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Méthode Ds Forces
Méthode Ds Forces
5.1 INTRODUCTION
La plupart des structures rencontrées en pratiques sont hyperstatiques. Pour cela, il est
impératif de savoir les calculer. Plusieurs méthodes sont disponibles, les unes plus
fastidieuses que d’autres, et surtout beaucoup de logiciels informatiques permettant d’obtenir
tous les résultats voulus en un clic, sans pour autant savoir comment a été résolu le problème.
Donc il est plus que nécessaire de savoir comment étudier une structure hyperstatique d’une
manière élémentaire.
Parmi les méthodes les plus courantes pour l’étude des structures hyperstatiques figure
en bonne place la méthode des forces ou méthodes des efforts, mais plus connue dans la
littérature anglo-saxonne sous le nom de méthode de flexibilité.
Dans cette méthode, les forces de liaisons surabondantes représentent les inconnues à
déterminer. En supprimant ces liaisons la structure initiale est transformée en une structure
isostatique. Les liaisons supprimées se manifestent dans la nouvelle structure par des forces
de liaison correspondantes, qui a alors besoin d’un ensemble d’équations supplémentaires,
toutes en relation avec les liaisons supprimées. Il est à noter qu’elle est sollicitée par un
nouveau chargement composé de deux groupes de forces : le chargement extérieur initial
connu, et les forces provenant des liaisons supprimées. Les équations nécessaires seront
écrites sur la base des conditions de compatibilité de déformation au niveau des liaisons
supprimées. Il est logique que le nombre d’équations supplémentaire à écrire doit être égal au
nombre de liaisons supprimées (nombre d’inconnues ou degré d’hyperstaticité)
Un travail est dit virtuel s’il est effectué par une force réelle sur un déplacement
virtuel, ou par une force virtuelle sur un déplacement réel. Un déplacement est virtuel
lorsqu’il n’est pas causé par la force qui effectue le travail proprement dit.
Notation :
Pour une meilleure compréhension de la suite du présent chapitre, il est préférable
d’utiliser une notation particulière. Soient Δ et θ, respectivement déplacement (déformation)
et rotation :
A. Bourouz 1
Méthode des Forces
Pi Pk
A B
i k
Δ ik Δ kk
Pi Pk
A i k B
Δ ii Δ ki
Δ ik Δ kk
Figure 5.1 : Travail virtuel
Cette force cause le déplacement Δkk de son point d’application. Ce déplacement est
lui aussi réel car il est dû à la force Pk. Mais en même temps cette force donne un autre
déplacement Δik au point d’application de la force Pi, et qui n’est pas dû à cette dernière.
Alors ce déplacement est considéré comme virtuel, et le travail effectué par la force Δ i sur ce
déplacement est virtuel.
Récapitulons :
1
Pi → Δii (déplacement réel) Travail réel Wii
Pi ii .
2
1
Pk → Δkk (déplacement réel) Travail réel Wkk Pk kk
2
Δki ne dépend pas de Pk Aucune force n’y effectue un travail
Δik ne dépend pas de Pi. Travail virtuel Wik Pi ik .
1
On remarque que le terme n’apparaît pas dans l’expression du travail virtuel Wik de la
2
force Pi sur le déplacement Δik.
A. Bourouz 2
Méthode des Forces
Ceci est expliqué par le fait que si on trace la fonction P-Δ pour le point i [Figure 5.2], on
remarque que ce dernier subit un déplacement Δii dû à Pi (branche OA sur le diagramme du
travail), puis un autre déplacement Δik dû à Pk, alors que Pi est restée constante. Alors que le
1
travail de Pi sur Δii est égal à l’aire du triangle OAA’ OA'.AA' , celui de Pi sur Δik est égal
2
à l’aire du rectangle ABB’A’ AB.A' B' .
P A B
Δ
O A’ B’
Δii Δik
A Pi Pk B A Pi Pk B
i k i k
Δik Δik
Δkk Δkk
Pi Pk Pi Pk
A i k B A i k B
Δii Δki Δik Δkk
Δik Δkk Δii Δki
Application de Qi suivie de Qk Application de Qk suivie de Qi
A. Bourouz 3
Méthode des Forces
1 1
W1 Wii Wkk Wik ¨Pi ii Pk kk Pi ik
2 2
1 1
W2 Wkk Wii Wki Pk kk Pi ii Pk ki
2 2
W1 W2 Wii Wkk Wik Wii Wkk Wki Wik Wki
Pi ik Pk ki
Théorème :
Le travail d’une force Pi sur le déplacement élastique dû à une force Pk, est égal au
travail de la force Pk sur le déplacement élastique dû à la force Pi.
ik ki
Théorème :
Le déplacement sur la direction i provoqué par une force unitaire appliquée suivant la
direction k, est égal au déplacement sur la direction k provoqué par une force unitaire suivant
la direction i.
Un coefficient de flexibilité fij pour une structure est défini comme étant le
déplacement au point i sous l’action d’une force unitaire appliquée au point j.
Le théorème de Betti démontre que :
fij = fji
Si i = j, alors fij ≥ 0
Si i ≠ j, alors fij peut être positif ou négatif.
1 fki
i j k
fii fji
fkj
1
i j k
fij fjj
fkk
i j k
fik fjk
A. Bourouz 4
Méthode des Forces
[ ] [ ][ ]
5.7 EXEMPLES
Exemple 1 : Soit la poutre encastrée à une extrémité et simplement appuyée à l’autre. Il est
évident que son degré d’hyperstaticité est égal à 1. Elle quatre liaisons et donc une liaison
surabondante. Celle-ci peut être n’importe laquelle parmi les différentes Xi.
A. Bourouz 5
Méthode des Forces
Pi
a
X2 X4
X3
X1
1
0
l
a Pi
1
X4
0
Pi
1
𝑷
0 𝚫𝟏 𝒊
𝑿 𝟏
𝒇𝟏 𝟏 =
1
0 X4=1
1
peut être trouvée par une des méthodes de calcul des déplacements, et en particulier la
méthode de Veretchaguine.
Pour , étant donné qu’il est calculé dans le domaine élastique, alors si on connait , le
représente le coefficient de flexibilité lié à la liaison supprimée, qui sera calculé lui
aussi par la méthode Veretchaguine.
On obtient une équation à une inconnue X4 qui peut être facilement obtenue :
Exemple 2 : Soit la poutre encastrée à une extrémité et reposant sur deux appuis simples. Son
degré d’hyperstaticité est égal à 2. Elle cinq liaisons et donc deux liaison surabondante. Il est
plus aisé de supprimer les liaisons surabondantes liées aux deux appuis simples.
A. Bourouz 6
Méthode des Forces
Pi
1 2
0
Pi
0
X1 X2
Pi
𝑷
𝚫𝟏 𝒊
𝑷
0 𝚫𝟐 𝒊
𝑿 𝟏
𝒇𝟏 𝟏
𝑿 𝟏
𝒇𝟐 𝟏
0
X1=1
𝒇𝟐𝟐 𝟏
𝑿 𝟏
𝒇𝟏 𝟐
0
X2=1
Ces déplacements sont dus au chargement extérieur initial et aux forces de liaison supprimées
inconnues. En utilisant le principe de superposition, alors :
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A. Bourouz 8