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Université Abdelmalek Essaadi

Faculté des Sciences et Techniques


Al Hoceima

Filière : MIP S3 Module : TEC 2020/2021


COURS présenté par M. AMMAR Hamid

Chapitre I
1-Bilan personnel et professionnel
2-Élaboration du projet personnel et professionnel
Cours 5 : Le journal de bord
Plan
I-Pourquoi suivre ses activités ?
II-Que faut-il mesurer ?
III-Un journal de bord, concrètement, c’est quoi ?
IV-Comment procéder ?

Introduction

Progresser, dans quelque domaine que ce soit, nécessite de savoir d’où l’on part, où l’on veut
arriver et comment. Mais pour savoir si on s’approche du but et si les stratégies mises en place
fonctionnent, il est indispensable de suivre sa progression. Pour ce faire, il faut mesurer ses activités et
les effets qu’elles produisent. Cela passe par la création d’un « espace » où l’on va noter les
informations pertinentes pour un projet donné de manière régulière. Cet espace, c’est ce qu’on appelle
un journal ou carnet de bord.

I-Pourquoi suivre ses activités ?


Un travail de suivi a plusieurs intérêts distincts, à la fois pendant et après la réalisation d’un projet :
Mesurer sa progression, se rendre compte des petits ou des grands progrès, au fil des semaines et des
mois est un soutien important à la motivation. Il s’agit ici d’évaluer précisément l’avancement d’un
projet.
Détecter des liens de cause à effet. Ceci permet de comprendre l’impact de nos comportements ou
d’événements sur notre progression, nos difficultés ou nos facilités à avancer. On identifie alors ce qui
engendre des difficultés et ce qui soutient notre action. Cela permet non seulement d’ajuster notre
approche sur les projets en cours, mais aussi d’optimiser de futurs projets.
Mieux évaluer le chemin parcouru a posteriori. Un travail de suivi au long cours permet de prendre
pleinement conscience de l’évolution, des apprentissages et des transformations qui ont eu lieu. Le fait
de garder une trace du parcours donne de réelles clés ou « recettes » personnelles qu’il est possible
d’appliquer à d’autres situations par la suite. Cet aspect est essentiel car nous sous-estimons souvent
nos propres progrès. Avec le journal de bord, on pourra voir à quel point on a évolué, une fois vos

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objectifs atteints. on prendra donc pleinement conscience de ses accomplissements, ce qui constitue un
véritable coup de boost pour le moral !
Le journal de bord donne donc des clés pour expliquer les progrès ou les problèmes grâce à des faits
objectifs, des ressentis ou des éléments de contexte. En les explicitant au fil du temps, on peut plus
facilement les appréhender et en tirer tous les enseignements nécessaires.

II-Que faut-il mesurer ?


Suivre ses projets et consigner les informations au fil du temps est donc une démarche tout à fait
utile et constructive. Mais quelles sont les éléments à noter ? On peut en effet noircir de nombreuses
pages sur ses ressentis, le temps qu’il fait au toutes les micro-actions entreprises dans une journée…
Pour ne pas s’éparpiller, il faut se concentrer sur l’essentiel. Tout d’abord, il faut mettre en place deux
types de mesures, complémentaires :
►des mesures objectives
►des mesures subjectives ou qualitatives
Si on prend l’exemple d’un projet de remise en forme, les mesures objectives peuvent être le poids,
la masse grasse et la masse maigre, la mesure de la force sur certains exercices, l’endurance à un
exercice particulier (temps de course à pied par exemple), etc. En suivant ces indicateurs, il est possible
de mesurer une progression chiffrée et précise.
Mais les mesures qualitatives sont tout aussi précieuses. Pour ce même projet, elles se présenteront
sous la forme de multiples commentaires ou impressions au sujet de l’humeur, l’énergie, la motivation,
l’appétit, la qualité du sommeil, etc. Ces informations permettront d’éclairer l’évolution des mesures
objectives, et de comprendre comment certains éléments influencent ces dernières.
Le choix des mesures est une étape indispensable lorsqu’on démarre un journal de bord. Ce choix
variera bien évidemment en fonction du projet suivi. Pour ne pas s’éparpiller, il faut prendre le temps
de clarifier et de planifier celui-ci. Cela permettra de déterminer plus facilement ce qu’il est nécessaire
de noter ou non.

III-Un journal de bord, concrètement, c’est quoi ?


Maintenant que l’intérêt de la démarche du carnet de bord, il faut voir comment en créer un. Un
journal de bord peut être un seul et même objet ou fichier, tout comme il peut être constitué d’un
ensemble de documents liés les uns aux autres. Il s’agit donc d’un « dossier » où on pourra consigner
toutes les informations pertinentes pour suivre et évaluer sa progression vers un objectif.

1-La version papier ou « low-tech »


De manière classique, le journal de bord est un cahier dans lequel on note les informations
utiles relatives à un objectif précis. Dans le cas de l’atteinte d’une certaine performance sportive, par
exemple courir un marathon, on y notera à chaque page la date et le contenu des entraînements. Celles-
ci seront :
►des faits objectifs : lieu de l’entraînement, durée, nature du terrain, distance, moment de la
journée, etc.
►des éléments subjectifs : humeur avant et après l’entraînement, motivation, sensations durant et
après l’entraînement, douleurs éventuelles, etc.
Pour le rendre le journal plus vivant et facile à consulter, on y ajoute également parfois
des graphiques, des schémas, des dessins ou des photos. Par ailleurs, on devrait organiser chaque
page de la même manière. Le journal sera ainsi plus facile à parcourir et on pourra plus facilement
retracer sa progression. Cela constituera ainsi une trame facilitant à la fois le remplissage et la
consultation du journal de bord.

2-La version numérique


Les aficionados de nouvelles technologies préféreront probablement les outils numériques au papier.
Dans ce cas-là, les possibilités sont nombreuses :
►dossier regroupant plusieurs fichiers
►tableur pour les données numériques
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►fichier texte pour les commentaires plus détaillés
►sauvegarde de données d’applications spécifiques sur mobile (application pour suivre une
activité sportive, une habitude, etc.)
►photos
►enregistrements audio
►application de prise de notes multimédia (OneNote, Evernote, etc.)…

Les avantages du numérique sont nombreux, notamment lors de la phase d’analyse. On pourra
ainsi analyser automatiquement les données, produire des schémas et graphiques, ou encore rechercher
des mots clés facilement. Pour certains projet, c’est un réel plus.

3-Quel support choisir ?


Ce sont les usages et les préférences qui doivent guider un choix. Si on juge qu’un journal papier est
plus pratique, on l’organise pour qu’il soit facile à utiliser. Mais on ne doit pas oublier non plus l’aspect
esthétique. Il faut que le carnet soit agréable à l’œil pour avoir envie de le remplir. Pour trouver
l’inspiration, on peut par exemple explorer un outil comme le Bullet Journal. C’est une version très
généraliste du journal de bord qui permet de suivre des projets, des habitudes, de noter des idées,
d’organiser son planning… On sort donc du cadre du suivi de projets pur.
Si on est au contraire plutôt séduit par les possibilités offertes par le numérique, on ne doit hésiter à
troquer le papier pour le smartphone ou l’ordinateur. Les applications et logiciels généralistes ou
spécialisés sont nombreux et permettent de simplifier la prise de notes et l’analyse des données.
Qu’on opte pour le numérique, le papier, ou une combinaison des deux, on devra néanmoins
s’organiser en amont. Pour ce faire, il faudra déterminer le nombre et le type d’éléments à suivre. Cela
variera en fonction de l’objectif, mais devra rester réaliste et pertinent. Il ne s’agit pas de passer deux
heures, par exemple, chaque jour à renseigner une centaine de critères, ni de cocher une simple case en
une fraction de seconde. En effet, le suivi ne doit pas devenir une corvée fastidieuse mais quelque
chose de simple qui apporte néanmoins les informations essentielles. Pour terminer, il faut dater ses
entrées, c’est essentiel pour situer ses progrès dans le temps !

IV-Comment procéder ?
Pour tirer tous les bénéfices de cet outil qu’est le journal de bord, il est recommandé de passer par
quelques étapes simples.

1. Un journal par projet


Même si un objectif global peut comporter plusieurs sous-objectifs, il faut se contenter d’un journal
de bord par objectif global ou projet.

2. Planifier son projet


Quand on aura planifié son projet, on connaîtra les étapes intermédiaires et les critères
d’accomplissement des objectifs liés. C’est très important pour déterminer ce dont on a besoin pour
évaluer sa progression.

3. Identifier les mesures objectives


Tout ce qui est mesurable rentre dans cette catégorie. Cela constitue un ensemble de faits tangibles,
indispensables pour voir si on progresse ou non.

4. Utiliser aussi des mesures subjectives.


Celles-ci permettront de trouver des causes explicatives aux difficultés rencontrées ou aux réussites
subites. Elles regroupent ses ressentis émotionnels, physiologiques, voire les événements importants de
sa vie sans lien avec son projet, mais suffisamment marquants pour impacter ses plans. Quand on note
ses ressentis en lien avec une activité relevant du projet suivi, il est important de le faire aussi vite que
possible après l’activité. En effet, plus le temps passe et plus on risque d’oublier ou d’effectuer une
reconstruction à postériori.
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5. Noter ses réflexions personnelles sur le projet en cours
On doit pas hésiter à coucher ses pensées sur le papier pour les retrouver plus tard. Il est dommage
d’oublier réflexions et idées parfois lumineuses sous prétexte qu’elles n’ont pas d’utilité immédiate.
Pourtant, celles-ci peuvent favoriser des ajustements futurs ou être à l’origine de nouveaux projets.

6. Être régulier
On doit inscrire ses relevés objectifs et subjectifs avec une fréquence déterminée à l’avance. On
gardera ainsi une trace fiable et régulière de sa progression. Cette fréquence n’a pas besoin d’être
quotidienne. Elle dépendra de la durée du projet, de sa nature, et pourra varier en fonctions des phases
de celui-ci.

7. Prendre le temps de réviser régulièrement sa progression


Cette révision peut avoir lieu tous les mois ou toutes les semaines, selon la durée du projet. Si on
remplit son journal une fois par semaine par exemple, une révision mensuelle sera suffisante.

8. Revisiter ses réussites


Enfin, il faut penser à garder les carnets de projets passés pour s’y référer et mieux prendre la
mesure de ce qu’on a réussi à accomplir. Cela constitue un excellent réservoir de motivation et
permettra aussi de transférer ses meilleures stratégies à d’autres domaines. Prendre conscience de ce
qu’on a accompli est essentiel pour se sentir plus efficace et s’épanouir !

Conclusion
Le journal de bord est donc plus une méthode et une approche qu’un objet précis. Il prendra une
forme différente selon son style, son projet, et les moyens dont on dispose. De nos jours, un journal de
bord est d’ailleurs plus souvent constitué d’une collection de fichiers ou d’un ensemble de supports
numériques et physique que d’un simple carnet papier. Pour les projets riches et complexes, on trouvera
même parfois utile de créer un index qui précisera où se trouvent tel ou tel type d’information.
En bref, cette approche constitue donc un outil précieux pour réaliser ses projets complexes. Très
utilisé en coaching, le journal de bord servira autant à atteindre ses objectifs professionnels que
personnels, sportifs ou encore créatifs. Mais quel que soit le but poursuivi, un bon carnet de bord doit
ressembler à son projet et ressembler à celui qui l’entretient. Si on prend en plus le temps de bien
l’organiser, il constituera une mine d’information et un outil d’apprentissage d’une valeur inestimable.

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