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TIPE 1998
LA VISCOSITE ET SA MESURE
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PLAN DE L’EXPOSE
Introduction
Conclusion
Littérature
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INTRODUCTION
Ce phénomène est une caractéristique de la matière, quel qu’en soit l’état physique :
gazeux, liquide ou à la limite solide, sans oublier tous les états polyphasiques. Elle intervient
fréquemment dans les équations de la mécanique des fluides. Elle traduit, en bref, la résistance
d’un fluide à l’écoulement. Tous les liquides, par exemple, sont doués de viscosité et cette
propriété modifie l’allure des phénomènes : la viscosité ralentit le mouvement du liquide au
voisinage des parois.
On s’intéressera dans notre étude aux seuls fluides (réels) newtoniens, et plus
particulièrement aux liquides. Les fluides newtoniens reposent sur les hypothèses suivantes :
- Les propriétés du fluide sont identiques pour tous les observateurs, quels que soient les
systèmes d’axes qui les transportent ;
- Le fluide est entièrement dénué d’élasticité (il n’a donc aucune "mémoire" du passé) ;
- Le fluide est homogène ;
- Le fluide est isotrope (il a les mêmes propriétés dans toutes les directions) ;
- Les contraintes sont des fonctions linéaires des taux de déformation.
Seuls les gaz et les liquides ayant une structure chimique suffisamment simple vérifient ce
schéma. Encore faut-il que les taux de déformation ne soient pas trop importants. On négligera
donc tous les fluides élastiques, plastiques, pseudo plastiques, dilatants, thixotropiques ou
rhéopéxiques.
On se propose ici d’aborder la viscosité tout d’abord sous son aspect théorique, puis de
considérer sa mesure et enfin de s’intéresser aux divers domaines qui utilisent ses propriétés.
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I. Viscosité : un phénomène physique
1. Définition
La viscosité se manifeste chaque fois que les couches voisines d’un même fluide sont en
mouvement relatif, c’est à dire lorsqu’il s’établit un gradient de vitesse. On peut donc dire de la
viscosité qu’elle est la mesure du frottement fluide. La force de frottement peut être figurée par
l’énergie nécessaire pour déplacer un objet qui frotte sur un autre. La viscosité peut donc être
considérée comme le frottement interne qui résulte du glissement d’une couche de fluide sur une
autre. Un liquide très visqueux est un liquide qui présente un frottement interne élevé.
Il faut bien préciser que η est ce que l’on appelle la viscosité dynamique par opposition à la
viscosité cinématique, notée ν, utilisée chaque fois que l’accélération intervient. Cette dernière
est égale au rapport de la viscosité dynamique par la masse volumique du fluide considéré.
η
viscosité cinématique : υ =
ρ
Le terme de cisaillement traduit bien l’analogie formelle qui existe entre frottement liquide et
frottement mécanique.
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2. Unités et ordres de grandeur
a) Unités
[η ] = N .m
= Pa.s
m .(m.s −1 )
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Par définition, le pascal-seconde est la viscosité dynamique d’un fluide dans lequel le mouvement
rectiligne et uniforme, dans son plan, d’une surface plane, solide, indéfinie, donne lieu à une
force retardataire de 1 Newton par m² de la surface en contact avec le fluide homogène et
isotherme en écoulement relatif devenu permanent, lorsque le gradient de la vitesse de fluide, à
la surface du solide et par mètre d’écartement normal la dite surface, est de 1 m.s-1. (ouf !)
[υ ] = η = N .m
−1
.
m3
= m 2 .s −1
ρ
2
m .(m.s ) kg
Le mètre carré par seconde est donc l’unité de viscosité cinématique. Cette unité n’a pas de nom
particulier.
Bien que le système international (1960, XIe Conférence Générale des Poids et Mesures) soit de
rigueur, on rencontre souvent dans ce domaine les unités exprimées dans le système C.G.S.
(centimètre-gramme-seconde, adopté en 1881). L’unité de la viscosité dynamique, dans le
système CGS, est la Poise, notée Po. (une Poise = dyne par centimètre carré ;
⇒ 1 Pl = 10 Po). L’unité de la viscosité cinématique, dans le système CGS, est le Stokes, notée
St. (⇒ 1 m².s-1 = 104 St). Pour des raisons d’ordres de grandeur plus commodes, on utilise plutôt
la centipoise et le centistokes.
Remarque documentaire :
Il existe aussi une autre unité de viscosité dynamique, la sthène seconde par mètre carré, notée
sn.s.m-2 (⇒ 1 sn.s.m-2 = 103 Pl). Dans certaines applications, on utilise aussi l’inverse de la
viscosité dynamique, appelé fluidité ou viscosité réciproque. L’unité CGS est le rhé, inverse de la
poise
b) Ordres de grandeur
Viscosité dynamique de quelques gaz à 300 K (en µPa.s) et de quelques fluides à 25°C (en
mPa.s) :
D’une façon générale, η des gaz est sensiblement 100 fois plus faible que pour les liquides.
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Il est intéressant de remarquer que, dans les applications où intervient la viscosité cinématique,
l’air est plus visqueux que l’eau !
0,018 × 10 −2
à 20°C : ρ air ≈ 1,2 ×10 −3 g/cm 3 et υ air = = 0,15 St
1,2 ×10 −3
tandis que pour l’eau, on a ν air = 0,01 St .
Nature du fluide
Il est commode pour étudier la rhéologie des liquides (en général) de porter sur un graphique les
valeurs de τ en fonction de D. Sur un tel graphique la viscosité apparente est égale à la pente de la
tangente à la courbe obtenue, encore appelée courbe rhéologique ou rhéogramme.
Un fluide newtonien ne possède qu’une seule caractéristique rhéologique, la viscosité. Dans les
mêmes conditions de température et de pression, ce rapport est constant quel que soit le gradient
de vitesse, tant que l’écoulement reste laminaire. La courbe caractéristique est une droite passant
par l’origine.
η = τ = tan α
D
Nature de l’écoulement
a) Température
La viscosité dépend fortement de la température. Aussi doit-on toujours, pour conserver un sens à
la mesure, préciser la température à laquelle elle a été faite. Dans un liquide, la viscosité décroît
rapidement en fonction de la température suivant la loi suivante :
1
η = η0 . où η0 : viscosité à 0°C.
1 + α .T + β .T 2
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Exemple avec la glycérine :
η 6,71 2,05 2,62 1,34 6,65 3,55 1,49 12110 6260 2330 1490 954 629
(cp) 106 106 105 105 104 104 104
Cas des gaz : La viscosité des gaz croît avec la température d’après la loi de Sutherland :
T 1 + S T0
η = η0 . .
T0 1 + S T
b) Pression
Cas des gaz : la viscosité dynamique des gaz est indépendante de la pression dans la mesure
où les lois des gaz parfaits sont applicables. Aux très faibles pressions, inférieures au dixième de
millimètre de mercure, η diminue lentement. La viscosité dynamique des gaz est inversement
proportionnelle à la pression.
On voit que, à cause de la variation de masse volumique, ν augmente considérablement avec l’altitude.
1. Généralités
La mesure de la viscosité sa fait avec deux catégories d’appareils : les viscosimètres absolus,
fondés sur la définition même de la viscosité dynamique ou sur les conséquences de cette
définition (loi d’écoulement dans un tube capillaire, chute d’une bille dans un liquide) et les
viscosimètres empiriques, d’un emploi plus simple, dans lesquels on compare les temps
d’écoulement dans un appareil de caractéristiques données. La viscosité dynamique variant très
rapidement en fonction de la température, il faut, pour toute détermination sérieuse, prévoir une
enceinte thermostatée permettant le réglage de la température, ainsi qu’une mesure précise de
cette dernière.
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2. Viscosimètre à cylindres concentriques : Méthode de Couette
a) Expérience préliminaire
Soit une tige mobile d’un pendule de torsion munie de palettes, est plongée dans un milieu à
étudier. Si on tourne brusquement d’un angle α la partie supérieure du fil de torsion, la tige va se
mettre ensuite lentement en mouvement, car le frottement des couches liquides retarde le retour à
la position d’équilibre. Le mouvement s’arrêtera quand la tige aura tourné, elle aussi du même
angle α. C’est une caractéristique de la viscosité, dont se sert certains viscosimètre (Principe du
Rhéomat)
Remarque : Si la tige s’arrêtait définitivement après avoir tourné seulement d’un angle α’ >α, on
aurait la preuve que le milieu s’oppose au mouvement, et subit simplement une déformation
élastique. On parlerait alors de rigidité. Aucun liquide pur n’est doué de rigidité mais seulement
de viscosité.
b) Viscosimètre de Couette
Ce viscosimètre comporte un cylindre rempli du liquide à étudier, dans lequel est immergé un
cylindre plein, entraîné de l’extérieur par un mécanisme permettant la mesure du couple. On
réalise ainsi une représentation de la loi de Newton, dans laquelle dS est remplacée par la surface
latérale du cylindre plein. Le couple d’entraînement de ce cylindre est proportionnel à la viscosité
dynamique, à la vitesse de rotation et à une constante propre de l’appareil.
Il en existe de nombreuses variantes, utilisant des mobiles de formes diverses. Celui que nous
avons étudié utilisait la déviation d’un faisceau laser sur un miroir et la mesure de la viscosité
était donnée par :
Γ.α .( R − r )
η= → cf. TP n°1
2π .r 2 .h.ω .R
Le viscosimètre de Couette donne une mesure directe de la viscosité dynamique par mesure d’une
déviation d’angle. Il utilise une méthode dynamique.
a) Description
Les viscosimètres à chute de bille utilisent la mesure de la vitesse limite de chute v d’une sphère
de diamètre D et de masse volumique ρ’ dans un liquide de masse volumique ρ, suffisamment
visqueux pour que cette vitesse soit faible et soit dans le domaine d’application de la loi de
Stokes. En effet, la bille, tout d’abord animée d’un mouvement uniformément accéléré, est vite
freinée. Quand la résistance est égale et opposée au poids, le mouvement devient rectiligne et
uniforme.
( ρ '− ρ ).g .D 2
La viscosité est donnée par la formule : η = ou encore η = K .( ρ '− ρ ).t .
18.ν
Cette dernière formule est valable pour les deux types de viscosimètres, à savoir le viscosimètre à
chute de bille et le viscosimètre à bille roulante. Cette méthode permet d’accéder à la valeur de la
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viscosité dynamique par mesure de la vitesse de la bille. Elle utilise les résultats de la loi de
Stokes.
cf. TP n°2
Il est beaucoup plus facile de mesurer la vitesse avec laquelle une bille roule dans un tube incliné
rempli par le liquide à étudier que de mesurer la vitesse de chute libre de la même bille dans le
liquide. L’appareil d’Höppler est basé sur le principe de cette mesure de la vitesse de
déplacement de la bille dans un tube incliné. La bille doit rouler sans glisser. Mais le mécanisme
mis en jeu est tout à fait différent du précédent, le liquide devant contourner la bille à mesure
qu’elle avance, pour passer derrière elle. Il y a donc, d’une part, roulement de la bille, et, d’autre
part, résistance du liquide qui se déplace d’avant en arrière, résistance qui est d’autant plus
grande que le liquide est plus visqueux, d’une part, et que l’intervalle entre la bille et la paroi est
plus petit au-dessus de la bille, d’autre part. Les mesure sont faciles et précises, mais le calcul du
mouvement de la bille étant difficile, l’appareil est gradué empiriquement.
4. Viscosimètre à écoulement
Le viscosimètre absolu à capillaire utilise le débit Dv (temps d’écoulement d’un certain volume
de liquide) dans un tube capillaire de rayon r et de longueur l, sous l’action d’une différence de
pression ∆p. La loi de Poiseuille, dans le cas d’un écoulement laminaire, permet d’exprimer la
viscosité dynamique sous la forme :
π .∆P.r 4
η= → cf. TP n°3
8.l.Dv
Cette loi ne s’applique que si le tube est très étroit. Elle est valable pour tous les milieux
visqueux, liquides ou gazeux (Une méthode analogue est utilisée dans le viscosimètre à gaz de
Rankine dans lequel la surpression est crée par le poids d’une goutte de mercure). Elle cesse par
contre d’être valable si le liquide contient des particules en suspension dont le diamètre n’est pas
très petit par rapport à celui du tube (ex : sang).
Cette méthode permet d’atteindre la viscosité en mesurant un débit. Elle utilise les lois de la
dynamique des fluides, en particulier la formule de Poiseuille.
5. Viscosimètres empiriques
Les principaux types de viscosimètres empiriques sont des viscosimètres à écoulement, dans
lesquels la mesure de la viscosité relative se ramène à la mesure d’un temps. La viscosité relative
peut aussi se déterminer en comparant les temps de chute dans un viscosimètres à chute de bille.
D’autres moyens plus perfectionnés existent également pour mesurer la viscosité. Des moyens
optiques sont notamment utilisés dans le cadre des ferrofluides → Voir annexe.
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III. Applications industrielles
1. Généralités
La viscosité Engler d’un liquide (pour les huiles de graissage) est le rapport du temps
d’écoulement de 200 cm3 de ce liquide à t °C au temps d’écoulement de 200 cm3 d’eau à 20°C,
ces temps étant mesurés dans un viscosimètre d’Engler.
L’appareil de Barbey permet de mesurer le volume de liquide écoulé en un temps fixe à travers
un tube immergé dans un thermostat, sous une pression constante. Le degré de fluidité du liquide
est égal au volume écoulé dans ces conditions, en un heure.
Il existe des relations approchées entre la viscosité cinématique et les viscosités empiriques.
D’après la formule d’Ubbelohde, on a la formule approchée :
6,31
ν = 7,32° E − avec ν en cSt et °E = degré d’Engler
°E
Remarque documentaire : Le tableau ci-joint donne la correspondance entre la viscosité
cinématique et les viscosités en degré Engler, secondes Saybolt et secondes Redwood.
C’est sans doute dans ce domaine que la viscosité joue son plus grand rôle. Elle intervient dans
tous les phénomènes de frottement mécanique et ce sont ses variations en fonction de la
température qui sont recherchées. Les variations de température sont en effet très importante pour
les huiles de graissage.
Au point de vue commercial, c’est la viscosité à 50°C ou à 210°F qui est choisie comme
référence. Cependant, les huiles ayant par exemple même viscosité à 50°C peuvent avoir des lois
de variation de la viscosité en fonction de la température très différentes.
L’indice de viscosité est une caractéristique permettant de chiffrer cette variation. La valeur 100 a
été assignée arbitrairement à une série d’huiles paraffiniques étalons dont la viscosité varie peu
avec la température et la valeur 0, à une série d’huiles naphténiques ayant une grande variation.
Pour déterminer l’indice de viscosité d’une huile, on choisit une huile d’indice 100 et une huile
d’indice 0 ayant même viscosité que l’huile étudiée à 210°F (98.8°C). On compare ensuite les
10
viscosités à 100°F (37.7°C). Soit S100 et S0 les viscosités Saybolt des huiles étalon et S la
viscosité de l’huile étudiée. Son indice de viscosité est défini par :
S − S0
Indice de viscosité = 100.
S − S100
Exemple :
Soient deux huiles ayant même viscosité 6°E à 50°C et d’indice de viscosité 100 et 0. Les
variations sont les suivantes :
t °C -5 °C 50 °C 80 °C
Huile, indice de viscosité = 100 1500 °E 6 2.47
Huile, indice de viscosité = 0 6000 °E 6 2.15
L’huile d’indice élevé est donc plus fluide à froid et plus visqueuse à chaud. Elle facilite donc le
démarrage à froid et un meilleur graissage à chaud, tout en diminuant la consommation (pour
les moteurs à combustion interne).
On améliore l’indice de viscosité d’une huile par l’incorporation d’additif spéciaux ayant des
molécules à longue chaîne. On arrive, par ce procédé, à créer des huiles d’indice supérieur à 100,
pouvant atteindre 140 → Voir classement SAE de 5 à 50 ou de 75 à 250.
D’une façon assez paradoxale, on comprend l’importance de la viscosité dans les phénomènes de
lubrification. En effet, si l’on se rapporte à ce qui a été dit du mouvement relatif d’un liquide et
d’une surface solide, il apparaît qu’une pièce en mouvement dans un milieu liquide communique
son mouvement aux couches de liquide proches de sa surface. Imaginons la surface cylindrique
d’un axe qui tourne dans un palier. Les contraintes extérieures font qu’en l’absence de lubrifiant à
tout moment l’axe et le palier sont en contact le long d’une génératrice du cylindre. En présence
d’un lubrifiant, l’axe en rotation entraîne avec lui un film de liquide, lequel est capable de
subsister malgré la pression extérieure qui tend à réduire son épaisseur dans la zone où les deux
pièces sont pratiquement en contact. De l’analyse des forces en présence, on conclut aisément que
le film résiduel est d’autant plus épais que le liquide est plus visqueux. Cependant, il est évident
que la viscosité n’est pas le seul facteur important et que les propriétés de l’interface métal /
liquide jouent également un rôle.
a) Principe
Les mesures de viscosité étant en général faciles et rapides, on se sert, dans l’industrie, de la
viscosité, pour caractériser les macromolécules. C’est l’une des nombreuses façons de déterminer
la taille ou encore la masse molaire des particules colloïdales dans une solution. L’état colloïdal
étant l’état de dispersion de la matière au sein d’un fluide caractérisé par des granules de
dimension moyenne comprises entre 0,2 et 0,002 µm. D’autres méthodes utilisent les propriétés
optiques des colloïdes et se servent du microscope électronique, des ultrafiltres ou des
ultracentrifugeuses.
Lorsque la solution colloïdale s’écoule avec un champ de vitesse non uniforme, la présence des
particules introduit des frottements supplémentaires de telle sorte que le coefficient de viscosité
est supérieur à celui du solvant pur. La viscosité d’une solution de polymère est fonction de sa
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masse molaire. On relie la viscosité intrinsèque, notée [η], à M par la relation : [η] = K.M.α
où K et α sont des paramètres caractéristiques du système polymère-solvant à température
donnée. Cette relation est admise dans un terme général. Les relations théoriques entre la
viscosité et la masse moléculaire sont cependant difficiles à établir, d’autres facteurs intervenant,
et, en particulier, la forme des macromolécules.
Pour les polymères linéaires flexibles ("pelotes"), on peut considérer que 0,5<α<0,8. Pour le
couple styrène-toluène, à 25°C on a K = 1,18.10-2 et α =0,72.
b) Généralités
Pour des solutions suffisamment diluées, la viscosité relative est donnée directement par :
η r = t / t 0 où t = durée d’écoulement d’un volume donné de solution au travers d’un capillaire
t0 = durée d’écoulement d’un même volume de solvant pur.
La viscosité intrinsèque [η] correspond au cas idéal où les molécules de soluté sont
indépendantes les unes des autres ; cela se produit pour des solutions infiniment diluées. Pour
accéder à la valeur de la viscosité intrinsèque, on détermine ainsi graphiquement la limite vers
laquelle tend le rapport ηred lorsque la concentration c tend vers zéro : [η ] = limη red . Connaissant
c →0
Mesure expérimentale :
Les mesures de viscosité sont simples et pratiques. Les viscosimètres classiques utilisés sont de
deux types : viscosimètre à capillaire (écoulement de Poiseuille) ou à cylindres tournants
(écoulement de Couette). Cependant pour les macromolécules très grosses (coefficient de
diffusion de rotation très petit), il faut prendre garde que, si les écoulements sont trop rapides, les
macromolécules peuvent être orientées ou déformées, et, dans ce cas, la valeur de [η ], dépend de
l’intensité du gradient de vitesse réalisé dans le viscosimètre (effet de viscosité de structure → cf.
annexe sur la rhéologie). D’où la nécessité de procéder non seulement à une extrapolation à
concentration nulle, mais aussi à une extrapolation à gradient de vitesse nul. C’est cette valeur
doublement extrapolée qui peut être interprétée sans trop de difficultés.
Outre la viscosité, les fluides réels possèdent aussi des propriétés de conductibilité thermique et
de diffusion massique. À l’échelle macroscopique, ces propriétés se traduisent par des effets de
diffusion de quantité de mouvement, de diffusion de chaleur et de masse qui apparaissent dans les
écoulements lorsque ceux-ci présentent des non-uniformités importantes de vitesse, de
température, de pression ou de concentration des espèces chimiques constituant le gaz. En
aérodynamique, ces phénomènes se concentrent essentiellement au voisinage des parois où se
forme la couche limite, dans les sillages qui résultent de la confluence de couches limites ou
encore dans les jets. La viscosité, la conductibilité thermique et la diffusion massique sont des
propriétés du fluide qui ont une interprétation à l’échelle moléculaire dans le cas des gaz. À l’aide
de la théorie cinétique, on montre que ces propriétés résultent du bilan statistique des échanges de
quantité de mouvement et d’énergie lors des chocs moléculaires. Ces propriétés peuvent se
calculer théoriquement si l’on connaît les lois d’interaction entre les molécules. Notre sujet ne
compte pas traiter ce phénomène trop compliqué, qui serait digne d’une étude particulière. On ne
s’aventurera donc pas plus loin dans des considérations aérodynamique.
Voir Annexe
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CONCLUSION
La viscosité est donc une grandeur physique qui exprime la capacité d’un corps à s’opposer au
cisaillement. Mais on parle surtout de la viscosité en parlant d’un fluide. On dira alors qu’elle
exprime la résistance d’un liquide à l’écoulement uniforme et sans turbulence. La connaissance
de la viscosité est capitale. Si elle peut être négligée à très basses vitesses, sa présence se fait
remarquer d’autant plus à des vitesses conséquentes. Que ce soit pour construire l’aile d’un avion,
les tubes d’écoulement d’une centrale hydraulique ou encore d’obtenir une huile particulière,
l’ingénieur a besoin de connaître le comportement du fluide en question.
Les différents viscosimètres, qu’ils soient absolus ou empiriques permettent d’accéder par de
nombreux procédés à la grandeur que nous avons étudiés. Leur grand nombre traduit
l’importance du phénomène et de ses applications.
Il serait faux de croire que tout a été dit sur la viscosité, les chercheurs aujourd’hui encore se
penchent sur un aspect prometteur : la superfluidité. Les travaux de Kapitza montrent en effet
que, au dessous de 2,17 K, l’hélium (4He) liquide est susceptible de s’écouler sans viscosité
apparente à travers des pores microscopiques. L’intérêt de ce phénomène réside dans les courants
permanents ; on peut lancer un écoulement dans un anneau poreux et mesurer sa vitesse ; à
température constante, aucun ralentissement n’est observable.
Voir annexe
1998 - Gorlier Philippe & Germain Gabriel. Tous droits de propriété intellectuelle et industrielle réservés.
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SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES
• Encyclopaedia Universalis
• Encyclopaedia Britannica
• La Recherche
! n°286 - avril 96
! n°275 - avril 95
! n°238 - décembre 91
! n°218 - février 90
! n°192 - octobre 87
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