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SERE Alassane

Docteu r-Vétérinaire

LA TUBERCULOSE BOVINE

TOULOUSE
IMPRIMERIE DU CENTRE
CAMILlI & FOURNIÊ
98, Allées Jean·Jaurès 98

1966
A PETERE ZONGO

Son ombre a plané au-dessus de ce


modeste ouvrage. Aussi, est-ce avec les
larmes aux yeux que j'évoque ici son
nom, afin qu'au delà des cieux elle
m'entende et me pardonne.

A SA FAMILLE

Qu'elle accepte ces quelques modes-


tes pages en témoignage de ma grati-
tude. Je souhaite qu'elle daigne simple-
ment accueillir en son sein un pauvre
civi 1isé qui a appris en leur bref contact
les principes africains de hou tes valeurs
spirituelles que ce monde moderne ici-
bas oublie.
A MES PARENTS

En témoignage de mon affection pour


les sacrifices qu'ils ont consentis.
A NOTRE PRESIDENT DE THESE

MONSIEUR LE PROFESSEUR ANDRIEU


de la Faculté de Médecine de Toulouse

Nos hommages respectueux.


A NOTRE JURY DE THESE

MONSIEUR LE PROFESSEUR DARRASPEN


Directeur de l'Ecdle vétérinaire de Toulouse
Officiel' de la Légion dJ'honneul'

Pour avoir accepté de foire partie de


notre jury de thèse, notre témoignage
de profonde et respectueuse gratitude.

MONSIEUR LE PROFESSEUR SAURiAT


Chevalier de la Légion d'honneul'

Pour les conseils éclairés qu'il m'o


prodigués tout au long de ce travail et
pour l'enseignement donné au cours de
nos études, dont nous tâcherons d'en
faire un bon usage.
A MONSIEUR TRAORE BAKARY
Bel exemple africain pour l'idée de
la thèse.

A MONSIEUR TRAORE DIONGOLO


Pour l'aide matérielle qu'il m'a four-
nie en des moments difficiles.

Au COMMANDANT GAUFHETEAU
Pour l'amitié qu'il a témaignée et
pour l'aide qu'il a su m'apporter.
A PALM LOMPO

L'ami de ma famille et mon amj de


toujours.

A DANIELLE
Pour l'amitié franche et le réconfort
moral durant mon séjour à Toulouse.
A MON PAYS

Si pauvre et si plein d'avenir cor si


riche en voleurs humaines.
INTRODUCTION

Nous insisterons dc suite sur le fait qu'aucune étude


suivie n'a été réalisée sur la tuberculose bovine en Afrique
Occidentale, les Services vétérinaires étant préoccupés de
loin par d'autres maladies plus meurtrières et dont les rava·
ges à première vue étaienL plus sensibles : nous voulons
parler de la peste bovjnc et de péripneun~onie.
Les premières constatations remontent à 1906 oü PIERRE
au DahOllley signale la préscnce de la maladic.
En 1915, CURASSOl", puis HECKENHOTlI, observent la tu-
berculose sur des carcasses ù l'abattoir de Dakar.
Au Soudan, CUIIASSON trouvc o,t, '10 des carcasses portant
des lésions tuberculeuses aux abattoirs de Bamako.
Ces constatations fragmentaires tombellt vite dans l'ou-
bli, cependant que les saisies ne cessent de s'amplifier dans
les abattoirs.
Devant cette siLuation pourtant, le Docteur LETROTEUR,
vétérinaire chef inspecteur, après s'être pençhé sur l'évolu-
tion de la maladie en Haute-Volta, tire la sonnette d'alarme
dans son rapport en 1951. Mais par manque de personnel
et de matériel occupés par ailleurs, ce premier pas trouve
une place à l'ombre des archives.
En 1952, P. MORNET, Directeur du Laboratoire fédéral
des Services vétérinaires de Dakar, ne concluait-il pas ainsi
son rapport d'une enquête, menée dans les principaux abat-
toirs de l'ancienne fédérat.ion? « La tuberculose animale,
maladie peu répandue, il y a quelques trente ans, ne çons-
titue plus une trouvaille d'autopsie, ni une curiosHé de labo-
ratoire, mais elle est devenue une entité morbide qui prend
peu à peu sa place dans la pathologie de l'Ouest Africain
déjà chargée ».
Le problème mérite encore une fois d'être débattu sur-
tout en Haute-Volta qui de par sa situation géog,raphique
de carrefour, Se trouve de ce faiL exposée à toutes les mala-
dIes d'élevage et à la tuberculose en particulier.
-14-

Il est du devoir des Serviçes vétérinaires d'alarmer leg


pouvoirs publics sur les dangers que le pays encourt en
laissant persister plus longtemps cet état de chose.
Aussi ce modeste travail aura rempli toute sa mission,
s'il pouvait juste soulever le peu d'écho désiré.
Nous le diviserons comme ceci en quatre chapitres:

J. - LA HAUTE-VOLTA;
11. - LA MALADIE: Etat actuel; Son épidémiolog,ie.
III. - PROTOCOLE D'ERADICATION;
IV. - DONNEES ECONOMIQUES;
V. - CONCLUSION.
CHAPfTRE PHEMlER

LA HAUTE-VOLTA

A. - APERÇU GEOGRAPHIQUE

La République de Haute-VolLa s'étend sur 820 kilomètres


d'est en ouest et SUl' 420 kilomètres du nord au sud, entre
9°30 de latitude nord, 5° et 2° de longitude. Située toute
entière à l'intérieur des terres, elle ne débouche sur la mer
au sud que par des états qui la limitent: la Côte d'Ivoire,
le Ghana, le Togo et le Dahomey. Ses autres voisins sont
au nord et à l'ouest le Mali, à l'est la République du Niger.
Elle compte 4.500.000 habitants répartis sur une super-
ficie d'environ 274.000 kilomètres carrés: c'est de ce fait,
une des régions les plus peuplées de l'Afrique de l'ouest.
La Haute-Volta comprend deux zones dimatifJues dis-
tinctes :

1° Une zone sahélienne:

Elle occupe le nord du pays. Sa limite approximative est


une ligne horizontale qui joint Ouahigouya à Seba.
Elle se caractérise pal' dep,x saisons: une saison de pluie
de quatre mois s'étendant de juin il septembre avec des
précipitations de l'ordre de 400 lluu;/an, et une saison sèche
couvrant le reste de l'année. La végétation est clairsemée
dans l'ensemble et comprend surtout des arbustes épineux
et des plantes à feuilles caduques. Les cultures vivrières
(maï, mil, riz) sont peu fournies.
-16 -

2~ Une zone soudano-guinéenne :

Au sud de la précédente. La saison des pluies est plu::;


longue (mai - octobre) et la pluv.~ométrie de l'ordre de
700 mm· en moyenne.
Dès la chute des premières pluies, le sol se recouvre d'un
tapis herbacé verdoyant qui persiste toute la saison des
pluies, apportant au béLail un pâturage apprécié.
A la saison sèche, tout jaunit. Le sol brûlé par le soleil
ne laisse subsister des traces de végétation qu'aux abords
des cours d'eau, végétation connue sous le nom de forêt-
galerie.

B. - LE CHEPTEL BOVIN

La Haute-Volta est un pays essentiellement agricole eL


l'élevage y occupe une place de premier rang. Elle compte
près de deux millions de bovins d'une valeur de :>.â. milliards
de francs C. F. A. (1 franc C. F. A. = :>. centimes). C'est une
des plus fortes densités de l'ouest africain. Ceci d'ailleurs
pose des problèmes de surpeuplement et de saturation des
pâturages que nous ,,'examinerons pas ici.
Nous dirons que la charge à l'hectare de huiL animaux
est considérée déjà COmme un maximum pour les pays d'éle-
vage extensif de type Soudano-Sahélien.

10 Composition sommaire du troupeau.

Le cheptel volt.aïque se répartit uniformémen t en deux


groupes qui occupent sensiblement les deux zones climati-
ques : la zone soudano-guinéenne est le domaine des Laurins
(bas taurus), tandis que la zone sèche héberge les zébus
(bos indicus).
A la li:mite des deux zones, on rencon tre un grand nom-
bre de métis zébus taurins.
Les zébus prédominent en nombre et complent pour
6f) % des bovins du pays.

2~ Le mode d'élevage.

La HauLe-Volta esL un pays d'élevage extensif, avec des


variantes selon que l'on se trou ve dans la zone Zébu ou
dans la zone des Taurins.
17 -

Dans la zonc sahélienne, les éleveurs sonl. presque exclu-


sivement nomades el. praliquenl. la l.ranshumanee.
En zone soudano-guinéenne, les mouvernenls du bétail
sont très réduil.s il cause dc la densité des surfaces eulliYéeb.
Ainsi, ;'t la période hi \'cl'Ilale, un gardiennage sévère s'im-
pose, facililé il csl vrai pal' le faiL que les propriétaires souL
plus nornbreux, l'éduisanl le nombre de lêtes de bétail par
habilanl. ü dix, vi/lgL ou treille, rare]nenl. l)lus. On eonsl.ruil
de cc fait près des habitaLions des parcs de stabulation où
Los animaux passent la lIui!. La traile y esL effecl.uée régu-
iièrcmenl. dcux fois pal' jonr. Da]); la jourllée les bergers
peulhs (s'ils sO/IL conJiés ;'1 des pculhs) ou les enfants des
propriélaires les conduisclll. au pàlurage, eL les l'amènent
1 •
au parc lC sOir.
Lcs parcs sont somnlUiremenl. aménagés ù même le sol,
el. illl'cxisie pas d'abris couvcrts, ni de litière. Les animaux
palaugenL en permanence dans .lIB rilagllla de boue ct de
purin, cc qui permet la sl.agnation des gerrnes microbiens.
On remarque que c'csl précisérnellt dans ceUezone que l'on
constate les plus forLs taux de saisie de viande pour tuber-
culose dans les abOli Loirs.

3° Les mouvements du bétail.


11 sc résurnenl ain:;i
a) la transhumance
b) les couran ts cornmerciaux.

a) la lranshumance :
Elle sc pral.ique surtoul. au nord du pays et inléresse les
zébus. Pendant la saison des pluies, le bélail se déplace vers
la pointe nord du lerritoire où la chule des pluies entre-
tieut un pftturage sufJisalll.
De plus, les cull,ures vivrières sonL moins abondantes et
les fricl.ions enl.re l'agriculteur cL l'éleveur, deux entités
toLalement séparée~ CIl Afrique, ne risqnelll. pas d'éclater.
A la fin de la saison hivernale, l'herbe sc raréfiant de plus
en plus, les pasteurs alors sc rabaLlenl. sur les' zones de cul-
tures désaffectées après les récoltes où le bétail découvre
des restes de récoltes désséchés (chaumes surtout).

b) ;les coumnls conllnel'CiŒUX :


Ils sont de deux ordres. Ceux que nou~ llualifierons d'in-
térieur et le transil.
- 18

- les cil'cnils inlùienrl; :

Assez réduiLs, il y a quelques années, ils LellClenL de nos


joUl's ;1 s'amplifier. Ceci tient smtout ft un changel1lellt
dans la mentalité profonde de l'élcvcUl', Si. pendant long-
temps, seulc la notion de prestigc, mesurée il l'importance
numériquc du troupeau cOJlllnandaiL son eomportemcnt, 011
est heurcux de constater quc ccLte « bovomanie du pculh »
fail de plus en plus place il la notiolJ\ de profil. C'esl ainsi,
qu'un circuiL intérieur de plus en plus vasLe tend il s'ins-
Laurer, qui assure le ravitaillemcnt des agglomérations im-
portantes.
Ce circuit sc prolonge au-ddil des fronlières de l'Etal,
l'exporLation du bétail esL la plus iIn'llOrianle source de
re\'enu du territoire (80 % des vale1lrs d'exportaLions).
La zone principale de comrnercialisalion dc la produc-
tion nationale est sil.née an nord-est dans la circonscription
véLérinaire de Dori cL de Ouagadougou où se négocienL
A6 '10 des bovins vol Laïques exportés.
Puis viennent par ordre décroissant, Ouahigo1lya a1l
centre-est, puis Bobo Dioul'lsso Ù l'ouesl..
Il existe cie g,rands marchés olt se réUllit le béLail d'ex-
porlation. Nous citerons M.arkoye, Dori, Kaya, ·Pouitenga
où propriétaires, marchands el, ill1ermédiaires dans une
.ünbiance de foire donnenL libre cours ;1 leurs longues et
appare!nment silencieuses transactions. De lù, le bétail esL
conduit à pied ou cq cam.ion, soit au sud vers le Ghana,
soit au sud-ollesl, vers la CôLe d'Ivoire, Ù picd ou par l'axe
de chernin de fer Abidjan-Niger. Ainsi Ouagadougou
devien t un marché seconda ire mais Cj ui contrôle au passage
Lout le bétail voltaïqnc d'exporlalion.

Le transit :

La Haute-Volla par sa situation centrale devienL de ce


faiL même un nœud de transit entre les pays situés au nord
et à l'cst, el, les pays du golfe de Guinée et du Bénin plus
,111 sud, qui sonL des pays côtiers en pleine expansion et ;,
Ilivcau de vie g,énéralement plus élevé.
Aussi de grands axes routiers immuables existent-ils
depuis fort longtemps, qu'empruntent le bétail de nos voi-
sins immédiats gros exportateurs.
Si de ce transit, nous retirons des droits de passage fort:
intéressants, il n'en demeure pas moins que malgré la vigj-
- 19-

lance des SCI'\'ices vétérinaires nous risquons à tout mo··


ment de gros déboires du poin't de vue pathologique.
Deux villes appa raissent comme cen tres de transit impor-
tants de bovins étrangers. Au centre est Ouahigouya, que
traversent GE> % de bovins en pro\'enance du Mali et Bobo-
dioulasso plus spécialisée encore comme centre de transit
cl. de d istributioll du bélail malien que cop.1me place de
transaction du bélail volt.aïque.
La cartc des mouvements du bétail, donne de façon assez
licHe la répartition de ces grands axes de transit à travers
le pays (voir caries p. :1.0).
Cc transit il travers la 1-1 au te-VoIla rend parfaitement
cornple de l'épidémiologie de toules les affections du bétail
en Haute-VoILa. Nous en reparlerons.
Fort heureuserncnt, ces mouvements se sont considéra-
blement réduits. Lc Mali, au lieu de faire parcourir ces
grandes distances a construit des abaHoirs rn.odernes, et
tend semble-t-il ù exporler plus de viande de bœuf que
d'offrir directe)11cllt du bétail sur picd.
Ces quelques remarques étant som,mairement esquissées,
nous allons passcr ,\ l'étude dc l'infection.
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CHAPITRE 11

LA MALADIE

PRESENTATION DU PROBLEME

Nous insistons déjà SUl' le fait CJue nous ne pouvons pa:5


fixer un taux quelcollCJue de l'infection en I-Iau!e-Volta.
En effet, les Services vétérinaires assez légitimement ne
se sont pas suffisamment penchés sur la question, car des
fléaux plus redoutables à brève échéance les ont de suite
préoccupés. Nous voulons parler de la peste bovine et de la
péripneumonie.
Ainsi dOllc, 1IOUS Ile possédons SUl" la tuberculose que des
documents et des chiffres relatifs aux saisies effectuées daus
les abattoirs, ct les résultats de quelques sondages tubercu-
liniques.
A.-LA TUBERCULOSE BOVINE EN HAUTE-VOLTA EN 1950
(d'après les documents d'abattoir)

Tuberculose Pourcentage ORIGINE


Carcasses Tuberculose
animaux OBSERVATIONS
ABATTOIRS examinées généralisée localisée des animaux
infectés

Dorl .. .. .. .. 613 0 Dori ou Niger D'après les relevés anté-


occidental rieurs à 1950, la tuber-
culose existe mais en %
faIble.

Kaya . . . . . . .. 1.715 0,34 Kaya Dori N


t~
Niger occidental
Soudan oriental

2.749 12 37 poumons 1.78 Dorl


Niger occidental

Dédougou .. .. 1.804 4 10 poumons 0,77 Ouahigouya


Soudan oriental
et central

Ouagadougou .. 7.477 6 93 poumons 1,32 Ouahigouya


Soudan delta

Bobo-Dioulasso. 6.879 24 500 l,oumons 7,61 Soudan, Mopti


Macina, San
0')
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eus de 13ouo DiolLl.USSO

SAISIES %
ANNEES ABATTAGES pour tuberculose tuberculeux

1950 6.879 524 7,6 %


1951 4.487 510 11,3 %
19U 9.894 1.645 16,4 %
1953 7.954 1.551 19,5 %
1954 8.549 1.339 15,9 %
1955 6.616 829 13,4 % i
1956 7.599 797 10,5 %
1957 7.294 965 14,9 %
1958 9.296 1.482 15,8 %
1959 9.077 1.306 14,6 %
1960 9.712 972 10,7 %
1961 12.052 1.383 10,7 %

Ces résullaLs n'intéressenL que les abattoirs régulière-


ment. eontrolés. Avant. de commenter ces résultats, nom
dirol13 que les chi ffres ont été groupés selon l'origine des
bovins abatLus.
AjonLoJls que du faiL de l'inesistance d'abattoir, la gran-
de majorité des animaux passe par des sortes de tueries
pa1ticulières et échappe il Lout cont.rôle saniLaire.
Sur certains marchés de g,ros bourgs, l'inspecLion est
quelquefois, confiée fauLe de personnel qualifié, à un infir-
mier de la santé qui ne Lient forcément pas un cahier de
sai~ies. Son rôle est tout simplement de juger de l'état de
salubriLé de la viande.
Les chiffres que nous donnons iei permettent simple-
menl, de se faire une idée approxiplative sur l'infection
tuberculeuse en Haute-Volta. Certaines régions où le taux
semble faible ou inexistant ne sont pas pour autant indem-
nes de la maladie.
Le cas de Bobo-dioulasso est particulier. L'abattoir de la
ville a toujours fonctionné ;\ plein régime, et aussi du faiL
que ce fut pendant longtemps le seul abattoir moderne
d'exportation, nous possédons des chiffres plus précis.
De plus, la plupar1 des bovins abattus dans cette ville
sonL de pro"enance étrangère surtout malienne.
Nous constatons qu'en réalité, les pourcentages de sai-
sies se sont élevés jusqu'à 19 'X, en 1953. Ceci évidemmen t
résulte d'un fail bien simple : les bovins abattus il Bobo-
- 24-

dioulasso sont très ùgés. De plus, en ces périodes, les mar-


chands aimaient vendre directement le bétail sur pied aLl
niarché de vente. Aussi, les animaux abattus en cours de
transit étaient ceux qui ne pouvaient sUl)porter les longs
déplacements jusqu'en Cô/e d'Ivoire.

B. - LES SONDAGES TUBERCULINIQUES

Les premiers résultats sout dus h LETRoTEuH qui a


effectué quelques tuberculinations ù Bobo-dioulasso, il trou-
ve les résultats suivants :
En 19f1l : :\9° bovins testés - .19 réactions positives;
En Igr):>.: lIT bovins testés - l/i réactions positives.
En septembre Ig6/i, nous avons avec llne équipe sani-
taire procédé il un sondage tuberculinique dans la ville de
Ouagadougou, dont voici les résultats:
143 animanx testés - 19 réactions positives.
De plus, un groupe c1'élevems de la circonscription de
Ouagadougou alerle les Services vélérinaires sur l'état de
son troupeau qui présente des signes de morbidité accusée,
eù pleine saison d'hivernage. Nous décidons d'y faire uu
sondage qui révèle un taux très élevé de réactions à l'intra-
dermotuberculination. Sur les 680 animaux visités, 7.1
étaient positives.
Ce taux assez élevé nous permet d'ouvrir une parenlhèse
sur les mycobactéries saprophytes ou autres, micro organis-
mes encore mal connus dont l'importance paraît manifeste
tant chez J'homme que chez l'animal. A ce sujet on peul
signaler qU'il partir de certaines d'entre eUes (Myc. phlei,
Myc fort.uitum, Myc smegmalis) on a pu préparer des PP D.
Elles sont utilisées dans les tests intradermiques, compara-
tifs, notamment en Grande-Bretagne. EUes fournissent des
réactions spécifiques et fidèles qui permettent d'éclairer cer-
taines réactions douteuses de troupeaux assainis enregistrées
lors de tuberculinations périodiques.
Si nous signalons ce fait,c'est qu'au cours de nos tuber-
culinations, nous avons constaté une variation importante
dans J'épaississement cutané pouvaut aller du simple au dOl/-
ble, voire 4 à 5 fois selon le cas. Nous avons confié nos im-
pressions au Commandant GAUFRETEAU, chef du laboratoire
vélérinajn~ de Ouagadougou, qui nous apprend que ce pro-
- 25-

blème des myeobaetérics faiL l'objet d'éludes il l'Institut


Muraz de Bobo Dioulasso (ancien Service général d'Hygiène
mobile el. de prophylaxie - S G I-I :M P - qui s'occupe des
graudes endéllJies humaines dans l'ouesL Africain). Malheu-
reusement, la conclusion de ce§ éludes Ile nous a pas encore
été communiquée.
Les chiffres que nous cilons ici sonL encore faibles. Mais
les difficultés de LouL genre compliquent le problème, ce qu,i
arrive il décourager les bonnes volontés. Le bétail n'est pas
marqué. De plus, il faut les gronper clans des parcs à vacci-
nation, ce qlli esL malaisé; ils ne sont pas dociles, on perd un
temps long avant de procéder il toute intervention. Une fois
la première phase term)née, le contrôle devient encore plus
délicat, cal' quelquefois on peut vous présenter deux jours
plus tard des animaux que vous n'avez pas vu auparavant.
En brousse, sur les 630 animaux que nOus avons testés
1I0US n'avons pu Cil contrôler quc 480, le reste s'étant affolé
au moment de renlrer dans le parc de vaccination.
POlir se fairc une notion plus complète de la maladie.
nous allons montrer qu'elle est aussi répandue dans la
populations humaine.

C. - BREVES NOTIONS DE TUBERCULOSE HUMAINE

Elle esL connue depuis longtemps eu Afrique, som le


norn « Loux mâle II chez les Bambaras. On sait aussi que les
])e1l1hs sont très exposés il la maladie. Aussi avons-nOlIS
consullé les documents de l'hôpital Yalagdo cie Ouagadou-
gou. Les J'ésullats podent sur trois allllées
196 r :>.3:>. malades donL 24 peulhs ;
1962 31 r malades donL 33 pelllhs ;
1963 222 malades dont lio peulhs.
Il ne s'agit évidemment que de Luberculeux présentant
des signes cliniques apparents, et qui suivent les traitemenls
classiques à la streplomycine, l'isoniazide ct au P. A. S.
NousconstaLolls d'ailleurs que le nombre des m.alades
admis il l'hôpiLal augmente chaque année; ceci cst dù aux
résllliats obtenus par les lraitements.
La proportion élevéc des peulhs Lend à prouver leur
grande sensibilité au b(lcile tuberculeux (en effet, les peuHlS
représentent une très infime partie de la population vol-
taïque en propol'Lion).
- 26-

Si l'identification du bacille tuberculeux n'a pas été faite,


nous constatons selon les conversations avec le médecin-
chef de l'hôpital que les localisations in testinales et art.icu-
laires de la maladie ne sont pas rares. 11 serait intéressant
évidemment d'approfondir les recherches pour étayer ces
troublantes suspicions.
Leur infection, s'expliquerait par leur cohabitation avec
les bovins et surtout par leur mode d'alimentation. Ils COIl-
somment presque uniquement du lait sous toutes ses for-
mes, m(Lis essenliellement du lait CI'U. Stériliser le lait
même pour les nourrissons est contraire à leurs coutumes.
Cc dernier point est très important et apporte un argu-
ment supplémentaire à la nécessité de la prophylaxie.
CHAPITRE lIT

ÉPIDÉMIOLOGIE

Lc transit sur le territoire national de bovins de toute


provcnance suffit il rendrc compte de l'épidémiologie.
Nous n'accuserons certes pas nos voisins de contaminer
notre cheptel, mais nous pouvons sans risque d'erreurs
aHirmer qu'ils contribuent pour une largè part à propager
la maladie.
Tous les pays d'élevage qui bordent la Haute-Volta
connaissent la maladie (Mali-Niger).
De plus les éleveurs ne vendent il la boucherie le plus
souvent que des sujets de réform,es donc excessivement âgés.
Ces sujets sont le plus souvent à la limite de la « tubercu-
lose infection)). Après de longues JUarches forcées, ils arri-
vent en Haute-Volta.
Pour certains alors la tuberculose maladie éclate. On se
débarrasse des animaux les plus alteints soit en les vendant
il des prix modiques, soit en les abattallt quand ils sont il la
limite de leur force. Ainsi le!'\ animaux malades trouvent en
Haute-Volta un asile commode et propagent de ce fait la
maladie.
Ainsi les .3 / ft t3n moyenne des bovins abattus il Bobo-
Dioulasso sont d'origine malienne. Nous livrons donc à la
réllexion les résultats d'une enquête JUenée sur l'ordre de
l'Inspection générale de l'élevage à Dakar à la période cou-
vrant les années 1953 et 1958 et concernant le bétail sonda-
nais. Il faut rappeler que le Mali avant l'indépendance s'ap-
pelait le Soudan, d'où le qualificatif soudanais donné à son
cheptel.
1'°) Il existe une large zone à l'est du territoire qui est
pratiquement indemne de tuberculose (Gao, Ansongo, Me-
- 2S-

naka, Bourem, Hharous, Tombouctou, Goudam, Nia(unkc,


Bandiagara, Douentza).
:~O) La zone ccntrale est très fortement infectée de tuber-
culose bovine et porcine (Segou, Macina, Mopti, Nara).
3") Une partie de l'ouest du territoire est indemne (Kaye,
Bn!'oulabe, Kita, Nioro).
Cette enquête fut menée LanL dans les abatloirs controlés
'lue pnr quelques tuberculinations.

NOMBRE REACTIONS
ANNEE épreuves positives

Bamako . . , . ·. ·. 1953 110 0


Gao-Asongo .. · . ·. 1953 164 14 (8,5 %)
Mopti . . .. . . · . ·. 1953 316 30 (9,4 %)
Segou .. . . .. · . ·. 1953 538 15 (2,7 %)
Sikasso .. . . .. . . ·. 1953 298 7 (2,3 %)
Nioro .. . . . , ·. ·. 1953 757 1 (O,J %)
Macina (porcs) .. ·. 1954 157 15 (9.!> %)

E/I HI~p/lhliqlle du Niger. la lllbcrculose boville esiste


également. nU~lEAlJ, dans son rapport sur la tllberCillose
animale dans les territoires du sud du Sahara, note :
~( ~,l'~batL~ir de Niamey, le pourcc~~L~ge ~cs saisies qui était
IIllerlcyr a 0,1 % avant 19f1!! sde\'e a 0,7% en '9!)rl,
0,10% cn 1 fl!lf) , 0,/':>' % en IqG 1 el 1 ~(jeJlI9fJ!l.
On peul ainsi constaLer ulle légèrc rccrudescence de lïn-
fection, particulièrement sensible à l'onest du territoire (l'ivc
droite du Niger entre Lamorde et Say).
Ainsi allx abattoirs de Niamey, on obtient les chiffres
suivants:
19 53 T8 saisies
19 5f, q sa isics
19 5fl :>'7 saisies
19 56 20 sais ies
19:18 :>'7 smslcs
19 60 :0 saisies totales
et 128 pm'I i elles.

L'extensiou de la maladie se ferniL, vers ['CHlcst du terri·


toire, par conségnent vers la Haute-Volta.
- 29-

Nous saisissons ainsi toute l'ampleur du danger de conta-


mination du bélail. Ajoutons tout de même que l'origine
indigène exisle.
Devant la réunion de tous ces fal:l.eurs (transit, origine
locale) le bélail voltaïque offre un milieu de choix pour le
germe, et cela pour trois raisons essentielles :

Le snl'menŒge des (minw.ux

Le bétail en transhumance parcourt dans une journée de


très longues distances pour trouver souvent un pâturage
ma!gre.
Pendant la saison des pluies même où l'herbe est relati-
vement abondante, les bergers conduisent fort loin leur
cheptel qui arrache l'herbe tout en avançant.

Le déséqU'ilibl'e a~iment(Ji,.e :

Les animaux manquent souvent de 1l0Ul'l'ilure. Les éle-


veurs africains ignorent la notion de réserves alimen taires.
En saison sèche, les animaux ne risquant plus d'abimer les
récoltes, sont abandonnés à eux-mêmes ct errent ainsi dans
la nature. C'est la période des vache", maigres. Quand arrive
la saison des pluies, il ne reste des animaux que la peau et
les os et n ce moment seulement ils commencent à g'en-
g'l'aisser. Ces Jluctuations périodiques dues aux cycles sai-
sonniers con tribuent tl affaiblir leurs moyens de défense
naturelle contre l'infection.

L'âge des arIJimaux :

Ce demier point est un corollaire du déséquilibre ali-


ment.aire. Seuls en effet, les vieux animaux survivent à ces
11uetuations. Aussi peut-on affirmer sans risque d'erreur que
le cheptel a une moyenne d'âge élevée.
Les vaches ne produisent leur premier veau qu'à quatre
ans, cinq ans le plus souvent. Les peulhs ne s'en débarras·
sent qu'à la ménopause, par conséquent fort tard. Ces
vaches ont donc tout le temps, au cours de leur vie active,
de se contaminer et d'être de ce fait des réservoirs de virus
pour leurs congénères.
- 30-

Il devient donc nécessaire d'entamer la lutte antituber-


culeuse, ce qui permettrait dans une large mesure de réfor-
mer les vaches trop âgées et de rajeunir le troupeau par la
même occasion.
C'est donc cette lutte antituberculeuse que nous allons
esquisser maintenant.
CHAPITRE IV

PROPHYLAXIE

A. - ETAT ACTUEL DANS LE MONDE

Quand on veut s'atlaquer au problèm,e de l'éradication


d'une maladie comme la tuberculose, on se bute conlre
d'innombrables difficultés. Les pays africains qui veulent
com,bler leur retard sur les pays européens n'acceptent des
programmes onéreux que dans la mesure où ils peuvent en
tirer des bénéfices substantiels et immédiats, car lefi moyens
financiers manquent le plus souvent.
Nous ferons un tour d'horizon de la question dans le
monde pour bien avoir en vue ce fait fondamental: la pro-
phylaxie de la tuberculose est une en treprise qui mérite
d'être faite; elle est longue, onéreuse et exige des sacrifices
de tous ordres qu'on ne doit pas ignorer.
Il n'est pas de difficultés qui ne puissent se surmonter
comme le prouve la ténacité dont ont fait preuve plusieurs
Etats.
Les Etals scandinaves représentent des j,erritoires assainis
depuis long,temps :
La Finlande s'est débarrassée de la maladie depuis i940
après une lulle instaurée en T922 el qui s'attaquait à un
cheptel dont T8 % des bovins étaient atteints.
La Suède a commencé la lutte en T94 T et a obtenu l'as-
sainissement en une dizaine d'années.
La Norvège a inst.auré sa prophylaxie en 1931 et ne
connaît plus la tuberculose depuis plus de JO ans que sons
forme de cas sporadiques.
- 32-

Le Danemark a rnis 16 ans (1936-1952) pour sc débarras-


ser de la tuberculose bovine, après avoir longtemps t;ÎtOllll(~
cal' de 1890 il 1920, elle essayait d'utiliser la méthode de
Bang traditionnelle.
L'exemple des pays scandinaves a été suivi pal' les autres
pays européens.
La Hollande possédait au début de la lutte en 19119, Ilfl
cheptel réagissant dans la proportion de 17 %' Ce pourcen-
tage s'est progressivement amenuisé et la luUe prenait. fin
en 19f)6.
Le LuxelnboJ/rg a mis L:inq années pour assrlinir ses
130.000 bovins.
Pour la Suisse, seize années furent nécessaires pOUl'
assainir à partir de 1943, son troupeau de deux millions de
bovins. La lutte se termina en 1959, après l'abattage de
400.000 bovins.
La Grande-Bretagne, où des enlreprises individuelles en-
couragées par l'état existaient depuis 1935, n'a entamé l'éra-
dication officielle de la maladie qu'en 19([6, date où l8 %
de son troupeau réaghsait positivement à la tuberculine.
Elle s'est libérée depuis 1960 par disparition de la tuber-
culose des derniers fovers où elle sévissait (Midlands, Du-
rham, Northumberlan;i). .
La Belgique après des tilLonnements n'engagea vraiment
la lutte qu'en 1951 et s'est de nos jours, déùalTassée de la
maladie de même que l'Allemagne de l'Ouest.
L'Irlande quant il elle, fut obligée de metlre les bouchées
doubles dans la lutte pour des impératifs d'ordre économi-
ques, la Grande-Bretagne n'acceptant sur son sol que des
animaux assainis.
La France a pratiquement terminé le programme d'as-
sainissement de son cheptel.
La luite vétritable, si l'on excepte les lois du 21 .JUIn
18g8 et du 7 juillet 1933, entreprise de façon collective ne
démarra qu'en 1950. Elle se poursuivit de façon continue à
parti l' de 1954-1955. Le taux de morhidité était d'environ
9 % du troupeau national eOtl1ptant l7 millions de boyjns de
plus de six mois et répartis en 1.600.000 exploitations.
L'U.R.S.S. a terminé son programme de même que les
Etats d'Amérique du Nord.
En Amérique du Sud, le problème est d'actualité.
Voici un tableau récapitulatif de la luite antitubercu-
leuse en Europe.
- 33-

Début de la
Prem'Ières ébaucnes méthode ou du Terminaison
PAYS de la lutte systéme de DUREE
prophylaxie enreoistrée
antiWherc,leuse
efficm

Finlande .. · . · . · . 1891-1898-1904" 1922 1940 18 ans


Norvège .. · . ·. · . 18fJ5 1931 1944 13 »
Suède .. · . · . · . 1897-1937 1941 1944 9 »
Danemark · . ·. · . L890 L9:16 1952 16 »
Allemagne .. · . ·. 1930 1952 1961 9 »
Hollande · . · . ·. 1925-1946 1941l lll56 7 »
Suisse . . · . · . · . 1941 L94:J lll59 16 »
Belgique · . · . · . 1895-1925-1ll37 1951 1961 10 »
Luxembourg · . · . 1912 1955 1960 5 »
Grende-Bretagne · . lll22- lll35 1950 1960 10 »
Irlande .. · . · . · . - lll54 1961 7 »
Italie .. .. · . · . · . 1921l Ill55 - -
Portugal .. ·. · . · . lll31 1955 1%5 6 »
Espagne .. ·. · . · . lll5:J 1957 lll61 -
Autriche .. .. · . · . lllOll 1950 - 12 »
France .. · . ·. ·. 1898-1933 1954 lll62 11 »
1

Si nous flOUS sommcs ent.retenus longuemcnt dn pro-


blème dans le monde, c'esl. pour d'une part en soulever
l'actualil.é et d'aulre part, en mesurer les difficultés. Or pour
diŒciles qu'elles soienl. en Europe. pays dont. l'élevage est
florissant et les techniques avancées, il n'en demeure pas
moins. qu'en Haut.e-Volta plusieurs en~bùches feront leur
apparition et. il faudra en lenir compt.e.

B. - LES DIFFICULTES EN HAUTE-VOLTA

Hormis celles qu'onl. t.rouvées sur leU!' chemin tous les


pays qlli ont entrepris la lutte, nous ne parlerons que de
celles qui intéressent plus particulièrement les pays afri-
cains.

P Le rôle de l'éleveur.

La l11entalité de l'éleveur conditionne dans une large


mesure le succès de l'en I.reprise.
11 a fallu de longs moments de flottemcnts pour l'amener
.\ saisir la nécessité de la prophylaxie des maladies qu'il
craig,nait le plus: la peste bovine.
- :i4 -~-

Or là, le problème est Lout dif[érent. 11 s'agit d'entre'


prise de vaccination el. les résultaIs SOllt palpables à brève
ISchéance. Ici la vaccillaLion est à proscr.ire car Llssociation
de la méthode de Ballg el. du B. C. G. tenLée pur certaines
naliol13 s'est soldl?e pal' des échecs.
Il sera difficile de lui faire adllleLire l'abattage des ani-
rn:wx, cal' ehez lui corn pie Je nombre de têtes de bovins
plus que la valeur écono:rnique du troupeau. Si, la prophy..
la'de de la peste bovÏJle a connu des retards en Haute-Volta,
c'est que l'abattage des allimaux contanùnés et les malades,
qui il élé décidé par les Services vétérinaires a mellé les
peuHlS il s'y souslraire, malgré les indemnisations.
Donc 1111 progra l11111e cohérent ne pourra négliger ces
l'acteurs hmnains qu'il faudra cOlllballre, si on ne veut pas
s'exposer ù de gros déboires.
De plus, l'analphabétisme e,;t \Ill gros facteur limiLant
l'éducation des éleveurs. Nous ne tiendrons à notre dispo-
sition que la radio (émissions \'ernaeulaires) ct le cinéma.
Si ces moyens SOllt insufJisaJlts, nous constatons trualld
mèrne qu'ils seront d'une aide précieuse.
Nons Il'illsislerons pas snI' ces facLeurs humains qui ont
fait l'objet de la thèse de noLre camarade Maikano Abdou-
laye ft Toulouse (106;).

2° Le mode d'élevage.

La transhumance complique certuillement la réalisation


technique de la prophylaxie.
Même dans les rég,ions sédenLaires, si le problème devient
pl us facile, nous ne sommes pas au bout de nos peines,
car le bétail vivan L en stabu lai ion libre est loin de posséder
lu docilité des bovins européens.
Les 'lIIimaux ne sont pas marqués et toute entreprise de
ce genre risque d'amener l'éleveur à soustruire ses animaux
des tllberculinations. Il est de notoriété publique que les
peulh3 ne déclarent jamais ~a tolalité de leurs animaux,
afin d'éviter les impositions.
Fort heureusemen L, les vétérinaires ont leur confiance
el, sur ce point ils touwent la d.ifficulté. Us vaccinent les
animuux, obtiennent des ehiffre,s précis pour leurs stasLis·
tiques, mais évitent de comllluniquer leurs résultats aux
contributions directes. Mais, ceHe solution n·cst que pro--
visoirc.
- 35-

3~ L'infrastructure et les saisons.

La Haute-VoIla Ile possède pas lin réseau roulier adé-


quat. 01', les éleveurs vivent le plus souvent retirés des lieux
rl'hùbitation en raison des conllits qui peu\'elü sUl'gir il
101tl, mOlnent avec les agriculleurs. Personne n'ignore la
séparation très HeUe qui existe entre l'agriculture el. l'éle-
v,lge en Afriqlle.
-En raison de plilies beaucoup d'axes routiers sont impra-
1 icables, Cel étal. de l'ail. oblige les Services \'élérinaires à

choisir la fin dc la saison des pluies pour agir. Or c'est pré-


c:i3l:ment Ù ce moment là, que les aniLliaux sont mis en
liberté dans la natllI'e.

4° Les moyens financiers.

La lutte antituberculeuse revient chère, OJ', un pays


comme la Haute-Valla ne peut Sc permettre d'engager de
gros frais pour r\lener la prophylaxie sur son territoire, ce
qni serait J'idéal en matière de tuberculose.
Ou peul. toujours commencer la lutte, mais le plus diffi-
cile sera d'amener les pouvoirs publics, eux-mêmes à en
admettre la nécessité.
Nous verrons plus loin comment nous essayerons de
résoudre ce problènle épi neux ct crucial quand nous abor-
derons les données économ il{ ues.
Evidemment, tous ces problèJl\es limitent l'efIicacité de
la prophylaxie antituberculeuse en Haute-Volta. Aucun
d'entre eux n'est en faiL insolubles, ct, les avantages cer-
tains que l'on retire du cheptel assaini l'emportent de loin
sur les inconvénients. Ces quelques principes étant mis en
place, nous passerons ù la réalisation technique.

C. - LA REALISATION TECHNIQUE

10 La tuberculine.

]l ne paraît pas superflu de rappeler que la préparation


et l'emploi de la tuberculine condjtionne le succès de l'éra-
dication puisque la tuberculine est l'agent diagnostique.
NOLIS n'entrerons pas dans les détails de sa fabrication
puisque des pays comme la Haute-Valla sont obligés d'en
- 36-

importer du fait de l'inexistance de laboratoire correcte-


ment. équipé.
Certains pays européens (Finlande, Danemark) restent
JidlJes ~I la vieille tuberculine, tandis que la quasi-totalité
des autres utilisent soit la luberculiue synlhétique (Norvège,
Allemagne, Autriche, France) soit la luberculine purifiée
(P.P.D.) lels la Grande-Bretagne, le Portugal, la Hollande.
Comme toutes ont fait sufIisnllunent leurs preuves, sur
le terrain uous choisirons la tubercul.ine la moius onéreuse
:'t l'achat.
Toutes les nations pratiquent l'inlradermotuberculination
simple, habituellement effectuée à la face latémle de l'en-
colure. lei, il serait nécessaire, du fail d'interventions sani-
taires mal conduites, et de la présence sur les bovins de
nombreux ectoparasit.es, de choisir comme lieu d'interven-
tio n, soi 1. la face latérale de l' encolu re, soit le pli sous-
caudal, indiffél'crnrnent selon les circonstances. La dose uti-
lisée esl de 0,1 ml d'uLle tuberculine diluée au J /4 et titrée
selon l'étalon danois, soit 2.500 unités tuberculiniques.

2~ La méthode.

Toutes les nations utilisent la méthode de Bang basée


SUI' le diagnostic tuberculinique et J'élimination des réagis-
sants.
l3el'llhard BANG en 1895, a vait cu l' im mense j:nérite d'éri-
ger en principe que tous les animaux tuberculeux (malades
ou infeclés) sont dangereux et que le diagnostic doit être
basé sur les aptitudes révélatrices de la tuberculine. L'en-
treprise consistait donc après él.imination des :minl,aux cli-
niquement malades, d'entretenir deux troupeaux dans un
isolement respectif des plus rigoureux: l'un constitué par
des animaux sains, l'autre groupant des animaux apparem-
Inent sains mais réagissant :1 la tuberculine, bovins qui
étaient exploités normalement puis éliminés progressive-
ment en fin de carrière. Le but recherché était un rempla-
cement progressif du tL'oupeau infecté pal' un bétail sain
gdce à un élevage judicieux des veaux issus de ce troupeau
(élevage naturel ou artificiel).
Cette méthode sur le papier était la plus parfaite cal' clIc
était peu onéreuse puisqu'elle n'enlraînait qu'un abaLlage
des animaux cliniquement malades. En fait, elle était han-
dicapée par sa lenteur d'exécution ct ses servitudes; main-
tenir des années durant, journellement dans une m~rnc
- 37-

exploitation deux troupeaux dans un isolel1l.ent rigoureux.


Aussi en 1932 au Danemark, proposa-t-on rabattage de
réagissants afin de hâter leur disparition et de tarir au plus
tôt la source de contagion non négligeable qu'ils représen-
taient. Ce n'était autre chose q'u'une transposition de la
niéthode américaine du Stamping-out, qui constituait après
tuberculination, [1 éliminer sans délai tous les réagissants.

30 Le champ d'application de la méthode.

La méthode peut être ul.ilisée par une nation soit sur


un mode dispersé, soit sur Ull mode concentré.

a) Mode dispersé:
II est mené il l'échelle de tout le territoire. C'est en
somme une mobilisation gèlérale, Sur tous les fronts, de
toutes les possibilités et de toutes les énergies, dans l'espoir
d'une rapide victoire. Cette conception valable pour un ter-
ritoire restreint, devient plus hasardeuse à l'échelle d'ml
grand pays. La dispersion des efforts risque de nuire au
but que l'on vise.

b) Mode concentl'é
La lutte est d'abord instituée dans quelques reglOns bien
déterminées. La délimitation de telles régions peut se faire
selon des critères administratifs (départements, cantons, pro-
vinees), selon des situations géographiques ou selon des cri-
tères zootechniques. Durant quelques années on fait porter
SUl' ces zones tout l'effort national.
C'est ce mode Cjue nous choisirons en Haute-Volta, car
il possède l' avan tage :
- de procéder de façon emcaee puisque la prise en
charge des rég,ions déterminées est con dit.ionnée par les
ressources et les hommes dont on dispose.
- d'être particu!ièrement efficace ; plus les opérations
d'assainissement sont rnenées rapidement plus les chances
de réinfeetion sont réduites. Par ailleurs, sur le plan psy-
chologique une luite qui lnisse apparaitre ses effets béné-
fiques au bout de 1 ou 2 ans, est beaucoup mieux comprise
et acceptée qu'une entreprise menée il bas bruits, durant
de nombreuses années. De plus elle a valeur d'exemple pour
les contrées voisines, dont elle stimule l'émulat.ion.
- 38-

d'êlre économiquement rentable sur le plan national


car on constitue des zones indemnes où 1'011 peut puiser
des sujets de repeuplement en même ternps que 1'011 assUre
un échelonnement nécessaire au débouché des bovins abat-
tus.

40 Lieux d'application.

Si nous jetons un coup d'œil Sur la carle de la lIaule-


Volta, nous nous apercevons que le pays est déjà délimité
en six zones qui SOllt les circonscriptions vétérinaires.
En prenant comme base des critères zootechniques, les
circonscriptions (;\) et (6) s'imposent d'emblée, la prernière
pour les laU/'ins, la seconde pour les zébus.
Dans la région de Bobo-Dioulasso, il existe deux fermes
pilotes de séleclion du bétail talll'in. A Dori, des puits ont
été forés ct un ranch model'l1e est en conslruction ponr les
zébus.
Le choix Je ces régions ne pel'tul'be en rien, ni la com-
mercialisation des bovins dans le pays, ni le commerce
d'exportation. On arrive facilement à interdire l'entrée de
bovins de toute provenance qu'il soit. A Bobo-Dioulasso,
on refuse s)'stématiquenlent le tramit de bovins maliens qui
deviennent d'ailleurs de plus CIl plus l'ares, depuis que le
Mali a construit SUI' SOlI territoire de~ abattoirs modernes.
Pour les bovins voltaïques, la traversée de la zone s'effec-
tuera par le chemin de fer Abidjan-Niger, en wagons étall-
ches.
A DOl'i, on interdit le passage des bovins dans cette zone
en les conduisan 1, pal' les circonscripl ions proches de Ouahi-
gouya et Fada.
- les bovins réagissant à la tuberculination seront, soit
abattus, soit conduits ù l'exportation, étant donné qu'aucull
pays exportateur n'aura entamé sa prophylaxie. Ceci pour
rassurer uniquement 'les éleveurs que la prophylaxie ne
gêne en rien la valeur marchande de leurs animaux. Cc
raisonnemellt, s'il est absurde en pays européen, revêt une
signification énorme dans l'esprit de l'éleveur africain et
surtout dans la première étape de la lutte.
Ce n'est que plus tard, qu'on aura recours à l'abattage
systématique, quand nne organisation rationnelle prendra
totalement en charge les frai3 inhérents ;\ la prophylaxie.
En ce moment, on passe progressivement d'une circons-
cription il l'aull'e.
De loute façon, nous ne perturberons pas brutalement,
ni le commerce inLérieur des bovins, ni l'exporLation, Hi
même le transit qui est ulle sourCe de devises non négli-
g-eable pour l'économie nationale_ En effet, les bovins en
transit paient une taxe de transit aux postes frontières.

5" Choix du moment.

La période idéale esL la fin de la saison des pluies à par-


t.ir d'octobre-novembre. En ce moment, les bêtes sortent
de la période d'hivernage. Elles sont grasses, de sorte yue
leur élimination s'effectuera immédiatement sans aucun
délai.
Les routes sont toutes praLicables en celle époque de
l'année qui comm.ence du mois d'octobre et s'étend jus-
l[u'enmai-juin. Les déplacernenLs sont aisés.
Le Service de propagande mobile mis en place peut rem-
plir plelnemen t son rôle.

D. - LA REALISATION PRATIQUE

10 Mise en place du dispositü.

a) Le service de pl'opa,ga,nde
C'est d'elle que dépendra le succès de l'entreprise. Elle
doit être menée judicieusement, en ménag.eant les suscep··
tibilités des éleveurs. Elle devra atl.eindre chaque éleveur
peuHl et chaque propriétaire de bovins.

- La radio :
Elle est de plus en plus populaire ct est écoutée dans les
coills les plus reculés grâce à l'avèncment du transistor ;
les émissions en langues vernaculaires permettront une
large diffusion.

- Les équipes mobiles:


Elles seront constit.uées de voitures-radio équipées conve-
nablement. Ces véhicules s'arrêteront partout où ils pour-
ront. En réunissant d'avance la majorité des éleveurs, on
- 40-

leur projettera des films judicieusenlent choisis ce quj aura


pOUl' avantage de marquer leur imagination.
Des fermes-piloLes réalisées en AfricpJe avec du bétail
africain eL des bovins de croisement leur serOllL présentées.

- Le personnel :

Il est déjà en place, en effet, un organisme du Marché


commun s'esL attelé à l'éradicaLion de la pesLe bovine dans
le pays de l'Ouest Africain (C. C. T. A.: Commission -:le
Coopération Lechn ique en Afrique).
11 a recruté des vaccinateurs locaux qui ont dé formés.
Ils pourront ulLérieurement servir aux Luberculinations,
étant entendu que les contrôles se feronL par les seuls vété-
rinaires.

2<l Fonctionnement.

a) HecenseTnenl, et marque

L'identification est la bête noire des éleveurs africains.


La C. C. T. A. Y a déjà songé, mais pour elle le problème
se trouve simplifié. Il s'agit en erret, de vaccination sans
contrôle ultérieur. Aussi a-t-elle eu recours à un procédé
simple : le marquage il l'oreille d'une feuille de trèfle. En
matière de tuberculose, du fait de l'existence du contrôle
il la quarante-huiLième ou soixante-douzième heure, nous
devrons pour chaque bête utiliser un système permeltanl
de l'identifier, comme c'est le cas en France, il l'aide d'une
boucle numérotée. Selon un modèle codifié, on devra même
être en mesure de connaître sa provenance, toutes les cir-
conscriptions possédant un numéro et une lettre.
Ainsi on pourra s'assurer que tous les bovins réagissant
dans les circonscriptions choisies sont envoyés à l'abattoir
ou exportés.
Les postes frontières seront chargés de collecter les
fiches sanitaires des bovins qui passent et de les transmet-
tre régulièrement il la Direction des Services vétérinaires.
Ainsi, aucune vente de bovins réagissants ne pourraieni.
être réalisée dans les régions, il l'intérieur du territoire na-
tional, sauf pour la boucherie.
- 41-

b) TuberClûination de tous les aninwu;J;: àgés de SIX


mois ou plus et élimination des réagissants.
Tous les animaux ainsi recensés seront tuberculinés var
le test de l'intradermotuberclllination simple.
L'élimination des animaux tuberculeux constitue le pôle
nJajeur de la lutte antituberculeuse. La rapidité de cette
élimination conditionne le succès de l'action.

c) ï'ubc/'cu,lino.tion de contrôle
Les régions assainies constituellt un capital Cjll'il faut
sauvegarder i\ tout prix des recontaminat.ions toujours pos-
sibles.
n faudra donc veiller au grain en s'assurant de la per-
IHClnence de la salubrité par des tuberculinations de contrôle
périodiquc.
Les tuberculinations se poursui vron t inexorablement et
systématiquement à un rythme bi-annuel, et l'on veut con-
server lc bénéfice de l'éradication.
Donc il partir du moment où l'on instaure dans un pays
la prophylaxie sanitaire de la tuberculose bovine, il faut
s'attendre il ce que les tuberculinations représentent une
part importante de l'activité des vétérinaires; d'abord POUi
dépister la maladie et assainir le cheptel, ensuite pour élj-
miner les quelques animaux réagissants qui pourraient y
apparaître.
Un tel prog,ramme, pour sa réalisation demande un réel
sucrifice IlrlallcÎer. On ne peut dissocier la prophylaxie de
la tuberculose sans aborder le problème économique qu'on
pose par la même occasion.
C'est cet aspect particulier de la question que nous
allons aborder.
CHAPITRE V

LES DONNÉES
D'ORDRE ECONOMIQUE

L'aspect économiquc de la prophylaxie sanitaire de la


tuberculose bovine nous paraît dominer ,;on aspect tech-
nJque.
- Tont d'abord parce qu'il représcntc la raison même
de la lutte, qui cst d'obtenir un bétail revalorisé par l'ab-
sence de 1ubcrculose sans négliger bien sûr, un légitime
souci d'hygiène publique.
- Ensuitc, parce qu'il constitue l'élément indispensable
de l'cutl'eprise. Une théorie, une méthode si bonne soit-ellr
ne pourrait rien si elle n'est pas appliquée. Elle ne peut
être appliquée qu'avec le consentement cl le concours de
l'éleveur, qui est souvent loin de comprendre quelle renta-
bilité accrue lui procurera, dans quelques années l'action
que l'on entreprend aujourd'hui.
Il faul donc que l'éleveur, directement ou indirectement
ait un intérêt économique actuel pour entreprendre l'assai-
nissement de son çheptel, le conduire le plus rapidement
possible cL le conserver. De là découle pour l'Etat ou les
collectivüés, la nécessi1é de dicter un certain nombre de
mesures propres li aLI.énuerles sacrilLces que consent l'éle-
veur ct aptes li slimuler son ardeur.
Le J'acteu r éconol\l il] ue est donc prédominant. Il est à
la fois le but cl, le moyen de l'entreprise, la raison et le
moteur de la prophylnxie. Il convient d'expliciter que ce
facleur économique intervient dans touLes les prophylaxies
de., rnalndies anirnales, puisque l'élevage esL nne des formes
d'aclivilé pal' lesquelles l'homme gagne sa vie.
- 44-

Par cOltl.rc, le même facteur est totalement absent dans


les prophylaxies des maladies humaines, où seule compte
(IUel qu'en soit le prix, la conservntion de la vie. C'est pour-
quoi les deux points de vue médical et vétérinaire nppljqués
ft une même maladie, la tuberculose, diffèrent dans leur but
ct par voie de conséquence dans leurs moyens. La méde-
cine vétérinaire tout en reconnaissant la valeur de tels pro-
duits s'est rendue compte qu'il était plus économique de
ne pas les utiliser, mais de sacrifier les animaux atteints.
Cc n'est donc pas UII ostracisme systématique qui frappe
le B. C. G. en médecine vétérinaire, ce u'est qu'une ques-
tion de rentabilité d'entreprise.

A. - LES DONNEES D'ORDRE ECONOMIQUE


CONSTITUANT LE BUT DE LA PROPHYLAXIE

Selon HOUIJET (lgf)6) le détail de l'évaluation des dorn-


III ages
an Il uels causés par la tuberculose nu cheptel Il atiomll
français s'élablit ainsi :

- Mortnlité: 1 ~).ooo animaux . 7fl !llilli()lJ~


de fI' Ig6fl
- Pertes par saisie de viande:
8.000 tonnes ;', Fr: 2,5 le kg.......... :>.ornillions
Perle par 111.0rbidité.................. IflO millions
c1iminlllion de lail ;
moind l'e engraissemen t
perle il J'exporlation.

TOTAl" . . .. .. .. ?â5 millions

Scion FLUCKICEH, ln SuIsse perdail tous les ans du fait.


de l'infection tuberculeuse, 50 millions de frnncs.
POUl' l'Allemngne, les pertes se chiffraient en 19;)'2 :'\
~'.f:) rnilliollS de marks, soit 3flomillions de fmncs fr'lJlçais.
Ces chiffres sont éloquenls. Si Cil Haute-Volta, les pertes
pal' saisies de viandes n'ont pas ét(~ chiffrées, il n'en de-
meure pas moi ilS que nous payons un lourd tribut ft la
maladie.
DélaisS3nt la déduction logique fjui s'a1l3che ft ces chif-
fres' il est un autre élément. qui commande la prophylaxie
sanitaire de la tuberculose bovine :
- 45-

Trois grand pays d'élevage (Mali, Niger, Haute-Volta) se


partagent les gros marchés de consommallon de la viande
que son\. les républiques de la Côte d'Ivoire, du Challa et
de la Fédération du Nigéria. Or, comme nous l'avons déjà
vu lous ccs pays connaissent la maladie. Donc, si dans les
quelques années il venir, la Haute-Volta offre sur ces mar-
chés de consomrna\.ioll, une viande pl'éscntall\. j<}Ules les
garanties dc salubriLé désirée, elle se trouvera placée du
coup, en bonne position dans la course qui est eng,agée. Je
crois que c'cst un risque, mais un risque qui vaut tellement
la peinc d'être tenté.

B. - LES DONNEES D'ORDRE ECONOMIQUE


CONSTITUANT LES MOYENS DE LA PROPHYLAXIE

1° Les subventions.

Il est indéniable qu'au début d'un programme national


de prophylaxie et duran t quelques a n nées l'Etat doive aider
l'éleveur en lui attribuant des subventions. Toutes les na-
tions ont compris ce problème ct l'ont résolu selon des
modal ilés diverses que nous ne citerons pas ici.

- Subventions pOUl' tuberculination du cheptel


En dépit de coût de l'entreprise, les tuberculinations
seront gratuites. C'est une condition nécessaire cn Afrique
pour que l'éleveur y conscnte.

- Subventions pour ébimùwtion des animaux réagis-


sants .'
ICI deux cas peuvent se présenter: ou l'éleveur consent
(léliminer lui-mêlne ses animaux, auquel cas, l'Etat n'aura
rien à lui accorùer, Mais l'éleveur sera tenu à des restric-
tions rigoureuses, Tl devra séparer son troupeau en deux
lots distincts. Le lot réagissant sera conduit dans un. délai
de quinze jours au maximum dans un abattoir agréé ou
conduit en camion dans un délai de vingt jours SUI' les
marchés étrangers (accompagné d'un laissez-passer) évi-
demmgnt les frais de transport et les risques sont à la
cha rge de l'éleveur.
- 46

L'Elal pour ~a parI ne paie à l'éleveur qu'une ristoul'lle


égale à la % de la valeur nette des bovins à la boucherie;
- ou l'éleveur abandonne à l'Etat la charge d'éliminer
les animaux.
Dans ce cas, il pOIll'l'a bénéficier de tous les avantages:
l'Etat lui rClIlbourserala tolaHté de la valeur boucherie des
bêles réagissantes, selon un çours rémunérateur qu'on fixe-
ra, conrs qui dcvra se rapprocher de la \'aleu\' que l'élevem
tirera de sa bête ;') ]'exporta lioll.
Ceci aura po nI' conséquence de l'approcher Lous les éle-
vems de l'Elat qui pourra de ce fait contrôler les cours cl
même les rixer, ce qui é\'itera la montée des prix el les
abus, d'assurer de cc fait une ;main-mise tolale de l'Etat
sur un secteur clé de notre économie qu'est l'élevage ce que
no us devons recherc11 CI'.
Eu plus, des mesures d'encouragement "eront édictées,
et seuls pourronl en proflter ceux qui seront rangés dans
ce cas.

2" Moyens annexes.

Ceux-ci se présenteront surtout sous forme de mesures


d'encouragement.. Ici mieux que partout ailleurs, ces mesu-
res si elles sonl bien coordonnées, sonl à elles seules capa-
bles de frapper efficacement l'esprit de l'éleveur:
- création de pâturages améliorés avec des plantes sélec-
tionnées et adaptées sous forme de ranch;
- organisation d'un service commun à des groupements
régionaux d'éleveurs pour créer des réserves nutritives pen-
dant la sécheresse: ensilage, fourrages ;
- forage de puits avec utilisation de pOmpes pour
l'abreuvemen t du bétail ;
- distribution de concentré alimentaire pour quelques
vaches laitières que l'éleveur gardera en permanence près
de lui. C'est une mesure utile pour le peuHl dont l'alimen-
tation est presque exclusivement laclèe. Or, pendant la
sécheresse le lait est rare.
- distribution mensuelle g,ratuite cie vermifuge au~
veaux.
rI est bien entendu que cie ceUe aclion cie l'Etat ne pour-
ront en bénéficier que ceux qui auront suivi ~ la letlr(~ les
conseils des Services vétérinaires.
- 47-

C. - L'OBTENTION DES FONDS NECESSAIRES

L'Etat voltaïque dans ses strucLures acLuclles est incapa-


ble dc faire face allx obligation" nouvelles créées par la
prophylaxie. Il faudra donc bouleverser l'organisation' en
plilce, par la création d'un Ojjice na.tiona.l de conînLCI'c':II!.i-
sŒtion du béla.il el {ne vUllgol'isution de l'élevage.
Cet organisme sera dirigé par l'Etat qui lui four Il ira les
fonds de base, et. par les Services vétérinaires, Sa gestion
sera auLOlnone.
Il sera chargé :

l Q
De la commercialisation du cheptel national

- en achclanL direclemcnt aLlx éleveurs,


- en organisant le marché de la viande tanL SUl' le plan
intérieur que sur le plan exlérieur,

2° De la vulgarisation de l'élevage :

Un tel orgnnisme loin de brimer lcs éleveurs par L1ne


organisation rjgide devra au contraire s'efforcer de les
attirer par la persuasion, Au début, il n'aura une existence
normale qu'en ayant recours aux avances du Trésor nat.io-
liaI. Mais très vite dans lm pays où l'élevage représente
80 % de notre vie économique, il pourra faire face aux obli-
gations de la prophylaxie ct réaliser des bénéJlces substan-
tiels qui serviront à vulgariser l'élevage, Il ne sert à rien
d'assainir un cheptel tel que le nôtre sans promouvoir paral-
lèlement une politique d'amélioration de l'élevage dans le
pays.
Cet office deYra donc lutter d'abord contre tous les
agents économiques de la commercialisation d'u' bétail qui
on s'en doute çhercheront il préserver leurs privilèges. Le
bovin de boucherie avant d'atteindre sa destination finale
passe entre les mains de nombreux i nteqnédiaires qui con-
tribuent il hausser sensiblement son prix de revient. Il
convient dans cette étude de passer en revue ces divers
agents pour mieux saisir la situation.
- 48-

l. - AGENTS ECONOMIQUES
DANS LA COMMEHCIALl8'ATION DU BETAIL

a) Les producteurs :
Des estimations très approximatives font ressortir ?t
180.000 le nombre total de propriétaires de bovins.
- 76.000 éleveurs semi-nomades se partag€l1t 60 % du
troupeau;
- 62.000 éleveurs sédentaires c'est-à-dire une faible part
de la population totale se répartiraient llo %.

b) Les intermédiaires
- les grou,peurs :
Ils achètent sur les lieux de pâturages et revendent aux
exportateurs ou bouchers; leur fonction tend ù disparaiLl'e
depuis que lcs éleveurs mènent eux-mêmes leur troupeau
sur les marchés

- les logeurs :
Intermédiaires purticuliers aux marchés africains, leur
intervention prend place au moment de la transaction.
Hétribués forfaitairement par l'acheteur se portant ga-
rant de sa solvabilité, ils représentent les intérêts des veIl-
deurs.
Ils sont responsables vis-à-vis des acheteurs de la garde
du bétail jusqu'au moment où ceux-ci en prennent livrai-
son.
Ils se chargent également de l'accomplissement des for-
malités administratives, fiscales, sanitaires relatives aux
transactions et déplacemen ts.
On évalue leur nombre à cinq cents en Haute-Volta.

- les marchands exportateurs :


Ils constituent le rouage le plus important du commerce
d'exportation. .
Spécialisés sur un circuit géographique déterminé avan-
çant les fonds, ils assument les risques. Dans 70 à 80 % des
cas, ils achètent directement ?t l'éleveur et conduisent le
troupeau jusqu'au lieu de vente du pays importateur.
On a évalué leur nombre à un millier dont quatre cent~
étrangers opérant en Haute-Volta.
- '19-

H. - REPARTITION DES REVENUS


ENTRE LES PARTIES PRENANTES

Le chiffre global de revenu de la produeLion et de la


commercialisation du bétail jusqu'au stade terminal dépas-
sait en 1959, 5 milliards et demi de francs C. F. A. sur les-
quels près de 4 milliards sont acquis au revenu territorial
voltaïque.
Ce chiffre représenLaü à Litre de référence :
Un dixième de la production totale de la Haute-Volta,
près de la moitié des dépen ses publiques annuelles.
Or conLrairelllel1t à une opinion assez répandue, la
moyenne générale des marges de distribution ou tout au
moins la part de celles-ci revenan t à l'Etat est relativement
modeste, de l'ordre de 25 %.
a) les producteurs se partagenL 70 % du revenu soit 2,7
milliards ;
h) les eiuq çents logeurs sc partagent 53,5 millions;
c) 280 millions vont au 1.000 exportateurs;
d) les bouchers de gros et les détaillants se partagent
ù30 millions.
Le reste revenant à l'Etat est de 220 millions, si on
déduit les salaires des bergers (r25 m)llions).
Ces chiffres étaient valables pour r959. S'ils ont quelque
peu varié dans leurs volume global, le rapport des réparti-
tions reste le même.
Il ressort donc de l'analyse sommaire de ces chiffres :
- que l'Etat ne tire pas de bénéfice substantiel au com-
merce ;
- que les intennédiaires fort peu nombreux font figure
de privilégiés.

TIl. - CONCLUSION

Si donc l'Etat prend en main la commercialisation du


cheptel, il pourra facilement faire face à ses obligations.
Tl ne risque pas de frustrer les éleveurs qui seront rétribués
justement, car il sera en mesure de fixer un prix d'achat
du bœuf de boucherie qui variera peu.
Tl pourra ensuite contrôler rigoureusement tout le cheptel
et par là même saura décider des améliorations à apporter
au troupeau voltaïque.
CONCLUSION GÉNÉRALE

Cel exposé somlll,aire n'aura d'autre but que d'éveiller


l'attention des pouvoirs p~ublics sur les dangers de la tuber-
culose bovine dont les réactions sur l'homme existent et
sont loin d'ètre connues.
li est urgent, pour lu Haule-VolLa d'entamer la luUe
avec ses propres nwyens d'abord. Elle en tirera sur le mar-
ché extérieur des avantages certain;;. Ne l'oublions pas, les
pays importaleurs de bovins, vu la compétition âpre qui se
déroule entre les pays exportateurs,çon!mencent à ètre satu-
rés de loules sortes de viandes. Ils sont SUl' le point de faire
appel à la notion de qualité. Notre position géographique
stratégique nous a servi jusque-là. Nous nous devon~ donc
les premiers d'assainir notre cheptel et de l'améliorer.
Les mesures draconniennes qQe les autorités seront ame-
nées à prendre au sujet du transit des animaux étrangers
incitera les pays voisins à entreprendre la lutte.
Or c'est là le but visé, car il ne sert à rien que la Haute-
Volta seule assainisse son çheptel et en resle là. Les frontières
sont lâches en Afrique, leur contrôle est malaisé. Nous ne
serons pas à l'abri de recontanünation toujours dangereuse.
Il faudra donc qu'on aboutisse à la création d'une charte
sanitaire inter-Etats: ce qui à notre avis est le but recherché
par tous ceux qui sont soucieux de notre avenir sanitaire.
La routc est longue en matière de lutte antituberculeuse
qui mène à l'assainissement total, et elle est coûteuse. Mais
elle est rentable à la longue, car on ne peut envisager, une
extension de l'élevage, une amélioration du cheptel, une
- 52-

sélection si on ne vient pas il bout de loutes les graves


maladies du béta.il qui conlinueront à nous causer de sérieux
préjudices économiques et qui risqueraient à la longue de
compromettre toutes les chances de décollage de notre éco-
nomie qui n'en n'est qu'à ses premiers balbutiements.
BIBLIOGRAPHIE

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Rapports annuels Service élevage Niger 1930- L96J..
Rapports onnuels Service élevage Dohomey .1.930- 1.95.4.
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Ropports mensuels circonscription élevage Bobo-DjouIQ~so 1.952.

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- 54-

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SOCIETE D'ETUDES POUR LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SO-


CIAL. Commercialisation du bétail en Hau'te-Volta. Rapport de
synthèse.

BANG (B.).,- 1) Studies on tuberculosis in domestic animais and what


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2) Den kochse Iymfe som diagnostiske middel over for kvaegets
tuberculose. Kjobenhovn, hof Bog trykkori, 1891.
TABLE DES MATlÊRES

INTRODUCTION 13

1. - LA HAUTE-VOLTA................................. 15
Aperçu géographique.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 15
Le cheptel bO,vin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Composition sommaire du troupeau. . . . . . .. .16
Le mode d'élevage..................... 16
Les mOuvements du bétail. . . . . . . . . . . . . . . . 17

II. - LA MALADIE.... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 21
Présen1tation du problème. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 21
)
Les sondages tuberculiniques.. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 24
Brèves notions de tuberculose humaine. . . . . . . . . . .. 25

III. - EPIDEMIOLOGIE 27

IV. - PROPHYLAXIE 31
Etat actuel dans le monde. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 31
Les difficultés en Haute-Volta. . . . . . . . .. . . . . . . . .. 33
Le rôle de l'éleveur.................... 33
Le mode d'élevage........ . . . . . . . . . . . .. 34
, L'infrastructure et les saisons............ 35
~es moyens financiers.................. 35
La réalisation technique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 35
La tuberculine......................... 35
La méthode..... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 36
Le champ d'application de la méthode..... 37
Le lieu d'application de la méthode....... 38
Le choix du moment " 39
La réalisation pratique , 39
Mise en place du dispositif. . . . . . . . . . . . .. 39
- Fonctionnement 40
- 56-

V. - DONNEES D'ORDRE ECONOMIQUE . 43


Les données d'ordre économique constituant le but de
la prophylax·ie · . 44
Les données d'ordre économique consti·tuant les moyens
de la prophylaxie . 45
Les subventions . 45
- Les moyens annexes . 46
Obte?o~S;.-·d.es fon~~.nécessaires . 47
l~' Agents._~conorl;i8ueS dans la commerç[olisa-
.,t / tion "",' . '. >, . 48
l j('R&f?prtition d~s r.~~\enus entre les parties pre-

J•••••••••••••••••••.
49

': il ~:~;~j~~)'.' ./
49

CONCLUSION GENERA~.-": , . 51

BIBLIOGRAPHIE~
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~.:.,,,,:.0:"" . 53

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