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Dissertation

Le XVIIIe siècle ou siècle des Lumières est une période durant laquelle les
écrivains vont mettre leur plume au service des idées qu’ils défendent afin d’en montrer
les travers et d’essayer de vivre dans une société plus libre, plus juste, plus égalitaire.
Ainsi Voltaire dénonce dans ses écrits, la guerre, l’esclavage, l’absolutisme royal de droit
divin, la censure, les lettres de cachet, l’injustice sociale. Dans quelle mesure CANDIDE,
conte philosophique de Voltaire, est-il à la fois un conte et une dénonciation ? CANDIDE,
conte philosophique de Voltaire, réunit-il amusement, fantaisie et critique ? Nous
évoquerons d’abord les caractéristiques du conte présentes dans l’œuvre puis nous
analyserons la contestation qui s’en dégage.

Afin de déjouer la censure nous remarquons que Voltaire situe le début de


son conte en Westphalie. Dans cette œuvre qui se présente comme un récit
d’apprentissage pour Candide le narrateur le promène en plusieurs pays afin de réaliser
que « tout n’est pas au mieux ». Le premier chapitre critique non seulement
l’Optimisme dans laquelle Candide a été éduqué mais également une noblesse
tellement préoccupée de sa généalogie que la sœur du baron préfère que son fils soit
batârd au lieu d’épouser le gentilhomme. Candide étant chassé ayant été tenté par
Cunégonde de l’embrasser, il se retrouve dans l’armée Bulgare. Là Voltaire dénonce les
atrocités commises sur les civils, nous avons alors un spectacle horrible de vieillards
regardant les femmes mourir, les jeunes filles violées, des villages incendiés. Avec le
réalisme de la scène le lecteur adhère à cette dénonciation.
Candide ayant déserté l’armée part pour la Hollande ou il est recueillie par l’anabaptiste
Jacques qui soigne Pangloss. Cela permet à Candide d’entendre les horreurs commises
sur sa famille. Après une violente tempête il se retrouve avec Pangloss Lisbonne qui est
proie d’un violent tremblement de terre, les sages décident alors de faire un autodafé
pour arrêter le tremblement de terre. Voltaire dénonce ici la superstition et
l’obscurantisme. L’auteur critique ensuite dans le la censure puisque « Pangloss pour
avoir parlé, l’autre pour avoir écouté avec un air d’approbation » sont emprisonnés. Le
narrateur critique également l’église à travers Le Biscayen, qui est brulé car il a épousé
la marraine de l’enfant que lui, parrain a baptisé avec elle ce qui est interdit par l’église.
Nous avons ensuite une critique des Jésuites lorsque Cacambo et Candide fuyant au
Paraguay ou Candide a retrouvé son cousin, jésuite puis l’a tué et a pris son vêtement
puisqu’il refusait toujours que Candide épouse Cunégonde. Les Oreillons détestent
tellement les jésuites que lorsqu’ils voient Candide, ils l’attachent à un arbre avec
Cacambo. A travers ce chapitre nous avons une critique des jésuites qui veulent à tout
prix convertir les pays dans lesquels ils séjournent. Au chapitre XIX nous avons la
dénonciation de l’esclavage avec ce que subit l’esclave une main coupée, une jambe
amputée, sans compter les autres maltraitèrent qu’on lui fait subir au point que Candide
décide de renoncer à l’optimisme. « C’en est fait, il faudra qu’à la fin je renonce à ton
optimisme ».

Après avoir montré que l’œuvre s’inscrit dans le combat que mènent les écrivains
philosophes des Lumières nous allons évoquer la façon plaisante, amusante qu’il a
choisie pour délivrer son message, à savoir le conte. Dès l’ouverture nous sommes en
présence de la formule traditionnelle du conte « Il y’avait. C’est ainsi que débute l’incipit
et annonce au lecteur qu’il va pénétrer dans un monde de fiction. En effet ainsi que
nous le remarquons dans le conte, Voltaire en respecte totalement le schéma nous
avons une situation initiale puis vers la fin du chapitre premier l’élément modificateur
Cunégonde tente Candide et il est chassé à coup de pieds dans le derrière de ce petit
paradis. Le vieillard rencontrer en Turquie est l’élément de résolution et la situation
finale ou tous se retrouvent.
La Westphalie, région allemande, choisie pour éviter la censure, est le cadre mais
comme dans les conte, le château n’est pas précisément situé. Les personnages ne sont
nommés que par leur titre : « Monsieur le baron », « Madame la baronne », « la sœur
de Monsieur le baron ». Seuls Pangloss, Cunégonde et Candide ont un prénom car nous
retrouverons dans la suite du conte. Il est à remarquer également les hyperboles,
Monsieur le baron « un des plus puissants seigneurs de la Westphalie » leur château est
« le plus beau des châteaux » et Madame « la meilleure des baronnes possibles » le lieu
où ils vivent cette meilleure des mondes possibles » Voltaire divertit le lecteur en
décrivant Cunégonde avec le champ lexical de la nourriture » fraiche, grasse,
appétissante ».
Après avoir déserté l’armée bulgare candide rencontre l’anabaptiste Jacques qui le
recueille, le loge et le nourrit et fait le même avec Pangloss que retrouve, par un fait
extraordinaire, Candide en Hollande. Ensuite au chapitre 5 Pangloss pendu « Pour avoir
parlé et Candide pour l’avoir écouté » Candide est ensuite abordé par un adjuvant qui
lui demande de la suivre, il retrouve ensuite Cunégonde à Lisbonne ensuite son cousin
assassiné par les Bulgares et Pangloss sur une galère. Enfin le conte se termine bien
puisque tous se retrouvent réunis : Cunégonde, Paquette, Pangloss, Martin etc. Voltaire
sait divertir son lecteur, l’amuser tout en lui faisant prendre conscience de toutes les
horreurs qui sévissent afin de lutter pour plus de justice.

CANDIDE se trouve constamment à la frontière entre le conte et la démonstration


philosophique, entre le faux merveilleux et la véritable horreur. De l’utopie de Thunder-
ten-Tronckh où tout est merveilleusement faux à celle du jardin où tout est
malheureusement vrai, l’itinéraire de Candide est celui de la vie, et celui de la sagesse
mais devenir philosophe se révèle une initiation douloureuse et décevante. Candide a
quitté un monde fermé mais illusoire et faux pour reconstituer un univers fermé mais
bien réel, accepté et maitrisé. La sagesse est plus de voir les choses comme elles sont et
de les « gérer » dans la mesure du possible humain que de courir après des utopies.

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