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Université de Lyon Préparation au CAPES

Université Claude Bernard Lyon 1 2009-2010

G ÉOM ÉTRIE 2 : ESPACES AFFINES

La notion d’espace affine est au fondement de la géométrie élémentaire telle qu’on l’aborde dans l’ensei-
gnement supérieur. Un espace affine n’est pas autre chose qu’un espace vectoriel, dans lequel on oublie le
rôle particulier que joue l’origine 0 en adjoignant les translations aux transformations linéaires ; par suite,
les propriétés fondamentales des espaces affines (resp. des sous-espaces affines ; resp. des applications affines)
sont essentiellement des résultats d’algèbre linéaire, exprimés dans un langage un peu différent. En pratique,
la résolution d’un problème de géométrie affine peut souvent se faire en choisissant judicieusement un point


particulier dans l’espace affine E , que l’on utilise pour identifier ce dernier à l’espace vectoriel E (sa direc-
tion).
De même que l’on peut développer l’algèbre linéaire à partir d’un corps quelconque, l’étude des espaces
et applications affines a un sens sur un corps k arbitraire. Lorsque k = R, on dispose d’outils additionnels :
relation d’ordre, notions topologiques, notions d’aire ou de volume.
Il arrive souvent que l’on considère d’emblée un espace affine euclidien, c’est-à-dire un espace affine E


sur R (de dimension finie) dont la direction E est munie d’un produit scalaire (·|·). Dans ce cadre, on peut
introduire une distance d sur l’espace E en posant
−→ − →1/2
d(P, Q) = PQ PQ
pour tous points P, Q ∈ E ; on dispose également des notions euclidiennes usuelles : orthogonalité, angle, etc.
Ces données supplémentaires n’empêchent pas de s’intéresser, parfois, à des questions ne faisant intervenir
que la structure d’espace affine.
Enfin, du point de vue de l’enseignement secondaire, il semble plus naturel de développer la géométrie
élémentaire à partir d’un ensemble E muni d’une distance de vérifiant la condition suivante : on suppose qu’il
existe un entier n > 1 et une bijection c entre E et Rn (un « système de coordonnées ») telle que la distance
entre deux points quelconques P, Q de E soit donnée par la formule
q
e Q) = (x′ − x1 )2 + . . . + (x′ − xn )2
d(P, 1 n

si c(P) = (x1 , . . . , xn ) et c(Q) = (x′1 , . . . , x′n ). Il n’est pas difficile — et c’est assez instructif — de démontrer que
l’on peut naturellement munir E d’une structure d’espace affine euclidien de dimension n, de telle sorte que la
distance d associée à cette structure coı̈ncide avec la distance initiale de (1) .

(1) Voir
l’exercice 2 de la fiche Géométrie 1, ainsi que le texte Sur l’enseignement de la géométrie élémentaire de Jean-Pierre Demailly,
disponible en ligne sur le site de l’auteur : http ://www-fourier.ujf-grenoble.fr/∼demailly/books.html

1
2

Exercice 2.1 (Sous-espaces affines ) — Soit E un espace affine réel de dimension 3 muni d’un repère cartésien
(O; −
→e 1, −
→e 2, −
→e 3 ).
Donner une équation cartésienne du plan affine P contenant la droite D d’équations (x−y+1 = 0, x + y + z = 1)
et parallèle à la droite D′ d’équations x − 1 = 21 (y − 1) = 13 (z + 1).

Exercice 2.2 (Sous-espaces et applications affines) — Soit E un espace affine sur un corps k et soit f : E −→ E
une application affine.
(i) Démontrer que l’ensemble
n−−−−→ o
M f (M) ; M ∈ E


est un sous-espace affine de E et déterminer sa direction.
(ii) Que peut-on en déduire pour l’ensemble des points fixes de f ?

Exercice 2.3 (Applications affines) — Soit E un espace affine réel de dimension 3 muni d’un repère cartésien
(O; −
→e 1, −

e 2, −

e 3 ). On considère l’application f : E −→ E qui fait correspondre au point de coordonnées (x1 , x2 , x3 )
le point de coordonnées (7x1 − 18x2 + 42x3 − 12, −2x1 + 7x2 − 14x3 + 4, −2x1 + 6x2 − 13x3 + 4).
(i) Justifier que f est affine.
(ii) Donner une description géométrique de f .

Exercice 2.4 (Applications affines) — 1. Soit E et F deux espaces affines sur un corps k. Démontrer qu’une
application affine f : E −→ F est injective (resp. surjective ; resp. bijective) si et seulement sa partie linéaire est
injective (resp. surjective ; resp. bijective).
2. Soit E un espace affine et soit O un point fixé dans E.
(i) Démontrer que toute application affine f : E −→ E s’écrit d’une manière et d’une seule sous la forme
f = t ◦ fe, où
• e f est une application affine ayant la même partie linéaire que f et fixant O ;
• t est une translation.
Expliciter e f et t en fonction de f .
(ii) Expliciter la décomposition précédente lorsque E est un espace affine réel de dimension 3 muni d’un
repère cartésien (O; − →
e 1, −

e 2, −

e 3 ) et f est l’application affine envoyant le point de coordonnées (x1 , x2 , x3 )
sur le point de coordonnées (2x1 − x2 + x3 + 1, x1 + x2 + x3 − 3, x2 − 2x3 + 2).


(iii) Pour tout vecteur − →u ∈ E , exprimer l’application affine e f ◦ t−
→u sous la forme précédente.
(iv) Considérons finalement deux applications affines f , g : E −→ E, que l’on écrit sous la forme f = t− u ◦f
→ e
et g = t−→v ◦ge décrite en (i). Déduire de ce qui précède l’identité
g ◦ f = t−

v +−

g (−
→ e◦ fe.
u )◦g

Exercice 2.5 (Théorème de Thalès) — Soit H, H′ , H′′ trois hyperplans parallèles et distincts d’un espace affine


E sur un corps k et soit D1 et D2 deux droites dont les directions ne sont pas contenues dans H (on dit parfois
que D1 et D2 ne sont pas « faiblement parallèles » à H).
(i) Pour i ∈ {1, 2}, justifier que la droite Di intersecte l’hyperplan H (resp. H′ ; resp. H′′ ) en un unique point,
noté Mi (resp. M′i ; resp. M′′i ).
(ii) Démontrer qu’il existe un scalaire λ ∈ k tel que
−−−→′′ −−−→ −−−→ −−−→
M1 M1 = λ M1 M′1 et M2 M′′2 = λ M2 M′2 .
(iii) Expliquer soigneusement comment on peut formuler le résultat précédent en termes de « mesures
algébriques ».

Exercice 2.6 (Extrait de la deuxième épreuve de 2009 ; barycentres) — Soit P un plan affine réel euclidien,
rapporté à un repère orthonormé direct.
1. On dit qu’une partie Γ d’un plan affine P est convexe si pour tout couple (A, B) de points de Γ, le segment
[AB] est contenu dans Γ : c’est-à-dire, en notant a et b les affixes respectives des points A et B, si pour tout
λ ∈ [0, 1], le point Mλ d’affixe λ a + (1 − λ )b appartient à Γ. (En particulier, l’ensemble vide est convexe)
3

1.1. Soit F une partie de P et E l’ensemble des parties de P qui sont convexes et qui contiennent F. On pose
\
E (F) = Γ
Γ∈E
Montrer que E (F) est la plus petite (au sens de l’inclusion) partie convexe contenant F. Cette partie E (F) est
appelée l’enveloppe convexe de F.
1.2. Soit F une partie non vide de P et notons B l’ensemble des barycentres de familles finies de points de F
affectés de coefficients positifs. Montrer que E (F) = B.
2. Soit f (X ) = ∑nk=0 ak Xk ∈ C[X] un polynôme de degré n et soit f ′ (X) son polynôme dérivé. Soit {r1 , r2 , . . . , rm }
l’ensemble des racines de f (X) et soit α j l’ordre de multiplicité de la racine r j pour tout j ∈ {1, . . . m}.
2.1. Montrer que pour tout nombre complexe z n’appartenant pas à {r1 , r2 , . . . , rm }, on a :
f ′ (z) m
αj
f (z)
= ∑ z − rj
j=1

2.2. Soit r ∈ C une racine de f ′ (X) n’appartenant pas à {r1 , r2 , . . . , rm }. Montrer que :
m
α j (r − r j )
∑ 2
=0
j=1 |r − r j |

et déduire que le point d’affixe r est barycentre des points M1 , M2 , . . . , Mm d’affixes respectives r1 , r2 , . . . , rm .
2.3. Montrer alors que l’ensemble des points dont les affixes sont les racines de f ′ (X) est inclus dans l’enve-
loppe convexe des points du plan dont les affixes sont les racines de f (X). (Théorème de Lucas)

Exercice 2.7 (Coordonnées barycentriques) — Soit E un espace affine de dimension n sur un corps k. On
considère n + 1 points A0 , A1 , . . . , An dans E.
(i) Démontrer que les deux conditions suivantes sont équivalentes :
(a) les points A0 , . . . , An ne sont contenus dans aucun sous-espace affine propre de E ;
−−−→ −−−→
(b) (A0 ; A0 A1 , . . . , A0 An ) est un repère cartésien de E.
Si ces conditions sont vérifiées, on dit que (A0 , A1 , . . . , An ) est un repère affine de E.
(ii) Supposons que (A0 , . . . , An ) soit un repère affine de E. Démontrer que, pour tout point M de E, il existe
une unique famille de scalaires x0 , . . . , xn ∈ k telle que ∑ni=0 xi = 1 et M = Bar((A0 , x0 ), (A1 , x1 ), . . . , (An , xn )) ;
ce sont les coordonnées barycentriques de M dans le repère (A0 , A1 , . . . , An ).
(iii) Comparer les coordonnées barycentriques de M dans le repère affine (A0 , . . . , An ) et ses coordonnées
−−−→ −−−→
cartésiennes dans le repère cartésien (A0 ; A0 A1 , . . . , A0 An ).
(iv) Considérons n + 1 points M0 , M1 , . . . , Mn dans E et désignons par (xi0 , xi1 , . . . , xin ) les coordonnées ba-
rycentriques de Mi dans le repère affine (A0 , A1 , . . . , An ). Démontrer qu’il existe un sous-espace affine
propre de E contenant M0 , M1 , . . . , Mn si et seulement si le déterminant

x00 x01 . . . x0n

x10 x11 . . . x1n

.. .. ..
. . .

xn0 xn1 . . . xnn
est nul.

Exercice 2.8 (Coordonnées barycentriques, suite) — Considérons un plan affine P sur un corps k et soit
(A0 , A1 , A2 ) un repère affine de P.
(i) Démontrer que trois points de P, de coordonnées barycentriques respectives (a0 , a1 , a2 ), (b0 , b1 , b2 ) et
(c0 , c1 , c2 ), sont alignés si et seulement si

a0 b0 c0

a1 b1 c1 = 0.

a2 b2 c2
(ii) En déduire que toute droite de P admet une équation barycentrique de la forme α x0 + β x1 + γ x2 = 0,
avec α , β , γ ∈ k des scalaires non tous nuls.
4

(iii) Soient D et D′ deux droites distinctes. Démontrer que les droites dont une équation barycentrique est
une combinaison linéaire des équations barycentriques de D et D′ sont précisément les droites du faisceau
défini par D et D′ , c’est-à-dire
(a) les droites parallèles à D et D′ si D et D′ sont parallèles ;
(b) les droites passant par le point I si les droites D et D′ sont concourantes en I.
(iv) Considérons trois droites D, D′ et D′′ , dont des équations barycentriques sont α x0 + β x1 + γ x2 = 0,
α ′ x0 + β ′ x1 + γ ′ x2 = 0 et α ′′ x0 + β ′′ x1 + γ ′′ x2 = 0 respectivement. Déduire de ce qui précède que ces trois
droites sont parallèles ou concourantes si et seulement si

α α ′ α ′′

β β ′ β ′′ = 0.

γ γ ′ γ ′′
(v) Traduire la condition précédente en termes d’équations cartésiennes.

Exercice 2.9 (Extrait de la deuxième épreuve de 1996 ; encore des coordonnées barycentriques) — Soit P

→− →
un plan affine euclidien muni d’un repère orthonormal (O; i , j ). On notera d la distance sur P.
Soit A, B et C trois points alignés du plan P. Un point du plan sera repéré par ses coordonnées barycentriques
(α , β , γ ) relativement aux points A, B et C, normalisées par α + β + γ = 1.
On désigne par R l’ensemble des points strictement intérieurs au triangle ABC, c’est-à-dire l’ensemble des
points de coordonnées barycentriques strictement positives. On notera a = d(B, C), b = d(C, A), c = d(A, B) et
S l’aire du triangle. On admet que la frontière ∂ R est l’ensemble [A, B] ∪ [B, C] ∪ [C, A].
1. Soit M un point de R de coordonnées barycentriques (α , β , γ ) relativement aux points A, B et C. Exprimer
la distance de M à la droite (B, C) en fonction de a, α et S.
2. En déduire les coordonnées barycentriques du point I, centre du cercle inscrit dans le triangle ABC.
3. Démontrer qu’un point M appartient à l’intérieur du triangle IBC si et seulement si
 
α β γ
< min , .
a b c

−→ −→
4. Démontrer que, si M appartient à l’intérieur du triangle IBC, le produit scalaire BM · BC est strictement
positif. En déduire que d(M, [B, C]) = d(M, (B, C)).
5. Étant donné un point M du plan, on désigne par n(M) le nombre de points T de ∂ R tels que
d(M, ∂ R) = d(M, T).
Quel est l’ensemble des points M du plan tels que n(M) > 2 ?

Exercice 2.10 (Coniques du point de vue affine) — Soit E un plan affine réel. On appelle conique toute partie
C de E définie par une équation cartésienne de la forme
ax2 + bxy + cy2 + dx + ey + f = 0
dans un certain repère cartésien de E, avec (a, b, c, d, e, f ) ∈ R et (a, b, c) 6= (0, 0, 0).
1. Démontrer qu’une conique admet une équation cartésienne de cette forme dans n’importe quel repère
cartésien de E.
2. Soit C une conique dans E et soit
ax2 + bxy + cy2 + dx + ey + f = 0 et a′ x2 + b′ xy + c′ y2 + d ′ x + e′ y + f ′ = 0
des équations cartésiennes de C dans deux repères différents de E.
Démontrer que l’on a b2 − 4ac 6= 0 si et seulement si b′ 2 − 4a′ c′ 6= 0.
3. Soit C une conique. Démontrer qu’il existe un repère cartésien de E dans lequel C admet une équation,
dite réduite, de l’une des neuf formes suivantes :
a) x2 + y2 = −1 d) x2 − y2 = 1 g) x2 = −1
b) x2 + y2 = 0 e) x2 − y2 = 0 h) x2 = 1
c) x2 + y2 = 1 d) x2 − y = 0 i) x2 = 0.
5

Représenter graphiquement C dans chaque cas de figure.


4. Déterminer les équations réduites des coniques définies par les équations cartésiennes suivantes :
a) x2 + 2xy − y2 + x − 2y + 1 = 0 b) 5x2 − 2xy + 10y2 + 2x + 5y + 1 = 0
2 2
c) x + 2xy + y + x + 2 = 0 d) xy − 3x + y + 1 = 0

Exercice 2.11 (Théorème de Desargues) — Soit A, B, C, A′ , B′ , C′ six points distincts d’un plan affine E tels
que (A′ B′ )//(AB), (A′ C′ )//(AC) et (B′ C′ )//(BC). Alors les droites (AA′ ), (BB′ ) et (CC′ ) sont parallèles ou
concourantes.
(i) Donner une démonstration utilisant des dilatations, c’est-à-dire les applications affines dont la partie
linéaire est de la forme λ id, où λ est un scalaire non nul.
−→ −→
(ii) Donner une démonstration analytique (utiliser le repère (A; AB, AC)).
Exercice 2.12 (Théorème de Pappus) — Soit D et D′ deux droites distinctes dans un plan affine et soit A, B, C
(resp. A′ , B′ , C′ ) trois points distincts sur D − D ∩ D′ (resp. sur D′ − D′ ∩ D). Si (AB′ )//(A′ B) et (BC′ )//(B′ C),
alors (AC′ )//(A′ C).
(i) Donner une démonstration reposant sur le théorème de Thalès.
(ii) Donner une démonstration utilisant des dilatations.
Exercice 2.13 (Théorème de Menelaus) — Soit ABC un triangle non plat dans un plan affine et soit A′ , B′ ,
C′ des points sur les droites (BC), (AC) et (AB) respectivement, distincts de A, B et C. Les points A′ , B′ et C′
sont alignés si et seulement si
A′ B B′ C C′ A
· · = 1.
A′ C B′ A C′ B

(i) Donner une démonstration reposant sur le théorème de Thalès (considérer la parallèle à (A′ B′ ) passant
par B).
(ii) Donner une démonstration utilisant des dilatations (considérer les homothéties hA′ , hB′ et hC′ , de centres
respectifs A′ , B′ et C′ , telles que hA′ (B) = C, hB′ (C) = A et hC′ (A) = B).
(iii) Donner une démonstration reposant sur les coordonnées barycentriques (utiliser l’exercice 1.7).
Exercice 2.14 (Théorème de Ceva) — Soit ABC un triangle non plat dans un plan affine et soient A′ , B′ , C′
des points sur les droites (BC), (AC) et (AB) respectivement, distincts de A, B et C. Les droites (AA′ ), (BB′ )
et (CC′ ) sont concourantes ou parallèles si et seulement si
A′ B B′ C C′ A
· · = −1.
A′ C B′ A C′ B

(i) Donner une démonstration reposant sur les théorèmes de Thalès (droites parallèles) et de Menelaus
(droites concourantes).
(ii) Donner une démonstration reposant sur les coordonnées barycentriques (utiliser l’exercice 1.8).


Problème 1 (extrait de la deuxième épreuve de 1985) — On note P le plan euclidien et P l’ensemble des

→ −

vecteurs de P. Le choix d’un point de P permet d’identifier P et P . L’endomorphisme de P associé à une
transformation affine de P sera noté par la lettre majuscule correspondante.
Étant donné une droite D de P et un nombre réel λ non nul, on appelle affinité orthogonale d’axe D et de
−→ −−→
rapport λ la transformation affine a de P qui, à tout point M, associe le point N défini par la relation HN = λ HM,


où H est la projection orthogonale de M sur D. L’automorphisme A de P associé est appelé affinité orthogonale


d’axe D et de rapport λ .
On ne considère ici que des affinités de rapport différent de 1.
1. Composée de deux affinités orthogonales
Soient a1 et a2 des affinités orthogonales d’axes respectifs D1 et D2 et de rapports respectifs λ1 et λ2 . Soit f
la composée de a1 et a2 , notée f = a2 a1 .
(i) Déterminer la nature de f lorsque D1 et D2 sont parallèles et préciser l’ensemble des points fixes.
(ii) Montrer que D1 et D2 sont sécantes si et seulement si f admet un point fixe et un seul.
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2. Caractérisation du cas où les affinités commutent


(i) Déterminer toutes les droites stables par une affinité orthogonale a.
(ii) Prouver que si deux transformations affines f1 et f2 commutent (c’est-à-dire sont telles que f1 ◦ f2 =
f2 ◦ f1 ) l’ensemble des points fixes de f1 est stable par f2 .
(iii) Caractériser géométriquement les couples (a1 , a2 ) d’affinités orthogonales tels que a1 et a2 commutent.
3. Effet d’une conjugaison sur une affinité
Soit a une affinité orthogonale d’axe D et de rapport λ . Préciser la nature de la transformation a′ = gag−1 ,
où g est une similitude (on pourra d’abord déterminer les droites stables par a′ ). Que se passe-t-il si on suppose
seulement que g est une transformation affine ?
On rappelle qu’une similitude est une transformation affine g dont l’automorphisme associé G est de la forme


G = ρ U, où ρ > 0 et où U est une isométrie de E .

Problème 2 (Le théorème fondamental de la géométrie affine) — L’objectif de ce problème est de démontrer
le résultat suivant, connu sous le nom de théorème fondamental de la géométrie affine(2) .
Soit E et E′ deux espaces affines réels de même dimension finie d, d > 2. Soit f : E → E′ une bijection telle
que, pour tous points alignés A, B, C dans E, leurs images f (A), f (B), f (C) soient alignées dans E′ . Alors f
est une bijection affine.
I. Soit E un espace affine réel de dimension finie d, d > 2. Étant donnés un point O dans E, un vecteur non


nul −→u dans E et deux scalaires non nuls λ , µ ∈ k, donner une construction géométrique du point O + (λ µ )− →u

→ →

à partir des points O, O + λ u et O + µ u .
II. On considère maintenant deux espaces affines réels de même dimension finie d, d > 2, ainsi qu’une
bijection f : E → E′ telle que, pour tous points alignés A, B, C dans E, leurs images f (A), f (B), f (C) soient
alignées dans E′ . L’objectif est de démontrer que f est une bijection affine.
1. Soit {A0 , A1 , . . . , Ad } un repère affine de E.
(i) Démontrer que l’image de f est contenue dans le sous-espace affine de E′ engendré par les points
f (A0 ), f (A1 ), . . . , f (Ad ).
(ii) En déduire que { f (A0 ), f (A1 ), . . . , f (Ad )} est un repère affine de E′ .
2. Soit {A0 , A1 , . . . , Am } une famille de points indépendants dans E. Démontrer que les points f (A0 ), . . . , f (Am )
sont indépendants dans E′ .
3. Étant donnée une droite D dans E, démontrer que f (D) est une droite dans E′ .
4. Soit D1 et D2 deux droites parallèles distinctes dans E ; on note P le plan de E qu’elles engendrent.
(i) Démontrer que f (P) est un plan dans E′ .
(ii) En déduire que les droites f (D1 ) et f (D2 ) sont parallèles.
(iii) Démontrer que f transforme un parallélogramme en un parallélogramme.

→ −

5. Fixons un point O dans E et considérons l’application ϕ : E −→ E ′ définie par l’identité :
−−−−−−−−−→ −→
ϕ (−→
u ) = f (O) f (O + − u)


pour tout vecteur − →u ∈ E.
(i) Démontrer que l’application ϕ est bijective.


(ii) Démontrer que l’application ϕ est additive : pour tous vecteurs −→
u ,−

v ∈ E,
ϕ (−
→u +− →
v ) = ϕ (−→
u ) + ϕ (−

v ).


6. Fixons un vecteur non nul −→u dans E .
(i) Démontrer qu’il existe une unique application σ−
→u : R −→ R telle que


ϕ (λ u ) = σ−→ (λ )ϕ (−

u) u

pour tout λ ∈ R.
(ii) Vérifier que σ−
u est un automorphisme du corps R.

(2) Ilexiste un énoncé plus général, s’appliquant aux espaces et applications affines sur un corps quelconque k, distinct du corps à deux
éléments F2 .
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7. Quelques soient les vecteurs non nuls − →u et −→ v dans E , démontrer que l’on a σ− u = σ−
→ →v (on pourra
commencer par traiter le cas de deux vecteurs colinéaires). En déduire qu’il existe un automorphisme σ du
corps R tel que
ϕ (λ −

u + µ→ v ) = σ (λ )ϕ (−
− → u ) + σ (µ )ϕ (−

v)

→ −
→ −

pour tous vecteurs u , v dans E et tous scalaires λ , µ ∈ R.
III. On achève finalement la démonstration du théorème fondamental de la géométrie affine en prouvant qu’il
n’existe pas d’autre automorphisme du corps R que l’identité.
1.Soit σ un automorphisme du corps R.
(i) Démontrer que l’on a σ (r) = r pour tout nombre rationnel r.
(ii) Démontrer que σ transforme un nombre réel positif en un nombre réel positif (on pourra penser aux
carrés...).
(iii) En déduire que σ est une fonction strictement croissante.
(iv) Démontrer que σ est une fonction continue.
(v) En déduire que l’on a σ (x) = x pour tout nombre réel x.
2. Conclure.

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