.

Le conducteur doit redoubler de prudence en présence d'enfants, de personnes âgées ou de


personnes handicapées, notamment les aveugles munis d'une canne blanche ou jaune et les
personnes handicapées conduisant une voiturette manuelle ou électrique ne dépassant pas
l'allure du pas. Il doit ralentir et au besoin s'arrêter.

2. Comportement à l'égard des piétons

Passages munis de signaux lumineux de circulation / d'un agent qualifié

Aux endroits où la circulation est réglée par un agent qualifié ou par des signaux lumineux de
circulation, le conducteur doit, même si la circulation est ouverte dans le sens de sa marche,
permettre aux piétons qui se sont engagés régulièrement sur la chaussée, d’achever la traversée à
allure normale.

En outre, s’il existe un passage pour piétons à ces endroits, le conducteur doit de toute manière
s’arrêter en deçà du passage pour piétons lorsque la circulation est fermée dans le sens de sa
marche.

Passages sans signaux lumineux de circulation

Aux endroits où la circulation n’est pas réglée par un agent qualifié ou par des signaux lumineux de
circulation, le conducteur ne peut s’approcher d’un passage pour piétons qu’à allure modérée. Il
doit céder le passage aux piétons qui y sont engagés ou sont sur le point de s’y engager.

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Ne pas obstruer les passages pour piétons

Le conducteur ne peut s'engager sur un passage pour piétons lorsque la circulation est tellement
perturbée qu'il devra probablement s'arrêter sur le passage.

Passer près d'un obstacle que les piétons doivent contourner en empruntant la chaussée

En passant près d'un obstacle que les piétons doivent contourner en empruntant la chaussée, les
conducteurs doivent laisser un espace libre d'au moins un mètre le long de cet obstacle. Si cette
condition ne peut être respectée et si un piéton circule à hauteur de l'obstacle, le conducteur ne
peut longer l'obstacle qu'à l'allure du pas.

Distance latérale entre les conducteurs et les piétons sur la chaussée

Le conducteur doit laisser une distance latérale d'au moins un mètre entre son véhicule et le
piéton lorsque ce dernier circule sur la chaussée dans les conditions prévues dans ce règlement.

Si cette distance minimale ne peut être respectée, le conducteur ne peut circuler qu'à l'allure du
pas et, au besoin, il doit s'arrêter.

3. Le dépassement d'un véhicule à l'arrêt dont montent ou descendent des


passagers

Le conducteur doit modérer sa vitesse pour longer un autocar, un autobus, un minibus ou un


véhicule sur rails qui sont arrêtés pour l’embarquement ou le débarquement de voyageurs.

Lorsqu’au point d’arrêt d’un véhicule de transport en commun, il n’existe pas de refuge, le
conducteur qui circule du côté où s’effectue l’embarquement ou le débarquement des voyageurs,
doit leur permettre soit d’accéder à ce véhicule, soit de gagner le trottoir ou l’accotement en toute
sécurité. A cette fin, il doit s'arrêter pour permettre l'embarquement et le débarquement, et ne
peut se remettre en mouvement qu'à allure modérée.

Le conducteur doit redoubler de prudence à l'approche d'un véhicule sur lequel est apposé un
panneau orange contenant le pictogramme "attention enfants".
Il doit modérer sa vitesse et s'arrêter si nécessaire lorsque le véhicule allume ses quatre feux
clignotants.

Chapitre 11 : Interdiction de couper


Il est interdit aux usagers de couper :
- un groupe d'enfants, d'écoliers, de personnes handicapées ou âgées
 soit en rangs, sous la conduite d'un guide;
 soit traversant la chaussée sous la conduite d'une patrouille scolaire, d'un guide ou
d'un surveillant habilité;
- un élément de colonne militaire constitué par une troupe en marche ou par un convoi de
véhicules dont le mouvement est réglé par des agents qualifiés ou des militaires habilités à
cette fin;

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- un cortège, un groupe de piétons, un rassemblement à l'occasion d'une manifestation
culturelle, sportive ou touristique ou une procession;
- un groupe de concurrents participant à une course cycliste ou à une épreuve ou
compétition sportive non-motorisée.

Chapitre 12 : Circulation sur les voies ferrées et les passages à niveau,


sur les autoroutes et les routes pour automobiles, circulation dans les
zones résidentielles et sur les voies publiques munies de ralentisseurs de
vitesse

1. Introduction

En fonction de l’environnement, différentes voies publiques sont construites. Ainsi, les voies
ferrées sont naturellement destinées aux seuls véhicules sur rails. Pour se rendre rapidement en
voiture d’un point à un autre, il y a des autoroutes. Dans les zones résidentielles, le piéton est roi.

2. Circulation sur les voies ferrées et passages à niveau

2.1. Règles générales

Toute circulation (y compris pour les piétons) est interdite sur les voies ferrées établies en dehors
de la chaussée.

L'usager s'approchant d'un passage à niveau doit redoubler de prudence pour éviter tout accident.

2.2. Passage à niveau sans barrières ni signaux lumineux de circulation

Ce passage est indiqué par le signal A43.

L’usager ne peut s’engager sur le passage qu’après s’être assuré qu’aucun train/tram ne
s’approche.

2.3. Passage à niveau avec barrières et/ou feux clignotants

Ne jamais traverser un passage à niveau :


- lorsque le signal sonore fonctionne
- lorsque les barrières sont en mouvement ou fermées
- lorsque les feux rouges clignotants sont allumés

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3. Circulation sur les autoroutes

L’autoroute est une voie particulière pour circuler à vitesse élevée, sans carrefours de plain-pied.
Le début est signalé par le signal F5 et la fin par le signal F7. Les cyclistes ne peuvent pas circuler
sur les autoroutes.

4. Circulation sur routes pour automobiles

Il s’agit également d’une route destinée aux déplacements rapides, mais avec des carrefours de
plain-pied.
Le début est signalé par le signal F9 et la fin par le signal F11 ou jusqu’au carrefour suivant.
Les piétons ne peuvent pas circuler sur les routes pour automobiles.

5. Circulation dans les zones résidentielles et les zones de rencontre

5.1. Règles générales

Il s’agit d’une zone spécialement aménagée pour que la circulation automobile soit subordonnée à
la circulation des piétons.
Le début est indiqué par le signal F12a et la fin par le signal F12b.

5.2. La circulation

Les piétons peuvent utiliser toute la largeur de la voie publique, les jeux y sont autorisés.
Les conducteurs ne peuvent mettre les piétons en danger ni les gêner.
Au besoin, ils doivent s’arrêter, mais les piétons ne peuvent pas entraver la circulation sans
nécessité.
La vitesse y est limitée à 20 km/h.

6. Circulation sur les chemins réservés aux piétons, aux cyclistes et aux
cavaliers

6.1. Règles générales

Le terme "chemin réservé à la circulation des piétons, cyclistes et cavaliers" désigne la voie
publique dont le commencement est indiqué par le signal F99a ou F99b et dont la fin est indiquée
par le signal F101a ou F101b.

6.2. La circulation

Ne peuvent circuler sur ces chemins que les catégories d’usagers mentionnées sur le signal.

Toutefois, peuvent également emprunter ces chemins :


• les véhicules prioritaires

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• les titulaires d’une autorisation :
o véhicules de surveillance, de contrôle et d’entretien des chemins
o véhicules des riverains et de leurs fournisseurs
o véhicules affectés au ramassage des immondices

Les usagers de ces chemins ne peuvent se mettre mutuellement en danger ni se gêner.

Ils doivent redoubler de prudence en présence d’enfants et ne peuvent pas entraver la circulation
sans nécessité.

Les jeux sont autorisés.

7. Circulation sur les chemins réservés aux véhicules agricoles, aux piétons,
cyclistes et cavaliers

7.1. Règles générales

Le début des chemins réservés aux véhicules agricoles, aux piétons, cyclistes et cavaliers est
indiqué par le signal F99c et la sortie par le signal F101c.

7.2. La circulation

Ne peuvent circuler sur ces chemins que les catégories d’usagers mentionnées sur le signal.

Toutefois, peuvent également emprunter ces chemins :


• les véhicules se rendant ou venant des parcelles y afférentes
• les tricycles et quadricycles non motorisés
• les véhicules d’entretien, affectés au ramassage des immondices, de surveillance,
d’assistance et les véhicules prioritaires.

Les usagers de ces chemins ne peuvent se mettre mutuellement en danger ni se gêner.

Les piétons, cyclistes et cavaliers peuvent utiliser toute la largeur du chemin.

Les usagers motorisés (véhicules agricoles) doivent redoubler de prudence en présence des
piétons, des cyclistes, des utilisateurs de patins à roulettes et de trottinettes et des cavaliers.

8. Les zones piétonnes

8.1. Règles générales

Voies publiques dont le début est indiqué par le signal F103 et la fin par le signal F105.

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8.2. La circulation

L’accès est réservé aux piétons.

Peuvent également accéder à ces zones :


- les véhicules prioritaires
- les véhicules de surveillance, de contrôle et d’entretien de ces voies et les véhicules
affectés au ramassage des immondices
- les véhicules des services réguliers de transport en commun
- les propriétaires de garages situés dans cette zone et uniquement accessibles en traversant
cette zone
- les véhicules appartenant à des entreprises commerciales établies dans cette zone et de
leurs fournisseurs
- les véhicules destinés à effectuer des travaux dans cette zone
- les trains touristiques, les véhicules attelés, les cycles taxis
- les véhicules employés dans le cadre d’activités médicales ou de soins à domicile
- Les véhicules mentionnés sur le signal routier :
• les véhicules qui doivent charger ou décharger dans cette zone
• les taxis
• les cyclistes

Les piétons peuvent utiliser toute la largeur de la voie.

Les conducteurs qui sont admis à y circuler doivent le faire à l’allure du pas, ils doivent céder le
passage aux piétons et au besoin s’arrêter. Ils ne peuvent mettre les piétons en danger.

Les cyclistes doivent descendre de leur bicyclette lorsque la densité de circulation des piétons le
justifie.

Les jeux sont autorisés.

9. Rues réservées au jeu

9.1. Règles générales

Il s’agit d’une voie publique qui est, temporairement et à certaines heures, pourvue à ses accès de
barrières sur lesquelles est apposé le signal C3 complété par un panneau additionnel portant la
mention « rue réservée au jeu ».

9.2. La circulation

Toute la largeur de la voie publique est réservée pour les jeux.

Les personnes qui jouent sont considérées comme des piétons.

Seuls les conducteurs de véhicules à moteur, habitant dans la rue ou dont le garage se trouve dans
la rue, de même que les véhicules prioritaires et les cyclistes ont accès à ces rues.

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Les conducteurs qui peuvent y circuler doivent le faire à l’allure du pas.
Ils doivent céder le passage aux piétons qui jouent, leur céder la priorité et au besoin s’arrêter.

Les cyclistes doivent descendre de leur bicyclette si nécessaire.

Les conducteurs ne peuvent pas mettre en danger les piétons qui jouent ni les gêner.

Ils doivent redoubler de prudence en présence d’enfants.

Chapitre 13 : L'utilisation de feux


1. Quand l'utilisation de feux est-elle obligatoire ?

En cas de circulation entre la tombée et le lever du jour, ainsi qu'en toute circonstance où il n'est
plus possible de voir distinctement jusqu'à une distance d'environ 200 mètres.

2. Quels sont les feux à utiliser ?

Les éléments de colonnes militaires constitués par une troupe en marche, cortèges, groupes en
rangs sous la conduite d'un guide, lorsqu'ils circulent sur la chaussée, doivent utiliser :
- à l'avant et à gauche, un feu blanc ou jaune
- à l'arrière et à gauche, un feu rouge

Un feu de la même couleur peut être porté à droite.

Les flancs de ces formations doivent, si leur longueur le justifie, être signalés par un ou plusieurs
feux blancs ou jaunes qui doivent être visibles dans toutes les directions.

Les groupes de piétons composés de cinq personnes et plus, accompagnés d'un guide et qui
emprunter le côté gauche de la voirie, doivent utiliser un feu rouge à l'avant et à droite, et un feu
blanc ou jaune à l'arrière et à droite.

3. Obligation du conducteur à l'égard des autres usagers

Les feux de route doivent être éteints et remplacés par les feux de croisement à l'approche d'un
usager venant en sens inverse, à la distance nécessaire pour que celui-ci puisse continuer sa
marche aisément et sans danger.

Le dispositif permettant de faire fonctionner simultanément tous les indicateurs de direction d'un
véhicule ne peut être utilisé que par les véhicules affectés au transport scolaire, en cas de panne si
le véhicule ne peut être rangé qu'à un endroit où le stationnement est interdit, ou pour signaler
aux autres usagers de la route le risque d'un accident imminent.

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Chapitre 14 : Le chargement
Le chargement d’un véhicule doit être disposé de telle sorte que, dans des conditions de route
normale, il ne puisse constituer un danger pour le conducteur, les personnes transportées et les
autres usagers.

Lorsqu'il est fait usage d'un plateau élévateur ou d'un autre dispositif fixé à l'arrière du véhicule et
destiné à faciliter le chargement et le déchargement, il y a lieu de signaler au moins les angles
extérieurs à l'intention des autres usagers :
- soit au moyen de bandes (...) réfléchissantes qui y sont fixées;
- soit au moyen de cônes rétroréfléchissants;
- soit au moyen de feux jaune-orange clignotants.

Ces moyens de signalisation peuvent être utilisés conjointement. Ils doivent être visibles en toutes
circonstances.

Chapitre 15 : Arrêt et stationnement


1. Le rangement des véhicules

Tout véhicule doit être rangé hors de la chaussée sur l'accotement de plain-pied ou, en dehors des
agglomérations, sur tout accotement. S'il s'agit d'un accotement que les piétons doivent
emprunter, une bande praticable d'au moins 1,5 mètre de largeur doit être laissée à leur
disposition du côté extérieur de la voie publique.

2. Interdiction de l'arrêt et du stationnement

Il est interdit de mettre un véhicule à l'arrêt ou en stationnement à tout endroit où il est


manifestement susceptible de constituer un danger pour les autres usagers de la route ou de les
gêner sans nécessité.

Il est également interdit de mettre un véhicule à l'arrêt ou en stationnement sur les trottoirs et,
dans les agglomérations, sur les accotements en saillie, sauf réglementation locale. Les
motocyclettes peuvent être rangées sur les trottoirs et, en agglomération, sur les accotements en
saillie, de manière telle qu’elles ne gênent pas ou ne rendent pas dangereuse la circulation des
autres usagers et à condition de laisser libre une bande praticable d’au moins 1,50 mètre de
largeur.

Il est aussi interdit de mettre un véhicule à l'arrêt ou en stationnement sur les passages pour
piétons, sur les passages pour cyclistes et conducteurs de cyclomoteurs à deux roues et sur la
chaussée à moins de 5 mètres en deçà de ces passages.

3. Interdiction de stationnement

Il est interdit de mettre un véhicule en stationnement aux endroits où les piétons et les cyclistes et
conducteurs de cyclomoteurs à deux roues doivent emprunter la chaussée pour contourner un
obstacle. L'arrêt est cependant autorisé à ces endroits.

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4. Rangement des bicyclettes et des cyclomoteurs à deux roues

Les bicyclettes et les cyclomoteurs à deux roues doivent être rangés en dehors de la chaussée et
des zones de stationnement de telle manière qu'ils ne gênent pas ou ne rendent pas dangereuse
la circulation des autres usagers.

Les bicyclettes et les cyclomoteurs à deux roues peuvent également être rangés aux endroits où
les signaux P l'autorisent.

5. Rangement des motocyclettes

Les motocyclettes peuvent être rangées sur les trottoirs et, en agglomération, sur les accotements
en saillie, de manière telle qu’elles ne gênent pas ou ne rendent pas dangereuse la circulation des
autres usagers et à condition de laisser libre une bande praticable d’au moins 1,50 mètre de
largeur.

Chapitre 16 : Ouverture des portières


Il est interdit d'ouvrir la portière d'un véhicule, de la laisser ouverte, de descendre d'un véhicule
ou d'y monter, sans s'être assuré qu'il ne peut en résulter ni danger ni gêne pour d'autres usagers
de la route en particulier les piétons et les conducteurs de véhicules à deux roues.

Chapitre 17 : Accidents
1. Accident avec dommages matériels

En cas d'accident avec dommages matériels, il faut prendre les mesures nécessaires pour garantir
la sécurité et la fluidité de la circulation.

Le conducteur doit déplacer le véhicule afin de le ranger comme un véhicule en stationnement (s'il
s'agit d'un vélo, le placer en dehors de la chaussée).

Indiquer les positions à la craie.

Si le véhicule ne peut être déplacé, poser le triangle de danger et allumer les indicateurs de
direction.

Si le conducteur est absent, refuse ou n'est pas en état de suivre les instructions des agents
qualifiés:
- l'agent qualifié peut d'office faire le nécessaire pour déplacer le véhicule et le chargement
- sur les autoroutes et les routes pour automobiles, l'agent qualifié s'occupe toujours d'office du
déplacement du véhicule et du chargement
- au risque et aux frais du conducteur et de la personne responsable civilement

Il faut rester sur place afin de faire en commun les constatations nécessaires et compléter le
formulaire de « constat d’accident ».

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À défaut d’accord entre les parties, il convient d’appeler la police ou la gendarmerie:
- si aucun agent qualifié ne peut être touché dans un délai raisonnable, les personnes
impliquées peuvent faire la déclaration de l’accident dès que possible au bureau de police
ou de gendarmerie le plus proche ou à celui de leur domicile
- si une partie n’est pas présente, il convient de fournir sur place les noms et adresse, ou par
l’intermédiaire de la police ou de la gendarmerie

2. Accident avec blessés ou morts

En cas d'accident avec blessés ou morts, il faut prendre les mesures nécessaires pour garantir la
sécurité et la fluidité de la circulation.

Les véhicules peuvent être déplacés mais ceci n'est pas obligatoire.

Si le véhicule ne peut être déplacé, poser le triangle de danger et allumer les indicateurs de
direction.

Si le conducteur est absent, refuse ou n'est pas en état de suivre les instructions des agents
qualifiés:
- l'agent qualifié peut d'office faire le nécessaire pour déplacer le véhicule et le chargement
- sur les autoroutes et les routes pour automobiles, l'agent qualifié s'occupe toujours d'office du
déplacement du véhicule et du chargement
- au risque et aux frais du conducteur et de la personne responsable civilement

Il faut porter secours aux blessés.

Il faut présenter sa carte d’identité aux autres personnes impliquées dans l’accident.

Il faut rester sur place pour permettre à un agent qualifié de procéder aux constatations
nécessaires et compléter le formulaire de « constat d’accident ».

Si aucun agent qualifié n’a pu être touché dans un délai raisonnable, les personnes impliquées
sont tenues de faire la déclaration de l’accident dans les 24 heures au plus tard au bureau de
police ou de gendarmerie le plus proche ou à celui de leur domicile.

3. Délit de fuite

a) Tout conducteur d’un véhicule ou d’un animal qui, sachant que ce véhicule ou cet animal a
causé ou occasionné un accident sur la voie publique ou
b) toute personne qui, sachant qu’elle a elle-même causé ou occasionné un accident sur la voie
publique
prend la fuite en vue d’échapper aux constatations utiles, même si l’accident n’est pas imputable à
sa faute.

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