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RESEAUX DE TRANSPORT ET DE
DISTRIBUTION ELECTRIQUES
Master 1 ER
2020-2021
Réseaux de transport et de distribution Électriques 3
Chapitre 1
1.0 Introduction
Un réseau électrique est un ensemble d'infrastructures énergétiques permettant
d'acheminer l'énergie électrique produite à partir des centres de production jusqu’à chez les
consommateurs, tout en assurant à tout moment l’équilibre énergétique : production-
consommation. L’énergie électrique mesurée généralement en kW peut être produite à travers un
système de conversion d’autres formes d’énergie (chimique : charbon, fuel ; hydraulique : chutes
d’eau, photo voltaïque : le soleil, …) vers une forme d’énergie intermédiaire (calorifique,
cinétique, mécanique, ...). Au niveau de la consommation, l’énergie électrique est convertie elle-
même à une forme finale d’énergie: éclairage, échauffement, son). A l’échelle industrielle, pour
la production, le transport et la distribution de l’énergie électrique, plusieurs choix techniques se
présentent, on cite
- Le moyen de production de l’énergie (types de centrales….);
- Le transport via des lignes aériennes ou des câbles souterrains;
- L’utilisation du courant continu ou alternatif, en monophasé ou polyphasé ;
- Choix des niveaux des tensions : nombre et hiérarchisation ;
- Choix de la nature du câble ;
- Choix des équipements et ajustement de leurs paramètres.
Les critères principaux pour ces choix émanent de plusieurs contraintes d’ordre
technique, économique, auxquels s’ajoutent des contraintes environnementales et contractuelles.
On ce qui concerne les contraintes techniques de fonctionnement, il faut :
- Maintenir dans le temps la disponibilité de l’énergie : (centrales fiables) ;
- Assurer la continuité du service : équipement fiable ;
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L’exploitation industrielle de l’énergie électrique date depuis 1870 par l’utilisation des
lampes à arc pour l’éclairage. Depuis, on cherchait comment produire l’énergie électrique en
quantité et la distribuer. Des réseaux de distribution de puissance ne dépassant les 100 kW en
Amérique et en Europe. C’est en 1882 que commence l'histoire des réseaux de distribution
d'énergie électrique avec la mise en place à New-York, par Edison, d'une centrale de production
d'énergie électrique à courant continu d'environ 33 kW. En Europe, la première station de
distribution d'énergie électrique en Angleterre fut construite à Londres à peu près en même
temps et qu'elle fonctionnait aussi en courant continu sous une tension de 100 volts et une
capacité de 60 kW. A cette époque, on utilisait la machine à vapeur pour toutes les sources
d'énergie i.e. les chemins de fer, les usines avec distribution de l'énergie par un arbre auquel on
ajoutait des poulies pour soutirer de la puissance au moyen d'une courroie de cuir très large.
Ce mode de production de l’énergie électrique (à courant continu) ne permet pas de
transmettre cette énergie très loin car on ne peut la générer et l'utiliser qu'à des tensions basses
pour des raisons de sécurité et d'isolation. Il fallait donc construire des stations de production
près des centres de consommation et chacun y allait de ses propres projets de mini-réseaux.
L'invention du transformateur et sa construction utilisable pour la distribution d'énergie
démontrèrent en 1884-1886 que le futur passait par le courant alternatif. Mieux encore, le brevet
anglais numéro 6481 émis à Nicola Tesla en 1888 amorça la distribution et l'usage de l'énergie
électrique en systèmes polyphasés. Depuis et avec le développement des systèmes polyphasés
par Nicola Tesla, les systèmes à courant alternatifs sont devenus encore plus intéressants. A la
fin de l’année 1888, Nicola Tesla a accompli la grande partie des théories des systèmes à courant
alternatif : moteur et générateurs à courant alternatif, transformateurs et lignes d’interconnexion.
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En 1890 une première ligne de transmission c.a. (22 km ) à 3300 volts était mise en service en
Orégon.(U.S.A.). La controverse entre Edison et Westinghouse (qui avait acquis les droits sur les
transformateurs et proposait le courant alternatif) fit la controverse de l'époque et se régla par la
suprématie du courant alternatif.
En 1890, le choix entre les systèmes à courant continu favorisés par Edison, et les systèmes à
courant alternatif, attribué à Tesla et Westinghouse s’est posé. Par la fin du siècle le choix a été
mis sur les systèmes AC puisque :
- Les tensions sont plus faciles à varier dans les systèmes à courant alternatif, grâce à
l’utilisation des transformateurs. Ceci donne la flexibilité de l’utilisation des différents
niveaux de tension pour le transport et la distribution de l’énergie électrique.
- Les générateurs ac sont plus simples que les générateurs à courant continu.
- Les moteurs AC sont plus simples et moins chers que les moteurs à courant continu.
Cette hiérarchie des niveaux de tensions utilisés varient considérablement d'un pays à l’autre
fonction des paramètres liés à l’histoire électrotechnique du pays, ses ressources énergétiques, sa
surfaces er finalement des critères technico-économiques.
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Tableau 1.1. Les différents niveaux de tension selon la norme UTE C 18-510
50 kV < U < 100
U < 50 V 50 V < U < 500V 500 V < U < 1 kV 1 kV < U < 50 kV U > 100 kV
kV V
Normes avant TBT BT MT HT THT
1989
Normes après TBT BTA BTB HTA HTB
1989
centrales électronucléaires, grâce à la chaleur dégagée par la fission d'atomes d'uranium. Les
réserves de combustibles sont limitées et s’épuisent. Les énergies non renouvelables sont
polluantes : les centrales qui utilisent ces sources d’énergies produisent des gaz à effet de serre,
en particulier d’énormes quantités de dioxyde de carbone CO2.
1.3.2 Les énergies renouvelables
Les énergies renouvelables proviennent de ressources que la nature renouvelle sans
cesse. Elles sont inépuisables à notre échelle par opposition aux énergies non renouvelables
dont les réserves s’épuisent. Les énergies renouvelables sont non polluantes. Elles proviennent
de deux grandes sources naturelles: le Soleil (à l'origine du cycle de l'eau, des marées, du vent
et de la croissance des végétaux) et la Terre (qui dégage de la chaleur). Surnommées "énergies
propres" ou "énergies vertes", leur exploitation engendre très peu de déchets et d'émissions
polluantes mais leur pouvoir énergétique est beaucoup plus faible que celui des énergies non
renouvelables. Ce qui suit une présentation des différents processus de production d’énergie
électrique à partir des énergies renouvelables ou non.
Sous cette forme, la turbine à gaz constitue un moteur à combustion interne à flux continu. On
notera que le terme de turbine à gaz provient de l'état du fluide thermodynamique, qui reste
toujours gazeux, et non du combustible utilisé, qui peut être aussi bien gazeux que liquide (les
turbines à gaz utilisent généralement du gaz naturel ou des distillats légers.
trouvent fortement réduites (jusqu’à 50% d’émissions polluantes en moins pour la même
quantité d’électricité fournie).
Le Tableau 1.2 compare plusieurs de ces centrales, avec leurs rendements, inconvénients et
avantages.
(*) "Les énergies renouvelables", Marek Walisiewicz, Edition Pearson Sciences, 2007.
Réseaux Électriques de Puissance, K. BEN KILANI 14
de tous les équipements de contrôle une action prépondérante. La Figure 1.8 montre quelques
symboles normalisés utilisés dans la représentation unifilaire.
Exemple 1.1
La Figure 1.9 montre la signification du schéma unifilaire de la Figure 1.9 (a)
(a)
(b)
Figure 1.9. Représentation simplifiée d’un système triphasé. (a) Schéma unifilaire;
(b) Circuit monophasé équivalent.
Exemple 1.2
Obtenir le circuit monophasé équivalent correspondant au schéma unifilaire de la Figure 1.10
Réseaux de transport et de distribution Électriques 17
Figure 1.10 (b) : Circuit équivalent « tout impédance » du réseau de l’Exemple 1.2
Réseaux de transport et de distribution Électriques 18
Chapitre 2
2- Les postes source HT/MT
Définition : Les postes sources sont à l’interface du réseau de transport et du réseau de
distribution. Ils sont raccordés au réseau de transport dans les zones de forte densité de
consommation. Ils bénéficient d’équipements de surveillance, de protection et de télécommande.
Définition : Un départ est la portion du réseau dont l’extrémité amont est un poste source
HT/MT et l’extrémité aval un organe de coupure normalement ouvert (si c’est un départ bouclé à
un autre) et le dernier poste de distribution publique MT/BT le cas échéant.
Les postes source HT/MT sont parfois alimentés en antenne mais, le plus souvent, ils sont
alimentés avec un jeu de barres recevant plusieurs arrivées (ou lignes) HT. Un ou plusieurs
transformateurs HT/MT sont raccordés sur ces jeux de barres HT simples ou multiples. A l’aval
de ces transformateurs, des départs MT partent d’un ou plusieurs jeux de barres MT. Les trois
structures de bases des postes sont présentées dans le Tableau 1.3.
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1 - Simple antenne
Cette structure est avantagée par un coût minimal, mais avec une faible disponibilité en
cas de défaut : en cas de perte de ligne HT, le jeu de barres est hors service jusqu’à la réparation.
2 - Antenne double
En mode de fonctionnement normal, les deux disjoncteurs d'arrivée des sources sont
fermés, ainsi que le sectionneur de couplage. Les transformateurs sont donc alimentés par les 2
sources simultanément. En cas de perturbation éventuelle, (perte de source ou de ligne HT),
l'autre source assure la totalité de l'alimentation. D’où la disponibilité est meilleure que la
structure en simple antenne, dans la mesure où chaque source peut alimenter la totalité du réseau.
Aussi, la maintenance sera possible du jeu de barres, avec un fonctionnement partiel de celui-ci
(seulement un demi-jeu de barres n’est plus alimenté). En contre partie,
- Coût minimal
- Une faible disponibilité en cas de
Simple antenne
i. La topologie spatiale
La topologie spatiale du réseau s’appuie sur trois structures de base :
(a) La structure radiale;
(b) La structure en boucle ouverte;
(c) La structure maillée.
L’architecture des réseaux de distribution ainsi que le placement des appareils de coupure
dépend de plusieurs paramètres comme :
1. Le type de zone (rurale ou urbaine),
2. La qualité de service désirée (temps moyen de coupure) ;
3. L’investissement à engager.
En premier lieu, la répartition géographique des charges s’impose: un milieu rural se
caractérise par une densité de charge faible répartie sur une grande zone. On a donc de grandes
longueurs de conducteurs, souvent aériens. Les problèmes qui peuvent y intervenir sont
principalement liés aux chutes de tension admissibles en bout de ligne. Un milieu urbain est
caractérisé par une densité de charge élevée avec des longueurs de conducteurs faibles. Par suite,
les puissances appelées sont importantes et les problèmes qui peuvent intervenir sont
principalement liés aux courants admissibles dans les conducteurs. Par ailleurs, la qualité de
service est encore plus importante en milieu urbain notamment à cause de certaines
infrastructures qui ne doivent pas être déconnectées comme par exemple les hôpitaux. Le réseau
est donc très souvent enterré à cause de ces contraintes d’encombrement et de qualité. La
principale différence entre les réseaux aériens et souterrains provient du fait que si le défaut est
moins fréquent en souterrain, il est en revanche plus long à réparer.
Exemple 1.3
Le schéma unifilaire-type d’une distribution en boucle ouverte est une boucle sur laquelle
sont connectés les points de consommation (Fig. 1.15) qui peuvent être des postes de
distribution MT/BT, et/ou des postes de livraison pour un abonné en MT. Chaque point (entre 15
et 25 points par boucle) est raccordé sur la boucle par deux interrupteurs MT. Tous ces
interrupteurs sont fermés, excepté l’un d’eux qui constitue le point d’ouverture de la boucle et
définit le chemin d’alimentation pour chaque point de consommation. Ce point d'ouverture peut
être déplacé dans la boucle, en particulier lors des manœuvres de reconfiguration de réseau
faisant suite à un défaut.
Figure 1.15 les deux schémas de base d’un réseau de distribution MT, radial (ou en antenne)
et en boucle ouverte (ou coupure d’artère). [Ref: Cahier Technique Merlin Gerin n° 155 / p.11, Ed.1991]
Exemple 1.4
Sur la Figure 1.16, nous illustrons un réseau de distribution alimenté par trois postes
sources. Les différents schémas d’alimentation (coupure d’artère, double dérivation, etc.) des
postes MT/TB, coexistent sur ce même réseau. Pour les réseaux en coupure d’artère, un
interrupteur est normalement ouvert (NO sur la Figure 1.16) dans l’exploitation normale. De
même, les départs en antenne sont parfois secourus par d’autres départs (du même poste ou un
autre) par un interrupteur NO. Ce sont des interrupteur de secours (les départs A5, C1 et B1).
Pour le schéma en double dérivation, un seul interrupteur est normalement fermé (NF) dans
l’exploitation normale (les départs A2 et A3 sur la Figure 1.16).
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M.JEM. MNI
JEN.
GOU
NAS
B. MCH
SOU
KAI
MSA 2
MEK
S. MAN
BOU
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