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l'autodafé
1. Autodafé : à la fois jugement et cérémonie par lesquels les hérétiques
condamnés devaient faire « acte de foi ».
2. Le Biscayen, parrain d’un enfant, a épousé, malgré l’interdiction, la
marraine de ce même enfant, sa « commère ». Les deux Portugais, eux,
en refusant de manger du lard, c’est-à-dire du porc, révèlent leur
appartenance à la religion juive.
2. Présentation du passage
Candide est constitué de trente chapitres qui se suivent un peu comme
les maillons d’une chaîne, constituant à la fois des épisodes
indépendants et des étapes dans la progression du héros. Le chapitre VI
est centré sur la cérémonie de l’autodafé. Dans ce passage, Voltaire
s’en prend à l’Inquisition, tribunal ecclésiastique fondé au Moyen Age et
chargé de garantir les règles catholiques en condamnant les hérétiques.
On s’attachera à montrer qu’à travers ce récit à tonalité ironique, Voltaire
émet un certain nombre de critiques.
b. La tonalité de l’extrait
La cérémonie décrite est un événement sans aucun doute tragique
puisque l’épisode s’achève sur l’exécution de quatre des cinq
condamnés. Pourtant Voltaire, par le recours de différents procédés, fait
sourire le lecteur.
L’absurde
L’humour
L’ironie
c. Les critiques
Dans Candide, Voltaire déploie sous les yeux de son personnage et
sous ceux du lecteur toute la mosaïque des malheurs possibles. Pour
cela il multiplie les personnages et les lieux de façon à dresser une sorte
d’encyclopédie du Mal sur terre.
Ce tableau aux multiples facettes et aux multiples victimes est une
réponse au « meilleur des mondes » exposé dans le premier chapitre.
C’est une réponse à la théorie de l’optimisme telle que Pangloss, disciple
de Liebniz selon Voltaire, l’incarne.
La critique de la religion
4. Conclusion
L’intérêt du texte est d’émettre, à travers un récit, une double critique :
celle récurrente de l’optimisme qui est l’enjeu de l’ensemble de la
narration et ici plus particulière de l’institution fanatique, intolérante et
cruelle qu’est l’Inquisition.
Cependant, au 18e siècle, l’Inquisition n’est plus aussi active qu’au siècle
précédent ; elle condamne rarement à mort et s’en prend peu au délit
d’opinion, jugeant essentiellement les faits tels que la bigamie et le
blasphème. Ainsi, ce n’est sans doute pas exclusivement l’institution de
l’Inquisition que condamne Voltaire, mais plutôt toute forme
d’obscurantisme (ceux qui s’opposent à la diffusion, à la vulgarisation
de l’instruction et de la culture dans les masses populaires sont dits par
les philosophes des Lumières obscurantistes) religieux et de
dogmatisme (caractère des croyances qui s’appuient sur des dogmes,
c’est-à-dire des idées considérées comme des vérités fondamentales,
incontestables, comme par exemple le dogme de la Trinité dans la
religion catholique), deux ennemis, selon Voltaire de la tolérance.