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7-043-B-10

Encyclopédie Médico-Chirurgicale 7-043-B-10

Suivi à court terme (3 mois)


après transplantation hépatique chez l’adulte
(avec prise en charge du rejet aigu)
Y Calmus
D Bernard
F Baudin Résumé. – La transplantation hépatique (TH) est devenue une thérapeutique courante depuis 1980.
F Conti L’amélioration de la survie a été spectaculaire, passant à 80 % à 1 an et 60-70 % à 5 ans. En France, le
nombre de TH réalisées est actuellement de l’ordre de 700 à 800 par an. Depuis 1990, l’offre des greffons est
devenue insuffisante du fait de l’élargissement des indications et des refus de prélèvements. Améliorer le
nombre des prélèvements, multiplier les « greffons partagés », favoriser le don de donneurs vivants, recourir à
des greffons « marginaux » est actuellement un souci majeur des transplanteurs.
Les complications précoces, survenant au cours des 3 premiers mois, sont responsables des deux tiers des
décès, environ.
La mortalité immédiate, de l’ordre de 5 à 10 %, est dominée par l’hémorragie périopératoire, la non-fonction
primaire du greffon, les défaillances multiviscérales et l’infection. L’âge du receveur, la gravité de la maladie
initiale, la fonction rénale, la présence d’une infection, l’hospitalisation en unité de soins intensifs ou la
nécessité d’une assistance rénale ou ventilatoire représentent les facteurs prédictifs essentiels de la mortalité
après TH. Non-fonction précoce du greffon et thrombose de l’artère hépatique nécessitent la
retransplantation en urgence, dont les résultats sont 10 à 20 % inférieurs à la première TH. Une surveillance
étroite a lieu pendant cette période, afin de détecter précocement la survenue de ces complications.
Entre j7 et j21, le rejet aigu et les complications chirurgicales (vasculaires et biliaires, surtout) dominent le
suivi postgreffe. Les traitements immunosuppresseurs ont néanmoins encore d’importantes limitations :
l’incidence du rejet aigu reste élevée (30 à 50 %) ; on est encore loin d’atteindre un état de tolérance
spécifique ; la prévalence du rejet chronique reste de l’ordre de 5 % en TH ; les immunosuppresseurs actuels
comportent des effets secondaires réduisant la qualité de vie et la survie à long terme des patients. De
nouveaux immunosuppresseurs sont apparus : ciclosporine micronisée (Néoralt), tacrolimus, mycophénolate
mofétil, sirolimus et rad, anticorps antirécepteur de l’IL2 (basiliximab et daclizumab). La philosophie de
l’immunosuppression change : la réduction du rejet aigu à court terme n’est plus le seul enjeu. La réduction
des effets secondaires à moyen et long terme (en particulier effets secondaires des corticoïdes, néphrotoxicité
des anticalcineurines, risque de néoplasie) est devenue une préoccupation essentielle.
Au-delà, le risque de récidive de la maladie initiale (hépatites B et C, cancers) les infections et le risque
néoplasique, cancers de novo, dominés par les syndromes lymphoprolifératifs, les cancers cutanés et les
cancers des voies aérodigestives supérieures chez les alcooliques ainsi que la récidive de cancers traités avant
la TH dominent le suivi.
© 2002 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : transplantation hépatique, hémorragie périopératoire, complications liées au greffon,


insuffisance rénale.

Introduction à 50 %) ; on est encore loin d’atteindre un état de tolérance


spécifique, comme en témoigne le risque de survenue de rejet après
La transplantation hépatique (TH) est devenue une thérapeutique interruption ou simplement réduction, même tardive, de
courante depuis 1980. L’amélioration de la survie a alors été l’immunosuppression ; la prévalence du rejet chronique reste notable
spectaculaire, passant à 80 % à 1 an et 60-70 % à 5 ans (European (de l’ordre de 5 % en TH) ; les immunosuppresseurs actuels
Liver Transplant Registry, 2000). comportent des effets secondaires réduisant la qualité de vie et la
Les progrès considérables effectués depuis une dizaine d’années en survie à long terme des patients. De nouveaux immunosuppresseurs
transplantation d’organe sont en partie liés à l’amélioration des sont apparus : ciclosporine micronisée (Néoralt), tacrolimus,
traitements immunosuppresseurs. Ceux-ci ont néanmoins encore mycophénolate mofétil, sirolimus et rad, anticorps antirécepteur de
d’importantes limitations : l’incidence du rejet aigu reste élevée (30 l’IL2 (basiliximab et daclizumab). De nouveaux médicaments sont
dans les pipe-lines des grandes firmes (FTY 720, anticorps
monoclonaux contre des molécules d’adhésion). La philosophie de
l’immunosuppression change : la réduction du rejet aigu à court
Yvon Calmus : Professeur.
terme n’est plus le seul enjeu. La réduction des effets secondaires à
François Baudin : Praticien hospitalier, anesthésiste-réanimateur. moyen et long terme (en particulier effets secondaires des
Denis Bernard : Praticien hospitalier, anesthésiste-réanimateur.
Filomena Conti : Assistante hospitalo-universitaire.
corticoïdes, néphrotoxicité des anticalcineurines, risque de néoplasie)
Service du professeur Houssin, hôpital Cochin, 27, rue du Faubourg-Saint-Jacques, 75014 Paris, France. est devenue une préoccupation essentielle.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Calmus Y, Bernard D, Baudin F et Conti F. Suivi à court terme (3 mois) après transplantation hépatique chez l’adulte (avec prise en charge du rejet aigu). Encycl Méd Chir
(Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Hépatologie, 7-043-B-10, 2002, 13 p.
7-043-B-10 Suivi à court terme (3 mois) après transplantation hépatique chez l’adulte Hépatologie
(avec prise en charge du rejet aigu)
En France, le nombre de TH réalisées est actuellement de l’ordre de
700 à 800 par an. Depuis 1990, l’offre des greffons est devenue Tableau II. – Suivi après transplantation hépatique.
insuffisante du fait de l’élargissement des indications et de Pouls, TA, saturation O2, fréquence respiratoire ± PVC, PAP, Pcap (tant que le
l’augmentation du nombre des refus de prélèvements (actuellement cathéter de Swan-Ganz est présent)
de l’ordre de 50 %). Améliorer le nombre des prélèvements, Diurèse horaire
Quantification des drainages (éventuellement dosages spécifiques : hématocrite,
multiplier les « greffons partagés », favoriser le don de donneurs amylase, bilirubine, triglycérides) : abdominal, biliaire, gastrique
vivants, recourir à des greffons « marginaux » est actuellement un Bilan de la fonction hépatique (ALAT, ASAT, GGT, PAL, bilirubine, TP + cofacteurs)
souci majeur des transplanteurs. Dosage des immunosuppresseurs (ciclosporine ou tacrolimus)
Les indications ont beaucoup changé depuis 10 ans (European Liver Bilan de la fonction rénale : urée, créatinine, ionogramme urinaire, éventuellement
clairance)
Transplant Registry, 2000) : la cirrhose alcoolique a progressé du fait Bilans divers (glycémie, ionogramme, lactates, lipasémie)
de ses résultats satisfaisants et de la chute de barrières Bilan de la fonction cardiorespiratoire (radiographie de thorax, gaz du sang, pH)
psychologiques ; en revanche, la cirrhose posthépatitique B et les Cultures bactériologiques/levures (sang, urines, drains, éventuellement LBA)
tumeurs sont des indications qui ont reculé du fait de leurs résultats Bilan virologiques (PCR ou antigénémie CMV, autres virus selon le contexte)
plus médiocres, liés au risque de récidive. La cirrhose Échodoppler hépatique, éventuel scanner avec injection (recherche de foyer infec-
tieux ou de collection intra-abdominale
posthépatitique C est devenue également une indication majeure.
PBH en cas de doute sur un rejet
Seules sont abordées ici les suites précoces, des 3 premiers mois,
TA : tension artérielle ; PAP : pression artérielle pulmonaire ; Pcap : pression capillaire ; PVC : pression veineuse
après TH. Le rejet chronique, la majorité des récidives de la maladie centrale ; ASAT : aspartate-aminotransférases ; ALAT : alanine-aminotransférases ; GGT : gammaglutamyl-
initiale, les complications métaboliques et les autres complications à transpeptidases ; PAL : phosphatases alcalines ; TP : taux de prothrombine ; LBA : lavage bronchioloalvéolaire ;
PCR : polymerase chain reaction ; CMV : cytomégalovirus ; PBH : ponction-biopsie hépatique.
long terme des traitements, la qualité de vie après TH ne sont pas
abordés. Si l’âge du receveur reste un facteur pronostique, les résultats sans
cesse meilleurs de la TH ont fait progressivement reculer l’âge des
receveurs. Près de 20 % des receveurs américains avaient plus de
Complications précoces 60 ans en 1998 [169]. L’excès de mortalité liée à l’âge du receveur est
lié à des causes infectieuses, cardiaques (insuffisance cardiaque et
après transplantation hépatique : infarctus) et neurologiques (accidents ischémiques ou
facteurs prédictifs (tableau I) hémorragiques). Cette surmortalité, liée à des complications
extrahépatiques, impose une recherche plus systématique de contre-
Les complications précoces, survenant au cours des 3 premiers mois, indications à la TH lors du bilan prégreffe chez les sujets âgés.
mais surtout pendant l’hospitalisation postopératoire, sont La dénutrition est pratiquement constante chez les patients en
responsables des deux tiers des décès, environ [1]. La mortalité attente de TH (réduction des apports alimentaires liée à la perte
immédiate, de l’ordre de 5 à 10 %, est dominée par l’hémorragie d’appétit et à l’ascite, malabsorption, augmentation des besoins
périopératoire, la non-fonction primaire (NFP) du greffon, les énergétiques). La dénutrition est un facteur de surmortalité
défaillances multiviscérales et l’infection [1, 7, 32]. postopératoire [21, 44], augmente la durée d’hospitalisation, ainsi que
En ce qui concerne le receveur, l’âge, la gravité de la maladie initiale, les complications chirurgicales et les complications infectieuses et
jugée sur la biologie hépatique et la présence d’une encéphalopathie, respiratoires [ 7 9 ] . La supplémentation protéique induit une
la fonction rénale, la présence d’une infection évolutive, augmentation significative des paramètres nutritionnels et peut
l’hospitalisation en unité de soins intensifs ou la nécessité d’une réduire la mortalité [79].
assistance rénale ou ventilatoire représentent les facteurs prédictifs La durée de l’attente est diversement appréciée. Pour certains,
essentiels de la mortalité après TH [1, 7, 32, 48, 63, 89, 103]. En particulier, 50 jours supplémentaires réduisent les chances de survie de 1 à
une bilirubinémie supérieure à 100 µmol/L, un taux de 2 % [69].
prothrombine (TP) inférieur à 30 %, une créatininémie supérieure à Parmi les paramètres peropératoires, l’introduction de l’aprotinine
100 µmol/L et une infection systémique récente augmentent en 1990, même si elle a permis de réduire significativement le
significativement la mortalité postopératoire. L’urgence de la TH et volume transfusionnel, n’a pas modifié la valeur pronostique du
la retransplantation s’accompagnent également d’un risque de volume de sang transfusé au cours de la TH qui reste le facteur de
mortalité accru. risque peropératoire essentiel de mortalité [7, 32, 96, 113].
Les principaux facteurs pronostiques postopératoires sont la fonction
Tableau I. – Facteurs de risque au cours ou au décours de la transplan- initiale du greffon, la créatininémie postopératoire et l’apparition de
tation hépatique (TH). complications neurologiques d’une pneumopathie bactérienne ou
d’une infection fungique systémique [32, 48].
Avant TH
Âge > 60 ans (ou < 1 an) Une surveillance étroite a lieu pendant cette période, afin de détecter
Coma hépatique (stade III-IV), bilirubinémie > 100 µmol/L, TP < 30 % précocement la survenue de complications (tableau II).
Créatininémie > 150 µmol/L
Hypoxémie (PaO2 < 70 mmHg)
HTAP (PAPs > 40 mmHg)
Troubles psychiques
Complications liées au greffon
Antécédent de chirurgie sus-mésocolique
Thrombose portale extensive La pénurie relative en greffon hépatique a conduit les transplanteurs
Dénutrition sévère à utiliser plus volontiers des greffons « marginaux » : greffons issus
Infection systémique récente de donneurs plus âgés, en instabilité hémodynamique ou présentant
Urgence de la TH ou retransplantation
des sérologies positives pour les hépatites (sérologies de l’hépatite
Pendant la TH C, présence d’anticorps anti-HBc), porteurs de maladies malignes
Volumes transfusionnels du système nerveux central ou ayant des antécédents ou un
comportement sexuel ou social à risque.
Après TH
Retard de fonction du greffon (pic d’ASAT, TP ou facteur V à j2 ou j3)
Insuffisance rénale (nécessité de dialyse +++)
PROBLÈMES LIÉS À LA CONSERVATION DU GREFFON
Défaillance circulatoire (nécessité d’amines pressives)
HÉPATIQUE
Hypoxie (oxygénothérapie, syndrome de détresse respiratoire +++)
Infections Malgré les progrès apportés par le liquide de l’Université du
Wisconsin, la durée de conservation du foie reste inférieure à celle
TP : taux de prothrombine ; PaO2 : pression partielle d’oxygène dans le sang artériel ; HTAP : hypertension artérielle
pulmonaire ; PAPs : pression artérielle pulmonaire systolique ; ASAT : aspartate-aminotransférases. du rein (moins de 20 h). En outre, les premiers jours postopératoires

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Hépatologie Suivi à court terme (3 mois) après transplantation hépatique chez l’adulte 7-043-B-10
(avec prise en charge du rejet aigu)
sont constamment caractérisés par une cytolyse et une insuffisance ¶ Lésions tardives d’ischémie-reperfusion
hépatocellulaire, conséquences de la conservation et de la
reperfusion [15]. Au maximum est réalisé le tableau de NFP du Les lésions d’ischémie-reperfusion peuvent se traduire de façon
greffon qui nécessite la retransplantation. retardée (en moyenne 7 jours) par une cholestase biologique, et
histologiquement par des signes de souffrance hépatocytaire
¶ Dysfonction, non-fonction du greffon prédominant dans la région centrolobulaire, une cholestase, une
infiltration polymorphe comportant des polynucléaires
Une classification des dysfonctions du greffon (DFG) en plusieurs neutrophiles [159] . Ces signes disparaissent spontanément. Les
grades a été proposée [23, 57, 112, 121, 149] : ces classifications tiennent
conséquences à long terme de ces lésions sur le greffon ne sont pas
notamment compte du pic de transaminases alanine-
connues.
aminotransférases (ALAT) ou aspartate-aminotransférases (ASAT),
du débit biliaire, du TP spontané au cours des 3 premiers jours (ou
des besoins de plasma frais congelé) et éventuellement de la TRANSPLANTATION HÉPATIQUE EFFECTUÉE
bilirubinémie au cours des premiers jours. La DFG ainsi définie À PARTIR D’UN DONNEUR VIVANT
s’accompagne d’un séjour plus long en unité de soins intensifs et
d’un séjour à l’hôpital également plus long. La survie du patient et La TH à partir d’un donneur vivant apparenté est couramment
du greffon est réduite en cas de DFG [23]. Ces classifications restent pratiquée chez l’enfant. Plus récemment, la TH à partir d’un
cependant discutables, car aucun paramètre ne permet actuellement donneur vivant apparenté a été proposée chez l’adulte [84, 136, 148]. Elle
de prévoir l’évolution vers la NFP, c’est-à-dire le moment où la est légalement possible, en France, à partir d’un donneur apparenté
retransplantation s’impose. L’utilisation de prostacycline (PGE1) a de premier degré (parents, enfants, fratrie) ou du conjoint en cas
été proposée en cas de DFG [57]. Elle pourrait améliorer la fonction d’urgence. La TH à partir d’un donneur vivant s’est longtemps
rénale [76]. heurtée chez l’adulte au problème des greffons trop petits, surtout
La NFP est une reprise insuffisante de fonction du greffon, lorsque ces greffons provenaient du foie gauche. Pour pallier cette
incompatible avec la survie du receveur. Sa fréquence, diversement difficulté, de nombreux auteurs proposent actuellement la
appréciée selon les critères utilisés et les centres, atteint 10 % des transplantation à partir d’un lobe droit [84]. L’étude du volume du
greffons hépatiques en Amérique du Nord [23]. Son incidence est plus greffon potentiel reste néanmoins essentielle, car les greffons trop
proche de 5 % en Europe [7, 149]. Le diagnostic repose sur des signes petits (< 40 % du volume idéal) s’accompagnent d’un risque de
d’insuffisance hépatocellulaire, un débit biliaire faible ou nul, et par DFG [148]. Les receveurs d’un geffon partagé ou d’un greffon issu de
une forte élévation des transaminases, une hypoglycémie, des donneur vivant ont les mêmes chances que ceux d’un greffon
anomalies de l’hémostase, puis une hyperkaliémie, une acidose conventionnel [54, 153].
métabolique et une insuffisance rénale [23]. Il est important de faire
un diagnostic précoce de NFP, afin de proposer rapidement la
retransplantation. GREFFONS « DOMINO »
À ce jour, les paramètres expliquant la qualité du greffon sont encore La neuropathie amyloïde familiale est une maladie métabolique
mal connus. Ce sont notamment : un TP allongé chez le receveur, d’origine hépatique, caractérisée par la production et l’accumulation
l’attente en unité de soins intensifs, une bilirubinémie du receveur d’une préalbumine (transthyrétine) mutée, et par l’absence de
élevée, l’âge du donneur supérieur à 60 ans, une hospitalisation d’au maladie hépatique associée. L’accumulation de transthyrétine mutée
moins 3 jours du donneur, l’acidose du donneur, une durée est responsable d’une polyneuropathie à prédominance
d’ischémie froide supérieure à 15 heures [23, 149], la stéatose du neurovégétative susceptible d’engager le pronostic vital vers 30 ans.
greffon. Un aspect médiocre du greffon [168], l’incompatibilité La maladie neurologique peut être stabilisée par la TH. Le foie
ABO [149] seraient également des éléments prédictifs de DFG. explanté de ces malades est sain à l’exception de la mutation
En ce qui concerne l’âge, un âge du donneur supérieur à 60 ans génétique. La carence en greffons cadavériques a conduit certaines
serait associé à un risque plus élevé de DFG et à une survie réduite équipes à proposer la réutilisation de ces foies explantés pour les
du greffon et du patient [10, 24]. Les greffons âgés pourraient être plus transplanter à des malades dont le pronostic était menacé à court
sensibles aux différentes agressions, peut-être du fait de mécanismes terme, et incompatible avec le délai d’attente d’un greffon
de cytoprotection réduits dans les greffons âgés. cadavérique conventionnel [3].
Environ 25 % des greffons présentent un degré quelconque de
stéatose. Cependant, seules les stéatoses majeures (> 60 % des
hépatocytes) comportent un risque majeur de NFP ; au-dessous de GREFFON PROVENANT D’UN DONNEUR AcHBc +
30 %, il n’existe probablement pas d’augmentation du risque ; entre Le risque d’infection du receveur par le virus de l’hépatite B (VHB)
30 et 60 %, on doit considérer qu’il existe un risque potentiel, dépasse 50 % lorsque le greffon provient d’un donneur porteur de
additionnel avec les autres facteurs de risque de DFG [132, 168]. l’anticorps anti-HBc (AcHBc +) [26, 114]. Cet anticorps doit donc être
Il est raisonnable de penser que l’association de handicaps, soit chez systématiquement recherché chez les donneurs d’organe potentiels.
le donneur, soit chez le receveur, augmente significativement le Le statut de l’AcHBs chez le donneur ne modifie pas le risque de
risque de DFG. En conséquence, il paraît sage de déconseiller transmission virale B. Le risque de lésions hépatiques importantes
l’utilisation d’un greffon marginal chez un receveur à risque, et de dans 90 % des cas est un argument important pour rejeter les
cumuler les facteurs de gravité : stéatose de plus de 60 %, âge du greffons hépatiques provenant de patients AcHBc + . Une exception
donneur supérieur à 60 ans, aspect médiocre du greffon, durée est peut-être possible lorsque le receveur est lui-même AcHBs +, ce
d’ischémie froide supérieure à 16 heures, incompatibilité ABO. qui le protège probablement de la récidive virale (donnée à
confirmer). La vaccination des futurs receveurs contre l’hépatite B
¶ Défaillance multiviscérale est utile, mais pas toujours possible compte tenu du statut
La défaillance multiviscérale est fréquemment la cause directe du immunitaire déficient de ces patients. Une autre possibilité est
décès postopératoire précoce [5]. Elle associe de façon diverse DFG, d’utiliser systématiquement lamivudine + immunoglobulines
insuffisance rénale, syndrome de détresse respiratoire, infection, (Ig)HBs, comme chez les receveurs transplantés pour une maladie
troubles neuropsychiques, insuffisance circulatoire. La cause initiale virale B, au décours de la TH [167]. L’avenir à long terme de ces
en est souvent la DFG, qui favorise les autres défaillances viscérales. patients reste cependant incertain : il est possible que le virus B
Elle est favorisée par les facteurs précédemment définis (mauvais continue à se répliquer à bas bruit dans le greffon, qu’il apparaisse
état du receveur, dénutrition, insuffisance rénale préopératoire, âge une mutation à la lamivudine, et que quelques patients deviennent
élevé, en particulier). porteurs de l’AgHBs (mutant YMDD) à long terme.

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7-043-B-10 Suivi à court terme (3 mois) après transplantation hépatique chez l’adulte Hépatologie
(avec prise en charge du rejet aigu)
Rejet aigu et immunosuppression l’aciclovir et le cotrimoxazole ont des effets toxiques additifs ou
synergiques avec la ciclosporine, sans modifier le métabolisme de
cette dernière.
REJET AIGU La ciclosporine-microémulsion (Néoralt) [33, 163] peut être administrée
L’incidence du rejet aigu est de l’ordre de 30 à 50 % [2, 7]. Le premier d’emblée par voie digestive après TH, même avec drain de Kehr
épisode de rejet survient habituellement entre le septième et le ouvert. La dose initiale nécessaire est de l’ordre de 10 mg/kg/j pour
28e jour. Les signes biochimiques (élévation de la bilirubinémie et les patients sans drainage biliaire, et de l’ordre de 15 mg/kg/j pour
des activités sériques des phosphatases alcalines, gamma-GT et ceux avec un drain de Kehr ouvert. La dose nécessaire pour
transaminases) sont essentiels au diagnostic, qui doit être confirmé maintenir une ciclosporinémie efficace diminue rapidement, pour
par l’histologie. Les lésions histologiques essentielles [2, 70, 159] sont atteindre 5 mg/kg/j après 1 à 3 semaines. La DFG ne modifie pas
l’infiltrat portal de cellules mononucléées, les lésions biliaires et les doses requises de Néoralt.
l’endothélite. Les lésions sont hétérogènes, et un nombre minimal La concentration sanguine résiduelle souhaitée de ciclosporine est
d’espaces portes (> 5) doit être exigé pour porter le diagnostic de généralement de l’ordre de 200 à 300 µg/L au cours des premiers
rejet. Le rejet aigu est habituellement quantifié en trois grades mois, puis de 100 à 200 ensuite. Ces chiffres peuvent cependant
(minime, modéré, sévère), selon les propositions d’Hubscher ou la varier en fonction des habitudes, de la survenue ou non d’épisodes
classification de Banff de 1995 [159]. de rejet, de l’administration concomitante d’autres immuno-
La plupart des équipes traitent le rejet, dans un premier temps, par suppresseurs.
un à trois bolus successifs de 500 mg ou 1 g de méthyl-
¶ Tacrolimus (Prograft)
prednisolone [161]. En cas de corticorésistance, c’est-à-dire lorsque la
biologie et/ou l’histologie restent perturbées malgré la Il possède des propriétés proches de la ciclosporine [12, 109, 162]. La
corticothérapie à forte dose, le traitement fait appel à des anticorps forme orale du tacrolimus est associée à l’hydroxy-propyl-méthyl-
antilymphocytaires, mono- (Orthoclone OKT3t) ou polyclonaux [152]. cellulose, qui favorise l’absorption du médicament, et la rend
Ce type de traitement s’accompagne d’effets indésirables importants indépendante de la bile. La présence d’aliments ralentit cependant
(syndrome de relargage de cytokines). Il est également possible de l’absorption du médicament, qui doit donc être absorbé à jeun ou à
convertir les patients au tacrolimus (chez les patients initialement distance d’un repas (au moins 1 h 30). Le dosage du tacrolimus
traités par la ciclosporine) ou par une augmentation des doses de repose sur une méthode immunoenzymatique, qui dose à la fois le
tacrolimus (chez les patients déjà traités par ce médicament). Le rejet tacrolimus et ses métabolites. L’élimination du médicament se fait
aigu corticorésistant et les rejets aigus récidivants sont des facteurs au niveau du foie par le cytochrome P450 3A, comme la ciclosporine,
de risque d’évolution vers le rejet chronique [2, 19]. L’incidence du et les mêmes interactions sont à prévoir.
rejet chronique, élevée dans les publications initiales, est réduite à Les doses utilisées sont actuellement de l’ordre de 0,05 à
moins de 5 %, actuellement, avec l’amélioration de l’immuno- 0,1 mg/kg/j, et le tacrolimus d’emblée utilisé par voie orale, sans
suppression prophylactique [19]. passage par la voie intraveineuse. La concentration sanguine
L’appariement human leukocyte antigen (HLA) exerce un effet résiduelle souhaitée est généralement de l’ordre de 10 à 20 µg/L au
différent sur la survie du greffon selon que l’étiologie est auto- cours des premiers mois, puis de 5 à 15 ensuite.
immune (hépatite auto-immune ou cirrhose biliaire primitive), ou Les effets secondaires du tacrolimus sont proches de ceux de la
non auto-immune. Dans le deuxième cas, la présence de deux ciclosporine (néphrotoxicité, hypertension artérielle [HTA],
incompatibilités HLA-B réduit significativement la survie. Dans le neurotoxicité, risques infectieux et tumoral), mais sans hirsutisme ni
groupe des patients avec une maladie auto-immune, la présence de hypertrophie gingivale. Hyperlipidémie et HTA sont plus
nombreuses incompatibilités améliore au contraire la survie du importantes sous ciclosporine [88, 145], alors que le diabète et certaines
greffon [27]. L’appariement HLA joue également un rôle sur la formes de neurotoxicité sont plus fréquents sous tacrolimus [35, 71].
survenue du rejet aigu [27] : que les patients soient atteints d’une Par rapport au Sandimmunt, le Prograft réduit l’incidence du rejet
maladie auto-immune ou non, la présence de misappariements aigu, du rejet aigu corticorésistant ou réfractaire et du rejet
HLA-A ou DR augmente le risque de rejet. chronique, et augmente la survie des patients et des greffons à 3 ans
La transplantation en ABO compatible mais non identique ne après TH [111]. Les apports respectifs du Prograft et du Néoralt sont
s’accompagne ni d’un risque accru de rejet aigu ni d’une actuellement en cours d’évaluation dans plusieurs études
augmentation de la mortalité des patients. En revanche, elle contrôlées [120].
s’accompagne d’un risque accru de rejet chronique [27]. Plusieurs travaux non contrôlés suggèrent que le tacrolimus est
Le cross-match s’avère positif dans environ 5 % des cas [100]. La également capable d’améliorer une proportion élevée (de l’ordre de
réalisation du cross-match par cytométrie en flux augmente la 75 % des cas) des rejets « réfractaires » et des rejets chroniques
sensibilité de la prédiction. La présence d’un cross-match positif peut débutants (ductopénie inférieure à 50 %) [133].
réduire la survie du greffon [27], un effet inconstamment retrouvé [100].
¶ Mycophénolate mofétil (Cellceptt)
Il n’inhibe que la voie de novo de synthèse des purines, active au
TRAITEMENTS IMMUNOSUPPRESSEURS ET SUIVI
niveau des lymphocytes, mais épargne la voie de secours qui existe
au niveau de la plupart des cellules mais pas des lymphocytes. De
¶ Ciclosporine [12, 18]
ce fait, sa spécificité d’action sur les lymphocytes est augmentée.
L’absorption intestinale de la ciclosporine, liposoluble, nécessite la Les études disponibles comparant mycophénolate et azathioprine en
présence d’acides biliaires. La biodisponibilité, qui est normalement transplantation rénale indiquent que le mycophénolate réduit
de l’ordre de 30 %, peut diminuer à 10 % ou moins en cas de l’incidence du rejet aigu, et probablement du rejet chronique. De
drainage biliaire externe, de retard à la vidange gastrique, de plus, thrombopénie et leucopénie étaient moins importantes sous
diarrhée, ou de maladie intestinale associée (mucoviscidose). La mycophénolate [146]. Son effet immunosuppresseur est synergique
ciclosporine est métabolisée par le foie, et les métabolites éliminés avec celui de la ciclosporine ou du tacrolimus. Les effets secondaires
par voie biliaire. Ce métabolisme repose sur des systèmes du mycophénolate sont essentiellement la diarrhée, qui est dose-
enzymatiques dépendant du cytochrome P-450 3A. La dépendante, les nausées, la leucopénie, qui est rarement
dexaméthasone, la rifampicine, la phénytoïne et le phénobarbital prédominante. Le risque infectieux est semblable à celui de
induisent ces systèmes et diminuent la ciclosporinémie par l’azathioprine. Le risque de complication tumorale est encore mal
augmentation du métabolisme hépatique ; en revanche, le apprécié.
kétoconazole et l’érythromycine augmentent la ciclosporinémie en Associé à la ciclosporine-microémulsion ou au tacrolimus, le
inhibant ce métabolisme. Les aminosides, l’amphotéricine B, mycophénolate réduit le taux de rejet (20 %) [46]. Si le mycophénolate

4
Hépatologie Suivi à court terme (3 mois) après transplantation hépatique chez l’adulte 7-043-B-10
(avec prise en charge du rejet aigu)
s’avère un excellent médicament adjuvant aux anticalcineurines Les anticorps chimériques ou humanisés dirigés contre la chaîne
[118, 144]
, il s’avère insuffisant comme immunosuppresseur principal, alpha du récepteur à l’IL2 (CD25) inhibent spécifiquement les
associé par exemple aux corticoïdes et aux anticorps anti-CD25 [129]. lymphocytes activés et ont donc une spécificité plus grande que les
Après TH, le remplacement de l’azathioprine par le mycophénolate, SAL ou l’OKT3t. Plusieurs anticorps anti-CD25 sont disponibles : le
chez des sujets antérieurement traités par l’azathioprine, permet de basiliximab (Simulectt), le daclizumab (Zenapaxt), l’inolimomab
rendre traitable un rejet réfractaire au traitement [65], au prix de (LeukotacTM). Il s’agit d’anticorps où la partie FC est tout ou partie
troubles digestifs fréquents. Associé au Néoralt ou au tacrolimus, le humaine, et la partie variable provient d’un clone murin.
mycophénolate permet de s’affranchir des corticoïdes dans la Chimérisme ou humanisation permettent de diminuer le risque
majorité des cas [118, 145]. d’immunisation. Ils n’ont aucun effet secondaire et ne semblent pas
exposer au risque de surimmunosuppression.
¶ Rapamycine (sirolimus) Le basiliximab a été utilisé avec succès en transplantation rénale et
Il appartient à une nouvelle classe d’immunosuppresseurs, qui hépatique : avec deux doses de 20 mg administrées à j0 et j4,
inhibe la réponse immunitaire en aval des corticoïdes et des l’incidence du rejet aigu est diminuée de façon significative [77]. La
inhibiteurs de l’IL2, au niveau de la phase tardive G1 de la cellule. durée d’inhibition complète de CD25 est plus courte (23 ± 5 jours
De ce fait, elle est synergique avec les corticoïdes et la ciclosporine. versus 30 à 40 jours) après TH qu’après transplantation rénale
La cible intracellulaire de la rapamycine est une kinase du cycle (déperdition par le drainage d’ascite et par les pertes sanguines).
cellulaire qui joue un rôle dans le passage de la phase G1 à la phase Associé au tacrolimus ou au Néoralt, le daclizumab permet de
S. Le sirolimus possède également des propriétés antiprolifératives réduire l’incidence du rejet aigu [11, 34]. Dans une étude portant sur
qui pourraient lui donner un avantage dans le traitement des des patients atteints d’insuffisance rénale, l’administration de
pathologies néoplasiques. daclizumab, associé au mycophénolate et aux corticoïdes a permis
d’introduire secondairement de petites doses de tacrolimus après
Le sirolimus appartient à la famille des macrolides. Il est métabolisé
TH. La survie a été meilleure que dans deux groupes historiques de
par le cytochrome P450, a une demi-vie longue, de l’ordre de
référence, recevant de l’OKT3t ou du tacrolimus d’emblée [36].
48 heures, permettant une seule prise par jour. Il existe une grande
variabilité interindividuelle de la biodisponibilité, d’où la possibilité L’anticorps anti-LFA-1 (CD11A) (OdulimomabTM) n’a pas montré
d’un dosage des taux résiduels, qui sont corrélés à l’efficacité et à la d’efficacité versus le SAL.
toxicité : le taux résiduel souhaité en début de greffe est de 20 à L’anticorps anti-CD40 ligand est en cours d’évaluation dans des
30 ng/mL pendant 6 mois, puis 15-20 ng/mL. Ses effets secondaires protocoles d’induction de tolérance.
sont nombreux : hypertriglycéridémie, hypercholestérolémie,
¶ Politique actuelle : réduction
thrombopénie, arthralgies, leucopénie, anémie, pneumopathies
interstitielles, céphalées, diarrhées, épistaxis, augmentation de la ou arrêt des immunosuppresseurs
fréquence des aphtes. En revanche, il n’y a pas de néphrotoxicité et Arrêt des corticoïdes
pas d’HTA [4]. Cependant, le sirolimus augmente la néphrotoxicité
de la ciclosporine. L’importance des effets secondaires de ces médicaments pousse
actuellement certaines équipes à interrompre les corticoïdes le plus
Après TH, la rapamycine permet de réduire l’incidence du rejet
rapidement possible [38, 116]. La meilleure date pour entreprendre le
aigu [93]. L’utilisation avec une anticalcineurine peut également
sevrage des corticoïdes reste à déterminer. De nombreux auteurs ont
permettre de s’affranchir des corticoïdes [154], voire d’interrompre
entrepris le sevrage à 3 mois ; l’absence totale de corticoïdes est
secondairement l’anticalcineurine [160]. La rapamycine a été proposée
possible [118]. Globalement :
pour remplacer le Néoralt en cas d’effets secondaires de ce
dernier [14]. Elle a également été proposée en « sauvetage » en cas de – les effets métaboliques et l’ostéopénie sont améliorés par le
rejet aigu réfractaire ou de rejet chronique débutant [68]. sevrage ;
Un nouveau venant du même groupe, l’everolimus, a des propriétés – l’HTA est réduite, alors que la fonction rénale n’est pas améliorée ;
très proches de la rapamycine [73, 83]. – les corticoïdes peuvent être interrompus chez les patients ayant
subi des épisodes de rejet aigu, même corticorésistants ;
¶ Anticorps
– le rôle de la corticothérapie sur la rédicive virale est mal
Les sérums antilymphocytaires polyclonaux (SAL) sont des déterminé : la corticothérapie augmente la réplication virale et son
anticorps de lapin ou de cheval dirigés contre de multiples antigènes interruption peut donc s’accompagner d’une amélioration des
présents à la surface des lymphocytes T. Ils ont un effet lésions. Cette donnée mérite d’être confirmée.
principalement lymphopéniant, responsable d’une déplétion
lymphocytaire profonde et durable. Ils peuvent être utilisés, soit Réduction ou arrêt des anticalcineurines
dans le traitement du rejet aigu, soit dans l’induction de Plusieurs essais ont tenté d’interrompre progressivement les
l’immunosuppression au cours des premiers jours postopératoires. anticalcineurines. La plupart de ces essais ont porté sur des patients
Ils induisent de nombreux effets secondaires : trombopénie, dont la fonction du greffon était stable depuis plusieurs mois, à
leucopénie, et un effet de première dose par relargage de cytokines distance de tout rejet, et ont pris prétexte d’un effet secondaire (en
(fièvre, diarrhée, frissons, myalgies, arthralgies, dyspnée, particulier la néphrotoxicité) pour réduire la dose d’anticalcineurine.
vomissements, céphalées). Une maladie sérique peut apparaître L’arrêt est possible dans un tiers des cas, environ ; une réduction
après 7 à 10 jours de traitement. L’immunisation xénotypique d’au moins 50 % est possible dans un autre tiers ; des rejets graves
apparaît fréquemment, empêchant les retraitements. rendent toute réduction impossible dans le reste des cas [25, 91]. Aucun
Le premier anticorps monoclonal disponible en clinique a été test ne permet actuellement de prédire les patients chez qui l’arrêt
l’anticorps anti-CD3 (OKT3t), utilisé dans le traitement du rejet aigu sera possible. La gravité du rejet dans un nombre élevé de cas rend
ou en induction [152]. L’OKT3t entraîne la disparition du récepteur T peu attrayant un arrêt complet de l’immunosuppression dans l’état
de la surface des lymphocytes, une discrète lymphopénie. Les deux actuel.
premières injections sont caractérisées par une sécrétion massive de En revanche, l’introduction d’une nouvelle molécule, mycophénolate
cytokines pro-inflammatoires, responsable d’un syndrome de ou rapamycine, rend probablement la réduction de l’anticalcineurine
première dose. L’immunisation xénogénique le rend souvent possible [105, 160]. Cette interruption peut améliorer la fonction rénale
inefficace après 2 à 3 semaines, et empêche toute utilisation [4, 66]
.
ultérieure. L’incidence du rejet aigu est réduite lorsqu’une induction
(pendant les 7 ou 10 premiers jours post-TH) par l’OKT3t est Avenir de l’immunosuppression
utilisée. Les nouveaux anti-CD3 humanisés sont mieux tolérés que Les traitements immunosuppresseurs entrent dans une nouvelle
l’OKT3t. période.

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7-043-B-10 Suivi à court terme (3 mois) après transplantation hépatique chez l’adulte Hépatologie
(avec prise en charge du rejet aigu)
– Un grand nombre de médicaments différents apparaissent sur le levure sont un mauvais état préopératoire, l’utilisation d’une
marché. Ils vont devoir trouver leur place dans le traitement antibioprophylaxie préopératoire, l’existence d’une anastomose
immunosuppresseur et permettront probablement de réduire les biliaire cholédochojéjunale, le nombre de culots globulaires
effets secondaires liés à chacun. transfusés, l’existence d’une infection à cytomégalovirus (CMV), la
– L’immunosuppression à la carte, adaptée à l’état immunitaire de durée d’hospitalisation en unité de soins intensifs, la
chaque patient, fait actuellement l’objet de nombreuses réflexions : retransplantation [61, 158]. Le pronostic des infections profondes à
les sujets âgés, les alcooliques ou les patients porteurs d’une levures est désastreux, justifiant l’utilisation d’une décontamination
hépatopathie virale B ont un risque de rejet plus faible que les autres digestive (nystatine ou Fungizonet) en pré-, per- et postopératoire,
patients [41], et un risque plus élevé d’infection ; ils bénéficieraient voire une prévention par amphotéricine B ou fluconazole
donc probablement d’une immunosuppression allégée ; en revanche, intraveineux chez les patients à risque.
les patients transplantés pour une maladie auto-immune, ou
présentant un cross-match positif, par exemple, sont à risque accru COMPLICATIONS VIRALES
de rejet et bénéficieraient donc probablement d’une immuno- ¶ Infection à cytomégalovirus
suppression renforcée.
Elle reste la plus fréquente, pouvant toucher 30 % des patients [61] en
– L’évaluation du statut immunitaire des patients et son suivi feront l’absence de prophylaxie. Dans 50 % des cas, environ, il s’agit d’une
l’objet de nombreux travaux dans les années à venir. réactivation, et dans 50 % des cas d’une primo-infection. Les formes
– L’avenir à long terme de l’immunosuppression est probablement symptomatiques se traduisent par de la fièvre, une atteinte
dans la mise au point de traitements capables d’induire une médullaire (au minimum une leucopénie), plus rarement par des
tolérance spécifique permettant d’interrompre le traitement atteintes hépatiques et digestives. Les atteintes pulmonaires,
immunosuppresseur au long cours. oculaires et cérébrales sont rares après TH. Les facteurs de risque de
la maladie à CMV sont l’utilisation d’anticorps antilymphocytaires
et le statut CMV (la combinaison donneur + /receveur - étant la
Complications infectieuses plus à risque) [61, 158]. L’infection peut être prévenue par des mesures
Elles sont fréquentes (50-70 % des cas) [47, 61, 74, 141, 158, 164] et peuvent prophylactiques (produits sanguins CMV négatifs pour les receveurs
survenir à tout moment après la TH. Elles sont favorisées par le CMV négatifs). La prophylaxie par ganciclovir [164] ou aciclovir [125]
mauvais état préopératoire du receveur et sont responsables, au est efficace. Elle peut être reservée aux receveurs séronégatifs de
moins en partie, d’une proportion importante des décès précoces : donneurs séropositifs et aux receveurs séropositifs développant un
60 % environ des patients qui décèdent précocement présentent une rejet aigu précoce, ou administrée systématiquement à tous les
infection au moment du décès [141]. patients, compte tenu de sa bonne tolérance [125, 164]. Le traitement
préemptif, guidé par l’antigénémie, est moins coûteux que la
[71, 140, 158] prophylaxie ; son efficacité est discutée [115]. Le traitement par le
INFECTIONS BACTÉRIENNES
ganciclovir est efficace dans la plupart des cas [115].
Une infection bactérienne profonde apparaît dans 25 à 50 % des cas
après TH. Ce sont particulièrement des bactériémies et des infections ¶ Infections à herpes simplex et à herpes zoster
urinaires, respiratoires, intra-abdominales et pariétales [158]. Elles sont également fréquentes. Les infections à virus Epstein-Barr
Staphylococcus aureus et les germes à Gram négatif sont les plus (EBV), surtout fréquentes chez le jeune enfant précédemment
fréquemment rencontrés. L’agent infectieux peut pénétrer via le séronégatif, sont associées à un risque de développement d’un
greffon, les lignes vasculaires, les drains. En revanche, la présence syndrome lymphoprolifératif. Aucune prophylaxie n’est possible
d’une bactériémie chez le donneur ou d’une bactérie dans le liquide pour l’EBV.
d’ascite n’a pas de conséquence chez le receveur.
Ces infections surviennent surtout au cours des 4 premières
semaines postopératoires. Les facteurs de risque d’infection Complications cardiopulmonaires
bactérienne profonde sont un mauvais état préopératoire, la Les maladies terminales du foie sont souvent caractérisées par un
présence d’épisodes de rejet, le nombre de culots globulaires « état hyperdynamique » (augmentation de l’index cardiaque,
transfusés. Une antibioprophylaxie périopératoire à large spectre est diminution des résistances vasculaires périphériques, diminution de
généralement proposée pour en réduire la fréquence [61, 142, 157, 158]. la pression artérielle moyenne), une hypoxémie (réalisant parfois un
Les infections du site opératoire sont fréquentes (environ 30 % des syndrome hépatopulmonaire), une insuffisance respiratoire de type
cas) [ 6 7 ] . Les fuites des anastomoses cholédochojéjunales et restrictif (liée notamment à la présence d’ascite et/ou
cholédochocholédociennes, les durées d’interventions prolongées, d’épanchements pleuraux) [119] . La plupart de ces anomalies
les hypoalbuminémies profondes, la présence d’une ascite et une régressent en quelques jours à quelques mois après TH [75]. Le
forte imunosuppression favorisent ces complications [67] . Ces syndrome hépatopulmonaire régresse en quelques mois à quelques
infections augmentent la durée d’hospitalisation, les coûts, et années, selon sa gravité initiale [37].
réduisent la survie du greffon [67]. En dehors de problèmes infectieux, la période postopératoire
Les infections pulmonaires sont parmi les plus fréquentes (15 à 30 % précoce peut être caractérisée par des infiltrats [55] . Œdème
des cas) [45, 140]. Le staphylocoque méticilline-résistant, Pseudomonas pulmonaire, atélectasie, syndrome de détresse respiratoire aiguë,
aeruginosa, les enterobactéries et autres bactéries à Gram négatif sont contusions pulmonaires sont les diagnostics à éliminer devant une
les germes les plus fréquemment rencontrés. L’aspergillose invasive, image pulmonaire suspecte [140, 166].
l’infection à Pneumocystis carinii sont les diagnostics d’élimination. La défaillance circulatoire est rare après TH [119]. Elle entre le plus
La mortalité est élevée (20 à 30 %), surtout en cas d’insuffisance souvent dans le cadre d’une défaillance multiviscérale.
rénale et de score Apache élevé.
Les maladies cardiovasculaires sont moins fréquentes qu’après
Le syndrome d’hémophagocytose, qui associe fièvre élevée, transplantation rénale ou cardiaque [59]. Ceci pourrait être biaisé par
pancytopénie, syndrome de coagulation intravasculaire et syndrome le fait que le bilan pré-TH exclut la plupart des patients présentant
inflammatoire peut compliquer les infections [17]. Son pronostic est de telles pathologies.
désastreux.

INFECTIONS FUNGIQUES
Insuffisance rénale
Une infection fungique, surtout liée à Candida ou Torulopsis, plus Le taux de filtration glomérulaire diminue au cours des semaines
rarement à Aspergillus, peut apparaître dans 10 à 30 % des cas qui suivent la TH, puis atteint un plateau à 36 mois [75]. La toxicité
[47, 61, 141]
. Les facteurs de risque de la colonisation ou de l’infection à rénale des médicaments (anticalcineurines, antibiotiques et produits

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Hépatologie Suivi à court terme (3 mois) après transplantation hépatique chez l’adulte 7-043-B-10
(avec prise en charge du rejet aigu)
de contraste iodés) en est la première cause. Les néphropathies le système nerveux central (90 %) : confusion ou troubles de la
préexistantes, les infections, la défaillance multiviscérale, le diabète, conscience (70 %), convulsions et beaucoup plus exceptionnellement
la microangiopathie thrombotique peuvent également jouer un rôle. coma, ataxie, myoclonies, parésies, troubles cérébelleux, cécité
L’insuffisance rénale postopératoire s’accompagne d’une corticale ou mutisme akinétique. Des lésions cérébrovasculaires se
surmortalité importante et s’accompagne de complications morbides voient dans moins de 10 % des cas : hémorragie cérébrale, ischémie
telles qu’infections, hémorragies digestives, insuffisance cérébrale. Dans ces cas, il existe souvent des anomalies de
respiratoire [45, 48]. l’hémostase, une HTA ou un trouble du rythme. Le pronostic de ces
La néphrotoxicité de la ciclosporine apparaît sous deux formes : une dernières est défavorable. La myélinolyse centropontine,
forme aiguë, dose-dépendante, et une forme chronique, caractérisée heureusement rare, pourrait être favorisée par d’autres facteurs
par une atteinte tubulo-interstitielle et vasculaire. La fibrose (malnutrition, infection, œdème cérébral, variations rapides de la
interstitielle est un marqueur classique de la néphrotoxicité natrémie, insuffisance hépatique). Elle est le plus souvent mortelle.
chronique induite par la ciclosporine [39]. La néphrotoxicité du Environ 30 % des complications neurologiques sont liées à une
tacrolimus était supérieure à celle de la ciclosporine dans les études neurotoxicité des anticalcineurines : convulsions, troubles
initiales. Cependant, ces études ont été réalisées avec des doses cérébelleux, hémi- ou quadriparésies, confusion, aphasie. Ces signes
élevées de tacrolimus, et cette donnée mérite d’être réévaluée. apparaissent dans les jours qui suivent l’opération et disparaissent
spontanément, habituellement sans récidiver. La neurotoxicité
semble plus fréquente sous tacrolimus que sous ciclosporine. Les
Diabète symptômes neurologiques sont comparables dans les deux cas.
D’autres médicaments ont également des effets neurotoxiques,
La cirrhose s’accompagne de troubles de la glycorégulation dans la notamment l’amphotéricine B ; des déficits vitaminiques (B1, B6, PP)
majorité des cas et d’un diabète dans 15 à 20 % des cas [9]. La ou ioniques (hyponatrémie, hypomagnésémie, hypophosphorémie)
prévalence du diabète est particulièrement élevée lorsque l’origine pourraient également jouer un rôle dans ces complications
de la maladie est alcoolique ou virale C (20 à 30 % des cas). Le neurologiques courantes.
mécanisme associe hyperinsulinisme (altération de la captation Des anomalies neurologiques de type périphérique, à type de
hépatique de l’insuline, présence de shunts), hyperglucagonémie polyneuropathie motrice, pourraient également être provoquées par
(résistance du tissu hépatique au glucagon), des anomalies de les médicaments. Des lésions du plexus brachial sont liées à une
l’insulinosécrétion, et insulinorésistance (hyperinsulinisme, compression peropératoire. Ces anomalies régressent.
hyperglucagonémie, augmentation des acides gras) [72].
Lorsque le mécanisme prédominant du diabète est une Complications osseuses [20, 81, 137]

insulinorésistance, la TH peut améliorer les anomalies de la


glycorégulation (environ deux tiers des cas). En revanche, lorsque le Après TH, la densité osseuse baisse de façon significative au cours
mécanisme principal est un défaut de sécrétion insulinique, le des 3 premiers mois postopératoires. Elle se complique fréquemment
diabète perdure après TH [108, 138]. De plus, après TH, un diabète de de fractures spontanées. L’ostéopénie est favorisée par les
novo apparaît dans environ 10 % des cas ; corticoïdes et hépatopathies chroniques, surtout cholestatiques, et la
anticalcineurines exercent un effet propre, et le tacrolimus aurait un corticothérapie. En revanche, le rôle des autres
effet diabétogène (insulinorésistance et effet toxique propre sur les immunosuppresseurs, en particulier ciclosporine et tacrolimus, est
îlots b) plus important que la ciclosporine. mal établi. L’interruption de la déminéralisation osseuse a
La survie des patients après TH est réduite chez les diabétiques probablement lieu lorsque le traitement immunosuppresseur est
[9, 139]
. En analyse multivariée, le type de diabète (patients traités par diminué et que la fonction hépatique se normalise. La masse osseuse
insuline versus les autres) et l’origine alcoolique de la maladie pourrait être complètement restaurée en 2 à 3 ans. Le traitement
étaient les deux paramètres indépendants associés à la survie. La peut comporter des biphosphonates ou une association de vitamine
cause de la réduction de survie était multifactorielle. Le rein pourrait D3 et de calcium [155].
être une cible privilégiée du diabète [52].
Ascite postopératoire
Hypertension artérielle L’ascite postopératoire, banale après TH, est habituellement
rapidement résolutive. Une ascite abondante et prolongée peut poser
L’HTA est fréquente après TH. Le pourcentage de patients des problèmes thérapeutiques, notamment chez l’enfant où son
hypertendus augmente progressivement pour atteindre 30 à 50 % à incidence est proche de 25 % [31]. Il s’agit généralement d’une ascite
5 ans [137] . L’hypertension des transplantés est probablement riche en protides (30 g/L ou plus) et en éléments (plus de
d’origine multifactorielle. Les corticoïdes et les anticalcineurines 1 000/mm 3 ) à prédominance lymphocytaire, et pauvre en
semblent jouer un rôle indépendant. L’HTA semble être plus triglycérides (< 3 g/L). Cette composition suggère fortement une
fréquente sous ciclosporine que sous tacrolimus. L’HTA est participation lymphatique. La faible concentration des triglycérides
expliquée, au moins en partie, par une augmentation des résistances et l’absence de chylomicrons suggèrent une origine hépatique à cette
vasculaires périphériques. Les médicaments antihypertenseurs ascite lymphatique. La souffrance du greffon (lésions de préservation
doivent être choisis pour réduire la toxicité rénale. C’est le cas en ou rejet aigu), la disproportion morphologique entre donneur et
particulier des inhibiteurs calciques et des inhibiteurs de l’enzyme receveur, la gravité de l’insuffisance hépatocellulaire préopératoire,
de conversion. Ces médicaments peuvent interagir avec le l’existence d’une gêne à l’effluent sus-hépatique en cas de greffon
métabolisme de la ciclosporine et nécessitent un monitorage précis réduit implanté en terminolatéral sur la veine cave peuvent favoriser
de la ciclosporinémie. la genèse d’une ascite. La mortalité est plus élevée que chez les
patients sans ascite. Le traitement est avant tout préventif. Il repose
sur la ligature des lymphatiques pédiculaires, sur la prévention du
Complications neurologiques [58, 97] rejet aigu et sur la transplantation des hépatopathies chroniques de
l’enfant avant l’installation d’une insuffisance hépatocellulaire grave.
Elles touchent 30 %, environ, des patients. Elles sont favorisées par
le mauvais état antérieur du patient, la survenue de rejets ou d’une Complications chirurgicales
DFG, et par les médicaments, notamment les immunosuppresseurs.
Les complications neurologiques surviennent essentiellement au La fréquence des reprises chirurgicales peut atteindre 25 % des cas.
cours du premier mois (90 % des cas) et atteignent essentiellement Elles augmentent la durée d’hospitalisation et la mortalité.

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7-043-B-10 Suivi à court terme (3 mois) après transplantation hépatique chez l’adulte Hépatologie
(avec prise en charge du rejet aigu)
COMPLICATIONS VASCULAIRES splénectomie antérieure. La thrombose de la veine porte doit être
Elles constituent une cause majeure de morbidité et de mortalité suspectée devant l’apparition d’hémorragies digestives ou d’une
après TH. Leur fréquence est proche de 10 % [13, 134, 135]. ascite abondante. Des altérations du vaisseau ou la nécessité d’une
splénectomie sont des facteurs de risque [135]. Le traitement dépend
¶ Thrombose de l’artère hépatique de la date de survenue et des symptômes associés. Lorsque
l’échodoppler permet un diagnostic précoce, la thrombectomie avec
C’est la thrombose la plus fréquente. Son incidence est plus élevée reconstruction portale peut être efficace. Dans les formes révélées
chez l’enfant (10 à 20 %) que chez l’adulte (4 à 8 %) [13, 135]. Elle par une insuffisance hépatique aiguë, la retransplantation est seule
survient le plus souvent pendant les 2 premières semaines possible. L’abstention peut être proposée dans les formes
postopératoires. Elle doit être suspectée devant une fièvre ou une asymptomatiques de découverte tardive. Dans les formes tardives
hémoculture positive à bacilles à Gram négatif. Parfois, le tableau révélées par une ascite, une dérivation portosystémique peut être
est celui d’une insuffisance hépatique aiguë ou d’une complication réalisée. Elle peut également être proposée après hémorragie
biliaire (sténose ou fistule). Le diagnostic peut être fait précocement digestive, en cas d’échec de la sclérothérapie. La sténose portale est
grâce à la réalisation régulière d’échographies associées au doppler rare. Une résection-anastomose ou une dilatation par voie
des vaisseaux hépatiques [51]. En cas de doute, l’angiographie en percutanée peuvent être proposées dans les formes symptomatiques.
urgence peut confirmer le diagnostic. Le greffon peut être sauvé par
revascularisation dans la majorité des cas asymptomatiques (80 %), ¶ Thrombose de la veine cave inférieure
mais dans moins de 50 % si la thrombose de l’artère hépatique est
symptomatique [51]. Elle est rarement symptomatique, car elle n’intéresse habituellement
pas la veine cave inférieure sus-hépatique [135]. La sténose de la veine
De nombreux facteurs prédisposent à la thrombose de l’artère
cave inférieure sus-hépatique peut s’accompagner de signes
hépatique : rejet précoce, déficit en protéine C, ischémie froide
d’hypertension portale, d’insuffisance hépatocellulaire, de syndrome
prolongée, artère de calibre inférieur à 3 mm, petit poids du receveur
de Budd-Chiari ou d’entéropathie exsudative. Le montage de type
ou du donneur, utilisation d’un greffon vasculaire pour
piggy-back peut augmenter le risque de sténose cave [99, 106].
l’anastomose, retransplantation. L’utilisation de greffons issus de
partage ou issus d’un donneur vivant ne semble pas modifier le
risque de thrombose artérielle [22]. La chimioembolisation pour COMPLICATIONS BILIAIRES ET PANCRÉATIQUES
cancer avant la TH ne semble pas augmenter considérablement le La fréquence des complications biliaires varie de 7 à 22 %, avec une
risque [117]. Éviter les transfusions systématiques de plasma ou de mortalité de 10 % [86, 98, 102, 110, 151]. L’incidence des complications
plaquettes en l’absence de syndrome hémorragique et maintenir un biliaires n’est pas augmentée par la transplantation de foie réduit.
hématocrite inférieur ou égal à 30 % peuvent réduire le risque. En revanche, la transplantation à partir de greffons issus de partage
Dans les thromboses précoces, l’absence de circulation collatérale s’accompagne d’un taux de complications biliaires plus élevé
expose le greffon à une nécrose massive. La retransplantation est la (données personnelles). La reconstruction biliaire après TH est le
solution radicale, au prix d’une forte mortalité. La désobstruction plus souvent réalisée par une anastomose cholédochocholédocienne
chirurgicale éventuellement associée à l’injection d’un sur un drain de Kehr, dont le bénéfice n’est pas démontré [128].
thrombolytique dans l’artère désobstruée peut éviter la L’anastomose cholédochojéjunale est le plus souvent utilisée chez
retransplantation, mais impose la surveillance prolongée des voies l’enfant, pour des indications particulières chez l’adulte (cholangite
biliaires, à la recherche d’une ischémie biliaire séquellaire. Lorsque sclérosante, mucoviscidose), et lors de la transplantation de greffons
la thrombose est révélée par des complications biliaires ou partagés. Le taux de complications biliaires ne semble pas influencé
infectieuses, c’est l’évolution des signes cliniques et biologiques qui par le mode de reconstruction biliaire. Les complications biliaires
fait décider ou non d’une retransplantation. incluent les fistules biliaires, les sténoses anastomotiques et les
Dans les thromboses de l’artère hépatique secondaires révélées par sténoses non anastomotiques [56, 127]. La plupart des complications
des nécroses biliaires ou des complications infectieuses, c’est biliaires apparaissent dans les 3 mois suivant la greffe, les fistules
l’évolution des signes cliniques et biologiques qui fait décider ou survenant plus précocement que les sténoses. Les fistules biliaires
non d’une retransplantation. Les tentatives de désobstruction surviennent, soit sur l’anastomose biliaire, soit sur l’orifice de sortie
artérielle chirurgicale semblent inutiles à ce stade. Le traitement des du drain de Kehr (précocement avec le drain en place, ou
complications biliaires peut associer drainage percutané, tardivement lors de son ablation), soit encore il s’agit d’une fistule
hépaticojéjunostomie intrahépatique, ou hépatectomie partielle et de la tranche d’hépatectomie en cas de greffon réduit ou partagé. En
peut permettre, soit d’éviter la retransplantation, soit de la différer l’absence de thrombose artérielle, la grande majorité de ces fistules
pour la réaliser en situation élective. Les thromboses découvertes se tarit spontanément en quelques jours, par le maintien du drainage
après le premier mois, lorsqu’elles ne s’accompagnent pas de signes chirurgical ou par la réouverture du drain de Kehr. En cas d’échec,
cliniques ou biologiques de dysfonction hépatique, justifient le traitement non opératoire par drainage percutané d’un bilome,
l’abstention chirurgicale dans l’attente d’un réseau collatéral éventuellement associé à un drainage nasobiliaire avec
suffisant. La surveillance échographique et biologique recherche sphinctérotomie endoscopique, permet le plus souvent d’éviter la
l’apparition de complications biliaires secondaires. chirurgie pour les fistules biliaires compliquant les anastomoses
cholédochocholédociennes [56, 78]. En revanche, la majorité des fistules
¶ Pseudoanévrismes de l’artère hépatique biliaires survenant sur une anastomose hépaticojéjunale requièrent
une reprise chirurgicale.
Ils surviennent dans environ 1 % des cas après TH. Ils peuvent être
découverts fortuitement lors d’un bilan radiologique. Ils doivent être Les sténoses biliaires anastomotiques sont les complications biliaires
évoqués devant une hémorragie digestive ou intrapéritonéale qui les plus fréquentes. Leur diagnostic est le plus souvent facile devant
traduit leur rupture. Les lésions de découverte fortuite peuvent être l’apparition d’une cholestase associée à une dilatation des voies
traitées par résection-reconstruction ou ligature de l’artère biliaires intrahépatiques. L’histologie montre une péricholangite
hépatique. Dans les formes révélées par une rupture, le traitement avec infiltrats de polynucléaires associée à une néogenèse ductulaire.
fait appel, soit à une résection-ligature, soit à une résection- La plupart de ces sténoses peuvent se compliquer d’angiocholite et
reconstruction, soit à une embolisation. Lorsqu’une infection intra- d’accumulation de sludge, de débris ou de moules endobiliaires en
abdominale est associée, la ligature chirurgicale est le plus logique. amont de la sténose. Le traitement de ces sténoses anastomotiques
est, en première intention, non chirurgical [86] : dilatation au
¶ Thrombose portale ballonnet, parfois répétée ; plus rarement, mise en place d’un stent.
Pour les anastomoses cholédochocholédociennes, le traitement peut
Elle survient dans 1 à 3 % des cas [135, 165]. Elle est favorisée par une être réalisé, soit par voie endoscopique avec mise en place transitoire
hypoplasie de la veine porte, une dérivation portosystémique ou une d’un stent, soit par dilatation et mise en place d’un drain biliaire

8
Hépatologie Suivi à court terme (3 mois) après transplantation hépatique chez l’adulte 7-043-B-10
(avec prise en charge du rejet aigu)
percutané. Le problème essentiel de la cholangioplastie taille de la tumeur, des localisations multiples, la reconnaissance
endoscopique ou percutanée est représenté par les difficultés préopératoire (versus une découverte fortuite) sont de mauvais
d’évacuation des débris et moules endobiliaires, ce qui explique pronostic.
l’échec du traitement non chirurgical dans 40-50 % après anastomose
biliobiliaire et dans 20-30 % après anastomose biliodigestive [56, 78].
MÉTASTASES HÉPATIQUES DE TUMEURS ENDOCRINES
Dans ces cas, le traitement chirurgical consiste en une désobstruction
des voies biliaires et la conversion (ou la réfection) en anastomose Ce sont des métastases des tumeurs suivantes : carcinome,
hépaticojéjunale. Les sténoses biliaires non anastomotiques posent gastrinome, insulinome, glucagonome, vipome, tumeurs
les problèmes les plus difficiles. Elles regroupent les sténoses hilaires neuroendocrines non sécrétantes. La plupart de équipes ont retenu
prenant tout ou partie de la convergence et les cholangites comme indication les métastases hépatiques bilatérales,
intrahépatiques diffuses. Les sténoses hilaires sont volontiers symptomatiques (syndrome sécrétoire ou syndrome tumoral), sans
bilatérales et de traitement difficile. Elles requièrent des dilatations extension extrahépatique, et dont la tumeur primitive avait été
percutanées répétées avec drainage biliaire externe prolongé, réséquée. Les résultats sont difficiles à analyser en raison des effectifs
responsables de lésions de cholangite associées. La resténose faibles des séries publiées et de l’évolution lente de ces tumeurs,
survient dans plus de la moitié des cas rendant la chirurgie même en cas de récidive [30]. Des résultats meilleurs pour les tumeurs
nécessaire. Celle-ci comporte une anastomose biliodigestive sur la carcinoïdes que pour les tumeurs non carcinoïdes (survie à 5 ans de
convergence, ou sur les deux canaux droits et gauches et peut 69 % versus survie à 4 ans de 8 %) ont été rapportés [80].
nécessiter une segmentectomie IV d’exposition. Les cholangites
intrahépatiques diffuses ou les sténoses hilaires multifocales sont
RÉCIDIVE DE L’HÉPATITE B
favorisées par une ischémie froide prolongée, une ischémie artérielle
(thrombose ou sténose artérielle), un rejet chronique ou une L’infection du greffon hépatique par le VHB survient dans près de
transplantation ABO-incompatible [127, 130]. Il a été également suggéré 80 % en l’absence de prophylaxie. La récidive virale B s’accompagne,
que le lavage extensif des voies biliaires lors du prélèvement dans environ 60 % des cas, de lésions hépatiques graves, et est
pourrait réduire la survenue de ce type de complications, en raison responsable de la perte du greffon dans 20 à 40 % des cas [101, 126], par
des propriétés toxiques de la bile sur l’épithélium biliaire hépatite chronique active, hépatite fulminante ou subfulminante, ou
ischémique. Le traitement percutané répété des sténoses, combiné hépatite cholestatique fibrosante. Dans quelques cas, la récidive
au traitement chirurgical associant reconstruction biliodigestive virale B se traduit par une hépatite aiguë résolutive ou des lésions
intrahépatique et/ou hépatectomie partielle du greffon peut parfois hépatiques minimes. Le traitement immunosuppresseur favorise la
permettre de sauver des greffons, ou de retarder la retransplantation réplication du VHB et pourrait réduire la réponse immunitaire
qui s’avère nécessaire une fois sur deux. antivirale. L’incidence de la récidive dépend de la réplication virale
au moment de la TH [126] : 96 % des patients ADN - VHB + en
La pancréatite aiguë apparaît dans 2 à 3 % des cas [156]. Elle est plus
hybridation conventionnelle avant la TH se sont réinfectés, contre
fréquente chez les hommes que chez les femmes, chez les
29 % des ADN - VHB - (chez des patients recevant des Ig anti-HBs).
alcooliques, en cas de manipulations biliaires prolongées, ou en cas
Les patients co-infectés par le virus delta ont moins de récidives
d’antécédent de cancer. Un traitement chirurgical est nécessaire dans [101, 126]
. La récidive est également moins fréquente après TH pour
près de 50 % des cas.
hépatite fuminante que pour hépatopathie chronique liée au
VHB [126]. Cependant, le risque de récidive existe et un traitement
prophylactique est justifié dans tous les cas. L’administration d’Ig
Récidive de la maladie initiale anti-HBs après la TH a fait la preuve de son efficacité en prophylaxie
de la récidive. Elle doit être prolongée [126], comportant de fortes
La récidive de la maladie initiale peut apparaître précocement après doses initiales (10 000 UI pendant les 6 premiers jours post-
la TH. Elle est une cause importante de mortalité tardive (50 à 60 % opératoires), puis des doses maintenant la concentration des AcHBs
des décès au-delà de 1 an). au-dessus de 100 UI/L. La lamivudine est capable de négativer la
réplication virale dans la majorité des cas. Néanmoins, en
monothérapie, elle s’accompagne d’un taux élevé de mutations, qui
CARCINOME HÉPATOCELLULAIRE (CHC)
atteint 20 % entre 6 mois et 1 an, et 30 à 40 % à 2 ans. L’arrêt de la
Les petits CHC sur cirrhose, dont le taux de récidive après résection réplication virale B sous lamivudine est rapide, que les patients
est élevé (jusqu’à 100 % à 5 ans), pourraient être une bonne soient traités avant ou après TH [87]. La lamivudine a donc clairement
indication de TH [64, 92]. La récidive survient surtout dans le greffon un intérêt pour interrompre la réplication virale B avant TH, chez
et dans les poumons. Les traitements immunosuppresseurs les patients encore répliquants au moment de l’évaluation prégreffe.
pourraient favoriser la croissance de micrométastases dormantes Néanmoins, le bon sens suggère de traiter les patients le plus près
laissées en place au moment de la TH. La fréquence de la récidive possible de la TH et d’éviter des durées de traitement supérieures à
dépend de l’extension tumorale. La survie actuarielle à 3 ans est 6 mois, dans la mesure du possible. D’autre part, le devenir de ces
meilleure lorsque la TH est effectuée sur une tumeur de diamètre patients au décours de la TH reste inconnu [90, 122, 131]. L’intérêt de
inférieur à 3 cm que lorsque la tumeur a un diamètre supérieur à l’adefovir dans ce contexte reste à préciser.
3 cm [64] . La fréquence de la récidive dépend également de
l’extension ganglionnaire : la survie actuarielle passe de 40 à 0 % à
1 an en cas d’extension ganglionnaire, avec une récidive constante HÉPATITE C
dans ce dernier cas. Le scanner est supérieur à la laparotomie En fonction des centres, 20 à 40 % des patients sont porteurs du
exploratrice pour dépister les adénopathies [64]. Plusieurs études virus de l’hépatite C (VHC) au moment de l’inscription en liste
pilotes ont suggéré que l’association d’une chimiothérapie adjuvante d’attente. Après TH, la réinfection par le VHC est quasi constante
était susceptible de diminuer le risque de récidive, même chez des [49, 50, 150]
. La récidive virale C se traduit souvent par une hépatite
malades porteurs de tumeurs avancées [16, 147]. aiguë bénigne, survenant en médiane 3 mois après TH [50]. Le
problème principal associé à la récidive virale C est le
développement d’une hépatite chronique, dont la fréquence est
CHOLANGIOCARCINOME estimée entre 50 et 80 % des cas [49, 50, 150]. Les transaminases reflètent
La survie à 1 et 5 ans est de 53-70 % et 18-25 %, respectivement. La mal l’intensité des lésions histologiques, et seule la ponction-biopsie
récidive est le problème majeur : son incidence dépasse 50 %. Le hépatique permet d’évaluer les lésions hépatiques. L’évolution est
délai médian de survenue de la récidive est de 10 mois [95]. Le rôle souvent plus rapide que chez les patients non transplantés, et 20 %
accélérateur de l’immunosuppression dans la chronologie de la environ des patients atteints d’hépatite chronique évoluent vers la
récidive après TH reste hypothétique. L’extension ganglionnaire, la cirrhose en 5 ans [49, 50]. Les facteurs capables d’expliquer la variabilité

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7-043-B-10 Suivi à court terme (3 mois) après transplantation hépatique chez l’adulte Hépatologie
(avec prise en charge du rejet aigu)
des lésions hépatiques sont encore mal connus : la réplication virale risque de récidive alcoolique est la durée de sevrage avant TH : une
est plus intense après TH [49] et le traitement immunosuppresseur durée supérieure ou égale à 6 mois est le critère usuel. Il n’a
est probablement responsable de cette augmentation de cependant qu’une valeur prédictive positive et une sensibilité
réplication [104]. La présence d’une hépatite chronique active ou d’une relativement faibles pour prédire les récidives alcooliques graves, et
cirrhose est plus fréquemment constatée chez les sujets porteurs du d’autres critères seraient probablement plus utiles [6, 85].
génotype 1b que chez les sujets porteurs d’un autre génotype
viral [50]. Certains auteurs [49] ont suggéré que les lésions hépatiques
pourraient être favorisées par des rejets plus fréquents. Cancers induits
La survie des patients porteurs d’hépatite C n’est pas différente à
court terme de celle des autres transplantés hépatiques [49, 50] . La fréquence des cancers est anormalement élevée chez les patients
Cependant, il est vraisemblable que la survie sera moins bonne au- transplantés. Leur fréquence augmente régulièrement avec le temps.
delà de 5 ans [50] . Le traitement de la récidive virale C par Après TH, une fréquence de 6, 20 et 55 % a été observée après 5, 10
l’interféron a seul donne un taux de réponse faible et expose au et 15 ans [60]. Les cancers observés après TH sont des lymphomes
risque de syndrome de disparition des voies biliaires [29, 43]. La (20 %), des cancers spinocellulaires, des sarcomes de Kaposi, des
ribavirine seule, qui est capable de diminuer l’activité des cancers urogénitaux (rein, vessie, col utérin, testicule, ovaire), des
aminotransférases pendant la durée de son administration, semble cancers des voies aérodigestives supérieures [60, 137]. Le risque de
dénuée d’effet sur la réplication virale. L’association de la ribavirine cancer colique est également augmenté par rapport à la population
et de l’interféron semble en revanche prometteuse, avec un taux générale [60]. L’incidence des cancers après transplantation semble
élevé de réponse, sans rejet [8]. liée plus au degré d’immunosuppression qu’à un médicament
particulier.
Ils peuvent survenir précocement après la transplantation. C’est en
SYNDROME DE BUDD-CHIARI (SBC)
particulier le cas des syndromes lymphoprolifératifs (SLP) et des
Le traitement du SBC par TH [62, 123] s’accompagne d’un risque de cancers des voies aérodigestives supérieures. Les SLP sont plus
rethrombose des veines sus-hépatiques et de thrombose portale ou fréquents chez l’enfant que chez l’adulte (5 %, environ, versus moins
artérielle. La plupart des SBC surviennent sur une maladie de 1 %) [107]. Plus le traitement immunosuppresseur est intense, plus
thrombogène avérée ou latente, et cette maladie persiste après TH, à le risque de SLP est élevé [143]. La positivité du cross-match pourrait
l’exception des déficits en protéine C, protéine S et antithrombine III également être un facteur favorisant [143]. Les SLP après TH ont un
qui sont corrigés par la TH. La prévention de la rethrombose après mauvais pronostic (50 % de mortalité) [143]. La présence d’Ig mono-
TH repose sur l’utilisation d’un traitement anticoagulant au long ou oligoclonales à l’immunofixation a été détectée dans 8 à 18 % des
cours [ 1 2 3 ] et sur le traitement éventuel du syndrome cas après TH. Ce type d’anomalie, qui témoigne de la présence de
myéloprolifératif. clones anormaux de lymphoplasmocytes, pourrait être un facteur
prédictif de SLP [82], surtout dans les formes où l’Ig monoclonale est
persistante. Des lymphomes non liés à l’EBV, notamment
MALADIES AUTO-IMMUNES
T-lymphocytaires, peuvent également apparaître après TH.
Elles récidivent surtout au-delà de 3 mois [42]. L’incidence du sarcome de Kaposi est élevée après TH. Globalement,
le sarcome de Kaposi apparaît 5 mois après la transplantation. Il
s’agit essentiellement d’hommes. Le seul facteur de risque commun
TRANSPLANTATION HÉPATIQUE POUR CIRRHOSE
ALCOOLIQUE est l’appartenance au Bassin méditerranéen (47 % des cas) ou à
l’Afrique (24 % des cas). Le pronostic global est médiocre : 34 % des
Elle a été longtemps contestée. Cependant [94], plusieurs constatations patients sont décédés, en moyenne 32 mois après le diagnostic ; il
ont été faites. s’agissait essentiellement des sujets ayant une atteinte viscérale
– Les résultats à court et long termes de la TH pour maladie (stades 3 ou 4 de Khader) [40].
alcoolique du foie sont équivalents, voire meilleurs, que ceux des
autres indications. De plus, le bénéfice en termes de qualité de vie
est équivalent à celui observé dans les autres indications. Ces Problème des cancers traités avant
données doivent être tempérées par l’existence d’un risque accru de la transplantation
cancers des voies aériennes et digestives supérieures chez ces
patients. Ce type de complications peut être prévenu au moins en Il existe trois groupes de cancer en fonction du risque de récidive
partie par un bilan oto-rhino-laryngologique et respiratoire extensif après transplantation [107] :
avant la transplantation, mais toutes les dysplasies prénéoplasiques
ne sont probablement pas détectées avec les techniques couramment – un groupe à faible risque (0 à 10 %) : cancer du rein
en usage. asymptomatique, lymphome, cancer du testicule, cancer du col
utérin et cancer de la thyroïde ;
– L’incidence de la récidive alcoolique est très diversement
appréciée en fonction des critères utilisés : elle est de l’ordre de 85 % – un groupe à risque intermédiaire (11 à 25 %) : cancer du corps
si l’on utilise des tests très sensibles tels que la recherche d’une utérin, tumeur de Wilms, cancer du côlon, cancer de la prostate et
alcoolurie ou le dosage de la transferrine désialylée ; ces tests cancer du sein ;
détectent en effet des prises minimes de boissons alcoolisées, qui – un groupe à haut risque (> 26 %) : cancer de la vessie, sarcome,
ont probablement un effet bénéfique sur la survie du greffon et sur mélanome, autres cancers cutanés, cancer du rein symptomatique et
les risques cardiovasculaires. En tenant compte des déclarations du myélome.
patient, le risque varie de 11 à 49 %, selon la précision de
Plus le délai entre le traitement du cancer et la transplantation est
l’interrogatoire utilisé. Il est de 10 % environ, si l’on ne considère
bref, plus le risque de récidive est élevé. Dans un série [107], 53 % des
ques les consommations « à risque » (supérieures à 40 g/j). Enfin,
cancers sont survenus chez des sujets dont le cancer avait été traité
pas plus de 5 % des patients ont des lésions du greffon liées à la
dans les 24 mois précédant la transplantation, 34 % sont survenus
consommation d’alcool.
chez des patients traités entre 25 et 60 mois, et 13 % seulement chez
– La compliance des patients atteints d’hépatopathie alcoolique est des patients traités plus de 60 mois avant la transplantation. Dans
équivalente à celle des autres patients. Ceci résulte probablement de les séries européennes, le risque de récidive est plus faible. Ceci
la sélection effectuée avant la greffe, qui a permis d’éliminer à la fois pourrait être lié à une immunosuppression plus faible en Europe
les patients à plus haut risque de récidive alcoolique, et ceux à faible qu’aux États-Unis [124]. Le délai minimal d’attente après le traitement
compliance. Le seul critère habituellement utilisé pour prédire le d’un cancer avant de réaliser une transplantation doit donc être d’au

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Hépatologie Suivi à court terme (3 mois) après transplantation hépatique chez l’adulte 7-043-B-10
(avec prise en charge du rejet aigu)
moins 2 ans pour les cancers à haute malignité (mélanomes, cancers est considérable (90 %) lorsqu’il existe plusieurs défaillances
du sein, cancers colorectaux en particulier) ; seuls certains cancers viscérales : défaillance respiratoire (pression partielle en oxygène
particuliers n’ont pas besoin de délai d’attente : cancers du rein dans le sang artériel [PaO2]/concentration d’oxygène dans l’air
asymptomatique, carcinome in situ ou petit cancer unique, cancer inspiré [FiO 2 ] < 150) ; défaillance rénale (débit urinaire
de vessie de faible malignité, cancer basocellulaire [28, 107]. Ce délai de < 400 mL/24 h ou créatininémie > 250 µmol/L) ; défaillance
2 ans ne peut pas être toujours tenu pour la TH, qui est souvent cardiovasculaire (pression artérielle systolique < 80 mmHg malgré
plus urgente. La logique est de permettre la TH lorsque le traitement l’utilisation de drogues inotropes) ; défaillance neurologique
du cancer a été considéré comme curateur et que le stade de la (encéphalopathie grade IV) ; trouble de la coagulation (temps de
maladie s’accompagnait d’un risque de récidive faible [124]. prothrombine > à 18 s ou temps de céphaline activé [TCA] > à 50 s
Le taux de rejet est similaire dans le groupe avec antécédent de malgré l’utilisation de facteurs de la coagulation) ; sepsis. La survie
cancer et celui sans antécédent de cancer, suggérant que la présence n’est pas significativement différente si la retransplantation est
d’un antécédent cancéreux ne s’accompagne pas d’un état urgente ou élective.
d’immunodépression, et ne justifie donc pas une réduction du
traitement immunosuppresseur après TH [124].
Problèmes particuliers à l’enfant
Retransplantation Le pronostic est légèrement plus favorable chez l’enfant. Ceci tient
notamment au fait que les indications de TH chez l’enfant
La retransplantation précoce (< 3 mois) est le fait d’une NFP (10 % s’accompagnent d’un faible risque de récidive de la maladie initiale.
des cas, environ), d’une thrombose de l’artère hépatique (2,5 % Cependant, les TH réalisées chez les enfants de petit poids (moins
environ), plus rarement à cette date d’une récidive de la maladie de 15-20 kg) posent un problème de disponibilité de greffons
initiale ou d’un rejet chronique précoce, exceptionnellement d’une adaptés en taille et comportent un risque accru de thrombose
thrombose portale ou d’un rejet aigu [53]. artérielle. La technique du foie réduit et celle du foie partagé
La survie après retransplantation n’est pas influencée par la cause permettent actuellement de fournir des greffons à ces enfants.
de la retransplantation. Le principal paramètre associé à la mortalité L’autre possibilité est celle du donneur vivant, où un des parents
est l’état du patient au moment de la retransplantation : la mortalité donne en général un lobe gauche.

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