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FLAMBOYANTE,
O U
LA S O C I É T É
DES
F R A N C S - M A Ç O N S ,
T O M E P R E M I E R .
? ®\
A L ' O R I E W T , # y
C H E Z L E S I L E K GS:
L'ETOILE
•M
LAMBOYANTE.
Variât des opinions sur l'çrigine de la
Franche-Maçonnerie.
k
0 ,
v n ! cliarlnfan, sans prinripps ef sans p u -
peiir ùf assez mauvaise opinion rlc.ceux il cpii
il s' IrossG pour leur proposer tins absurdités
inso lenables du ton d'un liomme inspiré; que,
d.T ses discours d'éloges, destinés à la per-.
sl
M ' de l'esprit, à la réforme du cœur, il ail
W l'f onlerie, pour donner du poids il ses asser-
ti' i, de présenter l'art dés maçons comme une
^ science éternelle et nécessairement telle j qu'en
peut-il résulter ? Sans doute la science est en
. Dieu, elle y a été de tout tems et y sera ton-
jours. Une pieuse et sainte philosophie peut
-• raisonner ainsi de (ontes choses ; mais cette m é -
taphysique sublime des perfections de 5'lClro
suprême, n'a point Irait aux vérités historiques
prises dans le tems , et qu'il faut fixer par l'épo-
que du tems. .Te sais bien qu'en qnelqu'endroifc
des livres sacrés , Dieu est désigné une truelle à
la main , commandant du bant des murs 'de la
sainte Sion, présidant aux ouvrages, assemblant •
les pierres, et les liant avec le ciment destiné
^ es i mais rettc métaphore retenue au
Surplus en des cahiers gui n'offrent guere qiu;
Tome L ^
6 TJ Etoile
des allégories, n'est-elle pas dans la calégorîô
de ces paraboles dilHëiies, dont le sens est
purement moral, et auquel les raisonnemens
n'ont auciin' droit de s'arrêter ? Le faste et l'étalé
sont souvent si près du n é a n t , que l'on prévoit
d'abord le sort d'une pareille hypothèse. Des
hommes moins maladroits , peut-être p l u . d a n -
gereux , parce, qu'ils connoissent davantage les
sessourres de la persuasion , parce qu'ils surent
mieux saisirent les foibles de l'haroanités ont
hasardé des fables plus supportâmes.
La vanité établit pour maxime que plus on
date de loin , plus on. prouve de grandeur et
d é m é r i t é : l'aveu public, qui se prête volontiers
aux chimères, a consacré celle-là: comme si
le ruisseau qui se perd dans l'immense océan
s'emioblissoit à cent lieues de sa source. JN'im-
porte; accordons quelque chose aux conventions
admises, le philosophe sait bien à quoi s'en
t e n i r ; mais tout.les philosophes n'ont pas ac-
quis leur franc-parler. Il faut avoir été chassé
des deux tiers de l'Europe ponr oser encore,
dans le petit coin on l'on végète, et où la p o -
lice attentive ne vous souffrira pas long-tems
dogmatiser et fronder le genre humain. La bonne
et saine logique ordonne d'admettre certaines
. hypothèses; supposons donc qu'en ellêtla souche
la plus ancienne, l'origine la pins reculée, soit
l a p i n s glorieuse, et ne soyons plus surpris que
les corps quelconques se soient efforcés de s'il-
lustrer par une historique analogue à cette su-
perbe prétention.
J e ne parcourrai pas les différentes sociétés
répandues en Europe ; plusieurs ont droit à nos
respects, presque toutes sont étayées du su/-
Flamboyante > 7
fra"0 et do l'autorité souverainn .• ordres lios-
pitiitiers, religieux militnns, môiiastiques même
si l'on yeut , tons annoncent un point de vue
utile , honorable ; tons sont avoués , reconnus ,
protégés ; t o u s , h qui sauroit approfondir le but
de leur institution primitive, présentent des
objets avantageux, et le sont effectivement.
Ecoles do héros, pépinières de grands h o m m e s ,
récompenses aux guerriers , asyles pour la n o -
blesse indigente, hospices dévoués aux vertus ,
aux actes,de l'humanité , retraites sacrées, des-
tinées Ji la perfection de la morale , i l'habitude
de ses pratiques, à l'application de ses préceptes:
il me suflit d'apercevoir lea résultais heureux
de ces congrégations, Je n'ai pas besom de
connoitro ce qui leur donna l'être. Ainsi s o m -
mes-nous accoutumés îi respecter, chez un grand,
celle jarretière, symbole d'un honneur parli-
culier , sans songer.à la froide plaisanterie , i
la mauvaise équivoque qui enrendit la décoration
fameuse.
Il s'agit ici d'une société clandestine , d'un
corps particulier qui s'accroît journellement ,
qui subsiste depuis long-tems , que l'on soup-
çonne toujours , que l'on tourmenle quelque-
fois : société q u i , dans le fond, a tout pour elle,
tout contr'elle dans la f o r m e , dans laquelle on
trouveroit peut-être le germe de toutes les au-
tres ; dont les pratiques sout excellentes, les
vues honnêtes , la doctrine juste , et qui semble
destinée depuis plusieurs siècles à passer les
hommes nu crible des épreuves , pour choisir
entr'eux et p£r-torit les bons citoyens, les plus
fidèles sujets , les meilleurs pères , les époux
tendres , les amis vrais j les hommes vertueux
n L'Etoile
FrancîveDlacojincric ; voilà son n o m ; subs-»
tantif grossier , épilhète vague , nous saurons
vous donner de la valeur; mais d'où vient-elle ?
Quel fut le principe de cette association ? Quî
l'institua ? Qui peut la maintenir ? Questions
pressées et pressantes auxquèllesil faut répondrej
et d'abord , rêvons un peu ; il est à propos
quelquefois de se perdre dans le pays des
idées.
Adam , réputé lepere commun des hommes ,
n'est-il pas lui-meme l'être le plus respectable
et le plus considéré ? Nous sommes tous ses en-
fans ; mais quelqu'un qui, par une filiation
bien rédigée, prouveroit sa descendance directe ,
et nous présenteroit des Venseignemens sur quoi
que ce puisse être, transmis, je ne sais com-
ment, de race en race , et dictés dans le jardin
d ' E d e n , qu ailleurs , n'auroit-il pas le crédit de
capter notre assentiment, et celui de faire
adopter tous ses paradoxes? Sans doute. E h
bien ! voilà le berceau desfrancs-rnaco/is , si
l'on s'en rapporte aux premiers auteurs-frères ,
ou profanes qui ont écrit sur ce sujet. Heureu-
sement aucun d'eux n'avoit apparemment con-
noissance des systèmes des Cknldéens, des
Egypliens , ni des calculs chinois ; sans quoi
leur enthousiasme d'antiquité les eût fait remon-
ter encore plus loin ; mais il a fallu se restreindra
à l'époque de la cr-éation du monde ; c'est granct
dommage , en vérité , que nous n'ayons encore
que cinquante-sept siecles : cependant cettefablè
n'a pas pris, tout la contredisoit. A quoi oc-*
cuper les maçons dans Un tems où l'art de la
bâtisse étoit ignoré y où la nature , simple dans
ses goûts comme dans ses besoins ^ n'inspiroit
Fia m h oyonlv, çy
i In créature que los courtes idées des objets
nécrssalres h sa conservation ; une r o r h e , un
arbre, une cavité, lui servoit d'abri; l-'nniverts
étoit son palais, lambrissé des plus magnifiques
productions que la main bienfaisante du Créateur
avoif formées pour son usage ;falIoit-ii à l'homme
d'antres ornemens, d'autres commodités, d'au-'
fres habitations ?
J u b a l , le père des pasteurs ,
Fut le premier qui fit des tentes,
Où paisible il vivoit des rentes
De ses innocentes sueurs.
flfaôons, c'est dans un de vos cantiques quff
Je trouve mon texte habilement employé par
une imagination chaude ; il prouvera peut-ôfre
un jour, que les frimcs~tisset'cinds ou l e s f r a n c s -
eharpenliery sont plus vieux que vous , puisque
l'usage des tentes, par conséquent _relui des
toiles et des tissus, l'art au moins d'assembler
des bratirhager, de rapprocher des bois, de
les enchevêtres , autécède de beaueoup relui de
cuire et de ralriner le roc, d'en amalgamer les
parties émincées avec un volume de fluide suffi-
sant pour composer ce ciment solide , qui depuis
fut le lien des édifices les plus durables.
déluge , qui submergea tout, aura sans
doute noyé vos] fastes ; on a senti que cela
devoitêtre : un auteur plus réfléchi , plus con-
séquent, a détruit le premier système. Comment
un seul homme , échappé à l'inondation géné-
rale , occupé à sauver tant de choses qui bientôt
alloient lui faire besoin, auroit-il pu songer aux.
peiifs plans devospetits ouvrages, aux foibles
tablettes qui devoient contenh: la mécanique et
10 .V Etoile
les règles dr votre a r t , consacrés dès-lors k la
postérité par des moyens dont je ne me donte pas;
et dont vous seriez bien embarrassées de nous
rendre raison ? N o n , siucèrcment,et ponr le pro-
fit , je ne dis pas de la vérité , mais d'uii peu de
vraisemblance, oublions vous ne tenez
à lui que comme le reste des hommes : attachons-
non s an patriarche.
/Voe,trouvé juste devant le Seigneur, demande,
o b t i e n t , ou mérite d'être excepté de la proscrip-
tion universelle. Le Créateur ne vouloit pins
replonger l'univers dans le chaos ; il ne vouloit
pins répéter l'œuvre immense de la création. II
falloit punir l'espèce, et non pas l'anéantir; ce
n'«st jamais le désir d'un être infiniment bon ;
11 falloit donc aussi conserver de quoi là perpé-
tuer.
IVoé, destiné à cette réparation, reçoit de
l'Eternel la leçon des moyens qui doivent, le
garantir de la submersion. L'arche prescrite 9
m e s u r é e , proportionnée, divisée, étagée , prend
dans ses mains , et par son travail, la forme
et la consistance que Dieu lui indique; il y
entre avec toute la nombreuse compagnie, qui
comme l u i , est réservée h une nouvelle popu-
lation en tout genre. Déjà je le vois flottant
sur ce volume immense d'eau ; qui bientôt c o u -
vre et cache les plus hautes montagnes. J u s -
q u e - l à , mes cher? freres', permettez-moi de
n'apercevoir encore que le triomphe de la char-
pente , par le plus léger avantage pour la m a -
çonnerie. De là cette invention moderne d'un
ordre peu connu , médiocrement répandu sous
le nom de la CQÎgne'e dont l'attribut est une
petite hache d'or 3 suspendue à un ruban nuancé
Flamboyante, il,
JRS couleurs dn l'iris. Ce f u t , en effet, à - p e u -
près vers ce tems que Noé aperçut le signe de
J'alliance, et les analogies ne sont pas défigurées-
J'ai l'honneur d'être de cet ordre, dont il existe,
je crois, quatre ou cinq chantiers eu France ,
et un à Saint-Domingue; rnais j'avoue, à ma
honte , que j'ai presque perdu l'idée de ses pra-
tiques ; en gros, il me souvient que le tout
consiste en quatre grades. Ces gracies sont : ap-
prend, compagnon, parfaiùox: prof es et syrien,
dont le cordon est rayé de 72 couleurs ; mais,
pour peu que je m'en rappelle, j'oserai assu-
rer que de toutes les imaginations nouvelles
celle-ci est la plus ingénieuse , et dont l'allé-
gorie se soutient le mieux. Quant au Jmt de la
chose, je n'en dis r i e n , n'auroit-on pas trop à
faire , s'il falloit toujours rendre raison des jeux
de l'esprit, et montrer un objet utile ou rai-
sonnable sous des images décousues ? Sans
doute ces messieurs n'ont pas eu l'intention de
sauver de la rouille du tems les plans et les
proportions' du grand bateau : nous appréhen-
dons peu un nouveau déluge. JL'on connoit au-
jourd'hui tant de parties du globe ignorées alors,
qu'il resteroit bien quelque petit coin où se
réfugier; en tous cas les ressources qu'offrent
la physique et l'art de la navigation tireroient
bien-quelqu'un d'embarras ; mais la mort le
gagne à cette fiction. L'arche est le symbole
de l'âme agitée sur la mer dec passions ; c'est
au déluge des vices qu'il faut échapper : u u
maître éloquent vous raconte tout cela; vous
le croyez, et sauve qui peut. J'ai lu quelque
part que la fortune d'un ouvrage dépendoit
dvi stylej il est du bon ton aujourd'hui d e n e
32 TJ Etoile
s'attacher qu'à IVrorcc : on soulTVo i\ l'unlpu»
Jos anacronlsmo's, 1rs coniic-srns, IPS inipos-
tnvps IPS plus grossières, si elles soul joliiDent
habillées; un peu d'habilucle «lu néologisme <lc»
pelits-maîtres sauve tout; mais on. ne pardonne
point une phrase rocailleuse, c'est le dût-
elle peindre une vérité importante, et j'examine
que le mérite des surfaces peut également as-
surer le succès d'une fable, quand elle est dé-
bitée d'une façon agréable, quand celui qui la
raconte on qui la propose joint à beaucoup d'ef-
fronterie un peu d'art et d'éloention ; il est bien
peu d'auditeurs raisonnables.
yldtmi et I\'oè ayant eu le guignon de ne pas
réussir, que devenoient les Jriiiics-nmcons?
Il leur falloit un père, n'eût-il été que de con-
vention ; tant de gens n'en ont pas d'autres !
E b ! c'est encore assez, souvent trop. Comment
faire ? Enjambons, s'est dit un cerveau vif, sau-
tons h pieds joints sur tous les fils de A'oi;;
aussi bien où voulez-vous que l'or, suive ces
geus-là ! ils sont a tous les coins du monde;
c'est jouer aux barres, et cela fatigue. Choi-
sissons un lieu commode ; mettons-nous en
bon air , prenons un sol abondant, fixons-nous
dans une contrée délicieuse; la terre de Cha-
naan, par exemple, la terre promise, où il coule
du lait et du miel. Voyons nu peu la gazette
• de ce pays-là. Qu'y dit-on? Qu'y fait-on! Qu'est-
ce qu'un peuple juif,qiie l'Etre-suprême chérit
de prédilection ? Pourquoi? Ce ne son! pas mes
affaires. Sachons seulement depuis quand il
existe; comment il se trouve ici ; quelles sont
«es lois, son régime, son gouvernement,ses sou-
verains; eu a-t-i.I? Oui : fort-bien. Parcourons
FlamLnjante. î3
Jeur lisfe; rhnrchons-en un fameux, bien con-
c|ii6raiit, bien sage, I)ien magnifiquo, bien nuis-
sanf. Le voici : Salomon, précisément, l'ami d®
D i e u , l'oint du Seigneur, le modèle des rois
tant qu'il est juste; que fait-il ? La guerre, et
des conquêtes , non ; eu tout cas, tout cela
ne me ragarderoit point. 11 rend la justice, et
donne des lois?, J e n»en ai q l l e ^ ri
emoellit le siège de son empire, et bâtit un
temple,: l'on dirtjn'il sera très-beau. Ah î c'est
mou nommej voilà mon époque : on ne bâtit
pas sans ouvriers. Les maçons qui ont tra-
•aillé à cet édifice célèbre,'quoique le bo) es-
prit du siècle assure et prouve que c'ètoit ait
pins une cliapellc informe, ces ouvriers ont dù
enx-memes acquérir de la célébrité, et la laisser
comme héritage â leur enfans; ceux-ci à d'au-
tres jusqu'à nous; cela est plausible. Formons-
en un corps de gens îmhiles et fameux ; don-
nons-leur des modes,-des rèKle3 , des usages,
ties babils, des attributs; ouvrons les écrits da
ce tems-là ; les dimensions de l'édifice y sont
très aulong; rappelons-les; joignons y quelques
ïioms de colonne ou d'ouvrage, ou d'ouvriers;
aidons à la lettre; (supposons quelques événe-
mens , la mort d un chef, par exemple; classons
tons ces gens-là, parce qu'il est simple que c e -
lui qui exécute n'en sait pas autant que celui
qui ordonne ; sur le t o u t , un vernis 3e piété
nnair donction, un ton d'autorité; parlons haut,
cnons fort, citons , et beaucoup de mots étran-
gers, aido js-nous de langages inconnus ; qu'une
surface mystérieuse on impose aux plus raison^
nal les, etonne les sots, surprenne, embarrasse,•
smbrouiUe.^Dogmatisons, et disons hardiment
* . S
14 TJ Etoile
que la société des francs-mncons prend sd
source à la conslruclion du Lcmjfle de Salomon,
lors de laquelle tous les niait;riaux étoient telle-
jnenL préparés, que l'on n entendii aucun coup
d'inslrumenL de fer. Devine qui voudra le sens
de celte réponse : les énigmes sont les armes des
fourbes , et l'appât des simples : quels sont eu
moindre nombre ^
Opinion moderne*
Époque fixe,
1?
sans cesse de vieilles chroniques ,
•*- E U I L L E T E R
t'est souvent le métier du pédaurisme, quelque-
fois l'étude de la curiosité ; en conserver les idées
iraîches et présentes pour les reproduire an b e -
soin , c'est le lot de la mémoire; celui qui s'en
tiendroitlàauroit acquis bien peu; mais fombiner,
discerner, élaguer, c'est l'ouvrage de l'esprit; ju-
ger, apprécier, se décider enfin, c'est le triomphe
de la raison.
-Les plus anciens militaires, les premiers qui
aient eu forme de corps discipliné, les cheva-
liers de l Aurore CL de la Palestine , ancêtres
pères , auteurs des maçons, ces hommes illus-
tres, dont je ne dirai pas la date, dont je ne
trahirai par le secret, spectateurs allligés de
toutes les vicissitudes que le royounie de Judn
avoit successivement éprouvées, espéroient de-
puis long-tems qu'un jour Dieu daigneroit jeter
•uu œil favorable sur ces lieux saints où sa pré-
sence s'étoit manifestée lors de la loi première /
lis ignoroient encore la plupart que sa naissance
mystérieuse et divine les avoit consacrés de
nouveau par les bienfaits de la loi de grace.
Dispersés daus les difièrentes retraites où le
malheur des événemens. et la destruction près-
Flamboyante. 2!»
que toIal0 tic lu nation juive les avoit confinas,
alteiidaient quoique ré-voUition qui pût IPS r e -
aiellrc eu possession dfi» domaines do leui spères,
et leur procurer les moyens de rétablir une
troisième fois le temple, d'y reprendre leurs
fonctions, et de rentrer sous un règiie paisible
dans les emplois éclatans qu'ils avoiem toujours
occupés, et qui les rapprochoient do la personne
sacrée de leurs souverains. Ils conservoieut
toujours entr'eux ces prétentions légitime, et
gardoiont avec soin les ronseiguemens de leur
état primilif, leurs réglemens, leur particu-
lière liturgie. Ils crurent enfin touche^ au terme
de leurs d i s g r a c e s e t voir luire l'aurore d'une
prochaine délivrance, lorsque, vers l'an ioç)3,
Pierre l'Hermile, ce fanatique obscur, mais
entreprenant, ameuta lous les princes chrétiens
an recouvrement de la Terre-Sainte, et a la
restauration des lieux augustes, premier théâtre
des bontés du Dieu de Moïse, scène encore
sanglante de l'an,our de son divin fils pour le
salut des hommes.
A cette nouvelle que les ailes agiles de la r e -
jiommée et la vitesse du cri public portèrent
bientôt a m extrémités de la terre, les chevalins
de là Palestine, cachés dans les déserts de la
Thébaïde, sortirent de l'anéantissemenn dans
lequel ils végétoient depuis si long- tems, et quit-
tant la solitude pour reprendre les livrées de
leur véritable état, ils joignirent Bientôt quel-
ques-uns desleursqui étoient restés à
•pour épier les occasions de ee signaler, et s'ap-
pliquer aux recherches de la nature, aux médita-
tions les plus profondes sur ses causes, ces effets
combinés, que l'art peut atteindre, suppléer ,
Tome !• C
5.6 L'Etoile
ppifectionner quelquefois,et dont les découvertes
précieuses leur sembloient des moyens proprrs
à la réussite de leurs vues, lie-traité sublime
qu avoit déjà tracé sur cotte matière épineuse
le profond Dlorieu, Wm des ascétiques de la
i hébaïde ^étoit l'objet de leurs continuelle 1 ;
études , de leurs spéculatiops philosophiques r
jaloux de tout ce qui pouvoit les rétablir dan»
1 antique spéculation f ils puisoient dans les
documens des sages, et se concentroient unique-
ment dans ces opérations longues et profondes ,
dont les résultats devoient leur procurer les
ressources nécessaires pour étayer leurs vues
héroïques, et les puissans véhicules sans lesquels
tout projet échoue. J e ne désire pas que celle
phrase soit généralement entendue; l'idée qu'elle
présente ne convient qu'à un petit nombre d'hom-
mes laborieux 8t conséquens ; j'aime mieux cire
énigrnatique , peut-être même déplaisant, que
d obtenir des suffrages dont la banalité rebute
quand on les estime ce qu'ils valent foncièrement.
Beaucoup d entre ceux de nos frères que lenr
goût pour les sciences occultes lixoit à Jérusalem
ri voient déjà abjuré les principes de la religion
juive , pour suivre les lumières de la foi chré-
tienne : l'instruction de l'exemple décida sans
peine à les imiter ceux des nôtres qui étoient
venus les rejoindre ; ils désirèrent d'autant plus
la restauration du tcrnplej non pour y faire couler
le sang des victimes , mais pour y célébrer par
des marques solennelles de leur reconnoissance y
les effets de la miséricorde , et la victime sans
tache, dont l'immolation récente et surnaturelle
avoit aboli le règne des superstitions grossières ,
pour y substituer les adorations délicates, les
Fia m h oyrjji te, 27
hommages du plus pur amour; cependant ils ne
renoncèrent point à la commémoration des rit»
anciens, dont les vestiges leur étoient précieux, et
cofatelioient en quelque soi te le titre auguste de
leur fondation première , résolus seulement d'en
continuer l'usage entr'eux, avec de grandes
précautions, et sous le secret le plus inviolable :
a i n s i les chrétiens vertueux, tremblans sous les
JOioclétiens, lesDomitièns et tant d'autres, prati-
quoient dans les entrailles de la terre , dans
l'obscurité des catacombes , les rits sacrés de
leur croyance, dont la persécution et les cir-
constances interdisoient l'usage public et l'aveu
solennel.
Le rétablissement du temple , pris sons des
aspects diflérens, sombloit être en général le
vœu de tous les croisés, et le but essentiel
de la croisade. Nos frères, nos respectables
auteurs ayant conçu combien il étoit intéressant
de ne pas se laisser démêler sur leurs projets
nttérieurs, résultant à coup s û r , à l'aide du
t e m s , de la bonne conduite et de l'ensemble,
s'annoncèrent simplement comme prenant part
h la cause commune ; mais pourtant avec quel-
ques traits plus distinctifs, et qui les firent mieux
valoir; ils se dirent issus des premiers ouvriers
jnaço/is qui avoient travaillé à l'édifice de
Salomon; et comme tels, dépositaires de tons
les plans , mesures et décomptes de la première
hâtisse . ils parurent dès ce moment se con-
sacrer à la nouvelle construction , se destinant
d'avance à une archilecture spéculative , qui
servit à déguiser un point de vue plus glorieux.
Dès-lors ils prirent le nom de maçons libres y
geprésentèrent à ce litre aux armées croisées^
C 2
28 L'Etoile
et se réunît sous leurs enseignes. L'avantage
de pouvoir se dérober aux regards curieux et
jaloux, aux malins commentaires de l'envie, ne
sauvoit pas les Chevaliers de La Palestine de
la curiosité que leur particulière méthode d'as-
sociation et leur dénomination même devoient
naturellement exciter, ils le prévinrent. Les
Européens prirent goût à ce genre de société
qui paroissoit vivre isolée et modeste au milieu
d'une foule pétulante et ambitieuse , ils désirè-
rent d'y être agrégés : les chevaliers, présumant
qu'en tout état de cause il deviendroit utile
d'intéresser diiïérentes nations à leurs querelles
ou à leur dessein , adoptèrent une manière
d'inauguration fixe qui, ramenant toujours au
point de direction, lût propre, ou à écarter la
foule par la difficulté des surfaces , ou à essayer
3a qualité , l'ame et l'esprit des sujets; mais,
sans rien innover, ils remirent uniquement en
vigueur les pratiques usitées lors de leurs primi-
tives installations. Depuis, des copistes infidèles
ont traduit ces formulaires bizarres , ces analo-
gies contraintes , ces symboles équivoques qui
étonnent . qui fatiguent, qui font spectacle dans
un camp. Au milieu d'une armée composée de
plusieurs milliers d'hommes différens , entourés
d'ennemis , tout devoit rendre nos frères timides
et prudens ; pour éviter la surprise, ils renou-
velèrent l'usage des signaux et des mots d'ordre.
D e l à , par une suite de l'esprit d'imitation , ces
paroles , ces signes, ces attouchemens convenus
universellement, et c'est leur seul mérite chez
le peuple maçonnique ; précautions nécessaires,
disent-ils, pour sauver leur secret des atteintes
de la curiosité ? de la traliisoii ou de lajpublicité :
Flamboyante, zg
tïe l.\ sans contredit toutes les cérémonies pas-
sées jusqu'à nous, et observées sans changement
notable clans les trois gracies qui conlionnent
l'essence et l'esprit de la maçonnerie. C'est à
celte époque dont le développement complet est
réservé aux seuls chevaliers de La Pales Line ,
dontlaseule indication suffit aux francs-wacons
proprement dits, qu'il faut inviolablement rap-
porter l'origine de cet ordre, multiplié si pro-
digieusement, répandu si généralement ; j'allois
presque dire, défiguré si totalement. Les c/ie-
v allers de la. Pales Line sont donc les premiers
et les vrais maçons- •' ceux-ci néamoins , c'est-
ù-dire , les Ecossais de Saînl-yJndré d'Ecosse,
euvent subsister indépendamment des autres,
Î ia théorie des derniers est liée à la tactique
de leurs auteurs; mais sans un besoin réciproque^
sans une chaîne nécessaire. La maçonnerie esl
mie belle dérivation, elle offre un système sim- ,
pie , ingénieux , que l'on peut suivre , qu'il faut
suivre et perfectionner. La Palestine est un
ordre subsistant par lui-même, qui peut-être
rétabli, sans rien détruire, sans cîéplacement,
sans dommage pour qui que ce soit, dont le
régime est utile, qui mérite, à tous égards, d'être
honoré, et qui rendroit incontestablemeut les
plus grands services. Les perfectionnés,
redressés dens leurs modes , dirigés sans r e l â -
che à leur vrai b u t , ne seroientpas une société
moins avantageuse; malgré le cri de la calomnie
qui les attaque et les persécute, celui-là seul
est criminel, qui fait d'un franc-macon l'en-
nemi de l'élat. César, accusé devant le sénat,
n'usa pas d'autre apostrophe envers ses déla-
teurs ; a Rome, le seul criminel est celui qui
C 3
3o L'Etoile
m'accuse d'etre ennemi de ma patrie ». ( P / u i r -
salc de Luc au i. )
SECONDE PARTIE.
Réglemens. JUTidiclions.
L A juridiction des maçons est tout-à-fait
gracieuse : ]a puissance coactive értant toujours
«ne émanation du pouvoir souverain, elle n'est
pas dans leurs mains; parce qu'ils ne sont
avoués ni du prince, ni de l'état, ils ne peuvent
forcer à l'exécution de leurs ordonnances; n'ayant
pas le droit de faire des lois posilives , ils
n'ont pas celui d'infliger des peines physiques.
Leurs règles, leurs obligations sont purement
morales , le délit ou la contravention, en ce cas,
ne peut être sujet qu'à des peines morales ,
encore doulerois-je si celle du déshonneur ,
de Ja laclie qu'ils peuvent faire h. la réputation
du déliquant, soit par une radiation aux re-
gistres, soit par l'exclusion delà loge, et, depuis
peu , par la suppression de titre de maître et de
îa patente de maîtrise, est un acto bien lé-
gitime. il n'est pas à nombrer combien de
fois j'ai répété ces vérités aux waçons qui m'é-
toient subordonnés. .Aux accusations, aux cla-
meurs, aux plaintes, il n'y a qu'à prendre un
parti violent , propos vague et que chacun tient
sans savoir pourquoi, je répondois toujours.*
mais, mes chers frères , que ferez-vous k ce
prétendu coupable? userez-vous de violence 9
c'est sortir de l'esprit de l'ordre; vous le ju-
gerez; vous'le condamnerez, vous lui signi-
fierez votre arrêt; quel cas en fera-t-il? où
sont vos licteurs et vos droits? 11 appellera de
toutes ces superbes décisions au tribunal de la
L 3
126 L'Etoile
liberté, premier caractère de l'homme, devise,
de notre état ; il en appellera peut-être an tri-
bunal de la raison, qui sans clonlo, cassera la sen-
tence, et démontrera l'insuffisance du juge. C'est
au sentiment seul à contenir dans des règles, qui
doivent être aussi de pur sentiment, des hom-
mes qui ne sont liés et subordonnés que par
te sentiment : n'admettez que des sujets capables
d'en respecter l'empire, il sera absolu, et vous
éviterez cette foule de lois arbitraires qui an-
noncent une mauvaise organisation, et montrent
pluîôt le caprice de l'esprit humain, que la va-
lidité d'un lien destitué de tous les arcs-boutans
civils , qui seuls peuvent lui servir de point d'ap-
pui. De là cette variété introduite dans presque
toutes les loges, qui défigure le cod»; primitif
des lois maçonniques, et niet chaque maçon.
dans le cas de pouvoir éluder un précepte par la
citation d'un autre, qui sur le même objet con-
tredit expressément. L a pureté de la morale ne
lecoit point une atteinte notable par ces diffé-
rences, c'est tout ce qu'il m'importe de justifier
quant à présent: il existe même un formulaire
commun , des préceptes anciens, qui sont à peu
de choses près les mêmes partout; cette catégo-
rie se divise en relation de chacun des grades;
eu les parcourant, nous compléterons peut-être
1 idée que l'on a déjà prise de ces grades eu eux-
mêmes.
Flamboyante. 127
A R T I C L E P R E M I E R ,
i assi-
gnant la dernière place , et en l'occupant aux em -
pJois les plus bas, pour le service des frères»
ART. V. Ce nom est le seul reçu en loge ,
celui de monsieur y est absolument proscrit,
ainsi que l'usage de toute langue étrangère,
et différente de celle que l'on parle habituelle-
ment dans le pays, ou au moins dans la loge,
les assertions avec jurement sont également,
punissables, étant bon de réprimer tout ce qui
tient trop au style des profanes, dont nous cher-
chons à nous séparer.
ART. VI. L'obligation du secret est rigou-
reuse à tel degré, qu'un frère qui seroit trouvé
y avoir manqué ne peut obtenir aucune grace,
attendu qu'il est dans le cas du parjure , faute
qui ne permet plus de lui rendre aucune con-
fiance. C est par cette raison de la nécessité
absolue du secret, que les femmes sont exclues
des loges, et ne peuvent, sous aucuns prétextes ,
y être admises. L'exemple de Samson et de D a -
lilafait loi, de telle sorte qu'un maçon qui in-
t-ioduiroit des personnes du sexe dans le sanc-
M2
T3(S V Etoile
tuaire de nos travaux mémo, h Phouro du
banquet, seroit, par une juste punition, dé-
chu d e l à qualité de vénérable, s'il l'étoit, ou
de toute autre fonction, et privé pour neuf ans
dans rentrée des loges.
ART. VII. L a charilé étant notre principal
devoir, tonte loge devra secourir un frère
dans le besoin pressant; si c'est un frère de
la loge, on ne devra pas attendre qu'il de-
mande du secours, il faut le prévenir; c'est
pourquoi l'atelier ou banquet doit toujours être
médiocre et frugal, pour ne pas épuiser les
fonds, et garder des ressources pour ces sortes
de circonstances.
ART. VIII. Il seroit indigne d'humilier un
frère, et de l'obliger d'avouer sa nécessité et
son malheur souvent imprévu , tel qu'une ban-
queroute, des lettres protestées, un navire
péri, la foudre du ciel 3 un vol, un incendie,
ou une perte générale, ou quelqu'autre affaire
à lui seul connue, et qu'il ne convient d'ap-
profondir s'il est estimé honnête homme; alors,
on doit faire un effort extraordinaire, épuiser
les fonds de la loge, saigner la bourse des parti-
culiers, parce qu'il vaut mieux réparer tout d'un
coup sonmalheur que de l'aider foiblement,sur-
tout si c'est un frère respectable dans l'ordre, et
distingué dans l'état civil.
ART. IX. On sera plus circonspect sur le
compte des frères étrangers auxquels on don-
nera néanmoins du secours, mais sans déran-
ger les fonds, et même, dans ce cas, les piiif»
pécunieux de la loge se cotisent entr'enx
pour y subvenir ; et lorsqu'un frère visiteur
s annoncera sous prétexte de demander du se-
cours, comme il est possible, sous ces dehors de
Flamhojavle. 1S7
la probité, d'etre trompé par un frère expulsé, la
loge examinera srrupnleiisemeut s'il est muni
d'un certificat authentique qui témoigne de ses
bonnes mœurs et do son honnêteté.
ART. X. 11 ne sera permis à aucun franc-
maçon de changer, innover, expliquer à son gré
les questions de sa sublime science, à peine d'ê-
tre déchu à perpétuilé du droit d'être ponvu aux
grades supérieurs, et, en cas de pertinacité, de
tout suffrage actif et passif, pendant un an; et si
l'opiniâtreté et l'insolence ctoient poussées plus
loin , d'être expulsé pour toujours de la loge.
ART. XI. Dans Pun de ces cas, le Vénérable
de la loge 011 le délit seroit arrivé en donnera
avis à toutes les loges dispersées sur la surface
de la terre , par une lettre circulaire contre-
signée du secretaire , avec injonction dé ne point
recevoir dans leurs mystères le profanateur
qui sera désigné' par nom , surnom et qualité.
ART. XII. La boisson et l'ivresse n'excusent
pas les torts d'un frère dans la loge , ni son indis-
crétion an dehors ; au contraire , elles aggravent
la faute, parce qu'un franc maçon doit to 1 jours
être sobre et de sang-froid ; c'est alors cepen-
dant un moyen de mitigation à la peine, et l'on
peut incliner à la clémence, hors le cas de r é -
cidive. En général, il faut envisager les voies
d'expulsion, comme odieuses, et il est bien dis-
gracieux de chasser d'une compagnie un m e m -
bre que l'on auroit dû examiner plus scrupu-
leusement avant de l'admettre; car, d'un côté,
c'est exposer la société à l'indiscrétion d'uo
profanateur banni ; de l'autre , c'est l'exposer
lui-même k se parjurer.
ART. X I I . Chaq ne logo devra recevoir gra-
M Z
i3S V Etoile
tnitement jusqu'au grade <îe maître, un méde-
cin et: un clm urgien , qui par ce moyen seront
obligés de visiter et médicamenter tous les frè-
res malades; leurs cures et soins ne seront
pas payés, et à eux expressément défçudu de rn-
cevoir aucun présent ni, salaire; les remèdes
seront fournis aux dépens de la caisse; et cha-
que frère, de quoique qualité qu'il soit, devra
souffrir ces sortes de secours*
ART. X I V . Dans chaque grade il y aura
toujours trois frères infirmiers pour assister de
nuit et de jour le malade, et se rele'ver alter-
nativement ; s'ils sont trop peu pour y fournir,
ils demanderont du secours au vénérable qui
nommera de^s frères d'office à cet effet : ils
ne perdront pas le malade de vue, à moins qu'il
ne l'ordonne, et auront soin de ne se mêler
d'aucune affaire de famille, ni donner aucun
conseil qui puisse être préjudiciable.
ART. X V . Si le malade m e u r t , les infirmiers
en iront faire part au vénérable, qui ira lui-
m ê m e , ou enverra des députés complimenter
les intéressés, et leur offrir tous les secours de la .
loge, et au jour de la pompe funèbre, il ira,
fera trouver tous les frères en gants blancs, et
crêpe en écliarpe, lesquels de retour de la cé-
rémonie reviendront à la maison de la loge,
écouteront prononcer à l'orateur l'éloge du dé-
funt dont la date de la mort sera enregistrée au
livre secret ; ils se retireront ensuite sans tenir
atelier, pour marquer leur douleur.
ART. X V I . En cas de mariage d'un frère, la
loge témoignera sa joie proportionnellement à
l'état, rang maçonnique et civil dudit frère . par
une dépntation à l'épousée, en lui présentant de
\
Flamboyante. jSg
la part de lâloge une paire de gants et un présent
convenable, P/uvitant à nous procurer une suite
de Luftonsquiressemblenthlouraulrur. Lp len-
demain, s'il est possible, ia loge donnera un
banquet et fête somptueuse à tonte-la noce, ces
circonstances étant toujours à saisir, pour té-
moigner combien l'ordre s'intéresse au bonheur
particulier de chacun de ses membres-
Il seroit possible, mais en même temsje rrois
très-ennuyeux, de produire cent autres arlicles
de réglemens, statuts, police particulière de
loge, discipline de grades, qui, se répétant, re-
viennent assez au m ê m e , et dont en substance
on n'augureroit pas mieux qu'on peut le faire de
ceux-ci, combien la morale des maçons, an-
noncée au candidat lors de son initiation , est
pure et soutenue au détail dans les préceptes
et les devoirs qu'on lui impose, il est peu de so-
ciétés dont les maximes paroissent plus exacte-
ment conformes aux vertus essentielles qui peu-
vent décorer l'humanité et faire sou bonheur»
Cette divulgation, que je me suis cru permise en
faveur de mes frères pour déprévenir sur leur
compte, pour leur acquérir des partisans et des
apologistes, fait bien effectiment l'éloge de la
maçonnerie ; que n'est-ce aussi celui de tous
les maçons ? J e ne conçois pas quel intérêt ils
croient avoir à cacher avec tant de soin des
choses qui ne peuvent que les honorer; ce raf-
finement mystérieux a l'air d'un enfantillage, et,
quand à toute cette discrétion ou ne gagne
que des soupçons injurieux, des combinaisons
flétrissantes, je ne vois point que le fade plaisir
d'inquiéter les autres vaille la bonne opinion
que l'on y perd; c'est une duperie, ou le but des
I40 T* Etoile
rnaçons et analogue à leur doctrine ; en ce ras ,
ils ont tort de se tenir closet couverts,c'est nuire
au grand tout, c'est en séquestrer des parties
utiles , dont l'exemple animeroit le reste aux ver-
tus sociales , trop méconnues , trop négligées ,
et qui nexistent plus que dans quelques livres
qu'on ne lit guère; si au contraire l'objet des
maçons contredit, en la plus petite chose, la
morale et les préceptes , alors leur doctrine de-
vient une imposture , un piège dangereux , que la
fourberie tend à la bonne foi des uns , à l'aveugle
curiosité des autres , à l'imbécillité de presque
tous : alors j'abjurerois moi-même un ordre que
j'étudie depuis vingt ans , et dont j'aurai si mal
aperçu les principes et les rapports ; mais non ,
jè connois mes frères , et j'ai la présomption de
croire que personne mieux que moi n'a su les
démêler : les vues sont aussi droites que leurs
réglemens et leur morale l'indiquent, les chefs
désirent peut-être en procurer l'exécution , le
fanatisme du secret n'est qu'un péché d'habitude
qui ne signifie rien, et dont il ne faut tirer aucrine
conséquence. Un méchant diroitque la loi qu'ils
imposent à cet égard est une précaution sage ;
ils prévoient que si le public savoit, à n'en pas
douter, quel est le genre de leur travail , la
texture de leurs grades1, et les lourdises dont ils
s'occupent gravement, on les prendroit pour
des fous et des imbécilles ; mais je ne les ai
jamais regardés à cet égard que comme des en-
thousiastes ; et je suis si fort accoutumé à voir
les hommes se livrer aux surfaces,sans choix,sans
raison , sans examen de la vérité , que je ne m'é-
tonne point , avec le ton emphatique de celui
qui dispense les soi-disantes lumières de l'a^e
Flamboyante, 141
royal, que quantité rlr gens s'y laissent prendre.
Au reste, on no peut pas dire qu'il y ait un mal
r^ei dans cetle filiation de dignités bi/.arros dont
l'effet naturel devroit être d'établir des supé-
rieurs, une classe d'hommes subordonnés; si
cette subordination , si nécessaire au 'soutien
d'un corps quelconque , se mouloit une fois chez
le peuple maçonnique, les réglemens auroient
plus de vigueur , et la prétendue juridichon de
ceux qui les ont dirigés , ou qui sont préposés à
leur accomplissement, ne seroit plus un nom
frivole , mais une autorité efficace.
Dès qu'il est convenu que l'engagera ont da
candidat est valide dans toutes ses parties , au
moyen des avis préliminaires qu'il a dû recevoir
du parrain, du préparateur et du m a î t r e , par
lesquels on l'a prévenu que l'ordre n'exige rien
de contraire à Dieu , an souverain , à l'état et aux
mœurs ; seulement il astreint à l'obéissance
parfaite , k une discrétion à toute épreuve ; si
celui qui , sur la foi d'un tiers , a livré la sienne,
est valablement lié à l'exécution de ses pro-
messes, il l'est aussi à l'exécution des réglemens
qui n'en sont qu'une suite , et dont on n'aura
pas manqué de lui donner lecture le our même
de sa réception. Si l'on a dans le cœur, et tout
homme est dans ce cas; si l'on a i e germe des
vertus et des bons principes , qui sont l'apanage
du citoyen religieux, du sujet fidèle, et de
l'ami sincère , leur développement, tel qu'il se
trouve dans la maçonnerie , doit être un aiguil-
lon déplus pour décider à leur pratique; et alors,
pour ramener ceux qui s'égarent, pour confon-
dre les transgressenrs , ne devroit-il pas suffire
de remettre sous leurs yenx le tableau de
leurs devoirs et de leurs promesses ? Ce droit
1^2 L'Etoile
est dévolu wx*. franc s-maçons ; ils seront tou-
jours fondés à faire de justes reproches h ceux
qui, oubliant la sainteté du lien fraternel, m
déshonorent le caractère par des manœuvres
indécentes,une conduite irrégulière, ou desac-
lions vicieuses. Mais votre pouvoir , /nés chers
frères, ne va pas au-delà, prenez-y garde : la
représentation , la réprimande, les affronts même
que l'on peut faire dans l'enclos de la logo ;
voilà vos moyens: toute peine qui'dépasse le
seuil de vos assemblées devient illicite ; c'est un
abus répréliensible , un caustique violent , qui
enflammera toujours la plaie bien loin de la gué-
rir. Ceux contre qui vous exercez les menacés,
les clameurs diffamantes, et les censures publi-
ques, s'aigrissent, s'obstinent, réfléchissent, et
c'est le pire; car alors ils se souviennent qu'ils
éloient citoyens avant d'être maçons , cette pre-
mière qualité leur rappelle qu'ils ont bien assfz
des lois reçues , et de ceux qui les administrent,
sans multiplier leurs entraves par nn tribunal de
plus. Ce raisonnement est simple ? tout ce qui
sentie joug est déplaisant.
Considérons au surplus, mes chers frères,
et sans partialité, la manière dont tous vos ré-
glemens sont conçus, car je n'ai pas fait vœu
d'être toujours un fade apologiste : j'ai mon-
tré que dans l'énoncé, en général, ils étoient
conséquens, et s'allioient assez bien à la pu-
reté de la morale; mais an fond, à quoi ten-
dent-ils ? quel crédit peuvent-ils avoir, et com-
bien faudroit-il de précautions pour leur en
procurer? D'où vient en général le resport
que l'on a pour les lois? De leur utilité, de
leur éfude ? de l'autorité du législateur, du
Flamboyante, 148
concours (les puissances avouées qui secon-
dent la législation, et de la prennère défé-
rence, absequium f que rendent à la loi ceux
qui sont chargés de la maintenir, de l'inter-
préter, et d'en exiger l'exécution. II est i m -
possible de se refuser à l'évidence des défini-
tions de la cause, si l'on veut juger de l'eflrt
qui en résulte et que l'on en désire, et dont
elle est toujours l'antécédent nécessaire. Effor-
cez-vous, mes chers frères, je vous en p r i e |
de me prouver que tout cela vous convienne.
D'abord, l'utilité de vos réglemens est à peu
près une chimère; leur uniformité, un m e n -
songe; leur étendue très-courte ; je n'aperçois
aucun pouvoir législatif, et quant au respect, à
la déférence qu'on leur porte, vos chefs sont les
premiers à y manquer , et à enfreindre la règle.
Un peu de détail.
J e ne fais que parcourir les statuts de l'ordre ;
ils sont si multipliés, que, pour les transcrire
tous, il falloit excéder le lecteur et occuper
deux presses ; un précis à cet égard étoit plus
que suffisant. On peut envisager les lois maçonni-
ques sous deux aspects, ou dans leur utilité
générale, ou dans leur avantage particulier : au
premier cas, l'examen est court; prêcher l'hon-
n e u r , la religion, la bonne foi, la commisé-
ration, la modestie, le patriotisme, la fidé-
lité , ce n'est rien ajouter aux notions premières
que la main de l'éducation grave dans l'ame
de chaque individu, c'est une répétition de
principes qui suppose ou de l'ignorance et
de la malice dans ceux que l'on exhorte, ou de
l'insuffisance dans la doctrine commune, dans
les maximes universelles; qui sont comme le
144 L/Etoile
pivot de l'ordre civil et l'ame de la société;
eoiu superflu qui n'appreucf rien de n e u f , et
n'impose que des devoirs connus .• au second
c a s , ces même lois n'ont pas plus d'utilité,
parce qu'elles ne sont pas absolument fixes,
parce q u e , pour opérer le bien qu'elles indi-
quent , il faudroit un droit clair dans ceux qui
les dictent, la force en main pour l'exécution ,
et que d'ailleurs elles portent la plupart snr
des objets qui ne sont possibles qu'amant que
3 ordre des maço/LS, avoué à titre de corps
dans l'état, jouiroit eu conséquence de ses
prérogatives , et auroit le libre exercice de ses
fonctions. Toutes ces lois , ainsi que le secret,
appuient sur des hypothèses , et n'ont pas un
fondement plus solide qu'un certain grade
nomme élu commandeur, qui remonte l'ori-
gine de la maçonnerie aux conquêtes d'Alexan-
dre , et tire ses autorités de Quinte-Curce. Le
secours mutuel , premier vœu de la fraternité,
les ressources où Ton doit puiser pour celte
belle spéculation sont nulles '• la taxe prescrite
pour l'admission d'un candidat doit à la longue
former les fonds de cette caisse publique f i e
Tiai trésor de l'ordre , l'asile des malheureux î
c'est une belle image , nn fantôme impalpable;
d u n pole à l'autre, on citeroit à peine quatre
loges ou cette branche économique soit efîec-
tivement grefîee sur la bonne foi , et produise
des frais si généreux. La plupart des maîtres
ne s'étayent des réglemens dans le sens rigou-
r e u x , que pour autoriser les monopoles parti-
culiers qui peuvent tourner à leur profit, et
les, faire subsister secrètement, eux et quelques
«omplices; car il eu faut toujours pour ieï
Flamboyante. i^fî
manœuvres lioiUeusns, aux dépens do la place
dont ils a])iiseiif, et du caractère de maçons
qu'ils déshonorent. Le récipiendaire délivre ses
quatre, cinq ou six louis , plus ou moins ; car les
vanités àicèt égard sont encore un vice de règle-
m e n t ; il croit, bonnement que la bougie et les
gants payés, le surplus entre à la masse ; unfreie
trésorier , qui n'est ordinairement qu'un prête-
nom , ouvre son grand-livre , enregistre grave-
m e n t , au folio bien paraphé , le nom du payeur
et la somme payée. Arrive la Saint-Jean , jour
célébré, auquel les comptes et la gestion doi-
vent passer sous les yeux de chacun des m e m -
bres ; le maître adroit occupe la éance par des
chants de festivité , ou la friandise d'un repas
qui coûte fort cher à tout le monde; on n'a pas
Je tems de parler d'affaires ; c'est partie remise ;
ou si les comptes paroissent arrangés à l'avance
parles intéressés et les comptables , les dépenses
de l'année absorberont les f o n d s , la balance
penchera à coup-sûr au détriment de la loge ,
qui reste toujours redevable à ceux qui onl été
les mauvais ouvriers de sa régie. Personne n'ose
inculper le chef ni les vénérables officiers ; c'est
l'instant des élections; ou espère que le scrutin
pourra tourner en sa faveur; on se verra péut—
etre a portée d'en faire autant avec impunité 5
c'est une vengeance si douce ! Ainsi la malversa-
tion s excuse par 1 espoir de devenir à son tour
un malversateur Si quelque voix honnête
s élève et crie à l'iniquité, on fait taire l'audacieux
clairvoyant, e( peu de jours,après , la calomnie ,
qui veut écarter ce témoin terrible , n'oublie
pas de faire retomber sur lui tout le blâme
£|ti elle méritoit» Les nouveaux reçus n'osent re-»
lomQ L ' N
146 L'Etoile
clamer contre cette odieuse besogne, ils sont PH-
core trop jeunes à la cause , leur avis ne marque-
roi t pas, on bien la manie des grades les retient;
ils sont curieux , avides de dignités, de distinc-
tions, de cordons, de parures; on les leur ven-
dra gros, avant qu'ils acquièrent le privilège do
s'en plaindre. Je sais tel vénérable , quel nom,
qui pour lire à un pauvre diable eu chambre
tapissée et échauffée de soixante-dix bougies,
le chétif cabiei des rêveries de Zurobabel et du
passage d'un pont qui n'exista jamais, n'a pas
en pudeur d^exiger quatre louis d ' o r ; encore
fut-ce nu visiteur étranger , qui haussoit les
épaules d'une telle exaction, que l'on charges
de cette lecture ; car le digne représentant du
chef dus juifs délivrés, qui présidoità ce téné-
breux conciliabule, ne pouvoit déchiffrer l'édit
de Cyrns, et la pitoyable histoire de la sortie de
Babylone. KégXemevs maçonniques, à quoi ser-
vez-¥ous donc? si chacun vous interprète à sa
«•uise, si les commentaires du sordide intérêt
peuvent avilir le texte prècièui et estimable que
votre code renferme. Il est une rè^le générale
eu maçonnerie, et qui rapproche plus qu'on
ne pense des axiomes canoniques ; il faut que
le jjréLre vive de t'autel ; les maçons de ce
siècle savent merveilleusement appliquer cette
maxime ; habilesà tirer parti de tout, leur com-
merce est sans bornes. En vain un nombre de
chefs éclairés et dévoués au bien s'appliquent-ils
journellement à réformer les abus et détermi-
ner des formes constantes et stables qui assu-
rent l'état de l'un, les droits de l'autre, les rede-
vances de celui-ci, l'espoir de tout travail en
pure perte; la vertu même fournit des armes au
Flamhorante. T47
vice. J'ai vu les certificats respectables d'nn
corps que je révère, et cpii sont le signe inva-
ria])le et le caractère fixe de la fraternité, de-
venir l'inslriiment de la cupidité d'nn maître qui
les achète trente-six sous, pour les revendre
quinçe livres dans le secret de sa chambre gar-
nie, ou malgré la fièvre e) le mal de David qui le
ronge, il allume brusquement trois cierges,
lance par terre une aune de toile cirée, cou-
vre de bleu un guéridon vermoulu, et instru-
mente dans son accès sur la bourse d'une vic-
time qu'on lui amène, qui semble se faire
maçon tout exprès pour lui procurer de quoi
payer les drogues et le médecin qni le visite, et
qui peut-être lâte plus volontiers le gousset du
candidat que le pouls du malade. Un brave
homme indigné de ces infamies voulut y sous-
traire un assistant qui dans peu, sous prétexte
de passer du triangle au carré , devoit subir le
même sort, et lui suppléa pour cinq louis d'or,
dont 011 pouvoit montrer l'emploi, trente gra-
des, trente fables, qui lui en auroient coûté
cinquante en pure perte; aussiiôt les serpens
s'agitent, l'envie tresse ses cheveux, Mégère
lui prête son sifflet; sans égard pour un nom
respectable , un personnel sage , un titre ma-
çonnique de vingt années, digne prix de ses
travaux dans l'ordre , dont il est le plus ferme
appui, dont il seroit volontiers le réformateur,
il sort de la fange une voix glapissante et h a r -
die qui blaspheme l'honneur, la naissance et
la vertu; celle-ci, peu sensible pour elle-même,
parce qu'elle est dans le cas du JiLstum ci Lcna-
cetn propositi inrum , veut réprimer le scan-
dale ; alors la voix isolée, vox clamands in
N 2
• L'Etoile
dcscrto , s'enroue , s'étouffe , s'éteint, et Finit
par disconvenir bassement des injures qnVIle
n'avoit qu'essayées . et qui u oui pus pris. 1 listes
ressources des ames rampantes 1 peul-on smi-
ver par un désaveu la honte de ce qui nous y
oblige ? ces exemples ne sont que trop fié- :
quens.
Dans une province éloignée 7 barnere et clet
d'un grand royaume j un bourgeo's fanatique,
de bonne foi en matière de maçonnerie , et qiii S
renonceroit plutôt à son bureau , qui le fait
vivre , qu'au maillet qui le rend ridicule , a fait
dans sa vie deux cents sottises de ce genre ; il |
s'est tellement habitué au oui et au ucm , que j
j'ai vu de sa main vingt-cinq écrits qui se con-
tredisent, et sur lesquels on ne peut sauver sa j
nrobité , qu'en sacrifiant sa judiciaire, encore l
est-ce lui faire grace. Il est vrai^ que ces dé- ;
bauches de sentiment sur le même fait sont
d'ordinaire l'ouvrage de l'obsession et du mau-
vais génie de ceux qui l'entourent ; un neven
tracassier, sans principe, mauvais maçon, pe-
lit esprit, impertinent etfourbe, assisté dequel- |
ques frères de son calibre , tourne la tète au i
bon-homme. L'art royal , manié par ces mer- |
cenaires , n'est plus pour eux qu'une source |
d'intrigues, de lucre honteux et de préten- :,i
tions téméraires ; le vieil oncle qui hier en-
tendoit raison , passe tout-à-coup du blanc au
noir , et donne un démenti public aux lois de I
l'ordre et à lui-même. Réglemens maçonniques,
à quoi servez-vous donc î* U faut aider ses frè- •
res, c'est le grand principe; mais on n'ose
pressque plus iSquer une belle action . sans
compromettre sa délicatesse • un maçon esli"
Flamboyante. 14g
inablp qui n'a qu'une très-petite fortune, et
qui cependant est toujours le bui-eau d'adresse
des malheureux, parce qu'on lui sail un boa
cœur, essaya, il y a quelques mois, de rétablir
les affaires d'un autre maçon , père de famille,
en sollicitant pour lui une collecte de quatre
ou cinq cenls liv. , qui rétablissoient tout, et
dont la répartition sur le peuple maçonnique
d'une très-grande ville, venoit au plus à deux
sous pour chacun : douze à quinze frondeurs,
nourris aux calomnies, firent chorus pour d é -
crier cette bonne œuvre et en arrêter le cours ;
il courut de bouche en bouche que le solli-
citeur travailloit pour lui-même^ sa charité
n'en fut. point refroidie, parce que l'intention
étoit pure5 mais il est bien dur de se voir
ainsi toisé, par des gens san3 pudeur, à la mesure
des procédés dont ils sont eux-mêmes capables;
triste et dangereux effet du mélange qui p a -
roît assimiler les è res quand il les rassemble:
cependant, ces mêmes antagonistes de l'esprit
essentiel de l'ordre avoient juré à leur i n i -
tiation de tendre la main à l'indigent, les statuts
leur eu avoient répété l'obligation précise.
Réglemens maçonniques à quoi servez-vous
doue? La clandestinité, que vous proscrivez si
formellement, prend tous les jours plus de
faveur, et profane de plus en plus les vérités
maçonniques dont chacun se permet la dis-
tribution.
11 est constant que dans le régime primitif,
trois maçons composoient une loge, cinq la
lormoient, sept la rendoient juste et parfaite®
^ette réponse consacrée à l'instruction le prouve
sans réplique; alors ou ignoroit encore qu'ujx
•N 3
jJjo LJ' Etoife
parchemin fût le titre réel d'un maître de loge,
et que l'on pût acheter le droit d'asseoir des
impots arbitraires sur la curiosité publique ;
niais alors aussi, peut-elre délicats sur le choix
des sujets, u'admettoit-t-ou dans le sanctuaire
dp la vertu que des hommes incapables d en
efiacer l'empreinte, et d'en ouvrir les portes
avec le même passe-parlout qni pénétra chez
D a n a é ; cette prudence valoit bien des lois po-
sitives faites depuis , qui ne parent rien et
prévoient peu de chose; que l'on moi celle ,
nue l'on troque, que l'on commente à son gré,
sous le vaiu prélexte de police particulière,
exigées par les circonstances , la position des
lieux ou le caraclére des personnes. Rég.emens
mat omuq'ies , à auoi servez-vous donc. Cette
exclamation me devient familière , le détaut
d'uniformité détruit tout le bien que vous
pourriez produire ; un secrétaire ue ht de vos
articles que ceux que peuvent élayer le sjsleme
de sa pré eution actuelle qu'il veut faire valon ;
un maître de loge n'emploie votre autorité que
quand elle peut corroborer la sienne , dans le
cas où l'interprétation milite pour sa vanité ou
ses droits : entre les barils et les canons , que
tout ingénuement un profane nommeroit le
verre et la bouteille, la question s'agite, le
jugement se prononce „ la règle s'établit, et
l'on boit le vin du marché.
E n vain un chef éclairé , plein de zele e
de talens : un chef qu'une nation entière avoue
d'après le choix des maîtres auxquels il préside,
s'eHbrce-t-il à l'orient d'une longue table qu un
peu de drap vert couvriroit plus décemment,
de faire écouter ses conseils et la sagesse de
F la nib oj-ante. i5t
ses Jécisions; eu vain à ses côtés tin groupe
de maçons Iiounétes et sages titcheut-ils do
le seconder, mi secrétaire intègre taille inu-
tilement la pin me diligenle et fidèle qui doit
tracer stir le grand livre les ordonnances du
bon ordre et les raisonnables combinaisons
de ceux donl l'étude est d e l e mettre par-lout :
ce digne dépositaire des oracles du grand orient,
ces honorables collègues , cliacun dans leur
partie , surveillans , experts , tous attendent en
pure perle le succès de leurs louables soins :
c'est, l'histoire du grand-prêtre, qui, dans le
fond du temple rebâti par la volonté du roi
de Perse , faisoit passer la sacrée parole et
le terrible nom de l'Eternel ; la foule est au
bas , elle fait grand b r u i t , et empêche l'arti-
culation des lettres d'être enlendue, eii.couvrant
le son par des éclats plus forts. Uuê fois la
patente obtenue, le maitre qui en est pourvu
en plastrone son cœur , et de ce moment il
devient impénétrable aux traits de la vérité.
N'est-il aucun moyen de remédier à cetle
calamité ? C'est le vrai mot q u i , semblable
aux fléaux d'Egypte , frappe d'une plaie générale
tous les enfans d'Israël, et couvre d'une lèpre
presqu'incurable la république maçonne. L ' i n -
conséquence et la foiblesse des réglemens , la
débilité des régisseurs , le mince crédit de la
juridiction ne sont pas des défauts irréparables;
l'ordre ne peut reprendre une certaine consis-
tance qu'autant qu'ils seront réparés; propo-
lons-en le plan.
ïSs U Etoile
Poème desSaisoiu*
164 L? Etoile
InLeUigenLipauca , travaillez donc, mes frères,
pour le bonheur de rhumauitéy ce n'est pas
vous écarter du b u t : ou si, toujours attachés
à vos emblèmes, vous voulez eu suivre le
sens, remplissez donc enfin les conditions qu ils
vous imposent; n'oubliez point la lettre G ,
l'initiale de la cinquième des sciencës, elle
brille au centre de l'étoile flamboyante , parce
qu'en effet c'est de la géométrie que l'on em-
prunte l'éclat et la vérité lumineuse qui se
répand sur toutes les opérations de l'esprit.
Souvenez-vous des sept marches de votre
temple, elles indiquent les sept arts libéraux
à l'application : le célèbre frère Ramsay 1 avoit
saisi quand il proposa d'occuper les maçons à
la formation d'un dictionnaire général des arts
et des sciences qui eût instruit le monde ut
immortalisé . ses auteurs * ce même escalier
rappelle aussi aux Jrancs-macoîis, les sept
vices capitaux qu'ils doivent fouler aux pieds.
Puissent-ils en conséquence pratiquer sans
relâche les vertus essentielles qui y sont diamé-
tralement opposées: si vos conversations a cet
égard j mes chers frères, peuvent suffire a votre
éloge, j'espère le consommer dans le second
volume par la colection des discours dont vos
orateurs entretiennent la loo;e de chaque chan-
gement de tapisserie; vous me comprenez. Jy
joindrai l'esquisse d'un grade physique, ({"i
peut-être sera, quand vous le voudrez, un but
r é e l , et dont l'œuvre seroit bien aussi noble
que le rétablissement d'une vieille église dans
nu pays que vous avez quitté , suivant toute
apparence j a pour n'y jamais revenir. »
F Ian ib oj'ante. xbS
cubique n S 1 , U e deS au
- r e s ' u 5 9 u ' a u complément
F 1' If D U T O M E PREMIER.
t a b l e
DES T I T R E S
C o n t e n u s d a n s le T o m e p r e m i e r .
F i n d e la T a b l e d u T o m e p r e m i e r .
L5 É T O I L E
flamboyante.
L' É T O I L E
FLAMBOYANTE,
o u
LA SOCIÉTÉ
D E S
FRANCS-MAÇONS,
Considérée sous tous les aspects.
T O M E S E C O N D
————— | -—
A L ' O R I E N T ,
CBEZ L E S I L E N C E .
^ E T O I L E
flamboyante.
,a
8e À » » » , L'm.S:""""" " " !'
10n
pouvoir restituer au vrai .paUlcu,lère de
Une
usurpée par le zèle I t ^ Pla^
long-temps ^ mes '
bon^Ma^on^sont e l s e " ^ 1 1
homme vrai, e x e m p r d e 6 e " e n t c e l l e s <le touî
vention , j ' o s e a , P t . ^ P r e J H g é s « de p r é -
A 3
6 L ' E T O I I , E
C'est au maître , que vos s u f f r a g e s , vont bien-
t ô t installer , mes chers frîres , à suivre à l'a-
venir , à cet é g a r d , la route q u ' i l croira la pluj
s û r e et la plus c o n f o r m e à vos intentions ; si
j e la trace en p a s s a n t , c'est p o u r payer votre
confiance , d'une sincérité lumineuse , et n'a-
voir point à rougir vis-à-vis de moi - même ,
d'une réticence qui cadreroit mal avec ma fa-
ç o n de penser. Au r e s t e , j e n e m ' é r i g e ni en
r é f o r m a t e u r , ni en auteur de système , et je
serai toujours le p r e m i e r , p o u r le b i e n de l'har-
monie g é n é r a l e , à suivre les sentiers battus.
Qu'elle seroit heureuse , mes chers f r è r e s ,
cette h a r m o n i e , et combien l'ordre y gagne-
roit ! Qu'elle seroit aisée , et combien on s'en
éloigne ! Souffrez que j e m'élève encore ici
contre u n a b u s terrible : la source de toutej
les divisions qui aliènent l'esprit de l a ma-
çonnerie , est u n principe vrai , mais mal in-
t e r p r é t é , et qui p r o d u i t toujours des consé-
quences f â c h e u s e s . T o u s les h o m m e s sont
é g a u x , disons-nous d a n s les loges , chacun est
â p r e à devenir Maçon , l'état civil des per-
sonnes, la n a i s s a n c e , le r a n g , n e sont ni un
m é r i t e , n i un obstacle : le motif est juste ?
il falloit n o u s inspirer d u liant e t de l'amé-
n i t é , exclure l'orgueil , proscrire sur-tout la
gèiio des t i t r e s ; mais en y donnant trop d'ex-
F L A M B O y A N T s; 7
tension , on a peuplé le momie do Maçons yils
qui nous déshonorent et nous affligent : o b l i -
gés par état à penser servilement, à avoir des
Vues basses, gens sans éducation , sans l u -
mières , que trop souvent sans m œ u r s , leurs
procédés journels peignent leurs s e n t i m e n s ,
leur rencontre doit nous h u m i l i e r , leur inti-
mité nous avilit , leurs actions donnent aux
profanes la plus mauvaise idée d e la maçon-
nerie. Heureux encore , qu'en bornant t o u s
les eiforts de leur rampante imagination à ce
genre de tracasserie, leur véritable é l é m e n t ,
et dans lequel ils se nourrissent; heureux si
ces scènes indécentes ne passent pas l'enceinte
de nos l o g e s , et si nous pouvons dérober au
public les justes sujets de plaisanterie et d e
critique qu'elles ne peuvent manquer d'exciter!
Mais enfin, à cet égard , le mal est f a i t ; toute
précaution ne peut plus avoir lieu que pour
l'avenir ; s'il est un remède , quant à présent „
s'il est une digue possible à opposer à ce t o r -
rent fougueux, c'est en r a m e n a n t les plus
fautifs, par la voie de la p e r s u a s i o n , mise
au taux de leur capacité ; c'est en les con-
fondant par des actes de c l é m e n c e , qui r a -
niment dans leur ame flétrie , le g e r m e du
remords ; et sans faire d'application précise j
c'est particulièrement dans ce Jour de joie es
8 I / E T O I L E
<Je réunion que je vous i n v i t e , mes frères, s
oublier les t o r t s , à l'aire grace à tous les
c o u p abl es , à étouffer les cabales par votre
m o d é r a t i o n , en vous promettant par la suite
d ' ê t r e plus scrupuleux sur le choix des sujets
que vous admettrez , et sur-tout moins faciles
d a n s la distribution des lumières ultérieures
qui rapprochent trop du s a n c t u a i r e , des êtres
faits pour n'y jamais e n t r e r . Passons l'éponge
sur des anectodes scandaleuses , filles de l'in-
térêt , tramées par la f o u r b e r i e , et déguisées
p a r l'imposture ; et si c'est aujourd'hui dans
t o u t l'univers le beau jour des M a j o n s , ou-
blions toutes les actions qui t i e n n e n t du pro-
f a n e et du p r o f a n a t e u r , et n e voyons que la
qualité indélébile de frère.
J e ne m'étendrai point i c i , mes frères,
s u r l'espèce des moyens que je crois propres
a r é d u i r e en pratique , la t h é o r i e des pré-
cautions que je viens de vous p r o p o s e r , d'au-
tres temps , d'autres soins ; d'ailleurs, le
concours de la respectable loge, Saint-Jean
d u . . . qui pour le bien général de l'ordre
e t notre satisfaction particulière vient enfin
d e se rapprocher de n o u s , n e peut qu'aider
beaucoup aux progrès, de l'art r o y a l , à la
réparation des torts qui se commettent con-
t r e nos p r i n c i p e s , et à la réforme total des
F l a m b o y a n t e . 9
abus qui dégradent la m a f o n n e n e . Long-temps
dans le silence , nous avons été les admira-
teurs des sages travaux de cette l o g e , l'af-
fection directe et la considération personnelle
que nous ressentons tous pour son digne c h e t ,
enfant de la nôtre , l'estime qui est due en
détail aux ouvriers qu'il a r é u n i s , tout enfin
dès le commencement a mérité de notre part
des éloges et des égards, tout a excité dans
nos coeurs cette noble émulation que produit
toujours le bon exemple. J e voudrois , mes
chers frères, q u e , comme m o i , vous eussiez
été témoins , au berceau , pour ainsi d i r e ,
de cet établissement, vous auriez vu s'élever
les sacrés autels du grand Architecte de l'u-
nivers , sur les débris de l'idole de Dagon ,
et vous admireriez encore davantage les heu-
reux progrès de ce nouveau t e m p l e , où la
vertu préside , où l'honnêteté habite , ou
l'humanité s'occupe sans cesse à faire des
actions d'éclat. Le jour de la solemnité pré-
sente reporte nécessairement mon imagination
frappée à pareille époque , trois années ar-
rière de nous ; ce fut à peu près celle d e
l'installation du vénérable maître qui préside
actuellement, instant de difficulté et de crise ;
j'ai vu avec douleur la confusion terrible de
Helba , mot connu de beaucoup de f r è r e s ,
I O L ' É T O I L E
M ON F R È R E ,
C
26 L ' E T O I L K
généreuse et constante pour nous; de l à , sur-
t o u t , cette égiilité si parfaitement établie, qui
nous met tous au même n i v e a u , qui rlissipe
i e preslige des rangs, qui détruit tes jeux du
h a s a r d , et qui nous ramène sans dégoût et
sans difficulté à la simple qualité ii'liomme,
la seule précieuse, et souvent t op négligée.
Tout autre à ma p l a c e , mon frire , commet-
troit peut-être une imprudence, en insistant
si fortement sur cette égalité qui nous ho-
nore et nous distingue ; le langage de la vérité
peut paroître suspect, quand celui qui le tient
semble avoir intérêt de la faire valoir • je ne
puis en être soupçonné; tait pour savoir ap-
précier ce que vaut le plus ou moins de nais-
sance, vous devez m'en croire, loiaque, ou-
bliant moi-même ces prétentions frivoles , je
vous invite à l'égalité précieuse , ciment solide
de notre u n i o n , et base inébranlable de tout
l'édifice. N'appréhendez jamais que hors du
cercle des loges , un Maçon quelconque cherche
à s'en prévaloir ; son talent est sur-tout de
savoir distinguer les mérites réels et celui de
convention ; son usage est de les honorer ,
et jamais un bon frère ne s'en ecartGé
Un bon frire . • • Concevez , de grace ,
toute l'étendue de ce mot ; il peint à la ioia
le patriote, le sujet fidèle, le citoyen hon-.
F L A M B O Y A N T » . 2 7
C a
Î8 L ' É T O I L E
gneusement leur institut sous des surface!
symboliques. Je regrette sincèrement (IVHre
obligé de proportionner le développement de
nos usages au volume de connoissances cpi il
m'est permis de vous départir en ce jour :
sans c e l a , mon frire, parcourant avec vous
toute l'histoire de la guerre sainte , vous
connoitriez bientôt tous nos progrès, et pas-
sant successivement d'une croisade a l'autre,
je me garderois bien d'omettre celle où le
plus saint héros de la France , un de ses
plus dignes monarques, se m o n t r a notre plus
aident protecteur. Aux traits qui m'échap-
pent , mes frères , vous avez déjà sans doute
deviné le nom de Saint-Louis. Qu'il est flat-
teur pour nous de pouvoir, en célébrant au-
jourd'hui la mémoire révérée , sainte, et glo-
rieuse de ce pieux souverain, solemniseï en
même temps l'auguste nom du père des Fran-
çois ! Des rapports heureux , une parité sen-
sible de vertus, d'héroïsme, de piété , m'en-
gageroient involontairement aux détails du
parallèle , si les, bornes de ce discours pou-
voient le permettre. Comme François, mon
an)our est j u s t e ; comme citoyen, mon dé-
vouement est parfait ; comme Maçon , je
double ce sentiment et l'éprouve a^ec plus
d'activité -, vous le partages tous, mes. frères ,
F t A M B O T A K T E . 29
j'en snis s i r , et cette respectable loge , dont
depuis long - temps je connois la façon de
penser, n'a do yrai patron que son roi. J e
la trouve bienheureuse d'avoir à ce moment
pour témoins de sa joie ( des sujets distingués^
dont le mérite reconnu du p r i n c e , est mar-
qué par les rangs qu'ils o c c u p e n t , et par
des emplois qu'ils honorent. E i e n n'eût m a n -
qué sans doute à notre satistaction, si celui
q u i , dans cette province, représente si di-
gnement ce- monarque, et qui joint arac plus
belles qualités civiles , celle éroinente d'être
M a ç o n , avoit pu assister à nos fêtes , sa
présence les eût embellies , j'aurois particu-
lièrement désiré qu'il pût unir son suffrage
aux acclamations que la loge prononcera tou-
jours avec transport au nom de Louis l e
Eien Aimé ; vivat, vivat,, vivat.
N . B . Ce discours eût été déplacé dans la
bouche d'un homme sans naissance, vis-à-vis
d'un homme qui en avoit ; il est à présumer
que le maître et le recipifendaire étoient à
peu près but à b u t à cet égard. Cette manière
délicate de prêcher l'égalité,, ne persuaderoit
pas absolument que ce fût une chose si mer-
veilleuse, on y perdroit trop : la finesse d u
t a c t , et la noblesse des idées n e va guère
qu'avec celle du sang et de l'éducation ; il
e 3
3o L ' E t o Ï I. E
M E S F H E R E s ,
IMES F a i n ES,
]VIoN CHEK F R È R E J
M O N C H E R F R E R E ,
E
So L ' E T O I L E
LOGE DE COMPAGNON.
Discourspnur une réception de ce grade >
du i j Novembre 1765.
jVTss CREOIS F R È R E S ,
T R A V A I L D E M A I T R E .
]VÎ ES CHEB.S F R È K E S ,
O B S E R V A T I O N " .
La foule des grades qui suit immédiatement
les trois premiers , produit également un tas
de discours analogues aux rêveries qui sont
l'essence de ces modernes inventions; on se
dispense d'en donner aucun de cette espèce ,
parce qu'il seroit indécent de dialoguer sur des
objets, dont on croît d'ailleurs, avoir assez
montré l'absurdité ou le ridicule : au surplus j
comme ces grades n'ont pas une forme fixe ,,
qu'ils varient suivant la chaleur d'imagination
eu l'intérêt particulier de ceux qui les adn*.
F a
64 L ' E t o i l e
nistrent, qu'en général hors de la Franco, ils
ont un très-petit crédit, les diseoursprononcés
en conséquences , ne peuvent intéresser, ni
instruire. La maçonnerie semble être parvenue
à son nec plus ultra , lorsqu'on arrive à l'e'cos-
sisme, moyennant que par une juste estima-
tion , l'on rejette vingt-cinq chimères qui por-
tent ce nom , pour s'attacher au seul grade qui
le mérite, et qui est connu de peu de per-
sonnes. Comme il est assez simple que chacun
soit de son pays , l'on ctoh devoir donner la
préférence à l'écossinie d'Éeusse , intitulé de
Saint-André : les choses sérieuses et raison-
nables qu'il contient, vaudroient bien , si cela
se ponvoil, une dissertation particulière et
lumineuse ; mais l'on se bornera aux préroga-
tives et privilèges acquis aux Maçons qui ont
obtenu ce grade ; cette ébauche suffira pour
en donner une idée avantageuse.
F L A M B O Y A N T E . 65
T S . È S - I I E S ? E , C Ï A B I , E S F A I K E S ,,
V
F L A M B O Y A N T E .
94
T . V . M A Î T R E , , M-ES C H E R S F B E R E S
111:1111
' • «Tit Je l'empire de la vertu.,
pour l'accroissement de l e m p
dont ils renouvellent à ton nom, et en ,a
n risen c e , le vœu solemnel, d'être sans ro-.
lâche les plus zèles s e c t e u r s , h c u ^ y h c u ^
Jiau\é.
F t A M I> O T A N I E. Il3,
T - V. M A Î T R E , M Ï S , CHUKS F R E K E S
C A N T I Q U E *
L
122. jL ' É t ô i i -E
ies rogi'ëts sont exilés, los Maj'6115 no les
appréhendent jamais ; adroits il lacer les guir-
landes, les roses du plaisir , avec les lys de la
sagesse, nous ne dégénérerons jamais; nos prin-
cipes Se retrouvent p a r - t o u t , au fort du tra-
vail) au sein dés f ê t e s , au foyer des j e u x ;
le feù de l'amitié est le seul qui nous échauffe;
nous voyons la joie , nous la saisissons , mais
nous voyons ses bornes , nous savons les res-
pecter i qu'il n'en soit j a m a i s , mes freres
nouveaux reçus , à votre zèle pour notre res-
pectable association ; nous n'en mettrons jamais
aux sentimens que vous devez attendre de
notre p a r t , et que je suis flatté de vous garau»
iSS. Vivant, vivant, vivant.
i? t A. .« tt o y A N T S. 123;,
2E
S T A T U T S .
D E S:
P H I L O S O P H E S
I N C O N N U S . ,
A,R. T I C L E P R E M. I E R»
nature. , . .
R. L'or vulgaire ressemble à un mut, le-
quel parvenu à une parfaite maturité a été
'séparé c.e l'arbre; et quoiqu'il y ait en lu»
une semence très-parfaite et très-digeste néan-
moins si quelqu'un, pour le multiplier, le
mettoit en terre, il faudroit beaucoup de
temps, de peine , de soins, pour le conduire
jusqu'à la végétation; mais si, au heu de cela,
on prenoit une greffe ou une racine du même
aibre, et qu'on la mît en terre, on la verroit
en peu de temps , et sans peine , végéter et
rapporter beaucoup de fruits.
D. Est-il nécessaire à un amateur de cette
science de connoître laformationdes métaux
dans les entrailles de la terre, pour parvenir
à former son oeuvre f
E. Cette contioissance est tellement néces-
saire, que si, avant toute autre étude , on ne
s'y appliquoit pas , et l'on ne cherchoit pas a
imiter la nature en tout point, jamais on ne
pourrait arriver à rien faire de bon.
D. Comment la nature forme-t-elle donc les
métaux dans les entrailles de la terre, et i e
HhOi les compose-t-ello l
jR..
J? L A M B . o ' r V If T E. jî^r
• E . La «Bture les compose toiis <fe; soufre
et de mercure, et les forme par leur double
Vapeur.
D. Qu'entendez-vous par cefte double va-
peur, et comment par cette double vapeur les
îfeëtaus péuveut-ils être formés!
R. Pour bien ehteudro cette réponse, il faut
savoir d'abord que la vapeur mercuïieîle unifi
à la vapeur sulfureuse, en un lieu caverneux:
où se trouve utte eau salée qui leur sert de
matrice, il se forme premièrement le vitriol de
nature ; scccndement, de cè^ vitriol de nature ,
par la commotion des élémens , s'élève une
nouvelle .vapeur , qui n'est ni mercimellc , ni
sulfureuse •, mais qui tient des deux natures;
laquelle a.rivant en des lieux où adhère la
graisse du. soufre, s'unit avec elle, et de leur
niiion se forme une substance glntineuse-, on
masse informe sur laquelle la vapeur répan-
due en ces lieux caverneux, agissant par le
moyen du soufre qu'elle contient en elle, il en
résulte des métaux parfaits, si le lieu ot l a
vapeur sont purs; et imparfaits, si au con-
traire le lieu et la vapeur sont impurs; ils
sont dits imparfaits, ou non parfaits, pour
n'avoir pas reçu leur entière perfection par
la coction.
D. Que contient en soi cette vapeur?
I?3 L'ÉTOILK
•r Elle contient un espnt de Lumière et de
Jeu de la nature 4"s corps célestes, lequel
doit être proprement considéré comme lalor-
me de l'univers.
D Que représente cette T a p e u r .
B. Cette vapeur ainsi imprégnée de 1 esprit
universel, qui n'est autre que la véritable Etoile
flamboyante, représeBte assez W e prenner
chaos , dans lequel se trouvoit entériné lout
ce qui étoit nécessaire à la création, c'est-a-
è i r l , a matiere et la forme umverselle .
D Ne peut-on pas nonplus employer l'ar-
„ p n t vif vuleaire dans ce procède i ;
E. Non, parce que, comme xl a de,a ete dit,
l'agent vif vulgaire ,.'a pas avec lui 1 agent
^"comment cela est-il désigné en Maçon-
îlC e
^ Par le mot de vulgaire ou profane ; en
nommant tel, tout sujet qui n'est pas propre
a l ' œ u v r e maçonnique. C'est dans ce sens qu il
O D E .
l a je garde la parole.
q u e s t i o n ,
D . Donnez moi le mot de ralliement de»
Philosophes l
R. Commencez) je v o u s répondrai.
D . E t e s - v o u s apprenti!' P h i l o s o p h e !
R M e s a m i s et les s u g e s m e c o n n o i s s e n t .
R . D e p u i s l ' i n s t a n t d e s e s r e c h e r c h e s , jus-
qu'à c e l u i d e s e s d é c o u v e r t e s •. i l n e vieillit
p o i n t .
B . S i t o u s l e s c a t é c h i s m e s d e M a ç o n ^
et c e u x d e s a u t r e s g r a d e s d e c e t t e p a r t i e q u e
V e s p è r e c o m m u n i q u e r u n j o u r a u P u b l i c , s H
a c c u e i l l e cette é b a u c h e ; il est à c r o i r e q u e
l'on s ' a p p l i q u e r o i t d a v a n t a g e a s e r e s s o u y e n
d e s q u e s t i o n s d e l'ordre ; m a i s l e u r s é c h e -
r e s s e f a t i g u e l a m é m o i r e , p e r d le t e m p s , e t
r e b u t e l'esprit. , .
O n Y t r o u v e d e s q u e s t i o n s et r e p e n s e s q u i
s o n t a b s o l u m e n t d i r e c t e s à la Maçonnerie pro-
prement d i t e , o u q u i e n é m a n e n t , p o n r 1 uti-
l'objet p u r e m e n t p h i l o s o p h i q u e c o n t e n u e u c e
g r a d e o u s u b l i m e p h i l o s o p h i e i n c o n n u e , il
F L A M B O Y A N T E. 207
pput être également utile à ceux qui ne sont
pas Maçons , y ayant beaucoup (le curieux et
d'amateurs de la science , qui sans âtre imbus
«les principes de l'Art Royal , s'appliquent
aux recherches curieuses de la nature : en.
e f f e t , le sort d'une chose bonne, est de pou-
T o i r l'être généralement pour tout le monde >
sans que telle ou telle qualité prise d'une société
particulière puisse exclure de sa participatien.
L e reproche que l'on a l'ait de tout temps à l a
Maçonnerie étant de dire que , puisque par
son régime elle doit rendre les hommes meiU
leurs j il est absurde que ses connoissances
soient absolument réservées à une poignée
d'êtres , qui par état sont tenus d'en, faire un.
mystère : l'objection cesse totalement, s'il es 1
vrai que la science des Mafons, et leur b u t
positif soient la philosophie h e r m é t i q u e , telle
que l'on vient de la détailler- J e ne caution-
nerois pas cette vérité , en supposant que c'en
soit une , parce que je me suis imposé la
loi de ne présenter jamais, mon opinion par-
ticulière pour une règle de décision , et qu'il
convient à la modestie de toute personne quî
se mêle d'écrire sans prétendre former de
système , de laisser à chacun la liberté des:
combinaisons,. sauf à fixer par des raison-,
jp.emens solides ; les irrésolutions de ceus
S 2
203 L ' É t o i l e
1
flîS; D U S.ECOND B X JJIIS-NW .Cor+S;
T A B L E
D E S T I T R E S
V .Jcan-àc-Vieu.
ixpZ;«fion«nSiHe^erÉTOiLT.Fi.AMBOYAHTE.
' ... .• .ftt rnmitd llCOSSOlS *
prononcé en i766, par le frire
Scours, d'instruction, prononce e» comiU, U .
Novembre 1764. P"r le l- n-/ !
Orateur ie Mla logeduT^e ^ . ^, ^ , j , i
Orateur ae
momî , prononcé en comité, le ^ Août
176S,P*r ^ V. F . G . ^ V . , O m t e « r ^
Zoge ût'S
Zo£?e des Aiino
Amis réunis. ,. ï
J discours f " r un
^ j o u r s ppour e
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3
fF . T T . , À'2 Saint-Jem
^ A
' d'Iuven^. "•'
Id
la Maçonnerie , considérée sous
^$^Z^Uosôphique iet <1^désignée
vas * plusieurs •
anciens -/.no le
, sons de LLAA SO-
nnm. de
7p nom OO-