PAT H O L O G I E D U B Â T I M E N T
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Structures à risques multiples,
les vérandas
Les vérandas sont des structures complexes qui associent plusieurs matériaux.
Divers désordres, tant au niveau de la structure que de son remplissage
et de ses fondations, peuvent affecter l’ouvrage ainsi accolé à une construction existante.
Les vérandas sont le siège de sinistres très variés.
L a réalisation, qui se fait sur des terrasses existantes ou
sur des dallages neufs, utilise des matériaux divers aussi
bien en structure qu’en remplissage. Tous ces éléments sont
à prendre en compte afin de garantir à la fois une bonne sta-
bilité de l’ouvrage et une parfaite cohérence structurelle de
l’ensemble. Il est ainsi nécessaire d’apprécier distinctement
ces différents postes :
• la stabilité de la terrasse ou du dallage,
• la composition et le concept d’assemblage de la structure
réalisée principalement à base de profilés aluminium ou en
bois,
• le remplissage en produits verriers ou en matériaux de syn-
thèse, avec éventuellement une partie édifiée en maçon-
nerie (allège),
• les liaisons avec la construction existante.
Trop souvent négligées,
la dalle support et les fondations
Dans la réalisation de la véranda, les fondations, le sol et les
soubassements doivent être étudiés avec précision. La vigi-
lance doit être accrue lors de la mise en œuvre sur une ter-
rasse existante.
Celle-ci est souvent réalisée sur des remblais de mauvaise
qualité (voire sur les déchets de chantier du pavillon), avec
absence ou insuffisance de fondations. Elle est souvent
constituée d’une simple dalle béton plus ou moins ferraillée.
Les désordres observés consécutifs à une instabilité du dal-
lage, sont les suivants :
• tassement du dallage avec légère rotation à partir de la
jonction avec le pavillon,
• fissuration des allèges maçonnées,
• déformation des menuiseries avec difficulté de manœuvre,
• décrochement de la véranda par rapport au pavillon en
partie supérieure, infiltration,
• fissurations des revêtements de sol (carrelage…).
Assurer l’étanchéité à l’air et à l’eau,
limiter l’entretien
Le choix idéal de la structure, implique de trouver le juste
équilibre entre la nécessité technique des reprises d’efforts
(vent, neige, matériaux de remplissage…), le confort de
l’éclairement et l’esthétique. Les matériaux les plus couram-
ment utilisés pour la structure d’une véranda sont l’alumi-
nium et le bois.
Si l’aluminium semble cumuler tous les avantages (résis-
tance à la corrosion, caractéristiques mécaniques élevées,
maîtrise des courbes…) sa forte conductivité thermique peut
provoquer certains désordres bien connus en l’absence de
dispositifs de rupture de joints intégrés :
• pertes de chaleur par conduction,
• condensation en sous-face des profilés.
Des problèmes d’étanchéité entre profilés sont également
rencontrés. Ils se manifestent surtout sur les assemblages à
coupes complexes.
Matériau naturel, le bois bénéficie récemment d’un regain
d’intérêt sensible dans ce domaine. En dehors de l’aspect
esthétique, sa faible conductivité thermique est un avantage
majeur. C’est un excellent isolant naturel qui limite les ponts
thermiques et la condensation.
Les problèmes qui peuvent être rencontrés avec le bois sont
dus à ses caractéristiques propres, à sa mise en œuvre qui doit
être particulièrement soignée et à la régularité de son entretien.
Le type de désordres pouvant apparaître a trait à :
• la déformation de poteaux ou de poutres avec pour consé-
quences des problèmes d’étanchéité à la jonction avec les
menuiseries, et des difficultés de manœuvre ce celles-ci,
• le pourrissement en pied de poteau en cas d’appui direct
au sol.
Les joints entre les matériaux de remplissage
exigent une attention particulière
L’intérêt d’une véranda est de laisser passer le plus de lumiè-
re possible. C’est le rôle des éléments de remplissage en
partie haute. Le choix de ceux-ci devra faire l’objet d’une
certaine prudence dans la prise en compte de leur destina-
tion (parfois verticales, ou inclinés) et de leurs caractéris-
tiques. Les matériaux peuvent être transparents ou opaques
et de nature diverse (verre, matériaux de synthèse) tandis
que les allèges et les murets seront élevés en maçonnerie.
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1. Détail du faitage Les points sensibles 4. Détail du profil de toiture

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1 Profil aluminium
Double barrière porteur
d’étanchéitée 4 Plaques plastiques

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Joint alvéolaire 16 mm
d’étanchéité

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2

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Trame 1220 mm Suivant portée

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maxi et région
Angle
variable 5
jusqu’à 3
30 ° 5. Détail de la traverse de base

Vitrage
3. Détail de fondation et de dalllage 5 mm

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Chape ciment
2. Détail de fixation formant sol Chassis

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Muret Film polyane coulissant

Barrière Dalle
Sol

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d’étanchéité Brosse
intérieur
d’étanchéité

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Isolant
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ÀÀÀÀÀ Treillis soudé
Fondation Sable sur lit
Profil de base
(réglage et drainage)

Dalle béton

thermique en rigole de pierres

Si les matériaux, outre les problèmes intrinsèques liés à leurs
caractéristiques propres (résistance aux UV, à la grêle…) ne
posent pas de problème lors de la mise en œuvre, les liai-
sons sont à l’origine de nombreux désordres et plus spécia-
lement de problèmes d’étanchéité :
• absence de joint d’étanchéité ou application d’un simple
mastic en partie verticale,
• profil de base des parois verticales mis en œuvre directe-
ment sur le carrelage de la véranda, avec un simple joint
mastic.

• embuage des doubles vitrages en parois verticales dû à
une absence de drainage des feuillures des profilés alumi-
nium,
• condensation et apparition de micro-organismes à l’inté-
rieur des alvéoles des plaques de polycarbonate utilisées
en couverture,
• déformation et casse des plaques de polycarbonate en
couverture par insuffisance de jeu au niveau des chevrons
aluminium,
• glissement des mêmes plaques par serrage insuffisant des
profilés de serrage et absence de pièce de blocage à
l’égout,
• retrait des joints néoprène entre plaques de couverture et
chevrons aluminium,
• fissuration des allèges en brique pleine par retrait du mor-
tier de pose,
• infiltration entre allège et menuiserie par absence de pièce
d’appui sur le dessus des allèges, ou absence de joint
d’étanchéité.
En conclusion : Les désordres connus démontrent qu’une
bonne technique et un bon produit ne suffisent pas pour réa-
liser une véranda. Un travail important d’adaptation appar-
tient à l’entreprise qui doit apporter les solutions en fonction
de l’existant. Les négligences ou les incompétences au
niveau des fondations de la structure, des remplissages et
des liaisons, entraînent des conséquences fâcheuses voire
désastreuses à terme.
La leçon. Une véranda n’est pas un édifice secon-
daire ou accessoire mais constitue un ouvrage à part
entière dont la conception et la réalisation sont affaire
de professionnels. Ce produit qui paraît simple à maî-
triser est en réalité complexe. Il doit être traité avec la
même rigueur que tout ouvrage de bâtiment.

La liaison de la véranda avec l’existant

nécessite un traitement spécifique
Les jonctions entre la véranda et la maçonnerie, que ce soit
en partie verticale, en haut de rive supérieure, ou au niveau 9, boulevard Malesherbes
du dallage, doivent être particulièrement soignées, tant pour 75008 Paris
des problèmes de stabilité que d’étanchéité à l’eau.
Les désordres, principalement des infiltrations trouvant leurs
origines dans ces jonctions sont nombreux :
• bavette en aluminium ou en PVC, ou profilé néoprène à la 114, avenue Émile Zola
Michel HOUEIX

jonction couverture/maçonnerie ayant un recouvrement 75739 Paris Cedex 15

insuffisant sur les panneaux de remplissage,
• mauvaise réalisation des solins en rive de couverture, R EPRODUCTION INTERDITE SANS AUTORISATION DES ÉDITEURS