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conducteurs
1. Introduction :
Les convertisseurs statiques ont pour rôle de convertir ou de moduler des signaux
électriques de forme et de fréquence données à d’autres (DC-DC, DC-AC, AC-DC, AC-
AC), ceci dans le but de commander la puissance électrique transitée. Pour réaliser ces
objectifs, les composants semi-conducteurs sont appelés constamment à passer d’un état
conducteur à un état bloqué et vice-versa, on dit qu’ils commutent. Ces transitions
rapides s’accompagnent de contraintes électriques (surtensions, surintensités) et
thermiques (pertes). Ces commutations doivent donc être aussi douces et aussi peu
dissipatrices que possible.
L’objectif du présent chapitre est donc de décrire les outils à mettre en œuvre pour
la bonne compréhension des mécanismes intervenant dans la commutation. Le support
d’étude la cellule de commutation et les pertes à base de la diode PiN , du transistor de
puissance IGBT et du thyristor. [6]
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Chapitre II La commutation des semi-
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On a constaté que compte tenu des règles d’association des sources et des
interrupteurs ceux-ci ne pouvaient être qu’associés par deux, d’où la notion fondamentale
de cellule de commutation. Aux extrémités, on trouve une source de tension, à son point
milieu, on trouve une source de courant, comme représenté sur la figure suivante. On
rappelle que les interrupteurs sont orientés en convention récepteur.[14][17]
(2.3)
Ces lois sont vraies quel que soit l’état des interrupteurs et notamment durant le
régime transitoire de la commutation. Ainsi, si E>0 et I>0, la trajectoire des points de
fonctionnement est celle représentée ci-dessous :
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Chapitre II La commutation des semi-
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- (1) si les signes de iKi et vKi sont identiques avant et après la commutation, on a
affaire à la commutation commandée de cet interrupteur,
- (2) dans le cas contraire, on a affaire à la commutation spontanée de cet interrupteur.
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Chapitre II La commutation des semi-
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Chapitre II La commutation des semi-
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• Exemple 2 :
On considère à présent une structure de conversion dans laquelle on souhaite que la
tension de sortie soit bidirectionnelle en tension à partir d’une source unidirectionnelle E.
La solution consiste soit à utiliser une cellule de commutation et une source à point
milieu, soit à associer deux cellules de commutation comme représenté à la figure
suivante :
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Chapitre II La commutation des semi-
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On souhaite que les formes d’onde de la tension V sur la charge soient telles que
représentées sur la figure ci-dessous, deux cas de déphasage ont été représentés.
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Chapitre II La commutation des semi-
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VK2=Fm(t).E
IK1=Fm(t).I (2-4)
Ie=I.[fm1(t)-fm2(t)]=I.FmO(t) (2-5)
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fonction binaire, elle devient une fonction à valeurs entières dépendant de la façon dont
les cellules de commutation sont agencées entre elles (différentiel, cascade, série, etc..).
Exemple
On souhaite alimenter une source de courant constant avec l’onde de tension
représentée ci-dessous (1ere courbe). On constate donc la nécessité de sommer deux
fonctions de modulationfm et fm . comme représenté sur la figure (2eime)et
1(t) 2(t)
(3eme)courbe.
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Chapitre II La commutation des semi-
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On applique ensuite à chaque cellule les règles qui permettent finalement d’identifier
la nature des interrupteurs ; dans ce cas K1 et K’1 sont des interrupteurs commandés à
l’amorçage et au blocage et K2 et K’2 sont des diodes.
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Chapitre II La commutation des semi-
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Figure2.I6 : exemple de commande pleine onde avec courant en avance (a) et en retard (b)
Exemple :
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Vs(t)=E.Fm(t)
Ie(t)=Is.Fm(t) (2-5)
La fonction Fm est définie par :
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2. définition de la commutation
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Chapitre II La commutation des semi-
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(1-7)
En remarquant que
(1-8)
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Chapitre II La commutation des semi-
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(2-9)
Pour de faibles valeurs de lc, le terme (lc.diT/dt) est négligeable devant Ve, ce qui conduit
à:
Inversement, pour de fortes valeurs de lc, le gradient de courant peut être limité par
Ve/lc. Dans ce cas de figure, ETON est nulle et EDOFF s'exprime par :
(2-10)
La charge stockée QRR est un paramètre important pour les pertes car elle est fortement
dépendante de la vitesse de commutation. Par ailleurs, le courant de recouvrement
inverse IRM induite une surintensité dans le transistor, aggravant ainsi le niveau de pertes.
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Chapitre II La commutation des semi-
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(2-11)
Il n'y a pas de pertes par commutation dans la diode pendant cette phase car
courant et tension n'existent pas simultanément : EDON = 0 .
Dans la mesure où les pertes à la fermeture sont très faibles par rapport aux pertes
à l'ouverture, seules ces dernières sont généralement prises en compte pour le calcul des
pertes de commutation.[2]
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(2-12)
En prenant la moyenne sur une période, on obtient les pertes par conduction [17]
(2-13)
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(2-14)
'
Comme on l'a indiqué, le courant de fuite à l'état bloqué est très faible. Ainsi, les
pertes à l'état bloqué, égales au produit de ce courant par la tension inverse appliquée à la
diode, sont généralement négligeables devant les pertes à l'état passant.
La commutation à la fermeture d’un IGBT est identique à celle d’un MOSFET :la
figure2 .22 a montré l’évolution de vGE ,iC ,vCE et du produit vCE iC .
- Pour t=0,on applique une tension positive de commande VG .
- De t=0 à t=t1 ,vGE étant inferieur à VT ,vGE augmente ,vCE restant égal à U,iC reste
nul.
- De t=t1 à t=t2 ,vGE continue à croitre,vCE reste égale à U ,iC croit très rapidement
de zéro à I.
- De t=t2 à t=t3 ,vGE reste constant(effet miller),la tension vCE décroit.
- Après t=t3 ,vCE termine sa décroissance ,vGE tend vers sa valeur finalVG.
- Les caractéristiques de transfert de charge( Figure 2.23) donne la variation
de
tension en fonction de la charge de grille Q G pour une valeur donnée de I et différentes
valeurs de U.
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• La gâchette doit être polarisée positivement par rapport à la cathode par une
source capable de fournir un courant IG suffisant pour provoquer l’amorçage.
Figure 2.24 : Thyristor. (a) Symbole électrique (c) caractéristique i-v idéalisée.
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Chapitre II La commutation des semi-
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pertes de commutation. Les pertes en commutation s’ajoutent aux pertes statiques des
états passant et bloqué.
En effet, pour des raisons inhérentes aux mécanismes physiques mis en jeu, la
réalisation par des éléments semi-conducteurs des fonctions d’interrupteurs qu’exige
l’électronique de puissance est imparfaite. Les états passant et bloqué sont bornés par des
valeurs limites de courant et de tension et dégradés respectivement par une chute de
tension et un courant de fuite, ce qui implique, notamment, la dissipation de puissance et
échauffement du cristal. De même, le basculement d’un état à l’autre, qui nécessite des
conditions de commande adaptées, n’est pas instantané, soumis à la dynamique des
porteurs de charge dans le cristal, avec comme conséquence l’existence des pertes de
commutation et la limite de fréquence de fonctionnement
Pour la commande des moteurs, on utilise surtout des hacheurs série ou des
hacheurs à quatre quadrants. On admet ici que la source de tension Vs et la source de
courant Is sont à courant continu de valeur constante. On considère le hacheur série
(dévolteur) représenté par le schéma de la figure 2.25.
On désigne par m(t) = f 1, l’indice de modulation. Les interrupteurs et les sources
sont supposés parfaits. On commande périodiquement, à la période T, la ferme- ture de
l’interrupteur transistor T1 de fonction de connexion f1 = 1 durant αT, et son ouverture ( f 1
= 0) durant (1 – α)T. Le réseau de Pétri est alors le suivant ( figure 25). Les rôles des
interrupteurs f1 et f2 sont inversés, soit f1 + f2 = 1. On a f1 = 1 dans le cas où v m = Vs et im
= Is. L’indice de modulation est alors m = 1.
Dans l’autre cas, m = 0, la diode D2 est en état de conduction, et vm = 0 et im = 0
(effet roue libre). On indique figure 2.25 l’allure de m(t). On obtient en valeur moyenne
< m > =α . En définitive, la relation de commande est u 2 = m u1 et i1 = m i2. Le transfert
de puissance est réglé par m : p(t) = m(t) Vs Is et en valeur moyenne P =< p >= α Vs Is
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Chapitre II La commutation des semi-
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Le hacheur série est utilisé pour la commande en vitesse ou en position des moteurs
à courant continu à flux constant. C’est un convertisseur à un seul quadrant de
fonctionnement, ce qui impose un seul signe pour le couple du moteur et pour la vitesse.
On considère maintenant le hacheur quatre quadrants représenté par le schéma de la
figure 26.
On désigne par m(t) = f11 – f21 l’indice de modulation. Les interrupteurs et les
sources sont parfaits. On a pris dans l’exemple pour l’interrupteur K ij, un transistor IGBT
noté Tij et une diode Dij en antiparallèle pour former un transistor «dual».
On commande périodiquement, à la période T, la fermeture des interrupteurs transis-
tors duaux K11 et K22 durant αT (alors m = 1) et l’ouverture durant (1 – α)T, durée
pendant laquelle les transistors duaux K 21 et K12 sont fermés (alors m = – 1). Si Is est > 0,
et m = 1, la conduction s’effectue par les transistors T 11 et T22. Pour m = – 1, le courant
circule par les diodes D21 et D12.
Si Is courant circule par les transistors T 21 et T12. Le réseau de Pétri et l’allure de m(t)
sont alors les suivants : figure 2.26. On obtient finalement en valeur moyenne
< m > = 2α – 1. La relation de commande est encore vm = m Vs et im = m Is. Le
transfert de puissance est réglé par m : p(t) = m(t) Vs Is et en valeur moyenne
P =< p >= (2α−1)Vs Is
puissance est réglé par m : p(t) = m(t) Vs Is et en valeur moyenne P =< p >= (2α−1)Vs Is
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Chapitre II La commutation des semi-
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Pour la commande des moteurs, on utilise surtout des redresseurs type « pont-
mixte » monophasé ou triphasé. L’interrupteur « commandable » est le thyristor dont on
contrôle la fermeture par la commande de la gâchette, en désignant par l’angle de
retard à l’amorçage, la référence étant :
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Chapitre II La commutation des semi-
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– soit par le passage de l’état de conduction d’un couple thyristor-diode (ou thyristor-
thyristor) à un autre couple thyristor-diode (ou un autre couple thyristor thyristor); le
courant devient nul dans le thyristor en état de conduction qui se bloque. On se limite ici
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Chapitre II La commutation des semi-
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au cas du redresseur pont mixte monophasé représenté par le schéma de la figure 2.27. La
source de tension est telle que :
La source de courant Is est à courant continu de valeur constante.
On introduit m(t) =f11 – f21 l’indice de modulation. Les interrupteurs et les sources sont
parfaits. Au départ, de 0 à , les interrupteurs diodes D21 et D22 sont à l’état fermé (état
roue libre). Alors m 0. On commande périodiquement, à la période T (ou 2T), la
fermeture du thyristor Th11 qui dure de à . La conduction s’effectue alors par les
composants Th11 et D22, et m 1. Ensuite, de à , les diodes D21 et D22 sont de
nouveau à l’état fermé (état roue libre) et m 0.
On commande périodiquement, à la période T, la fermeture du thyristor Th12 qui
dure de à 2. Le courant passe par les composants Th12 et D21, et
m – 1. Le réseau de Pétri indique les trois états possibles et, en particulier, l’état roue
libre, central, où seules les diodes conduisent. L’état de démarrage du pont n’est pas
représenté ici, car il correspond à un fonctionnement en débit discontinu qui n’est pas
considéré pour ce réseau. En particulier, un départ de commande en vitesse de moteur
s’effectue toujours à valeur de proche de 180°, pour obtenir un démarrage progressif,
même en débit discontinu.
Les allures de m() et de vm() sont représentées à la figure 27.
La relation de commande est alors vm(t) m vs(t) et is m Is.
Le transfert de puissance est réglé par m : soit p(t) m(t) vs(t) Is, et, en valeur moyenne,
(2-14)
L’interrupteur transistor Tr est fermé durant αTe et bloqué durant (1 – α)Te, et cela
périodiquement, de période Te. On introduit deux indices de modulation, m1 et m2
tels que :
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Chapitre II La commutation des semi-
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La matrice [m] sera alors une matrice ligne [m] [m1 m2].
Le réseau de Pétri de ce hacheur est voisin de celui du hacheur série (voir figure 28).
Les formes d’onde du hacheur à accumulation sont aussi indiquées à la figure 4.9. On
obtient les relations suivantes entre valeurs moyennes :
(2-17)
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Chapitre II La commutation des semi-
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(2-18)
La première équation caractérise l’effet de couplage au niveau du flux magnétique en
fonction des tensions u11 et u12. Les deux dernières équations caractérisent le théorème
d’Ampère.
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Chapitre II La commutation des semi-
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(2-19)
La valeur moyenne locale v1(n) n sur la séquence numérotée n est alors :
(2-20)
Si l’on veut une variation sinusoïdale de va(n) n avec une valeur efficace réglable
U
V 1≤ on doit obtenir :
2√ 2
(2-21)
le rapport (entier) entre la période T ′de l’onduleur et Te la période de découpage
(M >> 1). On rappelle que la fonction génératrice est donnée par g ( t ) =√ 2
Cela donne :
(2-22)
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Chapitre II La commutation des semi-
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(2-23)
(2-24)
Ce type de commande numérique, qui peut être obtenu par un processeur, permet la
réalisation d’une modulation de largeur d’impulsions en triphasé (MLI ou PWM, Pulse
Width Modulation). Elle permet de régler la fréquence
(2-25)
De l’onduleur, et le niveau V1 de la tension de sortie en agissant sur G à condition
U
queV 1≤
2√ 2
4. Conclusion :
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