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Review

Author(s): André Reix


Review by: André Reix
Source: Revue Philosophique de la France et de l'Étranger, T. 171, No. 3 (Juillet-Septembre 1981),
pp. 329-330
Published by: Presses Universitaires de France
Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41093179
Accessed: 08-12-2015 11:45 UTC

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ANALYSES ET COMPTES RENDUS

ANTIQUITÉ

Maria Isabel Santa Cruz de Prunes, La genèsedu mondesensibledans la


philosophiede Plotin,Paris, puf, 1979,23,5 X 15 cm, 147 p., vol. LXXXI
(coll. « Biblioth. de PEcole des Hautes Etudes. Sciences religieuses»).
La légendeserait-ellefausse, qui fait du fondateurdu néo-platonisme
un idéaliste pur, méprisantle monde matérielcomme un mal et une illu-
sion ? N'a-t-onpas confonduà ce sujet ce néo-platonisme avec le pessimisme
gnostique contre lequel argumentaitprécisémentPlotin, en réhabilitant
le monde sensible? C'est ce que veut prouverTA., dans une thèse bien
charpentée,quoique assez sèche, dont les trois chapitressuivent la ligne
descendantede notre âme depuis la contemplationvers la matière et le
mal. L'Un, source de toute la procession,ne saurait exister tout seul.
Le multiple est une exigence a priori qui procède de l'intelligence.La
générositésurabondantede la simplicitérendnécessairela productiondont
le ressortest la theoria,la contemplation.Toute productionest en effet
contemplationet diffèreselon les hypostases,l'Un, l'intelligenceet l'âme.
Or, en regardantl'Un, l'intelligencevoit Yun-qui-est,i.e. l'Un multiplié.
Egalement,la productionde la nature est une theoria.Mais la nature ne
connaîtpas. Ainsi le monde sensible n'est pas le résultat d'un processus
rationnel.L'âme possèdeune double fonction: contemplerl'Un et produire,
donner forme au sensible, sans lui devenir immanente. Cette absence
d'immanence présenteune difficultépeut-êtreinsurmontableà la thèse
soutenue. La hiérarchisationdes parties de l'âme, ni l'échelle ontologique
ne la résolvent; au contraire,car le procès d'extériorisationde l'âme
demeure sans développementtemporel,ce qui est justement le propre
de la vie de la nature. Ce n'est pas la seule difficultédu plotinisme.La
fonctiondu logos en est une autre et surtout la définitionde la matière.
Pour Plotin, la matièreest le dernierdegré de l'émanation descendante,
n° 3/1981
Revuephilosophique,

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330 Revue philosophique

ni forme,ni logos, ni corps,donc un non-être,bien que douée d'un certain


mode d'existence.Plotin nous dit que l'âme administrele mondesensible
« par une sortede présence». Cela ne nous éclairepas, mêmesi nous disons
que le sensibleest un mixtede matièreet de logos. Il nous paraîtplus juste
de considérerque « le systèmede Plotin est un idéalisme absolu... dans
lequel chaque hypostase est une connaissanceérigée en réalité ». En ce
cas, la connaissancen'a plus d'objet.
André Reix.

Wypkje Helleman-Elgersma, Soul-Sisters. A Commentaryon « En-


neads » IV-3 (27), 1-8 of Plotinus, Amsterdam, Rodopi, 1980,
22x15 cm, 485 p. (« Elementa »).

L'âme, chez Plotin, demeure un sujet importantde discussion. Le


passage cité en représentele point culminantqui traite de l'essence de
l'âme, de sa chute,de son unité et de sa multiplication,de son être omni-
présentet intelligible.Le topique reste l'incarnationde l'âme et Plotin
veut prouverque celle-ci n'est pas nécessairementà la mercides forces
cosmiques, mais qu'étant orientée vers le haut, spécialementdans la
contemplation,elle est d'autant plus capable de maîtriserle bas.
Plotin,toujoursremarquablementbrefjusqu'à devenirobscur,présente
donc ici un argumentintéressantsur les rapports entre l'âme humaine
individuelleet l'âme du monde. Contrairement à l'opinion communément
admise par les platoniciens,pour Plotin nos âmes humaines ne dérivent
pas de celle du monde. Nos âmes et l'âme du monde dériventégalement,
comme deux sœurs, d'une source commune qui est l'Un originelqui se
multiplie.Ainsi l'âme du monde et les âmes humainesdoiventêtre consi-
dérées comme égales ontologiquementà tous les niveaux de leur être.
Loin donc de subirune dévaluationde leur proprerôle,les âmes enfermées
dans un corps humain participentà l'ascension mystiqueavec l'Un et le
Nous. Cependantil faut nettementdistinguerce parallélismeontologique
des différences éthiques qui existententre l'âme du monde et nos âmes
humaines,ces dernièresopérant au niveau de la raison discursive,ce qui
occasionne des chutes.
Une étude généralede l'âme permetde releverles deux conceptscapi-
taux de processionet de retour.Cela touche à la volonté mystiqueet aux
relationsdes deux typesd'âmes-sœurs.Plotiny insiste,notreâme contemple
et en même tempsrèglele cours du cosmos avec l'âme du monde. Donc :
1) ce n'est pas la parentéqui caractériseces deux typesd'âmes ; et 2) l'âme
individuellene doit pas êtreregardéecomme un tout. Quand Plotin parle
d'une âme seule, il ne veut pas nécessairement parlerde l'âme du cosmos.
Il reste à déterminerl'identité des philosophesqui considèrentnotre
âme comme dérivée de celle du monde : Stoïciens, Gnostiques ou néo-
Pythagoriciens? Les influencessur Plotin de Numenius et d'Amelius,
celui-cicommesimple prête-nom,sont évidentes.Le travail de W. H.-E...
s'en trouveainsi justifié.Notre aine a la capacité de conserverle contrôle,
mêmedans l'état d'incarnation,et de maîtriserl'influencesur elle du monde
entenducommeun tout. En insistantsur l'unité de l'âme, jusque dans son
orientationà l'Un, Plotin veut remplacer la nécessité par un système
intermédiairede dieux et de démons.

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