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ECOLE NATIONALE VETERINAIRE DE LYON

Année 2007 - Thèse n° 106

NEUROANATOMIE FONCTIONNELLE DES MEMBRES


THORACIQUE ET PELVIEN CHEZ LE CHIEN :
REALISATION D’UN OUTIL PRATIQUE D’EVALUATION
A L’USAGE DU VETERINAIRE CLINICIEN

THESE
Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I
(Médecine - Pharmacie)
et soutenue publiquement le 19 décembre 2007
pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire

par

Anaïs MERMET-GERLAT
Née le 9 février 1982
à VALENCE (26)
ECOLE NATIONALE VETERINAIRE DE LYON
Année 2007 - Thèse n° 106

NEUROANATOMIE FONCTIONNELLE DES MEMBRES


THORACIQUE ET PELVIEN CHEZ LE CHIEN :
REALISATION D’UN OUTIL PRATIQUE D’EVALUATION
A L’USAGE DU VETERINAIRE CLINICIEN

THESE
Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I
(Médecine - Pharmacie)
et soutenue publiquement le 19 décembre 2007
pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire

par

Anaïs MERMET-GERLAT
Née le 9 février 1982
à VALENCE (26)
DEPARTEMENT ET CORPS ENSEIGNANT DE L'ENVL Mise à jour : 14/12/2007
Directeur : Stéphane MARTINOT

Contractuel, Associé, Chargés de consultations


PR EX PR 1 PR 2 MC AERC
IPAC et ISPV et d'enseignement
DEPARTEMENT SANTE PUBLIQUE VETERINAIRE
V. GUERIN-FAUBLEE
Microbiologie, Immunologie, Pathologie Générale Y. RICHARD A. KODJO
D. GREZEL
A. LACHERETZ
Pathologie infectieuse J. VIALARD
M. ARTOIS
MP. CALLAIT CARDINAL
Parasitologie et Maladies Parasitaires MC. CHAUVE G. BOURDOISEAU
L. ZENNER
P. DEMONT A. GONTHIER
Qualité et Sécurité des Aliments S. COLARDELLE
C. VERNOZY D. SERGENTET (stagiaire)
Législation et Jurisprudence A. LACHERETZ
P. SABATIER
Bio-informatique - Bio-statistique ML. DELIGNETTE
K. CHALVET-MONFRAY
DEPARTEMENT ANIMAUX DE COMPAGNIE
Anatomie T. ROGER S. SAWAYA C. BOULOCHER
D. FAU
S. JUNOT (MCC)
Chirurgie et Anesthésiologie JP. GENEVOIS E.VIGUIER C.CAROZZO
K. PORTIER (MCC)
D. REMY
P. BELLI
Anatomie-pathologique/Dermatologie-Cancérologie C. FLEURY T. MARCHAL
D. PIN
Hématologie C. FOURNEL D. WATRELOT-VIRIEUX (MCC)

F. PONCE
Médecine interne JL. CADORE L. CHABANNE M. HUGONNARD I. BUBLOT
C.ESCRIOU
Imagerie Médicale F. RIGOUT-PAULIK
DEPARTEMENT PRODUCTIONS ANIMALES
Zootechnie, Ethologie et Economie Rurale M. FRANCK L. MOUNIER L. COMMUN
D. GRANCHER
Nutrition et Alimentation L. ALVES DE OLIVEIRA
G. EGRON
M. RACHAIL-BRETIN S. BUFF
Biologie et Pathologie de Reproduction F. BADINAND A. C. LEFRANC
P. GUERIN
G. LESOBRE
R. FRIKHA
P. DEBARNOT
Pathologie Animaux de Production P. BEZILLE T. ALOGNINOUWA M.A. ARCANGIOLI
D. LAURENT
D. LE GRAND
P. OTZ
DEPARTEMENT SCIENCES BIOLOGIQUES
Physiologie/Thérapeutique JM. BONNET-GARIN J.J. THIEBAULT
E. BENOIT
Biophysique/Biochimie T. BURONFOSSE
F. GARNIER
Génétique et Biologie moléculaire F. GRAIN V. LAMBERT
P. JAUSSAUD
Pharmacie/Toxicologie Législation du Médicament G. KECK C. PROUILLAC (stagiaire)
P. BERNY
Langues T. AVISON
DEPARTEMENT HIPPIQUE
Pathologie équine JL. CADORE A. BENAMOU-SMITH
Clinique équine O. LEPAGE A. LEBLOND M. GANGL
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Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

REMERCIEMENTS

A Monsieur le Professeur Jacques Brunon


Du Centre Hospitalier Universitaire de Saint-Etienne,
Qui nous a fait le grand honneur d’accepter la présidence de notre jury de thèse,
Pour avoir accepté avec enthousiasme et spontanéité,
Qu’il soit assuré de notre profonde reconnaissance.

A Madame le Docteur Catherine Escriou


De l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon,
Qui m’a proposé ce travail,
Qu’elle trouve ici l’expression de mes remerciements les plus sincères.

A Monsieur le Docteur Claude Carozzo


De l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon,
Qui nous a fait l’honneur d’accepter l’évaluation et la critique de ce travail,
Qu’il trouve ici notre reconnaissance pour cette participation.

Au laboratoire TVM
Pour leur participation à ce projet,
Et pour l’impression de ce travail.

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Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

A mon papa,
Le plus gentil et le plus ingénieux de tous…
Celui qui a su me transmettre sa rigueur, son exigence et son habileté
Je t’emmènerai toujours, partout, avec moi
Je t’aime mon pounet.

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Ce qui se conçoit bien
s’énonce clairement
Et les mots pour le dire
nous viennent aisément…

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Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

A ma famille chérie,

A ma maman adorée, de qui j’ai parfois peur de trop ressembler ! Merci à papa et à toi de
m’avoir supportée toutes ces années… Merci pour l’éducation que tous les deux vous m’avez
apportée. Merci de ne pas avoir hésité à réaliser tous mes désirs. Merci pour cette alchimie
magique qui fait que j’adore rentrer à la maison. Merci d’avoir lu tous ces bouquins à la lueur
des lampadaires ! Merci de garder tous mes chats à la maison. Mille mercis pour faire court
et éviter d’être trop ridicule. Le bouyon reste dans le rapilla, garde ta laine au chaud…

A ma mémé Zane et mon pépé Noël, que je suis contente que vous soyez là aujourd’hui,
jamais je n’aurais pu rêver de meilleurs grand-parents. Vous êtes les meilleurs du monde
ennnnnnnntier. Je vous aime de tout mon coeur.

A mon frère Momo, qui attend toujours son cacao au bout du terrain, je te remercie
d’éveiller mon esprit à chaque instant passé à tes côtés, grâce à toi je suis certainement un
peu moins benette ! T’as encore du boulot, c’est bien dommage que tu sois loin. Merci pour
les dizaines d’heures passées sur photoshop !

A ma p’tite sœur chérie adorée, tête de mule à ses heures, charmante et charmeuse par
ailleurs, oh ça rime, c’est magnifique ! Merci pour tes culottes et tes crayons ! « Moi j’aime
bien ma p’tite sœur quand elle pleure, quand elle pleure… ».

A ma mémé Camille et mon pépé Joseph.

A tous les membres de la famille, cousins, cousines, tontons, tatans…

Tout particulièrement aux joyeux convives, adeptes de la rôtie de pigeon et des langoustes à
la sauce américaine : tonton Michel, Totom, ma couz’ Clara, mes cousins Martin et le
grand Jé, que les repas de Noël tous ensemble durent encore longtemps, merci maman.

A ma cousine Sandra, son papa et sa maman, en souvenir des nombreuses vacances d’été
passées ensemble, merci encore (et pas un mot sur les fameuses douches de Châtel !). A
quand le prochain wok rue de Saint Jean ?

-9-
A la grande famille véto,

A ma Bili qui me manques terriblement… A toutes ces années passées ensemble, telles des
inséparables. A tous ces moments inoubliables, les collocs, les fous rires, les boums et
surtout leurs débriefings, la grande cuisine dans nos 2 m², ta fondue de tomates et mes
samousas, les footings dans les effluves nauséabondes des usines Mérieux, les raids qu’on
n’a pas fait et les marathons qui nous attendent (oui, oui, celui de l’autre côté de
l’Atlantique), les descentes de l’Ardèche, des Contamines et de bien d’autres endroits. A
notre entre-aide mutuelle et à la joie de te revoir.
A son Davichou, à tes exhibitions dans notre salon-cuisine-SdB, au carottes râpées et
autres gratins dauphinois que tu réaliseras dorénavant en 1 ou 2 tours de bras. A quand le
mariage qu’on se prépare un peu ?!

A ma Panouille grillée, ma p’tite recette provençale, vive les grandes boums, les poulets
Yassa, les agences de voyage, les repas autruche et Chachou le DJ ! A ton incroyable
vivacité d’esprit, à tes yeux qui pétillent, à tes milliards de conneries, à notre reconversion de
la quarantaine. Tu m’as tiré des mains des veuves plusieurs fois, tu as ma reconnaissance
éternelle…

A ma blonde vosgienne préférée, Thomas pour les intimes, à ta mauvaise foi légendaire,
à ta gentillesse cachée, aux forfaits dorénavant illimités et à ta nouvelle vie au pays de
Candy euhh non, au pays des plaques d’égouts c’est moins classe. Il y a des images que je
n’oublierai jamais, des déguisements magnifiques et tellement bien portés, la Dawson’s
Creek de Bouzey avec le cours de planche à voile dans la vase et les roseaux en combi, et le
fameux gerbera. Au plaisir de te revoir mon gros.

A ma Jane, pour toutes nos soirées en amoureuses devant des films d’horreur qui ne font
même pas peur ! Soit courageuse, garde la foi, on a tous envie de te revoir très vite, rendez-
vous en juillet !!

A Marjo et son Misty, à ta gentillesse, ton sourire, ta naïveté, tes révisions de partiels
tumultueuses, tes gènes asiatiques, ton appareil photo et ta machine à laver !

A tous mes vacanciers préférés : Adrien, Nouye, Piwi, Fifi, Jam, Pi7, Clairette, Avy,
JL, Tigrou, Doumé. Aux vacances de bourge’ à Hossegor, Bidart, Combloux, en Corse
(quoique plus précaires…). Que vive longtemps l’association de voyage des 2 M (rien à voir
avec Megève/Mont-Blanc cherchez pas), restez nous fidèles !

Aux formidables collocs :


Aux Autruches, Piwi, Mél, Dib’, à notre Melrose Place fermier, de belles années que
je n’oublierai pas.
Aux 3 gros, Jam, Nouye et Garga. A cette maison mythique.
Au Bas Poirier, Pi7 et Avy, on fait un barbec’ ?

A mon papa Kubsy et mon tonton Franci,


A mon loulou, mon gentil fiston de clinique.

A mes anciens Tarveliens, au meilleur des anciens, le mien !

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Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

A mes poulots, Clément je compte sur toi pour assurer la relève !

A la promo IDG, à notre revue inoubliable.

A tous mes copains de boum, que je ne citerai pas, j’veux fâcher personne !

Au nouveau cru des internes lyonnais. A Marion, Alex, Anne-Laure, Emi, Manue, Mél,
Natoche, Cédric, Perrine, JC, …

A Clément pour m’avoir supporté ces dernières semaines, pour ta relecture attentive de cet
ouvrage, pour ton exigence, ton intelligence, ta maniaquerie, pour ton amour de tous les
jours, à notre avenir commun.

A tous ceux qui ont fait le déplacement en bus ce soir. A Jean-Pierre, aux instit’ crâlins
et morettins, aux Chevaux du moulin, à Nicole et François, à mes marraines Paulette et
Solange, aux habitants de Cras que mon papa aimé tant.

A tous mes maîtres de stage et particulièrement à Max Josserand et aux Docteurs


Grannec, Gonzalez et Cauzinille.

A tous mes professeurs, résidents, assistants. Merci à Jean-Luc Cadoré et Isabelle


Bublot pour leur soutien ces dernières semaines. Fabien, Catherine, Jojo, Emilie, Pierre,
Mélo, Papaye, et tous les autres, merci pour votre enthousiasme, votre investissement, votre
savoir et savoir-faire, votre don pour la pédagogie.

A Clémence, pour la réalisation de nombreuses illustrations dans ce manuscrit.

A tous mes p’tits Princes et Princesses Méli, Ma’got, Nat’, Toub’, Suido, Pomme, Noisette,
Lucifer, Figaro, Mistigri, Mamounia et tous les autres.

Et à tous ceux que j’ai oublié…

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Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES 13


LISTE DES FIGURES 15
LISTE DES TABLEAUX 17
INTRODUCTION 19

I. ELABORATION DE LA REGLE 21
A. Le modèle humain 21
B. 1ère étape : le projet initial 22
ème
C. 2 étape : le rassemblement des données 23
1. LA BIBLIOGRAPHIE 23
2. LES TABLEAUX DE SYNTHESE 23
D. 3ème étape : la réorganisation des données 62
1. LA FONCTION MOTRICE 62
2. LA FONCTION SENSITIVE 69
3. L’APPROCHE CLINIQUE (FONCTIONNELLE ET LESIONNELLE) 71
E. 4ème étape : l’assemblage des données et la réalisation d’une
maquette 74
F. De la maquette au produit fini… 76
G. Elaboration d’un document d’accompagnement 77

II. LA REGLE DE NEUROANATOMIE EN PRATIQUE 87


A. Exemples de situations cliniques justifiant l’utilisation de la règle
de neuroanatomie 87
1. MONOPARESIE 87
2. PARAPARESIE PELVIENNE 89
3. SYNDROME QUEUE DE CHEVAL 91
B. Cas cliniques 92
CONCLUSION 99
INDEX 101
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 103

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Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : dessin légendé de la règle de neuroanatomie humaine, face intéressant les


membres inférieurs, échelle 1/1..................................................................................... 21

Figure 2 : représentation schématique des racines médullaires à l’origine de la formation du


plexus brachial illustrant la composition des nerfs appendiculaires et thoraciques la plus
fréquemment rencontrée. ............................................................................................. 24

Figure 3 : représentation schématique des racines médullaires à l’origine des principaux


nerfs issus du plexus lombo-sacral ................................................................................. 24

Figure 4 : illustration schématique des aires d’innervation cutanée des nerfs issus du plexus
brachial et possédant une fonction sensitive. .................................................................. 36

Figure 5 : cartographie des zones de perte de sensibilité cutanée lors de traumatisme du


plexus brachial crânial .................................................................................................. 41

Figure 6 : cartographie des zones de perte de sensibilité cutanée lors de traumatisme du


plexus brachial caudal, sans lésion du nerf axillaire. ........................................................ 44

Figure 7 : cartographie des zones de perte de sensibilité cutanée sur la face latérale du
membre, lors de traumatisme du plexus brachial caudal avec lésion du nerf axillaire.......... 44

Figure 8 : illustration schématique des aires d’innervation cutanée des nerfs issus du plexus
lombo-sacral et possédant une fonction sensitive. ........................................................... 60

Figure 9 : représentation schématique des territoires autonomes des nerfs musculocutané,


radial et ulnaire sur 4 vues orthogonales d’un membre antérieur gauche........................... 70

Figure 10 : représentation schématique des territoires autonomes des nerfs fémoral


(saphène), sciatique, fibulaire commun et tibial sur 4 vues orthogonales d’un membre
postérieur droit. ........................................................................................................... 70

Figure 12 : dessin coté de la maquette de la règle de neuroanatomie (vue de l’intérieur). 75

Figure 13 : patron de la règle de neuroanatomie (face intérieure). ................................. 76

Figure 14 : disposition des dessins des membres thoraciques........................................ 76

Figure 15 : format texte du document d’accompagnement de la règle de neuroanatomie. 77

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Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : tableau synthétique de neuroanatomie fonctionnelle du membre thoracique. . 26

Tableau 2 : tableau synthétique de neuroanatomie fonctionnelle du membre pelvien. ...... 46

Tableau 3 : tableau synthétique regroupant les muscles intrinsèques au membre thoracique


groupés par segment puis les muscles extrinsèques au membre, en fonction des racines
médullaires participant à leur innervation. ...................................................................... 63

Tableau 4 : tableau synthétique regroupant les muscles intrinsèques au membre pelvien


groupés par segmen puis les muscles extrinsèques au membre, en fonction des racines
médullaires participant à leur innervation. ...................................................................... 64

Tableau 5 : tableau synthétique concernant la constitution des nerfs issus du plexus


brachial. ...................................................................................................................... 65

Tableau 6 : tableau synthétique concernant la constitution des nerfs issus du plexus lombo-
sacral. ......................................................................................................................... 65

Tableau 7 : regroupement des tableaux 3 et 5 avec application du code couleurs. ........... 66

Tableau 8 : regroupement des tableaux 4 et 6 avec application du code couleurs. ........... 68

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Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

INTRODUCTION

Les étudiants vétérinaires, comme les vétérinaires praticiens sont souvent perplexes
devant des affections d’origine neurologique. « La neurologie n’est pas un domaine où le bon
[1]
sens et l’expérience seuls permettent d’arriver à un diagnostic » . La connaissance de la
neuroanatomie fonctionnelle est un élément essentiel de cette discipline.
C’est pourquoi devant la complexité de la neuroanatomie fonctionnelle des membres,
la fréquence des consultations pour boiterie, ou l’importance de savoir distinguer une origine
orthopédique d’une origine neurologique, nous avons imaginé un nouvel outil de travail, sur
lequel figurent des données essentielles d’anatomie ainsi que des indications de neurologie
clinique permettant à l’étudiant ou au vétérinaire praticien de localiser le site lésionnel. Cet
outil se veut simple d’utilisation, ludique, rapidement consultable, d’un format adapté aux
poches des vêtements de travail des vétérinaires, solide et esthétique.

Dans les années 1990, le laboratoire Roche, lors d’un congrès de neurosciences, avait
distribué une règle synthétique regroupant les fonctions sensitive et motrice des racines
médullaires participant à l’innervation des membres chez l’homme. Nous avons conservé
l’idée du support et adapté les informations fournies par cet outil, au chien. Notre travail a
été de récolter les données nécessaires à l’élaboration d’un tel produit, de les organiser puis
de les synthétiser. La règle est accompagnée d’un document explicatif sur lequel figurent les
légendes nécessaires à son utilisation, des rappels concernant l’anatomie et la conduite de
l’examen neurologique, ainsi que des exemples d’applications cliniques.

La première partie de ce manuscrit traite des modalités d’adaptation du modèle


humain à l’usage vétérinaire, de la composition du produit fini et des étapes de sa
fabrication. La seconde est plus axée sur la pratique. Elle comprend des rappels concernant
l’étiologie de certaines affections neurologiques et orthopédiques pouvant justifier l’utilisation
de cet instrument et des situations cliniques concrètes, rédigées sous forme de mode
d’emploi de la règle.

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Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

I. ELABORATION DE LA REGLE

A. LE MODELE HUMAIN

Figure 1 : dessin légendé de la règle de neuroanatomie humaine, face intéressant les


membres inférieurs, échelle 1/1.
Enveloppe rigide, plastifiée
+
Elément central coulissant
+
Zones transparentes laissant
apparaître les inscriptions et
plages colorées en rouge
imprimées sur l’élément coulissant.

Encadré renseignant, en fonction


de la racine médullaire
sélectionnée, les rôles moteurs de
façon hiérarchisée, et le ou les
réflexe(s) médullaire(s) tendineux
à réaliser pour évaluer l’intégrité
de l’arc réflexe. La fonction
motrice principale est soulignée et
est en tête de liste.

Représentation schématique de la
face crâniale d’un membre
inférieur d’homme sur la gauche
et de sa face caudale sur la
partie droite du dessin. La
coloration rouge apparaît, sous le
support transparent de
l’enveloppe, par superposition, en
faisant varier la position de
l’élément central. Ces plages
matérialisent les zones
d’innervation cutanée assurées
par la racine médullaire
sélectionnée.

Tableau classant les muscles


du membre inférieur de l’homme
en fonction des racines
médullaires à l’origine de leur
innervation et de l’étage
segmentaire associé.

- 21 -
Le point de départ de notre travail est présenté brièvement ci-dessus (figure 1). La
présentation du produit, son format réduit, son approche ludique, ainsi que la
distribution des informations sous 3 formes :
̵ représentation des zones d’innervation cutanée sous forme de schémas
avec des plages pré-dessinées se colorant tour à tour selon le positionnement de
l’élément sous-jacent,
̵ encadré résumant les fonctions motrices hiérarchisées selon un certain ordre
d’importance,
̵ tableau synthétique reclassant les muscles du membre concerné en fonction
de l’origine de son innervation,
nous ont séduit. L’adaptation de cet outil au modèle animal, et notamment au chien, et à
une utilisation au quotidien en médecine vétérinaire, nous a semblé fort intéressante. Les
modalités de cette adaptation sont décrites, par étapes, dans la suite de cette partie.

B. 1ERE ETAPE : LE PROJET INITIAL

L’objectif final est l’utilisation du produit fini par l’étudiant vétérinaire et le vétérinaire
praticien comme aide au diagnostic neuroanatomique lors de suspicion d’atteinte
nerveuse.
Comme précisé dans le paragraphe précédent, le support, la présentation globale du
produit et les « 3 types d’informations » fournis sur la règle humaine, ont été conservés
comme base pour la réalisation de la règle de neuroanatomie vétérinaire.
Selon une volonté commune de faire de cette règle un outil pratique, à l’usage des
cliniciens vétérinaires, il nous a semblé primordial de développer l’aspect pratique de
l’instrument en incluant, en plus des données neuroanatomiques brutes fournies initialement
sur le modèle humain, des données de symptomatologie lésionnelle comme les
anomalies décelables à l’examen clinique, neurologique en particulier ou le développement
des moyens d’évaluation de l’intégrité des arcs réflexes.
Cette règle est un produit à vocation pédagogique. La distribution, chaque année,
aux étudiants vétérinaires des 4 Ecoles Nationales Vétérinaires lors de leur entrée en
cliniques, est un objectif qui nous tient à cœur. C’est dans ce but que nous nous sommes
mis en relation avec un laboratoire dont le partenariat s’étend de la conception au
financement et à la distribution du produit.

- 22 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

C. 2EME ETAPE : LE RASSEMBLEMENT DES DONNEES

1. la bibliographie
Des ouvrages d’anatomie ou de neurologie vétérinaires dits « de référence », cités
dans la bibliographie, nous ont servi de base de données.
Afin d’avoir une vision synthétique de l’ensemble de ces données et d’en simplifier
leur utilisation par la suite, nous avons décidé de les regrouper sous forme de tableaux.

2. les tableaux de synthèse


Il s’agit de deux tableaux à 5 colonnes, intitulées :
- colonne 1 : « nerf »
- colonne 2 : « racines médullaires »
- colonne 3 : « muscles innervés »
- colonne 4 : « fonction sensitive : territoires cutanés innervés »
- colonne 5 : « symptomatologie observée en cas de lésion », avec dans un premier
temps les troubles de la démarche observés classiquement lorsque le nerf cité est
lésé, puis, dans un second temps, les tests à réaliser lors de l’examen
neurologique pour confirmer ou infirmer l’atteinte nerveuse périphérique.

Le premier tableau (tableau 1) est consacré au plexus brachial, le second (tableau 2)


au plexus lombo-sacré. Les nerfs détaillés dans ces deux tableaux sont constitués d’un
assemblage de fibres nerveuses issues des racines médullaires ventrales des intumescences
brachiale et lombo-sacrale. La conformation la plus souvent rencontrée (il existe en effet de
nombreuses variations individuelles) est représentée de façon schématique sur les deux
figures suivantes (figures 2 et 3).

- 23 -
Figure 2 : représentation schématique des racines médullaires à l’origine de la formation du
plexus brachial illustrant la composition des nerfs appendiculaires et thoraciques la plus
fréquemment rencontrée [5].

Figure 3 : représentation schématique des racines médullaires à l’origine des principaux


nerfs issus du plexus lombo-sacral [5].

- 24 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

- 25 -
Tableau 1 : tableau synthétique de neuroanatomie fonctionnelle du membre thoracique.

RACINES [5 ; 6]
NERF MUSCLES INNERVES
MEDULLAIRES[4 ; 5]

C6 – C7 – C8
PLEXUS BRACHIAL
– T1 – T2

 Nerfs du plexus brachial innervant les muscles du membre thoracique


(muscles « intrinsèques ») :

NERF (C5) – C6 – C7 Muscles latéraux de l’épaule :


SUPRASCAPULAIRE supra-épineux
infra-épineux

+ partie latérale de la capsule articulaire de l’épaule

 extension de l’épaule, permet l’avancée du membre


lors de la marche, maintien de l’angle scapulo-
huméral à l’appui.

 muscle infra-épineux : rotation externe, abduction


du membre, flexion ou extension de l’épaule en
fonction de la position relative du membre.

NERF C6 – C7 Muscle médial de l’épaule :


SUBSCAPULAIRE subscapulaire (sauf sa partie caudale, innervée par le
nerf axillaire)

 adduction et extension de l’épaule.

NERF AXILLAIRE (C6) – C7 – C8 Muscles médiaux de l’épaule :


grand rond
(= nerf circonflexe de
l’épaule) subscapulaire (partie caudale)

Muscles latéraux de l’épaule :


petit rond
deltoïde

+ brachiocéphalique (partie cléido-brachiale)


+ partie caudale de la capsule articulaire de l’épaule

 flexion de l’épaule, stabilisation médiale de


l’épaule.


Les racines médullaires spécifiées en caractères gras émettent toujours des fibres nerveuses pour
le nerf concerné ; les caractères en italique précisent une participation fréquente mais inconstante ;
les caractères entre parenthèses une participation plus rare.

- 26 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

FONCTION SENSITIVE, SYMPTOMATOLOGIE


[2 ; 3 ; 5 ; 9]
TERRITOIRES CUTANES INNERVES EN CAS DE LESION [4 ; 7 ; 9 ; 10 ; 11]

Pas de fonction sensitive. Une lésion du nerf suprascapulaire peut avoir


lieu :
- suite à un décubitus latéral prolongé de
l’animal,
- lors de chute sur le côté,
- lors d’écart brusque du membre latéralement et
caudalement.

La démarche est peu modifiée.


On n’observe pas de signe clinique évident chez
le chien :
- on peut observer une amyotrophie
(prononcée et rapide) des muscles infra et
supra-épineux donnant un aspect décharné à
l’épaule
- et/ou un décollement de l’épaule par rapport
au thorax à chaque appui du membre concerné
(suite à une insuffisance de maintien latéral).

La démarche est peu modifiée.


Pas de fonction sensitive.

 Nerf brachial cutané crânio-latéral La démarche est peu modifiée.


sensibilité de la face latérale du bras, en arrière de
l’épine scapulaire.
 Parfois on note une diminution de la
 Nerf antébrachial cutané crânial  flexion de l’épaule lors de la réalisation du
sensibilité cutanée de la face crâniale de l’avant-bras, réflexe de retrait.
en regard du muscle extenseur radial du carpe (aire  On observe également une hypoesthésie ou
cutanée recouverte par les zones d’innervation du nerf
une anesthésie du territoire cutané latéral
musculocutané et du nerf radial).
du bras.

 pas de territoire autonome propre au nerf


axillaire.


Les illustrations des zones d’innervation cutanée du nerf axillaire, et de tous les nerfs issus du plexus
brachial et possédant une fonction sensitive cités par la suite, sont présentées à la fin de ce tableau
(figure 4).

Les symboles «  » indiquent les conclusions « pratiques » relatives à la fonction motrice (colonne
3), à la fonction sensitive (colonne 4) ou aux observations cliniques résultant de l’examen
neurologique (colonne 5).

- 27 -
RACINES [5 ; 6]
NERF MUSCLES INNERVES
MEDULLAIRES[4 ; 5]

NERF RADIAL C7 – C8 – T1 – Muscles brachiaux caudaux :


(T2) triceps brachial
anconé
tenseur du fascia antébrachial

Muscles antébrachiaux crâniaux-latéraux :


extenseur radial du carpe
extenseur ulnaire du carpe
oblique du carpe
extenseur commun des doigts
extenseur des doigts latéraux
extenseur des doigts I et II
brachio-radial
abducteur du doigt I

Muscles supinateurs :
supinateur

+ partie crânio-latérale de la capsule articulaire du coude


+ articulations antebrachiocarpales

 extension du coude, du carpe et des doigts +


mouvement de supination.

- 28 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

FONCTION SENSITIVE,
SYMPTOMATOLOGIE
TERRITOIRES CUTANES INNERVES
[2 ; 3 ; 5 ; 9] EN CAS DE LESION [4 ; 7 ; 9 ; 10 ; 11]

 Nerf brachial cutané latéral Les lésions du nerf radial peuvent apparaître suite :
sensibilité de la face latérale de la moitié - à une fracture de la 1ère côte ou de l’humérus (lésion de la
distale du bras. partie distale du nerf radial)
- lors de traumatisme du plexus brachial (le tableau clinique
 Nerf antébrachial cutané dominant est souvent celui d’une atteinte du nerf radial).
latéral
sensibilité du tégument crânio-latéral de
Graves difficultés locomotrices : le membre est tenu en
l'avant-bras et de la face dorsale de la
permanence en demi-flexion (les muscles de l’épaule et du
main (face dorsale du doigt I et son
coude, non innervés par le nerf radial, sont encore
coussinet palmaire ; face dorsale des
fonctionnels) ; la face dorsale de la patte traîne par
doigts II, III, IV) ou plus exactement :
terre, on observe souvent des plaies d’abrasion à cet
branche superficielle (branche médiale +
branche latérale) du nerf radial : endroit.
Nerf digital dorsal commun I  Lésion du nerf radial dans sa partie proximale (face
médiale de l’épaule ou partie proximale de l’humérus) :
Nerf digital dorsal propre II abaxial
Nerfs digitaux dorsaux communs II, le membre ne supporte plus le poids de l’animal, le chien est
III et IV (doigts médiaux) puis nerfs
le plus souvent en suppression d’appui (perte de la
digitaux dorsaux propres axiaux et fonction du muscle triceps brachial), le coude est fléchi
abaxiaux correspondants.
(nerf musculocutané intact) mais est porté plus bas que
d’habitude, ce qui est dû à un léger déficit de flexion de
l’épaule (chef long du triceps brachial). On observe
 territoires autonomes situés également un déficit d’extension du coude, du carpe et
sur les faces crâniale et latérale des doigts. Le chien a donc tendance à s’« affaler » sur la
de l’avant-bras et sur la face face dorsale de sa patte.
dorsale de la main.
 Lésion du nerf radial en partie distale (à hauteur du
 zones de test : au centre de la coude) :
face dorsale de la main et en regard c’est le cas de figure que l’on rencontre lors de fracture
de la tête radiale sur la face latérale distale de l’humérus. On observe un défaut d’extension du
de l’avant-bras. carpe et des doigts (l’extension du coude peut être
conservée lorsque les structures ostéo-articulaires
 réalisation des placers concernées ne sont pas atteintes), l’animal déambule en
proprioceptifs. supportant le poids de son corps sur la face dorsale
de sa main (fonction motrice du muscle triceps brachial
intacte mais déficit d’extension du carpe et des doigts). Le
chien compense parfois en « lançant » sa patte en avant
lorsque le coude est fléchi rapidement, ce qui entraîne une
extension du carpe passive et permet à l’animal de placer la
face palmaire de sa patte contre le sol.
 On note une diminution de l’extension du carpe ou
du coude lors de la réalisation des réflexes de l’extenseur
radial du carpe et du triceps brachial.
 On observe également une hypoesthésie ou une
anesthésie sur les faces crâniale et latérale de l’avant-
bras et sur la face dorsale de la main.


Il est important de ne pas confondre une zone d’innervation cutanée ou dermatome avec un
territoire autonome. En effet, un nerf possédant une fonction sensitive assure l’innervation d’une zone
cutanée. Cette surface tégumentaire est nommée dermatome. Plusieurs dermatomes peuvent se
recouvrir. Ainsi certains territoires cutanés ont une innervation sensitive mixte. Quelques portions de
ces dermatomes ont une innervation unique et c’est uniquement celles-ci que l’on nomme territoire
autonome.

- 29 -
RACINES [5 ; 6]
NERF MUSCLES INNERVES
MEDULLAIRES[4 ; 5]

NERF C6 – C7 – C8 Muscles brachiaux crâniaux :


MUSCULOCUTANE coraco-brachial
biceps brachial
brachial

+ partie crânio-latérale de la capsule articulaire du coude

 flexion du coude, rotation externe du coude (muscle


brachial), extension de l’épaule, adduction du bras
(muscle coraco-brachial).

NERF MÉDIAN (C7) – C8 – T1 – Muscles antébrachiaux caudaux :


(T2) fléchisseur radial du carpe
fléchisseur superficiel des doigts
fléchisseur profond des doigts (chef radial, les parties
profonde et médiale du chef huméral et, en commun avec le
nerf ulnaire, la partie superficielle et la partie latérale du chef
huméral)
carré pronateur
rond pronateur

+ partie médiale de la capsule articulaire du coude

 flexion du carpe et des doigts


+ mouvements de pronation.

- 30 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

FONCTION SENSITIVE, SYMPTOMATOLOGIE


[2 ; 3 ; 5 ; 9]
TERRITOIRES CUTANES INNERVES EN CAS DE LESION [4 ; 7 ; 9 ; 10 ; 11]

 Nerf antébrachial cutané médial La démarche est peu modifiée. La


sensibilité de la face médiale de l’avant-bras. flexion du coude est diminuée ce qui
génère une gène à la locomotion
 Branche communiquant avec le nerf médian : notamment lors de l’ascension de
sensibilité de la région palmaire distale en association avec le marches.
nerf médian.

 Le réflexe bicipital est diminué à


 territoire autonome situé sur la face médiale de
absent. Ce réflexe est toutefois difficile
l’avant-bras.
d’interprétation et une absence de
réponse ne devra pas être interprétée
 zones de test : en regard de l’articulation du coude,
trop hâtivement.
sur la face médiale de l’avant-bras.
 On note une hypoesthésie en
regard de la face médiale de
l’avant-bras.

 Rameau médial : Le déficit locomoteur est mineur.


sensibilité tégumentaire de la face palmaire de la main (doigts
les plus médiaux).  On observe une diminution de la
Nerfs métacarpiens palmaires I et II flexion du carpe et des doigts, lors
Nerf digital palmaire commun I de la marche et lors de la réalisation du
 Nerfs digitaux palmaires propres I axial et réflexe de retrait.
abaxial (en association avec les nerfs métacarpiens palmaires
issus du nerf ulnaire – constitution mixte des nerfs digitaux
palmaires propres axiaux et abaxiaux).
 Nerf digital palmaire propre II abaxial
Nerf digital palmaire commun II

 Rameau latéral :
sensibilité de la face palmaire de la main (face axiale palmaire
du doigt II, face palmaire du III et face axiale palmaire du IV).
Nerf digital palmaire commun III

 Rameau cutané :
sensibilité de la peau de la région carpo-métacarpienne médiale
(régions sus-carpienne et carpienne).

Le nerf médian est donc responsable de la sensibilité


des régions profondes de l’avant-bras et de la
main, ainsi que de la sensibilité tégumentaire de la
région digitale palmaire
 mais ne possède pas de zone autonome, son
territoire est complètement recouvert par les zones
d’innervation des nerfs musculocutané et ulnaire.

- 31 -
RACINES [5 ; 6]
NERF MUSCLES INNERVES
MEDULLAIRES[4 ; 5]

NERF ULNAIRE C8 – T1 – (T2) Muscles antébrachiaux caudaux :


fléchisseur ulnaire du carpe
fléchisseur profond des doigts (chef ulnaire et, en
commun avec le nerf médian, la partie superficielle et la partie
latérale du chef huméral)
interosseux

 flexion du carpe et des doigts.

- 32 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

FONCTION SENSITIVE, SYMPTOMATOLOGIE


[2 ; 3 ; 5 ; 9]
TERRITOIRES CUTANES INNERVES EN CAS DE LESION [4 ; 7 ; 9 ; 10 ; 11]

 Nerf antébrachial cutané caudal Comme lors de lésion du nerf médian, on


responsable de la sensibilité de la face caudale de l’avant- observe en cas de lésion du nerf ulnaire, un
bras. déficit locomoteur mineur ainsi qu’une
diminution de la flexion du carpe et des doigts
 Rameau dorsal : accompagnée d’une discrète hyperextension
sensibilité de la face latérale de la région du carpe entraînant une palmigradie.
métacarpienne (rameau proximal) et sensibilité de
la face latérale de la main (doigt V et son coussinet
digital, rameau distal) :  On observe également une diminution de
Nerf digital dorsal propre V abaxial. la flexion du carpe et des doigts lors de la
réalisation du réflexe de retrait.
 Rameau palmaire (rejoint par le nerf médian) :  De plus, on note une hypoesthésie, voire
sensibilité d'une partie de la région digitale palmaire en
une anesthésie de la face caudale de
collaboration avec le nerf médian, sensibilité du coussinet
carpien. l’avant-bras, de la face palmaire latérale
de la main (face latérale du doigt V en
 Rameau profond (issu du rameau palmaire ci- particulier).
dessus) :
Nerfs métacarpiens palmaires I, II, III et IV
(rejoignent les nerfs digitaux palmaires communs I à III
issus du nerf médian et le nerf digital palmaire commun
IV issu du rameau superficiel ci-dessous)
Nerf digital palmaire propre V abaxial.
 Rameau superficiel (également issu du rameau
palmaire du nerf ulnaire) : participe à la formation des
nerfs suivants (en collaboration avec le rameau profond
ci-dessus),
Nerfs digitaux palmaires communs I, II, III
et IV
assurent la sensibilité du coussinet métacarpien
Nerfs digitaux palmaires II, III et IV axiaux
et abaxiaux
assurent la sensibilité des coussinets digitaux II, III, IV.

 vaste territoire autonome s’étendant sur la


face caudale de l’avant-bras et sur la face
latérale du carpe, du métacarpe et de la main
(doigt V).
 les zones de test recommandées se situent sur
la face caudale de l’avant-bras légèrement
distalement au coude et sur la face latérale du
doigt V.

- 33 -
RACINES [5 ; 6]
NERF MUSCLES INNERVES
MEDULLAIRES[4 ; 5]

SYSTEME ORTHO- T1 – T2 – T3 muscle dilatateur des pupilles


SYMPATHIQUE
 mydriase.
(fibres sympathiques
pré-ganglionnaires)

 Nerfs du plexus brachial innervant des muscles


« extrinsèques » au membre thoracique :

NERF C8 – T1 – (T2) peaucier du tronc


THORACIQUE pectoral ascendant
LATERAL
 rétraction du membre à l’appui (propulsion sur les
(dont sont issus les
antérieurs).
NERFS
PECTORAUX
CAUDAUX)

NERF C7 dentelé ventral du thorax


THORACIQUE
LONG  suspension du tronc entre les membres, notamment
lors de la réception des sauts. Agit en collaboration avec
le muscle brachiocéphalique lors de l’embrassée du
terrain.

NERF C7 – C8 – T1 grand dorsal


THORACODORSAL
 rétraction du membre à l’appui (propulsion sur les
antérieurs).

NERF PECTORAL C6 – C7 – C8 Muscles pectoraux superficiels :


CRÂNIAL pectoral descendant
pectoral transverse

 adducteurs. Le muscle pectoral descendant agit en


collaboration avec le muscle brachiocéphalique au début
de la phase de soutien.

- 34 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

FONCTION SENSITIVE, SYMPTOMATOLOGIE


[2 ; 3 ; 5 ; 9]
TERRITOIRES CUTANES INNERVES EN CAS DE LESION [4 ; 7 ; 9 ; 10 ; 11]

Pas de fonction sensitive. Syndrome de Claude Bernard Horner


ipsilatéral :
- total : myosis + ptose palpébrale +
enophtalmie + protrusion de la membrane
nictitante
- partiel : myosis.
+ vasodilatation périphérique (tégumentaire)
ipsilatérale à l’origine d’un augmentation de la
température cutanée [11].

Pas de fonction sensitive. Absence de réflexe panniculaire ipsilatéral à la


lésion.

Pas de fonction sensitive. Lors d’atteinte du nerf thoracique long on


observe un décollement de l’angle caudal de la
scapula.

Pas de fonction sensitive.

Pas de fonction sensitive.

- 35 -
Figure 4 : illustration schématique des aires d’innervation cutanée des nerfs issus du
plexus brachial et possédant une fonction sensitive [5].

NERF AXILLAIRE NERF MUSCULOCUTANE

NERF RADIAL


aire d’innervation cutanée d’un nerf = dermatome

- 36 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

NERF MEDIAN NERF ULNAIRE

EXTREMITE DISTALE PALMAIRE : NERFS MUSCULOCUTANE, RADIAL, MEDIAN & ULNAIRE

- 37 -
- 38 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

Les affections nerveuses appendiculaires thoraciques chez le chien intéressent


fréquemment un ensemble de nerfs. Ces affections correspondent, pour la grande majorité
des cas, à des traumatismes ou à des tumeurs du plexus brachial. Le second cas est
développé sous forme de cas clinique dans la dernière partie de ce manuscrit. Le tableau
clinique en résultant est toutefois très semblable à celui concernant les traumatismes du
plexus brachial décrit ci-dessous, seul le mode d’évolution (par exemple, chronique dans le
cas de processus néoplasiques) est radicalement différent.

 Les traumatismes du plexus brachial [4 ; 7 ; 9 ; 11]


C’est la cause la plus fréquente de monoparésie ou de monoplégie d’apparition aiguë
du membre thoracique chez le chien.
Les traumatismes du plexus brachial résultent d’un mouvement d’abduction
associé à un déplacement caudal simultané du membre thoracique. Ces lésions sont
d’origine traumatique, et font souvent suite à un accident de la voie publique ou à une chute
(défenestration…). En fonction de la direction et de la force de traction exercée sur le
membre une partie ou la totalité des racines médullaires ventrales peuvent être étirées
(neurapraxie) voire arrachées (axono- ou neurometsis).

On distingue trois types de traumatismes :


̵ les traumatismes du plexus brachial crânial : les moins fréquents des trois. Ils
correspondent à une atteinte des racines médullaires ventrales C6 et C7. On observe
une paralysie des nerfs musculocutané, suprascapulaire, subscapulaire et
parfois axillaire avec une atteinte partielle du nerf radial. Le nerf ulnaire est
intact et ses fonctions motrice et sensitive sont conservées.
̵ les traumatismes du plexus brachial caudal : les racines C8 – T1 voire T2 sont
lésées. L’animal présente classiquement une paralysie des nerfs radial, ulnaire et
médian.
̵ les traumatismes de la totalité du plexus brachial : concernent les racines
médullaires ventrales de C6 à T2.

Les deux derniers sont les cas de traumatisme du plexus brachial les plus rencontrés.
Dans ces deux cas l’animal présente une boiterie avec suppression d’appui, suite à la
paralysie du muscle triceps brachial innervé par le nerf radial (C7 – T1). Toutefois, la
suppression d’appui n’est pas pathognomonique d’un traumatisme du plexus brachial caudal

- 39 -
puisque lors de traumatisme crânial on rencontre parfois des lésions (partielles) du nerf
radial et donc des boiteries indiques.

Suite tableau 1 : tableau synthétique de neuroanatomie fonctionnelle du membre


thoracique.

RACINES [5 ; 6]
NERF FONCTION MOTRICE
MEDULLAIRES[4 ; 5]

PLEXUS BRACHIAL C6 – C7 NERF SUPRASCAPULAIRE


CRANIAL[4 ; 7 ; 9 ; 11] muscles latéraux de l’épaule
 extension de l’épaule, maintien de l’angle
 Nerfs suprascapulaire, (C5) – C6 – C7
scapulo-huméral à l’appui, abduction du membre
subscapulaire, C6 – C7
NERF SUBSCAPULAIRE
musculocutané C6 – C7 – C8
muscle médial de l’épaule
voire axillaire (C6) – C7 – C8
 adduction de l’épaule
et radial C7 – C8 – T1 – (T2)
NERF MUSCULOCUTANE
muscles brachiaux crâniaux
 flexion du coude

NERF AXILLAIRE
muscles médiaux et latéraux de l’épaule
 flexion de l’épaule, stabilisation médiale de
l’épaule

NERF RADIAL
muscles brachiaux caudaux, antébrachiaux crânio-
latéraux, supinateurs
 extension du coude, du carpe et des doigts,
supination

- 40 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

FONCTION SENSITIVE, SYMPTOMATOLOGIE


[2 ; 3 ; 5 ; 9]
TERRITOIRES CUTANES INNERVES EN CAS DE LESION [4 ; 7 ; 9 ; 10 ; 11]

NERF SUPRASCAPULAIRE  Lorsque le nerf radial est épargné la


pas de fonction sensitive. démarche est peu modifiée. La fonction
motrice des muscles extenseurs du coude (du
NERF SUBSCAPULAIRE carpe et des doigts) est conservée : le chien
pas de fonction sensitive. continue donc de prendre appui sur le membre
atteint.
NERF MUSCULOCUTANE
On observe une diminution de la motricité de
sensibilité de la face médiale de l’avant-bras.
l’épaule et du coude (imputables aux lésions
 territoire autonome situé sur la face médiale des nerfs musculocutané et axillaire) associée à
de l’avant-bras. une amyotrophie des muscles infra- et
supra-épineux, débutant environ une semaine
NERF AXILLAIRE après le traumatisme.
sensibilité de la face latérale du bras et de la face
 On note une perte de la sensibilité
crâniale de l’avant-bras.
cutanée sur les faces crâniale et latérale du
 pas de territoire autonome. bras (nerf axillaire) et en regard de la face
crâniale de la partie dorsale de l’épine
NERF RADIAL scapulaire (nerf axillaire). (figure 5).
sensibilité de la face latérale de la moitié distale
du bras, de la face crânio-latérale de l’avant-bras  Lorsque le nerf radial est lésé, on note, en
et de la face dorsale de la main. plus des symptômes décrits ci-dessus, une perte
de sa fonction motrice, le plus souvent partielle,
 territoires autonomes situés sur les faces
entraînant un déficit fonctionnel du muscle
crâniale et latérale de l’avant-bras et sur la face
triceps brachial et donc une diminution voire
dorsale de la main.
une suppression d’appui sur ce membre. On
 zones de test situées au centre de la face note également une diminution de la sensibilité
dorsale de la main et en regard de la tête radiale cutanée sur la face antébrachiale crâniale (nerf
sur la face latérale de l’avant-bras. radial).

Figure 5 : cartographie des zones de perte de sensibilité cutanée lors de traumatisme du


plexus brachial crânial [9 ; 11]

Face Face
médiale latérale

- 41 -
RACINES
NERF MEDULLAIRES[4 ; 5] FONCTION MOTRICE [5 ; 6]

PLEXUS BRACHIAL C6 – C7 NERF RADIAL


CAUDAL[4 ; 7 ; 9 ; 11] muscles brachiaux caudaux, antébrachiaux crânio-
latéraux, supinateurs
 Nerfs radial, C7 – C8 – T1 – (T2)
 extension du coude, du carpe et des doigts,
ulnaire, C8 – T1 – (T2) supination
médian, (C7) – C8 – T1 – (T2)
NERF ULNAIRE
thoracodorsal, C7 – C8 – T1 muscles antébrachiaux caudaux
thoracique latéral, C8 – T1 – (T2)  flexion du carpe et des doigts
[4]
parfois axillaire , (C6) – C7 – C8
NERF MEDIAN
ainsi que de certaines muscles antébrachiaux caudaux, muscles
pronateurs
fibres sympathiques T1 – T2 – T3
 flexion du carpe et des doigts, pronation

NERF THORACODORSAL
muscle grand dorsal
 rétraction du membre à l’appui (propulsion sur
les antérieurs)

NERF THORACIQUE LATERAL


muscles peaucier du tronc et pectoral ascendant
 rétraction du membre à l’appui (propulsion sur
les antérieurs)

NERF AXILLAIRE
muscles médiaux et latéraux de l’épaule
 flexion de l’épaule, stabilisation médiale de
l’épaule

FIBRES SYMPATHIQUES
muscle dilatateur des pupilles
 mydriase

- 42 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

FONCTION SENSITIVE,
SYMPTOMATOLOGIE
TERRITOIRES CUTANES
EN CAS DE LESION [4 ; 7 ; 9 ; 10 ; 11]
INNERVES [2 ; 3 ; 5 ; 9]

NERF RADIAL On observe tous les signes d’une lésion proximale du nerf
sensibilité de la face latérale de la radial, c’est-à-dire : un défaut d’extension du coude,
moitié distale du bras, de la face du carpe et des doigts. L’animal est incapable de
crânio-latérale de l’avant-bras et de la s’appuyer sur le membre lésé (perte de la fonction de
face dorsale de la main. soutien du muscle triceps brachial), il déambule en
supportant le poids de son corps sur la face dorsale de sa
 territoires autonomes situés sur les
main, on observe alors fréquemment des plaies d’abrasion
faces crâniale et latérale de l’avant-bras
à cet endroit. Le chien compense parfois en « lançant » sa
et sur la face dorsale de la main.
patte en avant lorsque le coude est fléchi rapidement, ce
 zones de test situées au centre de la qui entraîne une extension du carpe passive et permet à
face dorsale de la main et en regard de l’animal de placer la face palmaire de sa patte contre le sol.
la tête radiale sur la face latérale de
 Les réflexes de l’extenseur radial du carpe et du
l’avant-bras.
triceps brachial sont diminués ou absents (ce dernier
réflexe est toutefois difficile à réaliser et l’absence de
NERF ULNAIRE
réponse ne doit pas conduire à une conclusion trop hâtive,
muscles antébrachiaux caudaux.
elle doit être confrontée à l’ensemble des données
 vaste territoire autonome s’étendant cliniques).
sur la face caudale de l’avant-bras et
On note une hypotonie des muscles thoraciques (muscles
sur la face latérale du carpe, du
grand dorsal et pectoral ascendant notamment) associée à
métacarpe et de la main (doigt V).
une amyotrophie sévère se mettant en place
 zones de test situées sur la face progressivement environ une semaine après le
caudale de l’avant-bras au-dessous du traumatisme, à mettre en relation avec une lésion des
coude et sur la face latérale du doigt V. nerfs thoracodorsal et thoracique latéral.
 On note une absence de réflexe panniculaire
NERF MEDIAN
ipsilatéral à la lésion due à une atteinte du nerf thoracique
sensibilité des régions profondes de
latéral (C8 – T1).
l’avant-bras et de la main, sensibilité
tégumentaire de la région digitale  De plus, on observe une diminution ou une absence
palmaire. de flexion de l’épaule (que l’on peut observer
directement lors de l’examen de l’animal « à distance » ou
 pas de territoire autonome.
lors de la réalisation du réflexe de retrait), le coude est
porté plus bas que celui du membre sain, ce qui est à
NERF THORACODORSAL
mettre en rapport avec une lésion du nerf axillaire et/ou du
pas de fonction sensitive. nerf thoracodorsal. La flexion du coude est par ailleurs
conservée, le nerf musculocutané n’étant pas lésé.
NERF THORACIQUE LATERAL
 On peut également observer un syndrome de Claude
pas de fonction sensitive. Bernard Horner ipsilatéral partiel (myosis seul, cas le
plus fréquent) ou total (myosis, enophtalmie, ptose
NERF AXILLAIRE palpébrale et protrusion de la membrane nictitante). Ce
sensibilité de la face latérale du bras et syndrome est dû à un traumatisme plus ou moins étendu
de la face crâniale de l’avant-bras. des fibres sympathiques pré-ganglionnaires issues des
racines médullaires ventrales de T1 – T2 – T3 et longeant
 pas de territoire autonome.
les nerfs issus du plexus brachial.
FIBRES SYMPATHIQUES  On observe enfin des zones d’hypoesthésie ou
pas de fonction sensitive. d’anesthésie : sur la face antébrachiale crânio-latérale
(nerfs radial et axillaire), sur la face dorsale de la main
(nerf radial), ainsi que sur la face latérale du bras et de
l’épaule en cas de lésion du nerf axillaire (figures 6 et 7).


Voir schémas correspondants au dos de la page.

- 43 -
Figure 6 : cartographie des zones de perte de sensibilité cutanée lors de traumatisme du
plexus brachial caudal, sans lésion du nerf axillaire [4 ; 9 ; 11].

Face Face
médiale latérale

Figure 7 : cartographie des zones de perte de sensibilité cutanée sur la face latérale du
membre, lors de traumatisme du plexus brachial caudal avec lésion du nerf axillaire [4 ; 9 ; 11].

Face
La cartographie des zones de Face
médiale
perte de sensibilité cutanée latérale
sur la face médiale du
membre dans ce cas de
figure est la même que sur la
figure 2.

- 44 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

- 45 -
Tableau 2 : tableau synthétique de neuroanatomie fonctionnelle du membre pelvien.

RACINES [5 ; 6]
NERF MUSCLES INNERVES
MEDULLAIRES[4 ; 5]

 Partie crâniale = plexus lombaire (L3 – L4 – L5 – L6) :

NERF ILIOINGUINAL L3 – L4 Muscles sous-lombaires :


grand psoas
petit psoas
iliaque

 flexion de la hanche à l’appui, flexion lombo-


sacrée quand le corps est en suspension,
stabilisation de la colonne vertébrale.

NERF CUTANE L3 – L4 – L5 Muscles sous-lombaires :


FEMORAL LATERAL petit psoas
grand psoas
+ autres muscles « hypaxiaux » de cette région

 même fonction motrice que le nerf ilioinguinal.

NERF (L2) – L3 – (L4) crémaster (mâle)


GENITOFEMORAL

NERF OBTURATEUR (L4) – L5 – L6 Muscles pelviens profonds :


obturateur externe

Muscles fémoraux médiaux :


pectiné
gracile
adducteurs de la cuisse (grand et court)

+ rameaux sensitifs pour la capsule articulaire de la


hanche

 adduction de la cuisse, de la jambe ; extension


de la hanche et rotation externe de la hanche.

- 46 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

FONCTION SENSITIVE, SYMPTOMATOLOGIE


TERRITOIRES CUTANES INNERVES [2 ; 3 ; 5 ; 9] EN CAS DE LESION [4 ; 7 ; 9 ; 10 ; 11]

 Branche cutanée latérale (issue de la branche


latérale du nerf ilioinguinal et de la branche
ventrale de L4) : innerve la peau de la face
crânio-médiale de la cuisse.

Large territoire d’innervation cutanée dans la


région crânio-médiale de la cuisse et du grasset.
Innerve la peau de la ligne sagittale du dos,
passant par la pointe de la hanche, la région
crâniale adjacente de la croupe, la face crâniale
de la cuisse jusqu’à la face latérale du genou.

Assure l’innervation de la peau de la région


proximale médiale de la cuisse.
+ chez le mâle : région prépuciale.
+ chez la femelle : mamelles inguinales.

Pas de fonction sensitive. La démarche est souvent peu modifiée : elle peut
apparaître normale sur des surfaces rugueuses et
seulement modifiée sur les surfaces lisses, le
membre est alors porté en abduction (déficit de
la fonction motrice d’adduction du nerf
obturateur).


Les illustrations des zones d’innervation cutanée de tous les nerfs issus du plexus lombo-sacral et
possédant une fonction sensitive cités dans ce tableau sont présentées à la fin de celui-ci (figure 8).

- 47 -
RACINES [5 ; 6]
NERF MUSCLES INNERVES
MEDULLAIRES[4 ; 5]

NERF FEMORAL L4 – L5 – L6 Muscles sous-lombaires :


ilio-psoas

Muscles fémoraux crâniaux :


quadriceps fémoral (4 chefs)

+ muscle articulaire de la hanche et rameaux sensitifs


pour la capsule

 flexion de la hanche et du genou dans la


phase de protraction du membre et extension du
genou à l’appui (rôle postural important).

NERF SAPHENE issu de la branche Muscles fémoraux médiaux :


superficielle du nerf sartorius
fémoral
+ rameaux sensitifs pour les parties crâniale et latérale
de la capsule articulaire du genou

 flexion de la hanche et du genou dans la


phase de protraction du membre et extension du
genou à l’appui.

- 48 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

FONCTION SENSITIVE, SYMPTOMATOLOGIE


TERRITOIRES CUTANES INNERVES [2 ; 3 ; 5 ; 9] EN CAS DE LESION [4 ; 7 ; 9 ; 10 ; 11]

Pas de fonction sensitive directe. Lésion du nerf périphérique assez rare, ce nerf
est bien protégé.
Entraîne une boiterie importante, avec
suppression d’appui (paralysie du muscle
quadriceps fémoral, LE muscle extenseur du
genou dont le rôle postural est primordial). La
jambe reste en demi-flexion. On observe
l’apparition progressive d’une amyotrophie du
muscle quadriceps fémoral (principalement).
 Le réflexe patellaire est diminué ou absent.
Le réflexe de retrait n’est pas ou peu modifié, il
arrive de noter un déficit de flexion de la hanche.
 On peut observer une anesthésie de la face
crânio-médiale du genou et de la partie
proximale de la jambe voire une
hypoesthésie de la face médiale de
l’extrémité distale du membre (zones de
recouvrement avec les territoires d’innervation
cutané des nerfs tibial et fibulaire). Ces
territoires correspondent aux zones d’innervation
cutanée du nerf saphène.

Vaste territoire d’innervation cutanée. Peu de déficits moteurs.


Assure la sensibilité tégumentaire de la face médiale du
membre : face médiale de la cuisse, face crânio-  hypoesthésie ou anesthésie en regard du
médiale du genou et de la partie proximale de la territoire autonome du nerf saphène (face
jambe, face dorso-médiale du jarret et des métatarses médiale de la cuisse et de la jambe).
jusqu’au doigt I lorsqu’il existe
 Nerfs digitaux dorsaux propres I (axiaux
et abaxiaux).

 territoire autonome situé à cheval sur la


face médiale de la cuisse et de la jambe. Le
dermatome situé sur l’extrémité distale du
membre est totalement recouvert par les zones
d’innervation des nerfs tibial et fibulaire commun)

- 49 -
 Partie caudale : tronc lombo-sacral ou plexus sciatique
(rameaux ventraux de L7 – S1 – S2) :

RACINES [5 ; 6]
NERF MUSCLES INNERVES
MEDULLAIRES[4 ; 5]

NERF SCIATIQUE L6 – L7 – S1 – (S2) Muscles pelviens profonds :


obturateur interne
(= tronc lombo-sacré)
jumeaux du bassin
carré fémoral

+ rameaux sensitifs pour l’articulation de la hanche

 stabilisation de la hanche, rotation externe du


fémur par rapport à l’os coxal et abduction de la
hanche.

Muscles fémoraux caudaux :


biceps fémoral
abducteur caudal de la jambe
semi-tendineux (partie proximale, innervation
principalement assurée par le nerf tibial)
semi-membraneux (innervation principalement
assurée par le nerf tibial)

+ rameaux sensitifs pour la malléole latérale, la partie


latérale de l’articulation tarsale, tibio-tarsale notamment

 flexion du genou et extension de la


hanche à l’appui. Le muscle biceps fémoral est
également abducteur de la jambe et rotateur
externe du tibia par rapport au fémur.

- 50 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

FONCTION SENSITIVE, SYMPTOMATOLOGIE


TERRITOIRES CUTANES INNERVES [2 ; 3 ; 5 ; 9] EN CAS DE LESION [4 ; 7 ; 9 ; 10 ; 11]

 Nerf cutané sural latéral  Lésion proximale du nerf sciatique :


assure la sensibilité cutanée de la face latérale du entraîne une parésie sévère. Seuls les extenseurs
grasset et de la partie proximale de la jambe. du genou sont fonctionnels (lorsque le nerf fémoral
est épargné). L’animal peut supporter le poids de
 Nerf cutané sural caudal proximal son corps sur le membre atteint (quadriceps
innervation cutanée de la face proximale caudale de
fonctionnel). La flexion du genou n’est plus
la jambe.
possible, de même pour l’extension du jarret et des
doigts (fonction assurée par les nerfs fibulaire et
tibial dont l’émergence se situe distalement au site
 territoire autonome situé sur la face lésionnel), le chien est plantigrade. L’animal pose
caudo-latérale en regard de l’articulation la face dorsale de sa patte au sol. La face
du grasset. dorsale du pied présente alors des zones
d’excoriation. On peut également observer de
 zone de test : face caudo-latérale de la
l’automutilation. De plus on note une atrophie
cuisse, à hauteur du grasset. (Voir également
(sévère) des muscles fémoraux caudaux et
zones de test des nerfs fibulaire superficiel et
des muscles jambiers. Les signes cliniques sont
tibial)
habituellement d’apparition aiguë, toutefois une
évolution plus progressive est envisageable
(fibrose en périphérie du nerf suite à une injection
de produit irritant ou à un processus cicatriciel…).
 On observe une perte de la sensibilité
cutanée sur un large territoire : face caudo-
latérale de la cuisse et du grasset (nerf sciatique à
proprement parlé), faces crâniale et latérale de la
jambe, face dorsale de la patte (nerf fibulaire),
face caudale de la jambe et face plantaire du pied
(nerf tibial). Seule la sensibilité cutanée sur la face
médiale du membre est conservée, de la mi-
hauteur de la cuisse à l’extrémité distale du
membre (nerf saphène).
 Le réflexe de retrait est modifié : les doigts,
le jarret et le genou ne peuvent être fléchis. Par
contre on peut mettre en évidence une sensibilité
de la face médiale du membre et du doigt médial,
leur stimulation entraîne une flexion de la hanche.

 Lésion distale du nerf sciatique :


Voir lésions des nerfs fibulaire et tibial.

- 51 -
RACINES [5 ; 6]
NERF MUSCLES INNERVES
MEDULLAIRES[4 ; 5]

NERF FIBULAIRE L6 – L7 Muscles jambiers crâniaux de la loge tibiale


COMMUN crâniale :
(principalement)
 Nerf fibulaire profond
tibial crânial
long extenseur des orteils extenseur propre
du doigt I

+ ligament collatéral latéral du genou

Muscles jambiers crâniaux de la loge fibulaire :


 Nerf fibulaire superficiel
long péronier
court péronier
extenseur latéral des doigts

+ rameaux sensitifs pour l’articulation du jarret

 flexion du pied et extension des doigts,


rotation interne et abduction du pied.

- 52 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

FONCTION SENSITIVE, SYMPTOMATOLOGIE


TERRITOIRES CUTANES INNERVES [2 ; 3 ; 5 ; 9] EN CAS DE LESION [4 ; 7 ; 9 ; 10 ; 11]

 Branches cutanées du nerf fibulaire superficiel : Le pied a tendance à traîner par terre et le
assurent l’innervation sensitive de la face crâniale et crânio- jarret paraît hypertendu (action des
latérale des 2/3 distaux de la jambe, de la face dorsale du muscles antagonistes). Toutefois on
tarse et des doigts (II à V et espaces interdigités III/IV et n’observe pas toujours de plaies d’abrasion
IV/V) à l’exception de la face dorsale axiale du doigt II et
sur la face dorsale de la patte, l’animal
abaxiale du III ainsi que de l’espace interdigité compris entre
apprend à fléchir davantage la hanche et
ces 2 doigts.
tend le genou de manière à pallier le
 Rameau latéral : déficit de flexion du tarse et d’extension
Nerf digital dorsal commun V des doigts. On note une amyotrophie
 Nerf digital dorsal propre abaxial V des muscles tibial crânial et
 Rameau médial : extenseur des doigts.

- Nerf digital dorsal commun IV  On différencie deux situations pour la


 Nerf digital dorsal propre axial IV réalisation du réflexe de retrait :
 Nerf digital dorsal propre abaxial III - lorsqu’on stimule la face dorsale du pied
Nerf digital dorsal commun III ou la face crâniale du jarret ou de la jambe
 Nerfs digitaux propres axiaux III et IV (territoires innervés par le nerf fibulaire) :
- Nerf digital commun dorsal II (communique avec on note une absence de flexion du
membre
le nerf fibulaire profond)
 Nerf digital dorsal propre abaxial II - lorsqu’on stimule la face plantaire des
 Nerf digital dorsal propre axial II doigts ou du pied (territoire innervé par le
 Nerf digital dorsal propre abaxial III nerf tibial) : le réflexe est présent, on note
seulement un déficit de flexion du tarse.
Sa flexion existe mais est incomplète et
 Nerf fibulaire profond : sensibilité de la face dorsale passive (entraînée par la flexion du
axiale du doigt II, abaxiale du III et de l’espace interdigité genou).
compris entre ces 2 doigts.  On note également une absence ou une
 Rameau latéral : diminution de la réponse au réflexe tibial
Nerfs métatarsiens dorsaux III et IV destinés crânial.
uniquement aux articulations métatarso-phalangiennes, ils  Une zone d’hypoesthésie est localisée
rejoignent les nerfs digitaux dorsaux communs III et IV
à la face crâniale de la jambe et du
issus du nerf fibulaire superficiel.
jarret ainsi qu’à la face dorsale du pied.
 Rameau médial :
Nerf métatarsien dorsal II (communique avec le nerf
fibulaire superficiel)
 Nerf digital dorsal propre abaxial III
 Nerf digital dorsal propre axial II

 zones autonomes situées sur le tiers distal de la


face crâniale de la jambe et sur la face dorsale du
jarret, des métatarses et des doigts (II à V).
 zone de test : au milieu de la face dorsale de la
patte (en regard des articulations métatarso-
phalangiennes).
 réalisation des placers proprioceptifs.

- 53 -
RACINES [5 ; 6]
NERF MUSCLES INNERVES
MEDULLAIRES[4 ; 5]

NERF TIBIAL L7 – S1 Muscles fémoraux caudaux :


(principalement) biceps fémoral (parties moyenne et caudale)
semi-tendineux
semi-membraneux

+ rameaux sensitifs pour les articulations du grasset, du


jarret et des doigts

 extension de la hanche, flexion du genou quand


le membre est libre, adduction de la jambe et
rotation interne du tibia par rapport au fémur.

Muscles jambiers caudaux de la loge surale :


gastrocnémien (2 chefs)
fléchisseur superficiel des doigts

Muscles jambiers caudaux de la loge tibiale


caudale :
poplité
tibial caudal (vestigial chez le chien)
fléchisseur profond des doigts :
- long fléchisseur du doigt I (chef latéral)
- long fléchisseur des doigts (chef médial)
interosseux (issu du nerf plantaire latéral)

 extension du pied et flexion des doigts.

- 54 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

FONCTION SENSITIVE, SYMPTOMATOLOGIE


TERRITOIRES CUTANES INNERVES [2 ; 3 ; 5 ; 9] EN CAS DE LESION [4 ; 7 ; 9 ; 10 ; 11]

 Nerf cutané sural caudal distal On note une atrophie du muscle


(anastomosé avec le nerf cutané sural latéral issu du gastrocnémien et une plantigradie qui
nerf sciatique) : apparaît suite au déficit d’extension du
assure la sensibilité tégumentaire de la face caudale tarse. Des lésions ulcératives sont
de la jambe et de la face plantaro-latérale du jarret et observées sur les coussinets digitaux (défaut
du métatarse (tubérosité calcanéenne). de circulation sanguine en regard des
proéminences osseuses). [9]
 Nerf(s) cutané(s) médial(ux) tarsien(s)
 Le réflexe de retrait est sévèrement
issu(s) du nerf cutané sural caudal distal qui
modifié lorsque l’on stimule la face
assure(nt) la sensibilité de la face médiale du tarse en
plantaire du pied. Par contre il ne l’est que
regard de la tubérosité calcanéenne.
très peu (simple déficit de flexion des doigts)
lorsque la face dorsale du pied est stimulée.
 Nerf plantaire médial
assure la sensibilité tégumentaire de la face plantaire  Le réflexe gastrocnémien est diminué ou
en regard des métatarses II, III et IV, de la partie absent, mais il est difficile à évaluer.
médiale du coussinet plantaire métatarsien
 On observe une perte de la sensibilité
Nerfs digitaux plantaires communs II, III, IV
cutanée sur la surface caudale du
(s’anastomosent avec les nerfs métatarsiens
membre distalement au grasset et sur
plantaires II, III, IV)
la face plantaire du pied.
Nerf digital plantaire propre abaxial II ou Nerf
digital plantaire propre I (lorsque ce doigt existe)

 Nerf plantaire latéral


assure la sensibilité tégumentaire de la face plantaro-
latérale du pied (métatarse V, face plantaire des
doigts et espaces interdigités, partie latérale du
coussinet métatarsien, coussinets plantaires des
doigts, pli unguéal des griffes)
Nerf digital plantaire V abaxial
Nerfs métatarsiens plantaires (I), II, III et IV
(communiquent avec les nerfs digitaux plantaires
communs II, III, IV)
Nerfs digitaux plantaires communs II, III et IV
 Nerfs digitaux plantaires propres II, III, IV
et V (axiaux et abaxiaux, en fonction des cas)

 territoire autonome situé sur la face plantaire du


jarret, des métatarses et des doigts.
 zone de test : au centre de la face plantaire du
pied (en regard des articulations métatarso-
phalangiennes).

- 55 -
RACINES [5 ; 6]
NERF MUSCLES INNERVES
MEDULLAIRES[4 ; 5]

NERF GLUTEAL L6 – L7 – S1 Muscles fessiers :


CRANIAL fessier moyen
fessier profond

 puissants extenseurs de la hanche, stabilisation


et mobilisation de la hanche, abduction et rotation
interne de la hanche.

tenseur du fascia lata

 tension du fascia lata, extension du genou (dans


la phase de soutien, agit en synergie avec le
muscle ilio-psoas ; dans la phase de protraction du
membre pelvien, il tire la cuisse crânialement (=
flexion de la hanche)).

NERF GLUTÉAL L7 – (S 1 – S2) Muscles fessiers :


CAUDAL fessier superficiel
piriforme

 puissants extenseurs de la hanche, stabilisation


et mobilisation de la hanche, abduction et rotation
interne de la hanche.

Muscle fémoral caudal :


biceps fémoral (partie crâniale)

 flexion du genou, extension de la hanche à


l’appui, abducteur de la jambe et rotateur externe
du tibia par rapport au fémur.

NERF CUTANÉ S1 – S2 – (S3) Muscles fémoraux caudaux :


FÉMORAL CAUDAL semi-tendineux (partie crâniale)

 extension de la hanche, flexion du genou quand


le membre est libre.

- 56 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

FONCTION SENSITIVE, SYMPTOMATOLOGIE


TERRITOIRES CUTANES INNERVES [2 ; 3 ; 5 ; 9] EN CAS DE LESION [4 ; 7 ; 9 ; 10 ; 11]

Pas de fonction sensitive. Au pas, dans la phase d’appui-propulsion du


membre lésé, lorsque tout le poids de l’animal
repose sur cette patte, le grasset est en
abduction et en rotation externe.

Pas de fonction sensitive.

Assure l’innervation cutanée de la majeure partie


des faces caudale et latérale de la région
fémorale, en arrière d’une ligne verticale passant
par le grand trochanter.

 Nerfs cluniaux caudaux


sensibilité de la pointe de la fesse et de la face
caudale de la cuisse, depuis la pointe ischiatique
jusqu’au pli de la fesse.

 zone autonome située sur la face caudale


de la cuisse.

- 57 -
RACINES [5 ; 6]
NERF MUSCLES INNERVES
MEDULLAIRES[4 ; 5]

NERF HONTEUX S1 – S2 – S3  Nerf rectal caudal


sphincter anal externe
 Nerf rectal caudal
 Nerfs périnéaux
 Nerf dorsal du pénis ou  Nerfs périnéaux
du clitoris  Nerf périnéal profond :
muqueuse du canal anal
muscle strié du sphincter urétral externe
muscles ischio-urétral , bulbospongieux et
ischiocaverneux
 Nerf périnéal superficiel : pas de fonction
motrice.

 Nerf dorsal du pénis


glandes bulbaires
muqueuse de l’apex du gland

Rameaux musculaires des S2 – (S3) Elévateur de l’anus


NERFS SACRAUX Coccygien
VENTRAUX Rotateurs de la hanche (obturateur interne,
jumeau crânial, glutéal profond)

SYSTEME S1 – S2 Fibres pré-ganglionnaires et viscérales afférentes


PARASYMPATHIQUE : (ou issus du nerf para-sympathiques destinées :
NERFS honteux) - au colon descendant et au rectum
SPLANCHNIQUES - aux viscères de la cavité pelvienne
PELVIENS - à la vessie (détrusor)
- et au tissu érectile (pénis ou clitoris en
fonction du sexe de l’animal).

- 58 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

FONCTION SENSITIVE, SYMPTOMATOLOGIE


TERRITOIRES CUTANES INNERVES [2 ; 3 ; 5 ; 9] EN CAS DE LESION [4 ; 7 ; 9 ; 10 ; 11]

- Nerf périnéal superficiel : On observe fréquemment une incontinence


sensibilité de la peau du périnée et de la face urinaire et fécale. La vidange par pression
caudo-médiale de la cuisse. manuelle est facilitée par l’hypotonicité urétrale.
 On note une diminution du tonus voire une
- Nerfs scrotaux caudaux :
atonie du sphincter anal, particulièrement
sensibilité du scrotum.
perceptible lors de la réalisation du toucher rectal
ou de la prise de température.
- Nerf dorsal du pénis :
sensibilité tégumentaire prépuciale et pénienne.  Le réflexe bulbocaverneux (contraction du
sphincter anal et de la queue en réponse à un
- Nerf dorsal du clitoris : pincement du pénis ou du clitoris) est diminué à
sensibilité tégumentaire de la vulve. absent. [10 ; 11]
 On note enfin une hypoesthésie périnéale
 dermatome s’étendant de la région associée à une diminution voire une absence du
périanale aux organes génitaux. réflexe périnéal. Une paresthésie en région
périnéale entraîne parfois du léchage.
 zone de test : région périnéale.

Pas de fonction sensitive. Le port de queue est moins érigé, la queue est
flasque, le chien ne remue plus la queue.

Le detrusor ne se contracte plus, il perd sa


fonction dans le vidange vésicale. La vessie est
large, atone. On observe une incontinence
urinaire avec une miction « par trop plein ».
On peut également noter un mégacôlon avec
un rectum atone, en réplétion.

- 59 -
Figure 8 : illustration schématique des aires d’innervation cutanée des nerfs issus du
plexus lombo-sacral et possédant une fonction sensitive [5].

NERF SAPHENE (ISSU DU NERF FEMORAL)

NERFS CUTANE FEMORAL LATERAL ; PERINEAL SUPERFICIEL & SCIATIQUE


aire d’innervation cutanée d’un nerf = dermatome

- 60 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

NERFS SCIATIQUE & ILIO-INGUINAL NERFS CUTANE FEMORAL CAUDAL & TIBIAL

NERF TIBIAL

NERF FIBULAIRE

- 61 -
NERF FIBULAIRE

D. 3EME ETAPE : LA REORGANISATION DES DONNEES

Ces tableaux (tableaux 1 et 2) n’étant pas directement exploitables dans la réalisation


de notre outil final, il a fallu réorganiser les données. Les 5 grandes catégories d’informations
(en-têtes des 5 colonnes) ont été synthétisées selon 3 grands axes :
̵ la fonction motrice
̵ la fonction sensitive
̵ et une approche clinique comprenant une évaluation fonctionnelle et un aspect
lésionnel simplifiés.

1. la fonction motrice
Dans un premier temps, les muscles ayant une fonction intrinsèque au membre ont
été regroupés par segment (épaule, bras, avant-bras et main). Les muscles ayant une
fonction extrinsèque au membre sont rassemblés sous l’appellation « autres ». Cette
classification apparaît sous forme d’onglets sur la gauche des tableaux 3 et 4.
Dans un second temps, ces muscles ont été répartis dans les tableaux 3 et 4 selon les
racines nerveuses participant à leur innervation, sans tenir compte des variations inter-
individuelles. Chaque colonne du tableau correspond à une racine médullaire. Les muscles
innervés par des fibres nerveuses provenant de plusieurs segments médullaires sont placés
« à cheval » sur les colonnes correspondantes.

- 62 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

Tableau 3 : tableau synthétique regroupant les muscles intrinsèques au membre thoracique


groupés par segment puis les muscles extrinsèques au membre, en fonction des racines
médullaires participant à leur innervation.

PLEXUS BRACHIAL
C5 C6 C7 C8 T1 T2

m. supra-épineux
m. infra-épineux
EPAULE

m. subscapulaire
m. grand rond
m. petit rond
m. deltoïde
m. coraco-brachial
m. biceps brachial
BRAS

m. brachial
m. triceps brachial
m. anconé
MEMBRE THORACIQUE

m. tenseur du fascia antébrachial


m. extenseur radial du carpe
m. extenseur commun des doigts
m. extenseur des doigts latéraux
m. extenseur des doigts I et II
m. extenseur ulnaire du carpe
MAIN ET AVANT-BRAS

m. oblique du carpe
m. supinateur
m. brachio-radial
m. abducteur du doigt I
m. fléchisseur radial du carpe
m. fléchisseur superficiel des doigts
m. fléchisseur profond des doigts
m. carré pronateur
m. rond pronateur
m. fléchisseur ulnaire du carpe
m. fléchisseur profond des doigts
m. interosseux

mm. pectoraux superficiels
m. dentelé
ventral
AUTRES

m. grand
dorsal
m. peaucier du tronc
m. pectoral ascendant
m. dilatateur des pupilles


m. = muscle

mm. = muscles.

- 63 -
Tableau 4 : tableau synthétique regroupant les muscles intrinsèques au membre pelvien
groupés par segmen puis les muscles extrinsèques au membre, en fonction des racines
médullaires participant à leur innervation.

PLEXUS LOMBO-SACRAL
L3 L4 L5 L6 L7 S1 S2 S3
m. iliopsoas
m. grand psoas
m. iliopsoas
m. obturateur externe
HANCHE

m. obturateur interne
mm. jumeaux du bassin
m. carré fémoral
m. fessier moyen
m. fessier profond
m. piriforme
m. fessier superficiel
m. quadriceps fémoral
m. tenseur du fascia lata
m. sartorius
m. pectiné
MEMBRE PELVIEN

m. gracile
CUISSE

mm. court et grand


adducteurs de la cuisse
m. biceps fémoral
m. abducteur caudal de la jambe
m. semi-tendineux
m. semi-membraneux
m. tibial cranial
m. long extenseur des doigts
m. long péronier
JAMBE, TARSE ET PIED

m. court péronier
m. extenseur latéral des doigts
m. gastrocnémien
m. fléchisseur superficiel des doigts
m. poplité
chef latéral du m. fléchisseur profond
des doigts
chef médial du m. fléchisseur profond
des doigts
m. interosseux
vessie
tissus érectiles
AUTRES

viscères pelviens
colon descendant
sphincter anal externe
sphincter anal interne
organes génitaux

- 64 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

Le vétérinaire clinicien ayant plus de facilités à raisonner en « nerfs » plutôt qu’en


« racines médullaires », les tableaux 3 et 4 ci-dessus lui sont donc peu utiles sans le rappel
des relations entre les racines médullaires et la constitution des nerfs appendiculaires. C’est
dans ce but que les tableaux 5 et 6 ont été créés. La liaison entre les tableaux 3 - 5 et 4 - 6
a été réalisée, dans un second temps, grâce à un code couleur, une même couleur étant
attribuée à un nerf et à son myotome.
Tableau 5 : tableau synthétique concernant la constitution des nerfs issus du plexus
brachial.
PLEXUS BRACHIAL
C5 C6 C7 C8 T1 T2
nerf suprascapulaire
THORACIQUE

nerf subscapulaire
MEMBRE

nerf axillaire
nerf musculo-cutané
nerf radial
nerf médian
nerf ulnaire
nerf pectoral cranial
n. tho. lg
AUTRES

n. thoraco-
dorsal
n. thoracique latéral
fibres sympathiques
Tableau 6 : tableau synthétique concernant la constitution des nerfs issus du plexus lombo-
sacral.
PLEXUS LOMBO-SACRAL
L3 L4 L5 L6 L7 S1 S2 S3
nerf ilio-inguinal
nerf cutané fémoral latéral
MEMBRE PELVIEN

nerf fémoral
nerf saphène
nerf obturateur
nerf glutéal crânial
nerf glutéal caudal
nerf sciatique
nerf fibulaire commun
nerf tibial
n. génito-fémoral
n. cutané fémoral
AUTRES

caudal
nn.
parasympathiques
nerf honteux


myotome = ensemble de muscles innervé par un même nerf

n. tho. Lg. = nerf thoracique long

n. = nerf ; nn. = nerfs.

- 65 -
Les cases hachurées ont la même signification que les caractères en italique et entre
parenthèses des tableaux 1 et 2. Par souci de simplification et afin de ne pas surcharger le
tableau avec des données trop précises, non utiles pour les personnes ciblées, les racines
médullaires citées en italique et entre parenthèses on été regroupées en une seule catégorie.
Rappelons que les nerfs destinés aux membres peuvent être issus de différentes
[4 ; 5]
racines nerveuses. Certaines sont retrouvées de façon constante chez le chien. C’est le
cas lorsque, dans les tableaux 5 et 6, l’arrière plan du nerf est transparent. D’autres racines
n’émettent pas forcément de fibres nerveuses pour le nerf cité, elles sont représentées avec
[5]
un fond hachuré. Il existe d’importantes variations inter-individuelles .

Tableau 7 : regroupement des tableaux 3 et 5 avec application du code couleurs.

PLEXUS BRACHIAL
C5 C6 C7 C8 T1 T2
nerf suprascapulaire
THORACIQUE

nerf subscapulaire
MEMBRE

nerf axillaire
nerf musculo-cutané
nerf radial
nerf médian
nerf ulnaire
nerf pectoral cranial
n. tho. long
AUTRES

n. thoraco-
dorsal
n. thoracique latéral
fibres sympathiques

m. supra-épineux
m. infra-épineux
EPAULE

m. subscapulaire
m. subscapulaire
m. grand rond
MEMBRE THORACIQUE

m. petit rond
m. deltoïde
m. coraco-brachial
m. biceps brachial
BRAS

m. brachial
m. triceps brachial
m. anconé
m. tenseur du fascia antébrachial
m. extenseur radial du carpe
AVANT-
BRAS

m. extenseur commun des doigts


m. extenseur des doigts latéraux
m. extenseur des doigts I et II


Pour assurer une meilleure lisibilité, les hachures n’ont pas été représentées sur les tableaux 7 et 8.

- 66 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

m. extenseur ulnaire du carpe


m. oblique du carpe
m. supinateur
MEMBRE THORACIQUE

MAIN ET AVANT-BRAS
m. brachio-radial
m. abducteur du doigt I
m. fléchisseur radial du carpe
m. fléchisseur superficiel des doigts
m. fléchisseur profond des doigts
m. carré pronateur
m. rond pronateur
m. fléchisseur ulnaire du carpe
m. fléchisseur profond des doigts
m. interosseux
mm. pectoraux superficiels
m. dentelé
ventral
AUTRES

m. grand
dorsal
m. peaucier du tronc
m. pectoral ascendant
m. dilatateur des pupilles

Ce tableau figure au recto de la règle de neuroanatomie. Dans la version finale,


imprimée sur la règle, le code couleur est ajouté aux hachures du tableau 5 et gardent la
même signification.
Le tableau suivant (tableau 8) est son équivalent pour le membre postérieur. Il figure
au verso de la règle de neuroanatomie.

- 67 -
Tableau 8 : regroupement des tableaux 4 et 6 avec application du code couleurs.

PLEXUS LOMBO-SACRAL
L3 L4 L5 L6 L7 S1 S2 S3
nerf ilio-inguinal
nerf cutané fémoral latéral
MEMBRE PELVIEN

nerf fémoral
nerf saphène
nerf obturateur
nerf glutéal crânial
nerf glutéal caudal
nerf sciatique
nerf fibulaire commun
nerf tibial
n. génito-fémoral
n. cutané fémoral
AUTRES

caudal
nn.
parasympathiques
nerf honteux

m. iliopsoas
m. grand psoas
m. iliopsoas
m. obturateur externe
HANCHE

m. obturateur interne
mm. jumeaux du bassin
m. carré fémoral
m. fessier moyen
m. fessier profond
m. piriforme
m. fessier superficiel
m. quadriceps fémoral
MEMBRE PELVIEN

m. tenseur du fascia lata


m. sartorius
m. pectiné
m. gracile
CUISSE

mm. court et grand


adducteurs de la cuisse
m. biceps fémoral
m. abducteur caudal de la jambe
m. semi-tendineux
m. semi-membraneux
m. tibial cranial
JAMBE, TARSE

m. long extenseur des doigts


ET PIED

m. long péronier
m. court péronier
m. extenseur latéral des doigts
m. gastrocnémien
m. fléchisseur superficiel des doigts

- 68 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

m. poplité

JAMBE, TARSE
chef latéral du m. fléchisseur profond

ET PIED
des doigts
chef médial du m. fléchisseur profond
des doigts
m. interosseux
vessie
tissus érectiles
AUTRES

viscères pelviens
colon descendant
sphincter anal externe
sphincter anal interne
organes génitaux

Ensuite, la fonction motrice principale de certains nerfs, choisis pour leur intérêt en
pratique, a été ajoutée à la règle, dans des encadrés spécifiques. Les nerfs choisis et leur
rôle moteur prépondérant sont notés ci-dessous :

nerf suprascapulaire : extension, abduction et maintien de l’épaule à l’appui

nerf musculocutané : flexion du coude

nerf radial : extension du coude, du carpe et des doigts, supination

nerf ulnaire : flexion du carpe et des doigts

nerf fémoral : extension du genou et flexion de la hanche

nerf sciatique : flexion du genou et extension de la hanche

nerf fibulaire commun : flexion du jarret, extension des doigts

nerf tibial : extension du jarret, flexion des doigts.

2. la fonction sensitive
Seuls les territoires cutanés innervés par un seul nerf ont été retenus. Parmi ces
territoires autonomes, certains, très peu utilisés dans la pratique courante, n’ont pas été
conservés dans la présentation finale. Seules les zones autonomes des nerfs musculocutané,
radial et ulnaire pour le membre thoracique, fémoral, sciatique, fibulaire commun et tibial
pour le membre pelvien, sont représentées sur le produit fini. Ces territoires sont
schématisés sur 4 vues orthogonales (vues médiale, latérale, crâniale et caudale) d’un
membre antérieur gauche et d’un membre postérieur droit (figures 9 et 10).

- 69 -
Figure 9 : représentation schématique des territoires autonomes des nerfs musculocutané,
radial et ulnaire sur 4 vues orthogonales d’un membre antérieur gauche [3 ; 9 ; 10 ; 11].

vue latérale vue crâniale vue médiale vue caudale

Le code couleur énoncé dans le paragraphe précédent est conservé :


̵ nerf musculocutané zones de test de la sensibilité
̵ nerf radial
̵ nerf ulnaire.

Figure 10 : représentation schématique des territoires autonomes des nerfs fémoral


(saphène), sciatique, fibulaire commun et tibial sur 4 vues orthogonales d’un membre
postérieur droit [3 ; 9 ; 10 ; 11].

vue latérale vue crâniale vue médiale vue caudale

De même, les zones tégumentaires sont représentées selon le code couleur établi
précédemment :
̵ nerf saphène ( branche du nerf fémoral) – nerf fibulaire commun
̵ nerf sciatique – nerf tibial

- 70 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

3. l’approche clinique (fonctionnelle et lésionnelle)


L’évaluation fonctionnelle des nerfs périphériques se réalise par le biais :
̵ de la vérification de la fonction motrice des nerfs appendiculaires. Celle-ci
passe par l’observation statique puis dynamique de l’animal à distance permettant de
détecter une boiterie, des déficits de flexion ou d’extension de certaines articulations
ou une amyotrophie majeure d’un muscle ou d’un groupe musculaire ; par la
palpation des masses musculaires en vue de mettre en évidence une hypotonie
musculaire ou une amyotrophie, moins marquée, pouvant caractériser une lésion
nerveuse périphérique. L’amyotrophie d’un groupe musculaire innervé par un même
nerf (c’est-à-dire d’un myotome) représente en effet un signe d’appel d’une telle
affection.

 Les tableaux 7 et 8 ont été créés pour simplifier la démarche du clinicien ayant noté une
hypotonie musculaire ou une amyotrophie appendiculaire.

 La fonction motrice principale rapportée sur le produit fini permet au praticien, ayant noté
un déficit de flexion ou d’extension d’une articulation ou un port anormal d’un membre
(abduction, adduction ou rotation), de retrouver rapidement le nerf ou les nerfs assurant
cette fonction motrice. Par exemple, un port en abduction d’un membre thoracique à l’appui
témoigne d’une atteinte du nerf suprascapulaire. De même, un déficit de flexion du genou
évoque une lésion du nerf sciatique. Ces fonctions sont précisées sur la règle de
neuroanatomie en caractères soulignés.

̵ de l’évaluation de la fonction sensitive. Celle-ci se réalise sur les territoires


autonomes des nerfs appendiculaires. Ces zones ont la particularité de n’être
innervées que par un seul nerf. Ainsi, une perte de sensibilité en regard d’une de ces
surfaces évoque un déficit neurologique. Pour pallier aux variations interindividuelles,
des zones de test de la sensibilité ont été définies. Elles sont souvent placées au
centre des territoires autonomes.

 Les zones autonomes des nerfs musculocutané, radial et ulnaire pour le membre
thoracique, fémoral, sciatique, fibulaire commun et tibial pour le membre pelvien sont
représentées sur la règle de neuroanatomie (figures 9 et 10).

 Les zones de test de la sensibilité cutanée les plus couramment utilisées y sont
également représentées (figures 9 et 10).

- 71 -
̵ l’évaluation de l’intégrité de l’arc réflexe (récepteur, voie nerveuse afférente,
voie nerveuse efférente, effecteur) via la réalisation des réflexes myotatiques (ou
tendineux).

 Les réflexes à réaliser lors de l’examen neurologique sont mentionnés sur la règle en
italique (figure 11). Il s’agit des réflexes ou tests suivants :

nerf musculocutané : réflexe de retrait et réflexe bicipital

nerf radial : réflexe de l’extenseur radial du carpe, réflexe tricipital, placer
proprioceptif

nerf thoracique latéral : réflexe panniculaire

nerf ulnaire : réflexe de retrait

nerf fémoral : réflexe patellaire

nerf sciatique : réflexe de retrait

nerf fibulaire commun : réflexe tibial crânial, réflexe de retrait, placer
proprioceptif.

̵ Enfin, certains symptômes sont des signes d’appel d’un dysfonctionnement


neurologique (lire la colonne 5 « symptomatologie en cas de lésion » des tableaux 1
et 2).

 Ces symptômes majeurs, qui caractérisent une lésion nerveuse singulière, sont également
rapportés sur la règle sous forme de notes en caractères ombrés en dessous des précisions
concernant le rôle moteur principal et le(s) réflexe(s) à réaliser pour évaluer la fonctionnalité
des voies nerveuses médullaires (figure 11). Ces annotations sont les suivantes :

nerf radial : suppression d’appui

fibres sympathiques (T1 – T2 – T3) : Claude Bernard Horner

nerf fémoral : suppression d’appui

nerf fibulaire commun : traîne la face dorsale de la patte sur le sol

nerf tibial : plantigradie.

Il est important de noter que ces 2 catégories d’informations (relatives aux réflexes et
à la symptomatologie lésionnelle) font référence à une approche axée davantage sur la
praticité de l’instrument vétérinaire que son modèle humain. C’était notre souhait principal
au début de la réalisation de ce travail.

Les données de ces 2 dernières catégories ainsi que celles relatives aux fonctions
motrices principales citées dans le paragraphe intitulé « fonction motrice » sont regroupées

- 72 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

dans des encadrés apparaissant simultanément avec les territoires autonomes et zones de
test des nerfs correspondants.

Figure 11 : les encadrés figurant sur la règle de neuroanatomie.

NERF THORACIQUE
NERF RADIAL LATERAL

extension du coude, du réflexe panniculaire


NERF carpe et des doigts
NERF ULNAIRE NERF SUPRA-
MUSCULOCUTANE supination
SCAPULAIRE
flexion du carpe et des
flexion du coude réflexe de l’extenseur Extension, abduction et
doigts
radial du carpe maintien de l’épaule à
réflexe de retrait l’appui
réflexe tricipital réflexe de retrait
réflexe bicipital
placer proprioceptif FIBRES
SYMPATHIQUES
suppression d’appui
Claude Bernard Horner

NERF FIBULAIRE
(issu du nerf sciatique)
NERF FÉMORAL
(NERF SAPHÈNE) Flexion du jarret
NERF SCIATIQUE NERF TIBIAL
extension des doigts
extension du genou flexion du genou extension du jarret
flexion de la hanche réflexe tibial crânial
extension de la hanche flexion des doigts
réflexe patellaire réflexe de retrait
réflexe de retrait plantigradie
placer proprioceptif
suppression d’appui
traîne la face dorsale de
la patte au sol

- 73 -
E. 4EME ETAPE : L’ASSEMBLAGE DES DONNEES ET LA
REALISATION D’UNE MAQUETTE

Toutes les informations devant figurer sur la règle de neuroanatomie ont été
présentées dans le paragraphe précédent. Une des dernières étapes consiste à assembler
ces données de manière à réaliser un outil de travail lisible, rapidement compréhensible et
utilisable en clientèle.
La règle se compose d’une enveloppe cartonnée et d’un élément central coulissant.
Comme sur le modèle humain, le recto de la règle est consacré au membre thoracique, son
verso au membre pelvien. Les tableaux 7 et 8 sont collés sur la face correspondant à leur
contenu. Les territoires autonomes, zones de test de la sensibilité et les « encadrés »
présentés dans la figure 11 au dos de cette page, sont imprimés sur l’élément central
coulissant, de manière à ce que les informations relatives aux nerfs ayant un atout pratique
soit représentées individuellement suivant le positionnement de cet élément par rapport à
son enveloppe, selon le même procédé que pour la règle de neuroanatomie humaine. Les
schémas des membres sont imprimés sur un support transparent puis collés sur la face
interne de l’enveloppe cartonnée.
Pour une question pratique (matériel à disposition, facilité de réalisation…) les
différentes maquettes ont été créées à partir de feuilles cartonnées 160 g/m² de format A4
(210 x 297 mm). La hauteur de la règle est calculée à partir de la hauteur de l’assemblement
des dessins des membres et du nombre de nerfs à représenter individuellement. 4 nerfs
d’intérêt pratique ont été retenus (figure 11), le cadre contenant les représentations des
membres mesure 7 cm de haut, la hauteur minimum de la maquette est donc de 4 x 7 = 28
cm. Pour réduire la taille du produit fini, afin de le rendre plus pratique (pour que la règle
soit par exemple à portée de main dans une poche de vêtement de travail) et
éventuellement d’en diminuer le coût de fabrication, il sera nécessaire de modifier le format
des dessins des membres. Les patrons de l’enveloppe cartonnée sont représentés sur les
figures 12 et 13.

- 74 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

Figure 12 : dessin coté de la maquette de la règle de neuroanatomie (vue de l’intérieur).

Les cotations sont


indiquées en millimètres,
les traits discontinus sont
les lignes de pliage.

MGR

- 75 -
Figure 13 : patron de la règle de neuroanatomie (face intérieure).

« encadrés » de la Figure 6.

Figure 14 : disposition des dessins


des membres thoraciques.

L M

Cr Cd

Ces dessins sont imprimés sur du


Réalisé par Anaïs Mermet- papier transparent puis collés sur le
Gerlat sous la direction du Dr
Catherine Escriou (service de support cartonné de la règle à
médecine interne ENVL)
l’emplacement indiqué par la flèche. Le
procédé est similaire pour le membre
MGR pelvien.

Tableau 7.
Toutes les maquettes sont réalisées de façon artisanale avec du matériel d’écolier et
des outils informatiques rudimentaires.

F. DE LA MAQUETTE AU PRODUIT FINI…

Reste à définir le format de la règle de neuroanatomie, la palette de couleurs, la


qualité des matériaux, la technique de sérigraphie, établir des devis de fabrication, trouver
des financements, etc.…
Cette dernière étape ne relevant pas de nos capacités techniques, nous nous sommes
mis en relation avec un partenaire, le laboratoire TVM, qui se chargera de la conception
informatique, de la réalisation, de son financement et de sa distribution.

- 76 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

G. ELABORATION D’UN DOCUMENT D’ACCOMPAGNEMENT

Afin de permettre à l’étudiant vétérinaire ou au vétérinaire praticien une utilisation


optimale de la règle, un document d’accompagnement a été créé (figure 15). Des rappels
d’anatomie et de neurologie essentiels à la bonne compréhension et donc à la bonne
utilisation de la règle y sont inclus.

Figure 15 : format texte du document d’accompagnement de la règle de neuroanatomie.

Cette règle, destinée aux vétérinaires praticiens, a été réalisée pour faciliter
l’exploration des lésions nerveuses appendiculaires. Elle regroupe les fonctions motrices et
les principaux territoires autonomes des nerfs, issus des plexus brachial et lombo-sacral, et
concernant les membres thoracique et pelvien.
Au moment d’une consultation pour mono- ou paraparésie, elle peut être facilement
consultée afin d’établir rapidement le siège de la lésion nerveuse, qu’il s’agisse :
̵ d’un nerf atteint le long de son trajet dans le membre : lors de fracture (du
bassin, du fémur, de l’humérus…), suite à un traumatisme iatrogène comme une
chirurgie ou une injection péri-nerveuse de produit irritant, une hernie discale
latéralisée ou une sténose foraminale, …
̵ d’une lésion touchant un ensemble de racines nerveuses : traumatisme du plexus
brachial lors d’un accident de la voie publique, développement d’un phénomène
néoplasique, …

 Quelques rappels d’anatomie…


 Représentation schématique du plexus brachial.

- 77 -
 Représentation schématique du plexus lombo-
sacral.

 Représentation schématique d’un rachis de


chien : les segments médullaires et vertébraux ne
sont pas alignés.

Les racines nerveuses cervicales sortent par les foramens crânialement aux vertèbres
de même nombre, exceptées les racines C8 qui sortent au niveau de l’espace intervertébral
C7 – T1. Les racines thoraciques, lombaires et sacrées sortent par les foramens caudaux aux
vertèbres de même nombre. Au niveau lombaire distal, la moelle s’arrêtant plus
crânialement, les racines nerveuses cheminent dans le canal vertébral avant de sortir par
leurs foramens respectifs ; elles forment la queue de cheval.

 Représentation schématique de  Représentation schématique de


l’innervation du membre thoracique. l’innervation du membre pelvien.

- 78 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

Un premier tableau (« tableau n°1 ») récapitule l’ensemble des nerfs du


plexus avec les racines médullaires qui les constituent :
̵ un fond plein signifie la participation permanente du segment
médullaire à la constitution du nerf
̵ un fond hachuré, sa participation fréquente mais inconstante.

Les nerfs ayant une fonction motrice intrinsèque au membre (en couleur)
sont séparés des « AUTRES », c’est-à-dire ceux ayant uniquement une fonction
sensitive pour la peau du membre et/ou une fonction motrice pour les muscles
d’attache du membre au tronc et/ou une fonction neuro-végétative.

Le second tableau (« tableau n°2 ») regroupe, par segment, les muscles


du membre. Le code couleur, établi dans le tableau précédent, permet de repérer
le nerf moteur et les racines médullaires lui donnant naissance.
Cliniquement, l’atteinte d’un nerf moteur se traduit par une hypotonie puis
une amyotrophie progressive des muscles (d’origine neurogène) qu’il innerve et
une diminution ou une perte de leur fonction motrice entraînant une parésie ou
une paralysie.

 Évaluation clinique de la fonctionnalité nerveuse [8]


La consultation de neurologie doit toujours commencer par une prise des
commémoratifs et de l’anamnèse la plus précise possible. S’en suit un examen clinique
général complet, un examen orthopédique soigneux doit également être effectué afin
d’exclure toute lésion osseuse ou articulaire pouvant expliquer le tableau clinique. On peut
ensuite procéder à l’examen neurologique en débutant toujours par une observation à
distance de l’animal : statut mental, posture à l’arrêt (palmigradie, plantigradie),
observation de la démarche (ataxie, parésie, paralysie, touchant un ou plusieurs membres,
…). La façon dont l’animal mobilise son membre est particulièrement intéressante lors de
monoparésie. Puis on palpe l’animal de façon symétrique afin de détecter une amyotrophie
(si celle-ci n’est pas flagrante et directement décelée lors de l’examen à distance) et
d’évaluer le tonus musculaire.

Exemple : amyotrophie des muscles antébrachiaux et


brachiaux caudaux
 traumatisme du plexus brachial caudal.

- 79 -
Photo C. Escriou
On réalise ensuite les réactions posturales (placers proprioceptifs, sautillements,
brouette, hémilocomotions, …) qui évaluent l’intégrité de l’ensemble du SNC et du SNP.
L’étude des réponses proprioceptives permet de confirmer ou d’infirmer un déficit
neurologique. Enfin, afin de localiser la lésion il convient de tester l’intégrité des arcs
réflexes.

Cette partie rappelle le nom du nerf pouvant être testé dans le cadre de
gauche, sa fonction motrice principale, le réflexe à réaliser pour évaluer l’intégrité
de son arc réflexe et les symptômes d’appel en cas de lésion de ce nerf.

 Représentation schématique
du réflexe myotatique.

1 : percussion du tendon tibio-patellaire.


2 : contraction réflexe du muscle quadriceps fémoral et
extension du grasset.

3 types de réponses peuvent être attendues lors de la réalisation d’un réflexe :


̵ l’absence ou la diminution de la réponse à la stimulation témoigne d’une lésion
de type motoneurone périphérique (MNP), plus exceptionnellement d’une lésion de la
partie afférente de l’arc ou de la jonction neuromusculaire
̵ une réponse normale indique l’intégrité des voies sensorielles et motrices
composant l’arc réflexe
̵ une exagération de la réponse (= lésion de type motoneurone central, MNC)
s’explique par une lésion en amont des racines nerveuses composant le nerf testé
(c’est-à-dire en amont de C6 pour le membre thoracique et de L3 pour le membre
pelvien).

Cas particulier : lors d’atteinte du nerf sciatique il y a une dénervation entraînant une
amyotrophie et une hypotonie des muscles fémoraux caudaux (muscles fléchisseurs). Le
réflexe patellaire peut apparaître augmenté (« pseudo hyperréflexie »), les muscles
fléchisseurs ne s’opposant plus de la même façon à l’extension du grasset.


SNC = Système Nerveux Central

SNP = Système Nerveux Périphérique

- 80 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

Il est préférable de réaliser l’examen des réflexes appendiculaires en plaçant l’animal


en décubitus latéral et de tester les réflexes sur le membre pelvien puis sur le membre
thoracique libres. L’animal est ensuite retourné afin de tester les membres opposés.
Un marteau à réflexe est recommandé pour effectuer les réflexes myotatiques. Une
pince hémostatique est utilisée pour les stimulations cutanées. L’examinateur devant
toujours essayer d’utiliser le même objet afin d’obtenir des résultats reproductibles et
interprétables.

[4 ; 9 ; 12]
Les principaux réflexes médullaires :

̵ Le réflexe patellaire : l’examinateur soutient d’une main le membre pelvien à


hauteur du fémur (de la main gauche pour un droitier et vice versa pour un gaucher),
le genou est placé en position physiologique. Il percute ensuite de façon franche et
nette le ligament tibio-patellaire avec l’extrémité de son marteau réflexe. La réponse
attendue est une extension unique et rapide du genou. Une diminution unilatérale de
ce réflexe met en évidence une lésion du nerf fémoral ; une diminution bilatérale
une lésion médullaire de type MNP située entre les segments médullaires L4 et L6.
Une hyperréflexie indique une levée des MNC inhibiteurs du segment médullaire L4 –
L6, on situe alors la lésion en amont de L4.

̵ Le réflexe tibial crânial : le clinicien percute cette fois-ci le corps charnu du


muscle tibial crânial juste distalement à l’extrémité proximale du tibia. On observe
alors, normalement, une flexion du jarret. Comme précisé sur la règle, ce réflexe met
en évidence l’intégrité du nerf fibulaire commun et du sciatique.

̵ Le réflexe de l’extenseur radial du carpe : le membre thoracique est soutenu


au niveau du coude, le coude et le carpe sont fléchis. Le corps charnu du muscle
extenseur radial du carpe est frappé juste distalement au coude. On s’attend à une
extension discrète du carpe. Le carpe doit être fléchi et les doigts ne doivent toucher
ni la table ni le membre controlatéral avant d’effectuer le réflexe qui serait inhibé de
façon physiologique si ces conditions ne sont pas réalisées. Ce réflexe met en jeu le
nerf radial, C7 – T1.

̵ Le réflexe tricipital : le membre est maintenu dans la même position que


précédemment. L’examinateur percute le tendon du muscle triceps brachial à la limite
proximale de l’olécrâne. La réponse normale attendue est une extension du coude
discrète ou une simple contraction du muscle triceps brachial. Ce réflexe permet
également d’évaluer l’intégrité du nerf radial, C7 – T1. C’est un réflexe difficile à

- 81 -
réaliser, une aréflexie ou une hyporéflexie ne devront pas être interprétées comme
anormales sauf en cas de lésion évidente du nerf radial, avec une perte de la tonicité
musculaire ou un suppression d’appui.

̵ Le réflexe bicipital : l’examinateur place l’index ou le majeur sur les tendons


distaux des muscles brachial et biceps brachial (c’est-à-dire proximo-crânialement à
l’articulation cubitale), tout en maintenant de la même main le coude légèrement en
extension. Le doigt est frappé par le marteau. La réponse attendue est une flexion
discrète du coude. De la même manière que précédemment, il s’agit d’un réflexe
difficile à mettre en évidence. Tout défaut de flexion du coude ne doit pas être
interprété comme anormal. Ce réflexe permet d’évaluer l’intégrité de l’arc réflexe du
nerf musculocutané (C6 – C8).

̵ Les réflexes de retrait : la production d’un stimulus nociceptif sur un doigt doit
entraîner une contraction de l’ensemble des muscles fléchisseurs et un retrait du
membre. La réponse réflexe peut être complète (flexion de l’ensemble des
articulations du membre) ou partielle.

Schéma simplifié de la fonction motrice principale des nerfs intervenant dans les réflexes de
retrait.

MEMBRE THORACIQUE MEMBRE PELVIEN

Flexion du
GENOU

n sciatique

Flexion du
COUDE

n musculocutané Flexion du
JARRET
n fibulaire
Flexion du
CARPE Flexion du
n médian PIED et des
n ulnaire DOIGTS
Flexion des
DOIGTS n tibial

- 82 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

Exemples : une flexion correcte du carpe et des doigts sans flexion du coude laisse
supposer une lésion du nerf musculocutané ou de ses racines médullaires. De même une
absence de flexion du genou et des articulations distales du membre postérieur évoque une
lésion du nerf sciatique.

ATTENTION à ne pas confondre ce réflexe avec l’évaluation de la sensibilité


douloureuse où il y a une intégration corticale.

̵ Le réflexe périnéal : la réalisation d’un stimulus cutané, à l’aide d’une pince


hémostatique, appliqué à la région périnéale induit une contraction du sphincter anal
associée à une flexion de la queue. L’arc réflexe passe par le nerf honteux et les
segments médullaires sacrés S1, S2, S3.

̵ Le réflexe panniculaire : il correspond à une contraction bilatérale des muscles


peauciers du tronc depuis la région lombaire jusqu’en région thoracique crâniale, en
réponse à une stimulation cutanée superficielle. Sa mise en évidence consiste à saisir
un pli de peau avec un clamp à hémostase et à pincer doucement. En ce qui concerne
les neuropathies appendiculaires, le réflexe panniculaire est intéressant pour évaluer
la fonctionnalité du nerf thoracique latéral (C8 – T1) qui innerve le muscle
peaucier du tronc.

̵ Les réflexes cutanés appendiculaires = sensibilité superficielle


appendiculaire : en pinçant la peau au niveau des « zones de test », centrées sur
les territoires autonomes, avec une pince hémostatique on évalue la fonction sensitive
de certains nerfs appendiculaires.

L : face latérale M : face médiale Cr : face crâniale Cd : face caudale

zone de test recommandée

territoire autonome (le code couleur du tableau « motricité » est


conservé)
On appelle territoire autonome une région cutanée innervée par un
seul nerf. C’est sur ceux-ci que se situent les zones de test de la sensibilité
cutanée qui permettent d’évaluer la fonctionnalité du nerf correspondant.

- 83 -
Exemple : évaluation de la sensibilité cutanée
sur la face dorsale de la main
 territoire autonome du nerf radial.

Photo C. Escriou

L’examen neurologique se termine par l’appréciation de la nociception, élément


fondamental pour la précision du pronostic de récupération fonctionnelle. Elle est la
dernière fonction médullaire à disparaître lors de lésion profonde. On commence par fléchir
le membre (afin d’éviter toute interaction avec le réflexe de flexion) puis, muni d’une pince
hémostatique, on écrase une phalange ou la sole d’un ongle. L’animal doit se retourner en
direction du stimulus, vocaliser, c’est-à-dire manifester une réaction comportementale
« cérébrale ».

 Quelques exemples…
ELEMENTS ANAMNESTIQUES & APPORTS FOURNIS PAR LA REGLE NEUROLOCALISATION
CLINIQUES EXEMPLES QUELQUES HYPOTHESES
DIAGNOSTIQUES

MONOPARESIE D’UN MEMBRE THORACIQUE


 accident de la voie publique,
défenestration, …  Déficit proprioceptif  lésion du plexus
 atteinte nerveuse périphérique brachial :
- boiterie avec ou sans
(plexus brachial), radiculaire ou - traumatisme.
suppression d’appui, souvent déficit
médullaire latéralisée.
proprioceptif.
 Déficit moteur et amyotrophie
 boiterie permanente d’un sélective, localisée.
membre thoracique, évoluant Exemples :
- déficit de flexion du coude (« encadrés »)
progressivement depuis  lésion du nerf musculocutané.
plusieurs mois et s’aggravant ces - déficit d’extension du carpe (« encadrés »)
derniers temps. Les traitements  lésion du nerf radial.
AINS mis en place n’apportent - amyotrophie des muscles brachiaux  lésion du plexus
crâniaux (biceps brachial…) brachial :
aucune amélioration, contrairement (tableaux 1 et 2)
à la corticothérapie qui améliore le  lésion du nerf musculocutané.
- tumeur.
confort de l’animal. - amyotrophie des muscles ante-brachiaux
crâniaux (extenseur radial du carpe…) sans
- amyotrophie sévère, douleur à la amyotrophie du muscle tricipital et avec une
palpation de l’ars du membre motricité cubitale conservée
(tableaux 1 et 2)
parétique.
 lésion distale du nerf radial.

 fracture humérale (distale).  Déficit sensitif se caractérisant


par une hypo- ou anesthésie d’un
- suppression d’appui lors de la territoire autonome  lésion distale du
marche et pose la face dorsale de sa (représentation schématique des zones nerf radial.
patte au sol à l’arrêt (lésions correspondantes sur la règle).
cutanées).

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Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

MONOPARESIE D’UN MEMBRE PELVIEN

 injection IM ou plaie
(sanglier, plombs) dans les muscles  Déficit proprioceptif  lésion du nerf
fémoraux caudaux.  atteinte nerveuse périphérique sciatique :
- boiterie sans suppression (plexus lombo-sacral), radiculaire - avant sa bifurcation en
d’appui d’un membre pelvien, ou médullaire latéralisée. nerfs tibial et fibulaire
dysfonctionnements moteurs  Déficit moteur et
majeurs (absence de flexion du amyotrophie sélective, localisée. - ou après, atteinte isolée
genou, d’extension du tarse et des du nerf tibial ou fibulaire
Exemples :
doigts) ; déficit proprioceptif sur - déficit de flexion du grasset commun.
le membre lésé. (« encadrés »)
 lésion du nerf sciatique.
- déficit de flexion du jarret, anomalie
 stabilisation chirurgicale du isolée (« encadrés »)
grasset suite à une rupture de  lésion du nerf fibulaire commum.
ligament croisé crânial par un abord - amyotrophie des muscles fémoraux
caudaux et jambiers (tableaux 1 et 2)
latéral du genou.  lésion du nerf sciatique.  lésion du nerf
- amyotrophie des muscles jambiers fibulaire.
- déficit proprioceptif ; diminution caudaux (gastrocnémien)
du réflexe tibial crânial ; absence de (tableaux 1 et 2)
flexion du jarret lors de la réalisation  lésion du nerf tibial.
du réflexe de retrait.
 Déficit sensitif se
caractérisant par une hypo- ou
 mise bas dystocique, anesthésie d’un territoire
extraction du nouveau-né par voie autonome
naturelle.  lésion du nerf
(représentation schématique des zones
correspondantes sur la règle). obturateur.
- abduction d’un membre pelvien
en particulier sur les surfaces lisses.

PARAPARESIE PELVIENNE
 Déficit proprioceptif  lésion médullaire
- paraparésie de type MNP.  atteinte nerveuse périphérique, L4 – L6
- paraplégie, suppression d’appui. radiculaire ou médullaire. (atteinte du nerf
 Déficit moteur et fémoral).
amyotrophie sélective, localisée.
Exemples :
- suppression d’appui, déficit d’extension
du grasset (« encadrés »)
- douleur prononcée en regard de la  lésion du nerf fémoral.
- amyotrophie des muscles fessiers  syndrome queue de
jonction lombo-sacrée ; douleur à
(tableaux 1 et 2) cheval :
l’hyperextension des hanches.  lésion des nerfs glutéaux. atteinte des nerfs
- difficultés locomotrices sans  Déficit sensitif se sciatique, pelviens
suppression d’appui ; troubles caractérisant par une hypo- ou (système
de la continence urinaire et fécale anesthésie d’un territoire orthosympathique),
; paralysie de la queue. autonome honteux, coccygiens.
(représentation schématique des zones
correspondantes sur la règle).

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- 86 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

II. LA REGLE DE NEUROANATOMIE EN PRATIQUE

A. EXEMPLES DE SITUATIONS CLINIQUES JUSTIFIANT


L’UTILISATION DE LA REGLE DE NEUROANATOMIE

Cette règle a été conçue pour aider le vétérinaire praticien à préciser la localisation de
certaines affections neurologiques. Ces affections correspondent aux lésions des nerfs
appendiculaires (rencontrées dans les cas de monoparésie développés dans cette partie),
aux lésions médullaires de type motoneurone périphérique, c’est-à-dire localisées en regard
du départ des racines médullaires pour les plexus brachial et lombo-sacral (les cas de
paraparésie pelvienne et de syndrome queue de cheval sont développés ci-dessous).
Le vétérinaire clinicien doit s’attacher dans un premier temps à exclure toutes les
hypothèses d’affection orthopédique en réalisant un bon examen clinique.
L’étiologie la plus courante de ces 3 affections neurologiques est développée dans
cette partie.

1. Monoparésie [9 ; 11]
Les principaux signes cliniques sont :
̵ un déficit moteur, se manifestant par une faiblesse et une amyotrophie plus ou
moins sévère en fonction de la durée d’évolution et de la gravité de la lésion
̵ souvent associé à un déficit sensitif : perte de la proprioception consciente et
zones d’hypoesthésie.

 il s’agit, le plus souvent, d’un tableau clinique de type motoneurone périphérique


(MNP). La lésion nerveuse peut se situer au niveau médullaire (dans la corne ventrale de la
substance grise, où se situe le corps cellulaire du motoneurone), au niveau axonal (racine
médullaire ventrale, portion intracanalaire ou non du nerf périphérique) ou à la jonction
neuromusculaire.


Monoparésie : déficit moteur localisé sur UN membre.

- 87 -
Voici une liste récapitulative d’un certain nombre de lésions engendrant un déficit
[4 ; 11]
neurologique de type monoparésie, et pouvant justifier l’utilisation de la règle :

 Les affections d’apparition aiguë :


̵ d’origine traumatique :

lésion du plexus brachial (suite à un accident de la voie publique, à une
chute…), ou du plexus lombo-sacral.

lésion du nerf radial : fracture humérale.

lésion du nerf sciatique :
 lésion proximale : fracture fémorale proximale, fracture lombo-sacrée
ou pelvienne (les conséquences sont plus importantes lorsque les
fractures sont comminutives ou instables), sub-luxation lombo-sacrée,
dysplasie coxo-fémorale sévère (moins courant), iatrogène, secondaire à
une intervention chirurgicale notamment orthopédique, lors de poses de
broches de façon rétrograde au niveau du grand trochanter ou par simple
migration rétrograde post-chirurgicale, ou lors de réparation d’une hernie
périnéale par suture à travers le ligament sacro-tubéreux.

 lésion distale : injection intra-musculaire péri-nerveuse dans la partie


caudo-latérale de la cuisse de produit irritant (les injections intra-
fasciculaires font beaucoup de dommages), le produit peut s’immiscer
entre les muscles semi-membraneux et biceps fémoral au niveau du
fascia, le traumatisme peut également être provoqué directement par
l’aiguille ; les fractures fémorales distales entraînent des lésions du nerf
sciatique ou uniquement du nerf tibial.


lésion du nerf fibulaire : lors de la réparation d’un ligament croisé
antérieur par une technique extracapsulaire par abord latéral.

lésion du nerf fémoral : l’étirement brutal du membre vers l’arrière (lors
d’une glissade par exemple) comprime le nerf fémoral à hauteur de son passage
contre le muscle petit psoas. Ce type de contusion est plus rare.

lésion du nerf obturateur : lors de la parturition chez la femelle.

̵ d’origine vasculaire : embolie fibrocartilagineuse, thromboembolie artérielle.

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Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

 Les affections d’évolution progressive :


̵ une sténose foraminale (entre C6 et T2 ou entre L4 et S2) : souvent causée
par une hernie discale latéralisée qu’elle soit protrusive ou extrusive. Toute masse
croissant à proximité du foramen intervertébral peut également entraîner une
compression et/ou une irritation de la racine médullaire émergeant du foramen. Le
cas le plus fréquent est une sténose foraminale uni- ou bilatérale de la jonction
lombo-sacrée (L7 – S1) due à une dégénérescence discale (Bergers Allemands
prédisposés).
̵ une hernie discale latéralisée située en portion cervicale caudale (engendre
une monoparésie ipsilatérale voire une hémiparésie ipsilatérale = déficits
neurologiques sur les membres thoracique et pelvien ipsilatéraux dans les cas où le
motoneurone central est également affecté) ou au niveau lombaire voire à la jonction
lombo-sacrée.
̵ un processus néoplasique : affectant les structures nerveuses (la moelle, la
partie radiculaire ou périphérique d’un nerf) ou les structures intracanalaires
(méninges, vertèbres, …) ce qui entraîne une compression de la moelle et donc,
secondairement, un déficit neurologique. Notons que les tumeurs des nerfs
périphériques sont souvent de nature maligne et évoluent généralement lentement ce
qui retarde souvent leur découverte et assombrit le pronostic.
̵ un processus inflammatoire : myélite, méningomyélite (forme focale) ou névrite.
̵ une neuropathie périphérique n’affectant qu’un nerf ou que les nerfs du plexus
(atteint plus fréquemment plusieurs membres simultanément).

2. Paraparésie pelvienne [9 ; 11]


Les signes cliniques dépendent de la localisation de la lésion :
̵ s’il s’agit d’une atteinte entre les segments médullaires T3 et L3, on aura un
tableau clinique de type motoneurone central (MNC), avec une parésie, de
l’ataxie sur les membres pelviens, un déficit proprioceptif, des réflexes
spinaux conservés à augmentés, et une perte de sensibilité plus ou moins
importante.


Monoparésie : déficit moteur localisé sur UN membre.

Paraparésie pelvienne : déficits moteurs localisés sur les 2 membres postérieurs.

- 89 -
 dans ce type d’affection la règle ne permet pas de préciser la neurolocalisation.

̵ par contre lorsqu’il s’agit d’une atteinte de type motoneurone périphérique


(L4 – S2), la règle prend tout son intérêt. En effet, l’examen clinique permet de
repérer les groupes musculaires hypotoniques, amyotrophiés, les déficits
moteurs donnant lieu à des déficits de flexion ou d’extension de certaines
articulations, il permet également de « cartographier » des zones d’hypoesthésie.
La règle permet ensuite de synthétiser ces données et d’établir une neurolocalisation.

Voici une liste récapitulative de lésions engendrant un déficit neurologique de type


[9]
paraparésie pelvienne, et pouvant justifier l’utilisation de la règle :

 Les affections d’apparition aiguë, non évolutives :


̵ d’origine traumatique : fractures, luxations, contusions, rupture de disque inter-
vertébral.
̵ d’origine vasculaire : embolie fibrocartilagineuse, thromboembolie aortique.

 Les affections d’apparition aiguë, d’évolution progressive :


̵ un phénomène dégénératif : hernie discale de type I (extrusive), œdème
médullaire, myélomalacie.
̵ un phénomène néoplasique : métastatique ou primitif (tumeur vertébrale,
lymphome chez le chat, méningiome, métastases d’adénocarcinome mammaire ou
prostatique, d’hémangiosarcome ou de myélome multiple, …).
̵ un processus inflammatoire : maladie de Carré, myélite bactérienne,
discospondylite, (protozooses et mycoses).
̵ une affection traumatique : myélomalacie, rupture de disque inter-vertébral.

 Les affections chroniques :


̵ un phénomène dégénératif : hernie discale de type II (protrusive), myélopathie
dégénérative, spondylose, neuronopathies, …
̵ une anomalie congénitale : dysraphisme, anomalies vertébrales (vertèbres
cunéiformes, hémivertèbres, …).
̵ un trouble métabolique : neuropathies endocriniennes (hypocorticisme,
insulinome, hyperparathyroïdie, …), hypervitaminose A chez le chat.

- 90 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

̵ un phénomène néoplasique : métastatique ou primitif.


̵ un processus inflammatoire : maladie de Carré, péritonite infectieuse féline,
méningomyélite granulocytaire, méningomyélites d’origine dysimmunitaire.
̵ d’origine toxique.

3. Syndrome queue de cheval [9 ; 11]


Les principaux signes cliniques sont :
̵ un déficit moteur et/ou sensitif des structures innervées par le nerf sciatique. On
observe un déficit proprioceptif uni- ou bilatéral sur les membres postérieurs, un
défaut de mobilité du tarse et du pied, une plantigradie, une usure des griffes
anormale et des zones d’hypo- ou d’anesthésie. Le nerf fémoral n’étant pas touché
(fonction motrice du muscle quadriceps intacte), le maintien en position debout est
possible
̵ un défaut de continence urinaire et/ou fécale
̵ un défaut de motricité et/ou de sensibilité de la queue.

L’examen clinique révèle une hyporéflexie ou une absence de flexion du jarret (en cas
d’atteinte du nerf fibulaire commun), un réflexe patellaire normal à augmenté (« pseudo
hyperréflexie patellaire », par défaut de motricité des muscles fémoraux caudaux innervés
par le nerf sciatique et antagonistes du muscle quadriceps fémoral), une absence de réflexe
périnéal, une diminution ou une absence de tonus des sphincters anal et urétral, une vessie
atone (incontinence par « trop plein »), un mégacôlon, un rectum atone en réplétion, une
hypomotricité et une anesthésie de la queue.

Le syndrome queue de cheval peut être dû à :


̵ une maladie dégénérative : hernie discale L7 – S1, ostéophytes compressifs,
engainants (intracanalaires ou foraminaux) ou sténosants, hypertrophie du processus
articulaire (arthrose), spondylose, instabilité lombo-sacrale.


Syndrome de la queue de cheval (SQC) :
– La queue de cheval correspond à la portion terminale de la moelle (segments médullaires
L7 – Cd5) et aux racines nerveuses en émergeant jusqu’à leur sortie du canal vertébral
(portion intracanalaire des nerfs périphériques correspondants).
– Le SQC regroupe l’ensemble des symptômes (troubles moteurs, sensitifs ou sphinctériens)
pouvant apparaître lorsque la conduction est perturbée dans les structures nerveuses issues
de la queue de cheval. Ces perturbations peuvent être la conséquence de lésions anatomiques
ou d’une simple irritation des racines nerveuses par des structures contigües.

- 91 -
̵ un processus inflammatoire : discospondylite, méningomyélite, myélite (maladie
de Carré, virale ou bactérienne, …), névrite.
̵ un phénomène néoplasique : tumeurs vertébrale ou nerveuse, d’origine
métastatique ou primitive (ostéosarcomes, fibrosarcomes, méningiomes, métastases
d’adénocarcinomes prostatiques ou de circumanalomes malins, …).
̵ un traumatisme : luxation, fracture, élongation, …
̵ une origine vasculaire : embolie fibro-cartilagineuse.
̵ une anomalie congénitale : anomalies des vertèbres de transition (sacralisations
de L7 ou Cd1), hémi-vertèbres, spina bifida.

B. CAS CLINIQUES [9 ; 14]

 CAS CLINIQUE N°1

MARGOT, une chatte chartreux de 9 ans, présente une boiterie permanente du


membre thoracique gauche évoluant progressivement depuis 8 mois. La boiterie était
discrète les premiers temps. Les radiographies et arthrocentèses réalisées en première
intention par le vétérinaire traitant n’ont pas permis de révéler l’origine de la boiterie. Le
traitement anti-inflammatoire AINS mis en place n’a apporté aucune amélioration
contrairement à la corticothérapie. Depuis 2 mois, MARGOT s’appuie sur la face dorsale de
sa patte et porte son membre semi-fléchi (exagération de la flexion du coude et de l’épaule).
Elle est présentée à la consultation de neurologie de l’ENVL.

Les examens clinique et neurologique révèlent :


̵ une monoparésie du membre thoracique gauche, d’apparition progressive
depuis 8 mois. Le membre est porté semi-fléchi, la face dorsale de la patte est posée
au sol à l’arrêt
̵ un déficit proprioceptif sur le membre antérieur gauche uniquement
̵ la présence de plaies sur la face dorsale de cette patte
̵ une amyotrophie sévère des muscles brachiaux caudaux (triceps brachial)
et antébrachiaux (extenseur radial du carpe et fléchisseur radial du carpe
notamment)
̵ les réflexes de l’extenseur radial du carpe et du triceps brachial sont
diminués


AINS : Anti-Inflammatoire Non Stéroïdien

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Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

̵ le réflexe de retrait est partiel, la flexion du coude est correcte mais le carpe
et les doigts ne se fléchissent pas
̵ un réflexe panniculaire absent à gauche, normal à droite
̵ une hypoesthésie des faces dorsale et palmaire de l’extrémité distale du
membre, ainsi que de la face antébrachiale médiale
̵ une douleur à la palpation de l’ars gauche
̵ une ptose palpébrale et un myosis à gauche.

Explication du tableau clinique en s’aidant de la règle de neuroanatomie et de son document


d’accompagnement :
̵ déficit proprioceptif sur le membre antérieur gauche uniquement :
 Consulter le document d’accompagnement, « évaluation clinique de la fonctionnalité
nerveuse ».
 Confirme le déficit neurologique. L’absence de déficit proprioceptif sur le membre
controlatéral et sur le membre pelvien ipsilatéral sont en faveur d’une lésion nerveuse
périphérique.
̵ amyotrophie sévère des muscles brachiaux caudaux et antébrachiaux,
notamment des muscles triceps brachial, extenseur radial du carpe et fléchisseur
radial du carpe :
 Consulter le tableau n°2 consacré à la fonction motrice des nerfs issus du plexus brachial,
section « MEMBRE THORACIQUE – BRAS », puis « MEMBRE THORACIQUE – MAIN ET
AVANT-BRAS ». Chercher, en particulier, les muscles triceps brachial, extenseur radial du
carpe et fléchisseur radial du carpe. Grâce au code couleur, se référer au tableau n°1
comportant le nom du ou des nerf(s) moteurs pour ces muscles. Ce sont les nerfs radial et
médian.
 Consulter le tableau n°1 établissant le lien entre le numéro des racines médullaires et la
constitution des nerfs appendiculaires. Le nerf radial se compose à partir des racines C7 – C8
– T1 et moins constamment T2 ; le nerf médian des racines C8 – T1 et C7 – T2 de façon
inconstante (grande variabilité inter-individuelle).
 Atteinte médullaire C8 – T1 et éventuellement C7 – T2 latéralisée à gauche, ou atteinte
radiculaire C8 – T1 et éventuellement C7 – T2, ou, enfin, atteinte des nerfs
périphériques issus de ces racines médullaires ventrales avec notamment une lésion des
nerfs radial (muscles brachiaux caudaux et antébrachiaux crâniaux dont les muscles triceps
brachial et extenseur radial du carpe) et médian (muscles antébrachiaux caudaux dont le
muscle fléchisseur radial du carpe).

- 93 -
̵ réflexes de l’extenseur radial du carpe et du triceps brachial diminués,
déficit proprioceptif sur le membre antérieur gauche :
 Regarder les notes en italique dans l’encadré de droite de la règle de neuroanatomie. Elles
indiquent les tests à réaliser lors de l’examen neurologique pour évaluer la fonctionnalité du
nerf indiqué en caractères gras en haut de celui-ci. Les réalisations des réflexes de
l’extenseur radial du carpe et du triceps brachial ainsi que du placer proprioceptif permettent
l’exploration fonctionnelle du nerf radial.
 Voir également les éléments relatifs aux réactions posturales et aux réflexes médullaires
dans le document d’accompagnement.
 La diminution des réflexes de l’extenseur radial du carpe et du triceps brachial confirme la
lésion du nerf radial ; l’absence de repositionnement correct du membre lors de la
réalisation du placer proprioceptif sur le membre lésé est également en faveur d’une atteinte
du nerf radial (C7 – C8 – T1 – T2).
̵ réflexe panniculaire absent à gauche :
 Consulter les notes en italique dans l’encadré de droite de la règle en tirant sur l’élément
coulissant central. Le réflexe panniculaire permet l’évaluation fonctionnelle du nerf
thoracique latéral.
 Voir également les éléments relatifs aux réflexes médullaires dans le document
d’accompagnement
 La conservation d’un réflexe panniculaire normal à droite confirme l’intégrité de la moelle
épinière. L’absence de réflexe panniculaire à gauche est en faveur d’une atteinte du nerf
thoracique latéral gauche ( C8 – T1).
̵ absence de flexion du carpe et des doigts, flexion du coude correcte lors de
la réalisation du réflexe de retrait :
 Faire coulisser l’élément central de la règle et regarder les encadrés en haut à droite. Les
caractères soulignés évoquent la ou les principale(s) fonction(s) motrice(s) assurée(s) par le
nerf, précisé en gras. Faire naviguer jusqu’à voir « flexion du coude » ; « flexion du carpe et
des doigts ». Ces fonctions motrices sont assurées par les nerfs musculocutané et ulnaire.
De plus, l’examen des tableaux n°2 puis n°1 permet d’identifier les nerfs moteurs des
muscles fléchisseurs de la main et de l’avant-bras. Cette fonction motrice est assurée par le
nerf ulnaire pour le muscle fléchisseur ulnaire du carpe, par le nerf médian pour les muscles
fléchisseur radial du carpe, fléchisseur superficiel des doigts et par ces 2 nerfs pour le muscle
fléchisseur profond des doigts.
 Lésion des nerfs médian et ulnaire (C7 – C8 – T1 – T2) ; conservation de la fonction
motrice du nerf musculocutané (C6 – C7 – C8).

- 94 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

̵ suppression d’appui, plaies sur la face dorsale de la patte :


 Regarder les notes en caractères ombrés dans l’encadré de droite de la règle de
neuroanatomie. Elles indiquent les symptômes d’appel lors de lésion du nerf concerné. La
suppression d’appui est le signe d’appel majeur lors de lésion du nerf radial. L’animal ne peut
placer la face palmaire de sa patte sur le sol, celle-ci est alors appuyée sur sa face dorsale
lorsque l’animal ne fléchit pas son coude ce qui peut engendrer érosions cutanées.
 En faveur d’une lésion du nerf radial (C7 – C8 – T1 – T2).
̵ syndrome de Claude Bernard Horner partiel ipsilatéral au membre boiteux
(ptose palpébrale et myosis) :
 Regarder les notes indiquant les symptômes d’appel lors de lésion du nerf mentionné
(caractères ombrés dans l’encadré de droite de la règle de neuroanatomie). Le syndrome de
Claude Bernard Horner est le signe d’appel majeur lors de lésion des fibres sympathiques
cheminant le long des nerfs constituant le plexus brachial.
 Atteinte des fibres sympathiques longeant les nerfs du plexus brachial issus des racines
médullaires T1 – T2 – T3.
̵ hypoesthésie des faces dorsale et palmaire de l’extrémité distale du
membre, ainsi que de la face antébrachiale médiale :
 Faire naviguer l’élément central de la règle tout en regardant les vues crâniale, médiale et
caudale des dessins du membre thoracique. S’arrêter lorsqu’une plage colorée se superpose
avec l’extrémité distale de la patte sur les vues crâniale et caudale ou avec l’extrémité
proximale de l’avant-bras sur la vue médiale. Une plage rose colore la face dorsale de la
patte, cette couleur correspond au nerf radial (le nom du nerf est noté en toutes lettres dans
l’encadré à droite des schémas). Une plage bleue colore la face palmaire de la patte, cette
couleur correspond au nerf ulnaire. Enfin, une plage orange colore l’extrémité proximale
médiale de l’avant-bras, cette couleur correspond au nerf musculocutané. Les points noirs au
centre des plages colorées correspondent aux zones de test privilégiées de la sensibilité.
 Lésion des nerfs radial (C7 – C8 – T1 – T2), ulnaire (C8 – T1 – T2) et musculocutané
(C7 ± C6 et C8).

 NEUROLOCALISATION & HYPOTHESE(S) DIAGNOSTIQUE(S) PRINCIPALE(S) :


lésion des nerfs musculocutané (atteinte partielle, perte de sa fonction sensitive,
conservation de sa fonction motrice), radial, médian, ulnaire, thoracique latéral et des fibres
sympathiques issus du plexus brachial gauche. L’évolution progressive des symptômes et la
douleur à la palpation de l’ars gauche orientent très fortement le diagnostic vers un

- 95 -
processus néoplasique, tumeur du plexus brachial en cours d’évolution, englobant les racines
médullaires C7 – C8 – T1 – T2.

 CAS CLINIQUE N°2

MELI, une chienne labrador de 8 ans, rentre de la chasse en boitant du membre


postérieur droit, elle présente une plaie sur la face caudo-latérale de ce membre
probablement due à une défense de sanglier. Son vétérinaire traitant pare puis suture la
plaie, sans réaliser d’exploration chirurgicale (nerveuse en particulier). Deux semaines plus
tard MELI est présentée à la consultation de neurologie à l’ENVL pour une boiterie
persistante du membre pelvien droit.

Les examens clinique et neurologique révèlent :


̵ une monoparésie pelvienne droite associée à un défaut d’extension des
doigts et à une plantigradie (correspondant à un défaut d’extension du jarret)
̵ un déficit proprioceptif sur le membre postérieur droit uniquement
̵ la présence de plaies sur la face dorsale de cette patte
̵ une amyotrophie des muscles jambiers (particulièrement remarquable sur les
muscles tibial crânial et gastrocnémien)
̵ un réflexe de flexion partiel : les flexions du grasset et de la hanche sont
correctes, les flexions des doigts et du jarret sont absentes
̵ le réflexe patellaire est normal à augmenté
̵ le réflexe tibial crânial est diminué
̵ on note enfin une hypoesthésie de la face dorsale du tarse et des doigts.

Explication du tableau clinique en s’aidant de la règle de neuroanatomie et de son document


d’accompagnement :
̵ déficit proprioceptif sur le membre postérieur droit uniquement :
 Consulter le document d’accompagnement, « évaluation clinique de la fonctionnalité
nerveuse ».
 Confirme le déficit neurologique. La latéralisation symptomatologique est en faveur d’une
lésion nerveuse périphérique ou moins probablement radiculaire ou médullaire, latéralisée.
̵ amyotrophie des muscles jambiers, notamment des muscles tibial crânial et
gastrocnémien :

- 96 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

 Consulter le tableau n°2 consacré à la fonction motrice des nerfs issus du plexus lombo-
sacré, section « MEMBRE PELVIEN – JAMBE, TARSE ET PIED ». Chercher, en particulier, les
muscles tibial crânial et gastrocnémien. Grâce au code couleur, se référer au tableau n°1
comportant le nom du ou des nerf(s) moteurs pour ces deux muscles. Ce sont les nerfs
fibulaire commun et tibial.
 Lésion des nerfs fibulaire commun (muscles jambiers crâniaux dont le muscle tibial
crânial) et tibial (muscles jambiers caudaux dont le muscle gastrocnémien).
̵ défaut d’extension des doigts, absence de flexion du jarret lors de la
réalisation du réflexe de retrait :
 Faire coulisser, dans un premier temps, l’élément central de la règle jusqu’à la fenêtre
« nerf fibulaire ». L’encadré de droite précise « flexion du jarret ; extension des doigts », ce
sont les deux fonctions motrices principales assurées par le nerf fibulaire.
 Confirme une lésion du nerf fibulaire.
̵ défaut d’extension du jarret, absence de flexion des doigts lors de la
réalisation du réflexe de retrait :
 Puis, faire coulisser l’élément central de la règle jusqu’à la fenêtre « nerf tibial». L’encadré
de droite précise « extension du jarret ; flexion des doigts ». Ce sont les 2 fonctions motrices
principales assurées par le nerf tibial.
 Confirmation d’une lésion du nerf tibial.
̵ réflexe tibial crânial diminué, déficit proprioceptif sur le membre
postérieur droit :
 Regarder les notes en italique dans l’encadré de droite de la règle de neuroanatomie. Elles
indiquent les tests à réaliser lors de l’examen neurologique pour évaluer la fonctionnalité du
nerf concerné. Les réalisations du réflexe tibial crânial et du placer proprioceptif permettent
l’exploration fonctionnelle du nerf fibulaire commun.
 Voir également les éléments relatifs aux réactions posturales et aux réflexes médullaires
dans le document d’accompagnement.
 La diminution du réflexe tibial crânial confirme la lésion du nerf fibulaire ; l’absence de
repositionnement correct du membre lors de la réalisation du placer proprioceptif sur le
membre lésé est également en faveur d’une atteinte du nerf fibulaire.
̵ réflexe patellaire normal à augmenté :
 La réalisation de ce réflexe permet l’exploration fonctionnelle du nerf fémoral (voir « nerf
fémoral » sur l’élément coulissant de la règle).
 Lire également dans le document d’accompagnement les éléments relatifs à ce réflexe.

- 97 -
 Pseudo-hyperréflexie par dénervation des muscles fémoraux caudaux (muscles
antagonistes du quadriceps fémoral qui minimisent en temps normal l’extension du grasset
lors de la réalisation de ce réflexe), en faveur d’une lésion du nerf sciatique.
̵ plantigradie, plaies sur la face dorsale de la patte :
 Regarder les notes en caractères ombrés dans l’encadré de droite de la règle de
neuroanatomie. Elles indiquent les symptômes d’appel lors de lésion du nerf concerné. La
plantigradie est le signe d’appel majeur lors de lésion du nerf tibial. L’animal « traîne la face
dorsale de sa patte sur le sol » lors d’atteinte du nerf fibulaire, ce qui peut engendrer des
lésions érosives à cet emplacement.
 La plantigradie est en faveur d’une lésion du nerf tibial ; les plaies sur le dos de la patte
sont en faveur d’une atteinte du nerf fibulaire.
̵ hypoesthésie de la face dorsale du tarse et des doigts :
 Faire naviguer l’élément central de la règle tout en regardant la vue crâniale du dessin du
membre pelvien. S’arrêter lorsqu’une plage colorée se superpose avec l’extrémité distale de
la patte. Il s’agit dans ce cas d’une plage rosée, claire, cette couleur correspond au nerf
fibulaire (le nom du nerf est noté en toutes lettres dans l’encadré de droite).
 Confirme une lésion du nerf fibulaire.

 NEUROLOCALISATION & HYPOTHESE(S) DIAGNOSTIQUE(S) PRINCIPALE(S) :


lésion du nerf sciatique avant sa bifurcation en nerf fibulaire commun et nerf tibial
probablement consécutive à la morsure de sanglier (plaie en regard de la zone de passage
du nerf sciatique).

- 98 -
CONCLUSION

Notre travail avait pour but de produire un outil d’aide au diagnostic


neuroanatomique simple, attrayant, facile d’utilisation pour tous, de l’étudiant au praticien
vétérinaire. Cet outil se présente sous la forme d’une règle de neuroanatomie qui permet de
préciser la localisation d’une lésion nerveuse affectant le membre thoracique ou pelvien.
Cette étape, indispensable devant toute suspicion d’atteinte nerveuse, est souvent mal
conduite voire négligée par le vétérinaire non spécialiste car elle demande de mobiliser des
connaissances précises en anatomie nerveuse et en neurologie clinique. La démarche
diagnostique et thérapeutique ultérieure est de ce fait rendue plus difficile et hasardeuse.
Nous avons donc rassemblé puis organisé les données de neuronanatomie
fonctionnelle des membres thoracique et pelvien afin de produire un outil fonctionnel et
accessible à tous. Cette étape a été suivie de la réalisation de la maquette, exercice long,
fastidieux, qui a nécessité de nombreuses corrections et de permanentes réadaptations. La
conduite de la réalisation de cet outil, de la conception à la mise au point finale, a nécessité
beaucoup d’organisation et un important travail de bricolage mais s’est révélée être une
expérience très enrichissante. La création d’un tel produit demande de nombreux
compromis, parfois discutables, mais toujours justifiés. Nous nous sommes efforcés de
trouver un équilibre entre une surcharge d’informations, de précisions et une simplification,
parfois minimaliste.
Cette règle de neuroanatomie ne demande qu’à être confrontée à l’utilisation pour
laquelle elle a été créée : l’usage au quotidien par le clinicien et l’étudiant vétérinaires. Les
critiques qui pourront alors être formulées seront autant d’éléments d’améliorations qui
permettront d’adapter au mieux cet outil dédié à la pratique vétérinaire canine. Nous
pourrons dès lors prétendre à notre objectif final : rendre l’exercice de neurolocalisation
abordable par tous, afin de soigner au mieux nos animaux de compagnie.
- 100 -
Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

INDEX

CLAUDE BERNARD HORNER........................................................................................ 35, 72, 73, 93

FIBRES SYMPATHIQUES ........................................................................................34, 42, 43, 73, 93

MONOPARESIE................................................................................................................. 87, 92, 96


membre thoracique ...............................................................................................................92
membre pelvien ....................................................................................................................96

NERF AXILLAIRE ........................................................................................................ 26, 40, 42, 43


aire d’innervation cutanée ..................................................................................................36
NERF CUTANE FEMORAL CAUDAL .................................................................................................56
aire d’innervation cutanée ......................................................................................................61
NERF CUTANÉ FÉMORAL LATÉRAL ................................................................................................46
aire d’innervation cutanée ......................................................................................................60
NERF FEMORAL.....................................................................................................48, 69, 70, 72, 73
aire d’innervation cutanée ......................................................................................................60
pseudo hyperréflexie patellaire ...............................................................................................80
réflexe patellaire ............................................................................................................. 81, 96
NERF FIBULAIRE COMMUN .............................................................................. 52, 69, 70, 72, 73, 96
aire d’innervation cutanée ................................................................................................ 61, 62
réflexe tibial crânial ......................................................................................................... 81, 96
NERF GÉNITOFÉMORAL................................................................................................................46
NERF GLUTÉAL CAUDAL ...............................................................................................................56
NERF GLUTÉAL CRÂNIAL ..............................................................................................................56
NERF HONTEUX ..................................................................................................................... 58, 83
nerf perineal superficiel..........................................................................................................59
réflexe périnéal .....................................................................................................................83
NERF ILIOINGUINAL ....................................................................................................................46
aire d’innervation cutanée ......................................................................................................61
NERF MÉDIAN.................................................................................................................. 30, 42, 43
aire d’innervation cutanée ......................................................................................................37
NERF MUSCULOCUTANE .................................................................................. 30, 40, 69, 70, 72, 73
aire d’innervation cutanée ..................................................................................................36
réflexe bicipital ...................................................................................................................82
NERF OBTURATEUR .....................................................................................................................46
NERF PECTORAL CRÂNIAL ............................................................................................................34
NERF PERINEAL SUPERFICIEL
aire d’innervation cutanée ......................................................................................................60

- 101 -
NERF RADIAL................................................................................. 28, 40, 42, 43, 69, 70, 72, 73, 92
aire d’innervation cutanée ......................................................................................................36
réflexe de l’extenseur radial du carpe ................................................................................ 81, 92
réflexe tricipital ............................................................................................................... 81, 92
NERF SAPHENE ............................................................................................................................48
aire d’innervation cutanée ......................................................................................................60
NERF SCIATIQUE ............................................................................................ 50, 69, 70, 72, 73, 96
aire d’innervation cutanée ................................................................................................ 60, 61
NERF SUBSCAPULAIRE ........................................................................................................... 26, 40
NERF SUPRASCAPULAIRE ........................................................................................... 26, 40, 69, 73
NERF THORACIQUE LATÉRAL .................................................................... 34, 42, 43, 72, 73, 83, 93
réflexe panniculaire ......................................................................................................... 83, 93
NERF THORACIQUE LONG ............................................................................................................34
NERF THORACODORSAL................................................................................................... 34, 42, 43
NERF TIBIAL ................................................................................................... 54, 69, 70, 72, 73, 96
aire d’innervation cutanée ......................................................................................................61
NERF ULNAIRE.......................................................................................... 32, 42, 43, 69, 70, 72, 73
aire d’innervation cutanée ......................................................................................................37
NERFS SACRAUX VENTRAUX.........................................................................................................58
NERFS SPLANCHNIQUES PELVIENS ...............................................................................................58

PARAPARESIE PELVIENNE ............................................................................................................89


PLEXUS BRACHIAL ................................................................... 26, 39, 63, 65, 66, 70, 77, 78, 88, 92
fonction motrice .............................................................................................................. 63, 66
racines médullaires................................................................................................................65
traumatismes du plexus brachial.............................................................................................39
traumatismes du plexus brachial caudal ............................................................................42
traumatismes du plexus brachial crânial ............................................................................40
tumeur du plexus brachial ......................................................................................................92
PLEXUS LOMBO-SACRAL........................................................................................46, 64, 65, 68, 78
fonction motrice .............................................................................................................. 64, 68
racines médullaires................................................................................................................65

REFLEXES MEDULLAIRES..............................................................................................................80
réflexe bicipital......................................................................................................................82
réflexe de l’extenseur radial du carpe ................................................................................ 81, 92
réflexe panniculaire ......................................................................................................... 83, 93
réflexe patellaire ............................................................................................................. 81, 96
réflexe périnéal .....................................................................................................................83
réflexe tibial crânial ......................................................................................................... 81, 96
réflexe tricipital ............................................................................................................... 81, 92
réflexes de retrait .......................................................................................................82, 93, 96

SYNDROME QUEUE DE CHEVAL ....................................................................................................91

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Neuroanatomie fonctionnelle des membres thoracique et pelvien chez le chien : réalisation d’un outil pratique d’évaluation à
l’usage du vétérinaire clinicien

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Anaïs MERMET-GERLAT

NEUROANATOMIE FONCTIONNELLE DES MEMBRES THORACIQUE ET


PELVIEN CHEZ LE CHIEN : REALISATION D’UN OUTIL PRATIQUE
D’EVALUATION A L’USAGE DU VETERINAIRE CLINICIEN.

Thèse Vétérinaire : Lyon , le 19 décembre 2007.

RESUME
La neuroanatomie fonctionnelle, de part la masse de connaissances à maîtriser, est
un domaine qui décourage souvent les cliniciens non initiés. Pourtant, avec une base
d’informations simples et un rappel de neurologie élémentaire, établir un diagnostic de
neurolocalisation devient un jeu d’enfant, ou presque... C’est en tout cas ce que nous nous
sommes efforcés de réaliser en créant un outil d’aide à la neurolocalisation lésionnelle
ludique, rigolo à utiliser, complet qui ne demande qu’à accompagner et évoluer avec les
vétérinaires.

MOTS CLES – Chien


– Innervation
– Membre thoracique
– Membre pelvien
– Règle de neuroanatomie
– Outil pédagogique.

JURY
Président Monsieur le Professeur Jacques BRUNON
1er assesseur Madame le Docteur Catherine ESCRIOU
nd
2 assesseur Monsieur le Docteur Claude CAROZZO.

DATE DE SOUTENANCE le 19 décembre 2007.

ADRESSE DE L’AUTEUR 49 chemin des Feugères


38 210 CRAS.

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