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MECANIQUE QUANTIQUE

Chapitre 5: Formalisme mathématiques de la


mécanique quantique

Abderrahim EL ALLATI

7 avril 2020

MECANIQUE QUANTIQUE
I- Espace Fr des fonctions d’ondes d’une particule

1/ Définition et structure de Fr :
Les définitions de Fr sont les fonctions d’onde ψ(~r, t) de carré
sommable : Z
|ψ(~r, t)|2 d3 r  ∞ (1)
R3
Fr possède une structure d’espace véctoriel sur C :

∀ψ1 (~r), ψ2 (~r) ∈ Fr ; ∀ λ1 , λ2 ∈ C


⇒ λ1 ψ(~r) + λ2 ψ(~r) ∈ Fr (2)

On définit un produit scalaire entre les éléments de Fr de la


manière suivante :
Z
(φ, ψ) = φ∗ (~r)ψ(~r)d3 r. (3)
R3

MECANIQUE QUANTIQUE
Les propriétés de ce produit sacalaire sont les suivantes :

(φ, ψ) = (ψ, φ)∗ (4)


∀φ1 , φ2 , ψ1 , ψ2 ∈ Fr et ∀λ1 , λ2 ∈ C, on a :

(φ1 , λ1 ψ1 + λ2 ψ2 ) = λ1 (φ1 , ψ1 ) + λ2 (φ2 , ψ2 )


(λ1 φ1 + λ2 φ2 , ψ1 ) = λ1∗ (φ1 , ψ1 ) + λ2∗ (φ2 , ψ1 ) (5)

Si (φ, ψ) = 0, on dit que les fonctions d’ondes φ(~r) et ψ(~r)


sont orthogonales.
Notons aussi que :
Z
(ψ, ψ) = ψ∗ (~r)ψ(~r)d3 r
R3
Z
= |ψ(~r)|2 d3 r; est un nombre positif. (6)
R3

(ψ, ψ) = 0 ⇔ ψ(~r) = 0.
MECANIQUE QUANTIQUE
1/ Bases orthogonales discrètes dans Fr
a/ Définitions
Soit :
B = {ui (~r) ∈ Fr , i ∈ [1, n]} (7)
L’ensemble B est dit orthonormé si :
Z
∀i, j ∈ [1, n], (ui , uj ) = ui∗ (~r)uj (~r)d3 r = δij (8)
R3

où δij est le symbole de Korneker. L’expression (8) est dite relation
d’orthogonalisation. Elle exprime que les fonctions de B sont
normées à 1 et orthogonales entre elles.
L’ensemble B constitue une base de Fr si :

∀ψ(~r) ∈ Fr , ∃ci ∈ C, i ∈ [1, n] tel que :


n
ψ(~r) = ∑ ci ui (~r) (9)
i=1
MECANIQUE QUANTIQUE
On peut vérifier que les composantes ci de ψ(~r) sur la base B sont
données par le produit scalaire de ψ(~r) par ui (~r) :
Z
∀i ∈ [1, n], ci = (ui , ψ) = ui∗ (~r)ψ(~r)d3 r (10)
R3

a/ Expression du produit scalaire


Soient ψ(~r) et φ(~r) deux fonctions dont les développements
s’écrivent :

ψ(~r) = ∑ ci ui (~r) φ(~r) = ∑ bi uj (~r) (11)


i j

Le produit scalaire (φ, ψ) s’écrit alors :


Z
(φ, ψ) = ∑ ∑ bj∗ ci uj∗ (~r)ui (~r)d3 r
i j

= ∑ bj∗ ci δi,j = ∑ bi∗ ci (12)


i,j i

MECANIQUE QUANTIQUE
La norme de la fonction ψ(~r) est donc :
(ψ, ψ) = ∑ |ci |2 (13)
i

Relation de fermeture
Les fonctions d’ondes ui (~r), i ∈ [1, n], vérifient la relation de
fermeture si :
n
∑ ui (~r)ui∗ (~r0 ) = δ(~r − ~r0 ) (14)
i=1

Théorème 1 :
B base orthonormée de
n
Fr ⇔ ∑ ui (~r)ui∗ (~r0 ) = δ(~r − ~r0 ) (15)
i=1

Elle traduit mathématiquement le caractère complet du système


{ui } qui constitue une base orthonormée complète.
MECANIQUE QUANTIQUE
II- Espace ξ des états d’une particule

1/ Définition et structure de ξ
L’état quantique d’une particule sera caractérisé par un être
mathématique appelé vecteur état.
L’ensemble de ces vecteurs états constitue l’espace ξ des
états.
Dirac a introduit la notation |ψi pour désigner un vecteur
état de la particule ; |ψi est ”ket psi”
Soit ξ un espace véctoriel sur C et que ses éléments sont dotés
d’un produit scalaire :
∀|φi, |ψi ∈ ξ; hφ|ψi = (|φi, |ψi) (16)
où le vecteur hφ|, appelé bras, est un élément du dual ξ ∗ , c-à-d :
hψ| ∈ ξ ∗ ⇔ hψ| : ξ →C
|φi → hψ|φi (17)
où |φi est un ket quelconque de l’espace d’états ξ.
MECANIQUE QUANTIQUE
2/ Algèbre des opérateurs
a/ Opérateur linéaire
Soit A un opérateur.
A est dit linéaire si à tout |ψi correspond A|ψi :
∀|ψ1 i, |ψ2 i ∈ ξ et ∀λ1 , λ2 ∈ C, on a :

A(λ1 |ψ1 i + λ2 |ψ2 i) = λ1 A|ψ1 i + λ2 A|ψ2 i (18)

Exemples :
Opérateur X : Xψ(x) = xψ(x)
d
Opérateur P : Px ψ(x) = −ih̄ dx ψ (x)

Soient A et B deux opérateurs linéaires. La quantité :

[A, B] = AB − BA (19)

est dite commutateur ; elle est en générale différente de zéro.


MECANIQUE QUANTIQUE
Exemple
Comme exemple d’opérteur linéaire, on cite le projecteur Pψ défini
par :
Pψ = |ψihψ| (20)

En effet,
∀|ψ1 i, |ψ2 i ∈ ξ et ∀λ1 , λ2 ∈ C, on a :
Pψ (λ1 |ψ1 i + λ2 |ψ2 i) = |ψihψ|(λ1 |ψ1 i + λ2 |ψ2 i)
= λ1 |ψihψ|ψ1 i + λ2 |ψihψ|ψ2 i
= λ1 Pψ |ψ1 i + λ2 Pψ |ψ2 i

b/ Elément de matrice d’un opérateur


Si on choisit une base (|ui i), un opérateur linéaire A pourra être
représenté par une matrice d’éléments

Aij = hui |A|uj i (21)


MECANIQUE QUANTIQUE
c/ Opérateur adjoint
A† est dit adjoint de A si :

∀|φi, |ψi ∈ ξ ; h φ | A† | ψ i = h ψ | A | φ i ∗ (22)

On peut obtenir les résultats suivants :


a) (A† )† = A
b) (λA)† = λ∗ A†
c) (A + B)† = A† + B†
d) (AB)† = B† A†

MECANIQUE QUANTIQUE
d/ Conjugué hermitique
Pour obtenir le conjugué hermitique (ou l’adjoint) d’une expression
quelconque comportantes des kets, des bras et des opérateurs, il
faut :
i) Remplacer les constantes par leurs complexes
conjugués, les kets par les bras associés, les bras par
les kets associés et les opérateurs par leur adjoints.
ii) Inverser l’ordre des facteurs (la place des constantes,
n’a pas d’importance).

MECANIQUE QUANTIQUE
e/ Opérateur hermitique
Un opérateur linéaire A est hermitique si :

A = A† (23)

où, ∀|φi, |ψi ∈ ξ :

h φ | A† | ψ i = h ψ | A | φ i ∗ = h φ | A | ψ i (24)

f/ Opérateur linéaire unitaire


Un opérateur linéaire A est unitaire si :

A−1 = A† (25)

où
AA† = A† A = I (26)

MECANIQUE QUANTIQUE
III- Représentations dans l’espace des états

1/ Définition
Toute base orthonormée, discrète ou continue de l’espace des états
ξ est dite représentation.
Théorème 2 :
Soit (|ui i)i∈[1,n] un ensemble de kets vérifiant la relation
d’orthonormalisation :
hui |uj i = δij (27)
(|ui i) base orthonormée de
n
ξ⇔ ∑ |ui ihui | = I (28)
i=1

MECANIQUE QUANTIQUE
2/ Représentation des éléments de ξ et ξ ∗
Soit (|ui i)i∈[1,n] une représentation de ξ.
Les composantes d’un ket |ψi ∈ ξ seront représentées sous forme
d’une matrice à une colonne :
 
c1
 .. 
 
|ψi =   ci  (|ui i)i∈[1,n]
 (29)
 .. 
cn

avec ci = hui |ψi. A tout ket |ψi ∈ ξ correspond un bras hψ| ∈ ξ ∗


dont les composantes seront représentées sous forme d’une matrice
à une ligne :

hψ| = (c1∗ , c2∗ , ..., ci∗ , ..., cn∗ ) avec ci∗ = hψ|ui i (30)

MECANIQUE QUANTIQUE
3/ Représentations particulières
En notant :

ψ(~r) ≡ h~r|ψi
ψ(~p) ≡ h~p|ψi (31)

On peut écrire tout ket |ψi ∈ ξ sous la forme suivante :


Z Z
|ψi = |~rih~r|ψid3 r = ψ(~r)|~rid3 r (32)
R3 R3
ou encore
Z Z
3
|ψi = |~pih~p|ψid p = ψ(~p)|~pid3 p (33)
R3 R3

ces écritures montrent que les ensembles (|~ri) et (|~pi) constituent


deux représentations de l’espace des états ξ.

MECANIQUE QUANTIQUE
4/ Opérateurs R et P
On désigne par (X, Y, Z) et (PX , PY , PZ ) les composantes
respectives des opérateurs vectoriels R et P.
En représentation (|~ri), l’opérateur R est défini par :

∀|ψi ∈ ξ, h~r|X|ψi = xh~r|ψi


h~r|Y|ψi = yh~r|ψi
h~r|Z|ψi = zh~r|ψi (34)

où x, y, z sont les composantes du ket |~ri.


En représentation (|~pi), l’opérateur P est définie par :

∀|ψi ∈ ξ, h~p|PX |ψi = px h~p|ψi


h~p|PY |ψi = py h~p|ψi
h~p|PZ |ψi = pz h~p|ψi (35)

où px , py , pz sont les trois composantes du ket |~pi.


MECANIQUE QUANTIQUE
Propriétés des opérateurs R et P
[X, PX ] = ih̄, en effet :

|ψi ∈ ξ, h~r|[X, PX ]|ψi = h~r|XPX − PX X|ψi


= h~r|XPX |ψi − h~r|PX X|ψi
h̄ ∂
= xh~r|PX |ψi − h~r|X|ψi
i ∂x
h̄ ∂ h̄ ∂
= x h~r|ψi − xh~r|ψi
i ∂x i ∂x

= − h~r|ψi
i
= ih̄h~r|ψi (36)

MECANIQUE QUANTIQUE
IV- Equations aux valeurs propres

1/ Définition
Un ket |ψi ∈ ξ est dit vecteur propre de A si :

∃λ ∈ C, tel que A| ψ i = λ | ψ i (37)

L’équation (37) est appelée équation aux valeurs propres de


l’opérateur A.
Le nombre complexe λ, lorsqu’il existe, est dit valeur propre
de A, tandis que :

S|ψi = {λ ∈ C : A|ψi = λ|ψi} (38)

s’appelle le spectre de A.

MECANIQUE QUANTIQUE
Si à la valeur propre λ de l’équation (37) est associée un
vecteur propre |ψi unique, on dit que λ est une
valeur propre non dégénérée.
Par contre, s’il existe au moins deux vecteurs linéairement
indépendants qui soient vecteurs de A avec la même valeur
propre λ, celle-ci est dite dégénérée, son
degré de dégénéresence est alors
le nombre de vecteurs propres linéairement indépendants qui
lui sont associés.
L’ensemble :

Vλ = {|ψi ∈ ξ : A|ψi = λ|ψi, λ fixé} (39)

est un espace véctoriel sur C, de dimension g ; c’est le sous


espace propre associé à la valeur propre λ.

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2/ Détermination des valeurs et vecteurs propres d’un
opérateur :
a) Valeur propre de A :
Ce sont les racines de l’équation caractéristique :

det(A − λI ) = 0 (40)

où
A = (Aij ) avec Aij = hui |A|uj i (41)
b) Vecteurs propres de A :
Si la dimension de l’espace d’états est finie, les composantes du
vecteur propre |ψi associé à la valeur propre λ sont les solutions
du système d’équations :

(A − λI )|ψi = 0 (42)

MECANIQUE QUANTIQUE
V- Observable

1/ Définition :
Un opérateur hermitique A est une observable si les vecteurs
propres associés aux valeurs propres de A constituent une base de
l’espace d’états.

2/ Théorème 1 :
Si deux opérateurs A et B commutent et si |φi i est un vecteur
propre de A, alors B|φi i est un vecteur propre de A associé à la
même valeur propre ai . Cela signifie aussi que si A et B
commutent, alors tout sous-espace propre de A est globalement
invariant sous l’action de B.

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3/ Théorème 2 :
Si deux observables A et B commutent et si |φ1 i et |φ2 i sont deux
vecteurs propres de A associés à deux valeurs propres différentes a1
et a2 respectivement, alors l’élément de matrice hφ1 |B|φ2 i est nul.

4/ Théorème 3 :
Si deux observables A et B commutent, il existe une
base-orthonormée constituée par les vecteurs propres communs à A
et à B. Ceci signifie qu’elles sont diagonalisables simultanément.

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