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DIPLÔME
NATIONAL
DU
BREVET
Epreuve
de
Brevet
blanc
Session
2017
FRANÇAIS
Série
générale
Première
partie,
deuxième
période
:
français
(1
heure)
• Comprendre,
analyser
et
interpréter
20
points
Deuxième
partie
:
français-‐rédaction
et
maîtrise
de
la
langue
(2
heures)
• Dictée
et
réécriture
(30
minutes)
Dictée
(
5
points)
:
20
mn
Réécriture
(
5
points
)
:
10
mn
• Travail
d’écriture
(
1
h
30)
Première partie, deuxième période : français (1heure)
• Comprendre, analyser et interpréter ( /20 points)
A/ texte littéraire
Albert s’agenouille et ouvre son sac. Il sort tout, pose son quart1 entre ses
jambes; il va étendre sa capote2 contre la paroi glissante, planter dans la terre tout
ce qu’il a sous la main pour servir de crampon, il se tourne et c’est exactement à ce
moment-là que l’obus se fait entendre quelques dizaines de mètres au-dessus de
5
lui. Soudain inquiet, Albert lève la tête. Depuis quatre ans, il a appris à distinguer les
obus de soixante-quinze des quatre-vingt-quinze, les cent cinq des cent vingt... Sur
celui-là, il hésite. Ce doit être à cause de la profondeur du trou, ou de la distance, il
s’annonce par un bruit étrange, comme nouveau, à la fois plus sourd et plus feutré
que les autres, un ronflement amorti, qui se termine en une vrille surpuissante. Le
10
cerveau d’Albert a juste le temps de s’interroger. La détonation est
incommensurable. Prise d’une convulsion foudroyante, la terre s’ébranle et pousse
un grondement massif et lugubre avant de se soulever. Un volcan. Déséquilibré par
la secousse, surpris aussi, Albert regarde en l’air parce que tout s’est obscurci d’un
coup. Et là, à la place du ciel, une dizaine de mètres au dessus de lui, il voit se
15
dérouler, presque au ralenti, une immense vague de terre brune dont la crête
mouvante et sinueuse ploie lentement dans sa direction et s’apprête à descendre
vers lui pour l’enlacer. Une pluie claire, presque paresseuse, de cailloux, de mottes
de terre, de débris de toutes sortes annonce son arrivée imminente. Albert se
recroqueville et bloque sa respiration. Ce n’est pas du tout ce qu’il faudrait faire, au
20
contraire, il faut se mettre en extension, tous les morts ensevelis vous le diront. Il y
a ensuite deux ou trois secondes suspendues pendant lesquelles Albert fixe le
rideau de terre qui flotte dans le ciel et semble hésiter sur le moment et le lieu de sa
chute.
Dans un formidable craquement, la nappe s’abat sur lui. On aurait pu s’attendre à
25
un choc qui l’aurait tué tout net, Albert serait mort et voilà tout. Ce qui se passe est
pire. Les cailloux et les pierres continuent de lui tomber dessus en grêle puis la
terre arrive, d’abord couvrante et de plus en plus lourde. Le corps d’Albert est collé
au sol.
Progressivement, à mesure que la terre s’entasse au-dessus de lui, il est
30
immobilisé, compressé, comprimé.
La lumière s’éteint.
1
tasse
métallique
2
manteau
militaire
B. DOCUMENT ICONOGRAPHIQUE
QUESTIONS /20 points
Toutes vos réponses doivent être rédigées.
5/ Quels sont les sens qui sont mis en valeur dans le texte ? Relevez les termes précis.
(2 points)
6/ Dans la phrase : «Progressivement, à mesure que la terre s’entasse au-dessus de lui, il est
immobilisé, compressé, comprimé. »(l.29-30). Quelle est la figure de style utilisée dans ce
passage ? (1 point)
7/ En quoi cette figure de style annonce-t-elle la dernière phrase du texte ? Expliquez. (1 point)
8/ « Ce n’est pas du tout ce qu’il faudrait faire, au contraire, il faut se mettre en extension, tous
les morts ensevelis vous le diront. » (l.19-20)
a/ Quelle est la forme de ces trois tournures verbales ? (1 point)
b/ Quel est le ton employé dans cette phrase ? En quoi contraste-t-il avec le contexte ?
(2 points)
9/ Vous êtes réalisateur. Proposez une séquence filmique pour adapter ce récit au cinéma.
(3 points)
10/ La photographie (document B) vous aide –t-elle à mieux comprendre certains éléments du
texte (document A) ? (2 points)
Deuxième partie: français-rédaction et maîtrise de la langue
(2 heures) /30 points
Dictée ( 5 points)
Il fait tout à fait nuit maintenant. Des voix montent de l’entonnoir. Des voix
gémissantes, qui pleurent, se plaignent, appellent, supplient, se révoltent. Je
me suis allongé près du commandant Sénéchal et j’ai jeté sur moi une loque
noire que j’ai ramassée, la pèlerine d’un mort sans doute. (…) Sous la loque
noire qui me couvre, une odeur de caoutchouc rance me colle au visage comme
un tampon. Mes mains brûlées me cuisent et leur peau gonflée se détache; la
fièvre bat mon front à grands chocs martelés; mes pieds gèlent… je ne sens
rien, tant les voix crient autour de moi, tant l’entonnoir empli de nuit blafarde
vacille et hurle de souffrance. « Lieutenant Genevoix!… Mon lieutenant! » Ils
m’appellent à présent. Qu’est-ce que je peux?
es entrent
ai entres
est entre
« Mais il ……………… six heures du soir. La nuit vous……………… dans les yeux. On
nus pau
nue peau
nues pot
n’a plus que ses mains……………, que toute sa ……………… offerte à la boue. Elle vous
doits
doigts
dois
effleure les ………………. légèrement et s’évade. Elle effleure les marches rocheuses, les
portent
portes
porte
marches solides qui …………………….. bien les pas. Elle revient, plus hardie, et claque sur
marche brusquemment
marches brusquement
marchent brusquament
les paumes tendues. Elle baigne les ……………………. (…) les engloutit : …………………..
sent d’abord
sens dabord
sans dabort
on la ……………………. qui se roule autour des chevilles… Son étreinte ………………………
n’est que lourdeur inerte. On lutte contre elle, et on lui échappe. C’est pénible, cela essouffle;
mais ces
met ses
mes s’est
………………… on lui arrache ………………….. jambes, pas à pas……… »
Albert s’agenouille et ouvre son sac. Il sort tout, pose son quart entre ses jambes ; il
va étendre sa capote contre la paroi glissante, planter dans la terre tout ce qu’il a sous
la main pour servir de crampon, il se tourne et c’est exactement à ce moment-là que
l’obus se fait entendre quelques dizaines de mètres au-dessus de lui.
• Travail d’écriture (1 heure trente) ( /20 points)
Sujet A (invention) :
Sujet B (réflexion) :
Selon vous, est-il utile de raconter la guerre dans des textes de fiction ?
Que nous apportent-ils que ne révèlent pas les documents historiques ?
Correction
Les
élèves
peuvent
être
pénalisés
en
fonction
de
la
correction
grammaticale
et
du
développement
de
la
réponse
(justification,
relevé
pertinent
et
entre
guillemets).
1/
Phrase
nominale
ou
non-‐verbale.
On
accepte
phrase
sans
verbe.
/1
2/
a/
métaphore.
A
cause
de
l’explosion,
la
terre
se
soulève
comme
la
lave
d’un
volcan
en
éruption.
/2
b/
«
convulsion
foudroyante
»
«
détonation
incommensurable
»«
grondement
massif
»
»se
soulever
»
,«
la
terre
s’ébranle
»
«
vague
de
terre
brune
»
«
crête
mouvante
et
sinueuse
»
…/1
3/
Le
présent
de
l’indicatif
est
le
temps
dominant.
Sa
valeur
est
le
présent
de
narration.
/2
4/
On
ne
perçoit
pas
les
sentiments.
L’habitude
de
l’horreur
a
rendu
les
soldats
insensibles.
Mais
le
texte
évoque
son
inquiétude
(
«
inquiet
»
ligne
5)
et
sa
surprise
(«
surpris
»)
ligne
13..
/2
5/
Les
sens
mis
en
valeur
sont
:
• l’ouïe
:
«
entendre
»,
«
bruit
étrange,
«
sourd
«
feutré
»
«
ronflement
amorti
»
et
vrille
surpuissante
»,«
détonation
»
«
grondement
»
«
craquement
»…
• la
vue
«
il
voit
»
«
regarde
»
«
fixe
»…
• toucher
:
«
les
cailloux
et
les
pierres
continuent
à
lui
tomber
dessus
»
terre
couvrante,
lourde
»
corps
collé
»
la
terre
s’entasse
au
dessus
de
lui.
«
compressé,
comprimé
»…
0
,5
par
sens
+
0,5
par
justification
bonus
:
si
3eme
sens
+1
6/
énumération
/1
7/
La
dernière
phrase
du
texte
évoque
de
manière
imagée
l’évanouissement
(la
mort
?)
d’Albert
dont
la
cause
est
l’ensevelissement
sous
la
terre.
/1
8/a/
impersonnelle
/1
b/
ironie
humour
contradiction
avec
l’horreur
/2
9/
utilisation
du
vocabulaire
cinématographique
cohérence
avec
le
texte
Originalité
/3
10/
Mise
en
relief
des
points
communs
avec
le
texte
:
• description
de
la
tranchée
(le
mot
doit
apparaître)
• description
des
soldats
L’utilisation
du
lexique
de
la
guerre
et
de
l’image
fixe
:
valorisée.
/2
Dictée
:
-‐0,5
pour
l’orthographe
grammaticale
-‐0,25
pour
l’orthographe
lexicale
-‐0,
25
pour
4
fautes
d’accents
ou
ponctuation
On
ne
pénalise
pas
«
Sénéchal
»
ni
«
Genevoix
»
évidemment.
Réécriture
Les
soldats
s’agenouillèrent
et
ouvrirent
leur
sac.
Ils
sortirent
tout,
posèrent
leur
quart
entre
leurs
jambes
;
ils
allèrent
étendre
leur
capote
contre
la
paroi
glissante,
planter
dans
la
terre
tout
ce
qu’ils
avaient
sous
la
main
pour
servir
de
crampon,
ils
se
tournèrent
et
c’est
exactement
à
ce
moment-‐là
que
l’obus
se
fit
entendre
quelques
dizaines
de
mètres
au-‐dessus
d’eux..
-‐0,5
par
absence
de
modification
ou
mauvaise
modification
-‐0,25
par
erreur
de
copie
Rédaction
:
• Sujet
A
:
Pertinence
(suite
du
texte)
:
/5
Cohérence
:
(emploi
des
pronoms…)
:
/5
Langue
:
/5
Originalité
:
/5
• Sujet
B
Structure
:
intro
/
paragraphe(s)
argumenté(s)/
conclusion
:
/5
Pertinence
des
arguments
et
des
exemples
:
/5
Langue
:
/5
Emploi
de
connecteurs
logiques
/5