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R.

SCHNElL
Maitre de Conférences
ct la- Faculté des Sciences de Caen
Chargé de cours à l'Office de la Recherche Scientifique
et Technique Outre-Mer

PLANTES ALIMENTAIRES
ET VIE AGRICOLE
DE L'AFRIQUE NOIRE
Essai de phytogéographie alimentaire

PR~FACE
de M. le Professeur R. COMBES .
de l'Académie des Sciences

ÉDITIONS LAROSE
11, rue Victor-Cousin, 11
PARIS v-
1957
PLANTES ALIMENTAIRES
. ET VIE AGRICOLE
DE L'AFRIQUE NOIRE
R. SCHNElL
Maitre de Conférences
ct la- Faculté des Sciences de Caen
Chargé de cours à l'Office de la Recherche Scientifique
et Technique Outre-Mer

PLANTES ALIMENTAIRES
ET VIE AGRICOLE
DE L'AFRIQUE NOIRE
Essai de phytogéographie alimentaire

PR~FACE
de M. le Professeur R. COMBES .
de l'Académie des Sciences

ÉDITIONS LAROSE
11, rue Victor-Cousin, 11
PARIS v-
1957
© 1957 by LAROSE
PRÉFACE

M Raymond Schnell, M aîtl e de conferences a la Faculte des Sciences


de Caen, prü contact pour la pl em~el e [ois avec l'Afnque intertropicale
en 1941 Des cette epoque tl commençait des recherches SUi la vegetation.
de l'Afnque occuleniale [rançaise Au cours de quatre setours consecutijs,
representant au total plus de cmq annees, tl pal courut dioerses parties
de ce pays, attu e surtout par la oégetatton. des régions montagneuses et
par la grande forêt tropicale Il se passionna pOUl les problemes ecolo-
g~ques et phsjtosociologiques qu'Ll 1 encontrait et, apres plusieurs publi-
cations echelonnees depuis 1944 sur les groupements vegetau» de dioers
massijs ouest-ajncains, Ll publuut, en 1950, une très belle synthese de
nos connaissances SUi la forêt dense pu~s, en 1952, un autre important
ouprage sur la oegetauon et la flOi e de la region montagneuse du Nimba
Ces deux publications ont classe M Schnell parm~ les meilleurs speCLa-
listes actuels de la vegetauon ajncaine
Au cours de ses longs sejours en Ajnque Noire, M Schnell ne s'est
pas seulement uüeresse a l'ecologw et a la phytogeographw, Ll a egale-
ment beaucoup observe les populations aupres desquelles le conduisaient
ses etudes
POUl de nombi eux groupements humams de l'Afnque, la recherche
de la nourriture est demeuree depuis des milleruures le grand probleme
de l' existence, probleme qu~ se repose chaque Jour et apec une particuliere
acuite aux pel LOdes qu~ precedent les recoltes Ce sont les vegetau» qw
constituent les aliments de base de ces peuples En owarü aupres d'elles
on realise ce que representent pour beaucoup de [amilles afncames les
derrueres rations de mil et les demiers tubercules de manLOC aux periodes
de soudure
Au moment où notre pays entreprend un effort important en pue d' a~­
der les populations qu'Ll administre dans les pays tropicaux a elever
leur nweau de p~e, M Schnell a pense qu'Ll serait utile de [aire le point
de nos conna~ssances actuelles sur les plantes aùmenuures et les cultures
de l'Afnque Noire, de rappeler ce que furent dans ce pays les rapports
entre l'homme et les plantes a Lorigme des temps historiques, et comment
s PREFACr:

tls ont evolue Jusqu'a l'epoque actuelle C'est le resultat de ses recherches
SUI ces importantes questions qu' Ll presente auqourd' hui sous le tttt e
Plantes alimentaires et VIe agricole de l'Afrique NOIre , essai de phyto-
geographie alimentaire
Au cours des quatre parties qllL composent cet ouvrage generalües
sur l'ahmentatwn et Tagriculture, geogi aplue botanique, agricole et ah-
menuure, lustoire de T'agriculture et des plantes comestibles, enfin liste
des especes vegetales uulisees, l'auteur est conduit a e(Joquer les pi oblemes
les plus importants parmL ceux que pose notre actwn actuelle aupres des
populations tropicales
N ecesstte d'accroître rapidement la production des aliments vegetaux
et d'amelwl er leur 1 epartüion dans les pays ou les populauons se
tt ouoent actuellement encore sous-alimentees, et pal ticulierement dans
ceux ou l'indice demogi apluque s'eleve piogresswemerü grâce a l' œU(Jre
accomplie par nos medecins
DLfficultes que presente la realisaaon de ces tâches par suite de la dis-
persioti des groupes humains sur de vastes espaces et de l'extraordiruure
dioersite des ctvtlisaiums en presence, cel tatnes repl eseniant des reliquats
des epoques prehistoriques, (Jwant de la cueillette et de la chasse, et ne
pratiquani pas encore la culture des plantes, d'autres au contrau e utLLL-
sant les techniques de culture modes nes et le materiel agricole le plus
perjecuonne
DLfficultes 1 esultani de la [ragilüe des sols ti opicaux, de leut iapule
deterun ation, pouoant aller Jusqu'a la destrucuoii lorsqu'a l' hostilite des
ch mats de ces regions s'associent l'inconsequence et la mali aisance de
l'homme
Enfin, necessite de mauiterur Leqiuùbre entre Texploüation agricole
et la conseroation du patrimoine natui el des pays , recherche des moyens
permettant d'utLhser des techniques de culture suffisamment productives
sans com.prometù e les aptitudes agricoles des sols
Le nouvel OU(JI age que pl esente auiourd' hUL Ni Raymond Schnell,
excellente synthese de nos connaissances sur la phytogeogl aplue alimen-
tau e de l'Afnque N ou e, clairement exposee, tres documentee et fort biere
ecrite, s'adresse a tous ceux qUL s' interessent a l'lustoire et a I'eanstence
actuelle des peuples d' Afnque Nous devons être reconnaissants a l'au-
teui de l'a(JoLr entrepris et SL heureusement mene a bieti La maison d'edi-
uori Larose doü egalement être remerciee pour en a(JOLr assure la publi-
cation
R COMBES,

Membre de l'InstItut,
Professeur honorarre a la Sorbonne
INTRODUCTION

L'alimentation vegetale d'un peuple est la resultante des farts ch-


matrques (et par surte geobotamques) qUI conditionnent les possibi-
Irtes de culture, et des farts ethmques, dans une large mesure hes a
l'histoire du peuplement humain, a ses migrations, aux contacts entre
les peuples, et aux introductions consecutives d'especes utrles Ainsi
la phytogeographie alimentaire, maIgre le caractere specifique que lUI
confere l'element humain, ne fart que se conformer aux grands prm-
crpes qUI determment le peuplement vegetal d'un terrrtoire, com-
mande a la fois par le milieu ecologique actuel et par l'histoire ancienne
des flores
SI I'ahmentation vegetale actuelle de l'Afrique NOIre est mvento-
riee dans son ensemble (a part certains ahrnents d'appomt ou de cueil-
lette, dont la liste reste a preciser), SI, d'autre part, les introductions
recentes de plantes utiles nous sont egalement connues, l'alimentation
prrmrtrve de l'Afrrque, l' origme de certaines especes consommees depuis
des temps immèmoriaux, posent encore de multiples problemes
L'Afrique NOIre est depourvue de documents anciens, archeologiques
ou autres, et c'est souvent umquement par l'etude de plantes ahrnen-
tau-es aujourd'hui delaissees ou reduites a l'etat d'aliments d'appomt
et par l'etude de survivances agricoles anciennes que les specialistes
des cultures africames ont pu reconstituer hypothetiquement ce qu'etart
I'ahmentation vegetale primrtrve de ces pays Des considerations
d'ordre genetique ont egalement permIS de reconstItuer certains farts
anciens, partrcuherement dans le domame des berceaux agricoles et
des centres de dispersion
En ce qUI concerne l'Afrique tropicale OCCIdentale et les regIOns
hrmtrophes, les premIeres explorations botamques datent du xvrnv
siecle, avec Adanson, qUI sejourna au Senegal de 1749 a 1753 Pah-
sot de Beauvois entrepi end en 1786-1788 l'etude de la flore d'Oware et
de Bemn (Sud de la Nigeria] et de la Gold Coast L'etude de la forêt dense
est plus tardive, pUIsque la penetration europeenne n'y date que de
la seconde morne du -XIX e siecle (mISSIOns Bmger en 1887-89, Hos-
10 INTRODUCTION

tains et d'Ollone en 1899) La prospection botamque de la forêt equa-


tonale ouest-africaine devait être entreprise des 1906-1907 et 1909
par A Chevaher, a qUI nous devons les bases fondamentales de nos
connaissances sur ces regions, que d'autres botanistes eminents devaient
parcourir au cours des annees SUIvantes Hutchmson et Dalziel don-
nent, au debut de leur Flora of West Tropical Afnca, un aperçu histo-
rique sur les explorations botamques de l'Ouest africain L'etude bota-
mque de l'Afrique equatoriale fut, elle aUSSI, assez tardive Les pre-
mieres recoltes de plantes du Congo furent effectuees en 1816 par
C Smith, membre de l'expedrtion Tuckey, qUI remonta Jusqu'aux
chutes d'IsangIla MaIS ce n'est qu'a partir de 1870, epoque ou le
Dr Schwemfurth, venant de la region du NIl, attelgmt le pays des
Mombuttu et le haut Vele, que furent effectuees des recoltes nom-
breuses et abondantes
Nos premieres connaissances relatives aux plantes utiles de l'Afrique
NOIre nous VIennent des voyageurs arabes et portugais Des le xv" et
le XVIe siecles, les navigateurs europeens touchent les côtes d'Afrique
Des le XVIe siecle, les Portugais Barboza Lopez et Plnhppe Pigafetta ,
dans leurs recits d'exploration des côtes ouest-afrrcames, nous four-
mssent quelques renseignemente sur la VIe des NOIrs, et sIgnalent la
cola, que Leon l'AfrIcam avait deja mentionnee A Madagascar, Fla-
court, au xvn? siecle, nous donne quelques details sur I'ahmenta-
tion , grâce a lUI, nous savons que le mamoc n'y existait pas et que
l'Igname en tenart heu V Fernandes mentionne l'Igname en Gambie
En même temps, grâce a la decouverte de l'Amerique, et au deve-
loppement de la navigation, des plantes nouvelles sont mtrodurtes en
Afrique tropicale patate et mais (que Colomb rapporta d'Amerique),
mamoc, arachide (Importee en 1648 du Perou), piments, tabac, papayer,
goyavIer, avocatier, sans parler des rIZ astatiques que les Portugais
apportent sur les côtes occidentales, et que les Arabes avarent deja
Importes en AfrIque orientale
Mais c'est avec les travaux des specrahstes, à partir du XVIIIe et
surtout du XIXe siecle, que devait se developper notre connaissance
des plantes utrles d'Afrique Adanson, avec son esprit largement curieux
de grand naturaliste, s'etait, aU Senegal, interesse aux cultures, sorgho,
pemcilharre, mais, aux plantes medicinales, a I'mdigo , Il SIgnale les
usages des plantes « On mange en Afrique, dit-il, le fruit du papayer,
qUI est tres sam, et CelUI du bestram. [Ansulesma} qUI est acide Les
Negres du Senegal se servent avec succès de l'apphcation d'une feuille
de Hicm ordinaire sur la tête pour dissiper la rrugrame » Adanson
se revelait ainsi deja l'un des precurseurs de l'ethnobotamque
En 1883, Alph De Candolle, dans son ouvrage fondamental sur
l'Ongme des Plantes cultioees, VIent apporter une synthese magistrale
sur les plantes utiles du monde entier, parmI lesquelles celles de l'Afn-
INTRODUC11ON 11

que Il apporte, en même temps qu'une enorme documentation, des


methodes nouvelles, ou les documents litteraires anciens, et même les
farts hnguistiques, viennent fourmr aux farts botamques le fecond
appUI de leurs donnees historiques
Des la fin du Xlxe siècle egalement, des ouvrages de portee plus
locale sont consacres aux plantes utiles, et specialement alimentaires,
de l'Ouest africam (Rançon, 1895 , Sehire, 1899) et d'autres reglons
du contment (Frcalho, 1884) L'exploration botamque du contment
africain s'mtensifie, et les savants qUI s'y consacrent recueillent une
abondante documentation sur la question encore neuve des usages
des plantes En Afrique occidentale et equatoriale, les travaux de
Pobegum, Aug Chevaher, De Wildeman, Aubreville, du R P TIsse-
rant, de l'Abbe Walker, d'Irvme, Holland, Dalziel, R Porteres,
H Jacques-Fehx, enriclnssent, a la fin du :\.IXe et au xx" srecles, nos
connaissances dans ce domame Il convient ICI de rendre un partrcu-
her hommage au grand botamste-explorateur Aug Chevaher, fonda-
teur de I'Agronorme tropicale française et de l'Ethnobotamque afn-
came Ses travaux, ainsi que ceux de R Porteres, Haudricourt, Hedm,
Jacques-Fehx, J Miege, seront consultes avec le plus grand profit,
nous aurons a mamtes reprises l'occasion de citer leurs observations
et leurs conclusrons , c'est aux travaux de ces savants qu'est emprun-
tee une part Importante de notre documentation Nos connaissances
sur les agricultures et l'ethnobotamque de l'Ouest africain se sont, au
cours des dermeres annees, partrcuherement developpees grâce aux
travaux de R Porteres, bases a la fois sur une etude taxmormque
approfondie et sur une riche documentation lmgurstique et ethnolo-
grque L'ouvrage, devenu classique, de Dalziel, fourmt une precieuse
somme des farts acqUIS dans le domame des plantes utiles ouest-afri-
carnes
Il Importe egalement de rappeler ICI les travaux et les observatrons
concernant les autres terrrtoires africams L'Abyssime fut parcourue
des la fin du xvrrrv srecle par James Bruce lors de son voyage de 1768-
1772 , Il Y mentronna sous le nom d'Ensete (et figura dans son atlas)
le Musa ensete (1), base de I'ahmentation de certams peuples A l'epoque
moderne, Il faut signaler, en Afrique orientale, les Importants travaux
1 de R Crferri SIgnalons aussi, en Afrique tropicale portugaise, l'œuvre
de Ficalho Il ne saurait être question, dans ce bref aperçu, de citer
tous les savants a qUI nous sommes redevables de nos connaissances
sur les plantes ahmentaires afncames , nous nous sommes efforces
d'en donner, en fin de cet ouvrage, une hste aUSSI complete que possible
dans notre mdex lnhliographique
Sur un plan plus general, des travaux de vaste synthese, tels que

(1) Actuellement appele Enseie uentncosunc (\VELW) E E CHEESr.IAN


12 INTRODUCTION

ceux de D BOIs, de Burkill, par exemple, fourmssent une documen-


tation des plus preCIeuses, depassant le cadre d'une regIOn ou d'un
contment, et permettant de ce îart des aperçus d'ensemble particu-
herernent feconds Nous avons eu recours, tres frequemment, a la
somme derudrtion qu'Ils representent
Avec le x:,..e srecle, la SCIence des plantes cultrvees trouve des me-
thodes et des perspectives nouvelles dans un recours de plus en plus
large a la genetique , cette tendance nouvelle, Illustree par Vavilov,
vient apporter des aperçus nouveaux sur l'histoire ancienne et sou-
vent tenebreuse des plantes cultivees du contment africam , à la Iurmere
de la repartition geographique des caracteres recessifs ou dommants,
commencent a se dessmer les berceaux agricoles anciens de la vieille
Afrique Amsr, par une heureuse aSSOCIatIOn des methodes botamques,
genetrques, historiques, lmguistrques, s'esquisse peu a peu le passe
mysterieux des vieilles agricultures et des rmgrations lomtames des
plantes cultivees
Att.eignant en ses objets une matrere qUI s'etend de la geobotamque
et la climatologie Jusqu'au domame mfimment nuance des causes
humames, la phytogeographie alnnentaire se trouve tout naturelle-
ment amenee a particrper egalement par ses methodes a cette dualite
plO fonde En même temps que l'agronome, le biogeographe, l'ethnobo-
tamste, le systematicien, analysent les multiples aspects de cette dISCI-
pline, le geographe, l'ethnologue, le medecm même et le physiolo-
giste (1) en abordent le pôle humam L'edifice final ne sauraIt être
etabli sans la cooperation de tous ces specialistes Une geographie
des cultures, par exemple, appuyee autant sur les faIts humams que
sur I'ecologie, n'est-elle pas œuvre de geographe ou d'ethnologue
(VOIre d'Instorien) autant que d'agronome ou de geobotamste 1 C'est
ICI que prend toute sa valeur la preCIeuse notion d' « aSSOCIatIOns de
l'Homme » de, eloppee par 1\'1 Sorre, de même que, dans les biocoe-
noses naturelles, les mteractions reclproques des multrples especes,
tant ammales que vegetales qUI les constrtuent, ne sauraient être
dISSOCIees et forment un tout, de même l'Homme, son miheu ecolo-
gIque et biotique, les plantes et les bêtes liees a son existence, consti-
tuent un complexe en equilibre dynarmque Il n'y a pas de cloisons
Impenetrables entre les SCIences AusSI, dans cet ouvrage, qUI se pro-
pose de recapituler brievement, d'une façon synthetique, et sous forme
d'un manuel accessible a tous, les resultats obtenus par les speCIa-
listes des cultures et des plantes alimentaires d'Afrique, serons-nous
amenes a crter aUSSI bien les travaux des geographes et des ethnologues
que ceux des agronomes et des botamstes
(1) Rappelons en particulier l'etude de la valeur energetique et azotee des regrmes ali-
mentaires qu'avait poursuivie LAPICQUE lors de son voyage autour du monde, et plus recem-
ment les remarquables travaux du Medecin Colonel PALES et de ses collaborateurs sur
I'ahmentation de l'Afnque NOIre OCCIdentale
INTRODUC DOl'. 13

Nous y envisagerons successivement


les caracteres generaux de l'ahmentation vegetale des peuples de
l'Afrique tropicale,
les types agricoles et ahrnentaires correspondant aux grandes sub-
dIVISIOns geobotamques,
l'origine et I'histoire des principales plantes alimentaires de l'Afrique
NOIre
L'esquisse que nous avons tentee dans ce volume est forcement
mcomplete La complexite des agrroultures africaines et des plantes
ahrnentaires ne saurait être traitee en quelques dizaines de pages La
synthese que nous presentons ne peut être qu'une base de depart
pour des recherches futures et pour des syntheses ulterieures plus
completes A l'heure ou l'Afrique, s'ouvrant largement aux Influences
exterieures, intensifie ses cultures en vue de I'expor tatron, - a l'heure
aUSSI ou est entrepris un vaste effort d'amehoratIOn materielle et
sociale dans les pays sous-developpes, - S'Impose en effet une connars-
sance de plus en plus parfaite de ses agricultures rmllenaires, tant dans
un but de SCIence pure que pour mieux assurer son moderne epanoUIs-
sement economique et humain
Un POInt de vue qUI, dans une telle etude, ne saurait être perdu de
vue, est celui de l'equilibre entre les faits agncoles et le patrimoine
naturel exploite II s'agit autrement dit de savoir SI les techmques
culturales respectent les equilibres biologiques existants, ou au con-
traire entraînent une degradation des sols et des aptitudes botamques
et agricoles du territoire C'est la un POInt de vue fondamental, qUI
a servi de crrtere a certaines classifications des systemes agncoles
Dans les pays tropicaux, ou la structure du climat, comme celle
des sols, entraîne une fragilite particuhere des equilibres naturels, ces
problemes acqUIerent une acuite partioulierement Intense Une etude
dynamique des faits agricoles Impose que la question SOIt egalement
envlsagee sous cet angle, dont I'mcidcnce pra trque, elle aUSSI, est
d'une Importance vitale pour l'avemr des terrrtoires SI les regimes
pre-agricoles, fondes sur la cueillette, et certames agricultures prImI-
trves, aux mams de populations clairsemees, dans le domaine tores-
tier humide, ne paraissent pas susceptibles d'une action destructrice
appreciable, - en raison de l'equilibre entre la regeneration du cou-
vert vegetal et sa degradation, - Il n'en est pas de même dans les
regions plus seches, ou plus peuplees, ou soumises a un developpement
agricole intensif, depassant parfois leurs possrbilrtes pedo-chmatiques
Au heu d'un cycle agricole conservateur, nous avons alors une evolu-
tron regressrvc, qUI peut tendre a la desertification, ou du mOInS a
l'appauvnssement et a la sterihsation du patrimoine naturel Il importe
alors de rechercher les remedes, et la aUSSI S'Impose une prealable
etude ecologique, - botamque et pedologique essentiellement
14 INTRODUCTION

BIen que faisant necessairement un large appel aux farts humains,


- element fondamental de la repartition des especes et des types de
culture, - le present ouvrage est avant tout conçu sous l'angle bota-
mque, c'est-à-dire phytogeographique Le terme de phytogeographte
alimenuure, - calque sur celui de géographie alimenuure, deja employe
par d'autres, et particuherement par H Labouret et R Porteres, -
implique non seulement un expose des aires geographiques (types de
culture et especes alimentaires], mais aUSSI la recherche de leur deter-
rmmsme mesologique et humain Pour conserver à l'ouvrage un carac-
tère general (et un volume redurt), nous avons exposé les farts SUIvant
un plan d'ensemble des diverses questions, plutôt que sous forme de
monographies regIOnales Juxtaposees, nous bornant a donner la refe-
rence des travaux locaux concernant les divers terrrtoires du conti-
nent La necessaire et constante mterference des farts agncoles et des
farts humains nous a amenes a aborder les problèmes de la nutrrtion
des populations africaines, et, sans vouloir pénetrer profondement
dans ce dorname, - qUI nous eût eloignes du cadre trace - , nous
avons mentionne les resultats obtenus dans cette VOle, et les travaux
traitant de la nutntion sous l'angle physiologique, tels que l'excellent
ouvrage du Medecin-colonel L Pales sur I'ahmentation en AfrIque
OCCIdentale Française
Le point de vue pratique a domme nos preoccupations dans la redac-
taon de cet ouvrage Nous avons cherche a en faire un instrument de
travail, rassemblant sous une forme concise une documentation JUs-
qu'à present eparpillee dans de nombreux articles et ouvrages, et per-
mettant, grâce à une bibhographie abondante, de recourir aux pubh-
cations origmales
Notre tâche a grandement heneficié de nos sejours en Afnque, effec-
tues sous le patronage scientifique de I'Tnstrtut Français d'Afrique
NOIre, que son eminent DIrecteur, Monsieur le Professeur Th Mo-
nod, reçoive ICI I'expression de toute notre reconnaissance pour cet
appUI, - moral et materiel, - qUI nous a ete mfimment preCIeux

".
* ".

Cet ouvrage ne saurait debuter sans que SOIt evoquee, en ces pre-
mieres pages, la memoire du Professeur Aug Chevaher, qUI fut le
grand pionnier de l'Agronorme tropicale française et de l'Ethnobota-
mque afrrcaine Nous aurons a de multrples reprIses, au cours de ces
pages, a mentionner ses travaux, ses riches observations et ses inter-
pretations Son œuvre Immense, poursuivie sous l'egide du Muséum
National d'Histoire Naturelle, marque une date caprtale dans l'his-
torre de la SCIence africaine

".
* ".
INTRODUCTION 15

Je veux tout d'abord exprimer ma tres profonde et respectueuse


gratrtude a Monsieur le Professeur R Combes, Membre de l'InstItut,
qUI a hien voulu temoigner a mes efforts un mterêt bienveillant et
me faire l'honneur de prefacer cet ouvrage
Mes remerciements armcaux vont a Monsieur le Professeur R Por-
teres, qUI guida mes debuts en Botamque afncame, et discuta avec
moi de mamts problemes
Je trens enfin a remercier ICI tous ceux qUI m'ont aide dans ma
tâche ou ont aimablement Iacihte ma documentation et l'illustration
de cet ouvrage .I'exprime en particulier ma reconnaissance a Ma-
dame D Schaeffner-Paulme, chargee du Departement d'Afrique NOIre
au Musee de l'Homme, a Messieurs les Professeurs H Labouret,
P Gourou, P Jaeger, J Miege, a Monsieur H Jacques-Fehx, DIrecteur
de laboratoire au Centre de Recherches AgronomIques de Nogent, à Mon-
SIeur M Locqum, attache au Museum National d'Histoire Naturelle
Ma gratitude va egalement a Monsieur G Le Testu, qUI m'a aima-
blement commumque plusieurs renseignements trres de sa grande
experlence de l'Afrique equatoriale Je remercie l'InstItut Français
d'Afrique NOIre, qUI m'a fourni une part Importante des photogra-
plues Illustrant cet ouvrage, et le Musee de l'Homme, qUI m'a auto-
rise a reproduire plusieurs beaux chches de sa riche phototheque

*
'" '"
L'Office de la Recherche Scientifique et Techmque Outre-Mer a hien
voulu s'mteresser à la pubhcation de cet ouvrage, et l'honorer d'une
souscrrption , Je SUIS heureux de lUI dire ICI toute ma gratItude

.. * .
Il m'est agreable, enfin, de remercier tres VIvement Monsieur R Pinar-
don, DIrecteur des Edrtions Larose, qUI n'a pas menage sa peme pour
assurer l'excellente presentation de ce volume
\
Ire PARTIE

GÉNÉRALITÉS SUR L'ALIMENTATION VÉGÉTALE


DES PEUPLES D'AFRIQUE TROPICALE

2
/

'.
CHAPITRE PREMIER

BASES ET CARACTÈRES GÉNÉRAUX


DE L'ALIMENTATION VÉGÉTALE

LES BASES DE L'ALIMENTATION

Il est remarquable de constater que I'ahmentaticn de l'Africain,


bien que far sant appel a un nombre eleve de plantes, presente une
certaine monotonie et une umformitê regionale en ce qUI concerne
ses ahments essentiels Il y a heu de distinguer, d'une part les aliments
de base, qUI fourmssent la quasi-totalite de la ration energetique, les
aluneras d'accompagnement, adjoints aux precedents et fourmssant les
autres elements de la ration (sels mmeraux notamment) en même
temps que les quahtes gustatrves indispensables, et enfin les aliments
d'appoLnt ou de diseue, normalement d'Importance accessoire, mars
dont le rôle devient considerable lors des soudures ou des famines Ces
derniers sont souvent des produits de cueillette
Dans une même region, I'ahmentation de base est generalement peu
variee , elle comporte un ou plusieurs des grands produits VIVrIerS
rIZ, fomo, sorgho, manioc Le repas consiste par exemple en une
calebasse de rIZ CUIt a l'eau, accompagne d'une sauce (presentee dans
une autre calebasse ou dans une cuvette), et versee ensuite sur le rIZ).
Cette sauce renferme des ahments d'accompagnement, les uns am-
maux (pOIsson, viande fraîche ou boucanee), les autres vegetaux (herbes,
racines, huile de palme, arachide, piment] Parfois le rIZ est seulement
arrosé d'huile de palme, mars, en prInCIpe, Il est accompagne d'une
sauce Dans d'autres regrons, I'ahment de base est le mil, ou le toma,
ou un gâteau de manioc, ou la banane, ou le mars Telle est la composI-
tron du repas typique, identique a lui-même, a part quelques variantes,
sur tout un terrrtoire et pendant toute une partie, sinon la totahte,
de l'annee AIlleurs les plats fondamentaux seront un peu plus varies,
20 PLANTES ALIMENTAIRES DE L'AFRIQUE NOIRE

mais n'attemdront jamais la variete observee dans les pays d'Europe


En somme, I'ahmentation est avant tout constItuee, comme d'ail-
leurs chez la majorite des peuples tropicaux, par une masse hydro-
carbonee, a laquelle s'ajoutent des ahments d'accompagnement, appor-
tant des elements proteiques et des sels mmeraux
Dans son excellente monographie des KISSI du district preforestier
de haute Gumee Française, D Paulme caracterrse ainsi l'alimenta-
tion de ce peuple « Les KISSI sont avant tout et d'une mamere presque
exclusive des cultivateurs ne mangeant pour ainsi dire pas de VIande,
- a moms de faire entrer sous ce vocable les produits du ramassage,
tels que crapauds, lezards, escargots, rats, chemlles, vers, sauterelles
ou termites, Ils conson}ment peu de pOIsson, meprisent le mil »« Toute
leur VIe, non seulement materielle, mais affective, èst ICI dommee par
le SOUCI du rIZ ))
Outre le repas typrque, le NOIr consommera, de façon Irreguhere,
des ahments secondaires beignets, arachides, Iruits de cueillette
MaIS les plats fondamentaux conservent le rôle primordial, et Il leur
reste profondement attache Tous ceux qUI ont eu du personnel afri-
cam ont connu les mêmes difficultes lorsqu'Ils l'ont emmene dans des
regions ou I'ahmentation de base est differente de celle a laquelle ces
gens sont accoutumes Un NOIr d'une region ou le plat national est le
rIZ, souffnra et declarera qu'Il n'a pas mange s'Il se trouve dans une
region ou on lUI sert une alimentation de base differente, gâteau de
mamoc ou de bananes par exemple
C'est notamment le cas des KISSI de Gumee Française « un repas
sans rIZ pour eux n'existe pas, en l'absence de ce dermer, Ils preferent
souvent ne pas manger, et c'est peut-être ce qUI se produit plus d'une
Iois lors de la soudure » (D Paulme)
On peut estrmei a 2 kg 500 par Jour la quantite d'ahments riches
en eau (tels que bananes, taro, patate, Ignames, mamoc ) qu'absorbe
un indigene non sous-alimente, en region forestrere (L Hedin, 1932,
p 120)
L'ahmentation de l'Afrrcam, de façon generale, est donc essen-
tiellernent vegetale La VIande n'a qu'un 1 ôle d'accompagnement et
n'est consomlnee qu'rrreguherernent, avec des alternatives d'abon-
dance (parfois enorme) et de deficience En bien des regIOns, et surtout
dans les locahtes Importantes, on a pu parler d'un deficit d'azote
Des carences vItammees ont ete egalement signalees en certames
regions Les rapports de l'Orgamsme d'enquête pour l'etude anthro-
pologique des populations mdigenes de l'A 0 F en citent des exemples
LES RATIONS ALIMENTAIRES

Tres souvent, la ration alimentaire de l'AfrIcam est pauvre en pro-


teiques En Nigeria, par exemple, d'apres B M NICol [Conie» Iruei a]
BASES ET CARACTERBS GENBRAUX DE L'ALIMENTATION VEGBTALE 21

Ahm, 1949, p 125), l'apport de protemes ammales est estime a 5-


10 grammes par Jour seulement, sauf sur la côte, ou les pêcheurs con-
somment Jusqu'a 200 g de pOIsson par tête et par Jour Toujours
d'apres les rapports presentes a la Conference Interafricame de Dschang
(1949), la ration proteique, au Cameroun, est estimee msuffisants dans
certames regIOns Au Congo Belge, les protemes ammales ne paraissent
pas depasser 5 g par Jour
La valeur energetique de la ration varie evidemment dans une
large mesure SUIvant les regIOns et les saisons , elle s'abaisse couram-
ment a des valeurs ti es faibles lors de la periode de soudure
P V Creac'h (These SCIences, Marseille, 1941) crte a cet cgard des
exemples tres caractenstaques au Tchad, la ration represente 2 300
a 3 400 calories chez les Kotoko, peuple pêcheur des bords du Chan
et du Logone, 1 850 a 2619 calories chez les Arabes semi-nomades,
2 070 a 3 373 calories chez les Arabes sedentarres, avec toutefois un
abaissement a 988 calories (grams de Grarmnees sauvages, petit lart,
beurre fondu, haies dIVel ses, melon sauvage, feuilles) lors de la sou-
dure, deux mois avant la recolte, les SIlos a mil etant VIdes a ce mo-
ment D'apres A I RIchards (1939), la ration energetique absorbee
par un adulte, chez les Bemba de Hhodesre, ne depasse pas en moyenne
1 706 calories par JOur (1)
La grande pauvrete des sols afncams en bases a pose le probleme
du metabolisme du calcium chez les Africains Les recherches de divers
auteurs (Bouckaert, Casier et Jadm, Inst Royal Colon Belge, 1938,
- Radna, Ann Soc Belge de Medec Trop, XIX, 1939, na 1, p 61)
ont cependant permIs de conclure qu'rl ne semble pas y aVOIr, en gene-
ral, d'Irypocalcerme Le fart a encore ete souhgne recemment a la
Conference Interafrrcame de Dschang (1949, p 59)
Certains ahments sont riches en calcium (feuille de baobab, gom-
bo ) L' origme de ce calcium orgamque, tant dans les plantes que
dans le squelette, - et a fOI tu» L dans ces productions abondantes
que representent les coquilles de Mollusques (Achatmes notamment)
et les œufs des oiseaux, - est mcontestablement a rechercher dans
le calcium echangeable, dont ces sols depourvus de chaux renferment
des quantrtes souvent appreciables comme le montrent par exemple
les analyses pubhees par R Maigmen (L'Agi anomie Tropicale, 1955,
na 1) et celles recemment effectuees par P Jaeger
Des maladies de carence ont ete sIgnalees en mamtes regions d'Afrique,
la pellagre jnotamment, plus rarement le scorbut (G W Gale, Conf
Interafr Alun , 1949, P 133), le rachitisme n'est qu'exceptionnel

(1) Le metabolisme de base est de l'ordre de 1 600 calories par 24 heures pour l'orga-
msme entier SOIt, en utrlrsant Id formule de Du BOIS pour le calcul de la surface, 39 calo-
nes par mètre carre et par heure La depense est consrder-iblement plus elevée pour un
mdivrdu fournissant un travail actif
22 PLANTCS ALIMCNTAIRCS DE L'AFRIQUE NOIRE

En certaines regions, comme le soulignent les rapports presentes a


cette même conference, l'apport de certaines vitammes est estime par-
fOIS msuffisant SI le bert-ben est rare, les nevrrtes sont frequentes
Chez les enfants, on note, en de nombreuses regIOns, une denutrition
maligne, connue sous le nom de kwaskun kor
Certains fruits sont particuherement riches en vrtamme C Deta-
num senegalense (1000 a 2000 mg d'acide ascorbique par 100 g),
Baulurua reuculata (500-1000 mg) , mais, outre leur repartrtion dans
certams types de vegetation seulement, Il s'agrt de fruits sauvages,
n'ayant qu'un rôle alimentaire de second plan Des teneurs nctables
en vitamines C ont ete constatees chez hien d'autres plantes ahrnen-
tarres chez les piments (100-125 mg), la papaye (50-100 mg), l'orange
(35-55 mg), la mangue (60-110 mg), le frurt du Pannai L macrophylla
(40 mg), la feuille de Portulacca oleracea (30 mg), le mamoc (50 mg), etc
(D'apres Ch Auffret et Fr Tanguy, Conie: Interafr AlLm, 1949,
p 326-327) Il est mcontestable que le remplacement de I'ahmentation
prnmtrve, riche en herbes, en frurts, en produits de cueillette, par une
alimentation essentiellement a base de riz, de mil, de mamoc, ou d'au-
tres plantes vrvrieres a haute valeur energétique, tend a reduire l'ap-
port en vrtammes
Cette opposition entre les reglmes alimentaires pnrmtifs et les regimes
ahmentarres « evolues », plus pauvres en proteides, vrtarmnes et sels
mineraux a ete signalee par de nombreux auteurs Comme le souligne
J de Castro (1952, p 233) « Aujourd'hui coexistent dans l'Afrique
NOIre deux SOCIetes Juxtaposees la SOCIete traditionnelle orgamsee
en groupes Iarmhaux, VIvant de leur agrrculture prirmtrve, d'elevage,
de chasse et de pêche, et dans un certain equihbre ecologique, et la
SOCIete des salaries agricoles dont le standard de nourriture est le plus
bas de tout le contment et peut-être, comme l'affirment les techm-
ciens de la F A 0 , l'un des plus bas du monde entier On estime qu'un
cmqUIeme de la population africaine fait aujourd'hui partie de cette
SOCIete noire en VOle de proletansation »
SI ces farts se sont trouves verifies dans de tres nombreux cas, Il
faudrait cependant se garder de generahsations systematiques Cer-
tams peuples VIvant encore dans une economie proche de leur etat
pnrmtrî, particulièrement sans les regions de savanes, mamfestent
mcontestablement des phenomenes de sous-ahmentation, au moms
saisonruere , le cas est particuherement net chez les Foula du Fouta-
Djallon
La deficience alimentaire de l'Afrique NOIre actuelle est, au moms
dans une large mesure, le resultat de l'evolution recente, et elle affecte
indiscutablement une part notable de la population Dans les agglo-
merations, - VIlles, bourgs, VIllages de manœuvres travaillant sur
les plantations, - l'ahmentation est plus pauvre en « aliments de pro-
BASES CT CARACTÈRES GENERAUX DE L'ALIMENTATION VEGETALE 23

~I
tection )l, riches en vitarmnes et en sels mmeraux, - que dans les
VIllages et hameaux de la brousse primitrve, ou l'on dispose en plus
grande ab ndance des plantes fraîches necessaires Comme le souhgne
J de castr]o, « les sauces preparees avec les plantes de la forêt et l'huile
de palme, qUI entrent largement dans l'alimentation de cette region,
fourmssen egalement un bon apport de vitarmnes » De son côte, le

~: ta ~:l:~ ~~:\~A~::h~~: ~:le2~~trI;~:~::t:~~~~~::;f:~~:nJ:


la Plupartldes problemes poses par I'alrmentation africaine, de ses
deficiences et de son desequilibre, ou au contraire de certames reus-
sites, en a parence paradoxales »
Le cara~tere saisonnier de l'alimentation pnrnitrve entraîne l'alter-
nance de ~erIOdes d'abondance et de periodes de deficience Mais même
pendant Ids penodes d'abondance, l'etude des rations met en evidence
un deseq~'Ihbre frequent, plus ou moms mtense, du regime « A la
sous-nutri IOn cychque, ecrrt L Pales dans son ouvrage sur l'ah-
mentation en Afrique OCCIdentale Française (p 68), VIent s'ajouter
la malnutrition quasI constante )
1
L' 0pposftIOn, citee plus haut, entre les reglmes prrmrtrfs et les re-
gImes evolues, domme le probleme ahmentarre de I'Afrrque Dans le
regIme prI~Itlf, grâce à I'ahmentation variee, grâce aux ahments Irais,
la ration, maIgre ses deseqmhbres, est en general quahtatrvement suffi-
sante poul. assurer, au moms approximativement, l'equilibre physio-
logique d l'orgamsme humam « Tous les chercheurs qUI ont etudie
les condit ons de nutrition de ces groupes prrmrtrfs sont unammes a
affirmer q~'Ils ne presentent pas de marnfestations chmques de carences
ahmentairss » (J de Castro, 1952, p 240) C'est amSI que W A Priee
(1939) a ~onstate, au Kenya, l'absence de canes dentaires chez les
peuples vivant dans leur equilibre primrtrî , ces caries n'apparaissent
que lorsque les mdigenes modifient leur mode de VIe De même « BIg-
wood et Trolh ont observe que le t.ravailleur negre, quand Il est au
service d,s colons, presente plus souvent des SIgnes de carences ah-
mentaires] notamment du ben-beri : (J de Castro, p 243) « L'etat
de nutrition est particuherement precaire dans les districts rmmers,
ou l'on n~ trouve pratiquement pas d'aliments frais ) (J de Castro,
p 243) tar ailleurs, dans les VIlles, l'abondance ahmentaire perd le
caractere [smsonmer qu'elle avart dans les regIons campagnardes, pour
obeir a u~ deterrmmsme d'ordre economique et SOCIal A Dakar, ecrrt
L Pales 1~1954, p 143), le probleme alimentaire doit être envisage,
« moins sous l'mcidence saisonmere que sous l'mcidence economique
generale, let sous l'mcidence SOCIale du pOUVOIr d'achat et de l'usage
que l'on n Iart : Enfin, Il y a heu de noter, dans I'evolutron actuelle
1
de l'ahm ntation, une consommation de plus en plus developpee, par
certames categories de population, particulièrement dans les centres,
PLANTES ALIMENTAIRes ne L'AFRIQue NOIRE

d'ahments non naturels, tels que le pam et le rIZ usme Tous ces pro-
blemes se posent avec une acuite d'autant plus grande que notre epoque
VOIt en Afrique, comme arlleurs, un exode considerable de la popula-
tion vers les villes et les chantiers
Il J a donc heu, dans une etude de la nutrrtion, de tenir le plus grand
compte de l'etat social, primitif ou « evolue», des peuples etudies
Toute conclusion relative a la nutrrtion et aux carences alimentaires
devra' envisager cet aspect social du problème Il ne saurart être ques-
tion de generahser abusivement L'Importance considerable des popu-
lattons ayant, au cours de ces dermeres annees, modifie leur mode
de VIe prnmtrf en rapport avec l'evolution recente, demontre I'acuite
de ces problèmes de denutrition, et l'urgence des solutions a leui appor-
ter Il Importe de restituer a l'alimentation actuelle des Africams les
elements proteiques, sahns et vitamines, qUI font defaut a leur ration
alimentaire Les problèmes et les solutions a leur apporter seront
indiscutablement differents SUIvant les conditions geographiques et
sociales, et particuherement SUIvant le degre d'evolution des popu-
lations

DIVERSITE GEOGRAPHIQUE DE L'ALIMENTATION

L'alimentation de l'Afncain ne saurait donc être reduite a un sche-


ma trop strict L'esquisse que nous avons tracee au debut de ce cha-
pitre n'a pas une generahte absolue Il existe des peuples eleveurs
chez lesquels le lait, frais ou caille, fourmt, au mOInS a certaines cate-
gories de la population, un appoint azote Important Et Il est Incon-
testable que la valeur alimentaire de la ration est differente dans les
VIlles et dans les VIllages de la brousse, où l'apport d'ahments frais,
de feuilles et de pousses, est plus Important A la diversite ethnique
et SOCIale que nous venons de mentionner se superpose une diversite
d'ordre geographlque, Imposee par les condrtions climatiques, deter-
minant les farts agricoles Le probleme alimentaire dort être envisage
en chaque heu, et nous ne saurions en donner une Idee complete en
quelques hgnes
Le Medecin-Colonel Pales a fort bien souhgne (Confer Inierajric
Al~m, 1949, p 151) la diversite des regrmes et des problemes ahmen-
tan-es qu'imposent les conditions geographtques (c'est-a-dire l'ecologie)
et les faits humams, Interferant avec celles-ci « Les êtres, - les humams
dans le cas considere, - leur alimentation et leur nutrrnon, sont regis
par des lOIS naturelles Leurs variations, leurs fluctuations, leurs troubles,
sont fonction des disposrtions geographiques Il y a aInSI des pro-
blemes saheliens (ou subdesertiques}, soudanais (ou de la savane), gUI-
neens (ou sylvestres) Il y a aUSSI, assocres a eux, des problemes de la
;montagne et de la plaine L' organisation SOCIale des collectivites noires,
(C liclui Schnell}
(C liche S cJ.1lel/)
Mén agèr e pilan t le riz dans un village de ,la I gnames et petits pim ents en vente au march é
région for esti ère de h aut e Guinée française de Séguéla (Côt e d'I voire).
(village de Nzo).
BASr:S LT CARACTERES GENER<\.UJ\. DE L'ALIMEl\TATION VEGETALE 25

leur mode de VIe, leurs croyances même, certains interdits ahrnen-


taires qm les accompagnent, dISSOCIent a l'mterreur de ces bandes
transversales des coridrtions alimentaires et des etats nutrrtionnels
varies » Conclusion qm rejoint celle des enquêtes menees par les
agronomes et les botamstes, Illustrant ce double deterrmmsme, meso-
logique et humain, des farts agricoles SI les conditions chmatiques,
par exemple, sont decisives dans la deterrmnation de l'aire globale
des mils et millets, les cartes de repartition montrent le rôle des Iaits
humains dans la repartrtaon precIse des especes et varietes La distmc-
tron, etabhe par J Miege, des subdivisions agricoles de la Côte d'Tvoire,
que nous rappelons plus loin, constrtue un remarquable exemple de
cette superposition des causes humaines au ..... causes climatiques
CHAPITRE Ir

CARACTÈRES GÉNbRAUX DE L'AGRICULTURE

LES CULTURES

« Le monde norr d'Afrique occidentale, a drt J RIchard-Molard,


est un paysannat sous toutes les latitudes, des oaSIS saharrennes a la
forêt gumeenne » Cette constatation est mcontestablement vraie pour
la maj orrte des peuples noirs de l'Afrique
En Afrrque tropicale, les conditions agricoles sont tres differentes
de ce qu'elles sont en Europe, l'absence d'engraIs (mdustrlels ou orga-
mques) s'ajoute a la grande pauvrete des sols tropicaux en bases et
au lessivage mtense des surfaces denudees, pour epuiser rapidement
les terres cultivees Par contre, l'espace est Immense, ce qUI permet
de trouver ailleurs des sols neufs
Le paysan africain pratique donc une agriculture extensrve et le
nomadisme agricole RIen de commun avec le champ du cultivateur
d'Europe, entretenu, amende, et transmis d'une generation a la SUI-
vante ICI les champs sont temporarres, mstalles avec une rotation
plus ou moms longue sur l'espace tradrtionnellement devolu aux
cultures du village
Les champs sont conqUIS sur la forêt ou sur la brousse Le cultiva-
teur noir les choisit d'apres des regles emplrrques, tenant compte de
la vegetation et du sol « L'mdrgene, dit R Porteres (1935), connaît
hien les successions biotiques dues a l'homme, les successions topogi a-
phiques que determinent les modifications apportees par la variation
du modele a la surface de la terre Les successions dans l'aspect des
formations vegetales du Nord Ouest forestier de la Côte d' IVOIre sont
nommement designees par l'mdigene et Il existe a ce sujet toute une
termmologre » Dans les pays de savanes de I'Uubangur, comme la
souhgne le R P TIsserant « Les terrams les plus recherches etaient,
28 PLANTES ALIMENT URes De L'AFRIQue l'\OIRE

et sont encore, les savanes a moulou. Ce mot banda designe plusieurs


especes d'Hypwl'henw AIlleurs on recherchait les coins ou le cou-
vert arbustif est plus dense, buissons et petits arbres, VOIre même les
quelques restes de forêt qUI etaient abattus pour îaire des plantations
Les sables alluviaux provenant des roches de surface degradees (gres
ou gneiss), quand Ils etaient mêles de terre norre, etaient recherches
Etaient aUSSI recherches les terrains sItues en contre-bas des affleure-
ments laterrtiques, ou dominait I'argile provenant de-la degradation
de ces latentes » Presque partout, les mdrgenes, dans le domaine
forestier, preferent les terres rouges aux terres Jaunâtres Les sols
noirs sont egalement apprecles « Les Abe de Yapo reconnaissent un
bonsolJorsqu'une motte de terre fraîche lancee contre le tronc d'un
arbre y adhere en partie » Certaines plantes poussant dans la vege-
tatien secondaire (Thaumatococcus Daniellu., Cassia alata, Aframo-
mum, etc) sont consideres par les cultrvateurs africains comme des
indices de fertilite pOUl l'etabhssement des defrichements (L Hedm,
1932 )
Cette culture itmerante des paysans noirs de l'Afrique, que l'on
quahfie de nomadisme agnccle, obeit cependant a des lois Le ChOIX
des terrains qUI seront defriches pour la culture, est arrête paI les
Anciens du village , certains auteurs ont mentionne, dans drv erses
regIons, l'existence d'un « maître de la terre », qUI attribuait les empla-
cements aux diverses familles Des droits hien definis s'attachent aux
terres cultrvables Le VIllage dispose d'un ensemble de terrrtoires re-
serves aux champs de ses habrtants Chez les KISSI de haute Gumee
Française, nous dit D Paulme, « en regle generale, les fils cultivent
les terres defrichees par leur pere A la mort du chef de famille, la
terre qu'Il contrôlait champs, rrzieres, jacheres, brühs , contmuera
d'être cultivee d'un seul tenant, au moms pendant un temps Ses
fils, en fondant leurs propres menages, peuvent encore diviser le sol
- entre eux, le plus souvent selon la premlere repartrtion faite par leur
pere mort» Une Iarmlle possede donc ICI de veritables drorts sur la
terre, celle-Cl peut être prêtee, mise en gage Il existe donc un droit
foricier , base sur les hens de parente
Des farts analogues ont ete SIgnales en d'autres regions Au Gabon,
l'Abbe Walker SIgnale qu' « a l' orIgme Il y avait des terres resei vees
dependant de tel ou tel clan, de telle ou telle Iarmlle, de tel ou tel vil-
lage Aucun etranger ne pouvait y mstaller son VIllage ou son champ
sans en aVOIr obtenu l'autorisation Aujourd'hui encore cet usage
est observe chez la plupart des trrbus la ou l'mfluence europeenne a
peu penetre Par ailleurs Il tend a disparaître : (A Walker, RB A,
1940 )
Ces droits fonciers, dont H Labouret a Iait, pour I'Afrrq ue OCCI-
dentale, une excellente analyse (Paysans d'Afnque occidentale, 1941,
CARACTERES GEl'\ERAUX DE L'AGRICULTURE 29

p 57-78), revêtent une complexite souvent grande, pUIsque se super-


posent les droits des chefs et souverains, du maître de la terre, du
descendant du premier defricheur, de l'usager, de l'emprunteur, etc
Complexite dont l'adnumstration moderne dort evidemment temr le
plus grand compte Il y a des droits collectifs, villageois et farmhaux,
et des droits mdrviduels
L'activite agncole et alimentaire des peuples africams est evidern-
ment dommee par le rythme saisonnier SUIvant la latrtude, la duree
plus ou mOInS longue de la saison humide, seule propIce aux cultures,
Joue un rôle fondamental On trouvera dans l'excellent ouvrage de
L Pales sur l'alimentation en Afrique Occidentale Française, un expose
des « calendners agncoles : correspondant aux divers types elima-
tiques (et, par consequent, geobotamques) de ce terrrtoire C'est aInSI
qu'en Côte d'Jvoire forestrere (region de Man), la periode decembre-
fevrier (saison sèche) est une periode d'abondance, grâce aux recoltes
de rIZ, en janvier-fevrier, on commence les defrichements culturaux
La ration de rIZ se reduit, et l'on complete avec le mamoc, les taro, '
les bananes En mars on seme un premIer rIZ, en avril on plante des
tubercules et rhizomes (mamoc, taro), et deux varietes de rIZ JUIllet
est une periode de soudure, ou I'ahmentation est la plus difficile et
@ ration doit être completee par la cueillette En août commencent
les premIeres recoltes Au Soudan, pays plus sec, la periode d'abon-
dance (rmls, sorghos) s'etend de novembre a JanVier ou même fevrier
En mars et avnl on prepare les champs, en mal et JUIn se font les se-
mailles Des la ml-JUIn commence la periode de soudure, plus precoce
qu'en region foi estiere, et s'etendant Jusqu'a la lm-août Il y a heu
de souhgner ce caractere saisonnier de l'alrmentation afncame
Le defrichement des terrains destmes a la culture est effectue par
les hommes de la communaute Il represente une phase particuhere-
ment Importante de I'actrvrte agricole Parfois, nous dit le R P Ch
TIsserant dans son memoire sur I'agrrculture dans les savanes de l'Ou-
bangui, « on travaillait a la cadence du tam-tam, au rmheu des chants
et des CrIS, pUIS on allait boire, et on recornmençart » Mais avant de
defncher, prennent place des rites destines a s'assurer que l'endroit
sel a favorable et assurera de bonnes recoltes Dans cette même etude,
le R P TIsserant eci rt « Puis, avant de commencer, on faisait des
sacrifices ou des hhatrons aux mânes de ceux qm avalent ete ensevehs
a cet endroit Egalement Ils evitaient qu'un mauvais presage ne sur- r
VIenne J'al vu abandonner le projet d'une plantation, parce que, des
les prenners coups de matchète, on avart rencontre un cameleon sur
le chaume d'une grande herbe »
En forêt, on abat les petits arbres, les arbustes Leur bois est entasse
et brûle, fourmssant des cendres qUI ermchiront le sol en bases Les
grands arbres sont souvent maintenus et se dressent ça et là parmI ,

/
30 PLAJ\Tr:S ALIMENTAIRES Dr L'ArRIQUC NOIRE
J

les champs, souvent encombres de troncs abattus R Porteres sIgnale,


dans les regIons les plus primrtrves du pays toma (Gumée française),
une technique plus prirmtrve qUl pourrait être une survrvance des
agrIcultures anciennes, anterieures a l'usage generahse du fer le feu
est mIS a la vegetation lors d'une periode partioulierement seche Mals,
de façon generale, l'abatage au matchete Joue un rôle primordial dans
le defrichement de la forêt Dans les pays de savanes, c'est au con-
traire le feu qUl est l'agent essentiel du defrichement
La culture sur des terrams defriches et enrichis par les cendres de
la vegetaticn n'est pas un procede propre a l'Afrique tropicale Tous
les peuples agriculteurs des Tropiques, avec quelques variantes, y
ont recours En Europe, l'ecobuage ou essartage etait couramment
employe au Moyen Age, les cendres fourrnssaient I'engrais necessaire
et l'on cultivait, apres defrichement, pendant deux ou quatre ans,
pUlS le paysan s'en allait defncher et brûler une autre portion de forêt,
en même temps que la sylve se reconstituait sur l'ancien terram de
culture Cet ecobuage a survecu en Dauphme Jusqu'au XVIIIe siecle
et en Ardenne Jusqu'a la fin du xix" siecle , Il a subsiste Jusqu'à nos
Jours en Europe centrale et orientale Il s'agit la d'une technique
culturale des plus primrtrves, largement depassee dans les pays tem-
peres, mais qUl s'est mamtenue dans les pays tropicaux, depourvus
d'engrais
La recepe haute, couramment pratiquee par les Norrs dans le defri-
chement de la forêt, pourrait, comme le suggère R Porteres, avoir
pour but de favoriser la reconstrtution ulterieure de la vegetation
hgneuse « Chez telles races de la Nyanga et de la Ngounye (Gabon),
I'mdigene coupe les arbres a dIX metres du sol, les souches ne meurent
pas, et la forêt en trois ou quatre ans se reconstrtue » (G Le Testu,
crte par R SIllans, 1955, p 338)
R Porteres (1949) a signale les essences que les mdigenes de la haute
Gumee forestIere conservent dans leurs defrichements Ces especes
sont nombreuses, certames, qUl ont des fruits ou des grames comes-
trbles, pourraient devoir cette protection au fart qu'elles etaient JadIS
utilisees pour I'ahmentation Dans le même ordre d'Idees, citons l'An-
chomanes dLtformLs, etrange Aroidee a feuille unIque tres decoupee,
qUl, dans la region du NImba, est egalement respectee dans les defri-
chements , cette plante, dont le tubercule est un aliment de disette,
porte, dans plusieurs langues, des noms sigmfiant « le maître du
champ» (1) Certams arbres sont respectes dans les defrichements en
raison de leur caractere sacre , tel est, en diverses regions ouest-afri-
cames, le cas de Yiroko, Chlotophora excelsa , certams gros iroko, epar-
gnes au miheu de la vegetation secondan-e, reçoivent des offrandes

(1) VOIr Journ Soe A/neants/es, 1946, XVI, P 36


CARACTERES GENERAUX nr; L'AGRICULTURE 31

------------- - - - 1 ..•
~

--------- --~

D.

1
.
\

FIG 1 - Instruments agricoles d'Afrique NOIre - A daba


(Senegal) - B kadanga (arabe), houe la plus employee dans
la region du Tchad - C houe à deux dents d'Afrique orien-
tale (d'après RelazlOnt e monografie agrano-colomaü, nO 52,
FIrenze, 1939) - D ouarango des Ouolof (Senegal) - E l'ren-
glle des Séreres (Sénegal) - F khandor des Sereres (Senegal)
- G hilaire (Senégal) - H fer d'htlalre - I hache [Séne-
gal) - J fleau non articule, pour battre les grams [region
du Tchad, d'apres M Creac'h) - Dessms d'apres A Chevalier
(Rel' Bot Appl, 1940)
32 PLANTES ALnIENTAIRES DE L' <\.FRIQUE NOIRE

(nOIX de cola, fil de coton entourant le tronc et symbohsant un pagne)


de la part des habitants des villages voisins (1)
Chez les Yoruba de NIgeria, qUl vivent en savane, le defonçage du
sol, lors du defrrchement, est effectue par les hommes, chez les Boloki
de la forêt du Congo Belge, ce travail est effectue par les femmes,
difference qUl est peut-être Imposee par les conditions mesologiques,
ce travail etant plus facile en region forestrère, ou le sol est plus meuble
(Daryll Forde, 1939) Cependant, comme le souhgne P Gourou (1953,
p 34), « ces exemples de relation directe entre le milieu physique et
l'activrte humame doivent être acceptes avec mterêt mais avec pre-
caution »
Les champs ISSUS de ces defnchements n'ont evidemment rien de
commun avec les champs bren ordonnes et delimites des campagnes
d'Europe, encombres de souches et de troncs abattus, Ils sont bien
souvent, suivant I'expi ession de D Paulme, « un chaos de blocs, de
troncs calcines, sans limites nettes» (D Paulme, 1953, p 99)
Alors que le defrichement de la Ioi êt est effectue par les hommes,
les semis et les plantations sont effectues par les femmes et les ado-
lescents Couramment les cultures sont associees, c'est-a-dire que deux
especes sont semees côte a côte dans le même champ Dans chaque
region sont pratiques des assolements, fixes par la tradrtion , c'est
ainsi qu'en Côte dIvorre Iorestiere, d'apres Porteres (Bull Com Et
hist Sc A 0 F, 1935), l'un des assolements couramment utihses est
le suivant
1re annee rIZ
2e » rIZ
3e » rtz +
mais +
sorgho
4e » mais +sorgho
5e ) jachere d'un an ou manioc
6e » manioc
Aprcs quOI VIent une jachei e arbustrve de 4 a 10 ans.
SIgnalons egalement, a trtre d'exemple, l'un des assolements pratt-
ques, d'apres J D Tothill, dans certaines regrons de l'Ouganda coton
la premlere annee, bulo [Eleusine coracana) et patates la seconde,
arachides la ti oisreme Ces assolements, comme le montre l'Auteur,
varient suivant les regions, et, dans un même terrrtorre, suivant la
nature du sol
Comme le note R Porteres (1950), « par suite de la faible mterven-
tion du travail humain, ces successrons culturales sont profondement
basees SUl le complexe ecologique edapho-clnnatique local Leur drver-

(I) On conçoit le rôle important que peut Jouer ce maintien de certaines essences dans
I'evolution floristique des forets reconstituees, ou ces arbres font office de porte graines
( Cl lch,- Sch nell )

Un m n rchc cla us tllI v ill ag l' de la l'ég io n f OJ' f's l ii 'r e de haut e Gui n èe
r '· ~ llça i".' (v il la !,,, d e NZ tI!,

Ma rr h.u rd c d e p a ~ti' '1 "e , S II I' UIIm n rc h è d l' la ('(',;6 ,,11 d e Mo pti
(So nd a n Fra n çai s].
Co\.R.\CTERES GI:NERAUX DI: L'AGRICULTURE 33

sification en une reglon donnee est plus generalement d'ordre eda-


phique »
Dans les regIOns seches sont utilisees des varietes plus hâtives, les
varietes tardives etant mcultrvables en raison de la brievete de la
saison humide C'est, SUIvant Porteres, le « prmClpe de I'amenuise-
sement de la qualite des especes cultrvees parallelement au gradient
de decroissance de la qualite du complexe cultural edapho-chmatrquo »
C'est ce que l'on constate pour les varietes d'arachides oultrvees a
Louga (pluviosrte de 400-500 mm, variete hâtive], au Cayor (600-
800 mm, varietes semi-tardrves}, en haute Gambie (800-900 mm,
variete tardive) L'assolement est he aux condrtrons ecologiques locales
Alors qu'au Cayor les assolements commencent par I'araclude, a Louga
(dans le Nord du Cayor, deja sahehen), ce sont les cereales qUI VIen-
nent en pl emier heu « Des qu'on attemt un certam indice de seche-
res'se pour la saison des cultures, la cereale passe au premIer plan et
ce serait une erreur de contramdre le cultrvateur a adopter un autre
ordonnancement de ses productions (1) »
Parallelement au rôle determmant de la duree de la saison sèche,
les autres condrtions ecologiques, telles que l'eclairement, interviennent
evidemment dans la repartition des especes cultivees et de leurs varie-
tes Bren peu de faits sont cependant connus dans ce domame en
Afrrque tropicale Pour la cereale Eleusine coracana, Porteres (Bull
Inst Fr Afl Noire, 1951, XIII, P 24-25) signale que « la photophase
exige une photoperrode optimale etablie a 11 h 30 de duree du Jour
pour la race du Tchad, valeur identique a celle de la photoperrode au
moment des epralsons dans le pays de provenance», et conclut que
cette espece est une thermophyte a photopenodisme mtermediaire
appartenant à un groupe de plantes pouvant être quahfiees de « nycto-
herneroperiodiques »
Les assolements pratiques par les cultivateurs africains ont pour
but une utilisation aUSSI complete et aUSSI longue que possible du sol,
et non sa regeneration Ils s'opposent donc a ceux qu'emploie le pay-
san d'Europe L'assolement des agricultures mtensrves d'Europe « est
conçu de façon a permettre une exploitation mmterrompue de la terre
qUI ne cesse de s'ermchir L'autre est conçu de façon a epUIser totale-
ment la terre, Jusqu'à l'abandon» (J RIchard Molard, 1949, p 121)

LES JACHERES RECONSTITUTION ET DEGRADATION DES SOLS

Apres quelques annees de culture, le sol epuise est abandonne La


vegetation secondaire, d'abord herbacee, pUIS rapidement arbustrve,
l'envahit Dans le domame forestier, en general, grâce au chmat humide,
cette vegetation evolue vers la forêt secondaire qUI, SI aucune inter-
(1) R PORTÈRES, R BA, 1950, P 44-50.
3
34 PLANTES ALIMENTAIRES DE L'AFRIQUE NOIRI:

ventron de l'homme ne l'en empêche, aboutira finalement a la recons-


trtutaon de la sylve primrtrve , des semis d'essences heliophiles appa-
rarssent dans le bush secondaire, le surciment, creent une nouvelle
voûte forestrere, un nouveau rmcro-chmat forestier, permettant l'ms-
tallation des semis d'essences hygrophiles (1) Sur les hsieres du domaine
forestrer dense, au contraire, l'evolution aboutrt frequemment a la
savane ou a des formations arborescentes xerophiles le chmat plus
sec, les feux, I'mvasion des especes savamcoles interviennent dans
cette orientatron Dans toutes les regIOns de savanes, la forêt prImI-
trve est instable, elle se mamtient, SUIvant l'expression d'Aubreville,
par self-protectwn, c'est-a-dire en entretenant a son ombre le micro-
chmat necessaire a son existence et a sa regeneratIOn le defrichement
rompt cet equilibre, et, dans le nouveau rmcro-chmat, plus sec, qu'rl
engendre, les semis des especes primrtrves ne peuvent en general se
remstaller, surtout SI le reglme des feux s'mstalle a ce moment
Le deterrmmsme de la savamsation est mamfestement un pheno-
mene tres complexe, ou mt.erviennent sans aucun doute simultane-
ment, - et avec une part respective plus ou moins grande SUIvant
lesJegIOns, - le chmat, le sol, les techniques culturales, et le rythme
plus ou moms rapide des cycles agricoles successifs Certes, Il ne sau-
rait être question de generahser systematiquement et d'uttribuer a
toutes les savanes une origme rigoureusement rdentrque, mais Il paraît
vraisemblable que la tres grande extension des savanes sur le conti-
nent africain resulte a la Iois des defrichements culturaux et des feux,
agIssant sur une vegetatron climatiquement instable Le rôle des fac-
teurs edaphiques dans la savanisataon apparaît bien dans les regions
extrêmes du domaine forestier humide, au voisinage de son contact
avec les savanes gUIneennes sur les plateaux pourvus d'une CUIrasse
s'etendent, conjointement avec quelques bosquets reliques, des clar-
rieres de savane, alors que la forêt se regenere facilement dans les val-
lees voisines et les plaines depourvues de CUIrasse, le fart est tres net
au pied des monts NImba, et, plus au Sud, en Côte d'Tvorre Les ste-
rrles bowe du Fouta-Djallon, ou affleure la CUIrasse, semblent bien
être eux aUSSI, au moins dans de nombreux cas, le terme ultime d'une
evolution regressrve , on VOlt souvent, en effet, côte a côte, des forêts
VIvant sur un sol rmnce recouvrant la CUIrasse, les champs et les savanes
(parsemees d'arbres rehques) qUI en resultent, et le bowal (2)
La denudation du sol par SUIte des defrichements culturaux l'expose

(1) Les phases floristiques de cette evolution progressive aboutissant à la reconstitution


de la sylve prrmrtrve ont éte fort bren decrites par A AU1lREVILLE (Les brousses secondaires
en Afnque èquatoriale Côte d'Iv01re, Cameroun, A E F. Bots et Forets des Tropiques, 2,
1947, P 2435) et par G LE TESTU (Notes sur la vegetation dans le bassin de la Nyanga
et de la Ngounye au Gabon, Mëmoires Soc Lmnéenne de Normandie, 1938, I, 4, P 83-
108)
(2) Bowal (au plunel bowé) terme emprunte a la langue foula et designant des éten
dues stériles, subhonzontales ou en pente douce, ou affleure la cuirasse ferrugineuse
CARACTERES GI:NERAUX DE L'AGRICULTURE 35

aux pluies torrentielles des tornades, aUSSI hien qu'a un echauffement


mtense par la radiation solaire On note alors une erOSIOn de plus en
plus accentuee dont A Aubreville (L'Aglonomw Tropicale, 1947) a
tres bren souligne les processus Le sol non protege perd ses elements
fins ou solubles, et tend vers une structure de plus en plus sableuse
La culture des taro, qUI eXIge de frequents sarclages, entraîne souvent
la formation de petites savanes a Grammees L'appauvrissement pro-
gressif du sol se mamfeste notamment au Fouta-Djallori, ou les cultures
de rIZ sur sol forestier recemment defriche, doivent rapidement faire
place, - comme nous le rappellerons plus lom, - à la culture du [oruo,
cereale de pays pauvres Il y a heu de noter aUSSI l'erosion eohenne
que, dans les pays de savanes, exercent les vents violents de la sai-
son seche, c'est la une cause supplementaire de degradation, accen-
tuant encore la drspantron des elements fins, l'Importance de ces
phenomènes a ete souhgnee, pour le Senegal, par GAubert, J Dubois
et R Maigrnen (Congres de Pedologie, 1947, p 443-450)
La perte de la structure mitrale du sol sous l'effet des agents phy-
sIques consecutifs a sa denudation, se traduit egalement sur le plan
de sa composrtion chimique , comparant entre eux un sol de forêt et
un sol de savane de même orIgrne, - proches l'un de l'autre - H Jac-
ques-Fehx et R Betremreux (Confer Afr Sols, Goma, 1948, - m
Bull Agr Congo Belge, 1949, XL, I, p 171-191) concluent que la forêt
mamtient en place, par ses residus abondants, un horizon humifere
plus epals, plus riche en bases, et surtout en calcium, dont le sol de
savane est pratiquement depourvu
Certes, la population de l'AfrIque tropicale est en general clairse-
mee, et l'on pourrart être tente de croire qu'une SI faible densite ne
represente qu'une menace reduite pour cette vegetataon en equilibre
souvent mstable Mals, dans les regrons suffisamment seches, les feux
qu'allument les habitants (plus que les feux naturels, dont l'Impor-
tance paraît beaucoup momdre), freinant la reconstitution de la vege-
tatien hgneuse, representent un element capable d'agir sur des sur-
faces Immenses De plus, Il faut temr compte des contmuels mouve-
ments de population dont R SIllans a recemment (1955, p 339) sou-
ligne a Juste titre le rôle capital dans l'etendue des destructions ope-
rees dans un but cultural « pour aVOIr une Idee des ravages causes
par ces pratiques culturales, Il suffit d'essayer de se representer ce
que fut ethmquement ce pays dans les annees passees un ensemble
mouvant de peuplades heterochtes, les unes s'mfiltrant sans heurt
entre deux tribus momentanement en place, ou bren chassant devant
elles des populations dans l'umque but d'occuper le terram , d'autres
enfin, pourSUIVIes par les raZZIaS venant de l'Est » Tres certamement,
les migrations, de proche en proche, a la recherche de nouveaux ter-
rams de culture, plus feconds, c'est-a-dire occupes par une vegetation
36 PI Al' 1 rs ALUII:J:\ r x mus DI: L ArnlQUI J:\OIRL

moms degradee, - et sans doute aUSSI des deplacements ordonnes


pour des raisons religieuses, - ou pour des raisons de securrte, - ont
amene les tribus a se mOUVOIr progressivement et a defricher a la
longue d'Immens~s espaces Les traditions locales des villages ont, de
façon quasi-generale, conserve le souvemr de ces deplacements, et de
la direction d'ou venaient les ancêtres, - traditions dont la frequente
precIsIOn atteste le caractere peu ancien de ces rmgrations Sous des
forêts denses reconstituees, presque semblables a la sylve primrtrve,
on rencontre souvent, comme nous l'avons nous-même signale, des
vestiges de soubassements arrondis de cases et des groupes d'enormes
Fromagers (arbre plante autour des villages), temoignant de I'existence
de villages, Il y a quelques dizaines d'annees, la ou ne s'etend plus
qu'une forêt inhabitee (1) En basse Côte dTvoire, même dans des
regions actuellement desertes, on trouve dans le sol des vestiges de
peuplement (pierres pohes neolithiques, lestes de fourneaux ou se
faisait la fonte du fer) Il en a mcontestablement ete de même dans
les regions plus seches, ou la vegetation plus Instable ne se reconstrtue
que difficilement ou même ne se reconstItue pas Les traces de peu-
plement (meules, poteries] trouvees en des heux actuellement deserts
en temoignent Ainsi, au cours des slecles, ont pu être deboisees, degra-
dees, des regions Immenses du contment africain

CONCLUSION sun L'AGRICULTURr: DE L'ArRIQUE NOIRr:

En resume, l'ugriculture de l'Afrique NOIre est basee sur un cycle


cultural comportant les phases SUIvantes defrichement, culture pen-
dant quelques annees, avec emploi d'assolements emplrrques fixes par
la tradrtion, et finalement JUchere tendant a reconstItuer, sous un
nouveau couvert arborescent, la Iertrhte imtialc des sols SI dans les
regIOlls torestieres humides, - ou le climat permet une fa cile remstal-
Iation de la vegetation hgneuse, ou les feux ne sevissent pas, et ou la
population, VIvant dans son economie primitrve, est clairsemee (ce
qUI permet un espacement suffisant des cycles culturaux successifs),
- le sol et la vegetation peuvent se reconstItuer, permettant amSI
la succession de nombreuses phases culturales sans degradation appre-
erable du patrimome agricole, les reglons plus seches, ou I'equihbre
vegetal est plus preCaIre, et ou sevit la pratique des feux de brousse
annuels, la repetition des cycles culturaux entraîne hien souvent une
disparrtron irreversible (du moms à l'echelle de nos observations) de
la vegetatIOn forestrere prrmitrve, et même, SI le regime des feux est
reguher, I'mstallation de la savane La degradation, particuherement

(1) R SCHNELL Quelques observations sur la reconstitution de la foret dense en Afnque


occidentale (Confele'lcza Lntetnacumai dos Ajncanistas Ocuientass, BISsau, 1947. II, 1. P
P 245 248, Lisboa, 195 0 )
CARACTERLS GLNLRA UX DL L'AGIUCULTURL 37

sur les pentes, et la ou existe a faible profondeur une CUIrasse ferru-


gmeuse, peut aller plus loin encore, et atteindre finalement le stade
du bowal, etendue sterile ou affleure la croûte ferrugmeuse, Impropre
a toute culture et ne portant qu'un maIgre et temporaire tapis grami-
neen L'agnculture, alors, perd son caractere cychque, corollaire d'un
mamtien du patrrmoine agricole les phases culturales successives ne
sont plus que des etapes d'une evolution regressive
La culture dans les bas-fonds humides, pratiquee dans les regIOns
de savane, et aUSSI sur les plames alluviales basses edifiees par la man-
grove, paraît par contre, apte a assurer une production agricole du-
rable , Il serait souhaitable que les plantes vivrieres y alternent avec
des assolements JudICIeuX
La culture en terrasses paraît peu repandue dans les agricultures
autochtones de l'Afrique tropicale , elle a ete mstauree en certames
regions montagneuses, au cours de ces dermeres annees, sous l'mspi-
ration europeenne De plus ont ete signales en drverses regIOns, des
champs en terrasses etablis spontanement par les mdigenes , le fart,
toutefois est rare, Il a ete mentionne sur les hauts plateaux de l'Ada-
maoua (Cameroun) et chez les Dogon du Soudan et les Birorn du Bau-
ChI, les Ngom du Nyassaland construisaient contre l'erosion des levees
de terre paralleles aux courbes de mveau De même, dans le Fouta-
Djallon septentrional (regIOn de Yambermg), R Porteres (Sols Air,
1952) a trouve, sur des pentes actuellement occupees par une vege-
tation degradee, des terrasses anciennes qUI semblent aVOIr correspon-
du a d'ancrennes cultures, probablement etabhes par les Diallonke,
predecesseurs des Foula actuels MaIS ce ne sont la que des pra-
tiques assez exceptrorinelles dans l'ugriculture de l'Afrique NOIre, qUI,
dans son ensemble, Ignore les techmques anti-erosrves

LA CONSLnVATlON DES \.LUn:i\TS

Dans bien des regions, la conservation des aliments, et par ucuhe-


rement des cereales, se Iait dans des SIlos ou des gremers a grams,
parfois bâtis en terre, comme c'est le cas dans les regIOns ies plus seches,
ailleurs dans des gremers farts de nattes, et sureleves sur des pilotis
Dans les regions de savanes de l'Oubangui, d'apres le R P TIsserant
(1953, p 215), les pamcules fructifiees de sorgho sont conservees d'une
annee a l'autre entassees dans des gremers « formes par une natte tres
epalsse, ou bâtis en pise, SUIvant les tribus Ces gremers etaient tou-
Jours sureleves d'un metre au moins au-dessus du sol, et COIffes d'un
tort amovible semblable a celui d'une case, de loin on aurait cru une
case de plus dans le cercle que formaient les cases du village : C'est
un gremer tout semblable que decrit Mengrehs en haute Gumee fran-
çaise (regIon de Beyla) Parfois aUSSI, comme c'est le cas dans les vil-
38 PLANTLS ALIMENTAIRES DE L'AFRIQUL NOIRE

lages de la forêt dense (Guinee et Côte d'Tvoire}, les aliments sont,


conserves dans la partie supeneure des cases, sur un plancher en ban
(petIOles de Raphta) (voir fig 13, P 52)
Les gremers en forme de case sur pilotas, tres repandus, sont rat-
taches a la civrhsatron paleo-mgrrtrque Les silos en argile ou torclus,
repandus au Soudan, au Togo septentrional, au Nord du Cameroun,
paraissent traduire une Influence paleo-medrterraneenne

LE JARDIN DE CASE ET LES PLANTES SEMI-CULTIVEES

En plus des champs existent, au moins dans de nombreuses reglOns


les « jardins de case» Autour des habitations sont cultivees quelques
plantes tomate, gombo (qUI est un HtbLSCUS), piment, aInSI d'ailleurs
que le cotonmer Absent tres souvent dans les grosses a gglcmerations,
le jardm de case est par contre tres repandu dans les hameaux de la
brousse On y trouve en general non des cultures vivrieres, mais des
aliments d'accompagnement
Contrairement aux champs, le jardin de case ne fait l'objet d'aucun
ChOIX particulier du terrain , on l'etablit aux abords immediats des
cases, souvent chaque femme cultive son propre jardin, de sorte que,
comme le note TIsserant (1953, P 262) chacune plante « a son usage
propre les mêmes plantes que ses co-epouses» On y plante, note le
même Auteur, « une partie de ce que nous appellerons plantes de
petrte culture, legumes-feuilles, condiments, etc » Dans les villages
des pays de savanes de l'Uubangui, les prmcipales especes qUI y sont
cultivees sont, d'apres le même Auteur Solanum aethwpum, Hibiscus
esculènius (qUI hrmte le jardin en arnere), les piments, Ocimuni oirule,
Cyperus articulatus, Celosia argentea, Corchorus olüorius, Amaranthus
caudatus, Coleus dazo, HtbLSCUS sabdantta, quelques pieds de patate
ou de haricots mdigenes L'mterèt du jardin de case, souligne l'Auteur,
est de fourmr a l'alimentation la variete indispensable
En haute GUInee française, dans la region de Beyla, les jardins de
case renferment des tomates, des aubergines, des Hibiscus, des Xan-
thosoma (yautIa), du mais, des orangers, des amarantes, parfois du ri-
CIn , la clôture est constituee par une tapade de purguere, parfois aUSSI
par des pIeux d'Elythnna senegalensis, souvent aUSSI par des nattes
de paille Dans le Fouta-Djallon septentrional (region de Mah), le
jardin de case, autour du groupe elementaire d'habitations (souvent
entoure d'une clôture), est beaucoup plus vaste (Pl phot VII et X),
et renferme des Aroidees (Xanthosoma et Caladium. simultanement}, des
patates, du mars, du cotonmer, des Hibiscus, parfois quelques pieds
de sesame, souvent des pommes de terre (en assez grande quantite] ,
dans cette reglOn montagneuse du Fouta- Djallon, le jardin de case,
d'apres des renseignements recueillis en diverses regions (Mali, Da-
CARACTERES GENI:RAUX DI: L'AGRICULTURE 39

laba), fournirait environ le quart de I'alimentation farmhale, SOIt trois


mOIS (et, paraît-Il, parfois plus) de nourriture par an
Souvent, les plantes du jardin de case sont cultivees sur des buttes
fartes à la daba
Audrey l RIChards a partrcuherement etudie, en Hhodesie du Nord,
la repartition et les modahtes de culture des terrams defriches autour
des habitations , son etude, etayee d'un plan très demonstratif, met
en evidence les rotations relatives a ces terrams de culture
Mentionnons egalement l'existence de plantes alimentaires qUI VIvent
a l'etat serm-cultive au voisinage des VIllages Dans le domame fores-
tier, autour des VIllages, sur un sol enrichi en humus par les detritus,
poussent couramment les taro, grandes Aroidees à tubercules cornes-
trbles Des plantes a feuilles comestrbles vivent egalement a l'etat
subspontane, aux abords des VIllages
CItons aUSSI le cas du Palmier a huile qUI VIt en abondance dans
les brousses secondaires arbustives du domame forestier Il en est
même l'un des elements essentiels Cet arbre, fondamental dans l'eco-
norme des peuples forestiers, n'existe pas a l'etat naturel dans la forêt
dense Son habitat naturel paraît être, comme l'a indique Chevaher
(1910), exterieur a la forêt dense, vraisemblablement dans des forma-
tions telles que des galeries forestieres Lorsque la vegetation secon-
darre est devenue une forêt, ce palmier y subsiste encore, mais lorsque
cette forêt est tres haute, Il est surCIme et meurt Lors du defriche-
ment des forêts secondaires, cet arbre utile n'est pas abattu, amSI
s'exphque l'existence de grands Palmiers a huile dans des brousses
arbustives âgees de quelques annees a peme Il ne s'agit pas d'une
culture, mais d'une simple dissèrmnation par l'homme, les arbres VIvant
ensurte sans aucune techmque culturale Les ammaux (smges en par-
troulier] Jouent egalement un rôle Important dans sa drssemmation

LES ARBRES FRUITIERS

L'Afrique NOIre consomme les fruits de nombreux arbres, sauvages


ou mtroduits par l'homme Bon nombre de ces dermers ne sont pas
d'orrgme africaine mangUIer, papayer, avocatier, cocotier L'Ame-
rIque en a fourni un certam nombre depuis le XVIe siecle Certams de
Ces arbres mtrodurts n'ont qu'une repartrtion restremte , par exemple
l'arbre a pam n'existe guere que ça et la, prmcrpalement sur les côtes,
et n'a qu'une Importance restremte , Il est assez repandu en basse
Gumee française
Les NOIrs connaissent et consomment les frurts et les grames de
nombreux arbres de la flore locale (diverses Anacardiacees, Pannari,
quelques Sapmdacees, grames de quelques Legummeuses), mais ces
fruits ne Jouent qu'un rôle accessoire dans l'ahmentation , souvent
40 PLANTES ALIMENT URr::S nn L'AFRIQUE NOIRE

on les consomme au hasard des trajets en brousse, ce sont des aliments


d'appoint, d'usage irregulier, et Ils ne participent pas a la constitution
de la ration quotidienne Ce sont des especes spontanees, jamais on
ne les cultrve , rien de comparable a nos vergers d'Europe L'action
de l'homme pourtant se traduit dans leur repartition , Spondiae mon-
bin, Anacardiacee aux fruits semblables a des mirabelles, penetre dans
le domame forestier dense a la faveur des defrichements, et y VIt dans
la vegetation secondaire, aux abords des VIllages Certams arbres epar-
gnes par les defricheurs et subsistant dans la vegetataon secondaire
{Paikia bicolor, Bussea occidentales, Cluysophyllum pei pulclu um ], ont
des fruits ou des grames comestible», actuellement delaisses, mais qUI
ont peut-être Joue autrefois un rôle alimentaire, orrgme dhabrtudes
ancestrales exphquant leur conservation par les defrrcheurs Ce sont
des raisons comparables qUI expliquent l'abondance, SIgnalee plus haut,
du Palmier a huile, espece ahmentaire fondamentale, dans- la vege-
tatron secondaire de tout le domaine forestier, ou les defrrcheurs le
respectent lorsqu'rls abattent les forêts secondaires De façon iden-
tique, dans les regions de savanes, l'abondance locale de certames
espèces arborescentes utiles paraît bien être le fart de l'homme, tel
est le cas du karite [Buup ospeimuni Parku ), Sapotacee oleagmeuse
qUI abonde dans certames savanes, ou encore celui du nere [Porkia
bLglobosa), dont le fruit fournit un condiment (soumbara) et qUI forme
parfois des peuplements denses autour des VIllages (comme nous avons
pu le constater en haute Gumee française), alors qu'rl n'est que disse-
mme dans les savanes voisines
Tant en pays de savanes qu'en forêt dense, les NOIrs ne pratiquent
aucune arboriculture veritable Aucun arbre utile n'es t plante Même
le colatier, dont les grames sont partout tres recherchees, n'est en gene-
ral pas plante, son abondance dans certames forêts, telles que les bos-
quets reliques de forêt dense de la basse Gumee française (regton de
Daloma), n'est pas le fart d'une plantation , on se borne a Iavoriser
sa croissance en elaguant le sous-bois , le rôle de l'homme dans la
dissemmation des arbres utales n'est qu'rndirect Ce n'est que dans
des cas tres speCIaUX, a srgmfication rituelle, que certains arbres sont
plantes plantation de colatiers ou de fromagers sur les tombes, de
fromagers a l'entree des forêts sacrees, d'arbres fetiches dans les VIl-
lages Pourtant une plantation des colatiers a ete SIgnalee en certaines
regions En pays KISSI (Gumee Française), nous drt D Paulme, « les
colataers sont plantes dans des îlots de forêt, a l'abn des grands arbres » ,
les nOIX destmees a être semees sont rmses sur du sable humide, dans
une poterre , dès la gerrmnauon, on les plante à l'endroit definitif ,
« l'arbre ne sera JamaIS taille, car tout colatier, par sa nature, est
sacre» (D Paulme, 1954, p 31) Dans l'ensemble cependant, l'arbo-
[C ollectio nM w:;(,: ~ ~ de i'Hommc ,
Cliche L . Ve r ger )
Ba tteurs de mil Man din gu es (Sou dan Français) .
CARACTERES GENI:RAUX DI: L'AGRICULTURE 41

riculture, chez les paysans noirs rl'Afnque, est pratiquement mexis-


tante
A Chevaher a emis une hypothese interessante expliquant cette
absence quasi-complete d'arboriculture en Afrrque noire, et même le
veritable interdit qUI s'oppose a la plantation d'arbres, on peut sup-
poser que les peuples primrtifs, anterieurement a l'agriculture, con-
sommaient largement les fruits et les grames de nombreux arbres,
- de même que les peuples prehistoriques d'Europe utihsaient ceux
du chêne, du hêtre, et de bien d'autres essences, sans doute même
pratiquaient-ils une sorte de proto culture de ces essences, lors de
I'mtroduction de l'agriculture, des interdits auraient ete edictes pour
favoriser les cultures au detriment de l'ancienne proto culture frui-
trere (1)
SI une proto culture Ir-urtiere peut, avec vraisemblance, être consi-
deree comme un mode de VIe ancien des peuples noirs de l'Afrique, Il
n'en faudrait cependant pas, pour cela, conclure que le mocle de VIe
agricole l'a totalement Iait disparaître DIvers arbi es a Irurts cornes-
tables font l'objet, actuellement encore, d'une verrtable proto culture
On favorise le developpement du Palmier a hurle, et souvent des Raphia
a vin R Porteres (R 1 BA, 1947, P 204) cite, au Cameroun, une
telle proto culture frurtiere pour Raphia liunulis, et pense que le Dat-
trer sauvage, Plioenux 1 ecluuüa, a peut-être ete cultive autrefois De
même encore, comme nous le rappelhons plus haut, les colatiers disse-
mmes dans le sous-bois forestier au hasard des germmatIOns, sont
sOIgnes par les habitants, de façon a favoi iser leur developpement
Tous les intermediaires existent entre la cueillette des fruits sauvages
et la proto culture, et entre celle-cl et la culture veritable
Sous l'mfluence europeenne, avec l'mtroductiori d'arbres Irurtiers
exotrques, surtout americams, des essences a fruits comestibles ont
ete repandues dans les centres, le long des VOIeS de penetration et
dans les villages de la côte Et, en bien des regions, notamment en basse
Côte dTvon-e, les Afrrcams ont etabli des plantations, de cafeiers prm-
cipalement

Les INSTRUMENTS AGnIcoLr:s

Alors que I'Ah ique septentrionale atteignait rapidement le stade


de la charrue, dont l'usage existart en Egypte des le IIIe millenaire,
l'Afrique tropioale est restee Jusqu'a nos Jours au stade de la houe,
peut-être correlatif de l'absence d'ammaux de trait L'mstrument
fondamental est la daba (Pl phot V et fig 2), sorte de houe a manche
parfois assez court

(x) A CHEV o\LIER , CR Ac Sc, X947


42 PLAr-TCS ALll\ICNTAIRES DC L'ArRIQUE NOIRE

A la daba se rattache un instrument repandu dans toute la region


soudamenne, de la Senegambie au Tchad et en Abyssime C'est le
ouarango des Ouolof, le dacotan des Bambara, le vrenglie des Sereres,

FIG 2 - A, E, C, D divers types de houes en usage dans


les reglOns soudaruennes - E houe en usage dans les oasis
sahariennes - F bêche employee par les Sara de la région
du Tchad - [Collections du Musee de l'Homme, Paris
n? 31741787 - 31741664 - 31 7474 - X 44 70 - 56631)
La houe C est tres semblable aux houes en usage dans l'Egypte
ancienne, et dont des specimens ont éte retrouves dans des
tombeaux - G houe egyptrenne ancienne, tres stylisee, d'apres
une fresque d'une tombe thebame de la 18 e dynastie (Musee
du Louvre)
CARACTERES GENERAUX DE L'AGRICULTURE 43

signale par A Chevalier (1900, 1940) Cet Instrument, surtout employe


dans les terres sablonneuses ou ameublies, comporte un manche court

A B c
FIG 3 - Outils agricoles du Cameroun - A et B plantoirs
C et D houes - E hache - D'apres Jacques-Felix
(Re", Bot Appl, 1940)

formant un angle aigu avec la partie travaillante, elle-même terminee


par un fer analogue a celui de la daba Le manche en est fabrique a
partir d'une branche mume d'une rarmfi-
cation a angle aIgu Un lien en cuir, cor-
delette ou fil de fer, lUI donne de la sohdite
En somme Il s'agrt d'un bâton crochu, dont
la branche la plus courte est mume d'un
fer C'est là un Instrument extrêmement
ancien, qUI a survecu Jusqu'a nos Jours, 1
l'
et qUI existait en Egypte des le Ille ou
IVe millenaire , on en a retrouve quelques
exemplaires dans des tombeaux egyptiens
anciens On notera que cet Instrument
s'apparente a la fois a la houe et a la char-
rue, qUI, elle aussi, sous sa forme prrmrtrve,
comporte une branche crochue dont la
portion active, la plus courte, est renforcee
d'un fer CertaIns ont pense que la charrue
FIG 4 - La houe dogon
a pu deriver d'un tel Instrument, traîne ana wala D'apres Mlle De
par le paysan (pUIS par un ammal dornes- Ganay
taque) A la daba s'apparente egalement la
houe a deux dents utilisee en Afrique orientale (A Chevalier, 1940)
En pays dogon (Soudan français), Mlle S de Ganay sIgnale une
44 PLANTES ALIMENTAIRES De L'AFRIQUE NOIRE

houe un peu particuhere, appelee ana wala (fig 4), dont le fer corffe
en quelque sorte l'extremite d'un bâton crochu, cet Instrument « se-
rait le premIer outil employe par les Dogons apres le bâton a fouiller ,
et reproduit, dit-on, l'un des Instruments dont se servaient les ge-
mes andumbulu »
R Porteres (1945, p 88)
a signale, dans certames re-
gIOns reculees du pays toma
(haute Gumee fr ançarse),
I'ernploi du bâton crochu,
employe comme la daba pour
gratter le sol en surface, et
paraissant constituer une sur-
vrvance anterieure a I'mtro-
duction des metaux Cer-
tames houes dont le fer est
fixe a l'e'CtremIte d'un
manche crochu pourraient,
deriver directement de cet
mstrument prrmrtif (1)
Dans les regions côtreres
de l'Ouest africam, est utr-
hse, pour t.ravarller superfi-
ciellernent les sols meubles,
un mstrument de bois dur
en forme d'aviron, le ko{i, re-
pandu de la Casamance a la
Gumee (fig 5)
Au Sene gal, dans les
champs d'arachide, est em-
ploye l' hilaire (Lier), sorte de
croissant de fer porte par un
tres long manche (2) (fig 1)
FIG 5 - Kofi, pelle a long manche pour la Un outil analogue a ete SI-
culture du rIZ en billons, dans les plaines cô-
tieres basses, de la Casamance au RIO Pongo gnale au Kordofan par 1
Longueur totale environ 2 m 50 Pallme et par le Comte d'Es-
cayrac de Lauture (Le desert
et le Soudan, 1853, p 415), dans ces regIons, le fer de la pelle ser-
vart egalement de monnaie (cite par J F NIcolas, 1955) NIcolas pose
la question de I'origme arabe possible du nom de cet outil (2)

(1) Des houes en bois ont ete SIgnalees chez certains peuples Bantous du Nord Est
(2) A CHEVALIER, LASNET et CLIGNY, MISSIon au Sénegal (1910) - R MAUNY et J RI-
CHARD MOLARD, Iler ou hrlaire ? (Notes Ajrtcatnes, n? 45, janvier 1950, p 20) - J F NICO
LAS, A propos de l'ûel' (N A , 1955, nO 66, P 38)
CARACTr:nr:s Gr:J:\r:nAUX Dr: L'AGnICULTUnr: 45

Mentionnons enfin le bâton a fOUIr, souvent alourdi d'une pIerre,


encore en usage chez les Bushmen pOUI deterrer les racines et qUI paraît
aV.OIr ete, a une epoque ancienne, 12rgement repandu en Afrique tro-
picale (1) En Abyssime, les Galla utilisent encore de nos JOurs, pour
retourner la terre, un bâton ferre alourdi par une semblable pIerre err-
culau e percee SUIvant son a-xe (fig 7 et Pl phot XV)
Le bâton à fOUIr alourdi d'une pIerre circulaire percee semblerait
co nstrtuer un instrument agricole
ou preagricole tres ancien et a large
repartrtion geographique, pUIsque
l'on retrouve des pIerres percees
analogues non seulement dans des
srtes prehis torrqu es de t 0 u t e
l'Afrrque intertropicale, mais aUSSI
en ASIe, ou le gIsement de Linn-
SI-HIen, decouvert en Mongohe par
le R P Licent (1922), a hvre de
tels disques perces, aSSOCIes a une
industrie de type tardenoisren,
ainsi qu'a des broyeurs a gralils
et a des pleces hthiques inter-
pretees comme des socs de char-
rues
L'interpretation de ces pIerres
percees anciennes, par analogie
avec leur usage localement mam-
tenu de nos Jours, ne peut eVI-
demment être qu'hypothetique
En ce qUI concerne l'Afrique,
toutefois, des peintures rupestres, FIG 6 - Pierre de bâton a fOUIr [kwe}
rassemblees par C van Rlet Lowe, de la Prehistoire afrrcaine Face et coupe
et figurees par H Ahmen (1955,
p 361), montrent d'une part des femmes steatopyges portant un bâton
a fOUIr alourdi en son miheu par une telle pIerre, et d'autre part
des hommes armes de massues mumes au sommet d'une boule percee
A J GOOdWIll (1947) pense que les plus grands kwe ont ete des poids
de bâton a fOUIr, et les plus petrts des têtes de massues (H Ahmen,
p 361)
Le mamtien de cet instrument en Abyssirue pourrart peut-être
s'expliquer par la perenmte, pendant une longue pericde, du Late\

(1) On trouve en effet, dans de nombreuses régions d'AInque, des pierres Circulaires per-
cées ideatrques, qUI paraissent aVOIr été des pierres de batons à fouir (VOIr Ille partie, cha-
pitre II)
46 PLANTES ALIMENTAIRES DE L'AFRIQUE NOIRE

Stone Age dans la partie S E de l'Afrique, ou, sur de vastes espaces,


la crvihsation neolrthrque ne s'est pas mstallee
C'est egalement avec un bâton à fOUIr (simple morceau de bors
pomtu), que les Pygmees de la forêt equatoriale deterrent les racmes
comestibles
Chez les peuples agriculteurs d'Afnque NOIre, le bâton a fOUIr est
frequemment encore utihse pour deterrer les Ignames Le fait paraît
à rattacher à la crvihsation paleomgritique Chez les Dokos, les KI-

li. 1

1 1
o
.
1
1
1
1
1

!_-~~
.2?l

FIG 7 -
J

0. e
.::.
a bâton a fOUIr dAhyssrme, alourdr par une pIerre,
employe par les Galla - b sa pIerre - c fer du bâton a
fOUIr précédent - d, e pIerres de bâtons a fouir trouves a
Fenarra (haute Gumee Française, à proxnnrte de la hsiere îo-
restrere] dans des depôts alluviaux [D'apres E Lutten, Notes
.Ajricaines, 19~~)

kouyous, les Therakas, etc, le bêchage du sol se fart au bâton a fOUIr


(Baumann et Westermann, p 68 et 246)
D'apres un renseignement qu'a bien voulu me commumquer M G Le
Testu, les Banda de la haute Kotto (Üubangui), ont utilise Jusqu'a
nos Jours un bâton (non lesté d'une pierre) pour deterrer les Ignames
sauvages, pour leurs cultures, Ils emploient la houe
En dehors de l'Afrique, le bâton a fOUIr se retrouve chez divers
peuples prirmtrfs, notamment chez les Vedda de l'mterieur de Cey-
lan et chez les Australiens, qUI l'ont utilise Jusqu'a notre epoque pour
la recolte des Ignames (VOIT à ce sujet P Descamps, Etat social des
peuples sauvages, 1930, p 34 et 92)
La charrue, en Afrique tropicale, n'existe qu'en Abyssmie, ou l'on
CARACTERES GENERAUX DE L'AGRICULTURE 47

trouve un araire, comparable a ceux en usage en Afrique septentrio-


nale et dans le Proche-Orient, et a ceux de l'Egypte ancienne (Pl.
phot XV et XVI et fig 8) (1)

D.
FIG 8 - Charrues primrtrves {arau es} en usage en Ethropie (A),
dans l'Aures (B), en Syrre (C) - (B et C d'apres les collections
du Musee de l'Homme, ParIS) - D flguration stylisée d'un
araIre egyptien ancien [tiré par des hommes) sur une fresque
d'une tombe thebame de la 18 e dynastie (Musee du Louvre)
D'autres figurations egyptiennes, moins stylrsees, font ressor-
tIr les deux mancherons de l'araire égyptien typique (VOIr
Haudrrcourt et Jean-Brunhes Delamarre, pl II)

(1) L'araire, comme le soulignent HAUDRICOURT et JEAN BRUNHES DELAMARRE, se dIS-


tmgue des charrues proprement dites par sa structure symetrique
48 PLANTCS ALIMCNTAIRCS DE L'AFRIQUE NOIRr::

La recolte des cereales est farte a la faucille ou au couteau En


pays KISSI (Gumee Française), nous dit D Paulme, a propos de la
moisson du rIZ, « la recolte se fait a
la faucille, plus souvent au petit cou-
teau» L'outrllage agrrcole est donc
fort simple , chez les KISSI, Il com-
porte « un coutelas pour couper
les broussailles , un couteau plus
petit, au sommet legerement courbe,
pour saIgner les palmiers et en tirer
l'alcool de palme , deux sortes de
- __ - F houes, l'une a fer plus large que
l'autre, le fer etroit etant prefere
pour travailler la terre detrempee
des rizieres Pour la moisson, un
simple petit couteau, ou même un
rasoir mdigene, peut temr heu de
Iaucille » (D Paulme, 1954, p 24)
Un mortier en bois, avec un long
pilon de bois dur, sert a piler le rIZ

FIG 9 - Faucille en fer pour couper


le [onio au Fouta-Djallon (Gumee
Française] Nom vernaculaire ouor-
tou (foula) Longueur 30 cm - Cet
mstrument est tres semblable, par a
sa forme et par son emmanchement,
à un outil homologue de l'Egypte
ancienne, dont le Musee du Louvre
possede un exemplaire F tenon
en fer rephe

ou le manioc seche (Pl phot I), cet ou-


trl est largement repandu en Afrique
NOIre, et le rythme des multiples pilons,
aux mains des menageres, est l'un des b
brurts farmhers des villages FIG 10 - a coupe-mil dogon
Les meules dormantes, nombreuses (Afrique occidentale, Soudan) en
fer (Musee de l'Homme, n? 31 74
dans les sites neohtluques du Sahara, 1878) - b coupe-nul bambara
se retrouvent en ma mt.es reglons (AfrIque occidentale, Soudan) a
d'Afrrque NOIre, sur l'emplacement d'an- lame de fer et manche en bois
(Mus Homme, nO 31 74 1085)
crennes agglomeratrons En Gumee Fran-
çaise, on en trouve par exemple dans
les savanes de la regron de Beyla, et au Fouta-Djallon septentrional
{regron Yambermg, Pellal, Bara, pres de Mah) , la presence d'un
PL. IV

( CUrlu' S chne ll }
Greni er à riz , au h a m ea u d e Ko ti la, au pied d e la ch a ine de
Fon, qu e l'on ap erçoit à l' h orizo n (h a u te G uin ée fran çaise, cerc le
d e Beyla ),

(C liché Sc hnell )
Prépara tion d 'u n pani er p our em m a ga sine r le riz . On j' en d uit
dun cim en t rai t d ' a rgil e e t d e bouse d e va ch e (v illage d e N ion-
s on m o r-id ougou , ce rc le de Be y la , G u inée frança ise ).
CARACTERr;s Gr;NI:RAUX Dr; L'AGRICULTURE 49

peuplement de Canna bulentata (plante VIvant couramment sur


la perrpherie des VIllages) a côte des meules, dans l'un de ces
sites du Fouta-Djallon septentrional, semble indiquer que cet
emplacement etait encore habite a une epoque peu eloignee Au Sou-
dan Français, dans le massif de Krta, le site d'un ancien VIllage, a
Krtaba, presente egalement des meules dormantes, associees a des
debris de poteries, des traces de bases de cases, et des baobabs gIgan-
tesques (observations fartes par P Jaeger), la presence de ces arbres,
habrtuellernent plantes autour des VIllages, temoigne la aUSSI de la
faible anciennete de ces vestiges , Il est possible que ces meules aient ete
encore utilisees Il y a quelques dizames d'annees, quelques siecles au
plus Parfois d'anciennes meules, trouvees par les habitants dans la

A
, E ~
.'.o"
1 "

c
8

FIG 11 - Meules en pwrre actuellement en usage dans le bas


Dahomey - A meule simple - B et C meule perfectionnée,
montee sur une sorte d'estrade pourvue d'une cuvette - D
meule dormante, M meule mobile ,E estrade D'après
A Adande (1953)

campagne VOISIne, sont i eutihsees, sort comme abreuvoirs pour les


volailles, comme nous l'avons constate dans le Nord du Fouta-Djal-
Ion, sort pour aIgUIser les couteaux, comme P Jaeger l'a observe a
Kitaba Enfin SIgnalons que, ça et la, on utilise dans les VIllages des
meules de pIerre assez comparables pour ecraser les herbes, nous en
avons observe en basse GUInee Française (Pl phot XII)
En bien des regions d'Afrique, les meules en pIerre sont encore en
usage pour ecraser les cereales Dans le bas Dahomey et en quelques
points du Fouta-Djallon septerrtrional, par exemple, on les utilise
actuellement pour broyer le mais
Les pIerres a moudre sont repandues chez les Voltaiques (MOSSI,
Lobi, etc) Elles existent, mais rares, dans la regIOn de Gao, ou elles
servent a moudre le mil (Prost, 1954) ParfOIS, les meules dormantes
sont groupees, dans le VIllage, en un veritable « moulm banal» , La-
4
50 PLAI\ r ns ALIMCNTAIRrS DC L'AFRIQUr NOIRE

bouret (Paysans d'Afnque Occidentale, planche X, p 161) a pubhe


une interessante photographie d'un tel groupe de meules dans un
village mossi « Dans les ksours de la Mauntame saharienne, du Sahara
soudanais et nigerien, la meule fixe et le broyeur sont toujours en
usage Quelquefois une meule de forme ronde, constituee par deux
pIerres circulaires superposees, dont l'une mobile tourne et frotte sur
celle de dessous, remplace la meule dormante et supprIme le broyeur
Cette meule ronde est essentiellement d' origme saharienne » (La-
forgue, 1925, p 164) Des meules dormantes sont en usage dans la
region du Tchad, et en certaines regIons d'Afrique orientale (Pl
phot XIV)
Des cupules creusees dans des dalles rocheuses, et mterpretees comme
des meules fixes anciennes, sont connues en diverses regions ,R Mauny
(Notes AfHcames, 1954, n? 63, p 80) en signale la repartition actuelle-
ment connue (Haute Volta, Senegal, etc) Elles ont un aspect rappe-
lant celui des polissoirs fixes neolithiques , on peut se demander SI,
peut-être, les mêmes cupules n'ont pas parfois servi tantôt de meules
fixes et tantôt de pohssoirs , chez certains peuples d'Austrahe, en
effet, « pour le pohssage (des haches) on se sert de la pIerre a ecraser
les grames et de sable mouille » (CIte par P Descamps, Etat social
des peuples sauvages, p 66)
CHAPITRE III

APERÇU D'ENSEMBLE SUR LES PLANTES ALIMENTAIRES

L'alimentation vegetale de l'Ah Ique NOHe procede, avons-nous vu,


de trois sources plantes cultrvees, plantes demi-cultivees, plantes
sauvages appartenant a la flore spontanee, prlmarre ou secondaire
Dans l'etat actuel des choses, c'est prmcipalement au premIer groupe,
et accessoirement au second, qu'appartiennent les plantes vrvrieres
fondamentales, constrtuant la base de la ration alimentaire des NOIrs
Les plantes sauvages fourmssent par contre de nombreux aliments
accessoires, condiments, legumes pour les sauces accompagnant le plat
de base, certains oleagineux, boissons, sels alimentaires, frurts, et
aUSSI les ahments de disette, parmI lesquels on compte des frurts, des
feuilles, des tubercules
Les plantes lJWrLel es, base de l'alimentation, sont d'une part des
cereales, d'autre part diverses plantes a tubercules et racines comes-
tibles Plus le bananier et quelques legummeuses cultivees Elles dif-
ferent d'une region a l'autre, dans le domaine forestier la banane
plantain surtout, le manioc, souvent le mais, les Ignames, les taro
Jouent un rôle fondamental, dans les pays de savanes predomment
largement les cereales, nuls, sorghos et millets surtout Le ble, l'orge,
sont cultives dans les regions seches septentrronales, Jusque dans les
oaSIS sahariennes, et aUSSI sur les hauts plateaux abYSSInS Plusieurs
Legummeuses a grames comestibles sont cultivees dans les regions
de savanes Le mars, d'origine americame, ne Joue, en bien des regrons,
qu'un rôle secondaire dans I'ahmentation , ailleurs, Il est devenu l'une
des bases essentielles de celle-cl, c'est le cas du Bas- Dahomey, de cer-
tarnes regions de la Côte dIvoire et du Cameroun, par exemple
Les oleagineux proviennent d'un petrt nombre d'especes arbores-
centes, sauvages ou derm-sauvages, auxquelles Il faut ajouter quelques
autres, appartenant a la flore spontanee, et de moindre Importance
52 PLANTES \LlMENTAIRI:S DI: L'AFRIQUI: NOIRI:

En reglOn forestlere, c' est l'huile de palme, extraite des fruits de l' Elaeis
guineensis, qUI est le corps gras fondamental , dans les savanes,
c' est principalement le
beurre de karite, ex-
t.rart du fruit de Buty-
rospel mum Parku, qUI
est utilise
Les [eiulles et pousses
alunentaires p r o vi e n-
nent prinorpalement de
la flore spontanee et
-- sont des produits de
oueillette Den 0 rn-
A B c breuses Iarmlles en four-
mssent Amarantha-
FIG 12 - Gremers a grains pour le mais au bas
Dahomey - A grenier en varmerre - B grenier cees, Bombacees,
en po terre - C gremer sur pilotas - D'apres A Composees, Solanees
Adande (1953)
Convolvulacees, Acan-
thacees Quelques es-
peces cultivees VOlent egalement] leurs feuilles utihsees en legumes,
le mamoc notamment, tout au moins certaines de ses varietes Plu-

A B
FIG 13 - A gremer a grams de la regIOn des savanes de la
haute GUInee Française (region de Beyla) , d'apres Mengrehs
(1949) - B conservation du rrz au-dessus du plafond de la
case, en regIOn îorestrere de haute GUInee Française

sieurs plantes sont cultrvees pour leurs feuilles, leurs fruits, ou même
leurs calices, utihses en legumes, plusieurs H ibiscus en particulier
Parmi les condiments, les piments sont partout ci.ltrves, aux abords
APERÇU D'ENSEMBLE SUR LES PLANTES ALHlr:NTAIRr:S 53

des cases D'autres sont des produits de cueillette mamguette (Afra-


momum melegueta) , fausse mamguette (Xylopw oetluopica}, pOlvre,
en reglOn Iorestiere, soumbara (fart a par-tir des fruits de Pal kw biglo-
bosa) en pays de savane, pour ne crter que les prmclpaux
Les sels aluneniaires d' ongme vegetale sont encore employes en
diverses reglOns d'Afrique Ils ont certamement ete autrefois d'un usage
general Actuellement, l'Afrique tropicale tire ses sels alimentaires de
plusieurs sources Il y a d'une part le sel d'importaticn, apporte dans
les villages par les commerçants mdigenes , la penetration recente des
courants commerciaux dans le domame forestier a eu pour corollaire
un considerahle developpement dans ces regions de la consommation
du chlorure de sodium Dans les regions soudamennes est couramment
utihse le sel gemme des mmes sahariennes, que de grandes caravanes
vont, depuis des temps recules, periodiquement chercher aux centres
producteurs, chaque annee, l'azalaL compte des milliers de chameaux
charges de plaques de sel Enfin Il existe une extraction mdigène du
chlorure de sodium dans les regrons côtreres, ou sont exploitees les
vases salees du httoral , G Balandier (1) a decrit les techmques d'ex-
traction du sel en usage sur les côtes du Senegal , sur la côte de Gumee
française, le sel des vases httorales est extrait dans de petits campe-
ments disperses dans la mangrove Malgre la penetration actuellement
generahsee du chlorure de sodium Importe, les sels vegetaux, obtenus
par lessivage de cendres, sont encore utihses de nos Jours dans de nom-
breuses regions, particuherement en forêt dense Cel tams ont vu un
rapport, direct ou indirect, entre les hmrtes de la penetration du chlo-
rure de sodium et l'arre geographIque du goître, frequent chez les
peuples de la forêt R Porteres a recemment consacre aux sels vege-
taux ahmentaires une excellente etude dont nous rappellerons brieve-
ment les pomts essentiels, et a SIgnale les nombreuses plantes utihsees
à cet effet Le sel est paItout tres recherche, au Congo, d'apres Bruel
(cite par R Porteres), au debut du siecle, on echangeait un esclave
contre trois kilos de sel , maintenant encore existe un manque de
sel, la regron de Macenta, en haute Gumee française forestlere, con-
sommait avant guerre, d'apres R Porteres, 500 tonnes de sel marm
d'importation , pendant la guerre, l'rmportatron y est tombee a 100
tonnes en 1943, ce qUI eut pour consequence un retour a la fabrication
du sel vegetal
Les sels ahmentaires d' orlgme vegetale sont surtout riches en chlo-
rure de potassium , le chlorure de sodium est rare, ce qUI est recherche,
c'est donc, non le sodium, mais le chlorure alcalm en general, c'est-a-
drre le goût amer (2) Selon Bunge, le besom en sel serait he a l'ah-
mentation vegetale, les peuples carmvores n'eprouvent pas autant
(1) Notes Ajrictunes, nO 32 (1946), P 22.
(2) R PORTÈRES Cendres d'ongme végétale (1950)
54 PLANTES ALnIEl\ fAIRI:S DI: L'AfRIQUI: NOIRE

ce besoin , le sel compenserait l'apport de potassium par les ahments


vegetaux, dans cette hypothese, le besoin en chlorure de sodium serait
ne avec l'agnculture Pour Lapicque, par contre, le sel ne serait recher-
che que pour combattre la fadeur des ahments L'emploi des sels de
cendres vegetales paraîtrait plaider en faveur de la seconde mterpre-
tatron Pourtant, comme le note Porteres dans la discussion de cette
question, « la ou existent des industries extractives du sel CINa, les
sels de cendres ne sont pas utihses i Il semble, conclut le même auteur,
que « l'obtention du chlorure est bien l'objectif que s'assignent les
humamtes , NaCl ou KCl, peel Importe le ca-
tion », « les faits acqUIS depuis quarante ans
laissent a penser que l'aspect physiologique de
la theorie de Bunge et la theorie psycho-sen-
sorielle de Lapicque ne seraient plus a retemr» (1)
C'est a de tres nombreuses plantes, apparte-
nant a des Iarmlles tres differentes, que font
appel les peuples africams pour la preparation
des sels ahmentaires R Porteres (1950) en a
etabh la hste, qUI est longue En general, Il
s'agit de plantes de cueillette Rares sont les
cas ou les plantes sahferes ont fait, localement,
l'objet d'une proto culture Hydrochans sali-
[ei a, Pistia strauotes, Hyg10phLla spmosa, en
FIG 14 SIlo des Afnque centrale En Afrique tropicale et a
rives du Chari, cons- Madagascar, les sels alimentaires sont produits
trmt en terre mêlee de
paille hachee D'apres a partir de plantes appartenant aux genres et
J P Leheuf (Notes Ajri- familles SUIvantes Nymphaea, Piper, diverses
cames, 1953) Amarantacees et Polygonacees, Jussiaea, Ceiba
(C peruands a}, diverses Legummeuses (Bau-
lurua, Pentaclethra) , divers Ficus, Cyrtosperma (C senegalense),
Pistia (P stt atiotes}, divers Palmiers
C'est a des plantes de familles varrees egalement, qUOIque moins
nombreuses, que les peuples afncams font appel pour la preparation
de leurs boissons La techmque en est plus ou moins SImple , SUIvant
les cas Il s'agit SOIt de la SImple re.colte d'une seve, SOIt de la confection
intentionnelle d'une boisson alcoohsee à partir d'un liquide glucidique
Geographiquement, ces diverses boissons se repartissent SUIvant les
faits ethmques et geobotamques En forêt dense predomment gene-
ralement les vins de palme, obtenus a partir de drvers Rapina (parti-
cuherement R Hookeru et même a partir du palmier a huile En savane
est utihsee de même la seve du Rômer La recolte en est SImple une
calebasse ou un canari (vase en terre) est suspendu a l'arbre, et le

(1) R PORTÈRE5 (1950)


APr::RÇU D'r::NSr::lII13Lr:: SUR Lr::S PLANTr::S ALIlIlr::NTAIRr::S 55

recolteur y monte reguherement changer le recipient , le vin de palme


est consomme frais ou au bout de quelques heures, dans ce dermer
cas sa teneur en alcool peut être notable DIverses plantes (ecorce de
B, uleluitelrugu'Wa ) sont souvent ajoutees au VIn de palme pour en
modifier le goût Dans les pays de savanes sont couramment utilisees
des boissons alcoohsees telles que la blere de mil Ces boissons alcoo-

c D
FIG 15 - Gremers en usage au Cameroun - A gremer place
au sommet de la case - B gremer placé dans une case -
C greruer en terre et paille, couvert d'un séko, et place sur le
rocher - D gremer en terre - D'apres .Iacques-Féhx (Rel'
Bot Appl, 1940)

hsees sont egalement souvent consommees dans les pays musulmans,


mars de façon plus discrete En Gurnee française, et notamment au
Fouta-Djallon, est fabrique une sorte d'hydromel a partir des rhi-
zomes de Dissotis grandiflora
SIgnalons egalement l'existence de la liane a eau (liane du v oya-
geur), Tetracei a potatoria, dont les Africams savent utiliser comme
boisson le liquide s'ecoulant des tiges, precIeux dans les regions ou les
pornts d'eau potable sont rares Un rôle comparable a éte signale pour
56 PLANTES ALIMEi'.TAIRES DE L'AFRIQUE NOIRE

Phyllanthus (lOI iburulus, Gouarua longipetala et cer-


tains Cissus Il est remarquable de constater que
toutes ces plantes sont des hanes , peut-être existe-
t-Il une relation entre cette possibihte d'utilisation
et la structure anatomique propre aux especes
hanescentes (structure de l'appareil vasculaire no-
tamment)
Les aliments vegetaux de diseue sont parfois em-
pruntes aux plantes cultivees, comme l'ecorce des
racines de mamoc, dont I'emploi est signale au
Gabon par l'abbe Walker Plus generalement, c'est
dans la flore spontanee qu'Ils sont preleves Il
semble que l'homme, lorsque les plantes de culture
font defaut, retourne a des techmques de cueillette
qui devaient fournn la base de son ahmentation
avant le developpement de I'agriculture, et dont la
FIG 16 - Instru- tradition a conserve le souvenir Le NOIr de la
ment servant a tour-
ner la sauce dans la brousse connaît de tres nombreuses plantes sau-
region forestIere de vages susceptibles d'être consommees Tel est le
haute Gumee Fran- cas de ]' Anchomanes dtffol mts, belle Aroidee dont
çaise Constrtué par
une branche rami- le tubercule amylace est comestible De nombreux
fiée Dimensions en- fruits aUSSI sont utihses , en GUInee française, les
viron 30 cm Nom
v ernacul aire (en
frmts du sougue (Parman excelsa, Rosacee) sont
manon) sem couramment recoltes, souvent en abondance

FIG 17 - Répartitron des jardins autour d'un village de la


zone forestière D'après H Labouret (Paysans d'Afnque occz-
dentale, 1941, p 114) En gros pomtille forêt (altérée ou secon-
darre] , en pomtrllé fin jardins
PL. V

( C liché l .F. A . N . P hoto Labinc} (C liché l .F. A .N . P hoto La bit te )

Cultiv ateu r Sénoufo tr ava illan t à Marc h a nù d e t a b a c, d' oignon s et


la da ba (Ko rhogo, Côte d'Iv oi re ). d e cond im ents, su r un m ar ch é
(rég ion de Niamey, Nige r ).

( Cliclt, ; Schnett )

F em m e p iétin an t Je [oni o p our en


sé parer les g nl ins (rég ion de Mnli ,
d an s le n ord du Fo u ta -D ja llo n) .
API:RÇU n'ENSEMBLE SUR LES PLANTES ALIMENTAIRI:S 57

Enfin, pour clore cette hste, on peut mentionner, - bien qu'Il ne


s'agisse pas veritablement de plantes ahmentarres, - les produits
vegetaux qUI sont absorbes en vue de produire une action sur le sys-
teme nerveux La noix de cola (fourme en Afrique occidentale par
Cola nuula et en Afrique equatorrale par C acummata) Joue un rôle
fondamental chez les peuples d'Afrique NOIre Il est a remarquer que,

FIG 18 - Jardm de case (J) entre trois cases rondes, limité


par une clôture en bois Hégion de Beyla (haute Guinée Fran-
çaise), dans la zone des savanes gumeennes

comme certames plantes homologues utilisees par les peuples d'autres


regions, la cola possede une valeur rrtuelle considerable, elle est uti-
hsee pour les offrandes aux grands personnages, les ceremonies, les
sacrifices aux gemes, l'arbre qUI fournit cette grame aux pouvOIrs
miraculeux, est lui-même entoure de respect, on le plante en certames
occasions rituelles Dans de nombreuses regxons du globe, les plantes
agissant ainsi sur le systeme nerveux ont une utilisation rrtuelle Il
semble, d'apres une mterpretation qUI fut developpee en particuher
par Ch Autran dans son ouvrage « La prehistoire du christiamsme »,
qu'tl en fut de même jadis, dans le Proche Orient, pour le vin
Ile PARTIE

LES TERRITOIRES GÉOBOTANIQUES


DE L'AFRIQUE TROPICALE
ET LES TYPES AGRICOLES ET ALIMENTAIRES
CORRESPONDANTS
CHAPITRE PRLlIIlBR

LES GRANDES SUBDIVISIONS GÉOBOTANIQUES

LBS PAYSAGES BOTA1'oIQUES DE L'ArRIQUE TROPIC.\.LB

Plusieurs grands types de paysages botamques, dont les homo-


logues existent en Amerique et en ASIe meridionale se rencontrent
en Afrique tropicale
la forêt dense humide, ou forêt equatorrale, localisee dans les regions a
pluviosite elevee et repartie sur une longue periode de l'annee, elle
se caracterise par plusieurs strates arborescentes superposees, Isolant
un SOUS-bOlS plus ou moins humide, depourvu de tapis herbace, -
une grande partie de cette forêt equatoriale est degradee par l'homme,
et tres souvent remplaeee par une vegetation secondaire plus basse ,
les savanes, caracterisees par un tapis herbace continu, essentielle-
ment constitue de gramlllees (surtout Andropogonees) plus ou moms
hautes, et parcouru en saison seche par les feu ..... , les arbres y sont gene-
ralement epars, petits, souvent tortueu..... , SUIvant les cas il s'agrt de
savane herbeuse, de savane arboree, de savane ai hustrve, de savane
boisee ,
les steppes, paysage ouvert, avec un tapis herbace discontinu, a
periode de VIC active plus breve, avec des arbres epllleUÀ, plus ou
moins epars , la saison seche y est longue, J Trochain, afin de distm-
guer les steppes des pays tropicaux des veritables steppes (a deux
periodes de repos annuelles), precomse, pour les designer, le terme de
pseudo-steppes, sur sa hmite, cette vegetation passe a celle des deserts
Dans l'ensemble, ces grands types climatiques se sueeedent en Iati-
tude a partir de l'Equateur Le regime des vents humides et la prOXI-
mrte de la côte, toutefois, se superposent a cette zonation en latItude,
la forêt dense constrtue un vaste massif equatorial (prolonge a l'Ouest
62 PLANTI:S ALIMENTAIRLS DI: L'AFRlQUI: NOIRE

par un massif de momdre etendue), aureole d'une large bande de


savanes se poursuivant avec des paysages comparables depuis le Sene-
gal Jusqu'au Zambeze , au dela s'etendent les steppes, pms les deserts
(Sahara au Nord, Kalahari au Sud) A proximite de la côte, les limites
geobotamques s'mcurvent, grâce aux vents hurmdes, qm suppleent
l'mfluence de la Iatrtude

.1
D 2-

D~

.5 4

FIG 19 - Repartrtion schematique des types de vegetation en


Aîrique - 1 forêt dense gumeo-equatoriale (en noir] - 2
savanes et steppes (en pomtille) - 3 regions desertiques et
subdesertrques (en blanc) - 4 vegetation de type mediter-
raneen (hachures obhques entre-croisees] - 5 vegetation
du Cap
Lr:S GRAl'.DES SUBDIVISIOI'\S GJ:.OBOT.\NIQUr:S 63

GENERALITES SUR LES SUBDIVISIONS GEOBOTANIQUES

Les grandes subdrvisions geobotamques ont ete tour a tour, ou simul-


tanement, basees a la fois sur des crrteres flonstiques, climatiques, eco-
logiques SI les flores resultent de l'histoire botamque (et geologrque,
pUIsque des contacts intercontinentaux ont mamfestement existe a
diverses epoques) des territoires, et sont donc la consequence de farts
plus ou moms anciens, les aspects de la vegetation (paysages, forma-
trons vegetales) sont par contre le resultat des farts ecologiques actuels,
hes a la latitude, a l'altrtude, au regrme des vents L'association vege-
tale, par sa base a la fois ecologrque et floristique, repose SImultane-
ment sur ces deux concepts, dont la drstmctron classique etabhe par
Thurman (1849), entre la {laIe et la oegetation traduit l'opposition Par
ailleurs, SI le crrtere floristique et le crrtere physionorrnque peuvent
être aisement disjomts lorsqu'il s'agrt de grands territoires nettement
separes (tels que l'Amerique tropicale et l'Afrique tropicale, ou des
paysages homologues sont constitues par des flores nettement drffe-
renciees), les deux aspects floristaque et physionomique se recouvrent
plus ou moms dans les suhdrvisions geobotamques moms vastes, ou
les faits ecologiques Jouent un rôle determmant dans la repartrtion
des especes au sem des grands types de vegetation en Afrique, les
especes arborescentes derivees plus ou moms dn-ectement de I'ancienne
flore tropicale du Tertiau-e se locahsent, SUIvant leurs affimtes ecolo-
giques, dans les divers types de forêt dense ou de savane, le cas est
particuherement frappant lorsqu'tl s'agrt des diverses especes vica-
riantes, plus ou moins xerophiles, d'un même genre (Loph~ra, Khaya,
Parkia, par exemple) , les rapports mutuels des concepts florrstrque
et ecologique ne sont donc pas les mêmes a l'echelle des entrtes geo-
botaniques superreures et a celle de leurs subdivisions Les subdrvi-
sions superieures, telles que l'Empire floral, sont avant tout definies
par les farts floristiques, les domaines, subdivisions plus etroites, sont
essentiellement determmes par le milieu
SI nous envisageons mamtenant, non plus les seules subdivisions
geobotamques, mais les grandes umtes geographiques basees sur l'ah-
mentation vegetale et les cultures, la complexite devient plus grande,
aux farts flonstiques (histoire des flores) et ecologiques (chmats) VIen-
nent se superposer les farts humams, c' est-a-dire les modes de VIe (et
les trarhtions sociales et rehgieuses, souvent mseparables) et surtout
les migrations humames anciennes et les contacts entre peuples SI
les modes de VIe humams sont, dans leur forme, profondement deter-
mmes par les paysages botamques, c'est-a-dire en fin de compte par
les chmats, - pUIsque, par exemple, les habitants des steppes, des
savanes, de la forêt dense, VIvent de façon comparable dans tous les
pays tropicaux, - on constate par contre que les aires des grandes
64 PLANTES ALIMENTAIRES DEL' AFRIQUI: NOIRE

especes vrvrieres, en general, ne comcident pas avec celles des climats


et des grands types de vegetation , Il n'est, pour s'en convamcre, que
de regarder la carte de repar-tition de l'Eleusme COI acana, recemment
publiee par R Porteres pour l'ensemble de I'Afrrque I'aire de la culture
de cette cereale, recouvrant l'Afrique orientale et centrale, ne com-
cide nullement avec les zones geobotamques, l'Amerique tropicale,
I'Afrique, l'AsIe meridionale, possedent chacune leurs especes VIVrIereS
propres, consequences des farts floristiques locaux, mais même dans
des regIOns chmatiquement comparables d'un même contment, les
especes VIVrIereS peuvent differer, des terrrtoires homologues posse-
dant des plantes comparables (par leur rôle, leur valeur alimentarre,
leurs exigences ecologiques] mais de nature botamque distmcte le
cas des millets, cite par Porteres, est des plus demonstratifs , dans
I'Afrique de l'Ouest, ce sont les millets digrtaires (D~gaana exiles a
l'Ouest, D iburua plus a l'Est), en AfrIque orientale et centrale, c'est
le millet eleusme [Eleusine coracana) On pourrait, calquant la ter-
mmologie floristique, parler de cultures vicariantes A I'evolution des
flores et au determmisme ecologique VIent se surajouter le rôle des
berceaux agricoles, lies en grande partie a l'histoire des CIVIlIsatIOns
humames
Les grandes subdrvisions botamques du globe sont basees sur la
presence d'umtes systematiques superieures qUI leur sont propres
Elles sont a leur tour divisees en entrtes moms vastes, basees a la Iois
sur la flore et sur la vegetation On distingue
Empu e floral terrrtoire tres etendu, caracterise par de nombreux
groupes de rang systematique superIeur, on en distingue generale-
menf SIÀ a la surface du globe Holarctis, Palaeou opis, Neotropis,
Capensis, Australie, Aniarctis , Engler n'en distmgue que quatre,
Chevalier et Emberger en reconnaissent dIX
Regwn caracterisee par des endemiques d'ordre superIeur (familles,
tribus, genres) et de nombreux clunaa: partacuhers ,
Domaine endemisme generIque assez faible, endemisme specifique
assez marque, au moms un groupement climacrque propre,
Secteur endemisme specifique accentue, mars pas de groupements
chmaciques speCIaux
Ihstrict endemisme reduit a des neo endêmiques (jordanon) pas
de groupements propres, mais des facies particuhers de groupements
existant egalement dans d'autres districts

LES SUBDIVISIONS PHYTOGEOGRAPHIQUES DE L'AFRIQUE TROPICALE

Engler drvise I'Afrique tropicale en quatre Provmces


1° le Soudan (steppes-parc),
Les GRANDeS SUBDIVISiONS GeOBOTANIQUeS 65

2° la provmce de l'Abyssime, de l'Erythree, du pays somali et,


de Socotra,
3° les forêts, de la Gumee au Congo,
4° les steppes de l'Afrique orientale et australe, tr opicale et sub-
tropicale

Le même auteur subdivise ces provmces en 35 sous-provmces, pUIS


en secteurs [Bezuk}
Cette subdivision a ete ulterieurement modifiee, principalement a
la suite des travauv d'A Chevaher et de E de Wildernan A Che-
valier, dans le tome III de la Geographie physLque d'E de Martonne
(Biogeographie}, reconnaît les entites SUIvantes
domaine sahelien tropical,
domaine soudanais,
domaine gumeen,
domaine de la forêt dense equatoriale, qUI comprend deux mas-
sifs forestiers,
domaine des forêts galenes du Sud africain,
domaine de la brousse tropicale sud-africame,
domaine des steppes a epineux du Sud africain tropical

On constate I'hornologie des domaines meridionaux et septentrio-


naux, de part et d'autre de la region equatoriale, occupee par le do-
mame de la forêt dense,
Soulignons par ailleurs que la hmrte geographique de la forêt dense
equatoriale est une limite artificielle, resultant des defrichements et
des [eux , a I'orrgme cette forêt devait se prolonger au dela, en deve-
nant de moins en moins hygrophile, sur le terrrtorre du domaine gUI-
ne en et de son homologue meridional

LEs RJ::GIONS PHYTOGEOGRAPHIQUJ::S

Chevaher et Emberger (1937) ont reconnu en Afrique tropicale sn


regIOns , Ils reunissent la forêt dense et les savanes guineennes dans
la region de la forêt equatoriale Th Monod (1938), reprenant les vues
d'Elg (1931), distingue Region congo-mdienne, Region soudano-dec-
carnenne, Region saharo-sindienne Lebrun (1947) drvise I' Afrique tro-
picale en Region guineenne, Region soudano-zambezienne, Hegion
saharo-smdienne
La Region. gwneenne a pour vegetation chrnacique une forêt dense
haute qUI, dans les contrees les moins humides, est moins stable et
a ete remplacee par des savanes, le climat en est approximatrvernent
le chmat gumeen de De Martonne, la pluviosite est superieure' a
1 500 mm , on notera les affimtes de cette region avec la region mdo-
5
66 PLANTES ALlMENTAIRr:S Dr: L'AFRIQUE NOIRE

malaise, a laquelle EIg la reunit La Region. soiulano-zambezienne a


pour climae des forêts seches, caducrlohees ou sclerophylles , le ch-
mat y est le chmat senegahen et soudamen de De Martonne , la sai-
son seche y est assez longue, avec des deficits de saturation eleves

REGI E>N-fv1E DITERRAI\IÉE N NE


'-.e>----J

RÉGION
DU CAP
FIG 20 - Subdrvisions geobotamques de l'Afrique, d'apres
les travaux d'A Chevalier, De WIldeman, W Robyns et J Lebrun

ACTION DE L'HOMME SUR LA VBGETATION

Cette vegetation 'tropicale, comme celle du monde entrer, a suhi


plus ou moms profondement l'action de l'homme Il s'agit d'une action
LES GRANDES SUBDIVISIONS GEOBOTANIQUES 67

directe, se traduisant surtout par les defrichements culturaux, et


d'une action indirecte, s'exerçant par les feux, qUI parcourent chaque
annee la vegetatIOn xerophile des regions seches De plus Il y a heu
de mentionner le maintien de forêts reliques, telles que les bois sacres,
respectes par les defricheurs, et aUSSI le maintien de certames especes
arborescentes qUI, non abattues lors des defrichements, arrivent a
devemr abondantes dans le paysage Enfin l'homme modifie profon-
dement l'aire de certames especes , la ou la forêt dense a ete abattue
s'mstalle une vegetation secondaire Jeune, riche en especes arbustives
normalement absentes de la forêt, comme l'a signale Aubreville, ces
espèces secondaires, dans la vegetation naturelle, sont souvent des
especes de forêts demi-seches ou de groupements particuliers vivant
par exemple sur des alluvions recemment exondes , sur la peripherie
de la forêt dense, on vort succeder a ses especes, apres le deboisement,
des especes xerophiles soudamennes, dont I'aire s'etend ainsi en direc-
tron de l'Equateur L'homme introduit en forêt dense des especes qUI
en sont normalement absentes Palmier a huile, Sponduis monlnn, etc
L'mtroducnon est souvent accidentelle Il en est ainsi particuliere-
ment pour les especes ruderales
Dans le domame de la forêt dense, les terrams deboises se couvrent
rapidement de brousses secondaires arbustives, qUI evoluent pro-
gressrvemen t vers une forêt secondaire, pUIS, a plus ou moms longue
echeance, vers une forêt reconstituee, semblable a la sylve primrtive
Sur ses hmrtes, la forêt dense est mstable , elle se mamtrent, SUIvant
l'expression d'Aubreville, par self- protection; c'est-a-dn-e en conser-
vant sous son ombrage le rmcrochmat necessaire a sa survie , detruite
elle ne se reconstrtue pas, du moms dans les conditions actuelles et a
l'echelle de nos observations Apres sa destruction s'mstallent des
brousses secondaires plus xerophiles que celles du domame forestier,
et les feux y favorisent la penetration des grammees savamcoles,
peu a peu s'installe la savane
La hsiere actuelle de la forêt dense n'est donc pas une lrmrte natu-
relle , la nettete de son trace tradurt son caractere artificiel Elle repre-
sente la hrmte entre la forêt dense capable de se regenerer dans les
condrtions actuelles (techmques culturales, climat, sol) et la forêt
dense Instable Des travaux pourSUIVIS par les divers specialistes de
l'Afrique tropicale se de gage unammement l'Idee que la vegetatIOn
prrmrtrve de ces regions devait être une forêt continue, atteignant
un caractere hygrophile accentùe dans la zone equatoriale, et deve-
nant de plus en plus xerophile a mesure qu'elle s'en eloignait Toute
une gamme de types de transition reliait a l'nngme la forêt equato-
rrale aux forêts xerophiles de type soudamen Les reliques forestières
decrites en de nombreuses regxons, et notamment par A Chevalier,
A Aubreville, L Begue, en Ah ique OCCidentale, sont des vestiges de
68 PLANTI:S ALnlI:jYIAlnrS DI: L'ArnIQUL NOIRE)

ces forêts anciennes, qUI prolongeaient la sylve equatoriale au dela


de ses hmrtes actuelles
La destruction de la forêt dense a dû commencer avec I'mstalla-
tron des peuples agnculteUI s, c'est-a-dire au Neolrthique On peut
temr pour vraisemblable qu'auparavant vivaient dans ces regIOns des
peuples primrtifs, t.irant leur subsistance de la cueillette, et n'exerçant
aucune action destructrice sensible sur la vegetation Les Pygmees,
actuellement refoules dans les regions reculees de la sylve equato-
riale, sont encore dans ce cas, et Il est fort possible qu'rls aient eu
autrefois une extension geographique plus grande Le developpement
de I'agnculture, avec les defrrchements culturaux, provoqua une rup-
ture de I'equihhre vegetal Toutes les forêts mstables ont peu a peu
disparu, sauf la ou elles etaient protegees par le modele, par des seuils
rocheux faisant office de pare-feu-e naturels, par I'hurmdrte locale (gale-
nes forestleres) ou par les farts ethmques (forêts sacrees) Cette des
truction s'est pourSUIVIe Jusqu'a l'etabhssement d'un nouvel equi-
hbre, se traduisant par la hsiere forestrere actuelle, en deça de laquelle
la forêt, dans les condrtions agricoles reahsees, est capable de se rege-
nerer L'epoque actuelle, avec l'mtensrficauon des cultures, a produit
une nouvelle rupture d'equilibre Entree dans la VIe economique mon-
diale, l'Afrique produrt plus, afin d'exporter, elle defriche plus, sou-
vent la forêt n'a plus le temps de se reconstrtuer, et le paysage du
domame forestier, sur de vastes espaces, tend vers une vegetation
secondaire tres differente de la sylve primrtrve

VAR! -\.TIONS CLIMATIQUI:S ANCIENNES DI: LA VLGI:TATION

En plus de ces variations recentes de la vegetation, reahsees sous


le climat actuel par l'mtervention de l'homme, et aboutissant a une
regression du facies Iorest.ier humide devant la vegetation xerophile,
l'Afrique a vu, a des epoques plus anciennes, de profondes modifica-
tiens de son peuplement vegetal, he es a des changements chmatrques
De nombreux Iarts attestent la realite de ces variations clunatiques
anciennes, au cours du Quaternaire Les sites prehistorrques du Sahara,
I'existence de grames de Celtis dans le Quaternarre de Maurrtame (1),
les vestiges d'especes hygrophiles recueillis dans des regions actuelle-
ment desertiques (et notamment aSSOCIes a l'homme prehistorique
d'Asselar, en Mauritame, lm-même de type negroide), l'existence en
particulier d'ossements d'HIppopotames, d'Elephants et d'autres
especes en plem Sahara, tous ces farts attestent l'existence de periodes
anciennes humides Inversement, la presence de CUIrasses ferrugrneuses
fossiles en divers points de la forêt dense actuelle (Jusqu'en basse Côte

(1) TH MONOD Notes Africames, 1943. n? 18, P 3 4


LI:S GRANDI:S SUBDIVISIONS GI:OBOTANIQUI:S 69

d'Jvorre), et celle de galets eohens au Congo belge (Van Straelen, 1941)


temoignent d'episodes secs, qUI virent les chmats tropicaux descendre
notablement en direction de l'Equateur L'existence des especes vica-
riantes des mêmes genres vivant en savane et en forêt dense pourrait,
elle aUSSI, s'expliquer par des variations chmatiques anciennes L'hIS-
torre chmauque et botamque ancienne de l'Afrique laisse des main-
tenant apercevoir une succession de phases tres nettement differen-
crees Le Tertian e vit sans aucun doute, comme l'ont admis Christ
(1892) et Chevalier, une flore ancienne xerophile, dont Il subsiste des
vestiges Au Tertiaire devait egalement exister une bande forestière
tr opicale s'etendant de l'Afrique a l' Indo-Malaisie (Lonnberg, 1929)
Les nngratrons de cette forêt tropicale a travers le continent africain
couvert d'une flore seche peI mettraient, comme le pense Aubreville
(1949), d'exphquer la structui e actuelle des flores
Que ces variations climatiques resultent d'un deplacement des pôles
ou bren, au contraire, plutôt de causes generales affectant la totahte
du globe, leur reahte ne sauraIt être dIScu tee Les travaux pourSUIVIS
en Ah ique orientale et centrale, particuherement par Leakey et Mor-
telmans, ont permIS, grâce a l'etude des phenomenes d'erosion (ter-
rasses) de reconstituer les variations chmatiques du Quat.ernau e, et
de les synchromser avec les industries prehistoriques PlUVIal Kage-
rien, PlUVIal Kamasren (Paleolrthrque mferieur}, PlUVIal Kanjerien
(Acheuleen), PlUVIal Gambhen (Paleolithique superieur}, Phase humide
du Makahen (Meaolrthique), Phase humide du Nakurien (Neolithique)
L'extension, constatee en Airique, des glaciers lors des phases humides
permet de tenter une synchromsatron hypothetique de ces periodes
pluviales avec les glaciations d'Europe
Enfin l'epoque actuelle, succedant a la dermere phase hurmde qUI
correspond au Neolithique saharien, s'est mdrviduahsee grâce a un
dessechement recent, qUI, d'apres Furon, aurait debute en Egypte au
VIe rmllenaire (epoque hadarrenne}, pour se termmer au [er rmllenaire
avant notre ere
La dermere periode humide de I'Afrique se srtue au Neolithique,
c'est-à-dire à une epoque ou I'agriculture etait deja pratiquee Il est
hors de doute qu'une VIe agncole s'etendait alors dans les regIOns
actuellement andes Au cours du dessechement recent, les types agri-
coles repandus au Sahara ont certainement subi une descente vers le
Sud, parallele a celle des types de vegetation
C'est de ce dessechement que daterait la fragmentation du Domaine
paleo-medüen aneen qUI, sous le reglme humide, s'etendait de la Medi-
terranee Jusqu'a la reglOn ethroprenne L'aire des bles a 14 chromo-
somes et des orges non irrrgues s'est alors restreinte aux regions medi-
terraneennes et au massif abYSSIn, qUI constitua leur refuge meridronal,
en même temps que, dans la vallee du NIl, se developpait une nou-
70 PLANTES ALIl\IENTAIRES DE L'AFRIQUE NOIRE

velle civilisation agncole (mveau d'El Badan), basee sur la culture


irriguee (Haudrrcourt et Hedm, 1943, p 111-114)
Ces varrations chmatiques anciennes ont sans aucun doute eu des

FIG 21 - Cal te des zones ethnograplnques de I'Afrrque, d'apres


Dowd (1907), et Lefrou (1943, p 353) Cette carte merrterart
quelques modiflcatrons, notamment en ce qm concerne la
hrrute SOde la « zone du rml »

consequences profondes pour l'histoire ancienne des peuplements


humains, et aUSSI pour celle des plantes ahmentarres et des techmques
culturales Il y a eu des contacts anciens entre des regions actuelle-
ment separees par la barriere desertique Et les regions actuellement
LBS GRANDES SUBDIVISIO]',S GEOBOTANIQUES 71

desertiques comme le Sahara, ont Incontestablement ete des centres


de culture, VOIre de dispersion de plantes ahrnentaires Leur rôle dans
I'hrstorre de l'alimentation vegetale ne saurait donc être neghge

.1
D2
~3
mm 4
~s

.7
/+ +1 6

FIG 22 - Hepactrtion des modes de VIe en Alrrque, d'apres


Baumann et Westermann (Les peuples et les cw~hsatwns de
l'Ainque} , légerement modifie - 1 chasse et cueillette -
2 elevage (nomades) - 3 culture en saison des pluies, avec
elevage - 4 culture en saison des pluies sans élevage - 5
culture permanente sous le climat hurrude forestier gumeo-equa-
tonal - 6 culture des oaSIS avec u-ngation - 7 culture
a la charrue
72 PLAT'.TI:S ALIillr'\TAIRES DI: L'AFRIQUI: NOIRE

LES GRANDS TYPES G:COGRAPHIQUES DE L'ALIMENTATION VEGETALE

Comme l'a souligne Porteres (1951), on peut, dans I'ahmentation


vegetale actuelle de l'Aîrique tropicale, distmguer deux types fonda-
mentaux
le type forestier equatorial, a agriculture de fomssage, avec un rôle
Important des racmes et tubercules, et un apport egalement conside-
rable de feuilles cornestibles ,

-/0

20

DA ~ D
FIG 23 - Hepartrtron en Aîrrque None de I'agrrculture et de
la vie pastorale D'apres P Gourou (Le~ Pays tropicaux, 1953,
fig 9, p 72-73), legerement simphfie - A predommance d'une
agriculture hee a une pluviosrte Importante et plus ou moms
repar-tie sur une longue periode de l'annee , elevage nul ou re-
durt - B regions ou l'elevage s'ajoute a la culture et Joue
un rôle Important - C culture dans les vallees, mondees chaque
annee - D rrngatron systematique

le type des savanes tropicales, essentiellement base sur les cereales


(( agricultures steppiques cereaheres )l) et sur les grames de Legumi-
neuses
Comme le note le même auteur, la zone forestIere equatoriale a
beneficiê largement des mtroductions asiatiques et américames (bana-
mer, taro, chou caraïbe, manioc, patate) « Par contre, la zone step-
LES GRANDES SUBDIVISIONS GEOB01AI\IQUES 73

pIque n'a emprunte aucune cereale fondamentale, smon parfois un.


complement specifique (rIZ aziatique) »
L'opposrtion entre le type alimentaire forestier et celui des savanes
se retrouve par exemple au Cameroun, ou les peuples des savanes se
nournssent surtout de mils, le rIZ n'etant plus qu'une culture farm-
hale sur les sols humides des fonds, alors qu'en forêt equatorrale, on
cultrve la banane plantain, le manioc, le macabo (Xanthosoma sagütt-
[olu» SCHOTT), le palmier a huile, etc Le mais, par contre, existe
dans ces deux entites geographiques De même encore, par exemple,
en Uganda, le regIme alimentaire des reglOns de savane se caracterise
par l'abondance des rmls, et celui des regrons plus humides et boisees
par la banane plantain
A cette distmction des deux grands types agncoles vient se super-
poser l'element humam En Afrique orientale, les mfluences medrter-
raneennes ont atteint l'Abyssime, qUI prend, de ce fait, une physio-
norme tres paI ticuhere, la differenciant du reste de l'Afrique Noire
C'est donc sur une base avant tout ecologique, parfois modifiee par
les faits humams, que se difîerencient les grands types geographIques
de l'ahmentation vegetale De façon plus generale, les modes de VIe
humams sont, pour une large part, hes au rmheu-ecologique Les modes.
de VIe fondamentaux, bases sur l'agriculture, l'elevage ou la chasse,
- dont certames theorres anciennes pensaient faire des stades suces-
sifs, - se repartissent en fart SUIvant les condrtions de rmlieu, dont
dependent les possibilites agricoles et pastorales
CHAPITRE II

LE DOMAINE DE LA FORÊT DENSE HUMIDE

GENERALITI:S

Le domaine de la forêt dense tropicale humide, ou forêt equatorrale ,


s'etend de part et d'autre de l'Equateur, Jusque 8° et même go de lati-
tude Des vestiges de forêts denses existent cependant, ça et la, essen-
trellernent dans les regIOns proches de la côte, Jusqu'a des latitudes
plus elevees La forêt dense humide constrtue en Afrique deux mas-
sifs, separes par une regIOn de savane massif forestier equatorial, qUI
couvre le Gabon, le Cameroun et le Congo, massif forestier ouest-afri-
cam, moins vaste, s'etendant sur la basse Côte dIvoire, le Liberia,
une partie de la haute Gumée française et de la SIerra-Leone
La plUVIOSIte y est superIeure a 1 350 mm par an, et atteint cou-
ramment une valeur de l'ordre de 2 metres, avec une saison sèche
tres breve, ne depassant jamais deux a trOIS mois Les deficits de satu-
ration n'y atteignent jamais des valeurs elevees En Afrrque occiden-
tale, la climatologie est dominee par deux grands courants aeriens,
la mousson, vent humide soufflant du SW en saison des pluies, et
l'harmattan, vent sec continental, dont l'action, intense en pays de
savanes, se fait egalement sentir dans le domaine forestier, particu-
herernent sur sa hsiere Nord, où elle provoque la chute des feuilles
de certames especes, et le fletrissement des plantes hygrophiles du sous-
bois
La forêt equatoriale est une forêt haute, dont la voûte dense com-
porte plusieurs strates arborescentes superposees, la plus haute attei-
gnant 40 a 50 metres de hauteur Il n'y a pas de tapis herbace , le
SOUS-bOlS est grêle, pauvre en herbaces, surtout constrtue d'arbustes
scraphiles et de semis arborescents a crorssance mlubee par le manque
de lurmere Ce n'est que dans les forêts degradees ou secondaires que,
76 PLANTES ALIlIIENTAIRr:S Dr: L'AFRIQUr: NOIRr:

grâce a la Iummosrte plus forte, le sous-bois devient dense, riche en


arbustes, en Marantacees et Zmgiheracees, en hanes basses (AcaCLa
kamerunensis, Dioscorea ) ILa densite de la voûte arborescente Iart de la
forêt equatoi iale un milieu ecologique tres ferme, ou les variations
meteorologiques exterieures ne se font sentrr que d'une façon tres
attenuee , le rmcroclimat y est relativement constant, avec de faibles
variations therrmques et une hygrometrie assez constante et souvent
elevee , ce n'est que dans la forêt dense peripherique que l'action de
la saison seche se fait sentir de façon notable
La composrtion de cette forêt est extrêmement riche En basse Côte
d' Ivou e, les especes arborescentes, a elles seules, y sont au nombre
d'environ 600, se repartissant aInSI entre les prmcipales familles
97 Legurmneuses, 53 Euphorlnacees, 46 Huhiacees, 37 Moracees, 31
Sapotacees (d'apres A Aubreville) Dans l'ensemble de la forêt equa-
tonale africaine, le nombre total des especes paraît être de l' ordi e de
3 000 a 5 000 Ces especes sont reparties dans le plus grand desordre
et un type forestier renferme couramment, a lm seul, plusieurs dizames
d'especes hgneuses
On s'accorde generalement a reconnaître, dans cette sylve, deux
types forestier s fondamentaux, les t atn-jorests ieoergreen-ioresis, Re-
genwald, forêts ombrophiles) et les deculuous-jorests (forêts tropo-
plules, forêts mesophiles) Defims mrtialement par leur aspect physio-
nomIque en saison seche, - le second perdant une partie de son feuil-
lage, - ces deux grands types forestiers s'mdrviduahsent, en fart,
essentiellement par leur composition floristrque, chacun d'eux presen-
tant un certain nombre d'especes caracteristiques Dans chacune de
ces umtes floristiques peuvent a leur tour être reconnus des groupe-
ments plus restreints, hes a des conditions climatrques differentes, et
presentant une aire geographique assez vaste, dans laquelle Ils pos-
sedent de nombreuses variantes (valhcoles et submontagnardes no-
tamment) Les rmlieux tres specialises, tels que les fonds marecageux,
les berges parfois Inondees des rrvieres, les montagnes, possedent une
vegetation forestiere nettement mdividuahsee par la presence d'es-
peces particuheres Au dela de la hsiere forestiere, des bosquets rehques,
analogues par leur flore a la grande sylve equat.orrale, attestent son
extension ancienne , Ils representent sa forme la mOInS hygrophile ,
des intrusions d'especes plus xerophiles en font des types mterme-
diaires entre la forêt dense humide et les forêts plus sèches qm paraissent,
aVOIr, a l'origine, occupe les regrons de savanes

LA VIE AGRICOLE DANS LE DOMAINE Dr; LA FORÊT EQUATORIALE

Jusqu'a notre epoque, la VIe de l'homme, en forêt equatorrale, etait,


caracterisee par son compartlmentage La forêt dense est une barrrere,
LE DO~IAIi\e De LA FOReT nuxs c HU~IIDr 77

a la lOIS aux Influences exterieures et aux contacts entre peuples fores-


tiers Jusqu'a la penetration europeenne, l'Islam n'avait pu atteindre
les peuples de la forêt Les Villages, Jusqu'a nos Jours, etaient disper-
ses, petrts , Il n'y a pas, en forêt dense, de grandes agglomerations
comparables aux Villes Importantes des pays de savane, souvent les
Villages de la forêt etaient perches sur des colhnes, parfois abruptes,
bien des Villages du pays des Dans, en Côte d'Ivoire, sont encore dans
ce cas, des vestiges recueillis sur de nombreuses montagnes, de même
que de nombreuses traditions, permettent de penser que cette loca-
hsation des Villages sur les colhnes etait autrefois tres frequente Actuel-
lement, avec la pacification et le progres des communications et du
commerce, les Villages tendent a se grouper le long des routes, et Il
s'est developpe de nombreuses agglomeratIOns Importantes, qUI sont
devenues des centres commerciaux, dramant les productions du pays,
et diffusant les marchandises Importees
La destruction de la vegetation prirmtrve par les defrichements
culturaux peut s'effectuer Jusqu'a des altitudes assez elevees Si cer-
tains sommets, en raison de leur modele, ne semblent pas avoir ete
habites, du moins a une epoque recente, un peuplement humain abon-
dant s'est developpe sur les hauts plateaux, tant dans les regIOns de
forêt que dans le domaine des savanes Dans le Cameroun occidental,
B Geze (1943) signale que le nombre des Villages s'eleve a 480 sur
les hauts plateaux entre 1 400 et 1 500 metres d'altItude, SOIt une
densrte de 37 par 100 kilometres carres, aucun Village, toutefois, dans
cette regron, ne depasse 2 000 m
Le nomadisme agricole a pour corollaire l'existence de hameaux
de culture, groupes temporaires de cases etabhes dans les defrichements
culturaux, et abandonnes lorsque le terram est remis en Jachere Outre
les champs, se trouvent autour de ces habrtations de petites cultures
constrtuant le jardin de case
Jusqu' d notre epoque, les habrtants de la forêt ne cultrvaient que
pour les beSOInS locaux, essentiellement pour les besoins farmhaux
Pourtant des avant la penetration europeenne existaient, au mOInS
en certaines contrees, des marches regIOnaux, tel le marche de Pora
(en haute GUInee française), qUI fut ulterieurement, a la SUIte d'une
guerre entre Villages, transfere a Nzo, ou Il existe encore L'exporta-
tron de la cola, produit de cueillette forestier, vers les regions de sa-
vanes, paraît exister depuis fort longtemps, cette grame, deja men-
trorinee par Leon l'AfricaIn, est extrêmement recherchee par tous les
peuples noirs , le colatier ne Vit guere qu'en forêt dense ou sur ses
abords Des centres commerciaux paraissent aVOIr existe depuis des
temps assez anciens dans certains gros Villages de la hsiere forestiere ,
Boola, en haute Gumee française, est l'un de ces centres Les marches
qUI se tiennent perrodiquement (generalement une fOIS par semaine)
78 PLANTES ALIMENTAIRES DE L'AFRIQUr: NOIRE

dans les prmclpaux villages, attirent a la fois les commerçants ambu-


lants et les paysans de toute la region, qUl font parfois des dizaines de
kilometres a pied, leur charge sur la tête, pour vendre leurs recoltes
et acheter les produits d'rmportation, - sel et tISSUS notamment
L'evolution actuelle a developpe les cultures et les echanges , l'huile
de palme, le rIZ, la cola, de la forêt sont exportes vers les pays de savane
La dermere guerre a eu pour consequence une augmentation de la
production de rIZ, d'huile de palme, de caoutchouc, les cultures ont
prIS plus d'ampleur, d'apres une estimation de R Porteres (1945,
p 84), les cultures de cereales, dans la region forestrere ouest-ain-
came, auraient trrple depuis une quarantame d'annees A ce develop-
pement des cultures preexistantes s'est, de plus, ajoute celui des plan-
tations creees sous l'impulsion europeenne, particuherement les plan-
tations de cafeiers et de bananiers, et egalement les cultures de
cacaoyers, et tout recemment celles de qumquma, entreprrses sur
quelques massifs montagneux (Gumee française, Côte d'IVOIre, Came-
roun)
En forêt, le paysan africam cultive couramment sur les pentes, qu'Il
prefère aux fonds C'est indiscutablement a cette pratique que doivent
être attribuees les pentes denudees de nombreuses montagnes, proches
de la hsiere du domaine forestrer , Il en est ainsi pour les montagnes
situees aux abords de Man, en Côte d'IVOIre La disparition de la forêt
a pour consequence le lessivage du sol, de sorte que la deforestation,
surtout SI le regime des feux s'mstalle, devient defimtrve La culture
des bas-fonds a, a maintes reprIses, ete preconisee pour assurer la
sauvegarde des sols Elle aurait de plus l'avantage de fourmr de meil-
leurs rendements (1 200 kg de rIZ a l'ha, au heu de 400 a 600), de per-
mettre une utihsataon plus longue du sol (surtout SI des assolements
judicieux sont pratiques), et aussi de detruire les gîtes a glossmes des
fonds humides On recommande, pour la culture dans les bas-fonds
les varietes de rIZ douega, pan-lapa, tossa, loue gnLnL sacca, bamba,
Indochine Inversement, les pentes seraient conservees boisees ou
affectees a des cultures assurant une protection suffisante du sol
(plantatrons de cacaoyers par exemple)
L'agriculture des peuples de la forêt est une agriculture pnrmtrve,
a la fois parce qu'elle Ignore la charrue et les engrais, et parce qu'elle
presente de nombreuses survivances anciennes, souvenirs de la proto-
culture et de la cueillette qUl ont precede I'agriculture La houe est
l'outil partout employe Mals, comme l'a signale Porteres en pays
toma, le bâton crochu prrrmtif est parfois encore employe pour fouir
le sol, de même que parfois, le deînchement est fait presque umque-
ment par le feu, survant une technique qUl devart être generale lorsque
le fer etart encore inconnu ou tres rare De même aussi, note Porteres,
le fart de cultiver sur un sol non laboure, apres un grossIer binage,
LE DOMAINE DE LA FORET DENSE HUMIDE

est a considerer comme un caractere primrtif Comme survivances


anciennes, on peut aussi citer l'abondance des produits de cueillette
(pousses et feuilles alimentaires surtout), et de nombreux exemples
qUI relèvent plus de la protoculture que d'une culture veritable pro-
tection et exploitation des colatiers, drssemmation et explortation du
palmier a huile, - qUI abonde dans les anciens defrichements, sans.
cependant y être l'objet d'aucune techmque culturale, - explortation
de plantes derm-cultrvees ou subspontanees (taros notamment), qUI
vivent sur le pourtour des villages, grâce aux matières orgamques
dont le sol y est enrichi Enfin, bien des plantes sauvages utihsées
pour leurs pousses et leurs feuilles sont des ruderales qUI accompagnent
l'homme et abondent autour des villages, donnant une Image assez
fidele d'un stade prmutif qUI paraît aVOIr precede la mise en culture
des plantes utiles
BIen que la forêt equatoriale SOIt un obstacle a la penetration humaine;
exphquant la perenmte, Jusqu'à une epoque tardive, de populations
pratiquant la taille des bifaces (« facies toumbien »), la civilisation
neolrthique y a penetre Il paraît donc possible de conclure a une
anciennete assez grande de l'agrIculture en region forestière En Côte
d'IVOIre forestiere, le pays guere a hvre en abondance de petites haches
pohes analogues a celles que l'on retrouve plus au Nord, en pays de
savane, dans la region du MIlo Plus au Sud, la basse Côte d'IVOIre
possede une industrie à pIeces pohes longues et etroites, atteignant
une vmgtame de centimetres, avec un tranchant a l'une des extre-
mites (1) Des vestiges de hauts-fourneaux mdigenes ont ete retrouves.
en abondance sous la forêt de basse Côte d'IVOIre Il est donc permIS
de penser que des peuples agricoles nombreux ont, depuis des mille-
naires, defriche la forêt equatoriale, et bien des forêts d'aspect PrI-
marre sont mdiscutablement des forêts secondaires tres âgees, ayant
plus ou moms reconstitue la physionomie et la composition de la sylve
prrmrtrve
Anterieurement a l'agnculture devaient exister en forêt equato-
riale des peuples VIvant de cueillette Nous n'avons sur eux aucun
document, ni restes osseux, m vestiges alimentaires, ni souvent pleces
htlnques RIen ne nous permet de connaître avec certitude les races
qUI habitaient la forêt equatoriale avant I'mtroductaon de I'agncul-
ture Les Pygmees d'Afrrque equatoriale, qUI ne sont pas des Noirs
mais representent sans doute un vestige d'une race très ancienne, peut-
être pnmitrvement plus repandue sur le contment, nous donnent une
Image de ce stade prnmtif VIvant de cueillette et de chasse, Ils n'exer-
cent aucune destruction de la vegetation, m n'rntroduisent aucune
espece etrangere à la flore naturelle Leur loeahsation dans les regions
(1) B HOLAS Deux haches poiles de grande tarlle de la basse Côte d Tvorre (Bull Inst:
Fr Ajr Notre, XIII, 1951, nO 4. p II74 II791
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~ bâton a fOUIr ;;
~ bâton de planta.ge t'l

~ J21rdma.g e
o chasse pêche etc

et
FIG 24 - Hepartrt ron geograp hIque des types agricole s de
pre-agricoles sur le globe D'après Sapper (L'alzmentatlOn
l'humanue 1942, p 219), legèrem ent simplifi e
PL. VI

(Cliché Scluiett )

Champ de riz et maïs, dans un bas-fond, près de Nionsonmo-


ridougou (cercle de Beyla, Guinée Française).

(Cliclll' Schnell)
Champ d'igllalllPs (Dioscorea atata}, ent rc Man et Ségllèla
(Côte d'Ivoire).
LI; DOM UNI; DE L<\ FORET DENSI; HUMIDI; 81

les plus reculees de la forêt equatoriale semblerait indiquer qu'Ils y


ont ete refoules par des peuples plus puissants, probablement par les
Noirs agnculteurs Cette mterpretaticn, du mOInS, aurait l'avantage
de se conciher avec des traditions pygmees, recueillies par le R P
Trilles, et relatant l'InVaSIOn du pays par les Noirs, et avec d'mnom-
brables traditions des Noirs, recueilhes en de tres nombreuses reglons
d'Afnque et unanimes pour parler des « petits hommes de la brousse »,
qm auraient existe a l'origme, ou même existeraient encore, plus ou
moins assimiles a des gemes de la forêt, grands connaisseurs des plantes
et de leurs secrets, qu'Ils communiqueraient parfois aux chasseurs et
aux feticheurs Il existe a ce sujet, une ample lnbhographie, dont un
aperçu general a ete donne par divers auteurs (1) Même SI ces tradi-
tiens ne sont pas forcement originaires des regions ou elles ont ete
recueillies, et peuvent avoir ete Importees par les Noirs lors de leurs
migrations, ou empruntees de peuple a peuple, et ulterieurement coor-
donnees en un veritable folklore, leur unanrmrte mente d'être souh-
gnee Et l'on peut se demander, hien qu'aucun fait objectif ne per-
mette d'etayer une telle hypothese, SI les Pygmees actuels ne serment
pas les vestiges refoules d'une population prrrmtrve VIvant de cueillette,
autrefois largement repandue en Afrique tropicale

LES PLANT:CS ALIlII:CNTUIŒS DU DO'IAI"'E rOR:csTlER :CQUATOHIAL

L'alimentation vegetale du domame de la forêt dense appartient


au type forestier equatorial defim par R Porteres (1951) et caracte-
risee par le rôle fondamental des tubercules, rhizomes, racmes, feuilles
comestibles La banane et le manioc y predomment , les Ignames pre-
sentent, du Baoule au Cameroun, une riche drversification vanetale ,
on a pu parler d'une « crvihsation de l'Igname » dans l'Ouest africam
L'mdividualrte alimentaire du domaine forestier est d'origme chma-
tique , les cereales, pour la plupart, y prosperent mal, alors que les
plantes a racmes, tubercules, rhizomes, de même que celles a feuilles
comestibles, y prosperent bien (du moms dans les regions degradees
ou defnchees) On peut aUSSI se demander SI cette mdrvidualite ne
s'est pas trouvee encore accentuee par l'rmpenetrahihte de la forêt aux
cultures et aux techmques agncoles des pays de savane, pourtant,
comme l'a note Porteres, les introductrons americaines et asiatiques
(mamoc, mals, taro, banamer) ont largement penetre en forêt dense
De façon generale, les grands produits vrvriers du domame forestier
sont la banane plantam, le manioc, et parfois le mais les taro, les

(r) L ]OLEAUD La faune des Vertebres et le peuplement humam de la côte occiden-


tale d'Afnque aux temps de I'Antiquité elassique (BltU Com Et Htst et Scient A 0 F ,r936,
XIX, r) -:Mgr LE Roy Les Pygmées (Pans, r93r) - R SCHNELL A propos de l'hy-
pothèse d'un peuplement negrille ancien de l'Afnque OCCIdentale (L'Anthropolog1C, 52, na 3-
4, P 22924 2)
1)
82 PLANTr:S ALl'IEl'.TAIRr:S DE L'AFRIQUE NOIRE

Ignames On note des differences considerables entre les diverses


regrons Dans certaines contrees de l'Ouest africam, le rIZ est I'ahment
fondamental, l'ahment de chaque repas, on declare qu'on n'a pas mange
lorsque l'on n'a pas eu sa ration de rrz Dans d'autres regions, parfois
contigu es aux precedentes, le gâteau d'Igname, de mamoc ou de ba-
nane Joue un rôle Important dans I'ahmentatron , c'est le cas du pays
manon pour le mamoc, des Dans (Diafoba) des montagnes pour la
banane J Miege, dans un remarquable travail, etaye sur les stans-
trques des superficies cultivees, a recemment precIse la repartrtion
geographlque des types alimentaires dans la regron forestIere ouest-
afrioame l'Igname predomme largement a l'Est du fleuve Bandama,
en même temps que le riz n'y Joue qu'un rôle secondaire , a l'Ouest
du Bandama, par contre, le rIZ predomme , Iart qUI est mamfestement
en rapport avec l'mtroduction, relativement recente, des rrz asiatiques
sur la côte ouest-afncame, d'ou Ils se sont propages vers l'm'teneur
du pays Au Gabon, la banane et le manioc sont les aliments essentiels
Le plat de base est accompagne d'une sauce, confectionnee a par-
'trr de feuilles, de pousses, de condiments, dhuile de palme Les ah-
ments accessoires n'ont qu'un rôle de complement, Ils mterviennent,
conjointement avec les plantes de cueillette, lors des periodes de sou-
dure
Les disettes, comme le souligne Porteres, sont rares et toujours
bemgnes en forêt dense, en raison de l'abondance des ahrnents d'ap-
pomt, cultrves ou de cueillette Dans l'Ouest africam, l'epoque difficile
est celle de la « soudure » du rIZ, entre le 1 er mal et le 15 août environ
Alors le mamoc, le taro, les patates prennent la predommance, per-
mettant d'assurer une ration suffisante, c'est une disette plus psycho-
logIque que reelle, en raison de l'habitude de consommer du rIZ
Les banamers plantams, culture fondamentale en de tres nom-
breuses regions, de l'Ouest africain à la cuvette congolarse, sont plan-
tes dans les defrichements Les taro et yautaa ont une ImpOl tance
variable SUIvant les regrons Parmi les Ignames cultrves est a citer
Dtoscot ea alata L Le palmier a huile, oleagmeux fondamental de la
forêt, VIt a l'etat demi-sauvage
Dans certames regions, - particuherement en Afrique occiden-
tale, - se sont propages les riz asratiques, introduits sur les côtes
a par-tir du XVIe siecle Le mamoc, d'origme americaine, s'est largement
repandu, en peu de srecles, dans tout le domaine forestier, de même
que dans certames regions de savanes Le mais est assez repandu en
forêt, bien que louant un rôle plus modeste que la banane ou le
mamoc, lUI aUSSI est amerrcam et n'a ete mtrodurt que depuis quelques
siecles Autrement drt, plusieurs des aliments de base du domame
forestier sont des plantes non africames, et Importees a une date recente \
On peut penser qu'avant leur mtroductron les peuples de la forêt
LE DO;\IAI"lI: Dr LA rORÊT DENSE HUlIIIDE 83

tiraient leur subsistance essentielle des Ignames, completes par les


plantes de cueillette, encore largement utilisees de nos Jours La grande
abondance des Ignames sauvages dans la vegetation secondaire du
domame forestier pourrait fort bien resulter de I'action de l'homme,
ces especes, aujourdhui delaissees, ayant fait autrefois l'objet d'une
culture ou d'une protoculture La region situee a l'Est du Bandama,
caracterisee, comme l'a montre J Miege, par la predommance ah-
meritaire des Ignames, paraît aVOIr conserve, sans trop d'alteration,
le type agricole ancien, anterieur a l'mtroduction des especes ameri-
cames et des rIZ asiatiques dans l'Ouest africain forestier
Le jardin de case, de son côte, fourmt divers aliments d'accompa-
gnement ou condiments piments, gombo, tomate Enfin, une grande
partie des aliments accessoires est fourme par la cueillette
La conservation des aliments perd ICI l'Importance qu'elle a dans
les pays de cereales Il n'y a pas de silos Souvent, comme dans l'Ouest
africain, les aliments sont conserves sur le plafond de la case, au-
dessus du feu Sur les marches de la regIOn de Nzerekore (haute Gumee
française), nous avons note les denrees SUIvantes rIZ, huile de palme,
tomates, petrts piments, bananes, quelques oranges, oignons, gombo,
manioc (frais ou seche), soumbara (qUI est un condiment a base de
gousses de Par/na), piment; nOIX de cola, arachides, tabac en poudre
(pour priser), viande sechee, poisson seche, chenilles dwgolo (recueillies
sur les Tt iplocluton, sechees et semi-grillees dans des poteries percees
de trous, afin de supprImer leurs poils)

LES POUSSES ET FEUILLES ALIMENTAIRES CONSOMMEBS EN FORÊT


DENSE

Nous devons a R Porteres (1945, p 71) une precIeuse documenta-


taon sur les pousses et feuilles alimentaires consommees en forêt dense,
particuherement dans l'Ouest africain « L'alimentation actuelle a base
d'epmards doux, souhgne-t-il, est une survivance d'un stade de CIVI-
hsation pas tres eloigne de nous et caracterise par l'Ignorance de la
houe » Les bredes, actuellement, ne sont guere cultrvees , ce sont, de
façon generale, des plantes sauvages, dont la recolte mcombe aux
femmes Il s'agit en grande partie de plantes mtrodurtes En pays
toma (haute Gumee), note Porteres, chaque habrtant « consomme
annuellement plusieurs centaines de kilogrammes de feuilles vertes
cuites a l'eau ou a l'huile Certames plantes sont cultivees speciale-
ment pour leurs racines ou tubercules (mamoc, taros, patate, etc)
mais fournissent un bon appomt alimentaire par leurs feuilles : Les
feuilles utilisees sont fourmes par des plantes tres variees, dont une
liste tres complete est donnee par Porteres pour la region Iorestrere
84 PLANTr:S ALIMENTAIRr:S nr; L' \FRIQUr: x o mc

de haute Cumee , nous nous bornerons a en tracer un aperçu rapide ,


les pnncipales plantes a feuilles ahmentarres sont les SUIvantes
Manwc presque toutes les varietes sont utilisees , la cueillette des
feuilles n'est en general qu'un fart accessoire, la plante etant cultivee
pour ses racines , toutefois Il existe dans ces regions une variete appe-
lee goulou-manankoui (mamoc-arbre), qUI n'est plus cultivee et vit a
l'etat subspontane , on l'utilise umquement pour ses feuilles
Tai os Colocasia esculentum Schott, Aroidee a grandes feuilles culti-
vee autour des cases et sur le pourtour des villages
Patate l pomaea batatas L
Ipomaea uwolucraia Beauv mauvaise herbe Les LeIe de haute
Gumee l'emploient en epmards, pour accompagner le rIZ ou le fomo
L'utilisation de cette plante, note Porteres, paraît aVOIr ete jadis tres
repandue, « comme en 'temoignent les survivances encore constatables
chez les Toma du centi e :
Alte: naniheï a sessilis Br et A nodLflora Br (Amaranthacees) plantes
ruderales, jamais cultrvees , sont consommees par les Kissiens, LeIe
et Kouranko , egalement uuhsees en pays Guerze et Konno
Emilia sondulolui D C (Composee) emploi comme epmards , con-
sommee en AfrIque tropicale, Inde, Indo-Malaisie, Madagascar
Solanum nodiflorum Jacq (Solanee) brede amere, couramment
vendue sur les marches, du Soudan et du Senegal Jusqu'au golfe de
Gumee , Il en existe des varietes cultivees et des varietes sauvages,
les Kouranko et les Toma cultivent une forme a gros Irurts (Porteres)
Justicia flava Vahl (Acanthacee) plante de cueillette, consommee
de l'Atlantique a l'Ocean Indien
JUStLCW insularis Anderson plante de cueillette, employee dans
les sauces a I'huile de palme
Dissous siloestns .Iacques-Fehx (Melastomacee) consommee en
melange avec les feuilles de Justicui insularis et de patate
Amai aruhus spvnosus L (Amaranthacee) feuilles consommees en
epmards, plante ruderale VIvant a l'etat sauvage aUÀ abords des
VIllages
HLbLSCUS sabdanffa L (oseille de Cumee, Malvacee) n'est que peu
cultive en forêt, repandu dans les pays de savanes
Sesamum raduuum K Schum (Pedahacee) utilise comme epinard
pour accompagner le rIZ et le fomo , les feuilles seches pilees four-
mssent une poudre servant a constituer un liant mucilagineux pour
les soupes et les gâteaux
Ceiba pentandra Gaertn (Bombacee) divers peuples (Kouranko,
Lele, Kissiens, Malmkes) en consomment les feuilles Jeunes comme
epinards (R Porteres)
BI assica irüegt Lfoha 0 E Sch var Chevcdiei L Porteres (Crucifere)
LE DOMAINe DE LA FORÊT DENse lIUMIDE 85

les feuilles de ce chou, cultive pres des cases, sont consommees en


soupe ou en sauces (R Porteres)

----- limite adrrnntstr-auve


•••••••• limite aqricole.
FIG 25 - Subdrvisrons geo-agncoles de la Côte d'Tvorre, d'après
J Miege (1954) En hachures le domaine de la forêt dense
humide En trarts epms, les Isohyètes pluviometrrques
86 PLANTES ALnlENTAIRES nn L'AFRIQUE NOIRE

LES SUBDIVISIONS AGRICOLI:S DU DOlllAINI: rORESTlI:R

La diversrte des regimes alimentaires locaux dans le domaine de


la forêt dense gumeo-equatoriale s'explique indiscutablement par une
superposition complexe de causes ecologiques actuelles et de causes
humames presentes et passees, c'est-a-dire hees a I'histoire, aux migra-
tions de peuples, aux mtroductions plus ou moins anciennes d'especes
cultrvees SI I'hurmdrte climatique, et particuherernent I'existence d'une
saison seche et sa longueur, interviennent pour repartir en Iatrtude,
suivant leur precocite, les formes cultivees, I'mtrusion des especes
etrangeres, amencames (telles que le mamoc et le mals) ou asiatiques
(nz), diffusant vers l'mterieur du continent a partir de la côte, et
remplaçant certames cultures autochtones anciennes, defimssent de
leur côte des terrrtoires agricoles d' orlgme anthropique
Au Gabon, la banane, avec ses multiples varietes, predomme dans
l'mteneur , au contraire, le manioc Joue, dans les regIOns côtieres, un
rôle Important En Gumee Française, les KISSI du district prefores-
tier, comme les Guerze et les Toma de la grande forêt, sont avant
tout des mangeurs de rIZ, alors que les Manon font une large part au
manioc
Dans le domame forestier de la Côte d'IvOIre, J Miege a pu distin-
guer plusieurs entites caractensees par leurs especes vivrières dorm-
nantes a l'Est du Bandama, l'Igname Joue un rôle Important, parfois
fondamental, a l'Ouest de ce fleuve, au contraire, le riz devient la
culture preponderante Ces deux domames, de l'Igname et du rtz ,
debordent d'ailleurs au Nord, sur la zone des savanes Au sem de
chacun d'eux, Il est possible de defimr des entites plus restremtes,
correspondant a des variantes alimentaires Dans certames regions du
domame de l'Igname, ce tubercule est associe a la banane plantam
ou au manioc , les cercles d'Agboville, de Bassam et d'Abidjan, dans
le Sud du domame de l'Igname, ne font qu'une place assez faible a
ce tubercule, alors que la banane occupe 40 % des terres cultrvees
(J Mrege, 1954) , le rIZ, par contre, n'est guere cultrve dans ces regions,
qUI appartiennent indiscutablement au domame de l'Igname J Miege
a amSI pu defimr, dans chacun de ces deux domaines, de l'Igname et
du riz , des subdrvisions geographlques plus reduites, caracterisees par
I'association a la culture fondamentale de diverses autres especes
vivrières, manioc et banane essentiellement
Indiscutablement, ces subdivisions agncoles ne comcident pas avec
les terrrtorres geobotamques naturels, pour lesquels les farts elima-
tiques et edaphiques sont seuls determmants la repar'trtion des forêts
tropophiles (forêts mesophiles, deculuous forests) et des forêts ombro-
philes (1 am forests) est commandee par les valeurs pluviornetrrques
(AubrevIlle, 1932), et, de son côte, la forêt la plus hygrophile, a TaI-
LC DOMAINC DI: LA FORÊT DCNSC HUlIlIDC 87

rietta et Mopania, est hee aux soubassements schisteux (Mangenot,


Miege et Aubert, 1948) Les domaines du rIZ et de l'Igname, par contre,
traduisent des causes humaines , MIege a, a Juste trtre, souhgne l'o ppo-
srtion des peuples de ces deux domaines, qUl correspondent a des CIVI-
hsatrons drfîerentes Le rIZ caracterise un ensemble de populations des
regIons occidentales, alors que la « crvihsation de l'Igname» s'etend
plus a l'Est, Jusqu'au Cameroun Par contre, comme l'a montre Miege,
les farts edaphiques et chmatiques interviennent, dans chacun de ces
deux domaines, pour determmer « les proportions entre les differentes
productions » « SI le rôle des facteurs humains apparaît dans l'oppo-
sition de l'Est et de l'Ouest de la Côte dIvoire, celui des facteurs natu-
rels exphque la dIspOSItIOn zonale des cultures autres que le rIZ et
l'Igname, du httoral gumeen aux confins soudanais Ainsi mterferent
les crvilisations et les donnees du milieu pour rendre compte de l'aspect
quadrille de la carte des secteurs VIVrIerS de la Côte dIvorre » (3 Miege,
1954 )
Peut-être la penetration du rIZ astatique dans l'Ouest africain, alors
que d'Immenses etendues du domaine forestier, plus a l'Est, Ignorent
cette cereale, s'explique-t-elle par l'existence ancienne d'une rIZI-
culture autochtone (Oryza glaberrima} sur la côte occidentale Oryza
saliva n'aurait ete accepte « que la ou les techmques rizicoles etaient
deja connues » (R Portères, 1950) De la côte, Il se serait ensurte pro-
page vers l'mterreur, penetrant même en forêt
SIgnalons enfin une penetration toute recente de la riziculture en
certaines regIOns du domaine forestier, notamment au Gabon (TchI-
hanga) et au Congo, sous l'mfluence europeenne

L'ALIMENTATION VEGETALE DES PYGME:CS

Les clans pygmees qUl ont survecu dans la forêt equatoriale, sans
se mêler aux peuples noirs agriculteurs, ont conserve une econorme
hasee sur la chasse et la cueillette Pendant que les hommes chassent
et pêchent, les femmes se hvrent au ramassage des plantes et
des petrts ammaux servant a I'ahmentation Iannhale D'apres le
R P Trrlles, les plantes ainsi consommees sont des rhizomes de
Cyperus, la moelle d'Encephalartos, les pousses d'AncLstrophyllum, les
frurts de Dwspyros, Pachylobus, Allanblanckia flonbunda, Sarcoce-
phalus esculentus, plantes dont la liste serait certainement a com-
pleter, et auxquelles s'ajoutent les bananes et le mamoc recueillis
dans les plantations abandonnees, et les arachides et haricots pilles
dans les champs des NOIrs Les Pygmees preparent une boisson alcoo-
hsee a partrr de bananes tres mûres et de fruits d' ozenga (qUI serait,
d'apres Trilles, Aubrya gabonensLs) Les cendres de PLStw stuuiotes
leur fourmssent un sel ahmentaire
CHAPITRE III

LES PAYS DE SAVANES ET DE STEPPES

GENER <\.LITES

Les regIons de savanes se caracterisent par un chmat plus sec que


le domaine forestier dense La pluviosite y est plus faible, generalement
inferieure a 1500 mm par an (exceptionnellement elle atteint ou
depasse 2 metres), avec une penode seche de 3 a 6 mors environ Typi-
quement reparties en zones parallèles a l'Equateur, les savanes forment
une vaste aureole entourant le massif forestier equatorial, et reumssant
les savanes septentrionales a celles de I'hermsphere Sud En Afnque
OCCidentale, les savanes recouvrent le domaine soudamen, a pluvio-
site de 500-1 500 mm, et le domaine gumeen, a pluviosite de 1 300
a 2 000 mm (et même 3-4 000 sur la côte) Le domaine gumeen se
rattache, comme la zone forestlere, au vaste ensemble qu'est la Region
guineenne Le domaine soudamen fait partie de la Region soudano-
zarnbezrenne Les savanes couvrent donc a la fois la partIe la morns
humide de la Region gumeenne, et la totahte de la Region soudano-
zambezienne
La vegetation chmacique de ces pays de savane est constrtuee par
des forêts, dont Il 1 este ça et la quelques vestiges, souvent alteres
forêts hautes, a structure de forêt equatoriale, dans les reglOns les
plus humides, forêts basses plus xerophiles (1) ailleurs Ces forêts pn-
mrtrves, mstable et fragiles, ont ete a peu pres partout detrurtes, par
les defrrchements et les feux SI les feux ne peuvent, de façon gene-
raIe, parcourir la forêt dense equatoriale, Ils peuvent par contre exer-
cer un rôle destructeur plus ou moins sensible sur les forêts de type-
plus xerophile Les bosquets rehques de forêt equatoriale submeso-

(1) Pour ces forets, J TROCHAIN a propose le terme de mesophilcs


90 PLANTLS \LIMENTAlfiLS DL L'AFfiIQUL NOIfiL

phile de la basse Gumee française, par exemple, sont chaque annee


attaques sur leur peripherie par les feux des savanes voisines, qUI
arrivent a tuer les arbres de leur pourtour Les forêts basses xerophiles
des regrons plus seches, souvent pourvues d'un tapis grammeen con-
tmu, sont couramment parcourues par les feux Sur ses limites ch-
manques, la forêt equatoriale est instable, elle se mamtient surtout
grâce au rmcrochmat qu'elle entretient sous son ombre, et ne peut
guere se reconstituer lorsqu'elle est abattue, les feux, installes dans
la vegetation secondaire qUI lUI succede, preparent l'avenement de
la savane Les forêts basses xerophiles, detruites par l'homme, font
place a une vegetation degradee, a tapis de hautes Grammees, ou le
feu circule chaque annee, empêchant la reconstitution d'un paysage
forestier Au voisinage de la hsiere du domaine forestier equatorial,
subsistent en savane des bosquets de forêt dense haute, le contraste
y est saisissant entre le paysage xerophile de la savane, ses arbres tor-
tueux et epars, sa chaleur intense, et, d'autre part, ces forêts-reliques,
larges de quelques centames de metres, avec une flore equatorrale et
un microclimat plus frais et plus humide C'est le paysage typique du
district preforestier, decrit par Aubreville en Afrique occidentale Cou-
ramment, le centre de ces bosquets est occupe par un village, comme
SI les habitants avaient cherche (pour des raisons tradrtionnelles ou
pratiques) a mamtemr autour de leurs agglomerations leur rmheu
forestier prirmtrf Il subsiste egalement des vestiges de forêt haute le
long des rrvieres ce sont les galeries forestieres du domaine gUIneen
Dans les regrons plus seches, des lambeaux de forêts xerophiles subsis-
tent a I'ahn des pare-feux naturels (cormches) et sur certaines collines
pIerreuses , Il en a ete signale dans les montagnes de Krta, au Soudan
français
Tous ces pays de savanes sont parcourus par les feux au cours de
la saison seche BIen que des feux naturels, essentiellement dûs a la
foudre, existent indiscutablement, ce sont les feux humains qUI louent
sans aucun doute le rôle essentiel, a la fois parce qu'ris sont hien plus
frequents et parce qu'rls sevissent au cœur de la saison seche, lorsque
la vegetation attemt son maximum de dessication et qu'aucune pluie
de tornade ne VIent en general les etemdre SUIvant les cas, Il s'agit
de feux de defrichement, devenus sauvages, de feux de bergers, des-
tines a provoquer une repousse d'herbe tendre, ou de feux de chasse ,
dans les clairieres de savane du domaine forestier, on allume des feux
pour empêcher la reconstrtution de la forêt, et conserver ainsi de l'herbe
pour la couverture des cases , enfin, bien des feux, sans but precIs, ne
sont que l'expression de la lutte de l'homme contre la nature hostile ,
on les allume pour detruire les ammaux nuisibles, ou pour rendre la
-vegetatIOn moins Impenetrable
Le passage des feux est genei alement rapide , comme l'a constate
LE" PA,S nr SAVANr::S cr nr: STr::PPr::S 91

Masson au Senegal, l'echauffement du sol n'est notable qu'en surface,


et Il est tres temporaire De façon generale, les feux ont surtout une
action destructrice sur les semis arborescents et sur les pousses des
arbres, Ils favorisent le developpement des hautes grammees au detri-
ment de la vegetation hgneuse Les experiences, devenues classiques,
de Mac Gregor en Nigeria (1) ont montre que les feux mamtiennent
la savane, empêchant le developpement du peuplement arborescent,
leur suppressIOn permet la constrtution de hush ou de forêts basses,
constituees d'essences savamcoles Outre cette action sur la vegeta-
tion, les feux ont indiscutablement une mfluence sur la flore elle-
même , Ils ont certamement exerce une selection des especes, ne lais-
sant subsister que celles capables de supporter leur passage grâce a
des structures preadaptees (couche epalsse de hege, organes souter-
rams)
Le regIme des feux de brousse est indiscutablement tres ancien,
ce qUI exphque l'ampleur de leur action, se traduisant par les Immenses
paysages de savane qUI s'etendent, monotones, depuis Dakar Jusqu'a
l'Abyssime Le Carthaginois Hannon semble aVOIr vu des incendies
de brousse sur la côte occidentale de l'AfrIque, du moms certaines
interpretations (celles de Berthelot en particulier] admettent qu'tl
s'agissait efîectrvement de l'Afrique tropicale OCCIdentale, mterpre-
tation que d'autres ont depuis lors contestee, mais dont les feux obser-
ves pourraient confirmer la vraisemblance Actuellement hes au mode
de VIe agrIcole autant que pastoral, les feux de brousse ont certaine-
ment existe au Neolithique, du moms dans les regions assez seches,
a vegetatIOn assez combustible , Il est certain que, lors de la periode
humide du Neolithique, I'aire des feux de brousse etart plus elorgnee
de l'Equateur que sous le climat actuel Il est fort possible que le
feu, sans doute employe pour la chasse, art pu parCOUrIr la vegetatIOn
xerophile des le Paleolithique

TRAITS GENERAUX DE L'AGRICULTURE D:I:S PAYS DE SAVANE

L'agrIculture des pays de savane est essentiellement cereahere Elle


est indiscutablement ancienne Les srtes neohthiques, souvent riches
en meules dormantes, abondent dans les savanes et Jusqu'au Sahara,
ou cette agriculture cereahere dut être tres developpee A Smko, pres
de Beyla (haute GUInee française), nous avons observe (2) un site qUI
paraît correspondre a un ancien VIllage d'agrIculteurs cereahers, ou
le sol, sur des centaines de metres, est paI seme de nombreuses meules
dormantes, associees a des boules de pierres de la grosseur d'une

(1) Et aUSSi les experiences, plus recentes, fartes a Bouake (Côte d'IVOIre) par le SerVice
des Eaux et Forets
(2) R SClTh"ELL Notes Airicacnes, JUIl 1946, nO 31, p 15, et oct 1955, nO 68, p 100
92 PLANTES ALIMJ:l'TAIRES DE L'AFRIQUE NOIRE

orange (1) et a de nombreuses chambres souterrames, creusees dans


la cuirasse lateritique et s'ouvrant par un orifice etroit ferme d'une
dalle Repandues du Maghreb Jusqu'au Sud du Congo, les crvihsations
agrrcoles neolithiques semblent cependant aVOIr fart defaut dans de
vastes regIons d'Afrique Sud-orientale, ou a longtemps subsiste Il:'
facies du Late Stone Age 1

~U·"I
•••••••• Era9rosI15
L
aby.sslnlca
~ Eleusme coracana.

FIG 26 - Aue des millets afrreams D'apres R Porteres (Bull


Inst FI AI' NOtre, 1951, et L'Agron Tl Opte ,1950) Digüaria
e:uhs (fomo), D tburua [iburu}, Eragrostis abusstruca [Eragrosus
tet) (tef), Eleustne coracana [millet eleusine, coracan)

Les cereales fondamentales des pays de savane sont


les mûs et sorghos mils pemcillaires, ou mils a chandelle (Penm-
setum sect Perucillaruû, sorgho ou gros mil (Sorghum) ,

(1) La signification de ces boules est controversee Plusieurs auteurs y ont vu un instru
ment servant a creuser les meules de pierre, d'autres pensent que leur role était autre
(pierres de bola 7) De telles pierres sout connues au Kenya (Leakey), en Angola (Janmart),
en Afnque occidentale (Notes Ajrtcaines, oct 1948, n? 40, p 34, - Janv 1949, nO 41, p
293 0, - Janv 1952, nO 53, p 35):
LI;S PAY~ DI: SAVANeS I:T DI; STEPPES 93

les millets dLgLtaLres, cultives seulement dans l'Ouest afncam (DLgL-


Lana exiiis, ou [onio, dans les regions occidentales, DLgLtana iburua,
ou iburu, plus a l'Est) ,
le millet eleusine [Eleusine coiacana}, repandu dans presque toute
I'Afrique tropicale, a l'exception de l'Afrique occidentale qm est le
domaine des millets digrtarres , son aire, dont R Porteres a recem-
ment publie une carte generale, couvre l'Afnque orientale et cen-
traIe,
les nz, cultives dans la vallee du NIger et dans les regions côtières
occidentales, particulierement sur les plaines alluviales basses et
hurmdes
Outre les cereales, les peuples des savanes font largement usage
de grames de Legummeuses, cultivees depuis des temps tres anciens
(Vvgna, Voandzeia} Dans l'Ouest africain, du Baoule au Cameroun,
les Ignames Jouent un rôle Important Au Senegal, l'extension de la
culture industrielle de l'arachide, au cours des dermeres decades,
s'est faite, en bien des regions, au detriment des cultures vrvrreres
En ce qm concerne les corps gras, le rôle fondamental, dans les
pays de savanes, est Joue par le beurre de Karrte, fourm par le fruit
du Butsirospei mum Parku., arbre des savanes soudamennes Le Pal-
rmer a huile existe toutefois dans les parties les moins sèches du domaine
gumeen , 11 abonde notamment dans la plame de basse Gumee, dans
des palmeraies et même assez souvent en savane, 11 existe aussi plus
lom de la côte, dans le district prefet estier
Un condiment ti es repandu dans les pays de savanes est le soumbtu a,
prodmt a partir des gousses du net e [Parkia biglobosa], arbre com-
mun dans toutes les savanes Des condiments Importes d'autres reglülls
sont parfois aUSSI utihses En pays mossi, d'apres Prost (1942), on
trouve sur les marches divers condiments Importes de Gold Coast
pal les commerçants haoussa Aflamomum melegueta (mamguette),
Xylopw aetluopica (fausse mamguette), Piper gumeense (poivre),
Fagai a »anthoaqloulee, Monodoi a msjristica (fausse muscade), ces
condiments sont employes dans les sauces, mais, en raison de leur
prIX, seuls les chefs et les riches les utilisent , le reste de la population
n'emploie que les condiments usuels Les piments, dans tous les pays
de savane, sont largement repandus
Les aliments d'assaisonnement et d'accompagnement sont fourms
pal de nombreuses plantes, cultivees ou sauvages, courges, feuilles
de baobab, oseille de Gumee tHibiscue sabdas Lffa, dont les feuilles
et les calices sont consommes), Brassica [uncea, etc
SI certames especes ahmentaires, cereales notamment, ont en pays
de savane une tres large extension, d'autres plantes, cultivees ou sau-
vages, n'existent que sous certains chmats Des differences cons ide-
"l'ables dans l'alrmentation vegetale separent les regions soudamennes,
94 PLANTES ALIMI:NTAIRI:S DE L'AFRIQUE NOIRE

plus seches, des regions plus proches de la forêt dense Un tableau


fidele de l'ahmentation vegetale ne pourra donc être trace que sur le
plan des monographies regionales Aussi doit-on partacuherement se
fehcIter de la precieuse documentation rassemblee sur les types d'ah-
mentation mdigene par l'Orgamsme d'enquête pour l'etude anthropo-
[ogique des populations mdigenes de l'A 0 F , sous l'active impulsion
du medecm-colonel Pales

Io'IG 27 - AIre des sorghos cultives en Afrique D'apres R Por-


teres (L'Agron Tropic , 1950, p 495) On VOit que ces cereales
font defaut au Sahara et dans le domame forestier humide ,
elles sont au contraire repandues dans les regions demi-seches
LBS PAYS DB SAVANES BT DB SrBPPBS 95

Dans les pays de savanes et de steppes, les disettes, contrairement


a la zone Iorestiere, sont souvent accentuees lors de la soudure Au
Fouta- Djallon, les Foula sont a ce moment, notoirement sous-ah-
mentes, et le probleme, pour l'adrmmstration europeenne, est de
rechercher des plantes alimentaires susceptibles d'être mtrodurtes pour
palher cet etat de choses Nous mentionnons, au cours de cet ouvrage t
les plantes sauvages couramment utihsees comme aliments de disette
Comme I'mdrque P V Creac'h pour la region du Tchad (Conter Inter-
atnc ALLm, 1949, p 293), la recherche de grames comestibles, en
temps de disette, amene parfois les habitants, non seulement a faire
appel aux grams de Grammees sauvages, mais aussi a piller les four-
rmllreres, pour y prelever des grames comestihles Le même auteur
(These Sc, 1941) mentronne les tres faibles valeurs energetiques qu'at-
temt alors la ration alimentaire

L'ALIMENTATION VEGBTALB DANS L:C DOMAINE GUIN:C:CN

Le domame gumeen constitue la portion la moms seche des savanes


ouest-africames Dans sa partie occidentale (basse Gumee et contre-
forts du Fouta-Djallon}, Il subit profondement l'mfluence maritime,
qUI se tradurt par une pluviosite plus elevee et une plus grande luxu-
riance de la vegetation, ou le Palmier a huile est souvent abondant.
S'etendant depuis la hsiere du domame forestier humide Jusqu'aux
confins soudamens, ce terrrtoire geobotamque presente des paysages
nettement differencies, auxquels correspondent des types agrrcoles et
ahmentarres plus ou moms nettement mdrviduahses L'Orgamsme
d'enquête pour l'etude anthropologique des populations mdigenes de
l'A 0 F a recemment puhhé de tres mteressantes etudes regIOnales
sur I'ahrnentation des peuples de ce territoire Ces etudes, d'un mte-
rêt fondamental pour l'ethnologue et le geographe aUSSI hien que pour
l'agronome et le botaniste, merrtent d'être mentionnees ICI et nous
recapItulerons tres hnevement leurs farts essentiels
Dans la region de Y oukounkoun, au Sud de la plame senegalaise,
les mils (Sorghum, Penrusetum.} Jouent un rôle fondamental, leurs
grams sont conserves dans des gremers, pres des habrtations , le rIZ
est cultive dans les vallees et les depressions humides , le toma est
assez repandu , le mais n'a qu'un rôle accessoire Comme grames de
Legummeuses, on utihse le tuebe (VLgna unguiculata v sinensis} et
les arachides Les oléagmeux sont peu abondants le Palmier a huile
est dissemme, le karite, espece xerophile, fart defaut, le cotonmer est
peu abondant et l'arachide est peu oleifere Comme fruits, on note
les mangues, les papayes, les agrumes (oranges, cItrons) Les boissons
mdigenes sont l'hydromel et la biere de mil , cette dermere, peu alcoo-
hsee au debut, peut attemdre après un certam temps un degre eleve ,
96 PLANTES ALI,IEN'IAIRI:S DE L'AFRIQUI: NOIRE

on la prepare a partir de grames de mil humides, mises a germer, pms


bouillies , on filtre et on met a fermenter dans de grands tonneaux
On consomme egalement le vin de palme, fourm par plusieurs pal-
miers [Elaeis, Borassus, Rapina sudatuca]
Le rapport N° 3 de l'orgamsme d'enquête pour l'etude anthropo-
logIque des populations mdigenes de l'A 0 F nous fourmt d'mteres-
sants documents sur la repartrtion geographique des diverses prepa-
rations alimentaires dans ces regIOns En Gumee senegahenne (regIOn
de Youkounkoun) est consomme le couscous de mil Des sauces a la
'vrande, ou a l'arachide, accompagnent le couscous Le couscous de
rIZ est egalement employe Chez les Comagm, le rml est consomme en
bouillie Les Badiaranke preparent du rIZ bouilh et de la bouillie de
mais (prealablement pile en semoule)
La plaine de basse Gumee est un pays de rIZ, particulierement le
long de la côte, sur les plames de vase fine qm prolongent le socle
contmental , la mangrove, du côte de la terre ferme, est couramment
debroussee, assechee, cloisonnee de petites digues, et plantee en rIZ
Le travail du sol, dans ces rizieres côtieres, est effectue au ko{i, cet
instrument en foi me de grand aviron, qm a deja ete mentionne plus
haut Le llZ paddy est conserve dans des SIlos en vannelle ou en terre
cuite Plus loin de la côte sont cultives les mils, l'arachide, le mamoc,
les Ignames Les fruits sont abondants, surtout les mangues, le coco-
LIer est tres repandu , l'arbre a pam, le papayer, l'avocatier sont fre-
quents Le Palmier a huile est abondant, et constrtue de belles pal-
meraies, Jusque sur la côte, son huile est largement utilisee On con-
somme le vin du palmier a huile et du Raphia Comme ahments de
disette, sont employes les Irurts du sougue (Pal inari excelsa, Rosacee),
les feuilles de mamoc (pilees et bouillies, assaisonnees avec sel, piment
et gombo), les feuilles de patate (hachees et preparees de la même
façon), le chou palmiste (cuit avec les amandes de palme et servi avec
le fomo), le Nymphaea lotus, les fruits de paletuvier
La pêche en mer est tres developpee et fourmt une part Importante
de I'ahmentation des peuples côtiers Les Ignames sont tres cultives
dans l'Ouest africam , leurs especes sauvages servent d'appoint lors
des disettes
En Gumee Portugaise, region ou la mangrove, - rmheu propIce
a l'etabhssement des rizieres, - est tres developpee, les Balantes sont
des cultivateurs de rIZ, sachant transformer les vases de la mangrove
en rizieres, et respectent la forêt, au contraire, les Brames, dans la
même regIOn, cultivent sur defrichements forestiers, et ne touchent
pas aux paletuviers Comme l'a souhgne Teixera Da Mota, Il y a,
entre les regions contigu es occupees par ces deux peuples, une oppo-
SItIOn fondamentale du paysage, particuherement VISIble sur les pho-
tographies aeriennes Fait qm Illustre l'Importance fondamentale de
PL. V Il

( Cti cu» Schnel l )


H am eau fou la , vers . 1. 000 rn è tre s d ' altitud e, près d e Da lab a
(Fo u t a- Dj a llo n, C;uill i,e Ii-au çai s e}. Le gl'Ou pe d l' ca ses (ful/la sso)
es t e ntouré pa r' un jardin d é limité pal' uu c c l ôt.u rr - t'l d es !lan an ier s.

(Clic/n' S c/me /l )
Ch a m p d o [onio SU l' p en l e , dan s le F ou ru- Dj allon.
LES PAYS DE SAVANes cr DE STEPpes 97

l'element ethmque dans le dsterrmmsme des techmques et des pay-


sages agncoles
Un plat couramment consomme pendant le ramadan par tous les
peuples islamises de la Gumee française, est le mom, prepare a par-
trr de farme de rIZ, de mats, de fomo ou de mil, et assaisonne de JUS
de crtro n et de rnrel ou de sucre

L'ALIMENTATION Vr:GETALE SUR LES PLATEAUX DU FOUTA-DJALLON

Enclave dans le domaine gumeen, le massif du Fouta-Djallon se


differencie profondement des regions de savanes qUI l'environnent Il
s'agIt de vastes plateaux greseux, d'altitude 900 a 1200 metres, et
atteignant 1 500 metres sur leur rebord septentrional La forêt monta-
gnarde a Parinari excelsa qUI les recouvrait a l' origme est actuelle-
ment en grande partie detrurte et remplacee par des savanes, riches
en especes xerophiles Issues de la plaine Les vestiges forestiers devien-
nent plus abondants dans les regions moins peuplees, ou peuplees
depuis moins de temps, telles que la region de Mali, au Nord
Le chmat y permet un developpement considerable de l'elevage
Les Foula, qUI habitent ces plateaux, sont un peuple de bergers, posse-
dant de grands troupeaux de bovins Le mode de VIe pastoral, ICI
comme ailleurs, est he a la presence d'un element ethmque non mgn-
tique les Foula, peuple a la ~eau claire, ne sont pas des NOIrs L'ele-
ment mgrrtique est cependant represente dans ces regions, soit sous
forme de metissage, SOIt sous forme de NOIrs authentiques, descen-
dants des anciens occupants du pays La VIe pastorale s'est superposee
a une VIe agrIcole typiquement mgrItlque
La VIe agrIcole, au Fouta-Djallon, est mcontestablement ancienne,
comme en temoigne l'abondance des sites neolrthiques qUI y ont ete
decouverts, particuherement dans la regIOn de Prta Dans le Fouta-
Djallon septentrional, on rencontre des meules dormantes certaine-
ment d'une anciennete relative Elles sont situees sur les pentes, en
pleine vegetation secondaire ParfOIS, de petites murettes en pierres
seches, de faible longueur, existent dans ces srtes, comme nous l'avons
constate sur les pentes du mont Sondemoh, pres de Pellal Incontes-
tablement, comme le montrent les meules, Il s'agrt d'emplacements
anciennement habites, et les murettes pourraient être le reste de petites
terrasses soutenant les cases ou les jardins de cases (comme Il en existe
dans les VIllages actuels de la region) Dans la même region, R Porteres
a signale (Sols Air, 1952) des murettes et des terrasses, de plus d'am-
pleur, qUI paraissent au contraire être les restes de champs Tant au
Sondemoh que dans la region de Bara (vers 900-1000 metres d'alti-
tude, en contre-bas de Mah), les srtes que nous avons pu observer se
trouvent au pied d'escarpements dolerrtiques , a Famerebasang, pres
7
98 PLANTES ALIMENTAIRES DE L'AFRIQUE NOIRE

de Bara, l'escarpement dommant l'emplacement de I'ancien village


est creuse de cavernes ou nous avons trouve les restes d'un tambour
de guerre, peut-être diallonke, profondement different des tarn-tarn
actuellement en usage au Fouta-Djallon Sur les pentes du Sonde-
moh, non loin du site a meules dormantes, nous avons trouvé une
pIece neolithique polle A proximite, dans le village de Yambermg,
nous avons recueilli une pierre polle spherique de la taille d'une orange,
identique a celles qUI ont ete signalees en divers sItes prehistoriques
d'Afrique , sans doute cette pIerre avart-elle ete ramassee dans la
brousse voisine, et reutilisee, peut-être pour briser des grames (comme
en temoignent des traces de perCUSSIOn d'aspect recent) Incontesta-
blement, Il y a eu, dans ces regions, un peuplement d'agriculteurs
noirs utilisant des meules dormantes, et qUI a vraisemblablement sub-
siste Jusqu'a l'mstallation (relativement recente) des Peul pasteurs,
ancêtres des Foula actuels
Dans les regions de Yambermg et de Bara, ces meules dormantes
sont parfois utihsees par les habitants actuels, SOIt comme abreuvoirs
a volailles, sort pour ecraser le mais Sur les plateaux superieurs (1 500
metres), dans la regron même de Mali, Il semble que les meules dor-
mantes fassent defaut, parallelement, on note une extension assez
grande des vestiges de la forêt prmntrve, paraissant indiquer que ces
sommets ont ete dêfnches a une epoque plus recente
Le développement de l'elevage, malgre une production lartiere faible,
apporte a I'ahmentation un appoint notable de lait, consomme Irais
ou caille, souvent adjomt : aux cereales Mais la VIande, par contre,
est peu utilisee, du moins par les Foula Malgre l'elevage, l'alimenta-
tion des Foula du Fouta-Djallon est, comme le souhgne l'enquête
menee par le Dr Pales, pauvre en proteines Comme partout, les cereales
Jouent un rôle fondamental Le [onio [Digitaria exilis] est cultrve sur
les plateaux et les pentes, Il s'accommode de sols pauvres, fumes par
la techmque du mouki, qUI consiste a retourner et enfouir les mottes
d'herbe Il constItue l'un des prmClpaux aliments, et est utilise en
bouilhes ou en couscous On consomme egalement le rIZ (en bouillie,
parfois preparee au lart}, le mais (en bouillie ou en couscous), le manioc
(en bouillie), les patates (au naturel, en bouillie ou en gâteau), les
taros et les Ignames Manioc, mais, taro, Igname et patate sont cultrves
pres des cases Sur les plateaux foutamens les oleagineux sont rares ,
le karrte et le palmier à huile font generalement defaut et l'arachide
est rare Comme condiments, on emploie le gombo, les tomates, le PI-
ment, l' echalotte Les oranges sont très repandues sur les plateaux du
Fouta- Djallon, ou}' extraction de l'essence d'oranges est une ressource Im-
portante, elles sont abondamment consommees Certains ont attrr-
bué à l'usage des oranges, ou à la consommation des produits laitiers,
l'abondance des canes dentaires dans tout le Fouta-Djallon , l'enquête
LES PAYS DE SAVANES ET DE STEPPES 99

menee par le Dr Pales amene a penser que la cause de cette carle est
ailleurs
La periode de soudure, d'avril a JUIllet, comporte, au Fouta-Djal-
Ion, une penurIe alimentaire , Il Y a, en bien des regions, une meon-
testable sous-alimentation Les habitants font alors appel a de nom-
breux aliments d'appomt, preleves dans la flore sauvage On deterre
les tubercules de pOUl L, les Ignames sauvages (parmI lesquels D dume-
torum) Les Irurts du kotu a (Par man excelsa, Rosacee), arbre tres
repandu dans ces regions montagneuses, Jouent alors un rôle Impor·
tant Ousmane Diallo nous donne des details sur leur mode d'utah-
satron , on peut les consommer tels quels ou apres preparation , les
fruits du koura sont piles au mortier, afin de separer la pulpe et le
noyau, on ajoute de l'eau et on brasse, ce qm donne un hquide sucre
( dyan koura) et un residu (nu tri] constitue par la cellulose des pulpes ,
l'ensemble forme le potarou , on boit le JUS sucre, ou encore on l'utihse
pour sucrer les plats a base de nere , quant au mnn, on le suce comme
un bonbon Comme autres produits de cueillette utilises lors des sou-
dures, citons d'apres Labouret et d'apres Pales certams Ignames,
les frurts du nel e [Parkia biglobosa}, les figues, les anones (Anona
senegalensis], certames Aroidees, les frurts de Landolphia et d'Haronga
paruculata L'utihsation des produits de cueillette est plus ou moms
Importante, le Jeune Foula non CIrconCIS peut, nous dit Ousmane
Diallo, consommer n'Importe quel produit de cueillette , apres la CIr-
conCISIOn, Il doit se contenter de quelques-uns d'entre eux seulement,
et leur liste diminue a mesure qu'Il avance en âge
Le [oruo, ceréale de pays pauvres, et ahment fondamental du Fouta-
Djallon, est cultive même sur des pentes relatrvement abruptes, et
cette Grammee epuisante, recouvrant mal le sol, accelere mcontesta-
blement I'erosion superficielle De sages mesures edictees par l'admi-
mstration, et particuherement par le Service des Eaux et Forêts, ten-
dent a reglementer cette culture, en la restreignant aux pentes les
moms accentuees, et en preconisant, - dans la regron Labe-Mah
notamment, - I'etabhssement de murettes dans le sens des courbes
de mveau On peut temr pour probable que les bowe (au smguher
bowal) , ou du moms la plupart d'entre eux, resultent d'une dispan-
tron, due a la defcrestation, de la mmce couche de sol forestier qUI
recouvrait a l'origine la dalle laterrtique BIen des forêts a Pannari
vivent en effet sur un sol hurmfere de quelques centimetres etale a la
surface de la laterite Nous avons vu de ces forêts qUI venaient d'être
defrichees pour la culture, les plus grands arbres subsistaient encore,
mais dejà la roche ferrugmeuse commençait a affieurer, par SUIte de
l'erosion du sol meuble depourvu de sa protection vegetale, meon-
testablement c'etart là le premIer stade de cette booalieation; dont
A Aubreville a SIgnale le mecamsme D'apres des renseignements
100 PLA.NTCS ALIMCNTAIRCS DC L'AfRIQUC NOIRC

concordants fourms par divers notables du Fouta-Djallon, la durée


des jacheres, qUI atteignait autrefois Jusqu'a douze ans, se trouve-
rait actuellement redurte a CInq ou sept ans, et parfois même trois ans,
en rarson de la penurIe actuelle des terrains disponibles pour la culture
Le riz est cultive sur sol Iorestier , c'est la premiere culture succe-
dant a la forêt prirmtrve deînchee Nous avons vu de tels champs de
rIZ, vers i 000 metres daltitude , les arbres de la strate forestiere
superreure subsistaient encore Parman, conserves parce qu'essence
protegee, teh (Elytluophleum) InCISeS circulairement a la base, afin de
les faire secher sur pied Mars presque partout il ne subsiste plus de
forêts primrtives , on defriche alors la vegetation secondaire (forêts
alterees, taillis arbustifs, savanes arborees denses) partout, sur ces
sols plus ou mOInS degrades, on cultrve le fonw, qUI acheve la sterih-
sation des pentes Nulle part, - sauf tout recemment sous l'mspira-
tron europeenne, - n'est pratiquee la culture en terrasses Ce n'est
que dans l'enclos du jardin de case que l'on rencontre parfois des
murettes de pIerres seches edifiees spontanement par les cultivateurs
Ces jardins de case, assez vastes, et enrichis par les dechets orgamques,
fourmssent le tiers ou le quart de l'alimentation famihale annuelle,
Il est indiscutable que l'une des solutions, pour l'avemr, consiste dans
le developpement et l'extension de ces jardins de case (i), cultures
permanentes ou le sol est constamment regenere par les apports orga-
mques , une aSSOcIatIOn de ce jardin de case avec l'elevage, produc-
teur d'engrars, paraît une formule a developper dans ces regions (2)
La dispersion frequente de l'habitat humain en petits hameaux de cul-
ture ou en groupes de quelques cases, entoures d'un enclos et groupes
en VIllages, favorrserart Incontestablement cette amehoratron des Jar-
dms Dans ceux-ci sont couramment cultives des Xanthosoma et des
Caladuun, des patates, du mais, des Ilibiecus, des cotonniers, parfois
du sesame, la pomme de terre, introduite depuis peu, prend place,
de plus en plus, parmI les cultures prrmrtrves
Notons, parmI les denrees offertes sur le marche de Dalaba (Fouta-
Djallon), en octobre des epls de mars, des gombo, des tomates (grandes
et petites), du soumbara, des taro, du lart caille, des crevettes sechees
venant de la côte, des pOIssons seches, des arachides, des pommes de
terre, du fomo, des oranges, des bananes, des citrons, du mamoc, des
aubergines, des OIgnons, des piments (grands et petits), des beIgnets

(1) Cette solution avait deja ete suggerée pal RICHARD MOLARD (1949)
(2) SI une telle orientatron nouvelle devait etre adoptée, Il faudrait, bien entendu, en
envisager aUSSI les aspects humains , en effet, comme nous le faisait remarquer M le Pro
fesseur R PORTÈRES, SI les cultures cerealières sont essentiellement une culture masculine,
le jardin de case est cultive pm les femmes, developper le jardrn de case et 1 edutre les
cultures cerealières aurait donc un aspect SOCIal qUI devra etre etudie , ICI comme ailleurs,
les mesures de conservation du patrnnome agricole et vegetal doivent faire l'objet d'une
étude approfondie par les speciahstes des diverses disciplmes interessees (ngronomes, pédo
logues, ethnologues, etc)
LBS PAYS DB SAVANES ET DE STEPPBS 101

a la farme de mais, du savon mdigene, du sel (d'extraction côtIere


mdigene}, du tabac mdigene, du pam

L'ALIMENTATION VBGETALE DANS LES SAVANES SOUDANIENNES

L'elevage est developpe dans les savanes soudamennes, et la pêche


Joue un rôle Important dans la vallee du NIger, Il existe même des
peuples pêcheurs Mals « la masse soudanaise est composee d'agri-
culteurs Ils sont par excellence le type des paysans d'Afrrque » (L
Pales, 1946) Les mils (Sorghum, Penrusetum.} couvrent au Soudan
français environ 1 250 000 hectares , la ou la pluviosite est superIeure
a 400 mm , on cultive egalement le fomo Comme autres ahments,
citons le mamoc, la patate, les Ignames, le taro, le mebe (VLgna ungui-
culaia V sinensis}, le pOIS bambara (Voandzew subterranea), l'ara-
elude Le hante est l' oleagmeux fondamental, Il forme parfois des
peuplements assez Importants dans la vegetation des anciens terrams
de culture Comme autres oleagmeux, mentionnons l'amande de Baia-
rutes aegyptwca, le cotonmer, le ricin, le sesame Les condiments sont
le soumbtu a (fourm par le nere), le dah (HLbLSCUS cannabinus}, HLbLSCUS
sabdarilio; l'OIgnon, l'echalotte, l'aubergme, la tomate, le piment, aux-
quels sont parfois a ajouter des produits d'jmportation (mamguette
et fausse mamguette) Comme plantes saccharrferes, citons le Sorghum
mellüum, cultrve par les mdigenes, la canne a sucre, recemment mtro-
durte et le bourgou, ou roseau a miel du NIger [Eclunochloa stagruna},
qUI est spontane Les boissons sont la biere de mil ou de mais, et l'hy-
dromel Les preparations culinaires de ces regions sont le gâteau de
mil (tô}, consomme avec une sauce (viande, condiments, mucilages
et corps gras), le couscous, les galettes de petits mil, les plats de rIZ
(en sauce, au pOIsson, en couscous, en houilhe au Iart ou au sucre) et
de fomo
En pays gourmantche et mOSSI, d'apres G de Boisboissel, le repas
est constrtue de gâteaux de mil accompagnes d'une sauce pimentee
et de viande (mouton, chevre, bœuf ou, plus generalement, poulet)
La sauce est farte a partir de soumbtu a, piment, sel, feuilles de baobab,
gombo, courge, on y trempe le gâteau de mil La boisson est SOIt de
l'eau (en general), SOIt de la blere de mil (ndama) et parfois une decoc-
tion de fruits de tamarimer
CItons, a trtre d'exemple, d'apres Malzy, les demees couramment
vendues sur le marche de Kayes (Soudan fr-ançais]
oseille de Gumee (HLbLSCUS sabdarii]« cahce fIaIS ou sec et feuilles
fraîches, pour les sauces),
gombo (HLbLSCUS esculeruus, frais ou sec, e ntrer ou pile),
Irurts de Balarutes aegyptwca,
farme de feuilles ou de pulpe des frurt s de baobab,
102 PLANTES ALIMENTAIRES DE L'AFRIQUE NOIRE

femlles fraîches de Dolichos lablab, pour les sauces,


fruits de Solanum aetluopum,
fausse mamguette (Xylopw aethiopica}, Importee du Sud,
soumbara, sous forme de boules noires et nauseabondes,
courges, pour les sauces,
rhizomes de Cyperus maculatus (digurtye), destines a être brûles
pour chasser les moustiques,
henne (femlles de Lasvsonia alba),
racines de gmgembre (pour la confection de boissons)

L'ALIMENTATIOl\ VEGETALE EN AFRIQUE ORIENTALI:

En Afrique orrentale, du Haut-NIl au Zambeze, predomment les


savanes et les steppes, seules les regrons srtuees vers l'mterieur du
continent ayant une vegetatIOn plus humide et plus dense ( Un même
complexe du beuul domme les habitants de l'Afrrque orientale tous
dedargnent l'agrrculture, lors même que leurs femmes la pratiquent,
et tiennent la chasse surtout pour une affaire de prestige )) (D Paulme,
1953, p 71) L'elevage domme la VIe de ces peuples, et leur fourmt le
lait, ahment fondamental, ( toute nourrrture vegetale est souvent
tenue pour ImpUre)) (D Paulme, p 71) De l'Ouganda au Sud du
Zambeze, « des envahisseurs de souche karnrtique se sont Imposes aux
anciens habitants noirs, agriculteurs et artisans, sans toujours fUSIOn-
ner avec eux ) (D Paulme, p 73), Il en est resulte une SOCIete castee,
« ou les serfs cultivateurs (Bahera) ne peuvent posseder de bœufs,
mais seulement des chevres, et doivent fourmr en bananes, en mil et
en blere de mil leurs maîtres (Bahima) qm sont de purs eleveurs)
« Les methodes dagnculture des Bahera sont celles qu'on trouve par-
tout en Afrique le mari defriche le terram, les femmes sarclent, se-
mailles et moisson se font en commun, le gram est conserve dans des
corbeilles geantes encadrees de poteaux ou dans de petites construc-
tions reposant sur pilotis )) (D Paulme, p 73)
En bien des regions d'Afrique orientale, l'abondance du betail, et
particuherernent l'mtroduction des chevres, sont une cause actrve de
degradatIOn des sols Le fart a ete sIgnale dans de nombreux terri-
torres, tels que le pays massai, au Kenya, et dans le Tanganyika ,
cette surabondance du betail et l'erosion du sol que favorise le pieti-
nement posent, pour ces reglOns, un grave probleme d'avemr, dont
R Furon (1947, p 124-127) a remarquablement souhgne l'Impor-
tance

L'ALIMENTATION VI:GETALE EN AFRIQUI: AUSTRALE

Dans la reglOn desertique du Kalahari, ou Ils ont ete progreSSIve-


ment refoules, subsistent les Bushmen, restes au stade de la cueillette
LES PAYS DE SAVA}',ES CT DC STEPPES 103

Nous en parlons par ailleurs (Ire partie, chapitre II, et Ille partie,
chap II)
Quant aux peuples noirs qUI occupent les vastes regions de l'Afrrque
australe, Ils constrtuent les Bantous meridionaux, et forment de nom-
breuses tribus, ou domme une même crvihsation, caracterisee a la fois
par la culture du sol et par l'elevage du gros betail « La distmction
entre ces deux actrvrtes, SI nette plus au Nord, ICI s'efface l'ahmenta-
tron est a base de bouillies de cereales (mil, mals) et de lart caille Les
gremers sont des urnes d'argiles, des corbeilles geantes, ou de petrtes
constructions Isolees Les Ngom (Xosa du Cap, Zoulou du Natal)
deposent le gram dans des SIlos a l'mterieur du kraal, tout pres du
betail qUI demeure leur hien le plus precIeux » (D Paulme, Les CIVI-
hsations africames, 1953, p 81) Les Rerero, qUI VIvent dans le Bechua-
na land et le Nord du Sud-Ouest africain, sont de purs éleveurs, VIvant
a la maniere des peuples eleveurs de l'Afrique orientale Dans le bassin
du Zambeze, on trouve des peuples agriculteurs, cultivant le mil, le
mais, le manioc Dans une etroite bande côtrere, entre l'Atlantique et
la montagne de Benguela, VIvent des nomades ( qUI semblent metisses
de Bochiman et formeraient le passage avec l'Afrique du Sud» (D
Paulme, 1953, p 85)
Les Ngom du Nyassaland, qUI avaient une orgamsatIOn sociale
assez developpee, connaissaient les pratiques anti-erosrves, et enfOUIS-
saient les herbes dans leurs champs

L'ALIlIIBNTATION VEGETA LB BN ABYSSINlB

L'Abyssinie se separe nettement du reste de l'Afrique tropicale,


aUSSI bien par ses cultures que par son peuplement humain, de race
hanutique Elle a eu, dans l'Antiquite, des rapports multiples avec
l'Egypte, l'Arable et l'Inde « Ainsi s'exphque qu'un grand nombre
de plantes origmaires d'Asie SOIent aUSSI cultivees sur les montagnes
d'Abyssmle » (A Chevaher, Reooluuon. en AgI iculture, p 81) VavI10v
a souhgne que les bles durs et l'orge non irrigue y atteignent leur
maximum de drversrte, fart qUI indiquer art que ces regions sont un
Important centre de dispersion de plantes cultivees D'apres Cheva-
her, les bles durs et les orges pourraient y être venus d'Asie a une
epoque tres ancienne, alors que ces especes etaient encore peu diffe-
renciees de leurs ancêtres sauvages A côte de plantes nettement tro-
picales, telles que les Ignames, les Coleus, les sorghos, l'Ahyssime
cultive la lentille, le pOIS, un chou endemique, le carthame (1), le lm
oleagineux Les cereales Jouent un rôle Important Outre les bles, les
orges, le seigle, on cultrve l'Eleusme COI acana, le tef [Eragrostis tel)

(1) Le carthame iCartlianws tmctonus LINN, Composee) est une plante tuictorrale , 11 four-
mt aUSSI une huile
104 PLANTI:S ALIMENTAI RI:::. DE L'AFRIQUE NOIRE

Parmi les oleagineux citons le sesame (Sesamum indicum} et le Giu»


zotui abyss~mca (Composee) On consomme le bourgeon central du
Musa Ensete, grand banamer à graInes dont les fruits ne sont pas
comestibles Ce banamer est la plante alimentaire essentrelle de cer-
tains peuples (Galla), a qUI Il fourmt un pam de faible saveur et lege-
rement acide (d'après Branchi) (1) Les Abyssins proprement dits ne
le consomment pas et utihsent un paIn de cereales, de meilleure qua-
hte
Il s'agit certainement d'une agriculture très ancienne, que des in-
fluences mediterraneennes et asiatiques ont fortement differenciee
par rapport aux autres agricultures afrrcames On la rattache genera-
lement au domame paleo-rnediterraneen, mais Chevaher la considere
comme un secteur special, qUI serait en outre le centre d'origme de
plusieurs espèces cultivees en Afrique NOIre Malgre son anciennete
et les mfluences mediterraneennes et asiatiques, qUI lUI ont apporte
l'usage de la charrue (2), I'agriculture de l'Abyssime est restee encore
peu evoluee (3) Rappelons la survivance, chez les Galla, d'un mstru-
ment agricole mcontestablement pnrmtrf', constitue par un bâton
ferre alourdi par une pIerre orrcularre percee (fig 7 et Pl phot XV)

L'ALIMI:NTATION VEGETALE DANS LES PAYS DE STEPPES ET AU SAHARA


Locahses en bordure des regions desertiques, les pays de steppes se
caracterisent par leur tres faible pluviosrte (250 a 500 mm) avec une
saison seche de sept mOIS Les especes hgneuses sont peu nombreuses ,
beaucoup sont epineuses Mrmosees (Acacw), Balanites aegyptwca
Le tapis herbace est discontmu, de sorte que les feux de brousse y
sont inconnus Les peuples sont essentiellement eleveurs et nomades,
les troupeaux (chevres, moutons) ont un rôle Important dans la degra-
dation de la vegetation Les cultures se localisent dans les fonds, on
passe progressivement au mode de VIe desertique, ou les cultures sont
confinees dans les oaSIS
A propos de ces regions a ete souleve le grave probleme de la deser-
tification La drsparrtion constatee de points d'eau, de groupes d'arbres,
I'existence d'arbres morts sur pied (par exemple sur l'emplacement
jadis boise d'anciens campements), l'ensablement, la presence de dunes,
sont autant de faits indiscutables qUI ont fait penser, dans le domaine
sahehen, a un gam vers le Sud du regime desertique saharreri Dans
son ouvrage La colome du Niger, Abadie a souhgne l'aspect angoissant
de ce probleme « Au dire de tous les vieillards, les pluies sont aujour-
(1) Voir l'article de SCEY MONTBELIARD cite dans la bibhograplue
(2) L'araire ethiopien typique est, d'après HAUDRICOURT et JEAN BRUNHES DELAMARRE,
un «araire chambige a reille ", nettement different de l'araire egyptien, «dont 11 re semble
pas dériver D Il paraît se rattacher a l'araire surnerren Des arguments Imguistiques plaident
pour sa grande anciennete eu Etluopie (HAUDRICOURT et JEAN BRUNHES DELAMARRE, P 301)
(3) A CHEVALIER Reuoluiuni el! A gnculiure
PL. V II I

( ({ it h" Sclmctl)

Cha mp cie rJZ su r sol [n rcs t.ier. a prùs d clric h èmcu t duu e fo rê t
à P ar iu ari cxc etsa , d o n t la plu pa rt d es a rb re s sub sis ten t eu core .
A u premi er p la n : u n t éli. (Erytltropltl ellm ) d ont 0 11 a ann elé la
b a se pour le fai,'e s éc he r S U I' pi ed , R égi on d e D al ab a (Fo u t a-
D ja llo n , Guin ée Fr -a n ça ise] , vers 1 .00 0 m ètres d ' a lt it ud e.

( Cl iche Sc l", c// J

CI'OUPC de n éré (P arit ia biglob osa, Mimos ce] au to u r d ' u n ham ea u ,


d a ns les savan es d e h au te Guin ée fra n çais e, au Su d d e Ka u k an .
LES PAYS DE SAVA~rS ET DE STEPPES 10S.

d'hui moins irequentes et moms abondantes que jadis , de nombreux


purts se sont 'taris , le desert gagne sans cesse du terram vers le Sud ,
de vastes espaces autrefois cultrves ont dû être abandonnes )) Toutes
ces constatations ont amene a se demander SI le dermer dessechement
du Sahara, commence au VIe millenaire avant notre ere, ne se pour-
suivrart pas de nos Jours
Pourtant Il ne semble pas que l'on doive se ranger a I'opimon peS5I-
miste d'une actuelle desertification d'origme climatique DIvers faits,
cites par Furon, permettent de penser que le recent dessechement ne
s'est pas pourSUIvI au dela du [er millenaire avant notre ere Et les
soi-disant preuves d'un dessechement actuel sembleraient pOUVOIr
s'expliquer par des causes tres differentes oscillations periodiques de
la pluviosrte, disparrtion de nappes d'eau Iossiles (temoms de la der-
mere phase humide), arbres morts par colmatage des mares et asphyxie
des racmes, caractere fOSSIle des dunes observees, et surtout destruc-
tion des arbres par l'homme (pour le chauffage et pour la noui rrture
des t.roupeauv, qUI consomment largement les rameaux Ieuilles] La
disparition des arbres, le gam du paysage desertique, sont reels, mais
leur cause n'est pas dans un dessechement climatique Toute cette
vegetation prrmitrve, ces forêts a epmeu"X, sont tres mstables , elles
se sont mstallees sous un ch mat JadIS plus favorable, et ne sont pas
capables de se regenerer apres destruction Cette mstabihte est un fait
general sur les hmrtes climatiques d'un type de vegetation Le pro-
hleme est le même que pour la forêt equatoriale peripherique La
aUSSI, la destruction de la vegetation est avant tout la consequence
de l'mtervenuon humaine dans un equihhre biologique tres mstable
S'Il y a une desertificatron, elle est due a l'homme et a ses troupeaux
L'ahmentation vegetale, ICI, est mOInS riche que dans les regIOns de
sa.... ane ou de forêt Le rôle fondamental y est devolu aux cereales
mil, ble, orge, cultives dans les regions humides, qUI ne couvrent qu'une
Iaible supeI ficie
MaIS en même temps que, sous l'mfluence chmatique, la VIe pasto-
rale predomme de plus en plus, a mesure que l'agriculture se reduit,
le peuplement humain se modifie , l'element mgrrtique, peu a peu,
fart place am.. nomades de teint clan-, parmi lesquels Il ne se maintient
que sous forme d'IrradIatIOns et de metissage Nous retrouvons aInSI
I'opposrtron, courante en Afrique NOIre, entre les crvihsations noires
agricoles, et les civihsations steppiques non mgritiques, axees sur la
VIe pastorale, cpposrtion qUI paraît se superposer à la duahte des
vestiges neolithiques, riches en petrtes pleces, lames, pointes de fleches,
dans les regions plus ou moins steppiques (au Nord du 14 e parallele),
alors que les vestiges meridionaux sont essentiellement. constrtues par
des haches polies, des broyeurs, des meules dormantes, qUI temoignent
d'une VIe avant tout agricole et cereahere, et remontent, en diminuant
106 PLA"ITES ALIMeNTAIRES DE L'AFRIQUE NOIRE

peu a peu vers le Nord, Jusqu'au Sahara, ou Laforgue (1925) leur


assignait comme hmrte extrême le 22 e parallele Il est hors de doute
que les oscillations chmatiques du Quaternaire ont vu une alternance
d'extensions vers le Nord et de regressrons de cette crvihsation agn-
cole, essentiellement tropicale et rugrrtique (1) Le domame sahehen
actuel constrtue le passage, a la fois chrnatrque, humam, agrrcole, au
type desertique
En Mauritame, citons, d'apres Monod et Villiers, les denrees qm
se vendent au marche d'Atar, en region deja desertique orge grrlle,
ble grrlle, gousses de tamarm, grames de pasteque (Carullus vulgans
Schrad), haricots (VLgna stnensts Endl), feuilles de baobab en
poudre, farme de fruits de jujubier, gousses de gonakie (sellaha, Acacw
rulottca ssp adstringens Rob), gomme d'Acacw, melange de clous de
girofle et de feuilles de Myrtus commums, rhizome d' Iris germamca,
pOIvre, tabac iNicouana t usttca L), encens, feuilles de henne (Lawso-
ma ineï trus L)
Au Sahara, la culture n'existe que dans les oaSIS, ou, sous l'ombre
des dattiers, on cultive du ble, de l'orge, des pOIS, le sorgho, les courges,
les pasteques La vegetation naturelle fourmt quelques rares produits
fruits du jujubier, pourpIer Il n'y a, au total, que moms de 200 000 ha
de terres Irrrguees et cultivees, pour une populatron d'environ deux
millions dhabitants, dont les deux tiers sont nomades et un tiers a
peme sedentaires et agrrculteurs
Dans l'AIr, les cultures fondamentales sont le ble, l'orge, le mil, le
mais, divers legumes et le tabac Les Palmiers dattiers sont reproduits
SOIt par grames, SOIt plutôt par boutures Les terrains de culture sont
locahses autour des puits , la terre y est partagee en petits rectangles
d'un metre sur un metre cmquante environ, par des murettes elevees
a la houe, dans ces rectangles sont deposees les grames , on entr' ouvre
les murettes lors des arrosages , l'engrais est fourm par du fumier de
chevre que l'on etale sur ces rectangles
Le dattier et les cereales constrtuent les cultures essentielles du
Sahara La consommation en dattes brutes d'un nomade ou d'un
sedentaire des oaSIS est estimee a 100 ou 150 kg de fruits seches par
ans (d'apres Chevaher, 1932) Les bles cultives dans les oaSIS appar-
tiennent aux especes T, ütcum vulgcu e, T spelta, T sphaerococcum,
T durum (vanetes affine, intermeduun et leucurum) Certaines varie-
tes de Palmier doum (Hyphaene thebaica MART) ont des fruits comes-
tibles, dont le perrcarpe, reduit en farme, sert a faire des galettes
Des sorghos et des rnils pemcillarres sont egalement cultives dans les
oaSIS On cultive aUSSI quelques arbres fruitiers, principalement le
FIgUIer (FLCUS canca L)

(I) Les Tsbbou, population rugntique VIvant du Trbestr au Tchad, seraient des vestiges
du peuplement ancien du Sahara, anteneur a l'mvasion des nomades blancs, et caracté-
risé par une crvihsation agricole (GAuTmER, Le Sahara)
CHAPITRE IV

REMARQUES SUR LES GRANDS TERRITOIRES AGRICOLES


DE L'AFRIQUE TROPICALE

L'usage de la houe et la culture extensive avec nomadisme agncole


font I'mdivrdualrte et l'umte de la VIe rurale de l'Afrique N oire Des
reglOns soudano-saheliennes a l'Equateur, du Senegal a l'Afrique onen-
rale, sous des dehors drvers, l'agriculture noire revêt une indiscutable
umte Il y a lieu cependant d'en separer l'Abyssime, qUl, par ses con-
tacts anciens avec le monde mediterraneen et proche-oriental, aUSSI
bien que par son c hmat montagnard, s'mdividuahse nettement par
rapport au reste de l'Afrique intertropicale , on y emploie la charrue
et elle possede de nombreuses especes agricoles partrcuheres
L'ensemble de l'Afrique NOIre s'oppose profondement a l'Afrique
du Nord, essentielle ment mediterraneenne par ses cultures comme
par son evolution , Haudricourt et Hedm (1943, p 111) distmguent
un Domaine poleo-mediterraneen, aujourd'bui (( ohmatiquement frag-
mente )J, mais qUl a dû avoir au Neohthique une contmurte L'Orge
et les Bles a 14 chromosomes atteignent sur les montagnes d'Ethiopie
le maximum de drversrte , or ( l'Orge et les Bles à 14 chromosomes
etaient les cereales de base de la civihsation egyptienne, avant que
les agnculteurs nubiens pratiquent l'rrngataon : « On est ainsi amene
a penser qu'avant la seconde periode neolithique egyptienne, l'agri-
culture ethiopienne et celle d'Egypte avaient une ongme commune »
(Haudricourt et Hedm, 1943, p 113) Comme le souhgnent les mêmes
Auteurs, les crvihsations neohthiques mediterraneennes « se difîeren-
oient des civilisations noires africames, ou l'on cultrve d'Importantes
plantes a tubercules» La charrue y est apparue de bonne heure
L'Abyssmie est generalement rattachee a ce domaine paleo-rnedrter-
ra ne en Pourtant, comme le note A Chevalier (Rerolutwn en Agn-
108 PLANTES ALIMI:l\TAIRES DI: L'AFRIQUI: NOIRI:

culture, 1946, p 82), l'Abyssime presente une mdrvidualrte tres parti-


cuhere Certames cultures nettement tropicales (Coleus, Ignames, sor-
ghos, Musa ensete) y voisinent avec les especes du domaine medrter-
raneen « Selon nous, drt-il, c'est un secteur bien special, et aUSSI le
heu d'orIgIne de drverses plantes cultrvees en Afrique NOIre» (A Che-
vaher, p 82) L'Abyssime est mcontestablement un des foyers d'orI-
gme des especes cultivees en Afrique, et, SUIvant R Porteres (1950),
le berceau de l'Est africam ne serait peut-être qu'un prolongement
en zone equatoriale du berceau abyssm en zone tropicale
Dans l'ensemble du contment africain, A Chevaher (Rel' en Agnc ,
p 77-82) distingue les entrtes SUIvantes
Secteur de l'Alnque du Nord,
Secteur du Sahara,
Secteur de l'Ail ~que N ou e,
Secteur d'A bysSLnw,
Secteui de l' Afl ~que ausu ale
L'OppOSItIOn entre les agrIcultures du domame Iorestier gumeo-equa-
torial, et les agrrcultures steppiques cerealieres des regIOns soudano-
sahehennes a ete soulIgnee par de nombreux auteurs OppOSItIOn qUI
se traduit non seulement dans les cultures proprement dites, mars
aUSSI dans les produits de cueillette que sont les corps gras Iondamen-
tauv huile de l' Elaeis dans la forêt dense (et dans le district prefores-
tier qUI la prolonge et represente une arre d'extension ancienne de la
grande sylve gumeo-equatonale), et beurre de karite dans les savanes
soudamennes H Labouret a, a Juste trtre, montre I'existence, en
Afrrq ue occidentale, de deux grandes entItes, « deux provmces vege-
tales produisant des corps gras differents . au Nord celle du karite,
au Sud celle du Palmier a huile « Dans le cadre de ces deux grandes
provmces», J Miege (1954) drstmgue « trOIS grandes orvihs ations de
I'ahment de base» « une crvilisation du sorgho et du mil dans les
zones soudano-sahehennes, une crvihsatron du rIZ qUI a son maximum
de developpement a l'Ouest du Bandama, en Gumee, Casamance et
certames parties du Soudan, une crvrhsation de l'Igname, a l'Est du
Bandama, Jusqu'au Cameroun et peut-être au dela» Ainsi les causes
humames s'ajoutent aux causes clrmatiques pour tracer dans ce vaste
terrrtorre les hmrtes de grandes subdivisions geo-agricoles
L'OppOSItIOn entre les agricultures de type forestier, ou plus exac-
tement de chmat humide (puisqu'elles debordent les hsieres de la
sylve gumeo-equatoriale pour s'etendre sur certames zones de savanes
peu xerophiles), et les agncultures cereaheres des pays secs est meon-
testablement valable pour l'ensemble de l'Aînque intertropicale Les
cartes de repartrtion des sorghos et des millets (D~gaana exiles, Eleu-
suw coracana, principalement), pubhees par R Porteres et reproduites
REMARQUI:S SUR LI:S GRANDS TERRITOIRES AGRICOLI:S 109

dans cet ouvrage, Illustrent cette opposition ces cereales occupent


sensiblement les regions de savanes xer-ophiles et de steppes, tout en
debordant plus ou moms largement sur les savanes moms seches, Issues
de la destruction de la forêt dense perrpherrque Sans aucun doute, par
dela les farts humams, historiques, qm ont assure, au sem de ces grandes
entites, la repartition reclproque de telles ou telles especes vrvneres
(tel serart sans doute le cas des millets Diguarui exiles et Eleusine

AGRICULTURES DE TYPE
SAHARIEN

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REGION SAHARIENNE

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FIG 28 - Esquisse des grandes subdivisrons geo-agricoles de


l Afr-ique

coracana) , les grands farts chmatrques Jouent un rôle primordial dans


le trace des limites geo-agrrcoles fondamentales Comme l'a fort bien
drt J Mlege (1954) « Il reste vrai, dans l'ensemble, que ce sont les
facteurs climatiques qm commandent les traits majeurs des provmces
alimentaires » Tres approximatrvernent, les grandes « agrrcultures step-
pIques cereaheres» (telles que les defimt R Porteres) a base de sor-
ghos et de millets, recouvrent l'aire de la Regwn phytogeograph~que
soudano-zambezwnne (au sens de J Lebrun, 1947), et les cultures de
type humide (caracterisees par la banane plantam, par l'Importance
des racmes et des tubercules, Ignames en particulier, par le rôle consi-
derable des feuilles comestibles) s'etendent sur la Region. Giuneenne,
110 PLANTES ALIMENTAIRES DE L'AFRIQUE NOIRE

c'est-a-dire sur la forêt gumeo-equatoriale et les savanes de type gUI-


neen Issues de sa deforestation Mals Il y a mcontestablement de nom-
breux debordements de ces types culturaux par rapport a ces hrnrtes
phytogeographiques, tant pour des causes anthropiques que pour des
raisons ecologiques , le passage d'un type agricole a l'autre ne peut
evidemment se faire que progressrvement; , dans le Nord de la Côte
d'Tvoire, comme le souhgne J Miege, les Ignames coexistent avec les
mils et sorghos, dans le cercle de Korhogo, les Ignames occupent
8 a 10 % des terres cultivees et les mils et sorghos 45 % (J Miege,
1954) SI I'aire des deux grands types agricoles a travers le contment
africam ne saurart être rrgoureusement superposee a celle des grandes
Regions phytogeographiques, Gumeenne et Soudano-Zambezienne, Il
n'en reste pas moms vrai que leur repartrtion, dans ses grandes hgnes,
obêrt aux mêmes lOIS que celles qUI defimssent ces grandes entrtes
geobotamques On pourrait, calquant la terrrnnologie phytogeogra-
phique, distmguer les Regions geo-agrIcoles SUIvantes Region saha-
rienne, Region des agricultures demi-seches, Hegion des agricultures
de type forestier Le massif abyssm et l'Afnque du Sud, erIges en
secteurs par Chevaher, constrtuent des entrtes distinctes, dont les
rapports avec la seconde de ces Regions restent a preCIser
Ille PARTIE

APERÇU D'ENSEMBLE SUR L'HISTOIRE


ET L'ORIGINE
DES PRINCIPALES PLANTES ALIMENTAIRES
DE L'AFRIQUE NOIRE
CHAPITRE PREMIER

LES DOCUMENTS
PLANTES IMPORTÉES ET PLANTES INDIGÈNES

LES DOCUMENTS SUR L'HISTOIRE DES PLANTES ALIMENTAIRES D'AFRIQUE

Les documents sur lesquels pourraIt être etayee une histoire de


l'ahmentation vegetale de l'Afnque NOIre sont extrêmement restremts
Les plus anciens textes dont nous disposons sont ceux de geographes
ou de voyageurs ayant penetre en Afrique tropicale, en particulier
Leon l'Africam et Ibn Batouta, qUI parcourut I'emprre de Malr vers
1350
Mais rI n'existe aucune lrtterature afrrcarne ancienne, aucun reste
archeologique, qUI pUIsse nous renseIgner sur les plantes qUI etaient
consommees par ses habitants Il y a quelques siecles ou quelques mille-
narres L'intensrte des processus de destruction n'a laisse parvenrr
Jusqu'a nous aucun vestige des alrments utilises au cours de la pre-
histoire ou même Il y a quelques srecles L'Afrrque est amsi beaucoup
morns favorrsee que les pays temperes, ou ont ete recueillis non seu-
lement de nombreux restes osseux mms aussi des grarnes et des fruits,
accumules dans d'anCIens sites habrtes On trouve, par contre, dans
presque toute l'Afrrque des objets lithiques parmI lesquels des meules
dormantes, des broyeurs, nous prouvent l'existence de peuples neolr-
thiques agriculteurs, VIvant sans aucun doute deja de cerealrculture
Des sites préhistorrques assez nombreux, tant au Congo belge qu'en
Afrique occidentale, ont de plus livre des prerres polies plus ou morns
discordes et epaisses, percees d'un large trou axial, qUI ont ete inter-
pretees par de nombreux prehistoriens comme etant des pierres de
bâton a fOUIr, analogues à celles utilisees Jusqu'à notre epoque par
les Bushmen d'Afrrque du Sud pour deterrer les racrnes et tubercules
dont Ils se nourrrssent L'etude des mdustrres lithiques auxquelles sont
8
114 PLANTES ALIMENTAIRES DE L'AFRIQUE NOIRE

associees ces pIerres (couramment appelees kwe, ou digguvg stones)


permet d'utiles conclusions sur les modes de VIe anciens
Mais les especes vegetales consommees aux diverses epoques de
l'Afrrque ancienne ne sont pas connues, et ne peuvent être hypothe-
trquernent reconstrtuees qu'en se basant sur les mbdes de VIe actuels
et sur la repartition des especes La determmation, d'apres les faits
actuels, des berceaux agricoles anciens, permet en particuher une
interessante reconstrtution de faits agricoles passes L'existence de
plantes ahmentarres sauvages, actuellement delaissees (sauf parfois
en cas de disette), a, de son côte, permIS de penser que ces especes ont
pu Jouer JadIS un rôle Important, lorsque certames grandes cultures
VIVrIereS actuelles n'etaient pas encore developpees
Nous sommes rmeux renseignes sur l'histoire ahmentaire de l'Afrique
au cours des dermers siecles Nous savons que les explorations des
navigateurs portugais et espagnols, la decouverte de l'Amenque,
l'etabhssement de comptoirs commerciaux sur les côtes afncaines, ont,
depuis le XVIe siecle, considerablement enrichi la liste des plantes ah-
rnentaires de I'Afrique Parmi les plantes alimentaires essentielles de
I'Afrrque NOIre actuelle, il en est beaucoup qUI ont ete Importees par
les Europeens Le manioc, le mais, l'arachide sont d'origine ameri-
came, amsi que la patate et divers arbres fruitiers Les rIZ asiatiques
ont ete Importes sur les côtes d'Afrrque, d'ou Il se sont repandus assez
rapidement vers I'mterreur Environ 45 % des especes cultivees en
Aîrique sont d'orrgme americame Au fond, la plus grosse part des
plantes ahrnentaires actuelles de l'Afrique NOIre, et même des plantes
vrvrieres essentielles, est Importee, et nous sommes reduits aux hypo-
theses pour essayer de nous representer ce que fut I'ahment.atron vege-
tale ancienne des peuples norrs de I'Afrique Le bananier lui-même,
qUI existe aussi en Indo-Malaisie, pose le probleme de son origine loin-
tarne, de même que la repartrtion, à la fois africaine et asiatique, du
tamarimer permet de supposer des transports plus ou morns anciens
de plantes utiles
On peut donc, parmI les plantes ahmentarres de l'Afrique NOIre
actuelle, dtstmguer de prIme abord plusieurs categories
les plantes alimentaires Importees, soit a l'epoque historique, soit
plus anciennement (peut-être au cours de migrations humaines pre-
historrques},
les plantes ahmentaires mdigenes actuellement utihsees,
les plantes ahmentarres mdigenes actuellement delaissees, et celles
qUI ne sont consommees que lors des disettes

LES PLANTES ALIMENTAIRES D'ORIGINE AFRICAINE


En éhrmnant les especes dont l'mtroductron en Afrrque est un fait
certain, Il reste, parmI les plantes alimentaires actuellement utilisees
LES DOCUMENTS PLANTr::S IMPORTr::ES ET PLANTr::S INDIGENES 115

(de façon habituelle ou occasionnelle}, une liste assez longue d'especes


dont le botamste anglais Irvme a recemment fait la recapitulation
Nous donnerons ICI la hste des principales d'entre elles
Fruits et grames comestibles Parkia bLglobosa (nere), Butyrosper-
mum Parka (karite}, Cola nuula et C acumiruüa, Tamanndus uulica,
Chrysophyllum, Anona, Ficus, Landolplua, Carpodinus, ZLzyphus spma-
christi, Pachylobus edulis, Balanues aeguptuica, Sesamum, Parman
excelsa, Elaeis gumeensLS, Lagenaria vulgaris, Curullus vulgaris, Cucu-
mLS melo, Polygala butyracea, HLbLSCUS esculentus (Gombo), H sabda-
ntta, Solanum macrocarpon, S aetluopicum, S du plosinuatum, Hupus
Legumes secs Voaruizeia subterranea (pOIS bambara), Kerstuigiella
geocarpa, V ~gna unguiculata
Epinards et bredes divers Solanum, divers Sesamum, divers Oci-
mum, divers Ilibiscus, Amaranthus caudatus
Tubercules nombreux Dioscorea, Coleus, Nymphaea
Cereales divers Sorghum et Pennisetum, Eleusine coracana, D~gL­
tana exilis, D iburua, Hordeum oulgare var hexastichon, Truicum.
vulgare var leucospermum, T durum var leucurum, Oryza glaberrima
et 0 Stapfit
Condiments Solanum anomalum, S nodijlorum, Atramomum mele-
gueta (mamguette), Iroingta gabonensis
MatIeres sucrees pulpes de fruits (Detanum senegalense, Dwspyros
meepildorme, Cordia abyss~mca, VLtex granddolui), Sorghum melh-
tum, Cyperus esculentus
BOIssons non fermentees a partir des frurts de Treculia ajricana,
Dialium. gumeense, Parkia biglobosa, P [dicouiea, Tamanndus uulica,
ZLzyphus juquba, Balarutes aegyptwca
BOIssons fermentees a partir des seves de palmiers (Raphia, Boras-
sus, Elaeis, Phoerux reciinata} , de fruits (V~tex, Dwspyros mespiliiar-
mLS, Lannea acula, Balanues aegupuaca} ou de grams (Sorghum, Pen-
nisetum.]
On pourrait ajouter à cette liste les Cafeiers, qUI ne sont toutefois
pas utrhses par les NOIrs
On constate que cette liste comporte une tres grande proportion
d'especes non cultivees, ou faisant seulement l'objet d'une protocul-
ture tres simple (colatiers, palmier à huile] Par contre figurent dans
cette liste plusieurs plantes faisant l'objet de cultures vrvrieres ce-
reales (rmls et millets, certains rIZ, ble et orge des regions septentrro-
nales et d'Abyssime), plusieurs Legummeuses (VLgna, Voandzew,
Keretingiella], Ignames, Coleus, HLbLSCUS, pasteques Les Ignames, les
mils, les millets Jouent même dans certaines regxons un rôle ahmen-
taire fondamental
CHAPITRE II

LES STADES PRIMITIFS


CUEILLETTE ET PROTOCULTURE

LES TYPES AGRICOLES ET PRI: AGRICOLES

Diverses olassrfications des systemes de culture ont ete etabhes ,


comme l'a souhgne Porteres, elles ont ete tour a tour basees sur les
types de paysages agrrcoles (Passarge), SUl le degre d'association entre
l'homme et le sol (De Gasparm), sur la distinction entre culture exten-
srve et intensive, sur la productivite, sur J'ecologie et l'mterventron
de l'homme (ChevalIer), ou sur le mode d'mtervention du facteur
hydrrque (Smrts, Falknei ) A Chevaher (Bwgeograplne, 1932, p 1254-
1268) distmgue

10 les stades prirmtrîs cueillette, chasse, pêche,


2 0 les culuu es extensives, parmI lesquelles existent des systemes
incomplets et des systemes complets (<< emploi de la charrue, elevage du
betail combme au labourage et utilisation de l'engrais ammal ») ,
3° les cultui es tntenswes
Plus recemment, R Porteres (1948) a propose une classrficatio n
tenant compte a la fois des modes de production et de leur action,
conser-vatrice ou destructrrce, sur le « complexe edapho-chmatrque ) ,
Il distingue
1° les systemes de pt otoculture, avec production faible, mais aUSSI
une faible degradation du rmheu cueillette et ramassage, proto-
culture proprement drte ,
2 0 les systemes primui]» de culture, avec une destruction rapide du
rmheu, et sa reconstrtutton par la jachère
118 PLANTES ALIMENTAIRES DE L'AFRIQUZ:; NOIRE

jardin de case et d'enclos a betail,


nomadisme cultural,
rizrculture primrtive ,
3° les systemes eoolues, qUI « maintiennent, restaurent ou élevent le
niveau de fertilite du complexe cultural edapho-chmatrque », freinent
l'erosion, fertihsent le sol, l'exploitent methodiquement, creent et
utilisent des races nouvelles, amehorent le rendement (1)
De son côte, le geographe Sapper distingue les types ahrnerrtarres
SUIvants
1° l'etape des collecteurs mferieurs et des chasseurs,
2° l'etape des collecteurs superIeurs, avec une economie basee sur
un petit nombre de plantes alimentaires, ce qUI permet la permanence
de l'habitat,
3° l'etape de la culture du sol et de l'elevage

LA CUEILLI:TTE, STADE PRE-AGRICOLE PRIMITIF

Jusqu'a la fin du XIXe siecle, on admettait que les hommes avaient


ete, au cours de leur histoire, d'abord chasseurs, pUIS pâtres nomades,
pUIS enfin agriculteurs sedentaires Pour Hahn (1891), au contraire,
les peuples prrmrtrls ont, avant l'agnculture, trre des plantes une part
essentielle de leur alimentation
L'elevage et la chasse seraient donc, non des stades pnrmtifs, mais
des modes de VIe Imposes par les conditions de milieu, Impropres a
un developpement de l'agrIculture, des exemples frappants en sont
les peuples chasseurs des regions circumpolaires et les pasteurs nomades
des deserts Il s'agrt non d'une succession de modes de VIe, mais d'un
deterrmmsme d'ordre ecologique A celui-ci peut se superposer un
deterrmrnsme historique, lorsque des eleveurs steppiques envahissent
un territoire plus humide, favorable a la VIe agncole, les habrtants
pnrmtifs de ces regions, VIvant de culture, peuvent alors subsister
sous la dornmation de leurs envahrsseurs , c'est ce qUI s'est passe, par
exemple, au Fouta-Djallon, avec l'mstallation des Foula eleveurs dans
des regions primitivement occupees par des NOIrS agriculteurs (Dial-
lonke et autres), et dans l'Est afrrcam, la ou sont venus s'installer cer-
tains peuples karnrtes orientaux Quant aux regIOns plus hurmdes,
capables de fournir suffisamment de plantes vrvrieres, l'ahmentatIOn
humaine paraît y aVOIr ete, des I'origme, a base largement vegetale
Efîectivement les peuples les plus pnrmtifs de l'epoque actuelle (2)
ont une alimentation surtout vegetale, qUI leur est fourme par la cueil-
lette des fruits, des feuilles, des racmes de plantes sauvages Ce mode

(1) R PORTÈRES Conf Air sols, Goma, 1948


(2) A I'exeeptron bren entendu des peuples VIvant dans des régions ou le climat ne per-
met pas le developpement de la vegetation
LES STADES PRIMITIFS CUEILLETTE ET PROTO CULTURE 119

de VIe subsiste chez quelques petites peuplades VIvant dans certaines


regions reculees des pays tropicaux, dans la forêt equatoriale et dans
des deserts (1) , Il semble qu'tl s'agisse de peuples anciens, peu evolues,
que les peuples plus avances ont, par le Jeu de la concurrence, peu a
peu refoules dans des terrrtorres hostiles, ecartes, plus ou moins Impe-
netrables
Les plus connus de ces peuples pratiquant la CUeillette sont, en
Afnque les Pygmees et les Bushmen, et en Indo-Malaisie certaines
tribus tres pnrmtrves VIvant dans la forêt equatoriale
Les Semang et les Senm, qUi ont ete etudies par 1 Morgan, H Vau-
ghan Stevens, W Skeat, R Martm, 1 Evans et P Schebesta, occupent
I'mterreur de la presqu'île de Malacca Ce sont des Negritos, que cer-
tams anthropologistes ont rapproches des Pygmees d'Afrique en rai-
son de leurs caracteres physiques (particulIerement leur petite taille,
qUi ne depasse pas 1 m 50) et de leur mode de VIe La famille est leur
umte economique, et c'est surtout aux femmes qu'mcombe le som de
recolter les plantes et les petits ammaux qUi constituent leur nourrr-
ture Celle-cl comprend des frurts et des grams, et de nombreux tuber-
cules et racines Ces dermers sont recoltes a l'aide d'un bâton a [ouir,
simple bâton dont la pointe est durcie au feu L'alimentation carnee
ne Joue qu'un rôle secondaire, la chasse, qui utihse des fleches empOI-
sonnees, a pour objets aUSSI bien de petits ammaux que les plus gros,
tels que l'elephant Ces peuples primrtifs reduisent souvent les tuber-
cules et les fruits en farme , les aliments sont CUitS dans des feuilles
de banamer ou dans des segments de bambou Les Senoi et les Semang
savent aUSSI rendre comestibles, par un traitement approprie, cer-
tames plantes veneneuses La VIe de ces tribus est errante
Un mode de VIe comparable existe chez les Bushmen ou Bochiman
du desert du Kalahari, en Afrique australe Sapper, d'après les rensei-
gnements fourms par le missionnaire Vedder, nous donne de preCIeuses
mdications sur leur economie Ce sont egalement des nomades, dont
les clans errent chacun sur un territoire determine, dont la superficie
depasse dIX mille hectares Alors que l'homme est surtout chasseur,
la femme se consacre a la cueillette Leur prmcipale nourriture serait
constituee par les tubercules de Cyperus usttatus Outre les plantes,
les Bushmen consomment des termites, des sauterelles, la Viande de
divers ammaux
Les Pygmees de la forêt equatoriale VIvent eux aussi de la cueillet.te
Les fruits, les racmes, les rhizomes sont la base de leur ahmentation ,
Ils pratiquent egalement la chasse et ne craignent pas de s'attaquer a
l'elephant Comme les peuples precedents, Ils sont nomades Les racines

(1) Il est à remarquer que le Kalaharr, ou se trouvent actuellement confines les Bushmen,
peuple de collecteurs, possède une végétation notablement moins reduite que le Sahara, et
peut, par conséquent, fourmr une ahmentation végétale notable
120 PLANTES ALIMENTAIRES DE L'AFRIQUE NOIRE

et tubercules constrtuent, avec les fruits, les petits ammaux, la VIande


de chasse, leur ahmentatron La cueillette est l'apanage des femmes
La recolte des tubercules est effectuee a l'aide d'un bâton a fOUIr Les
ahments sont CUItS enveloppes dans des feuilles
De façon generale, I'economie prrmrtrve basee sur la seule cueillette,
avec emploi du bâton a fOUIr, est l'apanage de peuples qUI paraissent
tres anciens et constituent, SI l'on peut dire, des « fossiles VIvants »,
ayant survecu dans des regions mhospItaheres, ou leur a ete epargnee
la concurrence des peuples plus evolues Il s'agit essentrellernent de
races de petite taille (Pygmees, Bushmen, NegrItos), qUI ont ete par-
fOIS englobees sous le terme general de Pygmees, et qUI seraient peut-
être, comme cela a ete notamment suppose par Schebesta, des rameaux
divergents d'une race tres ancienne Notons toutefois que certams
NegrItos, les Aeta des Plnhppmes, pratiquent une agriculture tres
prmntrve, avec brûlis

EXTI:NSION ANCIENNE DE LA CUEILLETTE SUR LE CONTINENT AFRI-


CAIN

Les Bushmen d'Afrique du Sud utrlisent un bâton a fOUIr, parfois


alourdi par une pierre percee, le kwe Comme nous l'avons rappele
plus haut, des pIerres percees comparables ont ete recueillies dans des
sites prehistoriques de nombreuses regions d'Afrique, tant orientale
(Katanga) et australe qu'occidentale (Gumee française), et ont ete
mterpretees comme des pIerres de bâton a fOUIr Des crvihsatioris prI-
mrtrves, pratiquant la cueillette et employant le bâton a fOUIr, sem-
blent donc aVOIr JadIS eu une vaste extension sur le contment africain
En Afrique orientale, Mortelmans, qUI a consacre aux kwe une recente
et tres mteressante etude (1947), note que leur arre est exterieure a la
forêt equatoriale Il devait s'agir de peuples de savanes, VIVant a la
mamere des Bushmen actuels
L'auteur signale cependant qu'en quelques pomts, des kwe ont ete
exceptionnellement trouves en region forestiere, c'est-a-dire en dehors
de leur aire habrtuelle « Peut-être faut-Il y VOIr la preuve de deplace-
ment recent de la hrmte de la forêt sous des mfluences climatiques et
humames »
L'etude du gisement de ces pIerres a permIS de precieuses conclu-
SIOns, que nous resumerons brievement d'apres le travail de Mortel-
mans Leur positron stratigraphique, au Katanga, permet de les rap-
porter a la dermere epoque pluviale L'mdustrie qUI, dans ces regions,
leur est aSSOCIee, appartient au Mesolithique, et jamais au Neolrtluque
Il s'agit, conclut Mortelmans, d'une culture assimilahle au « Later
stone Age » ou Mesolrthique de l'Afrique centrale et australe Ce seraIt
donc une crvihsation de cueillette anterieure au Neolithique
..,. (U tict« Schnel l )
( Cliche P . J ueger }

Champ d e Co leus rotund ijolius (La biée) pr ès 'd e D éfr ich em en t en for êt dens e guinéo-éq uato r iale,
Toumound oto, d ans la r égion de Kita (Souda n fr an çais). pour l' ét a bl issem ent ri" cultures de riz (H a ut e
Gu in ée fra nçaise).
LES STADES PRIMITIFS CUEILLETTI: ET PROTOCULTURI: 121

Toutefois, souligne Mortelmans, les gIsements de vallee (cavernes,


abris sous roche) peuvent presenter une association des kwe au Neoli-
thique Ceci permet de penser, avec cet auteur, que « les hauts pla-
teaux kat.angais, peu fertiles, restaient Jusqu'a I'arrrvee des Bantous,
introducteurs des metaux, de veritahles sanctuaires ou les Mesoh-
thiques maintenaient leur crvilisation a l'etat pur, les grandes vallees
fertiles voyaient, au contraire, le passage denvahisscurs neolithiques
venus du Nord, dont la civilisation a pu, sort detruire et succeder
a celle des Mesolrtlnques, SOIt s'y Juxtaposer et s'y fondre» Nous aurions
donc la un temoignage du passage des civilisations de cueillette aux
crvihsations agricoles, passage qUI, au mOInS dans certains cas, a ete
progressif, et a comporte un maintien temporaire, par les peuples agrI-
culteurs, d'un outil ancien et peut-être d'une techmque de recolte
anterieure Toutefois, note Mortelmans, l'âge mesohthique des kwe
du Katanga ne sigmfie pas qu'tl en soit de même dans les autres re-
gIOns « C'est aInSI qu'en ItUrI on rencontre un Neolithique archaique
à pIerres percees, pICS tumbiens, haches, hachettes et CIseaux partiel-
lement polis, dont les affimtes avec le Neolithique soudanais sont
evidentes » (Mortelmans, 1947, p 170) Il est possible que, SI l'usage
de ces pIerres percees est le Iait d'une CIVIlIsatIOn ancienne, anterieure
au Neolrthique, Il ait pu Y aVOIr, par endroits, une assimilation de
cette mdustrre par les envahisseurs neolithiques, qUI auraient emprunte
a leurs predecesseurs l'usage du bâton a fOUIr alourdi d'une pIerre
percee (1) Il semblerait, comme le souligne Mortelmans (Bull Soc Belge
de Geographie, 1949, fasc III-IV), que le dessechement du Sahara art
provoque une rmgration des peuples neoht.hiques, dont certains seraient
descendus vers le Sud ou vers l'Est, ou certains groupes auraient
(( atteint le Luapula, le Sud du Katanga eL la Rho desie, ou leur culture
se mêle a celle des Mesolrthiques autochtones» Il semble bien que
(( la cuvette congolaise, avec ses marais et sa grande forêt, a arrête
l'expansion des Neolrtlnques soudanais et permis la persist.ance de
cultures mesohthiques SInon de tradition lcvalloiso-rnous teroide au Sud
de l'Equateur» (Moi telmans, 1949) L'apparition des Bantou, con-
naissant le fer, VIendra ensuite, note l'Auteur, prcgressrvement reduire
le domaine de ces civilisations anciennes, rejetant finalement dans le
Kalahan les dermeres hordes de Bushmen En Afrique OCCIdentale,
la synchromsation des kwe avec les mdustrres anciennes ne paraît
pas aVOIr ete etablie de façon preCIse, mais leur aSSOCIatIOn avec les
pieces neolrthiques, en Gumee, paraît tres vraisemblable, au moms
dans certams cas, du moms en a-t-on parfois trouve côte à côte (2)

(1) Les Galla d'Abyssmie uuhsent pour retourner la terre un baton ferre lesté à son som-
met d'une pierre discoïde percee, qUI pourrait constituer un tel emprunt à une crvilrsation
ancienne (voir fig 7 et Pl phot XV)
(2) En Gumee Française, des pierres percees ont ete trouvees dans des gisements pre-
historrques, associees a des pièces néolltluques, à Dubreka (basse Gumée) et à Fenaria (haute
122 PLANTES ALIMENTAIRES DI: L'ArRIQUE NOIRI:

LA CUEILLETTE ET LES DEBUTS DE LA PROTOCULTURE

Comme exemple d'un stade superreur de la cueillette, K Sapper


cite les Amermdrens de la Cahforrne, prmorpalement les Pomo, les
Maidu et les Miwok Ces peuples se nourrissaient essentiellement de
glands de chênes, et l'abondance de ces arbres imprimait a leur cueillette
un caractere tres special Les glands, recoltes en grande quantite,
etaient transformes en farine et consommes en bouilhes ou en pams
Des graIns, des fruits, des racines et tubercules recoltes avec le bâton
à fOUIr, fourmssaient, avec la chasse et la pêche, le complement de
l'alimentation La grande abondance des chênes epargnaIt aux habi-
tants le SOUCI d'une VIe errante, aussi existart-il des villages perma-
nents et assez Importants, comme chez les peuples agriculteurs
Il est indiscutable que les peuples anciens de l'Europe consommaient
en grande quantrte les fruits de certains arbres sauvages, - chênes,
hêtres, norsetiers, - qUI d'ailleurs ont ete retrouves dans certains
srtes prélnstoriques Et l'on peut se demander, avec A Chevalier, SI
l'abondance de ces arbres dans les forêts d'Europe ne serart pas due
a I'mterventron de l'homme, celui-cr, bien que ne pratrquant encore
aucune agrrculture, aurart favorise ces especes utiles, permettant aInSI
leur grande multrphcation , Il se serait agi d'une veritable « proto-
culture frurtiere »
K Sapper nous crte d'ailleurs un exemple, constate a l'epoque
actuelle, d'une telle protoculture Les SenOI des forêts de Malacca
consomment en abondance les frurts de l'arbre perah, Ils abattent
souvent le sOUS-bOlS alentour pour en favoriser la recolte, et parfois
coupent le sommet de l'arbre pour empêcher la dispersion trop loin-
taine des frurts , Ils connaissent chaque arbre de leur district et VIen-
nent reguherement en recolter les fruits Il s'agIt donc, chez ces peuples
non agrrcoles, des « avant-coureurs d'une verrtable arboriculture »
(Sapper, p 76)
SUIvant A Chevalier, une telle proto-arhonculture a dû exister
egalement en Afrique, où d'ailleurs on en trouve encore des survi-
vances Ce serait a l'mtervention de l'homme que certaines especes
utiles devraient leur abondance dans la vegetation africaine, ou elles
VIvent a l'etat sauvage Tel est le cas du karite, souvent abondant en
savane, du nere (1), de Strychnos spmosa, du baobab La grande exten-

Guinée) , toutefois Il s'agit, dans ce dermer gisement, de depots torrentiels ne permettant


aucune conclusion stratigraphique D PAUUffi (Notes Africaines, 1949. nO 44, p II9) signale
en pays klSSI (haute Guinee), region ou les haches neolithiques sont frequentes, des pierres
de batons à fOIDr utihsées dans un but ntue1 Nous en avons ega1ement observe dans la
meme région, et avec la meme utrlrsatron Dans la régron des monts Nimba (haute Guinee),
nous avons vu une belle pierre de baton a fOIDr conservée comme fetiche dans une case,
mais peut etre ne provenait elle pas de cette region
(1) VOIr Pl phot VIII
Lr::S STADES PRIMITIFS CUCILLr::TTr:: ET PROTOCULTURC 123

SIon du tamarinier (Tomanndus uulica] , de l'Afrique a l'Asie tropi-


cale, depuis des temps tres anciens, pourrait avoir la même ongme
De nos Jours encore, chez les NOIrs agriculteurs de l'Afrique, s'observent
des faits comparables, Ils respectent certams arbres dans leurs defri-
chements, permettant amsi leur multiplication plus abondante, en
forêt, Ils favorisent la croissance des Jeunes colatiers, dont la frequence
dans le SOUS-bOlS paraît bien due a l'homme L'abondance des nere,
parfois en peuplement pur, autour de certains villages, temoigne elle
aussi d'une intervention humaine, Jusqu'à l'epoque agrrcole moderne
La grande abondance du palmier dattier dans les regIOns seches pour-
rait, de son côte, aVOIr ses premIeres orrgInes a une epoque tres an-
cienne, anterreure a l'agnculture neolithique, pUIsque J de Morgan
a trouve des noyaux de datte dans des sites paleolithiques d'Egypte (1)
Les jujubiers, d'apres Homere, fourmssaient un pam dont se nourris-
salent les Lotophages Et de nos Jours encore, les Touareg, entre l'AIr
et Tombouctou, regron tres seche (20-30 cm d'eau par an) ou toute
agrrculture est impossible, recueillent les fruits de Z~zyphus mauri-
ttana Larnk , espece spontanee, et en font une farine leur servant a
confectionner des sortes de paInS, appeles oufer, qu'ris conservent toute
l'annee En forêt dense equatoriale, la dissermnation et l'exploitation
du palmier a huile relevent d'une sorte de proto culture, encore peu
eloignee de la cueillette pnrmtive
Dans la forêt de haute Gumee française, l' Anchomanes d~fform~s,
belle Aroidee sauvage dont le tubercule comestible n'est actuellement
utilise que lors des disettes, est respecte lorsqu'on defriche , plusieurs
peuples lUI donnent des noms sigmfiant « la mere du champ», sans
doute cette plante faisait-elle jadis l'objet d'une proto culture prrmI-
trve, dont ces croyances seraient le souvenir
n est vraisemblable que, comme le pense A Chevalier (1949), le
ramassage des Ignames etait, avant l'mvention de l'agrrculture, l'une
des principales ressources alimentaires des peuples africains Il est
possible, notamment, SUIvant le même auteur, que Dioscorea saguti-
[olui, qUI vit au Soudan, sort origman-e d'Afrrque orientale, et art ete
repandu par l'homme dans toute l'Afrrque , plus tard, la culture des
cereales aurart supplante celle des tubercules, et la plante serait rede-
venue sauvage (2)
Nombreux sont les arbres d'Afrrque tropicale qUI possedent des
fruits ou des grames comestibles, qUI ont dû être utilises avant la
naissance de l'agrIculture Mammea ajricana, Pentadesma butyracea,

(1) La creation des palmeraies sahariennes, toutefois, paraît en bien des cas plus recente
Elles sont hees à I'introductron du chameau (effectuee à la fin de l'EmpIre romain) qui a
permis la pénetratron des nomades blancs Au Trdikelt, les palmeraies les plus anciennes
ne seraient pas anterieures au xms SIècle de notre ère (GAUTHIER, Le Sahara, p 134 141)
(2) A CHEVALIER, RB A , 1949, P 612
124 PLANTES ALIlIII:NTAIRI:S DU L'AFRIQUE NOIRE

Parinan., Antrocaryon mtcraster, Blighia sapula, Trichosojpha, Bussea


occulenialis, Mimusope, Cluysophyllum
Mais la cueIllette et la proto culture, dont d'mnombrables survivances
paraissent indiquer l'Importance et I'anciennete en Afrique, different
profondement de l'agnculture, tant par les techmques que par les
especes utilisees Il est tres possible qu'elles SOIent a l'rmgine des inter-
dits qUI, Jusqu'a l'epoque agricole actuelle, sont attaches a tant d'es-
peces arborescentes, que l'on respecte lors des defrrchements, sans
toutefois les planter Les arbres alimentaires de la proto-arboriculture
prrmrtrve ont sans aucun doute ete entoures d'un element religieux
comparable a celui, bien connu, dont les crvihsations agricoles anciennes
ont revêtu les cereales et les grands farts de la Vie agraire Les rites
agraIres, conserves Jusqu'a nos Jours, ont dû, lors de la periode proto-
agricole, être precedes par des rrtes ayant pour objet les arbres, et
dont des survrvances ont attemt notre epoque Sebillot, dans son
mteressant ouvrage Le pagamsme contemporaui chez les peuples celto-
latins signale en Europe de nombreux e-cernples d'un tel folklore des
arbres en bien des regions, Jusqu'a notre epoque, ont subsiste des
pratiques attribuant aux arbres une veritable personnahte, on leur
parle, on s'adresse a eux pour obtemr l'amour ou la fecondrte , en
France, au xv" siecle, on entourait les arbres des vergers de paille
tressee, afin de les Iaire produrre , au Danemark, une coutume ancienne
exigeait que l'on ne coupe pas un sureau sans lUI en aVOIr demande
la perrmssion , or les fruits de sureau etaient consommes au Neoh-
t.luque, comme en ternorgnent les vestiges trouves dans les palaffites ,
les chênes sacres correspondent peut-être au fait que les glands etaient,
avant I'agrrculture, un ahment fondamental, c'est peut-être la I'un-
gme du culte du chêne chez les Celtes, Jusqu'a leur conversion, au
XIVe slecle, les Lithuamens adoraient les arbres, et pat-ticuherement,
les chênes, le dieu Lithuanien Perkunas etait le dieu du tonnerre et
le dieu du chêne, Zeus avait egalement comme attributs le tonnerre
et le chêne D'apres Jahn, les paysans allemands avaient JadIS I'habi-
tude, la veille de Noel, d'attacher ensemble les arbres fruitiers, afin
de leur faire porter des Iruits, et Ils disaient que les arbres etaient ainsi
maries En Airrque existent des Iaits identiques, restes VIvaces Jusqu'a
nos Jours D'apres Frazer (Le 1 Dt magwwn, p 17), les Basogas de I'Afrrque
centrale et les Ros du Togo deposent une offrande au pied de l'arbre
que l'on va abattre Dans de nombreuses regions d'Afrique NOIre ont
ete signalees des croyances SUIvant lesquelles les arbres ont une âme ,
en NIgeria, d'apres Leonard (1906), cite par Frazer (p 27), de nom-
breux arbres passent pour être habites par les esprits des morts Dans
I'Afrique entrere, des interdits plus ou moms preCIS, parfois reduits a
de SImples habitudes ancestrales, s'opposent a l'abatage de certains
arbres lors des defnchemerrts D'apres P Jaeger, les habitants de la
LES STADES PRIMITIrS CUI:ILLETTI: ET PROTO CULTURE 125

region de Krta venerent, entre autres arbres, tout particuherement


toumbi (Tamanndus indica], dont la grande utilite alimentaire est
par ailleurs bien connue Le colatier, partout, est un arbre sacre que
l'on plante en certames CIrconstances rrtuelles Et l'on peut aUSSI se
demander, avec Chevaher, SI les interdits qUI, de nos Jours, s'opposent
a la plantation d'arbres a des fins utihtaires, n'auraient pas leurs
racmes profonde dans la periode lomtame des debuts de l'agrrculture
Peut-être, comme le pense ce savant, cette interdiction de planter
a-t-elle ete edictee par les feticheurs, a l'aurore de l'agnculture, afin
de favoriser le developpement des nouvelles cultures au detriment de
la vieille protoculture
CHAPITRE III

L'AGRICULTURE DE L'AFRIQUE NOIRE SES DÉBüTS

GENERALITES

Dans la grande variete des techmques agricoles repandues sur le


globe peuvent se reconnaître quelques grands types fondamentaux,
dont nous donnerons un bref aperçu, d'apres l'ouvrage de Sapper

10 La culture sans labourage sur limons


Un procede prirmtrf consiste a deposer les grames a la surface du
limon humide, sans aVOIr auparavant effectue le momdre labourage
Dans certams cas on fart pietiner le sol, après le semis, par le betail,
afin d'enfoncer les grames dans le limon Cette techmque, evidemment
localisee aux vallees ou les crues deposent chaque annee une couche
de hmon, existart dans I'ancienne Egypte et a survecu Jusqu'à l'epoque
actuelle a Madagascar et aux Phihppmes Elle ne semble pas exister
en Afrrque NOIre

2 0 La culture au bâton de plantage


Comme dans le procede precedent, le sol n'est pas remue Par contre
on creuse, avec un bâton pomtu un trou de quelques centimetres,
dans lequel on depose les grames Le bâton de plantage differe du
bâton a fOUIr par le fart qu'il sert umquement a forer un trou, et non
a creuser
Cette techmque est essentiellement pratiquee par certams peuples
d'AmerIque tropicale , elle aurait, d'apres Sapper, « probablement prIS
naissance dans la regIOn mexicaine, car les plantes qUI donnent lieu
a ce procede, le mais et le haricot, y sont mdigenes » Avant de semer,
les Indiens ont abattu et brûle la vegetation H Bmgham a observe
128 PLANTES ALIMENTAIRI:S nr; L'AFRIQUI: NOIRI:

cette techmque agricole, dans les montagnes de la Colombie Comme


le note Sapper, la culture au bâton de plantage evite une erOSIOn trop
mtense du sol, pUIsque celui-ci n'est pas ameubh
Le bâton de plantage a ete egalement signale, en dehors de l'Ame-
rique tropicale, chez certams peuples d'Australasie, d'Asie mendio-
nale et d'Afrique Dans certams cas, les semailles sont precedees par
un labourage superficrel au matchete (Phihppmes) ou a la houe (TI-
mor)
3° La culture au bâton a [ouir
La culture au bâton a fOUIr est repandue dans l'Ancien et le Nou-
veau Monde Le bâton a fOUIr est plus robuste que le bâton de plan-
tage, Il sert à remuer le sol Jusqu'a vmgt ou trente centrmetres de pro-
fondeur
Le bâton à fOUIr peut être employe de deux façons drfîerentes, dis-
tmguees par Sapper
la culture en taches dans l'archrpel BIsmarck et en Nouvelle Gumee,
on remue au bâton le sol a I'endroit même ou se fera la plantation ,
la culture en surface toute la surface du champ est remuee , ce
travail est rendu possible grâce a un perfectronnement du bâton a
fOUIr, pourvu de rameaux lateraux, naturels ou artaficrels, qUI servent
d'appui a la mam ou au pied, cette techmque a ete employee Jusqu'à
nos Jours en Bolivie et au Perou , elle etait en usage chez les Incas
Dans l'Ancien Mexique, le bâton a fOUIr etait elargi a la base en une
sorte de pelle
4° La culture a la houe
La houe est repandue sur tout le globe Actuellement elle est I'nutil
essentiel de l'Afrique NOIre R Porteres a signale dans certames regions
reculees de la forêt ouest-africame, l'emploi d'un bâton crochu, qUI
pourrait être l'ancêtre de la houe
Dans les regIOns ou est employee la charrue, la houe, tres vraisern-
blablement anterieure a celle-cl, subsiste pour les petites cultures et
le jardinage

5° La culture a la charrue
La charrue est nee dans l'AncIen Monde, d'ou elle a ete mtrodurte
en Amerique et en Austrahe Peut-être derive-t-elle de la houe pri-
mrtive La Mesopotamie ancienne utilisait une charrue rudimentaire,
constituee par un timon courbé tire par des animaux ou par des esclaves
De la charrue se rapproche la « bêche a traction », utilisee en Chme
et en Coree
L'aire geographique de la charrue s'etend essentiellement sur des
regions non tropicales, où la structure de la vegetation permet le labou-
(C l iC/,,; Sr/me/ I)

T ar05 cu lt ivés aut our' d es cases, da n s un h a- Pie ds de m a n ioc cul l.i vcs uu t.our des ca ses,
m eau d e Fouta -D jallon . d a n s un h a m eau a u s ud d e K unk an , d an s les
sa v an es d e ha ut e G uin ée Iranç aise ,x
L'AGRICULTURC DC L'AFRIQUC NOIRC SES DCBUTS 129

rage La charrue implique l'existence de champs permanents, libres de


racines Elle fart defaut en Afrique tropicale, ou les champs ne sont
que temporaires, et restent encombres de souches et de racines Elle
existe toutefois en Abyssnne, grâce sans doute aux influences mediter-
raneennes et asiatiques anciennes, et peut-être aUSSI grâce au climat
montagnard et aux conditions particuheres de la vegetation
Le Sahara constrtue une barnere entre l'Afnque du Nord, qm UtI-
hse la charrue, et l'Afrique NOIre, domaine de la houe
Enfin, aux techniques precedentes, VIennent s'ajouter des procedés
d'amenagement du sol, que nous mentionnerons brrevement d'apres
Sapper
6° La culture par apport, qm consiste a apporter la terre arable, ce
procede existe notamment en Amenque tropicale et en Chme, au
Perou et en Bolrvie, les cultivateurs, depuis des temps anciens, eta-
bhssaient des terrasses sur les pentes

7° La culture par LI 1 igation, qm existe en ASie orientale et meridio-


nale, en Insuhnde, et en Amenque (empn-e Inca)
80 Le jardinage extrême-oriental, avec emploi d'engrais
Aucune de ces de ces trOIS dermeres techmques n'est developpee en
Afrique NOIre, rn ne paraît l'y aVOIr ete L'rrrrgatron, qm fut a cer-
tarnes epoques tres developpee en Afrique du Nord, n'existe, plus au
Sud, que dans les regions les plus seches Elle ne paraît pas caracteris-
tique de l'agnculture de l'Afrique intertropicale La comparaIson avec les
diverses techniques culturales en usage sm le globe permet de defimr l'a-
gnculture de l'Afrique NOIre comme une agrIculture pnrmtrve, basee sur
la houe, Ignorant la charrue et les champs permanents, et ne prati-
quant, en general, ru apport de terre, ni construction de terrasses (1),
ni n-ngation Quant au jardinage, en Afrique NOIre, Il se reduit au rudi-
mentaire « jardin de case », et Ignore les techmques ameliorantes du
jardinage extrême-oriental ou europeen (2)
Les differences profondes qUl opposent, - tant par leurs techmques
que par les especes cultivees, - les types agricoles de l'Ancien et du
Nouveau Monde, traduisent indiscutablement l'Isolement geographique
de leur evolution On peut penser que l'agnculture est nee vraisembla-
blement en plus d'un point du globe, et qu'en Amerique son mdrvidua-
hsation est peut-être posterieure à l'arnvee des Indiens Entre les
diverses agricultures de I'Ancien Monde par contre, l'Isolement mutuel
dut être moins intense, permettant des contacts et des influences reer-

(1) La culture en terrasses existe, par contre, en Afrrque du Nord Comme nous le rap
pelons par ailleurs, elle n est qu'assez rare en Afrique NOIre (voir p 37)
(2) Toutefois, au moins dans certains cas, le jardin de case peut beneficier des dechets
organiques provenant des habitations ou me me d'une fumure rudnnentaire provenant des
animaux eleves
9
130 PLANTES ALIMENTAIRES DE L'AFRIQUE NOIRE

proques BIen que séparee du reste de l'Ancien Monde par la barriere


saharienne et par l'rmpenetralnlrte de son enorme masse contmen-
tale, - auxquelles s'ajoutent les caracteres de son climat et de sa vege-
tatien, - l'Afrique NOIre, tout en conservant sans grands changements
une agriculture prrmrtrve, a malgre tout eu des contacts avec les agrI-
cultures asiatique et mediterraneenne

LES DEBUTS DE L'AGRICULTURE

C'est au Neolithique que l'on SItue generalement les debuts de I'agri-


culture Effectrvement., les vestiges lithiques de cette epoque sont cou-
ramment aSSOCIes à des temoms indiscutables de la culture meules,
debris de plantes cultivees Dans les stations lacustres SUIsses ont ete
retrouves des grams et des eplS de ble [Truicuni monococcum, dtcoc-
cum, compactum, turgidum, vulgare}, d'Orge [H distichum et hexasti-
chum), d'Avome (Avena [atua}, dIvraie, de MIllet (Pamcum milui-
ceum, Seiaria üalica.}, amSI que des grames de Legummeuses (lentilles,
POlS, feves) E Piette avart trouve, au Mas d'AzII (ArIege), du ble
et de l'orge a un mveau qUI paraît srtue entre le Magdalemen et le
Neolitluque , cette decouverte paraissait mdiquer un debut dagn-
culture des le Mesohthique , mais Il convient de n'accueilhr qu'avec
prudence les localisations de grames dans les gisements prehistoriques,
des Rongeurs ayant parfois enfoui leurs reserves alimentarres dans un
mveau profond, et Il paraît en être ainsi au Mas d'Azil, de sorte que
cette decouverte de Piette n'est pas a retemr En Afrique du Nord,
les premIeres meules a grams paraissent dater du Mesolithique (1)
Il semblerait donc que, au rnoms dans certams cas, l'utihsation des
cereales ait debute deja au Mesolrthique MaurIZIO (p 285) admet
que la culture des cereales aurait commence des le Paleolrthique su-
perIeur, mais aucun fart objectif ne permet de confirmer une telle
hypothese
Inversement, Il est indiscutable que la cueillette a plus ou moms
survecu lors du developpement de I'agnculture a partir du Neoh-
thique Les VIllages lacustres neohthiques de SUIsse et d'Itahe ont
livre des debns alimentaires parmI lesquels ont ete identifies des glands,
des faînes, des noisettes, des prunelles, des sorbes, des ahses, des baies
de sureau, des frurts d'eglantiers, des mûres, des framboises, des cor-
nouilles, des grames de vesces, des grames de renouees
Des Iarts identiques se retrouvent en AfrIque ou les meules dor-
mantes des stations neolrthiques temoignent du developpement de la
cerealiculture a ce stade de la prehistoire L'associatton, citee par Mor-
telmans, de pierres de bâtons a fOUIr aux pleces neolrthiques de cer-

(1) Mais peut etre ces meules servaient elles à broyer des cereales de cueillette plutôt que
des espèces cultivees
L'AGRICULTURI: DE L'AFRIQUE NOIRE SES DEBUTS 131

tames stations de vallees, indique que, SI les crvrhsations agricoles ont


souvent vecu sans se mêler aux crvihsations de cueillette preexistantes,
Il a pu y aVOIr cependant, dans certains cas, une assirmlation de celles-
Cl, avec le maintien de leur outil rudimentaire Et l'agrrculture actuelle
de l'Afrique NOIre a conserve bien des plantes de cueillette, que nous
avons mentionnees plus haut karrte, plantes a îeuilles comestibles,
sans parler des especes sauvages qUI ne sont utilisees qu'en temps de
disette Par le recours a ces plantes de cueillette, comme par les tech-
mques, tendant a favoriser et repandre (sans toutefois les planter)
certaines especes sauvages utiles (karite, colatier, palmier a huile),
I'agriculture actuelle de l'Afrique NOIre se revele nettement l'hentiere
et la continuatrice de la protoculture primrtrve (1)
Il est a noter cependant que la protoculture conservee par les peuples
agnculteurs d'Afrique n'a, en general, pour objet que des especes
arborescentes Les especes alimentaires herbacees ou arbustives sont,
pour la plupart, ou des plantes de cueillette ou des plantes cultivees
Il est a noter aUSSI que bon nombre de plantes herbacees sauvages
utihsees pour I'ahmentatron sont des espèces plus ou moms ruderales
ou anthropophiles, VIvant spontanement aux abords des VIllages,
citons par exemple les Amaranthus, Portulacca, Ipomaea, Alternan-
thera, Jusucui Ces plantes se developpent a la faveur des conditions
ecologiques favorables creees par l'homme (abatage de la forêt, modi-
fication du microchmat et du sol)
Certames plantes utiles qUI VIVent souvent a l'etat derm-sauvage
autour des VIllages constituent peut-être une survrvance d'un stade
ancien proto-agricole Le taro (Colocasia esculentum), orrgmarre d'Indo-
Malaisie, et cultive dans l'Egypte ancienne, est repandu en Afrique
tropicale, ou Il est cultive et souvent naturahse autour des villages ,
Il est possible que cette plante existe depuis des temps tres anciens en
Afnque NOIre Son abondance a l'etat semi-cultrve, en perrpherre des
habrtat.ions, sur le sol enrrchi de dechets orgamques, nous donne peut-
être une Image d'une protoculture ancienne qUl fut a I'origme de la
mise en culture de maintes especes , des tubercules Jetes par les hahi-
tants, germent dans ce rmheu favorable, et la plante se repand sans
être l'objet d'une verItable culture De façon comparable, Canna bulen-
tata, qm abonde en peripherre des VIllages, ou Il est subspontane, essen-
trellement en reglOn forestrere, dort certainement sa repartition a
(1) Malgre la rareté des restes humams dans les régions les plus humides, a sol acide,
des fossiles recueilhs en diverses réglons ont permis de tracer les grands traits du peuple-
ment ancien de l'Afnque Des races neanderthaloîdes ont survecu Jusqu'au début du der-
mer PlUVIal (Gambllen) Des races a caractères négroïdes ont apparu, semble t-il après le
derrner PlUVIal (homme d'Asselar, du Paleolithique supérieur ou du Néolrthiquc} En Afnque
orientale (region du Kénya), le Mésohthique a vu la coexistence des deux races au moms,
l'une petite (Proto Bushmen 'l, l'autre grande et negroïde En Afnque australe, l'mdustne
des pierres percees (kué) paraît avoir été le fart d'une race de petrte taille ( Stranâloopers},
purs des Bushmen, qUI auraient eu une plus grande extension sur le continent aîrtcam Les
véritables Noirs n'apparaissent qu'au Néolrthique
132 PLANTes ALIMENTAIRES DE L'AFRIQUe NOIRL

l'homme, cette espece n'existe pas naturellement dans ces regIOns ,


outre ses utrhsations en médecme mdigene, elle possede un rhizome
amylacé utihsable en temps de disette , ses grames servent a faire des
colhers , elle n'est pas plantee, mais son utilisation par l'homme semble
hien être l'une des causes essentielles de sa dissermnation et de son
habrtat actuel
On peut penser que c'est peut-être la l'une des origines de la culture
L'homme utihse d'abord certames plantes ahmentarres sauvages, par-
ticulierernent des plantes capables de vivre aux abords des habita-
tions, ou même ne pouvant vivre que la (cas des plantes herbacees
ayant penetre en regIOn forestiere) Il n'y a pas encore de culture,
mais l'homme transporte ces plantes avec lUI, SOIt volontairement SOIt
involontairement en entraînant leurs grames Chaque fois qu'rl fonde un
nouveau village, ces plantes s'mstallent donc autour des habitations, grâce
aux grames, aux fragments de tubercules Jetes a terre L'homme a ainsi
toujours autour de lm les plantes usuelles Lorsque le village comporte
plusieurs familles, sans doute dehmrtent-elles, dans ces peuplements de
plantes utiles, ce qUI appartient a chacune d'elles (de la même façon
que les preagricoles prmutafs dehmrtaient leurs terrrtoires de cueil-
lette) c'est l'ebauche du jardin ou du champ
Comme le souhgne Alphonse De Candolle, dans son ouvrage L'on-
gine des plantes cultwees « Entre l'usage de recolter des fruits, des
graines ou des racmes dans la campagne, et celui de cultiver reguhe-
rement les vegetaux qUI donnent ces produits, Il y a plusieurs degres
Une famille peut Jeter des grames autour de sa demeure et l'annee
SUIvante se pourVOIr du même produrt dans la tor êt »
Indiscutablement l'observation de ces plantes vivant pres des habi-
tations devait amener a la notion qu'elles pouvaient être plantees
Sur le terreau des detritus, l'homme, d'abord avec un bâton, plante
quelques especes le jardin de case est ne
Sans doute une proto culture analogue a-t-elle pu exister a l'origine
pour les cereales, en ASIe et peut-être aUSSI en Abyssime L'homme
aurart d'abord utihse des grammees vivant a proximite de ses habi-
tations , transportant les graines comme provIsIOns, Il aurart repandu
ces especes dans toutes les regions ou Il s'rnstallart, pUIS serait venu
progressivement a transformer cette proto culture en une culture vert-
table
Il est indiscutable en tout cas qu'un rôle fondamental a dû être
Joue par les contacts ethmques anciens, invasions, voyageurs, courants
commerciaux Des une epoque tres ancienne, des le Neolithique cer-
tamement, et peut-être deja plus tôt, de tels contacts ont dû exister,
et Il est probable que les stades InItIaUX de I'agnculture n'ont pas ete
les mêmes partout, bien souvent Ils ont dû beneficier d'mfluences
etrangeres, tant pour les introductions d'especes que pour le passage
L'AGRICULTURE Dr: L'AFRIQUr: NOIRE Sr:S DEBUTS 133

de la protoculture a l'agrIculture Les mythes agraIres temoignent du


caractere miraculeux, divin même, que prenait l'agrICulture aux yeux
des proto-agricoles primitifs
Il est certain que les faits agricoles ont dû, a l' origine, être bien
souvent aSSOCIes aux faits rehgieux, eux-mêmes hes a la VIe sociale
Rappelons ICI l'mteressante hypothese ermse par Grant Allen et Mein-
hoff, et citee par Haudricourt et Hedm , selon ces ethnologues, le PrI-
rmtif ne i ernue la terre que pour enterrer les morts, Il Jette sur les
tombes fraîches des offrandes de grames comestibles , celles-ci ger-
ment et constrtuent une ebauche de champ Ainsi la culture s'associe-
rait pour le prirmtif aux rrtes funeraires (1), et c'est peut-être la l'cri-
gme des sacrifices humams pratiques par certams peuples pour obte-
mr de bonnes recoltes Cette hypothese exphqueraIt le hen tres fre-
quent entre les faits culturaux et les rites funeraires et le culte des
ancêtres, de même que les mythes agraIres de resurrection, bien connus
dans le Proche-Orient ancien (Egypte en particuher) En Afrique, la
coutume de semer un colatier sur les tombes pourrait aVOIr une telle
orlgme Peut-être aUSSI pourrart-on rapprocher de ces farts l'ancien
rite de fondation des VIllages, autrefois repandu en Afrique, et con-
sistant a Immoler une victime humaine, a l'enterrer au centre du groupe
de cases, et a planter sur sa tombe un arbre qUI devient sacre Par
ailleurs la coutume de semer certaines grames sur les tombes est peut-
être a rapprocher du rrte, largement repandu dans l'Ancien Monde
comme dans le Nouveau, consistant a placer des ahments (grames en
particulier] dans les tombeaux (2)
QUOI qu'rl en SOIt de ces hypotheses, Il est certain que, dans les de-
buts, les pratiques agricoles ont dû être fortement hees aux farts reh-
gleux et magIques, de même que, de nos Jours encore, Il n'y a pas
pour l'Africam de la brousse, de hmrte bien tranchee entr e la plante
medicinale et la plante magIque Chez les peuples agrIculteurs du
Soudan, ont ete maintes fois crtes des rrtes ou les farts agraires sont
etroitement associes a ceux de la VIe sociale et religieuse Des sacrr-
fiees sont celebres lors des semailles et lors de la recolte , Jaeger (1951)
en a recemment crte un exemple dans la reglOll de Krta (Soudan Fran-
çais), pourtant islamisee depuis longtemps Miege SIgnale, dans cer-
tames regions de la Côte d'IVOIre, une fête de l'Igname, qUI a même
subsiste dans des regions ou la culture de ce tubercule se trouve actuel-
lement releguee au second plan (J Miege, 1954, p 13) Au Dahomey,

(1) En Oceanie, les plantations d'Ignames sont en forme de tumuh (CIte par HAUDRI-
COURT et HEDL"'I, p 84)
(2) Les profondes dissemblances qur separent les agrrcultures autochtones du Nouveau
Monde et de I'Ancien paraissent bien indiquer une longue évolution autonome de chacune d'eHes,
SI ce n'est meme Une orrgme independante C'est donc a une epoque très lomtame que
semblerart devoir se situer I'origme du rrte, commun a l'Ancien Monde et au Nouveau,
consistant a placer des aliments, - graines en particulier, - dans les tombeaux
134 PLANTCS ALIMENTAIRCS DE L'AFRIQUE NOIRC

d'apres Adande (1953, P 227-228), « la fête la plus Importante aux


yeux des Fon est celle du mil, tandis que les Yoruba celebrent la fête
de l'Igname, car ce sont eux qUI ont apporte ce tubercule dans le pays »
Ce n'est qu'apres ces ceremomes qu'on a le drort de consommer la
nouvelle recolte Chez les KISSI du district preforestrer de haute Gumee
Française, D Paulme signale des « offrandes de rIZ CUIt sur les tombes»,
de même, avant de couper les premIers eplS, une libation de rIZ dort
être offerte a l'arbre des gemes, laisse en place a cet effet lors du delri-
chement dans chaque rizrere (D Paulme, 1954, p 25) De même encore,
au Gabon, l'Abbe Walker signale qu'avant dutrhser les recoltes, « on
avart eu som de reserver la part des ancêtres, qu'on allait ensuite
deposer sur leurs tombes On fait des offrandes de plantes VIVrIereS,
SOIt aux mânes des ancêtres, SOIt aux esprits ou gemes» (A Walker,
R BA, 1940, p 730) H Labouret (1941, p 160-166) a trace un tableau
d'ensemble des rrtes agraires en usage en Afrique occidentale , Il Y a
d'abord un sacrifice, autrefois humam, consomme avant le debut des
travaux agricoles , la victime etait Immolee a la Terre et aux divmrtes
du sol, le P Labat avait signale, au ÀVille slecle le sacrifice, effectue
en mars, d'un homme et d'une femme, dont les corps etaient enterres
au miheu d'un champ, de tels sacrifices ont ete signales en de nom-
breuses regions (Soudan, Nigeria, etc) Certams rites ont pour but
de donner la fecondite aux grames ou aUÀ boutures D'autres rites
pretendent proteger les champs contre les animaux predateurs, par
exemple a l'aide d'une tige de mais ou d'autre plante nouee par le
magIcIen Enfin d'autres sacrifices, apres la recolte, sont offerts par
les prêtres aux dieux et aux ancêtres
Ces rrtes agraires sont donc un fait social courant chez les peuples
d'Afrique NOIre, profondement ancres dans la coutume, Ils survivent
même dans les regions islamisees Parallelement a ces rrtes agraires
se sont mamtenues les croyances et les traditions relatives aux arbres,
qUI, comme nous le disions plus haut, paraissent aVOIr leur OrIgme
dans la periode preagrroole
Ces rites agraires ne sont, bien entendu, nullement particuliers aux
civihsations agricoles dAfrrque, et possedent une tres large distri-
hution a travers le monde C'est ainsi, par exemple, que le R P Lam-
bert, dans son ouvrage Mœurs et supel stüions des N eo-Caledoruens
(Noumea, 1900), SIgnale, en Nouvelle Caledome, les sacrifices et invo-
cations aux ancêtres effectuees pour assurer d'heureuses recoltes
d'Ignames La aUSSI, comme ailleurs, les rites agraires sont etroitement
lies au culte des ancêtres

LA SELECTION DANS L'AGRICULTURE PRIMITIVE

En même temps que l'agnoulteur primitif mettait en culture des


especes Jusqu'alors demi-sauvages, Il est hors de doute qu'tl operait
L' <l.GRICULTURI: DI: L'ArRIQUI: NOl RI: SES DEBUTS 135

parmi elles un ChOIX, cultivant de preference celles qUi, dans les condi-
trons locales, lui donnaient le meilleur rendement Les contacts eth-
mques, les rrngrations, les courants commerciaux, ont certainement
contribue a repandre les especes ou les varietes les meilleures, - les
cereales a plus gros grams par exemple, - qUi prenaient la place des
moms bonnes, ainsi ehrmnees Ainsi s'operait une selection empirique,
non dmgee, mars cependant efficace On connaît le cas, en Amerique
du Sud, d'une tribu indienne du Matto Grosso qUi etait arrivee a pro-
duire une arachide aux grames notablement plus grandes et plus nom-
breuses que dans l'espece usuelle Manquant du guide de la genetique,
cette selection empirique a pu cependant arriver a des resultats appre-
erables grâce a sa longue duree De tels faits ont indiscutablement ete
a l' origine, en Afrique, des especes et varietes agricoles utilisees par
les paysans noirs
LEs INTRODUCTIONS ANCILNNLS D'ESPLCES ALIMLNTAIRES

Parnn les espèces vegétales utilisees depuis des temps anciens par
les NOirs d'Afrique, Il en est qUi possedent une tres vaste repartition,
non seulement sur le contment afncam, mais dans l'ensemble des
regIOns paleotropicales
Le banamer existe de l'Afrique a l' Indo-Malaisie, or les bananiers
a fruits alimentaires sont des banamers sans grames, qUi ne peuvent
être multiplies que par voie vegetative, c'est la un argument pour
penser que leur dissermnatron SI vaste est vraisemblablement due a
l'homme Il est possible, connue le pensent Chevalier et Haudncourt
et Hedm, que les Banamei s aient d'abord ete utilises pour leur rhi-
zome comestible, comme c'est le cas pour Musa ensete en Abyssune
La dissemination de l'espece par l'homme s'expliquerait alors facile-
ment par le transport des rhizomes alimentaires L'existence de bana-
mers a grames, - et a fruits non comestibles, - vivant a l'etat sau-
vage ça et la (montagnes de Man, montagnes de Gumee, Soudan),
ne nous permet guere de conclusions sur l'origine des banamers à
frurts comestibles, Ils ne constituent tout Simplement qu'un rameau
parallele a ceux-ci , des travaux recents les ont reums, en un même
genre Ensete, au banamer d'Abyssime Les banamers a frurts comes-
tibles paraissent, au contraire, deriver d'une espece inde-malaise,
Musa acumiruüa par polyplordie et par hybridatron
De façon analogue, le tamarmier [T'amanrulus indica] possede une
large repartition sous les Tropiques, qUi pourrait elle aussi s'expliquer
par une dissemmation plus ou moms ancienne par l'homme, peut-être
anterieure a I'mvention de l'agriculture De même encore, le taro (Colo-
casw esculentum), qUi paraît originaire d'Tndo-Malaiste, existe en
Afrique depuis des temps recules, pUisque l'Egypte ancienne le CUlti-
vait , Il est tres repandu en Afrique NOire
136 PLANTI:S ALI 111 EN rAIRES DE L'AFRIQUE I\OIRE

Une Piperacee, Pipet umbellatum, dont les feuilles sont souvent


consommees comme legume, et servent de plus de support pour les
offrandes aux gemes et d'emballage (pour les nOIX de cola notamment)
existe de I'Afrique a l' Indo-Malaisie et au BresII Cette plante ne vit
pas dans la vegetation naturelle, mais seulement aux abords des vil-
lages et sur l'emplacement des anciens champs Sa drssermnation
volontaire ou plus vraisemblablement mvclontarre, par l'homme, a
une epoque ancienne, paraît tres vraisemblable elle aUSSI (1)
De tels transports d'especes utiles ont dû exister a des epoques tres
anciennes, de la même façon que les techniques des outillages lithiques
semblent bien s'être repandus sur de vastes regions du globe La longue
duree des periodes prehistoriques a certamement permIS de telles mIgra-
tions anciennes, de proche en proche, sur des espaces Immenses Nous
avons d'ailleurs la preuve que des contacts ethmques tres anciens ont
existe entre des regions eloignees Même SI nous laissons de côte, comme
tres hypothetique, l'Idee d'une origine commune des Negnlles et Bush-
men d'Afrique et des Negrrtos de l'Ocean Indien et du Pacifique,
d'autres faits ont pu être mIS en evidence RIvet (1924) a montre qu'rl
existe des affimtes hnguistiques entre les Indiens d'Amerrque centrale
et meridionale et les peuples polynesiens et austrahens Ces faits ternoi-
gnent de contacts ou de migrations datant d'une epoque ancienne,
sans doute prehistorique La recente expedrtron du Kon-Tiki, mon-
trant la possibilrte de telles migrations grâce aux courants marms, a
suggere a certams l'Idee d'un peuplement du Pacifique a partir de
l'Amerique tropicale, rejoignant les tradrtions de certames tribus ocea-
mennes SUIvant lesquelles leurs ancêtres seraient venus d'ailleurs Cette
theorie, soutenue par Heyerdahl, et reprenant les anciennes vues de
Cook, a ete combattue par Merrrll, et Ross a developpe des arguments
s'opposant a l'Idee d'un peuplement ancien de l'Oceame a partrr de
I'Amerique (2)
QUOI qu'Il en SOIt, des contacts anciens entre les pays tropicaux ont
fort vraisemblablement existe, expliquant la large repartrtion de cer-
tames plantes cultivees dans des regIOns variees, - parfois tres eloi-
gnees les unes des autres, - du monde tropical
Il est indiscutable que l'Afrique tropicale, actuellement separee des
regions mediterraneennes par la barriere desertique, a dû, sous le ch-
mat humide du Neohthique, beneficier d'une contmuite plus ou moms
nette du paysage agncole a travers les regions cultivees du Sahara,
ou s'etendait largement la CIVIlIsatIOn a pIerres polies et a meules dor-
mantes des peuples cerealiers, ulterieurement refoules au Sud par le
dessechement Le rôle du Sahara dans la genese des agrIcultures actuelles

(I) VOlT A CHEVALmR, ln Bull Soc Ajrsoansstes, I937. et FI vw A 0 F


(2) Une excellente mise au pomt de la question a été donnee par LEROY (J01~rn Agr
T,op, I955)
(( u-t« 1.!" ...J.:V. l'hal o t. a uu «)
C hamp cla ra ch id cs . R i'g ion d e Th iè s (S énégal) .

( Clic hé I . l : ...U \' . l' hal o i.abitte)


F em m es va n na n t le s co q ue s da ra chi d cs . J{" g ion d e T h iès .
(::" ·' n t'ga l).

( Clic hé I . F . A .J" , l' hal o L abitlr )


L e ma r ché d 'Atar (Ma u ri ta n ie) _
L'AGRICULTURI: DI: L'AFRIQUE NOIRI: SES DEBUTS 137

est indiscutable, et l'on peut supposer, avec A Chevalier, que son


apport aux debuts de l'agnculture a pu être Important N'oublions
pas que certames plantes cultivees en Afrique du Nord, comme les
bles et les orges, existent Jusque sur la hmrte Sud du Sahara et ses
confins subdesertiques
Les contacts humains entre I'Afraq ue tropicale et I'Afrique septen-
trionale se traduisent d'ailleurs dans les affimtes des mdustries lithiques,
qUI Jusqu'a Dakar et même Jusqu'au Congo, s'apparentent par certams
elements au Neohthique de tradition capslenne d'Afrique du Nord, en
même temps que certaines pleces (hachettes taillees) rappellent
l'Egypte (1)

L'ORIGINE DES RIZ AFRICAINS

Il existe en Afrique tropicale de nombreuses varietes de rIZ cultives


On a longtemps pense qu'elles derivaient toutes de l'Oryza sauva L , espece
asiatique, qUI paraît Issue, au moms en grande partie, d'Oryza jatua
Koemg, qUI vit encore de nos Jours a l'etat spontane en Indochine
Dans cette hypothese, la riziculture africaine seraIt relatrvernent re-
cente, pUIsque les varietes asiatiques d'O sauva ne furent mtroduites
sur la côte OCCIdentale d'Afrrque qu'a parnr du X\ le siecIe par les Euro-
peens, et sur les côtes orientales a partir du VIlle siècle par les Arabes
De la côte, ces varietes auraient lentement ete Importees vers l'mte-
rieur du continent Ce n'est que tout recemment que certaines varietes
de saiioa ont atteint le NIger pour y être mises en culture
Or I'historien arabe Ihn-Batouta qUI VISIta le royaume de Mali vers
1350 constata que la region du NIger produisait beaucoup de rIZ Et
Strabon, dans I'Antiqurte, parle d'un rIZ cultive par les Garamantes,
en Afrrque septentrionale
L'origine de la riziculture alncame devaIt être eclairee d'un Jour
nouveau grâce a la decouverte, en 1914, en Afrique OCCIdentale (vallee
du NIger, et Sud du lac Tchad), de plusieurs rIZ spontanes « tres proches
du rIZ cultrve d'Asie et de ses forme suuvages » A Chevalier rencontra
même l'un de ces rIZ a l'etat cultive chez quelques peuplades noires
Il s'agrt d'O glaberrima Steudel (2) Plus recemment, d'autres rIZ
cultives au NIger (particuherement dans la zone dmondation du
fleuve) ont ete reconnus comme appartenant a l'espece glaberrvma
o glaberrtma differe d'O satioa par ses pamcules rigides formant
des epiS dresses et non penches, et par ses caryopses plus fonces, rouges
ou bruns

(1) VOIr en particuher DELCROIX et VAUFREY, Le Toumbren de GUInée française (L'A,t-


ihropolog..., 1939. t IXL, P 265 312)
(2) Comme l'a souhgné R PORTÈRES (1955), des èchantillons d'O glabernma avaient delà
été recueilhs au Siècle dernier, en Afnque OCCIdentale, par E JARDIN et par LEPRJEUR
138 PL<\.l\TI:S ALIMENTAIRES DI: L'AFRIQUE NOIRI:

Il existe d'mlleurs, dans l'espece glaberrima, de nombreuses varietés


Et R Porteres, qUI a fart une remarquable etude d'ensemble des rIZ
africains, a reconnu parmI ces varietes des caracteres homologues de
ceux presentes par les varretes de siüwa « L'espece 0 glaberrtma Steu-
deI presente des vanations qUI simulent certaines formes d'O sauoa,
conformement a la 101 des series homologues formulee par N 1 Vavilov
en 1923 » Il s'agit d'une veritable oaruütoti parallele dans les deux
groupes
Ainsi s'est degagee la notion d'une double origine des HZ aincams ,
Il Y a d'une part des riz asiatiques, introduits a une epoque recente
par les Arabes et par les Europeens, et d'autre part, des rrz cultives
en Afrrque depuis une epoque tres ancienne, sans doute des le Neo-
lithique
L'etude approfondie des formes des rIZ afncams, poursUIvIe par
R Porteres, a permIs de reconstrtuer hypothetiquement les migrations
agricoles et humames anciennes C'est amsi que les Baga, actuelle-
ment locahses en basse Gumee Française, le long de la côte, semblent
bren être venus du delta central mgerren, en SUIvant les vallees, appor-
tant avec eux le riz baga-male
CHAPITRE IV

LES INTRODUCTIONS D'ESPÈCES


DE L'ÉPOQUE HISTORIQUE

LBS INTRODUCTIONS lIIJ:DITERRANBENi:'<ES ET ASIATIQUES DE L'CPOQUE


HISTORIQUE

SI la barriere saharienne constrtue actuellement une hmrte pro-


fonde, quasi-mfranchissable, entre le monde mediterraneen et le monde
afro-tropical, distincts pal leur flore, leur peuplement humam, leurs
especes agricoles, leurs techmques de culture (charrue et houe), des
contacts ont cependant existe depuis longtemps entre ceux-ci Des
l'Antiquite, Il y a eu des contacts cornmerciaux , l'existence de cara-
vanes carthaginoises atteignant le Soudan a travers le pays des Gara-
mantes (le Fezzan) est indiscutable, de même que les expedrtions car-
thagmoises sur les côtes de l'Afrrque occidentale L'Egypte ancienne
avart des contacts avec les pays du haut Nil, telle cette mISSIon envoyee
par le Pharaon Pepi II vers le haut NIl, d'ou elle rapporta, entre autres
merveilles, un « petrt danseur du pays des dieux ll, c'est-a-du-e un
Pygmee (Monceau)" La legende des Pygmees, et les nams de l'Afnque
equatoriale, 1891) Vers l'an 40 de notre ei e, des commerçants grecs
Dnt attemt la Somalie et même le canal de Mozambique Du vrr? au
XVIe srecle, les Arabes etabhrent sur la côte d'Afrique orientale de
nombreux comptoirs Mogadiscro, Zanzibar, Mozambique Ils att.ei-
gmrent même les Comores et Madagascar La premlere expedition
arabe au Soudan OCCIdental date de 734 L'empire noir de Ghâna,
fonde au IVe siecle de notre ere, commerçait avec le Maghreb La des-
truction de cet empIre marque le debut de l'Islam dans ces pays Gongo-
Moussa (1307-1332), empereur du Mali, au Soudan, fit un pelermage
a la Mecque, et introduisrt au Soudan I'archrtecture maghrebme On
140 PLA!'TES AI l'II:NTAIRES DE L'AFRIQUE l'DIRE

peut penser que ces divers contacts ont eu pour consequences l'mtro-
duction de diverses plantes cultivees
C'est aux Arabes que l'Afrique NOIre dort mcontestablement les
citronniers, les cotonmers d'ASIe, la canne a sucre (elle-même OrIgI-
narre d'ASIe) Les rIZ asiatiques ont ete introduits par les Arabes sur
la côte du Mozambique a partir du VIlle-Xe siecle Leur introduction
sur la côte occidentale d'Afrique, par les Portugms, est plus tardive
(XVIe slecle) La penetration des riz en forêt dense a ete plus ou moins
Importante suivant les regions , elle s'est traduite par endroits par
une reduction de la culture des Ignames, partaculierement à l'Ouest,
comme l'a montre J Miege
On a pense autrefois que les sorghos cereahers etaient peut-être
d'ongme asiatique MaIS H Porteres (1950), d'apres Burkill (1935), Iart
remarquer qu'rl n'existe pas en sanscrrt de terme precis pour le sorgho,
ce qm paraît exclure son ongme asiatique Les sorghos seraient donc
africams, mais auraient ete apportes par les Arabes a l'Inde Selon
Bartlett (1926), le sorgho n'aurait attemt Java qu'en 371 apres J-C
L'introduction des riz (0 glaberrima venu du Nord, et riz asiatiques,
repandus a partir de la côte) aurait, d'apres Porteres (1950), entraîne
dans les regions meridionales de l'Ouest af'ncam une regression des
sorghos
La methode lmguistique peut bien souvent permettre de reconsti-
tuer hypothetiquement les VOles geographlques suivies par certaines
especes cultivees C'est ainsi, dit A Chevaher (Ass F, Av Sc, 1924,
p 992), que, ( la plupart des noms de plantes mtrodmtes chez les
differentes peuplades sont precedes de l'un des prefixes suivants Man
ou Mal sigrnfie de l'Empire de Mah (du Soudan), Malta srgnifie
de La Mecque, Massca a sigmfie du Caire (de l'Egypte), Yowo sigm-
fie des Blancs, Porto sigmfie des Portugais, Nassara signifie des
Chretrens Ainsi Mœntiga, nom donne a l'arachide, dans le Sud du
Soudan, signifie qu'elle y est venue du pays du Mal» Les recents
travaux de R Porteres ont montre l'mterêt de ces farts lmguistiques
pour I'histcire des plantes cultrvees , nous en citons un exemple (cha-
pitre V) a propos des riz airicams

LES INTRODUCTIONS A"CCRICAINES RECENTES

La decouverte de l'Amenque devait enrichit prodigieusement l'agn-


culture de l'AncIen Monde par l'apport de nombreuses plantes ahmen-
taires nouvelles Des les premiers siecles de notre ere, et sans doute
deja bien avant, l'Amenque possedait deja une agriculture tres deve-
loppee, c'est ce que montrent les decouvertes archeologiques fartes
au Mexique et au Perou, essentiellement dans des tombeaux, ou furent
retrouves notamment le mamoc, le mais, l'araclnde, des haricots,
LI:S INTRODUCTIONS D' CSPECI:S DI: I:LPOQUE HISTORfQUI: 141

especes que Costantin et BOIs (1910) ont identifiees dans des sepul-
tures peruvIennes du XIIe et du xv" siecle Il s'agit d'une agriculture
tres ancienne, dont les debuts remontent peut-être a plusieurs mille-
narres Elle etait essentiellement locahsee dans les domaines monta-
gneux de la COI dilhere des Andes, ou les Indiens avaient atteint un
degre de VIe agricole tres superIeur a celui de leurs congeneres d'Ame-
rIque du Nord ou de l' hylea bresihenne Au Perou, vers 2000 a 3000
metres d'altitude, les Incas avaient reahse une crvihsatron agncole
hautement orgamsee et hierarchisee , Ils cultrvaient en terrasses, con-
naissaient les engraiS, et pratiquaient l'rrriga tien , les principales especes
agricoles etaient le mais, - base de l'ahmentatron, - les haricots,
le Bromus mango, l'amarante qUInoa (dont les graines servaient a
faire du pain), le tabac, l'arbre a coca, la pomme de terre Vers l'an
600, les Maya, maIgre leurs techmques agricoles, durent, en raison
de la degradation des sols, abandonner diverses regIOns du Peten (au
Nord du Guatemala), devenues Impropres a la culture Les Indiens
des plaines, dans l' hylea amazomenne, cultivaient, avec des techmques
bien plus rudimentan-es, le mamoc, la patate, divers haricots, les ara-
chides, les courges, les piments, le chou caraibe (yautw) , I'allouia,
I'arrow-ro ot
Le mais fut rapporte du Nouveau Monde paI Colomb des son pre-
nuer voyage Il est actuellement l'une des cultures fondamentales
de l'Afrique Les conquistadors trouverent le mamoc largement cultrve
par les mdigenes d'Amerique , la plante fut introduite en Afrique par
les Portugars , elle fut egalement Importee a Madagascar, ou elle est
tres repandue L'arachide a ete Importee en 1648 du Perou , elle a
Joue un rôle Important sur les bateaux negriers, pour nourrir les esclaves
A I'arrrvee de Colomb, la patate etait cultivee aux Antilles et en Ame-
rIque tropicale , Colomb la rapporta en Espagne, ou elle se repandit
a partir de 1495 , elle fut, de la, apportee par les Espagnols aux Indes
et par les Holla ndats en Indo-Malaisre
D'Amerique furent egalement Importes en Afrique le tabac, les
piments, le chou caraibe, les cotonmers d'Amerrque, divers arbres
frurtrers (corossoher, avocatier, papayer, goyavIer, pornrmer-cajou), de
même que les Opuntia, qUI se sont repandus dans les regions europea-
msees, l'ananas, le SIsal, le cacao, l' H eoea, le qUInqUIna (ces dermeres
especes n'ayant ete mises en culture que sous l'rmpulsicn europeenne)
Dans l'ensemble, on estime que 45 % des especes cultrvees en Afrique
sont d'orrgme americame Avant I'mtroduction des grandes cultures
VIVrIereS d' orrgme arnerrcame, l'Afrique devait aVOIr pour ahments de
base les Ignames, le Voandzou, les Coleus, les rIZ autochtones, les mils et
les millets En particulier la banane plantain et les Ignames etaient vrai-
semblablement les plantes vrvrreres fondamentales du domaine forestier
CHAPITRE V

LES BERCEAUX AGRICOLES

L'ORIGINE DES PL4..NTES CULTIVEES SA RECHERCHE

(( Un des moyens les plus directs pour connaître I'origme geogra-


phique d'une espece cultivee, dit A De Candolle, est de chercher dans
quel pays elle croît spontanement, c'est-a-dire a l'etat sauvage, sans
le secours de l'Homme » Le même Auteur souhgne ensuite les precau-
trons dont dort s'entourer le botamste pour determmer par cette VOle
l'orrgme geographlque des plantes cultivees, en raison a la fois des
plantes subspontanees evadees des cultures et se comportant comme
des plantes sauvages, et des especes naturahsees, qUI arrivent à se deve-
lopper dans une regIOn comme SI elles y etaient mdigenes Les docu-
ments archeologiques (grames trouvees dans des tombeaux ou dans
des sites prelnstorrques) fourmssent egalement des renseignements
nnportants sur I'anciennete des plantes alimentaires, et, dans certams
cas, sur leur origine, comme ce fut le cas du mamoc et du mais trouves
dans des tombeaux perUVIens anciens L'utilisation des documents
historiques souleve, comme le souhgne De Candolle (p 13 et 16), la
difficulte de l'mterpretation exacte des noms de plantes cites par les
auteurs anciens, a une epoque ou n'existait pas encore une nomen-
clature botamque preCIse et umverselle La methode lmguistaque peut
cependant, note De Candolle, fourmr des donnees mteressantes sur
l'histoire des especes cultivees Les recentes recherches de R Porteres
sur les cereales africaines ont montre le grand mterêt de l'etude des
noms utihses pour les designer Dans l'ensemble cependant, aucune
de ces methodes ne saurart, a elle seule, suffire, et Il Importe, conclut
De Candolle, de combmer ces divers procedes pour tenter de reconsti-
tuer l'origine et l'histoire des plantes cultivees
144 PLANTCS ALIMENTAIRES DE L'AFRIQUC NOIRE

LA NOTION DE BERCEAUX AGRICOLES

Comme les especes sauvages, les plantes cultivees ont leurs mlgra-
tions , individualisees en une regron, les especes et varietes ahmen-
tan-es se repandent ensuite SUIvant une arre plus ou moins vaste, deter-
mmee par les causes de dispersion, humaines prmcipalement Une
espece cultivee est susceptible de variations , parmI les mutants, qUI
ont en general la valeur de jordanon, l'homme fixe par la selection
les formes les plus avantageuses Même les peuples prumtifs sont
capables d'une telle selection, telle cette peuplade indienne du Matto-
Grosso (Amerique du Sud), mentionnee plus haut, qUI arriva a creer
une arachide (A nambiquarae Hoehne) a fruits nombreux (50-100
gousses) et a grames de 35 mm Dans les regions d'agnculture intense,
s'rndividuahsent ainsi des vanetes nombreuses des especes cultivees
Certaines de ces varietes sont ensurte mtrodurtes dans d'autres reglons
L'analogie est profonde avec les centres de drspersion des plantes
sauvages, riches en especes d'un même genre
Les berceaux agricoles se reconnaissent a l'abondance des formes
qu'y presente une même plante Vavilov a introduit, dans leur defi-
mtron, un element genetlque qUI permet de les determiner geograpln-
quement Le centre de variauon pnmmre est defini par une grande
diversite de formes, avec abondance des caracteres (genes) dormnants
Dans les aires de variation secondau e, Il y a au contraire abondance
des caracteres recessifs, qUI ne pouvarent se mamfester dans le centre
prImaIre, riche en caracteres dommants En se basant sur cette notion,
on peut tenter une reconstrtution des berceaux agricoles anciens, afn-
cams en particulier « L'Afrique, dit R Porteres (1950), est actuelle-
ment suffisamment prospectee au point de vue agrrcole pour qu'tl
SOIt possible, même en l'absence totale de documents anciens, ecnts
ou graves, de sepultures anciennes, d'etudes linguistiques et folklo-
rIques, encore tres msuffisantes, d'etabhr, par la methode botanique
de Vavilov, une histoire des agricultures africaines depuis leurs on-
gmes Beaucoup de points restent obscurs, et certaines especes de
culture ne sont plus representees a l'etat sauvage »

Lus BERCEAUX AGRICOLr::S

D'apres A de Candolle [L'origine des plantes cultwees}, I'agncul-


ture serait sortie de trois foyers Chme, Sud-Ouest de l'Asie (en con-
nexion avec l'Egypte), Amerique tropicale Vavilov, dans le monde
entier, reconnaît sept berceaux agricoles trois en ASIe, deux en Ame-
nque, un en Afnque, un dans le bassin mediterraneen Seuls ceux
-d'Asie, d'Europe, et d'Afrique blanche possedent la charrue Ceux
d'Amenque (Incas, Mayas, Perou, Mexique) et d'Afrique NOIre sont
PI.. X II

( t / lelle ::> cltlu:f l ) ( Ctict,« l .F.• !. N . Photo La bille]

J eune Ma li nk é ma ngeant le fruit Un karité (B lIly ros pe r m w ll pa rk i i,


comp os é d e S arcocep hulus escu len - Sa po tac ée), en sa v a n e . R égio n de
l us (R u bia cée) q u ' il vien t d e cue illir C aoun (H a u te V ol ta).
dan s la s ava ne. Rég ion d e B ey la,
C uiu ée frança ise.

(Cl".,," Sch ,udl) (C liché S chnelt )

Meul e d orm a n te s u r ]' e m pla ce m en t Meule d c pi erre se r va n t ac t uell e-


d' ml a ncie n vill age , dan s le nord ment il écras e r les h e rb es dans u n
du Fou tu -Dju llo n . h a m ea u d e ba sse Guin ée française ,
au pi ed du m on t Ka k oulima.
LES BERCEAUX AGRICOLES 145

restes a des techniques plus pnrmtrves Ces centres sont essentielle-


ment localises dans les reglOns montagneuses tropicales et subtropi-
cales, regions qUi, comme le note Vavilov, sont favorables à la fois a
l'habrtat humain et au developpement des especes herbacees , le deve-
loppement agricole des plaines et des vallees ne serait venu que plus
tard A Chevalier souligne cependant qu'en Afrique la culture s'est
largement developpee dans les plaines et les vallees, qUi auraient aInSI
Joue un rôle fondamental, l'abondance des formes dans les montagnes
n'etant due qu'au fait qu'elles ont offert de tout temps un refuge aux
peuples, agriculteurs en particulier, en lutte avec leurs VOISms
En Afrique, Vavilov (1935) distmgue un foyer medüerraneeti et un
foyer abyssm Le foyer mediterraneen, dans l'ensemble, n'a Joue aucun
rôle en Afrique tropicale Le foyer abYSSIn aurait fourni a l'Afrique
divers sorghos, les millets eleusme, le cafeier d'Arable, le Musa ensete,
et a diverses reglOns certains bles et orges
Aux berceaux agncoles distingues par Vavilov, R Portères, dans
un travail plus recent (1950, 1951), ajoute un berceau ouest-ajricaui
et un berceau est-ajrtcatn
Le berceau ouest-ajricaui a fourm
divers sorghos, derrves de S arundcnaceum Stapf, et constrtuant
des especes jordaniennes
S margarüijerum. Stapf,
S gumeense Stapf,
S mellitum. Snowden,
S gambicum. Snowden,
S exsertum Snowden,
divers mils pemcillaires ,
plusieurs millets
[onio Digitaria eailis Stapf dans le secteur senegambien,
iburù D iburua Stapf dans le secteur soudamen ,
divers riz ,
certaines plantes oleagmeuses, comme Sesamum raduüum. Schum ,
diverses plantes à bulbes et racines alimentaires Coleus dazo A
Chev, plusieurs Dioscorea, etc ,
au même berceau appartient la protoculture du colatier (Cola nüula
A Chev)
Le berceau de l'Est ajricain, note Porteres, « paraît plus pauvre et
n'est peut-être qu'un prolongement en zone equatoriale d'altitude de
foyer abYSSIn en zone tropicale d'altrtude » Il a donne
divers sorghos differencies a partir de S oerucillülorum. Stapf, et
ayant la valeur d'especes jordamennes
S cattrorum Beauv ,
S conaceum Snowd •
10
146 PLAl\TI:S ALBII:NTAIRCS DI: L'AFRIQUI: NOIRE

S dulcicaule Snowd ,
S caudatum Stapf,
divers mils Penrusetura echinurus Stapf et Hubbard, P malaco-
chaete Stapf et Hubb, P albicauda Stapf et Hubb, qUI sont des
especes jordaniennes ,
des millets Eleusuie coracana Gaertn ,
des plantes oleagmeuses Sesamum indicuni L ,

FIG 29 - Carte des berceaux agricoles africams - I foyer


mediterraneen ,II foyer ab ys sm ,III foyer afro-orIental,
IV foyer aîro-occidental A sous-foyer senegambien ,B sous-
foyer central-mgerien ,C sous-foyer bemmen ,D sous-foyer
adarnawren - Les foyers sont figures en pomtille, les sous-foyers
en hachures - D'apres R Porteres 1950, p 505

LI:s CI:NTRES OUEST-AFRICAINS DI: DISPERSION DES RIZ

Nous devons a R Porteres un travail du plus haut mterêt sur les


rIZ africams et sur leurs centres de dispersion Nous en exposerons
tres brIevement les prmcrpales conclusions
Oryza glaberruna, riz autochtone d'Afrique, est cultrve du Cap Vert
LI:S llI:RCI:AUX <\.GRICOLI:S 147

Jusqu'au Tchad Son maximum de variation est locahse dans le delta


central mgerIen, avec concentration des caracteres dominants ce
serait la le centre prImaIre de variation, le premIer foyer rizrcole
« Du delta central mgerien, les races de rIZ se sont repandues a tra-
vers tout l'Ouest africain Jusqu'au httoral de la côte de Gumee» (R
Porteres, 1950)
En haute Gambie et en Casamance, on trouve des caracteres reces-
srfs, qUI « defimssent un centre secondaire de diversification varietale,
qUI temoigne de l'existence d'une riziculture certamement beaucoup
plus evoluee, même a ses debuts, que celle qUI prevalait a la même
epoque dans le delta central nigerien, ou mamtenant» (R Porteres,
1950)
Il y aurait donc eu un cenu e 1 izicole mgenen et un centre rizicole
senegambien, « ayant cultrve respectivement les groupements raciaux
nigerica et senegambica »
Selon Portères, cette riziculture de la côte Ouest serait le fart d'une
crvihsatiori neohthique qUI a larsse dans ces regIOns des megahthes
(etudies par Jouenne) (1), et se situerait vers 1500-800 avant notre
ere « La riziculture centrale nigerienne se serait formee, pense Por-
teres, environ 1500 ans avant J -C » Elle serait donc posterieure a
la riziculture asiatique, dont un document chinois de l'an 2800 fait
deja mention
Partout ou est cultrve 0 glaberrima, note Porteres, le rIZ est designe
par des mots bases sur le radical ml, ml, mn La ou ces mots n'existent
pas, on ne connaît que les rIZ asiatiques (0 stüioa.} On peut amSI
determmer, d'apres les donnees lmgurstiques, l'aire de culture d'O
glaberrima avant l'mtroduction des rIZ asiatiques au xvr" srecle (R Por-
teres, 1950)

(1) ]OUCNNE, Bulletin Canlûe Et Just et Sc A 0 F, 1916, 1917, 1918, 1920


CHAPITRE VI

L'ÉVOLUTION RÉCENTE
ET LES PROBLÈMES ALIMENTAIRES ACTUELS

L'epoque moderne, avec la penetratron europeenne et I'mtegration


de l'Afrrque dans la VIe economique mondiale, a vu une transformation
profonde de l'agriculture afncame Certes le paysan noir est reste
fidele a ses techmques ancestrales, a son agriculture extensive a la
houe, a ses plantes ahmentaires traditionnelles MaIS Il Y a eu d'une
part une orientation des cultures vers l'exportation, se traduisant par
une augmentation de la production, et parfois la naissance d'une mono-
culture (arachide), et, d'autre part, la creation de cultures nouvelles,
d'mspiration europeenne (caferer, banamer, cacao, qumquma, par-
fOIS sisal) Le paysan noir qUI, JUSqU'ICI, produisait pour la consomma-
tion locale ou pour des echanges reduits (a part la cola, qUI fart depuis
longtemps l'objet d'un commerce Important), produit mamtenant sou-
vent pour l'exportation Souvent même, Il entreprend, comme en Côte
d'IVOIre, des plantations de cafeiers, sur le modele européen L'ara-
chide du Senegal, les bananes de Gumee, les cafes de la forêt, le cacao
de Gold Coast, ahmentent une large exportation La recente guerre
a obhge les peuples de la forêt a intensifier leur production de rIZ et
d'huile de palme La production agricole a considerablement augmente
au cours des dermeres decades De ce developpement est resultee une
mtensiflcation des defrichements , l'equilibre qUI existait Jusqu'alors
entre la destruction de la forêt et sa regeneration, s'est trouve rompu.
L'etendue des forêts secondaires, des brousses arbustives, ne cesse
de s'accroître au detriment de la forêt, rendant mdispensable une
organisation destmee a preserver le capital forestier par des mesures
comparables a celles qUI sont en VIgueur dans les pays tempérés Des
reserves forestières (et des réserves naturelles) ont ete creees L'etude
de la protection de la vegetation et du sol est partout à l'ordre du
150 PLANT CS ALIMENTAIRCS DC L".\rRIQUE NOIRE

Jour On recherche les techmques permettant d'assurer, en même


temps qu'un rendement optimal des cultures, une protectron de la
forêt et des sols C'est ainsi qu'en forêt dense a ete precomse le rem-
placement des rrz de montagne, - desastreux par l'erosron qu'rls
entraînent, - par les rrz de bas-fonds, de meilleur rendement et per-
mettant, grâce a des assolements approprres, une culture plus longue
Les techmques agrrcoles ancestrales, partrculrerement avec l'mten-
sification des cultures et la reductron de duree des Jacheres qUI en
resulte, aboutissent mcontestablement, en hien des regrons, a une
degradation de plus en plus profonde de la vegetatron et des sols,
inquietante pour l'avemr agrrcole, et Justement souhgnee par les grands
specialistes de la vegetatron, de I'agrrculture et des sols Inversement,
I'mtroduction ou le developpement exagere de certaines cultures, de
même que la rmse en œuvre inconsideree de methodes culturales nou-
velles non adaptees aux conditions ecologiques locales, ont parfois eu
des consequences agrrcoles, economlques ou pedologiques desastreuses
C'est ainsi que la culture du coton a affame certains cantons de la
Haute-Volta (Robequam, 1937, crte par R Furon, 1947, p 112) Des
cultures mdustrrelles sont venues parfois detrâner les cultures vivrières
prirmtives, posant le grave probleme de l'ahmentatron des popula-
trons C'est notamment le cas de l'arachide, espece particulierement
epuisante pour les sols La culture a la charrue, Imprudemment mtro-
durte en certaines regrons, a provoque une erosron intense des pentes,
le fait a notamment ete signale au Kenya, au Nyassa, en Hhodesie,
au Swaziland (Afrique du Sud), et en diverses autres regrons On trou-
vera dans l'ouvrage de R Furon (1947, P 124-130) un excellent expose
synthetique de cette questron
Ces faits montrent combien Il Importe, avant toute innovation agrr-
cole, d'envisager son indispensable harmomsatron avec les co ndrtions
ecologrques locales Comme l'a fort hien dit P Gourou, « l'on ne com-
mande a la nature tropicale qu'en lUI obeissant » C'est sur une base
essentiellement ecologrque que devra s'appuyer l'agrrculture, et Il faut
rendre hommage a tous ceux, agronomes, pedologues, botamstes, qUI,
depuis des annees, etudient sous cet angle le probleme de l'agrrculture
africaine et de son evolution moderne Indiscutablement, certames
techmques agrrcoles autochtones, telles que l'emploi de la houe et la
Jachere forestaere prolongee, sont en accord avec les exigences ecolo-
giques, alors qu'mversement la pratique ancestrale des feu.. . . de brousse
est une cause favorisant la degradatron La solutron, dans l'mevrtahle
intensrfication actuelle des cultures, devra donc obhgatolrement temr
compte a la fois de cet aspect ecologique, en même temps que de l'atta-
chement des populations aux pratiques ti aditronnelles Les innova-
trons devront reposer sur une base mûrement etudiee, et hien souvent
elles devront s'attacher a adapter plus etroitement a l'ecologie les
L'EVOLUTION RJ:CENTJ: nr LJ:S PROBLJ:MJ:S ALl'IENTURES ACTUELS 151

techmques agricoles deja existantes Ce sera le cas de la substrtution,


mamtes fois precomsée, des cultures de bas-fonds aux cultures de
pente, et aUSSI, comme nous l'avons vu au Fouta-Djallon, un deve-
loppement des cultures permanentes, sur sol plus ou moms amende,
que sont les jardins de case, en correlation avec une reduction pro-
gressIve des cultures epuisantes (telles que celle du fomo sur les pentes
dans ce même massif montagneux), et avec l'mstauration de mesures
protectrrces, comme la culture en terrasses et la protection mtegrale
des pentes accentuees
Sur le plan humam, l'epoque actuelle a vu le developpement de
VIllages Importants, et l'extension des VIlles, c'est-à-dire la tendance
a la condensation d'une population JadIS plus dissermnee Ces faits,
joints au developpement des plantations et des chantiers, font peu
a peu sortir l'Afrique du stade d'une agrrculture farmhale cultivant
pour les besoms locaux De plus en plus, le paysan, au moms dans cer-
tarnes regtons, produit, en plus de sa consommation, pour l'exporta-
tion vers les VIlles ou vers les chantiers La culture de l'arachide, au
Senegal, represente le terme extrême, pousse Jusqu'a la monoculture,
de cette evolution Correlativement se pose le probleme alimentaire
de I'Africain L'habitant des VIlles, Isole du contact direct avec les
productions vegetales, achete sa nourriture, qUI perd ainsi de sa diver-
site prrmrtrve, propIce a l'equilibre de la ration C'est pour les crtadms
surtout que se pose le probleme de l'azote, comme d'ailleurs celui des
vrtarmnes Dans cette evolution extrêmement rapide, economIque et
SOCIale, S'Impose la necessite d'aborder sur le plan scientifique le pro-
bleme alimentaire Il est indiscutable que la solution aux carences
constatees medicalement est a rechercher sur place, parmI les plantes
africames peu utilisees ou parmI les plantes etrangeres acchmatees
Ainsi S'Imposent l'etude de I'ahmentation actuelle et passee et l'mven-
taire des plantes alimentaires africaines, au même trtre que les essais
de culture, de selection et d'rntroduction de plantes vrvrreres nou-
velles
CATALOGUE DES PLANTES ALIMENTAIRES
D'AFRIQUE NOIRE (1)

ALISMATACÉES
Lunnophqton obtusijoluua MIQ Brûle pour la Iabncation du se
mdigene (Liberia )
TYPHACÉES
Typha australes SeHuM et THONN Hhizomes consommes lors des
famines Parfois la plante calcmee sert a preparer le sel de cuisine
mdigene
GRAMINÉES
Brachiaria deflexa CE HUEE Cereale de ramassage repandue dans
les regions sèches de l'Afnque tropicale Sa variete satwa PORTERES
est cultivee dans l'Ouest africain (Fouta-Djallon)
Cymbopogon cttratus STAPF (cItronnelle) Renferme une huile essen-
trelle Feuilles employees en decoction comme boisson
Dcgitana extlis STAPF (fomo) Cultrve dans l'Ouest africain (Fouta-
Djallon ) Grams tres petits, consommes en couscous ou en farme
Cette cereale est signalee au Soudan des 1354 par Ibn Batouta (R Mau-
ny, 1953, p 702)
D iburua STAPF (iburu) CultIVe dans les regIons soudamennes et
sahehennes de l'Ouest africam HENRARD rapproche D eanlts et D
iburua de D barbinodis HENR du NIger, Il se pourrart que la culture
de ces deux cereales (qm ne sont pas connues a l'etat sauvage) art
pns naissance sur les confins Sud du Sahara, en Afrique Centrale
(A CHEV ALlER, RB A , 1950)
Eclunochloa colona LINK Plante des heux humides Grams parfois

, (1) La documentation CItee dans ce catalogue est prmcipalement tuée des travaux et
-ouvlages de CHEVALIER, DE WILDEMA.N, ROLLAND, D'\LZIEL, PORTÈRES, des documents
Importants ont également ete fourms par la Flore du Congo Belge et du Ruanda-Urundr,
pubhée par 1'1 NE A C sous la direction scientifique du Professeur W ROBYNS
154 PLAI\TeS ALl\IeI\TAIRES De L' \.FRIQue I\OIRE

utilises lors des disettes La plante etait cultivee comme cereale dans
l'Egypte ancienne Il en existe en Aînque une forme cultivee
E siagnina BEAUV (bourgou) Espece des lieux marecageux Gram
consomme lors des disettes La tige, riche en sucre, sert a îabrrquer
une boisson alcoolisee , on l'ecrase, pUIS la traite par l'eau pour extraire
le sIrop sucre
Eleusine COI acana GAERTN Cereale des regions pauvres, de l'Àfrique
orientale a la Nigeria (VOIr carte p 92) Cultivee depuis tres longtemps
dans l'Inde (que De Candolle considere comme son heu d' origine}, la
plante serait, d'apres Vavilov (1935), origmaire des hauts plateaux
abyssins « Il paraît, dit Porteres (1950), ne farre aucun doutc que
les premieres mises en culture auraient eu heu dans l'Inde » C'est ce
que suggere la decroissance de cette culture de l'Est vers l'Ouest
Consomme en couscous Sert aUSSI a preparer une boisson alcoolisee
Et agrostis ciluinensis LUTATI Gram parfois consomme (Chan)
Eragrostis tef (Zucc ) TR (E abysSLnLCa SCRR) Cultrve en Ethiopie
Les grams de divers Eragrosus sont utrhses lors des fammes
Hordeum Des orges sont cultives en Abyssime et dans le Sahara
H vulgare LINN var hexasticluni AITCR est cultive au Bornou et
dans la regIOn du NIger moyen
Oryza (rIz)
o glaberrima STEUD est le rIZ mdigene de l'Afrique, cultive dans
les regIOns soudarnennes de l'Ouest africam
o satwa LINN groupe l'ensemble des rIZ asiatiques, Importes en
Afrique Il en existe de tres nombreuses formes Dans bien des regIOns,
la culture du rIZ est recente « Avant l'arrivee des Europeens, SIgnale
TISSr:RANT (1953, p 224), le riz n'etait pas connu des mdigenes de
I'Oubangui )) Par contre, comme nous le rappelons (III, chapitre V),
une riziculture autochtone aurait existe dans certaines regions d'Afnque
des une epoque reculee
Panicum turgulum. FORSK Glams souvent utihses comme ahrnerrt
de cueillette en temps de disette Il en est de même pour d'autres
Panicum (P laeium, etc)
Penrusetum. section Perucillca La STAPf et HUBB Ce sont les mils
a chandelle, ou petits nuls (pearl millet] A ce groupe se rattachent
de nombreuses espcccs jordaniennes, cultrvces dans les diverses re-
giens , nous nous bornerons a les CIter brrevernent, d'apres Porteres
(1950)
Est et Sud-Ouest africains P echuuu us STAPF et HUBB , P mala-
cochaete STAPF et HURB , P albicaiula STAPF et HUBB , P typhoLdes
STAPf et HURR , P spicatum. KOERN (sensu stncto)
Hegron du Tchad P ancylochaete STAPF et HUBB, P gibbosum
Sn.pf et HUBB, P maHva STUF et HUBB
Ouest africain P pycnostachyum STAPF et HUBB, P nigrüanum
CATALOGUI: DI:S PLA].', r ns ALIMI:NTAIIŒS D'AFRIQUr: NOIne 155

DUR et SCIIINZ, P leorus STAPr et HUBB, P gambiense STAPF et


HUBB, P CLne/ewn ST\PF et HUBB
Les especes les plus cultivees se rattachent a P typhmdeum L C
RICHE (P spicatuni KOERN) Les rmls a chandelle sont d'ongme
africame
Saccharum officmm wn LINN (canne a sucre) Gngmarre d'Asie,
assez repandu en Afrique, mais n'y fait en general pas l'objet de cultures
Importantes Le sucre n'en est pas extrart, mais les tiges sont mâchees
comme Ïriandise Au Congo et au Gabon (d'apres l'abbe WALKER),
les mdigenes en extraient le JUs sucre pour preparer une boisson alcoo-
hsee Au Kassai (Congo), ou la culture de la canne a sucre est assez
repandue, les indigenes en tu-ent un vin largement consomme
Sorghum (sorghos) Les sorghos cerealiers (v repartrtion fig 27)
paraissent d' origme afncame, comme le pensait A de Candolle des
1883 Ils se rattachent, en Aîrrque, a trOIS souches specifiques, ayant
fourm chacune un certam nombre de formes cultrvees (SNOWDEN)
S aruridinaceum. STAPr (spontane dans l'Ouest afncam),
S lJertLCdhflOlum STAPF (spontane de l'Erythree a I'Afrrque du
Sud),
S aetluopicuni RUPR (spontane en Erytrhree et Ahyssnue)
Plusieurs varietes de Sorgho servent a preparer la blere de mil (dolo)
Sorghum mellüum SNOWDCN var melluuni SNOWDEN, riche en sucre
sert a preparer une boisson alcoohsee
Tt üicuni durum D ssr- et T vulgate VILL (Bles) CultIves dans les
oaSIS du Sahara, la Maurrtarne, le Soudan, En Éthiopie sont cul-
trves T dicoccum, T diu um, T turgulum, T vulgare et T compactum
Zea mays LINN (maie) Considere comme etant orrgmaire d'Ame-
nque, ou Il a ete retrouve dans des tombeaux precolombiens Large-
ment repandu en Afnque, ou Il est cultrve SOIt dans les jardms de
case, SOIt dans les champs, parfois aSSOCIe a d'autres plantes (rIZ, etc) ,
n'est souvent qu'un aliment d'Importance secondaire , represente ce-
pendant chez un certam nombre de peuples (Dahomey, certames re-
gions de Côte dIvoire et d'Afrique equatonale, etc) une culture vrvriere
fondamentale Dans certames regions (Dahomey, ) on prepare une
blere de mais Tout recemment, JEFFRCYS (1954) a cite quelques farts
archeologiques dont Il tire argument pour penser que peut-être le mars
aurait pu e-cister en Afrique des l'epoque precolomhienne (?)
Lors des disett.es, certaines Grammees sauvages sont recoltees comme
aliment d'appomt Par exemple, dans la reglOn du Tchad, d'apres
Cathermet (1954), on utihserait Diguaria adscendens HCNRARD, Pas-
palum sci obiculatum. var Ûomme, sonu. STAPF, Brachuu ta stignuüiseta
STAPF, Dactyloctenwm aegqptucm BEAUV, Seuu La pollulüusca STAPr
et HUBB
A Chevalier (R BA, 1922, p 544) SIgnale que de nombreuv peuples
156 PLANTES ALIMENTAIRES DE L'AFRIQUE NOIRE

d'Afrique Centrale, tels que les Bagummens, les Kotokos, etc, (1 font
une grande consommation de grams de petites Grammees sauvages »,
notamment Eleusuie uulica GAERTN, Dactyloctemum aegyptwcum
WILLD (Syn D aegyptmm BEAUV), divers Digüaria et Setaria

CYPÉRACÉES

Cyperus esculentus LINN (amande de terre, souchet comestible] OrI-


gmaire des regIOns medrterraneennes et de l'Asie occidentale Cultivé
deja dans l'Egypte ancienne, des la 12 e dynastie (vers 2000 ans avant
notre ere) , ses rhizomes ont ete trouves par Maspero dans des tom-
beaux egyptiens anciens (Schwemfurth, 1887, p 3) Cultrve dans
diverses regions d'Afrique tropicale On utilise les grames fraîches ou
rôties, qUi sont moulues en farme
C incom.pressus C B CL Cendres pour sel de CUISme (R Porteres)
C dives DEL, et C exaltatus RETz Cendres pour preparation du
sel
Fiurena umbellata ROTTB Cendres pour preparation du sel, en pays
manon (Harley)

PALMIERS

Borassus aethwpum MART (B flabelhfer LINN var aethwpum


WARB ) (Romer) Fourmt dans certames regions un vm de palme Le
bourgeon termmal est comestible, comme celui d'autres palmiers (chou-
palmiste) Les fruits, d'apres Rançon, seraient consommes lors des
disettes , les racmes des Jeunes arbres seraient aUSSI comestibles
Cocos nucijera LINN (cocotier) Paraît origmaire des îles du PaCI-
fique, existe dans les regions côtières de I'Afrique SIgnale des le VIlle
siecle sur la côte orientale d'Afrique par Maçoudi (R Mauny, 1953,
p 696)
Elaeis guineensts JACQ (Palrmer a huile) Très répandu dans les
regions defrichees du domame forestier et sur ses abords Serait, d'apres
Chevaher (1910), orIgmaIre de regions exterieures a la forêt dense,
sur ses hsieres (galeries forestieres ) Vit a l'etat demi-sauvage dans
la vegetation secondaire L'huile est extraite par les indigènes par
un procede rudrmentaire , les frurts sont amasses et ecrases dans des
fosses, ou l'on verse de l'eau, on fait ensuite bouillir le liquide L'huile
de palme est une huile epaIsse, rouge, couramment vendue sur les
marches de la forêt et des savanes voisines, et utilisee dans la cuisme
mdigene (sauces) L'amande extraite par concassage du noyau four-
mt l'huile de palmiste, d'un Jaune clair Il existe d'assez nombreuses
varietes du palmier a huile, generalement non discernables a leur seul
aspect La seve du palmier a huile est, dans diverses regions, utihsee
CATALOGUE DES PLANTE::S ALIME::NTAIRES D'AFRIQUE NOIRE 157

comme vin de palme Les cendres du stipe servent à preparer du sel


(R Porteres)
Phoenux dactyLLfera LINN (Dattier) Plante dans les oaSIS des regIons
desertiques Paraît orrgmaire de l'Inde occidentale ou du Golfe Per-
sIque, le Dattier etait deja cultive en Arable et en Egypte Il y a 5000
ans, Il etait a la même epoque deja repandu au Sahara (d'apres Che-
valier, 1932) D'apres GautIer, les palmeraies actuelles des oaSIS saha-
riennes seraient relativement recentes
P reclinata JACQ (dattier sauvage) fruit petit, comestible Ce
palmier a peut-être ete cultive jadis (R PORTERES, RB A, 1947,
p 205)
Raphia Plusieurs especes (R gigantea A CHEV, R Hookeri MANN
et WENDL, R PLmfeJa BEAUV, R sudaruca A CHEV) fourmssent
le vin de palme (bangui] Les Haphia sont des arbres tres utiles (fibres,
pêtioles ) Cendres servant a preparer un sel de cuisine (R PORTERES)
R hunulis A CHEV fart, au Cameroun, l'objet d'une protoculture
les Bamoun et les Bamileke « non seulement le protegent, mais le
plantent et en assurent l'entretien cultural » (R PORTERES, RIB A ,
1947, P 204)
Hyphaene thebaica MART (palmier doum) Pericarpe du fruit de
certaines varietes utilise au Sahara pour preparer des galettes Le
bourgeon termmal est comestible

AROIDÉES

Amorphophallus draconttoules N E BR Tubercule consomme lors


des disettes, après longue CUisson
Anchomanes dLfformLs ENGL Tubercule consomme lors des disettes
Colocasia esculentum SCHOTT (taro) (= Colocasia antiquorum SCHOTT,
= Caladium esculentum VENT) Le taro est une grande Aroidee a
larges feuilles peltees, cultive dans tous les pays tropicaux Paraît
origman-e d' Indo- Malaisie Etait cultive dans l'Egypte ancienne et
dans l'Inde ancienne Tubercule amylace comestible Feuilles Jeunes
potageres
Cyrtosperma senegalense ENGL Fourmt du sel de cuisine
PLStw str attotes LINN ParfOIS consommee lors des disettes (Soudan
oriental) Preparation de sel alimentaire
StylochLton WarneckeL ENGL Hhizome consomme lors des famines,
apres un traitement approprIe
Xanthosoma Tubercules amylaces comestibles L'espece cultivee en
Afrique serait, selon Chevalier, X majcd]« SCHOTT Ces plantes res-
semblent aux Colocasia, dont elles se distmguent par leurs feuilles
sagrttees (Yautw, chou caraibe)
Les yautw sont d'origine amencame recente , Ils sont tres cultives
158 PLAN rus ALHIENTAIRCS DC L'AFRIQUE NOIRE

dans l'Ouest africain et au Cameroun Les Colocasia sont parfois natu-


rahses dans le domame forestier

BROMÉLIACÉES
Ananas comosus (LINN) MERRILL Ananas Origmarre d'Amerique
Introduit en Afrique des le x VIe sie cle par les Portugais Parfois natu-
rahse en forêt Peu repandu Plantations europeennes

COMMÉLINACÉES
Bujorestia glabrisepola DE WILD Servirait au Congo a la prepara-
tion du sel de cuisine (d'apres de Wildernan)
Floscopa ail wana C B CL et F glomerata HAssK Servent au Congo
a preparer le sel de cuisine (De Wildeman)
F SchwemlUlthn C B CL Feuilles comestibles
AGAVACÉES
Dracaena ]VIannn B o\.KER Jeunes feuilles consommees comme le-
gume
Dracaena reflexa LAM et D thalioules MORR Les feuilles seraient
comestibles (Congo, de Wildeman)

LILIACÉES
Allium. ascalorucum. LINN (echalotte) Largement cultrve
A cepa LINN (OIgnon) Origman-e d'Asie, cultive plusieurs mille-
naires avant notre ère par les Chaldeens et les Egyptiens , sans doute
apporte par les Arabes en Afrique occidentale, ou IdrISI le cite en
1354 (R MAUNY, 1953, p 712) Des oignons de grande taille sont
cultrves dans la region du Tchad et en pays Haoussa, d'apres A CHE-
VALIER (Manuel d'horuculture coloniale, 1913, p 333), ainsi qu'en
Nigeria du Nord (DALZIEL, p 485)
A sativum LINN (ail) Serait origmaire d'Asie centrale, ou Il existe
à Fetat sauvage Etait dejà cultive dans l'ancienne Egypte

TACCACÉES
Tacca involuct ata SCHUM et THONN Tubercule amylace (renfer-
mant 30 % de fecule), parfois consomme lors des fammes

DIOSCORÉACÉES
Dwscorea (Ignames)
D abyssLnLea HocHST Cultrve en AfrIque orientale
D alata LINN (Igname blanc) Espece devenue cosmopolrte , sem-
blerart origmaire de l'Est de l'Inde, sa culture paraîtrait aVOIr prIS
CATALOGUE DES PLANTES ALIlIIENTAIRI:S D'AFRIQUE l\OIRE 159

narssance en Indo-Malaisie , d'apres Chevaher, cette espece aurait ete


Importee en Afrique par les NOIrs, pour Burkill, les premiers echanges
auraient eu heu entre les Indes, la Mel Rouge et le Golfe Persique ,
les Portugars l'auraient apportee sur les côtes d'Afrique occidentale,
d'ou les NOIrs l'auraient diffusee dans l'rnt.erieur (J MIEGE, RIB A ,
1952)
D bulbijera LINN Repandu dans tous les pays tropicaux , espece
polymorphe, que Burkill a mise en synonymIe avec D lat~folw BENTH
D cayenens~s LAlII (Igname Jaune) C'est l'une des especes les plus
cultivees dans l'Ouest africain Originaire d'Afrique, d'ou elle a éte
introduite en Amerique SUIvant CHEVALIER (R l BA, 1949), D caye-
nens~s pourrait descendre de D abyssLnwa
D colocasuiolui PAX Cultive dans certaines regions (Cameroun)
D dumetoi um PAX Plante sauvage, parfois consommee lors des
disettes Renferme un produit toxique, qUI a cause des accidents
mortels
D hasuiolui P AÀ (D Lecardii DE WILD) « N'est cultive qu'en
hsiere de la forêt dense, a u Cameroun et dans l'Oubangui : (A CHE-
VALIER, RIB A, 1949)
D lurtiflora BENTH Tres peu cultive (SIerra-Leone, Nigeria du
Nord) Il en existe des formes toxiques
D pt aehensilis BENTH (Igname blanc) Repandu à l'etat sauvage
et cultrve
D rotundata POIR Cultive D'apres J Mlege (R l BA, 1952),
« l'ancienne distinction entre D cayenens~s LAlII et D rotundata POIR
ne saurait temr »
D enulacijolui DE WILD Espece sauvage, qUI n'est utrhsee que
lors des disettes
CItons de plus D esculenta BURKILL, espece non africaine qUI pour-
rait aVOIr son origine en Inde-Malaisie
Comme le SIgnalent Chevalier (1952) et Dr: WILDElIIAN, certains Dios-
corea sont toxiques, mais presentent des formes comestrbles , c'est le cas
de D zanzibarensts PAX (= D macroui a HARlIIS = D welsousclui
RENDLE) d'Afrique equatoriale, et de D bulbiiera LINN et D lauiolu»
BENTH, especes que Burkill reumt en une seule, lors des disettes,
certaines varietes sauvages en seraient consommees apres un traite-
ment special « En Afrique OCCIdentale, d'apres J Miege (R l BA,
1952), l'aire prmcipale de culture des Ignames se developpe a l'Est
du Bandama et se heurte a l'Ouest de ce fleuve a la culture du rrz ))
Comme l'a montre J Miege (1954), la repartrtion geographique des
Ignames cultrves est hee a leurs besoins ecologiques « Toutes les
varietes appartenant au Dioscorea alata et au Dioscorea esculenta pros-
perent dans les regions hurnrdes rnerrdionales a pluviosite euperieure
a 1 800 mm » « Plus au Nord, dans le pays baoulé, voué plus parti-
160 PLANTES ALIMENTAIReS De L'AFRIQUE NOIRE

euhèrement a la culture de ces tubercules, ces deux varietes, tout en


donnant encore de bons rendements, sont supplantees par les nom-
breuses races du Dioscorea cayenens~s, mieux adaptees aux chmats plus
secs Cette espece est à peu pres la seule plantee dans les parties sep-
tentrionales de l'aire Igname, chez les Senoufo par exemple » « Les
varietes de Dioscorea alata et de Dioscorea esculenia sont à long cycle
vegetatif (8 a 10 mois), alors que les varietes de Dioscorea caqenensis
sont precoces ou serm-precoces (7 a 8 mois) »
MUSACÉES
Ensete oentricosum (Wr:.LW) E E CHEESM AN (Ensete edule HORAN,
Musa ensete GMEL) Beau bananier tres decoratif, d'Afrique Orien-
tale, existe en Abyssime et haute Egypte Introduit en Europe comme
plante ornementale Fruits secs, non comestibles, et pourvus de graines
Le bourgeon central est utilise comme ahment en Abyssmie , c'est
même l'ahment essentiel des Galla, qUI en font un paIn D'apres De
Scey-Montbehard, cette plante « constitue la nourriture exclusive des
Gouragues et des gens du Oualamo et du Kambatta Les AbYSSInS
proprement dits ne le consomment pas» Les arbres âges de 5 ou 6 ans
sont abattus, on en retire une pâte qUI est mise a fermenter, et sert a
preparer le paIn Par ailleurs, la souche, coupee en petits morceaux,
et CUIte, est consommee avec du lait
Au même genre Ensete ont ete rattaches les bananiers sauvages a
graInes Ensete (hlletu. (DE WlLO) E E CHEESMAN (Musa Schsoein-
[urtlui HUTCH et DALz non K SCHUM et WARB), et E Homblei
(BEQ) E E CHEr:.SMAN, leurs fruits ne sont pas comestibles
Musa sapientum LINN, et Musa paradisiaca LINN Ce sont des
banamers a frurts comestibles parthenocarpiques, largement repandus
en Afrique tropicale, essentiellement dans le domaine forestier M sa-
pientum fourmt la figue-banane, de petite taille et tres sucree M
paradisiaca, ou bananier plantain, fourmt des fruits grands et non su-
cres, leur composition, d'apres J de Brevans (1893), est la SUIvante
73 % d'eau, 1,87 de protides, 0,63 de hpides, 23 % de glucides
Musa nana LouREIRo (M clunensts SWEER, M Caoerultshu. LAM-
BERT) Bananier nain Origmaire de la Chme meridionale CultIve
(plantations europeennes)
Les bananiers seraient, d'apres De Candolle, OrigInaires d'Asie tro-
picale Leurs noms sanscrits attestent leur anciennete dans ces regions ,
Ils n'ont, par contre, aucun nom dans les langues anciennes d'Amerique,
ou leur introduction date de l'arrrvee des Europeens D'apres
R Mauny (1953), l'mtroduction des bananiers en Afrique ne date-
rait peut-être que du debut de notre ere
Les cendres des bananiers servent a préparer un sel alimentaire,
Les bananiers a fruit comestible constituent de tres nombreux clones
Gros From agers da ns un hame au de la region des savan es de
(Cl iC/." Sc/m. lI )
-
><
......
ha ut e Guinée F ra nçaise, au Sud d e Kankan.
CATALOGU.c DeS PLAl'TeS ALIM.cNTAIIŒS D'AFRIQU.c l'OIRE 161

parmI lesquels semblent pOUVOIr être distmgues deux groupes, l'un


repandu dans le Pacifique, l'autre a repartition plus large, et parms-
sant deriver de NIusa acuminata COLLA d' Indo-Malaisie, par polyplordie
et, pour les plantains, pm hybridatiou avec M ballnsuuui COLLA
(d'apres N W Snnmonds, 1954 , Simmonds et Sheperd, 1955)
ZINGIBÉRACÉES
Aframomum melegueta K SCRUM Mamguette, poivre de GUinee,
grams de Paradis) Grames employees comme condiment, jadis exp or-
tees en Europe Elles doivent leur saveur a une huile volatile et a une
matière resineuse (paradol) La pulpe du fruit est souvent mangee
par les mdIgenes
Zingibes officmale Rosc (gmgembre) Originaire d'Asie Cultive en
Afrique depuis longtemps
PIPÉRACÉES
Piper guineense SCRUM et TR (poivre) Vern fefe (rnalmke), sema
(guerze), suop (Cameroun) Petite hane de la forêt dense Les Iruits
seches fourmssent un pOIvre Cendres de la plante servant a preparer
le sel (R PORTERES) Leon l'Africain, en 1526, signale une Importa-
tien au Maroc de pOIvre d'Afrique occidentale (R MAUNY, 1953,
P 717)
Pcper umbellaium. LINN Feuilles comestibles en legume Les Timne
utilisent la base de la tIge comme condiment Cendres de la plante
entière utihsees dans la preparation du sel (R PORT.cRES) Les larges
feuilles sont employees comme support pour les offrandes aux gemes
On les utilise aUSSl comme emballage Rôle medicinal
ULMACÉES
Ceùu: uüegriiolia LAi\! Fruit comestible Feuilles consommees dans
les soupes
Trema gumeensLs FIC Les feuilles seraient consommees CUites dans
le Kasai (Congo belge), d'apres de Wildeman
MORACÉES
Artocarpus commUnLS FORsT (A mCLsa LINN f) (arbre a pain)
Introduit Peu repandu en Afrique, sauf dans certames regions (côtes)
FrUIt comestible D'apres Balland, la farme de l'arbre a pam renferme
1 a 2,7 % de protides, 0,2 a 0,9 de lipides, 64 a 84 % de glucides La
variete la plus mteressante est la var apy,ena, depourvue de grames
L'arbre a pam est cultive depuis des temps anciens en Inde-Malaisie
et en Polynesie
Artocal pus uüegr ijolia LINN (J acquier) Ongmaire d'ASIe meridio-
nale, introduit en Afrrque au rmlieu du XIXe sIecle
11
162 PLANTES ALIMENTAIRI:S DE L'AFRIQUE I\OIRE

Bosquiea angolensis FIC Les grames serment, d'apres de Wildeman,


consommees au Congo lors des fammes, apres CUIsson sous la cendre,
le fruit aUSSI serart consomme
B Welwttschn ENGL FrUIt comestible
Chlorophora eacelsa BENTH D'apres de Wildeman, les Jeunes feuilles
serment comestibles
FlCUS Souvent plantes dans les villages (arbres d'ombrage) Usages
medicaux nombreux On consomme les fruits de certams FlCUS (F
platyphylla DEL, F polüa VAHL, F vallts-choudae DEL) ceux du
dermer etant les meilleurs Feuilles de F glumosa DEL parfois con-
sommees dans les soupes Preparation de sel a partir des cendres de
plusieurs Ficus (R PORTERES) F Carica LINN, ortgmaire des pays
mediterraneens, a ete mtrodurt aux Iles du Cap Vert par les Portu-
gais et au Senegal des le XVIIIe siecle (R MAUNY, 1953, p 702)
Musanga cecropioules R BR (M Smului R BR) Cendres servant
a preparer un sel de cuisine en Gumee forestrere (R Porteres)
TI eculia ajricana DJ:CNE Gros frurts spheriques (30 cm) renfer-
mant de nombreuses grames dans une pulpe spongIeuse Grames mou-
lues utilisees dans les soupes et dans la preparation d'une boisson
Les grames sont consommées rôties , on en extrait aussi unc huile
comestible -
T Engleriana de WILD et DUR Grames consommees gnllees par
les mdigenes du Congo

URTICACÉES
Boehmena platyphylla DON Feuilles consommees en legume, au
Congo, d'apres de Wildernan

OLACACÉES
Coula edulis BAILL FrUIt comestible, vendu au Cameroun sous le
nom de kumen, ou kumini Grames oleagmeuses, parfois vendues sur
les marches (Congo) D'apres Walker, les grames sont generalement
consommees a l'etat frais, parfois aussi conservees sechees ou enter-
rees dans la vase (R BA, 1948) D'apres Mgr Le Roy, la noix de nkula,
qUI a un rôle rrtuel chez les Pygmees, serait la grame de Coula edulis
X tmema amel tcana LINN FrUIt oleagineux parfois considere comme
comestrhle , serait, d'apres d'autres, toxique

POLYGONACÉES
Rumex abussirucus JACQ Cultrve, d'apres Chevaher, dans certames
regIons du bassm du Congo comme plante potagere En Abyssime, le
suc des racmes est mêle au beurre pour le colorer
CATALOGUE DES PLANTES ALIMENTAIRES D'AFRIQUE NOIRE 163

AMARANTHACÉES
Alternanthera nodijlora R BR et A sessilis R BR Consommees
dans les sauces
Amaranthus spmosus L, A bluuni L, A oleraceus L, A virulis
L et A caudatus L sont utilisees comme plantes potageres A sp~­
nos us, dans l'Ouest africam sert à preparer le sel de cuisine (R Por-
tères)
Celosia argentea LINN Plante potagere de cueillette Cultivee dans
la region de Stanleyville, et consommee avec le pOIsson
C Boruuvatri SCHINZ, C leptostachya BENTH, C laxa SCH et TH
et C tngyna LINN seraient egalement consommees en legume au
Congo
NYCTAGINACÉES
Boerhaoia d~ttusa LINN et B repens LINN Parfois utihsees comme
plantes potageres, pour les sauces
PHYTOLACCACÉES
Phytolacca dodecandra L'HER Jeunes pousses consommees en epI-
nards par les Dans (Dyolas) de Côte dIvorre (Chevaher) Feuilles
consommees dans la soupe ou avec les Ignames en Nigena

FICOIDACÉES
Truinihema pentandra LINN et T pm tulacastrum LINN Seraient,
d'apres Watt, employees comme ahment de disette Seraient cepen-
dant parfois toxiques Sesusnum portulacasu um LINN est egalement
consomme
PORTULACCACÉES
Portulacca oleracea LINN EXIste du Sahara a la region forestrere
Comestible Parfois utilise (sauces) Espece cosmopohte qUI, d'apres
de Candolle, serait orrgmarre du Proche-Orient , pourtant cette plante
existait aussi a l'etat sauvage en AmerIque lors de I'arrrvee des Euro-
peens Pourpier
Tolinum triangulas e WILLD Tantôt sauvage et ruderal, tantôt cultive
comme epmard (region forestiere)
BASELLACÉES
Basella rubra LINN Cultive comme plante potagère Jeunes pousses
et feuilles comestibles
NYMPHÉACÉES
Nymphaea lotus LINN Hhizome consomme cru ou CUIt Receptacle
de la fleur et frurt comestibles Grames consommees rôties, ou en sauce,
164 PLANTES ALHIENTAIRr:S DE L'ArRIQUr: NOIRE

OU sechees et moulues en farme Les fruits sont parfois vendus sur


les marches Plante utihsee pour la preparation du sel ahrnentaire
N maculata SCH et TH Utilise en Afrique Centrale pour la prepa-
ration du sel
RENONCULACÉES

Clemaus granduloi a D C D'apres de Wildeman, la partie souter-


raine renflee serait consommee au Congo

MÉNISPERMACÉES

Dwscoreophyllum Cumminsu. (STAPr) DIELS Tubercules comestibles


(d' apres CHEVALIER, 1938, et SILLANS, 1953) Les enfants mangent
les frmts mûrs (CHEVALlLR, 1938)
Lunaciopsis loangensis ENGL Jeunes feuilles consommees en Afrique
Centrale (SILLANS)
Chasmanihera W elsvuscliu. TRouP Fruits oranges mucilagineux tres
sucres (SILLANS)
ANONACÉES

Anona chrysophylla BOJER « C'est, dit A CHEVALIER (1948), l'An-


none afrrcame la plus appreclee pour ses frmts, Ce sont sans doute
les Bantous qm l'ont introduite à Madagascar et aux Comores »
Anona muricata LINN (cprossol epmeux) Gngmaire d'Amerrque Peu
repandu dans l'mterieur Gros fruit comestible
A reticulata LINN (cœur de bœuf) Introduit Cultive en certaines
regions d'Afrique dans les postes europeens, plus rarement par les
mdigenes
A senegalensis PERS Espece des savanes FrUIt comestible
A squamosa LINN (pomme-cannelle) Orrgmarre d'Amerique tro-
picale, cet arbre Iruitrer a ete recemment introduit en Afrique par les
Europeens, mais Il n'y est que tres peu repandu et n'rntervient pas
dans l'alimentation des indigenes A CHEVALIER (1948) signale que
A squamosa est cultive par les NOirs au Soudan Français
Anonuiiuni Monrui (OLIV) ENGL et DIELS Gros fruit comestible,
a pulpe abondante
Monodora nup istica DUNAL Fausse muscade Grames employees
comme condiment pour les sauces
Xylopw aetluopica A RICH (poivre de Gumee, piment noir de Gm-
nee, fausse mamguette) FrUIt allonge, toruleux, de 5 cm Condiment
Rôle therapeutique
Parmi les Anonacees dont les Irurts sont comestibles, citons encore,
en Afrique Centrale, cl'apres SILLANS Enneastemon Schsveiniurtliu.
(ENGL et DIELS) ROB et GHLSQ, Hexalobus crispijlorus A RICH,
CATALOGUI: DI:S PL\'\TES ALl'IENTAIRI:S D'AFRIQUI: NOIRE 165

Uvana Chamae P BI:Auv, la premIere de ces especes etant egalement


employee comme condiment

MYRISTICACÉES
Pycnanthus angolensis CWELW) EÀELL (P konibo WARU) Grame
oleagmeuse utilisee pour la preparation du savon (Gabon, Angola)
LAURACÉES
Persea guüissima GAI:HT!'< L'avocatier pal aît origmau-e d'Amerique
centrale, d'apres Hernandez, Il aurait ete cultive au Mexique lors de
la decouverte de l'Amerique Il et.art egalement cultive au Perou
Actuellement Iai gement repandu sous les Tropiques A penetre ça et
la en Afrique D'apres l'abbe Walker (1952), cet arbre Irurtier se ren-
contre mamtenant dam presque tous les VIllages gabonais
CRUCIFÈRES
BI assica Cal mata AL BR Plante oleagmeuse
Brassica Juncea D C (Indian mustard) Condiment Cultive en
Gumee (Kankan), au Congo, et sur les confins de I'Oubangui-Chan
(A Chevaher)
Brassica uuegriiolia Schultz var Cheoalie, L Porteres Cultive en
forêt dense Soupes, sauces Grames oleagmeuses
Brassica oleracea LINN (chou) Cultive par les mdigenes dans les
oaSIS saharrennes
Brassica napus LINN (chou-navet, rutabaga) N'existe, en Alrique
tropicale, que dans les jardins des Europeens
Bi assica napus LINN VaI sahartensts A CHEV Cultive dans les
oaSIS sahariennes Racmes renflees comestibles Grames oleagineuses
Brassica lapa LINN (navet) Seulement dans les jardins europeens
Lepuliuni satioum. LIl\N Cultive en Maurrtame, au NIger, au Sou-
dan, en GUInee, dans le Charr , etc Etait cultive dans I'ancienne
Egypte et sans doute aUSSI au Sahara (A Chevaher) Employe comme
condiment ou en salade Plante oleagmeuse Cresson alenois
CAPPARIDACÉES
Boscia angusiüolui A RICH Regions seches (steppes, savanes) Baies
comestibles Grames consommees CUItes Ecorce pilee utrhsee dans
les soupes
B saliciiolui OLIV Regions seches Feuilles comestibles Ecorce UtI-
hsee dans les soupes
B senegalensis LAM Deserts, steppes, savanes Feuilles et baies
CUItes dans les soupes ou melangees au). cereales, couramment ven-
dues sur les marches
Cadaba [orinosa FORSK En savane Frurts et Jeunes pousses con-
166 PLANTES ALIMJ:NTAIRES DE L'AFRIQUE NOIRE

sommes CUIts, souvent mêles aux cereales pour la preparation du


gâteau AJoute au couscous (Soudan fr) Fleurs mêlees aux boules
de farme de mil pour leur donner un goût sucre,
Cappans corymbosa LAM En savane Feuilles et fruits comestibles
Feuilles utihsees en sauce Plante parfois consideree par les bergers
comme toxique pour le betail
Cleome monophylla LINN et C ciluua SCH et TH Utihsees comme
legumes mdigenes au Congo, d'apres de Wildeman
Crataeoa Adansoni D C Produit de disette Feuilles en sauce ou mêlees
aux cereales FrUIt parfois consomme (rôti)
Guruuuiropsis pentaphylla D C [G gynandla (L) BRIQ ] Ruderale,
parfois cultivee Region forestIere , pousses cuites en epinards Feuilles
pilees utilisees dans les sauces accompagnant les bouillies de sorgho
et de mamoc Capsule parfois utilisee comme condiment Rôle medicmal
Maerua angolensis D C Feuilles consommees dans les sauces (N
Nigeria)
MORINGACÉES

Moringa oleijera LAM (M pterygosperma GAERTN) Ongmaire de


l'Inde et de l'Arable Introduit dans toute l'Afrique (regions seches)
Feuilles et fruits utihses, a l'etat Jeune, dans les sauces Jeunes feuilles
consommees en salade Grames non mûres parfois consommees en
gUIse de petits pOIS Proprietes antiscorbutiques

PODOSTÉMONACÉES
Deux Podostemonacees sont parfois consommees par les Afncams,
au Congo, Sphaenothylax heteromorpha BAILL et Inoersodicraea Schlech-
teri ENGL (cIté par A CHEVALIER, 1952)

ROSACÉES
C/uysobalanus orbiculans SCH et THONN FrUIt oomestible, astrm-
gent, generalement peu agreable, peu recherche (Congo, de WIlde-
man) Cette espece a ete souvent confondue avec C Icaco LIN!'. (Icaque)
d'Amenque tropicale dont le fruit est tres consomme C icaco est
assez abondant au Gabon notamment, ou Il a probablement ete mtro-
durt par les Portugais (WALKER, 1953)
Paruiari curaiellaejoiui PLANCH Petit arbre des savanes FrUIt comes-
table
P excelsa SAB vern Sougue (Soussou), Koura (foula) Arbres de
forêts montagnardes et de certames forêts côtreres Tres abondant au
Fouta-Djallon FrUIt oomestible, ayant les dimensions d'une prune
Consomme tel quel ou sous forme d'e.....traits sucres Ahment de disette
en Gumee
P macrophylla SAB FrUIt comestible
CATALOGUE DI::S PLANTES ALIMENT URES D'AFRIQUE NOIRE 167

P Mobola OLIV Espece de l'Angola tres proche de P excelsa, sinon


identique FrUIt comestible et servant a preparer une boisson
P holstu. El\GL FUIt comestible

MIMOSÉES
Aeaew arabica WILLD (gommIer fouge) Commun dans tout le
Soudan Fourmt la veritable gomme arabique Au Senegal, les feuilles
et les Jeunes pousses, au suc tres astrmgent, sont mâches comme anti-
scorbutique
A senegal WILLD (gommier blanc) Fourmt la gomme arabique du
commerce Celle-Cl est souvent mâchee (surtout par les enfants) comme
une friandise
Calpoealyx breoibracteatus HARMS Arbres de la forêt dense Graines
comestibles apres CUIsson Cendres des cosses du fruit servant a pre-
parer le sel (R Porteres)
Parkia btcolot A CHEV Arbre de la forêt dense Les graInes ont
peut-être ete utilisees dans l'alimentation
Parkia biglobosa BENTH Vern nere, nete Arbre des savanes
GraInes employees pour la preparation du soumbara (condiment) et
parfois comme substitut du cafe La pulpe sechee fourmt une farine
consommee par temps de disette
Pentaelethra maerophylla BENTH (arbre a semelles) Arbres de la
forêt dense, très grandes gousses ligneuses aplaties, de 50 cm sur 10
Crames oleagineuses (huile non siccative, à odeur desagreable), consom-
mées rôties

CÉSALPINIÉES
Bauhinia reticulata D C Sert a preparer le sel au Congo (d'après
De Wildeman) FrUIt tres riche en vrtamme C (500-1 000 mg par
100 g)
Baulurua esculenta BURCH Grames comestibles, consommees en
Afrique du Sud, gnllees ou sous forme de hoisson , spontane au Bechua-
naland et au Transvaal (Journ Dep Agne South Air, 1924, p 613-
615 , R BA, 1924, p 612-613)
Bussea occulentalis HUTCH GraInes un peu oleagineuses, souvent
consommees gnlle es
Cassia occulentalis LINN (faux kinkeliba, cafe negre ) InfUSIOns,
a rôle therapeutrque
C Petereiana BOLLE Le fruit sert, d'apres de Wildeman, a preparer
une boisson (Congo)
Detarium. senegalense GMELIN Mesocarpe du frurt comestible , mars,
d'après Pobegum, sa consommation exageree provoquerait des ver-
tiges Tres rrche en vrtamme C (1 000-2 000 mg par 100 g)
168 PLANTI;S ALIMI;NTAIRI;S DI; L'ArRIQUI; NOIRE

Dialium guineense WILLD FrUIt acide, consomme tel quel (surtout


par les enfants) ou ma cere dans l'eau pour preparei une boisson
Scorodophlaeus zenkeri HARMS D'apres Walker, l'ecorce, le bOIS et
les grames servent, au Gabon, de condiment albace Au Mayombe
belge, l'ecorce servirait a preparer un condiment
Tomanrulus indica LINN Spontane au Soudan, surtout pres des
VIllages Probablement d' orIgme africaine et mtroduit aux Indes a
une epoque ancienne FrUIt vendu sur les marches sous forme de pulpe
comprImee ou de gâteaux Le fruit fourmt une boisson agreable, lege-
rement acide (acide tartrique] Employe en medecme (laxatif ) La
pulpe du fruit renferme environ 11 % d'acides et 21 % de sucres
PAPILIONACÉES

Araclus hypogaea LINN (arachide, pistache de terre) Apres fecon-


dation, se developpe un gynophore qUI pousse l'ovaire dans le sol
OrIgmarre d'Amerique du Sud, ou l'on a retrouve ses grames dans
des tombeaux perUVIens precolombiens de la regIOn de LIma, au
BresIl vit A sylvestns A CHEV, qUI en est peut-être l'ancêtre Plu-
SIeurs varietes cultivees Beaucoup de peuples a încains n'extraient
pas I'huile , d'autres l'extraient, SOIt par preSSIOn, SOIt par grIllage et
ebullition Jusqu'a ce que l'huile surnage Grame employee pour la
preparation de sauces accompagnant le rIZ ou le couscous
Cordyla afncana LOUR FrUIt comestible, agreable
Dolichos esculentus de WILD Tubercules comestibles
D lablab LINN Couramment cultive sous les Tropiques , peu re-
pandu en Afrique OCCIdentale (( Le lablab est mcontestablement spon-
tane dans l'Inde et même, dit-on, a .Iava » (DI: CANDOLLE, P 277)
Kerstingiella geocarpa HARl\IS (Ientrlle de terre) Cultive Grames
blanches, brunes, noires, ou tachetees , vendues sur les marches La
grame contient 21 % de protides, 1,9 % de lipides, 0,4 % de sucres
non reducteurs, 48,9 % darmdon (ecliantillons provenant du MOSSI,
analyses par A Hebert) La plante n'est connue qu'a l'etat cultrve
Son arre culturale est disjointe, ce qUI paraît indiquer une culture en
regression Vern dugufolo (bambara), diegueni tenguei e (mossi]
Phaseolus adenanthus F G MEYER Grames et tubercules cornes-
tibles, utilises en temps de disette Cultrve au Liberia pour son tuber-
cule Tubercule consomme au'< Indes, surtout lors des famines
P lunatus LINN (haricot du Cap, haricot du KISSI) Largement
cultrve en Afrique, plus en forêt qu'en savane Grames plates ou arron-
dies, souvent brunes, avec de fines bgnes rayonnant du hile Les racmes
ont ete considerees par certams comme toxiques L'espece est cultivee
dans tous les pays chauds Elle est origmaire d'Amerique tropicale
Costantm et BOIS (1910) en ont identifie des grames recueillies dans
des tombes precolombiennes d'Ancon, pres de LIma (Perou] Certames
PL. XIV

(( "ul/l'l'iiul{ ;"u.~'I;f' ri/' l' lIu/lIIII('~


('[i(-I/(; (là) FOIlI"I";n")

Femme "1""" brovu nt le i ui] à la 11I(·,lIe dorm a n t c (Tcha.l ,


Bandarl.ii).

(Collec/ion Musée de l' Homme.


Cliché R.P. T'astevin )
Femmes Kikouyou travaillant à la meule (Kénya).
CATALOGU:C D:CS PLANTES ALHI:c"TAIRES D'AfRIQU:C "OIR:C 169

varietes de P lunatus ont cause des empoisonnements par la formation


d'acide cyanhydrique Vern soso (Malmke), togue (soussou), wake
(haoussa)
Pterocarpus santalinoules L'HER Grames consommees rôtres en
temps de disette Fourmt un sel de cuisine (R Porteres)
Sphenosujlts erecta (BAK f) HUTCH Grames comestibles
S Bruutii (DE WILD) BAK f Grames et tubercules comestibles
S stenocai pa (HOCHST) HARMS Grames et tubercules comestibles
Frequemment cultrve Largement repandu en Afrique tropicale Le
tubercule est riche en amidon (68,4 % du poids sec) et en protemes
(10,6 %), et a un groût rappelant la pomme de terre
S schwemfUl tliu. H o\Rl\IS Non cultive, mais les grames sont utihsees
comme aliment de disette
V~gna unguiculata WALP (Dohque, haricot mdrgene) C'est le hari-
cot communement cultive Connu par les agriculteurs sous le nom de
V cauong WALP ou V smens~s ENDL Il en extst.e des formes demi-
sauvages Varietes nombreuses, naines et gnmpantes Souvent inter-
plante avec les cereales
Voaruizeia subten anea THOUARS (haricot pistache, pOIS bambara,
earth pea) FrUIt souterrain (par courbure du pedoncule) Consomme
CUIt, rôti, ou en Iarme La plante a ete rencontree a l'etat sauvage
par Schwemfurth et Ascherson, dans la region du haut NIl, elle paraîL
spontanee en Afrique Au Soudan, la plante est cultrvee aux abords
des VIllages, et parfois dans les champs
Le sota, mtrodurt par les Europeens, ne paraît pas, dans l'ensemble,
aVOIr ete appreCle par les populations alncames Par contre, le Han-
cot Teperary, recemment introduit au Soudan, a eu plus de sucees
et est assez souvent cultrve en Afrique OCCIdentale Française
PANDACÉES
Panda oleosa PIERRE Les amandes fourmssent une hurle comes-
tible, tres estimee dans certaines regions (Gabon, d'apres WALK:CR)

ZYGOPHY LLACÉES

Tribulus teri esti ts LINN Petite plante ruderale Grames oleagineuses


comestibles
RUTACÉES
Afraegle panicuiata ENGL Feuilles consommees dans les soupes
(Dahomey)
C~tIUS auranulolui SWINGLE (crtron mdrgene) Probablement mtro-
duit avec l'mfluence islamique EmplOIS therapeutiques indigenes
Citrus aurantiuni LINN Introdurt par les Portugais La repartrtion
des orangers en Afrrque est tres megale , Ils sont abondants au Fouta-
170 PLANTES ALIMENTAIRES DE L'AFRIQUE NOIRE

Djallon, OU leurs fruits sont consommes en abondance et servent a


la preparation de l'essence d'oranges
Les Citrus (crtronmers et orangers) paraissent orrgmarres d'ASIe
L'orange amere est designee en sanscrit Les Arabes ont Joue un rôle
Important dans l'mtroduction de ces arbres fruitiers dans le bassin
mediterraneen et en Afrrque Gallesio, dans son Traite du Curus (Parrs,
1811) signale que les Portugais, en 1495, trouvèrent le bigaradier
(oranges à fruit amer) sur la côte orrentale d'Afrique Les orangers à
fruits doux semblent orrgmalres de Chine, et sont d'mtroduction plus
récente
SIMAROUBACÉES
Balanues aegyptwca DEL Petrt arbre epmeux des regions seches
FrUIt parfois appele (( datte du desert )) en raison de sa forme Pulpe
du fruit comestible, fourmssant après maceration une boisson, par-
fois alcoohsee Le noyau renferme 40 % d'huile Le frurt non mûr
est purgatif D'apres de Wildeman, l'huile extraite des grames est
assez estimee en certames regions du Congo Oleagineux de rempla-
cement dans certames regions (Tchad ) Ses fruits ont ete identifies
parmI les vegetaux trouves par Maspero dans certains tombeaux
egyptlens anciens (Schwemfurth, 1887, p 3) Nom vern soump
Irvingia gabonensis BAILL Arbre de la forêt dense Frurt Jaune,
ressemblant a une petite mangue, a pulpe comestible Paraît cultive
autour des Villages du bas-Dahomey pour ses fruits (Chevaher) Les
grames oleagineuses, sechees, sont vendues sur les marches En Nige-
rra, les grames sont consommees dans les soupes Le noyau contient
54 a 67 % de corps gras
Klainedoxa gabonensis PIERRE ex ENGL Arbre de la forêt dense
Crames oleagineuses, consommees crues ou rôties
Au Gabon, l'Abbe Walker signale egalement un emploi ahmentarre
de Klainedoxa grandijoiia ENGL (= K Buesgenii ENGL), Ïrvingui
oblonga A CHEV, et Desbouleeui LnSLgms PIERRE (R BA, 1948)
BURSÉRACÉES
Canarium Schsveinjurthu. ENGL Fruit ressemblant a une ohve, vendu
sur les marches Grames oleagineuses, parfois utilisees
Dacryodes edults (G DON) H J LAM (Pachylobus edulis G DON)
(Safoutier) FrUIt fonce, a odeur de terebenthme La partie externe
du frurt est consommee Plante spontanee non cultivee
W ALKER (R BA, 1948) crte, au Gabon, un emploi alimentaire des
fruits de P Buuneri ENGL, plus petrts que ceux de P edulis
MÉLIACÉES
Carapa procel a D C (kobr, gobi) Grame fourmssant une huile non
comestible, employee comme antiparasite et pour la fabrication du
CATALOGUI:: DES PLANTeS ALIMENTAIRES D'AFRIQUE NOIRE 171

savon D'apres de Wrldeman (1934) la grame grillee serait parfois


consommee par les mdigenes du Congo
POLYGALACÉES
Carpolobui lutea DON Fruits comestibles Feuilles consommees en
légume, au Congo, d'apres de Wildeman
Polygala butyracea HECK Cultivee par endroits en Afrique OCCI-
dentale (SIerra-Leone, Gumee française, Dahomey, Togo, Nigeria,
Cameroun) pour ses graines oleagineuses, dont on extrait un corps
gras Les grames rôties sont parfois mises dans les soupes
EUPHORBIACÉES
Brulelui [erruginea BENTH Vern sagba (mahnke) L'ecorce con-
tient du tanin Elle est parfois ajoutee au vin de palme, ou utilisee
pour faire des infusions
B scleroneura MUELL AnG Feuilles reputees comestibles, d'apres
de Wildeman (Congo)
Jatropha curcas LINN (Purguere, pIgnon d'Inde) Graines renfer-
mant une huile un peu siccative, non comestible car tres purgative
Rôle medicinal Cendres du bois servant à preparer le sel (R Por-
tères)
Macaranga hetei ophsjlia MUELL AnG Cendres du bois servant a
preparer le sel (R Porteres)
Moruhot uulissuna POHL (mamoc) Ongmaire du Bresil, ou Il est
appele mandioc ou manwc Etait cultive à l'epoque precolombienne
au Perou, ou l'on a retrouve ses tubercules dans des tombeaux de la
regIOn de LIma (Wrttmack, Costantm et BOIS) La plante n'est pas
connue a l'etat sauvage Paraît aVOIr ete introduit en Afrtque au
XVIIe siecle Nombreuses varietes (maniocs doux et amers) Consomme
bouilli, ou en gâteau (prepare avec la farine des racines pilées) , par-
fOIS cru Certains maniocs, toxiques a l'etat frais, sont plonges longue-
ment dans l'eau avant usage Preparation du tapioca D'apres l'abbe
W ALKEn, l'eeorce serait parfois utihsee comme aliment de famine
Les feuilles sont parfois consommees
Microdesmis puberula BOOK f D'apres de Wildeman, les feuilles
seraient utilisees au Congo comme legume, les fruits seraient aUSSI
comestibles
Hicinoderuùori ajricanuni MUELL AnG Cendres du bois servant a
preparer le sel (R Porteres) D'après Walker (R BA, 1948), les fruits
de R a/ncanum, bouillis pms seches, seraient utilises pour la prepa-
ration des sauces
Hicinus commurus LINN (RICm) Tres repandu sur tout le globe
Sauvage ou derm-cultrve dans les pays tropicaux C'est un arbuste
de 2-4 m , devenant parfois un petit arbre de 5 à 10 m Plusieurs varie-
172 PLA!'.Tes ALUIENTAIRes DE L'AFRIQue NOIRe

tes L'amande de la grame renferme 50 % d'hUIle La plante est peut-


être d'ongme afncaine , son huile etait utihsee pour l'eclairage des
l'Egypte ptolernaique (R Mauny, 1953, p 717)
Tetracarpulium conophorum HUTCH et DALZ LIane du domaine fores-
tier, a grame oleagmeuse (59 % dhuile}, parfois cultivee (Haudri-
court et Hedm)
Uapaca gumeenus MUI:LL ARG FrUIt comestible, mais non estime
D'apres de Wildeman, les feuilles de plusieurs Euphorbiacees (Maeso-
botrya lurtella PAX, Humenocardui acula TUL, II ulmoules OLIV,
Claoxylon oleraceum PR) sont consommees comme legume au Congo
Parmi les Euphorbiacees a fruits comestibles, citons encore, d'apres
SILLANS, pour l'Afrique Centrale Mtcrodesmis pentandra HOOK f ,
M Zenkeri PAX, Uapaca Heudeloui BAILL , U Somon AUBR et LI:AN-
Dm, Ten aau puluun conoplun uni (MULL ARG) HU'lCH et DALZ, les
Ieuilles des deux Mw otlesnus cites etant egalement consommees En
Afrrque Centrale, SILLANS signale l'emploi de plusieurs Euphorbiacees
comme condiments Aniulesma membranacea MULL ARG, Hymeno-
cardia acula TUL, II ulmouies OLlV

ANACARD lACÉES

Anacardium occulentale LINN (Pomme d'acajou, pomme cajou, nOIX


d'acajou) Originaire d'Amerique Naturalise et plante Peu repandu
Receptacle elargi en dessous du Iruit Noyau (40-57 % d'une huile
de bon goût) rôti ou CUIt dans les soupes
Lannea acula A RICH Fruits consommes crus ou seches, et servant
a confectionner une boisson fermentee Noyau oleagmeux (fabncation
de savon) Jeunes feuilles comestibles
Mangijera uulica LINN (manguier) Origmaire des Indes Introdurt
au Fouta-Djallon et dans la region du NIger superIeur des avant la
venue des Europeens Le Manguier semblerait n'avoir pas exrste en
Sreri a-Leone avant le '-n.e siecle Sa dispersion en Afrique OCCIden-
tale paraît tardive (R Mauny, 1953, p 709) N'a ete mtroduit que
recernment en region forestIere Nombreuses varietes
Pseudospondias nnclocarpa ENGL FrUIt a odeur resineuse, qUI serait
comestible
Sclei ocanja birrea IIocHsT Jus de Fruit fourmssant une boisson
fermentee
Sorindeia JuglandLfolw PLANCH FrUIt comestible
Spondiae monbui LINN (monbm) Naturalise pres des VIllages FrUIt
a aspect de prune, comestible, d'un goût agreable Arbre americain
Tnchoscypha arborea A CHEY FrUIt comestible

ICACINACÉES
Icacina senegalensis J uss Fruits rouges, manges par les enfants lors
CATAIOGUL DCS PLAl'.1LS ALIMCl'.1 vr nr;s D'AFRIQUC l'.OIRr 173

des disettes Enorme rhizome charnu, riche en amidon En temps de


disette on consomme la [arme des grames et le tubercule

SAPINDACÉES
Apluuua senegalensis R>\DLK Drupe a perIcarpe cornestrble, d'un
goût agreable , vendue au marche de St-LoUIs du Senegal (cense du
Cayor, cerrse du Senegal) Grames toxiques a haute dose
BlLghw sapula KOENIG Grame a arille charnu, consommee crue, ou
rôtie, ou dans la soupe
Deinbollia grandulora BOOK [ Grames oleagmeuses Le fruit serait
comestible
BALSAMINACÉES
Lm.patiens oüloso-calau ata WARB et GILG Preparation du sel de
cuisme en Gumee forestlere (R Porteres)
1 Sakeruina HOOK f Le Irurt, d'apres Dalziel, passe pour être
consomme par les mdigenes
RHAMNACÉES
-
Gouarua longipetala HEMSL Fourmt une eau potable
ZLzyphus maurüuina LAM (Z nuuba LUI) FrUIt comestible Une
boisson est preparee par certains peuples (Haoussa ) a partir de la
pulpe maceree dans l'eau La pulpe sechee et fermentee sert, au Sou-
dan, a preparer des gâteau}" Les Touareg font, avec la farme des
frurts, des pams appeles oufer Du jujubier de l'Inde (Z nuuba LAM ),
DE CANDOLLE ecrrt (p 156) « Le nombre des varietes connues indique
une tres ancienne culture Il semble que le pays des Burmans et
l'Inde anglaise seraient la patrie ancienne ))
Z epina-christi WILLD FrUIt a pulpe comestible , d'apres Dalziel,
cette espece serait le « lotus» des Anciens Les fruits et les grames de
cet arbre ont ete trouves dans des tombeau}" egyptiens anciens par
Maspero (Schwemfurth, 1887, p 3)
AMPÉLIDAC.I1ES
CLSSUS alalioules PLANCH FrUIt comestible
CLSSUS Bal tel L (BAKER) PL Feuilles consommees en legume, au
Congo, d'apres de Wildeman
C caesia AFZ Fruits acides, parfois consommes, employes comm,e
condiment en Afrique Centrale
C corrujolui PLANCH FrUIt comestible, âcre
C populnea GUILL et PERn Pericarpe consomme dans les soupes
C producta (Ar7) PL et C Smüluana (BAK) PL Fourmssent une
eau potable (SIgnale par de Wildeman au Congo)
En Afrique Centrale, on consomme, d'apres SILLANS, les feuilles de
174 PLANTES ALIMENTAIRES DE L'AFRIQUE NOIRE

Cissus pseudocaesui GILG et BR , et les fruits de C Doeringii GILG et


BR et C {lapLCans PLANeR
La VIgne (V~t~s virujera LINN) n'est pas cultivee en Afrique tropi-
cale, elle avart ete mtrodmte aux îles du Cap Vert par les Portugais
au XVIe siecle et au Senegal, ou Adanson la mentionne a Samt-Louis
(R MAUNY, 1953, P 724)
TILIACÉES
Corchorus olüorius LINN Plante potagere mucilagineuse Utilisee
comme legume en Afrique et aux Indes Jeunes feuilles parfois con-
sommees en epmards par les Europeens Cultive dans les jardins Cette
espece, cultivee des l'Antiquite en Orient, serart, d'apres Porteres,
l'un des premIers legumes introduits en Afrique NOIre
C tl ulens LINN Feuilles et Jeunes pousses consommees en legume
et dans les sauces
Gresvui carpiruiolui Juss Fruits comestibles Fruits et Jeunes pousses
utilises dans les sauces
G mollis Juss Fleurs et Jeunes pousses consommees dans les sauces
Ecorce mucilagineuse cuite dans les sauces, ou pilee et mêlee a la farme
de legumineuses pour faire des gâteaux (Haoussa)
MALVACÉES
Gossqpium. (cotonmers) Grame oleagmeuse
Gossypwm peruPLanum CAv Cendres de la trge employees pour pre-
parer le sel (R Porteres)
H ibiscus abelmoschus LINN Jeunes feuilles consommees dans les
sauces
H cannabinus LINN (chanvre de Gumee) Feuilles comestibles
H esculenius LINN (gombo) Largement cultive (surtout dans les
jardins) Nombreuses varietes (a fruits longs ou courts) Les fruits
mucilagineux non mûrs sont vendus sur les marches, frais ou seches,
et utilises dans les sauces (avec le rIZ ou le couscous) Feuilles comes-
trbles L'espece etait cultivee en Egypte bien avant la decouverte de
l'Amerique, ce qm exclut l'hypothese d'une origine arnericaine , par
ailleurs l'absence de nom sanscrit de la plante permet d'elrmmer l'Idee
d'une OrIgIne asiatique
H Eetoeldeanus DI: WILD et DUR Feuilles et fruits comestibles
H sabdanffa LINN (oseille de GUInee) Cultive Feuilles et calice
charnu comestibles Plante repandue dans tous les pays tropicaux,
mais paraissant orIgInaIre de l'Inde
H surattensis LINN Feuilles consommees en legume
BOMBACÉES
Adansonia digüaui LINN (Baobab) Arbre au tronc enorme, typique
CATALOGUE DES PLANTES ALIMENTAIRES D'AFRIQUE NOIR!: 175

des savanes soudamennes Pulpe du fruit et graines comestibles La


pulpe contient de l'acide tartrique, du tartrate acide de potassium, de
la pectine, du glucose, un mucilage Les Jeunes feuilles sont employees
en legume, comme epinards et dans les sauces On consomme la farine
des grames ecrasees En certames regions, le tronc creux des tres gros
arbres est utilise comme citerne naturelle, d'Escayrac de Lauture,
dans son ouvrage Le desert et le Soudan (1853), a signale le fait au Cor-
dofan
Bembo» buonopozense P BEAUV Fleurs muoilagmeuses , cahce
employe dans les sauces (Soudan, Togo ) Frurts non mûrs utilises
en cuisine ou pour preparer une boisson rafraîchissante
Ceiba pentandra GAERTN (ElLodendron anfractuosum D C) Le kapok
est surtout recueilh a Java (var mdtea) Grames oleagineuses , I'huile
n'en est pas extraite, mais la farme de grames pilees est utilisee dans
les sauces Jeunes feuilles comestibles (soupes) Les cendres du bois
servent a preparer le sel de cuisme (R PORTERES)
STERCULIACÉES
Cola acumuuüa SCHOTT et ENDL, et C nüula A CHEV Les Cola-
tiers sont de petrts arbres du sous-bois de la forêt dense, repandus le
premIer de la NIgerIa au Gabon, le second en Afrique OCCIdentale
La nOIX du premIer possede plusieurs cotyledons, celle du second deux
seulement Ces arbres ne sont pas cultives, mais proteges et îavorrses
par l'homme, a qUI Ils doivent leur abondance dans les regions fores-
taeres La cola est umversellement appreCIee par les Noirs et fait l'objet
d'un commerce Important Les grames sont transportees dans des
emballages de grandes feuilles (de Marantacees ou de Mttragyna) La
cola possede un rôle rrtuel , on l'offre aux gemes et aux personnages
que l'on veut honorer, parfois on plante une grame de cola sur les
tombes Elle produrt une stimulation des systemes nerveux et muscu-
laire, et a une action cardio-tonique HECKEL et SCHLAGDENHAUFEN y
ont mIS en evidence de la cafeme, de la theobromme et du rouge de
cola
C dwersdolia DE WILD et DUR et C Gillet: DE WILn Les frurts
et les feurlles seraient comestibles, d'apres de Wildeman (Congo)
Tturietui uuhs SPRAGUE Arbre des ram-forests Grames comestibles
Theobroma cacao LINN (cacaoyer) Le cacaoyer, origmaire d'Ame-
rrque, est d'mtroduction recente, et ne Joue aucun rôle dans l'ahmen-
tatien des Aînoams Introdurt vers 1822 a San Tome et au Senegal
(Hrchard-Tcll), cet arbre fut plante au Cameroun en 1884 et en Gold
Coast en 1879 La Gold Coast produit actuellement la mortie du cacao
mondial (217864 tonnes en 1948) (R Mauny, 1953, p 692)
Hua gaboru: PIERRE Espece de posrtion discutee, rattachee par
PIerre et Engler et Prantl aux Stercuhacees, par Engler et Gilg aux
176 PLAl\TeS ALIMeNTAIRes DI: L' vr-nro tn; NOIRe

Styracacees, et placee par d'autres dans une famille speciale (Huaca-


cees) D'apres Walker et Trilles, l'ecorce et les grames serviraient de
condiment en Afrique equatoriale
D ILLÊN IACEES
Tetracet a potatot ui AFZ (hane a eau, hane du voyageur) Fourmt,
par section des trges, une eau potable
OCHNACÊES
Lopluia lanceolata V ·\N TIEGH (L alata Au CT ) (Vern mene,
mana) Arbre des savanes L'amande du fruit renferme 40 a 50 % d'une
graIsse serm-sohde, utilisee dans certaines regions (Senegal, Sierra-
Leone), pour la CUISIne et comme onguent pour les cheveux (remede
contre les parasrtes) Les graines sont aUSSI parfois consommees telles
quelles
HYPÊRICACÉES
Harungana madagascai wnsts LAM (Haronga paruculata LODD)
D'apres Pobegum, le fruit est utilise en GUInee pour produire une
boisson fermentee ayant des proprietes therapeutiques
GUTTIFÈRES
Garcuua kola HI:CKI:L FrUIt comestible
G Guulul: DE WILD Pulpe du fruit comestible
Mammea ajricana G DON Pulpe du fruit comestible
Üclu ocapus ajricanus OLIV FrUIt comestible
Pentadesma butyracea SAD FrUIt fourmssant un corps gras, utrhse
pour la CUISIne et comme onguent (peau, cheveux)
CARICACÊES
Carica papaya LINl\ (papayer) Originaire d'Amenque Repandu
en Afrique, dans les VIllages et sur leurs abords FrUIt comestible
Feuilles employees en therapeutique mdigene
BÊGONIACÊES
Begonia Poggei W ARB Feuilles comestibles (Congo, De Wildeman]

PUNICACÉES
Puruca granatum LINN (GrenadIer) Orrginan-e de Perse, cultive en
Egypte des la fin du Ile millenaire, et a Carthage, tres repandu en
Afrique du Nord Introduit par les Arabes au Sud du Sahara et par
les Portugais aux îles du Cap Vert (XVIe siecle) Introduit plus recem-
ment dans les autres regions d'Afrique (R MAUNY, 1953, p 703) Peu
repandu en AfrIque NOIre
PL. X V

(Colln:Uofl. j\! li \,:,: de t 'Ft omme ,


Cli f"'; Il . d.. M Olllreid )
Ga lla d éf ric han t à la dongora (É t hiopie, Harra r). R e marq uer,
a u haut d e la p ho togra p h ie, la pierr e circ u la i rc serv an t à les ter
le b â ton.

[Collection M"sée de l'Hom me.


Cli ché M. Gri oui e }
Soc d e ch a rr ue a b yssi n e (Ethi opie sep ten t r ion a le, Tc helga ).
CATALOGUC DCS PLANTES ALUIENTAIRCS D'AI'RIQUE NOIRE 177

RHIZOPHORACÉES
Amsophyllea laurina R BR FrUIt Jaune, comestible, acide, astrin-
gent Utihse par les Europeens pour la preparation de confitures
Poga oleosa PIERRE Les grames fourmssent une huile alimentaire,
et seraient utilisees au Gabon d'apres WALKER (R BA, 1948)
COMBRÉTACÉES
Combretum. rm.a antlium. G DON Petit arbre buissonnant, commun
en savane Couramment designe sous le nom dc lnnkehba Les feuilles
fourmssent une decoction diuretique, renfermant des tannms
MYRTACÉES
Syzygmm guineense D C FrUIt comestihle
Psuiuun guayaya LINN (goyavIer) Orrgmmre d'Amenque tropi-
cale, ou Il VIt encore a l'etat sauvage, introduit au xvnv siècle par
les Portugars en Afrique, ou rI est peu repandu et ne Joue aucun rôle
notable dans l'uhmentation mdigene
MÉLASTOMACÉES
DLSSotLS glandLflora BENTH Des racines tubereuses (prealablement
lavees, sechees au soleil, pliees au mortier, et CUltes a la vapeur), est
extraite une solution sucree utilisee comme substrtut du sucre, et ser-
vant aUSSI a preparer une boisson fermentee D'apres Dawe (cite par
Dalzrel], le tubercule renferme 4,8 % de saccharose et 20,8 % de sucres
reducteurs
D multiilora (SM) TRIAl'iA et D prosti ata TRIANA Feuilles cornes-
tibles
D sylyestns JACQUES-FELIX Consomme en epmards en Gumee fores-
trere (R Porteres)
OMBELLIFÈRES
Ammodaucus leucotrichus Coss et DUR Cultive en Mauntame, dans
la vallee du NIger, dans les oaSIS sahariennes Grames vendues sur
les marches, servant de condiment pour les sauces
SAPOTACÉES
Butyrospennum Parkii KOTSCHY (Kante) Arbre des savanes sou-
damennes Utilise depuis des temps certainement tres anciens Non
cultrve, mais protege par l'homme, a qUI 11 paraît devoir son abon-
dance Plusieurs varret.cs FrUIt oleagmeux, dont le noyau renferme
(survant les varietes), 45-55 % de graisse et 9 % de proteines
L'extraction mdigene fournit le beurre de karite L'mdustrie euro-
peenne produit la graIsse de karite Les methodes indigenes extraient
12
178 PLANTES ALIMENTAIRES DE L'AFRIQUE NOIRE

25-27 % de lipides totaux, au laboratoire, avec des solvants, on


extrart 50 %
Les frurts mûrs, tombes a terre (mal-septembre) sont ramasses par
les mdigenes et mIS dans des fosses ou leur chair fermente et se detruit ,
les noyaux sont seches au four, sur une gnlle en bois, pUIS piles dans
Je mortier a mil (une femme peut decortiquer 125 kgs de nOIX par
Jour) Les amandes sont grillees dans un vase perce de trous, sur un
feu sans flamme, on obtrent ainsi une pâte ayant l'aspect et l'odeur
du chocolat, on ecrase cette pâte avec un rouleau de bois, pUIS on
la petrrt avec de l'eau froide , les globules de graIsse apparaisserrt ,
les matreres etrangeres sont elrmmees a l'eau chaude, on continue
le petrissage et on lave, ainsi s'obtient le beurre de karrte Ce pro-
cede, employe au Soudan, est tres long Au Togo, au Dahomey et
dans le Haut-Chan, on grIlle les amandes, on les broie entre deux
pIerres, pUIS on fait bouillir et on recueille la graIsse qUI surnage
Le beurre de karite, a odeur tres forte, est largement utilise dans
les pays soudamens (cuisine, eclairage, onguent medicinal ou pour les
cheveux, savon) On peut l'affiner et reduire son odeur par filtration,
rectification a la chaux et traitement a la vapeur d'eau Traitement
mdustriel du karite en Hollande et Belgique
Le kante est cite au Soudan des 1354 par Ibn Batouta (R Mauny,
1953, p 705)
Chrysophyllum airicanum. AD C FrUIt comestible, a couleur dahrr-
cot
C albuluni G DON FrUIt comestable
C Lacouriianum. DE WILD Fruits comestibles (Congo, d'apres de
Wildeman)
C perpulchrum MlLDBR FrUIt parfois consomme
C pl unijorme ENGL (prune du Gabon) FrUIt cornestcble
C glomeruhflorum HUTcH et DALz, et C Laurenui DE WILD ,
sont egalement SIgnales comme ayant des fruits comestibles
Mimusops djafJe ENGL Fourmt le cc faux beurre de karite H, utilise
par les mdigenes
M Heckelii HUTCH et DALZ (makore) Tres grand arbre des ram-
[oreste Deux cotyledons charnus riches en graIsse, parfors extraite
par les mdigenes (cuisme, savon, onguents et medicaments)
Pachystela breoipes BAILL FrUIt a pulpe comestible
SLderoxylon Aylmen SCOTT Frurts comestibles Crames oleagmeuses
W ALKER (R BA, 1948) SIgnale, au Gabon, la preparation d'un
beurre à partir des fruits de Btullonnella obovata PIERRE et de T'ieghe-
mella ajricana PIERRE
CATALOGUE DES PLANfES ALIMENTAIRES D'AFRIQUE NOIRE 179

ÉBÉNACÉES
Dwspyros atropurpurea GURKE, D Barteri HIERN et D Heudelotii
HIERN FrUIt comestible
D mesptliiorrnis HOCRST Pulpe du Irurt comestible, servant par-
fOIS a preparer une boisson fermentee
SALVADORACÉES
Saloadora pelswa LINN Feuilles consommees dans les sauces Les
baies fourmssent une boisson fermentee Du sel ahmentaire est extrart
des cendres du bois
LOGAN lACÉES
Strychnos Genre renfermant plusieurs especes toxiques, tel le S Icata
BAILL , qUI lournrt un pOIson de fleches S spmosa LAM possede un
fruit Jaune, large de 10 cm, a pulpe comestible, acide et agreable ,
paraît aVOIr ete repandu par l'homme, existe en Afrique et a Mada-
gascar S mnocua DEULE, en Nubie, fourmt un fruit excellent, con-
somme par les habitants S innocua est egalement consomme en Afrique
Centrale (SILLANS, 1953)
APOCYNÉES
Brachystelma lnngeri A CREV Tubercule comestible, largement
consomme dans la boucle du NIger comme ahment de soudure recolte
dans la brousse (d'apres A Chevaher, 1901)
Canssa edulis VAHL FrUIt comestible
Carpodinus dulcie SAB, C Bas teri STAPr, C Gentili DE WILD,
C lanceolatus K SCRUM, C macrantha K SCRUM, C macrophylla
A CHEV, et C vertictllata DE WILD , possedent un fruit comestible
Larulolphia Plusieurs especes sont signalees comme ayant un fruit
a pulpe comestible
ASCLÉPlADACÉES
Calou opis procera AIT Les Foula utilisent son latex pour cailler
le lait
CONVOLVULACÉES
l pomaea batatas POIR Patate D'origme americaine Nombreuses
varietes, differant par la couleur du tubercule Dalzrel en cIte sept en
SIerra-Leone Tubercule renfermant 18 % darmdon, 4-5 % de sucre,
2-3,5 % de protemes de bonne quahte, et riche en vitarmnes A, B
et C Jeunes feuilles (rrches en calcium] consommees en epinards
l uwolucraia BEAUV Cendres pour preparation du sel (R Porteres)
Feuilles alimentaires (R Porteres)
l reptans POIR Feuilles comestibles
180 PLANTI:S ALlMI:NTAIRES DI: L'AI'RIQUI: NOIRE

VERBÉNACÉES
Ancennw nüula JACQ Les grarnes germees serarent consommees en
Afrrque occidentale comme ahment de disette
Lantana camara LINN et L saln/olw JACQ Frurts comestibles
LLppW adoensts HOCHST Les feuilles sechees sont parfois employees
par les Europeens en gUIse de the
VLtex Cienkowska KOTSCH et PEYR Fruits employes pour preparer
une hoisson
V gl andijoùa GURKE Fruits a pulpe comestible, Iourmssant une
boisson fermentee
En Afrique Centrale, d'apres SILLANS, sont consommes les fruits de
VLtex crenata HIERN, V cuneata SCH et TH, V dwersijolia BAK,
V gl andijolui, V longepetwlata GURKE, V madiensis OLlV, V ru/a
A CHEV

LABIÉES
Coleus dazo A CHEV Spontane et cultive Tubercules comestibles,
Balland (1897) a fart leur analyse 1,72 % de protides, 0,54 de lipides
18,29 % d'amidon
C dysentel LCUS BAKER (= C i otundijolius A CHEV) Serart, d'apres
Heckel, ortgmarre d'Abyssime Tubercules comestibles Cultive en
Afrrque, dans les reglOns soudamennes, ou Il est en regression Fart
toujours defaut en forêt dense Cultive aussi en ASIe tropicale (Inde,
Ceylan, Indo-Malaisre]
Hoslundia opposua VAHL Plante sarmenteuse des brousses arbus-
trves dans le domaine forestier FrUIt comestible
Hsjpu» spLcLgel a LUI Orrgrnarre d'Amerique Grames oleagmeuses
(20 a 37 % d'huile] Sauvage, parfois cultive
Ocunum amencanum LINN Cultive dans les jardins, pour ses feuilles
(soupes, salades)
Solenostemon ocumoides SCH et THON!'. ParfOIS employe en legumes
(Lagos)

SOLANACÉES
Capsicum annuum LINN et C [rutescens LINN (piments] D'orlgme
arnerrcame Condiment, rôle therapeutique Cultives et subspontanes ,
grames repandues par les OIseaux Les piments sont riches en vrta-
mrne C (environ 100 mg par 100 g)
Solanum aetluopicum. LINN Cultive dans les jardins pour ses feuilles
et ses fruits oornestihles
S anomalum THONN Commun autour des VIllages, parfois cultive
Baies rouges comme condrment dans les soupes
CATALOGUE DES PLANTES ALI'IENTAIRES D'AFRIQUE NOIRI: 181

8 duplosmuatum KLOTZSCH FrUIt Jaune amer et feuilles consom-


mees dans les soupes Parfois cultive
8 mcanum LINN Sauvage ou cultive Feuilles en soupe
8 macrocarpon LINN Fruits comestibles (soupes, sauces) La variete
calvum BItter est cultivee pour ses Ieurlles, consommees en epmards
(R Porteres)
8 nodülorum. JACQ Sauvage et naturalise Des varietes sont CUltI-
vees Plante potagere vendue sur les marches, soupes Fruits consom-
mes crus ou CUItS
En Afrique Centrale, d'apres SILLA!'<S (1953), on consomme les feuilles
de Solanum bansoense DAlIIlII, 8 Snousii CHEV, 8 W elwüsclu: C
·WRIGHT
La pomme de terre (8olanum tuberosum LINN) mtrodurte par les
Europeens, se repand dans les regIons montagneuses On la cultive
au Fouta-Djallon, dans la chaîne Dan-Loma, au Bauchi, sur les hauts-
plateaux du Cameroun, en Uganda, au Kenya, au Tanganyika, au
Nyassaland, en Hhodesie, en AbYSSInIe Elle arrive, par endroits, a
Jouer un rôle appreciable dans l'nlrmentation, non seulement des Euro-
peens, mais aUSSI des Afrrcams , au Fouta-Djallon, les Foula la CUltI-
vent dans leurs jardins de case, côte a côte avec les taro et les patates

PÉDALIACÉES
Ceratotheca sesamoules ENDL Plante sauvage, parfois cultivee SUI-
vant les regions on en utilise les feuilles ou les grames Emploi dans
les soupes La grame renferme 37 % d'une huile non extraite par les
NOIrs
Rogeria adenophylla J GAY Reglons serm-desertiques Le JUS des
feuilles, bouillies, est ajoute au gâteau de cereales D'apres A Che-
vaher, les grames pilees sont employees dans la soupe
Sesamuni alatum THONN Commun autour des VIllages Serart eultrve
au Soudan oriental Feuilles seches et grames utrhsees en cuisme
8 indicum. LINN (8 orientale LINN) (Sesame) Paraît origmaire
d'Afrique, d'apres Burkill (1935) et Dalzrel (1936) , De Candolle lUI
attrihuart une orlgme mdo-malaise N'est pas connu a l'etat spontane
en Afrique Cultive dans l'ancienne Egypte (1000 a 500 ans avant
notre ere), en Chaldee, dans l'Inde D'apres Porter es (1951), sa mise
en culture et sa diversification se seraient fartes dans le berceau de
l'Est africain Aurait ete mtrodurt plus tardivement dans l'Ouest afri-
cam, ou sa culture est moins repandue Cultive pour ses grames olea-
gmeuses Grames et jeunes feuilles souvent mises dans les soupes Les
grames renferment 50-57 % dhuile, dont 42-48 % peuvent être extraits
par preSSIOn
8 raduüum SCHUlII Cultive dans l'Ouest africain Feuilles CUItes
182 PLANTes ALIMENTAIRES De L'AFRIQue NOIRE

avec riz ou autres cereales Grames oleagmeuses (32,3 % d'huile d'après


Manlove)

ACANTHACÉES

Asystasw coromandelma NEES Feuilles consommees en legume


A gangetica T ANDERS Herbe potagere sauvage
A V ogelcana BENTH Feuilles consommees en Afrrque Centrale
Baileria opaca NEES Feuilles comestibles
B Tolbotii S MOORE Jeunes feuilles consommees en Afrique Cen-
trale
Bnllanuusia alata ANDERS Feuilles consommees en legume au
Congo (De WIldeman)
Hypoestes verticillaris R BR var mollis T ANDERS Feuilles cornes-
tIbles
JUStLCLa (lapa VAHL Herbe potagere sauvage
J glab:« Ho xn Feuilles comestibles
J insularis T ANDBRS Herbe potagere sauvage, parfois cultivee

RUBIACÉES

Cojjea Les cafeiers n'etaient pas, Jusqu'a notre epoque, utilises pour
leurs grames en Afrrque NOIre C arabica L (cafe d'Arable, cafe d'Abys-
sime), originaire d'Abyssime, a ete repandu au Hresil (a partir de la
Guyane française, ou Il avait d'abord ete mtrodurt) Prospere hien a
moyenne altitude Il existe d'assez nombreuses autres especes C abeo-
kutae CRAMER (qUI est peut-être une forme de libencas, C canephora
PIBRRE, C excelsa A CHEV, C liberica BULL, C Maclaudu. A CHEV,
C robusta LINDEN (qUI serait, d'apres Chevalier, une des nombreuses
formes de Canephora PIBRRB), C stenophylla G DON Les plantations
de cafeiers, en Afrique, ne datent que de la fin du XVIIIe siecle
Garderua et ubescens STAPr et BUT CR FrUIt comestible, SOIt frars,
SOIt en sauces ou soupes
Geoplula obvallata T DIDR D'apres l'Abbe WALKER, les feuilles
serment, dans le haut Ogowe, consommees CUItes avec de la viande
Grumilea penosa HIERN Utihse au Congo pour la preparation du
sel (De Wildernan)
Heinsia pulchella K SCHUM FrUIt (( bush apple ») Jaune ou rouge,
acide, agreable, parfois consomme
Mussaenda arciuüa PaIR LIane tres repandue en Afrrque, a frurts
comestibles (A Chevaher)
Oldenlandia lancijolia SCRW Petrte herbe ruderale Serait utilisee
comme legume au Congo, d'apres De Wildernan
Psychotna sodL/era (A CHEV) DE WILD Emploi en Afrique Cen-
trale comme plante sahfere
CATALOGUE DES PLANTr::S ALIMr::NTAIRr::S D'AFRIQUr:: NOIRE 183

Sarcocephalus esculenius Ar7 FrUIt comestible, mais emetique s'Il


est consomme en exces
Tricalqsia cojjeoules HUTcH et DALz Les grames rôties peuvent
fourmr une sorte de cafe (sans cafeine)

CUCURB ITACÉES

Curullus oulgarts SCHRAD (pasteque) FrUIt consomme cru ou CUIt


(sauces) Grames oleagmeuses Paraît dorrgme africaine
Cogniauaia podolaena BAILL Grames oleagmeuses Feuilles cornes-
tIbles
Lagenaria vulgans SERINGB Cultive dans tous les pays tropicaux
EXIste a l'etat sauvage aux Indes, mais semblerait pourtant tres ancien
en Afrique Nombreuses formes et varietes, dont certames sont CUltI-
vees pour leurs fruits comestibles D'apres de Wildeman, les grames
sont consommees au Congo Fourrnt des gourdes et calebasses
Lutta cyhndl ica ROBM Generalement non cultive mais naturalise
En basse Gumee (pays Soussou) est cultivee une variete comestible
(Pobegum) Les Jeunes feuilles sont potageres Les frurts fournissent
les eponges vegetales
Lutta acuiangula ROXB Fruits à côtes Cultive dans tous les pays
tropicaux Les fruits non mûrs sont manges comme legumes Certames
varietes sont toxiques Pour De Candolle, l'espece serait d'origme
asiatique
Teljairui occulentalis HooK F Parfois cultive pour ses Jeunes pousses
et ses feuilles, qUI sont oomestihles Sa dispersion dans la vegetation
sauvage pourrait être la consequence d'une culture anterieure Les
grames, d'apres Heckel, seraient comestibles Elles sont oleagmeuses

COMPOSÉES
Bulens pilosa LINN Feuilles consommees en epmards (Congo, De
Wildernan)
Caithamus tinctorius LINN Le Carthame est cultrve en ASIe} dans
le bassm mediterraneen, dans la vallee du NIl et en Abyssinie Ses
fleurs Iourmssent un colorant Jaune, tres anciennement utilise (les
bandes des mormes egyptaennes sont temtes au carthame) Ses grames
donnent de l'hurle L'exrstence de deux noms sanscrits temoigne de
l'anciennete de sa culture dans l'Inde, les Arabes paraissent avoir
Joue un rôle Important dans sa dispersion actuelle
Emilui sagittata D C Les feuilles peuvent être consommees crues
(en salade) ou CUItes (en epmards)
Giuzotia abyss~mca CASS Cultive en Abyssnue comme plante olêa-
gmeuse
Gynura cernua BENTH ParfOIS cultive comme plante potagere La
184 PLANTES ALIMENTAIRES DE L'AFRlQUC NOIRE

plante Jeune entrere et les feuilles, mucilagineuses, sont employees dans


les soupes et sauces
Lactuca taraxaciiolia SCH et THONN Plante potagere (soupes et
sauces Nigena, Dahomey ) Vendue sur les marches
Vernoma amygdalma DEL et V colorata DRAkE Feuilles consom-
mees dans les soupes Propnetes antiscorbutiques, et tomque digestrî
GNÉTACÉES
Gnetum airicanum. WELW Feuilles Jeunes consommees par les NOIrs
Welwrtsch ecrit a son sujet « foha recentrera autem cocta atque oleo
palmarum condita sapidum IpSIb cibum ofIerunt )) (cIte par FICALHO,
1884, p 275) Utihse, d'apres A CHI::VALIER, en Angola et en Oubangui,
en brcdes , aurait ete repandu par les Bantou Grames mangees apres
CUIsson (d'après ROBYNS, Fl Congo Belge et Ruanda-Urundi, I, p 12)

CYCADACÉES
Encephalartos Poggei ASCHERS Le tronc fournirait un aliment de
disette, en pays Kasai (d'apres ROBYNS, Fl Congo Belge, l, p 3)
E cafter MIQ Moelle utihsee par les Hottentots pour en extraire
un produrt farmeux
PTÉR IDOPHYTES
Il est tres possible que certaines Fougeres aient Joue un rôle dans
I'ahmentatron des peuples pre-agricoles Rappelons que le Pt el idium.
aquiluium. a ete JadIS consomme en Europe, et l'a ete Jusqu'a notre
epoque en certains points du globe Au Congo Belge, DE WILDCMAN
(1934) a signale un emploi ahmentaire des Jeunes feuilles de Cyathea
Dregei KZE et de Dovallui denucuiata var Vogelu. f lausora ROL BON
CHAMPIGNONS
Un emploi alimentaire de certains Champignons africams a ete SIgnale
dans de nombreuses regions Deja Schwemfurth avart mentionne un
bolet de tres grandes dimensions consomme en Afrique centrale Il
faut crter partlcuherement certains AgarICS VIVant sur les termrtieres
(Tel muomsjces], qUI sont particuherernent recherches, et dont la hIO-
logie tres curieuse a ete etudiee par R Herm
Il y a heu de mentionner, comme principales especes comestibles
(d'apres R Herm, 1936)
Armillaria distans PAT comestrble, consomme au Congo
Boletus sudanicus HAR et PAT tres gros champignon (a chapeau
atteignant 40-60 cm de largeur), assez repandu, comcstable
Termuomqcee Letestui (PAT) R HE lM tLepiota Letesiui PAT) co-
mestible , Congo, Côte dIvoire
Leucocoprcnus (ChlOlophyllum) molqbdues (MI::Y ) PAT champignon
><
{Coll ection .\1 usée de l 'Fl onuoc, -<
cua« M . Griaule)
Labour age à l' araire (E thi opie, Godjam, Qaéam).
CATALOGUE DES PLANTES ALIMI:i\T\IRI:S D'AFRIQUE NOIRI: 185,

comestible tres repandu en Afrrque equatoriale et occidentale, a Mada-


gascar et en Amerique du Sud
Au Congo Belge, De Wildernan (Mem Inst Roy Col B, 1934) cite
comme especes consommees Auricularia polsjt: ichae (MONT) SACC,
Cantharellus auraniiacus WULF var congolensis BEELI, Cluocqbe castanea
Br:r:LI, plusieurs Lepiota, Leniinus, Russula et Schulzeria Dans la
region de Seguela (savanes de Côte dIvon-e), est consomme, seche,
un Hypholome du genre Di osoplula (1) En Côte d'Jvoire egalement,
citons une Chanterelle comestible recemment decrite par M Locqum,
Hugrophoropeis Mangenotii
Mentionnons aUSSI Lentinus tubei-regium. (FR) FR, dont les tres
gros sclerotes (connus sous le nom de Pachyma cocos), sont consommes
en Afrique, comme dans bien d'autres pays tropicaux , ce champi-
gnon VIt sur les sols defriches CItons enfin 11olotu w esculenia MASS
et 11 dcplasia (BERK et BR) SACC, consommes en Afrique equato-
rrale (renseignements fourms par M Locqum)
A propos de Champignons, rappelons, bien que Jusqu'a present aucun
exemple n'en art ete cite en Afrique tropicale, l'emploi alimentaire
signale pour certaines mycocecidies, telles que les tumeurs provoquees
sur le sorgho par Tolqposporium Ehrenbergu; en Egypte (Cl Moreau,
RB A, 1950)

(1) Je dois l'rdentrfication de ce champignon a l'obligeance de 111 li{ Locçnrx,


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INDEX DES NOMS SCIEN1IFIQUES

Acacw, 76, 105, 157 Bailloruella, 178


Acanthacees, 52, 182 Balarutes, 102, 115, 170
Atlansorua, 174, 175 Balsammacees, 173
Ail aegle, 159 Bal leI La, 182
Ail amomum, 53, 93, 115, 161 Basella, 153
Agavacees, 158 Basellacees, 153
Ahsmatacees, 153 Baulurua, 22, 54, 157
Allanblackui, 87 Begonia, 175
Allium, 158 Begomacees, 175
Alte, naruhei a, 84, 131, 163 Bulens, 183
Amaranthacees, 52, 54, 153 Blighia, 124, 173
Amaranthus, 84, 115, 131, 163 Boehmei La, 162
Ammotlaucus, 177 Boel haoia, 153
A mOI phophallus, 157 Boleius, 184
Ampelidacees, 173 Bombacees, 52, 174
Anacardiaoees, 39, 172 Bomba», 175
Anacal dium; 172 BOl assus, 156
Ananas, 158 BOSCLa, 165
Anchomanes, 30, 56, 157 Bosquiea, 162
Amsophyllea, 177 BI achiaria, 153, 155
Anona, 115, 164 BI achystelma, 179
Anonacees, 164 BI assica, 84, 93, 165
Anomdmm 164 BI ulelui, 55, 171
Antulesma, 172 B, illarüaisui, 182
Antl ocas yon, 124 Bromehacees, 158
Apharua, 173 Bujon estui, 158
Apocynees, 179 Burseracees, 170
Aracees, Arrndees, 157 Bussea, 40, 124, 167
AI achis, 158 Buty, ospel mum, 40, 93, 115, 177
A, milleu ui, 184
Artocal pus, 161 Cadaba, 165
Asclepiadacees, 179 Caladium; 38, 100, 157
Asijstasia, 182 Calou opis, 179
Aubrya, 87 Canal mm, 170
A ui iculai La, 185 Canna, 49, 131
A PLcenma, 180 Cantluu ellus, 185
206 INDEX DES NOMS SCIENTIFIQUES

Capparrdacees, 165 Cyathea, 184


Cap pans, 166 Cycadacees, 184
Capsicum, 180 Cymbopogon, 153
Ctu apa, 170 Cyperacees, 156
Cal ica, 176 Cypel us, 38, 87, 102, 115, 156
Cancacees, 176 Cyrtospel'ma, 54, 157
Cal issa, 179 Daa qodee, 170
Carpodinus, 115, 179 Dactyloctemum, 155, 156
Carpolobia, 171 Daoallui, 184
Cal thamus, 183 Deinboliia, 173
Cassui, 28, 167 Deebordeeia, 170
Ceiba, 54, 84, 175 Detal mm, 22, 115, 167
Celosui, 38, 163 Dialium, 168
Celtis, 161 Digiun ta, 64, 93, 98, 153, 155, 156
Ceratotheca, 181 Dillemacees, 176
Cesalpmiees, 167 Ihoscot ea, 76, 99, 115, 158, 159, 160
Champignons, 184, 185 DIOscoreacees, 158
Chasmanthera, 164 Dioscot eophyllum, 164
Chlot ophot a, 162 Dcoepspos, 87, 115 179
Ch lOI ophyllum, 184 Dissous, 55, 84, 177
Chi usobalanus, 166 Dolichos, 102, 168
Chlysophyllum, 40, 115, 124, 178 Di acaena, 158
Cissus, 56, 173 Di osoplula, 185
Curullus, 106, 115, 183
Cus us, 169, 170
Claoxylon, 172 Eben acees, 179
Clemaus, 164 Echuiochloa, 101, 153
Cleome, 166 Elaeis, 52, 115, 156
Cluocube, 185 Eleusine, 32, 33, 64 93, 103, 154
Cocos, 156 156
Cojjea; 182 Emilia, 84, 183
Cognauœia, 183 Encephalai tos, 87, 184
Cola, 57, 115, 175 Ensete, 11, 104, 108, 160
Coleus, 38, 103, 108, 115, 141, 180 El ag) ostts, 103, 153
Colocasia, 131, 157 El ythl ma, 38
Combretacees, 177 Euphor biacees, 171
Combretum, 177
Commehnacees, 158 Fagara, 93
Composees, 52, 183 Ficoidacees, 163
Convolvulacees, 52, 179 Ficus, 54, 106, 115, 1(,2
Corchorus, 38, 174 Floscopa, 158
Cordia, 115 Fougeres, 184
COI dyla, 168 Fuirena, 156
Coula, 162
Crataeoa; 166 Gal ama, 176
Cruciferes, 165 Gardenia, 182
Cucumis, 115 Geoplula, 182
Cucurbitacees, 183 Gnetacees, 184
INDEX DES NOMS SCIENTIFIQUES 207

Gnetum, 184 Lannea, 115, 172


Gossypwm, 174 Lantana, 180
Gouania, 56, 173 Lauracees, 165
Grammees, 153 Lawsorua, 102, 106
Grewia, 174 Legummeuses, 39
Grumilea. 182 Lenunus, 185
GULzOtW, 183 Lepuùum; 165
Guttiferes, 176 Leptota, 184
GynandropsLs, 166 Leucocoprinus, 184
GynUla, 183 Liliacees, 158
Ltmaciopsis, 164
Haronga, 99, 176 Lunnophqton, 153
Harungana, 99, 176 Lip pia, 180
Heinsui, 182 Loganiacees, 179
Hezalobus, 164 Lophu a, 176
HLbLSCUS, 38, 52, 84, 93, 101, 115, Lutta, 183
174
Hot deum, 115, 154 Macca anga, 171
Hoslurului, 180 Maerua, 166
Hua, 175 Maesobotrya, 172
Huacacees, 176 Malvacees 174
Hsjdsocharis, 54 Mammea, 123, 176
Hygrophûa, 54 Mongijera, 172
Hugrophoropeis, 185 Maruhot, 171
Hpmenocardia, 172 Melastomacees, 177
Hyperrcacees, 176 Meliacees, 170
Hyphaene, 106, 157 Memsper macees, 164
Hypoestes, 182 Microdcsnus, 171, 172
Huptie, 115, 180 Munosees, 167
M imusops, 124, 178
1canna, 172 MLtlagyna, 175
Icacmacees, 172 M onodoi a, 93, 164
Impatiens, 173 Moracees, 161
Lnoersoduu aea, 166 Mor inga, 166
Lpomaea; 84, 131, 179 Mormgacees, 166
lrvingia. 115, 170 Musa, 11, 104, 108, 160, 161.
Musacees, 160
Jau opha, 171 Musanga, 162
Jussiaea, 54 Mussaenda, 182
Justicui, 84, 131, 182 Myristicacees, 165
Myrtacees, 177
Kerstingiella, 115, 168
Klainedoxa, 170 Nyctagynacees, 163
Nymphaea, 54, 115, 163
Labiees, 180 Nympheacees, 163
Lactuca, 184
Lagenarui, 115, 183 Ochnacees, 176
Larulolplua. 99, 115, 179 Ochrocarpus, 176
208 INDEX DES NOMS SCœNTIFIQUES

Ocimum, 38, 115, 180 Raphia 38, 41, 54, 96, 115, 157
Olacacees, 162 Renonculacees, 164
Oldenlaruùa, 182 Rhamnacees, 173
Ombelhferes, 177 Rhizophoracees, 177
Oryza, 115, 137, 140, 154 Ricuiodendron, 171
Ricinus, 171
Pachylobus, 87, 115, 170 Rogei La, 181
Pachyma, 185 Rosacees, 166
Pachystela, 178 Hulnacees, 182
Palmiers, 156 Rumex, 162
Panda, 169 Rutacees, 169
Pandacees, 169
Parucum, 154 Saccharum, 155
Papilionacees, 168 Salvadora, 179
Pal man, 22, 39, 56, 96, 99, 100, SaI vadoracees, 179
115, 124, 166, 167 Sapindacees, 39, 173
Park La, 40, 53, 83, 93, 99, 115, 167 Sapotacees, 177
Paspalum, 155 Sai cocephalus, 87, 183
Pedahacees, 181 S clel ocai ya, 172
Penrusetum, 92, 95, 115, 154 Scorodophlaeus, 168
Pentaclethra, 167 Sesamum, 84, 104, 115, 181
Persea, 165 Sesuoium, 163
Pentadesma, 123, 176 Setaria, 155, 1S6
Sideroxqlon, 178
Phaseolus, 168
Simaroubacces, 170
Phoenux, 41, 115, 157
Solanacees, 180
Phyllanthus, 56
Solanum, 38, 84, 102, 115, 180, 181
Phytolacca, 163
Solenostemon, 180
Phytolaccacees, 163
Sorghum, 92, 95, 101, 115, 155
Piper, 54, 93, 136, 161 Sorindeia, 172
Piperacees, 161
Sphaenothylax, 166
PLStLa, 54, 87, 157
Sphenostuùs, 169
Podostemonacees, 166 S'porulias, 40, 67, 172
Poga, 177 Stercuhacees, 175
Poly gala, 115, 171 Stl ychnos, 122, 179
Polygalacces, 171 StylochLton, 157
Polygonacees, 54, 162 Syzygwm, 177
POl tulacca, 22, 131, 163
Portulaccacees, 163 Tacca, 158
Pseudospondias, 172 Taccacees, 158
Psulium, 177 T'alinum, 163
Psuchou La, 182 T'amas indus, 115, 123, 168
Pteruluim, 184 Torrietia, 175
Pteridophytes, 184 T eliocna, 183
Ptel ocat pus, 169 Teimuomuces, 184
Puruca, 176 T etracai p ulium, 172
Pumcacees, 176 Teu acera, 55, 176
Pycnanthus, 165 Theobroma; 175
INDJ:X DES NOMS SCIENTIFIQUES 209

Tieghemella, 178 Verbenacees, 180


Tihacees, 174 lIelnoma 184
Treculia, 162 11 igna, 93, 95, 101, 106, 115, 169
Trema, 161 11 üetc, 115, 180
Truuuhema, 163 lIa~s, 174
'Ï'ribulus, 169 11 oandzeui, 93, 101, 115, 141, 169
TI icalgeia, 183 11olotu ui, 185
TI tchoscqpha, 124, 172
T, iplochuon, 83 Xanthosoma, 38, 73, 100, 157
Trüicum, 106, 115, 130, 155 Ximerua, 162
Typha, 153 Xsjlopu», 53, 93, 102
Typhacees, 153
Zea, 155
Uapaca, 172 Zingibei , 161
Ulmacees, 161 Zmgiberacees, 161
Urtrcacees, 162 Ztziphus, Z~zyphus, 115, 123, 173
Uval ta, 165 ZygophyIIacees, 169
INDEX GÉNÉRAL

Abe, 28 Archeologie de I'ahrnentation, 130,


Ahyssnnc, 45, 46, 65, 73, 107, 110, 143, 173
115, 129, 160, 162, 181, 183 Assolements, 32, 33
Acacia, 167 Atar, 106
Adamaoua, 37 Avocatier, 39, 96, 165
Afllque du Sud, 110 Azalm, 53
AgraIres (rites), 29, 124, 133, 134
Agrrcolcs (types), 71, 72, 80, 91, 127 Badari (mveau d'EI-), 69, 70
Agriculture (debuts de l'), 130, 131, Badarienne (epoque), 69, 70
132, 133 Badiar ankc, 96
Agrumes, 98, 169, 170 Bahera, 102
AIl, 158 Bahrrna, 102
AIr, 106 Balantes, 96
Aliments de base, 19, 51 Bambara, 48
Ah menrs de disette, 19, 56 Banulcke, 157
Amaranthes, 163 Barnoun, 157
Amen que (plantes Importees d'), 140, Banamer, 51, 73,82, 160, 161
141 Bananiers (ongme des), 161
Ananas, 158 Bananier nam, 160
Ana-wala, 43, 44 Bananier plantain, 73, 81, 82, 86,
Annelation des arbres, 100 160
Angola, 184 Bananier d'Abyssim e, 104, 135, 160
Anones, 99, 164 Ban, 38
Appoint (alIments d'), 19 Banda, 46
Arabes, 21, 139, 140, 158, 170, 176 Bangui, 157
Àrachrde., 32, 96, 98, 100, 168 Bantous, 103, 121, 184
Arachidr, (orrgme de 1'), 114, 141 Baobab, 4Q, 101, 106, 123, 174
Ar-arre, 47, 104 Baoule, 81, 93
Arbon culture, 41, 122 Bara, 48, 97, 98
AIbre a pam, 161 Basoga, 124
Arbres (folklore des), 124, 134 Bâton a fOUIr, 45, 46, 104
Arbres fr urtiers, 39, 95 Bâton a planter, 127
Arbres conserves dans les deîriche- Bâton crochu, 44, 78
ments, 30, 32, 40, 124 Bauchi, 37, 181
AIbres sacres, 30, 124, 125 Bêche en crorssant , 44
INDr:X GENERAL 211

Bechuanaland, 103 Cense du Cayor, cense du Senegal,


Bemba, 21 173
Benguela, 103 Champignons, 184, 185
Berceaux agrrcoles, 144, 145, 146 Champs, 32, 129
Beurre de karrte, 93 Chanvre de Gumee, 174
Beyla, 38, 57, 91 Chan, 21, 54, 178
Blere de rml, 55, 95, 101 Charrue, 41, 47, 71, 104, 107, 150
Birorn, 37 Chasse, 79
Ble, 103, 105, 106, 130, 155 Chou, 85, 165
Bles durs, 103, 155 Chou caraihe, 38, 82, 141, 157
Bochiman, 102, 119, 120, 121, 136 Chou-navet, 165
BOIssons, 54, 55, 95, 101, 115, 154, Chou-palrmst.e, 96, 156
155, 157, 173, 176 CItronnelle, 153
Boloki, 32 Crtronmers , 169, 170
BOUIllIes, 96, 101, 103 Climats, 75, 85, 89
Ch mats (varratrons des), 69
Bourgou, ioi, 15tl
Climax, 66
Bovahsatron, 99
Cocotier, 39, 96, 156
Bowal, Bowe, 34, 37, 99
Cœur de bœuf, 164
Brames, 96
Cola, 57, 77, 78, 83, 175
Bredes, 83, 115
Colatrer, 40, 57, 77, 125, 131, 175
Brousses secondaires, 34
Condiments, 52, 53, 93, 98, 101 115
Bulo, 32 161, 176 ' ,
Bush secondair-e, 34
Congo, 32, 53, 75, 162, 184, 185
Bushmen, 102, 119, 120, 121, 136
Corn agur, 96
Conservation des ahments, 37
Cacaoyer, 78, 175
Coracan, 154
Cafeiers, 78, 115, 182
Corossol, 164
Cafe negre, 167
Côte d'IVOIre, 77, 85, 86, 133, 185
Cajou (pomme), 172
Cotonmer, 95, 100, 150, 174
CalCIUm, 21, 179
Courges, 102
CalCIUm echangeable, 21 Couscous, 96, 101, 153, 154, 168
CalCIUm (metabohsme), 21 Cresson alenors, 165
Calebasses, 183 Cuerllet.t.e, 68, 71, 79, 80, 87, 117
Cameroun, 21, 73, 75, 77, 81, 93, 118, 120, 130 '
108, 181 CueIllette (ahments de), 52, 83, 95,
Canne a sucre, 155 99, 154, 155, 156
Carences alirnentarrcs, 20 21 22 23 Culte des arbres, 124, 125
95 ' , , ,
Culture, 32, 72
Canes dent.aires, 23, 98 Cultures et destruction de la vege-
Carthame, 103, 183 t ation, 35, 78
Casamance, 44, 147 Cultures irriguees, 71 72
Centres de drspersion, 144 Cultures en tcrrasses, 37, 97, 99
Cereales, 115 Cultures mdustr ielles 150
Cereales de cueJllette, 130, 155, 156 Culture (systemes de), 117
Cereahcultures anciennes, 69, 91, 113
Ce;~aheles (agrrcultures steppIques), Daba, 31, 39, 41, 42, 43
Daeotan, 42
212 INDEX GENERAL

Dah, 101 Faucille, 48


Dahomey, 49, 133, 178, 184 Fefe, 161
Dans, 77 Feinlles alimentaires, 52, 83, 84,
Dattier, 106, 157 131
Dcciduous-for est., 76 Feux de brousse, 90, 91
DeficIt ah mentaire, 20, 21, 22, 23, FIgue-banane, 160
95, 98, 151 FIgues, 99
Deficrt d'azote, 20, 21, 98 FIgUIers, 106, 162
Deforestation, 149 Fon 134
Defrrchemerrts, 29, 32, 36, 78 Foncier [drort}, 28, 29
Desertification, 104, 105 FOllIO, 35, 48, 95, 99, 153
Dessechement climatique, 69, 105 Forestier (agnculture de type), 72
Diallonke, 37, 118 Forêt dense (domame dc la ), 65,
Diggmg stones, 114 66, 75
Digitaires (millets}, 64, 98, 153 Forêt dense (repartrtron de la ), 62,
DIsettes, 82, 95, 96, 99 65, 66, 75
DIsette [aliment.s de), 95, 99, 154, Forêt secondaire, 75, 149
155, 158 Forêts seches, 67, 90
Dogons, 37, 43 Fougeres, 184
Dolrque, 169 Foulas, 37, 97, 99, 179
Doum, 106, 157 Fouta-Djallon, 34, 49 95, 97, 181
Droit foncier, 28, 29 Fromager, 36, 40
Fruitiers (arbres}, 39, 40
Eau (Iranes a), 55, 56, 176
Fruits, 39, 40, 123, 124
Echalotte, 101, 158
Fumure des sols, 29, 30, 98, 100, 103,
Ecologie dcs modes de VIe, 118
lOG, 129, 151
Ecologique (repartrtron - des espe-
ces cultivees), 33, 159, 108, 160
Gabon, 75, 82, 170, 178
Egypte, 42, 47, 48, 69, 103, 127, 139,
Galla, 45, 46
160, 165, 181, 183, 185
Gambie, 33, 147
Egypte (mstruments agrrcoles de l'),
Gao, 49
42, 43, 47
Garamantes, 137, 139
Eleusme, 32, 33, 64, 92, 103, 154
Gâteau de rml, 101
Elevage, 70, 71, 72, 97, 101, 102,
Gmgembre, 102
118
GIrofle (clous de), 106
Engrars, 29, 30, 98, 100, 103, 106,
129, GObI, 170
Goitrc, 53
Equihbres biologiques et techmques
Gombo, 98, 101, 115, 174
agricoles, 13, 149, 150
Gomme arabique, 167
ErOSIOn des sols, 35, 37, 78, 99, 102,
GommIer, 167
150
Gonakie, 106
Éthiopie, 45, 46, 65, 73, 107, 110,
Gourdes, 183
115 Gourmantche, 101
Ethmque (Determmisme - des ty-
GoyavIer, 177
pes agricoles), 87, 96, 108
Gras (corps), 51, 95, 145, 146, 150
Evergreen-forest, 76
Grenadier, 176
Farine, 97, 101, 106, 119, 123, 153, Gremers a grams, 37, 38, 52, 55, 95,
161 96, 102, 103
INDEX GENERAL 213

Greruers sur pilotis, 37, 38, 52, 102 Karrts, 40, 93, 95, 101, 108, 122,
Gremers sur plafond, 38, 52, 83 131, 177
Gremers en terre, 38, 103 Karrte (beurre de), 52, 93, 177, 178
Gumee, 53, 96 Kasai, 161
Gumee portugaise, 96 Katanga, 121
Gumeen (domame), 65 Kenya, 23, 150, 181
Gumeenne (region), 65, 66 Khandor, 31
GUlneenne (zone), 65 Kikouyou, 46
Haricots, 106, 168, 169 Kmkehba, 177
Henne, 106 KmkelIba (faux), 167
IÜSSI, Kissiens, 20, 40, 48, 86, 134
Herero, 103 KIta, 49
HIlaIre, 31, 44 Kobl, 170
Hos, 124 Kofi, 44, 96
Hottentots, 184 Kordofan, 44, 175
Houe, 31, 41, 42, 43, 48, 78, 106, Korhogo, 110
129 Kotto, 46
Houe egyptlCnne, 42, 43 Koura, 99, 166
Houes prrmrtives en bOI~, 44 Kraal, 103
HUlle, 156, 168, 170, 171, 112, 181, Kumen, Kurrum, 162
183 Kwaskiorkor, 22
Huile de palme, 52, 78, 83, 156 Kwe, 45, 114, 120, 121
Hydromel, 55
Hypocalcerrue, 21 Lablab, 168
Later stone age, 45, 46, 92, 120
Iburu, 64, 153 Legumes, 38
Icaque, 166 Legummeuses, 93, 115, 130
Igname (clvlhsatlOn de l'), 81 Lentalle, 103
Ignames, 46, 51, 85, 86, 93, 96, 99, Lentille de terre, 168
115, 133, 134, 141, 158, 159, 160 LIanes a eau, 55, 56, 176
lier, 31, 44 LIane du voyageur, 176
Incas, 141 Lm, 103
Instruments agncoles, 41, 48 Lingurstrque (methode), 11, 140, 147
Introduction de plantes alimentai- Lisière forestlere, 67
res, 114, 135, 140, 141 Lohr, 49
Irugatlon, 71, n, 106 Lotus, 123, 173
Iroko, 30
Macabo, 73
Jachere, 32, 33, 67, 150 Madagascar, 10, 179
Jacquier, 161 Mais, 49, 51, 73, 81, 96, 98, 100,
Jardm de case, 38, 39, 56, 57, 83, 114, 141, 155
98, 100, 132, 181 Mars en Ioi êt equatorIale, 73, 81
.Iujuhier, 106, 173 Makor e, 178
Malacca, 119
Kadanga, 31 MalI (Gumee), 38, 97, 99
Kalahari, 62, 102, 119, 121 Mah (empire de - au Soudan), 137,
Kamrtes, 102, 118 139
Kapok, kapokier, 175 Mana, 176
214 INDI:X GI:NI:RAL

Mangi ove, 96 Ngom, 103


Manguier , 39, 95, 96, 172 Ngounye , 3'1
Mamguette, 53, 93, 161 Niebe, 95
Maniguette (fausse), 53, 93, 102, Nigeria, 20, 32, 134, 184
164 NIl (Haut-), 102
Manioc, 22, 51, 52, 56, 73, 81, 82, Nmri, 99
84, 86, 98, 101, 114, 141, 171 Nkula, 162
ManIOC (ongme du), 141 Nomades 105, 106
Matches, 77, 83, 100, 101, 106 No rnadisme agrrcole, 27, 28, 77
Maurrtanre, 50, 106, 165 Nouvelle Calerlorue, 134
Mene, 176 Nyanga, 34
Mesolithique, 120, 121, 130 Nyassaland, 37, 103, 150, 181
Meules dormantes, 48, f19, 50, 91, 98,
105, 130 Oasis 106
MIl, 51, 73, 101, 103, 105, 108, 115, OIgnon, 83, 100, 101, 158
141 OleagIneux, 51, 95, 101, 104, 145,
MIl a chandelle, 92, 101, 154 146, 150, 165, 167, 168, 170, 171,
MIl (gros), 92, 101 174, 176, 177, 178, 180, 181, 183
MIl (petit), 92, 101, 154 Oranges, 83, 95, 98 100, 169, 170
Millet, 51, 64, 93, 115, 141 Orge, 105, 106, 154
MIllets digrtaires, 93 Origine des plantes cultivees (me-
MIllet eleusme, 93 rhodes de det.errmnutron de 1'),11,
MIllets (repartrtron des), 92 143, 144
Modes de VIe, 71, 72, 80 Ose111e de GUInee, 93, 101, 174
Modes de VIe (ecologle des), 118 Ouarango, 31, 42
Modes de vie (det.er rmmsme ethm-
Oubangui, 27, 38, 46, 184
que des), 87 96, 108
Oufer, 123, 173
Monbm, 172
Ouganda, 32, 73, 102, 181
Mom,97
Ozenga, 87
Monoculture, 93
Montagnes (VIe agrroole sur les), 77,
Paddy (riz), 96
97, 103 Pam, 101, 123, 160
MOSSI, 49, 50, 101 Paleohthique, 69, 91
Mouki, 98
Paleo-rncdrterr aneen (domaine}, 69,
Moulou, 28
Murettes de pierre- seches, 37, 97, 107
Paleo-medrterraneenno (CIVIlIsatIOn)
99
Muscade (fausse) 164 38
Paleo-mgn trque (CIVIlIsatIOn), 38
Paletuviers, 96
Ndama, 101
Negnlles, 79, 136 Palme (vm de), 156 157
Negntos, 136 Palmerares, 93, 96
Neolithique, 68, 69, 79, 91, 97, 105, Palrnier a hUIle, 39, 67, 73, 96, 108,
121, 130 131, 156
Neohthique saharien, 68 Palmier dattrer, 106, 157
Neohthiqucs (CIVIlIsatIOns agricoles), Palmier raphia, 38, 41, 54, 96, 115
79, 90, 91, 97, 113, 121 Palrruste, 156
Nere, nete, 40, 99, 115, 122, 123, 167 Palmiste (chou-), 96, 156
INDE'C GI:NERAL 215

Papayer, 39, 95, 96, 176 Rhodesie, 21, 121, 181


Parasoher , 162 RICm, 171
Pasteques, 106, 115, 183 RItes agraires, 29, 124, 133, 134
Patate, 32, 83, 84, 96, 100, 141, 179, RIZ, 20, 73, 78, 82, 83, 85, 86, 87,
181 93, 96, 98, 100, 137, 146, 147,
Patate (orrgirie de la), 141 154
Paysages.brrtanrques, 61 RIZ (rrugratrons des), 87, 147
Peai l-millets, 154 RIZ (orIgme des), 114, 137, 146, 147
Pellal, 48 RIZ (penetration des - en forêt), 78,
Peuls, 98 87
Photoperrodrsrne, 33 RIZ de montagne et rIZ de bas-fonds,
PIerres de bâton a fouir, 45, 46, 120 78, 150
121 RIZIcultures anciennes, 147
PIments, 83, 93, 98, 100, 141,180 Rômer 156
Plantam (banane), 73, 81, 82
Plantations, 78, 149 Safou, safoutIer, 170
Plantes serm-cultivees, 39 Sagba, 171
Plantes vivrières, 51 Sahara, 68, 69, 71, 106
POIS, 106 Sahehen (domaine), 65, 66
POIS bambara, 169 Sara, 42
POIvre 161 Sauce, 19, 23, 82, 85, 101, 168
POIvre de Guinee, 161, 164 Savane, 51, 72, 89
Pomme cajou, 172 Savanes (repartrtron des), 62, 66
Pomme cannelle, 164 Savanes gumecnnes, 65, 66
Pomme de terre, 100, 141, 181 Savanes soudamennes, 65, 66, 101
Pot arou, 99 Savarusation, 34, 36
POUrI 99 Secteur d'Aîrrque NOIre, 108
Pourprer, 106, 163 Selection dans l'agnculture prImI-
Pousses ah ment.arres, 83, 84, 87, 156, tive, 134, 135
157 Sellaha, 106
Pr otemes alimentaires, 20, 21 Sels ahment.aires, 53, 54, 87
Protemes (deficit en), 20, 21, 98 Seman.; 119
Protoculture, 41, 122, 131 SemIS, 32
Protoculture fruruere, 41, 122 Senegal, 33, 149, 173, 174
Purguere, 171 Sema, 161
Pygmees, 68, 79, 87, 119, 120, 136 Senoi, 119
Pygmees (plantes utrhsees pm les), Senoufo, 160
87, 162 Sereres, 42
Sesame, 84, 181, 182
Qumquma, 78, 141 Silos, 38, 54, 55, 83, 96
SOJa, 169
Haphia, 38, 157 Sols, 21, 27, 28, 30, 35, 99, 100
Hatrons ah mentarres, 20, 21, 23, 151 Sols (degradatron des), 35, 99
Recepe haute, 30 Sols (protection des), 99, 151
Hegenerution de la forêt, 32 33, 34, Sorgho, 37, 51, 94, 103, 106, 108,
36, 39, 79 155, 185
Regions phytogeograpluques, 65, 66 Sorghos (orlgme des), 140, 155.
Repas, 19, 101 Sorghos (repar-tition des), 94
216 INDEX GENERAL

Souchet, 156 Togo, 38, 124, 175, 178


Soudan, 29, 49, 101, 133, 134, 165, Toma, 44, 84, 86
175, 178 Tomates, 83, 98
Soudamen (dcmame), 65, 66 Touareg, 123
Soudanienne (zone), 65, 66 Toumhi, 125
Soudano-zambezienne (region), 66 Troupeaux, 102
Sougue, 96, 166 Tubercules ahrnentan es, 115
Soumbara, 40, 83, 100, 101, 167 Types agrrcoles (classification des),
Soump, 170 80, 127
Steppe, 51 Types geogr aphrques de l'ahrnerrta-
Steppiques (agricultures - cereah e- tron, 72
res), 72
Suop, 161 Uganda, 32, 73, 102, 181
Swaziland, 150
Varratrons chrnatrques, 68, 69, 70,
Tabac, 101, 106, 141 106, 136
Tamarimer, 123, 135 Vegetation (types de), 61, 62
Tanganvika, 102, 181 VIn de palme, 96, 156, 157
Taro, 35, 39, 51, 81, 82, 84, 85, 95, Vrtammes, 22, 23, 167, 179, 180
98, 100, 131, 135, 157, 181 Voandzou, 141
Tchad, 42, 50 Vrenglie, 31, 42
Tef, tref', 103, 154
Tell, 100 Xosa, 103
Terrains de culture (choix des), 27,
28 Yambermg, 37
Terrasses (culture en), 37, 97, 99, Yautia, 38, 82, 141, 157
100 Yoruba, 32, 134
Tihhous, 106 Youkounkoun, 95, 96
Tirnne, 161
Tô, 101 Zambeze, 103
TABLE DES FIGURES

Pages
FIG 1 - Instruments agrrcoles d'Afrrque NOIre 31
FIG 2. - Houes et bêches 42
FIG 3 - Outils agrIcoles du Cameroun 43
FIG 4 - La houe dogon ana wola 43
FIG 5 - Kofi, pelle a long manche des regron s côtrer es d'Afnque
occidentale 44
FIG 6 - PIerre de bâton a foun 45
FIG 7 - Bâton a fOUIr d'Abyssirue 46
FIG 8 - Araires 47
FIG 9 - Faucille en fer du Fouta-Djallon 48
FIG 10 - Coupe-mil 48
FIG 11 - Meules en pIerre du Dahomey 49
FIG 12 - Gremers a grams du Dahomey 52
FIG 13 - Gremers a grams de Gumee Française 52
FIG 14 - SIlo des rrves du Chan 54
FIG 15 - Gremers a grams du Cameroun 55
FIG 16 - Instrument servant a tourner la sauce 56
FIG 17 - Hepartrtron des Jardms autour d'un VIllage de la forêt 56
FIG 18 - Jardm de case en haute GUInee Française 57
FIG 19 - Repartrtion des types de vegetation en Afrique 62
FIG 20 - Subdrvisions geobotaruques de l'Afnque 66
FIG 21 - Carte des zones ethnographiques de l'Afnque 70
FIG 22 - Carte des modes de vie en Afnque 71
FIG 23 - Hepartrtron, en Afnque NOire, de l'agnculture et de l'ele-
vage 72
FIG 24 - Repartrucn des types agr icoles sur le globe 80
FIG 25 - SubdIVISIOns geo-agncoles de la Côte d'Ivolrc 85
FIG 26 - AIre des millets afncams 92
FIG 27 - AIre des sorghos en Afrique 94
FIG 28 - Esquisse des grandes subdivisions geo-agncoles de l'Afrrque 109
FIG 29 - Carte des berceaux agncoles afrrcams 146
TABLE DES PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES

PLANCHE 1
1 Menageres pilant le rrz 24
2 Ignames et pi ment s sur un marche 24
PLANCHE II
1 Un marche en reglOn forestrere 32
2 Marche de la region de MoptI (Soudan); 32
PLANCHE III
Batteurs de mil Mandingues 40
PLANCHE IV
1 Grenier a rIZ en haute Gumee Française 48
2 Preparation d'un pamel' pour emmagasmer le rIZ 48
PLANCHE V
1 Senoufo travaillant a la daba 56
2 Marchand de tabac, d'OIgnons et de condiments 56
3 Femme pietinant le toma au Fouta-Djallon 56
PLANCHE VI
1 Champ de rIZ et mais en haute Guinee Française < 80
2 Champ d'Ignames en Côte dIvone 80
PLANCHE VII
1 Hameau foula au Fouta-Djallon, avec son jar-din 96
2 Champ de toma au Fouta-Djallon 96
PLANCHE VIII
1 Champ de nz sur defrichement forestier au Fouta-Djallon 104
2 Groupe de nere autour d'un hameau, en haute Gumee 104
PLANCHE IX
1 Champ de Coleus lotundlfolws au Soudan 120
2 Defrichement cultural en forêt dense gumeo-equatoriale 120
TABL~ D~S PL~NCHES PHOTOGRAPHIQUES 219

PLANCHE X
1 Culture de taro autour des cases au Fouta-Djallon 128
2 PIeds de mamoc cultives autour des cases 128
PLANCHE XI
1 Champ d'arachides au Senegal 136
2 Vannage des coques d'arachIdes 136
3 Le marche d'Atar (Maurrtame) 136
PLANCHE XII
1 FrUIt de SaI cocephalus esculentus 144
3 Un karüe en savane 144
3 Meule dormante sur le site d'un ancien village 144
4 Meule utilisee pour ecraser les herbes 144
PLANCHE XIII
Gros Fromagers dans un village de Gmnee Française 160
PLANCHE XIV
1 Femme Massa broyant le ml! a la meule dormante (Tchad) 168
2 Femmes KIkouyou travaillant a la meule (Kenya) 168
PLANCHE XV
1 Galla defrichant a la dongora (EthlOpIe) 176
2 Soc de charrue abyssme 176
PLANCHE XVI
Labourage a l' arau e en Ethiopie 184
TABLE DES MATIÈRES

PREFACE 7
INTRODUCTION 9

PRI;MIERE PARTH; - GÉNÉRALITÉS SUR L'ALIMENTATION


DES PEUPLES D'AFRIQUE TROPICALE

CHAPITRI:: PRI::MIER - Bases et cal actes es genel aux de l'ahmentatwn


vegetale 19
Les bases de l'alimentation 19
Les ratrons ahmentan-es 20
Drversrte geographique de I'ahment ation 24
CHAPITRE II - Cai acteres geneuuux de l'agncultUle 27
Les cultures 27
Les jacheres Heconstrtuti on et degradation des sols 33
Conclusion sur I'agrrculture de l'Afrique NOIre 36
La conservation des aliments 37
Le jardm de case et les plantes serm-cultrvees 38
Les arbres frurtrers 39
Les mstruments agricoles 41
CHAPITRI:: III - Apelçu d'ensemble SUI les plantes alimeruaires 51

DEUXIEME PARTIE -LES TERRITOIRES GÉOBOTANIQUES


DE L'AFRIQUE TROPICALE ET LES TYPES AGRICOLES
ET ALIMENTAIRES CORRESPONDANTS

CHAPITRE PREMIER - Les grandes subdwisions geobotaniques 61


Les paysages botamques de l'Afrrque troprcale 61
Generalites sur les suhdrvisions geobotamques 63
222 TABLE DES MA'lIERES

Les subdivisions phyt.ogeographiques de l'Afnque tr-opicale 64


Les r-egions phytogeographiques 65
Action de l'homme sur la vegetatIOn 66
Variations ch matrques anciennes de la vegetatIOn 68
Les grands types geograpluques de l'ahmentation vegetale 72
CHAPITRE Il - Le domaine de la forêt dense humide 75
Generahtes 75
La VIe agricole dans le domaine de la forêt equatonale 76
Les plantes alimentaires du do mame forestier equatorial 81
Les pousses et Ieuilles alimentaires consommees en forêt dense 83
Les subdivisions agncoles du domaine forestier 86
L'ahment ataon vegetale des Pygmees 87
CHAPITRE III - Les pays de saIJanes et de steppes 89
Generahtes 89
Trarts generaux de l'agnculture des pays de savane 91
L'ahmentatron vegetale dans le domaine gumeen 95
L'ahmentation vegetale sur les plateaux du Fouta-Djallon 97
L'ahrnent.atron vegetale dans les savanes soudamennes 101
L'ahment.atron vegetale en Afrique onentale 102
L'alimentation vegetale en Afnque australe 102
L'alrment.atron vegetale en Abyssirue 103
L'ahmentation vegetale dans les pays de steppes 104
CHAPITRE IV - Remca ques SUI les grands territou es ag) icoles de
l'Afnque tropicale 107

TROISIEME PARTIE - APERÇU D'ENSEMBLE SUR L'HISTOIRE


ET L'ORIGINE DES PRINCIPALES PLANTES
ALIMENTAIRES DE L'AFRIQUE NOIRE

CHAPITRE PREMIER - Les documents Plantes importees et plantes


indigènes 113
Les documents sur l'histoire des plantes ah ment aires d'Afnque 113
Les plantes ah mentaires d'ongme afncame 114
CHAPITRE Il - Les stades primui]s Cueillette et pi otoculture 117
Les types agricoles et pre-agncoles 117
La cueillett.e, stade pre-agncole primrtrî 118
Extension ancienne de la cueillette sur le contment afrrcam 120
La cueillette et les debuts de la protoculture 122
CHAPITRE III - L'agnculture de l'Afnque Noue Ses debuts 127
Generahtes 127
Les debuts de l'agnculture 130
TABLE DES MATlERES 223

La selection dans l'agnculture pn mrtive 134


Les introductions anciennes d'especes ah ment.air es 135
L'ongme des rIZ africains 137
CHAPITRE IV - Les inu oducuons d' especes de l'epoque historique 139
Les introductions mediterraneennes et asiatiques de l'epoque
lustorrque 139
Les introductions americames recentes 140
CHAPITRE V - Les bel ceaux agricoles 143
L'ongme des plantes cultivees Sa recherche 143
La notion de berceauv agrIcoles 144
Les berceaux agncole« 144
Les centres ouest-afi icams de dispersion des rIZ 146
CHAPITRE VI - L'eoolutiori 1 ecente et les pl oblemes alunerüau es actuels 149
CATALOGUE DES PLANTES ALIMENTAIRES D'AFRIQUE NOIRE 153
BIBLIOGRAPHIE 187
INDEX DES NOMS SCIENTIFIQUES DES PLANTES 205
INDEX GENERAL 211
TABLE DES FIGURES 219
TABLE DES PHOTOGRAPHIES 221
ACHEVÉ D'IMPRIMER
LE 25 OCTOBRE 1957
par
L'IMPRIMERIE CH -A- BÉDU
N° 311293
SAINT-A~rAND - CHER (FRANCE)

REGISTRE DES TRAVAUX

N0 Edit 182 - N° Impr 1716


Depôt 1égal 4 9 trrm 1957

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