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ESPC / COURS 6

EXECUTION DES TOITURES


07 MAI 2019
V EXECUTION DES TOITURES

5.1 Exécution des toits en béton armé

Le toit d'une maison est la partie qui la protège contre l'action des
intempéries. D'après leur configuration les toits en béton armé peuvent
être :
- plats : toiture- terrasse ;
- coniques ;
- sphériques : coupoles, voûtes,
- à une et à plusieurs pentes.

Les toits en béton armé sont résistants, durables, résistants au feu et


peuvent être industrialisés. Aussi, distingue-t-on les toits en béton armé
monolithe et préfabriqués. Les toits en béton armé sont des planchers en
dalles de béton armé.

5.1.1 Planchers coulés sur place

a) Planchers en dalles pleines minces

Pour des portées inférieures à 4 m, elles ont une épaisseur de 6 à 12 cm.


Surtout elles sont économiques en cas d'appui sur 4 côtés, mais très
sonores. Elles sont encastrées et les armatures forment un quadrillage.

Figure 5.1 : Plancher en dalle pleine

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b) Plancher en dalles nervurées

Les nervures sont plus ou moins espacées de 0,4 à 4,0m et leur section
dépend du calcul. La dalle a une épaisseur variable. La sous face de la
nervure peut être apparente. Le plafond est par exemple en enduit plâtre
sur panneaux de fibre, céramique creuse légère ou lattis mécaniques.

Figure 5.2 : Plancher en dalle nervurée

c) Plancher en éléments creux d’épaisseur 6 à 15 cm et poutrelles

Les poutrelles sont en béton armé mais peuvent être des IPN 120-140 mm.
Il y a la dalle de répartition ou de compression au dessus qui est armé de
barres ronds lisses, de barres haute adhérence entrecroisée ou de treillis
soudés. Les éléments creux sont en béton vibré ou non. Ils peuvent être en
argile cuite. Ces planchers sont réalisés en monolithe.

Figure 5.3 : Plancher de dalle en éléments creux

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5.2 Planchers préfabriqués

Composés d'éléments préfabriqués de formes diverses, ils sont posés


jointifs sur leurs appuis avec jonction par joint au mortier de ciment. Les
sections varient suivant les procédés.

Figure 5.4 : Plancher en éléments préfabriqués

On peut avoir également des dalles alvéolées.


Les dimensions sont déterminées par calcul. Ces dalles sont souvent
préfabriquées. Elles sont posées par des ouvriers qualifiés à l’aide des
engins de levage telles que les grues.

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Figure 5.3 : Eléments de plancher en dalles alvéolées

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5.3 Protection des toitures terrasse

Il peut s'agir de la protection thermique, phonique et l'étanchéité ; les


solutions suivantes sont envisageables :

Figure 5.4 Différents cas de protection de toitures terrasses

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5.2 Exécution des toits en carton goudronné

Matériau

On fabrique le carton goudronné pour couvertures en imprégnant ce carton


avec du goudron et en saupoudrant ensuite les deux faces de sable (sable
de rivière séché et criblé).
Les cartons goudronnés sont produits sous formes de bande en rouleaux
de largueur 75 ou 100 cm et de surface 20 plus ou moins 5 m² ou 10 plus
ou moins 5 m².

Le carton goudronné est noir et ne présente aucun trou, ni aucune bosse.


Les bords d'une bande ne doivent présenter de déchirures, et les
extrémités d'un rouleau doivent être lisses. Le carton goudronné pour
couverture résiste mieux à la putréfaction que les matériaux bitumineux.

Mise en œuvre

Les pentes à observer sont :

- en plaine (altitude 500m) 8 à 20 %,


- en montagne ou maritime (moins de 15 km du littoral) 8 à 20 %.

Support

Le support doit être continu et peut être constitué de :


- béton armé ;
- panneaux contreplaqués sur chevrons,
- panneaux en fibres de bois agglomérés.

Pose

Elle se fait par collage à l'aide des mastics de goudron. Les mastics de
goudron sont employés à l'état chaud (jusqu'à 140-150 °C) pour constituer
la couche de collage des couvertures. On applique ces mastics à l'aide de
brosses spéciales.

Remarque : ce matériau n'est pas du tout adapté à notre climat pour des
raisons thermiques.

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5.3 Exécution des toits en tôles métalliques

5.3.1 Couverture en zinc

Matériau : il a une densité de 7,15 après laminage. Il peut être attaqué par
les acides et les alcalis, donc il ne faut pas l'utiliser pour les toits des
bâtiments industriels où se dégagent des vapeurs acides ou basiques.

En ambiance humide, le zinc s'altère au contact du fer, du cuivre (par


électrolyse) du plâtre. De plus, à l'humidité, le zinc se couvre d'une mince
couche de carbone basique qui le protège contre une attaque plus
profonde.

Le zinc a un coefficient de dilatation élevé dont il faut tenir compte dans


l'établissement des toitures.
C'est un matériau qui se soude facilement avec des alliages à bas point de
fusion (2/3 de plomb et 1/3 d'étain).

Dimensions d'utilisation pour les toits


• constructions légères : minimum : 0,450 mm
nominal : 0,50 mm poids moyen
maximum : 0,58 mm ; 3,5 kg / m²
* bâtiments d'habitation : minimum : 0,58 mm
nominal : 0,66 mm poids moyen
maximum : 0,74 mm 4,62 kg / m²
Mise en œuvre traditionnelle

Règles générales

Pour réduire les effets de dilatation il est préférable d'utiliser des feuilles de
0,5 m ou 0,65 m de largeur, ou 0,80m maximum. Les parties de zinc,
reposant sur une forme en plâtre, devront être isolées par une couche de
papier isolant souple.

Les différents systèmes traditionnels de toitures en zinc sont :


- à agrafure simple (de 0,04 m) ;
- à grande agrafure simple (de 0,05 m) ;
- à recouvrements ou double agrafure,
- à ressaut.

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Principes généraux

La charpente peut être en bois ou en métal.

Il faut établir une forme unie en voliges de 0,012 m d'épaisseur au moins,


en sapins ou en peuplier, dans tous les cas en bois dur. Les voliges sont
fixées aux chevrons (deux clous par chevron) avec entre elles un
écartement de 0,005 à 0,010 m.
Les clous doivent être bien enfoncés pour que leur tête ne face aucune
saillie car le contact direct acier zinc est à proscrire.

Figure 5.5 : Fixation des feuilles de zinc par agrafure simple

• Façonnage et pose des feuilles de zinc

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On doit laisser un jeu de 0,05m entre le relief et le tasseau ou la
pénétration. Les reliefs ne sont pas cloués mais maintenus par des pattes à
tasseaux en zinc :
0,04 m x 0,15 m pour tasseau de 0,04
0,04 m x 0,18 m pour tasseau de 0,05

Couverture à agrafure de 0,04 m : l'agrafure consiste en une pince de 0,04


de largeur rabattue par dessus à la partie supérieure de la feuille et une
pince de 0,035 m rabattue par dessous dans le bas de la feuille.
Deux pattes à feuilles en zinc (0,05 x 0,12 m) sont placées dans l'agrafure
du haut et clouées sur le voligeage à l'emplacement d'un chevron de
préférence.

Pour des pentes supérieures à 1,75 m / m, il est préférable de rajouter une


troisième patte à feuille, soudée sous la feuille et clouée au voligeage entre
les deux précédents.
Le bas de chaque feuille de zinc s'agrafe avec le haut de la feuille
précédente en recouvrant les pattes.

Couverture à agrafure de 0,05 m se fait par le même principe mais les


pinces en tête de la feuille ont une largeur de 0,13 m.

Couverture à recouvrement : à la tête de la feuille il faut les pinces de


0,03m pour les pattes à feuilles. Au dessous on soude une bande
d'agrafure large de 0,06m recevant la pince de 0,03 de la feuille supérieure.
Pour les pentes faibles, il faut les pines de 0,01m en tête de feuille et les
pattes en feuille soudées en dessous et clouées au voligeage.

Couverture à ressauts : en tête de feuille, relief façonné de 0,01 m de


moins que la hauteur du ressaut. En bas de feuille, il faut un larmier qui doit
passer franc au dessus du couvre-joint du ressaut inférieur et ne pas être
entaillé.
Les reliefs de rive de tête doivent être soudés à leur rencontre. Aucune
agrafure ne doit être admise dans une couverture à ressaut.

Zinc ondulé

Dimensions : 2,25 x 0,80 m avec une largeur d'onde de 0,10 m. La mise en


œuvre se fait en tenant compte de la dilatation. La fixation est effectuée sur
charpente de bois ou métallique.

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De même, le faîtage est une bande plane pliée et dont les rives munies de
pinces viennent s'agrafer dans celles d'une bande d'équerre soudée à
l'extrémité supérieure des plaques ondulées.

Figure 5.6 : Pose de feuille ondulée de zinc

Remarque : Pour la couverture en cuivre, il y a les éléments en feuilles


de :
2x1m
2 x 0,80 m
2 x 0,65 m
Au Togo ce matériau n’existe pas sur le marché.

5.3.2 Couverture en aluminium

Matériau

Caractéristiques : c'est un métal blanc, très brillant (haut pouvoir


réfléchissant qui évite l'élévation de température dans les combles),
malléable, ductile et très léger obtenu à partir de la bauxite. Il a une densité
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de 2,7 avec un point de fusion de 658°C. Chimiquement, à l'air libre
l'aluminium se couvre d'une couche d'oxyde inaltérable. Il se comporte bien
en atmosphère corrosive. Les eaux de pluie provenant des toitures en alu
sont propres à la consommation.

Dimensions : épaisseur : 0,6 à 0,8 mm


largeur : 0,75 m (au Togo) ; 0,5 et 0,65 m
longueur : 2m ; 4m ; 6m ; 8m ; 10m ; 12 etc.

Mise en œuvre

Prescription générale

à proscrire à éviter sans inconvénient


Aluminium - cuivre Alu - fer forgé Alu - zinc
Aluminium - plomb Alu - ciment Alu - cadmium
Aluminium - étain Alu - plâtre Alu - fer galvanisé ou cadmié

Ancrage de la charpente

Le support c’est à dire la charpente peut être en bois ou en métal. Les


couvertures en alu étant le plus souvent placées sur les charpentes à faible
pente, sont soumises à des efforts de succion très importantes pouvant
atteindre 150 kg / m². Il faut donc, avant la pose de la couverture, vérifier
l'ancrage de la charpente dans la maçonnerie et la solidarité des différents
assemblages de cette charpente.

Aération des combles : elle est nécessaire pour éviter que l'air chaud des
combles vienne former des gouttelettes de condensation au contact de l'alu
de couverture, dont la température est plus basse que celle de l'air du
comble.
Assemblage : on peut procéder par soudage, rivetage ou agrafage.

• Soudage : on fait le soudo-brasage (le plus facile) ou le soudage


autogène plus délicat.
• Rivetage : on le fait à l'aide des rivets en aluminium avec
interposition de joint d'étanchéité en papier huilé, bande
goudronnée,

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• Agrafage : l'agrafage se fait très facilement même par temps froid.

Pose proprement dite

- systèmes posés sur voligeage ou forme jointive. Il y a les systèmes


suivants :

- système à tasseaux et agrafures, il est identique à celui utilisé pour


le zinc ; faire des travées de 0,65 m (0,85 m à la rigueur).

- système à tasseaux et longues bandes : on profite de ce que l'alu


peut être livré en rouleaux pouvant atteindre 40 m pour couvrir d'un
seul tenant les travées ne dépassant pas 8 m. On supprime ainsi les
agrafures.

- systèmes à joints debout : des pattes de fixation sont clouées à


raison de 3 au mètre linéaire et tiennent les rives des bandes d'alu
spécial, doublement agrafées et pliées comme pour le système à joint
debout pour le cuivre. La pente admise est de 0,05 m par mètre.

- complexe bitume - aluminium : leur but est d'utiliser l'alu de faible


épaisseur (de 0,5/10 à 2,5/10 de mm) sous lequel est collé du bitume
ou du feutre bitumé armé par une toile d'armature ou une toile
isolante en amiante. On emploie ce procédé pour toutes les pentes.

- systèmes posés sur pannes. Il existe des éléments en plaques


ondulées moyennes d'épaisseur 0,6 à 0,8 mm.

Les feuilles sont fixées par tire-fonds galvanisés sur charpentes en bois ou
par crochets sur pannes.
Les raccords et accessoires de toiture sont analogues à ceux utilisés pour
les tôles ondulées galvanisées ou l'amiante ciment ondulé.
Pente minimum : 0,30 m par mètre.

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Figure 5.7 : Pose des feuilles d’aluminium

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5.3.3 Couverture en acier inoxydable

Matériau

L'acier inoxydable est utilisé en couverture sous forme de feuilles ou bien


de bandes livrées en rouleaux de grande longueur. Les épaisseurs
généralement employées sont :

- 1,6 mm environ pour les feuilles de couverture destinées à être


auto-portantes et à couvrir de larges portées ;
- 0,4 mm pour la couverture appliquée sur une forme courante,
- 0,4 mm pour gouttières, chéneaux, et tous accessoires de
couverture.

- NB. Le prix élevé de l'acier inoxydable limite son emploi.

Mise en œuvre

Toitures industrielles

Il est utilisé en feuilles ondulées (ou en bac) pour des couvertures


industrielles particulièrement exposées (au-dessus des fours dans les
verreries et fonderies).
Dans un tel cas, une toiture en tôle ondulée, galvanisée ou protégée, arrive
à ne durer que deux ans contre plus de vingt cinq ans pour l'acier
inoxydable.
En milieu agressif, il faut augmenter l'épaisseur (à cause de la corrosion).

Couvertures

Pour les constructions particulièrement soignées, on peut mettre en œuvre


l'acier inoxydable par les procédés tels que : à

- joints debout
- agrafure.

Des systèmes de couverture sur lattes permettent d'alléger la charpente.

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5.3.4 Couverture en tôle galvanisée

Matériau

La tôle galvanisée a l'avantage d'être économique, élastique et moins


sensible que le zinc à la dilatation thermique. Elle offre une très grande
résistance aux pressions, aux charges, aux chocs et permet de limiter au
minimum les points d'appui. Par contre la tôle galvanisée s'oxyde
rapidement dès que pour une cause quelconque la couche de zinc vient à
disparaître.
La tôle galvanisée est utilisée pour la couverture de hangars, bâtiments
industriels et d'habitation.

Dimensions : (norme NFA 46 320)

Largeur : 0,90 m (soit 0,836 m de largeur utile)


Longueur : 2,0 m

On peut avoir les longueurs suivantes 1,65m, 2,25m, 2,50m, 2,75m et 3m.

Mise en œuvre

La charpente comporte les pannes et porte - pannes. Les pannes doivent


être écartées de 0,90 m. Le recouvrement latéral, doit être toujours dans le
sens opposé aux vents de pluie habituels, doit être au moins d'une onde et
demie pour les tôles de petites ondes ; et d'une demi onde pour les
grandes ondes.

Figure 5.8 : Recouvrement des tôles ondulées


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Transversalement le recouvrement est d'au moins 0,10 m.

- Mode d'attache : la pénétration des points d'attache doit se faire


obligatoirement au sommet d'une onde.

- Sur charpente métallique, la fixation se fait à l'aide des boulons à crochets


galvanisés avec interposition d'une rondelle en plomb et d'une rondelle en
fer galvanisé entre écroue de serrage et tôle.

Figure 5.9 : Tôle ondulée : Fixation sur métal

- Sur charpente en bois, la fixation se fait à l’aide des vis à tête ronde en fer
galvanisé ou bien boulons à crochet comme précédemment pour
couverture exposée à des vents violents. Il faut deux attaches par plaque et
par panne.

La faîtière peut être en tôle galvanisée ou en bande de plomb laminé.


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5.3.5 Couverture en tôle d'acier à grands éléments

Des techniques récentes de laminage permettent d'employer pour les


couvertures sans pénétrations nombreuses, des tôles profilées de grande
longueur permettant une pose simplifiée.

a) Tôles galvanisées ondulées de grande longueur. Elles ont une longueur


jusqu'à 12 m et permettent parfois de couvrir un versant du faîtage à
l'égout d'un seul tenant. Les attaches sont généralement soudées à la
sous face : pas de percement de la tôle, libre dilatation possible. Ces
tôles peuvent être cintrées pour couvrir sans charpente, des
constructions légères à toiture cintrée (garage, entrepôts, baraques de
chantier, etc.…)

b) Tôles plissées galvanisées ou non. Utilisées également pour les


coffrages et les planchers, ces tôles plissées peuvent constituer une
couverture avec ou sans dispositifs d'isolation thermique ou d'étanchéité
multicouche.

Il existe deux types de pliure : modèle A et B de largeur uniforme égale à


0,30m et de longueur jusqu'à 16 m.

Mise en œuvre : les écartements entre les pannes sont les suivants :

Ecartement (m)
Epaisseur (mm)
Modèle A Modèle B

8/10 2,10 2,50


10/10 2,20 2,80
13/10 2,40 2,90
15/16 2,50 3,00

Quelques caractéristiques sont également dépendantes des modèles.


L'assemblage se fait par simple emboîtement longitudinal, la fixation par
soudures ou pattes d'agrafes sur charpente métallique ou bien par
plaquettes clouées sur charpente bois ou profilés spéciaux.

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Figure 5.10 : Couverture en tôle pliée

c) Tuiles en tôles nervurées

Elles sont embouties à la presse : 3,10 x 0,70m avec trois épaisseurs :


0,60mm ; 0,80mm ; 1mm. Elles comportent quatre nervures dont une de
rive plus faible permettant l'emboîtement. L'étanchéité des joints
transversaux à recouvrement est assurée par une gorge emboutie à la
partie haute de chaque tuile. Cette gorge reçoit un cordon étanche de
mastic pour les pentes égales ou inférieures 0,10 m par mètre.

5.4 Exécution des toits en matière plastique

On appelle matière plastique une grande classe de matériaux organiques


dont la base est constituée des composés macromoléculaires naturels ou
synthétiques appelés polymères, qui, chauffés ou pressés sont capables de
prendre une forme appropriée stable.
Les plastiques sont des substances composées. Les constituants
principaux sont : substances de liaison polymère ; agrégats en poudres
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organiques ou minérales, fibres, fils, tissus et feuilles ; plastifiants, qui
améliorent les propriétés de moulage des plastiques ; accélérateur de
durcissement et colorants que l’on ajoute pour la fabrication des plastiques
décoratifs.

Matériau

a) Résines de polyester armé de fibres de verre

Armature en feutre de verre noyé dans une résine polyester polymérisé


ayant :
- une résistance mécanique exceptionnelle
- une bonne résistance chimique aux vapeurs industrielles, pétroles,
détergents, huiles, et presque tous les solvants organiques.
- une tenue à la température : longue exposition à 120°C sans
inconvénient ; mais seules les plaques contenant une quantité élevée
de fibre de verre (45 ou 50%) : plaque opaque ou bien les résines de
polyester chlorés sont peu inflammables,
- une faible conductivité thermique,
- un coefficient de dilatation négligeable.

La présentation en plaque ondulée correspondant à la tôle ondulée ou


l’amiante ciment ondulé a une épaisseur minimale pour la couverture
1,6mm, et un poids de 2,2 à 2,7kg/m².
Il existe également des plaques d’ondulations diverses en long et en
travers.

b) Plexiglas

C’est un matériau léger de densité 1,18, très résistant aux chocs, et


vibrations, ne s’altérant pas aux intempéries. Le plexiglas transmet
extrêmement bien la lumière. Il a une bonne isolation thermique et
acoustique. Il est résistant à la chaleur : pas de disponibilité en dessous de
85°C. C’est un matériau incombustible car s’enflamme très difficilement. Il a
une bonne résistance chimique à l’atmosphère mais peut être attaqué par
des solvants organiques.

Mise en œuvre

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Le plexiglas peut être produit sous forme de plaques ondulées, de feuilles
planes et des hublots galbés.

a) plaques ondulées : quelques formes

Figure 5.11 : Eléments ondulés de plexiglas

La fixation se fait comme pour les plaques en amiante-ciment, tôles


galvanisées ou aluminium.

Les tire-fonds ou boulons crochets reçoivent des rondelles de chlorure


de vinyle pour assurer l’étanchéité.

NB : Les plaques en verre polyester peuvent même être clouées.


Toutes ces plaques ondulées peuvent être sciées, percées, découpées
avec toutefois quelques précautions pour le plexiglas.

b) Feuilles planes de plexiglas.


Les formats courants sont 2 x 1m ; 2,60 x 1,20m ; 1,20 x 0,80m ; 0,80 x
0,60m ; 0,60 x 0,40m.
Ces feuilles planes peuvent remplacer le verre dans les vitrages
classiques ; leur mise en œuvre est la même que pour le verre.

d) Hublots galbés en plexiglas.


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Ils sont utilisés pour éclairer les toitures des locaux en jouant le rôle de
lanterneaux.
Utilisés sur les toitures en terrasse ou à faible pente pour éclairer les locaux
en dessous, ces hublots sont réalisés par formage à chaud de feuilles de
plexiglas. Ces hublots ou coupoles peuvent être conçus sur base
rectangulaire, carrée ou circulaire.

Figure 5.12 : Différentes formes de hublots en plexiglas

5.5 Exécution des toits en tuiles, en fibrociment, etc.

5.5.1 Tuiles

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a) Fabrication : Les tuiles sont obtenues par cuisson (dans les fours
Hoffmann par exemple) à 1000°C environ d’une pâte composée d’un
mélange d’argile de diverses provenances.

b) Qualité : Une bonne tuile doit être :


- très dure (résistante)
- sonore au chocs (elle doit donner un son très clair)
- d’une porosité inférieure à 12%
- non gélive
- imperméable
- inattaquable aux agents corrosifs
- sa résistance mécanique doit permettre de supporter une charge de
100daN entre points d’appui.

c) Caractéristiques de la couverture en tuile.


Une couverture en tuiles doit être :
- solide et durable : ceci dépend le plus souvent de la qualité des supports
de la toiture et des ouvrages de raccord.
- lourde : on estime de 35 à 90 daN/m² de surcharge.
- résistante : de façon à permettre une circulation sans problème ni d’usage
d’échelle plate.

d) Classification : on distingue trois groupes :


- tuiles plates ou tuiles de Bourgogne
- tuiles canal ou tuiles romaine
- tuiles à emboîtement ou tuiles mécaniques

5.5.1.1 Tuiles plates

Matériau
Caractéristiques : Elles se présentent sous forme de galettes rectangulaires
ou à un côté arrondi (tuiles écailles). Pour certains ouvrages spéciaux (toits
coniques) on emploie des tuiles gironnées en écailles gironnées. La
cuisson leur donne une légère déformation.

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Figure 5.13 : Différentes parties de la tuile plate

Dimensions courantes
Tuiles plates de Bourgogne.

Petit moule Grand moule

Longueur 0,24 à 0,27m 0,30 à 0,38m

Largeur 0,13 à 0,18m 0,15 à 0,20m

Epaisseur 0,009 à 0,014 à 0,016m


0,013m

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Pentes : On peut toutefois aller jusqu’à la verticale en employant des
agrafes spéciales galvanisées.

Pose

Etablissement de la forme

- en bois : les tuiles plates sont mises en place sur lattes en bois durs
(châtaignier ou en chêne) bref en bois dur traité de 0,026 de largeur et de
0,006 à 0,010m d’épaisseur ; fixés à l’aide d’un clou par chevron et à raison
d’un par pureau c'est-à-dire avec un écartement de 0,08 à 0,11m. Le
voligeage doit être arrêté à la distance réglementaire de l’écart du feu
(16cm) et continué par affleurement en plâtre. Les saillies d’égout ou de
rives doivent être à voligeage plein pour éviter l’arrachage des tuiles par le
vent. La couverture des saillies de maçonnerie ou des dessus de mur doit
être posée sur une forme en plâtre ou en mortier.

- en terre cuite : il s’agit de forme en bordereaux de terre cuite portant de


nervure d’accrochage.

Pose de tuiles plates

Elles sont posées avec un recouvrement de 0,08m. On évitera de poser en


plein comble des tuiles gauches ou gambadières que l’on préservera pour
les ouvrages de raccord.

La pose se fait

- à tenons pour les pentes inférieures à 1,75m

- par des crochets ou par clouage si les tuiles comportent des trous à cet
effet pour les pentes fortes.

Il faudra adapter le modèle de fuites (petit ou grand moule) aux pentes à


couvrir.

Ouvrage de raccords

- Egout : lorsque les pieds des chevrons sont en retrait de la corniche


d’entablement ou du mur de façade, on place sur celui-ci, en saillie de

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quelques centimètres, un rang de tuiles scellées contre la sablière avec une
légère pente vers l’extérieur ; sur ce rang on établit un remplissage en
mortier ou en plâtre suivant la pente du comble en formant basculement.
Sur ce basculement, on scelle un rang de tuiles ayant une hauteur égale à
un pureau plus un recouvrement.

- Battellement : dans l’égout « en queue de vache » lorsque les chevrons


se trouvent en saillie basse jointivement afin d’empêcher le vent de
retourner les tuiles. Le basculement est réalisé par le clouage d’un double
liteau ou d’un tasseau. On y fixe un rang de tuiles de hauteur égale à un
pureau plus un recouvrement.

Figure 5.14 : Battellement

- Faîtages : en général, les faîtières en terre cuite sont scellées à cheval sur
les deux versants au plâtre ou au mortier.

Les faîtières doivent laisser apparaître une hauteur de pureau du dernier


rang de tuile. On peut aussi faire le faîtage au mortier en montant les tuiles
aussi haut que possible.

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Figure 5.15 : Exécution de faîtière

- Arrêtiers : ils sont


- en mortier ou en plâtre ;
- en terre cuite ogival ou rond ,
- en cornier angulaire.
On les pose sur tasseau de 0,08 avec raccord des tuiles par tranchis. Il y a
également la pose par recouvrement.

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Figure 5.16 : Protection des faîtières

- Rives
* De têtes : le dernier rang de tuiles, d’une hauteur au moins égale à un
pureau est scellé en plâtre ou par une bande métallique.

* Latérales : sur toutes les rives latérales on établit une « dérivure » c'est-à-
dire qu’on scelle des tuiles gambardières ou gauches sur un petit talus de
mortier afin de renvoyer l’eau vers les tuiles entières

* Latérales droites : tranchis droits, dérivure surmontée d’un recouvrement


en mortier « ruellée » de 0,04 à 0,05b de largeur sur 0,03 à 0,04
d’épaisseur.
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* Latérale biaise :
- ne recevant pas l’eau, le tranchis biais est arrêté sur une dérivure
avec une ruellée ou bande de plomb sur tasseau.
- recevant l’eau le tranchis biais sur noue métallique cachée ou
fausse noue.

* En pénétration : dérivure surmontée d’un solin simple c'est-à-dire un filet


de mortier ou de plâtre recoupée côté tuiles ou bien d’un solin
quadrangulaire en plâtre surmonté d’une bande de plomb.

Figure 5.17 : Exécution des rives

Techniques de construction_2018_ espc 29


5.5.1.2 Tuiles à emboîtement.

* Principe

Le dispositif comporte d’une part, un recouvrement à ressaut de l’amont


vers l’aval empêchant la remontée des eaux de ruissellement, et, d’autre
part, un emboîtement latéral assurant l’étanchéité des joints latéraux, ceci
permet par rapport aux tuiles plates de réduire le nombre des tuiles au m²
couvert d’où l’économie de poids et de charpente. Cependant, l’aspect de
telles toitures est loin de valoir, sur le plan esthétique, celui des toitures
plates ou en ardoise. Il est possible de disposer dans certains cas, de tuiles
vieillies.

* Fabrication - Présentation
Les tuiles à emboîtement sont moulées à la presse automatique avant
séchage et cuisson. Les profils sont très variés suivant les fabricants. On a
toutefois :
- tuiles losangées avec dessin central (de moins en moins fabriquées
maintenant).
- tuiles à côtés, avec une grosse nervure en relief au centre.
- tuiles à cornet où le relief est rejeté sur le côté se combinant ainsi
avec le recouvrement latéral. Ces tuiles apportent une amélioration très
sensible de l’aspect des toitures. Certains modèles donnent une toiture
dont l’aspect se rapproche de celui donné par les tuiles « canal ».

Techniques de construction_2018_ espc 30


Figure 5.18 : Tuiles à emboîtement

Techniques de construction_2018_ espc 31


Figure 5.19 : Tuiles emboîtement (suite)

Techniques de construction_2018_ espc 32


Pose des tuiles à recouvrement.

* pente < 1,75mm


- le tenant de la tuile repose simplement sur le cours du liteau ;

* pente > 1,75mm


- ou également pour comble exposés à des vents violents ou combles non
fermés (hangars) on utilisera soit
- le pannetonnage c'est-à-dire la fixation avec fil de fer galvanisé,
amarré à un petit appendice percé d’un trou (panneton) faisant saillie sous
la tuile.
- par le crochetage
- le clouage si les tuiles sont munies de trous à cet effet.

Figure 5.20 : Pose des tuiles

Techniques de construction_2018_ espc 33


Ouvrages de raccord

- Egouts
On évite de préférence de trancher le rang de tête. Si la hauteur du comble
n’est pas un multiple du pureau, on commence l’égout par une banquette
métallique. De même pour un égout biais où, au lieu de trancher le rang de
départ, on le fait partir au-dessus d’une banquette métallique biaise.
Pour que le rang d’égout ait la même pente que les autres, on fait reposer
les tuiles du 1er rang sur un basculement ayant pour hauteur l’épaisseur de
la tuile plus un liteau.

Figure 5.21 : Ouvrage de raccord

Faîtages
Leur recouvrement se fait par des faîtières en terre cuite à bourrelet ou à
recouvrement (ce dernier en sens opposé aux vents dominants) scellé au
mortier ou au plâtre.

Arêtiers
Les tuiles tranchées selon la ligne d’arêtier sont scellées puis recouvertes
d’éléments de terre cuite scellés au mortier ou au plâtre.

Techniques de construction_2018_ espc 34


Noues
Le fond de la noue est constitué par une armature métallique dont les rives
se relèvent contre un liteau. Les tuiles sont tranchées et viennent recouvrir
la noue de 0,10m environ.

Rives
- de tête : le dernier rang de tête est recouvert par un filet de mortier ou de
plâtre.
- latérales droites : on évite de préférence le tranchis des tuiles à
emboîtement. On utilise plutôt des demi - tuiles.
- isolées : les tuiles de rives sont garnies par une ruellée ou au moyen de
tuile spéciale
- en pénétration : la ligne d’intersection est garnie d’un solin ordinaire ou,
mieux d’un solin de section quadrangulaire en plâtre, recouvert d’une
bande de plomb.
-biaises recevant l’eau : tranchis biais sur noue métallique cachée ou
fausse noue.
Châssis
On utilise des châssis spéciaux à emboîtement. En aucun cas, les tuiles se
raccordant avec le châssis ne doivent être tranchées. On peut utiliser des
demi tuiles.

5.5.1.3 Tuiles canal

Matériau
- Les tuiles canal sont d’origine romaine et utilisées dans le midi, le sud-
ouest, le sud-est et le nord-est de la France. En Italie elles sont utilisées en
Toscane, Turin etc.
- Forme
. Ce sont des éléments demi-troncomiques utilisés alternativement
sur leurs faces.
. Elles varient entre les limites suivantes :
Longueur : 0,30 à 0,50m
Largeur avec extrémité évasée : 0,16- 0,21m
Largeur avec extrémité resserrée : 0,14 – 0,17m
Epaisseur : 14 à 17mm
Nombre d’éléments au m² : 22 à 30

Le poids considérable de ces éléments de couverture entraîne l’utilisation


de charpentes importantes.

Techniques de construction_2018_ espc 35


- Pente
La pente est comprise entre 0,25 et 0,40m par mètre, leur système de pose
ne permet pas de pentes plus fortes. Il existe cependant des modèles de
tuiles canal comportant un système de nervure permettant de les bloquer
entre elles, ce qui autorise l’utilisation de pentes fortes.

* Etablissement de la forme.

Il existe 3 systèmes principaux :


- forme en voligeage jointif de 0,27m d’épaisseur
- forme en bardage en terre cuite
- forme en chevrons triangulaires placés perpendiculairement aux pannes
avec 1 m entre axes permettant de laisser un écartement de 0,05 m entre
les éléments dans leur partie la plus large.
Au-dessus des murs aux saillies en maçonnerie, les tuiles reposent sur une
forme en mortier ou plâtre.

* Pose des tuiles canal

Les tuiles canal sont posées avec un recouvrement de 0,15 à 0,16m

De courant
On pose d’abord les tuiles de dessous ou « tuiles de courant » qui forment
les canaux d’évacuation des eaux. Elles sont posées de façon que leur
partie plus large soit dirigée vers le haut.
. Sur chevrons triangulaires elles viennent s’encastrer entre deux
chevrons.
. Sur une forme pleine, elles doivent être alignées au cordeau suivant
la ligne de la plus grande pente. Elles sont alors scellées au mortier bâtard
ou posées à sec et calées à l’aide de tuileaux (déchets de tuiles).

De dessus
- pour les pentes de 0,25 à 0,30m par mètre ; les tuiles de dessus sont
posées à cheval sur les tuiles de courant avec le même
recouvrement. Leur partie large est tournée vers le bas.
- pour les pentes de 0,30 à 0,40m par mètre, couverture « à point
lacé » où les tuiles de dessus sont posées en pénétration sous les
tuiles de courant du rang supérieur

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Figure 5.22 : Pose des tuiles canal

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Figure 5.23 : Pose des tuiles canal à point lacé

Ouvrages de raccord

* Egouts

Basculement : pour les tuiles scellées, épaisseur supplémentaire du lit de


mortier ; pour les tuiles posées à sec chanlatte ou liteau.
Dans les deux cas, on tranche le premier rang des tuiles de courant de la
longueur d’un recouvrement.
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Génoise : appareillage de tuiles formant corniche pour les toitures
débordantes. Courant dans le Midi, il comporte de une à trois rangées de
tuiles posées en quinconces les unes au dessus des autres avec, pour
chaque rang, un surplomb sur celui du dessus égal au 1/3 de la longueur
de la tuile. On peut aussi utiliser des éléments spéciaux nommés
« génoises ».

Figure 5.23 : Ouvrage de raccord : génoise

* Faîtages

La ligne de faîtage est garnie de tuileaux entre les tuiles de dessus. Des
tuiles canal de même modèle ou plus grandes que celles de la toiture sont

Techniques de construction_2018_ espc 39


scellées au mortier avec recouvrement opposé aux vents dominants et
avec embarrures entre les tuiles faîtières et celles de la couverture.

Figure 5.24 : Faîtage

* Arêtiers

Sur les tuiles de couverture tranchées, la ligne d’arêtier est garnie de


tuileaux entre les tuiles du dessus. Elles est ensuite couverte de tuiles
semblables et scellées au avec embarrure de chaque côté.

Techniques de construction_2018_ espc 40


* Rives

Rives en pénétration
. Solin : le raccordement peut se faire par un solin en mortier.
. Bardélis : on obtient un ouvrage de plus longue durée et de meilleur
étanchéité en mettant un bardélis au-dessus de la tuile de courant, un rang
d’ardoise, de tuiles plates ou de tuiles canal tranchées est encastré et
scellé dans le mur de manière à faire saillie jusqu’au milieu de la tuile de
courant. Un solin en mortier raccorde le dessus du bardélis au mur. Le
bardélis peut être remplacé par une bande métallique.

.
Figure 5.25 : Rive de pénétration

Rives isolées
- Parement au mortier : le dernier rang de tuiles de courant ou de tuiles de
dessus est scellé au mortier avec parement raccordant les tuiles avec le nu
du mur.

Techniques de construction_2018_ espc 41


- Bardélis : dans le cas où l’on veut protéger le parement d’un mur situé en
retrait de la ligne mitoyenne, on peut employer un bardélis couvert par un
rang de tuiles de dessus.

Figure 5.26 : Rive isolée

* Châssis – Eclairage

Il existe des châssis spéciaux adaptés aux tuiles canal. Pour l’éclairage, on
peut utiliser des tuiles canal en verre trempé.

Techniques de construction_2018_ espc 42


5.5.1.4 Tuiles en mortier de ciment

Matériau

Les tuiles improprement appelées « tuiles en béton » sont plutôt des tuiles
de mortier de ciment, soit colorées dans la masse, soit revêtues de
granulés minéraux de teintes diverses : noir, anthracite, rouge terre cuite,
vert cuivre, brun, jaune, ardoise.
Ce sont en général des tuiles de grand format : 9,5 à 10 au mètre carré,
présentant deux ondulations, la pose peut se faire à joint droit ou croisé.

Figure 5.27 : Perspective d’une tuile en mortier de ciment

Les tuiles présentent une emboîture latérale avec des relevés de faible
hauteur, mais pas d’emboîtement transversal de sorte que ces tuiles de
type à glissement, peuvent être posées avec le pureau que l’on désire.

Techniques de construction_2018_ espc 43


Etant fabriquées à l’aide d’une filière, il n’est pas possible de les munir de
rainures transversales à la partie supérieure.

Mise en œuvre

Les tuiles se posent sur liteaux dont l’espacement est fonction du


recouvrement. D’une façon générale ces tuiles ne peuvent pas être posées
sur des pentes inférieures à 29%.
Entre 29% et 35% il faut prévoir obligatoirement une étanchéité
complémentaire et entre 35% et 60%, cette étanchéité est recommandée.

Les agréments précisent que cette étanchéité complémentaire peut


consister en un feutre bitumé ou goudronné disposé entre les chevrons et
les liteaux, soutenu par un grillage galvanisé, ou soutenu par un voligeage
ou en un voile plastique.
Il y a plusieurs possibilités d’adapter ce voile :

- Poser sur les chevrons le voile de plastique armé en guirlande pour avoir
6 cm entre le plastique et la sous – face de la tuile, ensuite poser les
liteaux. La pose se fait du commencement par le bas, avec un
recouvrement de 10 cm entre les lés.
Dans tous les cas, il faut que la partie avancée du toit communique avec
les combles et que les eaux, récupérées éventuellement par le film
plastique puissent se déverser dans le gouttière

- Sur la couverture déjà exécutée, tendre le voile plastique armé sous les
chevrons en commençant par le haut pour assurer le recouvrement de
10cm.

Sous toiture en volige


Poser un voligeage jointif sur les chevrons puis un tasseau trapézoïdal, un
voile plastique reposant sur le voligeage, une contre-latte puis les liteaux.
On obtient ainsi environ 6 cm de passage entre le film et la sous-face de la
tuile.

Ventilation.

Comme pour les tuiles en terre cuite, la ventilation des combles doit être
assurée dans tous les cas.

Techniques de construction_2018_ espc 44


La section des orifices de passage d’air doit être au moins égale à 1/500 de
la surface du comble.

5.5.2 Eléments en amiante-ciment (ou éléments en fibrociment)

Généralités

Ils sont obtenus à partir d’un mélange rationnel de fibres d’amiante et de


ciment portland artificiel, cylindrés et moulés en usine. On en fait des
plaques ondulées, des ardoises carrées et rectangulaires ainsi que des
éléments spéciaux autoportants. Des éléments de profils divers peuvent
être utilisés en bardage ou en support de tuiles.

Matériau

L’amiante-ciment se scie et se perce facilement. Il est incombustible,


inflammable, imputrescible. Il a :
- une densité de 1,2 à 2
- une conductibilité thermique de 0,08 W/m²°C
- une résistance à la flexion : 400 daN /m² pour les ardoises ; 400 daN pour
les plaques ondulées de 5 ½ ondes et 480 daN pour les plaques de 6 et 6½
ondes.
- une porosité de 25% pour les matériaux courants ; 18% pour les ardoises.

Plaques ondulées.

Les dimensions de plaques grandes ondes ont été normalisées et les


prescriptions de pose sont définies par le DTU n°40.

Dimensions :
5 ondes l= 920mm (873 : largeur utile)
L= 1520mm (1250, 2500, 3050)

6 ondes l = 1097mm (1050)


L = 1350, 1520, 3050
Pose :
. Couverture et bardage à partir de 0,09m/mètre (0,5m/m pour 6 ondes).
. Écartement maximum des appuis : 1,38m.

Techniques de construction_2018_ espc 45


. Recouvrement
R min = 140 mm
R max = 250 mm
. Débord
Débord transversal max = 1 onde

Figure 5.28 : Pose des tuiles en fibrociment

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Les plaques ondulées doivent être posées face lisse au dessus, du bas
vers le haut de versant, mais indifféremment de gauche à droite ou de
droite à gauche.
Chaque fois sue l’on connaîtra le sens du vent de pluie dominant les
plaques seront posées dans le sens opposé à ce vent.

Figure 5.29 : Pose des tuiles en fibrociment par rapport au vent

NB : Une couverture en plaques ondulées est composée de plusieurs


travées verticales juxtaposées.

Une travée comprend en général :


. Une plaque complémentaire placée en haut du versant jusqu’à 1,52m et
en bas du versant à partir de 1,75m.
. Une ou plusieurs plaques courantes en cours de versant.
. Une pièce de raccord du faîtage.

- Le format des plaques.

Si la couverture est exposée aux vents violents ou à des vibrations (pont


roulant, marteau pilon etc.), il est nécessaire d’utiliser des plaques courtes.
Si elle est exposée à des variations importantes de température, utiliser des
plaques courtes.
En général, la plaque courante de 1,52m répond à tous les besoins
d’économie, d’esthétique et d’efficacité.

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- Le recouvrement

Il est fonction de la pente minimum et de la largeur maximale du rampant


qui, elles même dépendent de la région d’utilisation.

Fixation
En couverture les plaques ondulées sont toujours fixées en sommet d’onde
par tire-fonds, boulons, crochets ou attaches articulées lambda dans le cas
où la couverture doit subir des vibrations ou des variations importantes de
tension.
Le nombre et l’emplacement de fixations dépendent essentiellement des
conditions climatiques, des formats et de l’emplacement de plaques sur le
versant.

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