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Les marques de l'homme spirituel

Écrit par Aiden W.Tozer


Catégorie : Aiden W.Tozer
 Publication : 1 juin 2019
 Affichages : 655

Le concept de spiritualité varie d'un groupe chrétien à l'autre. Dans certains milieux,
on considère comme très spirituel le bavard qui parle de religion continuellement.
D'autres considèrent qu'une exubérance tapageuse est une marque de spiritualité.
Dans certaines églises, celui qui prie le premier, le plus fort et le plus longuement,
s'acquiert la réputation d'être l'homme le plus spirituel de l'assemblée. Il est vrai
qu'un témoignage vigoureux, des prières fréquentes et une louange sonore peuvent
aller de pair avec une vraie spiritualité.
 
Mais il est important que nous comprenions que tout cela ne constitue pas en soi la
preuve que la spiritualité soit présente. La vraie spiritualité se manifeste par certains
désirs dominants. Ce sont des besoins permanents, profonds et suffisamment
puissants pour motiver et contrôler notre vie. Par commodité, je ne ferai aucun effort
pour tenter de déterminer leur ordre d'importance.
 

Permettez-moi d'en donner une liste succincte


Tout d'abord, il y a le désir d'être saint plutôt qu'heureux. Le désir de bonheur
qu'éprouvent tant de Chrétiens faisant profession de posséder un degré supérieur de
sainteté, suffit à prouver qu'une telle sainteté n'est pas réellement présente.
L'homme véritablement spirituel sait que Dieu nous comblera abondamment de joie,
dès que nous serons capables de la recevoir sans mettre notre âme en danger. C'est
pour cela que l'homme spirituel n'exigera pas immédiatement le bonheur. John
Wesley, parlant des membres de l'une de ses toutes premières sociétés
Méthodistes, disait qu'il doutait qu'ils aient été rendus parfaits quant à l'amour, parce
qu'ils venaient à l'église pour y trouver leur satisfaction, et non pour y apprendre à
devenir saint.
On peut considérer qu'un homme est spirituel quand il veut voir exalter l'honneur de
Dieu dans sa vie, même s'il doit en souffrir temporairement un déshonneur ou une
perte. Un tel homme priera ainsi : « Que Ton Nom soit sanctifié ! » Et il ajoutera
silencieusement : « Quel qu'en soit le coût pour moi, Seigneur ! » Il vit pour la gloire
et l'honneur de Dieu, par une sorte de réflexe spirituel. Tous ses choix sont déjà faits
d'avance pour la gloire de Dieu, avant même qu'ils se présentent. Il n'a pas besoin
d'en débattre dans son propre cœur. Il n'y a plus rien à débattre. La gloire de Dieu lui
est indispensable. Il la recherche avec la même avidité qu'un homme qui suffoque
cherche à respirer.
 
L'homme spirituel veut porter sa croix. Beaucoup de Chrétiens acceptent en
soupirant l'adversité ou la tribulation, et les considèrent comme leur croix. Ils oublient
que ces choses arrivent aussi bien au saint qu'au pécheur. La croix est cette
adversité particulière qui nous atteint en raison de notre obéissance à Christ.
Personne ne nous force à porter cette croix. C'est nous qui, volontairement, nous en
chargeons, dans la pleine connaissance de toutes les conséquences. Nous
choisissons d'obéir à Christ et, par là même, nous choisissons de porter notre croix.
 
Porter une croix signifie être attaché à la Personne de Christ, être engagé à accepter
la Seigneurie de Christ, et être décidé à obéir aux commandements de Christ.
L'homme qui est ainsi attaché, engagé et décidé, est un homme spirituel.
 
Un Chrétien est spirituel quand il considère toutes choses du point de vue de Dieu.
La marque d'une vie remplie de l'Esprit est la capacité à évaluer toutes choses à
l'aune de Dieu, et de ne leur accorder que la valeur que leur accorde Dieu.
Dieu peut en même temps voir les choses, et au travers des choses. Son regard ne
reste pas à la surface, mais pénètre au cœur de la véritable signification des
choses. Le Chrétien charnel regarde un objet ou une situation, mais il ne voit pas au
travers. C'est pour cela qu'il est vite encouragé ou déprimé par ce qu'il voit. L'homme
spirituel est capable de voir au travers des choses, comme Dieu le fait, et pense à
leur égard ce que Dieu pense aussi. Il tient à voir toutes choses comme Dieu les voit,
même si cela doit l'humilier et manifester douloureusement son ignorance.
Un autre désir de l'homme spirituel est de préférer la mort à une vie mal vécue. Une
marque certaine de l'homme de Dieu mûr est son indifférence devant la mort. Le
Chrétien qui aime cette terre et qui est attaché à son corps considère la mort avec
une terreur muette dans son cœur. Mais à mesure qu'il apprend à vivre selon l'Esprit,
il devient de plus en plus indifférent au nombre de ses années ici-bas.
En même temps, il devient de plus en plus soucieux du genre de vie qu'il peut mener
sur cette terre. Il n'acceptera jamais d'acheter quelques jours supplémentaires de vie
terrestre au prix de compromis et d'échecs. Il désire avant tout être droit, et il est
heureux de laisser Dieu décider du nombre de ses jours. Il sait qu'il peut se
permettre de mourir, maintenant qu'il est en Christ. Mais il sait aussi qu'il ne peut pas
se permettre de faire le mal. C'est cette connaissance qui devient comme un
gyroscope lui permettant de stabiliser ses pensées et ses actions.
 
Une autre marque de l'homme spirituel est le désir de voir les autres progresser,
même à son détriment. Il veut voir les autres Chrétiens au-dessus de lui. Il est
heureux quand ils sont élevés, et qu'il est lui-même négligé. Il n'a aucune envie dans
son cœur. Quand ses frères sont honorés, il est heureux, parce que c'est la volonté
de Dieu, et que cette volonté est son ciel sur la terre. Si cela plaît à Dieu, cela lui
plaît aussi. Et s'il plaît à Dieu d'élever quelqu'un au-dessus de lui, il est satisfait qu'il
en soit ainsi.
 
L'homme spirituel prononce en général ses jugements à la lumière de l'éternité, et
non à celle du temps. Par la foi, il s'élève au-dessus des contingences terrestres et
du flot du temps, et il apprend à penser et à sentir comme celui qui a déjà quitté le
monde, et qui a déjà rejoint l'innombrable compagnie des anges et de l'assemblée de
l'Église du Premier-né, de ceux dont les noms sont inscrits dans les cieux. Un tel
homme préfère être utile que célèbre. Il préfère servir qu'être servi.
Tout cela ne peut être réalisé que par l'opération du Saint-Esprit dans la vie de
l'homme spirituel. Personne ne peut devenir spirituel par lui-même. Seul l'Esprit de
liberté peut rendre un homme spirituel.

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