Vous êtes sur la page 1sur 10

SCIENCES DE GOUVERNEMENT

Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université Virtuelle de Côte d'Ivoire - - 79.99.165.79 - 13/05/2020 21:43 - © Presses de Sciences Po

Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université Virtuelle de Côte d'Ivoire - - 79.99.165.79 - 13/05/2020 21:43 - © Presses de Sciences Po
Olivier Ihl
in Laurie Boussaguet et al., Dictionnaire des politiques publiques

Presses de Sciences Po | « Références »

2014 | pages 583 à 591


ISBN 9782724615500
Article disponible en ligne à l'adresse :
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
https://www.cairn.info/dictionnaire-des-politiques-publiques---page-583.htm
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Distribution électronique Cairn.info pour Presses de Sciences Po.


© Presses de Sciences Po. Tous droits réservés pour tous pays.

La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les
limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la
licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie,
sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de
l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage
dans une base de données est également interdit.

Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)


Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université Virtuelle de Côte d'Ivoire - - 79.99.165.79 - 13/05/2020 21:43 - © Presses de Sciences Po

Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université Virtuelle de Côte d'Ivoire - - 79.99.165.79 - 13/05/2020 21:43 - © Presses de Sciences Po
Sciences de gouvernement 583

• • •

> SCIENCES DE GOUVERNEMENT


L’analyse comparée des sciences de gouvernement constitue
une voie de recherche nouvelle. Aux États-Unis, comme en Europe,
depuis les années 1980, cette approche s’est nourrie des apports de
la sociologie historique. Sa spécificité est d’analyser les interactions
entre savoirs académiques et pratiques bureaucratiques, aussi bien
les usages politiques de la science que les usages scientifiques de
Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université Virtuelle de Côte d'Ivoire - - 79.99.165.79 - 13/05/2020 21:43 - © Presses de Sciences Po

Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université Virtuelle de Côte d'Ivoire - - 79.99.165.79 - 13/05/2020 21:43 - © Presses de Sciences Po
584 DICTIONNAIRE DES POLITIQUES PUBLIQUES

la politique. À ce titre, une attention particulière est portée aux


militantismes scientifiques, c’est-à-dire aux compétitions pour
objectiver l’action publique et, partant, trancher les conflits
d’intérêt qui y sont attachés. Le détour par les sciences de gouver-
nement a cette vertu : il permet de rendre compte des formes de
scientificité dont se prévaut l’action gouvernementale. Les concur-
rences que cette action occasionne structurent le monde de la
recherche et contribuent à modeler la légitimité des politiques
publiques tout autant que leur degré de représentativité. Gouverner,
c’est s’appuyer sur des modèles d’intervention qui, de plus en plus,
s’imposent par leur capacité à se draper d’une forme d’objectivité.
Celle que des groupes de savants, des fonctionnaires, des groupes
d’intérêt sont parvenus à accréditer et cela dans l’ombre portée de
la démocratie électorale.

OBJECTIVER L’ACTION PUBLIQUE


Les controverses savantes, les forums scientifiques, les appareils
conceptuels ou cadres théoriques sont non seulement des instru-
ments d’analyse mais des objets de réflexion. D’où la nécessité de
s’interroger sur leur valeur stratégique, sur leurs ressorts sociaux
et professionnels, sur les conflits qui ont accompagné leur avène-
ment. En somme, d’écrire l’histoire de leur genèse et de leurs usages.
Faut-il rappeler les heurs et malheurs de structures comme le Centre
d’études des revenus et des coûts (CERC), le Commissariat au Plan
en France, le Central Policy Review Staff (CPRS) ou le Center for
Policy Studies en Grande-Bretagne, ou encore le Sachverstän-
digenrat zur Begutachtung der gesamwirtschaftlichen Entwicklung
(SRV, Conseil des experts économiques) en Allemagne ? Sous cou-
vert de « prévisions », ces « laboratoires de la réforme » étaient
conçus comme des lieux de conduite de l’action gouvernementale :
Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université Virtuelle de Côte d'Ivoire - - 79.99.165.79 - 13/05/2020 21:43 - © Presses de Sciences Po

Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université Virtuelle de Côte d'Ivoire - - 79.99.165.79 - 13/05/2020 21:43 - © Presses de Sciences Po
Sciences de gouvernement 585

signe que la recherche académique participe directement des pro-


cessus de régulation que l’on désigne habituellement sous le nom
de « politiques publiques ».
Plusieurs traditions d’étude se sont engagées depuis les années 1960
dans cette direction, principalement en France sous la houlette des
sciences administratives ou de l’histoire du droit et, aux États-Unis,
de la public administration ou de la sociologie du municipal govern-
ment. Toutefois, leur visée restait limitée à la formation de tel ou tel
concept [Kort, 1952] ou au terrain des seules confrontations intel-
lectuelles comme pour le caméralisme des pays de langue allemande
[Stolleis, 1999 ; Schiera, 1968]. En France, l’étude de la formation
des disciplines universitaires a pris cette voie : celle d’une histoire
intellectuelle marquée par le souci archéologique et le primat des
« textes » ou des « doctrines ». Récemment, des historiens et sociolo-
gues ont privilégié une approche centrée sur les élites universitaires
et scientifiques [Charle, 1994], voire sur les grands corps [Picon,
1992], mais sans que leur rôle dans la fabrique des décisions publi-
ques ne soit explicité.
C’est à partir du début des années 1980, aux États-Unis, qu’une
approche de sociologie historique est venue remédier à cette cécité.
On pense notamment à l’enquête conduite par Dietrich Meyer et
Theda Skocpol [1996]. Plusieurs questions en constituent la trame.
Quelle place les savoirs produits par les sciences sociales tien-
nent-ils dans le gouvernement des hommes et des territoires ?
Comment ces savoirs sont-ils consacrés puis mobilisés par les pou-
voirs publics ou les groupes sociaux ? En retour, quel rôle l’État
joue-t-il dans la reconnaissance de leur prétention à la scientificité
ou leur souci de se disciplinariser ? Une façon d’analyser les effets
sociaux de la recherche académique mais aussi de rendre compte
de la succession des paradigmes qui gouvernent les « sciences » de
l’action publique.
Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université Virtuelle de Côte d'Ivoire - - 79.99.165.79 - 13/05/2020 21:43 - © Presses de Sciences Po

Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université Virtuelle de Côte d'Ivoire - - 79.99.165.79 - 13/05/2020 21:43 - © Presses de Sciences Po
586 DICTIONNAIRE DES POLITIQUES PUBLIQUES

LES INGÉNIERIES DE GOUVERNEMENT

Porter l’attention aux entrepreneurs de scientificité qui façon-


nent les catégories d’intervention publique, c’est revenir à des
moments propices : ceux au travers desquels les hiérarchies et les
divisions du travail propres aux dispositifs d’encadrement bureau-
cratique se redéfinissent. Des moments dont l’analyse permet de
circonscrire régularités et singularités. Le détour historique a cette
vertu : non pas de reconduire l’idée d’un commencement fondateur
ou de traquer des relations cachées, mais de rendre explicite ce qui
n’est implicite que d’être sous les yeux de tous. C’est la familiarité
le premier obstacle à la compréhension des relations de pouvoir...
L’analyse des politiques publiques n’a guère pris au sérieux l’his-
toire de ces sciences de gouvernement, qu’elles soient académiques
ou militantes (groupes d’intérêt, associations, ONG, etc.). Rares ont
été les tentatives pour penser les conditions dans lesquelles cette
analyse s’est, elle-même, constituée puis développée. Comme si,
tout à l’effort de comprendre les processus de « mutation de l’État »
ou d’analyser les « transformations de la décision publique », cette
communauté savante avait délaissé la question de son propre rôle
dans les dispositifs d’action publique, ou des enjeux sociaux de ses
modèles théoriques. Or, ceux-ci n’ont rien de neutre. Circulant de
pays en pays, ils viennent habiliter des catégories d’intervention
et d’évaluation, et finir par peser directement sur le gouvernement
des hommes et des territoires.
Tore Fougner [2008] en donne une illustration avec les « index de
compétitivité » et autres instruments du benchmarking cher au
World Economic Forum (WEF) et à l’International Institute for
Management Developement (IMD). Mais d’autres exemples en
témoignent. Dans le domaine des politiques de développement
urbain, le caractère redondant des appels à l’« évaluation » ou la
Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université Virtuelle de Côte d'Ivoire - - 79.99.165.79 - 13/05/2020 21:43 - © Presses de Sciences Po

Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université Virtuelle de Côte d'Ivoire - - 79.99.165.79 - 13/05/2020 21:43 - © Presses de Sciences Po
Sciences de gouvernement 587

nécessité de réaliser des « diagnostics » est symptomatique : il


encourage le recours utilitariste au « savoir expert ». Dans le
domaine des politiques pénales, des criminologues américains ont
édité un rapport, What Works, censé répertorier les « expériences
qui marchent » de par le monde, cela indépendamment de la ques-
tion du rapport aux valeurs. Une démarche qui débouche sur une
sorte de palmarès des entrepreneurs transnationaux producteurs de
« recettes » de sécurité publique.

NOUVEAUX DÉFIS, NOUVEAUX ENJEUX


Tandis qu’en France les organismes traditionnels de « prévi-
sion » et de « prospective » (Institut national de la statistique et des
études économiques, Institut de recherche économique et sociale,
Institut français des sciences administratives) se restructurent, les
sciences de gouvernement évoluent vers de nouvelles règles de légi-
timation. Ce qui entraîne des rapports différents entre expertise,
sciences sociales et politiques publiques. Recours à l’expertise, phé-
nomène de la commande publique, constitution de comités de sages
et autres organismes de « conseil » et de « prévision », essor des
budgets de recherche et développement : ce sont précisément ces
processus que l’analyse des sciences de gouvernement permet
d’éclairer en s’inscrivant elle-même dans un contexte que l’on peut
caractériser schématiquement par quatre traits essentiels :
– La managérialisation de l’État. On le sait, les États ont en Europe
engagé, à des degrés différents, des mouvements de réformes admi-
nistratives : une « modernisation » des appareils bureaucratiques
qui s’effectue au nom d’un impératif managérial. Les travaux de
David Osborne et Ted Gaebler [1992] ou ceux de Charles Goodsell
[1993] lui ont frayé la voie. Depuis, leur a succédé une impression-
nante mobilisation, qu’elle soit académique ou associative,
Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université Virtuelle de Côte d'Ivoire - - 79.99.165.79 - 13/05/2020 21:43 - © Presses de Sciences Po

Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université Virtuelle de Côte d'Ivoire - - 79.99.165.79 - 13/05/2020 21:43 - © Presses de Sciences Po
588 DICTIONNAIRE DES POLITIQUES PUBLIQUES

touchant tous les aspects de l’organisation publique et étayée par


de nombreuses initiatives : revues nouvelles, réorientations ou
créations de centres de recherche, colloques, think tanks, etc. Cette
dynamique a alimenté d’innombrables « réformes » : allégement
réglementaire, promotion d’une gestion de « résultats », « planifi-
cation stratégique », contractualisation, sous-traitance aux secteurs
privé et associatif, privatisation ou établissement de partenariats
avec le secteur privé, développement d’« agences de qualité »,
approche « participative » (consultation et participation aux pro-
cessus décisionnel et de gestion), revendication d’une « coproduc-
tion » de l’action publique à travers l’e-administration, nouvelles
technologies de la « prestation de services » aux citoyens, etc. C’est
à en dégager la trame sociopolitique qu’invite l’analyse des sciences
de gouvernement.
– La transnationalisation des politiques publiques. L’européanisa-
tion de l’action publique a permis de mettre en évidence l’affron-
tement de styles sinon de modèles nationaux de gouvernement.
Mais que sait-on de leurs conditions concrètes de fabrication ?
Comment s’opèrent les recompositions au sein des instances
communautaires (Secrétariat général du Conseil de l’Union euro-
péenne, Cellule de prospective de la Commission, etc.), non pas tant
du point de vue des groupes professionnels impliqués ou des cir-
cuits de légitimation éprouvés, mais bien des savoirs mobilisés et
des réseaux scientifiques impliqués (revues, écoles, cadres de réfé-
rence, etc.) ? C’est à l’évidence un point aveugle de la recherche
contemporaine : celui du rôle des travaux de recherche et des
comités scientifiques dans la conduite plurinationale des schémas
de transformation des politiques publiques. On peut penser ici à la
constitution de guides de « bonnes pratiques » à destination notam-
ment des anciens pays de l’Est ou au Réseau de prévention de la
criminalité soutenu par la Commission européenne (qui recense et
Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université Virtuelle de Côte d'Ivoire - - 79.99.165.79 - 13/05/2020 21:43 - © Presses de Sciences Po

Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université Virtuelle de Côte d'Ivoire - - 79.99.165.79 - 13/05/2020 21:43 - © Presses de Sciences Po
Sciences de gouvernement 589

diffuse les « expériences réussies » dans diverses villes


européennes).
– La mise en concurrence des territoires de l’action publique. Il est
banal de constater qu’avec la « mondialisation » libérale, le rapport
des politiques publiques à l’espace se modifie. Ce qui disparaît,
c’est, pour aller vite, le schéma d’une égalité des chances promue
à l’échelle du territoire national, une égalité fondée sur un déve-
loppement « équilibré » et sur le déploiement d’un service public
centralisé. La concurrence entre les collectivités locales est ainsi de
plus en plus vive. D’où toute une série de conséquences : déquali-
fication des espaces et des groupes sociaux les plus dépendants du
système industriel fordiste, retour des particularismes et des
« revendications identitaires », surenchères sur le thème de la
« proximité » du politique, etc. Existe-t-il, pour autant, une « décen-
tralisation » des outils d’évaluation et d’expertise en la matière ?
Les collectivités locales se sont-elles détachées du cadre des agences
nationales qui en monopolisaient jusque-là la production ? Quel
rôle les professionnels, les savants et les administrations spéciali-
sées jouent-ils dans cet éclatement de la notion de territoire ? C’est,
au bout du compte, la question des appropriations savantes de la
dimension spatiale de l’exercice du pouvoir politique qui se trouve
ici posée.
– L’intensification des militantismes savants. Si, à tous les niveaux
de l’action publique, l’État et les organisations publiques se sont
engagés dans des modalités nouvelles d’action, modalités aux-
quelles les sciences de gouvernement ont fourni référents et prin-
cipes de légitimation, d’autres acteurs (groupes d’intérêt,
associations humanitaires, confédérations syndicales, entrepre-
neurs de causes morales ou environnementales, etc.) se sont
imposés dans les arènes de délibération. Comment se forment et se
crédibilisent les savoirs mobilisés par ces groupements ? Quels
Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université Virtuelle de Côte d'Ivoire - - 79.99.165.79 - 13/05/2020 21:43 - © Presses de Sciences Po

Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université Virtuelle de Côte d'Ivoire - - 79.99.165.79 - 13/05/2020 21:43 - © Presses de Sciences Po
590 DICTIONNAIRE DES POLITIQUES PUBLIQUES

répertoires d’action viennent-ils servir ? Comment se consti-


tuent-ils en entrepreneurs de scientificité concurrents ? Dévelop-
pement durable, sécurité sanitaire ou nucléaire, politique de label
et de « précaution » : la pluralisation de l’action publique que tra-
duisent ces exigences nouvelles (adossées à des formes d’expertise
qui débordent les cadres traditionnels de la certification bureau-
cratique) oblige à reconsidérer le rôle de l’État et des militantismes
de chaire (observatoires « citoyens », comités de sages, conseils de
prévision « indépendants », etc.). En somme, elle pousse à s’attacher
de manière réaliste aux changements qui sans cesse réorganisent
le lien entre savoir et pouvoir, dans le domaine si sensible des
moyens de « piloter » l’action gouvernementale.

Olivier IHL

Renvois :
Administration, Élites, Expertise, Nouveau management public
(New Public Management).

Bibliographie :
DEAN (Mitchell M.), Governmentality. Power and Rule in Modern
Society, Thousand Oaks (Calif.), Sage, 1999.
FARR (James), « The History of Political Science », American
Journal of Political Science, 32 (4), novembre 1988,
p. 1175-1195.
FOUGNER (Tore), « Neoliberal Governance of States : The Role of
Competitiveness Indexing and Country Benchmarking », Mille-
nium. Journal of International Studies, 37 (2), décembre 2008,
p. 303-326.
HOOD (Christopher), The Art of the State. Culture, Rhetoric and
Public Management, Oxford, Clarendon Press, 1998.
Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université Virtuelle de Côte d'Ivoire - - 79.99.165.79 - 13/05/2020 21:43 - © Presses de Sciences Po

Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université Virtuelle de Côte d'Ivoire - - 79.99.165.79 - 13/05/2020 21:43 - © Presses de Sciences Po
Secteur 591

IHL (Olivier) et KALUSZYNSKI (Martine), « Pour une sociologie his-


torique des sciences de gouvernement », Revue française
d’administration publique, 102, avril-juin 2002, p. 229-243.
IHL (Olivier), KALUSZYNSKI (Martine) et POLLET (Gilles) (dir.), Les
Sciences de gouvernement, Paris, Economica, 2003.
LABORIER (Pascale) et TROM (Dany) (dir.), Historicités de l’action
publique, Paris, PUF, 2003.
MILLER (Peter) et ROSE (Nikolas), « Governing Economic Life »,
Economy and Society, 19 (1), 1990, p. 2-31.
TRIBE (Keith), « Cameralism and the Sciences of Government »,
The Journal of Modern History, 56 (2), juin 1984, p. 263-284.

Vous aimerez peut-être aussi