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19/09/2008
Séries de Fourier
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales AF 141 − 1
La théorie des séries de Fourier, initiée par Fourier dans sa Théorie analyti-
que de la chaleur, avait au départ un but analogue : montrer que toutes les solu-
tions d’une certaine équation aux dérivées partielles, dite équation de la chaleur
(nous l’étudierons dans les applications), s’obtiennent comme superposition de
solutions élémentaires ; cette théorie a aujourd’hui pour but de préciser
comment une fonction f 2 π – périodique plus ou moins arbitraire peut s’obtenir
à partir des signaux élémentaires et réciproquement de voir les fonctions f qu’on
obtient en prenant des combinaisons linéaires infinies plus ou moins arbitraires
∑ cn e
i nx
des signaux élémentaires, disons :
2
1–r
P r ( t ) = --------------------------------------- (0 < r < 1). (A)
2
1 – 2 r cos t + r
n
Inversement, la synthèse des signaux r eint conduit à :
∞ ∞ ∞
∑r e ∑r e + ∑r e
n i nt n i nt n – i nt
= – 1 = (1 – r eit )–1 + (1 – r e–it )–1 – 1
–∞ 0 0
2
1–r
= ---------------------------------------2 ,
1 – 2 r cos t + r
On dispose alors pour Pr de deux avatars (c’est l’un des grands intérêts de la
théorie, limité par le principe d’incertitude d’Heisenberg) :
— l’avatar « fonction » (A), sur lequel on lit par exemple la positivité de Pr , peu
claire sous la forme (B) ;
— l’avatar « série de Fourier » (B), sur lequel on lit par exemple que :
1
------
2π
E
0
2π
P r ( t )d t = 1 ,
De façon générale, comment fait-on pour associer à une fonction f une série de
∞
∑ cn e
i nx
Fourier , c’est-à-dire comment fait-on pour calculer les cn en fonction
–∞
de f ? C’est ce que nous allons voir dans la suite.
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E
2π
1
||f ||1 = ------- f(t) dt pour f ∈ L 1.
2π 0
1.1 Classes de fonctions localement
intégrables
1.2 Formules de Fourier
Nous aurons besoin des relations d’orthogonalité simples sui-
vantes, où δp, q désigne le symbole de Kronecker :
Soit f ∈ L 1 ; motivés par le cas particulier précédent, définissons
E E E E
0
–N –N 2π a + 2π 2π 2π
et de même : a) f ( t )d t = f ( t )d t = f ( t + a )d t = f ( – t )d t
0 a 0 0
Eft
π
1 a an – i bn an + i bn
a n = --- ( ) cos nt d t (0 < n < N) , b) c 0 = -----0- ; c n = -------------------- ; c –n = --------------------
π 0 2 2
-
2
-
Eft
π c) a0 = 2c0 ; an = cn + c–n ; bn = i(cn – c–n )
1
b n = --- ( ) sin n t d t (1 < n < N) .
π 0 On a posé : an = an (f ), bn = bn (f ), cn = cn (f ).
■ On peut donc reconstituer les coefficients an , bn , cn à l’aide Preuve. ◊ Il s’agit de vérifications faciles ; par exemple, utilisant
d’intégrales portant sur f ; ici, f est continue et les intégrales en ques- la 2π–périodicité de f, on a :
tion sont des intégrales de Riemann de fonctions continues sur le
E Eft E E
a + 2π 0 2π 2π + a
segment [0, 2π] : leur existence ne pose donc pas de problème. Il
n’en est plus de même pour une fonction f quelconque. C’est pour- f ( t )d t = ( )d t + f ( t )d t + f ( t )d t
a a 0 2π
quoi nous allons restreindre notre étude aux deux classes
E E E
suivantes : 0 2π a
E
2π
— la classe L 1 des fonctions 2π – périodiques Lebesgue –
intégrables sur tout segment [a, b] de R (on dit aussi localement = f ( t )d t . ◊
0
intégrables), avec l’abus de langage habituel qui consiste à identi-
fier deux fonctions f et g de L 1 égales presque partout (en toute Pour N entier > 0, la quantité :
rigueur, il faudrait parler de classes d’équivalence de fonctions,
N N
nous nous en abstiendrons ici). a
∑ cn e = -----0- + ∑ ( a n cos n x + b n sin n x )
i nx
SN ( f , x ) =
Si f ∈ 5 , on manipulera des intégrales de Riemann ; si f ∈ L 1, on 2
–N 1
manipulera des intégrales de Lebesgue.
Le lecteur réfractaire à ces dernières peut tout penser, sans grand s’appelle la valeur en x de la somme partielle d’indice N de f ; la
dommage, en termes d’intégrales de Riemann ; mais l’un des inté- fonction x ° SN (f, x ) est la somme partielle d’indice N de f.
rêts du point de vue de Lebesgue est de manipuler des espaces Pour n ∈ Z , en est la fonction x ° einx, et on a donc :
fonctionnels complets, et d’obtenir des énoncés très précis en
réponse aux questions de l’introduction : par exemple le fait que les N
eint (n ∈ Z) forment une base hilbertienne de l’espace L 2 (cf. § 4, SN (f ) = ∑ cn (f ) en .
théorème 11). –N
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E et telle que :
2π
1
(f * g ) ( x ) = ------- f ( x – t ) g ( t )d t . (9) ||f ||1 < M sup ε n
2π 0 n
b) L’opération * dans L 1 est commutative, associative et distri- Théorème 2 (théorème d’unicité). f → fˆ est un homomor-
butive sur l’addition. phisme injectif de norme 1 de L 1 dans c0 .
c) Si f ∈ L 1 et n ∈ Z :
f * en = cn (f )en Preuve. ◊
E E
2π 2π
d) f ° fˆ est un homomorphisme de l’algèbre L 1 dans 1 – i nt 1
fˆ( n ) = ------- f ( t )e d t < ------- f(t) dt = f ,
l’algèbre c0 des suites ( c n ) n ∈ Z tendant vers zéro à l’infini 2π 0 2π 0
1
( lim c n = 0 ) . donc :
n →∞ fˆ c0 = sup fˆ( n ) < f 1 ,
n
ce qui montre que ^ est de norme au plus 1.
Preuve. ◊ La commutativité s’établit ainsi, à l’aide de la proposi-
tion 1.
Si f est la fonction constante égale à 1 :
E gx E
a) est admis. 2π x
1 1 ||f ||1 = 1 , fˆ (0) = 1,
b) (g * f )(x ) = ------- ( – t ) f ( t )d t = ------- g ( u ) f ( x – u )d u
2π 0 2π x – 2π
E E >1:
2π 2π
1 in(x – t) i nx 1 – i nt
c) (f * en )(x ) = ------- e f ( t )d t = e ------- e f ( t )d t 1 1 + cos t N
2π 0 2π 0 K N ( t ) = ------ ---------------------- ,
εN 2
= cn (f )en (x )
d) Si l’on utilise le théorème de Fubini [AF 143] (facile à justifier), où εN > 0 est tel que :
on obtient :
E
2π
dt
E E E K N ( t ) ------- = 1
2π 2π 2π
^ 1
f *g ( n ) = ------- ( f * g ) ( x )e
– i nx 1
d x = ---------2 f ( x – t ) g ( t )d t e–inxdx 0 2π
2π 0 4π 0 0
et notons que :
E E 1
2π 2π
1 – i nx ε N > --------- . (10)
= ---------2 g(t) f ( x – t )e dt 4N
4π 0 0
En effet, on a :
E
2π
1 – i nt ˆ
g ( t ) [ 2πe f ( n ) ]d t = fˆ( n ) ĝ ( n ) .
E
= ---------2 2π
1 + cos t N
---------------------- d t
4π 0 1
ε N = -------
2π 0 2
^ ^
Les propriétés f + g = fˆ + ĝ et λf = λfˆ étant claires, on a le résul-
E E
π π
1 1 + cos t N
--------------------- 1 1 + cos t N
---------------------
tat annoncé (f ° fˆ ), modulo le lemme suivant qui sera établi dans le = --- 0
- d t > ---
- sint dt
π 2 π 0 2
fascicule [AF 143]. ◊
Ex
1
2 N 2 1
= --- d x = ----------------------- > --------- .
Lemme 1 (lemme de Riemann-Lebesgue). Soit f ∈ L 1 [a, b] ; π 0 π(N + 1) 4N
E
alors : b
i λt Le graphe de KN a l’allure d’une courbe en cloche de Gauss
lim f ( t )e d t = 0 (λ ∈ R).
λ →∞ a (figure 1).
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En effet :
E
2π
1
(f * KN )(x ) – f (x ) = ------- [ f ( x – t ) – f ( x ) ] KN (t )dt,
2π 0
kN d’où, en utilisant le théorème de Fubini :
E
2π
−−π π t 1
||f * KN – f ||1 = ------- ( f * KN ) ( x ) – f ( x ) d x
2π 0
E
2π
Figure 1 – Graphe de KN 1
< ------- K N ( t ) g ( t )d t ,
2π 0
où :
E
■ Montrons ensuite les deux propriétés suivantes de KN où δ est un 2π
réel non nul entre 0 et π et g un élément de C 0 : 1
g ( t ) = ------- f(x – t) – f(x) dx .
EK
π 2π 0
E E
2π π
1 1 de fonctions SN , où :
------- K N ( t ) g ( t )d t – g ( 0 ) = ------- K N ( t ) [ g ( t ) – g ( 0 ) ]d t N
2π 0 2π –π
∑ ck e
i kx
SN ( x ) = ,
E EK
δ π –N
1 2M
< ------- εK N ( t )d t + --------- N ( t )d t
2π –δ π δ soit uniformément convergente, ce qui est par exemple le cas si
∞
∑ ck e
entraîne f = 0, ce qui va résulter des relations (13) et (14) suivantes : i kx
uniforme de SN en disant que la série trigonométrique
–∞
● f * KN = 0. (13) converge uniformément.
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E
2π
1
------- S N ( t )e
– i nt
d t = cn . (15)
1.5 Règles de calcul
2π 0
Les coefficients de Fourier « complexes » cn se prêtent mieux au
Compte tenu de la convergence uniforme de SN vers f, le passage
calcul que les coefficients an , bn pour une raison précise : l’équation
à la limite dans la relation (15) donne :
fonctionnelle de la fonction exponentielle :
E
2π
1 – i nt ea+b = ea · eb
------- f ( t )e d t = cn ,
2π 0
est plus simple que les équations fonctionnelles des fonctions cosi-
autrement dit : cn (f ) = cn . nus et sinus, exprimées par les formules d’addition de la trigono-
b) Se prouve de même. ◊ métrie.
Nous nous limiterons donc aux cn , étant entendu qu’on revient
On démontre que le théorème 3 reste valable si SN (t ) facilement aux an , bn à l’aide de la proposition 1 ; pour f ∈ L 1 et
converge simplement vers f (t ), sauf peut-être sur un ensemble a ∈ R , on pose :
dénombrable D et si de plus f ∈ L 1 ; c’est par exemple le cas fa (t ) = f (t + a ).
pour la série :
∞ Certaines des relations qui suivent sont déjà dans le d) du théo-
cos nt
∑ ----------------
ln n
= C ( t ) (t ≠ 2k π), rème 1.
2 Proposition 2
mais ce n’est plus le cas pour la série partout convergente :
∞ Soit f, g ∈ L 1, a ∈ R , k ∈ Z ; alors :
sin n t
∑ --------------
ln n
- = S(t) a) cn (f + g ) = cn (f ) + cn (g ) et cn (λf ) = λcn (f )
2
car cette fois S ∉ L1 (S se comporte comme t –1(ln t –1)–1 quand b) cn (f * g ) = cn (f )cn (g )
> c) cn (fa ) = einacn (f )
t → 0 ).
Mais la preuve de ce nouveau théorème est fort difficile, d) cn (ekf ) = cn –k (f )
même quand D = ∅ et f = 0 [3]. e) cn (f (k) ) = (in ) kcn (f ) si k ∈N et f ∈C k.
∞
Application. Soit α > 0 et f une fonction de la classe de Gevrey
∑ an z
n
Exemple 1Soit F (z ) = la somme d’une série entière de
d’indice α, c’est-à-dire 2π – périodique indéfiniment dérivable et
0
rayon de convergence > 1 ; alors si 0 < r < 1 : vérifiant des inégalités de la forme (où a, b > 0) :
1
E |f (k )(x )| < abk(k !)α.
2π
------- it
F (r e )e
– i nt
d t = an r
n
si n>0
2π 0 (16)
Alors, les coefficients de Fourier de f vérifient des inégalités de la
et = 0 si n < 0. forme :
∞ |cn(f )| < a’exp(–b’|n |1/α). (19)
∑an r
n i nt
En effet, la série trigonométrique e converge normale-
En effet :
0
ment, donc uniformément vers F (r eit ). |cn(f )| = |n |–k |cn(f (k ) )| < |n |–k ||f (k )||∞
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sin N + --- t
E E E
1 t Nt Nt
2 sin Nu sin v 1 – cos Nt 1 – cos v
------------------ d u = ------------d v = --------------------------- + -dv ,
----------------------
a) D N ( t ) = ------------------------------------- 0 u 0 v Nt 0 v
2
sin --- t
2
1 – cos x
et cette quantité est uniformément bornée puisque ----------------------- est
x
sin Nt
E E
b) DN (t ) = 2 ---------------- + u (t )sinNt + cosNt, Nt ∞
t + 1 – cos v 1 – cos v
borné sur R et - d v majoré par
----------------------
2
-dv = π . ◊
----------------------
2
où u est une fonction bornée. 0 v 0 v
c) SN (f ) = f * DN .
2N ( 2 N + 1 )i t
2.2 Théorème de Dirichlet
e –1
∑e
– iNt i nt – i Nt
a) D N ( t ) = e = e --------------------------------
-
0
it
e –1 Supposons maintenant que f ∈ L 1 a, au voisinage de x0 ∈ R , un
comportement relativement régulier, au sens où :
N + --1- i t +
2
(*) lim f ( x ) = f
2i sin N + --- t sin N + --- t
1 1 >
e x → x0
– i Nt 2 2
=e -----------------------------------------------------------------
t
= -.
------------------------------------ et :
i --- t
2
e 2i sin --- t sin ---
2 lim f ( x ) = f
–
2 < x
x→ 0
N
= f * ∑ e n = f * D N . ◊ Théorème 5 (théorème de Dirichlet ponctuel). Si la fonc-
–N tion f vérifie (*) et (**), on a :
1
Un corollaire de l’étude du noyau de Dirichlet est la preuve de lim S N ( f , x 0 ) = --- (f + + f –). (20)
N→∞ 2
l’inégalité (18).
E
π
1 1 + –
N SN (f, 0) – --- (f + + f –) = ------- [ f ( t ) + f ( – t ) – f – f ] DN (t )dt
sin nt
∑ --------------
n
- <C. 2 2π 0
Eht
1
π
( ) sin N + --- t d t ,
1
=
Preuve. ◊ On peut supposer que 0 < t < π. 2
0
N où :
Puisque D N ( t ) = 1 + 2 ∑ cos nt , + –
f ( t ) – f + f ( –t ) – f
1 h ( t ) = ------------------------------------------------- (0 < t < π) .
2π sin ---
t
on a : 2
E E
N t t Les hypothèses (*) et (**) entraînent l’intégrabilité de h sur
sin nt 1 sin Nu
∑ --------------
n
- = ---
2 0
[ D N ( u ) – 1 ]d u =
0
------------------ d u + r N ( t ) ,
u [0, π], et le lemme 1 (lemme de Riemann-Lebesgue) donne la
1 conclusion. ◊
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E
π
1 i at –i nt n sin π a Preuve. ◊
c n (f ) = ------- e e d t = ( –1 ) -------------------- ,
2π –π π(a – n)
■ Montrons d’abord comment le théorème 7 entraîne le théo-
d’où : rème 6.
N N
in π sin π a a) Soit g ∈ C 1, égale à 1 sur I et égale à 0 sur [0, 2π] \ J (figure 2) ;
S N ( f, π ) = ∑ cn (f )e = ∑ --------------------
π(a – n) l’hypothèse sur f entraîne que fg = 0.
–N –N
Le théorème 7 entraîne donc que g SN (f ) → 0 uniformément sur
N R , a fortiori sur I ; mais :
sin π a 2 a sin π a 1
= --------------- + ----------------------
πa π ∑ -----------------
2 2 . g (x )SN (f , x ) = SN (f , x ) pour x ∈ I,
1 a – n
Le théorème de Dirichlet donne donc : d’où le résultat.
∞
sin π a 2 a sin π a 1 1 + – b) Se déduit de a) en considérant f – g.
--------------- + ----------------------
πa π ∑ -----------------
2 2
= --- ( f + f ) = cos π a ,
2
1 a –n
■ Voici le principe de la preuve du théorème 7 ; fixons g et
formule qu’on écrit plutôt sous la forme : posons :
∞ TN (f ) = SN (fg ) – gSN (f ) ;
1 1
π cot π a = --- + 2 a ∑ ----------------- .
a 2 2 nous avons :
a –n 1
E fxt
π
1
Il est logique de se demander ce qui se passe si f se comporte bien TN (f , x ) = ------- ( – ) [g (x – t ) – g (x )] DN (t ) dt ;
2π –π
non seulement en x0 , mais sur tout un intervalle I (c’est-à-dire véri-
fie (*) et (**) pour tout x0 ∈ I ). On pourrait alors espérer que SN (f , x ) Le théorème des accroissements finis (où M = ||g ’||∞) et le théo-
converge uniformément sur I ; c’est ce qui se passe, comme on va le rème 4 montrent que :
voir dans le paragraphe suivant.
1
|g (x – t ) – g (x )| |DN (t )| < M |t | --------------------- < M π,
sin ---
t
2
2.3 Principe de localisation de Riemann d’où :
et retour à Dirichlet
E
π
1
|TN (f , x )| < M π ------- f ( x – t ) d t = M π||f ||1,
Riemann a mis en évidence le fait que le comportement de SN (f ) 2π –π
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Preuve. ◊ Soit J 1 un intervalle ouvert, tel que I ⊂ J 1 ⊂ J , et ■ Soit, maintenant, γ un arc fermé du cercle de convergence ne
g ∈ C 1, égale à f sur J 1 ; on a alors : contenant pas 1 :
SN (f ) – SN (g ) → 0 uniformément sur I, γ = {eix ; a < x < b , 0 < a < b < 2π}
et :
SN (g ) → g uniformément sur R , et f est de classe C 1 sur ]0, 2π[, donc le théorème de Dirichlet local
(théorème 8) entraîne la convergence uniforme de SN (f, x ) sur [a, b],
en particulier : ∞
∑ an u
n
SN (f, x ) → g (x ) = f (x ) uniformément sur I. ◊ autrement dit la convergence uniforme de pour u ∈γ.
0
Un cas particulier important, dont nous nous sommes servis On peut montrer (par une analyse directe de SN (f, 0)) que la série
dans la preuve du théorème 7, et qui sera prouvé plus tard (théo- ∞
rème 14), est le suivant.
∑ an converge avec pour somme 0.
0
|1 – z | < C (1 – |z |) ;
∞ ∞
F ( z ) = exp ------------ =
z+1
∑ an z ∑ an z
n n
, |z | < 1 mais il n’y a pas convergence uniforme de sur le cercle
z–1
0 0
1 1
(l’existence des an vient de la théorie des fonctions holomorphes). z – --- = --- , tangent intérieurement en 1 au cercle unité (soit δ ce cer-
2 2
∞
z+1
∑ an z cle). En effet, l’homographie z ° ------------ transforme δ en une droite per-
n
On se propose de montrer que la série entière , de rayon de z–1
0 pendiculaire à l’axe réel en –1, donc en la verticale 5 w = –1, d’où :
convergence 1, converge uniformément sur tout arc γ (fermé) du cer-
cle de convergence qui ne contient pas 1. ∞
= exp 5 ------------ = e
z+1
∑ an z
n –1
si z ∈ δ et z ≠ 1,
z – 1
■ Notons, d’abord, que : 0
∞ ∞
1 – z 2
∑ an = 0 , ce qui exclut la convergence uniforme de ∑ a n z
n
F ( z ) = exp – ----------------2- <1 , alors que
1 –z 0 0
sur δ et fournit un bel exemple du caractère optimal du théorème
et que : d’Abel.
it
lim F (r e ) = f ( t ) ,
<
r→1
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E
ε
1 2 sin nε 1 – cos n ε
a n ( σ ε ) = --- cos nt d t = ------------------- pour n > 1, c n ( ∆ ε ) = -------------------------- ;
π –ε nπ n πε
2
et : ε
N avec c 0 ( ∆ ε ) = ------- .
ε sin nε cos nx 2π
S N ( σε , x ) = --- + 2 ∑ ----------------------------------- .
π nπ D’après la proposition 3, on a :
1
1
x = 0 et ε = π donnent :
■ Soit ∆ε ∈ L 1 la fonction triangle (figure 4) définie par : ∞
1 4 1
--- = -----2- ∑ -----------------------2- ,
2 π
∆ ε (t ) = max 1 – ----,0 pour |t | < π . 0 (2p + 1)
t
ε d’où :
π ∞
Calculons d’abord, pour 0 < ε < --- , la convolution σε * σε . Cette 1 π
2
E E
π ε ∞ ∞ 2
1 4 1 π
1
σε * σε (x) = -------
2π 2π
1
σ ε ( x – t ) σ ε ( t )d t = -------
–ε
σ ε ( x – t ) dt ∑ -------2 = --- ∑ -----------------------2- = ------ .
3 (2p + 1) 6
–π 1 n 0
E E
x+ε ε
1 1
= ------- σ ε ( u )du = ------- du
2π x–ε 2π x–ε 3.3 Fonction |cos|.
2ε – x ε Théorème de Weierstrass
= --------------- = --- 1 – -------
x
2π π 2ε Si f (t ) = |cost |, f est paire et ∈ C 0, donc les bn (f ) sont nuls et :
E E
π π
1 2
a n (f ) = --- cos t cos nt dt = --- cos t cos n t dt
π π
σε –π 0
E E
π⁄2 π
2
= --- cos t cos nt dt – cos t cos nt dt
--π --ε ε π π 0 (π ⁄ 2)
E
π⁄2
2 n
Figure 3 – Définition de la fonction signal = --- 11 + ( –1 ) 2 cos t cos nt dt ,
π 0
E
π⁄2
2
a 2 n (f ) = --- [ cos ( 2 n + 1 ) t + cos ( 2 n – 1 ) t ] dt
π 0
--π --ε ε π n–1
2 sin ( 2 n + 1 )π ⁄ 2 sin ( 2 n – 1 )π ⁄ 2 4 ( –1 )
= --- ------------------------------------------ + ------------------------------------------ = --- -.
--------------------
π 2n + 1 2n – 1 π 4n – 1
2
Figure 4 – Définition de la fonction triangle
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Le théorème de Dirichlet global (théorème 9) et la proposition 3 QN est un polynôme de degré au plus N et la relation (23) montre
donnent : que :
∞ n–1
2 4 ( –1 ) 4 1
< --- ∑ ------------------
2 ----------------
1
– -----------------
1
π n > N 4 n 2 – 1 π n∑
f ( t ) = cos t = --- + --- ∑ --------------------
- cos 2 nt , t ∈ R . (22) F – QN ∞
- = ---
2 n – 1 2 n + 1
π π 4n 2 – 1 > N
1 0 0
et F est limite uniforme sur I des polynômes PN , où : Théorème 10 (théorème de Weierstrass). Toute fonction F
N continue sur un segment [a, b] est limite uniforme sur ce seg-
2 n
PN (x ) = 1 – ∑ an ( 1 – x ) ; ment d’une suite de polynômes.
0
mais cette approximation n’est pas très bonne ; en effet : Schéma de preuve. ◊ Soit λ : [–1, 1] → [a, b] une bijection
Et
∞ ∞ affine.
–3 ⁄ 2 –1 ⁄ 2
F – PN ∞
= sup F ( x ) – P N ( x ) =
x∈I
∑ an ∼ c d t = 2 cN , Si on peut approcher F s λ par un polynôme P, on peut approcher
N+1 N F par le polynôme P s λ –1.
donc la vitesse d’approximation de F par des polynômes de degré Il suffit donc de traiter le cas a = –1, b = 1.
au plus 2N (le degré d’un polynôme mesurant la complexité de ce Soit de nouveau :
polynôme), ici les PN , est de l’ordre de N –1/2. f (t ) = F (cost ) ;
■ Rappelons, de plus, qu’il existe une suite ( T n ) n > 0 de polynômes f est limite uniforme de fN , où fN = f * KN et où KN est comme dans
de degré n, appelés polynômes de Tchebycheff, et tels que : la preuve du théorème 2, (cf. relation (12)) ; fN est paire et de la
N
Tn (cost ) = cosnt ;
forme ∑ cn , N cos n t ; si donc :
cette suite est définie par les relations de récurrence : 0
T0 (x ) = 1 ; T1 (x ) = x ; Tn + 1(x ) + Tn – 1(x ) = 2x Tn (x ) ; N
N N 1
4.1 Base des exponentielles imaginaires
N 0 = ---- > ---- – --- (où [ ] est la partie entière)
2 2 2
et : Soit L 2 l’ensemble des fonctions f ∈ L 1 telles que :
N0
E
n–1
2 4 ( –1 ) b
Q N = --- + --- ∑ --------------------
-T ; 2
π π 4 n 2 – 1 2n f ( t ) d t < ∞ pour tous a, b ∈ R (a < b ) ;
1 a
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L 2 est un sous-espace vectoriel strict de L 1 et ||f ||1 < ||f ||2 pour rier et, en opposition au théorème 1, l’application f ° fˆ est une
f ∈ L 2 (inégalité de Cauchy-Schwarz) où on pose : 2
isométrie surjective de L 2 sur l’espace , des suites (cn ) telles que
E ∑ cn
2π 1⁄2 2
< ∞.
= ------- f ( t ) d t
1 2
f 2 2π
;
0
On n’a rien de tel pour l’espace C 0 des fonctions continues
|| ||2 s’appelle la norme L 2 et elle est associée au produit scalaire : 2π – périodiques par exemple et on peut montrer le théorème
suivant.
E
2π
1
( f ⁄ g ) = ------- f ( t )g ( t )d t ,
2π 0
Théorème 13. Soit c = (cn ) ∈ , , et ||c ||2 =
2
( ∑ cn 2 )1 ⁄ 2 ;
qui fait de L 2 un espace de Hilbert ; la complétude de L 2 pour || ||2
n’est pas évidente ; elle découle du théorème de Riesz-Fischer que alors, on peut trouver f ∈ telle que : C0
nous admettrons ici. a) fˆ ( n ) > c , ∀n ∈ Z ;
n
Les formules de Fourier ont une interprétation agréable en termes b) ||f ||∞ < M ||c ||2 (où M est une constante numérique).
du produit scalaire de L 2 ; on a, en effet, de façon évidente :
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1
Après simplification par -----2- , il vient : 4.4 Retour au théorème de Weierstrass
a
∞ 2 La théorie des espaces de Hilbert et le théorème 11 entraînent en
π
2∑ n
–2
= ------ particulier le théorème suivant
3
1
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2
posant Ω = ]0, L[ × ]0, ∞[ (Ω est un ouvert du plan R ), conduit au
problème suivant :
h
−−π 0
u (0, t ) = u (L, t ) = 0 pour t > 0 (conditions aux limites) (30)
π
H
u (x, 0) = h (x ) où h (0) = h (L ) = 0 (conditions initiales) (31)
et où h ∈ C 0 ([0, L]).
2 Figure 5 – Fonction H impaire 2π – périodique
∂ u ∂u
---------2 = ------- sur Ω (équation d’évolution) (32)
∂x ∂t
Cherchons d’abord une solution de l’équation (32) sous forme u (x, t ) = ∑ bn sinnx exp(– n2t ),
d’une fonction à variables séparées : 1
–ω t
2
Cependant, cette façon de procéder est un peu arbitraire et rien ne
g (t ) = C te X e ,
dit qu’on n’a pas laissé échapper une ou plusieurs solutions ; d’autre
soit : part, des problèmes de convergence de la série considérée se
–ω t
2
posent, au moins pour t = 0.
u (x, t ) = b sinω x e ,
Ces deux doutes vont être levés l’un après l’autre par le principe
où b est une constante.
du maximum (§ 5.3).
On doit de plus avoir :
u (L, t ) = 0,
soit : 5.3 Principe du maximum
π
sinω L = 0 et ω = n ---- , où n ∈N∗ .
L
Nous allons montrer le théorème suivant.
On obtient donc des solutions à variables séparées (où bn est une
constante) :
Théorème 16 (principe du maximum pour l’équation de la
π 2 π2
u (x, t ) = bn sin n ---- x exp – n ------
- t . (33) chaleur ou principe de la casserole sans couvercle).
L L
2
Soit : T > 0 ;
Ω = ]0, π[ X ]0, ∞[ ; ΩT = ]0, π[ X ]0, T [ ;
À partir de maintenant, pour alléger les notations, nous sup-
poserons que L = π. ∂1ΩT la partie de la frontière de ΩT constituée des (x, t ) tels que
x = 0 ou π, ou t = 0.
Nos solutions (33) s’écrivent alors : Soit w ∈ C 2(Ω) ∩ C 0( Ω ), solution de l’inéquation de la chaleur
P (w ) > 0, où :
u (x, t ) = bn sinnx exp(–n2t )
2
∂ w ∂w
et vérifient les relations (30) et (32), mais n’ont aucune raison de P ( w ) = ----------
- – --------
∂x
2 ∂t
vérifier (31) ; mais, comme (32) est une équation linéaire, toute
combinaison linéaire finie : Alors :
N
nx n2t sup w ( m ) = sup w ( m ). (35)
∑ bn sin exp(– ) m ∈ ΩT m ∈ ∂1 ΩT
1
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w (x, T ) < 0,
∂1 ΩT ΩT ∂1 ΩT soit :
u (x, T ) < v (x, T ),
puis :
∂1ΩT
u (x, T ) = v (x, T )
puisque u et v jouent des rôles symétriques ; T étant arbitraire, on a
Figure 6 – Principe de la casserole sans couvercle
bien : u = v.
b) Supposons d’abord h de classe C 1 ; alors :
Intuitivement, la relation (35) dit que la fonction température w
atteint son maximum, dans la casserole ΩT (figure 6), au fond de ∞
cette casserole (t = 0) ou sur ses parois (x = 0 ou π). H ∈ C1 et ∑ bn ( H ) <∞
1
Preuve. ◊ Soit d’abord ε > 0 et wε = w + ε x 2, qui vérifie :
d’après le théorème 14.
P (wε ) = P (w ) + 2ε > 2ε > 0 ; 2
–n t
La série de fonctions continues bn (H ) sinnx e est donc norma-
soit m0 = (x0 , t0) un point du compact ΩT où wε atteint son maxi-
mum. lement convergente sur Ω et sa somme u (x, t ) définit une fonction
u ∈ C 0 (Ω ) ∩ C 2(Ω), vérifiant les relations (30), (32) et aussi (31) puis-
■ Si m0 ∉ ∂1ΩT, alors :
que, pour 0 < x < π :
a) 0 < x0 < π, donc :
∞
∂ wε
---------- ( m 0 ) = 0
∂x
u (x, 0) = ∑ bn ( H ) sinnx = H (x ) = h (x )
1
∑ bn ( H ) sin nx e
–n t
u (x, t ) = (0 < x < π, t > 0) ;
1
∂w w ε ( x 0, t 0 – h ) – w ε ( x 0, t 0 )
---------ε- ( m 0 ) = lim -------------------------------------------------------------------
- >0.
∂t >
h→0
–h mais le principe du maximum (théorème 16) va permettre d’aller un
peu plus loin ; en effet, il nous donne :
Il en résulte que P (wε ) (m0) < 0, ce qui est une contradiction. Tt h (x ) = u (x, t ) < sup u < sup h ( x ) = h ∞,
∂1 Ωt x
Théorème 17 (théorème d’unicité pour l’équation de la montre que, pour t > 0 fixé, Tt h est une fonction continue de h.
chaleur)
a) Si u, v sont deux solutions des relations (30), (31) et (32), Les fonctions de classe C 1 étant denses dans E, b) est valable
alors u = v. pour toute fonction continue h. ◊
b) Pour t > 0, posons :
∞ 2
∑ bn ( H ) sin nx e
–n t
Tt h(x) = ; 5.4 Théorème d’existence et d’unicité
1
alors : ||Tt h ||∞ < ||h ||∞ (où || ||∞ désigne la norme sup dans La version quantitative b) du théorème d’unicité fournit presque
l’espace E des fonctions continues sur [0, π]). gratuitement le théorème suivant, qui résout complètement l’équa-
tion de la chaleur.
Preuve. ◊
Théorème 18 (théorème d’existence et d’unicité). Pour
a) Soit w = u – v et T > 0 ; P (w ) = 0 et w est nulle sur ∂1ΩT ; en toute donnée initiale h continue sur [0, π] (avec h (0) = h (π) = 0),
effet, u et v sont nulles sur les parois verticales de la casserole et : l’équation de la chaleur (relations (30), (31) et (32)) possède une
w (x, 0) = u (x, 0) – v (x, 0) = h (x ) – h (x ) = 0 solution et une seule.
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Preuve. ◊ Posons : Soit b > 0 et y de classe C 1 à valeurs réelles sur [0, b], telle que :
∞
2 y (0) = y (b ) = 0.
u ( x, t ) = ∑ b n ( H ) sin nx e
–n t
si x ∈ [ 0, π ]et t > 0
1 Alors :
Ey Ey
u ( x, 0 ) = h ( x ) b b
b 2
Le seul point délicat est la continuité de u sur Ω , c’est-à-dire en 2
( t )d t < --- ′ 2 ( t )d t . (37)
0 π 0
(x, 0) ; il va résulter, avec les notations du théorème 17, de la pro-
priété suivante :
Si, de plus, y est de classe C 2, on a aussi :
lim T t h – h ∞ = 0. (36)
Ey Ey
> b b
t→0 2
′ 2 ( t )d t < ---
b
Soit, pour cela, ε > 0 et h0 de classe C 1 telle que ||h – h0||∞ < ε. ′′ 2 ( t )d t . (38)
0 π 0
D’après la preuve du théorème 17, on peut trouver δ > 0 tel que :
Preuve. ◊
||Tt h0 – h0 ||∞ < ε pour 0 < t < δ ;
pour un tel t, on a donc : ■ Supposons d’abord b = π. L’hypothèse permet de prolonger y
en une fonction impaire, 2π – périodique, C 1 sur R , avec donc
||Tt h – h ||∞ < ||Tt h – Tt h0 ||∞ + ||Tt h0 – h0 ||∞ + ||h0 – h ||∞ c0(y ) = 0.
< 2||h – h0 ||∞ + ||Tt h0 – h0 ||∞ < 3ε, L’identité de Parseval (§ 4.2) appliquée à y et y ’ donne alors :
Ey E
d’où la relation (36). π π ∞
1
y ( t )d t = π ∑ c k ( y ) ∑
2 2 2 2
La continuité de u en (x0 , 0) en résulte immédiatement ; en effet : ( t )d t = --- =π ck ( y )
0 2 –π k≠0
–∞
u (x, t ) – u (x0 , 0) = Tt h (x ) – h (x0) = Tt h (x ) – h (x ) + h (x ) – h (x0),
< π ∑ k c k ( y ) = π ∑ c k (y ′ )
2 2 2
d’où :
|u (x, t ) – u (x0 , 0)| < ||Tt h – h ||∞ + |h (x ) – h (x0)|.
E Ey
π π
1
u est donc solution de l’équation de la chaleur ; c’est la seule = --- y ′ 2 ( t )d t = ′ 2 ( t )d t .
2 –π 0
d’après le théorème 17 d’unicité ; les séries de Fourier ont joué un
rôle décisif, ce qui est un juste retour des choses... Si, de plus, y est de classe C 2 :
E
Exemple : h (x ) = x (π – x ) ; si bn = bn (H ), deux intégrations par π
parties donnent : 1 y ( π ) – y ( –π )
c 0 (y ′ ) = ------- y ′ ( t )d t = --------------------------------- = 0,
2π 2π
Et E E
π π π –π
π 1 1
--- b n = ( π – t ) sin nt d t = --- ( π – 2 t ) cos nt d t = -----2- 2 sin nt d t et le même calcul que ci-dessus montre que :
2 0 n 0 n 0
2 ( 1 – cos n π ) ∑ ck ( y ′ ) ∑ ck ( y ′′ )
2 2
-,
= ---------------------------------- < .
3
n
Cela prouve les relations (37) et (38) dans le cas particulier consi-
donc : déré.
8
b2k = 0 , b2k +1 = --- (2k + 1)–3,
π ■ Dans le cas général, posons :
et l’unique solution de l’équation de la chaleur avec donnée initiale h
est donnée par la formule :
z ( x ) = y --- x
b
; z (0) = z (π) = 0,
∞ π
8
∑
–3
u (x, t ) = --- (2k + 1) sin((2k + 1)x) exp(– (2k + 1)2t ).
π
k=0 donc, le cas particulier précédent donne :
Ez Ez
Pour un barreau de longueur L et h (x ) = x (L – x ), on obtiendrait : π π
2
2 ∞ ( x )d x < ′ 2 ( x )d x ,
π 2 π
2
( 2 k + 1 ) sin ( 2 k + 1 ) --- x exp – ( 2 k + 1 ) -----2-t .
8L
3 ∑
–3 0 0
u (x, t ) = ---------
π k=0 L L soit encore :
Ey Ey
π π
2b b 2
--- x d x < --- ′ 2 --- x d x ,
b
0 π π 0 π
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On sait que les zéros d’une solution (non identiquement nulle) les nombres algébriques forment un sous-corps dénombrable Q de
sont isolés ; on va montrer plus quantitativement que l’écart mini- l’ensemble des réels.
mum b entre deux de ces zéros est assez grand, puisqu’il vérifie
l’inégalité :
2
Définition 2. La norme d’un réel x, notée ||x ||, est la distance
b b de x à l’entier le plus proche :
1 < M 1 --- + M 2 -----2- . (39)
π π ||x || = dist (x, Z ) = inf {|x – n | ; n ∈ Z }
On peut supposer :
y (0) = y (b) = 0, = min {|x – n | ; n ∈ Z }.
E
b 1⁄2
1
et on note ||f ||2 la quantité f ( t ) d t
2
. On a toujours 0 < ||x || < --- ; par exemple, ||3/4|| = 1/4 et ||3,1416||
0 2
= 0,1416. L’inégalité suivante se révèlera utile :
On a :
y ’’ = – py ’ – qy , 4||x || < |e2iπx – 1| < 2π||x ||. (39)
donc :
Écrivons, en effet :
|y ’’| < M1|y ’| + M2 |y |
et : x = n + r, où n ∈ Z et |r | = ||x || ;
||y ’’||2 < M1 ||y ’||2 + M2 ||y ||2 ; utilisant l’encadrement :
P --- = -----
p N
6.2 Une équation aux différences d
-≠0,
q q
Intéressons-nous à l’équation (rencontrée notamment en théorie
où N est un entier ; et donc : P --- > -----
ergodique) : p 1
- ; distinguons maintenant
f (x + 2πα ) – f (x ) = g (x ) (38) q d
deux cas. q
où g est une fonction donnée, 2π – périodique de moyenne nulle et p 1
de classe C ∞ ; α un nombre irrationnel fixé et l’inconnue f une fonc- Cas 1 : α – --- > -----d-
q q
tion continue 2π – périodique.
La solution de ce problème dépend étroitement de la nature p 1
« arithmétique » de α et nous allons le résoudre dans un cas particu- Cas 2 : α – --- < -----d- ( < 1).
q q
lier en utilisant les séries de Fourier ; il nous faut d’abord deux défi-
nitions et un théorème. Alors, le théorème des accroissements finis et la remarque initiale
Définition 1. α est dit algébrique s’il existe un polynôme à 1à savoir P p--q- > q-----1- 2 donnent :
d
coefficients entiers :
d
1 1+ 5
Ainsi, α = 2 , α = ------- , le nombre d’or α = ----------------- sont algébri-
3
Théorème 20. Soit α un irrationnel algébrique ; alors
2 2
l’équation aux différences (38) possède une solution f continue
ques puisqu’ils vérifient respectivement : et 2π – périodique et, de plus, f est de classe C ∞.
α 3 – 2 = 0 ; 2α 2 – 1 = 0 ; α 2 – α – 1 = 0 ; Deux solutions de (38) diffèrent d’une constante.
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Preuve. ◊ Supposons le problème résolu, et prenons les coeffi- H. Weyl a remarqué qu’on peut écrire la relation (42) sous la
cients de Fourier des deux membres de la relation (38) en utilisant la forme :
E
proposition 2 pour obtenir : N 1
1
(e2in πα – 1)cn(f ) = cn(g ). ----
N ∑ 1I ( { xn } ) → 1 ( t )d t
0 I
(42bis)
n=1
Si n ≠ 0, e2iπnα – 1 ≠ 0 puisque α est irrationnel, et cn (f ) est parfai- où 1I est la fonction indicatrice de I et où le premier membre de
tement déterminé (rappelons que c0(g ) = 0) : (42bis) rappelle une somme de Riemann.
cn ( g ) Cette forme plus fonctionnelle de l’équirépartition l’a conduit au
c n (f ) = -------------------------
-.
e
2iπ nα
–1 résultat suivant, dont la preuve utilise les séries de Fourier.
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d’après le b) du critère de Weyl : Théorème 22 (loi de Benford). Soit k ∈ {1, 2, ..., 9} ; alors
Et
N 1 la fréquence asymptotique Fk du nombre de puissances de 2
1 1
∑
2iπ kt commençant par le chiffre k en base 10 est :
---- f ( { xn } ) → e d t = ------------ = c ≠ 0 ;
N 0 2i k π
n=1
F k = log 10 1 + --- = lg 1 + ---
1 1
d’après (43) : (44)
k k
n 2n n 2n
2 4 28 2 6 8 4 3 5 4 3 6
3 ➇ 29 5 3 6 8 7 0 9 1 2
4 1 6 30 1 0 7 3 7 4 1 8 2 4
5 3 2 31 2 1 4 7 4 8 3 6 4 8
6 6 4 32 4 2 9 4 9 6 7 2 9 6
7 1 2 8 33 ➇ 5 8 9 9 3 4 5 9 2
8 2 5 6 34 1 7 1 7 9 8 6 9 1 8 4
9 5 1 2 35 3 4 3 5 9 7 3 8 3 6 8
10 1 0 2 4 36 6 8 7 1 9 4 7 6 7 3 6
11 2 0 4 8 37 1 3 7 4 3 8 9 5 3 4 7 2
12 4 0 9 6 38 2 7 4 8 7 7 9 0 6 9 4 4
13 ➇ 1 9 2 39 5 4 9 7 5 5 8 1 3 8 8 8
14 1 6 3 8 4 40 1 0 9 9 5 1 1 6 2 7 7 7 6
15 3 2 7 6 8 41 2 1 9 9 0 2 3 2 5 5 5 5 2
16 6 5 5 3 6 42 4 3 9 8 0 4 6 5 1 1 1 0 4
17 1 3 1 0 7 2 43 ➇ 7 9 6 0 9 3 0 2 2 2 0 8
18 2 6 2 1 4 4 44 1 7 5 9 2 1 8 6 0 4 4 4 1 6
19 5 2 4 2 8 8 45 3 5 1 8 4 3 7 2 0 8 8 8 3 2
20 1 0 4 8 5 7 6 46 ➆ 0 3 6 8 7 4 4 1 7 7 6 6 4
21 2 0 9 7 1 5 2 47 1 4 0 7 3 7 4 8 8 3 5 5 3 2 8
22 4 1 9 4 3 0 4 48 2 8 1 4 7 4 9 7 6 7 1 0 6 5 6
23 ➇ 3 8 8 6 0 8 49 5 6 2 9 4 9 9 5 3 4 2 1 3 1 2
24 1 6 7 7 7 2 1 6 50 1 1 2 5 8 9 9 9 0 6 8 4 2 6 2 4
25 3 3 5 5 4 4 3 2 51 2 2 5 1 7 9 9 8 1 3 3 6 8 2 4 8
26 6 7 1 0 8 8 6 4 52 4 5 0 3 5 9 9 6 2 7 3 7 0 4 9 6
27 1 3 4 2 1 7 7 2 8 53 ➈ 0 0 7 1 9 9 2 5 4 7 4 0 9 9 2
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, ,
Or, n ∈ EN (k ) ⇔ n < N et k · 10 < 2 n < (k + 1) 10 pour un , ∈ N. et :
{nα } ∈ [lg k, lg (k + 1)[ = I.
log 2
Posons provisoirement α = ---------------- = lg2 ; α est irrationnel et : D’après le critère de Weyl appliqué à l’irrationnel α :
log 10
EN ( k )
n ∈ EN (k ) ⇔ n < N lim --------------
- existe et vaut |I|, autrement dit F existe et vaut
N→∞
N k
et : 1
lg(k + 1) – lg k = lg (1 + --- ). ◊
lg k + , < nα < lg (k + 1) + , ⇔ n < N k
Références bibliographiques
[1] DAVIS (P.). – Interpolation and approximation. [3] ZYGMUND (A.). – Trigonometric Series, [4] ARNAUDIES (J.M.) et FRAYSSE (H.). – Cours
[2] KUIPERS (L.) et NIEDERREITER (H.). – Uni- Second Edition. Cambridge University Press, de mathématiques, tome 3. Dunod.
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cience Series, 1974.
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