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Bulletin de la Société Botanique de France

ISSN: 0037-8941 (Print) (Online) Journal homepage: https://www.tandfonline.com/loi/tabg17

Excursion Botanique Dans Le Sud De La Province


D'Oran

Mm. Battandier & Trabut

To cite this article: Mm. Battandier & Trabut (1888) Excursion Botanique Dans Le Sud
De La Province D'Oran, Bulletin de la Société Botanique de France, 35:6, 338-348, DOI:
10.1080/00378941.1888.10830378

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Published online: 08 Jul 2014.

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SÉANCE DU 21 JUILLET tMN8.

Jo:XGURSION BOTANIQUI-: DANS LE SUD DE LA PROVINCE D'ORAN,


par .Hlll. B.&.TT..t.NDJiliR et TRA.BU'r.

Les montagnes de l'extrême Sud oranais ont été jusqu'ici peu visitées
pnr les botanistes.. Lors de son grand voyage botauique en 1856, M. le
D• Cosson~ vu le peu de sécurité du pays, n'avait guère pu gravir que le
djebel Taël bou na (1800 mètres), et dans une saison peu propice. Depuis
lors, la partie orientale du massif des Amours, de Géryville à Aflou, a été
parcourue par tlivers botanistes : l\Ut Pomel, Warion, Roux~ etc.; mais
la pa•·tie occidentale, comprenant pourtant des montagnes élevées, était
rest~e à !)eu près inconnue.
En t88li, l'un de nous, au cours de ses études sur l'Halfa~ put faire
une rapide incursion dans le massif de l'Antar, près de Méchéria, et en
mp[)O!'la trois espèces nouvelles. Devant ce résultat inespéré, nous for-
mâmes le pl·ojet de meUre à profit les facilités que nous offrait l'occupa·
tion du pays pour visiter les montagnes d'Aïn-Sefra et surlout le djebel
Mû {1200 mètres), dont le sommet est traversé par la frontière du
1\Iaroc. ~lalheureusement, nos devoirs professionnels ne nous per-
mettent guel'e de longues absences à l'époque propice, et ce n'est que
cette année que nous avons pu faire une bien courte herborisation dans
ces contrées.
Nous y avions été précédés par nos collègues de la Société botanique,
~lM. Bonnet ct Muury, qni, envoyés en mission pa1· l'Association fran·
çaise pom· l'avancement des sciences, y avaient fait, ali mois d'avril, un
assez long séjour. Mais, à cette époque, la végétation des montajl;nes, que
nous avions surtout en vue, était trop peu avancée pour que nos résul-
tats puissent avoir grau d'chose de commun.
Partis d'Alger le 9 juin, nous herborisions le soir même et le lende-
main à Pcrrégaux et y l'écoltions :
Suecowia hale:ll"ica Medicl;. Microlouchus Durirei Spach.
Linum asperifolium Baissier. Amberboa lippii DC.
Eryngium dichotomum Des{. var. Cenlaurea ferox Des{.
- ilici(olium Des{. - infestaus DU.
- campestre L. Phelipœa mauritanica Coss. et DR.
Elœoselinum l"ontanesi Boiss. var. - lutea Des{. (en graines).
(E. laxum Pomel). BaUota hil·sula Bentk.
Microlonchus IJclestreî Spach.

Certains pieds de Ct!ntatwea ferox tlrésentaicnt une anomalie curieuse :


leurs boutons fioraux n'ayanl d'épines que sur les écailles inférieures.
A onze heures, nous prenions le train pour Aïn-ei-Hadjar. De Bou·
llA.TTANDIER ET TRUUT.- EXCUR$, DANS LE SUD ORANAIS. 33'.)
Hanifia a Tizi, nous remarquons des deux côtés de la voie ùn grand
A triplex à larges reuilles très glauques qui nous est. inconnu et que nous
ne pouvons malheureusement cueilli!'. A Tîzi, le Gl.rrc.:yl'rkiza {œtida
Desf. est tellement abondant qu'il simule des cultures de Luzerne.
Arrivés à Aïn·el-Hadjar, a six heures du soi1·, nous y récoltons encore :

RanuncufllS bufbosus L. Carduncellus pectinatus Des(.


Fumaria parviflOI'a L. var. Thymus ciliatus Bcntk. var.
llelianthemllm ùeserti Coss. Teucrium Polium L. var.
- Fontanesi Boiss. et Reut. Anarl'hinum fruticosum Des(.
- pilosum Pers. vat'. Juncus mauritanicus Tmbut.
Erodium creoatum Pomel. - striatus SchtJu..~boè".
Potentilla reptans L. var. argentea No b. Stipa bat•bata Des(. vm·.
Centaurea acaulis Des[. Triticum squart·osum R.otlt.
Carduncellus pinnatus DC. - hortl.eaceum Cosson.

Nous admirons surtout J~s rirhes moissons et les vignes plantureusl's


qui, grâce à la vigoureuse impulsion donnée par la Compagnie Franco-
algérienne, couvrent maintenant, aussi loin que la vue peut s'étendre,
ce pays naguère désert.
Le t 1 au matin, nous prenons le train pour Aïn-Sefra, point terminus
de la ligne, el nous a\'ons l'beureuse fortune de lier connaissance avec
~1. le lieutenant Duvaux, petit.fils dn Lotaniste Gillet. 1\L Duvaux, qui
s'intéresse lui-même beaucoup il Ja botanique, allait rejoinrlre SiJ com-
p~nie au col de Founassa, au pied même du Itbi, but principal de notre
voyage.
Cotnme dorénavant toules les gares vont se trouver en pleine steppe,
noUS profilonS de (OUS les arrêiS poUr faire d'amples nJOÏSSOIIS, (jUÎ
n'ajoutenl d'ailleurs pas grand' chose à la flore relativement bien connue
de ces tégions. Au Kt·eitler, nous récollQns, entre autres plantes, le Sta-
tice delicatula Gir., le Taraxawm getulum Pomel et une variété
curieuse du Spergularia media Pers. Nous n'y retrouvons plus le
Sile-ne dichotoma Ehr., qu'y avait abond•1mment récolté l'un de nous
en 1886 el qui y était peut-être adventif. A EI-Biod, où d'aillt-.urs le train
ne s'arrête que quelques minutes, nous n'avons pas non plus retrouvé
le Sisyrnbrium hispanicum Jacq. Par contre, nous y récoltons le Lina-
ria dissita Pomel, curieuse espèce simulant le Linaria sirnptex DC.,
mais dont les graines sont d'un lype tout à. fait différent.
A partir d'EI-Archaia, nous sommes vivement frappés j)ar la vue
d'une Férule inconnue que nous cueillons enfin à la gare de Nâama. Cette
Férule, que nous ne cesserons de voit· dans tout le reste de notre voyage,
avait déjà été signalée comme espèce nouvelle par M. le D' Cos~>on en
J856. Par son port en boule, par ses feuilles, par ses fruits généralement
très larges, elle rappelle beaucoup le Ferultt tunetana Pomel et Baltan-
SÉANCE DU 27 JUILLET f888.
dier; elle s'en distingue par ses gaines moins développées, par ses pédon·
cul~s el pédicelles hien plus longs; par ~es bandelettes au nombre de
5 par valléculc et de ô à fO à la face commissurale. Nous proposons
pour cette plante le nom de Flwttla Cossoniana. Nous avons vu ceue
Fé1·ule arrachée par le vent parcourir la steppe avec une rapidité vertigi-
neuse à la manière du Chardon roulant.
Dans toutes les montagnes tlu Sud oranais~ sous l'influence de la
piqùre des insectPs ou d'une blessure quelconque, le Fer1ûa cam-
munis L. do1111e lie grosses larmes de gomme J'ésine, fait qui ne se pré·
seule jamais dans le Tell. C'est peut-êt1·e là la source du Fnshog ou
Gomme-ammoniaque du Maroc.
Le f ~ au matin, nous herbol'isons a Aïn-Sefra jusqu'à neuf heures du
matin, heure à la(JUelle nous devons aller demander au commandant
supérieur dt>s mulets pour nous rendl'e au col de Founassa. Nous y fai-
sons une ample recolte et arrachons des lmlbes de Pancratium Sakarœ,
dans l'espoit• de les faire fleurir.
A midi, ayant nos mulets, nous parlons avec M. Duvaux pour la
relioute de Si-Siim:m, première étape vers le 11-lzi, en longeant la dune si
riche eu plantes sahariennes. A la sortie du Ksar, M. Duvaux nous fait
récolter le Litwria agglutùtans Pomel, variété du L. reflexa Desf.,
surnommé par nos soldats la (( Violelte du Désert»; il en a en ell'et la cou-
leur et le parfum. A Si-S liman, AL Duvaux nous conduit sur la colline au
pied de laquelle est l>àtie la redoute, et là~ au milieu des tou!Tes du Puli·
caria mauritaniw Cosson, très commun dans tous les endroits rocheux
de la région, il nous fait récolter le rare Warionia Saharœ Cosson et
Bentham. Cette plante n'a été décrite jusqu'a ce jou1· que dans le Genera
11lantarum de Bentham et Hooker, QÙ sa diagnose (vol. II, p. 474) laisse
quelque peu à Msirer. C'est un arbt·isseau à souches lignr.uses pouvant
dépasser la grosseur du bras; les feuilles, trés odorantes, sont toutes
couvertes de glandes brillantes, sessiles, visibles â la loupe. Le réceptacle
est velu-soyeux el ne se dénude qu'apt·ès la chute des fruits; ceux-ci
s'attachent au milieu des alvéoles du réceptacle par un pédicule filiforme
de 2 millimètres de longueur. Ce pé•licule reste tantôt attaché à la base
:fu fruit, tantôt demeure lixé sur le réceptacle; il est formé par la base
même de l'achaine, qui se rétrécit ainsi au-dessous de la graine. Le fruit
dépouillé de son duvet pt·ésente une quinzaine de côtes et est sut·monté,
au centre de l'aigrette, d'une Jletite cupule chnrnut> enfermant la base du
slylc et primitivement logée elle-même dans la corolle.
D' Aïn-Sefra à Si-S liman, et de là à Founassa, on traverse une steppe
très plantureuse abritée du côté du Sahara par les massifs importants du
~lekteur et du Mir-Djebel (HlOO a 2000 metres). Le Drinn (Aristida
pungens Desf.) et l'H~tlfa (Stipa tetlacissima L.) y aUeigrtenl un mètre
B.\TTANDIEit ET TRA.BUT.- EXCURS. DANS J.E SUD ORANAIS. 34t
tle hauteur et y alternent avec 1'.4rtemisia Herba.-allw, l'Anvillea
radiata, le Rhanterium adptessum, le Zolliko{er1:a spinosa, le NQœa
spi1UMissima, le Gymnocarpus {rutt"cosus, Ie Lygœum Spat·tum, etc.
Çà et là le Zizypkus Lotus, le Genista Saharœ, les Retama Duriœi et
sphœrocarpa forment de petits maquis de 2 mètres et plus de hauteur.
Entre ces plantes vivaces à racines profondes poussent, malgré le manque
d'eau etlagrandi! sécheresse de l'air, un nombre cQnsitiérable de (liantes
anuuelles : DriJihù~it~m pube.~cens, Rebo~tdia erucarioidt>s, .tlatthiola
livida et oxycuas, Bra.~sica Tottrne{ortii var., llirschfl'ldia adprPssa,
Diplotaxis vi1·gata, Bisc.utella ltJrata. et auriculata, Notocems cana-
rieuse, Muric11da prostmta, Euarthrocarpus clavatus, Silene setacea,
Tribulu~ terrestris, Orlaya mat•itima, Daucus p1tbescens, Scabiosa
aren aria et monspeliensis, Senecio cot·onopifolius, Clatla1~thus ara-
bieu.~, Spitzelia So/Mrrœ, Atrrectyti~: citrina ~Lfn·oli[rm, R1tme,v buce-
phaloplwrus, etr..
Co1·dialement reçus par l'orllcier com~rllltuiant le M~taclv·ment de Si-
Siiman, nous passons la nuit sous sa tente, el le t 3 au malin nous !J.'I'll-
l'issQns une colline si!uP.e en f:we du campJ>ment. Nous y trouvons en
abondance une Centaurée déjà reconnue non velle en i 856 par M. le
Dt Cosson et pour laquelle Mus proposons le nom de Centaut·pa Cosso-
niana. Tri>s voisine du C. Malinvaldiana, elle en di!fèee surtout par
ses feuilles glabrescentes et ses achaines pubescellls; ses eapitules sont
un peu plus pelits. Cette plante est très répandue dans toutes les mon-
tagn~s dr. la t•égion. Nous récohons en outre : Sinapis hispida, Sisym-
brium erysimoides, Silene nocturna et ambig1ta, Micromeria debilis,
Malcolmia arenaria â pétales entiers et à pétales échanerés, .Mori-
cantlia spino.~a, Asparag-u8 albus, etc. Sous des rochers, où nous su!'·
prenons une b~lle trou11e d'antilopes Aliax, nous rf.coltons le Capparis
spinosa var. ca1uscens Cosson, très commun dans la région, et I'Aris-
tida tanuginosa spcc. nov., que nous relrouverons au pied de J'Aïssa,
près d' Aïn-Sefra.
Nous partons ensuite pour le col de Founassa et récoltons en route une
belle Centaurée du groupe du C. Calcitrapa signalée comme espèce nou-
velle· par l\1. le Dr Cosson en 1856 et décrite Mpuis pa•· ~r. Pomet sous le
nom de C. pungens. Un peu plus loin, nous récoltons une nouvelle et
très belle espèce de Cardut1cellus pour laquelle nous proposons le nom
tle C. Dut,auxii, heureux de pouvoir laisser ce témoignage de reconnais·
sance à M. le lieutenant Du\'aux, qui a beaucoup facilité notre tâche.
Vers le col, nous cueillons : Chrysanthemum1naCf'O('ephnium Vir., Cata·
nancke propinqua Pomel (C. cawulea vaL tenuis Gall), qui t'<!ulplae(!
dans toul le Sud oranais 1~ C. cœrulea.
Au col de Founassa~ qui sépare le djebel l\lzi du Mir-Djebel, on l~1it
SiANC~ DU ~7 JUILLET 1888,
halte sous 1m grand Betoum (Pistacia atlantica Desf.), avant de
gagner le campement, situé a quatre kilomètres au dela. Nous en pl·oft-
tons pour explorer un petit ruisseau vers la base du 111zi. Nous y recol-
tons le Goronilla juncea suhspecies Pomeli Battand. (voy. le Bulletin,
vol. XXXIII, p. 353), très commun dans toute la région montagneuse et
très constant dans ses caractères; le Bupteurum e.xaltatutn Mm·sb. Bieb.;
le Diant/tus virgineus, forme à tiges très rougP.s aux nœuds, etc. A la
redoute, nous récoltons le soir même : Brassica Cossoniana Boiss. et
neut., un seul pied; Crambe K1·alikii Cosson; Delphinium Balansœ
en boutons; Andryaltt tenuifolia DC.; Bmssicn Tourne{ortii Gouan
var., Capparis sphwsa var. canescens, puis tout à coup nous nous
li'OUVOilS en face d'un gros buisson 'qui nous est tout a fait inconnu.
C'est un Zollikoferia voisin du Z. spinosa, avec lequel il habite, mais
d'un port bien diflërent, rarpelant les grands buissons d'Aspamgus
albus. Ses tiges, hautes de 10 a12 décimètres, sont régulièrement rami-
fiées et portent çà et la des rosettes de feuilles non laineuses à la base,
d'où ))art un rameau florifère unique, feuillé ou nu. Ces tiges laissent
couler, quand on les blesse, un latex blanc trè~ abondant; leur écorce est
blanche, peu rugueuse. Les ramuseuies forment de fortes et courtes
é1)ines portant chacune un capitule à écailles plus larges que dans le
Z. spinosa. Les achaines sont plus gros, gris noirâtre, quadrangulaires,
très fortement rugueux en travers, non atténués au sommet. Nous pro-
posons pour celle plante le nom de z. arborescens. Nous ne l'avons pas
vue en fleurs. Enftn nous rentrons, à travers les grosses et bizarres
touffes de l'Anal!asis m·etioides, à la redoute, ou MM. les officiers nous
attendent pour le souper. Ces messieurs nous dissuadent de partir seuls
pour le 1\fzi, les maraudeurs marocains n'étant pas rares dans la région;
le soir même, on en avait amené deux au campemBnt. M. le lieutenant
Duvaux s'offre immédiatement pour nous accompagner avec son ordon-
nance. Nous partons donc tous les quatre le lendemain matin. Après
avoir· tr·ave1·sé le ravin qui est an bas de la r•edoute, nous franchissons un
contrefort de la montagne par un col très bas situé juste en face du
campement. En montant à ce col, nous h·ouvons en abondance le
Crttcianella ltirta Pomel, que nous n'avions vu que très rarement les
jours précédents. Celte plante est le Crucianella spec. nov. dll voyage
de M. Cosson. Au col, le Pyretltrum Gayanum Coss. est assez abondant.
De là, nous dominons une grande vallée que nous allons remonter jus-
qu'an massif principal de la montagne. Nous trouvons tout d'abord en
'luan ti té le Zolliko{eria arbo1·escens, dont nous n'avions vu qu'un pied
la veille, el vérifions la parfaite constance de ses caractères. Au fond de
la vallée se trouve un ruisseau à peu pr·ès à sec, ombragé par le Pistacia
atlantica, les Genevriers Oxycèdres et les Lauriers-Roses. Après J'avoir
BATTANDIER ET TRABUT.- EXCURS. DANS LE SUD ORANAIS. 343
traversé, nous commençons l'ascension en récoltant successivement :
1Uatthiola lunata, Pttlicatia mauritanica, Coronilla iuncea subsp.
Pomeli, Buplettrutn e,valtalum, Centrmrea Cos.~ot1iana, Anarrhin1tm
fruticosum, Astragatu.s hamostts, Alsine montana, Buffonia tenui-
folia. Erucastrum leucanthum. Atractylis cespitosa, Polygala rupes-
tri.~, Orobanche cernua, Sideritis montana, Phaynalon purpuras·
cens, Polycnemon Fontanesi, Ornitltogalum sessiliflorum, Alliwn
Cupani, etc. Toutes ces plantes poussent entre les !oulles de l'Halfa, qui
couvre loute la hase de la mon lagne. Nous arrivons enfin dans une zone
plus netlemenl mont:\gneuse, caractérisée par la présence du Chêne
Ballotte, qui y forme, avec le Juniperus Oxycedrus, des boisements tl'nne
certaine impo1·tance. Nous trouvons là un Silene nocturne à tiges sim-
ples, unil1ores, ou un peu ramifiées à rameaux toujours uninores, à
Ile urs tres grandes. Celte plante nous parait constituer une espèce nou-
velle. Nous y trouvons également : Seseli varittm var. (Seseli atlanti-
cum Boiss. et Reut.); Acltillea odorata L. nouveau pour J'Algérie;
l'eucf'ium Polium L., variété voisine des T. auretun Schreh. et aurei-
forme Pomel, desquels elle se distingue par ses fleurs très petites; ce-tte
plante est commune dans toute cette partie de la région montngneuse, et
il en est de même d'une variété à fleurs blancbes du Thymus alge-
riensis, qui existe seule, à partir de ce point, sur tout le reste de la
montagne. Nous trottvons encore non loin de là l'Avena pruinosa spec.
nov., à épillets de 35 millimètres. Un indigène que nous tenconlrons
accepte de nous servir de guide et nous conduit d'abord à une belle
fontaine (Aïn-Tiraïn), où l'on fait halte pour le déjeuner, mais aupa-
ravant nous récoltons des deux mains une ample moisson de plantes
des plus intéressantes qui s'offrent à nous tle tous côtés. Ce sont : un
Carduncelius nouveau, qu'en raison de sa ressemblance avec J' Atrac-
tyli8 cespitosa, nous proposons de nommer C. cespitosus; l'Anacyclus
depressus Bali., jusqu'ici sp~cial au Maroc; l'Achillœa odorata L.;
l' Onopordon ambiguum Fresen.; l' Ono pordon acaule L.; le Ma n·u-
bium sericettm Boissier; le Ntpeta amethystina Desf., qui n'était connu
qu'en Espagne; 1'.-broa fllifolia Lagasca, qui, à partir de ce point,
remplace el simule I'Halfa; le Stipa Lagascœ, nouveau pour l'Aigé1·ie,
où il n'avait été signalé que par errem. Avec ces espèces, on trouve tout
autour de la source beaucoup de plantes du Tell : Helo.~ciadittm nodi-
florum, Mentha Pulegium, Galitun tunetauum, Rubia lœvis, Gera-
nium rotundifolium, Ononis Columnœ, Arenaria serpylli{olht, Jun-
cus Fontanesi, etc. Dans la source poussent un ZamlicheUia et un
Chara trop peu développés encore.
A l'ombre des Chênes où nous déjeunons, l'air est très vif, même un
peu froid. Nous nous didgeons ensuite vers un graMl ese:wpement
!J.U SÉANCE DU 27 JUILLI!.T -1888.
rocheux d'où sort un ruisseau plein de Rosiers (Rosa col/ina var.) et
de Lauriers-Roses. Nous y trou\'ons un Verbasctwt tle la seclion Thap-
S1ts, voisin du f/. Portœ Willk,, qui nous parai! constituer une espèce
nouvelle; le Cirsium Willkommianum Porta et Rigo, qui, jusqu'ici,
n'était connu qu'aux Balcares ; une grande Centaurée voisine du C. Par-
lato1'is, a aigrette plus longue que J'achaine, à écai lies in volucral es
développées en un large appendice brun, scarieux-cucullé comme dans
les Jacées et portant le muc1·on ai11si que les longs cils des Acrolophus;
une très grande et très robuste ''ariété t!e l'Erysimum grandiflorurn;
les Pyrethrum Gaya11-um et Maresii; le Nasturlium officinale, etc.
Nous côtoyons ensuite l'escarpement par un st.'utiet• peu accidenté ou
nous trouvons: Pimpùtella Tragimn Viii.; Vermûca rosea Desf. très
grand, et V. prœl~ox Ali.; Saponaria glutitw:5a i\larsh. Bieb; Carum
mauritimicu.m Boiss. ct He ut.; une variété à fruits presque lisses du
Litltospermum m·veuse L.; le Li-ltaria trislis Mill.; le Silene italica
Pers.; le Si-çymbrium Sophia L.; un autre Sisymbt•iurr~ en fruits, voisin
liu S. crassi{olium C:t\' ., mais peut-être distinct, que nous tenterons
de cultiver. Dans le •·uiss~au se trouve en abondance le luncus mau-
ritanicus Trabut, espêce affine du J. punctorius L.
Tout à coup nous apercevons notre guide qui nous montre un arbre
qu'il ùoit considêrer comme une d~s curiosités du pays et que nous pt·e-
nons, de loin, pour un Betoum(Pistacia atlantica). Devant ses déné-
gations énergiques, nous approchons et reconnaissons avec étonnement
le Fraxinus dimot•pha Coss., de l'Aurès, représenté là par ce seul pied.
Plus loin, sous l'ombrage 1lu Quercus Batlota, nous trouvons d'inté-
ressantes Graminées: Festuca mbra var. scabrescens Hackel inliueris;
F. triflora Desf. var.; Nardurus montanus Boiss. et Heut.; Poa ftacci-
dula Boiss. et Re ut.
Nous debouchons ensuite dans une prairie où nous trouvons une ''al'Îétë
du Trifolium gemellum Pourret, plus laineuse et à fruits lllus gros que
dans le type; à côlé pousse l' Anagallis Monelli.
Nous suivons ensuite un plateau rocheux qui nous conduit jusqu'a la
ligne des faites. Nous n'y remarquons rien de !Jien particulier, si ce n'est
l'A.tractylis ce~;pitosa qui a la des hampes très longues. Sul' le l'alle nous
cueillons: Arenaria serpyllifolùt L., lnula montana L., Herniaria
glabra L., Alsine corymbulosa Boissiel', Asperula aristata L. fils. Il
est li'O{.l tard pour alh~1· au sommet, qui d'ailleurs n'est pas beaucoup
plus élevé IJUe le point où nous sommes, et après avoir fait provision du
Poa flaccidula, nous devons souget' au retout·, qui s'ell'ectue sans i11ci-
dent particulier.
La journée du 15 est consacrée a notre retour a Aïn Sefra, où nous
herborisons toute la journée du 16. Nous sommes asse.: heureux: pour y
UAT'fANDI"R ET TRABUT. - EXCURS. DANS LE SliD ORANAIS. 345
ll·ouver une Crucifère rtui avait ~chtt()pé aux investigations de M. le
D• Cosson: I'Erysimum rcpandum L., qui nous a paru y étre bien spon-
tané. C'est d'ailleurs a peu près tout ce que cet éminent botaniste nous
avait laisse à glaner dans cette region. Voici la liste de nos récoltes à Aïn-
Sefra:

l.lelphinium pubesceus DC. netama Duriœi var. Webb.


Papaver dubium L. -- spl1œrocarpa Boiss.
Sinapis incana L. Ononis angustissima Lamk.
Eruca saliva L. 1Jar. - seJ·rata !<'orsk.
Brassi(•a 'fourndortii Gouan var. Anth,yllis numi<lita Co~s. et DR.
Moricandia arvensi~ DC. var. Astragalus Gombo Coss. et DR.
Diplotaxi$ \'irgata DC. - PstJui.lostella Del.
- muralis DC. var. - cruclatus Link.
~laUbiola livida DC. Mcdicàgo laciuiilla Ail.
- oxyce1·as DG. Trigonella polycerata L.
- tristis R. Br. - - var. laciniata Çoss.
Eremohium lineare Boiss. Lotus pusillus J'iv.
Rehoudia et•ucarioides Coss. - corniculalus L.
Notoceras canat•iet\s~ R. Bt'. l'soralea hil utu ino sa L.
Erysimutn n'panl.lum L. Il ippocre pis cil iala lV.
- Kunzeanum Baiss. .1-b.Jysarum spiuosissimum Sibtlt. et
Biscutella auricuh11a L. Sm.
- lyrata L. Cucurnis Colocynthis L. (en germina-
l\luricaria pt•ostrata Desv. tion vers le Ksat·.).
Meniocus linifoliu$ Desv. TeleJihium [mj)erati L.
Cramhe Kralikii Coss. Gymnocarpus frulicosus Forsk.
Cleomll arabica L. Paroliychia Co~soniana Webb.
Reseda arabica Bciss. - nivea var. macrosepala.
- neglecta Mull. Lœllingia ltisranica L.
H~lianthemum Deserti Coss. Daucus pubescetls Koch.
- pilosum Pers. Orlaya mal'ituna Kacli.
- papillare Bois:;. Ilevel·ra St:'oparia Coss. et D«.
- salicirolium var. (bt·cvipes Cosson. !o'Hula eossoniana Nob.
- ses!;iliflorum Pet·s. Ct·ucianella hirta Pmnel.
- ell;pticum Des[. Galium cphedt·oidcs Willk.
Dianthu~ amœnus Pomel. ScaiJio~a feneSll'ata Pamel.
Sile ne Li parti ta Des{. var. - ntoHspelicnsis L. var.
- stJtacea Viv. Noll~tla clu·ysocomoides Coss.
- viffosa Forsk. var. Pbagna!on p1.u·purasœns Scktûl:;.
Sapona1·ia vaccaria L. Evax Jesertorum Potnel.
lllalva ~gyplia L. Filago spathulata P·resl.
Erodium pulve•·uleutuul Willd. Leyssera capillifolia DC.
Tl'ibulus tel'l'eslris L. Pulicaria mauritanica Coss.
Fagouia glulinosa Delile. - arabica Cass.
Peganum Hat·mala L. Pallenis cuspiolala Pomel.
Zizyphus Lotus L. .\nri!/ea tadjata Coss. et DR.
Argyrolobium uniOorum Jaub. et Gladanlhus arabicus Cas$.
Spach. Al'temisia Herba-alba Asso.
Genista Sahane Co8S. et DR. - camrestris L.
341) SÉANCE DU 27 JUILLET i888.
Rhanterium adpressum Coss. et DR. Bubania Feei De Gir.
Anthemis monilicostata Pamel. Plantago Psyllium L.
Senecio coronopifolius Des{. - ciliata Des(.
Calendula gracilis DC. - ovata For·sk.
Carlina corymbosa /,. - albieans L.
- involucrata Poir. - amplexicaulis Cav.
Atractylis microcephala Coss. Noœa spinosissitna Jfoq.
- citrina Coss. Salsola vermieulata L.
- prolifera Roiss. Ca~oxylon articulatum Moq.
Amberhoa crupinoides DC. Calligonum comosum L'Hér.
Crupina vulgaJ'is Cass. Rumex tingitanus L. var. lacel'US,
Centaurea polyacanlha Boiss. - bucephalophorus L.
-- pubescens Willd. Euphorbia Guyoniana Boiss.
Onopordon ambiguum Ft·esen. - calyptrata Coss. et DR.
C11rduus getulus Pamel. - Chamoosyce L.
Catananche propinqua Pomel. Ephedra altissima Des(. (sur un l'Ocher
Sonchus maritimus L. au milieu de la dune).
Zollikofrria resedifolia DC. Asphodelus fistulosus L.
- spinosa DG. - pemlulinus Coss. et DR.
llyrochœris arachnoïdes Poiret. Asparagus horridus L.
Spilzelia Saharœ Coss. Paucratium Saharœ Coss. et DR.
Andryala tenuifolia DC. Cyperus conglomeratusRoth var. effu-
Convolvulus supinus Coss. et DR. sus Cosson.
Echium humile Des[. - distachyos AU.
Echiochilum fruticosum Des{. Juncus Fontanesi Duv.-Jouv.
Echin4lspermum palnlum Lehm. Kœleria Sah:mani Boiss. et Beut.
- Vahlianum Lehm. lEiuropns Jittoralis lVilld.
Nonnea phaneranthera Viv. Agrostis alba L. var.
Anlirrhinum ramosissimum Coss. et Fesluca Fenas Lagasca.
DR. Aristida pungens Des{.
Linat'ia refle\a Des{. va1·. agglutinans. - /loccosa Coss.
- dissita Pomel. - lanuginosa (spec. nov.).
Phelipœa arenaria Walp. - obtusa. Detile.
Salvia lanigera Poir. - eiliata Des(.
Marrubium Deserti De Noê'. - bracbyathera Coss. et Balama.
Micromeria debilis Pomcl. Stipa torlil is Des{. 'Var. pubescens
Teucrium Polium L. vat·. Ball.
Statice Bonduelli Lestib. Bromus squarrosus L.

Aïn-Sefra se trouve entre deux montagnes, le Mekteur et l'A issa, que


nous eussions bien voulu explorer toutes les deux; mais, Jlressés par le
temps et ne pouvant en visiter qu'une, nous optons pour rAlssa) la plus
éloignée du Mzi et la plus élevée ( 19fl0 mètres). Le 17, a sept heures du
matin, nous prenons le train pour la station de Meka\is d'où l'ascension
est plus courte ct nous laissons avec regret le Mékleur, comme nous
avions déjà dù laisser le Mir-Djebel. A peine arrivés à Mékalis, nous nous
d il'igeons vers la mon tagnP- par un chemin rn u!etier qui conduit à un sana-
torium où les soldats fatigués par le climat vont passer l'époque des
grandes ehaleua·s. Nous trouvons d'abord au milieu de l'Halfa : Ferula
H.\TTANDIER ET TRABlJT.- EXCURS. DANS LE SUD ORAN,US. 347
Cossoniana, Ferula commtmis três gommifère; Hippomarathrum
Boccot~ei, et au pied de la montagne-: Pyretkt'Um macrotum et P. Gaya-
num, Catananche propinqua, Coronilla juncea subsp. Pomeli, etc.;
puis en montant : Siàeritis 'L'Ïrgata, Herniaria (ruticosa var. crecta,
Santolina canescens, Hippocrepis scabra, Fumana Spachii \'al'. et un
Tkesium ressemblant beaucoup à l'!ttunile, mais à souche vivace et à
fruits plus gros, qui nous parait une espèce nouvelle, voisine des Th. Ber-
get·i et grœcum d'Orient. Presque en même temps nous trouvons une
variété du Passet·ina virescens Coss. et DR. entièrement glabre dans
toutes ses parties. Nous récoltons ensuite : Erinacea pun{Jens, Rham-
nlt.S amygdalina, Ruscus aculeatus, Centaurea Cossoniana, Linum
squarrosum, Erysimum Kunzeanum, Calamintha Acinos, Stipa pen-
1iata et la plupart des plantes du Mzi; le Thym blanc, le Teucrium
Polium doré~ le Nepeta amethystina, le Centaurea spec. nov. du }lzi;
l'Achillea odorata, le Marrttbium set'iceum, 1'.4nacyclus depressus,
l'Inula montana, le Cardunccllus cespitosus du l\Izi, I'Erucash·um
leucantlwm, les Veronica rosea et prœcox, le Seseli Mrium var.
atlanticum, Je Carmn tnauritanicunt, le Pimpil~ella Tragium, etc.
Nous y récoltons en outre, les Alyssum cochleatum et serpyllifolium, le
Colutea arbQrescens; le Kœleria valesiacrt et un Festttca nouveau, très
abondant, du groupe de I'ovina : F. infesta Hackel, in litteris.
Arrives sur un col, nous voyons avec peine qu'il nous faut redescendre
très bas pour arriver au sanatorium, seul endroit ou nous puissions trou-
ver de l'eau. Nous y arrivons à midi pour déjeuner. Là de belles et nom-
breuses sources sourdent de tous côtés au milieu des Églantiers (Rosa
ca1~ina) et des Lauriers-Roses, et forment un ruisseau ombragé par de
grands Populus alba, variété autl·e qne le nivea du Tell. Le Cirsium
WiUkommianum est là très abondant. Nous y trouvons un Verbascmn
voisin de celui du Alzi, mais non idenlique; un Tris Xiphium à très petites
fleurs; le Cracca tninor Gren. et Godr. var. eriocarpon > un Fmnaria
parvi{lora d'un port très spécial; le Rumex crispus, l'Et·oditun cicuta-
t'Ütm, etc. Nous trouvons assez communément un Artemisia non encore
neuri, qui abondait aussi sur le Mzi, et qui parait devoir être l' Artemisia
atlantica Cosson. Après déjeuner, nous découvrons un sentier qui nous
conduit vers le sommet. Nous traversons des pentes bien boisées, où le Pin
d'Alep forme des peuplements importants; plus haut on ne trouve plus que
l'Oxycèdre et le Chêne Ballote. En montant nous récoltons : Stipa pen-
nata, Linaria heterophylla, Arnteria allioides, le grand Erysimmn
du Mzi, etc. Nous redescendons ensuite à Mékalis, d'où nous devons rega-
gner Alger le plus rapidement possibJe.
Notre course a été beaucoup trop rapide pour donner autre chose qu'un
aperçu ùe la flore si intéressante de cette contrée. La flore du Mzi et
348 SÉANCE DU 27 JUILLET 1888.
celle de l'Aissa se ressemblent bt!aucoup, comme on a pu le voir, et il
doit en ètt·e de mème pour les montagnes intermédiaires. Ces flores pré-
sentenl déjà de grandes différences avec celle de l'Antar. Deux des
espèces nouvelles faites par nous sur cette dernièt•e montagne : le Cen-
taurea Malinvaldiana et le Ca1·d·uncellus PMitetianus, se trou-
vent représentées id par des espèces voisines : Ce1~taurea Cosso-
niana et Carduncellus cespitosus. Il est remat·quable que peu de
plantes spéciales soient communes à ces montagnes et aux autl'es
massifs montagneux d' Alv;érie. Par contre on ytrouve au moins 5 espèces,
qui jus11n'ici n'avaient été signalées avec certitude qu'en Espagne : Cir-
sium lVitlkommianum, Nepeta amethystina, Stipa Lagascœ, Avena
fili{olia etPoa flaccidula. Parmi ces plantes, les 3 Graminées sont mor-
phologiquemenlethistotaxiquement identiques à eelles d'Espagne; le Ne-
pela est à peu près idenlique avec sa variHé alpina d'Espagne et ne
peut s'en distinguer que par son calice un peu plus long: nous n'avons
pas r.u d'échantillon Ju Cirsium Willkommianum des Baléares, mais
l'étude attenlh·e de la figure et dr. la description donuées par .r.t. Will-
komm ne saurait laisser le moindre doute sur l'identité de cette plante
avec la nôtre. Cette aftinité avec la flore espagnole se pout·suit même dans
de pet iles espèces affines comme le Brassica Cossoniana et le Nardurus
montanus. L' Erysimum repandum, que Boi ssier a vait déjà. signalé en
Barbarie, dans sa Flore d'Orient, et le Thesium de I'Aïssa viennent
fortifier les affinités bien connues de la flore saharienne avec l'Orient.

ORIGINE NUCLÉAIRE DU PROTOPLAS~IA {2' Note),


SUR L'ANTAGONISME DES ~IAT!tRES CHROMATIQUES ~ DU PROTOPL!S)IA
A L'I!:TAT NAISSANT; pal' B. (!h. DBGA.GNY.

Dans ma première Note, j'ai cherché à montrer, à l'aide d'exemples


fa<'iles â retrouver, que dans une mullitude de cas différents on truuve,
dans les noyaux végétaux assl'Z g•·os pour êL•·e facilement explerés, des
matières achromatiques à côté des maliëres nucléait·es chromatiques
vulgairement connues. Les premiè••es, comme je l'ai ùil, en surmontent
d'autres situées, dans certains cas, dans la cellule, au-dessous d'elle
et absolument semblables. Les rapports curieux qui ~xistent enb·e les
unes et les autres dans la cellulc-mèt•e du sac embryonnaire ebez la Fri-
tillai•·c conduisent nécessai•·emenl aux: conclusions suivantes :
1• Les deux couches d hyaloplasma proviennent toutes deux du noyau.
2• La paroi de la cellule-mèt·e tournée vers la base du nucelle est
garnie d'une couche é11aisse de protoplasma fondamental, parce que le
noyau lui-mème en pot·le une eoucbe épaisse sul' sa paroi conespou-
dante.

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