Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Flaubert et Baudelaire bien sûr, tous deux en 1857. Dans les deux cas, l’histoire ne désigne
que le procureur Ernest Pinard, comme si l’on ne se souvenait pas de ce que Flaubert avait
fait précéder la réimpression de Madame Bovary d’une élogieuse dédicace à « Marie-
Antoine-Jules Sénart, Membre du Barreau de Paris, Ex-président de l’Assemblée nationale
et ancien ministre de l’Intérieur ». Comme s’il était fatal que la brillante plaidoirie de
Gustave Chaix d’Est-Ange en faveur des Fleurs du mal fût vaine devant le procès en réalisme
autrement formulé par Pinard après sa défaite contre Flaubert.
Et que dire de la plaidoirie de l’ancien haut magistrat devenu avocat, Robinet de Cléry, en
faveur du droit de l’écrivain de s’emparer de faits réels ou de ces avocats qui bataillèrent,
avec plus ou moins de succès à la fin du siècle, contre des ligues de vertu et un parquet
déterminés à lutter contre la souillure de la littérature par de la « pornographie » ?
Ces procès sur les droits intellectuels, moraux ou patrimoniaux de l’écrivain étaient déjà
médiatisés au XIXe siècle, tant ils résonaient de sensibilités politiques et sociales nouvelles,
dans un contexte de proto-démocratisation des arts et des lettres par les progrès de
l’instruction publique, l’invention de quotidiens à bon marché et la publication par eux de
romans-feuilletons ou d’autres genres littéraires, les facilités de circulation offertes par le
chemin de fer.
Ce livre théâtral est une sorte d’hommage au barreau littéraire et politique du XIX e siècle,
aux Odilon Barrot, Chaix d’Est-Ange, Boinvilliers, Lacan, De Nogent Saint-Laurens, Paillard
de Villeneuve, Sénard, Allou, Paul-Boncour.
Amazon
FNAC
http://pascalmbongo.fr/ecrivains_a_la_barre_plaidoiries/