Vous êtes sur la page 1sur 18

MECANIQUE QUANTIQUE

Chapitre 3: Equation de Schrödinger

Abderrahim EL ALLATI

abdou.allati@gmail.com

17 mars 2020

MECANIQUE QUANTIQUE
I- Dualité onde-corpuscule

Nous avons vu que la lumière est formée d’une assemblée de


photons qui se manifeste soit de manière ondulatoire soit de
manière corpusculaire.
La matière est formée d’un ensemble infini mais dénombrable
de particules. L’aspect corpusculaire de ces particules (
électrons, protons,...) est un fait acquis et l’étude de leur
mouvement est décrite convenablement par les principes de la
mécanique classique.
Toutefois des difficultés sérieuses apparaissent à l’échelle
atomique où on trouve que certaines grandeurs physiques
comme l’énergie, le moment angulaire,... sont quantifiées.
Un pas important est franchi lorsque Louis Victor de Broglie
(1924) suggère théoriquement l’existence d’un aspect
ondulatoire pour les particules matérielles.

MECANIQUE QUANTIQUE
1/ Onde de de Broglie

Louis Victor de Broglie 1892-1987


Prix Nobel de physique 1929
D’après de Broglie, la matière comme la lumière
doit posséder la double entité corpusculaire et
ondulatoire : les relations d’Einstein valables pour
le photon doivent l’être également pour la
particule.
Ainsi à une particule dont les grandeurs
dynamiques sont l’énergie E et l’impulsion ~p ,
correspond à une onde plane de pulsation ω et de
vecteur d’onde ~k. De Broglie démontra de façon
très séduisante que les couples (E,~p) et (ω,~k)
sont reliés par :

E = h̄ω, et ~p = h̄~k (1)


MECANIQUE QUANTIQUE
Soit encore en module :
h 2π
p = mV = h̄k = (2)
2π λ
Ce qui donne pour la longueur d’onde :

h
λ= (3)
p

qui est la célèbre relation de de Broglie et qui exprime la longueur


d’onde associée à une particule de masse m se déplaçant à la
vitesse V.
V Les objets microscopiques ont pour propriété générale de se
présenter sous les deux aspects ondulatoire et corpusculaire :c’est
la dualité onde-corpuscule.

MECANIQUE QUANTIQUE
II- Fonction d’onde

Comme pour le photon, nous caractériserons l’état d’une


particule matérielle à l’instant t par la donnée d’une fonction
d’onde ψ(~r, t) qui contient toutes les informations sur la
particule.
ψ(~r, t) est interprétée comme une amplitude de probabilité de
présence de la particule au point ~r à l’instant t.
|ψ(~r, t)|2 est la densité de probabilité de présence.
dP = |ψ(~r, t)|2 d3 r est la probabilité de trouver la particule à
l’instant t dans l’élément de volume

d3 r = dxdydz

MECANIQUE QUANTIQUE
Il est évident que la probabilité totale pour trouver la particule à
n’importe où dans l’espace, à l’instant t, doit être finie et égale à
l’unité : Z
|ψ(~r, t)|2 d3 r = 1 (4)

La fonction ψ(~r, t) dont l’intégrale sur tout l’espace du carré de


l’amplitude est finie, elle est dite fonction de carrée sommable
(intégrable).

MECANIQUE QUANTIQUE
1/ Equation d’onde
La forme explicite de la fonction d’onde ψ(~r, t) s’obtient en
résolvant l’équation de Schrödinger suivante :

∂ψ(~r, t) h̄2
ih̄ = [− ∆ + V (~r, t)]ψ(~r, t) (5)
∂t 2m

Erwin Schrödinger 1887-1961


Prix Nobel de physique 1933
On remarque qu’il s’agit d’une équation aux
dérivées partielles linéaire. Le deuxième membre
représente l’action sur la fonction d’onde d’un
opérateur H défini par :

h̄2
H=− ∆ + V (~r, t) (6)
2m
MECANIQUE QUANTIQUE
H est appelé Hamiltonien de la particule de masse m en
mouvement dans le champ de forces dérivant du potentiel
V (~r, t)
∆ étant l’opérateur Laplacien.
Le premier membre représente l’action sur la fonction d’onde de
l’opérateur dérivation par rapport au temps multiplié par ih̄.
∂ψ(~r, t)
ih̄ = Hψ(~r, t) (7)
∂t
Pour simplifier la solution de l’équation de Schrödinger en
considérant une fonction d’onde plane et monochromatique :
~
ψ(~r, t) = ψ0 e−i(ωt−k~r) = ψ0 e−i(Et−~p~r)/h̄ (8)
L’énergie totale E de la particule s’écrit :
p2
E= +V (9)
2m
MECANIQUE QUANTIQUE
Considérons les dérivées partielles de ψ(~r, t) par rapport au temps
et aux coordonnées de position :

∂ψ(~r, t) i
= − Eψ(~r, t)
∂t h̄
∂ψ(~r, t) i ∂ψ(~r, t) i ∂ψ(~r, t) i
= px ψ(~r, t), = py ψ(~r, t), = pz ψ(~r, t)
∂x h̄ ∂y h̄ ∂z h̄

~ , les trois dernières


En introduisant l’opérateur gradient ∇
équations peuvent s’écrire simplement sous la forme :

~ ψ(~r, t) = i ~pψ(~r, t)
∇ (10)

En effectuant une deuxième dérivation partielle par rapport à x, y
et z on obtient :
p2
4ψ(~r, t) = − 2 ψ(~r, t) (11)

MECANIQUE QUANTIQUE
En utilisant les relations précédentes, on peut écrire :

p2 h̄2 ∂ψ
( + V (~r, t))ψ = Eψ V − ∆ψ + V (~r, t)ψ = ih̄
2m 2m ∂t
qui est l’équation de Schrödinger postulée plus haut.
Les équations précédentes permettent également d’établir
des règles de correspondance entre l’énergie et la dérivation par
rapport au temps et entre l’impulsion et la dérivation par rapport à
l’espace :
∂ h̄ ~
E → ih̄ , ~p → ∇ (12)
∂t i
Enfin à la quantité ~p2 module au carré de l’impulsion,
correspondrait l’opérateur −h̄2 4 :

h̄ ∂2 ∂2 ∂2
~p → −h̄2 4 = ( )2 ( 2 + 2 + 2 ) (13)
i ∂x ∂y ∂z

MECANIQUE QUANTIQUE
2/ Paquet d’ondes
L’onde plane monochromatique d’étendue illimitée, ne peut
être une solution physiquement acceptable de l’équation de
propagation.
On ne peut cependant abandonner complètement l’onde
monochromatique en raison de sa simplicité mathématique.
⇒ L’idée la plus simple consiste à superposer plusieurs ondes
monochromatiques en raison même du caractère linéaire de
l’équation d’onde.
Pour une particule libre, l’onde la plus simple est l’onde plane
monochromatique :
~
ψ(~r, t) = ψ0 ei(k~r−ωt) (14)

ψ0 est une constante par rapport à ~r et t.

MECANIQUE QUANTIQUE
Si on fait le calcule suivant :
Z Z Z
P = |ψ(~r, t)|2 dxdydz
Z Z Z
= |ψ0 |2 dxdydz = ∞ (15)

V P doit être finie.


V L’onde plane monochromatique est une solution mathématique
de l’équation de Schrödinger d’une particule libre, mais elle ne
présente pas de signification physique.
La superposition des ondes planes de vecteurs d’ondes voisines
conduit à ce qu’on appelle un paquet d’ondes dont la fonction
d’onde est donnée par :
Z +∞ Z +∞ Z +∞
1 ~
ψ(~r, t) = g(~k)e−i(ωt−k~r) d3 k (16)
(2π )3/2 −∞ −∞ −∞
où g(k) est une fonction généralement complexe de la variable k.
Une particule libre peut être représentée par un paquet d’onde=
superposition d’onde planes monochromatiques.
MECANIQUE QUANTIQUE
III- Relations d’incertitude de Heisenberg

En mécanique classique la mesure de la position ou de la


vitesse d’une particule peut être très précise et parfaite.
V On peut donc atteindre aisément la trajectoire du
mouvement qui est définie par la connaissance en tout point
du vecteur position ~r(t) et de sa dérivée, la vitesse ~V (t).
En mécanique quantique, nous avons vu que la particule est
décrite par une fonction d’onde ψ(~r, t) qui représente
l’amplitude de probabilité de trouver la particule au point ~r à
l’instant t.
Il est donc exclu de connaı̂tre avec certitude la position ou la
vitesse et de définir une trajectoire du mouvement.
La mécanique quantique impose donc une ”limite
fondamentale” à la précision avec laquelle on peut spécifier et
mesurer des variables de ce type.

MECANIQUE QUANTIQUE
Cette limite fut établie en 1927 par Heisenberg, elle est
traduite par le principe d’incertitude dont l’expression
spécifique et quantitative dans chaque cas particulier s’appelle
une relation d’incertitude.
1/ Relation position - impulsion
Nous verrons plus loin que cette relation peut se déduire de façon
rigoureuse à partir du formalisme de la mécanique quantique. A ce
stade nous allons l’établir de façon approximative à partir de
situations relativement simples.
a/ Train d’onde à une dimension
Considérons les trois trains d’onde particuliers d’étendue ∆x et
constitués d’un certain nombre n de période (voir figure). Les
longueurs d’onde associées à ces trains sont les longueurs d’onde
de de Broglie : λ = ph .

MECANIQUE QUANTIQUE
Figure – Illustration de la relation d’incertitude position-quantité de
mouvement

On voit clairement sur la figure que mieux on définit la position,


moins bien on définit la quantité de mouvement (c-à-d λ)

MECANIQUE QUANTIQUE
Soit ∆x l’incertitude sur la position x. Comme mesure grossière on
peut prendre pour ∆x la longueur du train d’onde :

h
∆x ∼ nλ = n (17)
p

Comme mesure grossière de l’incertitude sur la longueur d’onde, on


peut prendre ∆λ = λn , car il est certain que λ est d’autant mieux
définie que le nombre d’oscillations complètes dans le train est
grand.

MECANIQUE QUANTIQUE
Or d’après la relation de de Broglie λ = ph , on a :

∆λ ∆p 1
= = (18)
λ p n
soit donc
∆p h
∼ (19)
p p∆x
ou encore
∆x.∆p ∼ h (20)

Il est impossible de définir à un instant t à la fois la position


de la particule et son impulsion avec une précision arbitraire.
Diminuer ∆x (augmenter la précision sur x) ⇔ augmenter ∆p
(diminuer la précision sur p)
Cette relation obtenue de façon purement qualitative est la
relation d’incertitude de Heisenberg.
MECANIQUE QUANTIQUE
Werner Heisenberg 1901-1976
Prix Nobel de physique 1932

Important
Cette limitation provient de h̄ 6= 0, c-à-d la petite valeur de h̄
à l’échelle macroscopique qui rend cette limitation négligeable.
∆x = 0 ⇒ ∆p → ∞
la particule ne peut être complétement localiséée en un point
de l’espace, seule une probabilité de présence est définie
⇒ en mécanique quantique, il y a absence de trajectoire.
MECANIQUE QUANTIQUE

Vous aimerez peut-être aussi