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Comité organisateur
(avril 2018)
Adrien Arrous
Membre d'Inversons la Classe ! et coordinateur de l'association dans
l'académie de Paris. Professeur certifié de lettres-histoire-géographie
(lycée professionnel) à Paris. Chef de projet de la #CLIJ75.
Romain Bourdel-Chapuzot
Membre d'Inversons la Classe ! et coordinateur de l'association dans
l'académie d'Aix-Marseille. Professeur certifié de physique-chimie au
collège Château Double à Aix-en-Provence (13).
Laurence Drouelle
Membre d'Inversons la Classe ! Professeur d'économie-Gestion.
Inverseuse en STS à l'ENC Bessière à Paris. Formatrice DANE et membre
de Giptic Economie-gestion Paris.
Gaëlle Dufour
Membre et co-fondatrice d'Inversons la Classe ! Ancienne consultante
en organisation et management. Déléguée Générale d'Inversons la
classe !
Héloïse Dufour
Co-fondatrice et Présidente de l'association Inversons la Classe !
Directrice Le Cercle FSER. Docteure en Neurobiologie et formatrice
académique.
Sébastien Franc
Secrétaire général et membre de l’association Inversons la Classe ! et
coordinateur dans l’académie de Lille. Professeur d’anglais au lycée des
Flandres à Hazebrouck (59). Formateur académique (Lille).
Elise Levy
Chargée de projet CLIC 2018 pour l'association Inversons La Classe !
Etudiante en master d'affaires publiques à Sciences Po Paris.
Geneviève Ponsonnet
Membre de l’association Inversons la Classe ! et coordinateur
association dans l'académie de Versailles. Professeure agrégée de
Physique-chimie au lycée Blaise Pascal à Orsay (91). Formatrice
académique (Versailles). Membre du GEP (groupe d’expérimentation
pédagogique), groupe de travail académique.
Référente numérique pour les usages pédagogiques. Co-auteure du
MOOC bac2Sciences (MOOC de révision de l’épreuve de sciences pour
les élèves en première ES et L), co-auteure des missions en physique-
chimie en seconde du jeu Sérieux « Survive on Mars », et co-auteure
dans le projet « CartExos ».
Damien Scimeca
Membre de l’association Inversons la classe ! Professeur certifié en
Physique-Chimie au lycée Sainte-Ursule Louise de Bettignies à Paris.
Membre du conseil national de l’UDPPC (Union des Professeurs de
Physique-Chimie) et membre du bureau et correspondant lycée à
l’UDPPC Paris.
Claude Tran
Membre de l’association Inversons la classe ! Proviseur honoraire.
Journaliste.
3
Comité scientifique
Sylvain Connac
Professeur des écoles de formation initiale. Enseignant-chercheur en
Sciences de l’Education (LIRDEF-EA 3749) et maitre de conférences à
l’Université Paul Valéry de Montpellier. Sylvain Connac axe ses
recherches autour des approches pédagogiques pouvant faciliter une
prise en compte de la diversité des élèves, sans avoir à isoler ceux qui
sont le plus en difficulté. Il accompagne des équipes d’écoles
élémentaires, collèges et lycées qui développent des projets de classes
coopératives.
Mickaël Bertrand
Professeur d’histoire, géographie, enseignement moral et
civique (EMC) en lycée et en milieu carcéral dans l’académie de Dijon.
Formateur et auteur d’un blog sur la “pédagogie participative et sociale”
(PEPS). Auteur de ressources scolaires (notamment pour le site
Historicophiles) et de manuels scolaires. Administrateur et coordinateur
local dans l’académie de Dijon pour l’association Inversons la Classe !
Soledad Garnier
Membre d’Inversons la Classe ! Coordinatrice académie de Poitiers des
enseignants référents pour les usages numériques (eRUN),
circonscription 1er degré et Formatrice numérique pour la délégation
académique au numérique éducatif (DANé).
François Muller
Directeur Education et Culture à la Ligue de l'Enseignement. Auteur de
plusieurs ouvrages et sites consacrés aux questions d'innovation en
éducation, formation et développement professionnel. Voir le Mooc et
blog "Innovation et Education lab".
4
Antoine Taly
Chercheur au CNRS au laboratoire de Biochimie théorique. Antoine Taly
est impliqué dans la licence « frontières du vivant de l'université Paris
Descartes en tant qu'enseignant de biologie et directeur des études de
la deuxième année. Il est responsable pédagogique du diplôme
d'université « apprendre par le jeu » de l'université Paris Descartes.
Adrien Arrous
Membre d'Inversons la Classe ! et coordinateur de l'association dans
l'académie de Paris. Professeur certifié de lettres-histoire-géographie
(lycée professionnel) à Paris. Chef de projet de la #CLIJ75
Fatima Rahmoun
Professeure de Physique-Chimie dans l’académie de Paris.
Membre de la Fondation La main à la pâte.
5
Comité technique
Cécile Cathelin
Professeure de français en lycée à Tours. Membre de Inversons la
Classe !, elle utilise la pédagogie par projets depuis 3 ans en intégrant
le numérique dans ses pratiques ; c’est ainsi qu’elle mène depuis la
rentrée 2017 le projet TwittCitations avec ses élèves de seconde. Cette
année a été aussi l’occasion de participer au projet inter-degrés
AplatiTour. Ambassadrice de l’association Eduvoices sur Tours et
formatrice pour les premier et second degrés (classes virtuelles et cours
présentiels). Cofondatrice de l'association Héraclion dont le but est de
promouvoir le numérique auprès des jeunes lycéens. Formatrice auprès
de l'institut EduNovlab à Tours qui, elle aussi fait la promotion du
numérique mais cette fois-ci auprès des enseignants (tous publics) Co-
auteure auprès du Livre Scolaire.
Julie Vigé
Professeure des écoles en cycle 3 et directrice d’école dans
l’académie de Poitiers. Utilise une pédagogie inversée et coopérative
intégrant l’usage d’outils numériques. Membre de plusieurs
associations dont Eduvoices, Inversons la classe et Twictée.
Isabelle Watrinet
Professeure des écoles en cycle 2 et maître formatrice dans la
Drôme. Membre active de plusieurs associations ou collectifs
d'enseignants connectés comme Twictée, Inversons la Classe,
SuperTeamCP. Réalise des projets collaboratifs permettant de créer une
ouverture entre la vie de classe et l’extérieur. Dans le cadre de sa mission
de formatrice, anime régulièrement des formations sur l’utilisation et les
pratiques du numérique, notamment la Twictée. Egalement à l’origine
du projet inter-degrés #AplatiTour.
Julien Crémoux
6
Professeur des écoles à Nuits-Saint-Georges en cycle 3. A mis en place
une pédagogie inversée et coopérative au sein de sa classe et est
coordinateur de ILC pour le premier degré sur la région Bourgogne.
Participe à de nombreux projets avec sa Twittclasse et anime le collectif
Twoulipo.
Frédéric Davignon
Professeur et formateur dans l’académie de Montpellier. Expérimente
autour de la classe inversée en collège et en lycée depuis 5 ans. Travaille
pour l’ESPE en formation initiale en tant que PFA et anime des stages
de formation continue dans le PAF (Plan Académique de Formation) et
est collaborateur au sein de la DANE (Délégation Académique au
numérique éducatif).
Romain Bourdel-Chapuzot
Membre d'Inversons la Classe ! et coordinateur de l'association dans
l'académie d'Aix-Marseille. Professeur certifié de physique-chimie au
collège Château Double à Aix-en-Provence (13). Formateur
académique (Aix-Marseille).
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Comité de relecture
Cécile Cathelin
Professeure de français en lycée à Tours. Membre de Inversons la
Classe !, elle utilise la pédagogie par projets depuis 3 ans en intégrant
le numérique dans ses pratiques ; c’est ainsi qu’elle mène depuis la
rentrée 2017 le projet TwittCitations avec ses élèves de seconde. Cette
année a été aussi l’occasion de participer au projet inter-degrés
AplatiTour. Ambassadrice de l’association Eduvoices sur Tours et
formatrice pour les premier et second degrés (classes virtuelles et cours
présentiels). Cofondatrice de l'association Héraclion dont le but est de
promouvoir le numérique auprès des jeunes lycéens. Formatrice auprès
de l'institut EduNovlab à Tours qui, elle aussi fait la promotion du
numérique mais cette fois-ci auprès des enseignants (tous publics) Co-
auteure auprès du Livre Scolaire.
Marc Ledoux
Membre d’Inversons la Classe ! et enseignant en éducation prioritaire
depuis 1992, en collège puis en lycée. Inverseur depuis 2015 lorsque
travaillant pour un public d’élèves décrocheurs, il s’est retrouvé dans
une impasse pédagogique dont la classe inversée l’a fait sortir. Devenu
TZR 93 depuis deux ans, et il effectue aussi des vacations en
établissement pénitentiaire où, en l’absence d’Internet, il essaie de
mettre en œuvre une pédagogie inversée sans l’outil numérique.
Animateur à Beyrouth (Liban) en 2016 et en 2018 d’une formation sur
la classe inversée (dans le cadre d’un partenariat entre l’académie de
Créteil et l’AEFE au Liban, en tant que formateur).
Catherine Pellerin
Membre d’Inversons la Classe ! et professeur de lettres modernes en
collège REP à Vierzon. Adepte du côte à côte pédagogique, pratique la
classe inversée depuis 4 ans, et intègre le numérique dans son travail.
Pratique le travail collaboratif, différenciation et cette année, création
d’une cogniclasse.
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Nous remercions également tous ceux qui ont donné de
leur temps pour l’organisation de ce congrès :
Site internet
www.clic2018.org
Lieu du congrès
Université Paris Descartes
45, Rue des Saint-Pères
75006 Paris
9
CLIC 2018
Congrès des Classes Inversées et des Pédagogies Actives
29 juin - 1er juillet 2018, Université Paris Descartes, Paris
Mot de bienvenue
La présidente est particulièrement heureuse de souhaiter la bienvenue à tous
les participants de ce troisième CLIC – anciens et revenants des précédents
congrès, mais aussi amis des différentes associations pédagogiques, praticiens,
sympathisants ou nouveaux venus, simples curieux de la classe inversée ou de
modalités de changements de posture pour mieux accompagner chaque élève
dans son apprentissage.
10
Je vous remercie tous de votre présence, signe d’une implication concrète en
faveur d’une école ouverte à l’innovation et soucieuse d’une réussite de tous les
élèves qui lui sont confiés par la Nation. Je vous souhaite au nom de
l’association, je nous souhaite à tous trois pleines journées d’un travail heureux
et fécond sous le signe de l’échange et du partage.
Héloïse Dufour
Présidente d’Inversons la Classe !
11
PARTENAIRES
La tenue de ce congrès n’aurait pas été possible sans le soutien de nos
partenaires, que nous tenons à remercier très chaleureusement pour leur aide.
12
Ils nous accueillent :
http://www.parisdescartes.fr/
13
Nous remercions nos partenaires pédagogiques :
pratiques en pédagogies actives
http://agsas-ad.fr/
14
https://apemu.fr/
Les Cahiers pédagogiques est une revue publiée par l'association CRAP. C’est la
revue d’un mouvement dont la devise est : « Changer l’école pour changer la
société, changer la société pour changer l’école » et où s’expriment à la fois des
praticiens et des chercheurs, avec la volonté de mettre en relation ces deux
mondes. Les rédacteurs de la revue, ont pour objectif de transformer les
pratiques pédagogiques dans l‘école vers des pratiques plus « démocratisantes
» que d’autres, plus attentives aux besoins des élèves. Créée en 1945, autour du
mouvement des « classes nouvelles » à la Libération, la revue est indépendante
de l’institution, même si elle peut appuyer des réformes qui lui semblent aller
dans le bon sens. Elle propose, en 8 numéros par an, des dossiers sur un thème
disciplinaire ou transversal et de nombreuses rubriques qui vont des
témoignages d’enseignants aux articles de chercheurs ou d’actualité.
http://www.cahiers-pedagogiques.com/
http://www.ecoledelaneuville.fr
15
La Fondation La main à la pâte a pour mission de contribuer à améliorer la
qualité de l’enseignement de la science et de la technologie à l’école primaire
et au collège, école du socle commun où se joue l’égalité des chances. Son
action, conduite au niveau national et international, est tournée vers
l’accompagnement et le développement professionnel des professeurs
enseignant la science. Elle vise à aider les enseignants à mettre en œuvre une
pédagogie d’investigation permettant de stimuler chez les élèves esprit
scientifique, compréhension du monde et capacités d’expression.
http://www.fondation-lamap.org/
https://laligue.org/
16
L'Office Central de la Coopération à l'Ecole (OCCE) a été créé en 1928, sous
l'impulsion de membres de l'enseignement et de militants de la coopération,
adultes convaincus de la nécessité d'enseigner, dès l'école, les principes et les
vertus de la coopération que l'on retrouve dans le fonctionnement de
l'économie sociale et solidaire. C'est un mouvement pédagogique national, de
statut associatif, qui développe au sein des écoles et des établissements de
l'Education Nationale les valeurs de la coopération.
http://www2.occe.coop
http://www.twictee.org/
17
Il s’agit d’un collectif sur Twitter (@Twictlingua) qui regroupe des professeurs
de LVE et de DNL du cycle 3 au cycle terminal. Le point de convergence est
l’utilisation de Twitter avec des comptes-classes sécurisés afin de développer à
la fois l’interaction écrite et la médiation, que ce soit en inter-langues ou dans
la même langue étrangère. Il s’agit aussi de faire travailler le statut et la
catégorisation d’erreurs. Ce collectif est ouvert à toute personne curieuse,
désireuse de se lancer dans l’aventure
https://twictlingua.wordpress.com/
18
Nos partenaires institutionnels :
http://www.education.gouv.fr/
La Conférence des présidents d’université (CPU) est une association Loi de 1901
qui rassemble les dirigeants exécutifs des universitéset établissements
d’enseignement supérieur et de recherche afin de porter la voix et les valeurs
des universités dans le débat public. Elle comprend actuellement une centaine
de membres votant (présidents d’université, directeurs d’écoles normales
supérieures, d’INP, d’INSA, administrateurs généraux) mais également des
membres associés.
http://www.cpu.fr/
19
Le Réseau national des Écoles Supérieures du Professorat et de l’Éducation (R-
ÉSPÉ) réunit les 33 écoles supérieures (32 ÉSPÉ et l’ENSFEA) qui forment
aujourd’hui aux métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation en
France. Le R-ÉSPÉ fédère et représente ces Écoles dans chaque académie par
des actions de mutualisation et d’échanges, par la conduite de projets sur la
formation aux métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation, sur
la recherche en éducation et les innovations pédagogiques. Il travaille en
collaboration étroite avec la Conférence des Présidents d’Université et en
interrelation avec le Ministère de l’Éducation nationale et le Ministère de
l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
http://www.reseau-espe.fr/
20
Nos partenaires médias :
http://www.cafepedagogique.net/Pages/Accueil.aspx
Les Cahiers pédagogiques est une revue publiée par l'association CRAP. C’est la
revue d’un mouvement dont la devise est : « Changer l’école pour changer la
société, changer la société pour changer l’école » et où s’expriment à la fois des
praticiens et des chercheurs, avec la volonté de mettre en relation ces deux
mondes. Les rédacteurs de la revue ont pour objectif de transformer les
pratiques pédagogiques dans l‘école vers des pratiques plus « démocratisantes
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» que d’autres, plus attentives aux besoins des élèves.Créée en 1945, autour du
mouvement des « classes nouvelles » à la Libération, la revue est indépendante
de l’institution, même si elle peut appuyer des réformes qui lui semblent aller
dans le bon sens. Elle propose, en 8 numéros par an, des dossiers sur un thème
disciplinaire ou transversal et de nombreuses rubriques qui vont des
témoignages d’enseignants aux articles de chercheurs ou d’actualité.
http://www.cahiers-pedagogiques.com/
Conçu en 2009, créé en 2010 suite aux Entretiens des Civilisations Numériques
(2005/2007) à l'initiative de Michelle Laurissergues, présidente de l'An@é et de
Joël de Rosnay, scientifique et prospectiviste, grâce à des aides publiques
privées et associatives, www.educavox.fr propose à l’écosystème éducatif
francophone une formule dynamique pour comprendre, accompagner par des
débats, des ressources, des propositions et des valorisations de pratiques, la
transformation de notre société tout particulièrement dans le domaine de
l’éducation. S’adressant à tous les citoyens, il permet de donner une vision des
évolutions et des innovations au niveau mondial d’anticiper les mutations en
cours du monde de l’éducation et de la formation. Il est un lieu d’échanges
permettant d’offrir un espace d’expression à tous ceux qui souhaitent contribuer
de manière positive à mutualiser analyses, ressources, pratiques, outils,
expérimentations. Ouvert, collaboratif, prospectif, il est gratuit, sans publicité et
animé par des bénévoles de l’association An@é, Association Nationale des
Acteurs de l’Ecole ouverte aux pays francophones qui, depuis 1996,
accompagne les acteurs de l’éducation sur les usages du numérique, conduit
des réflexions et des séminaires autour des questions liées à l’évolution de
l’enseignement. Les contenus des activités de l'association sont diffusés et
organisés sur Educavox dans le cadre des objectifs ci-dessous.
22
https://www.educavox.fr/
http://e-teachers.fr/
https://www.gynger.fr/
23
Chaine d'information sur le digital et l'éducation
https://www.ludovia.com/
http://www.touteduc.fr/fr/
24
rédaction et les dépêches AFP éducation. Parallèlement, chaque jour, de
nouvelles interviews, articles, chroniques, reportages vidéos, tous exclusifs, sont
mis en ligne.
http://www.vousnousils.fr/
https://fr.brainpop.com/
25
http://www.casden.fr/
http://www.cerclefser.org/fr/
www.easytis.com
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Plate-forme en ligne gratuite qui permet de créer des contenus interactifs et
animés comme des infographies, posters, CV, présentations, posters... Sans avoir
de connaissances en programmation ou design, vous pourrez créer des
ressources numériques très visuelles.
https://genial.ly/
Nous travaillons avec les écoles depuis 2003 (voire même avant) pour
développer les meilleures applications éducatives. Passionnés et expérimentés,
nous mettons l’éducation au cœur de tout ce que nous faisons. Nous travaillons
en étroite collaboration avec les écoles afin de développer les meilleurs outils
pédagogiques en ligne pour les enseignants et les élèves.
www.itopeducation.fr
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Itslearning est un ENT (Espace Numérique de Travail) tout-en-un cloud (dans les
nuages) créé en 1999. Entièrement dédié à la communauté éducative et au
service de la réussite de TOUS les élèves, la plateforme pédagogique itslearning
compte aujourd’hui plus de 17 millions d’utilisateurs à travers le monde.
https://itslearning.com/fr/
https://www.lelivrescolaire.fr/
https://www.microsoft.com/fr-fr/
29
Environnement de travail complet utilisé aujourd’hui par plus de 400 000
enseignants. Au-delà de la gestion de la vie scolaire, il offre, autour du cahier de
textes, une série de fonctions qui permettent à chacun de déployer sa propre
pédagogie : corrigés en ligne, QCM, accès aux clouds privés, accès aux kiosque
numériques, échange de documents, insertion de sons et vidéos, travail à faire
personnalisé, sondages auprès des élèves, discussions, évaluation de la charge
de travail, etc. Autant d’outils particulièrement adaptés pour la classe inversée !
https://www.index-education.com/fr/qcm-presentation.php
https://www.quizzbox.com/fr/
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Le partenaire Réseau Canopé édite des ressources pédagogiques transmédias
(imprimées, numériques, mobiles, TV), répondant aux besoins de la
communauté éducative. Acteur majeur de la refondation de l’école, il conjugue
innovation et pédagogie pour faire entrer l’École dans l’ère du numérique.
https://www.reseau-canope.fr/
31
Les stands de nos partenaires soutiens :
Casden
Easytis
Genial.ly
Le Livre Scolaire
Microsoft
Réseau Canopé
Quizzbox
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CLIC 2018
Congrès des Classes Inversées et des Pédagogies Actives
29 juin - 1er juillet 2018, Université Paris Descartes, Paris
RAPPEL DU PROGRAMME
(Vous pouvez aussi le retrouver en ligne : clic2018.org)
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CLIC 2018
Congrès des Classes Inversées et des Pédagogies Actives
29 juin - 1er juillet 2018, Université Paris Descartes, Paris
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CLIC 2018
Congrès des Classes Inversées et des Pédagogies Actives
29 juin - 1er juillet 2018, Université Paris Descartes, Paris
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RECUEIL DES ARTICLES - PROGRAMME GENERAL
Liste des articles par numéro d’atelier
(Programme du 11 juin 2018)
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Précisions pour le congrès et la publication de
ces actes :
Le CLIC, congrès collaboratif, est bâti comme un congrès scientifique, avec tout d’abord
un appel à contribution public, afin que chacun puisse proposer un projet. Tous les
projets sont ensuite évalués par un conseil scientifique composé pour moitié
d’enseignants (primaire, secondaire, supérieur). Enfin, les interventions laissent une large
place à l’échange avec les participants, qui sont encouragés à questionner et compléter
par leur expérience ce qui vient d’être présenté.
Afin de garder une trace des contributions proposées, et de capitaliser les apports des
participants, il est publié un recueil des actes du Congrès. Chaque article reçu a ainsi été
relu par trois enseignants différents, pour éliminer les fautes de frappe ou les éventuelles
coquilles.
Ces contenus restent la propriété de leurs auteurs. Nous vous remercions de respecter la
licence creative commons ci-dessous ( citation des auteurs, pas de modification des
contenus, pas d'utilisation à des fins commerciales). Nous serions heureux que, ces
interventions ayant eu lieu dans le cadre du CLIC 2018, celui-ci soit également cité. Merci
à tous de votre compréhension.
Un immense merci à tous nos contributeurs pour, cette année encore, la richesse de ce
CLIC.
Pour le comité de relecture orthographique des articles : Cécile Cathelin, Marc Ledoux,
Catherine Pellerin
Pour la mise en ligne de ces articles : Martine Bornerie, Laurence Drouelle, Christophe Le
Guelvouit, et Marylou Mongin.
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Atelier n° 3 : Des badges de compétences pour
une vraie individualisation des parcours
RETOUR D’EXPERIENCE
Aude DUBOIS
Introduction
Mise en œuvre
Inspiré des ceintures de judo, le système propose quatre couleurs pour
chaque compétence, correspondant aux quatre degrés de maitrise de la
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compétence, de la maitrise fragile à l’expertise : le niveau 1, rouge ; le niveau 2,
orange ; le niveau 3, bleu ; et le niveau 4, vert.
Pour chacune des 19 compétences à travailler en français, ainsi que pour les
compétences transversales (E.M.I., E.M.C. et Histoire des Arts), j’ai créé sur
l’application Creedly des badges spécifiques, déclinés selon les quatre couleurs.
Chaque élève reçoit en début d’année la légende de ces badges, avec
l’abréviation qui correspond à chacune des compétences et que nous utiliserons
au quotidien.
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badges-lauriers, puis les badges-maitrise, obtenus au fur et à mesure. Il peut
ainsi piloter ses choix d’activité en conséquence. Il y voit ses progrès, mais est
aussi rapidement alerté en cas de glissement des résultats : cela se voit tout de
suite grâce aux couleurs.
Conclusion
Par ailleurs, on notera que quelques élèves ne souhaitent pas s'engager dans
les activités optionnelles, et ne font que les obligatoires. Mais d'une part, ils sont
très peu nombreux, et d'autre part, c'est aussi cela, leur redonner le choix : il faut
savoir le respecter, même quand il ne nous plait pas…
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Ce système complet permet à chaque élève de choisir à nouveau, de décider,
de s'enthousiasmer, de proposer, de reprendre confiance en lui et de progresser
plus vite, d'avoir enfin envie... Ce qui est un vrai changement de posture !
Sitographie
Pour retrouver cet article, tous les documents qui y sont liés, et pour découvrir
d’autres projets, venez visiter mon blog :
https://audedubois.wordpress.com
51
Atelier n° 5.1 : Différencier et individualiser en
Terminale (Histoire Géographie)
MA SEQUENCE INVERSEE
Jordi COLOMER
Les modalités de la classe inversée (de "type 1" ou classe "translatée" selon
M.Lebrun) peuvent constituer une forme de réponse à ces différentes
contraintes. Elle permet de dégager le temps indispensable pour un suivi au plus
proche des élèves et la différenciation des activités en fonction des besoins.
Ainsi, les élèves disposent d’un plan de travail élaboré sur Genially qui permet
une visibilité de l’ensemble de la séquence ; celui-ci est hébergé sur la
plateforme Moodle de l’établissement. Je réalise trois capsules vidéo résumant
l’ensemble du contenu du cours avec le logiciel VideoScribe. Les élèves doivent
en prendre connaissance avant le début de la séquence et avoir pris des notes
dans leur cours.
52
Apprendre la leçon avec la possibilité de réaliser des cartes mentales ou des
tests sur le site Kahoot. Plus classiquement, certains peuvent réaliser des fiches
de révision.
Travailler les méthodes avec des exercices ciblant une ou deux méthodes
spécifiques (par exemple : présenter un document, confronter deux documents)
Approfondir et partager la connaissance pour les élèves plus à l’aise. Ils peuvent
consulter des ressources complémentaires, proposer des exposés à une partie
de la classe ou réaliser des capsules vidéo sur le logiciel Spark qui sont partagées
sur Moodle.
La dernière heure est consacrée à un test final réalisé sur le site Kahoot! et à un
bilan de la séquence sur la « fiche de positionnement ». Les objectifs ont-ils été
atteints ? Les travaux réalisés ont-ils permis de progresser ? Quels sont les
domaines à travailler lors de la prochaine séquence ? Une partie de cette fiche
est dédiée à un bilan fait par l’enseignant sur le travail de l’élève et des conseils
pour la séquence à venir.
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Atelier n° 5.2 : « Des balises et des badges, pour
identifier, remédier et valider »
MA SEQUENCE INVERSEE
Niveau : lycée
Discipline : physique chimie
Expérience en classe inversée : 4 ans
Les élèves doivent valider 6 badges portant sur des erreurs récurrentes
identifiées par les professeurs de sciences physiques depuis de nombreuses
années : Badge Conversion d’unité, Badge Expression littérale niveau 1, Badge
Expression littérale niveau 2, Badge chiffres significatifs, Badge Identification des
grandeurs et Super badge (qui reprend les 5 autres). Chaque trimestre, les élèves
doivent en valider au moins 2.
https://www.youtube.com/watch?v=ke8DeZGKHhE
Les documents et ressources pour les élèves :
https://sciencesgenevoix.jimdo.com/première-s/les-badges/
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Atelier n° 6 : Le partenariat avec des artistes pour
nourrir les pratiques de classe inversée et la
pédagogie de projet
CARTE BLANCHE
La classe de 6ème4, par ailleurs, est la classe orchestre : les élèves ont choisi
chacun, en début d’année scolaire, un instrument qui leur sera prêté pour toute
la durée du projet ; ils suivent 2 heures de classe orchestre chaque semaine, et
s’initient à la pratique instrumentale de manière collective, au contact de
musiciens de l’ensemble. Ils produisent des petits concerts de pièces baroques
adaptées.
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L’UPE2A et l’ULIS découvrent quant à elles les applications t@lenschool, sur
plusieurs séances. L’UPE2A, en partenariat avec le CM2, participe également au
festival ac@rt, festival d’art numérique de l’Académie de Paris, dont le thème
2018 est « sur un autre rythme… ».
58
enregistrés par les musiciens des Talens Lyriques, et chacun les assemble à sa
manière.
L'application 3, "interpréter", fait chercher le rythme d'une pièce de clavecin, à
partir d'une pièce écrite par Gaspard Le Roux, dont la partition n'indique pas les
durées des notes.
Un livret pédagogique est disponible sur demande auprès des Talens lyriques ;
ce livret propose de nombreux exemples d’utilisation de t@lenschool au sein
d’un groupe ou d’une classe.
Sitographie
59
Atelier n° 8 : La posture bienveillante, un
changement pour la classe inversée
MINI-CONFERENCE
Jean-Jacques LE QUEMENER
Ces dernières années, les études menées sur de grands nombres de cas ou
‘‘méga études’’, montrent les effets bénéfiques (ou néfastes) des pratiques
pédagogiques. Elles révèlent que « le changement de posture » de l’enseignant
amène une efficacité́ relationnelle.
Les études sur ‘‘les progrès pédagogiques appuyés sur la preuve’’, démontrent
que le « changement de posture » que peut apporter la classe inversée, appuyée
sur un développement de l’efficacité relationnelle, au travers de la bienveillance,
dans la relation prof-élève, intervient dans une amélioration de la pédagogie2.
1
John Hattie, Visible learning ; 800 Meta analyses, 2009. Site : https://visible-
learning.org/2009/02/visible-learning-meta-study/
Franck Ramus, Etudes cognitives Compet́ ences relationnelles et Dys, Publi. ENS/CNRS
2
John Hattie. Site : https://visible-learning.org/fr/john-hattie-classement-facteurs-reussite-
apprentissage/
3
Marcel Lebrun, La classe inversée, CANOPE
Jean-Charles Cailliez, La classe renversée ou le changement de posture de l’enseignant, Ellipse.
Christophe Marsollier (I.G.E.N.), L’éthique relationnelle en éducation, CANOPE
60
Les études faites au 21ème siècle en neurosciences affectives montrent la
pertinence du sujet par les effets induits et observables dans le fonctionnement
du cerveau : la bienveillance en pédagogie facilite les apprentissages4.
Comment je le pratique en classe ... Quel rôle cela joue-t-il dans l’inversion de
la CI ?
4
Catherine Guéguen, Pour une enfance heureuse, Robert Laffont
5
Th. Gordon, Enseignant efficace, en réédition.
61
Bibliographie / sitographie
62
Atelier n° 9 : Théâtre scientifique au collège,
demandez le programme !
MINI-CONFERENCE
« Que la nature guide vos pas et éclaire vos esprits » conclut Lady Dona,
maîtresse incontestée des Gardiens du Climat, héros de la pièce éponyme écrite
par nos élèves de 6ème. Tout un programme ! Tout un programme qui pourrait
englober cette année d’écriture de théâtre scientifique, au cours de laquelle les
élèves ont suivi leur propre chemin pour développer leurs apprentissages, pour
faire « expérience » de ce monde physique6, environnemental, mais aussi de leur
société7, leurs camarades, leurs enseignants, leur établissement. Un espace
ouvert entre le laboratoire, la classe de français, la maison, des enseignants et
des parents, une association, les savanturiers8.
A travers cet article, nous ne parlons pas tant de théâtre de sciences physiques
que d’articulation entre apprentissage et pédagogie de projet. Il s’agit bien de
nous interroger sur les compétences et connaissances que nous demandons,
implicitement ou explicitement, à nos élèves de mobiliser, et sur les moyens que
nous nous donnons de les évaluer.
6
J. Piaget : « tout apprentissage réussi est un changement de conceptions, consécutif à des
confrontations entre des informations nouvelles et le savoir antérieur de l’individu. » André
GIORDAN : Des représentations à transformer. In Sciences Humaines, volume 32, pages 23–26. 1993.
7
Vygotski souligne l’importance de la médiation par autrui (autre élève, enseignant, parent) avec
lequel il y a une interaction. L-S VYGOTSKI, J. PIAGET, L. SEVE, Y. CLOT et F. SEVE : Pensée et langage.
La Dispute, Paris, 4e édition, juin 2013.
8
Les Savanturiers (https://les-savanturiers.cri-paris.org/a-propos/presentation/), c’est un
programme d’enseignement par la recherche au cours duquel les élèves vont aborder les notions
et compétences du programme en partant de leur questionnements, et en suivant une démarche
de résolution de problème, expérimentale ou non.
63
l’imprégnation numérique du projet en tant que culture, au-delà de la maitrise
technique nécessaire.
1. Le projet
9
Elève acteur (learning by doing) : l’élève construit son savoir à travers ses productions successives.
Ne pensez pas qu’il redécouvre tout par lui-même. L’intégration des apports extérieurs est un
ingrédient fondamental de cette construction. F. RAYNAL, A. RIEUNIER et M. POSTIC : Pédagogie,
dictionnaire des concepts clés : Apprentissage, formation, psychologie cognitive. ESF Editeur, Issy-
les-Moulineaux, 10ème édition, mai 2014.
10
Triplettes : 2 classes sont regroupées, puis réparties en 3 groupes. Cela permet, sans augmenter
le « temps prof » de maximiser le temps passé par chaque élève au laboratoire.
64
Pour provoquer le questionnement, deux vidéos teaser sont proposées aux
élèves, l’une présentant le réchauffement climatique, l’autre la découverte d’une
exoplanète viable.
Pour mettre en place la démarche expérimentale, les élèves passent par toute
une série d’étapes constitutives de la démarche. Mais étant donnée la
complexité de la démarche, celle-ci devient un objet d’apprentissage. Le parti
pris est de ne pas suivre les étapes dans l’ordre où on les présenterait, mais de
suivre une démarche d’expérimentation, c’est-à-dire commencer par proposer
un protocole, qu’ils vont mettre en oeuvre, et de discuter ensuite, avec les
élèves, ce qu’on peut tirer de leur réalisation expérimentale. Cela permet de
mettre en évidence le pourquoi de chaque étape, et ainsi bâtir une démarche
de recherche plus rigoureuse. Cela permet également de découvrir ou
d’approfondir des notions scientifiques.11
11
Les étapes de la démarche expérimentale : contexte (situation-problème), question, hypothèse,
protocole, réalisation expérimentale et observation, analyse, conclusion.
12
Du nouveau au labo, Olivier sauret, Marie-Camille Coudert, Cahier pédagogiques N° 544 - Les
écrits de travail des élèves.
65
Document 1 : padlet organisant les étapes de la démarche expérimentale du l’équipe
PLUTON.
Aussi l’écriture de la pièce de théâtre est, elle, un projet mutuel : des différentes
narrations produites indépendamment par des groupes d’élèves, émergera un
seul schéma narratif, pour une seule production finale par classe. A partir du
mois de novembre une heure de français en classe entière est consacrée chaque
13
Exemple de vidéo : Pourquoi fait-il plus froid aux pôles ?
66
semaine au projet, souvent en coanimation. Les élèves vont également travailler
par équipes, de un à quatre élèves, mais différentes de celles constituées en
sciences physiques.
Le déroulement de l’écriture démarre avec le même teaser, la découverte d’une
exoplanète au comportement inattendu, et d’un questionnement commun, «
que s’est-il passé sur cette planète ? ». S’en suit une phase d’écriture libre, de
mise en commun et de synthèse permettant de d’intégrer les éléments
scientifiques indispensables (notamment certaines vidéos de projets de
recherche), de définir des personnages, de construire un schéma narratif
cohérent. Le découpage en scène permettra de répartir le travail d’écriture entre
les différentes équipes.
Là aussi, les productions intermédiaires, le retour des enseignants, mais
également des autres élèves et la réécriture prennent une place fondamentale.
Elles permettent entre autres de donner du sens aux éléments constitutifs de la
narration, de l’écriture.
Pour faire aboutir le projet, deux représentations sont prévues, l’une devant les
parents et la direction le 25 mai, l’autre au congrès Savanturiers le 8 juin. Cela
nécessitera de prévoir un temps consacré à la mise en scène.
67
principal aura été l’accompagnement et le feedback. Improviser, réagir plutôt
qu’anticiper nous place dans une posture de lâcher-prise14.
Il est capital de souligner que cette pratique fait immédiatement bouger la
perception des élèves, comme si l’interdisciplinarité était pour eux une évidence.
Dès la première heure de notre atelier, les élèves ont spontanément sollicité
indifféremment chacun de nous deux quel que soit le champ disciplinaire
concerné : il leur a semblé naturel de demander à leur professeur de physique
de rappeler les étapes du schéma narratif, comme d’interroger leur professeur
de français sur la vitesse de la lumière. Que leurs enseignants s’interrogent l’un
l’autre a renforcé l’idée d’un apprentissage collectif, en mouvement, dans lequel
la pression de l’évaluation sommative n’existait pas.
Pourquoi cela a-t-il fonctionné ? La date de la représentation nous a obligé à
revoir régulièrement notre planning, renforçant de fait la nécessité de
communiquer entre nous. L’engagement que nous avons pris en prévoyant une
représentation, nous a placés, contrairement au travail enseignant usuel, face
aux regards extérieurs, d’une certaine façon face à l’évaluation du dispositif
d’enseignement.
14
Posture de lâcher-prise : http://neo.ens-lyon.fr/neo/formation/analyse/les-postures-enseignantes
15
Michel Vial, Se repérer dans les modèles de l’évaluation, Ed. de Boeck, p.190.
68
co-écrits avec les élèves, ce qui se fait collégialement en quelques minutes,
ensuite ils sont appliqués en séance. Par ailleurs, en connaissant les critères, les
élèves peuvent s’autoréguler, en se corrigeant les uns les autres sur cette base.
L’évaluation n’a pas ici une fonction de contrôle, mais de formation, de
régulation par les pairs, et de validation des réussites.
16
Grille d’évaluation pour la démarche de recherche en 6ème :
69
heures dédiées aux cours de français, la progression quant au programme reste
donc linéaire et visible par chacun, enseignant, élèves, parents.
Les notions de sciences physiques sont introduites au fur et à mesure qu’elles
apparaissent au cours de l’avancement des projets. Attention, il ne s’agit pas de
les faire redécouvrir ou réinventer, il s’agit de fabriquer le concept à partir d’un
vécu, la recherche expérimentale en cours, et d’une réflexion métacognitive
entre les élèves, l’enseignant et des ressources documentaires.
Cependant, en tant qu’enseignant, il est difficile de ne pas se demander quelle
partie du programme a été abordée. Nous nous sommes appuyés sur une autre
fonction de l’évaluation : la régulation. Par des bilans intermédiaires ou finaux
réalisés par les élèves, chacun a pu prendre conscience de ce qui avait été vu,
travaillé, ou validé. Pour cela, chaque élève a réalisé un bilan de compétences et
de connaissances personnel, en s’appuyant sur le programme publié dans le
bulletin officiel (BO).
Enfin, dans un objectif de communication avec les élèves et les parents sur les
progrès réalisés, le processus d’évaluation est ainsi finalisé : le nombre de
validation est constamment mis à jour dans un tableau accessible en ligne. En
fin de trimestre, ces validations sont transformées en un ensemble de 3 ou 4
notes selon les trimestres, la note restant aujourd’hui un vecteur de
communication dans notre culture scolaire.
En termes de résultat, il est à remarquer que chaque élève a travaillé l’ensemble
de compétences inscrites dans les pages bleues du programme de sciences
physiques. Certains de ces apprentissages restent intuitifs (« se situer dans
l’environnement et maîtriser les notions d’échelle »), d’où l’importance de leur
en faire prendre conscience a posteriori, d’autres ont été travaillés de façon
explicite, nous l’avons déjà évoqué.
Ces dernières ne sont pas directement celles formulées dans le BO, mais celles
des grilles de compétences, dont la formulation est plus juste vis-à-vis de la
réalité du terrain particulier formé par ces élèves et cet enseignant.
Quant aux notions inscrites aux pages blanches du BO, nous avons remarqué
que chaque équipe d’élève avait travaillé entre un quart et un tiers d’entre elles,
participant ainsi à la documentation par la classe de l’ensemble des notions.
Cela constitue un parti pris assumé : le programme n’est plus envisagé comme
ce qu’il faut faire avec la classe. Il est envisagé plus personnellement du point
de vue de l’apprentissage, comme ce qui a été documenté, vu, travaillé, ou
approfondi par chacun.
70
Il est en effet illusoire de penser que parce que l’ensemble du programme a été
travaillé en classe, chaque élève part avec le bagage nécessaire dans la classe
suivante. Du point de vue de l’apprentissage, le temps nécessaire à la
conceptualisation, et la prise en compte de l’oubli, il nous semble plus important
que chaque élève ait conscience de là où il en est, et ce qui lui reste à travailler.
Quant aux notions, c’est-à-dire le savoir disciplinaire, il est aujourd’hui tout aussi
intéressant d’avoir emmagasiné des informations en mémoire, que de les avoir
documentées et classées, pourvu que l’on ait travaillé les compétences qui
permettent de les retrouver. L’intégration d’informations en connaissance, ou
savoir, prend souvent bien plus de temps qu’une année scolaire (voire qu’une
scolarité dans son ensemble).
4. Résultats
Multiplier les sources et techniques d’évaluation des progrès des élèves est sans
doute l’un des meilleurs moyens d’évaluer le projet. Si on y ajoute la régulation
permanente de l’avancement du projet par une collaboration nécessairement
étroite, nous avons les différents leviers d’évaluation de notre projet : le niveau
d’aboutissement du projet en termes de production, de communication, et le
retour formulé par les parents et la direction, une évaluation informelle liée à
l’avancement et à l’engagement des élèves, une évaluation des progrès des
élèves, une évaluation de satisfaction réalisée auprès des élèves en fin d’année.
71
La première réussite est l’aboutissement de 13 projets sur 18 (existence d’un
diaporama ou d’une vidéo expliquant la démarche et le résultat de la recherche
expérimentale), les 5 autres ayant tous réalisé leurs expériences et avancé leur
padlet jusqu’à l’analyse.
Ont également été écrites et représentées deux pièces de théâtre de 40 minutes
avec 12 personnages incluant des vidéos de recherche.
Nous ne détaillerons pas trop les résultats dans cet article. Mais il est certain
que, du point de vue des élèves, le projet a très vite été réclamé de façon quasi
systématique, ce qui témoigne de leur engouement certain pour un
enseignement plus libre et en autonomie.
Les limites sont les suivantes : à la suite de cette année expérimentale, nous
pouvons probablement gagner environ deux mois sur la durée d’ensemble du
projet. Le dernier mois a été très investi par la mise en scène, laissant un peu de
côté ceux qui ne jouaient pas sur scène. Il était prévu de leur faire travailler
l’approfondissement de la narration et la production d’une bande dessinée,
mais nous n’avons pas pu animer cette dernière partie.
Par ailleurs, certains retours de parents au cours de l’année, et certaines
remarques formulées par les élèves au cours de conseils de classe, montrent
qu’il a été difficile pour certains élèves de se repérer dans la complexité de la
démarche scientifique. C’est le point de vigilance prioritaire. Trois axes
d’améliorations sont envisagés : une meilleure communication grâce au « café
des parents »17, une meilleure visibilité des progrès en cours, une mutualisation
des réalisations et documents de savoirs plus régulière pour organiser la trace
écrite des élèves, et ainsi rassurer parents et élèves.
Pour conclure, ce projet nous renforce sur deux points : la collaboration étroite
entre enseignants, même et surtout s’ils partagent des visions différentes de
l’apprentissage et de l’enseignement, est une source fondamentale de progrès
de notre système scolaire. Les projets interdisciplinaires ne sont pas qu’une
nécessité, ils sont le reflet des questions que les élèves se posent. C’est un
challenge de mise en oeuvre, et qui constitue ainsi une source de motivation
des enseignants.
17
Le café de parents est une réunion informelle pour laquelle l’enseignant se rend disponible une
fois par mois pendant 3h, au cours desquelles les parents qui le souhaitent viennent discuter
d’enseignement, de pédagogie, d’apprentissage afin de dédramatiser les tensions et
déstabilisations qui peuvent survenir face à un enseignement assez éloigné de la culture scolaire
classique.
72
De plus, si l’on cherche à s’intéresser au développement de chaque élève, le
métier d’enseignant me semble être davantage un métier de réaction que
d’anticipation, et de ce point de vue le programme envisagé comme « ce qui a
été abordé » plutôt que comme « ce qu’il faut faire » me semble respecter
davantage le chemin et le temps de l’apprentissage. Cela n’est pas
contradictoire avec l’existence de balises (le BO). Mais leurs formulations sont
souvent inadaptées à la mise en oeuvre de leur apprentissage. Il est de ce point
de vue plus intéressant de formuler avec les élèves les apprentissages, et de
vérifier a posteriori ce à quoi cela correspond dans le BO.
De cette façon, le programme sera abordé dans son intégralité, en mettant
davantage en évidence les pages bleues, avec un meilleur ancrage des
apprentissages, peut-être pas sur une année complète, mais sur une scolarité
complète.
Enfin, de nombreux outils numériques viennent en soutien de la mise en oeuvre
du projet et des apprentissages. Le développement de compétences
numériques par les élèves aura été un passage obligé à l’autonomie et à la
différenciation. Mais au-delà de compétences, il s’agit d’une véritable culture
numérique que les élèves commencent à acquérir. En effet, ces outils et
compétences sont un miroir des compétences de collaboration et de partage,
de communication, d’autonomie, d’expérimentation, c’est-à-dire les
fondamentaux nécessaires à l’apprentissage préconisé par les pédagogies
actives et collaboratives.
73
Atelier n° 12 : Quand la classe inversée change
tout !
RETOUR D’EXPERIENCE
J’ai découvert la classe inversée, il y a environ trois ans par le biais d’une
formation de la DIP à la CCI Paris Ile de France. Au début très réticente, j’ai
plongé tête baissée dans cette nouvelle aventure. Dans mon expérience, je
voulais que les apprentis soient acteurs de la classe inversée. C’est-à-dire qu’ils
construisent avec moi un dispositif de classe inversée.
Je les ai fait travailler en groupes sur des exercices de maths sur des thèmes clés
de la progression mathématique de BTS. Nous avons ensuite réalisé des
capsules vidéo de ces exercices corrigés par les apprentis au tableau. J’ai créé
un site de maths (Materlesmaths) dans lequel j’ai entreposé ces vidéos par
classe.
74
J’ai ensuite enrichi ce site de vidéos méthode pour l’utilisation de logiciels
nécessaires pour leur examen.
Quand j’ai commencé ces expériences avec mes apprentis, j’ai eu des attitudes
très étonnantes. Les apprentis ne sont pas forcément à l’aise au tableau. Mais
quand je leur ai expliqué l’objectif, certains ont vraiment joué le jeu. Ils ont fait
des efforts d’explications en utilisant le vocabulaire adapté. Ils se sont montrés
très pédagogiques. J’ai remarqué aussi que ceux qui faisaient le plus d’effort
dans leur explication n’étaient pas forcément les meilleurs apprentis en
mathématiques.
Les cours de maths du coup se passent nettement mieux. Les vidéos ont amené
un côté spectacle, ludique au cours. J’ai même des apprentis qui ont applaudi
leurs camarades après leur prestation.
Le site de maths est beaucoup utilisé pendant les révisions avant les contrôles
ou les CCF.
Mon rôle change. Je suis plus une animatrice, un guide, un metteur en scène.
Les cours sont aussi plus dynamiques, plus agréables. Les relations avec les
apprentis en sont améliorées.
Pendant mes cours, j’utilise souvent des QCM avant ou après un cours. Certains
logiciels permettent de faire des diagnostics rapidement tels que Socrative,
Plickers, Kahoot.
75
En fin de cours, c’est sympathique de finir par un petit test numérique. On joue
sur le ressort du jeu, du défi comme avec Kahoot. Il vaut mieux d’ailleurs le faire
en fin de cours car cela peut faire beaucoup de bruit.
Ces évaluations ne sont pas forcément notées. Là aussi, le rapport à la notation
change ! Les apprentis s’évaluent mais cela ne compte pas. On renoue aussi avec
le plaisir d’apprendre. Ces moments sympathiques me permettent aussi de
passer des cours plus traditionnels. Les apprentis les acceptent mieux. Et certains
élèves y sont encore beaucoup attachés.
Le travail s’effectue à chaque fois avec des classes de BTS première année dans
le but de maîtriser la technique de la synthèse et de la communication orale. Le
mot d’ordre est : mettez-vous à la place de l’examinateur et sachez sur quels
critères vous devez être évalué.
Trois expériences en classe inversée pour comprendre les points forts de
l’évaluation, ce qui mettra la copie ou l’oral en valeur.
Deuxième formule : sur un effectif de 24 BTS MAVA. Leur difficulté est de rédiger
une synthèse ; exercice de 40/60 points à l’examen. Mon interrogation :
comment faire comprendre la technique ? Comment appréhender le critère de
« confrontation » ? J’ai distribué des copies récupérées le jour de la correction
du BTS 2017. Les trois copies étaient différentes mais ont reçu à peu près la
même note. Les apprentis devaient lire ces copies et les corriger avec les grilles
d’évaluation de la correction.
76
Troisième formule : avec un groupe de 16 apprentis ; travail en groupe sur un
corpus dont je n’avais pas pris connaissance volontairement. Sur deux séances,
les jeunes ont lu et sélectionné, par groupe de 4, les idées essentielles de ce
corpus, ont préparé le tableau synoptique pour dégager la problématique et
écrire la synthèse.
Ces trois formules ont été productives. Les résultats se sont améliorés dès les
séances suivantes. Pour l’évaluation orale, les jeunes se sont disciplinés ; ont pris
leur rôle au sérieux ; ont été à l’écoute les uns des autres. L’évaluation entre
pairs les a responsabilisés. Pour les travaux de synthèse, l’exercice fut utile pour
la grande majorité ; pour ceux qui ont contesté l’exercice et son inutilité, les
résultats n’ont guère évolué. Ils s’investissent pleinement et avec sérieux. Ce
n’est pas uniquement jouer au professeur.
Mme Annie Kahla, formatrice en anglais en CAP et Bac Pro au CFI Orly
La classe inversée dans ma classe
Le public que nous avons n’est pas du tout scolaire. Ce sont des jeunes gens en
alternance, qui ont déjà choisi leur métier, ils prennent des initiatives et des
décisions parfois l’anglais reste comme un « retour en arrière sur les bancs de
l’école » qu’ils rejettent pour la plupart. Alors comment leur enseigner une
LANGUE et pas une matière ?
Le choix de la classe inversée paraît comme une évidence ! Les rendre ACTEURS
de leur formation en prenant des initiatives et des décisions.
La classe de Première bac pro a travaillé sur le Past Simple à travers une frise
chronologique. Les apprentis ont eu pour consigne de choisir quelques dates
sur un thème de leur choix, de le développer et le présenter sous forme de
Padlet : même s’ils avaient droit à Google traduction, Wikipedia, ou même
YouTube, ils devaient lire et choisir les séquences à insérer dans leur Padlet. Ceci
77
leur a permis de faire un vrai travail de compréhension, de structure de la langue
et surtout sur l'utilisation du Simple Past. Une fois les Padlets restitués, les
apprentis ont élaboré une grille d’évaluation à deux niveaux : forme et contenu.
Chacun ou chaque groupe a dû présenter sa frise et répondre aux questions.
Les jeunes se sont servis de la grille pour évaluer le travail de leurs camarades.
78
Pascale GARRAUD est formatrice en maths et sciences physiques au CFI
Montigny, elle a 3 ans d'expérience en classe inversée, membre de l'association
depuis 2018
Valérie PHILIPPON est formatrice en français, CFI Orly, 3 ans d'ancienneté en CI.
79
Atelier n° 13 : Détourner le soundpainting pour
favoriser l’auto-correction orale en Langues
Vivantes Etrangères
ATELIER PARTICIPATIF
Sébastien FRANC
Introduction
18
https://www.youtube.com/watch?v=hp_AxCgtD1M
80
Le fait d’instaurer un système de communication non bi-équivalent, c’est à dire
que moi, enseignant je fais un signe à un élève qu’il doit traduire par une
construction grammaticale exprimée par une phrase à l’oral m’a semblé être une
bonne piste.
Mon premier objectif a été de passer par une phase d’acquisition collective des
signes communs. Ces signes, nous les avons construits ensemble ma classe de
1e STMG et moi-même.
19
https://www.youtube.com/playlist?list=PLk1OZ_VfCdxnGsfcJVCLWUKV8eDvYbs_A -
Merci à Nicolas Oliver, enseignant d’éducation musicale, pour les captations de l’atelier.
81
Au-delà d’une révision collective de certains points grammaticaux, cette activité
permet aussi de travailler la concentration car il faut mémoriser les signes et
réagir dans l’instant.
Malgré ces quelques points à retravailler, j’ai pu constater des effets positifs sur
les élèves plutôt kinesthésiques qui ont bien intégré ce principe de signes
corporels qui incarnent des notions abstraites (grammaticales) ; le fait d’avoir
pensé les signes ensemble a permis aux élèves de verbaliser autour des notions
grammaticales et leur représentation, le fait de créer des signes universaux a agi
sur la motivation et la valorisation des élèves donc sur l’estime de soi.
Enfin, les élèves ont même voulu prendre ma place, ce qui m’a fait penser à une
prolongation de l’activité qui pourrait être utilisée en binôme lors de
préparation de production orale.
82
Atelier n° 14 : Classe inversée et éducation
nouvelle : les incontournables et les points de
vigilance
MINI-CONFERENCE
Jean-Michel ZAKHARTCHOUK
Les classes inversées nous semblent s’inscrire dans un temps long, celui de la
recherche de dispositifs innovants visant à une plus grande réussite de tous les
élèves dans le cadre d’une démarche progressiste, répondant aux défis du
temps présent. N’est-ce pas aussi celle de l’éducation nouvelle, autour des
mouvements pédagogiques dont on célébrera bientôt le centenaire (1921-
2021). Ainsi va-t-on bien au-delà de « l’innovation » comme vertu pour elle-
même ou de l’amélioration de l’ingénierie pédagogique. Il s’agit bien de
s’appuyer sur des valeurs humanistes et démocratiques, et dès lors que les
classes inversées ne se contentent pas de la technique, mais sont soucieuses de
ces valeurs, les mouvements pédagogiques dont le CRAP-Cahiers
pédagogiques ne peuvent qu’être intéressés et favorables.
Je voudrais donc pointer ici quelques points forts qui relient les classes inversées
à l’éducation nouvelle, avant dans un second temps d’inventorier quelques
alertes, appels à la vigilance pour éviter les dérives inscrites dans tout dispositif
innovant, dérives qui pour autant ne sont pas des obstacles, mais peuvent au
contraire amener plus de clarification et plus de rigueur dans les pratiques.
83
Points forts des classes inversées
1. Inverser la classe, c’est surtout ne pas limiter « faire classe » à « faire cours
». Il y a mille manières de faire la classe, d’équilibrer les activités et de les inscrire
dans une séquence. Au fond, l’expression « classe inversée » n’existe que parce
qu’il y aurait comme « endroit » si j’ose dire, un modèle du « bon ordre », ce qui
me rappelle cette dame de service disant qu’après mon cours, elle avait remis
les tables « comme il faut » dans la salle. C’est pourquoi on peut aussi parler de
classe « renversée », au sens où on ne suit pas un ordre établi de toute éternité,
en oubliant d’ailleurs qu’il est historiquement daté (naissance de la classe à la
fin du XIX° siècle contre d’autres modèles, dont celui de l’enseignement mutuel).
L’apport magistral peut se situer à des moments très différents : lancer une
activité, faire une mise au point, apporter des informations au bon moment,
faire un bilan. Au fond, comme le dit Marcel Lebrun, il n’y a pas, avec la classe
inversée, un « avant » et un « après ». Les vidéos peuvent être utiles dans des
moments très différents : pour lancer un projet ou pour le nourrir à un certain
stade. On est bien là dans l’esprit de la classe nouvelle qui n’érige pas un dogme
en principe de fonctionnement, mais prône plutôt la variété.
2. Pratiquer la classe inversée va souvent dans le sens de la créativité. Ainsi
avec l’invention de capsules, de plus en plus performantes, vivantes, inventives
à mesure qu’on maitrise l’outil et le processus de fabrication, que ce soit par des
enseignants ou par des élèves. On est loin de la réduction de l’enseignant au
rôle de bon exécutant, loin d’une certaine « prolétarisation » ou « taylorisation
», mais bien dans l’exercice d’un métier de cadre qui a un contrôle sur ce qu’il
fait en classe. Bien sûr dans des limites (programmes, normes collectives), mais
cette créativité retrouvée donne du sel au métier en évitant des routines trop
figées.
3. C’est poser autrement la question des « devoirs maison ». En fait, il faut plus
que jamais mettre en avant une notion bien plus juste et qui a le mérite de ne
pas contenir un verbe à connotation morale : le travail personnel. Une
pédagogie nouvelle digne de ce nom ne peut se contenter de slogan comme
celui de l’abolition des devoirs (sans qu’on sache toujours à quel stade de la
scolarité on se situe). Envisager des préparations en amont, des recherches, des
entraînements et aussi la décontextualisation par rapport au lieu où on
institutionnalise davantage le savoir, tout cela est nécessaire. La classe inversée
nous permet de dépasser le débat quasi théologique « pour/contre » au profit
84
d’une réflexion sur quel type de travail personnel est nécessaire, à la maison ou
dans des lieux spécifiques dans ou hors de l’école.
Points de vigilance
Cependant, les adeptes des classes inversées, si elles veulent échapper à des
reproches (gadget, favorisant ceux qui sont favorisés, mode qui passera…)
doivent, à mon avis, être vigilants vis-à-vis de dérives possibles et se fonder sur
quelques incontournables :
85
- la métacognition, les feed backs doivent être présents. Ils font toute la
différence entre une pédagogie activiste, où le faire peut se substituer à
l’apprendre, et une pédagogie réflexive qui inclut des moments de bilan, de
réajustements, de regards rétrospectifs avec les élèves (comment nous avons
procédé ? les capsules vous ont-elles été utiles ? que faudrait-il revoir dans leur
conception, dans la mise en œuvre en classe, etc.)
- Les facteurs socioculturels doivent absolument être pris en compte. Bien sûr,
la question du matériel et de l’équipement informatique joue, mais on sait que
c’est moins essentiel que l’utilisation des outils, les représentations du
numérique dans les familles (« je l’ai trouvé sur internet ») et celles concernant
les devoirs, analysées par des chercheurs comme Patrick Rayou et Séverine
Kakpo.
- les classes inversées sont peu compatibles avec une pédagogie old school,
elles cadrent bien davantage avec une pédagogie des compétences, où on
mobilise des ressources pour affronter des situations complexes. Mais bien
entendu, il convient de s’intéresser aux questions de contenu et de didactique.
Produire une capsule grammaticale n’a rien de simple, et on peut voir des
produits techniquement superbes, mais avec une grande pauvreté didactique
dans certaines classes. Là encore ne pas confondre les moyens et les objectifs
qui peuvent être cognitifs ou culturels. La référence au socle commun et aux
programmes dans leur aspect curriculaire reste essentielle. De même, les classes
inversées doivent prendre en compte les différents parcours proposés par les
programmes, dont le parcours artistique et culturel (mais que de belles
occasions, en utilisant cette richesse d’internet si souvent insoupçonnée chez les
élèves) !
86
pensent avoir « la » solution. L’inscription dans une histoire longue conduit à la
modestie. IL faut par exemple lire aujourd’hui le fameux Dictionnaire de
pédagogie de la fin du XIX° siècle, coordonné par Ferdinand Buisson et réédité
récemment chez Robert Lafont, on y trouve déjà des formulations audacieuses,
un plaidoyer pour la « curiosité » qui doit être au cœur de toute pédagogie
ouverte et optimiste…
Bibliographie succincte
87
Atelier n° 15 : Mais où est passé le prof (de
français) dans la classe ?
RETOUR D’EXPERIENCE
Karen GRANDREMY
Finies les séances où tous les élèves font pareil et où l'enseignant n'échange
qu'avec quelques-uns, terminées les activités dont les élèves se demandent
l'utilité ou la pertinence : la classe inversée devient l’un des maillons d’une
démarche visant à redonner de la diversité à la matière enseignée, de la
motivation et de la créativité chez les élèves, et surtout à développer autonomie
et coopération pour mieux gérer leur hétérogénéité.
88
1.Une progression annuelle divisée en parcours
La structure d’un parcours est toujours la même, comme celle des fiches
missions des modules, les rituels faisant partie intégrante du processus de
confiance et d’apprentissage régulier :
* Test diagnostique d'autopositionnement pour mesurer les
prérequis/préacquis
* 5 à 6 modules de TP à faire par tous les groupes
* Exposés oraux et synthèses (temps collectifs)
* Test formatif de préévaluation pour connaître ses besoins
* Séances d'AP (nouveaux groupes : différenciation, coaching, activités de
mémorisation)
* Test final pour mesurer les progrès, miroir plus complexe du test initial
* Tâche finale (orale, publiée, partagée...), réalisée dès la fin du parcours ou plus
tard, moment de transfert et de réinvestissement des notions.
Les élèves, répartis en pôles, disposent d'un plan de travail commun pour le
parcours, complété par un journal de bord individuel. Les équipes choisissent
les modules dans l'ordre qu'elles veulent, accomplissent les missions, réalisent
les productions de fin de modules, font leur AP ensemble et passent au module
suivant dès validation. Ils gèrent leur temps, se répartissent le travail entre eux
89
et utilisent les ressources dont ils ont besoin en classe et en dehors puisqu'elles
sont à disposition sur la plate-forme Moodle, intégrée à leur ENT, enrichies par
des ressources complémentaires (informations en plus, sites sélectionnés,
capsules vidéos, fichiers son, cartes mentales, fichiers correctifs, synthèses...).
Le plan de travail se présente sous la forme d’une fiche outil distribuée dès le
début du parcours avec les 5/6 modules lancés simultanément. Le cœur du plan
de travail est sa finalité, autrement dit la réalisation du projet ou de la tâche
complexe.
Pour permettre aux élèves de réussir la tâche finale, diverses activités (appelées
modules) leur sont proposées comme autant de "briques" qui vont leur apporter
des connaissances et leur permettre de développer des compétences. Ce sont
des scénarios d'apprentissage avec des étapes de travail, sous forme de
missions, le plus souvent minutées (montres, Smartphones) pour dynamiser et
rythmer les activités.
90
Chacun des 5-6 modules est structuré de la même façon pour instaurer des
habitudes de travail :
* Mission 1 = Mise en train pour entrer dans le thème et « se connecter » à la
matière.
* Mission 2 : personnelle.
* Mission 3 : Partage à l'oral de ce que chacun a découvert et compris.
* Mission 4 : Production écrite ou orale collaborative, notée sur 5 points, qui
nécessite les connaissances de chacun. Ces productions sont variées, écrites,
orales, afin de varier le travail. Elles peuvent être écrites manuscritement ou
numériquement, partagées sur Moodle.
* Temps d’AP = Retour réflexif : « Qu’ai-je appris lors de ce module ? » → Les
élèves créent individuellement au moins 5 questions / réponses (pour obtenir 5
points cagnotte).
* La fin du module est consacrée au remplissage individuel du journal de bord,
avec l’explicitation de la démarche de projet et de la méthode de chacun ; les
élèves obtiennent un bâton (= 1 pt) pour le franchissement du module. Ils
peuvent alors en commencer un autre.
Chaque parcours ouvre une cagnotte, chaque élève cumulant des points au fil
des activités (écrit, oral, langue…) et de ce qu'il fait, seul ou avec son groupe.
Chacun avance à son rythme, et l'évaluation, moins collective et ponctuelle,
accompagne le travail quotidien, étape après étape, acquisition après
acquisition. L’élève ressent ainsi moins de stress et a plus de confiance en lui.
Un tableau par élève correspond à un tableau de suivi de la classe. A la fin du
parcours, la cagnotte devient une note sur 20.
91
L’enseignant attribue enfin des bâtons, à la volée, au gré des activités, de la
participation, des initiatives (1 bâton = 1 point ajouté à la cagnotte) ou des
malus si des problèmes apparaissent dans la classe et les groupes (1 malus = 1
point enlevé à la cagnotte).
Les groupes changent selon les activités, l'AP, tantôt hétérogènes, tantôt plus
homogènes dans le cadre de la différenciation ou de besoins spécifiques.
Un tableau de suivi des groupes (avec des bonus et des malus), à remplir à
chaque début et fin de séance, permet une traçabilité du travail et un retour
réflexif sur ce qui fonctionne bien ou non. Les élèves vérifient, contrôlent,
explicitent par eux-mêmes les objectifs de travail qu’ils se fixent par séance.
Le travail de groupe, chacun faisant des activités similaires et complémentaires,
est favorisé plutôt que la co-action et la compétition, le but étant de créer des
missions dans lesquelles chacun, de par son travail, ses recherches (…), va
pouvoir compléter et enrichir le travail des autres et co-construire efficacement
la production concrète associée à chaque module. Le tutorat entre pairs y est
favorisé.
Une fois par semaine a lieu le même module pour tous les groupes, afin de
retrouver l’espace classe collectif. Il va proposer l’étude de notions plus
"techniques", en fonction des besoins des élèves et ceux de la tâche finale.
92
Filé sur 2 ou 3 semaines, il permet de « reconnecter » les groupes entre eux et
de mettre en place d’autres scénarios : classe puzzle, apprentissage actif,
activités en classe inversée. Les élèves peuvent consulter ce point de langue sur
un parcours spécial sur Moodle, appelé MoodLangue, commun aux autres
classes qui appartiennent au même cycle : ils ont accès à des cours animés, des
exercices en ligne, des quiz, activités qu'ils peuvent faire avant la séance de
langue, pendant ou après... Ce travail sur la langue est réactivé par des mini-
rituels de mise en train qui ont lieu à chaque début de séance (orthographe,
réécriture...), afin d'automatiser les réflexions et les pratiques. Les élèves
deviennent producteurs à leur tour en créant et en partageant leurs propres
ressources (cartes mentales, tableaux…).
Les cours et les activités répondent à un plan de travail personnalisé en fonction
des réponses à des tests diagnostiques ou formatifs (QCM, Plickers, Quizlet...).
Les élèves sont alors répartis selon 4 niveaux : Débutant - Apprenti - Confirmé
– Expert. D’autres groupes sont alors mis en place et les élèves créent leurs
propres leçons, sous la forme qu’ils veulent, font des exercices différents,
s’entraident…
Le professeur passe son temps à s'asseoir avec les élèves, à voir où ils en sont,
à les aider à gérer leur temps et améliorer leurs méthodes, à valider leurs
productions collaboratives de modules et leur AP, à débloquer des difficultés...
Pas d'ennui puisque les groupes ne font pas pareil.
93
Pour conclure
8. La posture du prof
Le professeur est enfin celui qui met à disposition les ressources utiles, qui balise
le travail, qui évalue pour que chacun sache où il en est. Il est celui qui explicite,
qui rend l'apprentissage cohérent et concret.
→ Le travail de scénarisation en amont est important mais l’enseignant est plus
disponible en classe et a moins de copies à corriger en même temps.
→ La démarche est sans cesse évolutive (consignes parfois trop complexes,
modules parfois trop longs). Les journaux de bord deviennent des indicateurs
et la distribution d’un questionnaire de satisfaction en fin d’année permet une
mise au point et une prise de recul.
Ce n’est pas une méthode miracle mais elle a des effets indéniables sur le climat
de la classe et l’investissement des élèves. Ils ont plus de plaisir, de curiosité, de
motivation, preuve en est le nombre de connexions Moodle en hausse,
beaucoup d’élèves allant consulter la plateforme avant le lancement d’un
parcours, pour aller déjà y jeter un petit coup d’œil.
Ils ont aussi une meilleure prise de conscience des attentes et fournissent plus
de travail : recherches, traces écrites plus développées... Beaucoup d’élèves font
94
des activités « bonus » pour obtenir des points cagnotte. Ils n’ont finalement
jamais autant écrit que depuis qu’ils travaillent en classe inversée.
Ils gagnent également en confiance car l’aide et l’erreur font partie des
apprentissages, et ils passent plus de temps à parler, à partager, d’abord entre
eux, en petits comités, puis en classe. Ils gagnent en autonomie, en méthode et
en prise d’initiative au fil des parcours. Les élèves en difficulté tentent, sont plus
actifs, et les meilleurs veulent faire le maximum pour obtenir le plus de points
possibles. Moins d'élèves décrochent au niveau des moyennes.
95
Atelier n° 16 : Elèves créateurs de ressources
pédagogiques (histoire-géographie)
RETOUR D’EXPERIENCE
Laetitia LERAUT
Voir les élèves regarder par la fenêtre, consulter leur montre, soupirer était pour
moi synonyme d’attente, d’ennui ou encore de perte de temps : voici les écueils
que je souhaitais faire reculer lorsqu’en 2014 je me suis lancée, au sein d’une
équipe, dans l’aménagement d’un nouvel espace d’apprentissage qui a conduit
à la mise en œuvre d’une classe inversée. Au fur et à mesure de ma pratique en
classe inversée, j’ai voulu d’impliquer davantage les élèves en leur faisant créer
des supports pédagogiques. En approfondissant encore l’expérimentation j’ai
pu, par moments, les laisser prendre les rênes, engendrant pour moi une
posture de lâcher-prise. C’est ce que je vais tenter d’expliciter ci-après en
mettant en avant les étapes de ma démarche et le contenu de mon
expérimentation avant de dresser un bilan.
Depuis 2014, je pratique avec mes élèves la classe inversée : capsules vidéo et
questionnaires en ligne, plan de travail, travail en îlots, BYOD, classe mobile. En
filigrane de tout cela : mise en place d’une pédagogie active en insistant sur les
principes de collaboration et de coopération. Autrement dit, très peu de cours
“descendants” mais plutôt une co-construction du cours et des entraînements
fréquents sur les diverses compétences. Plutôt que présenter une séquence en
Histoire-Géographie en classe inversée, j’ai voulu cibler mon retour d’expérience
sur un aspect de ma démarche pédagogique. En effet, m’apercevant que mes
élèves retenaient davantage les bribes du cours qu’ils fabriquaient et que je
validais j’ai décidé d’approfondir cette donnée et de leur faire construire par
bînome ou trinôme des supports pédagogiques pouvant être partagés et
exploités par leurs pairs mais pas seulement.
96
Aujourd’hui c’est moi le prof !
Cela a commencé par la réalisation d’un scénario dans le cadre des TRAAM
(Travaux académiques mutualisés) dans lequel, très modestement, j’ai fait créer
à mes Terminales des jeux de révisions à destination d’autres élèves avec
Learnings apps. D’une part ils se sont prêtés au jeu : ils révisaient sans s’en
apercevoir pour chercher des questions diverses et variées issues du
programme. Ces jeux étaient ensuite rassemblés et proposés à tous les
Terminales via le site du Lycée. C’est à partir de là que l’idée d’une série de
capsules vidéo “Aujourd’hui, c’est moi le prof !” a vu le jour. Il s’agit d’éclairer un
point de programme comme l’ONU ou encore Mai 68 sous la forme d’une vidéo
de 4-5 minutes maximum. Celle-ci sert à support de révisions certes mais
également elle sert alimenter des cours en CI. Les capsules visent donc la
collaboration et la coopération entre pairs mais aussi entre élèves et
enseignant.es qui peuvent les intégrer à leur plan de travail. Elles ciblent
également, en plus de l’aspect cognitif de la tâche, l'éducation aux médias et
dans un autre registre la valorisation et l’estime de soi. En effet, ces productions
ne sont pas notées, elles se font sur la base du volontariat. Par ailleurs, de tous
les élèves qui participent à la production de ces capsules, les élèves en difficultés
voire en décrochage pour quelques uns sont les plus nombreux. Ces capsules
sont ensuite placées sur le site du lycée et sa chaîne You Tube ainsi que sur la
page Padlet correspondant au chapitre étudié. Une colonne spéciale
“contributions élèves” est par ailleurs créée.
97
création d’un questionnaire sur Plickers, la prise en mains dans la mise en œuvre
du QCM en classe et le feedback augmenté réalisé par leurs soins. Pour chaque
réponse proposée dans le QCM, ils doivent expliquer leur choix. Ici, je suis dans
une posture de lâcher-prise, juste garante du bon déroulé de l’exercice. Ils
apprécient énormément cet exercice de mémorisation et surtout cette
possibilité de piloter la classe.
98
Atelier n° 17 : Différenciation et collaboration en
classe connectée (mathématiques)
RETOUR D’EXPERIENCE
Sophie GUICHARD
L’étape d’après fut de faire évoluer mon cadre pédagogique. Après différents
tests, nous fonctionnons aujourd’hui en « classe connectée ». Tout se fait en
classe avec le professeur et la vidéo autour de deux grands temps forts : un où
le professeur est en lien avec le groupe classe (1/3) et l’autre où les élèves sont
en autonomie (2/3). De plus, le déroulé d’un cours est ritualisé en 5 étapes afin
d’asseoir un cadre sécure d’apprentissage.
Les élèves sont alors au cœur du processus. Ils s’investissent plus dans leur
formation en devenant acteurs de leur savoir, chacun à son rythme, chacun avec
ses connaissances de base. Ils se sentent plus respectés dans leurs besoins, dans
leur apprentissage. L’ambiance de classe est transformée, nous avons
l’impression d’être dans une ruche. Des formes de coopération se sont
développées. Chacun élabore différentes stratégies de visionnage, une autre
forme d’autonomie. De plus, depuis 2016, les élèves sont sollicités pour créer
des vidéos de correction d’exercices, stockées sur leur chaîne YouTube, à
destination d’apprenants en recherche d’aide.
Bibliographie
100
Atelier n° 19 : Escape Game : why ?
ATELIER PARTICIPATIF
101
Cet escape game interroge la posture du prof inverseur dans l’espace classe et
dans la relation pédagogique.
102
Atelier n° 20 : Changer de posture sans perdre la
tête (anglais)
ATELIER PARTICIPATIF
Amélie SILVERT
Au cours de cet atelier de 1h30, les collègues ont été invités à se présenter en
décodant des rébus.
Ils ont associé leur nom à une couleur, à une chanson ou un légume de façon à
ce que je les reconnaisse et fasse mieux connaissance. Ensuite, ils ont eu des
défis à relever en îlots. Ils ont donné leurs réponses en proposant leur réponse
à la question et leur compréhension de la problématique ciblée.
Dans le moment de debriefing qui a suivi, des solutions et des outils ont été
proposés. Quelques-uns ont été détaillés car ils n’étaient pas connus des
collègues.
C’est une mise en jambes active qui permet aux professeurs de se glisser dans
la peau d’un élève. De voir les avantages de ces techniques et comment les
intégrer dans la classe ensuite. Quitte à mettre sa classe sens dessus dessous à
la rentrée en y trouvant son compte.
103
Amélie SILVERT, professeure d’anglais depuis 1993, Lycée Fénelon, Lille.
Formation numérique.
@ amelie.silvert@ac-lille .fr
104
Atelier n° 21 : Augmentez vos vidéos en ajoutant
des questionnaires avec Edpuzzle
ATELIER TECHNIQUE
Gaël MIGLIACCIO
Introduction
Mis en œuvre
Pour créer un compte sur Edpuzzle, créer une classe et avoir un aperçu des
fonctions de base, vous pouvez consulter la vidéo en ligne : Edpuzzle : un outil
pour aller plus loin avec une capsule vidéo (voir sitographie en fin d’article, cette
vidéo a été créée en amont pour l’atelier technique du Clic 2018).
Les compléments suivants développent rapidement l’utilisation du site.
105
possible de produire soit même sa propre vidéo, on n’est rarement aussi bien
servi que par soi même... Il suffit de s’armer de patience et d’un bon micro.
106
La partie suivante (5) correspond aux questionnaires et aux notes écrites.
Illustration 2:
Les principaux
outils
Les
questionnaires
Les questionnaires :
Le choix (1) correspond à une question ouverte qu’il faudra corriger pour
chaque élève.
Le (2) correspond aux questions de type QCM autocorrectif.
Le (3) est la note écrite à rapprocher avec la note audio décrite précédemment.
Dans la partie QCM :
(4) Zone de question. Il est possible d’insérer une image, un lien vers une
ressource ou une équation mathématique (ces possibilités sont aussi valables
dans les réponses et dans les feedbacks).
(5) Zone de réponses. Il est possible d’ajouter des réponses et de choisir qu’elle
est la bonne proposition (coche verte).
(6) Vous pouvez faire un retour sur les choix des élèves (feedback). Attention,
les élèves peuvent regarder autant de fois qu’ils le souhaitent la vidéo mais ils
ne peuvent répondre qu’une seule fois à un questionnaire.
(7) Il est possible d’ajouter plusieurs questions au même endroit dans la vidéo.
107
Illustration 3 : les questionnaires
Edpuzzle permet de voir rapidement quels sont les élèves qui n’ont pas regardé
la vidéo. Mais il permet beaucoup plus finement de visualiser les résultats d’un
élève particulier ou d’une question précise. Il est donc assez facile de prévoir
une remédiation sur tel ou tel point de votre vidéo ou tout simplement
d’expliquer en classe la partie qui n’a pas été comprise par l’ensemble de vos
élèves.
Cela fait maintenant plusieurs années que j’utilise cette application avec mes
classes (environ 240 élèves chaque année). Voici quelques conseils pour éviter
des problèmes récurrents :
Demander un accord aux parents, c’est INDISPENSABLE ! (voir dans la
sitographie un exemple) ;
Prenez le temps de créer les comptes avec vos élèves, vous pourrez leur
expliquer le fonctionnement de la plate-forme et vous serez assuré que
les comptes existent ;
Demandez-leur de noter les identifiants dans leur carnet de liaison
(pour les plus jeunes) ;
108
Pensez à bloquer l’inscription dans votre classe pour éviter la création
de 10000 comptes (dans My classes, Members puis Lock access) ;
Prévoyez une fiche de suivi de vidéo accompagnant le travail à faire
(voir un exemple dans la sitographie) ;
Anticipez assez largement le temps de dépôt et le temps limite de
visionnage de votre vidéo (Due Dates) ;
Discutez avec votre CDI, vie scolaire...pour trouver des créneaux afin que
les élèves qui ne pourraient pas accéder à Internet puissent quand
même le faire (ou prévoyez un temps en classe si vous avez le matériel).
Conclusion
Comme vous l’avez perçu, Edpuzzle est un outil très pratique pour l’utilisation
de capsules vidéos avec des élèves. Il permet également de créer des projets où
ce sont eux qui doivent créer leur propre vidéo améliorée (plus de détails sur
cette partie dans la sitographie). Néanmoins, son utilisation nécessite une
préparation en amont qu’il faut anticiper largement et une gestion particulière
avec la classe qu’il faut avoir prise en compte. L’anglais du site pose, parfois,
quelques petits problèmes pour les élèves.
Si je faisais, en gros, des statistiques d’utilisation de la plate-forme par mes
élèves, je serais environ à 80 % d’entre eux qui jouent le jeu. Il reste quelques
élèves qui, indépendamment du problème d’accès à l’Internet, ne veulent pas
faire l’effort…
Sitographie
Edpuzzle :
➢ Edpuzzle : https://edpuzzle.com
➢ La vidéo pour l’atelier du CLIC2018 : https://youtu.be/loKkwIULm_Q
➢ Une vidéo explicative en direction des parents et des élèves (elle date un
peu) :https://youtu.be/KtmNWh3okgQ
➢ Créer un projet Edpuzzle avec ses élèves :
◦ Vidéo pour les élèves : https://youtu.be/L_fkjsxtzlw
◦ Vidéo pour les enseignants : https://youtu.be/Nipe1tW_s1s
109
➢ Un exemple de demande d’autorisation :
https://drive.google.com/open?id=1qN_LegFKAvdDACy9HsXzWjz9Sh
OueUOU
➢ Un exemple de feuille de suivi :
https://drive.google.com/open?id=1MyrUqF7laQXfbtU_AX5Z2HpqO97
WTPCs
Autres :
➢ Analyse du questionnaire « Techniques pédagogiques en sciences
physiques », Juin 2017 :
https://www.calameo.com/books/0052534817a742042e65b
➢ Précisions et évolutions apportées suite à mon analyse du questionnaire
« Techniques pédagogiques en sciences physiques », Février 2018 :
https://www.calameo.com/books/005253481f5128ff4ded9
➢ Chaine Youtube : http://www.youtube.com/c/gaelmigliaccio
110
Atelier n°22 : Des outils pour commencer
(padlet, google form et plickers)
ATELIER TECHNIQUE
Sanaé SECOND
Voici quelques outils simples, dont la prise en main ne dépasse pas les 10
minutes, afin de créer vos vidéos, les mettre en ligne, interroger vos élèves de
manière interactive…
https://padlet.com/sanaesecond/clic2018/
111
L’APPLICATION à connaître pour la gestion de classe !
Et d’avoir une vision rapide des réponses globales (le pourcentage pour
chaque réponse au QCM est affiché), permettant de faire un retour en
classe des notions/questions non comprises.
Adobe Sark Vidéo vous permet de créer très facilement des vidéos avec
un rendu professionnel : vous créer des slides une à une en y insérant
des images, des vidéos, des explications, en enregistrant votre voix… et
112
le logiciel, gratuit et en ligne, fait le reste, à vous juste d’indiquer le
temps de chaque diaporama.
Sanaë SECOND
113
Atelier n° 23 : L’inspection inversée : une
expérience dans l’enseignement pour adultes en
Belgique francophone
RETOUR D’EXPERIENCE
114
permettant un changement. Elle privilégie l’accompagnement au contrôle et le
partage à la transmission d’informations.
Différents outils sont élaborés sur la base d’un référentiel, comportant des
critères de conformité et des exemples de bonnes pratiques :
une capsule vidéo présentant les principes de l’évaluation ;
un power point présentant la démarche d’inspection inversée ;
un parcours et son guide d’accompagnement, des fiches de travail et
des fiches-outils.
115
Avec le soutien de l’inspecteur, ils mettent en partage leurs points de vue pour
formuler un avis sur :
la conformité de leurs pratiques d’évaluation au regard de chaque
critère du référentiel
leurs bonnes pratiques et des démarches d’amélioration.
Des mises en commun entre différents îlots sont prévues dans une dynamique
de négociation, pour la construction d’un accord sur les indicateurs de
conformité. À l’issue du travail, l’inspecteur intègre dans son rapport écrit les
avis et analyses partagées.
Eléments d’évaluation : quels sont les effets produits sur les participants ?
En guise de conclusion
L’expérience montre qu’il n’y a pas une inspection inversée mais des formes
variées d’inspection inversée. Celles-ci dépendent de l’inspecteur, de sa
personnalité, de sa posture professionnelle, des groupes d’enseignants, de leur
degré de maturité pédagogique, de leur culture professionnelle mais aussi du
style de leadership du directeur.
116
retravaillées et de grilles d’évaluation revues. Au niveau administratif, les
documents sont améliorés tout au long du processus.
117
Atelier n° 24.1 : Quand les parents participent à
la classe
MA SEQUENCE INVERSEE
Aude DUBOIS
Introduction
118
Mise en œuvre
Lors de cette réunion, j’explique bien à tous les parents qu’il n’est nullement
question de venir assister passivement au déroulement d’un cours, en
spectateur, mais bien d’y participer, d’être actif. Je les informe clairement que je
vais les faire travailler !
Ainsi, quelques jours avant la date prévue pour leur venue, je fais parvenir aux
parents inscrits un premier questionnaire, visant à fixer leurs présupposés et
représentations sur la classe, sur son déroulement « normal », sur le rôle de
l’enseignant.e ou celui de l’élève, sur la prise de parole de chacun d’eux, sur la
place du numérique… Il s’agit aussi pour le parent de formuler ce qu’il attend
de cette visite, quels sont ses objectifs, afin que lui et moi en ayons une vision
claire, explicitée, avant la séance.
Cette séance, dans l’idéal, dure deux heures, afin de permettre à tous de
développer les démarches cognitives et communicationnelles complexes
impliquées par les tâches proposées.
Une fois la séance terminée, je m’arrange pour disposer d’au moins un quart
d’heure pour qu’un échange, un partage d’impressions puisse avoir lieu entre
les parents et moi. Nous pouvons alors approfondir des points qui posent
question, constater à quel point les élèves sont désormais actifs durant le cours,
ou encore nous émerveiller de certaines de leurs réactions.
119
Enfin, les parents, après cette expérience, sont invités à réfléchir à nouveau
sur leurs représentations personnelles des différents aspects du travail scolaire,
afin de permettre à l'enseignante d'obtenir un retour sur celle-ci, et d'évaluer si
leurs représentations ont évolué. Ils doivent pour cela compléter en premier lieu
un questionnaire équivalent à celui d’avant la séance, qu’ils affinent ensuite en
développant leurs analyses, leurs réflexions, et même leurs conseils à
l’enseignante.
Conclusion
Après deux années à avoir mené ce projet, je constate que deux aspects
restent problématiques : d'abord, il n'est pas possible de satisfaire toutes les
demandes (il faudrait cinq séances par classe chaque année, ce qui se révélerait
épuisant pour moi et perturbant pour la classe) ; ensuite, ce projet place certains
collègues enseignants dans une position délicate puisqu'il peut être perçu,
même si ce n’est nullement mon intention, comme une forme de pression
exercée sur eux pour que chacun en fasse autant dans sa classe. C'est pourquoi
j'insiste bien sur le caractère "expérimental" d’un projet qui m’est absolument
personnel.
En revanche, un aspect très positif concerne les bilans rédigés par les parents.
Ils révèlent souvent leur meilleure compréhension de ce que vit leur enfant, ou
mettent en valeur une vision plus claire de ce qui peut être fait, en famille, pour
aider plus efficacement au travail, tout en se réjouissant que se soit un peu levé
le voile sur la réalité complexe du métier de l’enseignant.e d’aujourd'hui. C’est
très productif pour tous.
Cette expérience est un moment fort pour les élèves, pour les parents, et pour
moi, l'enseignante. Tout le monde en redemande !
Sitographie
Pour retrouver cet article, tous les documents qui y sont liés, et pour découvrir
d’autres projets, venez visiter mon blog :
https://audedubois.wordpress.com
120
Aude DUBOIS : aventurière en pédagogies, exploratrice du numérique en classe,
chercheuse enthousiaste, Aude Dubois est enseignante en lettres modernes au
collège pricé Notre Dame de Poissy (78, académie de Versailles) et tutrice.
Membre de l'association, elle explore l'inversion de posture depuis plusieurs
années, avec une curiosité émerveillée.
121
Atelier n° 24.2 : Le projet microphilo
MA SEQUENCE INVERSEE
Guillaume LEQUIEN
Cela a démarré sous la forme d’un projet collaboratif qui propose d'abord
plusieurs capsules vidéos et met à disposition des collègues intéressés un mode
d'emploi afin de créer leurs propres capsules. J’ai créé les capsules à partir de
l’outil diaporama Keynote, avec l’ajout d’une voix off enregistrée ; la plupart des
capsules existantes sont hébergées sur Youtube sur cette chaîne :
https://www.youtube.com/playlist?list=PLOfHIjWm2ED5167fTE32NEzLWwdMV
KKRV
Par exemple, j’ai créé une capsule présentant une théorie philosophique : le
scepticisme antique, assortie d’exercices de compréhension.
Après avoir disposé d’un délai d’une semaine pour le visionnage de la vidéo, les
élèves ont dû mutualiser ce qu’ils en avaient compris pour répondre à une
question de synthèse. Chaque capsule se terminant sur des questions critiques
portant sur le contenu de ce qui vient d’être exposé, ils doivent ensuite
ensemble développer l’une de ces critiques à l’écrit (car en philosophie il est
presque plus important de savoir problématiser une position théorique que de
savoir la restituer en tant que telle).
Pendant plusieurs semaines, plusieurs classes ont été suivies au moyen d'un
plan de travail individuel sur le modèle de la pédagogie Freinet, afin de préparer
leur première dissertation de type Bac (tout se faisait en classe sur support
papier). Le travail sur les capsules s’intègre dans cette logique (par exemple,
pour la capsule sur le scepticisme, cela intervenait au début d’un sujet de
dissertation sur les limites de la connaissance).
Enfin, le projet s'est enrichi du médium webradio afin de faire créer par les élèves
des séquences libres permettant de réinvestir leurs recherches, leurs analyses,
et chaque classe proposant ainsi sa propre émission philosophique en guise de
révision collective : ils devaient mutualiser leurs idées et se coordonner, puis
123
utiliser des enregistreurs numériques en autonomie pour capter leur prise de
parole.
124
Ce projet n’a que 2 ans d’existence, et se présente comme un éternel
tâtonnement. Par rapport aux autres classes inversées que j’ai pu observer, il ne
présente pas forcément d’originalité cruciale, si ce n’est d’être l’un des seuls
existants dans ma discipline (pour le moment).
125
Atelier n°26 : L’application De La Méthode De La
Classe Inversée Dans L’enseignement Du
Français Langue Étrangère
RETOUR D’EXPERIENCE
Mérit KULDKEEP
126
fréquentant deux écoles différentes qui se trouvent dans le sud de l’Estonie :
Põlva Gümnaasium et Tartu Tamme Gümnaasium. La première classe de FLE
était composée de 19 élèves estoniens et la deuxième de 25 élèves pour lesquels
le français était la troisième langue étrangère. Ils avaient deux cours de 70
minutes par semaine. La séquence “La météo” se déroulait sur deux cours de 70
minutes. Les élèves n’avaient eu aucun contact préalable avec l’apprentissage
en classe inversée. Mises à part ces trois séquences, l’apprentissage ne se faisait
pas en classe inversée.
Nous pouvons distinguer dans les matériaux créés deux parties distinctes : le
support pédagogique pré-cours permettant aux élèves de se familiariser avec
une nouvelle thématique et des exercices d’application à effectuer en classe. Les
exercices d’application servent à renforcer l’acquisition des notions
grammaticales ou du vocabulaire traités dans les matériaux pré-cours. La
séquence finit par un projet qui demande aux élèves de conjuguer les savoirs
acquis en créant une production de groupe. Les activités ont été choisies de
sorte qu’elles fassent évoluer non seulement les capacités langagières, mais
aussi les compétences sociales, culturelles et numériques des élèves. Pour cette
séquence j’avais choisi de familiariser les élèves avec un nouveau vocabulaire
par le biais d’une liste de vocabulaire créée à l’aide de l’application Quizlet
divergant ainsi de la forme classique de la classe inversée privilégiant l’utilisation
de vidéos éducatives. Cette liste de vocabulaire intitulée “Quel temps fait-il ?”
contient 19 expressions relatives à la météo. Quizlet permet de créer une liste
de vocabulaire présentée sous forme de flashcards accompagnées par un
support visuel (si l’enseignant choisit d’utiliser des images) et phonétique (fourni
automatiquement dans la version gratuite de l’application). Cette liste fournit
une base pour des jeux éducatifs générés automatiquement et dont le but est
de favoriser l’acquisition du vocabulaire de manière ludique. Dans la version
payante, cette application permet également de suivre la progression des
élèves.
J’ai commencé le cours par un compte rendu des activités faites à la maison,
suivi par une éventuelle session de questions-réponses pour clarifier des aspects
qui n’auraient pas été compris, et rappeler aux élèves la thématique du cours.
Pour savoir combien d’élèves ont travaillé avant le cours, j’ai eu recours à
l’application Mentimeter qui permet de conduire des enquêtes anonymes. Les
élèves ont répondu en utilisant leurs smartphones. Tous les élèves ont pris
127
connaissance du vocabulaire à Põlva Gümnaasium et à Tartu Tamme
Gümnaasium 16 sur 18 élèves présents avaient consulté le vocabulaire sur le site
web Quizlet. Je trouve que cette étape est nécessaire pour que l’enseignant ait
une idée de la manière d’organiser le temps pendant le cours et de la place à
accorder à une éventuelle explication supplémentaire. Ensuite, pour commencer
les activités, comme l’exercice préliminaire, j’ai demandé aux élèves de décrire
le temps qu’il faisait. Je me suis rendue compte que ce n’était pas une bonne
technique parce que les élèves n’étaient pas capables de répondre. J’ai deux
explications à cela : soit ils étaient trop timides et avaient peur de se tromper,
soit ils n’étaient pas capables de répondre parce que les activités pré-cours
étaient plus axées sur la compréhension et production écrite que sur la
production orale, même s’ils avaient eu accès au support phonétique. Par
conséquent, j’ai changé de stratégie et j’ai commencé à décrire le temps en
français. Ensemble, les élèves ont correctement traduit les expressions en
estonien ce qui prouve encore une fois que les élèves avaient travaillé les
matériaux au préalable.
Le but de la première activité était que les élèves apprennent la carte de France,
développant ainsi leurs compétences culturelles. Les exercices suivants servaient
à montrer aux élèves comment utiliser les expressions pour commenter la météo
en vue de les préparer pour la tâche finale : présenter leur propre bulletin de
météo. Avant d’aborder le projet final, nous avons regardé ensemble un bulletin
météo authentique qui se trouvait sur le site Météo France. J’ai expliqué aux
élèves qu’ils n’étaient pas obligés de tout comprendre parce que le débit de la
vidéo était rapide et que la présentatrice parlait extrêmement vite. Cependant,
dans les deux écoles, les élèves étaient capables de retenir quelques mots ou
expressions et phrases quand je le leur ai demandé (le soleil, la température,
degrés, Paris, Marseille).
128
Pour le projet final, j’ai divisé les élèves en groupes et je leur ai présenté deux
possibilités : soit présenter leur météo à la classe, soit la filmer. Trois groupes
ont été formés à Põlva Gümnaasium et un d’entre eux a décidé de créer une
vidéo. Tous les élèves de Tamme Gümnaasium ont choisi de présenter la météo
devant la classe. Les groupes se sont mis à travailler avec enthousiasme. Il
semble que le contenu de cette séquence pédagogique avait été bien acquis :
les élèves ont réussi à composer des phrases, à créer un texte cohérent et à
utiliser des phrases apprises. À la fin de la séquence pédagogique, j’ai également
fait un contrôle pour tester les connaissances des élèves. Il y avait cinq
expressions sur la météo ainsi qu’une carte de France avec la météo dans
différentes villes accompagnée par des questions type vrai/faux. Dans
l’ensemble, les tests ont été réussis dans les deux écoles. Il n’y a qu’un seul élève
à Põlva Gümnaasium qui a échoué au test.
Je trouve que cette séquence était la plus réussie parmi les trois que j’ai créées.
Elle s’avérait la plus facile pour les élèves dans la mesure où il n’y avait pas de
problème de compréhension et les élèves ont accompli les tâches avec plaisir.
Je peux expliquer cela par le fait qu’ils devaient juste se familiariser avec du
nouveau vocabulaire, et qu’il n’y avait pas de concept grammatical à
appréhender et tous les exercices servaient simplement à renforcer la
mémorisation du vocabulaire. C’est un aspect très important pour le bon
déroulement des activités de la classe inversée. Je conseille également de rendre
les matériaux pré-cours aussi simples que possible. Comme les élèves doivent
les aborder en autonomie, cela représente un travail supplémentaire. L’un des
avantages de la classe inversée est qu’elle permet de consacrer le cours à des
exercices pratiques ou plus élaborés car le travail préparatoire a été effectué en
autonomie en dehors de la salle classe. Par conséquent, j’ai constaté que
pendant les cours inversés, les élèves utilisent beaucoup plus le Français que
d’habitude. Je considère cela comme un des aspects les plus positifs de la classe
inversée. De plus, il y a aussi un effet positif sur la motivation des élèves. Ils sont
très impliqués dans les activités, ils posent des questions et répondent à des
questions de l’enseignant. Les élèves ont également apprécié le fait que les
projets finaux leur ont permis de déployer leur créativité.
129
langue cible en cours et qu’elle permet aux élèves de s’impliquer très activement
dans le cours. Comme je l’ai démontré, la méthode de la classe inversée n’exige
pas forcément l’utilisation des vidéos, les matériaux pré-cours peuvent être
présentés sous n’importe quelle forme qui convient à l’enseignant. Toutefois,
l’utilisation de cette méthode nécessite une planification bien réfléchie.
L’enseignant doit veiller à ce que les activités du cours renforcent l’acquisition
des notions abordées dans les matériaux pré-cours et que les élèves aient une
vision claire de ce qu’ils doivent faire.
Bibliographie
Sitographie
LearningApps
[https://learningapps.org/]
Le logiciel Adobe Spark
[https://spark.adobe.com/]
Le logiciel Powtoon
[www.powtoon.com]
Le générateur des noms aléatoires pour composer des groupes.
130
[https://www.jamestease.co.uk/team-generator/]
Météo France. En ligne.
[www.meteofrance.com]
Quizlet
[https://www.quizlet.com]
Socrative
[https://www.socrative.com/]
Wizer
[http://app.wizer.me/]
131
Atelier n° 27 : Inversons l’impressionnisme : la
Classe Inversée pour l’apprentissage du FLE
RETOUR D’EXPERIENCE
Margherita VITALE
Cadre théorique
“La théorie sans la pratique est aveugle…”, plusieurs fois les enseignants sont
bien équipés de théories, mais la pratique quotidienne, on le dit toujours, c’est
autre chose. Cela ne marche pas bien avec la Classe Inversée, car cette approche
pédagogique ne permet pas de garder divisés les aspects fondamentaux de ces
deux faces de la même pièce : c'est-à-dire la connaissance théorique et la mise
en pratique de cette connaissance. De plus, cela permet aux étudiants de
contrôler comment ils apprennent, leur rythme d’apprentissage, leurs résultats
et leur évaluation (The Flipped Class Manifest, 2013). De cette façon l’enseignant
abandonne son rôle de « distributeur » de connaissances, de faits, de règles et
les étudiants, de leur côté, deviennent apprenants actifs, ils ne sont plus de
récepteurs passifs d’informations.
132
Et comme dit Marcel Lebrun, en citant Jean-Marie Gilliot : « La classe inversée
est une ‘killer application’ car c’est une application contrairement aux autres
méthodes, qui permet à l’enseignant de garder son rôle : il reste le référent, il
reste l’organisateur des activités, le validateur des connaissances… et on va vers
une appropriation personnelle par l’individu » et d’ajouter : « Favoriser
l’apprentissage est devenu une plus grande passion encore qu’enseigner… ».
Contexte
Cette séquence s’est adressée à des collégiens italiens qui étudient le Français
comme seconde langue étrangère, après l’anglais, pour deux heures
hebdomadaires et leur niveau de connaissances du Français est assez bon. La
classe est composée de 18 élèves, cinq filles et treize garçons et c’est la classe
terminale du collège.
En considérant la beauté représentée par l’Art et ses expressions, mais aussi les
possibilités offertes par les nouvelles technologies, on a décidé de traiter ce
sujet en utilisant l’approche de la Classe Inversée pour aborder et
développer l’Impressionnisme.
En particulier :
133
Les objectifs linguistiques :
o Apprentissage du lexique spécifique de l’Art : peinture, tableau,
exposition, paysages, taches, juxtaposition…
o Apprentissage des connecteurs du discours, tels que : avant,
après, par conséquent
Les objectifs culturels :
o Connaître la période historique dans laquelle naît le
mouvement et les courants artistiques en vogue dans cette
période (néoclassicisme, romantisme, réalisme)
o Connaître les plus importants peintres du mouvement et leurs
œuvres d’art.
Déroulement
1ère étape. À la maison, les élèves regardent une vidéo, sur YouTube, qui
explique les caractéristiques du mouvement Impressionniste : sa philosophie,
ses techniques picturales. La vidéo est coupée en petites séances qui
contiennent des questions à choix multiples sur la plateforme EDPUZZLE. Cela
sert à mettre en évidence des mots et des expressions que les élèves
retrouveront pendant tout le parcours. On discute de la vidéo en classe, aux
élèves sont donnés le lexique et un texte simplifié sur l’histoire du mouvement.
Un test sur l’histoire du mouvement Impressionniste est donné à travers la
plateforme EDMODO.
134
2ème étape. Les élèves “visitent" une expo virtuelle en 3D constituée de dix
tableaux des plus célèbres peintres du mouvement. Chaque tableau présente
deux liens, un pour la biographie du peintre, l’autre pour l’explication du
tableau. Les élèves choisissent le tableau qu’ils préfèrent et en suivant le lien,
étudient l’auteur et l’œuvre. L’exposition virtuelle est créée sur le site web 3D
Gallery. En classe on discute leurs choix et leurs schémas.
3ème étape. Les élèves créent une infographie qui sert à résumer leurs travaux
: les collégiens font ce travail à la maison et à l’école dans la salle d’Informatique,
sur le site “EASEL.LY”.
Évaluation
Les collégiens ont été évalués à l’aide de deux différentes grilles d’évaluation :
une pour leur production orale, l’autre pour leur infographie. Ces grilles sont
données avant la présentation de leurs travaux, elles servent pour une révision
personnelle de leurs travaux avant et après la présentation à la classe.
Conclusion
135
très utile et leur a donné la sensation d’être capables de « gérer » de quelque
manière leur parcours d’apprentissage.
Bibliographie
AOUN A., BRET M., JACOB M., ROUSSEL B., (2013). La classe inversée ou la
réorganisation de l'espace-temps dans la dualité des paradigmes
"Enseigner/apprendre", Actes du PédagoTICE 2013, Université de Toulouse.
BERGMANN J., SAMS A., 2012. How the Flipped Classroom Is Radically
Transforming Learning, http://www.thedailyriff.com/articles/how-the-flipped-
classroom-is-radically-transforming-learning-536.php
BERGMANN J., SAMS A., et al., (2013). The Flipped Class Manifest
http://www.thedailyriff.com/articles/the-flipped-class-manifest-823.php
Margherita VITALE est professeure de FLE en Italie depuis 14 ans. Elle enseigne
au niveau collège du Terzo Istituto Comprensivo "De Amicis - San Francesco.
Elle a fréquenté des cours et des conférences sur la classe Inversée en Italie, avec
l’association FLIPNET et a suivi le cours de Jon Bergman. L’an dernier, pour le
CLISE 2017, elle a organisé une conférence dans l'établissement où elle travaillait
à l'époque. Elle pratique cette approche depuis un an et est membre de
l'association depuis 2017.
136
Atelier n°28. 1 : Fantastique en 4ème : une
évaluation numérique et en images (français)
MA SEQUENCE INVERSEE
Aude DUBOIS
Introduction
Mise en œuvre
Pendant l'évaluation, ils ont accès à tout document contenu dans l'iPad, et en
particulier les fiches de vocabulaire d'analyse d'images disponibles en format
photo dans leur galerie. En revanche, ils n'ont pas droit d'utiliser internet, et
doivent donc se déconnecter, ce que je vérifie en gardant l'Air Drop ouvert
durant toute l'évaluation. Ainsi, je peux voir apparaître tout iPad se reconnectant
au réseau.
137
Une fois l'évaluation terminée, chacun m'envoie son document par AirDrop
en vérifiant que son nom apparaît bien dans l'intitulé du document.
Je rends alors à chacun son travail, soit en l'envoyant par mail, soit en
l'adressant individuellement par AirDrop en classe.
Conclusion
Ce projet entièrement numérique a été mis en place avec simplicité, les élèves
travaillant quotidiennement avec l'outil. Aucun problème technique ne s'est
produit. J'avais toutefois envisagé de prendre en photo toute évaluation qui
n'aurait pas été transmise correctement par AirDorp, ou de la recevoir par mail,
au besoin. La correction n'a pas pris plus de temps que celle d'une évaluation
traditionnelle.
Sitographie
Pour retrouver cet article, tous les documents qui y sont liés, et pour découvrir
d’autres projets, venez visiter mon blog :
https://audedubois.wordpress.com
138
Aude DUBOIS : aventurière en pédagogies, exploratrice du numérique en
classe, chercheuse enthousiaste, Aude Dubois est enseignante en lettres
modernes depuis 12 ans et enseigne au collège pricé Notre Dame de Poissy (78,
académie de Versailles) et est tutrice. Membre de l'association, elle explore
l'inversion de posture depuis plusieurs années, avec une curiosité émerveillée.
139
Atelier n° 28.2 : Quand la classe inversée permet
à l’apprenant et à l’enseignant de changer de
posture… pour s’insérer plus facilement dans le
monde professionnel
MA SEQUENCE INVERSEE
Valérie CATRAIN
Formatrice en marketing depuis 7 ans à l’UTEC Meaux (CFA de la CCI Paris Ile
de France), j’ai toujours souhaité rendre mes apprenants actifs en cours. Ce sont
des jeunes en Bac+2 et Bac+3, formés sur des titres RNCP en Commerce et
Distribution. Ils viennent de différents horizons : bac (pro, techno, général),
année de fac, année de BTS ...
Ils veulent devenir managers : ils doivent être capables de mener une équipe en
la fédérant autour de projets, d’objectifs, de valeurs d’entreprise... Mon rôle, au-
delà de l’enseignement des théories marketing, est de les amener à développer
les compétences transversales nécessaires à l’entreprise.
J’ai intégré la classe inversée à ma pratique pour faire travailler mes apprenants
sur les compétences nécessaires pour la vie en entreprise, à l’ère du numérique.
J’ai commencé avec des outils numériques, puis avec une plateforme LMS pour
mettre en ligne les ressources et les productions. La classe inversée et
l’utilisation du numérique m’ont conduite à une réorganisation de l’espace-
temps de ma classe et à remettre l’apprenant au cœur de cette organisation
spatio-temporelle.
140
Mes apprentis produisent pour eux et pour les autres. Les productions peuvent
être numériques (Powtoon, Pixton, cartes mentales...) ou papier/crayon (posters,
maquettes, cartes menales...). Ces productions sont accessibles sur la plateforme
LMS et affichées dans la salle de cours. L’espace dans ma classe a lui aussi
évolué. Aujourd’hui nous sommes en ilots de 3 à 5 apprenants. Les murs
retracent l’histoire de nos apprentissages, ils permettent aussi de garder une
trace visible de ce qu’on a appris. Les apprenants s’y réfèrent pour compléter ou
réviser des notions.
141
Atelier n°29 : comment débuter en classe inversée
?
ATELIER PARTICIPATIF
Damien SCIMECA
Ils présenteront sous la forme d’un poster leur proposition aux autres groupes.
Chacun des groupes passera l’un après l’autre. Pour présenter un exemple
d’outil collaboratif, toutes les présentations seront prises en photo et seront
postées sur une plateforme afin qu’elles soient disponibles pour l’intégralité des
participants. Les participants peuvent enseigner dans tous les niveaux et toutes
les disciplines, le but étant de donner des outils non spécifiques à une discipline,
mais l’atelier l s’adresse davantage aux enseignants du secondaire et du
supérieur.
143
Atelier n° 30 : Escape game : la disparition
(mathématiques / sciences de la vie et de la terre)
ATELIER PARTICIPATIF
Tout commence devant notre salle de Travaux Pratiques de SVT, la porte est
entrouverte, la lumière allumée et de la musique se fait entendre... Voici le
l’introduction de l’escape game pour chaque groupe d’élèves:
Vous devez :
● déterminer l’identité de la victime disparue (preuves à l’appui)
● déterminer l’identité du coupable (preuves à l’appui)
● déterminer comment le coupable a kidnappé la victime (preuves à l’appui)
● sortir par le même chemin que le coupable. Le temps vous est compté pour
résoudre le crime : vous disposez de 60 minutes !
Nous donnons aux élèves la feuille de route du groupe où ils devront noter leurs
preuves et conclusions, ils entrent dans la pièce et je déclenche le chronomètre!
144
Vous pouvez retrouver tous les documents et informations nécessaires pour
découvrir ou réaliser cet escape game :
https://padlet.com/aurelie_lehir/b1ec643k1eha
Observer nos élèves tenter de résoudre notre escape game a été un vrai plaisir
et parfois très surprenant! Chaque groupe d’élèves a eu un cheminement et un
raisonnement propres, les élèves ont trouvé des stratégies différentes pour
résoudre les énigmes et les conclusions des groupes ont été diverses. Le fait
d'être dans la salle mais de ne pas intervenir nous permet d’apercevoir nos
élèves sous un autre jour, c’est très instructif !
Nous referons sans hésiter cet escape game l’année prochaine, même si cela
demande un investissement certain (temps et organisation): il faut prévoir 1h
pour chaque groupe d’élèves (max 5 élèves), prévoir du temps pour réinstaller
le matériel et nettoyer entre chaque groupe et avoir les salles disponibles!
145
Atelier n° 31 : NeuroLearning : enseigner avec les
neuro-sciences
CARTE BLANCHE
Guillaume LAURIE
L’attention
La compréhension
Stocker des informations que nous comprenons est beaucoup plus simple que
de tenter de stocker des informations que l’on ne comprend pas. La raison est
simple, sans compréhension c’est comme si nous tentions de stocker des pages
de livres écrits dans une autre langue. Aider à la compréhension permet de
simplifier les liaisons entre les concepts et les nouvelles informations.
146
La mémorisation
La dimension sociale
Le sens
147
Guillaume LAURIE - Ingénieur Pédagogique dans l'enseignement supérieur (et
photographe edmus) pour Kedge Business School, j'accompagne les
enseignants-chercheurs à repenser leurs cours afin de mettre l'apprenant au
cœur de l'action. Passionné par les neurosciences et l'expérimentation, j'aime
relever les challenges. Membre classe inversée et Apemu.
148
Atelier n° 32 : De la posture réflexive de
l’enseignant renversant à la posture réflexive de
l’apprenant, quels liens, quels outils, quels effets ?
ATELIER PARTICIPATIF
Fatiha BOUKHALFA
Modalités de l’action
• 5 min d’introduction
• Présentation des modalités de l’atelier et des règles du travail en intelligence
collective (respect, absence de jugement, bienveillance, respect du timing).
Définition simple du terme réflexivité et proposition de 4 sous-thèmes (= 4
groupes de 3 à 4 participants maxi). Chaque thème est présenté sur une feuille
A3. Distribution de post-it, feutres, feuilles de paper-board, scotch, ciseaux.
149
Les participants se regroupent en fonction du thème choisi parmi ces 4
propositions :
1. Quels liens entre réflexivité et classe inversée ?
2. Quelles questions se poser avant de construire un scénario pédagogique
renversant?
3. Quels pourraient être les bénéfices de la posture réflexive de l’enseignant
inverseur sur les élèves en général, et sur les élèves en difficulté en particulier?
4. Quels sont les outils et les méthodes qui pourraient favoriser la posture
réflexive des élèves du XXIème siècle (par exemple, carnet de bord numérique,
jeux de rôle, etc.) ?
Déroulement
Article
150
développant des compétences d’adaptation vitales aux évolutions sociétales et
aux conditions de travail toujours changeantes.
J’étais donc autant centrée sur l’expertise de ma matière que sur l’impact de
mes pratiques pédagogiques, ou l’utilisation d’outils innovants. Questionnant
aussi l’influence de mes croyances pédagogiques et de mes représentations sur
l’évaluation des apprenants. Classe inversée et réflexivité interrogent sans cesse
les besoins de nos élèves, leurs stratégies d’apprentissage, et la recherche de
solutions innovantes aux difficultés et obstacles rencontrés. Ecoute active,
ouverture sur le monde, bienveillance, exigence de contenus théoriques
rigoureux, aide méthodologique et conceptuelle, travail collaboratif,
diversification des outils, des supports, des lieux et des modes d’apprentissage,
mise en réflexivité de l’apprenant : j’avais trouvé une identité professionnelle
épanouissante et proactive : être une enseignante renversante et réflexive.
Tous mes efforts pédagogiques se sont ainsi tournés dans cette direction :
conscientiser mes croyances et mes méthodes afin d’opérer ensuite des choix
et des ressources pédagogiques pertinentes dans un environnement digitalisé.
Il s’agissait d’amener les élèves à prendre conscience de leurs modes
d’apprentissage, à choisir des ressources et des outils d’apprentissage adaptés
et à développer une pensée critique et créative. C’est souvent à cette condition
qu’ils pouvaient modifier leurs pratiques et éclairer de ce troisième œil leur
151
rapport aux savoirs, savoir-être et savoir-faire. Cette posture réflexive était
devenue pour nous une deuxième nature : un « habitus » disait le sociologue
Pierre Bourdieu...
152
Atelier n° 33 : La gestion de l’hétérogénéité des
élèves (SVT / LV)
RETOUR D’EXPERIENCE
Introduction
Notre pratique de la classe inversée depuis quatre années nous a amené à nous
centrer progressivement sur la gestion de l’hétérogénéité de plus en plus
présente dans nos classes. Il s’agit donc de diversifier les méthodes et modes
d’apprentissages en fonction de la diversité́ et des besoins des élèves afin de
permettre au plus grand nombre de réussir. Nous abordons la différenciation
sous toutes ses formes : des contenus, des processus, des productions, des
espaces et des groupes.
Mise en œuvre
Travailler dans le même établissement, avec les mêmes niveaux, mais dans des
disciplines différentes a permis de croiser nos regards et d’échanger pour mettre
en place des méthodes de travail et d’apprentissage communes.
1. La différenciation des contenus : en fonction des élèves, les documents
seront de difficultés différentes pour que chacun puisse réussir. A
contrario, il se peut que la difficulté soit la même mais sur des
documents différents : une série de publicités, de tableaux d’un même
auteur, différentes expériences…
2. La différenciation des processus : il s’agit d’anticiper les difficultés des
élèves et de prévoir des solutions : des activités au choix de difficulté
croissante avec des consignes adaptées à chaque niveau, des capsules
à regarder avec des questionnaires numériques ou papier , les aides et
indices lors des évaluations, la possibilité de refaire les évaluations
ratées, des ordinateurs en classes pour permettre à ceux qui n’ont pas
regardé la capsule de le faire.
153
3. La différenciation des productions : la tâche complexe ou la tâche finale
sera d’autant plus réussie si l’élève l’a choisi. A partir du moment où il
s’engage il y portera plus d’intérêt.
4. La différentions des espaces : dans nos classes nous avons réaménagé
l’espace pour que les élèves se lèvent et l’investissent : les portes de
placards recouvertes de velleda et les paillasses en verre servent de
tableau, les murs sont recouverts de cartes mentales, de QRcodes en
self-service…
5. La différenciation des groupes : il se peut que le travail se fasse à 1, 2,
3, 4 ou 5 en fonction des activités mais aussi des personnalités. Certains
ne sont pas prêts à collaborer et vont préférer travailler seuls. D’autres
ne le seront jamais et après quelques essais ils sont plus à l’aise seuls
ou simplement à 2.
Conclusion
Bibliographie / sitographie
154
Magali TACCHI - enseignante inversée depuis 5 ans de SVT. Collège Seize
fontaines, Académie de Nice. Formatrice disciplinaire et numérique, membre de
l'équipe TICE SVT académique, coordonnatrice CLISE2018, formatrice en escape
game et plateforme Tactileo, membre d'Inversons la classe !
155
Atelier n° 35 : Lancement du collectif des
professeurs d’histoire-géographie en classe
inversée
CARTE BLANCHE
L’atelier a été organisé sous la forme d’un world café, une modalité de réflexion
collective permettant de faire émerger des idées et faciliter la prise de décisions
parmi les initiatives et idées proposées.
156
Les thèmes proposés aux participants ont été les suivants :
Faire vivre le collectif : autour du visuel créé par Mickaël BERTRAND. La
communication se fait pour l’instant sur Twitter avec le hashtag #TeamHG qui
était déjà utilisé pour signaler des ressources disciplinaires. Un groupe animé
par Caroline MEYER est aussi fédéré sur Facebook. Beaucoup de questions
restent en suspens : Comment s'ouvrir à d'autres collectifs ? Comment se faire
connaître par d'autres collègues ? Comment s'ouvrir à la hiérarchie ? Comment
s'ouvrir aux parents ? L’espace d’échange et de mutualisation (site, Drive) et de
communication privée restent à définir.
Recherche : les besoins en recherche sur les classes inversées sont réels
mais d’autres recherches peuvent aussi aider à la mise en oeuvre de pratiques
actives en pédagogie comme les savoirs sur la psychologie de l’enfant, de jeunes
adultes, des groupes. D’autres interlocuteurs peuvent aussi répondre à ces
besoins comme la CARDIE, le Webpédago, le Café Pédagogique, le Centre Alain
157
Savary par exemple. L’ouverture de classes aux chercheurs pour faire de ces lieux
des laboratoires d’observation et d’analyse serait riche, en lien avec la Clise par
exemple. Quel accompagnement peut-il être proposé par des chercheurs pour
faire évoluer les pratiques professionnelles ?
Une rencontre plus informelle s’est aussi déroulée pendant le moment “village”
du CLIC 2018 et la réflexion se poursuit désormais de façon asynchrone par
courriel et sur Twitter (avec la balise #TeamHG) afin de développer les réponses
aux questions et aux besoins qui ont émergé lors de cette rencontre très riche.
158
Mickaël BERTRAND, Professeur d’histoire, géographie, enseignement moral et
civique (EMC) en lycée et en milieu carcéral dans l’académie de Dijon. Formateur
et auteur d’un blog sur la “pédagogie participative et sociale” (PEPS). Auteur de
ressources scolaires (notamment pour le site Historicophiles) et de manuels
scolaires. Administrateur et coordinateur local dans l’académie de Dijon pour
l’association Inversons la Classe !
Bibliographie indicative
159
Atelier n° 36 : R.E.-P.A.N.S.E. R sa classe : entre
résilience et nouvelles postures
MINI-CONFERENCE
Sébastien FRANC
Introduction
Résilience
Empirisme
J’ai développé des choses pour lesquelles j’avais besoin d’observer et de tester.
Changer ses pratiques c’est aussi prendre des risques et essayer. J’ai tendance à
mettre à certains moments mes élèves en travaux de groupe afin de pouvoir les
aider de manière plus précise mais aussi pour les observer au travail et voir
apparaître certaines choses comme la manière de coopérer, d’argumenter, de
mémoriser. De créer des documents est aussi très chronophage au début mais
les expérimenter permet de les simplifier, les amender, en gros les faire évoluer.
Posture(s)
Changer ses pratiques, c’est aussi changer de posture. Cela ne veut pas dire
oublier d’anciennes postures mais les conserver et les diversifier. Je continue à
160
faire des moments dans ma séquence plus frontaux car à certaines étapes, il est
important de transmettre de manière directe et explicite pour asseoir des bases.
Mais à certains moments j’ai trouvé que les classes inversées, la classe
coopérative, la classe mutuelle pouvaient être efficaces, si pas systématiques
évidemment. En changeant de posture, les élèves ont aussi changé les leurs.
Pour observer cela, j’ai travaillé sur les liens entre espaces en classe et objectifs
d’apprentissage. En projetant une disposition spatiale particulière pour les
travaux de groupes, ou pour les moments de mise en commun, ou les
présentations de projets devant la classe, les élèves en entrant dans la salle et
en installant les tables se mettent déjà, cognitivement, dans les compétences
attendues suivant le type de travail qui va être demandé.
Aventure(s)
Numérique
Mon rapport au numérique est très clair. Il n’est utile que s’il répond à un besoin
que j’ai et que je n’ai pas trouvé autrement. Mais il est aussi important pour
mettre en forme les productions des élèves afin que leurs parents voient ce
qu’ils produisent en anglais à l’écrit et à l’oral sous une autre forme que juste
des DM et des DS.
161
Solution(s)
Ecosystème
Redéfinir
Grâce à tous ces chemins de traverse, on finit par se rendre compte 4 ans après
qu’on a évolué, monté en compétences et surtout qu’on se sent mieux dans son
métier. On se redéfinit. Pour ma part, j’aime bien le terme, certes très
néologique, eduhackeur car il me correspond dans le sens que je ne peux pas
me définir dans une manière de faire mais dans plusieurs que j’adapte à ma
sensibilité.
162
Atelier n° 37 : La classe inversée, renversons les
clichés ! Top 10 des clichés sur la classe inversée
MINI-CONFERENCE
Jean-Marie LE JEUNE
Si j'ai choisi cette forme du Top Ten tellement en vogue sur YouTube,
c'est que moi-même j'ai recours à ce réseau social pour mettre en ligne mes
capsules vidéo. Mais ce choix ne s'est pas fait naturellement. Avant de devenir
un « professeur youtuber » -Eh, ouais, c'est moi, Superlatifman ! -, j'ai d'abord
cherché à télécharger mes cours filmés sur le réseau de mon établissement. Mais
c'est un élève, Donovan, qui m'a fait comprendre que le site du collège ne
pouvait pas héberger des documents aussi lourds. Je me souviendrai toujours
de cette séance où, en salle informatique, Donovan (qui n'en faisait qu'à sa tête),
m'a appelé pour m'offrir la solution : « Ça y est, vous êtes sur YouTube ! »
Et toute la classe d'arrêter ses occupations, de quitter son poste
informatique pour se précipiter autour de son ordinateur : « Eh, il a réussi à aller
sur YouTube ! ». Il faut dire qu'à l'époque l'académie avait installé un pare-feu
censé empêcher les élèves de se rendre sur les réseaux sociaux ! De me voir ainsi
diffusé aux yeux des internautes du monde entier m'a d'abord fait peur : j'ai eu
l'impression de me jeter en pâture au regard de tous, aux critiques de tous.
Toutefois, avec l'aide de mes élèves collégiens, et sur leurs conseils, j'ai
développé ma chaîne YouTube de capsules vidéos - Classe inversée Le Jeune -
163
avec un style, qui, je m'en suis rendu compte après coup, convenait tout à fait à
ce réseau : format court, de type didacticiel, au ton humoristique et à l'esprit Do
It Yourself.
Cependant si pour mes élèves, dont certains avaient déjà une chaîne,
avoir recours à YouTube pour poster des cours allait de soi, du côté des adultes
-collègues, parents, syndicats, hiérarchie...- les critiques n'ont pas tardé. Sur les
réseaux sociaux, Twitter notamment, lieu de bashing défoulatoire, qui peut
s'apparenter pour celui ou celle qui en est la cible à du harcèlement collectif, ce
fut un florilège de mauvaise foi, de coups bas, voire d'insultes... que je vous
épargnerai ici, car mon propos n'est pas de répondre aux « clash », autre forme
en vogue sur les réseaux sociaux. Disons juste que, ayant été la cible d'attaques
souvent virulentes, je suis bien placé pour compiler les idées reçues sur la Classe
inversée...
Voici donc un Top Ten des clichés les plus récurrents sur la Classe
inversée. Commençons par le clichééééé numéro 10 !
164
d'être une innovation mais un retour sur les choix faits au XVIIIième siècle : celui
de l'enseignement simultané plutôt que l'enseignement universel, celui de
l'enseignement magistral plutôt que l'enseignement mutuel.
165
de classe. Pour cela, il faudrait daigner accepter les invitations des membres de
l'association Inversons la classe ! En se déplaçant dans leurs « classes ouvertes »
lors d'une des semaines de la classe inversée, les CLISE, afin de se faire une idée
plus précise. Mais il est, semble-t-il, plus confortable de colporter des idées
reçues sur de nouvelles pratiques.
Ceci dit, la place de la capsule dans la séquence pédagogique doit être
l'objet de réflexion de la part du professeur soucieux de favoriser une démarche
inductive qui laisse de la place au « tâtonnement expérimental » cher à Freinet.
Ainsi, il faut prendre garde à ne pas définir la classe inversée comme « prendre
connaissance du cours avant la classe » car il s'agirait ici d'une régression vers
l'apprentissage déductif, fût-il 2.0. Le plan de travail et/ou le scénario
pédagogique qui contiennent la capsule vidéo doivent en tenir compte.
166
CLICHE NUMBER 6. La Classe inversée est inégalitaire.
Intéressant retournement de valeurs ici, car l'un de nos fondements
repose sur le constat des inégalités du système éducatif français. D'ailleurs, il me
semble assez difficile de remettre en question les statistiques PISA à ce propos,
car elles reposent sur le nombre d'enfants d'ouvriers qui font des études
supérieures. A moins de mettre ces résultats catastrophiques de l'ascenseur
social sur le compte des trois ans d'activisme d'Inversons la classe !...
Au contraire, ce sont les devoirs qui nous apparaissent comme un
facteur d'inégalité sociale car ils renforcent le fossé entre les enfants des
différentes CSP. Les exercices d'application relégués à la maison favorisent ceux
qui ont un parent titulaire de diplômes et disponible - comme un enseignant ou
une maman au foyer, par exemple. Pour les autres, seuls face à la consigne, et
sans aide familiale, c'est le blocage assuré. Il peut leur être alors d'un grand
secours de pouvoir visualiser au besoin le cours magistral en ligne.
Si le blocage persiste, le fait que le professeur soit libéré de la partie
explicative lors du temps de classe, lui offre davantage d'interaction et de
présence auprès des élèves qui viennent avec des questions.
Abordons ici un point souvent négligé : selon un sondage IPSOS de
septembre 2016, 47 % des familles vivent le moment des devoirs comme un
stress : et pour cause ! La Classe inversée peut apaiser ce moment de tension
dans les foyers en offrant la possibilité aux parents qui veulent accompagner
leurs enfants de prendre connaissance de la leçon ou aux élèves de se débloquer
tout seuls en visionnant la capsule au moment voulu.
La question de l'équipement numérique ne doit pas être évacuée. Pour
les élèves sans connexion, il convient de proposer des supports de substitution
(clé USB, CD Rom) et de mettre les capsules en ligne sur le serveur local de
l'établissement. C'est alors l'occasion d'impliquer le documentaliste en l'invitant
à accompagner les élèves dans le visionnage des vidéos au CDI.
167
On ne considère plus le rôle de l'enseignant comme celui d'un
transmetteur de connaissances évaluées à court terme. Mais, restant l'expert de
sa discipline assujetti à un programme, il est le garant des conditions qui
permettront à l'élève de s'épanouir. Et là, c'est le cheminement qui prime par
rapport au but à atteindre. Le but, d'ailleurs, n'est pas fixé à l'avance ; la séquence
n'est pas écrite sur le papier, dans les moindres détails, séance après séance. Le
plan de travail n'est qu'une feuille de route qui peut évoluer selon les échanges
et les désirs du collectif.
Le fait de déléguer notre partie explicative à l'internet, nous permet
donc de « passer du face à face au côte à côte », selon le slogan d'Inversons la
classe ! Cette posture passe par un lâcher-prise de l'adulte, qui accepte de se
laisser surprendre par les initiatives individuelles. Une fois posé le plan de travail
et la capsule vidéo téléchargée, l'enseignant a toute latitude pour s'abandonner
à l'intelligence collective. La Classe inversée représente en ce sens une
pédagogie visant l'acquisition de l'autonomie, le développement de l'esprit
critique et la réalisation de soi.
On passe ici d'une vision descendante de l'enseignement à une
aventure humaine où chacun, adulte comme jeune, se découvre et apprend : la
co-naissance.
168
Les « bons élèves » sont souvent le produit d'un conditionnement social
qui commence par la famille. Ainsi le plus grand rempart qui puisse se lever
contre le professeur ayant des velléités d'inversion, sera précisément sa tête de
classe. Et il est très difficile d’affronter ces bons élèves quand ils ont l'appui de
leurs parents. Ceux-ci sont en général les gardiens du temple, dans les
associations de parents d'élèves, au C.A., ou ailleurs, où ils veillent à ce que se
reproduise le schéma qu'ils ont eux-mêmes suivi, et qui leur a si bien convenu.
169
problèmes de confiance en soi. Mais on peut aussi, dans la configuration d'une
classe atelier, et dans une optique de différenciation, offrir la possibilité aux
élèves qui ne l'ont pas fait de visionner la capsule en classe : un ordinateur et un
casque suffisent. Là encore, on pourra accompagner l'élève dans sa
compréhension du contenu en ligne. Un fonctionnement de classe en îlots
autonomes et investis dans un projet, permet cette individualisation.
La métaphore qu'on brandit souvent est qu'un élève ne peut être
autonome tant qu’il n’a pas acquis tous les outils. Or il me semble que le
maniement de l'outil ne s'apprend qu'en action. On dit aussi qu'ils ne peuvent
être autonomes s’ils ne possèdent pas le niveau de connaissances requis au
préalable : mais comment jauger le bon niveau de remplissage du vase, avant
d'y voir s'épanouir les fleurs de l'émancipation ?
170
eux-mêmes.
Conclusion
171
d'établissements n'a-t-on pas vu se doter de pôle numérique (tablettes
notamment) sans que les professeurs se soient posés la question de leur
utilisation ?
Ce qui importe dans la Classe inversée c'est la question de la pédagogie
qu'elle permet de se poser.
Pourquoi résister contre la diffusion de la Classe inversée en se plaisant
à colporter des clichés à son encontre ? N'y a-t-il pas un risque de l'abandonner
au privé ? Aux entreprises ? Pour se lamenter ensuite contre la libéralisation de
l'enseignement public, alors que, par conservatisme, on y aura contribué ?
Pourquoi critiquer par la caricature et le mépris, tout en évitant le débat auquel
nous invitons, en refusant par exemple de se déplacer dans les classes ouvertes
proposées lors des CLISE, les semaines de la classe inversée ?
Malgré tous les obstacles, les professeurs inverseurs avancent, et leur
expérience est incompressible, car elle a procédé par étapes : « l'encapsulage »
du cours, l'organisation en îlots, l'élaboration de plans de travail...
Nous proposons aujourd'hui une solution pour faire évoluer l'Education
Nationale en liant numérique et pédagogies émancipatrices par leurs piliers
communs, que sont l'horizontalité et la coopération.
Bibliographie et sitographie
Sur l'auteur.
De l'auteur.
172
La Classe inversée, une révolution dans l'éducation ? Jean-Marie Le Jeune.
http://www.questionsdeclasses.org/?La-classe-inversee-une-revolution
Les dix pièges à éviter en Classe inversée, par Annick Arsenault Carter, Luc Le
Chevalier et Jean-Marie Le Jeune
https://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p2_1501642/-classe-inversee-les-dix-
pieges-a-eviter
La Classe inversée : le triangle pédagogique sens dessus dessous, Jean-Marie le
Jeune
https://gerflint.fr/Base/Turquie9/le_jeune.pdf
Le harcèlement dans l'Education, n'en parlons pas, pratiquons-le !
http://www.questionsdeclasses.org/?Harcelement-dans-l-Education
A paraître : émancipons-nous ! et La classe inversée, dans La Mauvaise Herbe#4.
173
Atelier n° 40 : Le projet mini-flip
MINI-CONFERENCE
Soledad GARNIER
Pour cela, il fallait qu’ils utilisent concrètement leurs erreurs pour apprendre.
L’idée m’est alors venue de leur faire concevoir des parcours d’apprentissage
basés sur l’identification, l’analyse et la catégorisation de leurs erreurs, pour
décoder et assimiler des stratégies efficaces pour apprendre.
Mais les leur faire concevoir sans but (c’est-à-dire seulement pour eux ou pour
moi) n’était pas motivant et ne leur aurait pas vraiment permis de s’impliquer
dans cette démarche. Ensemble, nous avons eu l’idée de créer un blog destiné
aux élèves n’ayant pas accès à l’école. Via ce blog, ils ont la responsabilité de
concevoir entièrement des parcours d’apprentissage pour leurs pairs incluant
une capsule vidéo, une carte mentale de synthèse et des QCM d’entraînement,
en utilisant un répertoire d’erreurs construit à partir des leurs.
Je pars du postulat que tous mes élèves sont des experts de leur apprentissage.
Les élèves qui commettent des erreurs sont des experts des obstacles car ils
savent bien à quelles incompréhensions ils se heurtent. Les élèves qui ne
commettent plus (ou très peu) d’erreurs sont des experts des stratégies,
puisqu’ils savent laquelle ils doivent utiliser en fonction de la situation
rencontrée. La compétence est, pour eux, acquise. Les rendre experts des
174
obstacles, pour devenir ensuite des experts des stratégies, pourrait être une clé
vers un apprentissage efficace et durable.
Un expert des stratégies ne peut pas non plus le concevoir seul, car il n’a aucune
idée des processus de raisonnement erronés qui peuvent être élaborés par un
expert des obstacles. Comment concevoir un parcours d’apprentissage basé sur
les erreurs attendues lors de ce parcours, lorsque soi-même on n’en commet
plus et qu’on les régule instantanément pendant son raisonnement et la
résolution du problème ? Un expert des stratégies ne pourrait concevoir qu’une
évaluation sommative, ce qui ne permet pas d’apprendre.
Ensemble, ces experts se basent sur les erreurs répertoriées et catégorisées pour
orienter l’apprentissage faisant l’objet de leur parcours. Cet apprentissage par
projet leur permet également d’apprendre à coopérer, collaborer, argumenter,
et développer de nombreuses compétences psycho-sociales. Chaque parcours
élaboré, après avoir été corrigé par mes soins, est soumis à la critique
constructive de la classe. Soit il est validé et diffusé sur le site miniflip
http://blogs17.ac-poitiers.fr/miniflip/, soit il est renvoyé à l’étape précédente
pour amélioration.
175
Atelier n° 41 : L’impact des classes inversées sur la
motivation des élèves
TABLE RONDE
Témoignages d’élèves
Lors de cette table ronde nous allons poursuivre sur ce thème et discourir sur
les liens entre classes inversées et motivation des élèves. Pour cela j’ai convié
mon ancienne directrice de mémoire sur ce sujet Marie-Camille Coudert ainsi
que Geneviève Ponsonnet et Romain Bourdel-Chapuzot. Se joindront à nous 4
176
élèves ayant découvert cette année la pratique des classes inversées
coopératives afin qu’ils puissent eux aussi présenter leur propre expérience, car
ce qui est le plus important c’est leur propre ressenti et savoir comment leur
motivation a évoluée tout au long de l’année en comparaison avec leurs
pratiques passées.
Daniel Pink (2011) parle de deux grands types de motivation, les motivations
extrinsèques et les motivations intrinsèques. Il développe ce concept d’un point
de vue managérial dans l’entreprise mais ce concept est parfaitement adaptable
au monde de l’éducation comme le précise David Vellut (2011) pour le site
formavox.
Pour Pink (2011) les sources de motivation dites intrinsèques donnent « l’envie
de faire les choses parce qu’elles importent ». Pour lui les trois grands axes de
la motivation intrinsèque viennent des conditions et du sens qu’il faut donner à
177
leur démarche. Il s’agit tout d’abord de l’autonomie, puis de l’expertise (maitrise)
et enfin de l’utilité.
Les participants peuvent enseigner dans tous les niveaux et toutes les
disciplines.
178
Atelier n° 42 : Un projet inversé en 5è : y a-t-il des
journalistes pour résoudre le mystère ?
RETOUR D’EXPERIENCE
Aude DUBOIS
Introduction
Tels sont les objectifs qui m'ont conduite à initier cette séquence visant à
mettre les élèves en activité par groupes pour la réalisation d'un projet mêlant
lecture, langue, écriture, oral, TICE et pleine exploitation des droits d'auteurs (à
la fois en tant qu'utilisateurs mais également en tant qu'auteurs). Le tout en
quatre heures maximum. Un vrai défi, en somme !
Mise en œuvre
C'est donc par une "capsule de mise en bouche" (terme emprunté à Marie
Soulié) que j'initie ce projet. La veille du cours, les élèves doivent consulter une
capsule que j'ai réalisée : il s'agit d'un journal télévisé dans lequel mon avatar
journaliste présente un mystère incompréhensible.
Ce texte est ensuite lu oralement par des élèves. Nous déduisons du contexte
ou recherchons le sens du vocabulaire difficile. Chaque élève réalise seul un
QCM rapide, dont la fonction est de vérifier la compréhension du texte, QCM
que nous corrigeons ensemble, et qui sert de base à la formulation orale de la
résolution du mystère, ainsi qu'à la compréhension et à l'analyse globale du
passage.
180
Enfin, chaque élève est invité à prolonger ce travail à la maison par
l'élaboration d'un croque-note, sorte de pense-bête en images, inventées par
l'élève, qui lui sont personnelles et qui fonctionnent comme des ancrages
mémoriels aisés à récupérer plus tard pour rattraper le souvenir de cette leçon.
Conclusion
Sitographie
181
Et pour retrouver cet article développé, ainsi que les vidéos et autres projets,
venez visiter mon blog :
https://audedubois.wordpress.com
182
Atelier n° 43 : Améliorer l’orthographe en BTS, la
dictée négociée
RETOUR D’EXPERIENCE
Introduction
Afin de ne pas heurter la sensibilité des étudiants, j’ai mis en place la pratique
de la dictée négociée, dans le cadre de l’amélioration de la langue et de
l’orthographe. Cet outil permet d’aborder un des points épineux, la langue, dans
le but de dédramatiser son approche et d’améliorer sa pratique. Les étudiants
travaillent en binômes pour se mettre d’accord sur l’écriture du texte dicté qu’ils
vont rendre, et expliquer leurs choix orthographiques et syntaxiques. Le travail
entre pairs permet la coopération, selon les principes de Célestin Freinet, sans
le jugement de l’enseignant. Cela conduit les jeunes à prendre confiance en eux
et à progresser, chacun selon son propre rythme. Mon rôle consiste à les
accompagner lors de leurs recherches et de leurs discussions, de préférence
quand ils demandent eux-mêmes ma participation à leurs recherches.
Mise en œuvre
Une fois les premières copies arrivées, je cible les points de grammaire, syntaxe
et orthographe qui posent un problème aux étudiants. Le texte de la dictée a
comme point de départ leur pratique : sujet discuté en classe, texte sur leur
183
spécialité (bâtiment, par exemple) que j’adapte pour les besoins de la dictée en
ciblant des points précis.
Par la suite, ils échangent leur copie avec celle de leur binôme. Je peux être
amenée à construire moi-même les binômes selon les besoins de la dictée. Les
étudiants lisent la copie de leur collègue et soulignent ce qui leur parait être une
erreur d’orthographe, de grammaire ou de syntaxe. Les mots qui se répètent
souvent dans le texte constituent les points à travailler absolument ce jour-là, et
les étudiants sont invités à les reconnaître, de sorte à ne pas oublier de les
expliquer, même s’ils sont correctement orthographiés. Un temps de
mutualisation a lieu où je note les recherches du jour au tableau, avec eux. Ils
soulignent ces syntagmes avec une autre couleur sur la copie de leur collègue.
Pour pouvoir identifier les erreurs, mais aussi expliquer pourquoi ils se trompent,
quelle logique les a amenés à telle écriture plutôt qu’à une autre, une discussion
est engagée entre pairs. Cela mène les jeunes à verbaliser leur logique et à
pouvoir restituer cette logique à la bonne pratique indiquée soit par leurs pairs,
soit par les livres que je mets à leur disposition : dictionnaires, Bescherelle et
autres manuels de grammaire. L’intégration de la règle ou sa découverte se fait
de manière douce et, surtout, marquante. Je ne vois, en effet, pas comment on
peut sanctionner un jeune qui écrit « ils travailles », puisque le processus logique
qu’il met en place est correct : -s est marqueur de pluriel. Il s’agit donc de
rectifier, de clarifier, d’encourager et non pas de sanctionner.
Au fur et à mesure de leurs découvertes, les étudiants corrigent les erreurs. Mais
ce n’est pas ce qui leur apporte des points. Il faut qu’ils expliquent la raison de
leur choix final, après consultation du collègue et du manuel. Ils ne perdent donc
pas de point à cause des erreurs. Cette pratique permet d’inverser la logique de
la notation. Les étudiants accumulent les points, grâce aux explications qu’ils
proposent. Donc plus ils expliquent, plus ils gagnent de points, ce qui peut les
amener à dépasser les 20 points.
D’une dictée négociée à l’autre, des points sensibles reviennent pour
vérification.
184
L’évaluation sommative est proposée par les étudiants. Par groupes de trois ou
quatre, cette fois-ci, ils proposent des exercices de vérification à leurs collègues,
ou des phrases à dicter. Ils me soumettent leurs propositions pour que j’évalue
le degré de difficulté, puis je les propose à toute la classe.
Conclusion
Cette pratique suscite l’enthousiasme des jeunes. Lors du bilan de fin d’année,
ils ont même proposé des moyens d’amélioration : concevoir des outils de
mémorisation pour chaque nouvel apprentissage ou règle : tableau, synthèse,
carte mentale..., pour garder une trace dans leur classeur. Par ailleurs, la dictée
négociée permet de dégager du temps à l’enseignant pour qu’il puisse le
partager selon les besoins des étudiants, sans négliger personne.
Bibliographie / Sitographie
185
Marie SOULIE : professeure de lettres et formatrice au collège Argote Orthez
(académie de Bordeaux).
186
Atelier n° 47 : Ma classe est un fablab
RETOUR D’EXPERIENCE
David PLUMEL
187
bonne direction et éviter que le projet parte dans une trop mauvaise
direction.)
6. L'évaluation : Une évaluation finale du projet serait la plus pertinente
mais d'un point de vue administratif il faut une moyenne par trimestre.
Il m'a fallu donc trouver un moyen de noter les élèves sur des travaux
partiels et surtout des groupes n'ayant pas travaillé les mêmes
compétences !
La solution que j'ai retenue est un système de badges à passer. Dès que le travail
a effectué les élèves le valident et récupèrent des points.
7. L'espace est aménagé pour ressembler de moins en moins à une salle
de classe « dite traditionnelle ». (Ilots, plantes, machines à disposition).
La salle de classe est ouverte sur le reste du collège, si les élèves ont
besoin de sortir dans la pièce attenante pour un travail c'est autorisé, le
CDI étant mitoyen, les élèves peuvent s'y rendre pendant le cours si la
documentaliste n'est pas en cours)
188
Atelier n° 48 : Moi, j’enseigne mais, eux,
apprennent-ils ? - Changer de posture pour
apprendre ou pour enseigner ?
RETOUR D’EXPERIENCE
Régine BALLONAD
Lorsque j'ai découvert la classe inversée en 2015, j'ai entrepris une réflexion sur
mes gestes professionnels et sur les stratégies que je mettais en place pour créer
des conditions favorables à l'apprentissage de mes élèves. Je me suis
questionnée sur la modulation de l'espace et du temps dans mon
enseignement, sur ma place et sur la place que je donne à mes élèves, mais aussi
sur la place qu'ils prennent pour développer leurs compétences.
Dans mon atelier, je montrerai les différentes postures que j'ai été amenée à
assumer au fur et à mesure de ma pratique de la classe inversée. Se lancer dans
la classe inversée, c'est se révéler en tant qu'expert de l'éducation.
190
RETOUR D’EXPERIENCE
L’ambition de mon projet était d’utiliser les outils modernes pour explorer et
faire connaitre les traces du passé dans notre environnement proche. J’ai choisi
de me pencher spécifiquement sur les noms des lieux de notre commune,
Ayguesvives. L’objectif était de se demander « Pourquoi ça s’appelle comme ça
? ».
Dans la suite de cet article, j’indiquerai, pour chaque phase, les moyens TUIC
utilisés et les dispositifs de coopération mis en œuvre.
191
Phase 1 : Observer et questionner son environnement proche
Afin de favoriser la coopération, chaque élève avait un rôle à tenir. Mais arrivés
à une cible, les rôles changeaient, de sorte que chacun a pu jouer chaque rôle.
Le premier tenait la tablette qui indiquait la direction des cibles
Le deuxième tenait le plan pour tracer le chemin parcouru
(réinvestissement du travail sur le repérage sur plan)
Le troisième s’assurait de la sécurité des personnes (réinvestissement
du permis piéton).
192
Arrivés à chaque cible, les élèves devaient se demander « pourquoi ça s’appelle
comme ça ? ». L’adulte écrivait les observations, questionnements et hypothèses
des élèves, et enfin, ces derniers prenaient des photos des lieux avec la tablette.
Lors de la venue de Madame Bras, nous lui avons posé nos questions et avons
enregistré ses réponses. Deux élèves ont aussi pris des photos de la rencontre.
Comme je le lui avais demandé, notre personne-ressource a apporté des
documents pour étayer ses propos. En effet, il ne s’agit pas de croire tout ce
qu’on dit, il faut rechercher des preuves de ce qui est avancé (Education aux
Médias et à l’Information).
193
Nous avons continué à échanger avec notre personne-ressource via un espace
collaboratif :
https://docs.google.com/presentation/d/11VKC-UaR_RCXhp127M5SAqD5-
aFaQSFjifkJJ0FB2UA/edit#slide=id.p
Nous sommes ensuite retournés dans la commune pour aller voir d’autres lieux
évoqués par Madame Bras. Cela a aiguisé l’observation des élèves.
Phase 3 : Communiquer
194
les articles élaborés sur un Padlet (1 Padlet pour 2 équipes), auquel on
peut aussi accéder par un QR-Code :
https://padlet.com/deborah_carcy/ayguesvives
https://padlet.com/deborah_carcy/ayguesvives1
https://padlet.com/deborah_carcy/ayguesvives2
https://padlet.com/deborah_carcy/ayguesvives3
https://padlet.com/deborah_carcy/ayguesvives4
J’espère, par cette présentation, susciter l’envie d’explorer un sujet et des outils
dans lesquels on est novice !
195
année, de proposer à mes élèves « ma » classe inversée, permettant de
différencier en jouant sur les différentes variables quantitatives et qualitatives
bien sûr, mais aussi spatiale et temporelle.
Afin d’organiser au mieux ma semaine, mes élèves ont un plan de travail dans
lequel ils trouvent :
En classe, pendant une heure, ces trois groupes tournent sur différents ateliers :
Le groupe composé d’élèves les plus en difficulté commence cette heure en
atelier dirigé. Cet atelier dans lequel je suis physiquement présente, me permet
de rediscuter très brièvement de la capsule. Je ne m’y attarde pas, car si le
visionnage n’a pas permis à ces élèves de répondre correctement au
questionnaire en ligne, cela signifie pour moi qu’ils ont besoin d’une autre
196
entrée. Nous revoyons donc ensemble et de manière explicite la leçon, au
travers d’activités de manipulation.
Pendant les 20 dernières minutes, je valide les chefs d’œuvre du premier groupe
(les élèves ont alors accès à la carte mentale validée avec le groupe 2 si besoin),
et je vais un peu plus loin avec eux dans la compétence (discussions autour de
points particuliers en langue française par exemple) Les autres groupes sont soit
sur le plan de travail soit en esquisse d’exercices interactifs, chef d’œuvres
rapides à mettre en place (utilisation de LearningApps).
Ainsi, avec ce dispositif, je suis vraiment disponible pour aider tous mes élèves,
des plus en difficulté aux plus performants.
Il s’agit pour moi d’une année de transition. Une année charnière pendant
laquelle je tente un, puis par la force des choses, des fonctionnements. Je n’ai
197
bien sûr pas tout pu mettre en place comme je le souhaitais. J’aspire, l’an
prochain, à ne plus fonctionner par plans de travail, mais à proposer des
parcours d’apprentissages que les élèves investiront. Ces différents
changements sont pour moi difficiles à mettre en œuvre, les périodes de doutes
succèdent aux périodes de grandes satisfactions.
Préparer les capsules, organiser les plans de travail, prévoir les jeux pour les
centrer -découper, plastifier- demande énormément de temps. Une rumeur,
chez les inverseurs, dit que la première année est la plus difficile, et j’ose y croire.
L’organisation est mon talon d’Achille. Fonctionner en classe inversée demande
une grande rigueur afin de suivre au plus près l’évolution de ses élèves. J’ai
élaboré un outil (papier) permettant de savoir, par période et par compétence,
où en est chaque élève. Il ne me satisfait cependant pas car il ne me permet pas
d’y inscrire les remarques dont j’ai besoin pour élaborer les plans de travail.
Certes, je sais que X n’a pas encore acquis telle compétence, mais je ne peux
noter sur ce tableur les difficultés qu’il rencontre. Je cumule donc ce tableur avec
des post-it collés ici ou là, et cela ne me convient pas.
Ces difficultés vont, je l‘espère, trouver une solution rapidement. Quoi qu’il en
soit, elles ne pourront pas gâcher ce qui me semble le plus important : en classe,
je suis disponible, pour tous. Chacun va de l’avant, fait au mieux de ses capacités.
Aucun élève ne s’ennuie, les plus fragiles progressent car je suis présente, les
plus compétents se voient attribuer des tâches complexes qui les poussent plus
loin dans leurs raisonnements ou savoirs-faire. Mon fonctionnement évolue
selon mes idées, mes envies, les difficultés que je rencontre, mes réussites. Le
virage dans ma manière d’enseigner n’a pas eu lieu : il a lieu.
Bibliohraphie et sitographie
198
Classes inversées : Marcel Lebrun, Julie Lecoq, Catherine Becchetti-Bizot
/ Réseau Canopé
199
Atelier n° 50 : Construire des apprentissages avec
les jeux d’évasion pédagogiques
CARTE BLANCHE
Introduction
Mise en œuvre
200
Les jeux d’évasion peuvent prendre différentes formes : numériques et semi-
numériques. Les deux formes présentent des avantages. Dans le jeu d’évasion
numérique où les élèves doivent résoudre les énigmes sous forme de jeu vidéo
en ligne, il peut y avoir différentes pièces et nous ne sommes pas limités par
l'espace. Le coût matériel est limité puisque tout est virtuel. Il est plus facile de
cacher les différents indices et il n'y a pas d'installation nécessaire.
Exemple « Résistance » de Dimitri Saputa :
https://view.genial.ly/5a9abe69ae2e580caf977a64
Avec un jeu d’évasion grandeur nature dans lequel les élèves sont plongés dans
une pièce remplie d’énigmes dans un décor précis, nous évitons les
dysfonctionnements techniques, nous pouvons créer des énigmes illimitées et
bien sûr avoir une immersion maximum des élèves (à condition d'avoir respecté
le critère du scénario et du décor).
Exemple « El Dorado » d’Anthony Straub :
https://view.genial.ly/5a0b76812b05bc20e830de1f
L’objectif d’un jeu d’évasion sérieux est d’apporter une plus-value au contenu
pédagogique des cours notamment la coopération et la motivation des élèves
obtenus grâce à la très forte scénarisation de l’enquête imaginée par
l’enseignant. Le jeu rendra les élèves davantage concernés par la séance ce qui
permettra de favoriser les apprentissages actifs. Ainsi, lors de la conception du
jeu, l’enseignant pourra également cibler des compétences et des savoirs
disciplinaires que l’élève construira en autonomie (accompagner par ses pairs
et le professeur) au travers des indices analysés (ex : documents authentiques)
et de la résolution des énigmes (ex : tâche complexe).
Conclusion
Les jeux d’évasion pédagogiques sont des leviers puissants pour engager les
élèves dans les apprentissages et établir un climat de classe propice au travail.
Cependant, la mise en œuvre de ce type de scénario pédagogique doit rester
exceptionnelle, car le temps de création et de préparation du jeu est long, la
gestion du nombre de participants est parfois complexe et toutes les
compétences ne peuvent être travaillées ainsi.
201
Pour aller plus loin :
https://scape.enepe.fr/
https://www.cquesne-escapegame.com/
http://www1.ac-lille.fr/cid123754/groupe-numerique-ludification.html
http://eduscol.education.fr/numerique/edunum-thematique/edunum-
thematique_06#header-14
202
Atelier n° 51 : Pour une classe inversée militante
MINI-CONFERENCE
Jean-Marie LE JEUNE
Cet atelier s'adresse avant tout aux novices qui peuvent hésiter avant de se
« lancer » en classe inversée, mais aussi aux représentants de l'institution qui ne
savent pas toujours comment se positionner face à une association de terrain
telle que Inversons la classe !. Revenant sur mon expérience, de la découverte
de la classe inversée comme moyen de pratiquer une classe coopérative, aux
obstacles à surmonter ; du tâtonnement expérimental à la nécessaire
construction d'un discours argumenté..., je vous propose mon point de vue sur
la posture militante que le professeur inverseur est amené à adopter dans son
cheminement : militer pour, militer contre, et militer avec...
Hélas, après ce temps long et lent passé sur les projets, il me fallait bien
reprendre le contrôle du cours pour rattraper ce « temps perdu » sur le
203
programme. Comme disaient des collègues : « les projets, c'est chronophage ! »
Je menais donc avec mes élèves la pédagogie du balancier : liberté, autorité ;
horizontal, frontal ; coopération, magistral ; activité, passivité ; collaboratif,
transmissif ; mouvement, immobilité ; complicité, tension ; animation, silence.
Ces contradictions finissaient par me sembler inhérentes au métier de
professeur à qui l'on demande tout à la fois d'évaluer par notes et par
compétences, d'effectuer le programme tout en pratiquant des pédagogies
actives. Et lors de ces inévitables parties magistrales, je voyais les élèves en
difficulté la tête baissée, les yeux dans le vague, l'esprit battant la campagne,
affligés par l'ennui, abattus par l'échec. Et leurs fichus bavardages !
20
« Syndicalisme et pédagogie », Raymond Jousmet, in Backstage, retour de stage
« Subvertir la pédagogie » ; N'autre école, n° 38, printemps 2014, p.7.
204
CNT et SUD éducation.
21
Célestin Freinet, L'Éducateur prolétarien, N°1, octobre 1936
205
définir la classe inversée comme le cours magistral exporté en vidéo sur une
plateforme numérique, ce qui permet de libérer du temps de classe afin d'y
pratiquer des pédagogies actives. Etant donnée ma problématique
« personnelle », je suis immédiatement convaincu que c'est la solution pour moi
d'extérnaliser le cours magistral, de fiche à la porte le professeur autoritaire, et
de me décharger de la transmission du programme grâce aux capsules vidéo,
de pratiquer à la fois la pédagogie active et de « faire le programme ». De
résoudre, en somme, les injonctions paradoxales entre programme et
compétences.
Moi-même au moment de cette découverte, j'ai tendance à me focaliser sur la
création de la capsule vidéo, comme la majeure partie de l'assistance, qui réagit
d'ailleurs de manière véhémente au recours du numérique à la maison. Le
compte-rendu de cet atelier sur la classe inversée sera d'ailleurs l'occasion pour
son auteur de revenir sur le très relatif chahut qui s'est installé. Et de commenter
: L'objectif de cet atelier était la présentation d'une pratique méconnue par la
très grande majorité des participants, et il a été vaillamment atteint. Le fait que
l'assemblée ait tenté de l'éprouver et d'en saisir les limites n'était -peut-être-
que l'expression de son intérêt.22 Héloïse Dufour, de son côté, a refait son
diaporama pour son intervention du lendemain, afin de mieux faire comprendre
« ce qu'il y a derrière la capsule vidéo... » J'ai vu dans sa détermination à
convaincre les professeurs de l'Education nationale, sans autre intéressement
que son désir de partager son expérience, une forme de militantisme
pédagogique.
Militer avec...
De retour chez moi, avec l'envie de créer du collectif dans ma classe. Et très vite,
le besoin de ce collectif. Techniquement, les élèves vont m'apporter une aide
inestimable, qu'aucun des adultes sollicités n'a été capable de me donner :
équipe bénévole de tournage, montage vidéo, création de ma chaîne YouTube,
coaching pour la réalisation des QCM, conseils, réflexions sur l'élaboration des
vidéos et des séquences. Ils ne sont pas étonnés de cette mise en ligne du cours,
surtout pas la réalisatrice, Yuna, qui a une chaîne YouTube de nailart. Je me rends
compte alors que le rêve de nombreux élèves est d'être youtuber. Sur les traces
22
« Classe inversée, Souvenir d'atelier » Arthur, in Backstage, retour de stage
« Subvertir la pédagogie » ; N'autre école, n° 38, printemps 2014, p.45
206
de Jacotot, je fais cette expérience du maître (numérique) ignorant qui annihile
toute hiérarchie entre les intelligences : « C'est la prise de conscience de cette
égalité de nature qui s'appelle émancipation et qui ouvre la voie de toute
aventure au pays du savoir. Car il s'agit d'oser s'aventurer et non pas d'apprendre
plus ou moins bien ou plus ou moins vite. 23»
Militer contre...
Devant les voix critiques qui s'élèvent, les multiples obstacles qui se lèvent, le
professeur isolé peut avant tout faire valoir sa liberté pédagogique, telle que
définie par le Code de l'éducation, à l'article L. 912-1-1: la liberté pédagogique
de l'enseignant s'exerce dans le respect des programmes et instructions du
ministre chargé de l'Education nationale et dans le cadre du projet d'école ou
d'établissement avec le conseil et sous le contrôle des membres des corps
d'inspection.
Le conseil pédagogique prévu à l'article L. 421-5 ne peut porter atteinte à cette
liberté.
Il faut reconnaître que les professeurs ne sont pas habitués ni encouragés à
sortir du rang, et que dans un système aussi conservateur, on peut vite se
23
Le Maître ignorant, Jacques Rancière ; p. 48, 10/18.
207
décourager et abandonner toute expérimentation qui peut vite nous faire
chanter avec Jul : On m'appelle l'OVNI24 ... du collège.
Ce sont parfois les délégués des associations de parents qui montent les
premiers au créneau lorsqu'ils sont confrontés à un changement de pratique.
Devant leur insistance à me ramener dans le cadre, la Principale de mon
établissement, Madame Ounane, après avoir fait valoir auprès d'eux mon droit
à mener une telle expérimentation, m'a encouragé à mieux expliquer ma
méthode, et à leur « donner mes références ». C'est alors que j'ai adressé une
lettre à l'association des parents pour présenter ma réflexion sur l'usage du
numérique comme outil au service d'une pédagogie active (ne dite jamais aux
parents que vous voulez « émanciper » leurs enfants), fondée sur l'autonomie
et la coopération que j'entendais élaborer. Et je n'oubliais pas de citer mes
références : Annick Arsenault Carter et Célestin Freinet ! Je leur faisais part de
ma réflexion : L'école publique ne doit pas seulement s'adapter au
bouleversement du numérique, mais aussi lui donner un sens et concluais par
cette citation de Fernand Oury : Avec les parents des élèves, on peut tout, sans
les parents, on peut beaucoup, contre eux, on ne peut rien. En effet quand les
parents dénigrent notre pratique auprès de leurs enfants et les découragent à
s'y investir, il s'agit d'un véritable sabotage, car nous nous appuyons avant tout
sur la motivation, la créativité et l'investissement personnel. L'aspect positif de
ces protestations répétées des délégués de l'association des parents d'élèves,
est qu'elles m'ont amené à expliciter mes objectifs par la rédaction de cette
lettre, et à poser un discours global et cohérent sur ce qui n'était jusque-là que
du « tâtonnement expérimental ».
Cependant, il est regrettable que des délégués élus par une infime minorité de
votants se positionnent parfois comme les « gardiens du temple » en donnant
l'impression à leur cible qu'ils représentent tous les parents.
Cependant le plus grand rempart qui puisse se lever contre le professeur ayant
des velléités d'inversion, sera précisément sa tête de classe, surtout quand elle
a l'appui de leurs parents. Cependant, après tout, si l'on aspire à l'émancipation
de la jeunesse, il faut s'attendre à créer des tensions avec ceux et celles que le
système scolaire nomme les « bons élèves », en réussite dans le système scolaire
24
Jul, On m'appelle l'ovni, 2016. https://youtu.be/qWpBduQKTMY
208
traditionnel, et qui montrent par conséquent le plus de réticences à changer
leurs habitudes. La classe inversée peut représenter pour eux un véritable
« chamboule-tout » et à ce titre être anxiogène. Il faut alors les convaincre de
l'utilité pour eux de mettre en mouvement leurs connaissances, les impliquer
dans la conduite des activités, et leur donner le goût de la solidarité plutôt que
de la compétition, en leur faisant valoir qu'ils peuvent endosser le rôle d'expert
auprès de leurs pairs. On peut aussi les responsabiliser et faire appel à leur esprit
critique en leur demandant leur avis sur l'organisation de la classe. Il faut
souvent jouer de patience auprès d'élèves d'emblée réticents, qu'on sent se
tendre lorsque l'on s'assoit auprès d'eux dans les îlots. Ainsi au bout d'un
trimestre, je m'adressai à deux élèves studieuses que j'avais pu voir se décrisper
au fil des semaines :
– Alors, est-ce que vous avez l'impression de travailler ou de ne rien faire
? Et est-ce que cette façon de travailler vous plaît ? Et vous semble efficace ?
Devant leurs acquiescements, je leur demandai alors pourquoi une telle
résistance en début d'année :
– Faut dire, aussi, avec tout ce qu'on entend sur vous...
209
accompagner dans nos actions, telles que les CLISERennes, et ceci depuis trois
années consécutives.
Concernant les collègues, les invitations à se rendre dans nos classes, les
échanges de nos séquences sur les réseaux sociaux n'ont pas suffi à convaincre
certains qui s'étaient braqués de la manière la plus virulente dès les premiers
jours d'existence de l'association Inversons la classe !, par pur conservatisme
donc, ou par sentiment de menace. Bien qu'elle ait tenté, en vain, de s'y
soustraire, Inversons la classe ! a été impliquée dans le clivage qui scinde
l'Education nationale, et associée au camp « pédagogiste ». Nos pourfendeurs
se réclament eux du camp « républicain », restaurateur de l'autorité et du savoir
qui auraient été, d'après eux, sacrifiés sur l'autel de l' « égalitarisme ». Ces
néologismes ont fait florès, et sont employés dans beaucoup de discours sur
l'Education. Grégory Chambat, dans L'Ecole des réacs-publicains25, nous invite à
nous interroger sur l'origine et l'histoire de ces néologismes, en arguant pour sa
part qu'ils proviennent de la droite extrême et sont utilisés dans le but de régler
son compte au collège unique.
Si le camp des « républicains » paraît assez soudé autour des valeurs
traditionnelles éducatives, le camp des « pédagogistes », lui, semble plus
disparate : professeurs geeks, explorateurs des neuro-sciences, tenants de la
pédagogie active, coopérative, se réclamant de Freinet, Montessori ou bien
d'autres encore. Cependant un point commun semble se dessiner autour de la
volonté de mettre « l'élève au coeur de sa réussite 26», pour reprendre le titre du
livre de Marie-Hélène Fasquel.
Qu'en est-il des membres de notre association ? A l'image de la
profession, la plupart sont non syndiqués ; et ceux qui le sont appartiennent à
de multiples organisations syndicales, y compris parfois, à celles qui les
critiquent ! Quant à leurs sources d'inspiration, beaucoup se réclament de la
pédagogie nouvelle de Freinet, et tous revendiquent une liberté pédagogique
indispensable pour inventer leur propre méthode.
La classe inversée aurait-elle pu échapper à la dichotomie « pédagogiste
vs républicains » ? Cela est peu probable car à partir du moment où elle se
réclame du constructivisme, elle s'inscrit dans l'antagonisme entre deux
25
L'école des réacs-publicains, Grégory Chambat, Libertalia, 2016.
26
L'élève au coeur de sa réussite, Marie-Hélène Fasquel, ed. François Bourin, 2017.
210
modèles d'éducation irrémédiablement opposés depuis que Montaigne les a
définis : celui où l'on remplit des vases, celui où l'on allume des feux.
Ainsi Paul Devin, IEN et secrétaire général du SNPI (syndicat des personnels
d'inspection), dans ses articles consacrés au sujet sur son blogue, énumère
jusqu'à la caricature tous les clichés qui collent aux classes inversées27. Accusant
la classe inversée de « renoncer à l'émancipation par la connaissance et la
compréhension », il l'accuse de creuser les inégalités scolaires dans une
conclusion qui fleurte avec le mépris de classe : « Pour ceux des classes
populaires, on pourra toujours faire croire que l'essentiel est de créer. Mais la
création sans la connaissance et la compréhension, ce sera juste les leurrer 28».
Beaucoup d'entre nous qui libérons grâce à l'inversion un temps de classe
propice à la création, remarquons au contraire le potentiel de créativité et
d'expression des jeunes issus de milieux sociaux défavorisés, qu'une
transmission descendante des savoirs semble, au contraire, étouffer et éteindre.
Et l'on pourrait aussi répliquer en citant Jacques Rancière, que expliquer quelque
chose à quelqu'un, c'est d'abord lui démontrer qu'il ne peut pas le comprendre
par lui-même29.
Si l'émancipation de l'élève doit passer, selon M. l'inspecteur de la FSU, par le
maître ; il en est de même en ce qui concerne le professeur, qui doit être guidé
par son inspecteur : c'est ainsi, le ruissellement du savoir ne peut court-circuiter
la hiérarchie. Il invite ainsi à déplacer le débat de la pédagogie vers la didactique
en insistant sur le besoin de formation des enseignants. N'hésitant pas à
pratiquer les attaques ad hominem tout en refusant les débats avec les
praticiens des classes inversées, il prétend discréditer un mouvement qui lui
échappe, et ceci depuis le haut de sa double position hiérarchique : syndicale et
institutionnelle.
Définissant le préalable de l''émancipation comme une indispensable
acquisition de connaissances dont il oublie de fixer la jauge à ses subalternes, il
jongle avec les contradictions, à l'image de l'oxymorique article 3.C. de la charte
27
Les leurres de la classe inversée ; https://blogs.mediapart.fr/paul-
devin/blog/130216/les-leurres-de-la-classe-inversee
28
Quand la classe inversée méprise la connaissance et la compréhension ;
https://blogs.mediapart.fr/paul-devin/blog/290117/quand-la-classe-inversee-
meprise-la-connaissance-et-la-comprehension
29
Le maître ignorant, Jacques Rancière, 10/18, 1987.
211
des IEN SNPI-FSU dont l'un des rôles est défini ainsi : « Rappeler la finalité
démocratique et émancipatrice du contrôle de conformité ». Le principal tort
d'une association de militants pédagogiques telle que Inversons la classe !, qui
repose sur les échanges horizontaux, doit sans doute être d'avoir voulu
s'organiser sans quémander au préalable aucun label de contrôle de
conformité...
- Comment se préserver des coups ? Comment ne pas se décourager
devant les obstacles ? Il faut être fort d'un ancrage pédagogique et historique,
savoir que nous n'inventons rien mais ne faisons que réactualiser des
pédagogies délaissées par l'institution pour des choix politiques. Chacun peut
et doit élaborer sa propre pédagogie et se constituer ses propres références. Il
est important, afin de répliquer aux critiques, de sortir de l'expérimentation pour
rejoindre un discours construit, référencé, expliquant la logique de sa
pédagogie.
Militer pour...
La dimension révolutionnaire des classes inversées réside essentiellement dans
la posture du professeur : en effet, le slogan de notre association : « passer du
face à face au côte à côte » peut faire écho au compte rendu fait par le délégué
du syndicat CGT-SR de Nîmes, après sa visite à l'Escuela natura de Barcelone, en
1937 : le maître n'a pas de chaire, mais se place parmi les enfants, qui lui
demandent les indications dont ils ont besoin30 .
Cet abandon du contrôle de la classe par le maître au profit des élèves est une
posture philosophique qui convient aux enjeux de notre monde. Ainsi le plus
grand obstacle à surmonter dans ce changement de pratiques, qui passe par un
lâcher-prise de la part du maître, est sans doute soi-même. Il faut déconstruire
nos habitudes, héritées de notre propre éducation, oser se lancer, faire confiance
et se faire confiance. C'est en quelques sortes d'un « empowerment paradoxal »
puisqu'il s'agit de retrouver le contrôle de notre pratique en l'abandonnant à
nos élèves.
Nos adversaires répliquent souvent par cette citation de Hannah Arendt pour
justifier que l'école ne doit pas évoluer : l'éducation est nécessairement
30
« Espagne 1936, l'école dans la révolution », in L'école des barricades, Grégory
Chambat, Libertalia, 2014.
212
conservatrice car elle fait entrer les élèves dans un monde beaucoup plus vieux
qu'eux31. Il faut quand même un sacré culot de la part des adultes impliqués
dans l'éducation pour reprendre une telle citation aujourd'hui, alors que tous les
signaux d'alarmes sonnent pour nous alerter, nous qui allons laisser aux
générations futures un monde à l'agonie. Car oui, en effet, laisser les clés de son
éducation aux jeunes est d'une urgente nécessité : ils ne feront pas pire que
nous. Si je devais leur donner un message, ce serait : prière de rendre le monde
dans un meilleur état que celui où vous l'avez trouvé en entrant.
Les adultes doivent s'effacer pour laisser une chance à la jeunesse de s'emparer
de son éducation et de notre avenir.
Pour cela, il faut reconnaître avec Bakounine que l'enfant appartient à son avenir
; prendre conscience avec Freinet qu'on prépare la démocratie de demain par la
démocratie à l'école ; et espérer avec Korczack... car l'inconnu qui sommeille en
eux est notre espoir pour l'avenir.
Bibliographie et sitographie
Sur l'auteur.
31
La Crise de la culture, Hannah Arendt, 1968
213
De l'auteur.
214
Atelier n° 53 : Former à la classe inversée, une
dynamique pour une organisation apprenante
dans la voie professionnelle
RETOUR D’EXPERIENCE
215
les enseignants, elles ont été l’occasion de questionner leur façon d’enseigner,
de remettre en cause quelques certitudes, et de modifier leurs pratiques.
Cet atelier interrogera les transformations produites, tant dans les pratiques
d’enseignement qu’au niveau des équipes et des établissements. Après une
présentation du dispositif de formation, des effets constatés mais aussi des
difficultés rencontrées, nous échangerons avec les participants autour de 3
grandes questions.
216
Atelier n° 55 : Utiliser les jeux de rôles éducatifs
dans une logique de classe inversée
RETOUR D’EXPERIENCE
Muriel ALGAYRES
Introduction
Il y a 80 ans, Huizinga (1938) dans son fameux Homo Ludens, établissait déjà
que le jeu était plus qu’un simple divertissement et une activité pour les enfants,
mais une caractéristique humaine fondamentale, et un besoin autant qu’une
compétence. Il présenta le jeu comme une composante essentielle de la vie
personnelle et sociale des individus, et cette notion est au centre du processus
de ludification des apprentissages.
218
cadre de simulation peut suffire (« imaginez que vous êtes dans la peau de... »)
Si l’on dispose de plus de temps, il est possible de développer davantage la
narration et la création de personnages.
Il faut en général une séance d’une heure pour expliquer aux élèves le concept,
leur laisser faire des groupes et créer une dynamique de groupe. S’ils doivent
faire une recherche ou un travail de groupe en plus, compter une heure
supplémentaire. Lors d’une séance type, il peut être bon d’alterner entre phases
d’interactions en groupe et phases de présentations devant les autres.
Il est très important de réserver du temps après la séance pour laisser aux élèves
prendre du recul sur l’expérience et conceptualiser leurs connaissances. Il suffit
en général de faire un tour de parole en leur demandant ce qu’ils ont retenu de
l’expérience. L’activité de jeu de rôles peut ensuite s’articuler facilement avec
une production écrite, soit en ligne (blog), soit sur papier. On peut faire écrire
les élèves soit du point de vue de leur personnage, soit de leur point de vue
dans le but de faire un retour sur expérience, soit un mélange des deux. On
trouvera en figure 1 la synthèse des composantes d’un jeu de rôle éducatif chez
Gjedde (2013)
Conclusion
Pour reprendre les termes de Vanek et Peterson (2016), nous pensons que le jeu
de rôle éducatif peut encore être considéré comme une ressource inexploitée.
Peu coûteux en moyens matériels, mais peut-être davantage en temps, il permet
aux élèves d’exploiter leurs compétences dans un cadre dynamique. En outre,
de nouvelles perspectives sont à l’œuvre avec la possibilité de faire des élèves
non plus les participants à un jeu, mais les créateurs de scénarios à part entière.
Ajouter cette dimension devrait permettre de rendre l’approche par le jeu de
rôle éducatif encore plus efficace.
Bibliographie / sitographie
220
Role-playing, 5(1). Consulté le 02/06/2018 http://ijrp.subcultures.nl/wp-
content/uploads/2015/03/IJRP5_BowmanStandiford.pdf
Deci, E., & Ryan, R. M. (1985). Intrinsic motivation and self-
determination in human behavior. Springer Science & Business Media
Gjedde, L. (2013). Role game playing as a platform for creative and
collaborative learning. In European Conference on Games Based
Learning (p. 190). Academic Conferences International Limited.
Huizinga, J. (1998, 1ere éd. 1938). Homo ludens, London: Routledge.
Mariais, C. (2012). Modèles pour la conception de Learning Role-Playing
Games en formation professionnelle (Doctoral dissertation, Grenoble).
Vanek, A., & Peterson, A. (2016). Live Action Role-Playing (Larp): Insight
into an Underutilized Educational Tool. Learning, Education and Games,
219.
221
Atelier n° 56 : bilan de 4 années d’inversion en
Histoire-Géographie
RETOUR D’EXPERIENCE
Anne-Marie MASSON
Mes pratiques
Le cadre de notre expérimentation est un collège de zone péri rurale. J’ai adopté
la démarche de la classe inversée d’abord en classe de 3ème et en 4ème, puis
en 6ème. En deux ans, 170 élèves ont constitué mon échantillon d’étude à la
fois sur le cycle 3 et le cycle 4. La pratique de classe inversée utilisée reprend le
schéma de type 1 défini par Marcel Lebrun avec quelques incursions dans le
type 2 pour certaines activités.
222
Dans le type 1 expérimenté, le découpage du travail en classe inversée produit
plusieurs catégories d’exercices qui sont autant de mise en activité des élèves.
On peut distinguer d'une part les activités faites à la maison : visionnage d’une
vidéo, lecture d’un polycopié de cours, formulaire, prise de notes. De l’autre
nous avons les activités faites en classe : travail sur document avec
questionnaire, rédaction d’une production écrite, travail à l’oral, exposé sur
différents supports.
La séquence est présentée sous la forme d’un plan de travail en version papier
et sur l’ENT de l’établissement. Celle-ci est découpée en séances, ayant chacune
un objectif de connaissances clairement défini et un travail sur plusieurs
compétences (1à 4). Le découpage reprend les tâches à accomplir en dehors de
la classe et celles à faire en classe. L’utilisation de l’ENT est optimisée : dépôt
des fichiers d’activités, page d’accueil avec le plan de travail et les vidéos, une
page de blog pour les images animées et le travail collaboratif.
223
La salle de classe a été modifiée en fonction des activités et des constats
observés. Nous avons opté pour un placement des élèves en ilots, de taille
variable. Un espace de la classe est aménagé avec deux ordinateurs. Une
bibliothèque permet de mettre à disposition des élèves les fiches d’activités, du
matériel, des dictionnaires et de servir d’espace de stockage de leurs manuels
et classeurs.
224
intégrant leur moyenne sous la forme d’un bonus a convaincu tous les élèves.
On a pu même constater une demande de la part de ceux-ci : cette forme
d’évaluation simple et ludique, à n’importe quel moment s’adapte à leurs
pratiques. Ainsi sur un échantillon de 27 élèves de 4e, environ 1/3 réalise ce
travail très tard le soir (entre 22h30 et minuit) ou très tôt le matin (entre 5h et
7h). On sort ici du schéma de l’élève réalisant son travail après l’école et avant
le dîner.
Inversion et inclusion
225
lequel une tâche lui sera dévolue au même titre qu’un élève en situation d’échec.
Le handicap disparaît.
A l’extérieur de l’établissement
Selon Dewey, « Toute leçon doit être une réponse ». Le principe de la classe
inversée est d’externaliser une partie du cours, c’est-à-dire de faire à la maison
une partie ayant un intérêt cognitif faible. Pourquoi ne pas en profiter pour
externaliser le conflit sociocognitif ? On peut à l’aide d’un document faire
réfléchir les élèves sur ce qu’ils savent ou pensent savoir d’un évènement, d’un
fait, et même faire intervenir les parents, les premiers éducateurs et modèles
dans le rapport au savoir. De cette première approche, on peut déclencher un
débat qui sera le cadre des séances de travail suivantes. On procède donc à
partir du savoir de l’élève mais aussi de sa famille, et on construit un savoir de
groupe que chacun pourra s’approprier.
Conclusion
Le bilan de ces quatre années de classes inversées nous enseigne que pratiquer
en classes inversées est d’abord une appropriation des démarches et des outils
de l’enseignant. Plus qu’une manière de faire intégrant des outils numériques, il
s’agit avant tout d’un projet pédagogique répondant à des objectifs clairement
identifiés et exprimés. En Histoire-Géographie, les situations pédagogiques sont
variées et on peut trouver une multitude de manières de faire. Tout enseignant
peut s’approprier cette pédagogie, de manière partielle ou en totalité, et y
prendre du plaisir. La seule contrainte est celle que l’on s’impose.
226
Pistes bibliographiques :
227
Atelier n° 57 et 58 : Des plans de travail du
collège au lycée
RETOUR D’EXPERIENCE
Introduction
Voici une liste des raisons pour lesquelles nous avons imaginé chacun.e un
fonctionnement en classe inversée : lutter contre l’ennui des élèves et des
enseignants en proposant des activités variées et en changeant de posture,
permettre aux élèves de travailler en classe au lieu de rester passifs à écouter,
pouvoir interagir avec eux et donner des feedbacks avant l’évaluation
sommative, encourager la collaboration entre élèves, redonner confiance aux
élèves en difficulté et aider les élèves à apprendre et mémoriser.
Mise en oeuvre
Lors de ce retour d’expérience, nous abordons plusieurs thèmes inhérents au
changement de posture : le travail de groupe, la mise à disposition des
ressources, la gestion de classe, l’évaluation.
228
Le travail de groupe :
Le passage en classes inversées permet de dégager du temps en classe afin de
travailler de manière différente. En effet, le principe de l’inversion n’est pas
d’inverser la chronologie de la séquence (nous ne faisons pas d’apport notionnel
en amont) mais d’inverser le niveau de tâche que les élèves mènent avec ou
sans l’enseignant. Le travail en îlots en est la manifestation la plus commune.
Mais ce changement de dispositif doit être anticipé sur plusieurs aspects.
Le premier point concerne la constitution des groupes car les interactions entre
les élèves sont d’une importance cruciale. Plusieurs méthodes ont été testées
(affinités entre les élèves, groupes créés par l’enseignant, tirage au sort et
sociogrammes) et il est difficile d’établir un “classement” de la méthode la plus
efficace à la moins efficace. Pour Romain, les groupes qui fonctionnent le mieux
sont ceux tirés au sort car il n’y a pas de contestation sur les raisons de la
présence ou non de certaines personnes dans le groupe. Dans les groupes
choisis par les élèves, il y a souvent peu de mixité en termes de parité
fille/garçon mais aussi en termes de niveau ce qui peut poser problème. De plus,
certains élèves peuvent se sentir marginalisés si un groupe est constitué par
défaut avec les élèves qui n’ont pas été choisis par les autres. Pour les groupes
constitués par sociogrammes, on rencontre le même problème mais aussi le cas
d’élèves pas toujours bien accueillis dans le groupe.
229
empêchaient les élèves de se retourner pour travailler en groupes) et un projet
de rénovation totale des salles de sciences devrait permettre l’aménagement de
deux nouvelles salles modulables à la rentrée 2019 (une salle avec 100% de
paillasses, les ⅔ d’entre elles étant mobiles pour offrir plusieurs configurations
et une salle présentant plusieurs espaces différents : manipulation, îlot surélevé,
chaises « node », poufs, tables individuelles).
Au lycée Murat à Issoire, les tables dans les salles de cours sont déplacées pour
former des îlots à chaque heure puis remises en place et aucune adaptation
n’est actuellement envisageable dans les salles de TP.
Lors des travaux de groupe avec plans de travail, nous veillons à proposer des
activités et des tâches finales variées pour maintenir la motivation des élèves.
Des exemples sont consultables grâce aux liens fournis en fin d’article.
Nous proposons trois méthodes différentes pour mettre les ressources (vidéos,
plans de travail, activités, corrections, liens…) à la disposition des élèves :
Florence a créé un site internet, Christine a choisi Padlet tandis que Romain
utilise Genially afin de centraliser sur une seule interface les différentes
ressources, le tout sur le site du collège.
230
La gestion de classe :
L’utilisation de plans de travail (avec éventuellement le choix des activités laissé
aux élèves) et le travail en îlots autorisent les échanges oraux entre élèves et un
bruit de travail règne dans la classe. Aussi, pour réduire tout “bruit inutile”,
quelques astuces gratuites ont été mises en place (balles de tennis adaptées aux
pieds des chaises, tetraaide, classroomscreen…).
Pour une gestion de classe efficace, le suivi des élèves est important, du point
de vue de l’élève lui-même mais aussi du point de vue de l’enseignant. En effet,
lorsque quatre ou cinq groupes travaillent simultanément sur des activités
différentes, savoir où en sont les groupes dans leur progression est important.
Alors que les élèves de Christine complètent un plan de travail sur papier
consultable par l’enseignant, Florence et Romain effectuent un double suivi sur
tableur : suivi individuel (investissement notamment) et suivi de groupe
(avancée des activités, mise en place du tutorat). Des liens vers des exemples de
tableur sont disponibles à la fin de l’article.
L’évaluation :
L’évaluation positive est un facteur important de la réussite des élèves. Aussi, en
changeant nos pratiques, nous avons aussi développé l’évaluation formative
dans nos classes. Pour cela, Romain utilise de courts questionnaires utilisant
l’application Plickers, des évaluations blanches qui sont corrigées (de plus en
plus par les pairs) mais non-notées, et propose une correction des activités par
groupe avec validation individuelle à l’aide d’un tampon smiley. Le but est
d’éviter au maximum l’erreur sanction de l’évaluation sommative traditionnelle.
En classe de terminale, Christine propose des évaluations diagnostiques (pour
mettre à jour les conceptions, vérifier les prérequis et proposer des capsules de
révision si besoin) ainsi que des évaluations formatives pour que chaque élève
apprenne et progresse grâce à ses erreurs.
Conclusion
Nous constatons une plus grande motivation des élèves et un travail qui nous
semble généralement de meilleure qualité pour chaque élève. Les interactions
entre l’enseignant et chaque élève étant plus nombreuses dans nos classes
inversées qu’auparavant, nous détectons mieux les difficultés rencontrées en
cours d’apprentissage et adaptons nos interventions selon les questions des
231
élèves. Nous pensons que l’impact de nos pratiques est positif pour presque
tous les élèves : les élèves qui ne rencontrent pas de difficultés scolaires peuvent
progresser en expliquant ce qu’ils ont compris aux autres mais aussi en
approfondissant leurs connaissances avec des ressources complémentaires à
disposition, les élèves en difficulté peuvent être davantage accompagnés par
l’enseignant. Nous regrettons de ne pas parvenir à faire progresser les élèves en
très grande difficulté et/ou décrocheurs.
Sitographie
232
et Interlocutrice Académique au Numérique. Membre de l’association Inversons
la Classe ! et coordinatrice. Pratique les classes inversées depuis 7 ans.
233
Atelier n° 59 : Conférence participative et
expérientielle : créer un climat de confiance
MINI-CONFERENCE
Guillaume LAURIE
« L’échec est une source d’apprentissage », nous l’avons tous entendu un jour
ou l’autre. Néanmoins être prêt à accepter l’échec nécessite de prendre des
risques et donc de se sentir suffisamment à l’aise pour le faire. Que l’on soit face
à des enfants, qui aiment se moquer, ou des adultes, qui aiment « se taquiner »,
créer un climat de confiance est une action complexe.
Constituer un groupe :
Une fois que chaque personne aura raconté l’histoire dont il est fier à son
binôme, nous allons réunir les apprenants par groupe de 6 à 8 afin que chacun
raconte l’histoire qu’il a entendue. Cette étape permet à chaque personne de se
rendre compte qu’il a été écouté et d’être présenté au groupe en position de
force.
234
Devenir une équipe :
Ancrer ce moment :
Les apprenants sont dans une très bonne dynamique qui, en général, donne
naissance à l’intelligence collective. Le but est alors d’en profiter pour organiser
une séance de créativité afin de cristalliser le moment et créer une sorte de
totem qui rappellera à ce groupe d’apprenants ce qu’ils ont vécu à chaque fois
qu’ils le verront.
Bénéfices :
Les bénéfices de cette méthode sont très intéressants sur un plan pédagogique.
Ils permettent aux apprenants de créer une véritable communauté
d’apprentissage et ainsi mettre en place un véritable climat de confiance. Ce
climat permettra de favoriser à la fois l’entraide, la prise de risques et le
dépassement de soi.
235
Atelier n° 60 : EPI 5ème : suivre une course en
voilier
MA SEQUENCE INVERSEE
Introduction
Dans le cadre d’un EPI en 5ème , nous avons décidé de travailler en collaboration
les langues vivantes (anglais, espagnol) et les sciences (SVT, SPC) autour du
thème : « Suivre une course de voilier ».
Mise en œuvre
Les élèves suivent en temps réel la course, cette année ce fut la « Jacques Vabre
», l’année dernière « Le Vendée Globe » via leurs sites officiels et comptes twitter.
En parallèle, ils ont la possibilité de faire aussi leur course avec le bateau qu’ils
se sont créés sur une application de réalité virtuelle Virtual
Regata.
En classe, les élèves suivent un plan de travail en ligne (genial.ly) ou papier sur
lequel ils retrouvent leurs missions et activités. Le travail de découverte à faire
avant la séance est intégré à ce plan de travail commun.
236
En SVT, on se renseigne sur les conditions de la course (météo, courants marins
et aériens, risque de tempête …), on explique les phénomènes climatiques et
météorologiques, les grandes zones climatiques, la biodiversité, les métiers de
la mer : océanographe, construction navale, aéronautique, géographe,
météorologue ….
En SPC, les élèves comprennent l’alternance des jours et nuits ainsi que les
saisons.
Conclusion
Bibliographie / sitographie
237
Maria-Elena KORMOS : enseignante inversée depuis 5 ans en Espagnol. Collège
Seize Fontaines, Académie de Nice. Formatrice disciplinaire, intervenante à
l'ESPE, coordonnatrice CLISE2018 et membre d'Inversons la classe !.
238
Atelier n° 61 : Différencier les parcours
d’apprentissage en langue vivante grâce aux
ceintures de compétences
RETOUR D’EXPERIENCE
Nous vous ferons une brève présentation des ceintures, nous aborderons
également le lien avec le CECRL et enfin nous vous expliquerons la mise en place
des ceintures de compétences.
Avant de nous aventurer plus loin dans nos explications, rappelons brièvement
le fonctionnement de base des ceintures de compétences. Chaque élève, en
collaboration avec l’enseignant, doit se fixer des objectifs afin d’obtenir une
ceinture. Ainsi, l’obtention de cette ceinture passe par la validation d’une série
de compétences et de savoirs-faire acquis à travers différentes activités
proposées. Nous avons choisi d’attribuer à un cycle une ceinture unicolore, par
exemple le niveau A1, premier niveau du CECRL, est symbolisé par la ceinture
jaune. De cette façon, la ceinture représente l’objectif à atteindre et vient donc
éveiller et entretenir la motivation de nos adolescents. Les ceintures bicolores
indiquent les étapes franchies tout au long de leur parcours d’apprentissage.
Elles offrent également la possibilité aux élèves en difficulté d’avancer à leur
rythme en prenant pleinement conscience de leurs acquis et de leurs progrès
mais aussi des efforts qu’ils doivent encore fournir pour aller plus loin.
239
Le CECRL : quel rôle a-t-il ?
Une des premières contraintes à laquelle nous nous sommes heurtés réside
dans les compétences elles-mêmes. Sur une séquence de cours, il est possible
de valider plusieurs compétences et savoirs-faire dans différentes activités
langagières mais il faut être honnête, nous pouvons valider beaucoup TROP de
compétences. Grâce à la mise en place des ceintures, nous nous sommes
aperçus qu’énormément de compétences entraient en jeu et pouvaient être
validées dans une seule et même séquence et dans l’intérêt de tous il faut savoir
faire un choix ! Nous devons choisir, et donc limiter, les compétences que nous
voulons travailler dans la séquence concernée en ne gardant que les prioritaires
240
et les indispensables dans la réalisation du projet final. En effet, nous aurons très
certainement l’occasion de travailler à nouveau les compétences secondaires
que nous avons laissées de côté cette fois-ci. Faire le tri des compétences à
travailler et à valider est nécessaire pour les élèves. Ce système contribue
véritablement au développement de l’autonomie et de la prise d’initiative,
néanmoins si l’élève se trouve noyé dans la masse de choses qu’il doit accomplir
nous produirons l’effet inverse et nous aurons en face de nous des élèves
perdus, ne sachant pas par où commencer et sans doute découragés devant
cette liste interminable de compétences à développer et à acquérir.
Pour prolonger votre réflexion n’hésitez pas à consulter le site du collectif des
C2C :
https://nosceintures2competences.org/2017/08/31/le-principe-des-ceintures-
de-competences-en-lve-du-cycle-3-au-cycle-terminal/
241
Atelier n° 62 : A chacun SA classe inversée : outils,
expériences (physique-chimie)
RETOUR D’EXPERIENCE
Il n'existe pas UNE mais bien une MULTITUDE de façons d'inverser sa classe et
ses cours. Avant de se lancer dans l'aventure "inverseuse", on a parfois tendance
à croire que faire la classe inversée va revenir uniquement à donner des capsules
vidéos à visionner à la maison par les élèves et qu'on fait des exercices et des
activités en classe. Certes, c'est bien là le principe de base : s'informer à la
maison et comprendre, développer les notions en classe, à l'aide du professeur.
Cependant il existe tellement d'outils et tellement de façons différentes
d'appréhender la classe inversée que chaque professeur inverseur peut faire SA
classe inversée. Nous allons vous présenter nos deux expériences, liées l'une à
l'autre, grâce à notre relation amicale, à nos échanges multiples et au groupe
#Teamphyscollege sur Twitter, riche d'échanges, de conseils et de projets.
J'ai débuté en Classe Inversée, en septembre 2017, avec mes trois classes de
sixièmes, préférant continuer à faire des cours plus "classiques" pour les niveaux
cinquième, quatrième, troisième et ULIS. J'y songeais depuis le printemps 2017,
mais Thierry m'avait déjà intrigué avec sa classe inversée en septembre 2017 :
me rendre plus disponible en classe pour permettre aux élèves de progresser à
leur rythme.
La première question que je me suis posée était de savoir quel support j’allais
utiliser pour rendre les capsules vidéos accessibles aux élèves. J’ai finalement
opté pour la création d’un site internet, en septembre 2017.
Puis sont venues les questions sur le déroulement typique d’une séance
“inversée” : serait-ce si différent de mes cours précédents ? Les élèves seront -
ils toujours en groupe pendant la séance ? A quelle fréquence les groupes
changeront - ils ? Comment gérer les besoins des groupes pendant la phase de
242
travail ? Le Plan De Travail : quelle utilité ? Et la question ultime : mais comment
les évaluer ?
Voici les pistes que j’ai suivies pour répondre le mieux possible à mon
questionnement :
Création de capsules vidéos : Adobe Spark (outil en ligne simple
d’utilisation), Powtoon (également un outil en ligne) et Monosnap
(permet d’enregistrer ce qui se passe sur l’écran d’ordinateur : pratique
pour faire une vidéo à partir d’un diaporama).
Le Plan de Travail (PDT) : nécessaire pour permettre aux élèves de se
repérer dans toutes les ressources du chapitre, et avoir les liens et les
QRCode du chapitre.
Mon site internet “Le Labo du professeur Késako” : pour y mettre les
ressources des différents chapitres ; complété rapidement par un
padlet, que j’utilise de manière plus importante.
Travail en groupe : groupes de 3 ou 4 élèves, avec des rôles permettant
la responsabilisation des élèves et une meilleure organisation dans
l’équipe. Je varie la façon de créer les équipes : les élèves les composent
eux-même ; ou alors je les compose selon les niveaux et les élèves à
séparer ; ou encore je compose les équipes au hasard, à l’aide d’un petit
jeu de cartes (fabriqué en début d’année et qui comportent des noms
de scientifiques célèbres). Les équipes changent à chaque nouveau
chapitre.
Le Tétra’aide : Dès le début, par les échanges avec les collègues de la
Teamphyscollege (sur Twitter), le tétra’aide de Bruce DEMAUGĖ-BOST
s’est imposé pour gérer les aides à apporter aux équipes. Un tétraèdre
par équipe avec 4 sommets correspondants à 4 besoins différents : Tout
va bien (aucun besoin) ; Question non-urgente ; J’aide ou je suis aidé
par quelqu’un ; HELP (gros problème). Les équipes tournent le tétra’aide
pour que le sommet correspondant à leur besoin se retrouve en l’air.
Les évaluations : une évaluation-bilan par chapitre mais j’ai également
parfois évalué certaines activités du chapitre et certaines tâches finales.
Mes évaluations ne comportent pas de note en sixième, et les élèves
voient le degré de validation des compétences sur leur sujet quand je
leur rends.
243
Les débuts en classe inversée et les outils de Thierry GUQUET :
Depuis la rentrée 2016, je me suis lancé en classe inversée, j’ai essuyé beaucoup
d’échecs et d’erreurs dans ma mise en route et aujourd’hui encore je ne suis pas
satisfait de ma classe inversée. Mais ce n’est pas un problème car ma pédagogie
évolue, se nourrit des échanges que Twitter m’a permis de mettre en place et
me permet de façonner une classe inversée qui me convient… ou va me
convenir, au profit des élèves.
Vous verrez que dès lors que le but est de gagner du temps sur les tâches
simples à déporter hors de la classe, celui gagné permet d’avoir une autre
approche des élèves et de leurs difficultés. Le professeur point de mire s’efface
pour se muer en électron libre, sautant d’un groupe à un autre au gré des
demandes.
Gagner du temps:
Déporter la prise du cours hors de la classe: Padlet / Prezi / Genially/
Youtube et capsules pour le numérique; le manuel pour le non-
numérique
Centrer son action sur les élèves en demande: groupe et tétra’aide
Responsabiliser les élèves au sein du groupe pour gérer eux-mêmes des
micro-tâches: rôles
244
Learning apps et google form, edpuzzle pour de l’évaluation formative
en autonomie
Le plan de travail pour baliser les objectifs et le travail à réaliser
L’utilisation des nombreux outils, souvent numériques, mais aussi réels, permet
à chacun d’adapter sa pratique de la Classe Inversée, selon ses envies, ses
besoins, les priorités qu’il définit pour permettre à ses élèves de progresser au
mieux. L’agencement de la salle de cours est important car il doit permettre
d’optimiser le travail en équipe et faciliter la circulation des élèves. Nous
espérons vous avoir un peu aidé dans votre réflexion sur la mise en place d’une
classe inversée, et nous continuons notre réflexion pour améliorer notre
pratique.
Bibliographie
Sitographie
246
Atelier n° 63 : Et si les élèves de 3ème
construisaient eux-mêmes leur séquence ?
RETOUR D’EXPERIENCE
Aude DUBOIS
Introduction
La dévolution et l’individualisation
Mise en œuvre
En classe de 3ème, les élèves changent de posture : leur est proposé un vaste
corpus de textes et d'œuvres plastiques autour du questionnement à travailler,
réunis en différents groupements thématiques.
247
Après la lecture attentive de ces documents, chaque élève prend des notes à la
maison, puis présente, en deux minutes à l'oral, le groupement qu'il souhaite
travailler, en expliquant les raisons de son choix. L'enseignante constitue ensuite
des groupes de travail en fonction des choix exprimés.
Chaque groupe entame alors la première partie de son travail : l’étude du texte
principal du groupement choisi en exploitant un tableau d’analyses que la classe
a précédemment construit à cet effet. Une fois cet outil complété, le groupe
rédige une fiche de synthèse dont il peut choisir la forme (tableau, carte mentale
ou paragraphes argumentés), mais qui doit être précédée d’une introduction et
suivie d’une conclusion rédigée. Cette synthèse, corrigée avant le cours suivant
par l’enseignante, est ensuite améliorée par le groupe.
Chaque équipe de travail établit alors sous forme de notes les points essentiels
à présenter à la classe, analyse le travail mené (difficultés, points de force,
stratégie…) en vue de présenter sa narration de recherche. Cela permet à chacun
de s’habituer à analyser lui-même son travail, à s’autoévaluer activement pour
développer ses propres stratégies d’amélioration, au lieu d’attendre
passivement que l’enseignant.e les conçoive à sa place. Enfin les membres du
groupe se répartissent la parole et s’entrainent à se montrer explicites. C’est
alors qu’après avoir lu de manière expressive le texte principal étudié, ils
présentent à l’oral au reste de la classe le résultat des analyses menées et
établissent un bilan du travail du groupe.
Afin que les élèves qui écoutent restent concentrés pendant ces oraux, et pour
évaluer leur bonne compréhension des messages complexes entendus, ils sont
informés que plusieurs d’entre eux restitueront à la fin de la présentation ce
qu’ils en ont compris.
Pendant toutes les activités, les élèves circulent bien sûr librement dans la classe
pour chercher une information imprimée ou numérique ou pour demander
l’aide d’un pair ou de l’enseignante.
248
pratique par les élèves grâce à un système complet de badges de compétences.
Les évaluations, formelles et informelles, chiffrées et badgées, sont fondées sur
l’activité complexe et constante de chacun au sein de son groupe et devant la
classe.
Conclusion
Les difficultés rencontrées résident dans la durée du travail, qui, prévu pour huit
heures environ, peut s’étendre jusqu’à trois semaines. Mais la mise en activité
des élèves est absolument continuelle et quotidienne, et chaque élève reprend
en main la construction de son propre parcours d’apprentissage. Il choisit, à
quasiment toutes les étapes du parcours. Et il prend la parole, et écrit, de
multiples manières.
De plus, pendant les nombreuses heures (au moins quatre) de travail de groupe,
l’enseignante a entière disponibilité pour aider et conseiller, l’accompagnement
devient pleinement personnalisé. De même, et contrairement à ce qui se produit
d’ordinaire, la boucle de rétroaction - ces fameux commentaires écrits,
chronophages, que l’enseignant.e procure à l’élève et qui doivent l’aider à
améliorer ses productions dans l’avenir-, est immédiate, parfaitement
synchronisée. Les commentaires pour progresser sont fournis à l’oral, en
discutant, et pendant que le travail se fait, ce qui se révèle autrement constructif
!
Enfin, cette modalité de séquence, qui se répète à trois reprises durant l’année,
permet une amplification progressive de la reprise d’autonomie, et aux activités
de devenir plus complexes et exigeantes. L’objectif suprême serait à terme que,
à partir du thème imposé par les programmes, les élèves en viennent eux-
mêmes à concevoir les problématiques et les corpus !
Il s’agit bien là, tant pour les élèves que pour l’enseignante, d’un réel
changement de posture. Et ô combien enthousiasmant !
249
Sitographie
Pour retrouver cet article, tous les documents qui y sont liés, et pour découvrir
d’autres projets, venez visiter mon blog :
https://audedubois.wordpress.com
250
Atelier n° 64 : De twitter a twittcitations
RETOUR D’EXPERIENCE
Cécile CATHELIN
Cette année, je suis partie d’une idée simple qui me permettrait de travailler
avec ma collègue de mathématiques : réaliser un compte Twitter avec une classe
de seconde que nous avons en commun avec 35 élèves. Des échanges avec des
collègues de Twictée avaient consolidé mon envie de me lancer dans ce projet
réalisable, sans qu’il soit chronophage tout en restant dans le cadre de nos
impératifs de programmes.
Le point de départ est simple : publier chaque semaine sur un compte Twitter
une citation d’un homme ou d’une femme de lettres ou d’un(e) scientifique en
lien avec les objets d’étude travaillés. En amont, un travail en classe est effectué
: des élèves, chaque semaine, se désignent “Twittchercheurs” de citations et un
Twittcitationconseil tous les vendredis aboutit à un vote en classe de la citation
la plus riche de par son sens ; s’ensuit l’édition de la citation accompagnée d’une
illustration. La démarche est simple et rapide à mettre en œuvre, les élèves étant
vite partie prenante.
Phase 1
Phase 2
Phase 3
Avril - mai, dans la mise en place complète du projet, l’idée est de réaliser des
“TwittCitationschat”: cela consiste à discuter autour des auteurs et des
scientifiques évoqués tout au long de l’année; à partir d’une série de questions
préparées par les élèves, un temps d’échanges, de partages permet alors
d’augmenter ses connaissances dans ces deux domaines.
Mon approche se veut avant tout holistique c’est-à-dire que l’idée est de
décloisonner les matières : bien souvent, on pense que le français et les
mathématiques sont des matières à mille lieues l’une de l’autre voire sont deux
matières antagonistes ; or, j’ai vraiment voulu montrer aux élèves que l’on peut
faire des mathématiques tout en faisant du français et inversement, avec une
approche d’histoire littéraire et scientifique, et ce, tout en intégrant le
numérique et notre fonctionnement commun de classe inversée qui nous est
cher ! Et cela a, semble-t-il, fonctionné !
252
Atelier n° 65 : Fast & Formation - Atelier
participatif pour les formateurs en classe inversée
ATELIER PARTICIPATIF
Introduction
1. Le hackathon
2. L’organisation
254
dernier temps, de 15 minutes également, est consacré à la mise en forme du
livrable en vue d’une présentation de la production.
Conclusion
Selon les ressorts de la ludification des activités, ce modèle vise tout d’abord à
renforcer l’engagement des stagiaires et favoriser leur enthousiasme. De plus,
la participation au défi constitue une expérience de collaboration au sens d’une
réalisation simultanée qui peut aussi inclure un partage des tâches par les
membres de chaque équipe.
Dans l’idéal, nous souhaiterions que la dynamique créée grâce à cet educathon
se prolonge sous la forme d’un collectif de formateurs à la classe inversée, dont
les échanges continueraient sur Twitter par exemple puisque nous sommes
nombreux sur ce réseau social.
255
2 ans, membre active de l'association Inversons La Classe ! et co-coordinatrice
pour la région Occitanie.
@ marie.fourcade@ac-toulouse.fr
256
Atelier n° 67 : Quelles activités de groupe pour
l’appropriation des connaissances et
compétences dans le 1er degré (cycle 3) ? - Quel
changement de posture pour l’enseignant et pour
l’élève ?
ATELIER PARTICIPATIF
257
Quel changement de posture pour l’enseignant et pour l’élève ?
Au regard des activités proposées aux élèves, les participants sont vite amenés
à s’interroger sur le changement de posture de l’enseignant et de l’élève.
Utilisant et prenant appui sur les ressources numériques, le professeur quitte sa
posture de détenteur et de « passeur » de savoirs pour prendre davantage le
rôle de guide.
L’enseignant fixe les objectifs, précise les attentes, recadre si nécessaire, valorise,
écoute les besoins et gère l’hétérogénéité... Parallèlement, il forme les jeunes à
l’utilisation raisonnée et critique des outils d’information et de communication.
Il optimise le temps en classe en se consacrant à la préparation d’ateliers variés
visant à l’appropriation des connaissances et des compétences, notamment
transversales, et en accompagnant les élèves.
Bibliographie / Sitographie
258
Biographie
259
Atelier n° 68 : Inverser en milieu rural et zone grise
ATELIER PARTICIPATIF
L’objectif de notre atelier est de faire réfléchir et réagir aux obstacles et aux
enjeux que pose l’inversion dans un contexte rural et/ou de zone grise. Les
participants répartis en groupes sont confrontés à plusieurs plans de travail en
classe inversée, à l’échelle d’une séance. Face à ces plans, la consigne est la
suivante : « De quoi avez-vous besoin pour réaliser la séance proposée ? ».
L’ensemble des besoins est illustré sous la forme de cartes. Chaque groupe
sélectionne ses indispensables (matériel, immatériel) pour mettre en œuvre son
enseignement. Ainsi les groupes peuvent-ils réfléchir sur plusieurs
problématiques : les obstacles techniques, les obstacles humains et culturels, les
effets possibles sur le parcours et l’ambition scolaire. Après un temps de
réflexion et d’échanges, la mise en commun permet de mettre en évidence des
écueils, des problèmes et des freins que des enseignants en zone rurale ou grise
rencontrent ou même s’imposent. Cette réflexion amène la réalisation d’une
synthèse, sous la forme de carte mentale. Elle est complétée par des pistes de
réflexion, de lecture, des points de vue scientifiques sur la question grâce aux
interventions de Philippe Masson. Les participants pourront repartir avec une
vision plus systémique des enjeux de leur pratique et avec des pistes de solution
à leurs problèmes ou inquiétudes.
Cependant, les effets pour l’enseignant sont plus importants qu’ils n’y paraissent
au premier abord. D’une part, en zone rurale les classes uniques sont fréquentes.
A cela s’ajoute l’hétérogénéité des niveaux. Inverser permet à l’enseignant de
mettre en place des outils de diagnostic, de mieux connaitre les compétences
de chaque élève et donc de lever les blocages. D’autre part, la différenciation
est plus facile à mettre en œuvre et permet une évaluation au fil de l’eau. La
relation enseignant-élève change. La posture de l’enseignant est celle d’un
référent et d’un accompagnant. Les conséquences sont aussi mesurables auprès
des familles, qui, une fois les doutes levés sur la pédagogie, s’investissent aussi
dans la relation à l’école. Le regard change car il y a partage autour de l’élève
dans le but de sa réussite, en fonction de ses moyens et de son rythme. Cet
aspect est d’autant plus important en primaire rural car l’enseignant est souvent
seul dans l’établissement.
262
S’engager dans la politique de son établissement, intégrer la demande et les
inquiétudes des familles sont aussi des moyens de faire progresser les élèves.
Bibliographie
Maryline RENSING : Professeure des écoles en cycle 3 depuis plus de vingt ans,
école élémentaire publique de Brémontier-Merval (Académie de Rouen). Venue
de la formation professionnelle, au même poste depuis dix-sept ans, Maryline a
fait évoluer sa pratique pédagogique progressivement pour arriver à celle
qu’elle met en œuvre aujourd’hui. A travers sa pratique elle s’attache à répondre
aux enjeux de différenciations et aux attentes d’un groupe forcément
hétérogène.
263
Réseau 15 de l’EERA (European Educational Research Association), des «
Research Partnerships in Education » (partenariats de recherche en éducation)
depuis 2008 et membre International Study Association on Teachers and
Teaching, https://www.isatt.net Il intervient également dans les Instituts de
Formation aux Soins Infirmiers (IFSI).
Il a été professeur d’éducation physique et sportive pendant 13 années avant
d’intégrer l’université de Lille 3 puis Lille 2.
264
Atelier n° 69 : Escape game : « encapsulé » !
ATELIER PARTICIPATIF
Introduction
Un(e) collègue s’est retrouvé(e) coincé(e) dans sa capsule vidéo durant son
transfert sur le site de partage. Dans 45 minutes, il sera trop tard, la vidéo sera
en ligne et l’enseignant(e) enfermé(e) à jamais dans l’espace numérique. Pour
arrêter le processus, il vous faudra fouiller la pièce, résoudre les énigmes et
trouver le mot de passe à saisir à l’écran.
Mise en œuvre
Conclusion
266
Audrey DOMINIQUE : enseignante de mathématiques, collège du Fort de Sucy-
en-Brie (Académie de Créteil).
267
Atelier n° 73 : La classe inversée en physique-
chimie du collège à l’université
RETOUR D’EXPERIENCE
Quelle Problématique ?
L’université est l’endroit où la mixité est la plus forte en comparaison des classes
préparatoires, des classes post-baccalauréat dans les lycées ou des écoles
d’ingénieurs. Nous sommes confrontés à un public étudiant de plus en plus varié
avec des niveaux très hétérogènes. Le fort taux d’échec des étudiants en
première année de Licence en comparaison des autres filières d’enseignement
supérieur (IUT, BTS...) doit être relevé : 50% des étudiants entrant en L1
accèderont à la deuxième année sans échec. Par comparaison, en IUT le passage
en seconde année concerne 7 étudiants sur 10. Ce taux d’échec en première
année après le baccalauréat peut résulter d’une mauvaise orientation ou d’une
mauvaise adaptation à un contexte très différent de celui du lycée. La non
sélectivité de la plupart des filières en licence explique aussi grandement ces
données. Dans le contexte local clermontois, la population des étudiants suivant
un enseignement de physique en S1 est composée des étudiants inscrits en
parcours intégrés d’École d’Ingénieurs Informatique (P’INFO) et Polytech (PEIP)
donc sélectifs et des étudiants inscrits dans les licences non sélectives, on
remarque que le taux d’échec des étudiants POLYTECH et INFO est de 18% pour
un taux moyen de 54 % pour l’ensemble des étudiants suivant un enseignement
de physique en S1. Les enseignants chercheurs intervenant en première année
de licence constatent une grande diversité des compétences des étudiants en
fonction de leur parcours (bacheliers en L1, réorientations après une CPGE,
poursuite d’études après IUT ou BTS, étudiants étrangers).
Plusieurs raisons à cela : d’une part ces techniques sont de plus en plus utilisées
au lycée, donc les étudiants deviennent familiers d’un travail plus actif et
différent d’un simple cours où seul l’enseignant est actif ; autre part, dû à un
accès sans sélection à l’Université le public étudiant est très diversifié et de
niveau très hétérogène, une pédagogie différenciée pourrait donc être très utile
pour une progression des étudiants.
Quels ont été les outils utilisés dans la cadre de la classe inversée ?
269
Quel bilan ?
D’un point de vue personnel, le bilan est positif, je n’ai pas eu l’impression de
faire face à une classe passive. Du point de vue des étudiants, à la vue de
l’évaluation que j’ai effectuée à la fin des deux mois d’enseignement, ils
semblaient assez satisfaits. Les notes obtenues à l’examen final qui était
commun à tous les groupes ne permettent pas de conclure quant à l’apport de
la classe inversée, d’autant qu’il est difficile de comparer les groupes, ceux-ci
étant fonction des choix de portail.
270
Les difficultés rencontrées
• Il m’a été nécessaire de préciser sur Moodle avant chaque séance ce que
précisément nous ferions, le plan de travail ne suffisait pas.
271
Classe inversée en physique-chimie au lycée – Geneviève Ponsonnet
INTRODUCTION
L’enseignement tel que je le pratiquais, était très frontal, même s’il était
“dialogué” et interactif. Il ne laissait pas le temps aux élèves de s’approprier de
façon approfondie les notions, ne leur permettait pas suffisamment de mettre
en place des stratégies pour apprendre le cours, le comprendre, l’appliquer.
Tout le travail de mémorisation, de consolidation se faisait en dehors de la
classe.
J’ai donc mis en place dès la rentrée 2014, la classe inversée : les notions sont
vues “à distance”, et la mémorisation, les applications complexes sont faites “en
présence”. Ce changement a totalement bouleversé mon mode de
fonctionnement en classe, pour un bénéfice que je mesure, notamment, sur le
bien-être des élèves en classe, mais aussi sur l’autonomie devant les
apprentissages.
MISE EN OEUVRE
272
d’apprendre, de mémoriser et de mettre en oeuvre des notions, acquérir des
compétences.
Dans la classe traditionnelle, le professeur est souvent le seul à travailler ... soit,
quelques élèves suivent avec attention, profitent réellement du cours, mais de
nombreux élèves s’ennuient, ou sont dépassés. Réussir à gagner leur attention,
leur donner envie d’apprendre, est une tâche de plus en plus difficile dans un
monde connecté, ou le ”savoir” et les distractions sont à portée de clic ;-).
L’ennui des élèves avait plusieurs causes : cours trop ”simple”, ou ”déjà vu”,
rythme trop lent, ou au contraire trop rapide, manque d’intérêt pour la matière,
difficultés à suivre pour les élèves DYS ...
La pédagogie inversée que je mets en place depuis près de quatre ans m’a
permis, en grande partie, de résoudre ces problèmes. Chaque séquence est
proposée sous la forme d’un plan de travail (papier ou numérique), dans lequel
l’élève trouve :
Avant de venir en classe, et après avoir consulté les ressources de cours, les
élèves se testent via des quiz que j’élabore sur “Pronote”, et je peux ainsi faire
un diagnostic de ce qu’ils ont retenu, compris.
Lorsqu’ils reviennent en classe, nous prenons le temps d’un premier bilan : les
élèves posent leurs questions, nous mettons en avant ce qu’il faut retenir.
Les élèves sont répartis en îlots de quatre élèves. Les élèves sont donc répartis
en neuf groupes dans la salle de classe.
Dans chaque îlot, les élèves ont à leur disposition un “porte-vues”, dans lequel
sont regroupées les corrections d’exercices et d’activités.
273
Le début de la séance est consacré à la création d’une “carte mentale” ou d’une
“fiche-bilan” dans laquelle ils organisent ce qu’il est important de retenir. Ils
réalisent aussi des “flashcards”, qui permettent de mémoriser les notions du
cours.
Les élèves résolvent ensuite des exercices, classés par ordre de difficulté, pour
s’entraîner. Chaque élève peut choisir les exercices qu’il résout, en fonction de
ses objectifs, ses difficultés.
Les élèves réalisent ensuite des tâches complexes, des jeux, des quiz, ou
résolvent des missions (en séance de travaux pratiques par exemple) issues du
jeu sérieux ”Survive on Mars” ou d’autres situations.
CONCLUSION
Après quatre ans d’expérimentation, la classe inversée que je propose est plus
aboutie, mais reste en constante évolution. Chaque année, je fais évoluer le
“modèle” grâce à une analyse des difficultés rencontrées. Par exemple, le plan
de travail n’est arrivé qu’après deux ans de pratique, lorsque j’ai constaté que
certains élèves ne savaient pas organiser leur travail. Le tableau de suivi est
arrivé en 2017, car certains élèves n’arrivaient pas à réaliser toutes les tâches.
274
Certains élèves ont du mal à adhérer, à comprendre et accepter le
fonctionnement, il faut en convenir. Mais je suis plus présente à leurs côtés, pour
les aider, et les guider.
Avec la classe inversée, j’ai trouvé un équilibre qui me convient, et qui rend mes
cours plus intéressants, plus conviviaux, mais aussi plus approfondis. Je suis
davantage satisfaite de mes séances, et je dirais que, même si cela ne convient
pas à tous les élèves, c’est un système qui redonne du sens à mon métier.
Outils :
275
• Powerpoint (windows et iOS), permet de créer des diaporamas et de les
transformer en vidéos
• Quicktime (iOS) ou screencast-o-matic (windows ou en ligne) pour
capturer l’écran de l’ordinateur
• Imovie (iOS) ou Final Cut Pro (iOS), pour montage vidéo + audio
Chaîne youtube :
https://www.youtube.com/channel/UCk34dyG1U7rKvtsEdtOC12g?view_as=sub
scriber
Site internet (en construction) :
https://sites.google.com/view/profponsonnet/accueil
L’utilisation du plan de travail :
https://view.genial.ly/59f97c55fc317d17109a3f95
276
Atelier n° 75 : Changer de posture face aux retours
d'évaluation en anglais
RETOUR D’EXPERIENCE
Introduction
Prof serait un métier formidable s’il n’y avait pas les copies. C’est ce que se disent
de nombreux collègues, et ceci d’autant plus qu’au fil des années la pertinence
des corrections qu’on y apporte semble de moins en moins évidente puisqu’une
fois qu’ils ont pris connaissance de la note chiffrée, les élèves s’en désintéressent
souvent très vite quand ils ne la jettent pas à la poubelle. En tant qu’enseignant
de langue au lycée, c’est une charge importante puisqu’avec 250 élèves par an
les copies reviennent vite sur le bureau. J’étais dans cet état dépressif quand j’ai
lu un article d’un collègue, Cédric Robardet, qui parlait de rétroaction orale et
cela a changé ma vie de prof.
Mise en œuvre
J’ai essayé de nombreuses techniques pour rendre mes corrections utiles aux
élèves. J’ai d’abord commencé avec la distribution du code des abréviations
dans la marge « det » pour déterminant, « 3P » pour troisième personne du
singulier au présent simple et ainsi de suite. Pour les productions orales je notais
soigneusement la bonne prononciation en alphabet phonétique, activité
totalement inutile car la plupart des élèves semblent éprouver une aversion
irraisonnée pour ce code, que, de plus, on n’a pas le temps d’enseigner.
Ensuite je suis passée à la rédaction d’une fiche de suivi avec les différents points
de grammaire à travailler, avec la page du manuel où trouver les rappels
auxquels j’ai rajouté la grille de critère du BAC, un alphabet phonétique pour les
corrections de productions orales. Finalement, c’était un document assez peu
lisible et déprimant car je pouvais cocher pour trois devoirs de suite la même
case sans qu’il y ait une quelconque amélioration. De plus, se posait le problème
277
de qui garde cette fiche : les élèves la perdaient rapidement, réduisant à néant
son impact.
Conclusion
Ce procédé offre aux élèves une correction très compréhensible quel que soit
le point que vous abordez. Il permet aussi de féliciter, encourager ou critiquer
le travail effectué. Les élèves l’apprécient parce qu’ils pensent que c’est
personnel. Les élèves perçoivent l’enseignant comme un conseiller, ils prennent
278
en compte les remarques de façon plus positive, le commentaire le plus entendu
est « c’est mieux ».
Bibliographie / sitographie
http://www.profweb.ca/publications/articles/corriger-autrement-les-
productions-ecrites-la-correction-orale-enregistree
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2017/10/06102017Article63
6428749974222346.aspx
http://tammyworcester.com/urlshortener/
https://www.studenthandouts.com/classroom-organization/template-printing-
small-3-by-3-inch-post-it-notes.htm
279
Gaëlle HALLEZ : professeure d'espagnol au collège Carlin Legrand (académie de
Lille). Gaëlle est ambassadrice Eduvoices et coordinatrice Twictlingu. Elle
pratique la classe inversée depuis 2 ans.
280
Atelier n° 76 : Un cours à l’université en classe
renversée - Demander le feedback des étudiants
et réguler son dispositif : une question de survie ?
RETOUR D’EXPERIENCE
Sébastien BETTE
En février 2017, inspiré par les articles de Jean-Charles Cailliez [1], je décide de
lancer ma propre version de la 'classe renversée' pour mon cours de « réseaux
informatiques », un cours de 48 heures dont l’objectif est de faire découvrir le
fonctionnement du « réseau Internet » à des étudiants Ingénieurs. Après une
première édition concluante, je décide de reconduire la méthode en février 2018
en formalisant certaines activités et en introduisant le numérique. En parallèle,
je commence à décrire sur mon blog le fonctionnement de ma classe afin de
partager mon expérience [2].
La classe renversée mise en place vise à atteindre cette dynamique [2]. Elle
contient deux parties. La première, qui correspond à 80% du temps passé en
présentiel, en est le cœur : les apprenants travaillent tous sur les mêmes sujets,
en équipe et en utilisant le questionnement comme point de départ de la
découverte de la matière. L'acquisition des connaissances et compétences
nécessitant de "travailler la matière" [Lebrun 2016], on profite donc des séances
en présentiel pour se questionner et produire (sur de grands tableaux partagés
– l’utilisation de supports partagés permet la co-construction) ainsi que pour
partager et expliquer aux autres ce que l'on a compris (ou pas...). Cela conduit
les étudiants à être physiquement et intellectuellement actifs durant les séances.
L’enseignant change donc de posture : plutôt que de délivrer du contenu, il
281
guide les étudiants, les questionne, les stimule, partage ses connaissances avec
eux ; et parfois même, il apprend d’eux [Caillez 2017].
Si l’on intègre les deux grandes parties décrites ci-dessus, ma classe renversée
impose donc aux étudiants, par principe, de devoir travailler régulièrement
pendant le semestre. Même si ce travail à fournir en dehors des séances est
d'ampleur mesurée, cela n'est pas toujours évident pour les étudiants de s'y
atteler. Je considère cependant que c’est un "donnant-donnant". En effet, la
classe renversée favorisant la compréhension et l'apprentissage en séance, le
travail d'appropriation, habituellement réalisé en fin de semestre en vue de la
préparation de l'examen, n'est plus à faire à ce moment-là (ou tout du moins,
est réduit), ce qui permet par ailleurs d’arriver assez confiant à l'examen. C’est
282
pourquoi, en contrepartie, il est demandé aux étudiants de s'investir pendant le
semestre, notamment en participant au contenu du cours.
283
En pratique, cela passe par la mise en place de deux actions concrètes :
1. Communiquer régulièrement aux étudiants à propos de la méthode
utilisée ; la méthode n'étant pas habituelle, il est important de préciser le
pourquoi et le comment de la méthode, et ce, bien avant la première séance
(voir l’article "Ma classe renversée 2.0 : (1) Impliquer les étudiants avant de
commencer" [2]).
2. Demander régulièrement des retours sur le déroulement des séances
(feedback ponctuel) ainsi que sur le dispositif complet (feedback global).
Par ailleurs, ils permettent d’apporter des éléments de réponses aux questions
que se pose l’enseignant, comme par exemple :
« Jusqu’à quel point vont-ils apprendre ? » ;
« Le travail en équipe va-t-il bien se passer ? » ;
« Une dynamique de groupe et entre groupes va-t-elle émerger ? » …
284
A titre d’exemple, voici quelques retours obtenus (repris de manière
synthétique) ainsi qu’une première réflexion sur la possibilité de les prendre en
considération dans le processus de régulation.
Bibliographie
Sitographie
285
Sébastien BETTE : enseignant-chercheur à l’Université de Mons (UMONS) –
Polytechnique. Il enseigne les télécoms / réseaux.
286
Atelier n° 79 : Redéfinissons nos postures de
formateurs/trices
TABLE RONDE
Introduction
288
Importé des Etats-Unis, le world café est une méthodologie de discussion entre
acteurs permettant, en intelligence collective, de faire émerger d’un groupe des
propositions concrètes et partagées par tous. L’organisateur prépare et
sélectionne des ressources sur le sujet, répartit les participants en groupes de 4
ou 5 personnes dont la réflexion s’oriente sur un thème différent de celui des
autres groupes. Lors d’une première phase de travail, les participants échangent
leurs idées et réflexions pendant un temps limité. Durant une deuxième phase,
les participants vont changer plusieurs fois de table, donc de sujet de réflexion
à l’instar des abeilles qui vont polliniser de fleur en fleur. Toutefois, un hôte ou
ambassadeur reste à chaque table pour transmettre au groupe qui arrive le fruit
des réflexions du groupe précédent. L’animateur définit le nombre de rotations
et la durée de chacune. La deuxième phase est consacrée à la synthèse des idées
sous une forme choisie : image, schéma, oral... pour présenter les thèmes et
engager les interactions entre participants et animateur.trice.
Conclusion
Nous avons cherché dans les échanges de la table ronde à réfléchir sur les
enjeux de la formation pour lui donner une direction plus horizontale et en
favorisant la réflexivité des formateurs et des stagiaires sur leurs pratiques.
289
D’autres perspectives ont fait l’objet d’échanges. Certains collègues évoquent
leurs interrogations sur l’évaluation des élèves comme leur porte d’entrée en
classe inversée. Ne peut-on pas imaginer des dispositifs d’auto-évaluation ou
d'évaluation formative et formatrice au sein même de notre ingénierie de
formation comme outil d’accompagnement à l’évolution des pratiques ?
L’évaluation peut être pensée comme mobilisatrice dans une action de
formation engageant le participant à être le véritable acteur de son
développement professionnel. La plus-value de la co-animation est également
à réfléchir même si elle n’est pas favorisée par l’Institution, entre autres parce
que la rémunération est divisée entre le nombre de formateurs. Une des plus-
values de la co-intervention ou de la co-animation réside dans le temps
d’évaluation des actions. Au niveau de l’évaluation interne visant à l’amélioration
de la méthode et de l’organisation, les regards croisés permettent une analyse
fine du déroulement de la formation et la progression sur l’identification des
difficultés des stagiaires.
Bibliographie / sitographie
290
Claire DREYFUS, enseignante en histoire-géographie et en éducation aux
médias et à la citoyenneté au collège Rosa Parks de Toulouse (REP+). Claire est
formatrice académique, membre du groupe académique numérique histoire-
géographie, du groupe des TRAAM et community manager pour le site
disciplinaire. Elle est en classe inversée depuis 3 ans, membre active de
l'association Inversons La Classe ! et co-coordinatrice pour la région Occitanie.
@ claire.dreyfus@ac-toulouse.fr
291
Atelier n° 81 : Escape game et classe inversée : la
grande inversion (SVT) : Inclure de manière
pertinente et efficiente un jeu d’évasion dans une
séquence inversée
ATELIER PARTICIPATIF
Mélanie FENAERT
Introduction
Mise en œuvre
En réflexion depuis quelques années sur l’utilisation du jeu sérieux dans mes
classes (inversées ou pas), j’ai pu participer à différents projets, notamment la
création en 2016 du jeu sérieux Survive on Mars avec entre autres Grégory
Michnik et Virginie Marquet : une simulation globale futuriste autour de la
conquête de Mars et de l’espace, conçue pour être utilisable en mode classe
inversée. Lors de l’année scolaire 2017-2018, c’est tout naturellement que le jeu
s’est développé en direction des escape games, avec Escape From Tortuga,
destiné aux enseignants, mais aussi par exemple Break in Mars (Hélène Merlin,
mathématiques). Ces défis étaient destinés à des évènements ponctuels, mais le
succès auprès des joueurs, adultes comme adolescents, nous a démontré que
nous tenions là un outil particulièrement adapté à ce que nous souhaitions faire
292
vivre à nos élèves : une expérience immersive boostant leur motivation et le
travail en équipe.
293
Cette séance en mode évasion combine donc révisions, inversion et découverte
de nouvelles notions. Le débriefing, juste après le jeu, permet de revenir sur
l’ensemble des énigmes résolues par l’équipe, d’expliciter les contenus
nouveaux, et d’embrayer sur une synthèse écrite et des exercices plus classiques.
Lors du CLIC 2018, ce jeu d’évasion modifié a été proposé aux participants.
L’idée de l’atelier était de faire comprendre les possibilités offertes par la
combinaison entre inversion et escape game. Pour cela, deux catégories de
joueurs ont été distinguées parmi les inscrits : ceux qui connaissent déjà le code
génétique (enseignants de SVT, ST2S, biologie, biotechnologies etc) et les
autres. Ces derniers ont reçu quelques jours avant l’atelier une vidéo de notions
de base en génétique, à regarder ou pas s’ils le souhaitaient, sans dévoiler la clé
du code génétique. Les enseignants la connaissant, eux, n’ont pas reçu en amont
d’instructions particulières, si ce n’est l’information qu’ils auraient l’occasion
d’être à la fois joueurs et game masters. La version proposée est en effet
complexifiée par rapport à l’escape game créé pour les Premières S, et permet
par un jeu d’emboîtement des énigmes de titiller l’intelligence des professeurs
les plus aguerris en matière de génétique. Elle a été développée avec l’aide de
trois enseignants : Charles Andres, professeur de biochimie-génie biologique au
Lycée de la Vallée de Chevreuse à Bures-sur-Yvette, Morgane Locker et François
Agnès, enseignants-chercheurs en biologie à l’université d’Orsay.
Par ce biais, les enseignants-joueurs sont placés en posture de vivre par eux-
mêmes ce qu’est un escape game et d’en saisir son apport dans la construction
des connaissances : soit en apprenant par eux-mêmes, soit en observant et en
aidant leurs collègues à le faire. Les compétences telles que le travail en équipe,
la collaboration et la coopération, la mise en œuvre de l’intelligence collective,
sont vécues de l’intérieur, de même que les émotions : stress, déception, joie…
jusqu’à la réussite finale. Les discussions en petits groupes et collégiales visent
ensuite à opérer un changement de posture, un mouvement de recul, une
distanciation critique, afin de revenir sur les moments passés et en dégager les
points-clés en lien avec les apprentissages des élèves et l’inversion. Un temps
de brainstorming pour amorcer la conception d’escape games chez les
participants, complété de ressources issues du site S’cape et de conseils, clôt
l’atelier.
294
Conclusion
J’ai présenté ici deux séquences imbriquées, mêlant escape game et classe
inversée : une première orientée vers les apprentissages des élèves, une seconde
englobant la précédente visant à la formation des enseignants. C’est, il me
semble, le cœur même de tous les apprentissages : on apprend mieux en faisant,
et ce d’autant plus que l’on est stimulés par le défi et le plaisir. Pratiquer la classe
inversée permet d’assoir chez les élèves un socle de connaissances de base, et
d’aller plus loin avec eux en classe, tant dans les contenus que dans les formats
les plus créatifs et les plus ludiques.
Même si mettre en place un vrai escape game pédagogique en classe peut être
très chronophage, le résultat se révèle généralement très satisfaisant, du point
de vue professionnel comme personnel.
Bibliographie / sitographie
S’cape : http://scape.enepe.fr/ le site de partage, aide, conseils,
exemples et ressources sur les escape games pédagogiques
Twitter : @Scapedu ; Facebook : S’cape
L’équipe de S’cape : Anne Petit (professeur-documentaliste, ac
Besançon), Patrice Nadam (professeur de SVT, formateur DANE, ac
Créteil), Mélanie Fenaert (professeur de SVT, ac Versailles)
Survive on Mars : page des escape games http://surviveonmars.portail-
svt.com/escape-games/
295
Atelier n° 82 : Un cours de FOS (Français pour
Objectifs Spécifiques) renversé et transfontalier
RETOUR D’EXPERIENCE
Frederik VERBEKE
Introduction
MISE EN OEUVRE
297
Phase d’expérimentation et d’évaluation. Chaque élève dispose d’une
séance de deux heures pour présenter et mettre en pratique quelques-unes des
activités prévues dans sa fiche pédagogique, en utilisant ses camarades (et le/la
professeur.e) comme élèves. Cette mise en pratique est suivie par un long débat
pour évaluer ensemble les points forts et faibles des stratégies pédagogiques
choisies et pour proposer des suggestions d’amélioration.
Afin de prolonger et d’enrichir le débat (et de valoriser leurs créations), les
étudiant.e.s sont invité.e.s à partager leurs fiches pédagogiques, comptes
rendus des débats et propositions d’amélioration avec les étudiant.e.s de master
FLE de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour (UPPA), en utilisant la plate-
forme collaborative TrèFLE.
CONCLUSION
Au bout de cette expérience, les apprenant.e.s savent très bien en quoi consiste
l’élaboration d’un programme de formation en FOS. Ils ont traversé toutes les
étapes, ils ont pris le goût d’expérimenter et d’apprendre par l’erreur et, surtout,
ils ont pris l’habitude de construire de façon collaborative leurs connaissances,
de réfléchir ensemble et de se questionner en permanence sur les différentes
stratégies pédagogiques, s’habituant ainsi à un apprentissage tout au long de
la vie. Si à l’issue des premières mises en pratique je participais encore
activement aux débats, dans les dernières séances je me retrouvais de plus en
plus relégué au second plan. Ils n’avaient plus besoin de mon aide pour apporter
des propositions d’amélioration, ils n’avaient plus besoin de ma présence, ni
d’un examen final.
Bibliographie / sitographie
298
https://gerflint.fr/Base/Chine3/richer.pdf
https://letreflesite.wordpress.com/
299
Atelier n° 83 : Le français des affaires en classe
inversée et en apprentissage mixte: expériences et
enseignements après 2 ans de pratique
RETOUR D’EXPERIENCE
300
Aurélie WELCOMME : professeure de français dans l'enseignement supérieur
depuis plus de 5 ans. Après une thèse de doctorat sur l’acquisition de structures
syntaxiques par des apprenants néerlandophones de FLE, elle a enseigné dans
plusieurs filières de l’enseignement supérieur professionnel (marketing, finance
et assurances), se spécialisant ainsi en français des affaires. Le projet de classe
inversée pour le cours de français des affaires, entamé en 2016-2017, est sa
première expérience en classe inversée.
301
Atelier n° 88 : Différencier et individualiser en
histoire-géographie : comment la classe inversée
a ressuscité ma Terminale
MA SEQUENCE INVERSEE
Jordi COLOMER
Ainsi, les élèves disposent d’un plan de travail élaboré sur Genially qui permet
une visibilité de l’ensemble de la séquence ; celui-ci est hébergé sur la
plateforme Moodle de l’établissement. Je réalise trois capsules vidéo résumant
l’ensemble du contenu du cours avec le logiciel VideoScribe. Les élèves doivent
en prendre connaissance avant le début de la séquence et avoir pris des notes
dans leur cours.
302
Les activités sont classées en trois modules :
La dernière heure est consacrée à un test final réalisé sur le site Kahoot! et à un
bilan de la séquence sur la « fiche de positionnement ». Les objectifs ont-ils été
atteints ? Les travaux réalisés ont-ils permis de progresser ? Quels sont les
domaines à travailler lors de la prochaine séquence ? Une partie de cette fiche
est dédiée à un bilan fait par l’enseignant sur le travail de l’élève et des conseils
pour la séquence à venir.
303
Atelier n° 89 : Le plan de travail en mathématiques
RETOUR D’EXPERIENCE
Antonio CHAPEIRA
C’est d’ailleurs dans ce domaine des pédagogies actives que j’interviens comme
formateur pour les masters MEEF et en formation continue à l’ISFEC Ile de
France. Et c’est aussi ce qui me pousse à expérimenter et innover en même
temps que mes collègues débutants dans le métier.
Mais je voyais que cela manquait d’efficacité. Peu regardé, le plus souvent égaré,
difficulté pour transmettre les informations et liens numériques, c’était la galère.
Puis un jour en voyant le cours d’un collègue sur Padlet, je me suis dit qu’avec
quelques adaptations cela pourrait donner un parfait support pour un plan de
travail.
304
Et cerise sur le gâteau, les élèves y ont accès aussi via une application de leur
smartphone.
Pour différencier, à la suite du cours j’ajoute pour les plus motivés des
propositions pour aller plus loin, et pour ceux qui veulent reprendre des points
pas compris des propositions pour mieux comprendre. Il s’agit de liens vers des
exercices, des films, des QCMs, des sites ou jeux sérieux.
Tout cela est déjà pas mal. Pourtant derrière ce super drive, permettant de
guider parfaitement les élèves, il y a un outil collaboratif hors du commun.
Car l’enseignant peut ouvrir son Padlet à ses élèves. Il peut permettre à chacun
de poster ses documents pour les travaux collectifs en dehors de la classe :
- dépôt des résultats de recherches en amont du cours.
- dépôt d’exposés avec la possibilité de les faire s’évaluer entre eux, chacun
pouvant aussi ajouter des commentaires.
- préparation des groupes d’aide personnalisée. Les élèves s’inscrivent à
différents ateliers qu’ils peuvent eux même proposer.
C’est aussi un véritable espace de travail collaboratif, pendant le cours.
On y dépose les TP, les films, les photos, les textes réalisés en classe.
L’enseignant pourra même les évaluer, et mettre en valeur les meilleurs travaux.
Les personnes présentes pourront, après avoir installé l’application, suivre sur
leurs smartphones. Ce qui permettra au public d’expérimenter en lieu et place
de l’élève.
Antonio CHAPEIRA
305
Atelier n° 90 : 3 ans de classe inversée en
mathématiques
RETOUR D’EXPERIENCE
Karine LERAT
Je me suis donc lancée sur toutes mes classes en septembre 2016. J’ai
commencé par créer mes petites capsules avec Moovly en m’inspirant de ce qui
se faisait déjà. J’ai voulu créer mes propres capsules afin que le discours tenu en
classe soit exactement le même que sur les courtes vidéos à regarder à la
maison.
A la suite de cette vidéo, un cours à trou est à compléter (toutes les réponses
sont dans la vidéo, c’est motivant et facile pour les élèves) et un petit
questionnaire est à faire à la maison afin que je puisse savoir si la notion a été
assimilée par les élèves ou non. Cela me permet d’interroger ou d’aider les
élèves ayant eu des difficultés. Le cours et le questionnaire sont corrigés en
classe, ce qui permet à tous les élèves de participer, puisqu’ils ont eu les
réponses, et à faire un retour sur les erreurs rencontrées.
Les exercices sont faits en classe avec une feuille de route. Chaque élève a, pour
l’instant, la même feuille de route, mais ne fera pas forcément tous les exercices,
ni dans le même ordre que son voisin. Un code couleur est mis en place (vert
pour réussite, rouge pour à refaire) afin de pouvoir se positionner rapidement
sur une notion étudiée. Les exercices sont corrigés en classe sur le tableau, ou
je passe dans les rangs, ou une boîte de correction des exercices est à
disposition en classe.
306
Si un exercice est à refaire, l’élève peut le refaire chez lui ou en séance
d’accompagnement personnalisé. En effet, pendant cette dernière, ce sont les
élèves qui vont choisir ce qu’ils veulent faire en remplissant un plan de travail.
Ils demanderont de refaire des exercices déjà faits, ou bien de nouveaux sur un
thème donné, ou demanderont à se faire évaluer. Pendant cette séance, ce sont
les élèves qui vont être acteurs de leur évaluation. Lorsqu’ils se sentent près à
être évalués sur une notion, ils peuvent demander une évaluation à la demande.
Ils sont ainsi en confiance car cela ne leur est pas imposé à un moment où ils ne
seraient pas prêts. Pendant cette séance, ils peuvent aussi s’entraîner au calcul
mental avec des entraînements et évaluations en libre service en classe disposés
par ordre croissant de difficultés (ceintures de calcul mental).
Dans la création de contenus par les élèves, je leur demande aussi de créer des
questions pour Plickers (logiciel qui permet d’interroger les élèves en classe via
un QCM avec des cartes contenant un code). Cela remplace les traditionnelles
interrogations écrites. Je donne une note sur les questions créées ainsi que sur
le QCM que je réalise ensuite en classe à partir des questions des élèves. Cela
me permet de voir si la notion abordée est comprise, de faire un retour sur les
erreurs rencontrées et de valoriser les élèves en utilisant leur travail. C’est très
apprécié.
307
Je continuerai encore de pratiquer ma classe inversée car je me sens bien dans
ce mode de fonctionnement, la charge de travail est de moins en moins
importante (les vidéos étant de plus en plus créées, les cours à trous, les
questionnaires …) ce qui permet de consacrer du temps à de nouvelles
expérimentations et d’en approfondir d’autres…
308
Atelier n° 91 : La classe inversée propulsée par
Survive On Mars, un jeu sérieux scientifique
RETOUR D’EXPERIENCE
Introduction
Description
309
modalités de jeu sont diverses : jeu de rôle, stratégie et simulation, enquête «
point and click », escape game.
Les élèves ont ainsi accès à des bases martiennes virtuelles, vaisseaux spatiaux
en transit et une base terrestre contenant toutes les informations (ressources
scientifiques externes, ou mise en place de protocole…) pour résoudre la
mission, ainsi que les fiches des personnages, des scientifiques pour la plupart,
impliqués dans la mission. Les élèves incarnent alors ces rôles en équipe et
indiquent comment ils feraient pour remplir la mission, en endossant les
compétences de chaque personnage. Cela constitue ainsi un moyen de
présenter de manière ludique des métiers en rapport avec les sciences. Leur
production est récompensée, de manière bienveillante, par un « badge » d’un
certain niveau, badge qui peut être attribué par les élèves d'une autre classe.
Les missions peuvent être utilisées en fin de séquence comme activité de
recontextualisation, ou dès le début : résoudre la mission nécessite
l'appropriation des savoirs fondamentaux contenus dans le jeu. Une mission
peut être aussi réalisable entièrement à la maison : la phase de production de
chef d'œuvre est alors accompagnée en classe. Le professeur travaillant en
classe inversée peut ainsi utiliser le jeu de multiples façons et sans même avoir
besoin de capsules supplémentaires.
Par leur construction et leur contenu, les missions proposées sont de réelles
tâches complexes : des ressources variées et nombreuses, une contextualisation
plausible scientifiquement donc nécessairement non simpliste, un univers
virtuel vaste à fouiller, des biographies à compulser, des manipulations réelles à
réaliser, des recherches complémentaires selon les besoins... De leurs propres
mots, les élèves se retrouvent face à une tâche difficile : appréhender et
comprendre la complexité d'une situation, et la résoudre de manière rigoureuse.
Un véritable obstacle cognitif, qu'il sera plus aisé de franchir à plusieurs :
l'occasion d'engendrer et de développer le travail collaboratif et coopératif au
sein de la classe. Ce choix de la part des auteurs permet aussi aux enseignants
proposant ces tâches d'adapter et différencier le contenu de la mission à leurs
élèves, par exemple en créant des aides de divers niveaux, ou en ne faisant
réaliser qu'une partie de la mission.
310
autres matières scientifiques : Physique-chimie, Mathématiques, Technologies,
du primaire au lycée. D'autres disciplines ont exploité l'univers de Survive on
Mars à des fins d'écriture : c'est par exemple le cas de Marie Soulié en Français,
pour des écrits de science-fiction en classe de cinquième. L'escape game créé
autour du jeu se veut complétement pluridisciplinaire et comporte de
nombreuses références culturelles à l'univers de la science-fiction.
Conclusion
Deux ans, l'âge de la maturité ? Peut-être pas tout à fait ! Les retours de nos
élèves sont très positifs et nous encouragent à poursuivre le développement du
jeu : motivation, découverte de nouvelles notions dans un environnement
ludique, travail de groupe sont les éléments qu'ils retiennent le plus. Ils en
311
reconnaissent à la fois les difficultés et les bénéfices sur leurs apprentissages.
De notre côté, nous retenons leur engagement, et leur créativité qui nous a bien
souvent bluffés : rédaction de comptes-rendus scientifiques de haut-vol,
d'articles de presse ou d'interviews, création de bandes-dessinées sous format
papier ou numérique, réalisation de vidéos…
Bibliographie – sitographie
312
Mélanie Fenaert : professeure de SVT depuis 2002, au lycée Blaise Pascal, à Orsay
(académie de Versailles, 91). Membre du Groupe d'Expérimentation
Pédagogique GEP SVT Versailles. Mélanie est formatrice académique et référent
TRAAM (travaux académiques mutualisés) « Classes inversées en SVT » pour
l'académie de Versailles. Elle est co-auteure de Survive on Mars, S'cape et du
MOOC Bac2sciences. Elle inverse tout ou partie de ses cours et pratique le
blended learning depuis 2014 et est membre d'Inversons la Classe depuis 2015.
t @melfenaert
@ melanie.fenaert@ac-versailles.fr
y Mel Fenaert SVT
313
Atelier n° 95 : Le projet entrepreneurial : vers un
nouveau mini-référentiel de compétences des
professeurs ?
MINI-CONFERENCE
Jean-Emmanuel MAIGRET
Introduction
314
L’entrepreneuriat en éducation recouvre deux visions qui prédominent et qui
s’opposent. La première vision est centrée sur la création de nouvelles
organisations et l’identification d’opportunités existantes. La seconde vision
s’inscrit dans un processus de création de valeur. Il s’agit de manières
particulières de concevoir les choses, reliées à la prise d’initiative et à l’action.
Cette seconde vision renvoie au terme d’esprit entrepreneurial ou esprit
d’entreprendre, celle qui nous intéresse ici, par opposition à l’esprit d’entreprise
qui renvoie à la première vision.
315
« en réponse à l’identification « Utiliser une langue vivante étrangère
d’un besoin perçu dans dans les situations exigées par son métier
l’environnement (immédiat ou »
non) »
« par l’impulsion d’un projet qui « Construire, mettre en œuvre et animer
s’adresse à un public cible autre des situations d'enseignement et
que l’enseignant » d'apprentissage prenant en compte la
diversité des élèves »
« permet aux élèves de créer de « Évaluer les progrès et les acquisitions
nouveaux agencements de des élèves », « Connaître les élèves et les
ressources (internes et externes) processus d'apprentissage »,
disponibles »
« en vue de se développer sur le « Maîtriser les savoirs disciplinaires et
plan personnel et cognitif. » leur didactique »
« Construire, mettre en œuvre et animer
des situations d'enseignement et
d'apprentissage prenant en compte la
diversité des élèves »
« Accompagner les élèves dans leur
parcours de formation »
a. La réflexion
316
dans sa globalité. Les résultats attendus de ce type de formation ne sont pas
axés sur le contenu mais plutôt sur le « savoir-agir ». Il s’agit d’une combinaison
de connaissances, de capacités et d’attitudes, qui est utile pour agir
efficacement dans des situations complexes.
Une fois cette réflexion menée, dont le point de départ n’est plus le savoir mais
la situation complexe, les autres compétences en jeu sont la préparation et
l’accompagnement.
b. La préparation et l’accompagnement
317
dispositifs, obstacles didactiques, stratégies d'étayage, modalités
d'entraînement et d'évaluation ».
c. La prise d’initiatives
Conclusion
Bibliographie
319
Harnois, Marie-Claude, « Les retombés et les facteurs de succès des
projets entrepreneuriaux », dans « Les retombées de l'entrepreneuriat
éducatif Du primaire à l'université », sous la direction de Ghislain
Samson, Les presses de L’université du Québec, 2013.
Léger-Jarniou, Catherine, « Développer la culture entrepreneuriale chez
les jeunes. Théorie(s) et pratique(s) », Revue française de gestion 2008/5
(n° 185), p. 161-174.
Maigret, Jean-Emmanuel, « Elèves décrocheurs ou Ecole décrocheuse ?
», Mémoire Master II, 2011
Pepin, Mattias, « L’entrepreneuriat en milieu scolaire : de quoi s’agit-il ?
», McGill Journal of Education, 46(2), 303–326. (2011).
Samson, Ghislain, « Le projet entrepreneurial : une approche
pédagogique contribuant à la prise en compte de la diversité en classe
», dans « Les retombés de l’entrepreneuriat éducatif », Presse de
l’Université du Québec, 2013.
Toutain, Olivier, « La situation-problème pour construire ses
connaissances entrepreneuriales », Entreprendre & Innover 2011/3 (n°
11-12), p. 127-136.
Vergnaud, G. (1996), « Au fond de l’action, la conceptualisation », in J.-
M. Barbier (ed) Savoirs théoriques, savoirs d’action. Paris : PUF.
Verzat, Caroline et Fayolle, Alain « Comment faire éclore des talents
d'entrepreneur », l'Expansion Management Review 2013/1 (N° 148), p.
100-108.
Verzat, Caroline et Toutain, Olivier, « Entraîner l’esprit d’entreprendre à
l’école, une opportunité pour apprendre à apprendre ? », Cahiers de
l’action 2014/1 (N° 41), p. 7-17.
320
Atelier n° 96 : La « forme scolaire » : liens entre
pédagogie et espaces
TABLE-RONDE
C’est ce que les deux intervenants ont pu développer lors de cette table ronde.
En effet, Isabelle Dufrene est membre du futur classroom lab et Patrick Saoula
est l’initiateur du réseau Toukouleur (dans les 50 finalistes du World Teacher
Prize 2018). L’évolution de leurs pratiques les a menés à repenser le lien entre
la pédagogie et les espaces.
321
La coordination du projet est effectuée par la Direction du Numérique pour
l’Education.
Le processus
Un « toolkit », créé pour concevoir la classe de demain, a la particularité de
proposer plusieurs entrées afin de s’adresser aux différents niveaux des acteurs
de l’éducation, depuis l’enseignant jusqu’aux décideurs politiques. Il a été conçu
progressivement au cours des 4 années du projet iTEC et bénéficie de son
expertise.
322
8 FCL - 2 FCL en construction - 2 classes partenaires
Des ambassadeurs
Une vision commune rassemble les membres du projet, pourtant venus
d’horizon divers : le souhait de penser la pédagogie en premier et de ne
manquer ni l’opportunité technologique ni la question des espaces
d’apprentissages. Il est l’occasion de montrer une réelle synergie des structures
éducatives, associatives, institutionnelles et de terrain, sur la question
transversale de l’innovation pédagogique.
Le réseau Toukouleur
323
La démarche TKL vise à proposer, sur l’année scolaire à tous les élèves du collège
et des établissements partenaires, la mise en place du concept de «
#SalleOuverteTKL » promouvant la créativité ainsi que la diversité culturelle,
artistique et scientifique des élèves et des professeurs volontaires. Elle propose
un Parcours Éducatif Artistique et Culturel, un parcours Citoyen, participe au
parcours Avenir et à l’Éducation aux Médias et à l’Information.
Les projets TKL issus de la Salle Ouverte TKL créent du lien et de la motivation,
l’investissement des élèves pour mener à bien leur projet s’avère «
extraordinaire » (autonomie, temps, implication, création...). Ce sont des projets
POUR et PAR les élèves, qui favorisent aussi l’inclusion des élèves de Segpa très
engagés dans l’organisation des évènements. Les enseignants sont de plus en
plus nombreux à rejoindre TouKouLeur pour y développer, avec l'aide et
l'accompagnement de l'équipe conceptrice, un projet pour le collectif. Le
développement professionnel est très largement amorcé ! Les unités
d'enseignement intéressées par le projet, ou un volant du projet, sont de plus
en plus nombreuses, créant un réseau TKL dynamique et productif. La
responsabilisation des élèves au service leur réussite scolaire et personnelle
montre ses effets...
Après la Sélection dans le Top 50 du Global Teacher Prize 2018 pour la création
de la pédagogie TouKouLeur, la prochaine étape est l’essaimage de la
SalleOuverte 4LaB. Le 4Lab est le lieu d’expression de cette pédagogie dans les
établissements scolaires. Il offre quatre nouveaux regards sur le lieu
324
d’apprentissage et un Laboratoire de Création et d’Expérimentation ouvert à
Tous et à Tout Moment. Il devient le 4ème Lieu des établissements après la Salle
de Classe, la Salle de Permanence et le CDI.
325
Isabelle DUFRENE : enseignante en primaire
326
Atelier n° 97 : Exemple de moyens concrets pour
le changement de posture en mathématiques /
physique pour le lycée
RETOUR D’EXPERIENCE
Constats mi-2016 :
Des élèves moins concentrés, plus bavards,
Moins impliqués, moins investis dans le travail à fournir,
Des demandes de notations pour tous les cours et TP,
Du cours plus long à noter donc moins de temps pour les exercices,
Des évaluations ratées et pas le temps de revenir sur la notion
incomprise,
Un prof qui s'épuise à tirer la classe à la vitesse nécessaire pour "finir le
programme", à "tenir" la classe pour les élèves sérieux puissent travailler
sereins,
13 ans au lycée, des questions, une certaine lassitude, un master meef
refusé…
Des techniques : Le simple travail en groupe, avec poster (ou tout autre
production valorisante), le jigsaw, le kawa, les post-it, …
Premiers tests en fin d'année… Concluants. Même les élèves de Terminale sont
plus impliqués et se ruent sur les crayons de couleur pour embellir leur exercice.
327
Première difficulté : La mise en groupe. Je pense avoir tout testé, libre, imposé,
semi-libre, et finalement, ce qui fonctionne le mieux, c'est la mise en groupe
libre sous contrat (ils sont libres de se mettre avec qui ils veulent mais je suis
aussi libre de les séparer si le bruit est trop fort ou si le travail devient inexistant)
Ensuite, la question de la notation… Assez complexe, mais j'ai opté pour une
notation de groupe (tous les membres ont la même note), associée parfois à
une note d'investissement pour le travail fait en classe (j'évalue alors sur très
peu de points le travail fourni par chacun, la capacité à travailler en groupe, …),
c'est assez subjectif mais au bout de six semaines, on connaît suffisamment les
élèves pour savoir qui regarder plus précisément.
Ne pas tout tester d'un coup, la première année (démarrée tard il est vrai), je
n'ai testé que le poster. Les élèves apprécient de "maîtriser" une technique avant
d'en faire une autre, surtout en seconde.
328
et pourquoi. Pour mes élèves, même si beaucoup de parents ont du mal à
comprendre ce qui se fait au lycée (barrière de la langue, des études, du temps),
ils sont néanmoins de plus en plus à demander des explications et sont heureux
de se voir associés aux évolutions de travail.
329
avec mes élèves ! Ils sont la pierre sur laquelle nous construisons leur avenir, ils
doivent devenir pierre et architecte de leur réussite, nous ne sommes que le
plan.
330
Atelier n° 98 : Et si on inversait l’évaluation ?
MINI-CONFÉRENCE
Stéphane GUYON
Introduction
331
L'objet de cette mini-conférence est de faire un petit tour critique de la notation
sur 20, de présenter l'évaluation par compétences et ses atouts, de présenter
SACoche, un logiciel libre et gratuit pour la mettre en place.
Mise en oeuvre
Un peu de docimologie :
333
La docimologie est la discipline qui étudie la façon dont sont attribuées les notes
par les correcteurs lors des examens scolaires. Une multitude d'enquêtes et leurs
analyses apportent un regard intéressant sur l'évaluation en général et la
subjectivité des résultats.
Une dispersion entre les correcteurs
Il faut rester humble face au jugement qu’un correcteur porte sur un travail
d’élève et être lucide sur la subjectivité de la correction. Connaissant ces
paramètres de dispersion, comment imaginer qu'une note unique et précise sur
un devoir puisse mesurer une valeur propre de l'élève ?
D’autres facteurs de dispersion
On détaillera différents autres éléments de subjectivité de l'évaluation, liés au
correcteur.
La tromperie de la notation sur 20
Les défenseurs de la notation actuelle argueront que ce phénomène de
dispersion est valable pour toute forme d’évaluation, que cela ne concerne pas
seulement la notation sur 20.
Mais la note sur 20 donne une illusion de précision avec son caractère unique
et chiffré. C’est une duperie.
D'autres pratiques proposent des bilans plus globaux et plus détaillés qui
atténuent la subjectivité de l'évaluation.
Et les moyennes ?
On abordera ici la sur-interprétation des moyennes par la communauté
pédagogique. Élément statistique souvent mal maîtrisé, déterminé à partir de
notes subjectives, pondérées par des coefficients discutables, il donne pourtant
un bilan considéré comme précis puisque calculé au centième par les logiciels.
Un outil de classement
334
On rappellera ici l'importance de la note chiffrée comme outil de classement.
Sans exagérer la portée du mode d'évaluation dans notre pratique, on pourra
quand même se poser la question de sa responsabilité dans l'échec de notre
système éducatif qui est l'un des plus inégalitaires socialement des pays de
l'OCDE.
La note sanction
On abordera différentes dérives liées à la note chiffrée, de la mauvaise note pour
sanctionner une tricherie, à la menace du devoir pour obtenir le calme, à
l'interrogation surprise pour forcer les élèves à apprendre, ...
L’évaluation est vécue par les élèves comme une punition, une source de stress,
qui provoque souvent de l'angoisse chez les plus faibles. Comment apprendre
sereinement dans ces conditions ?
La note couperet
L'apprentissage est dynamique, évolutif dans le temps et la compréhension
profonde d'une notion complexe demande du temps. Or l'évaluation dans la
pratique actuelle est ponctuelle, déterminée par un calendrier arbitraire
déterminé par l'enseignant. On détaillera les facteurs démobilisants de cette
pratique sommative de l'évaluation au quotidien.
335
Évaluer par compétences, c’est s’émanciper de la contrainte de poser une note
globalisante sur une copie, avec tous les travers qu’on lui a trouvés. On continue
de noter les élèves, mais à la place d’une note qui résume une copie, on offre
une multitude de notes ciblées sur des points précis.
Le Logiciel SACoche
Cette approche n'est pas nouvelle. Ce qui la rend plus accessible aujourd'hui,
c'est le développement des outils numériques. Le logiciel SACoche, développé
par Thomas Crespin, et soutenu par l'association Sésamath, offre une réponse
libre, gratuite et de qualité aux équipes pédagogiques pour mettre en place un
mode d'évaluation alternatif. Développé par un enseignant à l'écoute de
l'équipe des utilisateurs, ce logiciel en évolution permanente s'adapte à une
multitude de déclinaisons autour de l'évaluation par compétences.
Les bilans proposés par SACoche sont d’une très grande lisibilité et permettent
de se faire une idée précise pour établir une synthèse des compétences d’un
élève, le bilan de la maîtrise d'une compétence par un groupe, ...
Élèves, parents et enseignants ont à leur disposition un outil remarquable qui
pointe des domaines de difficultés, qui cartographie les compétences non
assimilées et permet de mettre en place pour y remédier.
Une liste de diffusion répond aux problèmes que certains rencontrent et discute
des propositions d'améliorations de l'outil.
336
Un serveur collaboratif avec moteur de recherche permet de mutualiser des
sources de remédiations à proposer aux élèves.
Le droit à la différence
Face aux publics de plus en plus variés et hétérogènes, pour gérer facilement
les élèves porteurs de handicaps, les dys, ..., l'évaluation par compétence offre
une souplesse d'évaluation qui s'adapte très bien à la différenciation. Des
exemples illustreront ces aspects.
Le stress
Une évaluation est une photo, un instantané. Il se peut que la photo soit ratée,
on cherche alors à comprendre pourquoi et on en refera une à un moment plus
favorable. Le droit à l'erreur est reconnu par l'évaluation par compétences. Le
stress de l'évaluation disparaît avec la disparition de la note couperet.
L’interdisciplinarité
Une équipe travaillant ce concert par compétences trouve alors des réponses
pertinentes pour évaluer conjointement des items transversaux.
337
distinguera compétences et savoirs-faire et on proposera quelques pistes
différentes, comme celle des ceintures de compétences, ou l'évaluation par
micro-compétences.
Les remédiations :
La clé de voûte de l’évaluation par compétences
Permettre à l’élève de se faire réévaluer sur les compétences de son choix après
un échec, est le moteur de l'évaluation par compétences. En permettant aux
élèves de demander eux-mêmes et simplement des remédiations
individualisées et ciblées, en permettant à l'enseignant de gérer aisément ces
demandes, le logiciel SACoche offre une plus-value essentielle à cette pratique.
On en détaillera le fonctionnement.
Perte de temps ?
Les remédiations prennent du temps. Des collègues y voient un point faible,
expliquant que cela pénalise l’avancée du programme. Mais quel intérêt à
avancer seul pour clore un programme ? Ces 10 ou 15 minutes consacrées aux
remédiations, dont la fréquence est à définir par chacun, motivent les élèves en
difficultés à reprendre chez eux ce qu’ils n’ont pas compris pour se faire
réévaluer dessus. Ce sont sans doute les 10 ou 15 minutes les plus rentables du
cours finalement. Grâce à elles, l’élève devient acteur de son savoir, il a les outils
pour rebondir après un échec.
338
problèmes, les incompréhensions, en donnant la possibilité d’y revenir plus tard.
Un regard plus global sur la copie, ne se focalisant pas sur le résultat mais sur la
démarche, qui essaie de mesurer le degré de compréhension et ne se satisfait
pas de distribuer des points, change notablement l’approche de la correction.
Pointer des lacunes, ce n’est plus sanctionner mais soulever un problème et
ouvrir la porte pour trouver des solutions.
Apprendre à apprendre
Il faut apprendre à apprendre, et nous le faisons collectivement assez mal.
L’évaluation par compétences est un outil qui va dans cette direction. Les
pédagogies actives, les classes inversées complètent cette approche.
Conclusion
Les Classes inversées offrent une dynamique très intéressante pour faire évoluer
notre système éducatif, pour rendre les élèves acteurs de leur apprentissage et
recentrer le rôle de l'enseignant sur la pédagogie et non plus le savoir.
L'évaluation par compétences accompagne cette dynamique en bouleversant
l'approche de l'évaluation.
Menées parallèlement, ces deux pratiques offrent une complémentarité pleine
de promesses.
Sitographie
339
Logiciel SACoche : https://sacoche.sesamath.net/
Association Sésamath : http://www.sesamath.net/
Bibliographie
340
Atelier n° 101 : 10 conseils pratiques pour mettre
en œuvre SA classe inversée
MINI-CONFERENCE
341
342
Mickaël BERTRAND : professeur d’histoire, géographie, enseignement moral et
civique (EMC) en lycée et en milieu carcéral dans l’académie de Dijon. Formateur
et auteur d’un blog sur la “pédagogie participative et sociale” (PEPS). Auteur de
ressources scolaires (notamment pour le site Historicophiles) et de manuels
scolaires. Administrateur et coordinateur local dans l’académie de Dijon pour
l’association Inversons la Classe !
343
Atelier n° 103 : Papy inverse la classe
(mathématiques / lycée)
RETOUR D’EXPERIENCE
Cette dernière année m’a paru une belle réussite - objectif atteint, les élèves
travaillent beaucoup plus et avec moins de frictions en classe ! - au point que
j’étais déçu d’interrompre une évolution qui ne faisait que commencer.
345
Jean Pierre GERBAL : professeur honoraire de mathématiques retraité (académie
Orléans-Tours).
346
Atelier n° 105 : PedaLogic, la pédagogie des
collectifs d’enseignants connectés
ATELIER TECHNIQUE
INTRODUCTION
Pour l’heure, le numérique reste timide dans les classes, souvent cantonné à
l’édition de documents et plus récemment au renseignement du Livret Scolaire
Unique sur le site du ministère. Les enseignants sont clairement en surcharge
de travail, entre les préparations, l’animation et les évaluations (3). Les
programmes d’enseignement structurés et exhaustifs ne sont bien sûr pas
pensés comme des injonctions à faire ou à évaluer, et c’est pourtant
immanquablement l’impression qu’ils suscitent. Entre le « tout est possible » et
la réalité de la classe, les enseignants peuvent ressentir parfois frustration ou
découragement. D’autant qu’ils sont presque toujours seuls dans leur classe, le
coût humain du travail en équipe étant souvent rédhibitoire. (4)
MISE EN ŒUVRE
Le dispositif expérimental
348
Les fonctionnalités de PédaLogic
CONCLUSION
Dans les échanges en fin d’atelier, les participants ont partagé leur avis :
349
Ils ont aussi évoqué les limites à l’utilisation d’un logiciel en classe :
Quant aux organisateurs, nous avons compris que les enseignants sont
demandeurs de nouveautés mais qu’ils ont besoin d’accompagnement sur le
logiciel et sur les méthodes pédagogiques. Nous voyons la confiance qu’ils nous
portent naturellement en tant qu’éditeurs informatiques, ils sont prêts à nous
confier leurs évaluations, séquences et séances, bref tout leur précieux savoir-
faire !
1. https://usagesnumedu.sciencesconf.org/ et http://www2.assemblee-
nationale.fr/15/commissions-permanentes/commission-des-affaires-
culturelles/missions-d-information/l-ecole-dans-la-societe-du-
numerique/(block)/46591
2. Site Web PédaLogic. https://www.pedalogic.fr/wp/
3. Les plans numériques du ministère s’imposent souvent verticalement,
avec peu de place pour les besoins et les pratiques des enseignants
eux-mêmes. On a pu estimer à 1/3 le temps de travail des enseignants
consacré à la préparation et à l'évaluation. C’est dans ce contexte qu’il
faut réfléchir à des outils numériques personnalisés et économes en
350
temps.
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/06/29062018
Article636658542952916582.aspx#.W0CDPH5WH4w.twitter
4. On estime que près des 3 quarts des professeurs n'observent jamais le
travail d'un collègue, ce qui est en moyenne deux fois plus qu’ailleurs
en Europe. Cela montre un vrai isolement des collègues dans leur
classe.
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/05/11052018
Article636616190277114154.aspx#.WwEiFt87UlA.twitter
5. L’OCDE pointe les vertus de la pédagogie expérientielle, comme la
pédagogie par projet, qui promeut la résolution de tâches complexes
dans des situations réelles. https://www.oecd-
ilibrary.org/docserver/36b298bb-
fr.pdf?expires=1532785425&id=id&accname=guest&checksum=1835
17419B10124141AF1D11AE83B29A
6. L'innovation " est beaucoup plus ponctuelle et précise que les grandes
idées... C'est précis. Si on veut la transférer, il faut s'intéresser aux
conditions de transfert". https://www.editions-
retz.com/pedagogie/domaines-transversaux/l-innovation-
pedagogique-9782725635828.html#descriptif
7. https://www.dropbox.com/s/wftp3lc4656cav0/proposition%20de%20s
%C3%A9quence.pdf?dl=0 - PédaLogic
8. https://www.pedalogic.fr/app/media/pedalogic.webm – PédaLogic
9. https://www.dropbox.com/s/qvu3tec2ke1z255/atelier%20pas-
%C3%A0-pas.pdf?dl=0 - PédaLogic
Yann GRIPAY
Maître de Conférences en Informatique
LIRIS - Laboratoire d'InfoRmatique en Image et Systèmes d'information de
l’INSA de Lyon
10 ans d’activité
Bruno DELAMOTTE
Professeur des écoles
351
Ecole élémentaire Louise – Académie de Lyon
23 ans d’enseignement
PédaLogic
contact@pedalogic.fr
Ce projet est de notre propre initiative, donc non institutionnel.
352
RECUEIL DES ARTICLES DE NOS
PARTENAIRES
PEDAGOGIQUES
353
Atelier A : Le scénario conceptuel : un outil pour
structurer les notions scientifiques abordées dans
une séquence de classe
ATELIER PRATIQUE EN PEDAGOGIE ACTIVE
354
Atelier B : La classe inversée résistera-t-elle au «
Jeu du changement » ?
ATELIER PRATIQUE EN PEDAGOGIE ACTIVE
François MULLER
Lien : http://www.francoismuller.net/#!le-jeu-du-changement/cfqx
355
Atelier C : Twictée – présentation du dispositif
ATELIER PRATIQUE EN PEDAGOGIE ACTIVE
Twictée
356
Atelier D : Postures en pédagogie coopérative
ATELIER PRATIQUE EN PEDAGOGIE ACTIVE
Objectif de l’atelier : Dans le cadre de cet atelier participatif, nous décrirons des
gestes professionnels qui concourent à la mise en œuvre d’une pédagogie
coopérative.
357
Atelier E : Laboratoire d’analyse spécial « classe
inversée » à la lumière de l’innovation
ATELIER PRATIQUE EN PEDAGOGIE ACTIVE
Frédérique CAUCHI-BIANCHI
358
Atelier F : Pédagogie Institutionnelle et Technique
Freinet : le choix de texte
ATELIER PRATIQUE EN PEDAGOGIE ACTIVE
Thierry VIAL
359
Atelier G : Présentation du dispositif Twictlingua
ATELIER PRATIQUE EN PEDAGOGIE ACTIVE
Twictlingua
Il s’agit d’un collectif sur Twitter (@Twictlingua) qui regroupe des professeurs
de LVE et de DNL du cycle 3 au cycle terminal. Le point de convergence est
l’utilisation de Twitter avec des comptes-classes sécurisés afin de développer à
la fois l’interaction écrite et la médiation, que ce soit en interlangues ou dans la
même langue étrangère.
Vous trouverez les informations nécessaires pour nous contacter et rentrer dans
la boucle en remplissant ce formulaire
:https://goo.gl/forms/pWhoIaFQJZOM5d8C3 et en allant sur le site
https://twictlingua.wordpress.com/ .
360
Atelier H : Diversification des postures
pédagogiques au travers de la classe inversée
ATELIER PRATIQUE EN PEDAGOGIE ACTIVE
361
Atelier I : Présentation d'une école différente et
pratique d'un outil - Courant institutionnel
ATELIER PRATIQUE EN PEDAGOGIE ACTIVE
Nous proposerons au public de poser des questions après chaque point pour
un moment plus interactif.
Après ces temps d'échanges, nous inviterons, ceux qu'ils le souhaitent, à vivre
un outil mis en place à l'école: LES AGENDAS.
362
Atelier J : Le Soutien au Soutien
Étrange dénomination, intrigante sans doute... Cette expression a été forgée par
Jacques Lévine pour exprimer l’idée que le travail des enseignants, qui est de
soutenir les élèves dans leur croissance et dans leurs apprentissages, est tout
sauf facile et simple et que les enseignants ont eux-mêmes besoin d’être
soutenus dans cette tâche.
Après avoir ainsi présenté le Soutien au Soutien, nous avons proposé aux quatre
personnes qui s’étaient aventurées dans cet atelier d’en faire l’expérience, même
si en général cette démarche se fait avec un groupe plus étoffé et avec plus de
temps que les 45 minutes qui restaient ! Quelqu’un a proposé une situation
autour d’une réaction d’élève assez énigmatique. Le groupe a écouté le récit de
cette situation et posé quelques questions complémentaires pour bien se la
représenter ; puis on a fait des hypothèses sur la façon dont l’élève avait pu, lui,
vivre la situation. Pour finir, on a réfléchi à ce qui pourrait être tenté dans une
pareille situation.
Contents de cette expérience, les participants ont dit combien était riche la
réflexion en groupe, appuyée sur une méthode précise... et certains souhaitent
la poursuivre en participant à un groupe de Soutien au Soutien.
363
Rose JOIN-LAMBERT : présidente de l’AGSAS, enseignante et formatrice,
animatrice de groupes de Soutien au Soutien et formatrice aux Ateliers Psycho-
Lévine.
364
Atelier K : Le conseil, clé de voûte des institutions
ATELIER PRATIQUE EN PEDAGOGIE ACTIVE
- Maîtresse, …
Quitter le pulsionnel, le corps à corps, passer par les mots qui disent la
séparation. Dire où je suis, entendre ce que les autres ont à dire, confronter les
points de vue, accepter de ne pas avoir raison sans abandonner, refuser la
soumission si l'on a raison. Le conseil de coopérative avec la maîtresse garante
de la sécurité de chacun et de tous, et le groupe comme médiation, est là pour
cet apprentissage.
Le conseil est là pour organiser, réguler et gérer les conflits. Ces techniques
sont éducatives parce qu’elles entraînent à la gestion de situations humaines
donc complexes.
Définition du conseil
Fernand Oury et Aida Vasquez utilisent une métaphore organique pour définir
le conseil. Cf Vers la Pédagogie Institutionnelle p.87 et suivantes.
365
Le conseil, œil du groupe : tous dans la classe, peuvent voir et savoir.
Ces informations, mises en commun, permettent souvent de voir … ce
qui se passe.
Le conseil, cerveau du groupe : instrument d’analyse et de critique de
ce qui se passe, d’élaboration collective de la loi et des règles de vie.
Instrument de décision, il est aussi une mémoire collective (cf le cahier
de décisions).
Le conseil, rein du groupe : une réunion d’épuration de ce qui
encombre, obstrue ou annule la vie collective et la production. Le
conseil draine les énergies bloquées dans les tensions, les conflits, les
inhibitions, les récupère, les réoriente.
Le conseil, cœur du groupe : lieu de recours où l’on parle au nom de
la loi et qui permettra la cicatrisation des blessures ou frustrations
subies au cours de la semaine. Lieu de reconnaissance des progrès,
des efforts, des réussites. Re-dynamisation, redémarrage, remise en
circuit …
La vie dans la classe est vécue par tous, mais aussi par chacun et pas
obligatoirement de la même façon. Ce qui n’est pas apparu au grand jour
(tensions par exemple, conflits, blocages) va pouvoir être repris, parlé.
Un exemple :
366
Les changements de métiers : Claire a le métier poubelle, Caroline le
métier table d’exposition, Constantin les cartables, Jennifer le tableau
des présidences de quoi de neuf, Alice le tableau cuisine, Laurène le
facteur, Pamela les rideaux.
Les amendes : Paul paie 2 points (on n’écrit pas sur les tables). C’est
payé. Gustave paie 2 points (on ne se pend pas au tourniquet). C’est
payé.
Puis ceux qui ont quelque chose à dire s’inscrivent dans les différentes
rubriques : urgence, critique, métier, proposition-information-question,
félicitation-remerciement.
Le conseil dure une demi-heure maximum, a lieu deux fois par semaine et est
présidé par moi (la maitresse) ou un enfant selon le niveau de la classe et le
moment de l’année. En fin de conseil, le-la secrétaire relit les décisions.
Quelques précisions
367
Attention ! Si vous mettez en place le conseil seulement pour gérer les
problèmes, les conflits, même si c’est un premier pas, vous risquez de tourner
en rond et cela va vite vous ennuyer et ennuyer les élèves… Le conseil est aussi
un lieu d’organisation de la vie de la classe, des projets. Le conseil fait partie
de toute une structure complexe : l’atomium.
« En ce lieu, nous sommes « agis » par les divers éléments, mais nous
pouvons aussi agir sur ces différents éléments, agir et non nous agiter.
Isoler ces éléments leur retire leur sens. Ils n’ont de sens que par rapport
à l’ensemble. »
369
Atelier L : Le temps des penseurs
ATELIER PRATIQUE EN PEDAGOGIE ACTIVE
http://pedagost.over-blog.com/
http://laclasseplaisir.eklablog.com/
http://www.empechementsaapprendre.com/
370
Atelier N : Classe inversée et méta-construction
des apprentissages
ATELIER PRATIQUE EN PEDAGOGIE ACTIVE
De quoi s'agit-il ?
Quelle forme :
Cet atelier intéressera ceux qui ont envie d’aller au-delà de la classe inversée,
pour la renverser avec les élèves et en faire les acteurs de la classe, ou à ceux
que la classe inversée intéresse sans vouloir se limiter à visionner des vidéos.
371
Atelier O : La classe inversée de l’éducation
physique à l’accompagnement personnalisé
ATELIER PRATIQUE EN PEDAGOGIE ACTIVE
Dans une seconde partie, elle montrera comment elle s’est aussi inscrite dans
une démarche collective dans l’accompagnement personnalisé dans son
collège.
Cela peut servir pour entrer dans une activité, préparer une évaluation, aider à
la remédiation, développer le tutorat.
On débattra dans l’atelier sur les transpositions possibles dans des contextes
variés d’expériences de ce type.
372
Atelier P : Les ateliers philo
ATELIER PRATIQUE EN PEDAGOGIE ACTIVE
Ouvrages
373
L’enfant philosophe, avenir de l’humanité ? Ateliers de réflexion sur la
condition humaine. Jacques Lévine, avec Geneviève Chambard, Michèle
Sillam et Daniel Gostain. ESF Editions septembre 2008
374
Atelier Q : « Dis-moi comment tu fais, je te dirais
ce que nous apprenons » - Module
enquêteur/enquêté
ATELIER PRATIQUE EN PEDAGOGIE ACTIVE
Problématiques
Objectif
Le présent module prend appui sur les travaux de la Clinique de l’activité d’Yves
Clot au CNAM, sur les techniques d’auto-confrontation croisée et d’instruction
au sosie, reprenant par ailleurs l’approche d’enquête sur les pratiques, vecteur
de développement professionnel.
http://www.cairn.info/revue-anthropologie-des-connaissances-2010-2-page-
255.htm
375
376
TABLE DES MATIERES
RECUEIL DES ARTICLES - PROGRAMME GENERAL 45
Précisions pour le congrès et la publication de ces actes : 46
Atelier n° 3 : Des badges de compétences pour une vraie
individualisation des parcours 48
Atelier n° 5.1 : Différencier et individualiser en Terminale (Histoire
Géographie) 52
Atelier n° 5.2 : « Des balises et des badges, pour identifier,
remédier et valider » 55
Atelier n° 6 : Le partenariat avec des artistes pour nourrir les
pratiques de classe inversée et la pédagogie de projet 57
Atelier n° 8 : La posture bienveillante, un changement pour la
classe inversée 60
Atelier n° 9 : Théâtre scientifique au collège, demandez le
programme ! 63
Atelier n° 12 : Quand la classe inversée change tout ! 74
Atelier n° 13 : Détourner le soundpainting pour favoriser l’auto-
correction orale en Langues Vivantes Etrangères 80
Atelier n° 14 : Classe inversée et éducation nouvelle : les
incontournables et les points de vigilance 83
Atelier n° 15 : Mais où est passé le prof (de français) dans la
classe ? 88
Atelier n° 16 : Elèves créateurs de ressources pédagogiques
(histoire-géographie) 96
377
Atelier n° 17 : Différenciation et collaboration en classe connectée
(mathématiques) 99
Atelier n° 19 : Escape Game : why ? 101
Atelier n° 20 : Changer de posture sans perdre la tête (anglais)103
Atelier n° 21 : Augmentez vos vidéos en ajoutant des
questionnaires avec Edpuzzle 105
Atelier n°22 : Des outils pour commencer (padlet, google form et
plickers) 111
Atelier n° 23 : L’inspection inversée : une expérience dans
l’enseignement pour adultes en Belgique francophone 114
Atelier n° 24.2 : Le projet microphilo 122
Atelier n°26 : L’application De La Méthode De La Classe Inversée
Dans L’enseignement Du Français Langue Étrangère 126
Atelier n° 27 : Inversons l’impressionnisme : la Classe Inversée
pour l’apprentissage du FLE 132
Atelier n°28. 1 : Fantastique en 4ème : une évaluation numérique
et en images (français) 137
Atelier n° 28.2 : Quand la classe inversée permet à l’apprenant et
à l’enseignant de changer de posture… pour s’insérer plus
facilement dans le monde professionnel 140
Atelier n°29 : comment débuter en classe inversée ? 142
Atelier n° 30 : Escape game : la disparition (mathématiques /
sciences de la vie et de la terre) 144
Atelier n° 31 : NeuroLearning : enseigner avec les neuro-sciences
146
378
Atelier n° 32 : De la posture réflexive de l’enseignant renversant à
la posture réflexive de l’apprenant, quels liens, quels outils, quels
effets ? 149
Atelier n° 33 : La gestion de l’hétérogénéité des élèves (SVT / LV)
153
Atelier n° 35 : Lancement du collectif des professeurs d’histoire-
géographie en classe inversée 156
Atelier n° 36 : R.E.-P.A.N.S.E. R sa classe : entre résilience et
nouvelles postures 160
Atelier n° 37 : La classe inversée, renversons les clichés ! Top 10
des clichés sur la classe inversée 163
Atelier n° 40 : Le projet mini-flip 174
Atelier n° 41 : L’impact des classes inversées sur la motivation des
élèves 176
Atelier n° 42 : Un projet inversé en 5è : y a-t-il des journalistes
pour résoudre le mystère ? 179
Atelier n° 43 : Améliorer l’orthographe en BTS, la dictée négociée
183
Atelier n° 47 : Ma classe est un fablab 187
Atelier n° 48 : Moi, j’enseigne mais, eux, apprennent-ils ? -
Changer de posture pour apprendre ou pour enseigner ? 189
Atelier n° 49 : Classe inversée et coopérative en primaire 190
Atelier n° 50 : Construire des apprentissages avec les jeux
d’évasion pédagogiques 200
Atelier n° 51 : Pour une classe inversée militante 203
Atelier n° 53 : Former à la classe inversée, une dynamique pour
une organisation apprenante dans la voie professionnelle 215
379
Atelier n° 55 : Utiliser les jeux de rôles éducatifs dans une logique
de classe inversée 217
Atelier n° 56 : bilan de 4 années d’inversion en Histoire-
Géographie 222
Atelier n° 57 et 58 : Des plans de travail du collège au lycée 228
Atelier n° 59 : Conférence participative et expérientielle : créer un
climat de confiance 234
Atelier n° 60 : EPI 5ème : suivre une course en voilier 236
Atelier n° 61 : Différencier les parcours d’apprentissage en langue
vivante grâce aux ceintures de compétences 239
Atelier n° 62 : A chacun SA classe inversée : outils, expériences
(physique-chimie) 242
Atelier n° 63 : Et si les élèves de 3ème construisaient eux-mêmes
leur séquence ? 247
Atelier n° 64 : De twitter a twittcitations 251
Atelier n° 65 : Fast & Formation - Atelier participatif pour les
formateurs en classe inversée 253
Atelier n° 67 : Quelles activités de groupe pour l’appropriation
des connaissances et compétences dans le 1er degré (cycle 3) ? -
Quel changement de posture pour l’enseignant et pour l’élève ?
257
Atelier n° 68 : Inverser en milieu rural et zone grise 260
Atelier n° 69 : Escape game : « encapsulé » ! 265
Atelier n° 73 : La classe inversée en physique-chimie du collège à
l’université 268
Atelier n° 75 : Changer de posture face aux retours d'évaluation
en anglais 277
380
Atelier n° 76 : Un cours à l’université en classe renversée -
Demander le feedback des étudiants et réguler son dispositif :
une question de survie ? 281
Atelier n° 79 : Redéfinissons nos postures de formateurs/trices287
Atelier n° 81 : Escape game et classe inversée : la grande
inversion (SVT) : Inclure de manière pertinente et efficiente un jeu
d’évasion dans une séquence inversée 292
Atelier n° 82 : Un cours de FOS (Français pour Objectifs
Spécifiques) renversé et transfontalier 296
Atelier n° 83 : Le français des affaires en classe inversée et en
apprentissage mixte: expériences et enseignements après 2 ans
de pratique 300
Atelier n° 88 : Différencier et individualiser en histoire-
géographie : comment la classe inversée a ressuscité ma
Terminale 302
Atelier n° 89 : Le plan de travail en mathématiques 304
Atelier n° 90 : 3 ans de classe inversée en mathématiques 306
Atelier n° 91 : La classe inversée propulsée par Survive On Mars,
un jeu sérieux scientifique 309
Atelier n° 95 : Le projet entrepreneurial : vers un nouveau mini-
référentiel de compétences des professeurs ? 314
Atelier n° 96 : La « forme scolaire » : liens entre pédagogie et
espaces 321
Atelier n° 97 : Exemple de moyens concrets pour le changement
de posture en mathématiques / physique pour le lycée 327
Atelier n° 98 : Et si on inversait l’évaluation ? 331
2. L’évaluation par compétences 335
381
Atelier n° 101 : 10 conseils pratiques pour mettre en œuvre SA
classe inversée 341
Atelier n° 103 : Papy inverse la classe (mathématiques / lycée) 344
Atelier n° 105 : PedaLogic, la pédagogie des collectifs
d’enseignants connectés 347
RECUEIL DES ARTICLES DE NOS PARTENAIRES
PEDAGOGIQUES 353
Atelier A : Le scénario conceptuel : un outil pour structurer les
notions scientifiques abordées dans une séquence de classe 354
Atelier B : La classe inversée résistera-t-elle au « Jeu du
changement » ? 355
Atelier C : Twictée – présentation du dispositif 356
Atelier D : Postures en pédagogie coopérative 357
Atelier E : Laboratoire d’analyse spécial « classe inversée » à la
lumière de l’innovation 358
Atelier F : Pédagogie Institutionnelle et Technique Freinet : le
choix de texte 359
Atelier G : Présentation du dispositif Twictlingua 360
Atelier H : Diversification des postures pédagogiques au travers
de la classe inversée 361
Atelier I : Présentation d'une école différente et pratique d'un
outil - Courant institutionnel 362
Atelier J : Le Soutien au Soutien 363
Atelier K : Le conseil, clé de voûte des institutions 365
Atelier L : Le temps des penseurs 370
382
Atelier N : Classe inversée et méta-construction des
apprentissages 371
Atelier O : La classe inversée de l’éducation physique à
l’accompagnement personnalisé 372
Atelier P : Les ateliers philo 373
Atelier Q : « Dis-moi comment tu fais, je te dirais ce que nous
apprenons » - Module enquêteur/enquêté 375
383
INDEX DES AUTEURS
DELAMOTTE, Bruno, 347
A DEN HAESE, Jan, 300
DEWEERDT, Marie-Astrid, 265
ALGAYRES, Muriel, 217 DOMINIQUE, Audrey, 265
ARROUS, Adrien, 156 DREYFUS, Claire, 156, 253, 287
DUBOIS, Aude, 48, 118, 137, 179, 247
B Dufrene, Isabelle, 321
D K
DA SILVA, Valérie, 370 KAHLA, Annie, 74
DAGIRAL, Cécile, 63 KIMOLIATI, Evdokia, 183
DARME, Marie, 327 KORMOS, Marie-Hélène, 153, 236
384
KULDKEEP, Mérit, 126 PUIROUX, Denis, 242
L R
LANCHON, Florence, 357 RAFFIN, Florence, 55, 228
LAURIE, Guillaume, 146, 234 RENSING, Maryline, 260
LE HIR, Aurélie, 144 ROBIN, Isabelle, 365
LE JEUNE, Jean-Marie, 163, 203 ROZENCWEIG, Esther, 114
LE MOEL, Claire, 101
LE NIR, Nadège, 257 S
LE QUEMENER, Jean-Jacques, 60
LEMOINE, Nicolas, 265 SAPUTA, Dimitri, 200
LEQUIEN, Guillaume, 122 SAURET, Olivier, 73
LERAT, Karine, 306 SCHELLENS, Pascale, 114
LERAUT, Laetitia, 96 SCIMECA, Damien, 142, 176
SECOND, Sanaé, 111
SILVERT, Amélie, 103
M
SIMIOT, Adrien, 362
MAIGRET, Jean-Emmanuel, 314 SOUALA, Patrick, 321
MARQUOIS, Cécile, 55 SOULIE, Marie, 183
MARTINAGE, Céline, 191 STRAUB, Anthony, 200
MASSON, Anne-Marie, 222, 260
MASSON, Philippe, 260 T
MICHAU, Cyril, 265
MICHEL, Fabrice, 357 TACCHI, Magali, 153, 236
MICHNIK, Grégory, 309 TALY, Antoine, 341
MIGLIACCIO, Gaël, 105 TRAN, Claude, 114, 321
MULLER, François, 355 Twictée, 356
Twictlingua, 360
N
V
NADAM, Patrice, 265
VERBEKE, Frederik, 296
VIAL, Thierry, 359
P
VITALE, Margherita, 132
PAIRAULT, Dominique, 144
PAQUY, Lucie, 215 W
Perez, Frédéric, 354
PHILIPPON, Valérie, 74 WELCOMME, Aurélie, 300
PLUMEL, David, 187
PONSONNET, Geneviève, 176, 268, 309
PRIEUR, Roseline, 371
385
Z
ZAKHARTCHOUK, Jean-Michel, 83
386
CLIC 2018
Congrès des Classes Inversées et des Pédagogies Actives
29 juin - 1er juillet 2018, Université Paris Descartes, Paris
387
Notre projet est décliné en 4 axes d’action, en réponse à ces 4 catégories de
freins, et sont autant de leviers d’essaimage, afin d’aider chaque enseignant à
mieux accompagner ses élèves. Ces actions permettent de transformer le tissu
enseignant en communauté ouverte apprenante.
Contact :
t https://twitter.com/classe_inversee
f https://www.facebook.com/inversonslaclasse
Site http://www.inversonslaclasse.fr/
@ contact@inversonslaclasse.fr
388