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Les matières carnées de base, les principaux procédés de transformation ainsi que les ingré-
dients et additifs ont été présentés dans les articles précédents [F 6 500], [F 6 501], [F 6 502]. Le
lecteur pourra s’y reporter pour un complément d’information.
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(1) Sel (15 à 16 g/kg) ; salpêtre (0,2 à 0,3 g/kg) obligatoire pour ne pas oxy-
der la myoglobine, ce qui interdit l’utilisation de sel nitrité ; dextrose (3
à 5 g/kg) et ascorbate de sodium (0,3 g/kg) qui facilitent le rougissement
Tableau 1 – Critères chimiques (1) à la cuisson ; glace ou eau qui permettent la fluidité de la pâte, servent
HPD Lipides (2) C/P SST (2) de diluant, aident à la maîtrise de la température et du coût, etc ; lactose
Produit (15 g/kg), pour les merguez uniquement, qui sert d’asséchant ; lactate de
(%) (%) (%) (%)
sodium (20 g/kg) qui sert de stabilisant microbien et d’apport de matière
Saucisse de Toulouse 77 30 15 1 sèche ; épices et piments qui apportent leur goût typique et leur colora-
tion (merguez).
Chipolata (qualité supérieure) 77 30 18 1
Chipolata 77 40 22 1
Merguez 77 40 25 2 1.3 Fabrication
(1) HPD : humidité du produit dégraissé.
C/P : rapport collagène/protides totaux (cf. article [F 6 501]). Les principales étapes de la fabrication sont données figure 1.
SST : sucres solubles totaux. Lors de la fabrication, les principaux points à maîtriser sont :
(2) Rapportés à l’HPD 77 %.
— le contrôle des matières premières (délai « abattage -
livraison » ; températures ; fréquence des autocontrôles en micro-
biologie ; teneur en lipides ; etc.) ;
Par ailleurs, chipolatas et merguez sont des produits frais, très — la validation des DLC ;
saisonniers, consommés l’été, non ou peu stabilisés, pour lesquels — les tests de croissance pour les germes pathogènes (Listeria
il convient de contrôler rigoureusement la qualité microbiologique monocytogenes surtout) ;
des matières premières. L’utilisation de ferments à action — la qualité du hachage (degré de farcissage) ;
« antipathogène » (lactobacilles, lactocoques, etc.) est un moyen — les températures en fabrication (mêlées, salles) ;
relativement efficace d’assurer la stabilité microbiologique de ces — la qualité des boyaux (résistance, odeurs) ;
produits. Les progrès attendus dans ce domaine tendent vers une — la qualité du conditionnement (contrôles des atmosphères,
inhibition totale, voire une disparition des pathogènes. importance du vide, changement de forme du produit) ;
— le niveau de jutage fin DLC ;
— les autocontrôles fin DLC (microbiologiques surtout)...
1.2 Composition
■ Méthode de travail et matériels utilisés
■ Exemples de formulations
Les maigres sont utilisés à l’état frais le plus souvent, le gras et
Le tableau 2 donne la composition des trois saucisses prises la poitrine de porc à l’état frais avec raidissage ou bien à l’état
pour exemple dans cet exposé. (0) congelé (décongélation partielle dans ce cas).
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Stockage de la mêlée
( + 1 °C) 2. Saucisses et saucissons
Embossage
étuvés, éventuellement
(température de la mêlée + 2 °C)
fumés, à cuire
Conditionnement
(température + 6 °C ; HR + 60 %) 2.1 Définition
Produits conditionnés Des produits du type saucisse de Toulouse peuvent être étuvés,
(température + 3 °C) éventuellement fumés, puis commercialisés. En Savoie, les diots et
les longeoles sont des produits de ce type. La saucisse de Morteau,
Emballage le cervelas ou le saucisson à cuire de Lyon sont aussi des produits
(température 10 °C) de ce type, mais de plus gros diamètre.
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Additifs/ingrédients (1) ≈8 ≈6
Stockage de la mêlée
Épices et autres additifs (g/kg) (1) ( + 1 °C)
Lactate de sodium 25
Embossage
Vin rouge corsé 20 20 (température de la mêlée + 2 °C)
Picardan 5
Repos froid (température + 8 °C)
Pulpe d’ail 3 Solubilisation des protéines halosolubles
(1) Salpêtre (0,1 g/kg), dextrose (3 g/kg), ascorbate de sodium (0,3 g/kg) et
lactose ont les mêmes rôles que ceux mentionnés au paragraphe 1.2. Le Refroidissement
Température de la salle = 1 °C
sel nitrité (18 g/kg) conserve la couleur et a un effet antibactérien. Le vin
Taux de brassage élevé
rouge et le picardan participent à l’hydratation du produit et ont un rôle
gustatif ainsi que les épices, les pistaches n’ayant qu’un rôle dans la pré- Température du produit + 3 °C
sentation finale.
Conditionnement
(température + 6 °C ; HR 60 %)
2.3 Fabrication
Produits conditionnés
Les principales étapes de la fabrication sont données figure 2. (température + 3 °C)
Tous les points cités au paragraphe 1.3 doivent bien sûr être
maîtrisés. De plus, il faut contrôler la qualité de l’étuvage et du
Emballage
fumage (couleur, absence d’acidité, intensité de fumage, état du (température 10 °C)
boyau en surface, absence absolue de fleur, etc.) ainsi que l’évolu-
tion de l’acidité jusqu’à la fin de la DLC.
Produits emballés
■ Méthode de travail et matériels utilisés (température + 3 °C)
Les matières premières sont utilisées comme au paragraphe 1.3
à l’état frais ou à l’état congelé et les méthodes de fabrication sont
pratiquement identiques : hachage et cuttérage. La différence Expédition
principale réside dans le diamètre de hachage : saucisse de Morteau
(6 à 7 mm) ; saucisson de Lyon (7 à 10 mm), alors que pour les HR : humidité relative
saucisses fraîches à griller ou à rôtir les diamètres varient de 4
à 10 mm suivant les produits.
L’embossage s’effectue avec un poussoir sous vide et l’attachage Figure 2 – Diagramme de fabrication des saucisses et saucissons
avec un matériel classique d’attachage du saucisson en boyau étuvés, éventuellement fumés, à cuire
naturel (machine à ficeler).
■ Facteurs influant sur les qualités organoleptiques — la qualité du fumage (intensité de couleur et de goût, qualité
En dehors des facteurs habituels déjà cités au paragraphe 1.3, il du goût liée aux essences utilisées) ;
faut signaler, en plus : — l’abaissement suffisant de l’activité de l’eau (Aw) afin de
— le niveau d’acidité, qui doit être peu poussé, d’où la nécessité freiner l’acidification, en cours de stockage, avant cuisson par le
d’un étuvage court et d’un fumage pas trop intensif ; consommateur...
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