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THESE
Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I
(Médecine - Pharmacie)
et soutenue publiquement le 11 juillet 2012
pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire
par
Esteban MOURRA
Né le 09 avril 1988
à Lure (70)
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A Madame Le Professeur Elvire SERVIEN,
Toute ma reconnaissance.
Pour nous avoir fait l’honneur de juger ce travail, en témoignage de mon respect,
Sincères remerciements.
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6
Table des illustrations _________________________________________________ 13
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A. Symétrie de l’avant-main__________________________________________________ 50
1. Atrophie musculaire (Hinchcliff, et al., 2008) ________________________________ 50
2. Tuméfaction _________________________________________________________ 51
3. Déformation angulaire _________________________________________________ 53
4. Taille des pieds _______________________________________________________ 54
5. Descente du boulet ____________________________________________________ 54
B. Symétrie de l’arrière-main _________________________________________________ 55
1. Atrophie musculaire ___________________________________________________ 55
2. Tuméfaction _________________________________________________________ 56
3. Asymétrie osseuse ____________________________________________________ 56
C. Posture du cheval (Ross & Dyson, 2011) (Baxter, 2011) __________________________ 58
1. Posture des membres thoraciques et du cou ________________________________ 58
2. Posture des membres pelviens ___________________________________________ 60
V. Palpation __________________________________________________________ 63
A. L’art de la palpation ______________________________________________________ 63
B. Palpation des membres thoraciques (Ross & Dyson, 2011) _______________________ 64
1. Le pied (Spriet, 2002) __________________________________________________ 64
2. Utilisation de la pince à sonder___________________________________________ 65
3. Palpation du paturon __________________________________________________ 67
4. Palpation du boulet____________________________________________________ 67
5. Région métacarpienne _________________________________________________ 68
6. Palpation du carpe ____________________________________________________ 72
7. Avant-bras et coude ___________________________________________________ 72
8. Bras et épaule ________________________________________________________ 73
C. Palpation du rachis et du bassin (Henson, 2009)________________________________ 74
1. Rachis cervical ________________________________________________________ 74
2. Dos : rachis thoraco-lombaire ____________________________________________ 74
3. Palpation du bassin ____________________________________________________ 74
D. Palpation du membre pelvien (Ross & Dyson, 2011) ____________________________ 76
1. Cuisse ______________________________________________________________ 76
2. Grasset _____________________________________________________________ 76
3. Jarret et jambe (Nowak, 2005) ___________________________________________ 77
4. Partie distale du membre _______________________________________________ 78
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Seconde partie : Examens complémentaires ______________________________ 103
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G. Echographie de la région cervicale et du dos (Berg, et al., 2003) __________________ 128
H. Echographie transrectale (Kersten & Edinger, 2004) (Nagy, et al., 2010) ____________ 128
I. Echographie des autres structures (Rantanen & McKinnoon, 1998) (Smith & Smith, 2008)
129
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2. Prérequis ___________________________________________________________ 146
3. Examen d’un cheval __________________________________________________ 146
B. Applications cliniques ___________________________________________________ 146
C. Limites et avantages (Eddy, et al., 2001) _____________________________________ 147
VIII. Comparaison des différents examens complémentaires (Barr, et al., 2006) __ 149
A. Examens de premier choix________________________________________________ 149
B. Examens complémentaires avancés ________________________________________ 149
1. Complémentaires aux premiers examens__________________________________ 149
2. A visée diagnostique régionale __________________________________________ 150
3. A visée curative ______________________________________________________ 150
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Figure 1 : vues dorsopalmaires du troisième métacarpien d’un hongre pur-sang de 18
ans. Le cliché de gauche a été réalisé immédiatement après observation d’une plaie en
regard de l’os. Le cliché de droite concerne la même zone deux semaines après et met en
évidence une fracture oblique de l’os métacarpien III. .........................................................36
Figure 2 : évaluation schématique des proportions d’un cheval vu de profil. Sur cet
animal de conformation idéale, les trois cercles se chevauchent d’environ un tiers. La
longueur du corps (X) doit être égale ou légèrement supérieure à la hauteur du garrot (Y) et
de la croupe (Z). (Ross & Dyson, 2011)..................................................................................38
Figure 6 : vue de face, d profil et plantaire d’un cheval aux aplombs corrects.
Remarquer les différentes lignes fictives ainsi que leur position. ..........................................42
13
Figure 11 : en A cheval campé du devant, en B cheval sous lui du devant. Attention
aux chevaux campés du devant : il peut s’agir d’une mauvaise position et non d’un défaut de
conformation........................................................................................................................45
Figure 13 : à gauche yearling pur-sang présentant des genoux creux. Noter l’aspect
concave du bord cranial du membre, plus important du côté gauche. Ce type de
conformation est indésirable car propice aux affections du carpe notamment.....................46
Figure 15 : Cheval « sous lui de derrière ». Attention à ce type de posture qui souvent
résulte d’un mauvais positionnement de l’animal.................................................................48
Figure 17 : à gauche pur-sang de trois ans présentant un tuber sacrale gauche (fléché)
légèrement plus bas que le droit. Ce détail peut facilement passer inaperçu ou être confondu
avec une amyotrophie fessière. ............................................................................................55
Figure 18 : mode d’appréciation des hémipelvis. Chez ce cheval sain, les deux
longueurs X et Y sont de même mesure................................................................................57
14
Figure 22 : modélisation des différentes zones à sonder. (Budras, et al., 2009)
(Denoix, 2000). .....................................................................................................................66
15
Figure 33 : Stratégie analgésique sur le membre pelvien : de la jambe à l’articulation
coxo-fémorale. FPD : fléchisseur profond du doigt. ............................................................ 100
16
Figure 47 : images de scintigraphie osseuse chez un pur-sang de deux ans. Noter les
remaniements physiologiques importants au niveau des physes qui ne doivent pas être pris
pour des atteintes de l’os. ..................................................................................................134
Figure 50 : ...............................................................................................................143
17
Figure 58 : exemple de bouton vidéo, un clic entraîne le chargement et l’ouverture de
la vidéo où l’on voit le cas étudié évoluer au trot en ligne droite. .......................................160
Figure 59 : Le tableau principal résumant tous les cas de l’application : nom, race,
sexe, âge, utilisation de l’animal et motif de consultation...................................................163
Figure 60 : Aperçu d’un cas, à gauche il est possible de naviguer entre les différentes
parties de l’examen, à droite une description de la partie en cours. ...................................163
18
Table
Tableau 8 : aspect des différents tissus sur les séquences T1 et T2 lors d’un examen
d’imagerie par résonnance magnétique. ............................................................................138
19
tions
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INTRODUCTION
En tant que cavalier de Concours de Sauts d’Obstacles mais aussi comme propriétaire
de chevaux, j’ai été en contact avec la pathologie locomotrice depuis mon plus jeune âge.
Les manifestations cliniques d’une boiterie restent bien connue tant chez l’Homme que chez
le cheval : il s’agit d’une irrégularité présente dans la démarche. Cependant, en donner une
définition exacte constitue un réel défi pour le praticien. En effet une boiterie est
simplement une manifestation clinique résultant de phénomènes tels que la douleur ou une
gêne mécanique mais la reconnaissance, la localisation la caractérisation et la prise en
charge restent parfois très complexes à établir. A l’heure actuelle l’accessibilité à des
techniques d’imagerie de plus en plus pointues constitue un allié de poids dans
l’établissement d’un diagnostic.
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25
La réalisation d’un examen locomoteur complet est indiqué dans le cas d’une
affection évidente de l’appareil locomoteur telle qu’une boiterie ou une altération
physiquement objectivable d’une structure appartenant ou rattachée au système
locomoteur. Il est également indiqué d’effectuer un tel examen dans le cas d’une intolérance
à l’effort du cheval ou d’une modification de ses habitudes dans le travail (citons comme
liste non exhaustive une difficulté à la mise en main, un cheval ne se ployant pas ou encore
une augmentation du nombre de refus). Enfin il est intéressant de réaliser un bilan
locomoteur dans le cadre d’une visite d’achat, auquel cas celui-ci sera légèrement modifié
par rapport à l’exploration d’une boiterie, cette partie ne sera cependant pas développée ici.
Dans le milieu sportif équin, émettre un diagnostic sportif ne doit cependant pas se
faire à la légère car les conséquences qui en découlent ne sont pas des moindres : cela peut
entrainer d’une part la réforme du cheval voire son euthanasie. D’autre part, émettre un
pronostic favorable par excès peut être responsable de perte de grosses sommes d’argent
en cas de contre-performances, c’est pourquoi l’investigation d’une boiterie doit se réaliser
méthodiquement et avec la plus grande attention afin d’avoir un diagnostic et un pronostic
justes et précis.
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I. Démarche diagnostique
A.
La première étape consiste à recueillir l’historique du cheval ainsi que l’anamnèse.
Vient ensuite l’examen de la monture comprenant son examen à distance, son examen
clinique et son observation en mouvement. A la suite de cela, le vétérinaire orientera ses
investigations sur les zones qui lui auront parues suspectes : palpations supplémentaires,
pressions directes, manipulations, tests de flexion. Pour terminer, la réalisation
d’anesthésies sémiologiques permettra de peaufiner le diagnostic anatomique. Les examens
complémentaires permettent de déterminer la cause de la boiterie et seront développés
dans la seconde partie de ce projet.
B.
Il est parfois impossible de suivre parfaitement la démarche énoncée précédemment.
Le propriétaire peut en effet être restreint au niveau financier, ce qui conduira le praticien à
limiter les examens complémentaires et à réduire son examen locomoteur à la zone
suspecte avec ouverture possible à d’autres zones en fonction des capacités financières du
propriétaire. L’animal peut également être difficile à manipuler, les flexions et les
anesthésies des membres pelviens voire des membres thoraciques pourront ainsi dans
certains cas ne pas être réalisées.
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A noter un dernier exemple mais pas des moindres : celui d’un cheval présentant une
fracture partielle. Dans ce cas, il est dangereux de l’observer en mouvement, de même
qu’insensibiliser la zone au moyen d’anesthésie sémiologique augmente le risque
d’aggravation de la lésion de manière importante. Dans un tel cas, l’anamnèse et la clinique
doivent nous guider et il serait judicieux de réaliser les radiographies avant l’examen
dynamique.
Dans tous les cas il faut retenir que cette démarche, bien que chronophage, doit être
suivie sans éludassions ni prise de raccourci permettant ainsi au praticien d’éviter les oublis
et de se prémunir ainsi de contestations éventuelles.
C.
Le relationnel tient une place importante lors de l’examen locomoteur d’un cheval.
Les désaccords avec les propriétaires sont fréquents notamment sur la localisation de la
boiterie sémiologiques (le mal de dos est souvent vu comme une affection primaire par les
propriétaires alors qu’en général il s’agit très souvent d’une manifestation secondaire à une
atteinte du membre (Henson, 2009)) ou encore sur l’utilité de réalisation d’anesthésies.
Dans ce cas il peut être utile de rappeler que propriétaires et praticien ont pour même
objectif de déterminer la cause de l’atteinte du cheval ainsi que sa guérison. La discussion
permettra bien souvent au vétérinaire d’arriver à mener son investigation, moyennant quoi
une certaine diplomatie pourra lui éviter certains désagréments de la part des cavaliers et
propriétaires.
La confraternité ne doit également pas être négligée car il est fréquent que de nos
jours plusieurs vétérinaires soient amenés à consulter le même cheval. Le partage
d’informations et la communication entre praticiens permettra bien souvent d’avancer
quant à la résolution du cas. De même il faut garder à l’esprit que des signes perçus par un
vétérinaire puissent être interprétés différemment par un de ses confrères voire non
observés. En effet, un cheval peut répondre faiblement à une anesthésie un jour donné et y
répondre à 100% la semaine suivante (Ross & Dyson, 2011).
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A noter enfin que la relation avec le maréchal ferrant est très importante : ce dernier
peut en effet remarquer certaines anomalies chez la monture : douleur, défaut d’aplombs
ou de posture, … et s’avérer ainsi être un atout précieux dans le recueil de l’anamnèse. Dans
un second temps, le maréchal ferrant va être un acteur à part entière de la prise en charge
de la boiterie : il pourra donner de nombreux conseils quant au type de ferrure à mettre en
place et sa fréquence de pose notamment.
A.
L’âge, le sexe, la race et l’utilisation du cheval représentent des indices majeurs dans
le recueil de l’anamnèse. Elles permettent au praticien de se placer dans un cadre
pathologique plus précis, sans pour autant éluder le reste.
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1. Age
L’âge joue également un rôle important dans l’émission d’un pronostic : en règle
générale un jeune animal aura une meilleure capacité de régénération et disposera de plus
de temps pour se remettre. Chez le poulain, l’âge est un facteur pronostique majeur dans le
cas des déformations angulaires : un traitement chirurgical entrepris avant les 6-8 mois
présentera de meilleures chances de succès. Remarquons enfin qu’il est difficile d’établir un
pronostic sportif pour un cheval d’âge moyen (de 12 à 18 ans), tout particulièrement s’il
présente diverses atteintes car cela multiplie les issues pouvant être incertaines bien qu’en
général le niveau de performance s’en retrouve diminué.
2. Sexe
Le sexe, tout comme l’âge, a un facteur pronostic important car il permet une
éventuelle réforme en tant qu’animal reproducteur pour les juments et à moindre échelle
pour les étalons. Il intervient tout particulièrement lorsque plane sur le cheval une
éventuelle décision de réforme voire d’euthanasie et il est important dans ce cas-là
d’envisager une carrière reproductrice quand elle est possible.
A noter également que des cas de boiteries ont été attribués, sans démonstration
apparentes, chez des animaux cryptorchides : la cause possible étant que lors de présence
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d’un testicule au niveau du canal inguinal il existe des tractions provoquées par les muscles
obliques interne et externe sur le cordon spermatique. Aucune explication n’est donnée
pour un cryptorchide abdominal cependant ce qui range cette hypothèse au rang de
supputation.
La majeure partie des affections locomotrices touche toutes les races mais cette
dernière influence l’activité sportive qui elle-même influence énormément l’incidence de ces
affections.
Desmite proximale du
Atteinte de la région du pied Tendinite du FSD
suspenseur (P>A)
Douleur de la région
Ostéoarthrite de
Atteinte douloureuse de la palmaire du pied incluant la
l'articulation centrodistale
région du boulet maladie naviculaire et la
et/ou tarsométatarsienne
tendinite du FPD
Tableau 1 : prévalence des affections locomotrices en fonction de l’activité du cheval (Ross & Dyson, 2011).
31
B. actuelle
Etape suivant la prise d’information sur le cheval même, l’investigation de l’affection
actuelle regroupe la définition du problème, son historique, sa durée et mode d’évolution,
les circonstances au cours desquelles il s’aggrave ou s’améliore et les effets de l’exercice sur
ce dernier. Vient ensuite la recherche de modifications éventuelles dans le mode de vie du
cheval : ferrure, entrainement, surface de travail, alimentation et soins, lieu de vie. La prise
de connaissance sur les traitements entrepris, leur réponse ainsi que le passé médical de
l’animal fournissent également de précieuses indications au praticien.
1. Détermination du problème
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2. Durée et mode d’évolution du problème
C.
Il est fréquent qu’un changement dans le mode de vie du cheval ait des répercussions
sur son appareil musculo-squelettique : ferrure, changement du niveau d’entrainement,
nourriture, problème et/ou traitement médical, etc… Un changement de propriétaire est
également synonyme de changement dans l’intensité et le type de travail.
1. Ferrure
Il est intéressant de se renseigner sur la date de la dernière ferrure ainsi que sur les
changements de types de fers : dates et causes. Rappelons que les enclouures, piqures et
abcès de pieds sont des causes fréquentes de boiterie et que la durée d’apparition des
signes cliniques peut être de plusieurs jours.
A noter que, chez un cheval présentant une atteinte palmaire du pied, un brusque
changement de l’angle du sabot peut exacerber le problème et s’ensuivre d’une boiterie
marquée. Il est également fréquent qu’un cheval se retrouve temporairement boiteux des
33
deux antérieurs les quelques jours suivant la ferrure, tout particulièrement si le maréchal a
récliné beaucoup de corne ou que la surface de travail est anormalement dure.
Les douleurs relatives au tissu osseux auront tendance à être augmentée sur sol dur.
Par ailleurs, ce type de surface constitue également un facteur prédisposant à l’apparition de
certaines affections comme les fractures osseuses. Les surfaces molles auront quant à elle
tendance à exacerber des douleurs conséquentes à une atteinte des tissus mous comme les
tendinites.
3. Nourriture
4. Lieu de vie
Il est fréquent d’observer des apparitions de boiterie à la mise au pré des chevaux. La
cause en est bien souvent un traumatisme à la suite d’un coup de pied ou d’une blessure sur
la clôture ou un obstacle. Les changements brutaux des conditions météorologiques ont
également un impact sur le comportement des équidés, notamment s’ils viennent d’être mis
au pré.
34
La solution à ces problèmes reste de maintenir un état correct des pâtures en
supprimant au maximum les objets à risques. De même, limiter le nombre de chevaux par
aire réduit les possibilités d’interactions néfastes.
5. Traitements actuels
Le vétérinaire doit se renseigner sur les éventuels traitements qui sont ou ont été
administrés au cheval ainsi que sa réponse. Il peut par exemple arriver qu’un animal ne
réponde pas à la phénylbutazone pour cause de sous dosage. Il est fréquent d’être amené à
consulter un cheval qui n’a pas répondu à des infiltrations intra-articulaires ce qui est un
indice intéressant : soit l’articulation visée n’est pas la cause de la douleur, soit il peut
souffrir d’atteintes sous chondrales comme une fracture incomplète.
Un antécédent de traumatisme doit être investigué avec attention : une fracture non
déplacée pourra être absente les jours qui suivent tandis qu’elle sera évidente deux à trois
semaines après : cf figure 1.
35
.
36
III. Conformation et aplombs
Après avoir recueilli le maximum d’information sur le passé et la gestion du cheval, il
faudra s’intéresser à l’examen de l’animal. Cette étape commence par un examen à distance
avec l’évaluation de la conformation générale.
La conformation des extrémités distales ainsi que du corps du cheval joue un rôle
important dans l’apparition de boiteries. Ce n’est cependant pas le seul facteur à prendre en
compte : des chevaux avec une conformation ingrate peuvent ne jamais en souffrir et
assumer une carrière sportive correcte. A l’inverse une conformation parfaite ne prémunit
pas contre les pathologies locomotrices. Le mental est par exemple, chez le cheval, un autre
facteur jouant une part non négligeable quant à l’apparition de boiteries, leurs
manifestations, l’implication de l’animal dans sa discipline, ...
A.
Cet équilibre est directement relié aux mesures et angulations des divers segments
du corps : un cheval bien proportionné est en effet bien équilibré. Par ailleurs, un bon
équilibre est favorable à la pratique du sport à haut niveau : rappelons que chez le cheval
l’arrière main possède un rôle propulseur tandis que l’avant main a un rôle amortisseur et de
soutien. Le tronc et plus particulièrement le dos permet une juste transmission des forces
entre avant et arrière main et joue le rôle de balancier indispensable à la bonne locomotion,
rôle ponctué par l’appareil cervico-céphalique. Remarquons que le dos tient une place
importante dans la discipline de saut d’obstacle : un « bon coup de dos » est apprécié dans
le domaine.
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1. Evaluation des proportions (Baxter, 2011)
Figure 2 : évaluation schématique des proportions d’un cheval vu de profil. Sur cet animal de conformation idéale,
les trois cercles se chevauchent d’environ un tiers. La longueur du corps (X) doit être égale ou légèrement
supérieure à la hauteur du garrot (Y) et de la croupe (Z). (Ross & Dyson, 2011).
38
2. Exemple de défauts physiques
B.
2011)
La longueur du corps joue un rôle déterminant dans l’amplitude de la foulée : un
animal présentant un raccourcissement de cette ligne aura par la même une foulée réduite
et sera sujet aux interférences entre membres thoraciques et pelviens. A l’inverse, un cheval
au corps long aura un dos plus faible.
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Figure 4 : mesure de la longueur d’épaule (A), de la longueur de croupe (B), de l’angle de l’épaule (C) et
de l’angle de la croupe(D). L’angle du sabot (E) est censé être égal à l’angle de l’épaule.
(Ross & Dyson, 2011).
1. Longueurs notables
40
2. Angles notables
La race du cheval aura une influence directe sur les longueurs et angles appréciés : les
chevaux normands ont par exemple un dos très long, les races lourdes ont tendance quant à
eux à avoir un fort angle de croupe.
Figure 5 : à gauche un cheval à longueur et angle de croupe réduits et de ce fait prédisposé aux atteintes
postérieures. A droite un cheval avec un bon angle et une longueur de croupe généreuse.
Clichés des haras nationaux.
41
C.
1. Prérequis
Chaque membre devra être évalué en vue de face (ou de dos) et de profil, en le
plaçant contre une ligne fictive, comme précisé figure 7. Certains défaut peuvent passer
inaperçus à l’arrêt et être plus perceptibles lors de la marche comme le varus du carpe.
Figure 6 : vue de face, de profil et plantaire d’un cheval aux aplombs corrects. Remarquer les différentes
lignes fictives ainsi que leur position.
(Ross & Dyson, 2011).
42
2. Conformation du membre thoracique
a. Vue de face
43
La conformation panarde correspond à une rotation externe de l’extrémité distale du
membre. Elle est fréquente et considérée comme normale ou sans conséquence jusque dans
une certaine mesure.
Un animal cagneux présente une rotation interne des extrémités distales de ses
membres. En mouvement, il aura tendance à billarder c'est-à-dire jeter le membre en dehors
et le ramener ensuite : une telle démarche est propice aux atteintes latérales de
l’articulation métacarpo-phalangienne telles que la desmite de la branche latérale du
suspenseur, l’arthrose des articulations interphalangiennes ou encore des exostoses
latérales.
Figure 10 : en A démarche d’un cheval cagneux, on dit que l’animal billarde ; en B démarche d’un cheval
franchement panard avec interférence entre les deux membres.
(Ross & Dyson, 2011) (Baxter, 2011).
44
b. Vue de profil
45
Figure 13 : à gauche yearling pur-sang
présentant des genoux creux. Noter l’aspect
concave du bord cranial du membre, plus
important du côté gauche. Ce type de
conformation est indésirable car propice aux
affections du carpe notamment.
A droite aspect radiographique de ce type de
conformation montrant une déviation
palmaire de la rangée carpienne proximale.
(Ross & Dyson, 2011)
a. Vue latérale
Les aplombs incorrects vus de profil sont présentés en figure 15. La position des
membres pelviens en arrière de la ligne d’aplomb (cheval campé de derrière) est
inhabituelle et résulte généralement d’un mauvais positionnement du cheval ; dans le cas
d’une posture pathologique, celui-ci présentera classiquement une foulée raccourcie et de
faibles capacités athlétiques. A l’inverse, la position sous lui de derrière peut néanmoins
être le témoin d’une position antalgique pour soulager les antérieurs en cas de fourbure par
exemple tandis qu’un cheval campé de derrière peut rechercher à soulager son dos ou ses
membres thoraciques (maladie naviculaire par exemple).
46
Figure 14 : en A jarret coudé, en B jarret droit, en C cheval sous lui de derrière et en D cheval campé de
derrière.
(Ross & Dyson, 2011) et (Baxter, 2011).
Les conformations jarret coudé, jarret droit et jarret clos (voir paragraphe suivant)
représentent les trois défauts de conformation les plus importants touchant l’arrière-main et
peuvent directement conduire à une boiterie. La conformation jarret coudé est
particulièrement sévère et conduit très fréquemment à une boiterie. Les chevaux souffrant
d’une telle conformation ont les angles du grasset et du jarret supérieurs à la normale tandis
que l’angle du boulet est inférieur.
Les chevaux présentant un jarret droit développent souvent par la suite des
accrochements rotuliens, des desmites du suspenseur ou une arthrose de l’articulation
métatarso-phalangienne. A noter également que des chevaux présentant une conformation
normale peuvent évoluer en conformation jarret droit à la suite d’une sévère desmite du
suspenseur. La conformation jarret coudé constitue quant à elle un défaut de conformation
rencontré fréquemment et conduit directement à des atteintes du tarse et des tissus mous
plantaires. Le membre pelvien adopte une forme concave en face dorsale avec fermeture de
l’angle du jarret : dans ce cas la charge est transmise sur la partie distale et plantaire du tarse
et favorise l’apparition d’arthrose.
47
Figure 15 : Cheval « sous lui de derrière ».
Attention à ce type de posture qui souvent
résulte d’un mauvais positionnement de
l’animal.
En cas de position pathologique, il peut s’agir
d’une position antalgique pour soulager les
membres thoraciques comme en cas de
fourbure.
(Ross & Dyson, 2011).
b. Vue de derrière
Il est très fréquent d’observer une position panarde membres serrés chez les chevaux
sans que cela n’ait nécessairement de répercussion locomotrice : les jarrets sont en rotation
externe et leur pointe se rapprochent du plan sagittal.
Figure 16 : en A cheval présentant des jarrets clos, en B cheval serré de derrière et présentant des jarrets
clos, en C cheval serré de derrière, en D cheval ouvert de derrière et en E cheval présentant des jarrets
campés.
(Ross & Dyson, 2011).
48
Les chevaux serrés de derrière ont les membres pelviens qui évoluent de près
notamment lors de la marche mais cela peut également survenir au trot et au galop. Ainsi les
membres peuvent interférer entre eux et créer des blessures de leur partie médiale.
Un valgus du tarse qui persiste chez un cheval adulte, associé à d’autres anomalies
comme un jarret coudé entraîne l’exercice de forces anormales en région distale du tarse,
potentiellement à l’origine de boiteries du tarse distal ou de la région proximale du
métatarse. Des jarrets clos (en valgus) augmentent les forces de compression en face
latérale tandis que des jarrets cambrés (en varus) augmentent les forces de compression en
face médiale.
Un boulet trop haut est propice aux affections de pieds et probablement à celles du
tendon fléchisseur superficiel du doigt. Les chevaux aux paturons longs sont plus à même de
développer une arthrose du boulet et des fractures des phalanges proximales. Une descente
trop importante du boulet provoque de fortes tractions sur les structures le soutenant
pouvant conduire à une desmite sévère du ligament suspenseur du boulet et à une perte de
support de l’articulation métacarpo-phalangienne.
49
IV. Examen visuel de la symétrie et de la posture
Après avoir apprécié la conformation générale du cheval, il faudra s’attarder sur sa
symétrie et sa posture. La comparaison entre le coté atteint et l’autre facilitent
l’identification des problèmes pour peu que l’atteinte soit unilatérale. Il est important que le
cheval soit sur un terrain plat et dans des conditions calmes, notamment sans la présence
d’insectes qui peuvent vite l’exciter s’il est sensible. Le praticien doit évaluer attentivement
les mesures objectivables, les formes et les contours de chaque membre et comparer avec le
controlatéral.
A. -main
1. Atrophie musculaire (Hinchcliff, et al., 2008)
Lors de boiterie chronique, une telle amyotrophie mettra en général des semaines
voire des mois à s’installer sauf si atteinte vraiment sévère voire suppression d’appui : dans
50
ce cas-là elle sera présente en une dizaine de jours. A noter également que dans le cas de
boiterie sévère de l’antérieur il est possible de constater une ankylose en flexion du carpe
s’installant simultanément avec l’amyotrophie. Cette contraction survient fréquemment lors
de fractures de l’olécrâne ou autres boiteries du coude mais elle peut aussi être constatée
chez des chevaux présentant une boiterie sévère ayant pour origine l’épaule voire les parties
distales du membre (Rumbaugh, et al., 2002). Le muscle le plus fréquemment touché par
l’amyotrophie de non utilisation reste le triceps.
b. Atrophie neurologique
2. Tuméfaction
Il s’agit d’un des signes de l’inflammation et c’est une cause fréquente d’asymétrie
lors de l’examen visuel. La tuméfaction d’une région accompagnée de chaleur laisse
supposer une éventuelle infection et doit conduire à des investigations supplémentaires
telles qu’un suivi de température rectale ou des tests paracliniques. Une effusion synoviale,
51
responsable de tuméfaction de la région en regard de l’articulation, est en général causée
par une réaction de l’articulation face à de nombreuses atteintes traumatiques ou encore
des suites d’un processus dégénératif. Les autres causes possibles de tumeur d’une région
sont les œdèmes, les lymphangites, les hémorragies et les fibroses. Les suros peuvent
également mimer une tuméfaction, tout particulièrement chez les chevaux âgés souffrant
d’arthrose avancée.
a. Œdèmes
Un œdème est souvent le signe d’une inflammation aigüe et se distingue par une
impression de l’empreinte lors de leur pression. Les chevaux développent fréquemment des
œdèmes en regard de la zone inflammée enflée ainsi que distalement par rapport à cette
dernière. Attention cependant aux fausses interprétations car il est fréquent d’observer
l’apparition d’œdèmes aux niveaux des parties distales des membres chez des chevaux ayant
été travaillés la veille et laissés sans bandes de repos alors qu’ils en ont à l’accoutumée ou
encore chez ceux laissés au boxe alors qu’habituellement ils sont travaillés : dans ce cas on
peut observer des distensions synoviales appelées molettes. Les molettes sont non
douloureuses à la pression et ne s’enfoncent pas ou peu à la pression. Elles compliquent
cependant l’examen de boiteries car il est difficile de palper les zones sous-jacentes.
b. Lymphangites
52
c. Hématome
d. Fibrose
Les zones de fibrose ou de tissu cicatriciel des suites d’une ancienne lésion peuvent
provoquer une asymétrie observable sans toutefois être la cause primaire de la boiterie. Ces
zones ne doivent pas être surinterprétées à moins qu’il n'y ait présence de signes
d’inflammation recrudescente. Il est fréquent d’observer des zones cicatricielles, parfois
soulignées par la blancheur du poil sus-jacent consécutives à l’application de feux ou encore
d’un geste chirurgical.
e. Suros
Les suros sont une cause fréquente d’asymétrie des membres, ils se forment à la
suite d’une réaction périostée ou péri-articulaire et peuvent impliquer de nombreux
problèmes notamment en partie distale du membre. Les remaniements osseux peuvent
cependant être dans une phase active et causer le problème actuel ou au contraire inactifs
et anciens avec peu voire pas de signe clinique associé.
3. Déformation angulaire
Les déviations angulaires sont fréquentes chez les jeunes chevaux et peuvent parfois
être associées à une boiterie ou une autre maladie orthopédique du développement. De
telles anomalies de conformation doivent être notées par le vétérinaire mais peuvent n’avoir
aucune incidence sur le problème en cours. Les jeunes chevaux présentant une boiterie
53
thoracique sévère évoluant depuis plusieurs mois peuvent présenter un varus du carpe ou
du coude sur le membre controlatéral.
Les chevaux boitant sévèrement des suites d’un traumatisme peuvent présenter une
subluxation articulaire à la suite d’une lésion ligamentaire ou osseuse se traduisant par une
déviation angulaire d’apparition aigue. De telles anomalies angulaires sont rares chez les
chevaux âgés et dénotent bien souvent une blessure sévère (luxation et ou fracture). Dans
ce cas-là l’examen visuel doit se compléter par une palpation minutieuse avec mise en varus
et valgus de stress des articulations. L’imagerie en contrainte (radiographie et échographie)
constitue une aide précieuse pour évaluer l’intégrité des différentes structures.
Idéalement les deux pieds doivent être identiques en taille et forme et toute
asymétrie les concernant doit être notée. Les chevaux souffrant de boiterie chronique
présentent habituellement un pied de taille réduite ipsilatéralement à la lésion. Une
réduction de l’appui (lors de douleur chronique notamment) du membre entraîne une
disparité de la taille des pieds, mais ce n’est pas un fait observable dans tous les cas.
Il faut cependant être vigilant lors de l’observation d’asymétrie des pieds : elle peut
être la conséquence d’une ancienne déformation flexurale ou d’une affection résolue. Dans
ces cas-là ce serait une erreur de considérer le pied comme siège du problème actuel sans
confirmer à l’aide d’anesthésies sémiologiques.
5. Descente du boulet
La descente du boulet doit être évaluée sur cheval statique et lors du mouvement.
Un cheval debout répartissant également sa charge sur les membres thoraciques aura ses
deux boulets situés à la même hauteur. Lors de douleur, il « pointera » le membre atteint
plus en avant que le controlatéral, ceci afin de soulager la charge pesant sur son côté
douloureux : le boulet sera de ce fait surélevé.
54
Le boulet est un élément important à suivre lors du mouvement : un cheval souffrant
d’un côté voudra se soulager en activant sa foulée de ce même côté. Ainsi le boulet du
membre atteint descendra moins que son homologue controlatéral (voir chapitre VI).
B. -main
1. Atrophie musculaire
Comme précédemment, le cheval doit se trouver au calme sur une surface plane et
régulière. Si le clinicien observe une asymétrie, il doit en déterminer l’origine : musculaire,
osseuse ou combinée. L’atrophie musculaire reste la plus fréquemment observée et peut
être facilement confondue avec une fracture pelvienne ou une asymétrie du tuber sacrale
lorsqu’elle est unilatérale.
Figure 17 : à gauche pur-sang de trois ans présentant un tuber sacrale gauche (fléché) légèrement plus
bas que le droit. Ce détail peut facilement passer inaperçu ou être confondu avec une amyotrophie
fessière.
A droite cheval de 4 ans présentant une amyotrophie glutéale marquée.
(Ross & Dyson, 2011).
55
La reconnaissance d’une amyotrophie musculaire permet de déterminer quel est le
membre atteint et de donner des détails sur la durée d’évolution du problème. Une fonte
musculaire importante est plus en faveur d’une boiterie importante ou d’une atteinte
neurologique. Dans le cas d’une atteinte neurologique, le cheval pourra également
présenter d’autres signes tels qu’une faiblesse ou un déficit proprioceptif.
2. Tuméfaction
3. Asymétrie osseuse
a. Tuberosités coxales
Une asymétrie dans la hauteur des tubera coxae est un signe accompagnant de
nombreuses fractures pelviennes. Il s’ensuit souvent un déplacement ventral et médial du
fragment fracturé du fait des attaches musculaires siégeant sur ce relief osseux. Le clinicien
doit également palper la forme de chaque tubérosité coxale qui peut se trouver modifiée par
exemple lors de fracture partielle.
b. Tubérosités sacrales
Une différence de hauteur entre ces deux tubérosités peut survenir chez des chevaux
souffrant d’atteinte aigue ou chronique de l’articulation sacro-iliaque. En complément à
l’observation de ces reliefs osseux, il est intéressant de réaliser une échographie par voie
transrectale pour vérifier l’état de l’articulation. La scintigraphie est également un bon
indicateur quant à l’atteinte de cette zone.
56
c. Longueur médio-latérale du pelvis
Une différence de longueur d’un hémipelvis par rapport à l’autre est un signe subtil
mais indicateur d’une atteinte pelvienne. Le chevauchement et le déplacement des
fragments de fracture induisent une compression du côté atteint.
TI TI
TC : tubérosité coxale
TI : tubérosité ischiatique
(Ross & Dyson, 2011).
d. Calcanéus
Les pointes des jarrets doivent se trouver à même hauteur lors de l’observation de
face ou de côté du cheval. Lors de rupture du tendon calcanéen commun on observe une
descente importante de cette pointe du jarret. Cette dernière peut également se trouver
surélevée chez des chevaux présentant des fractures pelviennes, des luxations
coxofémorales ou des fractures fémorales.
e. Hauteur du boulet
De même que pour le membre thoracique, la position des boulets doit être évaluée
sur cheval statique mais également en dynamique. Une descente trop importante du boulet
s’accompagne souvent de desmite du suspenseur mais peut survenir également lors de
rupture partielle du gastrocnémien ou lors d’autres blessures ligamentaires et tendineuses.
57
C.
Le praticien doit observer la façon dont l’animal se tient : cela lui permet récolter des
informations quant à l’origine de la boiterie. Il est fréquent que le cheval mette un de ses
membres pelviens au repos et qu’il alterne par la suite avec l’autre. Il peut arriver, mais de
manière plus rare, qu’il repose un de ses membres thoraciques. Malgré cela, des anomalies
de posture résultant d’un dysfonctionnement mécanique ou neurologique ressortent
souvent de manière évidente.
c. Descente du coude
58
A noter que lors d’atteinte sévère de la région scapulaire le cheval porte son membre
de la même manière si ce n’est qu’il est le tient en arrière alors que lors de descente du
coude ce dernier est en position normale voire légèrement cranial.
Figure 19 : à gauche posture classique d’un membre thoracique lors de descente du coude chez un cheval
atteint d’une paralysie du nerf radial. A droite posture de membre thoracique chez un foal atteint
d’ostéomyélite scapulaire et d’arthrite infectieuse ; remarquer le report caudal du membre.
(Ross & Dyson, 2011).
d. Douleur cervicale
Les chevaux présentant une douleur du cou ont tendance à avoir un port de tête plus
bas que la normale à savoir à même hauteur voire légèrement plus bas que le garrot. Une
posture inhabituelle mais caractéristique de ce genre d’atteinte consiste en une extension
du membre thoracique ipsilatéral à la lésion.
59
Figure 20 : Pur-sang yeraling
souffrant de douleur cervicale
et montrant une posture
typique de ce genre d’atteinte.
Les jarrets clos constituent une conformation souvent retrouvée chez les chevaux
mais une rotation unilatérale d’un jarret peut refléter une blessure pelvienne. Il est
important dans ce cas de réévaluer cette posture en déplaçant le cheval pour distinguer un
défaut réel d’un mauvais positionnement.
60
d. Piétinement
Il s’agit d’un signe observé peu fréquemment qui traduit généralement une atteinte
bilatérale prononcée telle que de la fourbure ou une arthrose sévère.
Cette position est observée chez des chevaux souffrant de fourbure bilatérale des
membres pelviens et est donc rare. Un animal souffrant de douleur thoraco-lombaire peut
également adopter ce genre de position.
61
g. Atteinte des nerfs périphériques
62
V. Palpation
La palpation des différentes régions du corps suit naturellement l’observation du
cheval lors de l’examen de boiterie. Il est important d’évaluer méticuleusement toutes les
parties de l’appareil musculo-squelettique à savoir le cou, les membres thoraciques, le dos,
la région pelvienne et les deux membres pelviens. Chaque membre sera évalué lors de
l’appui au sol mais également en soutien. La palpation doit être effectuée avant d’observer
le cheval en dynamique car cela permet de détecter certaines zones anormalement chaudes
ou enflées qui pourraient passer inaperçues par la suite.
A.
Le vétérinaire devra palper et manipuler toutes les structures anatomiques possibles
à la recherche des différents signes d’inflammation : chaleur, rougeur, tumeur, douleur et
perte de fonction. Chaque structure sera comparée à son homologue controlatéral afin de
mieux percevoir une anomalie, pour peu que cette dernière soit unilatérale. La chaleur reste
l’un des signes apparaissant le plus précocement et le plus perceptible.
La palpation sera plus précise si elle est effectuée avec les doigts et la paume de la
main alors que pour la détection d’un changement de température ce sera le dos de cette
dernière qui sera le plus sensible. Attention cependant à ne pas surinterpréter certains
changements de température : il est par exemple fréquent qu’un cheval ait un ou plusieurs
pieds chauds en fonction de son orientation dans le box par exemple. Cette chaleur pourra
éventuellement être réévaluée dans la journée afin de confirmer la suspicion.
63
parfois difficile à évaluer. Une absence ou diminution pathologique signe une atteinte
vasculaire comme une thrombo-embolie.
La perte de fonction tissulaire peut être objectivée durant la palpation par le biais de
mobilisations en flexion et extension des différentes articulations et tissus. Les flexions et
extensions statiques permettent d’évaluer l’amplitude du mouvement et la réaction du
cheval. Par exemple l’arthrose chronique du carpe ou du boulet entraîne souvent une
diminution de l’amplitude des flexions. Il est également possible d’évaluer la réponse du
cheval aux mouvements de rotation.
B. Palpation
1. Le pied (Spriet, 2002)
64
d’attachement du cartilage à la phalange distale, cette affection étant une cause
occasionnelle de boiterie.
a. Utilité
Compte tenu de la dureté des structures externes du pied, la pince à sonder se révèle
être un outil de base à tout examen du pied du cheval. Il en existe de nombreux types,
certaines étant plus facile à utiliser que d’autres car plus légères, ajustables ou utilisables
d’une seule main. Il est possible de sonder un pied ferré bien que l’investigation sera plus
complète une fois le fer enlevé. Les pressions à exercer dépendent de la région à investiguer
et du cheval. Le test à la pince n’est pas un test très précis : il est fréquent d’obtenir de faux
négatifs et de faux positifs (placer le mors de la pince trop près de la bande coronaire
entraîne une réaction douloureuse de la part de l’animal, pression insuffisante, …).
b. Zones à investiguer
Les zones à investiguer sont la sole, la fourchette et les talons. La sole est évaluée en
plusieurs points de la pince aux talons, médialement et latéralement. Le cheval pourra
manifester une douleur par exemple en cas d’hématome, d’abcès ou de fourbure. Cette
manifestation douloureuse sera d’autant plus prononcée que la corne du cheval sera souple
et déformable : un animal présentant une corne très dur pourra ainsi ne présenter aucune
réaction.
c. Déroulement
Dix points de pression seront évalués au niveau du pied du cheval, les 8 premiers
évaluent la sensibilité épicritique du podophylle et du tissu velouté, le neuvième évalue la
souplesse générale du pied et le dixième teste la sensibilité protopathique profonde des
fléchisseurs et de l’os naviculaire (Waguespack & Hanson, 2010) :
Figure 22 : modélisation des différentes zones à sonder. (Budras, et al., 2009) (Denoix, 2000).
Il est indiqué de reprendre le pouls digité après sondage car celui-ci peut devenir
apparent si cette épreuve a été douloureuse pour le cheval. Remarquons que les chevaux
ayant été ferrés ou ceux ayant couru récemment, en particulier sur des surfaces dures,
peuvent avoir un pouls augmenté malgré une sensibilité normale à la palpation.
66
d. Précautions
Le test à la pince est effectué en routine sur les membres thoraciques, ce qui peut
amener le praticien à passer à côté d’atteintes des pieds pelviens comme un abcès. Ainsi,
bien que non effectué en routine, le test à la pince sera réalisé sur les membres pelviens lors
de suspicion d’atteintes comme la présence d’un pouls digité, un inconfort du cheval ou
encore une chaleur du pied.
3. Palpation du paturon
4. Palpation du boulet
L’articulation du boulet sera palpée sur membre à l’appui en gardant à l’esprit que le
cheval peut manifester une douleur avec absence de signes cliniques localisés. La palpation
des os sésamoïdes proximaux pourra révéler une chaleur et tuméfaction éventuelles,
67
manifestation clinique d’une inflammation des sésamoïdiens ou d’une avulsion de la
branche du suspenseur. Le pouls digité pourra être évalué en plaçant les doigts médialement
et latéralement, abaxialement à chaque sésamoïdien.
5. Région métacarpienne
a. Face dorsale
Les veines, artères et nerfs palmaires digitaux médiaux et latéraux sont situés entre le
ligament suspenseur et le fléchisseur profond du doigt dans l’orientation dorso-palmaire et
pourront être évalués. Le ligament accessoire du fléchisseur profond est habituellement
difficile à palper et ce même lorsqu’il présente une tuméfaction car il n’est pas facilement
discernable du fléchisseur profond du doigt bien que des blessures de ce ligament accessoire
soient plus fréquentes. Tous les tissus mous palmaires devront être palpés minutieusement
par compression digitale sur membre à l’appui, mais surtout sur membre soutenu à la
recherche de tuméfaction ou de douleur, signe de tendinite ou de desmite. Remarquons que
chez des chevaux présentant une atteinte sévère de ces structures, la zone en regard de la
lésion apparaitra molle voire comme en bouillie. Cette découverte, tout particulièrement
lors de descente exagérée du boulet, traduit une rupture imminente de la structure
tendineuse.
69
Figure 23 : structures ligamentaires et tendineuses du boulet. (Budras, et al., 2009).
Chez les chevaux de sport, il est fréquent d’obtenir une réponse douloureuse à la
palpation pression des fléchisseurs et des suspenseurs qui sera considérée comme normale
hormis chez les chevaux de courses chez qui cette douleur peut être la manifestation d’une
desmite ou une tendinite débutante. Les chevaux présentant une atteinte du pied
présentent souvent secondairement une desmite légère du suspenseur et par conséquent
une réponse douloureuse à la palpation du corps et des branches de ce dernier.
70
La région métacarpienne palmaire proximale est un site commun de boiterie et doit
être examinée avec attention. La palpation s’effectuera sur membre soutenu en flexion mais
devra être interprétée avec attention car il est fréquent d’avoir des faux positifs et des faux
négatifs. Les chevaux présentant des atteintes aigües telles que des desmites proximales du
suspenseur ou encore des avulsions ou des fractures des métacarpiens rudimentaires
présenteront une tuméfaction et une douleur de cette région. La palpation pression du TFSD
peut entraîner des réactions faussement positives par la compression des nerfs
métacarpiens palmaires. La partie la plus proximale de ce même tendon est difficile à
évaluer sur membre en flexion et il n’est pas rare de manquer une tuméfaction modérée de
cette partie anatomique du tendon.
71
La palpation de la région métacarpienne proximo-dorsale doit se faire sur membre en
flexion : des chevaux présentant une fracture dorso-médiale du McIII ont une tuméfaction
subtile et douloureuse de la région.
6. Palpation du carpe
Au niveau de cette région, il faut évaluer l’articulation carpienne dans son ensemble :
radio-carpienne, inter-carpienne et carpo-métacarpienne. Le vétérinaire recherchera la
présence de chaleur, d’effusions et de tuméfactions. Chaque côté devra être comparé à
l’autre bien qu’une atteinte bilatérale soit possible.
Il peut arriver qu’un cheval présente une boiterie du carpe sans signe décelable à la
palpation. Dans les cas contraires, des signes de synovites comme des effusions sont
présents lors de ballotement. Pour réaliser cette technique il faut placer un doigt au niveau
de la région dorso-latérale entre le tendon de l’extenseur radial du carpe et le tendon de
l’extenseur commun du doigt et un second doigt juste médialement au tendon de
l’extenseur radial du carpe.
Normalement le carpe peut aisément être fléchi complètement de telle sorte que le
métacarpien puisse toucher l’avant-bras. Une réduction de l’amplitude peut être causée par
une douleur significative d’une atteinte du carpe sans pour autant en pointer la cause. Au
cours de la flexion, la gaine carpienne est comprimée tandis que les tendons extenseurs sont
étirés : ces structures peuvent induire une douleur lorsqu’elles sont atteintes, de même que
l’os pisiforme. Lorsque le membre est en flexion partielle, chaque os sera examiné au niveau
de sa partie dorsale. Beaucoup de pathologies du carpe peuvent être décelées sur le carpe
en demi-flexion telles que les fragmentations ostéochondrales, de l’arthrose, etc…
7. Avant-bras et coude
72
important de comparer chaque membre avec son controlatéral. Attention à bien apprécier la
partie médiale de l’avant-bras, trop souvent négligée au profit de la partie latérale.
8. Bras et épaule
3. Palpation du bassin
a. Abord externe
Le pelvis doit être évalué sur un cheval le plus au carré possible, par palpation de
chaque relief osseux : tuber coxae, tuber sacrale, et tubérosités ischiatiques. Le clinicien se
74
tiendra debout derrière le cheval pour comparer la largeur et la hauteur de chacun de ces
reliefs. Cette position, bien que pratique pour apprécier l’aspect du bassin, reste très
dangereuse et demande un cheval coopératif ainsi que des mesures sécuritaires. Toute
amyotrophie ou douleur musculaire devra être recherchée : muscles glutéaux, muscles
cruraux caudaux et muscle tenseur du fascia lata.
La queue doit être élevée et relâchée : la plupart des chevaux résistent lors de
l’élévation et une manifestation douloureuse témoigne souvent d’une fracture de la base de
la queue. Une absence de tonicité de la queue signe peut indiquer une atteinte
neurologique.
b. Abord transrectal
Cet examen ne fait en règle générale pas partie de l’examen standard et est plutôt
réservé à une investigation spécifique du bassin. Il est possible d’examiner et de comparer
les faces médiales et dorsales des acétabulums, le bord cranial du pelvis, la face médiale des
iliums, l’aspect ventral du sacrum et de son articulation avec les iliums. La qualité du pouls
aortique et des artères iliaques externes peut être révélateur de thrombo-embolie. Notons
cependant que cet examen par voie transrectale peut être réalisé sous échographie et être
ainsi beaucoup plus objectif. (Engeli, et al., 2006)
75
D. pelvien
Cette étape nécessite de prendre des précautions et d’être vigilant car l’abord des
membres pelviens n’est jamais sans danger. Le clinicien pourra prendre la queue de l’animal
en la tirant légèrement à lui afin de reporter le poids du cheval sur le membre examiné,
diminuant ainsi le risque de coup de pied. Il est également possible de demander à un aide
de soulever le membre controlatéral bien que cette procédure s’avère impossible voir
dangereuse sur des chevaux trop douloureux ou peu coopératifs.
1. Cuisse
2. Grasset
Le vétérinaire palpera le grasset lorsque le membre sera en appui avec pied posé sur
sol plat, le membre légèrement porté en avant afin d’évaluer les ligaments rotuliens. Ces
derniers sont au nombre de trois : ligament patellaire médial, latéral et moyen. La capsule de
l’articulation fémoro-patellaire peut être ressentie entre le ligament médial et le moyen et
entre le ligament moyen et latéral. L’articulation fémoro-tibiale latérale est accessible entre
le ligament patellaire latéral et les ligaments collatéraux mais difficile à évaluer, même
lorsqu’elle est distendue.
Pour mettre en évidence une atteinte du grasset, celui-ci sera porté en flexion
partielle, une main sera utilisée comme levier au niveau du grasset tandis que l’autre, placée
au niveau de l’extrémité distale du membre, portera ce dernier en abduction afin d’induire
76
un valgus de stress du grasset. L’examen de la rotule se fait sur membre en appui : la main
du clinicien placée sur sa face dorsale et la poussant vers le haut. Durant cette étape, les
ligaments patellaires sont sollicités et la rotule vient s’appuyer sur la trochlée fémorale lors
de son relâchement.
Le jarret peut être sujet à de nombreuses distensions, dures ou molles, le tout étant
de différencier son origine :
- Articulation tarso-crurale :
Distension ferme dorso-médiale, non dépressible inflammation de la capsule
(souvent chronique).
Distension fluctuante dorso-médiale, parfois aussi latéro-palmaire. A la pression
on peut faire gonfler l’une en appuyant sur l’autre synovite tarso-crurale
(éparvin mou) associée à de l’ostéochondrose (trochlée du tibia, cochlée du talus)
ou à une fracture intra-articulaire.
77
Les distensions peuvent avoir également d’autres localisations :
78
VI. Examen dynamique
L’examen dynamique constitue une étape essentielle de l’examen locomoteur car
elle permet de distinguer quelle région est atteinte. Les chevaux atteints d’une pathologie
musculo-squelettique présentent très souvent des troubles lors de leur locomotion.
A. naturelles
Les allures naturelles du cheval correspondent à celles que ce dernier utilise lorsqu’il
est en liberté au pré. Ces allures sont le pas, le trot et le galop ; bien que le reculer est une
allure pouvant être utilisée spontanément par l’animal il est considéré comme un exercice
de dressage plus qu’un moyen de locomotion naturel.
1. Le pas
Le pas est une allure à quatre temps égaux et symétrique laissant entendre quatre
battues distinctes sur le sol. C’est l’allure idéale pour évaluer les défauts de conformation
dans l’angle frontal : varus et valgus. En effet, au cours du pas, le cheval placera ses
membres en fonction de sa conformation contrairement lors de posture arrêtée.
Figure 27 : mécanique du pas du cheval mettant en évidence une battue du postérieur droit suivie de celle
de l’antérieur droit, puis du postérieur gauche et enfin de l’antérieur gauche.
79
2. Le trot
Le trot est une allure sautée, diagonale, à deux foulées au cours de laquelle le cheval
mobilise ses bipèdes diagonaux : bipède diagonal droit (antérieur droit + postérieur gauche)
et bipède diagonal gauche (antérieur gauche + postérieur droit).
A titre indicatif, l’amble est une allure dite artificielle dérivée du trot. Au cours de
cette allure le cheval mobilise ses bipèdes latéraux. C’est une allure naturellement pratiquée
par le cheval Islandais et certaines races américaines, mais signant d’un inconfort chez les
autres chevaux en général.
Figure 28 : mécanique du trot du cheval. Chaque avancée de bipède diagonale est suivie d’une phase de
propulsion conférant son caractère « sauté » à l’allure.
3. Le galop
Le galop est une allure dissymétrique, sautée, à trois temps. Le cheval peut galoper à
gauche ou à droite, ce dernier galopant naturellement du côté où il tourne.
Figure 29 : mécanique du galop à droite. Le cheval engage le postérieur gauche puis son bipède diagonal
gauche et son antérieur droit avant d’avoir une phase de propulsion.
80
Le galop peut être désuni : le cheval engage le bipède latéral au lieu de son bipède
diagonal. Ce type de galop est généralement observé chez les jeunes chevaux car possédant
peu d’équilibre ou chez ceux présentant une douleur.
B. Déroulem
1. Conduite du cheval
L’examen du cheval se fait en main, sa tête et son encolure étant laissées libres de
mouvements. Il est fortement préférable que la personne conduisant l’animal soit
expérimentée afin de pallier aux réactions éventuelles du cheval. De même il est conseillé
que ce dernier soit bridé (ou ait un chifney) plutôt qu’en licol car plus facilement contrôlable.
Le cheval ne doit pas avoir été monté le jour de l’examen, il doit également être ferré
pour éviter la sensibilité du pied due à une corne trop fragile ; cependant une ferrure trop
récente n’est pas l’idéal car l’animal peut être douloureux. A noter également qu’il est
préférable que le cheval soit dans une période de travail ; en effet l’observation de la
boiterie sera compliquée si ce dernier est au repos depuis un certain temps car possiblement
atténuée.
2. Types de surfaces
Le vétérinaire doit pouvoir observer le cheval sur surface dure et plane ainsi que sur
surface souple et plane. Attention cependant, la surface dure ne doit pas être glissante faute
de quoi le cheval aura une démarche hésitante et une foulée réduite. De même une surface
glissante augmente les risques de chutes ce qui pourrait avoir des conséquences
dramatiques sur le cheval et le praticien. La surface souple ne doit pas être trop profonde
également.
Les sols durs ont tendance à exacerber les boiteries consécutives à une lésion des
tissus durs tandis que sur surface meuble ce sont les tissus mous.
81
3. Observation du cheval
Le cheval est ensuite mis sur un cercle sur sol dur au pas et au trot, au départ sur
grand cercle qui sera réduit progressivement afin d’exacerber des gênes éventuelles. Le
cercle sera bien évidemment réduit dans les limites du réalisable. Il est également possible
de faire évoluer le cheval sur un 8 de chiffre au pas sur sol dur afin d’évaluer ses capacités
proprioceptives et coordinatrices.
Enfin on fait trotter et galoper le cheval sur un cercle sur sol souple aux deux mains.
Cela permet d’évaluer les mouvements du dos et d’observer le cheval à vitesse plus élevée
qui plus est sur une allure dissymétrique. La mise en place d’un surfaix est également un
examen réalisable et permet de mettre en évidence certaines dorsalgies ou peut modifier les
caractéristiques d’une boiterie.
82
C.
1. Boiterie thoracique
Ce type de boiterie est en général plus facile à reconnaitre qu’une boiterie pelvienne.
Il est fondamental d’observer les mouvements de la tête et de l’encolure : un cheval boiteux
d’un membre thoracique élèvera la tête au moment du poser du membre atteint. De même
la tête s’abaisse lorsque le controlatéral sain est posé. Dans le langage commun, on dit que
« le cheval tombe du côté sain ».
Une boiterie thoracique bilatérale se manifestera par un report du poids sur l’arrière-
main ainsi qu’une élévation constante de la tête.
2. Boiterie pelvienne
3. Descente du boulet
En règle générale le boulet du membre atteint descend moins bas car le cheval tente
de faire peser le plus de poids sur le membre sain. Cette descente du boulet peut être
évaluée plus commodément sur des vidéos, de même il est plus facile d’observer ce
phénomène au pas plutôt qu’au trot.
83
4. Indices sonores
Un cheval boiteux aura tendance à poser son membre sain plus fortement que son
controlatéral boiteux ce qui se traduit par une bruit plus sourd. Pour évaluer ces différences
sonores il faut que le cheval soit ferré et qu’il évolue sur une surface plane et dure. A noter
cependant que des fers anciens (qui « clochent »), une disparité de ferrure ou une asymétrie
podale vont fausser les bruits de poser des membres.
D.
Bien que la gradation de la boiterie ne soit pas totalement objective, d’autant plus
qu’il existe différentes échelles de notation, elle permet d’effectuer un classement et de
quantifier les éléments observés. La notation la plus répandue est celle de l’AAEP (American
Association of Equine Practicionners), elle grade les boiteries de 1 à 5 selon le principe
suivant :
E.
Compte tenu d’une augmentation des forces en compression et extension appliquées
sur les membres, les boiteries sont en général plus apparentes sur le cercle. Il est de ce fait
84
intéressant de faire évoluer le cheval en cercle aux deux mains sur sol dur (pas, trot) et
souple (pas, trot, galop). Remarquons que cela permet de faire ressortir les boiteries mais ne
permet pas en général de localiser la zone douloureuse.
1. Membre thoracique
2. Membre pelvien
85
VII. Manipulation
Les tests de mobilisation passive consistent à manipuler le cheval et à évaluer ses
réponses aux flexions, extensions, abduction et adduction de diverses articulations. Ils
doivent être réalisés avant d’observer le cheval en mouvement.
Les tests de flexion permettent d’exacerber une douleur existante. Ils sont réalisés
sur chacun des membres, leur durée se situant entre 45 et 60 secondes, à la suite desquelles
le cheval est mis au tort sur un aller et retour au trot en ligne droite sur sol dur. Une flexion
est jugée positive si la boiterie est présente au-delà des 3 premières foulées.
A. mobilisation passive
2011)
1. Mobilisation du membre thoracique
Ce test est parfois improprement appelé test de flexion du boulet alors qu’il porte en
flexion le boulet et les articulations interphalangiennes. Il permet d’évaluer la mobilité de
ces articulations lors de la flexion et d’apprécier éventuellement une réponse douloureuse
de la part du cheval.
86
c. Protraction/rétraction
d. Test à la planche
87
2. Mobilisation des membres pelviens
Cette mobilisation requiert d’être vigilant car elle peut présenter des risques : le
caractère du cheval sera ainsi apprécié au cours des étapes antérieures et il vaudra mieux ne
pas réaliser de manipulation postérieure lors de doute.
a. Flexion globale
b. Tests de protraction/rétraction
La rétraction ne se fera que sur cheval serein car elle comporte des risques non
négligeables de blessure du vétérinaire. La protraction permet d’évaluer la mobilité lombo-
sacrale, l’interprétation étant à nuancer en fonction du comportement du cheval.
3. Mobilisation du dos
B.
Dans cette partie nous allons détailler tous les tests de flexion possibles mais lors
d’un examen locomoteur il n’est possible de se contenter que des flexions totales de chaque
membre et éventuellement d’investiguer plus en détail une région suspecte.
a. Flexion pied-boulet
Il s’agit de réaliser la même flexion que lors des tests de mobilisations passives. Une
réponse positive signe une atteinte des structures distales du membre : articulations
interphalangiennes, métacarpo-phalangienne, os et bourse naviculaires, fléchisseurs,
sésamoïdes proximaux, terminaisons du suspenseur. A noter que le pied doit être placé le
plus près possible du sol afin d’éviter de fléchir d’autres articulations.
b. Flexion carpienne
Il s’agit du test le plus spécifique parmi tous les tests de flexion du membre
thoracique : une réponse positive signe habituellement d’une atteinte du carpe. Il est
possible d’induire un valgus de stress sur le carpe en plus de sa flexion.
89
c. Manipulation de la partie proximale du membre thoracique
Les tests effectués sur la partie distale du membre pelvien sont les mêmes que ceux
réalisés sur le membre thoracique.
b. Flexion du jarret
c. Flexion du grasset
Ce test n’est pas facilement mis en œuvre et reste relativement dangereux. Il peut
cependant exacerber des boiteries chez des chevaux présentant une atteinte du grasset
comme de l’ostéoarthrose. Une fois de plus le jarret reste tout de même en flexion dans ce
cas.
90
d. Varus/valgus de stress
Bien que pouvant être réalisées sur de nombreuses articulations, les mises en valgus
ou varus sont le plus souvent exécutées au niveau du grasset. Il faut éviter de fléchir trop
intensément les articulations lors de mise en abduction ou adduction car le membre de
cheval n’est mécaniquement pas adapté à de fortes contraintes dans le plan frontal.
C.
Il est possible d’observer le cheval au trot sur ligne droite sol dur après utilisation de
la pince à sonder ou à la suite d’une pression directe sur une région.
91
VIII. Anesthésies sémiologiques
Les anesthésies sémiologiques restent un outil essentiel dans l’examen locomoteur
car elles permettent de localiser la source de la douleur. Elles demandent une bonne
connaissance de l’anatomie et de la biomécanique du membre ainsi qu’une certaine
technique mais un investissement faible en contrepartie.
A. tion
1. Principes de base
Le premier principe est que le vétérinaire doit avoir une bonne connaissance de
l’anatomie du cheval afin de connaître précisément les trajets des nerfs ou les voies d’abord
des articulations. Un autre principe, considéré comme fondamental, est de commencer à
travailler distalement et de remonter proximalement sauf lors d’atteinte évidente d’une
région.
Lors de la réalisation d’un bloc il est important de tester son efficacité avant d’évaluer
le cheval : en règle générale on appuie avec un stylo sur la région anesthésiée en cachant
l’œil de l’animal et on compare sa réaction avec la stimulation de la région homologue
controlatérale.
2. Préparation du cheval
92
ponctionner ou s’ils empêchent de la nettoyer de manière correcte. Le site sera désinfecté à
l’éponge moussante avec de la chlorhexidine ou de la povidone iodée selon les méthodes
d’asepsie habituelles. Cette asepsie sera cependant bien plus rigoureuse lors d’anesthésie
intra-articulaire : gants stériles et tonte.
3. Matériel
Durée d'action
Produit Nom déposé Propriétés indicative et
élimination
Lidocaïne, Xylocaïne,
Lidocaïne Plus stable, peu de toxicité 30 min à 3 heures
Xylovet
Bien tolérée par les
Mepivacaïne Carbocaine ND 2 à 3 heures
synoviales
Bupivacaïne ND, Marcaïne
Bupivacaïne Plus cardiotoxique 4 à 6 heures
ND
Moindres effets
Ropivacaïne Naropéine ND 6 à 10 heures
cardiaques
Tableau 2 : comparaison des principaux anesthésiques locaux utilisables. En pratique la lidocaïne est la plus
utilisée, la mépivacaïne est très répandue chez nos confrères anglo-saxons. D’après (Birague, 2006).
93
B.
Le vétérinaire pourra être amené à anesthésier différentes parties du membre
thoracique par le biais d’anesthésies tronculaires, intra-articulaires, des bourses séreuses ou
des gaines tendineuses.
1. Anesthésies tronculaires
Lors de la réalisation de tels actes, nous rappelons que les précautions d’asepsie sont
importantes pour éviter toute complication. Il est possible d’insensibiliser toutes les
articulations du membre antérieur. Certaines étant plus souvent utilisées que d’autres.
94
C. thoracique
Figure 30 : Stratégie analgésique sur le membre thoracique: du pied au carpe. IPD : interphalangienne
distale, IPP : interphalangienne proximale, MCP : métacarpo-phalangienne, Mc : métacarpienne. Adapté
d’après (Ross & Dyson, 2011) et (Birague, 2006).
95
Figure 31 : Stratégie analgésique sur le membre thoracique : de l’avant-bras à l’épaule.
Adapté d’après (Moyer, et al., 2007), (Birague, 2006), (Baxter, 2011) et (Ross & Dyson, 2011).
96
Nom Type Quantité d'anesthésique Temps d'attente
3 mL nerfs palmaires
Métacarpienne distale PN 10 min
2,5 mL nerfs métacarpiens
3 à 5 mL nerfs palmaires
Métacarpienne proximale PN 10 min
2 à 3 mL nerfs métacarpiens
métacarpo-phalangienne IA 10 mL 5 à 10 min
Intercarpienne IA 5 à 10 mL 5 à 10 min
Radio-carpienne IA 5 à 10 mL 5 à 10 min
Tableau 3 : Anesthésies du membre thoracique : type, quantité à injecter et temps d’attente. A noter que
certaines anesthésies seront bien plus précises sous échoguidage. (Baxter, 2011)
97
D. Anesthésies
Tout comme sur le membre thoracique, il est possible d’effectuer des anesthésies
tronculaires, articulaires ou d’insensibiliser diverses gaines et bourses. Compte tenu de
l’équivalence anatomique des parties distales des membres thoraciques et pelviens, il sera
possible d’effectuer des anesthésies similaires sur les régions distales de ces deux membres.
1. Anesthésies tronculaires
2. Anesthésies intra-articulaires
98
Figure 32 : Stratégie analgésique sur le membre pelvien : du pied au jarret. IPD : interphalangienne distale,
IPP : interphalangienne proximale, MTP : métatarsophalangienne, TMT : tarsométatarsienne, FD :
fléchisseurs du doigt.
Adapté d’après (Moyer, et al., 2007) et (Ross & Dyson, 2011).
99
Figure 33 : Stratégie analgésique sur le membre pelvien : de la jambe à l’articulation coxo-fémorale. FPD :
fléchisseur profond du doigt.
Adapté d’après (Moyer, et al., 2007) et (Ross & Dyson, 2011).
100
Quantité
Nom Type Temps d'attente
d'anesthésique
Tarso-métatarsienne IA 4 à 8 mL 5 à 10 min
Tarso-crurale IA 20 à 30 mL 10 à 30 min
Fémoro-rotulienne IA 20 à 30 mL 20 à 60 min
Fémoro-tibiale M IA 20 à 30 mL 20 à 60 min
Fémoro-tibiale L IA 20 à 30 mL 20 à 60 min
Coxo-fémorale IA 25 à 30 mL 20 à 30 min
Tableau 4 : Anesthésies du membre postérieur : type, quantité à injecter et temps d’attente. A noter que
certaines anesthésies seront bien plus précises sous échoguidage (Baxter, 2011).
101
102
103
Après avoir mené son investigation clinique et posé un diagnostic anatomique, le
clinicien aura recours à divers examens complémentaires afin d’explorer les régions
suspectes. Lors d’un examen locomoteur, il s’agira surtout d’examens d’imagerie médicale :
radiographie, échographie, IRM, tomodensitométrie et scintigraphie. Cependant il est
également possible d’effectuer d’autres investigations complémentaires comme des
analyses hématologiques et biochimiques, des arthroscopies, des cytologies, etc… Nous
verrons dans cette partie l’indication de ces examens après avoir expliqué succinctement
leur fonctionnement, puis leur réalisation et enfin leur utilité et leur limite.
I. Radiographie
La radiographie est l’acquisition d’images radiographiques et la radiologie leur
interprétation. La radiographie est un examen de choix lors de bilan locomoteur car elle
donne des détails précis des structures osseuses et articulaires et permet également de tirer
quelques informations sur les tissus mous avoisinants. C’est également un examen peu cher
et facilement réalisable, pour peu que les conditions de radioprotection soient respectées.
Ainsi la radiographie est un examen complémentaire de premier choix qui sera quasi
systématiquement réalisé sur les zones suspectes. Dans certains cas il est même préférable
de procéder à la réalisation de clichés radiographiques avant les étapes d’analgésies
sémiologiques, notamment lors de suspicion de fracture.
A.
Réaliser un cliché radiographique consiste à produire un faisceau de rayons X et à
mesurer la quantité de rayons frappant une surface de mesure. Cette quantité de rayons
dépend du nombre total de rayons émis (milliampérage multiplié par le temps d’exposition :
mAs), de la distance du film par rapport à la source d’émission des rayons (distance focal-
104
film), et de la capacité des rayons à traverser les tissus dépendant des kV. Ces facteurs
doivent être correctement utilisés afin d’obtenir des clichés de bonne qualité et de limiter le
rayonnement diffusé responsable d’une diminution de la qualité radiographique et
d’augmentation de l’exposition des personnes à proximité de l’animal.
B. lor
Lors d’un examen locomoteur, le vétérinaire sera plutôt amené à radiographier les
régions du membre voire le dos si son équipement radiographique le lui permet. La prise de
clichés radiographiques reste un examen complémentaire et ne doit de manière générale
être réalisée que lors de présomption clinique.
Il est préférable de tranquiliser le cheval afin que celui-ci garde son calme, reste
immobile lors du tirage des clichés et évite ainsi de constituer un danger pour les personnes
autour et le matériel. L’effet analgésique de la sédation est également utile car la douleur
peut empêcher le praticien de placer l’animal dans une position adéquate nécessaire à
certaines vues. Dans la mesure du possible l’animal sera également déferré afin d’avoir des
radiographies les plus claires possibles.
105
2. Réalisation des principaux clichés (Weaver & Barakzai, 2010)
dorso-palmaire sur cale projection standard
dorso-palmaire à l'appui, sur cale trois vues : pied, os naviculaire, doigt
PIED latéro-médiale projection standard
proximo-distale Vision du naviculaire
oblique dorso-latérale film sous le pied
oblique dorso-médiale film sur le côté du pied
dorso-palmaire projection standard
latéro-médiale projection standard
sésamoïde proximal médial et
oblique dorso-médiale
marges articulaires
sésamoïde proximal latéral et
oblique dorso-latérale
marges articulaires
BOULET latéro-médiale en flexion évaluer mobilité des fragments
surface disto-palmaire du condyle
dorso-palmaire oblique
métacarpien
profil dorsal condyle Mc, marge
proximo-distale de face dorsale
articulaire phalange proximale
frontale proximo-axiale des os rechercher fragments à l'attache
sésamoïdes proximaux distale du LSB
dorso-palmaire projection standard
OS
dorso-latérale projection standard
METACARPIENS
oblique dorso-latérale étude McIV
oblique dorso-médiale étude McII
dorso-palmaire projection standard
dorso-médiale projection standard
oblique dorso-latérale projection standard
oblique dorso-médiale projection standard
latéro-médiale en flexion recherche fracture ou fragments
CARPE
dorso-latérale oblique en flexion
proximo-distales en flexion (sky-
line) : rangée distale, rangée
recherche de fractures
proximale, extrémité distale du
radius
médio-latérale projection standard
COUDE cranio-caudale, membre en appui projection standard
cranio-caudale, membre levé complémentaire des précédentes
médio-latérale projection standard
EPAULE
oblique caudo-latérale complémentaire de la précedente
Tableau 5 : incidences radiographiques du membre thoracique chez le cheval et indications.
(Weaver & Barakzai, 2010), (Booth & Weawer, 2005) (Kold & Butler, 2003).
106
dorso-plantaire projection standard
OS
latéro-médiale projection standard
METATARSIENS
oblique dorso-latérale étude MtIV
oblique dorso-médiale étude MtII
dorso-plantaire projection standard
latéro-médiale projection standard
oblique dorso-latérale projection standard
oblique dorso-médiale projection standard
TARSE
visualiser cadran proximal lèvres
latéro-médiale en flexion
du talus, proc coracoïde
étude du calcaneus, malléoles du
proximo-distale en flexion
tibia, espace talo-calcanéen
latéro-médiale projection standard
caudo-crâniale projection standard
proximo-distale (sky-line) exploration du "défilé patellaire"
GRASSET
dégager condyle médial fémoral,
oblique caudo-latérale
lèvre latérale trochlée fémorale
latéro-médiale en flexion confirmer existence de fragments
HANCHE ventro-médiale projection standard, cheval couché
Tableau 6 : incidences radiographiques du membre pelvien chez le cheval et indications .
(Butler, et al., 2000).
Pour ce qui est de la colonne vertébrale, les projections se feront dans le plan
transversal, avec mise en contraintes possible voire injection de produit de contraste
(myélograhie).
107
C.
Afin d’éviter les omissions, il est important d’adopter systématiquement la même
démarche, qui peut se diviser en trois temps.
1. Phase critique
Elle permet d’estimer la valeur ainsi que les limites du cas étudié : radiographie
acceptable ou non, conclusions que l’on peut en tirer, etc… Afin d’obtenir une qualité
radiographique optimale, trois points sont à respecter : la préparation de la région, le
respect des qualités géométriques et le respect des qualités photographiques.
108
Ainsi, à l’issue de la réalisation de la radiographie, le cliché pourra être noté :
mauvais, passable, bon ou très bon. Cette note pourra permettre de cerner au mieux les
limites de l’examen et éventuellement de prescrire de nouvelles vues.
Les anomalies des images radiographiques ont été classées en 4 grandes catégories :
109
- Suspectes par ambiguïté d’image (Sa), il est impossible de conclure sur la
présence ou non d’une image anormale à cause d’un manque d’incidences ou de
limites inhérentes à la méthode.
- Suspectes mais liées (Sl), concomitante à une autre anomalie déjà répertoriée.
Pour chaque image potentiellement pathologique, à savoir les St, Ai, Ap et Ac, un
nombre de points est attribué. Il augmente avec la gravité de la lésion soit :
110
3. Phase synthétique
Pour ce qui est de la démarche pronostique médicale, il faudra savoir si les signes
radiographiques :
D. radiographique
Il existe cinq types d’opacité en radiographie, par ordre d’intensité on distingue
l’opacité métallique, minérale, liquidienne/tissulaire, graisseuse et aérique. Ce sont les
différences d’opacité entre tissus anatomiquement proches qui permettent d’identifier leur
forme et leur contour sur un cliché radiographique.
Il est important de bien connaître les radiographies de base ainsi que les variations
possibles d’un animal à l’autre afin de pouvoir distinguer les images pathologiques. Chaque
structure devra être analysée à la recherche d’anomalie de forme, de contour ou de densité
radiographique. Remarquons que selon l’ancienneté de la lésion, des signes seront plus ou
moins perceptibles comme lors de fracture où l’ostéopénie met au moins une semaine à
être observable.
111
E. R
Le squelette est un tissu vivant qui se remodèle en permanence en réponse au stress
mécanique. Il existe également des variations dans la composition du squelette au fil de
l’âge : le poulain possède ainsi des os peu minéralisés dont la densité minérale augmente
avec l’âge.
1. Déminéralisation osseuse
a. Généralisée
Une déminéralisation touchant l’ensemble du squelette reste rare lors d’un examen
locomoteur et est la conséquence d’une mobilisation des minéraux dont l’organisme a
besoin comme lors de gestation, de carence alimentaire, de maladie rénale, …
b. Localisée
c. Focale
112
d. Bilan
a. Généralisée
b. Epaississement de la corticale
113
c. Augmentation osseuse localisée
Il est fréquent d’observer ce genre d’images. Il est possible d’observer une sclérose
osseuse : condensation osseuse de l’os sain en réponse à une agression par stimulation
ostéoblastique. La sclérose sous-chondrale constitue par exemple l’un des signes
d’ostéopathie dégénérative.
d. Réaction périostée
3. Fracture
Une fracture ne sera pas tout de suite observable si elle n’est pas déplacée : la phase
ostéoblastique durant 5 à 10 jours, il faudra attendre quelques jours à plus d’une semaine
avant de pouvoir apprécier la fracture à la radiographie. De même, selon l’orientation du
trait de fracture, certaines ne seront visibles que sur des incidences bien particulières et
passer totalement inaperçues sur les autres. Lors des phases secondaires, les fractures se
manifestent par une condensation osseuse, comme lors de shore-shin ou bucked-shin.
4. Infection osseuse
Les infections osseuses sont le plus souvent d’origine hématogène chez le jeune et
d’origine traumatique chez l’adulte. Les signes radiographiques seront différents selon que
l’atteinte de l’os est aigüe ou chronique.
114
a. Ostéomyélite aigue
- un engorgement des tissus mous et une disparition des lignes de clivage du tissu
musculaire ;
- une diminution de la densité osseuse et périostite 10 jours après l’apparition des
signes cliniques ;
- une ostéolyse par foyer conférant un aspect mité à l’os (2 à 3 semaines après les
signes cliniques ;
- une réaction périostée importante le long du tissu osseux.
b. Ostéomyélite chronique
5. Séquestre osseux
115
- une réaction périostée importante jusqu’à 10 mm d’épaisseur, plus ou moins
régulière.
6. Atteintes superficielles
7. Lésions articulaires
L’analyse radiographique d’une articulation passe par une évaluation des structures
intra et extra-articulaires.
8. Kystes osseux
Un kyste osseux apparait comme une géode claire au sein de l’os, généralement
entourée d’une réaction de sclérose en son pourtour. Les kystes sont souvent proches d’une
articulation et peuvent ou non être associés à une boiterie.
116
9. Ostéochondrose (Wright & Minshall, 2005)
- Ostéophytes péri-articulaires
- Sclérose osseuse sous-chondrale, perte de l’aspect trabéculé ;
- Plages claires sous-chondrale ;
- Kystes osseux sous-chondraux ;
- Rétrécissement de l’interligne articulaire ;
- Distension de la capsule articulaire ;
- Gonflement des tissus mous péri-articulaires.
117
F. adiographie
118
II. Echographie
L’échographie est un examen de choix pour évaluer les tissus mous : elle est facile à
réaliser car non invasive. Elle demande cependant de bonnes connaissances techniques et
anatomiques de la part du vétérinaire. L’échographie est très complémentaire à la
radiographie pour l’évaluation d’une région suspecte c’est pourquoi elle devrait être
systématiquement être réalisée conjointement à une radiographie.
A.
L’échographie est une technique d’imagerie basée sur l’émission/réception
d’ultrasons. Le principe consiste à générer une série de pulses d’ultrasons au sein du cheval.
Ces ondes ultrasonores seront réfléchies par les divers tissus et réenregistrées par l’appareil
qui transformera le signal sonore en signal électrique puis en image sur l’écran.
Les échos reçus peuvent être traduite en amplitudes, il s’agit du mode A qui reste
surtout historique et utilisé en ophtalmologie. Le mode B (brillance) consiste à traduire
l’intensité des échos en teintes allant du noir au blanc. Le noir correspond à une absence de
réflexion tandis que le blanc représente une très forte réflexion. Toutes les teintes de gris
intermédiaires sont possibles.
B.
1. Pénétration et atténuation
119
pénétration diminue lorsque la fréquence augmente) et d’autre part du milieu de
propagation.
Le coefficient d’absorption est maximal pour les milieux à très faible ou très forte
cohésion moléculaire ; c’est le cas de l’air et l’os. L’eau est en revanche un très bon
conducteur de son, ce qui explique sa large utilisation en échographie pour former une
fenêtre d’exploration.
120
C.
L’échographie permet une étude morphologique des diverses structures de la zone
étudiée, d’évaluer leurs tailles, formes, échogénicités, orientations et l’aspect des tissus
avoisinants.
D. Technique échographique
1. Matériel
Profondeur d'exploration
Fréquence des ultrasons
maximale
2. Préparation du cheval
Il peut être préférable de tranquilliser le cheval pour éviter d’effectuer l’examen dans
la précipitation et de risquer des dommages matériels ou humains. Attention cependant aux
chevaux en compétition car les délais dopages devront être respectés. La zone à
échographier doit être tondue (lorsque c’est possible) et nettoyée à la suite de quoi elle sera
généreusement humidifiée et enduite de gel échographique.
121
E. membres
2012)
L’extrémité distale des membres pourra être aisément étudiée de manière
approfondie compte tenu de la conformation anatomique du cheval. Les membres
thoracique et pelvien pourront respectivement être investigués dans les détails du
carpe/tarse au pied : tendon fléchisseur superficiel du doigt, tendon fléchisseur profond du
doigt, ligament suspenseur du boulet, bride carpienne/tarsienne, ligaments collatéraux
notamment.
Figure 34 : dénomination des régions distales du membre antérieur et postérieur. (Ross & Dyson, 2011)
F. E cho
L’échographie est devenue un examen d’imagerie très utile pour évaluer les lésions
articulaires. Comme toujours, elle est très complémentaire à la radiographie pour peu que le
122
praticien possède le matériel, les connaissances et la technicité requises pour évaluer
convenablement les diverses structures.
Les indications à la réalisation d’un examen échographique d’une articulation sont les
suivants :
- distension synoviale ;
- gonflement local ;
- les douleurs lors des manipulations de l’articulation ;
- une anesthésie intra-articulaire positive ;
- présence de signes radiographiques ;
- zone chaude à la scintigraphie.
2. Matériel et préparation
Comme lors de toute échographie, la zone à investiguer doit être tondue, lavée et
humidifiée avec de l’eau chaude. Une sonde linéaire de haute résolution (7.5 à 13 MHz) sera
utilisée pour les zones superficielles tandis qu’une sonde convexe de 2.5 à 5 MHz sera plus
adaptée aux régions profondes.
123
La région du grasset étant pluri-articulaire, chacune des articulations sera évaluée au
niveau de ses faces accessible : fémoro-patellaire, fémoro-tibiale latérale et fémoro-tibiale
médiale.
Les clichés qui suivent ne constituent pas l’investigation complète du grasset, ils
permettent néanmoins au lecteur de visualiser l’aspect échographique classique d’une
articulation et de diverses structures dignes d’intérêt : os, tendon, ligament, liquide synovial,
ménisques, …
124
a. Face crâniale du grasset
125
b. Face latérale
c. Face médiale
1 : patella
2 : fémur
3 : fibro-cartilage parapatellaire médial
4 : peau
126
Figure 41 : coupe longitudinale de la face
médiale du grasset (extrémité proximale
à gauche)
1 : condyle fémoral médial
2 : condyle tibial médial
3 : ménisque médial
4 : ligament collatéral médial de
l’articulation fémoro-tibiale
5 : peau
d. Articulation fléchie
127
Figure 44 : coupe longitudinale de la face
crâniale du grasset en flexion (extrémité
proximale à gauche)
G.
2003)
La réalisation d’une échographie de la région cervicale et du dos demande une
connaissance approfondie de l’anatomie transverse et longitudinale de ces régions. Il est
possible d’observer les muscles avoisinants sans pouvoir facilement distinguer les différents
groupes musculaires. L’espace articulaire est facilement identifiable sur les images
échographiques ce qui permet à la fois d’évaluer l’aspect de l’articulation voire de réaliser
des injections intra-articulaires.
H.
128
I.
1998)
Il est possible d’évaluer l’aspect des muscles à l’échographie : en temps normal le
muscle apparait hétérogène et marbré. Cet examen permet de mettre en évidence une
blessure musculaire, une myosite, la présence de masses, hématomes, etc… L’échographie
demeure également un examen de choix pour évaluer l’évolution d’une blessure telle
qu’une déchirure ou encore un hématome.
Remarquons enfin qu’il est possible d’observer d’autres structures plus diverses à
l’échographie :
129
III. Examen scintigraphique
La scintigraphie est une technique d’imagerie relativement récente basée sur la
détection de radioactivité dans le corps de l’animal grâce à une gamma-caméra, après
injection intraveineuse d’un produit radioactif. En médecine vétérinaire la scintigraphie
osseuse reste la plus souvent réalisée.
A.
La scintigraphie repose sur l’utilisation de radio-isotopes (le plus souvent du
Technétium) qui seront injectés par voie intraveineuse au sein du cheval. Pour la
scintigraphie osseuse, cet isotope est couplé à une molécule appelée « traceur » à savoir un
biphosphonate (type Tildren ND) car il est ostéotrope et se fixe préférentiellement sur l’os
métaboliquement actif (Poircuitte, 2004). La quantité de radio-isotopes fixés sera objectivée
par le nombre de désintégrations, elle-même corrélée au nombre de rayonnements gamma
émis. Ces rayonnements sont mesurés par la gamma caméra.
- la demi-vie de 6 heures est assez longue pour permettre de suivre les processus
physiologiques d'intérêt, mais assez courte pour limiter l'irradiation inutile ;
- l'énergie du photon gamma de 140 keV est idéale car assez énergétique pour
traverser les tissus vivants, mais suffisamment faible pour pouvoir être détectée
commodément ;
- l'émission de photons gamma est élevée (88,5 photons pour 100 désintégrations).
Peu de particules non pénétrantes sont émises, d'où une plus faible absorption
d'énergie par les tissus vivants.
130
B.
La scintigraphie osseuse est un examen très sensible et précoce, de ce fait ses
indications sont les suivantes :
131
C.
A t0, on réalise une injection dans la veine jugulaire du radiotraceur (Technétium lié
au diphosphonate) grâce à un cathéter.
1. Pharmacocinétique du radiotraceur
132
Figure 45 : réalisation d’acquisition sur un antérieur droit au sein de l’université de Pennsylvanie au New
Bolton Center.
3. Distribution du radiotraceur
Il est possible de réaliser des acquisitions sur corps entier ou sur une région plus
localisée. Lors de l’acquisition des images, le nombre de rayonnements émis par chaque
région corporelle est mesuré et transcrit sous forme d’une échelle de niveaux de gris ou
d’une palette de couleurs appelée L.U.T. (Look Up Table).
133
Figure 46 : image scintigraphique de la
région du garrot montrant des points
chauds au niveau des processus épineux
thoracique. Noter l’échelle des teintes sur
la droite.
Cliché CIRALE.
Figure 47 : images de scintigraphie osseuse chez un pur-sang de deux ans. Noter les remaniements
physiologiques importants au niveau des physes qui ne doivent pas être pris pour des atteintes de l’os.
(Ross & Dyson, 2011).
134
Figure 48 : image scintigraphique de la région distale du membre du montrant un points chauds au niveau
du boulet gauche. La radiographie ne révèle quant à elle encore aucune anomalie. Noter la différence avec
le boulet controlatéral.
Cliché CIRALE.
5. Protection du personnel
135
6. Limites de la scintigraphie
a. Manque de spécificité
La limite principale de la scintigraphie est son manque de spécificité qui peut être
compensé par une interprétation raisonnée et une utilisation conjointe de vues
radiographiques ou échographiques. Des vues scintigraphiques complémentaires (obliques,
dorsales du carpe en flexion) peuvent être également réalisées en complément des deux
vues traditionnelles (dorso-palmaire/plantaire et latéro-médiale) afin de localiser
précisément le site de fixation.
b. Chevaux candidats
La scintigraphie doit être réalisée en choisissant les patients. Elle peut être
décevante, notamment chez les chevaux au repos ou ayant un faible niveau d’activité. A
l’inverse, elle est clairement indiquée chez les jeunes chevaux de course qui subissent des
contraintes et des impacts osseux marqués.
c. Accès à la technique
La scintigraphie reste une technique des moins accessibles car elle présente un coût
et des contraintes importantes. De plus, seuls la clinique vétérinaire équine de chantilly et le
CIRALE disposent des installations nécessaires à la scintigraphie à l’heure actuelle en France.
136
IV. Imagerie par résonance magnétique
L’examen d’imagerie par résonance magnétique (IRM) permet d’évaluer à la fois les
structures osseuses et les tissus mous avec une résolution importante (Audigié, et al., 2007).
A l’heure actuelle il est devenu possible d’effectuer cet examen sur cheval anesthésié mais
également sur cheval debout, ce qui en fait un examen intéressant et beaucoup moins
contraignant qu’auparavant. Compte tenu de l’expérience que peut nécessiter
l’interprétation des images la lecture d’IRM ne sera pas développée ici, nous verrons plutôt
les avantages, limites et indications d’un tel examen.
A. physique
Il s’agit d’exploiter un champ magnétique, créé par un aimant qui peut prendre
différentes formes, le plus souvent un tunnel ou bien 2 disques représentant les deux pôles
de l'aimant. Une fois la région d'intérêt placée dans l'aimant, les atomes les plus abondants
de tout corps vivant, ceux d'hydrogène (H+) s'orientent alors en majorité dans le sens du
champ magnétique. On applique ensuite une longue série de stimulations qui viennent
perturber l'état d'alignement des atomes d'hydrogène. En reprenant leur place alignée à
chaque fois que l'on cesse les stimulations, les atomes renvoient un signal qui est enregistré.
Ce signal est codé dans l'espace et permet la reconstruction d'images en noir et blanc.
La grande force de l'IRM est de permettre de faire varier l'apparence des tissus et des
lésions en fonction des paramètres des stimulations qui sont appliquées. Ainsi, on peut
déterminer avec précision quelle est la nature exacte et le caractère sain ou pathologique
des tissus examinés. Deux grandes natures de séquences sont acquises: celles selon le
principe de l'écho de spin, et celles selon le principe de l'écho de gradient. Une deuxième
distinction est opérée selon le contraste tissulaire obtenu, dit de pondération T1 ou de
pondération T2. Ensuite, un nombre incalculable et en constante progression de séquences a
été mis au point afin d'imager au mieux tel ou tel tissu comme le cartilage ou le tissu osseux.
137
B.
Que ce soit sur cheval debout ou couché, il est important que ce dernier soit
parfaitement immobile au moment de l’acquisition. La réalisation d’un IRM nécessite de
posséder une cage de faraday supprimant la présence de champ magnétique parasite ; de
même l’animal ne doit porter aucune partie métallique (morceaux de clous restant, licol,
etc…). Diverses séquences peuvent être réalisées au besoin de l’imageur les plus connues
étant les séquences T1 et T2.
Tissu T1 T2
Cavité médullaire / os trabéculaire Blanc Gris
Os cortical Noir Noir
Cartilage articulaire Blanc Gris
Tendon / ligament Noir Noir
Graisse Blanc Gris
Membrane synoviale Gris Blanc
Liquide synovial Noir Blanc
Tableau 8 : aspect des différents tissus sur les séquences T1 et T2 lors d’un examen d’imagerie par
résonnance magnétique.
Adapté d’après (Mair, et al., 2005).
C.
2012)
1. Avantages
L’examen d’IRM permet de visualiser toutes les tissus mous selon des orientations
multiples ainsi que les os sans pour autant voir leur structure interne. Les cartilages peuvent
également être étudiés via un examen d’IRM seulement avec un aimant haut champ
cependant. Le dernier avantage mais pas des moindres est que l’IRM est non invasif.
138
2. Limites
Toutes les zones du cheval ne pourront également pas être évaluées compte tenu de sa
taille et l’interprétation des images nécessite également une grande expérience.
D. Indications
Un examen d’IRM est indiqué lorsque la zone responsable de douleur aura été mise
en évidence mais que la radiographie et l’échographie n’auront pas permis d’observer de
lésion évocatrice. Il permet également d’obtenir une vision plus détaillée des lésions et de
poser un pronostic plus précis.
L’IRM présente un intérêt tout particulier pour l’examen du pied car l’échographie ne
donne que peu d’informations compte tenu de la présence de la boite cornée. Ainsi, un
cheval avec une anesthésie digitale proximale positive ne présentant pas de lésion
radiographique évocatrice sera un candidat de choix pour la réalisation d’un examen d’IRM
(Vallance, et al., 2012).
139
V. Examen tomodensitométrique
L’examen tomodensitométrique, également appelé scanner, consiste en une
réalisation de radiographies sur 360° qui une fois assemblées forment des images en 3
dimensions de la région étudiée. Cette image présentera de nombreuses nuances de densité
permettant d’analyser en détail les structures scannées. Le scanner est une technique
d’imagerie avancée qui est devenue accessible depuis peu à la médecine vétérinaire.
A.
1. Recherche d’atteinte osseuse (Hanson, et al., 1996)
La grande force du scanner réside dans le fait qu’il permette une évaluation très
précise du tissu osseux. L’élimination de la superposition permet de détecter des
changements même infimes au niveau du tissu osseux : ostéolyse ou prolifération. Le
scanner reste ainsi l’examen de choix pour évaluer les fractures, les caractériser et poser un
pronostic.
140
2. Diagnostic de boiterie
Le scanner permet d’obtenir plus d’indications que les examens d’imagerie classique
(radiographie et échographie) mais le praticien devra bien peser le pour et le contre avant de
conseiller la réalisation d’un scanner chez un cheval. En effet cet examen ne peut être
réalisé partout et nécessite une anesthésie générale pour obtenir des images de qualité. Par
ailleurs, il n’est pas possible de « scanner à l’aveugle » c'est-à-dire que le lieu où siège la
douleur devra être identifié afin de ne pas avoir à scanner de nombreuses régions du cheval.
B.
Tout comme l’IRM, le scanner fait partie des techniques d’imagerie avancées
permettant d’obtenir un diagnostic plus fin mais présentent certains inconvénients d’un
point de vue pratique. Ces deux techniques sont complémentaires mais peu réalisables sur
une même région compte tenu des nombreuses contraintes que cela engendre. Le scanner
est préférable pour investiguer la tête, les cervicales, les fractures complexes, les régions
proximales du membre (carpe, tarse et grasset) et les poulains et il est également possible
de reconstruire une image en trois dimensions par la suite. L’IRM est préférable pour le
cerveau, le pied et le boulet et les tissus mous en général (Biggi & Dyson, 2010)
(Bischofberger, et al., 2006)
141
VI. Examen visuel par scopie
Ce type d’examen regroupe l’arthroscopie, la ténoscopie et la bursoscopie.
L’arthroscopie reste la plus pratiquée parmi les trois.
A. Arthroscopie
1. Avantages (Smith & Wright, 2012)
2. Inconvénients
3. Indications
142
indication reste principalement à but curatif lors d’exérèses de fragments d’ostéochondrose,
de débridements et curetages, de synovectomies partielles ou encore d’incisions
d’adhérences.
4. Réalisation
Figure 50 :
- en A vue radiographique d’un petit fragment
d’ostéochondrose au niveau de la rangée carpienne
distale ;
- en B aspect arthroscopique de ce fragment ;
- en C aspect arthroscopique de l’articulation après
débridement.
(McIlwraith, et al., 2005).
143
B.
La ténoscopie est la technique consistant à introduire un endoscope au sein d’une
gaine tendineuse alors que la bursoscopie consiste à explorer une bourse synoviale. Compte
tenu des techniques échographiques, ces techniques semblent de nos jours peu
avantageuses car invasives et ne permettant de juger de l’intérieur des structures lors de
ténoscopie par exemple.
144
VII. Thermographie
La thermographie consiste à mesurer à l’aide d’une caméra thermique le
rayonnement infrarouge de différentes zones du cheval : elle permet de détecter les
différences de température de ce qui est visé avec les alentours mais également de mesurer
la température absolue de la zone investiguée. Tout comme la lumière visible, les
rayonnements infrarouges peuvent être enregistrés, collectés et transformés en signal
électronique : c’est ce que permettent de réaliser les caméras thermiques.
A.
1. Principe exploité
145
2. Prérequis
B.
Tout comme la scintigraphie, la thermographie reflète une fonction physiologique de
l’animal évalué. De ce fait elle présente une faible spécificité car elle ne permet pas de
distinguer l’étiologie de l’affection de l’animal. C’est un examen qui s’avère sensible dans la
146
détection des lésions aigües mais qui s’avère inefficace sur les lésions chroniques. (Cetinkaya
& Demirutku, 2012).
D’autres inflammations pourront être évaluées telles que les synovites aigües, les
atteintes métacarpiennes/métatarsiennes dorsales, les myosites et les atteintes des
processus épineux.
Figure 52 : exemples d’images thermographiques, à gauche image obtenue chez un cheval atteint d’une
arthrite de l’articulation métacarpo-phalangienne, à droite cheval atteint d’une tendinopathie des
fléchisseurs.
C.
La thermographie se révèle être un examen difficile d’accès car l’équipement est
cher. Par ailleurs cet examen est fortement influencé par les facteurs extérieurs et le cheval
lui-même. Enfin, c’est un examen qui manque de spécificité car représentatif de la
physiologie de l’animal, tout comme la scintigraphie. Ainsi il est indiqué d’utiliser la
thermographie conjointement à d’autres examens, elle ne permet pas de les remplacer
(Cetinkaya & Demirutku, 2012).
147
Les avantages de cet examen résident dans son caractère non invasif et dans le fait
qu’il n’y ait pas de risque d’exposition aux radiations lors de sa réalisation. La thermographie
permet également de suivre la réponse d’un cheval à un traitement et elle constitue un
examen beaucoup plus sensible que la palpation ; les signes thermographiques apparaissent
également avant les signes radiographiques et cliniques ce qui permet de modifier le travail
du cheval ou d’instaurer un traitement avant l’apparition de dégâts importants.
148
VIII. Comparaison des différents examens
complémentaires (Barr, et al., 2006)
Bien que quasiment indispensables lors d’examen locomoteur, les examens
complémentaires restent, comme leur nom l’indique, complémentaires : ils ne doivent pas
être entrepris sans investigation et suspicion clinique préalable. De même, les anesthésies
sémiologiques restent une étape incontournable dans la plupart des cas car elles permettent
un diagnostic régional. Enfin la signification clinique des éléments rencontrés est à évaluer.
A.
Une fois qu’un diagnostic régional a été posé, la radiographie couplée à l’échographie
constituent un excellent moyen d’établir un diagnostic étiologique et lésionnel. Leur force
réside dans leur complémentarité, leur accessibilité au vétérinaire, leur coût relativement
faible par rapport aux autres techniques et leur caractère non invasif.
Bien souvent ces deux seuls examens suffisent à poser un diagnostic définitif voire
proposer un pronostic vital et sportif par le vétérinaire.
B.
1. Complémentaires aux premiers examens
Bien que l’IRM debout ait permis de simplifier grandement cet examen sur les parties
distales du membre, scanner et IRM sont relativement compliqué à réaliser en comparaison
à l’échographie et la radiographie : peu de centres possédant le matériel, coût, anesthésie
générale éventuelle… Ainsi, avant toute prescription d’un tel examen, une discussion
149
approfondie entre vétérinaire et propriétaires sera nécessaire afin de peser le pour et le
contre à chaque fois.
Lorsque le cas du cheval est compliqué, qu’il a été vu par des confrères ou par nous-
même et qu’aucune conclusion probante n’aura pu être avancée, il pourra être utile de
proposer une scintigraphie corps entier voire tenter une thermographie (mais sensibilité
bien moindre). La scintigraphie, de par sa sensibilité et sa réalisation possible sur tout le
corps du cheval, reste un bon moyen de rechercher la région à l’origine du problème pour
autant que le propriétaire soit motivé pour réaliser cet examen.
3. A visée curative
150
:
151
Le but de ce travail est de réaliser un support multimédia expliquant la réalisation de
l’examen locomoteur chez le cheval en suivant le raisonnement expliqué au cours de la
première partie : depuis la prise d’anamnèse jusqu’au diagnostic final. Les examens
complémentaires sont également résumés au sein de l’application : examens d’imagerie et
réalisation d’anesthésies sémiologiques.
A.
La sélection des chevaux retenus pour figurer sur le CD-Rom s’est effectuée sur les
animaux présentés en consultation pour investigation d’une affection de l’appareil
locomoteur à la clinique équine de Vetagro-Sup, Campus Vétérinaire de Lyon (anciennement
l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon). Les chevaux présentant une boiterie de grade 1 à 5
sur 5 et sur lesquelles une investigation complète du problème a été réalisée ont été inclus
au logiciel. Au total, 29 cas ont été incorporés au logiciel
Les animaux ne manifestant pas de boiterie le jour de la consultation n’ont pas été
retenus de même que les chevaux présentant une anomalie évidente de l’appareil
locomoteur. En effet, pour le second cas l’examen de l’animal est souvent sommaire étant
donné l’évidence de l’affection. Ce fut par exemple le cas pour un cheval présentant une
distension très sévère du tarse et manifestant une boiterie de grade 4 à 5 sur 5 au pas : seul
un examen au pas a été réalisé associé à des radiographies et une arthroscopie du tarse à
visée pronostic.
152
Deux chevaux non boiteux ont également été retenus afin de constituer une base de
données « animaux sains » pour permettre à un utilisateur de se familiariser avec la
réalisation de l’examen locomoteur et de pouvoir observer la dynamique du cheval sur sol
dur et souple aux trois allures.
B.
1. Obtention
Chaque examen dynamique des chevaux retenus a été filmé à l’aide d’un caméscope
numérique haut définition. Le cheval est observé au sein de la clinique équine de Lyon, sur
sol dur et sol souple aux différentes allures et sur plusieurs figures :
L’accès au format HD (haute définition) permet d’obtenir des vidéos de qualité très
satisfaisante qui permet de percevoir des signes mêmes frustes sur les animaux observés.
2. Traitement et analyse
Les vidéos sont transférées du caméscope au PC pour ensuite être traitées compte
tenu du nombre important de vidéos par cheval, il s’est avéré nécessaire de sélectionner les
plus évocatrices (flexion positive par exemple) pour ne pas surcharger la taille de
l’application de manière importante.
153
a. Difficultés techniques
Les vidéos transférées étaient au format AVCHD (Advanced Video Codec High
Definition) et portaient comme extension .mts ce qui ne permettait pas de les monter
directement sur le logiciel sans conversion préalable. Par ailleurs chaque vidéo présentait un
poids important en terme de mémoire (dû au format HD) il a donc fallu les traiter
individuellement pour supprimer les moments qui ne nous intéressaient pas dans le cadre de
notre travail afin d’alléger l’application au maximum.
Il a donc fallu trouver un logiciel permettant à la fois la prise en charge du format des
vidéos, leur découpe et leur conversion en format exploitable et ce sans perte de qualité. En
effet une conversion avec un logiciel peu abouti entraine souvent une perte importante de la
qualité qui ferait qu’au final les vidéos soient de définition standard voire médiocre.
Videopad video editor est un logiciel de montage vidéo de NCH software permettant
d’éditer des films : découpe, montage, modifications des sons, ajout de transition… Ce
logiciel présente l’avantage de gérer les films au format .mts et permet également une
traduction en format exploitable pour le CD-Rom sans perte de qualité. Les films ainsi
exportés sur l’application sont au format mpeg4 avec conteneur .avi et conservent une
haute définition de 1920 pixels par 1080 ce qui rend leur étude beaucoup plus agréable et
permet à l’utilisateur d’observer avec précision la locomotion et les mouvements de chevaux
étudiés.
A noter que pour l’application fonctionne, l’ordinateur doit pouvoir lire les fichiers
vidéographiques de format « .avi ».
154
Figure 53 : utilisation de vidéopad pour le traitement des vidéos : découpe et conversion notamment. A
gauche se situe l’ensemble des films réalisés pour le cheval en cours, à droite la visualisation de la séquence
sélectionnée et découpée. La conversion se fait à l’enregistrement.
Cliché personnel.
C.
complémentaires
Chaque cheval est présenté sous forme de fiche : en plus des différents films, il est
possible de consulter l’anamnèse, les résultats de l’examen clinique et de l’examen
dynamique.
Les différents examens complémentaires ont également été exportés sur le CD-Rom :
l’utilisateur pourra ainsi à sa convenance consulter les différentes images radiographiques et
échographiques et consulter les comptes rendus de chacun de ces examens. Pour ce qui est
des anesthésies sémiologiques, les résultats sont sous forme de films vidéos, ce qui permet
de juger de la réponse du cheval en dynamique.
155
Enfin pour chaque cas l’utilisateur pourra trouver les conclusions cliniques, les
conclusions des examens complémentaires, les traitements et recommandation énoncées.
Lorsque l’animal a été revu par la suite, les conclusions des examens de suivi sont également
rapportées.
Ainsi, pour chaque cheval étudié, il est possible de suivre le raisonnement complet :
de l’anamnèse au traitement en passant par la clinique et les examens complémentaires.
Ceci permet ainsi d’étudier à la fois les signes cliniques et paracliniques d’une boiterie mais
également d’aborder la prise en charge selon le diagnostic.
A.
1. Langage de programmation (Nebra, 2009) (Nebra, 2010)
156
1. #include <iostream>
Figure 54 : exemple le plus connu de ligne de programmation
2. using namespace std;
en langage C++ permettant d’afficher le texte « Hello World ! »
3. int main()
4. { à l’écran.
5. cout << "Hello world!" << endl;
6. return 0;
7. }
2. Logiciel retenu
a. Outils du programmateur
Pour programmer il est nécessaire de disposer d’au moins un éditeur (dans lequel
notre programme sera écrit en langage C++), d’un compilateur (qui traduira ce langage en
langage binaire : seul langage interprétable par l’ordinateur) et d’un débugger (outil
dépistant les erreurs de programmation). Il est possible d’utiliser ces trois parties
séparément mais il est plus simple de travailler avec un logiciel « trois en un ».
157
b. Contraintes imposées
Le logiciel de programmation doit posséder les trois outils préalablement cités, doit
également posséder une bibliothèque permettant de coder en fenêtres et gérant les vidéos.
Enfin le programme créé doit être multiplateformes afin qu’il fonctionne sur tous les
systèmes d’exploitation (windows, Mac OS, …).
Le logiciel ainsi retenu est « Qt Creator » car il obéit à toutes les exigences énoncées
et dispose en plus d’une interface graphique permettant de simplifier une partie de la
programmation lors du positionnement des différents objets de l’application (Blanchette &
Summerfield, 2006).
Figure 56 : aperçu de Qt creator, à gauche les différentes parties du programme, à droite un aperçu du code
source d’une de ces parties.
Source personnelle.
158
Figure 57 : aperçu de l’interface graphique de Qt creator : Qt Designer. Le Designer permet de placer
beaucoup plus rapidement les différents objets conventionnels qui seront utilisés.
Source personnelle.
B.
Comme énoncé précédemment, chaque animal est présent sous forme d’une fiche,
et il est possible de consulter les différentes informations à son sujet.
1. Données texte
159
2. Données vidéographiques
Les vidéos une fois découpées et traduites ont été incluses au sein d’un dossier
propre à chaque cheval, portant son nom, et se situant à la racine du programme. Les noms
des dossiers portent les noms des chevaux, mais ne comportent ni accents, ni espace ni
caractère spéciaux.
Remarquons que selon les découvertes cliniques, un cas sera plus ou moins fourni en
vidéographies : films de l’examen dynamique, film des différentes réponses aux tests de
flexion et film après anesthésie sémiologique.
3. Données images
160
III. Utilisation de l’application
L’application ainsi créée se veut un maximum intuitive, pour permettre à tous les
types d’utilisateur de profiter au mieux du CD-Rom. Ainsi peu d’explications sont nécessaires
pour l’utiliser, seule une description générale en sera faite.
A.
Ordinateur Mac :
Ordinateur PC :
B.
Sur Mac OS X, insérer le CD-Rom dans le lecteur et attendre l’apparition du Cd-Rom
nommé boiteries sur le bureau. Si le CD-Rom n’apparait pas sur le bureau, y accéder avec le
Finder via le menu Ordinateur.
161
Sur Windows, insérer le Cd-Rom dans le lecteur. Si la liste d’exécution automatique
est activée, choisir Ouvrir le dossier pour afficher les fichiers.
C.
L’application s’ouvre avec une page d’accueil sur laquelle figure l’intitulé du sujet, un
bouton « menu principal » permet d’entrer au sein de l’application tandis que le bouton
« quitter », comme son nom l’indique, permet d’en sortir.
Le menu principal permet d’accéder à trois parties distinctes par le biais de trois
boutons cliquables : la première est le « déroulement de l’examen locomoteur » et regroupe
de manière résumée le déroulement de cet examen chez le cheval.
La troisième partie permet d’accéder au tableau regroupant les différents cas figurant au
sein de l’application.
D.
Chaque cas est organisé selon le même principe, en suivant la démarche clinique.
L’ensemble des cas est regroupée dans un tableau, un clic sur la ligne correspondant à
l’animal ouvre sa fiche.
162
Figure 59 : Le tableau principal résumant tous les cas de l’application : nom, race, sexe, âge, utilisation de l’animal et
motif de consultation.
Source personnelle.
Figure 60 : Aperçu d’un cas, à gauche il est possible de naviguer entre les différentes parties de l’examen, à droite une
description de la partie en cours. En bas à droite, les divers boutons vidéo, radiographie, et échographie.
Source personnelle.
163
Figure 61: Consultation d’un examen complémentaire réalisé sur le cas : ici les radiographies avec affichage du
compte-rendu
Source personnelle.
164
165
166
CONCLUSION
L’examen locomoteur du cheval constitue une étape majeure qui peut s’avérer longue
et difficile et qui de ce fait nécessite de suivre une démarche rigoureuse afin de ne pas omettre
d’éléments intéressants. Par ailleurs, examiner un cheval en mouvement demande un œil
aiguisé pour reconnaître les manifestations cliniques, aussi frustes soient elles, d’une boiterie
mais également de distinguer ces manifestations pathologiques des variations physiologiques
de la démarche existant chez les chevaux en fonction de leur conformation et de leur
utilisation. Par ailleurs, de solides connaissances en imagerie sont également demandées au
clinicien lors de l’examen d’un cheval, tant pour leur réalisation que pour leur interprétation.
Le nombre de cas présents dans cette base de données est bien sûr limité par la
durée au cours de laquelle ils ont été collectés et c’est pour cela que d’autres versions de cette
application pourraient être produites par la suite afin d’en augmenter le nombre. Il serait
également intéressant d’y inclure des suivis afin de porter un accent sur la gestion
thérapeutique d’une boiterie, notamment lors de lésions des tissus mous où la période de repos
et de rééducation est extrêmement importante pour obtenir une amélioration et éviter les
rechutes.
167
168
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MOURRA Esteban
Sémiologie de l’examen locomoteur et des affections locomotrices chez le
cheval : réalisation d’un CD-Rom d’une base de données cliniques et
vidéographiques.
Thèse d’Etat de Doctorat Vétérinaire : Lyon, le 11 juillet 2012
RESUME :
L’examen locomoteur du cheval lors de consultation de boiterie repose sur l’observation attentive de
l’animal dans diverses conditions. Cet examen demande au vétérinaire une bonne connaissance des
manifestations cliniques des boiteries ainsi qu’un regard fin permettant de les déceler, même lors de
manifestation subtile. Ainsi ce travail a pour but de présenter au lecteur toutes les étapes d’un examen
locomoteur complet dans un premier temps ; dans un second temps nous abordons les différents
examens complémentaires, leurs indications, leurs avantages et leurs limites. Enfin, la dernière partie
représentée par le CD-Rom permet au lecteur de reprendre ces premiers points en image et d’observer
des animaux sains en mouvement. La base de données cliniques permet à l’utilisateur d’observer plus
d’une trentaine de chevaux en mouvements dans un format vidéo haute qualité tout en ayant accès à
leur historique médical complet et aux résultats des différentes investigations complémentaires.
MOTS CLES :
- Cheval
- Sémiotique
- Orthopédie vétérinaire
- Boiterie
- Cédéroms
JURY :
Président : Madame le Professeur Elvire SERVIEN
ADRESSE DE L’AUTEUR :
6 Rue Desault
70 200 VOUHENANS