Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
THESE
par
Cédric BOONAERT
Né le 27 Mars 1981
à Valenciennes (59)
ECOLE NATIONALE VETERINAIRE DE LYON
Année 2008 - Thèse n° 39
THESE
par
Cédric BOONAERT
Né le 27 Mars 1981
à Valenciennes (59)
DEPARTEMENTS ET CORPS ENSEIGNANT DE L’ENVL
Directeur : Stéphane MARTINOT
A mon Père,
Pour tous ces moments passés ensembles, cette étonnante complicité qui s’est établit entre
nous. Même ça n’a pas toujours été facile j’ai trouvé en toi un père que j’apprécie
énormément.
A ma Sœur,
Parce que tu es la petite sœur parfaite qui a toujours remplit son rôle. Je repense à tous ces
moments de notre enfance qu’on a vécus ensemble, j’espère avoir été une bonne nounou.
Aujourd’hui je te souhaite plein de bonheur dans ta vie d’adulte, tu es peut être devenue une
femme mais tu restes toujours ma « sor ».
A ma grand-mère Denise,
Ma « mémé », parce que ta maison c’est ma première maison et que je m’y suis toujours senti
bien. J’ai souvent regretté l’éloignement mais tu as toujours été là pour moi, tu m’as toujours
soutenu.
A ma tante Salvatrice,
Je ne pouvais pas faire sans te nommer. Tu es à mi-chemin entre une deuxième maman et une
grande sœur. Pour toi la vie n’a pas toujours été rose et pourtant tu as toujours tenu. J’admire
ton courage et ce que tu as fait. Tu m’as souvent dit que tu m’aimais et je ne te l’ai jamais dit.
Aujourd’hui c’est fait. Je te souhaite pleins de bonheur avec ton nouveau mariage et tes
merveilleux enfants.
A David,
Un vieux copain aussi, on s’est un peu perdu de vue mais il y a des choses qu’on n’oublie
jamais.
A Caro
A Ped et Fluff,
Mes deux meilleurs amis rencontrés dans cette école. On a passé des moments fabuleux qui
resteront dans ma mémoire encore longtemps.
A Manux,
Tu es une jolie rencontre, je t’apprécie beaucoup et te souhaite pleins de bonnes choses pour
la suite.
A Kitty,
On s’est connu avant cette école et tu es l’un des ingrédients de la recette qui m’a mené là où
je suis. T’as vu, on y est arrivé, et ce n’est pas fini !
A ma famille Véto,
Kenny ma maman de clinique dotée d’une extrême patience, Anne-laure ma carrée adorée,
Tiph ma première fille, et Greg mon super fils a qui je souhaite beaucoup de bonheur dans
son mariage consommé d’une jolie manière puisqu’il m’a rendu « grand père ».
A Guijui,
Pour toutes ces soirées sur MSN ou au téléphone, ces discutions interminables sur la Hifi et
ses expériences formidables.
A tous les autres de mes amis et connaissances que je n’ai pas nommé mais qui m’ont tous,
chacun de leur côté, beaucoup apporté.
A la Clinique Vétérinaire des Dr BOURHIS et GALLON, ainsi que toute l’équipe, pour
m’avoir donné la chance de faire mes premières armes dans ce métier et m’avoir donné une
expérience enrichissante.
A la Clinique Vétérinaire des Dr SOCHAT et LEPRIVEY, ainsi que toute l’équipe, pour
leur super accueil.
Ma chérie. Quel bonheur d’être avec toi. Chaque jour je suis conscient de la chance de t’avoir
auprès de moi. Depuis que tu es entrée dans ma vie tout coule de source pour moi.
Je ne te remercierai jamais assez pour ta patience et ton implication. L’avenir s’ouvre devant
nous et j’espère que l’on arrivera à se construire une vie qui nous correspondra.
Au milieu de tout ça il y a des choses qu’on ne dit peut être jamais assez : je t’aime.
Guide thérapeutique de la prise en charge médicale des troubles du comportement du chien et du chat
Tableau 1- Liste des différents neurotransmetteurs connus (d'après Stahl, 2007) ................... 13
Tableau 2 - Présentation des récepteurs adrénergiques............................................................ 15
Tableau 3 - Action sur la neurotransmission des modèles agoniste/antagoniste ..................... 24
Tableau 4 - Tableau "SAD" d'évaluation des systèmes de neurotransmetteurs ....................... 34
Tableau 5 - Efficacité de la fluoxétine et de la Sélégiline pour le traitement de l'anxiété, en
rapport avec la prolactinémie (Pageat et al, 2007) ........................................................... 35
Tableau 6 - Facteurs de Variation de la thyroxinémie (d'après Senecat, 2007, version
modifiée) .......................................................................................................................... 38
Tableau 7 - Principales indications comportement de la stérilisation chirurgicale.................. 49
Tableau 8 - Tableau synthétique de l'action des molécules présentées.................................... 56
INTRODUCTION
Ce travail est présenté sous la forme d’un « guide thérapeutique » et est organisé
autour de trois parties.
Première Partie :
Notions de
Psychopharmacologie
Les substances psychotropes les plus connues sont par exemple le tabac, le café,
l’alcool ou bien encore les « drogues ».
Nous allons baser ce travail sur la théorie des neurotransmetteurs selon laquelle les
psychotropes vont agir en augmentant ou diminuant la neurotransmission. Ces concepts ne
sont pas encore tout à fait maitrisés en médecine humaine, et les connaissances sont
malheureusement encore plus faibles chez le chien et le chat. C’est pourquoi il sera parfois
nécessaire de faire des extrapolations avec ce qui est connus chez l’homme. Ces
connaissances chez l’homme sont souvent elles mêmes acquises par des études chez le rat.
1. La transmission de l’information
Dans le modèle qui nous intéresse cette communication se fera par l’intermédiaire de
petits messagers chimiques qu’on appelle neurotransmetteurs, libérés par le neurone pré
synaptique dans l’espace intra synaptique (ou fente synaptique).
Le neurone post synaptique présente à sa surface des récepteurs sur lesquels vont se
fixer les neurotransmetteurs libérés. Les récepteurs post synaptiques sont chargés de faire
naître l’influx électrique dans le neurone cible. La fixation du neurotransmetteur va entraîner
une cascade d’évènement au sein du neurone post synaptique : il peut en résulter l’ouverture
de canaux ioniques, l’activation ou l’inhibition d’enzymes intracellulaires (exemple :
Adenylate cyclase), de seconds messagers (exemple : AMPc), ou des modifications de la
synthèse de l’ARN post synaptique. Ils peuvent également agir de façon durable sur les
activités biochimiques de ce neurone cible.
C’est ainsi, et de manière très schématique, que l’on considère qu’est transmise
l’information entre deux neurones.
2. La plasticité synaptique
Lors de la transmission de l’information, l’intensité de la l’excitation synaptique va
dépendre de la quantité de neuromédiateurs fixés, donc de la quantité qui a été libérée, ainsi
que du nombre de récepteurs présents à la surface du neurone post synaptique et de leur
sensibilité.
Cette plasticité synaptique est importante à comprendre car elle intervient dans
l’action thérapeutique de certains psychotropes.
La dégradation : elle met en jeu des enzymes spécifiques qui vont métaboliser le
neurotransmetteur, mettant fin à son effet sur le neurone post synaptique. On
s’intéressera particulièrement la Mono Amine Oxydase (MAO) issue des synthèses
mitochondriales mais il faut également citer également la Catechol-O-Methyl
Transferase. On retrouve des MAO dans différents types de neurones mais aussi dans
la substance gliale, le foie, les reins, le cœur, l’intestin, les poumons, les glandes
salivaires, les gonades, et différents muscles lisses. Elles participent donc, d’un point
de vue général dans l’organisme, à la protection contre des amines circulantes ainsi
qu’à la dégradation des amines présentes dans les aliments.
1. Acétylcholine
C’est le médiateur de la plaque motrice (jonction neuromusculaire). L’acétylcholine
aurait également un rôle dans les performances cognitives, notamment dans l’apprentissage et
la mémorisation, elle aurait en effet été décrite comme impliquée dans la maladie
d’Alzheimer.
Une des particularités de ce système est qu’une fois libérée par le neurone
cholinergique l’acétylcholine sera dégradée par une enzyme spécifique appelée
acétylcholinestérase. Cette enzyme sera la cible des inhibiteurs de la cholinestérase : source
d’intoxication, mais également cible thérapeutique.
Les récepteurs nicotiniques : ce sont des récepteurs type canal ionique à la structure
pentamériques, c'est-à-dire constitués chacun de 5 sous unités pour lesquelles il existe
environ 12 formes différentes. Ainsi les différentes combinaisons de sous unités
formant le pentamère vont influer sur les propriétés pharmacologiques des récepteurs.
2. Noradrénaline/Adrénaline
La sécrétion d’adrénaline est principalement assurée par les glandes surrénales. Dans
les neurones du système nerveux central la noradrénaline est obtenue par hydroxylation de la
dopamine (Crowell-davis et Murray, 2006). C’est par méthylation de la noradrénaline que
l’on obtiendra de l’adrénaline (ou épinéphrine).
Au sein de ces deux types de récepteurs existent différents sous types (Bylund, 2005),
détaillés dans le tableau 2.
Vasodilatation
Hypotension
Hypoglycémie
Bronchodilatation
3. Dopamine
La voie mésocorticolimbique : Elle joue un rôle très actif dans les comportements
canins en étant responsable de l’anticipation émotionnelle et des associations
cognitives utilisées dans le dressage, elle joue donc un rôle capital dans l’activation
cérébrale nécessaire à la mémorisation. Cette voie contribue à la stabilité émotionnelle
et peut être impliquée dans la schizophrénie chez l’homme.
Figure 4 - Schéma d'une structure de récepteur GABA A (d’après Crowell-Davis et Murray, 2006)
Les récepteurs GABA A sont des pentamères formés par 7 familles de sous-unités
α(1 à 6), β(1 à 4), γ(1 à 3), δ, ε, θ, ρ(1 à 3). Les récepteurs sensibles aux benzodiazépines ont
des combinaisons de sous unités : α(1, 2, 3 ou 5), β(1 à 3) et γ2. Le type de récepteur le plus
représenté ayant une combinaison α1, β2, γ2. Les récepteurs qui ne sont pas sensibles aux
benzodiazépines ont en général des sous unités α4 ou α6 (Möhler et al, 2002).
Cette structure particulière des récepteurs GABA A laisse préjuger alors de la diversité
des récepteurs sachant que la composition des sous unités sera déterminante sur le profil
pharmacologique.
5. Glutamate
(D’après Crowell-Davis et Murray, 2006)
6. Histamine
Elle intervient dans le contrôle de la vigilance, la régulation du sommeil et elle
participe à la thermorégulation.
7. Sérotonine
C’est la 5 Hydroxytryptamine (5- HT), considérée comme le neuromédiateur majeur
de l’inhibition comportementale, en particulier l’inhibition sociale.
La neurotransmission sérotoninergique est impliquée dans les états d’anxiété, les états
dépressifs, les réponses émotionnelles, dans les situations conflictuelles associées à la peur, et
dans les comportements d’agressions associés à la vie sociale (agressions hiérarchiques et par
irritation). Elle pourrait même atténuer la sensation douloureuse (blocage des fibres
descendantes médullaires).
En outre elle contrôle la régulation du sommeil (part du sommeil paradoxal), le
comportement sexuel, l’appétit (notamment la notion de satiété), et la thermorégulation. Elle
joue donc un rôle dans les comportements instinctifs que sont la boulimie, la prédation, et le
chevauchement.
Une fois libérée dans la synapse la sérotonine sera recaptée par des transporteurs pré
synaptiques dépendant des ions Na+ et Cl-. Certains antidépreseurs vont agir sur ces
transporteurs, ils inhibent la recapture et augmentent ainsi la demi-vie de la sérotonine dans la
fente synaptique.
Récepteurs 5HT1 :
5HT1a : ce sont soit des récepteurs pré synaptiques (présents en région du raphé) soit
des récepteurs post synaptiques (principalement dans le système limbique). Ils inhibent
principalement l’adenylate cyclase mais ont aussi une activité d’ouverture des canaux
potassiques. Ce sous type est essentiellement associé à la recapture et au recyclage de la
sérotonine synaptique. Leur activation inhibe la synthèse et la libération de sérotonine.
Ces récepteurs sont impliqués dans les comportements sexuels, la thermorégulation,
l’anxiété, la dépression, les troubles de sommeil, le comportement alimentaire, et la
nociception. (Zifa et Fillon, 1992)
Récepteurs 5HT2 :
Leur particularité est de stimuler la phospholipase C. Ils ont un couplage négatif avec
les canaux potassiques et ont en général une meilleure affinité pour les antagonistes que pour
la sérotonine elle-même (comme par exemple la métergoline). Ce sont principalement des
récepteurs post synaptiques sur les terminaisons non sérotoninergiques. Les récepteurs 5HT2
sont principalement impliqués dans le sommeil, le comportement alimentaire, la nociception
et l’anxiété (Zifa et Fillon, 1992).
Les récepteurs 5HT2 modifient l’activité des systèmes dopaminergiques centraux, ils
s’opposent aux effets extrapyramidaux du blocage des récepteurs D2 qui sont responsables de
certains effets secondaires des neuroleptiques. Des molécules comme la Rispéridone
(Neuroleptique atypique) utilisent cette propriété.
5HT2b/c
Récepteurs 5HT3 :
Ce sont les exceptions parmi les récepteurs sérotoninergiques car ce ne sont pas des
Récepteurs Couplés à la Protéine G (RCPG), ils permettent en effet la translocation de
sodium, potassium, ou calcium : ce sont des récepteurs de type canal ionique.
Ils sont impliqués dans les phénomènes de vomissements, d’où une application
médicale des antagonistes 5HT3 pour contrôler les vomissements (utilisé chez l’homme en
association avec la chimiothérapie anticancéreuse, peu actif sur le mal des transports). Les
antagonistes de ces récepteurs n’ont souvent pas d’analogie avec les autres antagonistes
sérotoninergiques, ce sont en général aussi des antagonistes dopaminergiques D2.
Exemple : cocaïne et métoclopramide.
Ils seraient également impliqués dans les phénomènes de dépendances ainsi qu’un
possible effet analgésique.
Récepteurs 5HT4 :
Ils activent l’adenylate cyclase et seraient présents dans le tissu périphérique : cœur,
vessie, surrénales, tractus digestif (fonction dans le péristaltisme).
Les 5HT4s se retrouveraient plutôt dans le striatum tandis que les 5HT4l plutôt dans le
cerveau (possible rôle dans l’activité mnésique).
Récepteurs 5HT5
Récepteurs 5HT6 :
Récepteurs 5HT7 :
Ils stimulent l’activité de l’adenylate cyclase et sont présents dans le tissu périphérique
et au niveau du cerveau. Ils sont impliqués dans les effets relaxant sur les fibres lisses
préalablement contractées : veines fémorales, jugulaires, artère utérine, et aussi muscles lisses
intestinaux. Il a également été mis en évidence une implication de ces récepteurs dans la
relaxation gastrique, principalement dans la région proximale de l’estomac. (Janssen et al,
2005)
La plupart des agonistes et antagonistes des récepteurs à la sérotonine ont une affinité
pour les récepteurs alpha 1 adrénergiques. (Yoshio et al, 2001)
Conclusion : Lors de la mise en place d’un traitement il faut toujours réguler d’abord la
neurotransmission sérotoninergique si celle-ci parait défaillante.
En outre parmi ces psychotropes certains seront plus ou moins spécifiques des
récepteurs pré ou post synaptique.
On devine alors de par ces deux modèles : agoniste/antagoniste et les affinités pour les
récepteurs pré ou post synaptiques, que diverses combinaisons sont possibles et que le résultat
en dépendra :
(Augmentation du
rétrocontrôle négatif)
(Diminution du
rétrocontrôle négatif)
NB : L’effet recherché prend donc du temps à se mettre en place, en général une quinzaine de
jours, ce qui explique que l’action de certains psychotropes n’est pas immédiate. Il est
important de prévenir les propriétaires afin qu’ils ne s’affolent pas et/ou n’interrompent le
traitement avant qu’il ne soit réellement efficace.
A. Définition
Le terme de phéromone est apparu en 1959 et fut défini par Karlson et Lüscher selon
les racines grecques : « pherein » : transporter et « hormân » : exciter.
La définition historique est alors une substance qui, après avoir été excrétée à
l’extérieur par un individu (émetteur), est perçue par un individu de même espèce (récepteur)
chez qui elle provoque une réaction comportementale spécifique, voire une modification
physiologique (neuro endocrinienne).
Suite à leurs études sur le lapin, Schaal et al ont proposé en 2005 une définition un peu
plus précise et restrictive organisée en plusieurs points :
B. Présentation
Contrairement aux hormones qui sont sécrétées par des glandes endocrines les
substances phéromonales peuvent être excrétées par des glandes exocrines mais aussi dans la
plupart des sécrétions corporelles. Il est don possible de retrouver des sécrétions
phéromonales dans la salive, les urines, les sacs anaux, la région anale, mais aussi dans les
glandes supra caudales, jugales, péri orales et celles situées sous les coussinets plantaires. On
en retrouve également dans le sillon inter mammaire, les glandes faciales de la commissure
des lèvres et de l’entrée du conduit auditif.
Les complexes phéromonaux ainsi excrétés sont souvent des cocktails de molécules,
dont certaines nécessitent une dégradation bactérienne pour passer du stade de prophéromone
au stade de phéromone.
Leur composition chimique peut être très variable : on trouvera des stéroïdes, des
acides aliphatiques, des esters, des proteines…Ce sont souvent des substances volatiles de
faible poids moléculaire, mais cette volatilité et ce poids moléculaire sont souvent dépendant
du mode d’action.
C. La perception du message
Chez les carnivores domestiques on note une action conjointe du système olfactif
principal et du système olfactif accessoire dans la perception des sécrétions phéromonales.
Le système olfactif accessoire est dédié à cette perception et est représenté par
l’organe voméronasal ou organe de Jacobson.
L’organe voméronasal est situé à la base du septum nasal, dans la partie antérieure de
la cavité nasale. Cet organe est anatomiquement bien distinct du système olfactif et son
épithélium de type muqueuse olfactive est tapissé des cellules réceptrices. Le nerf
voméronasal est connecté au bulbe olfactif accessoire à partir duquel les fibres se dirigent vers
le système limbique qui est en quelque sorte le centre des émotions.
Figure 6 - Localisation anatomique de l'organe voméro-nasal chez le chat (vu dans Marion, 2004)
L’une des actions les plus connues permettant la perception des phéromones est le
« flehmen ». On connaît bien ce comportement chez le cheval mais il est également décrit
chez le chat par exemple (Hart et Leedy, 1987). Le chat tend le cou, ouvre la bouche, fronce
le nez et retrousse les lèvres.
On soupçonne l’existence des phéromones dans la plupart des espèces mais les
premiers modèles d’étude des phéromones sont les phéromones d’insectes, chez qui ce mode
communication est très développé. Il semblerait que plus les espèces sont évoluées et moins
cette voie de communication serait importante, cela pourrait être lié à l’évolution des activités
cognitives.
Deuxième Partie :
Evaluation, choix, et
suivi du traitement
I. L’évaluation
A. Préambule : la consultation
Une consultation de comportement présente certaines particularités, ne serait-ce que
par sa durée : en moyenne et pour une première consultation il n’est pas rare d’y consacrer au
moins une heure.
Dans le cadre d’une consultation de comportement il est important que les membres de
la « famille », c’est à dire les personnes (voire mêmes les autres animaux) qui vivent avec
l’animal, soient présents, ou, à minima, les personnes impliquées dans les problèmes qui ont
menés à cette consultation.
La présence de chacun permettra une meilleure évaluation pour le clinicien et il est
parfois surprenant ou intéressant de recueillir différentes versions.
En outre pour qu’une thérapie comportementale soit efficace il est nécessaire qu’elle
soit suivie par tout le monde, et de fait qu’elle emporte l’adhésion de chacun, sans quoi un
échec est prévisible.
Chaque clinicien possède ses propres habitudes pour conduire sa consultation mais
globalement on pourra distinguer plusieurs étapes/phases :
- Présentation du motif de la consultation par les propriétaires : ils feront part de leurs
problèmes et de ce qu’ils aimeraient changer ou résoudre, c’est leur demande.
- Observation de l’animal en liberté (lorsque cela est possible) dans la salle de
consultation par le clinicien : en pratique cette observation se fera tout au long de la
consultation. Les réactions et comportements de l’animal seront très informatifs pour
le vétérinaire.
- Recueil d’informations (éléments sémiologiques) sur l’animal, sous forme de
questions/discussion avec le propriétaire et organisé en plusieurs parties (Mège et al,
2003).
- Examen clinique (somatique) de l’animal comme lors d’une consultation générale.
- Exposé du praticien de son diagnostic sémiologique, du pronostic. C’est également le
moment d’expliquer le problème aux propriétaires.
- Mise en place d’une thérapie comportementale +/- associées à une thérapie
médicale : outre la rédaction de l’ordonnance le vétérinaire va fournir les axes
d’amélioration espérés en fonction du temps, la durée du traitement, le rythme des
contrôles (visites ou par téléphone) etc.
B. Outils d’évaluation
Dehasse et Béata ont également proposé chacun une grille d’évaluation des chiens
dangereux. L’actualité des chiens dangereux à donné certaines responsabilités aux
vétérinaires sur l’évaluation comportementale des chiens. Une formation encadrée par les
vétérinaires comportementalistes diplomés a été créée et permet à tout vétérinaire qui l’aura
suivie d’être habilité à effectuer cette évaluation de la dangerosité des chiens.
Au cours de cette formation, est fournie une grille qui combine les 3 grilles de Pageat,
Dehasse, et Béata, donnant un score global.
Malgré tout il est évident que ce genre d’évaluation reste soumis discussion quant à sa
fiabilité, le droit à l’erreur dans le cadre d’un sujet aussi complexe que l’agressivité étant
difficilement acceptable et paradoxalement inévitable.
L’intérêt des échelles ETEC et EVEC semble limité en pratique mais cela permet
d’avoir un score chiffré, qui peut être utile notamment dans le cadre d’un suivi, car basé sur
des critères précis et donnant une visualisation des caractères évolutifs. Elles peuvent
également être utiles dans le cadre d’études cliniques, avec une meilleure reproductibilité de
l’évaluation. Elles ne dispensent pas d’un travail sémiologique rigoureux mais peuvent être
des arguments de confirmation pour le vétérinaire.
Ces échelles d’évaluation ne sont néanmoins que des outils concernant uniquement la
sémiologie, qui n’aident pas le praticien pour le choix du traitement et n’influencent donc pas
ce dernier.
expliquer tous les effets thérapeutiques. D’après lui il existe plusieurs modèles pour prescrire
des psychotropes :
- « choix du psychotrope par ses effets sur la neurotransmission et la neuromodulation
(neurochimie, neurophysiologie) »
- « choix du psychotrope pour les symptômes sur la physiologie »
- « choix du psychotrope pour les troubles sur la nosographie »
L’exercice de la prescription d’un psychotrope n’est donc pas une chose aisée et est
difficilement automatisable, l’expérience du praticien est alors très utile.
Le tableau « SAD » ne serait alors qu’un outil d’évaluation, qui ne peut se suffire mais
qui peut donner une orientation pour la mise en place d’un traitement en facilitant l’évaluation
des trois principaux systèmes de neurotransmetteurs modulateurs.
DEFICIT EXCES
Déficit des autocontrôles Anorexie
Mordillements Nausées
Emotivité Dégoût
S Impulsivité Apathie
E Agressions :
R - associées à la peur
O - sociales : hiérarchique, irritation
T (Souvent disparition des phases de menace)
O Cauchemars
N Troubles du sommeil
I Boulimie
N
E Mâchonne l’eau
Chevauchements (comportement sexuel)
Hyperréactivité à l’environnement
(agitation anxieuse)
Etats dépressifs
A Hypo vigilance Hyper vigilance
D Déficit de mémorisation Tachycardie
R
E Défaut d’attention, de concentration Tachypnée
N Fatigue, apathie Mydriase
A Hypersomnie Piloérection
L
I Mictions émotionnelles
N
Etats anxieux
E
Hypo motricité Hyper motricité
D
Diminution du comportement exploratoire Augmentation du comportement exploratoire
O
P Inhibition comportementale Stéréotypies
A Pertes des séquences d’arrêt Hallucinations
M
Déficit cognitif : associations (dressage) Augmentation de l’anticipation émotionnelle
I
N Dyspepsie (vomissements, éructation,
Altération de la mémorisation
E bâillements)
Diarrhée ou colon irritable
Le résultat de cette étude a montré qu’il y aurait deux populations de chiens anxieux
concernant le dosage de la prolactine, chacune des populations ne répondant pas de la même
manière aux traitements.
Les animaux ayant un taux de prolactine élevé ont une amélioration significative du
score ETEC avec un traitement à la sélégiline, là où la fluoxétine est peu efficace. Au
contraire les animaux ayant un taux de prolactine dans les valeurs usuelles voient leur score
ETEC diminuer de manière significative avec un traitement à fluoxétine, là ou la sélégiline est
peu efficace.
FLUOXETINE SELEGILINE
a) L’hypothyroïdie canine
D’autres troubles liés à l’hypothyroïdie ont pu être décrits chez l’homme et semblent
présents chez le chien : mais certaines études tendraient à montrer le contraire chez le chien
- L’anxiété
- Les états dépressifs : dépressions chroniques, dépression d’involution du chien âgé
Néanmoins certains auteurs émettent des réserves (Bonnafous, 1999) (Schowbthaler,
2007).
Il est souvent question d’un stade pré morbide associant une hypothyroxinémie à
certains troubles comportementaux.
Le diagnostic de certitude de l’hypothyroïdie n’est pas toujours évident et détecter des
stades pré morbides n’est donc pas facile. En effet le diagnostic de l’hypothyroïdie peut faire
l’objet de plusieurs dosages biochimiques :
- Dosage de la T4 (totale ou libre) : pour lequel il existe des variations (Tableau 6). Ce
test possède une grande sensibilité mais une spécificité faible.
- Dosage de la TSH : il existe des variations de ce taux en fonction de la journée ce qui
implique qu’il y aura des faux négatifs mais aussi des faux positifs.
Ces deux dosages devraient être associés afin de limiter le risque important de faux
négatifs et faux positifs. D’après Garnier&Merveille (2007) :
- La présence d’une concentration hormonale normale ou élevée en T4 permet d’exclure
l’hypothèse d’hypothyroïdie alors qu’une concentration basse ne permet aucune
conclusion.
- En sens inverse, la constatation d’une concentration élevée en TSH confirme une
hypothyroïdie alors qu’une concentration dans la limite des valeurs usuelles ne permet
pas d’éliminer l’hypothèse.
Horaires
VARIATIONS Âge (La T4 diminue avec l’âge)
PHYSIOLOGIQUES Race : lévriers (surtout Greyhound)
DE LA THYORXINEMIE Jeûne de 3 jours ou plus
Dioestrus (Réduction de la T4 parfois)
MALADIES
Hypercorticisme
Diabète sucré (acidocétose)
Acromégalie
Hyperoestrogénisme
Insuffisance rénale
Insuffisance cardiaque
Insuffisance hépatique
Entéropathies exsudatives, malnutrition
Infections, inflammations chroniques (libération de
cytokines : IL1, IL6, TNF)
Néoplasie
Maladies graves
HYPOTHYROXINEMIES
TRAITEMENTS
« REACTIONNELLES »
Glucocorticoïdes
Androgènes, anti-androgènes
Progestagènes
Dopaminergiques
Certains antibiotiques (Sulfamides, Pénicilline)
Phénobarbital
Certains diurétiques (Furosémide)
Certaines Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens
(Salicylés…)
Diazépam
Héparine
Imidazole
Mitotane
Propanolol
Phénothiazines (Acépromazine, Lévomépromazine…)
Certains vétérinaires estiment que les troubles comportementaux pourraient être les
premiers signes d’hypothyroïdie, souvent présents avant les répercussions biochimiques sur
les dosages de T4 et TSH, qui amènerait à commencer une médication à base de
lévothyroxine dans certains cas malgré une biochimie équivoque.
Cette hypothèse est encore très discutée et fait l’objet de débats entre vétérinaires
comportementalistes, mais aussi avec les endocrinologues.
b) L’hyperthyroïdie féline
(De Fornel-Thibaut et al, 2007)
Lors d’un hypercortisolisme des troubles comportementaux sont parfois décrits mais
ils ne sont pas vraiment spécifiques :
- Etats dépressifs associés à des signes d’involution
- Syndrome confusionnel
- Anxiété
- Hypernervosité, hyperexcitabilité
- Chimiothérapie
- Chirurgie
Les principales indications de ces deux types de prise en charge seront développées
dans la partie « choix : agir sur la fonction de reproduction ».
II. Le choix
A. Choisir un psychotrope
1. Principes de prescription
Une fois l’évaluation des systèmes de neurotransmetteurs réalisée il sera alors plus
aisé de définir une liste des molécules (parmi les molécules le plus utilisées) qui pourraient
être intéressantes sur le cas et susceptibles d’avoir une action sur le/les système(s)
défaillant(s). Pour cela il peut être utile de se référer au Tableau 8 situé en fin de Troisième
partie de ce travail.
Néanmoins, comme cela a déjà été dit, la simple hypothèse aminergique n’est pas
toujours suffisante et une approche plus symptomatologique est souvent moins erronée.
C’est à ce titre que Dehasse en 2004 propose un « Répertoire de quelques symptômes et des
psychotropes qui leur correspondent ».
Le vétérinaire devra hiérarchiser les troubles à gérer en priorité, ce sont ces derniers
qui vont guider la mise en place de la thérapie.
L’une des règles de base est qu’il faut essayer au maximum de faire en sorte que le
psychotrope soit un agent facilitateur de la thérapie comportementale.
Par exemple : l’emploi d’un neuroleptique ayant un effet délétère sur la mémoire et
l’apprentissage sur un chiot qui a du mal à se concentrer lors de la marche en laisse va à
l’encontre de l’effet recherché : certes le chiot sera moins remuant mais son apprentissage de
la marche en laisse ne sera pas idéal. De même associer un traitement aux ISRS (réputés
anorexigènes) à une thérapie comportementale basée sur un apprentissage motivé par des
récompenses alimentaires n’est pas toujours idéal.
Toute mise en place d’une thérapie doit être précédée de l’accord de principe des
propriétaires. Le clinicien doit s’assurer qu’ils aient bien compris le/les objectif(s) du
traitement, ainsi que les éventuels effets secondaires qui pourraient être observés. Il est inutile
de s’engager dans une thérapie longue (6mois ou plus) avec des molécules nécessitant un
sevrage rigoureux avec des propriétaires qui ne s’en sentent pas du tout capables de la suivre
et qui risquent d’interrompre à tout moment l’administration du psychotrope. C’est une cause
importante d’échec !
a) Les antidépresseurs
Historiquement parmi les plus anciens, ils sont également appelés « imipraminiques »
en rapport avec l’une des premières molécules décrites : l’imipramine.
Leur action est basée sur une inhibition de la recapture et principalement celle de la
noradrénaline et de la sérotonine avec plus ou moins de spécificité pour l’une des deux
mono amines.
Cette classe d’antidépresseur est considérée comme l’une des plus efficaces mais
présente bon nombre d’effets secondaires dus au fait qu’ils ont également des propriétés
antihistaminiques, anti-cholinergiques, et seraient antagonistes alpha 1 adrénergiques.
Leur action anti-cholinergique les contre indique chez les personnes cardiaques.
On distingue deux formes de MAO par leur affinité de substrat : la forme A ayant une
affinité plus marquée pour la Sérotonine ; la forme B présentant quant à elle une affinité plus
marquée pour la Phényléthylamine. Mais les deux types de MAO sont capables de dégrader la
dopamine et la noradrénaline, chez le chat il a d’ailleurs été démontré que la 5HT était
dégradé par la MAO B alors qu’elle l’est généralement par la MAO A (Uchida et Koelle,
1984). De plus ces deux types d’enzyme n’auront pas la même distribution au sein des
différents tissus avec des variations importante d’une espèce à une autre (Inoue et al, 1999).
On peut donc en déduire que l’action des IMAO ne sera donc pas tout à fait la
même d’une espèce à l’autre.
La classe des IMAO peut être divisée selon l’action soit sur la MAO A soit sur la
MAO B, soit par une action mixte (ils ont de toute façon tous une activité mixte à forte dose).
La MAO A est connue pour participer à la dégradation d’autres amines, notamment la
tyramine qui est un acide aminé présent dans certains aliments comme le fromage.
L’utilisation d’IMAO A associée à l’absorption de fromage a alors causé certains effets
secondaires que l’on a appelé « effet fromage ». Les IMAO B ont été découverts plus tard et
n’ont pas cet effet fromage car la MAO B n’a pas de rôle dans la dégradation de la tyramine,
en tout cas chez l’homme.
On peut également distinguer les molécules qui vont inactiver la MAO de façon
réversible ou irréversible. L’effet des molécules se fixant de façon irréversible peut durer
plusieurs jours après une administration unique, le temps que de nouvelles MAO ne soient
reformées.
Exemple : Sélégiline
b) Les neuroleptiques
Ils ont principalement une action sur les terminaisons dopaminergiques, cette action
peut être différente selon la dose administrée. Leur action sur les productions
comportementales est spectaculaire, mais ils ont peu de pouvoir anxiolytique.
(a) Butyrophénones
Ces neuroleptiques ont une plus grande affinité pour les récepteurs post synaptiques,
qu’ils bloquent, ils diminuent donc la transmission dopaminergique.
Néanmoins leur usage n’est pas idéal car ils inhibent tous types de comportements
et d’interactions sociales, qu’elles soient normales ou anormales. L’apprentissage et la
thérapie comportementale n’en seront donc que moins efficaces, on ne traite pas vraiment la
cause.
Exemple : pipampérone
(b) Phénothiaziniques
En plus de leur affinité pour les récepteurs dopaminergiques post synaptiques, ils
interviennent aussi en bloquant les récepteurs histaminiques et noradrénergiques. L’animal est
alors coupé de son environnement. Ils sont utilisés comme camisole chimique et n’ont
quasiment aucun intérêt en comportement malgré deux spécialités vétérinaires pour
l’acépromazine.
Ces neuroleptiques auraient une plus grande affinité pour les récepteurs pré
synaptiques, ils augmenteraient alors la neurotransmission dopaminergique.
On observera alors l’augmentation des productions comportementales et de la
réactivité.
La plupart de ces neuroleptiques seront antiproductifs à plus forte dose, par saturation
des récepteurs pré synaptiques et donc occupation des récepteurs post synaptiques.
Ils seront d’autant plus manipulables que l’écart entre la dose anti déficitaire et la dose
anti productive sera important.
Exemple : Sulpiride
NB : Chez l’homme ce blocage des récepteurs 5HT2 est une propriété associée à
l’effet antimigraineux.
Exemple : Rispéridone
c) Les hypnotiques
Ils ne sont pas ou peu utilisés en médecine du comportement, c’est pourquoi ils ne
seront pas développés. On y trouve par exemple les barbituriques.
d) Les anxiolytiques
Il existe quatre familles chimiques différentes mais dont l’action thérapeutique est très
proche. Mais il faut noter que d’autres familles de psychotropes comme les Inhibiteurs
Leur mode d’action consiste à favoriser l’action du GABA en se fixant sur les
récepteurs GABA-A. Le récepteur modifie alors sa conformation, devenant ainsi encore plus
sensible au GABA. Les effets observés sont donc en rapport la potentialisation de l’action
inhibitrice du GABA.
Les benzodiazépines ont des effets anxiolytiques, sédatifs voire hypnotique (selon la
dose), anticonvulsivants et myorelaxant (anti-inflammatoire périphérique).
Il faut également prendre en compte que ces molécules peuvent induire un état de
dépendance lorsqu’elles sont utilisées à long terme. Un sevrage sera donc souvent nécessaire
car un arrêt brutal pourrait conduire à des réactions d’anxiété, d’insomnie, ou d’hyperactivité.
De plus, à long terme on observe une certaine accoutumance, obligeant le praticien à revoir
les doses à la hausse pour obtenir les mêmes effets.
Néanmoins ces molécules ont un intérêt restreint à être utilisées sur le long terme de
par leurs effets secondaires et par le fait qu’elles interfèrent avec les facultés d’apprentissage,
elles peuvent donc affecter la thérapie comportementale. Un usage ponctuel pourra par contre
être intéressant (stress d’un voyage par exemple).
A l’origine utilisés comme antihypertenseurs chez l’homme ces molécules sont utilisées
comme anxiolytiques chez l’animal.
Ils se sont révélés être de très bons « antitrac » et sont en effet particulièrement
indiqués lors de troubles émotionnels.
Comme leur nom l’indique ils agiraient par blocage des récepteurs bêta adrénergiques.
On observe donc des effets chronotropes, dromotropes, inotropes, et bathmotropes négatifs.
Ces effets seront peu présents et n’altèreront pas vraiment l’état sur les sujets ne présentant
pas d’affection cardiaque particulière.
On observe également une vasodilation des coronaires, ainsi qu’une bronchostriction
(attention aux asthmatiques).
Les effets sur le système métabolique sont importants à connaître lors de la
prescription de bêtabloquants. On a une inhibition de la glycogénolyse hépatique, de la
lipolyse, de la libération du glucagon et de l’augmentation physiologique du taux d’insuline.
Associé aux effets cardiaques (notamment l’effet anti tachycardie) l’organisme
s’adaptera moins bien aux efforts, il y aura alors un risque lors d’effort violent.
Exemples : Propanolol
e) Thymorégulateurs
On les appelle également régulateurs de l’humeur. Le terme d’humeur est employé ici
pour désigner l’état émotionnel d’un individu. Deux molécules thymorégulatrices ou
normothymiques peuvent être utilisées :
Ces deux molécules ont été utilisées chez l’homme pour traiter les troubles bipolaires,
autrefois appelés troubles maniaco-dépressifs.
Le terme nutraceutique est employé pour désigner des compléments alimentaires qui
sont utilisés en thérapeutique. A ce jour sont disponibles deux molécules, également détaillées
en troisième partie de ce travail :
- L’alpha-casozépine
- La (l)-Théanine
Il existe des points communs aux phéromones et aux nutraceutiques qui les distinguent
des psychotropes. Le principal point commun est l’innocuité, leur statut remporte alors
souvent l’accord des propriétaires. De même l’administration est souvent facilitée,
particulièrement en ce qui concerne les phéromones disponibles en diffuseurs ou collier.
Mais attention : même s’il n’existe en général aucune contre-indication cela ne doit
pas inciter le praticien à prescrire la molécule de manière irraisonnée. En effet, les
propriétaires risquent alors de perdre confiance en la thérapie mais aussi envers leur
vétérinaire. Ces molécules doivent toujours faire l’objet d’une prescription raisonnée,
argumentée, et expliquée auprès des propriétaires. L’association avec une thérapie
comportementale est par ailleurs souvent recommandée si ce n’est nécessaire.
- En première intention
- Lors de refus des psychotropes par les propriétaires
- En complément d’une thérapie comportementale
- En complément d’un traitement psychotrope
- En phase de transition entre l’arrêt du/des psychotrope(s) et l’arrêt total d’une
chimiothérapie
La stérilisation aura, par exemple, un intérêt dans l’optique de faciliter une thérapie
de régression sociale dirigée au sein du foyer, en complément d’une thérapie
comportementale voire également de l’administration de psychotropes.
Globalement il faut retenir que la stérilisation n’aura d’effets que sur les
comportements ayant une origine sexuelle, l’origine des comportements n’étant pas
toujours très claire, il conviendra de rester prudent.
MALE FEMELLE
NB : il est important de noter que plus ces comportements gênants seront installés
dans le temps plus le pronostic sera réservé.
Les progestatifs sont également utilisés chez le chat pour traiter les marquages urinaires
(Dramard, 2007)
Les mesures hygièniques sont généralement suffisantes pour faire régresser les
symptômes mais parfois une chimiothérapie visant à réduire la prolactinémie est à envisagée.
Les molécules les plus employées dans la pharmacopée vétérinaire sont :
- La metergoline (Contralac ND) : antagoniste sérotoninergique (Beijerink et al, 2004)
- La cabergoline (Galastop ND) : agoniste dopaminergique (Beijerink et al, 2004)
III. Le suivi
A. Objectifs communs
Au cours de la première consultation le vétérinaire fixera, en accord les propriétaires
ce que l’on pourra nommer les objectifs communs. Ces objectifs communs tiendront compte
de l’état du chien et de l’amélioration espérée par le traitement mis en place. Il est nécessaire
que le vétérinaire donne un pronostic pour parfois tempérer l’attente des propriétaires, ainsi
une cinétique d’amélioration pourra être estimée et expliquée aux propriétaires.
Lors des visites de contrôles certains vétérinaires utilisent un système de « notes » (par
exemple une note sur 10) qui sera donnée par les propriétaires en début de consultation.
Si l’on voulait représenter cela sous la forme d’un graphique cela pourrait donner cette
figure 7 :
Ceci est un exemple qui pourrait représenter une courbe de progression type lors du
traitement d’un chien hyperactif traité par un ISRS.
Quelques commentaires généraux :
- les visites de contrôle sont souvent entrecoupées par des contrôles téléphoniques
- la première visite de contrôle intervient en général entre 15jours et 6 semaines et est
dépendante du cas, du praticien, de la thérapie employée…
- la décision de sevrage dans les cas de traitement longs intervient souvent après environ
2 mois de stabilisation
- les visites de contrôle sont souvent l’occasion de revoir la dose du traitement, voire de
le modifier
Exemple : Lors de l’utilisation d’un neuroleptique, si l’effet recherché est anti déficitaire et
que les symptômes s’aggravent il faudra revoir la dose à la baisse. Au contraire lors de
l’utilisation d’un ISRS si l’effet sur l’impulsivité est recherché mais pas assez marqué il
faudra probablement augmenter la dose.
Parfois l’effet recherché n’est pas du tout présent, il est même possible que l’animal
régresse. On peut alors penser à arrêter le traitement en cours et mettre en place une nouvelle
molécule, on peut également associer une deuxième molécule.
Souvent les symptômes peuvent évoluer, cela peut être prévu ou non par le praticien
dans son plan thérapeutique. Il sera donc utile de surveiller l’apparition des nouveaux
symptômes permettant d’établir qu’il est temps de changer de psychotrope ou de réévaluer la
thérapie.
Exemple : Lors d’une thérapie de régression sociale redirigée trop rapide ou mal menée (ou
même sans raison particulière), certains chiens peuvent développer de l’anxiété liée une
position sociale qui ne serait pas encore tout à fait comprise et qui perturberait l’animal.
Le traitement peut également être arrêté si l’animal est considéré comme guéris, ou plutôt
suffisamment amélioré par la thérapie. On entame alors souvent une période de sevrage pour
les traitements longs, qui intervient généralement après 2 mois de stabilisation. Si l’arrêt du
traitement provoque une rechute, une reprise est alors à envisager.
Troisième Partie :
Molécules utilisables
Les principaux ouvrages utilisés pour la rédaction de ces fiches sont (Crowell-Davis et
Murray, 2006), (Mège et al., 2003), (Dramard, 2007), (Pageat, 1998), et le DMV 2007.
D’autres références plus ciblées seront directement citées dans le texte.
ACEPROMAZINE
Présentation Générale
L’acépromazine appartient à la famille des phénothiazines. Il s’agit d’un neuroleptique
sédatif. C’est le plus connu des neuroleptiques en médecine vétérinaire.
Mode d’action
L’acépromazine bloque la transmission dopaminergique par blocages des récepteurs D2 post
synaptiques. Elle bloque également les récepteurs adrénergiques, histaminiques et
muscariniques.
Propriétés
Outre ses propriétés anti-nauséeuses, l’effet le plus marqué sur le plan comportemental est un
état d’indifférence.
A forte dose on pourra observer une ataxie puis éventuellement une sédation.
Il s’agit d’un produit délicat à manipuler car la dose anti-déficitaire est proche de la dose anti-
productive.
Indications
L’acépromazine est très utilisée comme prémédication anesthésique, elle en est d’autant
plus intéressante qu’elle possède un effet anti-émétique.
Son usage doit rester réservé à des cas ponctuels : transport, contention, en surveillant les
conditions externes (température). Pour l’obtention d’un effet optimal sur le mal des
transports il est conseillé d’administrer la molécule environ une à deux heures avant, et
renouveler l’administration toutes les 6 à 8 heures.
Il est possible d’utiliser la lévomepromazine (Nozinan ND), molécule proche, mais qui risque
moins d’être désinhibitrice.
Utilisée à trop faible dose, une agitation marquée et une désinhibition peuvent apparaître.
Contre-indications
L’acépromazine est contre indiquée dans les cas de dépression (aigue ou chronique),
notamment les dépressions d’involution.
Elle est également contre indiquée chez les animaux cardiopathes, et les animaux présentant
une mauvaise thermorégulation, ce qui en fait une molécule peu indiquée chez les sujets
âgés.
Son effet de blocage des récepteurs post synaptiques dans la voie nigrostriée, contre indique
l’utilisation de cette molécule dans le syndrome HS-HA.
Elle ne devrait pas être utilisée comme une camisole chimique, ou alors sous contrôle médical
de façon à ne pas risquer un sous dosage qui est dangereux.
Il faut également savoir que c’est une molécule qui abaisse le seuil épileptogène, il faudra
donc l’utiliser avec précautions chez les animaux épileptiques.
Doses – sevrage
Par voire orale :
Présentations commerciales
L’acépromazine dispose d’une AMM vétérinaire pour le chien et le chat et est commercialisée
sous le nom de :
VETRANQUIL (CEVA)
- Comprimés 25 mg
- Solution Injectable 10 mg/mL
CALMIVET (VETOQUINOL)
- Comprimés 12,5 mg
- Solution Injectable : 5 mg/mL
Des granulés sont également disponibles et cette forme sera plutôt adaptée à la médecine
équine.
Associations pharmacologiques
Il est possible d’associer l’acépromazine aux antidépresseurs ISRS.
ACETATE DE CYPROTERONE
Présentation Générale
L’acétate de cyprotérone est un progestatif de synthèse parfois utilisé en médecine du
comportement.
Indications
- Les sociopathies en association avec la carbamazépine
- Le syndrome HS-HA en association avec la carbamazépine
- Troubles du comportement sexuel : hypersexualisme ou imprégnation hétérospécifique
avec tentative d’accouplement.
- Hypertrophie prostatique.
On peut prescrire cette molécule aussi bien chez le mâle que la femelle. Par son effet central,
la stérilisation n’empêche pas la prescription. L’acétate de cyprotérone est surtout utilisé en
association avec la carbamazépine.
Doses – sevrage
Chez le chien : 3 à 5 mg/kg par jour en deux prises pendant 3 semaines puis à demi dose
pendant les trois semaines suivantes.
Présentations commerciales
Il n’y a pas de présentation vétérinaire, la molécule est commercialisée sous le nom
d’ANDROCUR ND en comprimés à 50mg.
D’autres progestatifs comme l’acétate de delmadinone ou d’osatérone ont des spécialités
vétérinaires.
ALPHA CASOZEPINE
Présentation Générale
L’alpha-casozépine est un supplément nutritionnel naturel, c’est un décapeptide issu d’un
hydrolysat trypsique de la caséine alpha-1 (la principale protéine présente dans le lait).
Mode d’action
Cette molécule aurait une affinité pour le site dédié aux benzodiazépines sur les récepteurs
GABA A, d’après les études réalisées l’effet anxiolytique serait comparable à ceux du
diazépam (Violle et al, 2006) mais sans les effets secondaires de ce dernier (effet
désinhibiteur, effet délétère sur la mémoire). (Morel, 2007)
La mise en place de son activité est variable en fonction de l’effet recherché, variant de 3 à 28
jours. Globalement il faut attendre au moins 7 à 14 jours pour juger de son efficacité. Le
traitement minimum étant de 1 mois.
Propriétés
L’alpha-casozépine réduit les manifestations neurovégétatives liées au stress, l’intensité des
émotions et régule le sommeil. Elle atténue les réponses de peur et leurs manifestations
organiques.
Chez le chat l’alpha-casozépine améliorerait les réactions vis-à-vis des personnes étrangères,
sur les manifestations liées à la peur (y compris les agressions), ainsi que les manifestations
organo-végétatives liées à l’anxiété (Béata et al, 2007).
Indications
Elle peut être utilisée en première intention dans de nombreux cas avec une très grande
sécurité d’emploi.
L’alpha-casozépine sera utile pour la prévention d’un stress prévisible ou le soutien lors de
situations stressantes :
- Déménagement
- Arrivée d’un nouvel animal, d’un enfant
- Saisons d’expositions
- Nouveaux horaires des propriétaires…
La prise devra être maintenue tant que l’animal est exposé.
Contre-indications
Aucune.
Doses – sevrage
Une seule prise quotidienne est nécessaire à la dose minimale effective de 15mg/kg/j en une à
deux prises. En pratique il vaut mieux préférer un léger surdosage que risquer une dose plus
faible.
Aucun sevrage n’est nécessaire : il n’y a aucune dépendance, ni accoutumance, ni effet
rebond.
Présentations commerciales
L’alpha-casozépine dispose d’une présentation vétérinaire pour le chien et le chat et est
commercialisée sous le nom de ZYLKENE (SCHERING PLOUGH).
Elle se présente sous forme de gélules, disponibles sous deux dosages différents :
- ZYLKENE 75 mg : pour les chats et chiens jusqu’à 10 kg
- ZYLKENE 225 mg : pour les chiens de plus de 10 kg
Il est possible et même conseillé d’ouvrir la ou les gélules directement sur les aliments, la
poudre est appètente, ce qui facilite l’administration quotidienne et réduit le stress de
l’administration d’un comprimé aussi bien du côté du propriétaire comme du côté de l’animal.
Associations pharmacologiques
L’alpha-casozépine peut être utilisée seule ou en association avec toute autre molécule.
APAISINE Canine
Présentation Générale
Ce sont des phéromones apaisantes de la chienne allaitante.
Mode d’action
Les apaisines canines sont des phéromones sécrétées par les glandes sébacées du sillon inter
mammaire de la chienne allaitante. Lors de la tétée cette molécule entre en contact avec les
cellules de la muqueuse qui tapisse l’organe de Jacobson lui-même relié au système limbique.
Elle induirait alors des variations de l’état réactionnel et émotionnel du chiot. Cette
phéromone semble être un support du lien d’attachement entre le chiot et sa mère et aurait
encore des effets persistants sur les chiens adultes.
Propriétés
Chez les chiots les phéromones naturelles ont pour effet de les rassurer et de les tranquilliser
lors de la découverte de leur environnement.
Chez l’adulte les phéromones d’apaisement diminuent les manifestations organiques et
comportementales (agitation, vocalises, destruction) liées à la séparation d’avec l’être
d’attachement qu’il s’agisse de persistance du lien d’attachement primaire ou d’un hyper
attachement secondaire. Les apaisines seraient également intéressantes pour diminuer les
manifestations organiques et comportementales de la peur.
Indications
- Anxiété de séparation : les apaisines ont montré une efficacité équivalente à la
Clomipramine dans cette indication selon Gaultier et al (2005)
- Les autres troubles anxieux liés à la séparation
- Lors d’introduction d’un chiot ou d’un chien adulte chez ses nouveaux maîtres
- En appoint d’une thérapie médicamenteuse ou comportementale dans le cas de
syndrome de privation
- Ponctuellement lors de voyage, déménagement ou modification importante dans
l’environnement d’un chien souffrant d’un syndrome de privation, afin de prévenir des
rechutes éventuelles
- Après une mise-bas, lors d’inquiétude marquée de la mère
- Chez le vétérinaire, dans un souci d’augmenter le bien être des chiens en cas
d’hospitalisation
- Peut être utile lors des thérapies visant à désensibiliser l’animal par contre-
conditionnement
- Peut être intéressante pour réduire les manifestations liées à la peur (Sheppard, 2003)
Les phéromones d’apaisement ne sont d’aucune utilité dans le traitement du syndrome HS-
HA.
Contre-indications
Aucune
Il existe deux présentations commerciales relevant de deux modes différents de diffusion des
apaisines :
Le diffuseur électrique :
Son utilisation est très simple, puisqu’il suffit de brancher le diffuseur électrique dans une
prise et de laisser branché jusqu’à épuisement du produit. La durée moyenne de diffusion du
produit est 4 semaines et des recharges sont disponibles. La prise sera préférentiellement au
centre de la pièce occupée le plus fréquemment par le chien. Le produit est disséminé dans
l’atmosphère sur une surface d’environ 70m2. Une fenêtre ouverte sur l’extérieur n’empêche
pas le bon fonctionnement de la prise.
Le collier :
Il présente le gros avantage de pouvoir maintenir le chien en permanence sous l’influence des
apaisines, y compris à l’intérieur de l’habitation. Il est recommandé de serrer suffisamment le
collier afin que la chaleur corporelle favorise l’évaporation du produit. Les bains sont
possibles mais il recommandé d’enlever le collier en cas de shampooing. La durée d’efficacité
est d’environ 1 mois.
Associations pharmacologiques
La DAP peut être utilisée seule ou en association avec toute autre molécule.
AZAPERONE
Présentation Générale
L’azapérone est un neuroleptique anti-productif proche de la pipampérone.
Mode d’action
Comme les autres butyrophénones, l’azapérone agit essentiellement sur les récepteurs D2 post
synaptiques. Sa durée d’action est brève.
Cette molécule ne semble posséder aucune affinité sélective pour les récepteurs pré
synaptiques.
Les effets sur la démarche sont moins spectaculaires qu’avec les autres neuroleptiques anti-
productifs (moindre affinité pour les voies pyramidales).
Propriétés
La molécule provoque chez les chiens un état différence. Elle est anti-productive sans être
trop sédative. Même à faible dose, elle n’est pas désinhibitrice.
Indications
L’azapérone est très utile lors de la manipulation du chien à la clinique :
- Elle induit un état d’indifférence sensorielle utile en hospitalisation, permettant
également le contrôle des aboiements.
- Elle autorise des interventions faiblement douloureuses sur des animaux vigiles,
craintifs, sans anesthésie (toilettage, pose de pansement, sondage…)
- Elle permet de contrôler l’agitation liée au réveil d’anesthésie
- Elle peut être utilisée en prémédication sur des animaux craintifs.
Sa courte durée d’action (2heures) limite toute utilisation hors de la clinique, si ce n’est que
dans des transports courts.
Contre-indications
Comme tous les neuroleptiques, son utilisation doit être prudente chez le vieux chien (risque
de refroidissement et d’hypotension).
Doses – sevrage
Chez le chien, on utilise 1ml/m². Les meilleurs effets s’observent per os. Le passage est trans-
muqueux et la déglutition n’est pas nécessaire mais la molécule est amère et entraîne une
salivation.
Présentations commerciales
Seule la forme injectable pour pré anesthésie de porc est commercialisée sous le nom de
STRESNIL. Elle n’a pas d’AMM chez le chien et le chat.
CARBAMAZEPINE
Présentation Générale
C’est un thymorégulateur GABAergique avec une légère action noradrénergique (alpha-2
agoniste) qui permet une régulation de l’humeur.
Mode d’action
La carbamazépine inhibition le processus d’embrasement des neurones du système limbique
impliqué dans l’épilepsie.
La carbamazépine a un caractère antagoniste pour les récepteurs A1 de l’adénosine (Van
Calker et al, 1996) et elle interagit avec les récepteurs périphériques des benzodiazépines, ce
qui explique son effet anti-convulsivant.
La carbamazépine est liée à 75% aux protéines plasmatiques, elle est métabolisée par le foie
pour ensuite être excrétée dans l’urine. (Bertilsson et Tomson, 1986)
Propriétés
En raison de ses multiples modes d’actions, la carbamazépine a de nombreuses propriétés :
Indications
- Sociopathie (pour les agressions)
- Syndrome HS-HA (action sur l’impulsivité)
- L’agressivité réactionnelle des états algiques
- Les dysthymies en raison des agressions présentes pendant les phases productives
- La dyssocialisation primaire
- Les potomanies d’origine anxieuse (action sur l’ADH)
- L’épilepsie essentielle
Elle sera prescrite lors d’agressions par peur, caractéristiques de l’anxiété intermittente, elle
est particulièrement indiquée lors des agressions par irritation également.
Contre-indications
- Sujets présentant des troubles cardiaques, sanguins, ou hépatiques
- Animaux présentant un glaucome
- Insuffisance rénale
- Animaux âgés
- Animaux très jeunes : la carbamazépine a des propriétés alpha-2 agonistes. Or les
molécules ayant cette propriété perturbent la sécrétion d’hormone de croissance.
- Femelles en gestations : la carbamazépine est capable de traverser le placenta
(Bertilsson&Tomson, 1986).
Cette molécule est également contre indiquée chez le chat (propriétés émétiques).
Doses – sevrage
La dose est de 20 à 40 mg/kg par jour en deux prises. A la fin du traitement un sevrage est
nécessaire.
Présentations commerciales
Il n’y a pas de présentation vétérinaire.
Deux présentations existent : TEGRETOL LP 200 et 400 mg
Associations pharmacologiques
Elle peut dans certains cas être utilisée en association avec l’acétate de cyprotérone.
Elle a des propriétés alpha 2 agonistes, elle ne peut donc pas être associée avec les bêtas
bloquants et les alpha-2 agonistes. On évitera également l’association avec un IMAO, ou dans
les 14 jours après l'arrêt de ces derniers.
CLOMIPRAMINE
Présentation Générale
La clomipramine est un antidépresseur tricyclique, inhibiteur mixte de la recapture de la
sérotonine et de la noradrénaline. Mais c’est probablement le tricyclique le plus spécifique de
la sérotonine.
Mode d’action
La clomipramine a pour effet immédiat d’augmenter la concentration en sérotonine et en
noradrénaline dans la fente synaptique, mais dans un deuxième temps, l’effet dû à
l’augmentation des neurotransmetteurs est contrebalancé par la mise en place de la « down
régulation ».
Cette « down régulation » est cliniquement observable lors de l’utilisation de la
clomipramine à dose faible. L’effet thérapeutique obtenu et la rapidité de sa mise en place
dépendent également de la dose prescrite.
Elle ne s’installe généralement qu’au bout de 15 jours à 3 semaines de traitement, on ne
pourra donc pas juger immédiatement de l’efficacité du traitement.
La clomipramine stimule également les fibres nociceptives descendantes ce qui a pour effet de
diminuer la douleur.
Le mode d’excrétion principal de la clomipramine est la bile mais aussi les reins.
C’est une molécule lipophile, elle diffusera donc bien dans les tissus riches en graisses, mais
sa concentration sanguine chutera assez rapidement.
Propriétés
La clomipramine a de multiples effets, tant sur les manifestations neurovégétatives observées
dans l’anxiété ou les dépressions, que sur les manifestations comportementales.
Propriétés neurovégétatives :
Propriétés comportementales :
A dose faible et après un temps de latence au cours duquel il est souvent constaté une
aggravation transitoire, la clomipramine :
- Diminue les manifestations comportementales de la peur
- Permet la levée de l’indifférence, relance le comportement exploratoire
- Contribue au détachement
- Favorise l’apprentissage de la propreté
- Diminue l’activité de léchage lorsqu’il n’est pas encore stéréotypé
- Régule l’appétit
Indications
Chez le chat :
Chez le chien :
- Anxiété de séparation (King et al, 2000b): lorsqu’elle évolue sous forme d’anxiété
permanente avec présence de phases productives (destructions, malpropreté) ou
d’activité substitutive telles que le léchage. C’est l’indication principale de l’AMM
vétérinaire pour le chien.
- Hyper attachement secondaire
- Dépression chronique
A doses élevées dans les cas d’anxiété intermittente et notamment dans les cas suivants :
- Syndrome de privation : lorsque celui-ci évolue sous forme d’anxiété intermittente
avec apparition d’agressions par peur et par irritation, lorsqu’il existe des mictions
inappropriées
- Sociopathie : au stade réactionnel
- Hyper attachement secondaire : lorsque les troubles reliés à cet hyper attachement sont
productifs
Elle aurait également montré une certaine activité lors d’une administration ponctuelle pour
réduire le stress lors d’un transport par exemple (Frank et al, 2006)
Si la clomipramine est prescrite à dose faible, il existe un risque de désinhibition avec les
conséquences suivantes :
- Agitation
- Agressions hiérarchiques, agressions par irritation
- Phases confusionnelles (chez le vieux chien)
Parmi les effets secondaires rapportés le plus fréquent est la sédation (King et al, 2004) mais
on peut rencontrer sinon :
- Effets cardiovasculaires : chez l’homme ont été mis en évidence des troubles de la
conduction auriculo ventriculaire et un risque d’aggravation de la tachycardie chez les
sujets prédisposés mais ces effets sembleraient moins important chez le chien.
(Pouchelon et al, 2000)
- Effets digestifs : constipation
- Effets urinaires : risque de strangurie, de rétention urinaire (Pfeiffer et al, 1999)
- Effets neurologiques : abaissement du seuil épileptogène
- Prise de poids
En pratique les effets secondaires sont discrets, et la clomipramine peut être administrée sur
de longues périodes sans effets secondaires visibles.
Contre-indications
L’élimination se faisant principalement par voie hépatobiliaire, il n’existe pas de contrainte
particulière concernant l’utilisation de la clomipramine chez l’insuffisant rénal.
Cette molécule utilisée à dose faible pour lever l’inhibition peut augmenter les risques
d’agressions sur les chiens dont le statut social n’est pas clair.
Elle sera également contre-indiquée ou à utiliser avec précaution sur les patients épileptiques,
présentant des arythmies cardiaques, un glaucome, ou sujet à rétention urinaire.
Elle est également déconseillée chez les mâles reproducteurs en raison de risques
d’hypoplasie testiculaire.
La clomipramine peut être excrétée dans le lait, elle sera donc contre indiquée chez les
femelles qui allaitent leurs petits.
Doses – sevrage
Chez le chien :
Du fait de sa demie vie faible, la clomipramine devra être administrée à raison de deux prises
quotidiennes.
C’est à partir de cette dose que les effets de la clomipramine deviennent significatifs par
rapport aux placebos (King et al, 2000b) et même à partir de 2mg/kg d’après (Petit et al,
1999). Deux études auraient d’ailleurs montré que la clomipramine n’était pas toujours
efficace aux faibles doses (< 2mg/kg) ; (Mertens, 2006) et (Podberscek et al, 1999).
Dans le cas où la clomipramine est prescrite dans le but de réguler le sommeil, la dose du soir
doit être administrée 4h avant l’endormissement.
Chez le chat :
Une étude a été réalisée montrant que la dose efficace contre le traitement de la malpropreté
urinaire (King et al, 2004) se situe entre 0,25 et 0,5 mg/kg/jour.
Présentations commerciales
La clomipramine dispose d’une AMM vétérinaire pour le chien et est commercialisée sous le
nom de CLOMICALM (NOVARTIS)
Elle est distribuée sous forme de comprimés. Trois dosages sont disponibles :
- CLOMICALM 5 mg
- CLOMICALM 20 mg
- CLOMICALM 80 mg
Associations pharmacologiques
L’association n’est pas recommandée avec les IMAO.
Elle peut être utilisée en association avec la trioxazine pour éliminer les gémissements
consécutifs à la levée de l’état dépressif, notamment chez le vieux chien.
CLONIDINE
Présentation Générale
La clonidine est un anxiolytique antihypertenseur de la famille des alpha-2 agonistes.
Mode d’action
La clonidine active les récepteurs alpha-2 présynaptiques noradrénergiques qui sont
inhibiteurs. C’est donc une molécule qui inhibe la transmission noradrénergique.
Elle possède une action centrale sur les récepteurs adrénergiques pré synaptiques :
- Au niveau des centres bulbaires, d’où son action hypotensive
- Au niveau du locus coeuruleus ce qui diminue l’anxiété
La clonidine, bien que proche du propanolol, n’a pas les mêmes sites d’actions et ses effets
centraux et périphériques sont différents.
Propriétés
Des effets physiologiques et comportementaux sont décrits.
Propriétés neurovégétatives :
Cette molécule est efficace sur les signes périphériques de l’anxiété : tremblements, sudation
et mydriase.
De plus son action inhibitrice sur la transmission de la dopamine lui confère une activité sur le
transit intestinal.
Propriétés comportementales :
Indications
Cette molécule n’est pas désinhibitrice et peut donc être utilisée sans danger en cas
d’agressivité.
Contre-indications
Les contre-indications sont très peu nombreuses, par précaution elle ne doit pas être prescrite
dans les cas suivants :
- Diabète
- Hypothyroïdie
- Insuffisants cardiaques sous hypotenseurs
- Anesthésie générale
La clonidine est contre indiquée chez le chat car elle aurait une action émétisante.
Doses – sevrage
Chez le chien : 0.015mg/kg/jour en deux prises
Un sevrage doit être envisagé pour les prescriptions de longue durée afin d’éviter les
tachycardies rebond. En pratique la prescription d’une demi dose pendant le quart de la durée
du traitement.
Présentations commerciales
Il n’y a pas de présentation vétérinaire.
La clonidine est commercialisée sous le nom de CATAPRESSAN en comprimés dosés à
0,15mg.
Associations pharmacologiques
Cette molécule ne doit pas être associée aux neuroleptiques ni à toute molécule ayant une
action sur le système adrénergique : carbamazépine, sélégiline, miansérine, médétomidine,
clomipramine…
Il peut arriver que le praticien soit amené à remplacer le propanolol par la clonidine : elles ne
doivent pas être utilisées en même temps ; il faudra alors pratiquer un arrêt d’une semaine.
L’association est possible avec les ISRS lors d’un déficit d’autocontrôle (syndrome Hs-Ha,
trouble de l’homéostasie sensorielle)
DIAZEPAM
Présentation Générale
Le Diazépam est un anxiolytique de la famille des benzodiazépines.
Mode d’action
Le diazépam est un agent facilitateur des effets inhibiteurs du GABA. En se fixant sur les
récepteurs GABA A il augmente l’affinité de ces mêmes récepteurs pour le GABA.
Il possède donc une action inhibitrice sur le système nerveux central et en particulier le
système limbique, le cortex, le thalamus, et l’hypothalamus.
La demi-vie du diazépam est très courte, de l’ordre de 2 à 3h chez le chien, environ 5h chez le
chat. Mais son métabolite principal qui possède les mêmes effets, le nordiazépam possède une
demi-vie plus longue : environ 3 à 10 heures, chez le chien, une peu moins d’une journée
entière chez le chat.
Propriétés
Le diazépam possède plusieurs propriétés :
- Sédatif, myorelaxant, et anticonvulsivant : ces effets sont intéressants en anesthésie,
c’est l’une des utilisations les plus courantes de cette molécule. La propriété
anticonvulsivante est également employée en urgence pour la gestion des crises
convulsives épileptiformes ou liées à une intoxication.
- Anxiolytique : cette propriété des benzodiazépines est très utilisées dans les pays
anglo-saxons, moins en France.
Indications
Outre les indications lors d’anesthésie le diazépam pourra être employé lors de troubles de
type anxieux, lors de peurs, voire de phobies lorsqu’une inhibition rapide est souhaitée.
Le diazépam peut provoquer des lésions hépatiques, en particulier chez le chat avec des
nécroses hépatiques, mais aussi chez le chien.
Contre-indications
De part ses effets délétères sur le foie, il sera contrindiqué chez les animaux présentant des
anomalies de la fonction hépatiques ou la dose devra être réduite. Il en est de même pour les
animaux présentant des troubles de la fonction rénale : le diazépam et ses métabolites sont en
partie excrétés dans les urines.
Le diazépam ne doit pas être utilisé pour traiter les agressions en raison d’un possible effet
désinhibiteur.
Il sera également contre indiqué lors de glaucome à angle fermé, et lors du premier trimestre
de gestation (risque de malformations congénitales). La contre indication vaut également pour
les femelles qui allaitent car on observe une excrétion dans le lait.
Doses – sevrage
2 à 3 mg/kg/j en deux prises chez le chien
1 à 2mg/kg et par jour chez le chat
Les doses peuvent être très variables et il conviendra d’ajuster à la plus petite dose efficace.
Un sevrage est nécessaire en cas d’administration prolongée qui peut entrainer un phénomène
de dépendance.
Présentations commerciales
Il n’y a pas de présentation vétérinaire pour le diazépam qui est commercialisé sous le nom de
VALIUM. Il existe une présentation injectable mais qui sera réservée à l’utilisation
hospitalière.
On trouve également deux autres présentations :
- En comprimés de 2mg, 5mg, ou 10mg
- En solution Buvable à 1%
Associations pharmacologiques
Le diazépam peut potentialiser l’effet dépresseur sur le système nerveux central d’autres
psychotropes.
Il sera déconseillé de l’utiliser en association avec la cimétidine qui est un anti acide.
FLUOXETINE
Présentation Générale
La fluoxétine est un antidépresseur de la famille des Inhibiteurs Stricts de la Recapture de
la Sérotonine (ISRS), sélective des récepteurs 5HT1a pré synaptiques.
Mode d’action
Comme tous les ISRS la fluoxétine inhibe la recapture de la sérotonine de façon sélective. Il
faut utiliser des doses extrêmement élevées pour agir sur les autres monoamines. Son action
aboutit à une augmentation de la concentration synaptique en sérotonine qui entraîne, par la
plasticité synaptique, une diminution du nombre de récepteurs post-synaptiques. Cf. principe
de la « down regulation ».
De ce fait les effets thérapeutiques sont longs à apparaître (2 à 3 semaines environ) et dans
un premier temps on observe une instabilité émotionnelle ou des effets secondaires.
Propriétés
Les propriétés des ISRS découlent directement des fonctions de la sérotonine et sont
nombreuses :
- Effet sédatif : aux doses utilisées en médecine vétérinaire, les ISRS ont un effet sédatif
et permettent de calmer certains états d’agitation
- Effet thymoanaleptique
- Effet anxiolytique
- Récupération du signal d’arrêt et restauration des autocontrôles
- Inhibition de l’impulsivité : cet effet est très intéressant pour le contrôle de
nombreuses formes d’agression : agression hiérarchique, agression par irritation.
La fluoxétine aurait un effet inhibiteur sur l’activité sexuelle, ce qui peut être utile dans
certains cas. (Matuszcyk, 1998)
Indications
Les états d’agitation, d’impulsivité et d’agressivité sont de bonnes indications des ISRS à
forte dose :
- Syndrome HS-HA surtout dans son stade II. Les effets sédatifs, anti-impulsifs, et
régulateurs des séquences comportementales trouvent ici tous leurs intérêts. Le chien
régule mieux toutes ses séquences comportementales (alimentation, jeux, interactions
sociales). Cette molécule permet de restaurer le sommeil, très diminué dans le
syndrome HS-HA stade II. C’est une indication principale des ISRS.
- Sociopathies pour contrôler les agressions (Dodman et al, 1996). Ces molécules sont
intéressantes quand la carbamazépine est contre-indiquée.
- Anxiété intermittente si les agressions sont nombreuses. C’est le cas notamment dans
certains syndromes de privation
- Dyssocialisation et désocialisation : dans ces affections, on cherche à améliorer les
autocontrôles augmenter l’inhibition sociale et diminuer les agressions, principalement
les agressions intra spécifiques.
- Troubles comportementaux liés au vieillissement avec agressivité
- Dépressions chroniques de l’adulte et du vieux chien car les traitements au long cours
sont possibles
- Dermatites de léchage (Wynchank et Berk, 1996)
Chez le chat la fluoxétine présenterait un intérêt pour les problèmes de malpropreté urinaire,
(Seksel, 2000) (Pryor et al, 2001), mais aussi pour l’alopécie extensive.
On peut observer de l’anxiété, une baisse d’appétit, des vomissements, diarrhée, perturbations
de la fréquence des mictions, insomnie, sédation, excitation, convulsions, ou des perturbations
de la coagulation.
Il faut préciser que ces effets indésirables ne se produisent pas systématiquement. Dans de
nombreux cas, les propriétaires nous signalent juste une somnolence et une anorexie modérée
pendant un jour ou deux.
Une fois l’action stabilisée et la bonne dose trouvée, l’absence d’effets secondaires permet des
traitements de très longue durée.
Contre-indications
Certains ISRS diminuant les prises alimentaires, la principale contre indication (relative) est la
prescription lors d’affections où l’anorexie est présente.
Dans les états dysorexiques (dépression chronique), les doses utilisées ne limitant pas
l’appétit, la prescription de ces molécules est donc possible.
(Lustman, 2000), il faudra probablement réévaluer la dose d’insuline, ou refaire une courbe de
glycémie pour éviter tout problème.
La fluoxétine présenterait un risque potentiel sur le fœtus donc n’est pas recommandée dans le
cadre d’une gestation, de même elle est susceptible d’être excrétée par le lait donc à éviter lors
de l’allaitement.
Il faut faire attention à la prescription chez les patients ayant une atteinte hépatique.
Néanmoins l’élimination rénale de la fluoxétine n’est pas altérée chez les patients insuffisants
rénaux. (ELI LILLY, 2008)
Doses – sevrage
- Une faible dose dans le traitement des états anxieux ou dépressifs.
- Des doses élevées pour maîtriser les agressions, l’hyper motricité et l’impulsivité
Pour toutes ces molécules, un sevrage est nécessaire. Deux molécules sont couramment
utilisées :
La fluoxétine est prescrite à la dose de 1 à 5 mg/kg en une seule prise pour le chien.
0,5 à 1,5 mg/kg/jour pour les chats, dans cette espèce l’observance n’est pas facile et il est
possible de sauter une prise de temps en temps (demi-vie longue de la norfluoxétine).
Il faudra ajuster les doses chez les patients atteints d’une affection hépatique
La durée du traitement est de minimum trois mois si l’on ne veut pas risquer une rechute.
Certains cas comme le syndrome HS-HA peuvent nécessiter des traitements de 6 à 12 mois
voire plus.
Un sevrage est fortement conseillé dans le cas d’une administration ayant durée plusieurs
mois ou plus, à raison d’une diminution de la dose de 25% par semaine, au minimum, il
faudra adapter ce sevrage en fonction de la durée.
Présentations commerciales
A compléter :
Elle est disponible sous deux noms déposés :
PROZAC :
- gélules de 20mg
- solution buvable (4mg/ml)
- comprimés hydrodispersibles à 20mg
L’utilisation du générique est intéressante car le Prozac ne jouit pas d’une excellente
réputation chez l’homme.
Associations pharmacologiques
La fluoxétine est tout à fait contre indiquée en association avec les IMAO, et il est conseillé
d’attendre plusieurs semaines (environ 5 semaines) après arrêt du traitement à la fluoxétine
pour entamer un traitement à base d’IMAO.
La fluoxétine inhibe certains cytochromes, ce qui rend l’association avec les molécules
dégradées par ces cytochromes indélicate : les tricycliques, les benzodiazépines, la
carbamazépine, et l’haloperidol (ELI LILLY, 2008)
FLUVOXAMINE
Présentation Générale
La Fluvoxamine est un antidépresseur ISRS, très proche de la Fluoxétine mais ces deux
molécules ne sont pas tout à fait interchangeables, on n’indiquera ici que les principales
différences.
Mode d’action
La fluvoxamine est métabolisée par le foie, ses métabolites n’ont quasiment aucun effet sur la
recapture de la sérotonine. L’excrétion se fait majoritairement par les reins. Malgré cela
comme pour la fluoxétine une affection rénale n’entrave pas vraiment l’élimination de la
molécule. Son temps de demi-vie varie de 17 à 22h, il est plus court que celui de la fluoxétine
Indications
Les indications sont celles de la fluoxétine, mais aussi :
- Déficits d’autocontrôles : dans les cas de Trouble de l’Homéostasie Sensorielle ou le
syndrome HSHA
- Troubles du sommeil
Doses – sevrage
Chien et Chat : 5 à 10 mg/kg/jour en deux prises.
Les traitements sont en général longs : de 6 mois voire plus pour un Hs-Ha.
Un sevrage est recommandé, en pratique : demi-dose pendant un quart de la durée du
traitement.
Présentations commerciales
La fluvoxamine est commercialisée sous le nom de FLOXYFRAL. Il existe des comprimés de
50mg et 100mg.
Cette molécule est une alternative à la fluoxétine car cette dernière est onéreuse ce qui limite
sa prescription chez les grands chiens, mais la fluvoxamine nécessite deux prises
quotidiennes.
Associations pharmacologiques
La fluvoxamine réduirait la clearance du diazépam et de ses métabolites, leur association n’est
donc pas forcément indiquée. Et de manière générale il faudra faire attention aux molécules
dégradées par le foie.
L’association avec d’autres antidépresseurs sérotoninergiques et les IMAO est déconseillée.
MIANSERINE
Présentation Générale
La miansérine est un antidépresseur tétracyclique, sédatif anxiolytique. Son action est
proche des imipaminiques mais cette molécule est dépourvue d’effet anticholinergique et
de toxicité cardiaque.
Mode d’action
La miansérine agit sur la noradrénaline, elle a un effet alpha 2 bloquant. Le récepteur alpha-2
étant un récepteur pré synaptique chargé de diminuer la libération du médiateur, la miansérine
a donc pour effet d’augmenter la libération de noradrénaline.
Propriétés
Parmi tous les antidépresseurs, la miansérine est une des molécules les plus psychotoniques,
indiquée pour lever les états d’inhibition comportementale qui accompagnent les états anxieux
ou dépressifs.
Elle relance le comportement exploratoire et le comportement alimentaire, elle inhibe le
sommeil paradoxal et permet à l’animal de retrouver un sommeil normal.
La miansérine est classée dans les antidépresseurs mais possède une action anxiolytique
marquée
Indications
La miansérine est intéressante dans les états très déficitaires :
- Anxiété permanentes : surtout dans les syndromes de privation au stade 2 voire 3.
- Dépressions : c’est la molécule de choix dans le traitement des dépressions aigues,
particulièrement chez le chiot pour lequel une reprise rapide de l’alimentation est
souhaitée (la miansérine est efficace en quelques heures)
- Dépression chronique
- Anorexie (notamment chez le chat hospitalisé)
C’est une molécule fortement désinhibitrice, le principal risque est l’apparition d’agressions
chez les chiens dont le statut hiérarchique n’est pas clairement défini. L’apparition
d’agressions au cours du traitement oblige souvent le praticien à modifier son traitement.
Contre-indications
Il y a deux contre-indications principales à la prescription de miansérine :
Doses – sevrage
Chez le chien 2 à 5 mg/kg/j en deux prises
Chez le chat 1 à 5 mg/kg/j en deux prises
Présentations commerciales
La Miansérine n’a pas de présentation vétérinaire et est commercialisée sous le nom
d’ATHYMIL. Des comprimés à 10, 30, ou 60 mg sont disponibles.
Associations pharmacologiques
Dans les états dépressifs, la levée de cet état par la miansérine est souvent accompagnée de
gémissements et d’agitation. L’association avec la Trioxazine permet d’atténuer ces effets.
- Fraction F4 d’allomarquage : cette fraction aurait plutôt un rôle sur les interactions
avec les êtres vivants présents dans l’environnement du chat (êtres humains, chiens,
autres chats…), elle permet de faciliter l’instauration d’un climat de confiance entre
deux individus.
Indications
Fraction F4 :
- Améliorer la tolérance aux manipulations
- Faciliter l’introduction d’un nouvel individu dans le milieu de vie du chat
- Améliorer la cohabitation
Fraction F3 :
- Améliorer les manifestations productives liées au stress dans l’environnement
(marquages urinaires, griffades, baisse d’appétit…)
- Améliorer le contact avec un environnement inconnu et/ou stressant (déménagement,
voyage, voiture, nouveau mobilier…)
Contre-indications
Aucune
PIPAMPERONE
Présentation générale
La pipampérone fait partie de la famille des butyrophénones. C’est un neuroleptique anti-
productif, dont les effets désinhibiteurs s’observent rarement, même à faible dose.
Mode d’action
La pipampérone agit en bloquant les récepteurs D2 pré et post synaptiques et inhibe de ce fait
la transmission dopaminergique. Elle bloque, à moindre titre, les récepteurs histaminiques et
adrénergiques, ainsi que les récepteurs sérotoninergiques 5HT2.
Propriétés
Les principaux effets de la pipampérone sur le plan comportemental sont :
- Sédation transitoire
- Inhibition des comportements productifs et notamment des agressions
- Diminution de la sensibilité et de l’irritabilité
- Réinstauration de différents seuils de réactivité en fonction des stimulations.
Ces effets sont particulièrement utiles pour éviter l’instrumentalisation des agressions dans
les conflits hiérarchiques. La pipampérone favorise la réapparition des phases de menace
(grognement).
Indications
Elle sera prescrite chez les chiens dont le tableau clinique est dominé par des comportements
d’agression par peur, des phénomènes d’anticipation, des comportements exploratoires
hypertrophiés, une augmentation de la motricité, une diminution de la durée du sommeil et
des manifestations périphériques de la peur impliquant les voies dopaminergiques
(vomissements, diarrhées et ptyalisme).
La pipampérone trouve donc ses indications dans les troubles productifs que l’on retrouve
notamment dans les :
- Phobies avec agitation, mais attention lors de phobies car elle ne favorise pas
l’apprentissage
- Etats d’anxiété intermittente avec agressions ou agressions redirigées
- Etats anxieux avec fortes productions comportementales : la sédation et l’indifférence
émotionnelle peuvent être mises à profit dans les phases productives de l’anxiété, il
sera intéressant de l’associer à un anxiolytique.
- Anxiété de séparation : si on constate une activité motrice hypertrophiée et
incoordonnée (forme productive), notamment en cas de destructions, ainsi qu’en cas
d’émission de selles diarrhéiques (manifestation dopaminergique de la peur). Elle sera
alors toujours associée à un antidépresseur comme la clomipramine.
- Sociopathies avant la phase d’instrumentalisation
La désinhibition est rare avec cette molécule mais le risque est présent.
Contre indications
L’hypothyroïdie est une contre indication médicale.
La pipampérone, comme la plupart des neuroleptiques, doit être utilisée avec précaution chez
les sujets âgés et les sujets en état dépressif (dépression aigue, chronique, ou d’involution).
Elle ne doit pas non plus être utilisée pour inhiber les productions comportementales dans le
syndrome HS-HA.
Doses – sevrage
Chez le chien : 40 à 60 mg/m²jour en 2 prises si utilisée seule, soit environ 1 à
3 mg/kg, 30mg/m²/jour si utilisée en association.
Chez le chat : 2 à 6 mg/animal en une à deux prises.
Présentations commerciales
La pipampérone n’a pas de présentation vétérinaire et est commercialisée sous le nom de
DIPIPERON. Il existe des comprimés de 20mg et de 40mg et une solution buvable à 4%,
soit 2 mg/goutte.
Associations pharmacologiques
La pipampérone peut être utilisée en association avec la clomipramine, dans ce cas la dose est
diminuée de moitié. Elle pourra également être associée à un bêta bloquant ou un ISRS, selon
les cas.
PROPANOLOL
Présentation Générale
C’est un anxiolytique hypotenseur de la famille des Bêtabloquants.
Mode d’action
Le propanolol bloque les récepteurs à l’adrénaline et noradrénaline post synaptiques de type
Bêta ; ce qui a pour conséquence l’inhibition de la transmission noradrénergique.
Propriétés
C’est un anxiolytique qui augmente le seuil de perception sensorielle qui est
particulièrement bas dans certains types d’anxiété. Par ailleurs il agit sur les réactions de peur
comme la tachycardie, la tachypnée.
Le propanolol a des effets sur le système nerveux végétatif et hormonal et des effets sur le
comportement.
Propriétés neurovégétatives :
Les effets périphériques sont multiples et on peut retenir surtout les effets suivants :
- Hypotenseur : effet cardiaque (diminution du rythme) et périphérique
- Hypoglycémiant par action de l’insuline
- Diminution des sécrétions thyroïdiennes
Propriétés comportementales :
Elles s’expliquent par la diminution des effets périphériques de la peur, qui renforcent
celle-ci par la sensation de malaise qu’elles entraînent, mais aussi par un effet central : le
propanolol agit rapidement mais ne peut agir si une réaction de peur est installée car les
récepteurs sont déjà occupés.
On observe :
- Diminution de la sensation de peur
- Diminution de la sensibilité
- Augmentation du comportement exploratoire
Les bêtabloquants ont également un effet myorelaxant et anti-convulsivant. A forte dose ils
peuvent être sédatifs.
A ces effets il faut ajouter une diminution de la sensation de fatigue pendant et après l’effort.
NB : Cette molécule est considérée comme dopante et est recherchée en contrôle antidopage.
Indications
L’indication de choix du propanolol est les troubles anxieux avec hyperesthésie.
Il permet d’augmenter le seuil de perception sensorielle qui est toujours anormalement bas
dans ces états et il réduit les manifestations organiques périphériques de la peur à dominante
noradrénergique.
On utilisera donc le propanolol dans les cas de syndrome de privation sensorielle au stade 1
(phobies), parfois au stade 2 (anxiété de privation).
Cette molécule peut être prescrite dans les réactions de peur et de phobie. Le propanolol est
efficace immédiatement. Il est donc particulièrement indiqué dans les phobies ponctuelles
prévisibles et les réactions de peur gênantes :
- Visite chez le vétérinaire
- Phobie des humains, des chiens
- Phobie des voitures
- Orages
- Feux d’artifice
- Expositions
- Toilettage
- Etc.
Les réactions de chien au moment de l’évènement doivent être décrites. Ce sont des signes
d’hyperfonctionnement adrénergiques :
- Tremblements
- Mictions émotionnelles
- Hyper vigilance
- Vidange de glandes anales
- Mydriase
- Salivation
- Diarrhée émotionnelle
Il peut être utilisé précocement dans les traitements des phobies simples, même chez les
jeunes chiens et est également efficace sur les crises d’anxiété paroxystiques.
Dans les cas d’anxiété permanente, il peut améliorer l’état des animaux en tout début de
l’évolution comme lors des dermatites de léchage, cependant les bêtabloquants seront moins
efficaces que les alpha-2 agonistes.
Le propanolol n’est pas désinhibiteur et peut donc être utilisé sans danger dans les cas
d’agressivité.
Contre-indications
Le propanolol a peu de contre indications mais il ne doit pas être utilisé lors de :
- Diabète
- D’hypothyroïdie
- Troubles cardio-pulmonaires
Doses – sevrage
15mg à 20mg/kg deux fois par jour
Présentations commerciales
Le propanolol n’a pas de présentation vétérinaire et est commercialisé sous le nom
d’ALVOCARDYL.
On peut utiliser :
- La forme à libération prolongée notée LP : gélules dosées à 160mg (pour les grands
chiens)
- Les comprimés dosés à 40mg
Les deux formes sont chimiquement identiques : elles peuvent donc être combinées.
Associations pharmacologiques
Cette molécule ne doit pas être associée à d’autres psychotropes en particulier :
RISPERIDONE
Présentation Générale
La rispéridone est un neuroleptique atypique, proche de la famille des butyrophénones.
C’est un neuroleptique de la nouvelle génération qui est utilisé pour son action anti-
productive.
Mode d’action
Le mode d’action de la rispéridone est mal expliqué et son action antagoniste des récepteurs
5HT2 (blocage) et D2 ne suffit pas à rendre complètement compte des effets thérapeutiques.
Propriétés
La rispéridone a pour effet principal de diminuer l’impulsivité et les agressions mais elle
n’a pas de pouvoir anxiolytique.
Chez l’homme, elle est utilisée dans le contrôle des phases productives et des symptômes
négatifs de la schizophrénie. Elle présente les avantages des neuroleptiques classiques en
présentant moins d’inconvénients.
Indications
La rispéridone voit ses indications majeures dans le traitement de l’agressivité et notamment
en traitement de :
- Sociopathies au stade réactionnel, stade 1
- Syndrome dissociatif (résultats cliniques inconstants)
- Certains comportements hallucinatoires.
Contre-indications
Elle est totalement déconseillée dans les cas de dépressions au sens large, ainsi que chez les
animaux hypothyroïdiens.
Elle sera contre indiquée car inefficace en cas d’agressions instrumentalisées.
Doses – sevrage
Chez le chien 0,5 à 2 mg/m² (environ 0,015 à 0,07mg/kg) en une prise.
Présentations commerciales
La Rispéridone n’a pas de présentation vétérinaire et est commercialisée sous le nom de
RISPERDAL, disponible en comprimés dosés à 1mg, 2mg, 4mg ainsi qu’en solution buvable
de 1mg/ml.
SELEGILINE
Présentation Générale
La sélégiline, aussi appelée L-Deprenyl, est un antidépresseur Inhibiteur de la Mono Amine
Oxydase-B (IMAO-B).
Mode d’action
Inhibiteur sélectif et irréversible de la monoamine oxydase B, la sélégiline n'affecte pas
l'activité de la monoamine oxydase A même si cette sélectivité n’est pas absolue en cas
d’augmentation trop importante de la dose.
Elle augmente également la réponse neuronale à la dopamine par une action indirecte :
l’inhibition irréversible de la monoamine-oxydase B augmente la disponibilité en
phenylethylamine dans la synapse qui est un neuromodulateur des réponses dopaminergiques
et qui est liée à la sensation de plaisir.
Activité neuroprotectrice :
D’autre part elle favorise l’action de la superoxyde dismutase, responsable de la capture des
radicaux libres, et l’activité catalytique dans certaines régions du cerveau. Elle protège les
voies dopaminergiques nigrostriées des neurotoxines.
Propriétés
On peut observer :
Elle aurait, de plus, un effet sur la longévité des chiens âgés (Ruehl et al, 1997) et un effet
préventif sur les risques tumoraux (Kitani et al).
Chez l’homme cette molécule n’a pas d’effet anti-dépresseur connu, néanmoins les effets
obtenus chez le chien sont relativement différents. Ceci pourrait s’expliquer par une
concentration et une répartition différente des monoamines-oxydases selon les espèces
concernées. (Inoue et al, 1999)
Indications
Chez le chien :
- Elle sera indiquée dans les états déficitaires ou productifs comme : les phobies
simples, les phobies sociales, le syndrome privation stade I.
- Les états anxieux : syndrome de privation stade II, anxiété de séparation, troubles de la
communication, hyper attachement secondaire
- La dépression aigue ou chronique
- La dysthymie
- Le syndrome HSHA
- Elle sera particulièrement intéressante lors de troubles cognitifs du chien âgé, de
syndrome confusionnel du chien âgé, ou de dépression d’involution. Ajouté à ces
propriétés neuroprotectrices cela en fait une molécule de choix chez le chien âgé
présentant des troubles comportementaux.
Chez le chat les indications sont proches, la sélégiline sera notamment intéressante dans les
problèmes de cohabitation.
Contre-indications
La sélégiline est contre indiquée chez les femelles gestantes ou allaitantes car elle inhibe la
synthèse de prolactine.
Par mesure de sécurité on évitera de donner du fromage durant le traitement.
Doses – sevrage
Chez le chien :
0.5 mg/kg/j en une prise à jeun le matin
Dépression d’involution : 1mg/kg/j en une prise
A priori augmenter la dose au dessus de 1mg/kg aurait peut d’intérêt et pourrait même nuire à
l’efficacité du traitement et certains effets secondaires pourraient apparaître.
L’efficacité doit être jugée après 15 jours à 3 semaines de traitement, on aura donc une durée
de traitement minimale de 2 mois qui peut être prolongé à vie chez le chien âgé.
Il n’y a pas de sevrage en raison de la rémanence d’environ 15 jours : elle se fixe sur la MAO
B de façon irréversible et reste donc active jusqu’au renouvellement complet de l’enzyme.
Présentations commerciales
La sélégiline dispose d’une AMM vétérinaire pour le chien et est commercialisée sous le nom
de SELGIAN (CEVA).
Elle est distribuée sous forme de comprimés. Trois dosages sont disponibles :
- SELGIAN 8kg: 3,35 mg
- SELGIAN 20kg: 8,37 mg
- SELGIAN 40kg: 16,74 mg
Associations pharmacologiques
La sélégiline peut être associée avec les analogues d’hormones thyroïdiennes si l’on est face
à une anxiété liée à l’hypothyroïdie.
On peut également l’associer au piracetam dans les troubles du chien âgé.
Il est nécessaire de respecter une période de blanc thérapeutique de 15 jours après l’arrêt de la
sélégiline si l’on désire changer de psychotrope. On évitera l’association avec les tricycliques
et ISRS pouvant aboutir à un syndrome sérotoninergique.
Il est également nécessaire de faire attention à l’amitraze qui potentialise l’effet IMAO.
SELS DE LITHIUM
Présentation Générale
Le lithium (cation monovalent) est un métal alcalin qui est utilisé sous forme de sels.
Mode d’action
Les sels de lithium agissent comme des stabilisateurs de membrane : ils s’accumulent dans
la cellule, mimant le Na+ auprès des pompes Na/K entraînant une perte relative de K+
intracellulaire, d’où une dépolarisation cellulaire.
En outre ils possèderaient une action sur le second groupe de messagers comme
l’AMPcyclique (diminuant sa production par inhibition de l’adenylcyclase) ou l’Inositol
Phosphate (provoquant une accumulation intra cellulaire).
Les effets cliniques du lithium ne sont pas vraiment expliqués par ses modes d’action.
Propriétés
Ce sont des thymorégulateurs, normothymiques.
Indications
Les sels de lithium permettent de contrôler les changements d’humeur lors de dysthymies, ils
sont généralement indiqués en deuxième intention lors de dysthymie chez le chien, en cas
d’agressivité rebelle à d’autres traitements.
Les troubles digestifs sont également très fréquents et peuvent apparaître de façon
intermittente et tout au long du traitement : nausées, vomissements, diarrhée.
Après un traitement long (environ 1mois), la polydipsie est fréquente, par inhibition de
l’ACTH, conduisant à un tableau clinique de diabète insipide. L’arrêt du traitement permet en
général le retour à la normale.
On pourra également observer une prise de poids et parfois des cas d’hypothyroïdie.
Contre-indications
- Hypothyroïdie
- Déplétion hydrosodée, régime hyposodé : il y a compétition entre l’élimination du
sodium et celle du lithium ; il est donc conseillé de suivre un régime alimentaire
constant concernant l’équilibre sodé, pour les animaux sous traitement, afin de
permettre une lithiémie constante au cours du traitement et éviter les interactions.
- L’excrétion est essentiellement rénale, ce qui les rend peu compatibles avec
l’insuffisance rénale.
Doses – sevrage
Les sels de lithium sont généralement prescrits de 0,05 à 0,15 mmol/kg en une prise.
La dose doit être régulièrement réévaluée par dosage de la lithiémie (chez le chien elle est
comprise entre 0,4 et 0,8 mmol/l)
Le traitement peut être pris à vie en cas de dysthymie. En cas d’arrêt du traitement un sevrage
est recommandé.
Présentations commerciales
Il n’y a pas de présentations vétérinaires pour les sels de Lithium.
Associations pharmacologiques
Il faut éviter de les associer à des diurétiques ainsi qu’aux corticoïdes.
SULPIRIDE
Présentation Générale
Le sulpiride est un neuroleptique appartenant à la famille des benzamides substitués. C’est
un neuroleptique mixte : anti-déficitaire à faible dose, anti-productif à forte dose.
Mode d’action
A faible dose, le sulpiride se fixe préférentiellement sur les récepteurs
dopaminergiques pré synaptiques et augmente la transmission dopaminergique.
Il a une action sélective sur les récepteurs D2, on note donc peu d’effets sur la noradrénaline,
l’acétylcholine, la sérotonine, ou l’histamine par rapports à d’autres neuroleptiques.
Propriétés
A faible dose :
Le sulpiride possède un effet désinhibiteur marqué qui se combine avec une diminution de la
réactivité, il relance le comportement exploratoire et supprime les inhibitions. Il faut vérifier
l’absence d’agression, notamment hiérarchique, avant de le prescrire.
A forte dose :
Il a une action sédative et peut être utilisé dans les phases productives des phobies.
Enfin, cette molécule est précieuse pour le contrôle des colopathies émotionnelles. Le dosage
doit contrôler le transit sans altérer la motricité et la réactivité.
NB : Le sulpiride aurait une action sur la sécrétion de mucus dans l’estomac, il serait ainsi
utilisé chez l’homme pour traiter certains ulcères duodénaux.
Indications
L’indication majeure se trouve dans le traitement de troubles déficitaires dopaminergiques,
c'est-à-dire dans les états au cours desquels le comportement exploratoire, les capacités
cognitives, sont peu développées, le comportement alimentaire inhibé.
Contre-indications
Le sulpiride ne doit pas être utilisé à doses faibles si le chien n’est pas bien sur le plan social.
Il est à manipuler avec précaution sur les animaux présentant des troubles de la fonction
cardiovasculaire (de part ses effets délétères sur la fonction cardiaque) ainsi que chez les
animaux épileptiques.
Doses – sevrage
Chez le chien, d’après Dramard (2007) :
D’après Bourdin (1997) le sevrage peut s’avérer nécessaire à raison d’une semaine pour 4
semaines de traitement.
Présentations commerciales
Il n’y a pas de présentation vétérinaire, le sulpiride est commercialisé sous le nom de
DOGMATIL et se présente sous la forme de :
- Comprimés à 200mg
- Gélules de 50mg
- Solution buvable à 5mg/ml
Associations pharmacologiques
Il est préférable de ne pas associer cette molécule d’autres psychotropes.
(L-)THEANINE
Présentation Générale
La L-Théanine est un acide aminé naturellement présent dans les feuilles de thé vert,
utilisée sous forme d’un supplément nutritionnel aux propriétés anxiolytiques. La molécule
est brevetée : SUNTHEANINE ND.
Mode d’action
C’est le principal acide aminé présent dans les feuilles de thé vert, il possèderait un effet
antagoniste des effets stimulants de la caféine également présente dans le thé vert et
expliquerait l’effet apaisant imputé à cette boisson (Kakuda et al, 2000).
La L-Théanine serait impliquée dans la formation du GABA.(Mason, 2001)
D’autre part la théanine aurait une activité anti-oxydante bénéfique au niveau cellulaire.
Propriétés
La L-Théanine atténue les réactions liées aux effets du stress ou de la peur, effets associés ou
non à des changements dans l’environnement de l’animal (peur des gens, des autres animaux,
peur dans la rue, changements de lieu). Il permet au chien de retrouver sa sérénité, et exerce
des effets relaxants sans effet sédatif.
Indications
Les indications sont multiples et principalement liées aux troubles générés par l’anxiété de
manière générale.
Cette molécule est d’une grande sécurité d’emploi et son statut de supplément nutritionnel en
fait un argument rassurant pour les propriétaires, la théanine sera donc parfaitement adaptée
en première intention ou en utilisation ponctuelle.
Elle permet également une transition entre la prise d’un médicament psychotrope et un arrêt
complet de la médication.
Contre-indications
Aucune
Doses – sevrage
5 à 10 mg/kg/jour environ en deux prises (toujours préférer un léger surdosage à un sous
dosage).
La prescription est en générale sur une période de 2 mois minimum, renouvelable au besoin.
Un sevrage n’est pas nécessaire.
Présentations commerciales
La L-Théanine possède une présentation vétérinaire pour le chien et le chat et est
commercialisée sous le nom d’ANXITANE (VIRBAC). Ce sont des comprimés appétants
disponibles sous deux dosages différents :
ANXITANE S: 50mg
ANXITANE M et L: 100 mg
TRIOXAZINE
Présentation Générale
La trioxazine est un alcaloïde anxiolytique d’origine végétale de la famille des morpholines.
Mode d’action
Son mode d’action reste à l’heure actuelle mal connue : elle interagirait avec les systèmes
noradrénergique, sérotoninergique, et dopaminergique.
Propriétés
La trioxazine est une molécule anxiolytique qui agit sur un certain nombre de symptômes
neurovégétatifs et comportementaux.
Elle diminue les conduites somesthésiques qui accompagnent les troubles anxieux, sans
altération de la vigilance.
Propriétés neurovégétatives :
Propriétés Comportementales :
Elle permettrait d’apporter une amélioration du léchage anxieux (aux premiers stades), de
l’indifférence et de l’inhibition comportementale.
Indications
Les indications majeures de la trioxazine sont les manifestations anxieuses : tachycardie,
tachypnée, tremblements, dysorexie.
Contre-indications
La contre indication majeure est : tout trouble comportemental débouchant sur un risque accru
d’agressivité, elle est donc contre indiquée chez les chiens ayant un statut social ambigu ou
présentant des signes d’anxiété intermittente (augmentation de la fréquence des agressions par
irritation), cette molécule désinhibitrice pourrait favoriser le passage à la morsure.
Doses – sevrage
La dose habituelle varie de un à trois comprimés, soit environ 20mg/kg/j, répartis en deux ou
trois prises. C’est un médicament qui ne nécessite un sevrage que s’il a été prescrit sur une
longue durée (excédant un mois).
Présentations commerciales
La trioxazine existe uniquement en médecine vétérinaire et dispose d’une AMM pour le chien
et le chat, elle est commercialisée sous le nom de RELAZINE (NOVARTIS)
Associations pharmacologiques
La trioxazine peut être associée à la clomipramine :
Mais elle peut aussi être associée avec les ISRS, la miansérine, ou le propanolol.
CONCLUSION
Au cours de cette thèse nous avons essayé d’apporter au praticien ou étudiant les
clés pour comprendre l’action thérapeutique des diverses molécules, mais aussi les clés pour
choisir et utiliser une molécule dans le but de traiter une affection d’origine comportementale.
Ce travail, accompagné d’autres ouvrages, s’avère d’autant plus intéressant qu’il est
regrettable d’observer le faible nombre de molécules utilisées en médecine du comportement
et disposant d’une AMM Vétérinaire. La prescription relève donc très souvent de l’entière
responsabilité du praticien qui n’a malheureusement pas toujours été sensibilisé à ces
traitements au cours de sa formation initiale.
Même si l’on connaît, de façon plus ou moins empirique, les principaux effets sur le
comportement de la plupart des molécules présentées, les explications psychobiologiques et
psychopharmacologiques ne sont pas toujours claires, tant le fonctionnement cérébral, le rôle,
et l’interaction entre les différents intervenants sont complexes. On ne peut d’ailleurs pas
toujours expliquer les effets observés en se rapportant simplement à ce que l’on connaît du
mode d’action de la molécule utilisée.
Aujourd’hui le mode d’action de la plupart des molécules est centré sur la synapse et
à plusieurs niveaux :
- en modifiant la quantité de neurotransmetteur et/ou le temps d’exposition au
neurotransmetteur
- en se fixant sur les récepteurs (modèle agoniste/antagoniste)
- en utilisant la plasticité synaptique des récepteurs (la « down regulation »)
On pourrait imaginer dans le futur des molécules à action plus ciblée sur la deuxième
étape de la neurotransmission, notamment les seconds messagers. En effet, on peut imaginer
que les excès ou déficits de neurotransmission ne sont pas forcément liés au couple
neurotransmetteur/récepteur mais plutôt à un dysfonctionnement lors de la transcription du
message chimique par les seconds messagers.
BIBLIOGRAPHIE
BARNARD E. A., SKOLNICK P., OLSEN R. W., MOHLER H., SIEGHART W.,
BIGGIO G., BRAESTRUP C., BATESON A. N., LANGER S. Z., International union of
pharmacology. XV. Subtypes of Gamma-Aminobutyric acida receptors : Classification on the
basis of subunit structure and receptor, Pharmacological reviews, vol. 50, no2, 291-313, 1998
BEATA C., BEAUMONT-GRAFF E., COLL V., CORDEL J., MARION M., MASSAL N.,
MARLOIS N., TAUZIN J., Effect of alpha-casozepine (Zylkene) on anxiety in cats, Journal
of Veterinary Behavior, 2 : 40-46, 2007
BEIJERINK NJ., KOOISTRA HS., DIELEMAN SJ., OKKENS AC., Serotonin antagonist-
induced lowering of prolactin secretion does not affect the pattern of pulsatile secretion of
follicle-stimulating hormone and luteinizing hormone in the bitch, Reproduction, 128 : 181-
188, 2004
BYLUND D.B., Alpha-2 adrenoreceptor subtypes : are more better ?, British Journal of
Pharmacology, 144, 159-160, 2005
CIVELLI O., BUNZOW J. R., GRANDY D. K., Molecular diversity of the Dopamine
receptors, Annu. Rev. Pharmacol. Toxicol., 32 : 281-307, 1993
DEHASSE J., Construire un traitement par type de molecules, Numéro Spécial Le Point
Vétérinaire, Volume 35 : 82-88, 2004
DODMAN NH., DONNELLY R., SHUSTER L., MERTENS P., RAND W., MICZEK K.,
Use of fluoxetine to treat dominance aggression in dogs, JAVMA, 209 (9) : 1585-1587, 1996
DRAMARD V., BENOIT E., Comportement : une approche des dysendocrinies, Numéro
Spécial Le Point Vétérinaire, Volume 35 : 40-43, 2004
FORRESTER SD., WILCKE JR., JACOBSON JD., DYER KR., Effects of a 44-day
administration of phénobarbital on disposition of clorazepate in dogs, American Journal of
Veterinary Research, 54(7) : 1136-1138, 1993
GAULTIER E., BONNAFOUS L., BOUGRAT L., LAFONT C., PAGEAT P., Comparison
of the efficacy of a synthetic dog-appeasing pheromone with clomipramine for the treatment
of separation-related disorders in dogs., Vet Rec., 156(17) : 533-538, 2005
HART BL., LEEDY MG., Stimulus and hormonal determinants of flehmen behavior in cats,
Horm Behavior, 21(1) : 44-52, 1987
HEAD E., HARTLEY J., KAMEKA AM., MEHTA R., IVY GO., RUEHL WW.,
MILGRAM NW., The Effets of L-Deprenyl on Spatial Short Term Memory in Young and
Aged Dogs, Prog. Neuro-psychopharmacol. & Biol. Psychiat., 20 : 515-530, 1996
HEWSON CJ., CONLON PD., LUESHER UA., BALL RO., The pharmacokinetics of
clomipramine and desmethylclomipramine in dogs: parameter estimates following a single
oral dose and 28 consecutive daily oral doses of clomipramine, J Vet Pharmacol Ther., 21 (3)
: 214-22, 1998
INOUE H., CASTAGNOLI K., VAN DER SCHYF C., MABIC S., IGARASHI K.,
CASTAGNOLI N., Species-dependent differences in Monoamine Oxidase A and B-catalyzed
oxidation of various C4 substitued 1-Methyl-4-Phenyl-1,2,3,6-tetrahydropyridinyl Derivates,
The Journal of Pharm. And Exp. Thérapeutics, 291: 856-864, 1999
JANSSEN P., PRINS NH., MOREAUX B., MEULEMANS AL., LEFEBVRE RA.,
Characterzation of 5-HT7 receptor-mediated gastric relaxation in conscious dogs, Am. J.
Physiol. Gastrointest. Liver Physiol, 289 : 108-115, 2005
KAKUDA T., NOZAWA A., UNNO T., OKAMURA N., OKAI O., Inhibiting Effects of
Theanine on Caffeine Stimulation Evaluated by EEG in the Rat, Biosci. Biotechnol.
Biochem., 64 : 287-293, 2000
KING JN., SIMPSON BS., OVERALL KL., APPLEBY D., PAGEAT P., ROSS C.,
CHAURAND JP., HEATH S., BEATA C., WEISS AB., MULLER G., PARIS T.,
BATAILLE BG., PARKER J., PETIT S., WREN J., Treatment of separation anxiety in dogs
with clomipramine : results from a prospective, randomized, double-blind, placebo-controlled,
parallel-group, multicenter clinical trial, Applied Animal Behaviour Science, 67 : 255-275,
2000b
KING JN., STEFFAN J., HEATH SE., SIMPSON BS., CROWELL-DAVIS SL.,
HARRINGTON LJM., WEISS AB., SEEWALD W., Determination of the dosage of
clomipramine for the treatment of urine spraying in cats, JAVMA, 225 (6): 881-887, 2004
KITANI K., KANAL S., IVY GO., CRISTINA C., Assessing the Effects of Deprenyl on
Longevity and Antioxidant Defenses in Different Animal Models, Annals of the New York
Academy of Sciences, 854 : 291-306, 1998
KNOLL J., History of deprenyl - the first selective inhibitor of monoamine oxidase type B,
Vopr Med Khim, 43 (6): 482-493, 1997
LANE SB., BUNCH SE., Medical management of recurrent seizures in dogs and cats, Journal
of Veterinary Internal Medecine, 4 : 26-39, 1990
LE CROM S., Analyse comparée des récepteurs D1 de la dopamine chez les vertébrés, Thèse
pour le Grade de Docteur en Sciences de l’Université Paris XI, 2000
LUSTMAN PJ., FREELAND KE., GRIFFITH LS., CLOUSE RE., Fluoxetine for Depression
in Diabetes, Diabetes Care, 23 : 618-623, 2000
MARION M., Caractéristiques et mode d’action des phéromones, Numéro Spécial Le Point
Vétérinaire, Volume 35 : 16-19, 2004
PFEIFFER E., GUY N., CRIBB A., Clomipramine-induced urinary retention in a cat, Can.
Vet. J., 40 : 265-267, 1999
MASON R., 200 mg of Zen: L-Theanine Boosts Alpha Waves, Promotes Alert Relaxation,
Alternative & Complementary Therapies, 7(2): 91-95, 2001
MATUSZCYK JV., LARSSON K., ERIKSSON E., The Selective Serotonin Reuptake
Inhibitor Fluoxetine Reduces Sexual Motivation in Male Rats, Pharmacology Biochemistry
and Behavior, 60(2) : 527-532, 1998
MERTENS PA., TORRES S., JESSEN C., The effects of Clomipramine Hydrochloride in
cats with psychogenic alopecia: a prospective study, J Am Anim Hosp Assoc, 42 : 336-343,
2006
MÖHLER H., FRITSCHY JM., RUDOLPH U., A new benzodiazepine pharmacology. The
Journal of Pharmacology and Experimental Therapeutics 300: 2-8, 2002
NEILSON JC., ECKSTEIN RA., HART BL., Effects of castration on problem behaviors in
male dogs with reference to age and duration of behavior, J Am Vet Med Assoc., 211(2) :
180-182, 1997
PAGEAT P., La communication chimique dans l’univers des carnivores domestiques, Point
Vétérinaire, 28(181) : 1055-1063, 1997
PAGEAT P., Pathologie du comportement du chien, 2ème éd. Ed. du Point Vétérinaire,
Maisons-Alfort, 1998
PAGEAT P., LAFONT C., FALEWEE C., BONNAFOUS L., GAULTIER E., SILLIART B.,
An evaluation of serum prolactin in anxious dogs and response to treatment with selegiline or
fluoxetine, Applied Animal Behaviour Science, 105 (4) : 342-350, 2007
PASTOR M., GARNIER F., PONCE F., Diagnostiquer un syndrome de Cushing chez le
chien et le chat, Le Nouveau Praticien Vétérinaire, Hors série Endocrinologie, p87-91, 2007
PETIT S., PAGEAT P., CHAURAND JP., HEUDE B., BEATA C., DEHASSE J., Efficacy
of Clomipramine in the treatment of separation anxiety in dogs : clinical trial, Revue Méd.
Vét., 150 (2) : 133-140, 1999
PRYOR PA., HART BL., CLIFF KD., BAIN MJ., Effects of a selective serotonin reuptake
inhibitor on urine spraying behavior in cats, J Am Vet Med Assoc, 219 : 1557–1561, 2001
RUEHL WW., ENTRIKEN TL., MUGGENBURG BA., BRUYETTE DS., GRIFFITH WC.,
HAHN FF., Treatment with L-Deprenyl prolongs life in elderly dogs, Life Sciences, 61 (11) :
1037-1044, 1997
SCHAAL B., COUREAUD G., LANGLOIS D., De quelques étapes méthodologiques dans
l’analyse de la communication chimique chez les mammifères : le cas de la phéromone
mammaire de la lapine. In C. Beata (Ed.), La Communication : De l’éthologie à la pathologie,
des neurosciences à la thérapie, p91-101, 2005
SCHMITZ Y., SCHMAUSS C., SULZER D., Altered dopamine release and uptake kinetics
in mice lacking D2 receptors, The Journal of Neuroscience 22(18) : 8002-8009, 2002
SOMOGYI P., TAMAS G., LUJAN R., BUHL EH, Salient features of synaptic organisation
in the cerebral cortex, Brain Research Review, 26 (2-3) : 113-135, 1998
SUGIYAMA A., SATOH Y., SHIINA H., TAKEDA S., HASHIMOTO K., Torsadegenic
action of the antipsychotic drug sulpiride assessed using in vivo canine models, J. cardiovasc.
pharmacol., 40(2) : 235-245, 2002
UCHIDA E., KOELLE GB., Histochemical Investigation of Criteria for the Distinction
Between Monoamine Oxidase A and B in Various Species, Journal of Histochemistry and
Cytochemistry, 32 (6) : 667-673, 1984
VAN CALKER D., BIBER K., WALDEN J., BERGER M., Adenosine Receptors as a Target
for Carbamazepine's Action in the Brain, European Neuropsychopharmacology, 6 (3) : 98,
1996
VIOLLE N., MESSAOUDI M., LEFRANC-MILLOT C., DESOR D., NEJDI A.,
DEMAGNY B., SCHROEDER H., Ethological comparison of the effects of a bovine alpha
s1-casein tryptic hydrolysate and diazepam on the behaviour of rats in two models of anxiety,
Pharmacology Biochemistry and Behavior, 84 : 517-523, 2006
WYNCHANK D., BERK M., Fluoxetine Treatment of Acral Lick Dermatitis in Dogs: A
Placebo Controlled Randomised Double Blind Trial, European Neuropsychopharmacology
Volume 6 (3) : 70, 1996
YOSHIO R., TANIGUSHI T., ITOH H., MURAMATSU I., Affinity of serotonin receptor
antagonists and agonists to recombinant and native alpha-1 adrenoreceptor subtypes, Jpn J.
Pharmacol. 86, 189-195, 2001
ZIFA E., FILLON G., 5-Hydroxytryptamine receptors, Pharmacol. Rev., 44 : 401-458, 1992
RESUME : Au cours de cette thèse nous avons essayé d’apporter au praticien ou étudiant
les clés pour comprendre l’action thérapeutique des médicaments utilisées en médecine du
comportement, la première partie s’articule donc autour des notions fondamentales de
psychopharmacologie, principalement la neurotransmission et ses différents acteurs.
Nous avons également essayé d’y apporter dans une deuxième partie les clés pour évaluer et
ainsi choisir, puis utiliser, une molécule dans le but de traiter une affection d’origine
comportementale.
La plupart des molécules utilisables sont enfin présentées sous la forme de fiches détaillées
dans la troisième et dernière partie de ce travail.
MOTS CLES :
- Comportement
- Chien
- Chat
JURY :
Président : Monsieur le Professeur GHARIB
DATE DE SOUTENANCE :
10 JUILLET 2008
ADRESSE DE L’AUTEUR :