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Cours Matériaux et Introduction à la Haute Tension (2016/2017)_______________________

Semestre : 6
Unité d’enseignement : UEF 3.2.2
Matière : Matériaux et Introduction à La Haute Tension
VHS : 45h00 (cours : 1h30, TD : 1h30)
Crédits : 4
Coefficient : 2
Objectifs de l’enseignement :
Choisir le matériau approprié par rapport aux conditions de son fonctionnement et de son
environnement.

Connaissances préalables recommandées :


Constitution de la matière, la théorie du champ électrique et la décharge électrique disruptive.

Contenu de la matière :

Partie I - Matériaux électrotechniques


Chapitre 1. Matériaux conducteurs :
Notions de base, Classification des conducteurs et propriétés selon leur utilisation.
Chapitre 2. Matériaux magnétiques :
Magnétisme à l’échelle microscopique et à l’échelle macroscopique, Classification des matériaux
magnétiques, Mécanismes d’aimantation et caractéristiques techniques d’aimantation,
Matériaux ferromagnétiques doux, Domaines d’utilisation, Matériaux ferromagnétiques durs,
Caractéristiques et domaines d’applications des aimants permanents, Notions d’énergie dans les
matériaux magnétiques, Pertes magnétiques, mesure des pertes en champ fixe et en champ
tournant.
Chapitre 3. Matériaux diélectriques
Phénomènes de polarisation, Résistivité, Rigidité diélectrique et Pertes diélectriques, Propriétés
physico-mécaniques, Matériaux électro-isolants.
Chapitre 4. Semi-conducteurs:
Généralités sur les Semi-conducteurs et leurs applications.
Chapitre 5. Supraconducteurs :
Généralités sur les Supraconducteurs et leurs applications.

Partie II - Introduction à la Haute Tension

Chapitre 1. Généralités sur la haute tension :


Utilité de la haute tension, Rappels sur le champ électrique, Pouvoir de pointe.
Chapitre 2. Généralités sur les contraintes dues à la HT :
Buts et méthodologie de la HT, Contraintes liées à la tension, Contraintes liées au courant,
Protection contre les surtensions et les surintensités.
Chapitre 3. Surtensions et coordination de l’isolement :
Equations d’ondes, Réfraction, réflexion et oscillation des ondes mobiles, cas des lignes à
plusieurs conducteurs, Propagation des ondes dans les enroulements des machines électriques,
notions de compatibilité électromagnétique.
Chapitre 4. Rigidité diélectrique :
Définition et concept, Les isolants en haute tension : solides, liquides et gazeux, Isolation des
systèmes pratiques.
Chapitre 5. Mesure en Haute Tension :
Les sources des hautes tensions, Mesure des hautes tensions.

Mode d’évaluation :
Contrôle continu : 40% ; Examen : 60%.

Références bibliographiques :

S. Bouazabia 1
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1. P. Robert, Matériaux de l’électrotechnique, Dunod.


2. F. Piriou, Matériaux du génie électrique, MGE 2000, Germes.
3. Gérald Roosen, Matériaux semi-conducteurs et nitrures pour l'optoélectronique, Hermès.
4. P. Tixador, Matériaux supraconducteurs, Hermès.
5. M. Aguet, M. Ianovici, Haute Tension, vol XXII, Edition Georgi 1982.
6. G. LeRoy, C. Gary, B. Hutzler, J. Hamelin, J. Fontaine, Les propriétés diélectriques de l’air et
les très hautes tensions, Editions Eyrolles 1984.
7. D. Kind, H. Kärner. High voltage insulation technology: Textbook for Electrical Engineers,
Friedr Vieweg & Sohn 1985.
8. J. P. Holtzhausen, W. L. Vosloo, High Voltage Engineering, Practice and Theory.
9. André Faussurier, Robert Servan, Matériaux en électrotechnique, Dunod Paris 1971.
10. A. Chabloz, Technologie des matériaux, Suisse 1980.

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Chapitre 1
Les Conducteurs électriques
Les Supraconducteurs et les Semi-conducteurs
A) Le conducteurs
1. Définition
Contrairement aux isolants, les conducteurs électriques sont des matériaux qui possèdent des
porteurs de charges libres. Sous l’effet d’un champ électrique aussi faible soit-il, ces porteurs se
déplacent créant ainsi un courant électrique.
Lorsque ce conducteur n'est soumis à aucun champ électrique, les porteurs de charge sont
animés d'un mouvement aléatoire, on n'observe, dans ce cas, aucun courant électrique ; le conducteur
est en équilibre électrostatique.
L’application d’un champ organise le mouvement des porteurs de charges donnant naissance à
un courant électrique dit de conduction.
Par extension, un conducteur est un composant électrique ou électronique de faible résistance
servant à véhiculer le courant d'un point à un autre.
Cette caractéristique est définie par la conductivité γ ou sa résistivité ρ.
A titre illustratif et comparatif, il est présenté sur le tableau 1-1, les valeurs de la résistivité
pour les conducteurs, isolants et semi-conducteurs:
Tableau 1-1: Tableau comparatif entre différents matériaux
Les conducteurs ρ>10-5 Ω-1.m-1
Les Isolants ρ<105 Ω-1.m-1
Les semi-conducteurs ρ≈1 Ω-1.m-1
Calcul de la résistance
Pour calculer la résistance d'un système de dimensions connues, forme et nature (γ
conductivité), nous appliquons une tension U et calculons le courant de conduction qui en découle. La
résistance, en vertu du théorème d'Ampère est le rapport de la tension sur le courant.

La densité de courant qui traverse un matériau de conductivité γ est proportionnelle à


l'intensité du champ
𝐽𝐽⃗ = 𝛾𝛾𝐸𝐸�⃗
Le courant est ainsi déduit de la relation:𝐼𝐼 = ∬ 𝐽𝐽⃗. ����⃗
𝑠𝑠
𝑑𝑑𝑑𝑑
La loi d'Ohm (U=RI) permettrait de lier ce courant à la résistance pourra être écrite sous la
forme:𝑈𝑈 = 𝑅𝑅. ∬ 𝛾𝛾𝐸𝐸�⃗ . ����⃗
𝑠𝑠
𝑑𝑑𝑑𝑑
L'organigramme est une illustration des étapes à suivre pour calculer une résistance.

Dimensions, forme et matériau (γ)

Appliquer une tension U

Calcul du Champ électrique 𝐸𝐸�⃗ (𝑈𝑈)

Calcul de la Densité de courant Champ 𝐽𝐽⃗(𝑈𝑈) = 𝛾𝛾𝐸𝐸�⃗

����⃗ = ∬ 𝛾𝛾𝐸𝐸�⃗ . 𝑑𝑑𝑑𝑑


Calcul du courant 𝐼𝐼(𝑈𝑈) = ∬𝑆𝑆 𝐽𝐽⃗ 𝑑𝑑𝑑𝑑 ����⃗
𝑆𝑆

2. Nature des porteurs


La nature des porteurs dépend du matériau utilisé:

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- Les conducteurs: Electrons libres, Ils proviennent des électrons des couches
périphériques, très faiblement liés aux noyaux, donc faciles à mouvoir.
- Electrolytes: Ions positifs ou négatifs.
- Semi-conducteurs purs: Electrons libres et trous.
- Semi-conducteurs dopés: La nature des porteurs de charge est intimement liée à la
nature du dopage.
Le phénomène de résistance électrique est dû au freinage des électrons par les
phonons. Le phénomène de conduction thermique consiste en la création de phonons et en
leur déplacement puisque la température d'un solide représente son énergie de vibration.

3. Les conducteurs utilisés


En électricité, on utilise des matériaux ferreux (fer, fentes, aciers, ... et leurs alliages)
et non ferreux (aluminium, cuivre, magnésium, mercure, molybdène, nickel, zinc et leurs
alliages).
Les matériaux les plus utilisés sont: Le cuivre, L'Aluminium et leurs alliages

• Le cuivre et ses alliages


Le cuivre se trouve, à l'origine, sous forme de minerais sulfurés ou oxydés contenant
moins de 2% de cuivre.
Pour obtenir du cuivre, on utilise les procédés suivants:
- S'il s'agit d'un minerai sulfaté, on affine thermiquement: le minerai est chauffé, grillé,
fondu et désulfuré pour obtenir du cuivre à 99,5% de pureté.
- S'il s'agit d'un minerai oxydé, on affine thermiquement par réaction électrolytique: le
minerai est dissous dans de l'acide sulfurique et le cuivre est extrait par électrolyse
pour obtenir du cuivre à 99,9% de pureté.
Les propriétés du cuivre sont résumées dans le tableau 1-2.

Tableau 1-2: Caractéristiques du cuivre


Masse volumique 8,96.103 kg/m3
Conductivité thermique 393 W/m.K
Température de fusion 1083 °C
Résistivité 1,72.10-8 Ω.m à 20°C
Coefficient de température 3,9.10-3 °C-1

En plus des propriétés définies dans le tableau 1-2, le cuivre ne s'oxyde pas lorsqu'il se
trouve dans un environnement sec et froid. Par contre, dans un environnement humide chargé
de CO2, il se recouvre d'une couche imperméable: le vert-de-gris (carbone de cuivre). C"est
pour cette raison qu'on procède à l'étamage du cuivre.

Le cuivre est diamagnétique. Il est aussi ductile et malléable, ce qui offre la possibilité
de la laminer en tôles et de l'étirer et de le filer (fil, tubes et barres).

Les alliages de cuivre utilisés sont:


(a) Le Laiton: Alliages de Cuivre et Zinc ou Cuivre, Zinc et Plomb.
(b) Le Bronze: Alliage de Cuivre, d'Etain et de Zinc (avec Plomb ou Aluminium)

• L'Aluminium et ses alliages


L'Aluminium est un élément chimique, de symbole AL et de numéro atomique 13.
C'est un élément important sur terre avec 1,5% de la masse totale.
C'est un métal argenté et malléable. Il est remarquable pour sa résistance à l'oxydation
et sa faible densité.

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En fait, il est très oxydable à l'air, il se forme une couche de quelques micromètres
d'alumine, un oxyde imperméable de forme Al2O3 qui protège le reste du métal et se reforme
très rapidement. On parle alors d'une protection cinétique contrairement à la protection
thermodynamique car l'aluminium reste très oxydable.

Il est principalement extrait de la bauxite, minerai où il est présent sous forme d’oxyde hydraté
dont on extrait l’alumine. Il peut aussi être extrait de la néphéline, de la leucite, de la sillimanite, de
l'andalousite et de la muscovite.
L’aluminium est utilisé dans de nombreuses industries pour faire de nombreux produits
différents et il est très important pour l’économie mondiale.
Les composants structuraux faits à partir de l’aluminium sont essentiels à l’industrie
aérospatiale et très importants dans d’autres secteurs du transport et de la construction où sa faible
densité, sa longévité et sa résistance sont nécessaires.
Acier
Moyenne conductivité, grande résistance à l'étirement, lourd et peu malléable.
L'acier est utilisé, en général, comme support des câbles en aluminium ou en cuivre dans les
câbles décrivant de grandes portées, afin d'assurer une résistance à la traction que l’aluminium ou le
cuivre seraient incapables de supporter sans allongement excessif et rupture.
De façon plus spécifique, l'acier est également utilisé pour le transport de l'énergie dans le
milieu ferroviaire. Une polarité est acheminée par la caténaire, l’autre polarité utilise comme support
les rails de roulements en acier. Dans le cas particulier du métro, la polarité positive est distribuée via
un « rail de traction » également en acier.
Argent
Excellente conductivité, métal précieux.
L'argent est utilisé pour diminuer la résistance de contact, dans les systèmes de connexions et,
les systèmes de commutations comme les contacts des relais. Il nécessite toutefois un système de
nettoyage, généralement automatique, pour éviter que l'oxydation de surface compromette sa bonne
conductivité électrique.
Il est utilisé dans certains fils, en alliage avec le cuivre pour assurer une bonne souplesse au fil.
Il peut aussi être mélangé à l'or qui lui assure une meilleure souplesse et une meilleure
conductivité tout en baissant le prix du fil d'or. Ceci utilisé en robotique par exemple pour effectuer
des connexions de très grande précision.
Or
Excellente conductivité, inoxydable, métal précieux.
L'or est utilisé avec parcimonie, en couche très mince déposée par électrolyse (un flash), dans
les systèmes électriques et, nettement plus en électronique.
Comme l'argent, il est utilisé pour réaliser la liaison la plus parfaite possible entre deux
conducteurs indépendants : les contacts des cartes électroniques enfichables et les lamelles de contacts
des connecteurs associés, les pastilles de contacts et les fils de liaisons internes des circuits intégrés.
Les Alliages
• Almelec
Alliage d'aluminium, de magnésium et de silicium. Il est principalement utilisé pour la
réalisation des lignes aériennes. Sa résistivité (32,5.10-9 Ω.m) est environ le double de celle du cuivre,
mais ses caractéristiques mécaniques lui permettent de résister aux contraintes liées à l'environnement
(vent, gel, neige, variations de température).
• Constantan
Alliage de cuivre et de nickel dont la résistivité est quasiment indépendante de la température.
Il est utilisé pour la réalisation de certains capteurs de température et capteurs de courant appelés
shunts électriques.
B) Supraconductivité
La supraconductivité (ou supraconduction) est un phénomène caractérisé par l'absence de
résistance électrique et l'annulation du champ magnétique — l'effet Meissner — à l'intérieur de
certains matériaux dits supraconducteurs. La supraconductivité découverte historiquement en premier,

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et que l'on nomme communément supraconductivité conventionnelle, se manifeste à des températures


très basses, proches du zéro absolu (-273,15 °C).
Dans les supraconducteurs conventionnels, des interactions complexes se produisent entre les
atomes et les électrons libres et conduisent à l'apparition de paires liées d'électrons ou de paires
électrons/trous, appelées paires de Cooper, du nom du physicien (Leon Neil Cooper) qui en a expliqué
l'origine en 1956. L'explication de la supraconductivité est donc intimement liée aux caractéristiques
quantiques de la matière. Alors que les électrons sont des fermions, ces paires d'électrons se
comportent comme des bosons, de spin égal à 0, et sont « condensées » dans un seul état quantique,
sous la forme d'une condensation de Bose-Einstein.
Un effet similaire de la supraconductivité est la superfluidité ou suprafluidité, caractérisant un
écoulement sans aucune résistance, c'est-à-dire qu'une petite perturbation que l'on soumet à ce type de
liquide ne s'arrête jamais, de la même façon que les paires de Cooper se déplacent sans aucune
résistance dans un supraconducteur.
• L'alliage Cuprate-Bismuth
Les alliages à base de cuprate ont la caractéristique de devenir supraconducteurs à des
températures relativement basses (-170 à -200 °C), ce qui les rend intéressant pour les transmissions
d'énergie électrique en étant refroidi à l'hélium ou à l'azote liquides.

C) Les Semi-conducteurs
Un semi-conducteur est un matériau qui a les caractéristiques électriques d'un isolant, mais
pour lequel la probabilité qu'un électron puisse contribuer à un courant électrique, quoique faible, est
suffisamment importante. En d'autres termes, la conductivité électrique d'un semi-conducteur est
intermédiaire entre celle des métaux et des isolants à proprement parler.
Le comportement électrique des semi-conducteurs est généralement modélisé à l'aide de la
théorie des bandes d'énergie. Selon celle-ci, un matériau semi-conducteur possède une bande interdite
suffisamment petite pour que des électrons de la bande de valence puissent facilement rejoindre la
bande de conduction. Si un potentiel électrique est appliqué à ses bornes, un faible courant électrique
apparait, provoqué à la fois par le déplacement de tels électrons et celui des « trous » qu'ils laissent
dans la bande de valence.
La conductivité électrique des semi-conducteurs peut être contrôlée par dopage, en
introduisant une petite quantité d'impuretés dans le matériau afin de produire un excès d'électrons ou
un déficit. Des semi-conducteurs dopés différemment peuvent être mis en contact afin de créer des
jonctions, permettant de contrôler la direction et la quantité de courant qui traverse l'ensemble. Cette
propriété est à la base du fonctionnement des composants de l'électronique moderne : diodes,
transistors, etc.
Le silicium est le matériau semi-conducteur le plus utilisé commercialement, du fait de ses
bonnes propriétés, et de son abondance naturelle ; il existe également des dizaines d'autres semi-
conducteurs utilisés, comme le germanium, l'arséniure de gallium ou le carbure de silicium.

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Chapitre 2
Les isolants électriques

Définition
D’une manière simple on considère un isolant ou un diélectrique, tout matériau dont
la résistivité électrique est très élevée (comprise entre 108 et 1016 Ω.m) s’opposant ainsi au
passage de courant faute d’électrons libres.

Physiquement, une matière est classée isolante lorsque la bande de valence et la bande
de conduction sont séparées par une énergie supérieure à 5 eV.

Selon leur état physique, les isolants sont classés en trois catégories :
1) les isolants gazeux (l’air, l’hexafluorure de soufre « SF6 », etc. …)
2) les isolants liquides (les huiles minérales, les huiles organiques, les pyralènes, les
askarels etc. …)
3) Les isolants solides (papier press pahn, bakélite, le verre, la porcelaine, le
polyéthylène, etc. …)

Important : les askarels et pyralènes sont des produits à base d’halogènes. A cause de
leur toxicité à température élevée (dégagement de dioxine) et de leur non
biodégradable, ils sont interdits d’usage et cela malgré leur bonne tenue diélectrique.

En plus de leur rôle d’isolation électrique qui consiste à séparer électriquement deux
niveaux de tensions différents, les isolants pourraient jouer d’autres :

1) Mécaniquement (système de fixation des lignes au pylône)


2) Thermique (refroidissement des transformateurs haute tension, forte puissance)
3) Chimique (éviter les corrosions entre les éléments d’un transformateur)

1 Caractéristiques diélectriques d’un isolant :


1.1 La permittivité :
La permittivité est une caractéristique intrinsèque d’un matériau.
Soit un condensateur plan avec de surface S et d’épaisseur d (fig. 1). La capacité de ce
𝑆𝑆
système est 𝐶𝐶0 = 𝜀𝜀0 𝑑𝑑 .

Epaisseur d
Surface S

Vide
(ou air)

Fig. 1 : le condensateur plan.


𝑆𝑆
Si l’on remplace l’air par un autre matériau, cette capacité vaudra : 𝐶𝐶1 = 𝜀𝜀1 𝑑𝑑 .
Le rapport C1/C0=εr est dit permittivité relative. Pour l’air εr=1 et pour tous les εr>1
La permittivité absolue est donnée par ε=ε0εr avec ε0=8,85.10-12 F/m.

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Il est aussi connu que le champ électrique à l’intérieur d’un matériau est inversement
proportionnel à la permittivité de ce matériau.

Important : A noter que la permittivité est en réalité un nombre complexe lorsque l’on
tient compte des pertes diélectriques qu’on abordera par la suite.

1.2 La rigidité diélectrique :


Lorsqu’on augmente la tension (i.e. le champ électrique) appliquée à un isolant électrique,
d’épaisseur d, au delà d’un certain seuil dite tension de décharge Ud, ce dernier perd sa
caractéristique isolante et il se forme un arc électrique joignant les deux électrodes. On dit,
dans le cas général, qu’il y a décharge disruptive.

Si l’isolant est gazeux on parlera d’amorçage. Dans le cas d’un liquide on emploie le
terme claquage et perforation dans les solides.
𝑈𝑈𝑑𝑑
La rigidité est définie par le rapport 𝑅𝑅 = . Son unité est V/m (kV/cm est plus utilisée) et
𝑑𝑑
est la même unité que le champ électrique.

La définition, générale, peut être énoncée comme suit : La rigidité diélectrique est le
champ électrique critique minimal en champ uniforme susceptible de générer une décharge
électrique.

La rigidité diélectrique dépend de plusieurs facteurs :


- La forme des électrodes : plus le champ électrique dans un système est uniforme plus
le système est rigide.
- De la distance inter-électrodes : plus la distance inter-électrodes augmente plus la
rigidité diminue
- De la forme de la tension appliquée.
- De l’environnement (pression, température et humidité de l’environnement).

1.3 Facteur de pertes diélectriques ou facteur de dissipation diélectrique


Le courant dans un condensateur parfait (i.e. isolant idéal) est déphasé de π/2 en avance
par rapport à la tension (fig. 2). Or un isolant n’est jamais parfait ou peut devenir non parfait
sous l’action du champ électrique appliqué.

Ic

C
Ic
I = jωCU
Uc
90°
Uc

Fig. 2 : Schéma d’un isolant parfait.

En effet, lorsqu’on applique un champ électrique à un isolant des pertes diélectriques, par
polarisation ou autres mécanismes, peuvent se développer. Dans ce cas le courant dans le
condensateur est déphasé d’un angle α par rapport à la tension (fig. 4). L’angle δ
complémentaire à ce dernier est dit angle des pertes diélectriques et sa tangente est appelée
facteur des pertes diélectriques.

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Ic
δ Courant réel I
tgδ = = R
Courant imaginaire Ii
α
tgδ : Facteur de pertes diélectriques
Uc

IR
Fig. 3 : Schéma d’un isolant réel.

En examinant l’expression donnant le courant en fonction de la tension I = jωCU


Sachant que C=C0εr, ce courant s’écrira I = jωC0ε r U

Lorsque le condensateur (isolant) est parfait, le déphasage entre la tension et le courant


est de 90° donc la permittivité relative est une valeur réelle, par contre lorsque l’isolant n’est
pas parfait la permittivité est complexe. Elle s’écrit
ε r = ε 'r − jε 'r'

Le signe (–) est conventionnel.

Le courant sera donné par ( ) (


I = jωC 0ε r U = jC 0ωU ε 'r − ε 'r' = C 0ωU ε 'r' + ε 'r )
ε 'r'
tgδ =
et ε 'r

Le schéma équivalent peut être série ou parallèle. Le coefficient de pertes diélectriques


obtenu pour chacun des cas est différent.

Les schémas équivalents  j 


u  R s + 
*) Série u u  CSω 
I= = =
Z R −j 1 R S2 +
1

CS RS
S
CS ω (CSω)2
Ic I réel
tgδ = = R S CS ω
Iimag
Uc

*) Parallèle
II CP
I réel u / R p 1
IR RP tgδ = = =
Iimag C P ωu R P C P ω

Uc
Expérimentalement, la mesure de tgδ en fonction de la pulsation ω donne le résultat de la
fig. 4:

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tgδ

Parallèle Série

Fig. 4: Variation de pertes diélectriques en fonction de la fréquence.

Nous constatons ainsi que pour les faibles fréquences le schéma équivalent est parallèle
et que pour les hautes fréquences, le schéma équivalent série est le plus adéquat.

Mesure des pertes diélectriques


Pont de Schering
Pour mesurer le coefficient de pertes diélectriques, on utilise le pont de Schering (fig.
5) dont le principe est identique à celui de Wheatstone.

 1
 Z x = R x + jC ω
 x
 Z = 1
 N
jC N ω

 Z3 = R 3
 1
 R4
jC 4 ω
Z 4 =
 R +
1
 4
jC 4 ω

Fig. 5: Pont de Schering.

On a :

A l’équilibre, on a Zx.Z4=ZN.Z3

Après manipulations mathématiques, on aura


R4 ωC x C 4 R 3
CX = CN et tgδ = ⇒ tgδ = R 4 C 4 ω
R3 CN
Il faut savoir que la branche

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dans laquelle on place le matériau à étudier est constituée d’une cellule de géométrie fixe.
La capacité de cette cellule à vide C0 est fournie par le constructeur. Cette dernière
information nous permet donc de déterminer la permittivité relative du matériau
considéré.
Cx
εr =
C0

Les décharges partielles


Les matériaux isolants de qualité technique comportent des inclusions de particules
étrangères et de vacuoles gazeuses. L’application d’une certaine tension à ces isolants
engendre des champs électriques très élevés dans les vacuoles que dans l’isolant. Ce qui aura
pour conséquence de générer des décharges à l’intérieur de ces cavités.

Ces décharges sont principalement dues à deux facteurs :

- La permittivité diélectrique de l’isolant solide étant toujours plus élevée que celle de l’air
(2 à 6 fois), le champ dans l’air se retrouve autant de fois plus élevé (en vertu des
conditions de passages du champ électrique d’un milieu à l’autre) ;
- La rigidité diélectrique de l’air est plus faible que celle de l’isolant solide (environ 10
fois).

Schéma équivalent des décharges partielles


Le schéma équivalent d’un isolant contenant une vacuole d’air est représenté en figure
6 où les condensateurs CC, Cd et Ci sont respectivement capacité de la cavité, de l’isolant au
droit de la cavité et du reste de l’isolant.

uc Cc

u Ci
Cd

Figure 6 : Schéma équivalent d’un matériau présentant des décharges partielles

*) Définition :
Une décharge partielle est une décharge électrique dont le trajet se développe sur une
partie de l’intervalle isolant d’un système d’isolation.

La charge apparente d’une décharge partielle :


La charge apparente q d’une décharge électrique est la charge qui, si elle était injectée
entre les bornes de l’objet en essai engendrerait momentanément la tension entre ses de la
même quantité que la décharge partielle elle-même.

Mesure directe des décharges partielles


Cette méthode directe de mesure des décharges partielles utilise le montage indiqué en
figure 7.

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Etant donné que le calibrage de l’appareil de mesure est fonction des paramètres
diélectriques de l’objet, il est nécessaire de recalibrer à chaque changement en suivant les
étapes :
• Etalonnage de l’appareil de mesure d’amplitude au moyen du générateur auxiliaire
calibré ;
• Mesure de l’amplitude des décharges partielles.
Z

C0

u G Ca Ck

Vers mesure

Zm

Z : Filtre chargé d’atténuer les perturbations provenant de l’alimentation


Ca : Objet d’essai
Ck : Condensateur de liaison dépourvu de décharges partielles
G et C0 : Calibreur auxiliaire
Zm : Impédance de mesure

Figure 7 : Schéma de mesure directe des décharges partielles

Choix d'un matériau isolant: Exemple d'un liquide


Un matériau isolant est certainement destiné à assurer une fonction électrique,
toutefois son choix peut être dicté par d'autres caractéristiques mécaniques, physiques,
chimiques ou thermiques qui peuvent avoir une importance prépondérantes devant les
caractéristiques électriques.
Pour illustrer cette dernière information, nous examinons le cas d'un isolant liquide.

2. Rôle des huiles isolantes


- évacuer les pertes d'énergie;
- isoler au sens strict (c'est-à-dire ralentir l'oxydation de l'isolation solide),
- isoler au sens électrique.
A côté de ces trois fonctions fondamentales, il y a lieu d'ajouter la fonction de
résistance à l'incendie, dont le pouvoir d'extinction des arcs électriques, et le pouvoir
lubrifiant, pour les matériels renfermant des pièces en mouvement.

3. Comment choisir un liquide diélectrique


Avant de choisir un liquide diélectrique, il faut prendre en considération certains
facteurs, à savoir:

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♦ La toxicité du produit (pollution froide): la toxicité du produit est à prendre en compte


dans tous les cas d’éclatement de transformateur sans incendie.
♦ Le vieillissement: le liquide a-t-il tendance à vieillir et s’altérer très vite en fonction
du temps?
♦ L’embrasement du diélectrique dépend de son point d’ébullition et de la résistance
mécanique du transformateur. Les huiles minérales isolantes remplissent ces conditions;
pour cela elles sont très utilisées.
♦ L’opacité des fumées: de toute évidence, un diélectrique ne dégage de fumées qu’à
partir du moment où il a pris feu; l’opacité des fumées peut gêner gravement les secours.

Toutefois, la fabrication de l’huile isolante finie est orientée par les tendances des
huiles de base; le choix d’une ou plusieurs huiles de base est à déterminer en fonction :

♦ Des caractéristiques physiques et chimiques que l’on désir conférer à l’huile finie
comme la viscosité, la densité, la stabilité,
♦ De la nature chimique recherchée: paraffinique, naphtenique ou mixte [16].

4. Caractéristiques d’une huile minérale isolante


Le choix d’une huile isolante repose sur un nombre important de propriétés telle que :
♦ Les propriétés physiques;
♦ Les propriétés chimiques;
♦ Les propriétés électriques.

4.1 - Les propriétés physiques


4.1.1 La viscosité
4.1.2 Point de congélation
4.1.3- Le point d’écoulement
4.1.4 - Le point de feu
4.1.5 - Le point d’éclair
4.1.6- Capacité thermique
4.1.7- Conductivité thermique
4.1.8 - Masse volumique
4.1.9 - Aspect. Couleur. Caractéristiques optiques.
4.2- Les propriétés chimiques
4.2.1 - L’acidité totale
4.2.2 - Oxydation des huiles minérales isolantes
4.2.3 - La teneur en soufre
4.3 - les propriétés électriques
4.3.1 - La permittivité ou la constante diélectrique
4.3.2 - La rigidité électrique
4.3.3 - Le facteur de dissipation diélectrique (tg δ)

S. Bouazabia 13
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Chapitre 3
Les matériaux magnétiques

Le magnétisme est une propriété fondamentale de la matière. Il se manifeste sous des


formes variées:

• Le diamagnétisme, caractérisé par l'apparition dans la matière d'une aimantation opposée


au champ qui lui donne naissance. On observe ce phénomène à un très faible niveau dans
plusieurs corps "normaux", et d'une manière beaucoup plus spectaculaire dans les
supraconducteurs. L'origine physique des manifestations diamagnétiques est très différentes
dans ces deux cas.
Description classique du diamagnétisme
Quand on applique un champ magnétique, le flux magnétique passant à travers la
surface décrite par la trajectoire fermée de l'électron est modifié. L'électron réagit selon le
phénomène classique d'induction, ce qui induit un moment magnétique opposé et
proportionnel au champ appliqué. C'est l'origine du diamagnétisme qui est un phénomène
présent dans tous les matériaux mais qui peut être masqué par les autres phénomènes (en
particulier paramagnétiques) dont l'effet est plus important.

Limite de la description classique


Cette description a ses limites. En effet, on a dû supposer que le rayon de l'orbite de
l'électron était constant ; autrement le calcul donnerait une réponse magnétique nulle. Ainsi, il
n'est pas possible d'ignorer l'aspect quantique de ce phénomène : en 1919, dans sa thèse de
doctorat, J.H. van Leeuwen prouva qu'il était impossible d'expliquer le magnétisme
uniquement à l'aide de l'électrodynamique de Maxwell et de la mécanique statistique
classique. C'est l'essence du théorème de Bohrvan Leeuwen.

Description quantique du diamagnétisme


Dans les isolants : si la vision classique du diamagnétisme avec la loi de Lenz est
erronée, l'approche quantique à partir de l'écriture de l'hamiltonien en présence d'un champ
magnétique justifie cette interprétation de la modification des orbites électroniques. Dans les
métaux : en plus du diamagnétisme atomique précédent des électrons de cœur, on peut
observer une autre contribution des électrons de conduction. Celle-ci est due à la présence de
niveaux de Landau discrets (à la place de la structure de bandes continue) dès que le champ
appliqué est non nul. C'est le diamagnétisme de Landau.

Remarque : on emploie le terme de diamagnétisme parfait pour désigner le


comportement des supraconducteurs qui créent en leur sein des courants induits surfaciques
qui s'opposent à toute variation de champ magnétique et maintiennent un champ magnétique
interne nul pour les supraconducteurs de type I. Cette propriété est utilisée pour produire la
lévitation magnétique avec des supraconducteurs (de type II).

• Le paramagnétisme, ou l'aimantation, dans le sens du champ, est généralement de


module très inférieur au champ.

Le paramagnétisme ne désigne pas une propriété intrinsèque d'un matériau mais un


comportement en réponse à un champ magnétique, comportement qui peut changer selon les
conditions considérées. Ainsi, un matériau ferromagnétique devient paramagnétique quand sa
température dépasse sa température de Curie.

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À l'échelle microscopique, on peut décrire un matériau paramagnétique comme un


ensemble de dipôles magnétiques indépendants. La réponse du système à un champ
magnétique appliqué est alors déterminée par le rapport de forces entre l'énergie magnétique
d'une part qui tend à ordonner les dipôles en les alignant selon le champ appliqué, et l'énergie
d'agitation thermique d'autre part qui favorise le désordre. Le traitement de ce problème par la
physique statistique permet de démontrer la loi de Curie qui affirme que la susceptibilité
magnétique d'un matériau paramagnétique est inversement proportionnelle à la température.

Description classique du paramagnétisme


Lorsque les atomes possèdent leur propre moment magnétique permanent, le
diamagnétisme (toujours présent) est masqué par le paramagnétisme. Sous l'effet d'un champ
magnétique extérieur, ces atomes, petits aimants permanents, s'orientent selon le champ
appliqué et l'amplifient. Ce phénomène est limité par l'agitation thermique et dépend
fortement de la température : (loi de Curie : )

Limite de la description classique


On a supposé que les moments magnétiques avaient une norme constante alors que la
mécanique classique autorise tous les moments, car encore une fois on aurait trouvé une
réponse magnétique inexistante. Le raisonnement précédent est donc semi-classique, et doit
être complété par un raisonnement quantique.

Description quantique du paramagnétisme


Dans les isolants : il faut modifier l'approche classique en se rappelant que les valeurs
possibles de la projection du moment cinétique sont discrètes. Au lieu de calculer une
intégrale donnant le paramagnétisme de Langevin, on doit calculer une somme discrète
donnant le paramagnétisme de Brillouin. Ces deux approches tendent vers le même résultat
dans la limite classique où le moment cinétique tend vers .
Dans les métaux : il existe une contribution supplémentaire due aux électrons de
conduction, mais nettement plus faible que le paramagnétisme des isolants car elle ne
concerne que les électrons près du niveau de Fermi. L'application d'un champ magnétique va
énergétiquement favoriser les électrons de spin parallèle (énergie Zeeman), et le système aura
alors plus d'électrons de conduction de spin parallèle qu'antiparallèle. Ainsi, on observe une
réponse paramagnétique, c'est le paramagnétisme de Pauli. Pour des électrons presque libres,
on montre que la réponse paramagnétique de Pauli est en valeur absolue trois fois plus grande
que la contribution de Landau. Donc le diamagnétisme est cachée par l'effet paramagnétique.

• Le ferromagnétisme, l'antiferromagnétisme, le ferrimagnétisme, l'hélimagnétisme, qui


résultent tous d'effets coopératifs entre atomes.
Les matériaux ferromagnétiques sont des corps qui ont la capacité de s'aimanter sous
l'effet d'un champ magnétique extérieur et de garder cette aimantation. Ils se distinguent des
paramagnétiques qui ne conservent pas leur aimantation à champ nul. Il en existe deux sous
catégories, à savoir les ferromagnétiques durs (qui sont utilisés pour fabriquer des aimants
permanents) et les ferromagnétiques doux. Ces matériaux sont communément utilisés dans le
monde de l'industrie, ainsi que dans la vie quotidienne. L'usage le plus commun est le
«magnet » qui est un aimant permanent (un ferromagnétique dur) que l'on collectionne sur son
réfrigérateur. L'aimantation rémanente est due à un ordre à l'échelle microscopique (défini par
l'interaction d'échange d'Heisenberg) et par un ordre à l'échelle du matériau (paroi de Bloch,
domaine de Weiss).
En effet, lorsqu'un matériau est ferromagnétique ou ferrimagnétique, il est divisé en
domaines, appelés domaines de Weiss, à l'intérieur desquels l'orientation magnétique est

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identique. Chaque domaine se comporte alors comme un aimant. Ces domaines sont séparés
par des parois dites parois de Bloch.
Ces domaines n'existent pas lorsque les dimensions du matériau sont très faibles
(quelques nm). Ces matériaux sont dits nanocristallins. Le déplacement de ces parois est
responsable des phénomènes d'hystérésis. Les anisotropies magnétiques expliquent les axes
de facile d'aimantation.

Corps ferromagnétiques
Pour l'usage industriel, le fer, le cobalt et le nickel sont les matériaux ferromagnétiques
les plus utilisés. De plus, certaines terres rares (les Lanthanides dans la classification
périodique) sont également ferromagnétiques à basse température et utilisées dans l'industrie.
En ce qui concerne les alliages, la situation est très complexe : certains alliages de fer et de
nickel ne sont pas ferromagnétiques (ex: acier inoxydable austénitique), alors que l'alliage
d'Heusler, constitué uniquement de métaux non ferromagnétiques (61 % Cu, 24 % Mn, 15 %
Al), est ferromagnétique.
Enfin, il faut ajouter les ferrites, dont la composition est de la forme (MO; Fe 2O3) où
M est un métal divalent et dont le représentant le plus ancien est la magnétite Fe3O4 (FeO ;
Fe2O3).

Courbe de première aimantation


Partons d’une aimantation nulle à champ nul. En augmentant faiblement le champ
extérieur, des moments magnétiques dans certains domaines vont se retourner. Si un domaine
est déjà aligné dans le sens du champ appliqué, les domaines voisins vont petit à petit
s’aligner. Cela revient à dire que l’on a déplacé la paroi de Bloch. Ce mécanisme est
réversible pour de faible champ. Il devient irréversible pour des champs extérieurs moyens.
Enfin, pour de fortes excitations magnétiques, se produit une rotation des aimantations des
domaines dans la direction du champ extérieur. Macroscopiquement, Ms est atteinte.

Conséquences de l'hystérésis pour des matériaux ferromagnétiques


L'aimantation de la matière absorbe de l'énergie qui n'est que partiellement restituée au
cours de la désaimantation. Cette énergie est dissipée sous forme calorifique : le matériau
s'échauffe. On démontre que les pertes par hystérésis sont proportionnelles à l'aire du cycle
d'hystérésis.
Dans le cas où une substance ferromagnétique doit décrire un grand nombre de cycles
d'hystérésis (machines tournantes, transformateurs…), il faut choisir des matériaux tels que
l'aire du cycle soit aussi petite que possible. Ces matériaux sont dits magnétiquement « doux».
À l'opposé, c'est grâce à une hystérésis importante que l'on peut réaliser des aimants
permanents. On utilise pour leur fabrication des matériaux magnétiquement durs : certains
aciers à l'aluminium, au nickel ou au cobalt conviennent parfaitement. On réalise aussi des
aimants avec de la poudre de fer agglomérée dans un isolant.

Matériaux magnétiques doux


Les matériaux ferromagnétiques doux forment un sous groupe des matériaux
ferromagnétiques, ce qui signifie qu’ils sont capables de s'aimanter lorsqu'ils sont soumis à un
champ magnétique extérieur. La particularité des matériaux ferromagnétiques doux est que
l'action de créer ou d’annuler l’aimantation dans le matériau nécessite moins d'énergie que
pour les matériaux ferromagnétiques durs. Les ferromagnétiques doux sont utilisés dans les
transformateurs, les électroaimants ou dans toute application dans laquelle le matériau
travaille à haute fréquence. Ils possèdent un champ coercitif très faible avec une très forte
susceptibilité. C'est cette forte susceptibilité qui permet d'obtenir une forte induction à partir

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d'un faible champ extérieur et ainsi être utile dans les électroaimants ou à la canalisation des
lignes de champs. Un faible champ coercitif et une forte susceptibilité entrainent l'étroitesse
du cycle d'hystérésis. L'aire de ce cycle représente l'énergie dissipée sous forme de chaleur
lors d'un parcours complet du cycle, appelée « pertes magnétiques ».
Les matériaux magnétiques doux sont utilisés pour réaliser des électroaimants (leur
aimantation doit pouvoir facilement être annulée) ou des circuits magnétiques fonctionnant en
régime alternatif (machines électriques, transformateurs).

Matériaux magnétiques durs


Les matériaux ferromagnétiques durs forment un sous groupe des matériaux
ferromagnétiques. Ils possèdent une aimantation naturelle présente en absence de champ
magnétique extérieur, ainsi qu'un champ coercitif et une rémanence élevés. Comme pour les
autres matériaux ferromagnétiques, les ferromagnétiques durs ont la particularité de
s’aimanter fortement en présence d’un champ magnétique extérieur. On distingue les
ferromagnétiques durs des ferromagnétiques doux par leurs propriétés magnétiques, telles que
la forme de leur cycle d’hystérésis. Le cycle d'hystérésis des ferromagnétiques doux est fin et
allongé vers le haut, alors que celui des ferromagnétiques durs est aplati et allongé sur l'axe
des abscisses. Les matériaux ferromagnétiques durs sont à la base des aimants permanents, et
notamment des aimants à forte puissance.
Contrairement aux précédents, les cycles sont extrêmement larges : plusieurs centaines
de kA.m. Il est impossible de les dessiner dans un même repère que les précédents. Certains
de ces matériaux à base de terres rares (alliages samariumcobalt ou néodymeferbore) ne se
désaimantent pas, même lorsqu'on annule le champ magnétique interne (l'excitation vaut alors
HcB). Pour annuler (en fait inverser) l'aimantation, il est nécessaire de fournir une excitation
magnétique que l'on appelle HcM : excitation de désaimantation irréversible.
L'application de ces matériaux est la réalisation d'aimants permanents de très forte
puissance. Les ferrofluides sont des suspensions de particules aimantées de taille
nanométrique dans un liquide. Ces liquides réagissent à un champ magnétique extérieur (par
exemple, leur surface se hérisse de pointes).

Origine microscopique du ferromagnétisme


Pour obtenir un matériau avec un champ coercitif important, il faut limiter la
nucléation et/ou la propagation des parois, qui sont à l’origine du renversement de
l’aimantation. Plus l'aimantation se renverse facilement, plus le champ coercitif du matériau
est faible, et plus il y a de domaines magnétiques. Les défauts structuraux vont agir comme
sites de nucléation. Afin d’éviter ce phénomène, le matériau peut être divisé en plusieurs
parties isolées magnétiquement. De ce fait, le renversement de l’aimantation provoqué par un
défaut restera localisé, et ne provoquera pas un effet de cascade de renversement dans le
matériau. La technique la plus utilisée pour obtenir une telle microstructure est la métallurgie
des poudres.

Domaines de Weiss
Lorsqu'un matériau est ferromagnétique ou ferrimagnétique, il est divisé en domaines,
appelés domaines de Weiss, à l'intérieur duquel l'orientation magnétique est identique. Ce
domaine se comporte alors comme un aimant. Ces domaines sont séparés par des parois dites
parois de Bloch.
Ces domaines n'existent pas lorsque les dimensions du matériau sont très faibles
(quelques nm). Ces matériaux sont dits nanocristallins. Le déplacement de ces parois est
responsable des phénomènes d'hystérésis.

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• Le superparamagnétisme, qui s'observe dans des matériaux hétérogènes dont certains


constituants sont ferromagnétiques.

Un même matériau peut présenter des transitions entre différentes phases, par exemple
entre le ferromagnétisme et le paramagnétisme quand la température augmente. Le
magnétisme des ferromagnétiques et des ferrimagnétiques, par l'ampleur des effets auxquels il
conduit, présente pour le Génie Electrique une importance fondamentale, et son étude s'étend
au magnétisme technique, qui comprend la description des manifestations macroscopiques, et
la relation entre les propriétés magnétiques et l'élaboration des matériaux.

Définition des grandeurs fondamentales du magnétisme


Le champ magnétique est une grandeur ayant le caractère d'un champ vectoriel, c'est-à-dire
caractérisée par la donnée d'une norme, d’une direction et d’un sens, définie en tout point de
l'espace, permettant de modéliser et quantifier les effets magnétiques du courant électrique ou
des matériaux magnétiques comme les aimants permanents.
Par exemple, il règne un champ magnétique lorsqu'une aiguille aimantée prend une direction
déterminée.
• Direction : celle de l'aiguille aimantée qui détecte le flux magnétique du champ.
• Sens : choisi selon le sens sud-nord de l'aiguille aimantée.
• Norme : unité SI, le tesla (T).
Il existe trois sources différentes de champ magnétique :
• les aimants permanents ;
• le courant électrique (c'est-à-dire le déplacement d'ensemble de charges électriques) ;
• la variation temporelle d'un champ électrique (induction magnétique).
On parle de champ et d'induction magnétiques (notés respectivement 𝐻𝐻 �⃗ 𝑒𝑒𝑒𝑒 𝐵𝐵
�⃗ ).
H est en A/m et B en Tesla
�⃗ = 𝜇𝜇𝐻𝐻
La relation entre ceux deux grandeurs vectorielles 𝐵𝐵 �⃗
avec µ dite perméabilité magnétique

µ
µ𝑟𝑟 = = (1 + 𝜒𝜒)
µ0
Calcul d'inductance:
L'induction L d'un circuit magnétique est déduite de la relation flux magnétique-courant:
𝜙𝜙 = 𝐿𝐿. 𝐼𝐼
Cela revient à estimer le flux magnétique lorsque on injecte un courant I et l'induction est
𝜙𝜙
obtenue par le rapport 𝐿𝐿 = 𝐼𝐼
Le flux est donné par: 𝜙𝜙 = ∬𝑆𝑆 𝐵𝐵�⃗ . ����⃗
𝑑𝑑𝑑𝑑
�⃗ = 𝜇𝜇𝐻𝐻
avec 𝐵𝐵 �⃗
La relation entre le courant et le champ magnétique est donnée par le théorème d'Ampère qui
dit que:" la circulation du champ magnétique sur un contour fermé est égale à la somme
algébrique des courants qui traversent la surface formé par ce contour":

���⃗ = � 𝐼𝐼𝑖𝑖
�⃗ . 𝑑𝑑𝑑𝑑
� 𝐻𝐻

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Caractéristiques des différents matériaux

Type χ χ M Exemples
Argent, or, cuivre, mer
Extrêmement faible,
Diamagnétisme Négatif Aucun cure, plomb, ∼tous les
de l'ordre de 10- 5
composés organiques

Très faible, de l'ordre Orientés au Platine, manganèse,


Paramagnétisme Positif
de 10- 3 hasard aluminium
Fer, cobalt, nickel et
leurs alliages
Très grande, il peut Alignés et (les aciers), ainsi que
Ferromagnétisme Positif
atteindre 10 5 parallèles certaines combinaisons
d'éléments non
ferromagnétiques
Antiferromagnétis Alignés et Chrome, oxyde de
Très grande Positif
me antiparallèles manganèse, hématite
Alignés,
Très grande, il peut
Ferrimagnétisme Positif antiparallèles Ferrite de baryum
atteindre 10 5
et inégaux

Applications
On dénombre de nombreuses applications du magnétisme dans la vie de tous les jours
et dans le monde de l'industrie, deux d'entre elles sont présentées dans cette partie.

Stockage de l'information
L’intérêt d’utiliser le magnétisme comme support de l’information s’est posé lorsque
l’on cherchait à minimiser l’énergie nécessaire au stockage. En effet, le principe repose sur les
propriétés ferromagnétiques qui permettent de garder en mémoire l’orientation d’un champ
externe appliqué. Ce sont sur des petits objets magnétiques que sont inscrites les données
sauvegardées sur un disque dur par exemple. Ce type de stockage d'information ne
nécessite pas un courant électrique et permet donc de conserver l'information dans les disques
durs sans nécessiter de batterie ou de pile.
La technologie actuellement permet de stocker de plus en plus de données sur un
espace réduit grâce à la miniaturisation de ces objets et à la précision de plus en plus élevée
des moyens de lecture de ces informations.

Capteur de courant à effet Hall


Comme nous l’avons vu précédemment, lorsqu’un courant passe dans un conducteur,
cela provoque la création d’un champ magnétique autour de ce conducteur. Cette propriété est
utilisée pour mesurer des courants, avec les capteurs à effet Hall.
Le principe de l’Effet Hall est simple, le courant que l’on veut mesurer va générer un
champ magnétique autour du fil, et c’est ce champ magnétique que l’on va pouvoir quantifier
avec le capteur, et remonter ensuite à la valeur du courant qui parcourt le fil.
Pour des composants électroniques, les capteurs à effet Hall sont relativement peu
coûteux. On peut les retrouver dans les smart phones ou les ordinateurs portables. Ce sont eux
qui permettent de mettre en veille votre appareil quand l'écran d'un ordinateur portable est
replié.

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Chapitre 4 :
Introduction à la technique de Haute Tension

1.1 Intérêt de la haute tension :


La demande en énergie électrique ne cesse d’augmenter aussi bien dans les pays
développés que dans ceux qui sont en voie de développement. Cette croissance exige du
fournisseur d’électricité à accroître sa production. Or le transport de cette puissance se fait
toujours avec pertes.

Exemple 1 : une ligne de 300 MVA, 100 km :


Le rendement de cette ligne en fonction de la tension de transit, en négligeant les effets
des composantes transversales, peut être résumé dans le tableau 1.1.
Tableau 1.1 : Rendement d’une ligne 300MVA, 100 km, R=10-4Ω/m
Uc(kV) 30 60 132 220 380 750
η (%) 16,1 43,4 79 91 97 99

Exemple 2 : une ligne de 1000 MVA


Le rendement de la même ligne, en considérant les mêmes hypothèses, est résumé dans le
tableau 1.2.
Tableau 1.2 : Rendement d’une ligne 1000MVA, 100 k, R=10-4Ω/m
Uc(kV) 132 220 380 750 1000 1200
η (%) 52.7 75,6 90,2 97,3 98,5 99

Nous pouvons constater que le rendement est d’autant meilleur que la tension de
transit est élevée. Dans le premier exemple, la tension à choisir, en admettant des pertes
maximales de 10%, doit être de 220 kV et de 380 kV pour le second.
En termes plus simples, nous pouvons dire que pour augmenter la puissance, nous
avons le choix entre augmenter la tension ou le courant. Or l’augmentation du courant induit
des pertes plus importantes, ce qui nous impose l’augmentation de la tension.
L’élévation de la tension ne peut, toutefois, pas se faire sans précautions. En effet, le
changement de tension nécessite un nouveau dimensionnement des installations.
Pour un bon dimensionnement, il est important de connaître l’ensemble des contraintes
qui agissent sur l’installation et la manière avec laquelle elles interviennent.

1.2 Définition :
La haute tension traite de l’ensemble des systèmes soumis à l’action de champs
électriques élevés, dont l’effet pour les phénomènes traités est en général prépondérant par
rapport à l’effet du champ magnétique.
En terme plus simple cela revient à l’étude des systèmes soumis à de fortes tensions et
parcourus par de faibles courants.
Remarque : Cette définition n’est vérifiée que pour les fréquences industrielles (50Hz). Pour
les régimes transitoires rapides (foudre, perturbation électromagnétique ….), elle n’est plus
valable.

1.3 Domaine de la haute tension :


Le niveau de tension efficace de service de 1000V=1 kV est considéré comme étant le
seuil inférieur du domaine de la haute tension.
On distingue les installations hautes tensions
- à faibles courant : inférieur à 10 mA
- et à fort courant : supérieur ou égal à 10 mA.
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1.4 Classes de tension :


Il n’existe pas de classification universelle de tensions. Elle est différemment
appréciée dans chacun des pays. La différence n’est pas tellement importante. A titre
d’exemple, nous pouvons citer deux classes : Algérienne et Suisse

En Algérie, la SONELGAZ définit les classes suivantes :


• Très basse tension (TBT) : inférieure à 50 Veff ;
• Basse tension (BT) : entre 50 et 500 Veff ;
• Moyenne Tension (MT): entre 0,5 et 50 kVeff ;
• Haute tension (HT): supérieur à 50 kVeff
• Très Haute tension (THT): 220 kVeff et 400 kVeff.

En suisse, on définit les classes suivantes :


• Moyenne tension (MT): de 1 à 45 kVeff ;
• Haute tension (HT): de 45 à 300 kVeff ;
• Très haute tension (THT): de 300 à 750 kVeff ;
• Ultra haute tension (UHT): au delà de 750 kVeff ;

Remarque : Ces classes ne sont valables qu’en électrotechnique. En effet, les électroniciens
considèrent 25 kV comme étant une très haute tension.

1.5 Domaine d’application de la haute tension :


L’usage de la haute tension dans les réseaux électriques est très courant, mais
l’industriel électricien utilise ces mêmes connaissances dans divers domaines que nous
pouvons résumer dans le tableau 1.3

Tableau 1.3 : Domaine d’utilisation de la haute tension

Domaine Application
Réseaux électriques : Lignes aériennes, Câbles, Isolateurs, Transformateurs
de mesure de courant ou de tension, Sectionneurs,
Disjoncteurs, Parafoudres, Mises à la terre,
Condensateurs, Transformateurs de puissance,
Alternateurs, Appareillages SF6 , Compatibilité
électromagnétique (CEM).
Générateurs, Filtres, imprimantes, peinture et Moteurs
Electricité statique électrostatiques, Xérocopie.

Physique
Microscope électronique, accélérateurs de particules
Médecine Effet biologique des champs électriques, diagnostic et
thérapie par rayons X, Ozonothérapie, électrophorèse,
Electronique Tube cathodique, générateurs piézo-électriques,
allumage électrique, flash électronique, lampe à
décharge, filtre bactériologique UV.

1.6 Buts de la haute tension :


L’étude de la haute tension aboutit à la conception et réalisation de produits, appareils
et systèmes aptes à générer et à supporter des champs électriques élevés.

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1.7 Méthodologie de la haute tension :


Etant donné la complexité et la non linéarité des phénomènes entrant en jeu dans les
contraintes de la haute tension, la démarche habituellement choisie, dans le dimensionnement
et réalisation de produits, combine approches théoriques et l’expérimentation résumés dans
l’organigramme présenté en figure 1.1 :
Détermination de l’ensemble
des contraintes
(coordination d’isolement)

Choix des matériaux :


- Critères électriques
- Critères mécaniques
- Critères économiques.

Premier dimensionnement sur


la base des calculs théoriques

Construction d’un prototype

Essais types

Modification

Non Bon ?

Oui
Essais de vieillissement

Non
Bon ?

Oui
Fabrication

Contrôle en exploitation

Figure1.1 : Organigramme de la méthodologie en haute Tension

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1.8 Installation du laboratoire de haute de tension :


Le laboratoire de haute tension est conçu de telle sorte qu’il ne perturbe pas son
entourage lors de son fonctionnement. Pour cela, il est entouré d’une cage de Faraday reliée
à la terre. Cette cage est réalisée à l’aide d’un matériau conducteur en forme de mailles. La
dimension de cette gage dépend essentiellement du niveau de tension des stations installées
(fig. 1.2).
De plus, à l’intérieur de cette cage, on délimite deux zones :
1- La zone de travail : où sont installés les différents générateurs et l’objet à tester ;
2- La zone de manipulation : endroit dans lequel le manipulateur peut s’installer aussi
bien pour régler les différents paramètres à appliquer et observer l’objet à tester.

Ces deux zones sont séparées par un grillage comportant une porte dont l’ouverture
arrête la tension dans le circuit d’essais. Cette même porte comporte, généralement, des
signaux lumineux et sonores pour avertir de la mise sous tension du circuit.

Zone de Zone de Travail


Manipulation

Zones de sécurité d’un


générateur
Pupitres de
commande

Figure 1.2 : Schéma d’un laboratoire Haute tension.(Vu d’en haut)

1.9 Circuit d’essais :


Le schéma, généralement utilisé lors des essais au laboratoire de haute tension, est
représenté en figure 1.3. Il est essentiellement constitué :
- Un (01) transformateur d’isolement : souvent de rapport de transformation égal à 1. Il
permet, grâce à l’isolation galvanique, de transformer le système phase/neutre en un
système phase/terre ;
- Un transformateur de réglage : son rapport de transformateur est variable suivant la tension
de sortie souhaitée ;
- Un transformateur de haute : de rapport de transformation très élevé et constant.

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- Trois interrupteurs : d’alimentation (1), basse tension (2) et haute tension (3). L’ordre de
déclenchement des ces interrupteurs est celui indiqué par les numéros affectés à chacun. Le
circuit magnétique du premier interrupteur (N°1), est relié aux différentes ouvertures
(portes et fenêtres) du laboratoire. Il ne peut s’enclencher que si toutes ces ouvertures sont
fermées.

Transformateur
1 d’isolement 2 3
Objet

Réseau

Transformateur Transformateur
de réglage Haute Tension

Ensemble des portes


et fenêtres

Figure 1.3 :Schéma du circuit d’essais en Haute tension.

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Chapitre 5 :
Générateurs Haute Tension
La conception d’un système d’isolation nécessite la réalisation d’essais susceptibles de
confirmer le bon dimensionnement. Ces essais ces peuvent concerner quatre catégories :
- Haute tension alternative à fréquence industrielle 50 ou 60Hz.
- Haute tension continue
- Onde de chocs (de foudre 1,2/50 µs ou de manœuvre 250/2500µs)
- Des essais spéciaux (haute tension à haute fréquence) pour le vieillissement

2.1 Générateur Haute Tension alternative à fréquence industrielle :


Il concerne les générateurs haute tension alternative dont la fréquence est comprise
entre 1Hz et 1 kHz. On utilisera généralement les transformateurs élévateurs. Ces derniers
sont de puissance spécialement conçus et isolés pour la génération des hautes tensions.

Applications :
Les générateurs H.T. alternatifs à fréquence industrielle sont destinés pour :
- Les essais à haute tension alternative ;
- L’alimentation des redresseurs à courant continu ;

Transformateurs haute tension


En général, on utilise des transformateurs d’essai et de puissance conçus et isolés pour la
génération de haute tension. Cette isolation est importante car les chutes de tensions entre
spires peuvent atteindre plusieurs dizaines de KiloVolts.
Pour garantir un bon fonctionnement, l’isolation doit satisfaire les conditions suivantes :
- Electrique, - Chimique,- Mécanique,- thermique.

Réseau
Réseau

Transformateurs Transformateurs
asymétriques symétrique

Figure 2.1 : Transformateurs haute tension

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Cascade de transformateurs
3UHT

UBT

2UHT

UBT

UHT

UBT

Chaînes
d’isolateurs

Figure 2.2 : Cascade de transformateurs

2.2 Générateur Haute Tension continue


Redressement Monophasé
Le moyen le plus simple pour obtenir une tension continue est le redressement
monophasé

C
Réseau

Figure 2.3 : Redressement monophasé.

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Le signal tension ainsi obtenu présente des ondulations dont le taux dépend de la
constante de temps résultat du produit de la résistance (résistance de fuite + résistance de la
capacité de lissage C) capacité C du condensateur.

u(t)

Figure 2.4 : Signal tension obtenu par redressement monophasé.

A noter qu’une diode haute tension comprend une série de diodes conventionnelles afin
de supporter la tension totale. Ceci fait que la chute aux bornes de la diode haute tension est
égale à la somme des chutes de chacune des diodes.

Doubleurs de tensions
Pour pouvoir élever la tension continue sans recourir au changement du transformateur
haute tension, on utilise les doubleurs de tension.

- Doubleur de Latour
Schéma

C1 UC1
D1

D2 C2 UC2

UBT UHT

Figure 2.5 : Schéma du doubleur de Latour

Principe de fonctionnement
Le principe de fonctionnement du doubleur de Latour est basé sur la charge des
condensateurs C1 et C2. En effet, durant l’alternance positive de condensateur C1 se charge à
travers la diode D1 et au cours de l’alternance négative le condensateur C2 fait de même à
travers la diode D2.
Inconvénient

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L’inconvénient majeur du doubleur redresseur de Latour est que les bornes du


secondaire du transformateur haute tension sont isolées de la terre, l’une à la tension complète
et l’autre à la mi-tension.

- Doubleur de Schenkel

Figure 2.6 : Schéma du doubleur de Schenkel

Principe de fonctionnement
Le principe de fonctionnement du doubleur de tension de Schenkel est basé sur la
charge au cours d’une alternance négative de la tension Us, du condensateur C1, à la valeur de
crête. Puis, au cours de l’alternance positive suivante de k la tension Us, cette tension s’ajoute
à la tension aux bornes du condensateur C1 pour atteindre le double sur C.

Avantages
Le redresseur doubleur de Schenkel corrige l’inconvénient du doubleur de Latour en
offrant la possibilité de recourir à un transformateur haute tension avec un point à la terre.

De plus, il constitue un élément de base du redresseur en cascade.

- Cascade de Greinacher
La cascade de Greinacher est constituée par une pile de n redresseurs du type
Schenkel.

Figure 2.7 : Cascade de Greinacher


Empilement de trois doubleurs de Schenkel

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2.3 Générateur d’onde de choc


Définition
Le choc normalisé est une tension (ou un courant) résultant de la différence de deux
exponentielles de la forme :
  t   t 
u = U 0 exp −  − exp − 
  τa   τ f 

U0 amplitude de la tension, τq constante de temps de queue et τf constante de temps de front.


u(t)

Ucr

Ucr/2

Tcr Th

Figure 2.8 : Choc normalisé.


τq τq
Avec Tcr = ln δ avec δ =
δ −1 τf
[
La valeur de crête est donnée par : U cr = U 0 δ1 / (1−δ ) − δ δ / (1−δ ) ]
 2U 0 
La durée jusqu’à la mi-amplitude Th vaut : Th = τ q ln 
 cr 
U
En général, on définit un choc par le rapport T1/T2. Pour un choc de foudre, il s’agit de
1,2/50µs, alors que pour un choc de manœuvre 250/2500µs.

Les temps T1 et T2 sont déterminés à partir du signal conventionnel suivant :


O1 : origine conventionnelle du front ; T1 : Durée
conventionnelle du front (temps de montée) ; T2 :
Durée conventionnelle de la queue (durée jusqu’à

Figure 2.9 : Choc conventionnel.

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Les temps T1 et T2 sont déterminés par rapport à l’origine conventionnelle O1. Cette
origine conventionnelle est obtenue par l’intersection de l’axe des abscisses avec la droite qui
passe par 30% et 90% de la tension crête.

Schéma simplifié
E : éclateur à sphères
R1 D t=0
RS1 RS2
E
redresseur
Cg RP Cc Us
UHT Ug
UBT

schéma de base

Figure 2.10 : Schéma simplifié d’un générateur d’onde de choc

N.B. : L’éclateur à sphères E joue le rôle d’un interrupteur.

Principe de fonctionnement
Le générateur de choc fonctionne en deux étapes;
- Dans une première étape (t<0) où l’interrupteur est ouvert, le condensateur Cg se
charge. Cette phase de charge dure de quelques millisecondes pour les petits
générateurs (quelques Joules) à quelques secondes pour les gros générateurs (énergie
de quelques centaines de kJ).
- Dans une deuxième phase ( t ≥ 0 ), où l’interrupteur est fermé, le condensateur Cg se
décharge à travers le circuit, chargeant ainsi le condensateur Cc et donnant une onde de
choc.

u(t) Charge du
condensateur Cc

décharge du
condensateur Cg
t

Onde de choc
résultant

Figure 2.11 : Principe de production d’une onde de choc.

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Générateur EMarx

Figure 2.12 : Le générateur EMarx

Principe de fonctionnement
Comme on l’a déjà u pour la cascade de Greinacher, le générateur EMarx (du nom de son
inventeur) permet sans changer de transformateur d’augmenter le niveau de la tension. Son principe
est tout simplement basé sur la charge en parallèle de n condensateurs et leur décharge en série. Ce
qui, en négligeant les pertes, fournit une tension égale à n fois la tension redressée délivrée par le
secondaire du transformateur.
Ce procédé est obtenu à l’aide de la série d’éclateurs à sphères placés à chaque étage.
2.4 Générateur Haute tension alternative à haute fréquence
- Générateur de Tesla
Schéma R1 E R2
Turbine
de soufflage
d’arc

UHT C1 L1 L2 C2 Us
UBT

Figure 2.13 : Générateur de Tesla.


Principe de fonctionnement
Le fonctionnement du générateur de Tesla comporte trois étapes :

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- 1ére étape, durant laquelle le condensateur C1 se charge à fréquence industrielle, à la


tension UHT équivalente à la tension disruptive de l’éclateur E;
- 2éme étape, correspondant à la décharge oscillante, par l’intermédiaire de l’éclateur E,
du condensateur C1 dans le circuit R1, L1, C1. La tension Us croît de façon oscillante
amortie à la fréquence f (fréquence plus élevée que celle du réseau), jusqu’au
soufflage dans l’éclateur E.
- Durant la 3éme étape, la tension Us décroît de façon oscillante amortie à une fréquence
f2 (f2 >> fréquence du réseau).

- Générateur de Ruhmkorff
Schéma
Transformateur
haute tension

Us

Rupteu
r
UBT Lame à
ressort Capacité
de protection
des contacts

Electro-aimant
Figure 2.14 : Générateur de Ruhmkoff.

Principe de fonctionnement
Contrairement au générateur de Tesla qui travaille à l’enclenchement d’un circuit
oscillant, le générateur de Rumhkoff utilise les surtensions générées par la coupure d’un
circuit inductif.

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Chapitre 6 :
Métrologie Haute Tension
Ce chapitre traite des techniques de mesure en haute tension pour les différents types de
tensions utilisés et courants (charges) produits. Des mesures supplémentaires nécessaires à
l’identification des diélectriques seront aussi présentées.
1) Mesure de tension
Les procédés de mesure en haute tension sont classés en deux catégories :
- Méthode directe
- Méthode indirecte
1-1 Méthodes directes
*) Eclateur à sphères ou spintermètre
Principe
Le spintermètre ou éclateur à sphères est constitué de deux sphères de diamètre D,
isolées au sol dont on peut ajuster l’écartement a (fig 6-1). La mesure de la tension s’effectue
au seuil de la décharge disruptive, entre les deux sphères, Fpar la mesure de l’écartement des
sphères et l’utilisant d’abaques liant la tension disruptive à l’écartement.
Ces abaques dépendent de :
- du type de connexion (symétrique, si les deux sphères sont branchées à deux bornes haute
tension, asymétrique, dans le cas où l’une des deux sphères est reliée à la terre) ;
- du diamètre des sphères :
- des conditions atmosphériques.

Fig 6-1 : Eclateur à sphères

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Remarques
- Le diamètre des sphères doit être choisi en fonction des tensions à mesurer.
- Un dégagement suffisant doit être assuré autour des sphères afin d’éviter les
interférences de la source haute tension sur la mesure.

1-2 Méthodes indirectes


*) Transformateur abaisseur
Lorsque la tension est alternative, il est possible d’utiliser un transformateur abaisseur
afin ramener la tension à une échelle facilement mesurable par les moyens usuels.

*) Diviseur de tension
Le principe est basée sur la mise en série de deux impédances de valeurs très
différentes et de mesurer la tension aux bornes de la plus petite des deux (figure 6-2).

UHT
Câble coaxial
Z1

UBT Mesure
Z2
Z2 U BT = U HT
Z1 + Z 2

Z2 << Z1

Fig 6-2 : Schéma d’un diviseur de tension.

En général, il existe trois types de diviseurs :


1) Résistifs dits aussi Ohmiques (utilisés en tension continue et onde de choc)
2) Capacitifs (utilisés en alternatif)
3) Mixtes (résistifs et capacitifs, soit en série ou en parallèle)

Précautions
La présence de la haute tension non loin du câble de mesure perturbe le signal transporté.
Afin d’éliminer cette effet, il est nécessaire d’utiliser des câbles coaxiaux. Malheureusement
pour des signaux variables (surtout pour les cas à fréquence élevée), le signal lors de sa
propagation du point de mesure vers l’appareil de mesure peut être atténué ou amplifié. Pour
cela, il est nécessaire d’adapter le diviseur de tension.
Afin d’illustrer cet effet, on se propose sans trop détailler, d’exposer le phénomène.

Adaptation d’un diviseur :


- Rappels sur la propagation des ondes
En général, la résolution d’un tel phénomène nécessite la résolution des équations du
télégraphiste. Dans notre cas, on se limitera aux résultats suffisants pour illustrer le problème
qui nous préoccupe suivants :

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Une onde = onde incidente + Onde réfléchie


u = fi(x-vt) + fr(x+vt)

On notera i : pour une onde incidente et r : pour une onde réfléchie.

De plus les relations entre tensions et courants sont données par :


U = U i + U r
 I =I +I
 i r
 Ui
 Ii =
 Z
 I = −Ur
 r Z

Passage d’une onde d’un milieu à un autre


Soit une onde U1i venant du milieu 1 d’impédance Z1 et se déplaçant vers la zone 2
d’impédance Z2 (figure 6-3). En arrivant au point M de jonction entre les deux milieux, deux
ondes l’une (U2i) incidente dans le milieu 2, et l’autre (U1r) réfléchie dans la zone 1.

U1i
M
Z1 U1i U2i Z2

U1r

Fig 6-3 : Passage d’une onde d’un milieu à un autre.

Le but du calcul qui va suivre est de déterminer U1r et U2i en fonction de U1i.

Au point M
Les conditions de passage à vérifier sont :
U 2 = U 1 Continuité du potentiel (1)

 I 2 = I1 Egalité des courants (2)

Or, nous avons :


U 1 = U 1i + U 1r I1 = I1i + I1r
 (3) et  (4)
 U 2 = U 2r  I 2 = I 2i

En résumé, et en arrangeant les deux systèmes d’équation (3) et (4) on peut écrire :
U 1i + U 1r = U 2i
 (5)
 I1i + I1r = I 2i

En exploitant les résultats énoncés dans les rappels, nous aurons :


 U 1i + U 1r = U 2i
U
 1i − U 1r = U 2i (6)
 Z1 Z1 Z2

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Les résultats de la résolution du système (6) sont :


β21 : coefficient de réflexion de 2 sur 1.
 Z 2 − Z1 
U 1r =   U 1i = β 21 U 1i
 Z1 + Z 2 

 2Z 2 
U 2i =   U 1i = α 12 U 1i
α12 : coefficient de transmission de 1 à 2.
 Z1 + Z 2 
Dans le cas d’un diviseur de tension, Z1 représente l’impédance du câble coaxial et Z2
celle de l’appareil de mesure et la tension U1i la tension à mesurer. Nous constatons que la
tension vue par l’appareil de mesure est différente de celle qu’on veut mesurer. Afin d’éviter
cette contrainte il est nécessaire de procéder à l’adaptation du diviseur de meure.
En effet, si Z1=Z2, nous aurons α12= 1 et β21=0 donc U2i=U1i et U1r=0

Solutions adoptées
Pour un diviseur résistif
On place une résistance R, égale à l’impédance caractéristique du câble coaxial, en
parallèle avec l’appareil de mesure (figure 6-4).

UHT
Câble
R1 i l

UBT Mesure
R2
R adaptation= Zc (impédance
caractéristique du câble
coaxial)

Fig 6-4 : Adaptation du diviseur résistif.

Pour un diviseur capacitif


On place une résistance R, égale à l’impédance caractéristique du câble coaxial, en série
entre le câble coaxial et l’appareil de mesure (figure 6-5).
UHT

C1 R adaptation= Zc (impédance
Câble coaxial caractéristique du câble
UBT coaxial)
Mesure

C2

Fig 6-5 : Adaptation du diviseur capacitif.

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Mesure du courant et de la charge électriques


En plus des appareils traditionnels tels que l’ampèremètre, la pince ampérométrique, le
courant électrique peut être déduit de la tension aux bornes d’une résistance placée en série
avec l’objet d’essai (figure 6-6). Cette résistance doit être la plus faible possible afin qu’elle
n’induise pas trop d’effet sur la valeur réelle du courant.

Objet
D’essai
Système de Vers
protection Oscilloscope ou
U
I=
R
Résistance de
mesure R U

Fig 6-6 : Mesure du courant électrique.

Il est nécessaire de prévoir un système de protection de l’appareil de mesure. Pour


cela, on utilise
- Un système d’éclateurs (tel que représenté sur fig 6-6) dont le principe est basé sur le
réglage de l’écartement entre les deux éclateurs de telle sorte qu’une tension électrique
supérieure à la tension maximale admise par l’appareil de mesure est automatiquement
court-circuitée.
- Un système constitué de deux diodes rapides montées en tête bêche (figure 6-7).

Fig 6-7 : Montage tête bêche.

A Noter : Nous pouvons, de cette mesure de courant, déduire la charge électrique à l’aide d’un
(
intégrateur. Q = ∫ idt )

Mesure de la charge électrique


La charge électrique peut être déduite de la mesure de la tension aux bornes d’une
capacité placée en série avec l’objet d’essai (figure 6-8).
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Les mêmes précautions, que pour la mesure du courant, sont prises.


UHT

Objet
D’essai
Système de Vers
protection Oscilloscope ou
Q = CU

Capacité de
mesure C U

Fig 6-8 : Mesure de la charge électrique.

A Noter : L’énergie accumulée dans le système (par l’objet d’essai) pourra être déduite de la
mesure de la charge Q si nous connaissons la UHT appliquée au système par la relation suivante :
1
W = QU HT
2

Mesure du champ électrique


Voltmètre rotatif
Le schéma d’un voltmètre rotatif est représenté en figure 6-9. Son principe est basé sur la
mesure du courant capacitif du condensateur C, dont la variation en fonction du temps est
maîtrisée.

µA

Fig 6-9 : Schéma du voltmètre rotatif (ou Moulin à champ)

En effet, le courant dans un condensateur est donné par


dq d (Cu ) du dC
i= = =C +u
dt dt dt dt

du
En considérant que la tension est continue = 0 , nous pouvons déduire une relation entre la
dt
tension appliquée et le courant mesuré. De plus, la connaissance de la géométrie du système
nous permet de déduire le champ existant dans l’environnement.
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Correction de la tension disruptive


Conventionnellement, selon la CEI (Commission d’Electrotechnique Internationale),
pour permettre de comparer les performances du matériel à haute tension on rapporte les
mesures effectuées Umes en laboratoire aux conditions normales Un.

Pour ce faire on utilise la relation suivante :


kd
Un = U mes
kh

Avec kh coefficient de correction de l’humidité et kd coefficient de correction de la densité de


l’air.

Les conditions atmosphériques normales sont


• Pression normale : 760 mmHg à 0° C ou 1013 mbar
• Température : 20°C
• Humidité : 11 g/m3

Le coefficient kd est calculé par l’expression suivante :

m n
 P   293 
kd =    
 1013   273 + t 

P en mbar et t en °C

P(mbar) =
1013
760
(
P(mmHg) 1 − 1,84.10 − 4 t (°C) )

Dans le cas où la pression est mesurée en mmHg, l’expression suivante permet la


conversion en mbar :

k h = (K )
ω
Et kh par :

Les constantes m, n, K et ω sont déterminées en utilisant le tableau 6-1 et graphes 6-10


et 6-11 tirés de la norme CEI.
Tableau 6-1 : Application des facteurs de corrections (D’après la CEI 60)

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Correction de Correction de l'humidité


Type de la densité de
tension d'essai Formes l'air
d'électrodes Polarités Exposants Facteur K Exposant w
(m et n)
voir note ci-
après
+ 0

- Voir 0
+ Figure 3-20 1,0
Tension 1,0 (Courbe b)
continue - 1,0
+ 1,0

- 0

1,0 0

Tension Voir
alternative Voir figure 3- Figure 3-20 Voir figure 3-
21 (Courbe a) 21

Voir figure 3- Voir figure 3-


21 21
+ 0

- 0
Tension de + Voir 1,0
choc de foudre 1,0 Figure 3-20
- (Courbe b) 0,8
+ 1,0

- 0
+ 1,0 0

- 1,0 Voir 0
Tension de + Voir figure 3- Figure 3-20 Voir figure 3-
choc de 21 (Courbe b) 21
manœuvre -
0* 0*
+ Voir Figure 4 Voir figure 4

- 0* 0*

0* : Très peu d’informations sont disponibles pour le moment, aucune correction n’est
recommandée

S. Bouazabia 40
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K
1.15
Courbe a : tension alternative

1.10
Courbe b, tension continue, chocs

1.05

Humidité g/m3
1.00
0 10 20 30

0.95

0.90

0.85

Fig 6-10 : Facteur de correction k d’humidité en fonction de l’humidité absolue.

m, n,w
1.0

0.8

0.6

0.4

0.2

d(m)
0.0
0 2 4 6 8 10

Fig. 6-11 : Valeurs des exposants m et n pour correction de densité


de l’air
Méthode de calcul de la tension et w pour correction de l’humidité
de choc
Universellement, il existe deux méthodes conventionnelles ;
- la méthode des paliers réguliers

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- la méthode de montée et descente (up and down)

*) La méthode de paliers réguliers


On choisit un certain nombre de paliers réguliers. Chaque palier est appliqué N fois et
on détermine la probabilité de décharge de chacun d’eux. Après élimination des niveaux dont
la probabilité est égale à 0 ou 100%, on rapporte les résultats sur du papier Gausso-
Arithmétique (figure 3-22). L’axe des x représente la tension et l’axe des y la probabilité.

Sachant qu’une décharge électrique suit une loi normale, le graphe est une droite qui
joint l’ensemble des points.

La valeur de la tension U50% est déduite du graphe.

L’écart type σ peut être déterminé du graphe en relevant les tensions de probabilité
50% et 84%, par la relation suivante :

U 80 ¨% − U 50%
σ=
2

9 9 .9
9 9 .5
9 9 .0
9 8 .0
9 5 .0
9 0 .0
8 0 .0
7 0 .0
6 0 .0
5 0 .0
4 0 .0
3 0 .0
2 0 .0
1 0 .0
5 .0
2 .0
1 .0
0 .5
0 .1

Fig. 3-21 : Papier Gausso-Arithmétique.

*) La méthode de montée et descente (up and down)


Nous choisissons des paliers réguliers. On applique un niveau de tension, s’il y a
décharge pour une tension donnée, on appliquera un niveau plus faible. Dans le cas contraire,
on applique un niveau plus élevé.

Après avoir réalisé un nombre N de fois d’essais, on détermine U50% par la moyenne
des tensions appliquée.

S. Bouazabia 42
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U 50% =
∑n U i i
=
∑n Ui i

∑n i N

Et l’écart type σ

σ=
∑ n (U
i i − U 50% )
N −1

Il faut noter que le procédé d’essai impose de démarrer à un niveau de tension faible
pour l’augmenter au fur et à mesure. De ce fait, les premiers essais sont dits préliminaires et
ne sont pas pris en compte dans le calcul de U50%.

S. Bouazabia 43
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Chapitre 7 :
Les systèmes d’isolation

1) Définitions :
• Le systèmes d’isolation : Système isolant situé entre deux électrodes.
• Tube diélectrique : Ensemble de cellules diélectriques comprises entre deux
électrodes et séparées par deux lignes de champ.
• Cellule diélectrique : Partie du tube diélectrique séparée par deux lignes
équipotentielles.
Exemples

Tube diélectrique Système


Cellule diélectrique
d’isolation

Figure 7.1 : Exemples de systèmes d’isolation

• Contrainte diélectrique : la contrainte diélectrique en un point d’un système


diélectrique est l’intensité du champ en ce point.
• Contrainte diélectrique critique : En un point d’un système d’isolation est l’intensité
du champ qui produirait les phénomènes de décharges électriques.
• Rigidité diélectrique : Contrainte diélectrique critique en champ uniforme.
• Décharges électriques : (décharges disruptives)
Est une décharge qui relie les deux électrodes d’un système d’isolation.
Selon l’état physique de la matière considérée, on parlera :

Amorçage dans les gaz


Disruption Claquage dans les liquides
Perforation dans les solides
• Contournement : est une décharge qui se produit sur la surface d’un isolant solide ou
liquide dont la trajectoire contourne ce dernier.

• Tension de tenue : est la tension qu’on peut appliquer à un système sans produire de
décharges.

S. Bouazabia 44
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Contournement
Electrodes
Perforation
Isolation

Figure 7.2 : Exemples de perforation et contournement

2) Coordination d’isolement :
La coordination d’isolement est l’ensemble des mesures et précautions prises pour
éviter des décharges disruptives de perforation ou de contournement dans le matériel.

Pour ce faire, il est nécessaire de respecter certaines règles définies par les normes
(CEI Commission Electrotechnique Internationale). Ainsi, des grades de tensions sont établis:
- Tension de perforation ou de disruption Ud;
- Tension de contournement Uc:
- Tension d’essai fixée par les règles de la coordination des isolements Ue.

Ud

Uc

Ue

Figure 7.3 : Gradation de l’isolement


3) Les systèmes usuels
La réalisation d’essais au laboratoire nécessite l’utilisation de systèmes d’isolation
pouvant représenter le modèle réel. Pour ce faire, on dispose des systèmes suivants :
• En Champ Uniforme
Il existe trois systèmes : Plan-Plan, le sphère-sphère et Rogowski

Plan-Plan Sphère-Sphère Plan-Plan amélioré dit


Rogowski
Figure 7.4 : Les systèmes usuels à champ uniforme
Le profil de Rogowski permet de réduire l’effet de bout du système plan-plan.
Contrairement au plan-plan dont les extrémités présentent des pointes donc des élévations du
champ, le profil Rogowski maintient le champ dans une limite qui ne peut en aucun cas

S. Bouazabia 45
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dépasser le champ entre les deux électrodes. Ce dernier diminue graduellement en s’éloignant
de ces extrémités.

Le système sphère-sphère présente un champ uniforme pour certaines limites du


rapport de la distance inter-électrodes sur le rayon de la sphère.

• En Champ Non Uniforme


Il deux types de systèmes :
- Symétrique : Pointe-pointe et Rod-Rod

Pointe Pointe Rod Rod


- Asymétrique : Pointe-plan et Rod-Plan

Pointe Plan Rod Plan

Figure 7.5 : Les systèmes usuels à champ non uniforme

Facteur de forme (de Schwaiger)


Pour l’étude des champs, on définit un facteur liant le champ en fonction de la distance
inter-électrodes:
E moy U
U
η= = d = d:distance inter-électrodes
E max E max E max .d

A Noter que dans certains document ce facteur de Schwaiger est défini par
1 E E .d
β = = max = max
η E moy U
Le facteur ηest inférieur ou égal à 1, par contre β est supérieur ou égal à 1.

4) Le champ électrique
L’étude de la haute tension traite des systèmes soumis à des champs électriques élevés.
Ce qui fait du calcul de champ électrique un domaine très important, afin d’établir les
contraintes limites de chaque objet. Ce champ électrique est particulièrement examiné dans le
cas statique (sauf pour le cas des surtensions), la fréquence étant généralement faible (50 ou
60 Hz).

Rappel de quelques équations fondamentales :


 
- Relation champ potentiel : dv = −E.d l avec v, E: Potentiel et champ électrique, l: longueur.
 
- L’induction électrique : D = ε 0 ε r E avec ε0: Permittivité diélectrique du vide (absolue)
εr: Permittivité relative

S. Bouazabia 46
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
- Théorème de Gauss : ∫∫ .ds = ∫∫∫ ρ.dv = ∑ q ρ: Densité de charges volumique
D
s
v v

ρ
- L’équation de Poisson, dans le cas d’un matériau homogène : ∇v = − . En cas d’absence
ε
de charges d’espace (ρ=0), on aura l’équation de Laplace ∇v = 0 .

- Les conditions de passage (ou conditions de continuité)


Lorsque le champ électrique passe d’un milieu 1 de permittivité εr1 à un milieu 2 de
permittivité relative εr2 à travers une surface portant une densité surfacique de charges σ, il
satisfait les conditions (a) et (b). Le potentiel électrique répond à la condition (c).
E1
  εr1 Dn1
 E t 2 − E t1 = 0 ( a )
  σ Et1 V1
D n 2 − D n1 = σ ( b )
 V − V = 0 (c) Et2 V2
 2 1

εr2
E2 Dn2

Exemples de calcul du coefficient de Schwaiger


- Système plan-plan
V2=U

εr d
V1=0
Figure 7.6 : Le système plan-plan.

En négligeant les effets de bout, le champ électrique est uniforme. Cette hypothèse est
valable lorsque l’on suppose que la surface des électrodes est infinie. En terme plus clair, cela
veut que la dimension des électrodes est très importante devant la distance inter-électrodes.
U
Dans ce cas, le champ électrique est E = E moy = E max = ,
d
Le coefficient de Schwaiger est η=β=1
εε S
La capacité électrique du système : C = r o , avec S : la surface des électrodes.
d
- Système sphère-sphère concentrique
R2, V2=0
R1, V1=U
εr

Figure 7.7 : Le système sphère-sphère concentrique.

S. Bouazabia 47
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Nous pouvons aisément démontré, en utilisant e théorème de Gauss ou l’équation de Laplace


que :
U
La répartition du champ est donnée par E r =
 1 1 
r 2  − 
 1
R R 2 

U
Le champ max : E max (R 1 ) =
 1 1 
R 12  − 
 R1 R 2 
 1 1   1 1 
R 12  −  R 12  − 
1 E moy U  R1 R 2   R 1 R 2 
Le coefficient de Schwaiger η = = = =
β E max (R 2 − R 1 ) U (R 2 − R 1 )
4πε 0 ε r
La capacité électrique du système est : C =
 1 1 
 − 
 1
R R 2 

- Système cylindre-cylindre concentrique

R2, V2=0
R1, V1=U
εr

Figure 7.8 : Le système cylindre-cylindre concentrique

L’hypothèse nécessaire pour une résolution analytique de ce système est que la


longueur du cylindre est infinie, cela est valable lorsque cette même longueur est très grande
devant les rayons. En conséquence, le champ entre les deux électrodes est radial.

En considérant cette dernière remarque, la répartition du champ est déduite de la


résolution de l’équation de Laplace ou l’utilisation du théorème de Gauss.

U
La répartition du champ électrique est donnée par: E r =
R 
r ln 2 
 R1 
Le champ max : E max (R 1 ) =
U
R 
R 1 ln 2 
 R1 

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R  R 
R 1 ln 2  R 1 ln 2 
Le coefficient de Schwaiger : η =
1 E moy
= =
U  R1 =  R1 
β E max (R 2 − R 1 ) U (R 2 − R 1 )
2πε 0 ε r L
La capacité électrique du système est : C =
R 
ln 2 
 R1 
5) Systèmes stratifiés :
Dans la réalité, un système diélectrique contient plus d’un isolant. Les différents
matériaux sont disposés de différentes manières (série et parallèle). De cette disposition
dépend le comportement du système, particulièrement, de la répartition du champ.

• Stratification parallèle :
Telle que soit la forme géométrique (plan, cylindre ou sphère) du système d’isolation,
la répartition du champ reste invariable et est égale à celle définie précédemment, dans le
cas d’une seule couche.

εr1 εr2 εr3 εr4 εrN d, tension U

(a)

εr3 εr2

εr4 εr1

εrN

(b)
Figure 7.9 : Le système stratifié parallèle
(a) plan-plan
(b) sphère-sphère ou cylindre-cylindre

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• Stratification série
Système plan-plan

εr1 a1

εr2 a2

U εr3 a3

εrN aN

Figure 7.10 : Le système stratifié parallèle


plan-plan

Le champ dans une couche k est donnée par :


U
Ek = N
a
ε rk ∑ i
i =1 ε ri
rN+1, V(rN+1)=0
Système sphère-sphère et cylindre-cylindre concentriques
rN
εrN
r3
εr2 r2

εr1 r1, V(r1)=U

Figure 7.11 : Le système stratifié parallèle


Cylindre-cylindre ou sphère-sphère.

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La répartition du champ dans une couche k quelconque est :


- Pour le système sphère-sphère
U
Ek = avec ri ≤ r ≤ ri +1
1 1 
N
 − 
 ri ri +1 
r ε rk ∑
2

i =1
 ε ri 
 
 
- Pour le système cylindre-cylindre
U
Ek = avec ri ≤ r ≤ ri +1
 ri +1 
ln 
N
 ri 
rε rk ∑
i =1 ε ri

S. Bouazabia 51
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Chapitre 8
Les surtensions

9.1 Définitions
On qualifie de surtension toute fonction de temps qui dépasse la tension de régime
permanent.
On désigne par surtension toute différence de potentiel anormale apparaissant dans les
circuits électriques et qui est susceptible d'endommager les éléments de ces circuits (lignes,
machines, etc...).

On distingue deux sortes de surtensions :


- transversales apparaissant entre un conducteur et la terre ou entre deux conducteurs,
- longitudinales ou entre spires, correspondant à un accroissement exagéré de la
différence de potentiel entre deux points voisins d'un même conducteur. Elles peuvent
exister simultanément ou isolément.

L'étude des surtensions peut être abordée de manière différente selon leur spectre de
fréquence. Un phénomène électrique ou électromagnétique n'est jamais instantané : il doit se
propager. Sa vitesse de propagation peut être très grande, mais pas infinie.

En pratique, le phénomène pourra être considéré comme instantané si sa longueur


d’onde est beaucoup plus grande que les dimensions du système considéré. Exemple : pour
une ligne de 100 km, un phénomène à 50 Hz
1 1
λ = c o . = 3.10 8 . = 6000 km
f 50
Peut être considéré comme instantané ; par contre pour un phénomène à 10 kHz ( = 30 km), il
faudrait tenir compte de sa propagation.

9.2 Origine des surtensions


Les surtensions peuvent avoir deux origines :
- Surtensions transitoires externes au système concerné (atmosphériques). Elles
proviennent de l’impact direct du coup de foudre sur le système ou par influence à la
suite d’un coup de foudre dans l’environnement où se trouve ce même système
électrique.
- Surtensions transitoires internes au système concerné, dites surtensions de manoeuvre.
Elles proviennent essentiellement de l’enclenchement ou du déclenchement
d’interrupteurs. Les phénomènes physiques à l’origine des surtensions de manœuvres
sont :
• La résonance électrique : Elle se manifeste lorsqu’un circuit RLC est soumis à une
tension de fréquence égale à sa fréquence de résonance. L’association d’éléments
capacitifs et inductifs se traduit par l’apparition de résonances. Celles-ci se
manifestent par des valeurs particulièrement élevées ou faibles de l’impédance à
certaines fréquences. On distingue deux types de résonances, selon que les éléments
capacitifs et inductifs sont associés en série ou en parallèle

• La ferrorésonance : Elle est due à la présence d’élément à caractéristique (u=f(i))


non linéaire (bobine à noyau saturable). Elle désigne tous les phénomènes
oscillatoires, le plus souvent périodiques, qui se manifestent dans un circuit
électrique composé d’une part d’une ou de plusieurs inductances non linéaires

S. Bouazabia 52
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(comportant des matériaux ferromagnétiques saturables) et d’autre part d’un réseau


comprenant au moins une capacité alimentée par une ou plusieurs sources de
tensions généralement sinusoïdales

• Les coupures de courant capacitif ou inductif


• L’arrachement des courants
• Les enclenchements
• Les réflexions d’onde

9.3 Rappels sur la propagation des ondes


Nous reprenons, dans ce qui va suivre, la démonstration déjà établie au chapitre 3.
En général, la résolution d’un tel phénomène nécessite la résolution des équations du
télégraphiste. Dans notre cas, on se limitera aux résultats, suffisants pour illustrer le problème
qui nous préoccupe, suivants :

Une onde = onde incidente + onde réfléchie


u = fi(x-vt) + fr(x+vt)

On notera i : pour une onde incidente et r : pour une onde réfléchie.

U = U i + Ur
 I=I +I
 i r
De plus, les relations entre tensions et courants sont données par :  I = i U
i
 Z
 U = r U
 r
Z

Passage d’une onde d’un milieu à un autre


Soit une onde U1i venant du milieu 1 d’impédance Z1 et se déplaçant vers la zone 2
d’impédance Z2 (figure 8-1). En arrivant au point M de jonction entre les deux milieux, deux
ondes ; l’une (U2i) incidente dans le milieu 2, et l’autre (U1r) réfléchie dans la zone 1 sont
générées.

U1i
M
Z1 U1i U2i Z2

U1r

Fig 8-1 : Passage d’une onde de la zone 1 à 2.

Le but du calcul qui va suivre est de déterminer U1r et U2i en fonction de U1i.

Au point M
Les conditions de passage à vérifier sont :

S. Bouazabia 53
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 U 2 = U 1 Continuité du potentiel (1)



 I 2 = I 1 Egalité des courants ( 2)

Or, nous avons :


 U 1 = U 1i + U 1r I 1 = I 1i + I 1r
 ( 3) et  ( 4)
 U 2 = U 2r  I 2 = I 2i
En résumé, et en arrangeant les deux systèmes d’équation (3) et (4) on peut écrire :
 U 1i + U 1r = U 2i
 ( 5)
 I 1i + I 1r = I 2i
En exploitant les résultats énoncés dans les rappels, nous aurons :
 U 1i + U 1r = U 2i
U
 1i − U 1r = U 2i ( 6)
 Z 1 Z1 Z2

Les résultats de la résolution du système (6) sont :


β21 : coefficient de réflexion de 2 sur 1.
 Z − Z1 
U 1r =  2  U 1i = β 21 U 1i
 1
Z + Z 2 

 2Z 2 
U 2i =   U 1i = α 12 U 1i
α12 : coefficient de transmission de 1 à
 Z1 + Z 2  2.

De là nous pouvons écrire

2Z 2 Z 2 − Z1
α12 = Et β 21 =
Z1 + Z 2 Z1 + Z 2

Tout le raisonnement établi peut être refait en considérant que l’onde démarre de la
zone 2 et se déplace vers la zone 1. En effet, Si une onde U2i venant du milieu 2 d’impédance
Z2 et se déplaçant vers la zone 1 d’impédance Z1 (figure 8-2). En arrivant au point M de
jonction entre les deux milieux, deux ondes ; l’une (U1i) incidente dans le milieu 1, et l’autre
(U2r) réfléchie dans la zone 2 sont créées.
Les coefficients de transmission et réflexion peuvent être déduits des résultats
précédents :

U2i
M
Z1 U1i U2i Z2

U2r
Fig 9-2 : Passage d’une onde de la zone 2 à 1.
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2Z 1 Z1 − Z 2
α 21 = β 12 =
Z1 + Z 2 Z1 + Z 2

Ces coefficients de transmission et réflexion peuvent être exprimé en fonction des


admittances par les expressions suivantes :
1
2
Y2 2 2Y1 2Y1
α 12 = = = ⇒ α12 =
1 1  Y + Y2  Y1 + Y2 Y1 + Y2
+ Y2  1 
Y1 Y2  1 2 
Y . Y
Et
1 1 Y1 − Y2
− Y1 − Y2
Y Y1 Y1 Y2 Y − Y2 ⇒ β 12 =
β 12 = 2 = = 1 Y1 + Y2
1 1 Y1 + Y2 Y1 + Y2
+
Y1 Y2 Y1 Y2

Cas particuliers : Fermeture d’un interrupteur


Soit une onde U1i alimentant le milieu 1 d’impédance Z1 et susceptible de se déplacer
vers la zone 2 d’impédance Z2 (figure 8-3).Entre le milieu 1 et 2 est installé un interrupteur.
En fermant cet interrupteur, deux ondes ; l’une (U2i) incidente dans le milieu 2, et l’autre (U1r)
réfléchie dans la zone 1, sont générées.

M
U1i

Z1 U1i U2i Z2

U1r

Fig 9-3 : Passage d’une onde de la zone 1 à 2


lors de la fermeture d’un interrupteur.

Avant fermeture U1i=U et I1i=0 (circuit ouvert).


 U 1i + U 1r = U 2i  U 1i + U 1r = U 2i
Après fermeture, on aura au point de jonction M  =
 1i
I + I 1r = I 2i  I 1r = I 2i
U U U U + U 1r  1 1  U 1i
I 1r = I 2i ⇒ − 1r = 2i ⇒ − 1r = 1i ⇒ U 1r  − −  =
Z1 Z2 Z1 Z2  Z1 Z 2  Z 2
 Z + Z1  U 1i
⇒ − U 1r  2  =
 1 2  Z2
Z Z

− Z1 − Z1
U 1r = U 1i β 21 =
Z1 + Z 2 Z1 + Z 2

S. Bouazabia 55
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9.4 Schéma de Petersen :


 2Z   Z 
En reprenant l’expression U 2i = α 12 U 1i =  2  U 1i =  2 .2.U 1i
 Z1 + Z 2   Z1 + Z 2 
qui donne l’onde de tension générée dans la zone 2 en fonction de l’onde de tension. Le
schéma équivalent de cette expression dit « schéma de Petersen» est représenté en figure 8-4.

Z1 Z2

U2i

2U1i

Fig 9-4 : Schéma de Petersen.

9.5 Passage d’une onde par un nœud à plusieurs branches :


Soit une onde U1i venant du milieu 1 d’impédance Z1 et se déplaçant vers un nœud
constitué de n-1 impédances (Z2, Z3, Z4, … Zk, … Zn) (figure 9-5). En arrivant au nœud M,
des ondes incidentes (U2i, U3i, U4i, …, Uni) dans les milieux 2, 3, 4, …, n et une onde (U1r)
réfléchie dans la zone 1 seront générées.

Uni Zn
Uki Zk
U5i Z
5
U1i M
U4i
Z4
Z1 U1r U3i
U2i Z3
Z2
Fig 8-5 : Cas d’un nœud à n impédances.

Au point M, nous avons


 U1 = U 2 = U 3 = .... = U k = ... = U n  U1i + U1r = U ki
 
I1 = I 2 + I 3 + ... + Ik + ... + In = I ⇒ I + I = I
n n

 ∑ J  1i 1r ∑ ji
 j= 2  j= 2

S. Bouazabia 56
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U1i U1r n 1 U1i U ki U1i n 1


Qu’on peut écrire − = U ki ∑ ⇒ − + = U ki ∑
Z1 Z1 Z
j= 2 j Z 1 Z 1 Z 1 j= 2 Z j
U1i n 1 U n 1 n
⇒2 = U ki ∑ + ki = U ki ∑ ⇒ 2Y1U1i = U ki ∑ Yj
Z1 j= 2 Z j Z1 j= 1 Z j j= 1

Y1
U ki = n
2.U1i
∑ Yj
j= 1

De cette dernière équation, nous pouvons déduire le schéma équivalent représenté en


figure 9-6, dans lequel les impédances Z2 à Zn sont placées en parallèles et le tout en série
avec l’impédance Z1.
Zn
Zk
Z1 Z4
Z3
Z2
2U1i

Fig 8-6 : Schéma équivalent d’un nœud à n impédances.

9.6 Schéma équivalent d’un circuit en T:


Pour un circuit en T (figure 9-7), dans lequel l’étude s’intéresse à l’impédance Z3. En
s’inspirant du résultat pour le cas d’un nœud à n branches, on peut établir le schéma
équivalent donné en figure 9-8.

Z1 Z2

Z3

Fig 8-7 : Circuit en T.

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Z3
Z1 Z2

2U1i

Fig 8-8 : Circuit en T.


Z2Z3
Z2 + Z3 Z2Z3 2Z 2 Z3
U 2i = 2U 1i = 2 U 1i = U 1i
Z2Z3 Z1 Z 2 + Z1 Z 3 + Z 2 Z 3 Z1 + Z 2 Z1 Z 2
+ Z1 Z3 +
Z2 + Z3 Z1 + Z 2

Z3 Z1 Z 2
U 2i = α12 U 1i avec Z eq =
Z 3 + Z eq Z1 + Z 2

De cette équation on peut déduire le schéma de Petersen figure 9-9, dans lequel
l’impédance Z3 en série avec Z1 et Z2 en parallèle. La source est égale à α12U1i.

Zeq Z3

α12U1
i

Fig 8-9 : Schéma de Petersen d’un circuit en T.

S. Bouazabia 58
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9.7 Oscillations:
Dans ce qui va suivre (figure 9-10), nous étudions la variation, en régime transitoire,
de la tension sur la ligne Z lors de son alimentation par un générateur de tension continue Ug.
L’impédance interne de ce générateur est supposée nulle (Zg=0).
Considérant que le temps nécessaire à l’onde pour parcourir la distance AB est T.
Après branchement de la ligne (t=0) du coté A, l’onde atteindra le point B au bout de
TAB. Une onde réfléchie de valeur Ug est générée. A t= 2 T, cette onde atteindra le point A et
créera une onde de valeur –Ug. (Figure 9-11). Les coefficients de réflexions mis en jeu sont
αA=-1 et αB=1. A B
Z
Zg=0
Ug

Fig 8-10 : Ligne alimentée.

Temps Tracé de la propagation d’ondes Etat de la ligne


Ug Ug
t=0 A B

Ug
0≤t≤T A B
Ug

Ug
2Ug
T≤t≤2T B
Ug
A

t= 2.T 2Ug
A B
-Ug

2T≤t≤3T A B 2Ug
Ug

-Ug

Ug
3T≤t≤4T A B

-Ug
Ug

t= 4 T Ug
A B

Fig. 8-11 : Evolution de l’onde lors de l’alimentation d’une ligne.

S. Bouazabia 59
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Des graphes de la figure 9-11, nous pouvons déduire les variations de la tension aux
points A et B (figure 9-12). La variation de la tension au milieu du segment AB est
représentée en figure 9-13.

u/Ug 2
u/Ug
2

1 1

t/T t/T
0 0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16
Au point A Au point B

Fig. 8-12 : Variation des tensions aux points A et B.

u/Ug
2

t/T
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16

Fig. 8-13 : Variation de la tension au milieu du segment AB.

Dans ces précédents tracés, les ondes sont supposées sans chute de tension. Si on tient
compte des différentes chutes de tensions lors de la propagation des ondes, les variations des
tensions aux points A et B auront les allures représentées sur la figure 9-14.

S. Bouazabia 60
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2 u/Ug 2 u/Ug

1 1

t/T t/T
0 0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16

Fig. 8-14 : Variation des tensions aux points A et B


avec des chutes de tension de l’ordre de 10%.

9.8 Le Parafoudre: Dit aussi parasurtenseur.


Un parafoudre est un dispositif de protection des appareillages électriques contre les
surtensions électriques transitoires de diverses natures.

Contrairement au paratonnerre, qui protége une installation uniquement contre la


foudre, le parafoudre protège quant à lui les installations électriques de la dite installation
contre toute sorte de surtensions aussi bien de foudre que de manœuvre.

L’usage du terme parafoudre est destiné aux dispositifs à base de varistance. Le terme
parasurtenseur désigne l'ensemble des dispositifs de protections contre les surtensions :
parafoudre, éclateurs, circuits RC,....

Son nom de parafoudre vient du fait qu'historiquement le foudroiement était la


première surtension contre laquelle on a désiré se protéger. C'est aussi plus parlant et plus
vendeur d'un point de vue commerciale. Une surtension ne provient pas nécessaire d'un effet
direct de la foudre. Parfois, voire toujours dans un contexte industriel, il est dimensionné pour
protéger contre un éventuel coup direct de la foudre, si elle tombait sur les lignes
d'alimentation électrique ou téléphonique. Il justifie dans ce cas pleinement son nom. Mais un
parasurtenseur en général protège, et c'est un cas fréquent, contre toute surtension. Même en
cas de foudre une surtension peut être causée de façon indirecte : par exemple par induction
magnétique sans que la foudre n'ait eu à toucher aucune ligne ou suite au foudroiement d'une
ligne voisine (surtension par couplages inductifs et capacitifs). Voir effets indirects de la
foudre.

Un parafoudre est un composant électrique dont le rôle est de dévier l'énergie des
ondes de surtension, il est donc en général connecté entre les câbles à protéger et la terre
(mode commun). Notons que la façon de câbler cette protection est importante, sans quoi elle
devient inutile voire peut aggraver la situation. La longueur des câbles en particulier joue un
rôle. Ce composant a une caractéristique fortement non linéaire : en dessous de son seuil
d'amorçage il doit présenter une impédance très élevée et donc un faible courant de fuite. Au-
S. Bouazabia 61
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dessus de son seuil il doit permettre d'évacuer le courant facilement donc avoir une impédance
très faible. Autre particularité, les surtensions provenues de la foudre ou d'un quelconque
défaut électrique sont extrêmement brèves (de 10 à 500µs par exemple pour la foudre). Donc
le parafoudre doit avoir un retard à l'amorçage le plus faible possible pour procurer une bonne
protection.

9.8.1 Constitution
Le parafoudre est constitué d’une ou plusieurs varistances (résistances non linéaires),
associées en série avec un ou plusieurs éclateurs (figure 9.15). L’ensemble est placé dans une
enveloppe isolante étanche remplie d’un gaz sec (air ou azote).

Les éclateurs sont constitués de disques de laiton emboutis, empilés et séparés par de
petites pièces isolantes en céramique.
Les résistances variables sont constituées de grains de carbure de silicium agglomérés
par un liant et pressés sous forme de disques dont les faces parallèles sont métallisées et le
pourtour recouvert d’un revêtement isolant destiné à éliminer les contournements.

9.8.2 Principe de fonctionnement


En fonctionnement normal, les éclateurs ne sont pas conducteurs. Lorsque survient
une surtension supérieure au niveau d’amorçage, les éclateurs s’amorcent et provoquent
l’écoulement du courant de décharge au travers des résistances dont la valeur est d’autant
plus faible que le courant est élevé (caractéristique non linéaire), ce qui permet de limiter la
surtension.
Après le passage du courant de décharge, le parafoudre reste conducteur, mais la tension à
ses bornes diminue et la non-linéarité des résistances entraîne une décroissance plus rapide
du courant qui peut alors être facilement interrompu par les éclateurs à son premier passage
par zéro. Ainsi, la surtension est écrêtée sans provoquer ni de défaut artificiel ni d’onde
coupée, puisque la présence des résistances en série avec les éclateurs évite l’effondrement
de la tension après l’amorçage.

S. Bouazabia 62

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