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LES SECRETS,

DE

L'ORDRE
DES

FRANCS-MACONS,

Dévoiles té mis au jour


PAR MONSIEUR P*** *
Nil eft adeo abjconditum quod non
tandem rcveletur.
SECONDE PARTIE.

A AMSTERDAM
MDCCXLV,
SUPPLEMENT

AU

SECRET

DES

FRANCS- MAÇONS.

H
RECEPTIO N

DU

MAITRE

L 'Apprentis • Compagnon
qui veut se faire recevoir
Maitre » doit s'adresser à
quelque Maître déja re*
cu ; de la même manière qu'un
Profane qui veut devenir Franc-
Maçon , est obligé de s'adresser à
quelqu'un des Frères » pour se
faire proposer. La proposition du
Maitre , & la réponse de la Lo
ge, se font avec les mêmes céré
monies qui se pratiquent à 1 c-
H a gard
Il6 Réception

gard des profanes ; c'est - à - dire ,


que sur le témoignage du Propo
sant , le Postulant est accepté»
& qu'on lui fixe un jour pour
fa Réception , qui se fait de la
manière suivante.
Le Récipiendaire n'a ni les yeux
bandés, ni le genou découvert,
ni un soulier en pantoufle , &
l'on n'observe point non plus qu'il
soit dépourvu de tous métaux,
ainsi qu'on le fait à la Réception
de l'Apprentif - Compagnon. II
est habillé comme bon lui sem
ble , excepté qu'il est sans épée ,
& qu'il porte son Tablier en Com
pagnon (a). II se tient seulement
à la porte en dehors de la Lo
ge , jusqu'à ce que le second Sur-
veil*

(*) Le Compagnon attache la barette de


son Tablier à son habit, le Maître la laissa
tomber fur le Tablier.
- A
du Maître] ïïj

veillant le fasse entrer ; & on Iuï


donne pour compagnie un Frère
Apprentis - Compagnon • Maitre»
que l'on nomme en ce cas le
Frère terrible » qui est celui qui
le doit proposer , & remettre en
tre les mains du second Surveil
lant. On ne permet point à ceux
qui ne sont qu'Apprentifs- Com
pagnons , d'affister à la Réception
des Maitres.
Dans la chambre oû se fait cette
cérémonie » on trace sur le plan
cher la Loge du Maitre , qui est
la forme d'un Cercueil entouré
de larmes (s). Sur l'un des bouts
du Cercueil , on dessine une
Tcte de mort ; fur l'autre , deux
Os en sautoir ; & l'on écrit au
mi-

0») Voyez le VentuHe Dtjftm d$ U L*l*


du idéur$.
H $
n8 : Réception

milieu Jebov*t ancien Mot du


Maitre. Devant le Cercueil , on
trace un Compas ouvert ; à l'au
tre bout, une Equerre ; & à main
droite, une Montagne, sur le som
met de laquelle est une branche
d'Acacia; & l'on marque , com
me sur la Loge de l'Apprentif-
Compagnon , les quatre Points
cardinaux. On illumine ce Des
sein de neuf bougies , savoir trois
à l Orient, trois au Midi, & trois
à TOccident : & autour l'on poste
trois Frères, l'un au Septentrion ,
l'autre au Midi , & le troisième
à l'Orient , qui tiennent chacun
un Rouleau de papier , ou de quel
que autre matière flexible, caché
sous Phabit.
Après quoi le Grand -Maitre
de la Loge , que l'on nomme
pour-lors Trh-RespeStable , prend
fo place , & se met devant une
espè*
d» Maître, u$

espèce de petit Autel qui est à


l'Orient, sur lequel est le Livre
de 1 Evangile, & un petit Mail
let. Le premier & le second Sur-
veillans , qu'on appelle alors Vi-
net ables , se tiennent à l'Occi-
dent , debout vis-à-vis du Grand-
Maitre, aux deux coins de la Lo-«
ge. Les autres Officiers, qui con
sistent en un Orateur, un Sécré'
taire , un Trésorier , & un autre
qui est pour faire faire silences se
placent indifféremment autour de
la Loge, avec les autres Frères. II
y en a un seulement , qui se tient
à la porte en dedans de la Loge $
& qui fait sentinelle , une épée nue'
à chaque main , l'une la pointe en
haut, & l'autre la pointe en bas:
celle-ci, qu'il tient de la main gau
che, est pour donner au second
Surveillant, quand il fait entrer le
Récipiendaire. - •
H 4 Tout
120 Réception

Tout le monde ainsi placé» le


Grand - Maitre fait le signe de
Maitre , qui est de porter la main
droite au dessus de la tête , le
revers tourné du côté du front,
les quatre doigts étendus & ser
rés , le pouce écarté , & de la
porter ainsi dans le creux de l'es-
tomac. Ensuite il dit : Mes Frè
res , àiâez-moi à ouvrir la Loge.
A quoi le premier Surveillant
répond : Allons» mes Frères , À
ÏOrdre. Aussi - tôt ils font tous
le signe de Maitre , & restent
dans la dernière attitude de ce
signe, tout le tems que le Grand-
Maitre fait alternativement quel
ques questions du Catéchisme
qui suit , au premier & au se-,
cond Surveillans , & jusqu'à ce
qu'il diíe enfin ; Mes Frères » U
Loge ejl ouverte.
Alors on se remet dans lattifu-
de
du Maître. 121

de que l'on veut, & le Frere ter*


rihk frappe à la porte trois fois
trois coups (s). Le Grand-Mai-
tre lui répond en frappant de mê
me, avec son petit maillet , trois
fois trois coups sur l'Autel qui est
devant lui. Ensuite le second Sur-
veillant fait le ligne de Maitre , Si
faisant une profonde inclination
au Grand-Maitre, il va ouvrir la
porte , & demande à celui qui a
frappé : Que souhaitez. • vous »
Frère f L'autre répond : Cejl un
Apprentis- Compagnon - Maçon , qui
desire d'être reçu Maitre. Le second
Surveillant reprend : A-t-ilsaitson
teins f

(«) On frappe d'abord deux petits coups


près à près ; nuis on laisse un peu plu»
d'intervalle entre le second Si le troisième,
que l'on frappe aussi plus fort. Cela se ré
pète trois fois. La même gradation de for
ce & de vitesse s'observe aussi a table » lorsi
qu'on frappe des mains après avoir bu,
I25t Réception

tems ? son Maitre efl-tl content


de lui ? Oui , Vénérable » ré
pond le Frère terrible. Après ce
la, le Surveillant ferme la porte,
vient se remettre à sa place , en
faisant le signe de Maitre & la ré
vérence; puis il dit,ens'adressant
au Grand- Maitre: Très - RespeSía-
hie y c'efl un Apprentis - Compa
gnon qui dejtre d'être reçu Maitre.
A-t il fait son tems f son Maitre
cfl-il content de lui ? l'en jugez'
vous digne ? demande íe Grand-
Maitre. Oui , Très - RespeSía-
Me y répond le second Surveil
lant. ..Faites- h donc - entrer-,- -re
prend le Grand-Maitre. A ces
mots , le second Surveillant, après
avoir fait encore le même signe &
j'inclination qu'il a déja faite deux
fois , va demander au Frère qui
fait sentinelle , l'épée qu'il tient
de la main gauche, la prend aussi
du Matfre. 123

dé la même main , & de la droite


ouvre brusquement la porte . en
présentant la pointe de son épée
au Récipiendaire , à qui ìl dit en
méme tems de la prendre par ce
bout-là, de la main droite, de la
poser sur sa mammelle gauche , &
de la tenir ainsi jusqu'à ce .qu'on
lui dise de l'ôter. Cela fait » il
le prend de la main droite par
l'autre main , & le fait entrer de
cette façon dans la chambre de Ré»
ceptìon , lui fait faire trois fois (*)
le tour de la Loge , ( le dos tourné
vers le milieu de la Loge , où est
la figure du Cercueil , ) en com
mençant par l'Occident» toujours
dans la même attitude, à la réser
ve que chaque foii qu'ils passent
devant le Grand-Maitre, le Réci-
pien.
1 f
(#) Ktuffìis, dans quelques Loges; te
dans d'autrci, unt soit.
124 Réception

piendaìre quitte la pointe de l'é-


pée & la main de son Condu
cteur, & fait , en s'inclinant, le
íìgne de Compagnon. Le Grand-
ÍAaitre & tous les autres Fréres
lui répondent par le íìgne de
Maitre : après quoi , le second
Surveillant & le Récipiendaire se
remettent dans leur première
posture, & continuent leur route,
en faisant toujours la même céré
monie à chaque tour.
U faut observer iei, qu'avant
que dîintroduire le Récipiendaire
dans la Loge » le Grand-Maitre or
donne au dernier -reçu des Mai
tres, de s'étendre par terre sur
la rigure du Cercueil dont j'ai
parlé, le visage en -haut, le bras
gauche étendu le long de lâ cuisse,
le droit plié sur la poitrine de
façon que la main touche l'en-
droit du cœur , cette même main
cou
du Maître- 125

couverte du tablier , que l'on re


leve pour cela , & le visage cou
vert du linge teint de sang , dont
je parlerai tout à l'heure. .
Le dernier tout achevé, le Ré
cipiendaire se trouve vis-à-vis du
Grand-Maitre » & entre les deux
Survei Hans. Alors le Grand-Mai
tre s'avance vers le Frere qui est
étendu par terre, & le releve a-
vec les mêmes cérémonies qu'il
employe pour relever le Reci
piendaire, & que l'on verra dans
la suite. Cela fait, le second Sur-
veillant remet l'épée à celui a qui
il avoit prise , & frappe trois fois
trois coups sur l'epaule du pre
mier Surveillant , en passant la
main par derriere le Récipien
daire. Alors le premier Surveil
lant lui demande: Que souhaitez.'
vous y Vénérable ? II répond : C'est
un Apprentis- Compagnon- Maçon ,
f*
126 Réception

qui defìre d être reçu Maitre. A'


t-il servi son tems ? reprend le
premier Surveillant. Oui, Véné
rable , replique le second, A-
près cela , le premier Surveillant
fait le ligne de Maitre , & dit au
Grand- Maitre , Très • Refpetfahle ,
c'est un Apprentis- Compagnon , qui
defire d'être reçu Maitre. Faites- le
marcher en Maitre , & me le pré
sentez- , répond le Très - Respe
ctable. Alors le premier Sur
veillant lui fait faire la double
Equerre , qui est de mettre les
deux talons l'un contre l'autre ,
& les deux pointes du pied en
dehors , de façon qu'ils touchent
les bouts de l'Equerre qui est tra
cée dans la Loge de Maitre.
Ensuite , il lui montre la mar
che de Maitre , qui est de
faire le chemin qu'il y a de l'E-
querre^iu Compas, en trois grands
pas
du Maître. X2J

pas égaux , faits un peu en trian


gle ; c'est-à-dire , qu'en parrant de
l'Equer/re , il porte le pied droit
en avant un peu vers le Midi;
le gauche , en tirant un peu du
côté du Septentrion ; &. pour le
dernier pas, il porte le pied droit
à la pointe du Compas qui est
du côté du Midi, fait suivre le
gauche , & assemble les deux ta
lons de façon que cela forme a-
vec le Compas encore une dou
ble Equerre. II est nécessaire d'ob
server, qu'à chaque pas qu'il fait,
les trois Freres dont j'ai parlé, qui
tiennent un rouleau de papier , lui
en donnent chacun un coup sur
les épaules, lorsqu'il passe auprès
d'eux.
Ces trois pas faits , le Récipien*
daire se trouve
tout auprès & vis-à -vis du Grand-
Maitre» qui pour lors pçend son
petit
128 Réception

petit maillet , en disant au Réci


piendaire : Promettez-vous, fous Ia
mème obligation que vous avez con
tractée en vous faisant recevoir Ap
prentis-Compagnon, de garder le Se
cret des Maitres envers les Compa
gnons , comme vous avez gardé ce
lui des Compagnons envers les Pro
fanes ; îff de prendre le parti des
Maitres contre les Compagnons , re
belles ? Oui, Très-Respectable , dit
le Récipiendaire. Moyennant
quoi» le Grand-Maitre lui donne
trois petits coups de son maillet
sur le front ; & si-tôt que le troi
siéme coup est donné » les deux
Surveillans , qui le tiennent à
brasse corps » Je jettent en ar
riere tout étendu fur la forme
du Cercueil qui est tracé sur
le plancher: auíîì-tôt un autre
Frère vient , & lui met sur le
visage un linge -, qui- semble &>
tre
du Maître. 129

tre teint de sang dans plusieurs en


droits. Cette cérémonie faite » le
premier Surveillant frappe trois
coups dans fa main» & aussi- tôt
tous les Frères tirent l'épée, & en
présentent la pointe au corps du
Récipiendaire. Ils restent tous un
instant dans cette attidu. Le
' Surveillant frappe encoretrois au-
tres coups dans fa main : tous les
Fréres alors remettent Pépée dans
le fourreau » & le Grand - Maitre
s'approche du Récipiendaire , le
prend par \Index (ou le premier
doigt) de la main droite, le pouce
appuyé sur la première & grosse
jointure» fait semblant de faire un
effort comme pour le relever, &
le laissant échaper volontairement
en glissant les doigts, il dit : Jakin.
Après quoi , il le prend encore de
la même façon par le second doigt,
' & le laissant échaper comme le
I pre-
I$0 . Réception

premier, il dit; Boaz. Ensuite


il le prend par le poignet, en lui
appuyant les quatre doits écartés,
à demi pliés en forme de ferre,
sur la jointure du poignet, au des
sus de la paume de la main,
son pouce paíle entre le pouce &
XIndex du Récipiendaire , & lui
donne par -là l'attouchement de
Maitre. En lui tenant ainsi tou
jours la main serrée , il lui dit
de retirer sa jambe droite vers le
corps, & de la plier de façon
que le pied puisse porter à plat
surie plancher; c'est-à-dire, que
•le genou & le pied soient en ligne
perpendiculaire , autant qu'il est
possible ; & lui dit de tenir le
corps étendu , ferme, & comme
roide. En mème tems le Grand-
Maitre approche fa jambe droite
de celle du Récipiendaire, de ma
nière que le dedans du genou de
l'un
du Asaitre. 13 1

l'un touche au dedans du genou


de l'autre; & ensuite il lui dit d*
lui passer la main gauche pardes
sus le cou ; & le Grand- Maitre,
qui en se baissant passe aussi sa main
gauche par *dessus le cou du Ré*
cipiendaire, le rélève à 1 instant,
en se joignant à lui pied contre
pied , genou contre genou, poi
trine contre poitrine, joue contre
joue ; & lui dit alors, partie à u-
ne oreille , & partie à l'autre,
Mac - henac , qui est le Mot de
Maitre.
Alors on lui <3te de dessus la
tête, le Ligne teint de sang ; &
le Grand - Maitre lui dit en mé
moire de qui on a fait toute cette
cérémonie, & ^instruit des Mys
tères de la Maitrise , qu'on a vus
ci • dessus , & qui' sont le Signe,
l'Attouchement, & le Mot. Mo
yennant cela, on le reconnoit par-
• I * mi
j%2 : Réception

mi les Maçons, pour. un Frère qui


a passé par tous les grades de la
Maçonnerie, & qui n'a rien à de
sirer que de savoir parfaitement
le Catéchisme, que je donnerai
après avoir rapporté l'Histoire
d'Hiram. .

ABRE-
du Maître, 133

ABREGE »

DEL» HISTOIRE

DE HIRAM,

A D O N I R A M,

ou

A D O R A M,

Architecte bu Templb

DE SALOMON.

Pour comprendre le rapport


qu'il y a entre cette Histoire»
& la Société des Francs-Maçons»
il faut savoir que leur Loge repré*
I j sen
134 Réception

sente le Temple de Salomon , &


qu'ils donnent le nom d Hiram à
l'Architecte que ce Prince choisit
pour la construction de ce fameux
édifice.
Quelques-uns prétendent que
cet Hiram éroit Roi de Tyr; & d'
autres, que c'étoit un célèbre Ou
vrier en métaux , qun Salomon
avoit fait venir des Pays étrange ri»
& qui fit les deux Colonnes d'airain
qu'on» voyoit à la porte du Tem
ple , l 'une appellée Jacbin , &
l'autre Boaz. -
L'Auteur du Secret des Francs-
Maçons a raison de dire qu'il ne
s'agit point d'Hiram Roi de Tyr,
che? les Francs - Maçons. Mais il
ne s'agit point non plus , comme
il le prétend, de cet Hiram ad
mirable Ouvrier en métaux » que
Salomon avoit faij venir de Tyr,
& qui fit les deux Colonnes de
du Aîaitre. 135

bronze (#). Quel rapport pouf-


roit avoir un Ouvrier en métaux,
avec la Confrérie des Francs-Ma
çons? II me semble que la qualité
qu'ils prennent de Maçons, le Ta
blier de peau blanche , la Truelle
qu'ils portent, & tous les autres
instrumens allégoriques dont ils se
décorent én Loge , n ont rien de
commun avec les Orfévres, les
Serruriers , les Fondeurs , ni les
Chaudronniers. Mais » outre qu'il
n'est point vraisemblable qu'il s'a-
gisse parmi eux, d'HiramRoide
Tyr, non plus que d'Hiram Ou
vrier en métaux ; ils conviennent
tous que c'est en mémoire de l'Ar
chitecte du Temple de Salomon,
qu'ils font toutesleurs cérémonies»
& principalement celles qu'ils ob-
ser-

(*) Joseph appelle cet Ouvrier Chirsm.


I 4
136 Réception

sesvent à la Réception des Maitres.


Après cela, comment peut on s'y
méprendre , puisque l'Ecriture
nous apprend que celui qui con-
duisoit les travaux pour la constru
ction du Temple de Salomon,s'ap-
pelloit Àdoniram? II est vrai que
Joseph, dans son Histoire des Juifs,
dit qu'il se nommoit Adoram : mais
cette différence ne doit pas le fai
re confondre avec Hiram Roi de
Tyr, ni avec Hiram Ouvrier en
métaux. II n'est donc pas dou
teux , que celui dont les Francs-
Maçons honorent la memoire ,
s'appelloit Adoniram ou Adorant,
& que c'est à lui à qui ils préten
dent qu'est arrivée l'Avanture tra
gique, dont je vais faire le récit.
On ne trouve aucuns vestiges
de ce trait d'Histoire dans l'Ecritu-
re, ni dans Jofeph.; Les Francs-
Maçons prétendent qu'elle a été
pui
du Maître. 137

puisée dans le Thalmud ; mais


comme je crois qu'il est fort indif
férent de savoir d'cù elle peut être
tirée , je n'ai pas fait de grandes
recherches pour m'en assurer. Je
me fonde uniquement fur la Tra
dition reçue parmi les Francs-Ma
çons, & je la rapporte fidèlement
comme ils la racontent tous.
Adoniram, Adcr*my ou Hiratn,
à qui Salomon avoit donné Fin-
tendance & la conduite des tra*-
vaux de son Temple , avoit un si
grand nombre d'Ouvriers à payer,
qu'il ne pouvoi t les connoitre tous;
& pour ne pas risquer de payer
l'Apprentif comme le Compa
gnon , & le Compagnon comme
le Maitre, il convint avec chacun
d'eux en particulier, de Mots, de
Signes & à?Attouchemem différens,
pour les distinguer.
te Mot de l'Apprentif étoit
I 5 >
138 Réception

J-acbin , nom d'une des deux Co-


lonnes d'airain qui étoient à la
porre du Temple, auprès de la
quelle ils s'assembloie'nt pour rece
voir leur salaire. Leur Signe étoit
de porter la main droite sur l'épau-
le gauche, de la retirer sur la mê
me ligne du côté droit , & de la
laisser retombes sur la cuisse : le
tout en trois tems. Leur Attou
chement étoit d'appuyer le poucé
droit fur la première & grosse
jointure de \'Index de la main
droite de celui à qui ils vouloient
se faire connoitre.
Le Mot des Compagnons étoit
Boaz: on appelloit ainsi l'autre
Colonne d'airain qui étoità lapor-
te du Temple, où ils s'assembloient
aussi pour recevoir leur salaire.
Leur Signe étoit de porter la main
droite sur la mammelle gauche,
les quatre doigts serrés & éten
díi Maìtrt. 139

dus , & le pouce écarté. Leur


Attouchement étoit le mcmeque
celui des Apprentifs , excepté
qu'ils le faisaient sur le second
doigt, & les Apprentifs fur le
premier.
Le Maitre n'avoit qu'un Motj
pour se faire distinguer d'avec ceu*
dont je viens de parler , qui etoit
Jéhovas mais il fut changé après
lâ mort d'Adoniram , dont je vais
faire l'histoire.
Trois Compagnons , pour tâ
cher d'avoir la paye de Maitre,
résolurent de demander le Mot de
Maitre à Adoniram , lorsqu'ils
pourroient le rencontrer seul ; ou
de l'assasïïner , s'il ne vouloit pas
le leur dire. Pour cet effet, ils se
cachérent dant le Temple, ou ils
favoient quAdoniram alloit seul
tous les soirs faire la ronde. Ils
se postérent , l'un au Midi , Tau»
140 Réception

tre au Septentrion , & le trosiè-


jneà l'Orient. Adoniram étant
entré, comme à l'ordinaire, par
la porte de l'Occident, & voulant
sortir par celle du Midi , un des
trois Compagnons lui demanda
le Mot de Maitre, en levant fur
lui le bâton, ou le marteau , qu'il
tenoit à la main. Adoniram lui
dit, qu'il n'avoit pas reçu le Mot
de Maitre de cette façon 1à. Aussi
tôt", le Compagnon lui portasur
la tête un coup de son bâton , ou
de son marteau. Le coup n'aiant
pas étç assez violent pour jetter A-
doniram par terre, il se sauva du
côté de la porte du Septentrion,
où il trouva le second, qui lui en
íìt autant. Cependant, comme cc
second coup ne l'avoit pas enco~
re terrassé , U fut pour sortir pat
la porte de l'Orient : mais il y
trouva le dernier, qui après lui
avoir
du Maître, 141

avoir fait laméme demande que


les deux premiers , acheva delas-
sommer. Après quoi» ils se re
joignirent tous les trois pour l'en»
terrer. Mais comme il faisoic
encore jour, ils n'osèrent trans
porter le corps sur le champ:
ils se contenterent de le cacher
sous un tas de pierres ; & quand
la nuit sut venue , ils le trans
portèrent fur une Montagne, oiì
ils l'enterrérent ; & afin de pou
voir reconnoitre l'endroit , ils
coupérent une branche d'un A-
cacia qui étoit auprès d'eux, St
la plantèrent sur la fosse.
Salomon aiant été sept jours
fias voir Adoniram, ordonna à
oeuf Maitres de le chercher ; &
pour cet effet, d'aller d'abord fe
mettre trois z chaque porte du
Temple, pour tâcher de savoir ce
qu'il étoit devenu, Ces n«uf Mai-
tres
J42 Réception

tres exécutèrent fidèlement les or


dres de Salomon ; & après avoir
cherché longtems aux environs
fans avoir appris aucune nouvelle
d'Adoniram , trois d'entre eUx,
qui se trouvérent un peu fatigués,
furent justement pour se reposer
auprès de 1 endroit où il étoit en
terree. L'un des trois , pour s'as
seoir plus aisément, prit la bran
che d'Acacia, qui lui resta à la
main ; ce qui leur fit remarquer
que la terre en cet endroit avoitéré
remuée nouvellement ; & voulant
en savoir la cause, ils se mirent à
fouiller» & trouvérent le corps d*
Adoniram. Alors ils firent signe
aux autres de venir vers eux, St
aiant tous reconnu leur Maitre,
ils se doutèrent que ce pouvoit ê*
tre quelques Compagnons qui a-
voient fait ce coup-là, en voulant
le forcer de leur donner le Mot
de
du Maître. 143

de Maitre ;& dans la crainte qu'ils


ne Peussent tiré de lui, ils résolu
rent d abord de le changer, & de
prendre le premier mot qu'un
d entre eux pourroit dire en déter
rant le cadavre. II y en eut un
qui le prit par un doigt : mais la
peau sedéracha, & lui resta dans
la main. Le second Maître le prit
furie champ par un autre doigt»
qui en fit tout autant. Le troi
siéme le prit par le poignet» de la
même manière que le Grand-Mai
tre saisit le poignet du Compa
gnon, dans la cérémonie de la
Réception , qui a été décrite ci-
dessus : la peau se sépara encore $
sur quoi il s'écria, Macbenac, qui si
gnifie, selon les Francs- Maçons, la
chair quitte les os, ou , le corps est
corrompu. Aussitôt ils convinrent
ensemble, que ce seroit-là doréna
vant le Mot de Maitre. Ils allé-»
rent
144 Réception

rent sur le champ rendre compte


de cette avanture à Salomon , qui
en fut fort touché; & pour don
ner des marques de l'estime qu'il
avoit eue pour Adoniram , il or
donna à tous les Maitres de l'aller
exhumer, & de le transporter dans
le Tem pie, où il le fit enterrer en
grande pompe. Pendant la céré
monie, tous les Maîtres portoient
des tabliers & des gands de peau
blanche, pour marquer qu'aucun
d'eux n'avoit souillé ses mains du
sang de leur Chef.
Telle est l'Histoired'Hiram,que
le Grand Maitre raconte au Réci
piendaire, le jour de sa Réception.
Comme ce n'est qu'une fiction, &
qu'on n'en trouve pas la moindre
trace dans IHistoire Sacrée ni Pro
fane, il ne faut pas être surpris fi les
Francs-Maçons ne s'accordent pas
toujours sur le nom de cet Archi
tecte
du Maître. 145

tecte, ni suries circonstances de fa


mort. Par exemple : j'ai dit que les
trois Compagnons plantérent une
branche d'Acacia sur la fosse d'Hi-
ram; mais d'autres prétendent que
cette branche fut plantée par les
Maitres qui cherchoient le corps, a-
fìn de pouvoir reconnoitre l'endroit
où ils l'avoient trouvé. Quelques-
uns prétendent aullì, que les Mai-
tres exhumérent le corps d'Hiram,
avant que d'aller rendre compte à
Salomon de leur avanture : au-lieu
que j'ai dit que ce sut ce Prince
qui fit déterrer le cadavre. II y en
a encore qui soutiennent que le
premier coup que reçut Hiram, fut
un coup de Brique; le second , un
coup de Pierre cubique; & letroi-
íìème, un coup de Marteau. En
fin, il y en a qui disent que ce
fut Salomon qui s'avisa de chan.
ger le Mot de Maitre ; au-lieu que
K d'au
146 Réception &c.

d'autres prétendent que les Mai


tres firent ce changement fans le
consulter. En un mot , dans tou
tes les Loges que j'ai vues , j'ai
trouvé quelque différence ; mais
par rapport aux particularités feu
lement, & non quant à l'essentiel.
La manière dont j'ai raconté cette
Histoire, est conforme à l'opinion
la plus communément reçue.
147

CATECHISME

DES

FRANCS-MACONS,
s

J^ui tonìïènt Us princìpàles Deman


des i!$ Reponfès quils fi font en
tre eux pour Jè reconnoitre, tant
Apprtntifs^ que Compagnons
Maîtres. On a feulement diftin*
gué les Réponses qui ne contien
nent qu'au Maître Jeuly en met
tant à la tête , R. du Maître.

D- Tes ». vous Maçon ?


R. Mes Frères & Compa
gnons me reconnoislène pour
tcî.
K í Ccst
I48 Catechijme des

C'est ainsi que l'on répond, quand h


question se fait a l'oreille j ou tête à tôte :
mais lorssqu'ellc se fait tout haut , en pré
sence des Profanes j on se contente de ré
pondre i fe fais gloire de jetre ; & l'autre
replique > Et moi, je fuis ravi devomcon-
noitre^

D. Pourquoi Vous etes, vous fait


Maçon ?
R- Parce " que j'étois dans les .té
nèbres, & que j'ai voulu < Voir
lá lumière.
D. Quand on vous à fait voir lá
lumière, qu'avez - vous apper-

R. Trois grandes Lumières.


t>. Que /signifient ces trois gran
des Lumières ""•
R. Le Soleil, la Lune, & k Grand-
Maitre de la Loge.
D- A quoi connoit - on Un Ma
çon" ?
R- Au Signe , à l'Attouchement,
êc au Mot,
Quel-
Francs-Maçons. 149

Quelques-uns ajoutent, & aux cirent'


fidnces de mm Réception ,
D. Dites - moi le Mot de l'Ap-
prentif.
R. Dites-moi la prmière Lettre,
je vous dirai la seconde.
D. J.
R. A.
D. K.
R. X
D. N.
R. Ja. ,
D. Kin.
R. Jakin.

IU prononcent le Mot ^Am , ou l'un


après l'autre , ou tous deux ensemble. Le
rrai nom est Jnehin , mais les Francs - Ma
çons disentcoramunément Jtkia.

D. Que veut dire le mot Jakinì


R. C'est le nom d'une des deux
Colonnes d'airain qui étoient
à la porte du Temple de Sa
lomon > auprès de laquelle
K 3 *'afr
IJO Catéchisme des

s'assembloient les Apprentifs


pour recevoir leur salaire.
D. Etes vous Compagnon? ' A
R- Oui , je le fuis,
D. Dites-moi le Mot du Compa»
gnon.
R. Dites -moi la première Lettre,
je vous dira la seconde,
D. B.
R. O.
D. A. -
R. Z.
D, Bo.
. R. Az. -! <" l v
£>. Boaz.
R. Boaz.

Ou l'un après l'autre , ou tous deux ensem-


- ble. Seax, est le vrai nom, & le plus usité
parmi les Frères. II y en a pourtant qui dii
sent Sttz., & d'autres Box..
D. Que signifie le mot Boaz. ?
R. C'est le nom de l'autre Co
lonne d'airain qui étoit à la
Francs-Maçons. 151

porte du Temple » & auprès


de laquelle s'aflèmbloient les
Compagnons pour recevoir
leur salaire.
D. Quelle hauteur avoient ces deux
Colonnes ?
R. Dix-huit coudées.
D. Combien avoient-elles detour?
R. Douze coudées.
D. Combien avoient- elles d'épais
seur ? . .
R. Quatre doigts.
D. Où avez-vous été reçu ?
R. Dans une Loge réglée & par-
faite.
D. Comment s'appelle cette Lo
ge?
R. La Loge de St. Jean.

II faut toujours répondre ainsi > lorsqu'on


tous catéchìft, parce que c'est le nom de ten
tes les Loges. Mais quand des Frères qui se
ronnoissent , s'entretiennent ensemble , ils di
stinguent les différentes Loges d'une même Vil
le , par lc nom du Maitre.
K 4 D.
1$2 Catéchisme des

D. Oú est-elle située ?
R. Dans la Vallée de Josaphat en
Terre-Sainte.

D'autres répondent : Au fommtt lune gran


di Montagne , & au fond d'une grande Vai
lle, où jamais Coq n'a chanté , lemme n*
babille , Lion n'a rugi ; en un met , tìt
tout est tranquille , comme dans la Vallée de
fyjàphat. Expreífions figurés , pour mar
quer la concorde & la paix qui règnent
dans les Assemblées Maçonnes , & lé íbib.
que l'on prend d'en exclurre les Femmes»

D. Sur quoi est • elle fondée ? . .

R. Sur trois Colonnes » la Sages


se , la Force, & la Beauté.
La Sagesse, pour entrepren
dre ; la Force » pour exécu
ter ; & la Beauté » pour l'or*
• rement.

Pt Qui est ce qui vous a mené à


Ja Loge.
& Une Personne , que j'ai recon*
nue
Francs-Maçons. 153

nue ensuite pour Appren


tis.
D, Comment étiez • vous habillé ?
R. Ni nud, ni vétu; ni chaussé,
ni déchaussé ; mais pour
tant d'u ne façon décente : ÔC
dépourvu de tous métaux.

Le Récipiendaire à le genou droit nud,


le soulier gauche en pantoufle , & on lui
ote tout ce qu'il a de métal sur lui.

D. Qui avez • vous trouvé à la


porte?
R. Le dernier-reçu des Appren-
tiss , l'épée à la main.
£>. Pourquoi a-t-il l'épée à la
main ? .
R. Pour écarter les Profanes.
D, Comment étes - vous entré
dans le Temple de Salo
mon ?
R. Par sept marches d'un Escalier
K 5 en
154 Catéchisme des

en vis , qui se montent par


trois » cinq & sept.
D. Pourquoi étiez vous dépourvu
de tous métaux ?
R. C'est que lorsqu'on bâtit le
Temple de Salomon , les Cè
dres du Liban furent envo
yés tout taillés , prêts à met
tre en œuvre ; desorte qu'on
n'entendit pas un coup de
marteau » ni d'aucun autre
outil, lorsqu'on les employa.
P. Comment y avez-vous été ad
mis ?
R. Par trois grands coups.
D. Que signifient ces trois coups?
R. Frappez , on vous ouvrira. De
mandez , on vous donnera.
Cherchez , & vous trouve
rez ; ou : Présentez-vous , &
l'on vous recevra.
P, Que vous ont produit ces trois
grands coups?
R. Un
/

Francs-Maçons, 155

R. Un second Surveillant.
D. Qu'a-til fait de vous ?
/?. II m'a mis l'épéc à la main.
D. Qua-t-il fait de vous ensuite ?
R. II m'a fait voyager , en tour
nant trois fois de 1 Occident
au Septentrion y à l'Orient »
& au Midi.

Ce font les trois tours, que l'on fait faire


au Récipiendaire, lorsqu'il entre dans la Loge.

D. Quand vous avez été admis


dans la Loge , qu'avez • vous
vu ?
R, Rien que l'Esprit humain puis
se comprendre.
2). Quelle est la forme de la Lo.
ge?
R. Un Quarré long.

D. Quel-
156 . Catéchisme des

D. Quelle est sa longueur?


R, De TOccident à 1 Orient.
D. Sa largeur?
R. Du Midi au Septentrion,
D. Sa hauteur?
R. De la surface de la Terre » jus
qu'au Ciel.
D. Et sa profondeur ?
« R. De la surface de la Terre > jus
qu'au centre.
D. Pourquoi répondez vous ainsi ?
R, Pour donner à entendre , que
les Francs-Maçons sont disper
sés par toute la Terre » & ne
forment pourtant tous en
semble qu'une Loge.
t>. De quoi la Loge est - elle cou
verte?
R. D'un Dais céleste , parsemé
d'Etoiles d'or.
D. Combien y a-t-il de fenêtres ?
R. Trois.

. 1 A Où
Francs-Maçons. 157

D. Où sontelles situées?
R. L'une à l'Orient, l'autre au Mi
di , & la troisième à l'Occi-
dent.
Z). Pourquoi n'y en a-t il pas au
Septentrion ?
R. Parce que la lumière du So
leil ne vient jamais de ce cô
té-la.
D. Combien faut-il de personnes
pour composer une Loge?
R. Trois la forment, cinq la com
posent, & sept la rendent par
faite.
D. Qui sont ces sept ?
R. Le Grand • Maitre , le premier
& le second Surveillans, deux
Compagnons, & deux Ap-
prentifs.
D. Où est placé le Grand -Mai
tre i -
R. A l'Orient.
D. Pourquoi?
R. Corn-
158 Catéchisme " des

R. Comme c'est à l'Orient , que


le Soleil ouvre la carrière
du jour ; le Grand - Maitre
doit s'y tenir aussi, pour ou
vrir la Loge , & mettre les
Ouvriers à l'œuv.re.
D, Avez- vous vu le Grand-Mai»
tre?
R. Oui.
D. Comment est-il vétu ? :\
R. D'or & d'azur. Ou plutôt :
D'un habit jaune » avec des
bas bleus.

Ce n'est pas que le Grand - Maître soit ha


billé de cette façon : mais l'habit jaune signifie
la tê e & le haut du Compas, que le Grand-
Maitre porte au bas de son Cordon, & qui est
d'or , ou du moins doré ; & les b*i bleus , les
deux pointes du même Compas, qui font de
fer ou d'acier. C'est ce que signifient aussi '

D, Où se tiennent les Surveil-


lans ?
R, A l'Occident.
Z). Pour-
Francs-Maçons. 159

D. Pourquoi ?
R. Comme le Soleil termine sa
course à l'Occident ; de mé-
me les Surveillans se tiennent
à l'Occident, pour payer les
Ouvriers , & fermer la Loge.
D. Où se tiennent les Maitres ?
R. Au Midi.
D. Pourquoi?
R. Comme c'est au point du Mi
di , que le Soleil est dans fa
plus grande force ; les Mai
tres se tiennent au Midi, pour
renforcer la Loge.
D. Où se tiennent les Compa
gnons ?
R. Ils sont disperses par toute la
I-òge-
D. Pourquoi ?
R. Comme les Compagnons sont
les Ouvriers , & que le tra
vail doit se faire par-.tout, il
faut qu'ils fc tiennent indif-
férem
l6o Catéchisme des

féremment dans toutes les


parties de la Loge.
D. Où se tiennent les Appren-
tifs?
R. Au Septentrion » excepté le
dernier reçu.
D. Pourquoi?
R. Parce qu'ils font encore dans
les ténèbres ; & afin que se
tenant au Septentrion, qui est
le côté ténébreux , ils exami
nent de la le travail des Com
pagnons.
D. Combien y a-t-il d'ornemens
dans la Logé ? < .
R. Trois.
D. Quels- sont-ils ?
R. Le Pavé Mosai'que , l'Etoile
flamboyante , & la Houpe
dentelée.
D. Combien y a-t-il de Bijoux $
• tu, de choses précieuses?

/Ç. Six;
Francs-Maçons. 161

R. Six ; trois mobiles > & trois


immobiles.
D. Quels sont les trois mobiles?
R. L'Equerre , que porte le Mai
tre ; le Niveau , que porte le
premier Surveillant ; & la
Perpendiculaire, que porte le
second Surveillant.
D. Quels sont les trois immobi
les ?
R, La Pierre brute, pour lesAp-
prentifs ; la Pierre cubique à
pointe , pour aiguiser les ou-
tils des Compagnons ; & la
Planche à tracer , sur laquel
le les maitres font leurs Des
seins.
D.' Étes-vous Compagnon ?
R. Oui , je le suis.
D. Comment avez-vous été reçu
Compagnon ?
R. Parl'Equerre, la Lettre G » &
le Compas.
L Ah
162 Catéchisme des

Allusion aux trois pas, que l'on fait faire


au Récipiendaire.

D. Pourquoi vous étés -vous fait


recevoir Compagnon ?
R. Pour la Lettre G.;
D. Que signifie cette Lettre ?
R. La Géométrie, ou la cinquiè
me Science.

Si c'est un Maître , à qui l'on demande ce.


que lignifie la Lettre G ? il refond : Uner
chose plus grande que vous. Démunit i
Quelle peut être cette chose plus grande que
moi , qui fui Franc Maçon , & Maître ì
ÌXifonfi: God, qui (en Anglois) veut dire.
Dieu.

Z). Avez -vous travaillé/


R. Oui , du Lundi au matin »
jusqu'au Samedi au soir.
D. En quoi consiste le travail d'un
Franc -Maçon ?
R. A équarrir les pierres, à les.
polir , à les mettre de ni
veau»
Francs-Maçons. 163

veau f & à tirer une murail


le au cordeau.
D. Avec quoi avez - vous tra
vaillé ?
R. Avec la Chaux (ou, le Mor
tier;, la Bècbe , & la Bri-
que ; qui signifient, la Liber-
té, la Constance, & le Zélé.

II faut Être Frane - Maçon , pour sentir


la justesse de ces Emblèmes.

D. Avez-vous été payé ?


R. Oui ; ouy J'en sui contens,
D. Où?
R. L Apprentis répond , A la Co
lonne J. Le Compagnon, A
la Colonne B. Le Maitre ,
A la Chambre intérieure , ou,
A la Chambre du milieu.
t>. Où avez,vous travaillé ?
R, iu M. Dans la Chambre *-
La»-
interieure» ou, du milieu.

On questionne ensuite le Maître ( fi l'on


veut) sur les particularités de fa Réception,
qui ont été décrites,
D. Etes-vous Maitre ?
R. du M. Examinez - moi, é-
prouvez-moi, & desapprou
vez • moi , fí vous pouvez.
Ou : L'Acacia m'eft connu.
£>. Quel est le premier foin d'un
Maçon ?
R. C'est de voir si la Loge est bien-
couverte.
C'est - à - dire, de ne point parler de la Ma
çonnerie , fans s'être assuré qu'on n'est point
entendu des Profanes.
D, Quel âge avez-vous ?
Le but de cette question n'est pas de savoir
l'âge du Frère, mais de savoir s'il est ou Com
pagnon i ou Maître.
ï" " " I . •
R, àu Compagnon, Moins de sept
ans,
C'est-
Franc s-Maçons. 165

C'est - à - dire , qu'on n'est encore que Cem-


p*l»t»; parce que, selon l'ancienne Institu
tion , il faloit avoir été sept ans dans l'Ordre,
avant que de pouvoir être reçu Maitrt ; mais
on n'y regarde pas de fi près.

R. du Maitre. Sept ans & plus.


D. Quelle heure est-il?
R. Si c'est le matin , on dit Midi ;
ï après • midi , Midi plein ; le
soir y Minuit ; Après minuit,
Minuit plein.
t>. Corament voyagent les Ap-
prentifs & les Compagnons ?
Ou t D'oú vénez-vous ?
R. Del'Occident vers POrient.

C'est que le Récipiendaire entre par la por


te d'Occident , & qu'on le fait avancer en
trois rems vers celle d'Orient, où est le
Maître de la Loge : voyez «i- dessus pag. 6a.
Sur quoi il faut observer, que PAutcur du
Stcrtt Jet Truites . M*ftru a oublié de re
marquer que le premier tems ou le pre
mier pasj se fait de la porte d'Occident à l'E-
L J qucr
166 Catéchisme des

querre; le second, de l'Equerre i la Lettre


G ; & le troisième , de la Lertre G au Com
pas; toujours les pieds en équerre.

D. Pourquoi?
R. Pour aller chercher la Lu
mière.
p. Comment yoyagent les Maî
tres ? Oh , D'où venez-vous ?
du Maitre. De l'Orient vers
-POccident. Ou, De 1 Orient,
pour aller dans toutes les par
ties de la Terre.
D. Pourquoi?
jt. du Maitre. Pour répandre
la Lumière.
£>. Si un de vos Frères étoif
perdu» où le trouveriez-vous?
R. Éntrç l'Equerre & le Corn?
pas,
D. Quel est le nom d'un Ma
çon ?
/?. du Maitre. Gabaon.
Quelques-uns disent Gnkimtn , mais mal.
^ 4 D.Et
Francs* Maçons. 167

D. Et celui de son Fils?


R. du Maitre. Lufton,

Prononcez Lufttn, Cette prononciation


est cause que quelques'Uns , & surtout les
François, disent & écrivent lauvitetui mais
c'est une faute.

Z). Quel privilège le Fils d'un


Maçon a-t-il en Loge ?
R. du Maitre. D'ctre reçu avant
tout autre , même avant une
Tète couronnée.
D. Lorsqu'un Maçon se trouve
en danger» que doit -il dire
& faire, pour appeller ses
Frères à son secours ?
R. II doit mettre les mains join
tes sur fa téte , les doigts ea-
trelafles, & dire, A moi* les
Enfans (ou Fils ) de la Veuve. ,
D. Que signifient ces mots ?
R. Comme la Femme d'Hiram
L 4 de-
l68 Catechijme des

demeura Veuve , quand son


Mari eut été massacré ; les
Maçons » qui se regardent
comme les Descendans d'Hi*
ram , s'appellent Fils (ou En-
fans) de la Veuve.
Z>. Quel est le Mot de passe de
l'Apprentif ?
R. Tubalcain.
D. Celui du Compagnon?
R. Schibboleth.
D. Et celui du Maitre?
R. du Maitre. Giblim.

Ces trois Mets de ptjfe ne sent guères en


usage qu'en France , & à Francfort sur le
Mein, Ce sont des espèces de Mots du
l»tt , qu'on a introduits pour s'afTurer d'au
tant mieux des Frères que l'on ne cennoit
psint.
Quelques - uns prétendent que les Maîtres
s'entre - demandent auffi le Mot de Maitre,
qui est M*k - Benttk : mais si cela se fait »
c'est un abus. On évite au contraire, au
tant qu'il se peut , de prononcer ce Mot,
parce qu'on le regarde en quelque sorte
com
Francs-Aîaçons. 169

comme sacré. Les seules occasions où on


le prononce font, la Réception du Maitre,
qui a été décrite , & lorsqu'on examine un
Frère V sueur qui est entré dans la Loge én
i'annonçant comme Maitre. Voyez ci- après
les Remarqua.

D. Quelle est la peine d'un Pro*


fane qui íe glisse dans la
Loge?
R, On le met sous une gouttiè
re, une pompe, ou une fon
taine, jusqu'à ce qu'il soit
mouillé depuis la tête jus-
qu'aux pieds.
D. Où tenez-vous le Secret des
Francs-Maçons ?
R. Dans le Cœur.
-D. En avez-vous la Clé?
R. Oui.
D. Où la tenez vous ?
R. Dans une boête d'yvoire.
Cette CU , c'est la Langue ; & la Uut
tyviirt, les Dents.
I70 Catéchisme des

#### #*Xí£t

Questions t que Von ajoute à quel


ques • unes des précédentes ,
lorsqu'un Francs • Maçon étran
ger demande à être admis dans
une Loge.

D. D'où vene*vous ?
R. De la Loge de S, Jean.

On à vu ci- dessus la raison de c«te ró-


ponse,

D. Qii'apportez-rou$?
R. Bon accueil au Frère Visi
teur.
On appelle Trh-es Vifitturs , Irs Francs-
Maçons qui ne font point Membrts de la
Loge où ils se présentent.

A N'apporteZ' VOu« rien de plus?


R. Le Grand • Maitre de la Loge
vous salue par trois fois trois.

S'il est chargé de quelque commission


Frmcs-Àíacons. 171

de la part d'une autre Loge» il «'en acquitte


aprci cette Réponse.

Voilà beaucoup plus de Q^efiions»


qu'on n'enfait jamais à aucun Franc-
Maçon : je doute même qu'il y ait
Un seul Maitre j qui les sache tou
tes. Il pourroit arriver cependant,
que I on en fit d'autres » fur les Cé
rémonies de la Réception» fur les
Desseins des Loges» fur ce qui se pra
tique dans les Assemblées , {fc. Mais
fi celui que Von interroge efi Franc-
Maçon » il lui sera aisé de satisfaire
à toutes ces Questions s & s'il ne
fefl pas » il peut s'infiruire ample*
ment par le moyen de ce Livre.

1
1

SEK
172 Serment des

Y0000000000000000&

* SERMENT

Que font les Francs-Maçons , à leur


première Réception » en tenant
la main fur l Evangile.

FOi de Gentilhomme (#), je


promets & je m'oblige de
vant Dieu , & cette honorable
Compagnie, de ne jamais révé
ler les Secrets des Maçons & de
la Maçonnerie, ni d'être la cau
se directe ou indirecte que ledit
Secret soit révélé , gravé » impri
mé , en quèlque Langue & en
quelque caractère que ce soit. Je
pro-

(*) On a dit ci -dessus, que c'est le titre


que le donnent tous les Francs -Maçons, no
bles eu non»
Francs-Maçcm. vj%

promets auflì de ne jamais par


ler de Maçonnerie qu'à un Frère,
après un juste examen. Je pro
mets tout cela, fous peine d'avoir
la gorge coupée, la langue arra
chée y le cœur déchiré , le tout
pour être enseveli dans les profonds
abîmes de la Mer; mon corps bru-
lé & réduit en cendres, & les cen
dres jettées au vent, afin qu'il n'y
ait plus de mémoire de moi parmi
les Hommes ni les Maçons.

Voilà quelle efi la substance du


Serment : le sens en ejl toujours le
même > quoiqu'il puiffe y avoir quel
que différence dans les termes. Par
exemple , dans un Endroit que je ne
nommerai point , parce que les Loges
y font interdites» au - lieu de dire,
Je m'oblige devant Dieu, on dit,
devant le grand Architecte de
l'Univers. Ainsi du reste,
LE
174 Chiffre des

LE CHIFFRE

DES

FR ANCS - MAÇONS.
i

ON voit par la planche gra


vée , que ce Chiffre est
composé de deux Figures différen
tes f dont l'une est formée par
quatre lignes, qui en fe coupant
à angles droits, forment neuf cases»
ou loges. II n'y a que la case
du milieu , qui soit entièrement
fermée : les autres sont ouvertes»
ou d'un côté, ou de deux ; & le
côté, ou les côtés, de l'ouvertu.'
re font différera dans toutes.

On
a h c d 'f

g h i l m n

° P 9 r s f

\
*/
z
/ V\
/ \

X/? Chiffre des francs -^Âlaçons

rendu, jruhlie

□ L U3*DLLn L U LT LFUEUr

CJU1ET HLELJV -HVJQDU


Francs- Maçons. 175

On écrit dans cette Figure les


Lettres de l'Alphabet , deux dans
chaque case : cela mène jus
qu'au /.
On trace ensuite la seconde Fi
gure , qui n'est composée que de
deux lignes en sautoir. Cela for
me quatre angles , qui se joignent
par le sommet , & qui sont tous
posés diflerement. C'est dans ces .
angles qu'on écrit les Lettres », x»
y, z.

Lorsqu'on veut se servir de ce


Chiffre, on trace la Figure de la>
case, ou de l'angle, qui renfer
me la Lettre dont on a besoin.
Et comme dans la prèmiere Figu
re, qui va de Va jusqu'au U les Let
tres se trouvent deux à deux dans
chaque case» & qu'il i'agit de dis
tinguer la seconde Lettre d'avec la
première; on observe, lorsqu'on
veut
176 Chiffre des

veut exprimer la seconde Lettre,


de mettre un point dans la Figu*
re qui représente la case. Ain
si, lorsqu'il me faut un i, qui se
trouve dans la case du milieu,
je trace une case quarrée, fer
mée des quatre côtés : si c'est
une / , je trace la même case , &
je mets un point au milieu. Si
. j'ai besoin d'un c» je trace une
case ouverte par enhaut ; & s'il
me faut un d, la méme case,
avec un point. Ainsi du reste.
Ceci n'a lieu que pour les Lettres
de la première Figure ; car pour
celles de la seconde , comme el
les y font une à une , on ne fait
que tracer la figure de l'angle qui
les contient.
Après ces éclairciflêmens , on
comprendra fans peine l'Exemple
de la Planche , où ces mots, Le
Chiffrt des Fmws • Mutons ren-
à»
Francs-Macons. 177
s
du public , sont écrits en Chiffre
Maçon.
VAlphabet que l'on voit ici,
est fait pour le François, qui n'em
ploie ni le k » ni le ». U est fa
cile de l'étendre aux autres Lan
gues , en y ajoutant ces deux Let
tres, & même ì'v consone : il n'y
a qu'à placer trois Lettres dans une
ou dans deux cases » <Sc mettre
deux points au • lieu d'un , lors
qu'on aura besoin de la troisième
Lettre.
Si Messieurs les Francs - Maçons
changent leur Chiffre , comme ils
y seront sans doute obligés , pour
ne plus exposer leurs Mystères à la
profanation ; je puis leur en ap
prendre un, qui est dcmonstrati-
vement indéchiffrable. II a de plus
cette propriété singulière, que tout
le monde peut en savoir la métho
de , & avoir les mêmes Tables
M dont
178 Le Chiffre &c\

dont il faut se servir ; & que cc»


pendant il n'y a que la person-
ne à qui l'on écrit t qui puisse
déchiffrer la Lettre,

SIGNES,
179

S I G N E S, .

ATTOUCHEMENS & MOTS

des Francs-Maçons.

COmme les Signes» les Mots»


& les Attouchemens n'ont
pas toujours été rapportés dans ce
Recueil avec tout le soin requis»
j'ai cru devoir en donner une Der
scription exacte , & en expliquer
le véritable usage. On sera bien
aise d'ailleurs de les trouver ici
tous rassemblés , pour n'avoir pas
la peine de les aller chercher en
différens endroits du Livre.

M x Pour
igO Signes Ç$ Mots des

- Pour les Jpprentifs. í

Le premier Signe que se sont


les Apprentifs , est le Guttural.
On porte la main droite au côté
gauche du cou , sous le men-
ton. II faut que la main soit po
sée horizontalement » les quatre
doigts étendus & serrés , & le
pouce abaissé de façon qu'el
le forme une espèce d'équerre.
Voilà le premier tems. Le se
cond consiste à retirer la main ,
sur la méme ligne » au cô*
té droit de la gorge ; & pour le
troisième » on laisse retomber la
main sur la cuisse » en frappant sur
la basque de l'habit. Tout cela
se

(*) L'Auteur du Stcrei dts Traites - Mtfont dit


que le pouce doit Être élevé perpendiculaire
ment ; . nuis il se trompe, .
Francs- Maçons» 181

se'doic faire d'un air dégagé , sans


trop marquer les trois tems :
on ne les distingue ici , que pour
faire mieux comprendre le Signe.
Si celui à qui on fait le Signe ,
est aussi Franc -Maçon, & qu'il
ne soit qu'Apprentis, il répète
le Signe ; & s'il est Compagnon
ou Maitre, il lui est libre de ré
pondre ou par le Signe Pe£îoralt
ou par celui d'Apprentis. Cela fait,
le premier s'approche , & lui appu
ye le pouce droit sur la première
jointure (*) de l'Index (ou premier
doigt ) de la main droite. C'est
l'Attouchementy on Pappelle le Signe
Manuel. Le second Frère le répéte ,
avec cette difference , que s'il est
Corn-

(*) C'est celle qui joint le doigt à la


main.
M 3
i82 Signes & mots des

Compagnon ou Maitre, il appuyé


son pouce sur la jointure du second
doigt de l'Apprentis. Dans la règle,
on ne devroit répondre que par le
Signe d'Apprentis, parce que celui
qui interroge peut n'être que Frè
re Servant, & qu'en lui répondant
autrement, on court risque de lui
découvrir le Signe du Compagnon
ou du Maitre. Après le Signe , ils-
épèlent ensemble le mot Jakin ,
de la façon qu'on l'a expliqué dans
le Catéchisme.
Le Mot de pajse des Apprenrifs
est Tubalcaitt. Ces Mots de passe ,
tant des Apprentifs , que des Com
pagnons & des Maitres , ne font
pas d'un usage général.

Pour les Compagnons,

Le Signe du Compagnon con


siste
Francs-Àdacons. 183
*
fîste à porter la main droite sur la
poitrine , à l'endroit du cœur , les
quatre doigts étendus & serrés , le
pouce écarté, à peu près en équer-
re ; & le bras éloigné du corps,
afin de faire avancer le coude.
C'est le PeBoral. On s'en sert
aussi en Loge, lorsqu'on a quelque
chose à dire qui concerne l'Ordre,
& sur - tout lorsqu'on s'adresse au
VénêrahU.
\1Attouchement est le mcme que
celui des Apprentifs , avec cette
diíference » qu'il se fait sur le se
cond doigt.
Le Mot est Boaz. , qu'on épèle
& qu'on prononce comme J**
kíM.
Le Mot àe passe est Shibbo'
letk

M 4 Tour
184 Sffus Mots des

Four Us Maitres. ",

Les Maitres employentlemême


Signe , le même Attouchement , &
le même Mot , que les Compa
gnons.
Leur Mot de passe est Gïblim.
II y a portant un Mot , un At
touchement & un Signe, particuliers
aux Maitres. Le Mot est Mak-be-
tiak'y mais il est rare qu'on le fasse
prononcer , parce qu'on le regar
de comme sacré. On ne s'avise
gueres non plus d'en venir à YAt
touchement de Maitre, qui se fait
en passant le pouce droit entre le
pouce droit & le premier doigt de
celui que l'on touche , & en lui
embrassant le dedans du poignet
avec les quatre autres doigts,
écartés, & un peu pliés en for
me de ferre , de façon que le
doigt
Trmcs-Macons, 185

doigt du milieu appuye sur le de


dans du poignet : on se joint en
suite corps à corps , & on s'em
brasse, comme je 1 explique ci-des
sous, page 190-
Le Signe de Maitre est de faire
l'cquerre avec la main , de la fa
çon qui a déja été expliquée plu
sieurs fois ; de l'élever horizonta
lement à la hauteur de la tête , &
d'appuyer le bout du pouce sur le
front ; & de la descendre eníuite
dans la même position au-dessous
de la poitrine , en mettant le bout
du pouce dans le creux de l'esto-
mac. Mais ce Signe n'est d'usage
qu'en Loge, & seulement à la Ré
ception des Maitres. íl n'a pas été
exactement expliqué ci - dessus ,
pag. 1 20.
Outre ces Signes , il y en a
encore un » mais dont on fait
NM s peu
i§6 Signes & mots (fc.

peu d'usage hors des Loges » quoi


qu'il serve indifféremment aux
Âpprentifs, aux Compagnons &
aux Maitres. C'est le Pédestral.
On le fait en mettant les deux
talons l'un contre l'autre, & en
écartant le bout des pieds de fa
çon qu'ils forment une cquerre.

RE
i87

REMARQUES

Sur divers Usages de la


Maçonnerie.

I. T L y a des Frères . qui dans


• les Lettres qu'ils s'écrivent ,
mettent une Equerre, un Com
pas » ou quelque autre Symbole
de l'Ordre, au dessus, au dessous,
ou à côté de leur Signature.
C'est ainsi qu'en a usé l'Auteur
de l'Epitre Dédicatoire du Secret
des Francs- Maçons. Mais c'est
un abus , introduit par l'ignoran-
ce ou par l'ostentation des No
vices. Un Franc - Maçon bien
instruit » qui écrit à un Frère , ne
doit employer que cette formu
le : Je vous salue par le nom*
bre
l88 Remarcjutsfur

hre ordinaire , & y joindre trois


tfc. <&c. Ce nombre ordi
naire est le nombre de trois. On
fait que les Francs - Maçons , en
Loge & à table , font tout par
trois. Mais quand c'est une Lo
ge qui écrit à une autre , alors
on ajoute quelqu'un des Symbo
les dont j'ai parlé ; & de plus»
on écrit en équerre l'Inseription
ou la téte de la Lettr,e , comme
on voit ici le mot de Monsieur.

MON
co
*—i
1=1
d
>a
II. Les Freres Servans ne de
viennent non seulement jamais
Maitres , comme il est dit dans
le Secret des Francs • Maçons s
mais mcme ils ne peuvent ja
mais
la Maçonnerie. 189

mais devenir Compagnons.


Dans chaque Loge il y en a
toujours un , au moins. II est le
Bedeau de la Loge.

III. Pour être ce qu'on appelle


Membre de Loge , il faut avoir fa
demeure dans le Lieù où la Loge
est établie, & fournir aux contri
butions qui se font tous les mois»
& tous les jours d'Assemblée.
Ceux-là feùls peuvent aspirer aux
Dignités. Ordinairement, on est
Membre de la Loge où l'on a
été reçu : mais on peut pour--
tant devenir Membre d'une autre
Loge , sur • tout lorsqu'on change
de Lieu.
IV. Voici PExamen qu'on fait
subir à un Frère Visiteur , qui
s'annonce à la Loge comme Mai*
trt. II frappe trois coups à la pre*
miè-
igo Remarques fur

mière porte , & lorsqu'on lui a


Ouvert, il dit : Je fuis Frère , Çf
Maitre. Un des Apprentifs qui
font la garde h la porte , l'annon-
ce à la Loge ; & aussi- tôt le Mai
tre de la Loge envoye un des deux
Surveillans pour l'examincr sur le
Catéchisme , sur l'Attouchement
du poignet » & fur ce qu'on appel
le les cinq Points de la Maitri
se, qui sont, de se joindre pied
contre pied , genou contre genou»
poitrine contre poitrine, joue con
tre joue; de se passer réciproque
ment le bras gauche par dessus 1 e-
paule, & de s'appuyer la main gau
che en forme de ferre sur le dos.
( Ce sont les cérémonies qui se
pratiquent à la Réception du Mai
tre. ) Si le Frère Visiteur satisfait
à tout, on l'introduit dans la Lo
ge, & on en fait sortir tous les
Ap
la Maçonnerie. iOí
»
Apprentifs & les Compagnons » de
sorte qu'il n'y reste que des Mai-
tres. Le Maitre de la Loge or
donne alors au même Surveillant,
de faire répéter à l'Etranger les
Attouchemens qu'on lui a fait
faire dans l'Antichambre : après
quoi il lui dit lui-même , de pro
noncer le Mot de Maitre. ( Ce
Mot » comme on fait , est Mak-be-
nak (*) t & se prononce » moitié à
l'oreilîe droite , & moitié k la
gauche. Dans la règle , on ne le
prononce jamais que dans cette
occasion , & à la Réception d'un
Maitre. ) Cela fait , le Maitre é-
tranger est reconnu pour tel , &
traité avec toute la cordialité pos
sible.
V. La manière dont les Francs-
Maçons assistent leurs Pauvres, mé
rite
(*) C'est ainsi qu'il faut ViftUr» & non pas
avec deux r.
192 Remarques fur

rite d'être rapportée. Ils ne font


aucune différence à cet égard en
tre les Etrangers » & ceux de la
Ville même. 11 n'est pas néces
saire, non plus , que les premiers
aient des Lettres de recommanda
tion, ou qu'ils soient connus : il
suffit qu'ils soient en état de sou
tenir lExamen. Si c'est un Etran
ger y il se présente à la Loge, &
frappe trois coups k la première
porte » de la même maniere que
cela se pratique pour la Réception
d'un Apprentis. Les deux der
niers Apprentifs (*;, qui se tien
nent à la porte l'épée à la main,
lui ouvrent , & lui demandent qui
il est, & ce qu'il veut f II ré
pond : Je fuis Frere , je veux
en-

(*) II y a des Loges, où la première porte


est gardée par deux Frères Servans , & la se
conde par deux Apprentifs.
la Maçonnerie. 193

entrer. On l'introduit dans 1*An


tichambre, & l'un des deux Ap-
prenrifs se détache, pour aller di
re au Maitre de la Loge qu'il est
arrivé un Etranger. Sur cela» le
Maitre ordonne à l'un des Sur-
veillans de suivre 1 usage de l'Or-
dre, qui consiste dans un rigou
reux Examen sur les Signes, les
Attouchemens , les Mots, & le
Catéchisme. Quand le Surveil
lant est bien convaincu que ce
lui qui se présente est un Frère,
il le mène dans la chambre de
l'Assemblée , où il est reçu avec
distinction & avec amitié. Alors
l'Etranger expose ses besoins, &
demande quelque secours , en
s'adressant , non au Maitre seul,
mais à toute la Compagnie ; &
aussi- tôt le Maitre ordonne au
Trésorier de lui donner la som
me fixée par les Statuts , qui peut
N aller
194 Bjefnarqms fur

aller à quatre ou cinq Ducats »


& qui se tire de la Caisse com
mune. Cette Caisse s'appelle la
Câiffe îles Pauvres : on y met en
réserve , pour de pareilles au
mônes , l'argent que les Réci
piendaires donnent le jour de
leur entrée. Si la somme dont
j'ai parlé ne suffit point à l'E-
tranger , il prie la Loge de lui
en accorder davantage ; & alors
le Maitre fait faire en fa pré
sence une quête dans l'Assemblée.

Dans les Endroits où les Lo


ges ne sont pas publiques , il faut
qu'un Etranger qui se trouve dans
le besoin , tâche par le moyen
des Signes de découvrir quelque
Frère. Lorsqu'il en a trouve un,
celui - ci est obligé de lui ensei
gner la maison du Grand - Mai
tre. L'Etranger s'y rend, & a-
près
la Maçonnerie, 195

près avoir subi l'Examen » le Mai


tre envoye le Bedeau de la Loge
faire une collecte chez tous les
Frères , & remet à l'Etranger
l'argent qui a été recueilli.

Cette Obligation d'exercer h


charité est une des Maximes font
damentales de l'Ordre , dont on
jure l'observation, & qu'on a foin
de répeter , toutes les fois que
l'on tient Loge. Elle est ce
pendant assez mal observe'e» s'il
cn faut croire certains Francs*
Maçons. J'en connois méme,
qui m'ont dit avoir trouvé des
Frères » qui pour ne pas être o-
bligés de mettre la main à la
bourse, feignoient de n être point
de la Société. Je suis persuadé
que ceux qui me parloient ain
si , avoient leurs raisons : mais je
te doute pas que les autres n'eus-
N a sent
198 Remarques

de ces Symboles. Mais les Des


seins que j'ai fait graver sont
les plus conformes à l'ancien In-
stitut.
LE SECRET

DE LA

SOCIÉTÉ

DES

M 0 P S E S ,

DtrwìU fi mis au jour

PAR MONSIEUR P***

A AMSTERDAM.
I

LE SECRET

DES MOPSES

REVELE.
rt

f r
o

T V -r ,
LE SECRET

DES MOPSES

REVELE.

Joique l'Ordre des Mopses


ne soit ni aussi ancien, ni
aussi étendu , à beaucoup
près , que celui des Francs - Ma
çons, il ne laisse pourtant pas d'ê
tre considérable, & de faire beau
coup de bruit dans le Monde. A
peine sorti du berceau , on le voit
déja s'étendre hors du Pays où il
a pris naissance; & s'il faut ju
ger de ses progrés à venir , par
ceux qu'il a faits dans un si court
N 5 espa
202 Le Secret

espace, il ne tardera pas long-


tems à s'établir dans toutes les
parties de l'Europe.
Cet Ordre doit son origine à
un scrupule de conscience. Clé
ment XIï aiant excommunié les
Francs - Maçons en 1736 » beau
coup de Catholiques Allemands,
épouvantés par la Bulle Papale»
renoncérent au dessein d'entrer
dans leur Société. Mais ne pou
vant se résoudre à se voir privés
des douceurs qu'ils s'étoient flat
tés d'y trouver, ils forme'rent le
projet d'en établir une autre» qui,
fans les exposer aux censures du
Vatican, leur procurât les mêmes
agrémens que la prèmiere. II
faut convenir même » qu'à ce der
nier égard , ils ont beaucoup ren
chéri fur leur modèle, comme je
le ferai voir bientôt. Ils trou
vérent un Protecteur, dans laper-
son
des Mopfes. 203

sonne d'un des plus augustes Sou


verains du Corps Germanique;
& prirent pour Grand - Maitre un
des plus puissans Seigneurs d'Ali
lemagne. On peut dire que le
choix de leurs Membres répond
parfaitement à celui qu'ils ont fait
de ces deux illustres Chefs , s'il
en faut juger par une de leurs
Loges ou je me suis trouvé à
Francfort , qui étoit composée de
personnes de la première distinc
tion.
A 1 imitation des Francs - Ma
çons y ils dressèrent des Status,
inventèrent un Mot & des Si
gnes pour se reconnoitre, établi-
rent des Cérémonies pour la Ta
ble & pour les Réceptions , &
nommérent des Officiers. Cela
fait, ils songérent à prendre un
Symbole » & à se donner un
Nom; & comme la Fidélité &
l'At*
204 Le Secret

VAttachement qu'ils se vouent fait


l'essentiel de leur Société » ils pri
rent pour Emblème le Chien ,
& se donnérent le nom de Mops,
qui en -Allemand signifie un Do-
guin. Leur Instituteur avoit appa
remment quelque prédilection
pour cette sorte de Chiens : *sans
cela, il eût été pour le moins auífi
naturel de choisir le Barbet, qui ,
de toute l'Espece Canine » passe
pour le plus fidèle. Je détaille,
rai leurs Règles & leurs Cérémo
nies, à mesure que l'occasion se
présentera d'en parler : cela me
coûtera moins qu'un ordre mé
thodique, & plaira peut-étre da
vantage.
Tous les Membres doivent ê-
tre Catholiques - Romains ; fans
doute , pour ne point effaroucher
la Cour de Rome : mais ils se
font extrêmement relâchés sur cet
arti
des Mopfcs. 205

article , dont ils promettent ce»


pendant l'obfervation. Ils ont cru
apparemment » que pour se met
tre à couvert de l'Excommunica-
tion , il suffisoit de ne point exi
ger de Serment ; car c'est princi
palement par -là, que les Francs-
< Maçons ont attiré la foudre sur
leur tête. Les Mopfes ont pro
fité de cet exemple : ils se con-
tantent de faire promettre au Ré
cipiendaire, sur sa parole d'hon
neur, qu'il ne révélera point les
Secrets de la Société.
Une autre raison de politique
les a portés à rejetter encore un
des articles fondamentaux de la
Maçonnerie : c'est celui de l'ex-
cluíìon des Femmes. On fait les
clameurs » dont elles ont rempli
toute l'Europe contre les Francs-
Maçons. Les Mopfes ont craint,
avec raison, de s'attirer des En-
ne
206 Le Secret

nemis si formidables. L'intérét


de leurs plaisirs s'est joint à ce
lui de leur réputation : ils ont
compris que les douceurs qu'ils
se flattoient de goûter dans leurs
Assemblées , scroient toujours in
sipides, s'ils ne les partageoient
avec ce Sexe enchanteur. Us les
ont même admises à toutes les
Dignités , excepte' celle de Grand-
Maitre , dont la Charge est à vie :
de sorte que dans chaque Loge
il y a deux Maitres de Loge
ou Grands- Mopses, dont l'un est
un Homme & l'autre une Fem
me ; & ainsi de tous les autres
Officiers , qui sont les Surveil
lants t les Orateurs , les Sécré'
taires , & les Trésoriers (*).
La

(•) On change les Officiers tous les six


mois , depuis le Grand - Mopse jusqu'à ceux
du plus bas rang , & on élit toujours ua
Hom
des Mopfes. 207

La Loge est gouvernée six mois


par un Homme , & six mois par
une Femme ; & lorsqu'on reçoit
une Femme ou une Fille , c'est
toujours la Grand'-Mopse , la Sur
veillante , & les autres Officières,
qui font les fonctions de la Ré
ception. Voici les Cérémonies
qu'on y observe.
Le Postulant s'adresse à un des
Membres» qui le propose en plei
ne Assemblée, en articulant son
nom, sa qualité, & ses mœurs.
On va aux voix» & s'il lui en
manque seulement une, il est ex
clus ; car l'unanimitc est absolu
ment requise. Mais il faut que
l'opposant produise les raisons de
son

Homme & une Femme pour chaque Digni


té. II faut que l'Election soit unanime.
Tous ceux qui ont été revêtus de quclqu*
charge, en conservent le Titre» quoiqu'il*
n'cxerc«nt plut.
208 Le Secret

son refus , & c'est au Proposant


à lui répondre. S'ils ne peuvent
point s'accorder , soit pour l'ad*
mission ou pour l'exclusion , le
Grand • Maitre leur impose silen
ce, & ordonne aux deux Surveil»
lans d'examiner le cas & den-
faire leur rapport à l'Assemblée,
qui décide en dernier ressort.
Le jour fixé pour la Réception,
le Grand -Maitre a soin de faire
avertir tous les Membres de la
Loge par un Billet cacheté , qui
leur est porté par le Bedeau,
qu'on appelle Frère Servant.
Les Billets de convocation pour
les Assemblées ordinaires , où il
n'est question que de se divertir,
sont conçus en ces termes : Nous,
par ïélettion unanime des nobles
Freres , Grand - Maitre de la
Société des Mopses , ordonnons
à . . .'."•»'» très digne
Mem
des Mopfes. 209

Membre de la dite Société > de se ren


dre aujourd'hui à la Loge , à tbeure
ordinaire de l'après- dinée» fous les
peines établies par nos Conjlitutions.
Et les jours de Réception, on a-
joute au bas : 11 y aura Récep
tion. Tout le monde s'empres
se d'obéir à cet ordre ; & à moins
de maladie » ou de quelque affai
re de la dernière conséquence,
il n'y a personne qui s'en exemp
te. II faut même que la mala
die soit considérable ; & pour les
affaires. , je leur en ai vu négli
ger quelquefois d'aífez impor
tantes , pour le plaisir de se trou
ver ensemble. Cela ne surpren
dra point , quand on aura vu ce
qui se passe dans leurs Assem
blées.
Aussi-tôt que Pheure sonne y le
Grand -Maitre ordonne aux Sur-
veillans de voir s'il manque quel-
O que
2IO Le Secret

que Frère , & met à l'amende


ceux qui ne s'y trouvent pas : cet
te amende augmente d'un quart-
d'heure à l'autre » pendant les trois
heures que l'on tient Loge. La
faute qui les y fait condamner , se
- nomme Négligence : ainsi le Né
gligent qui vient » par exemple »
trois quart • d'heures trop tard»
paye trois points de Négligence. La
revue faite» le Grand-Maitre met
-l'épée à la main» & donne à con-
noitre par-là, que la Loge com
mence. II fait quelques questions
aux Surveillans , fur le Catéchisme
que je donnerai dans la suite ;
après quoi il envoie un des Frères»
avertir le Récipiendaire de se pré
senter. II faut observer » que
tandis qu'on fait la revue dont j'ai
parlé , & qu'on répète une partie
du Catéchisme» le Récipiendaire
est dans une autre chambre avec
quel
des Adopses, 211

quelqu'un des Mopses » qui l'exa-


mine fur fa vocation , lui explique'
les Statuts & les Obligations de
l'Ordre , & lui dit de se préparer
k quelque chose de sérieux , &
dont il sera surpris. On l'entre*
tient de pareils discours , jusqu'à
l'arrivée du Frère qui le vient pren»
dre. Celui - ci lui demande , s'il
efi bien résolu d'entrer dans la Socié
té i 11 répond quW : sur quoi
on lui bande les yeux , après lui
en avoir demandé la permission,
& on le conduit à la porte de la
Loge.
Avant que d'aller plus loin, je
ne dois pas oublier d'avertir , que
les Cérémonies de la Réception,
telles que je les décris > sont cel
les qui s'observent le plus com
munément. Je fat qu'il y a des
Loges » où ces Cérémonies diffè
rent dans quelques circonstances ,
O 2 Si
212 Le Secret

& je ne négligerai pas de les re


marquer en passant , afin que les
Mopses reçus en France , en An
gleterre y ou en Hollande , ne
m'accuscnt point d'imposture »
d'inexactitude , ou d'omiffion. La
Réception que je donne ici , est
parfaitement conforme à ce que
j'ai vu pratiquer à Francfort en
présence du Grand - Maître , que
l'on doit supposer mieux instruit,
& plus attentif à faire observer
toutes les menues formalités , que
ceux qui sont éloignés de la sour
ce. Reprenons notre Récipien
daire à la porte de la Loge » où
nous l'avons laissé.
Lorsqu'il en est tout près» son
Guide l'abandonne , & s'avance
pour la faire ouvrir. Quelques-
uns prétendent qu'il y frappe a-
vec la main, d'autres avec le pied ;
mais on se trompe : un bon Mop
des Afopfes. 213

se n'oublie jamais le nom qu'il


porte. II se contente donc de
gratter , comme font les Chiens ;
cela se fait trois fois ; & comme
on ne lui ouvre point » il recom
mence à gratter de plus belle,
& de toute fa force , & se met
à hurler en vrai Doguin. On lui
ouvre enfin , & il entre. Aussi
tôt on voit sortir de la Loge un
Frère , qu'on nomme le Fiiele :
celui-ci met aux mains du Ré
cipiendaire, non une Epée, com
me font les Francs-Maçons , mais
une Chaine , embléme de la Ser
vitude du Chien à l'égard de
l'Homme : il lui attache au cou
un Colier de cuivre , le prend
par la main droite , & l'aiant me
né dans la Loge , lui fait faire
neuf fois le tour d'un Espace cra
yonné dont je parlerai tout à
l'heure , & à l'entour duquel les
O 3 Fre
2T4 Le Secret

Frères se tiennent debout. N'ou


blions pas de dire, que la porte
est gardée par les deux derniers
reçus des Mopíes , qui ont l'é-
pée à la main , pour écarter tous
ceux qui ne font pas de l'Or-
dre.
Tandis que l'on promène ainsi
le futur Mopse, les autres ont à
la main un bâton » une épée , une
chaine, ou autre chose semblable,
avec quoi ils font un bruit horri
ble. Ce carillon sert d'accompa
gnement à je ne sai combien de
voix discordantes, qui crient d un
ton lugubre , Mémento mori , me-
mento mori , c'est-à-dire, Songez,
qu'il faut mourir. Tout cela se fait
pour épouvanter }t pauvre No
vice , & mettre sa fermeté à l'é-
preuve : & s'il est vrai qu'il faut
n'avoir pas grand courage, pour
s'effrayer tout de bon de ce
des AíofseSj 25 1

fracas ; il n'est pas moins vrai qu'il


faudroit être tout à fait insensible»
pour ne pas sentir au moins quel
que émotion. On juge bien que
ce font lés Femmes , qui en géné
ral témoignent le plus de foibles-
se. J'en ai vu une, dans la même
Loge de Francfort » qui sut sai
sie d'un si surieux tremblement»
qu'on fut obligé de l'emporter sur
les bras ; & les Mopses surent fi
scrupuleux observateurs de leurs
Règles» qu'ils ne voulurent jamais
Jui débander les yeux » que lors
qu'elle sut hors de la Loge. Mais
il faut convenir » qu'il y a beau
coup d'Hommes qui se montrent
Femmes dans cette occasion : on
en voit à qui les genoux tremblent
fi fort, qu'ils ont de la peine à se
soutenir ; d'autres suent à grosses
gouttes ; quelques-uns même tom
bent évanouis entre les bras de leur
O 4 Con
2l6 <Le Secret .
Conducteur. Tout cela forme
un spectacle ravissant pour l'As-
semblée ; les cris deviennent
moins lugubres , & sont entre
mêlés de grands éclats de rire ;
la gravité même du Grand- Mai
tre en est dérangée.
Le dernier tour achevé > le Ré
cipiendaire se trouve vis à vis
du Grand -Maitre, qui d'un ton
d'autorité demande au premier
Surveillant , .ce que signifie le bruit
qu'il vient d entendre f Le Surveil
lant répond : Ccfl qu'il efl entré
ici un Chien qui n'efl point Mopse»
que les Mopfes le veulent mor
dre. Le Grand- M. DemandezAui
ce qu'il veut / Le Surv. 11 veut
devenir Mopse. Le Grand - M.
Comment se peut faire cette mé
tamorphose / Le Surveillant. En
se joignant à nous. Le Grand-M,
T est-il bien résolu / Le Surveill.
des Aîopfes. 2IJ

Oui, Grand Mopse. Le Grand M.


Demandez lui s'il sera obéissant à
tous les Statuts de la Sociéte f Le
Surveillant. Oui , Grand - Mopse.
Le Grand- M. Est-ce la curiositéy
qui le porte à y entrer ? Le Sur
veillant, Non , Grand- Mopse. Le
Grand- M. Est-ce quelque vue d'in
térêt ? Le Surveillant . Non, Grand-
Mopse. Le Grand-M. Quel est donc
son motifs7 Le Surveillant. L'avan-
tage d'être uni à un Corps » dont
les Membres font infiniment estima
bles. Le Grand - M. Demandez.-
lui s'il a peur du Diable / Le Sur
veillant répète la question au Ré
cipiendaire» qui répond oui, ou
non y comme bon lui semble ; ce
la ne fait rien à l'affaire. Le
Maitre reprend la parole, & dit au
Surveillant : Voyez s'il a ce quilfaut
avoir pour être Mopse, Alors le Sur-
O j veil-
2l8, Le Secret

veillant dit au Récipiendaire, de


tirer la langue autant qu'U lui sera
fofftbk. S'il refuse » on le recon
duit hors de la Loge , & il n'est
pas reçu. S'il obéit » le Surveil
lant lui prend la langue avec les
«ioìgts % & l'examine de tous les
côtés , à peu près comme s'il vou-
loit languéyer un Cochon. Pen
dant cet Examen » deux Frères
s'approchent , & faisant semblant
de parler bas pour ne pas être en
tendus, l'un dit à l'autre : 11 est trop
chaud » il efi trop chaud , laijfez-le un
peu refroidir. Celui-ci répond : H
eft bien comme cela , croyez moi » il
n'efl pas trop chaud s il faut qu'il
puijfe faire la marque. Le mal
heureux Novice» qui n'a pas per
du un mot de ce dialogue , fré
mit d'horreur à ces dernières pa
roles. J'en ai vu qui jettant un
cri d'effroi »fautoient brusquement
en
des Mopfes. 219

en arrière & portoient la main à


la bouche , comme si on les eût
réellement touchés d'un fer brû
lant. Je crois même qu'il y en
a peu qui eussent assez de constan*
ce pour se résoudre à pousser la
Cérémonie jusqu'au bout » si les
nouveaux éclats de rire, & les rail
leries dont 011 les accable , ne leur
faisoient comprendre qu'on ne les
a menés là , que pour leur faire
jouer le premier rôle dans une
Farce des plus comiques.
Quand on les voit un peu ras
surés, le Surveillant dit au Mai
tre : Grand- Mopse , il a tout ce
qu'il faut avoir pour être Mop~
se. Je m'en réjouis , répond le
Grand • Maitre : mais demandez.-
lui encore une fois» (i fa réso
lution efl lien ferme , s'il se
sent à fépreuve de tout ? Le
Surveillant répond : Ouiy Grand-
Map
220 Le Secret

Mopse. Le Grand- M. Demandez*


lui, s'il ejl disposé à se dépouiller des
biens de U fortune , pour enrichir
la Societé? Le Surv. Lorsqu'il ver-
ra un Frère dans le besoin , il se fera
un plaisir sensible de le secourir. Le
Grand -M. Demandez • lui, fi son
obéissance sera prompte , aveugle , y
sans la moindre contradiction f Le
Surv. Oui , Grand - Mopse. Le
Grand -M. Demandez- lui, s'il veut
baiser les Frères i Le Surveillant»
Oui, Grand-Mopse. Le Grand-M.
Demandez - lui, s'il veut baiser . . .
Je m'arrcte ici , pour faire souve
nir le Lecteur que ce n'est pas
moi qui parle, mais le Grand-
Maître d'un Ordre illustre , ou
tout au moins un Maitre de Lo
ge ; & qu'il ne m'est point per
mis de changer des termes con
sacrés. Le Grand • Maitre con-
tinue
desMopses. 221

tinue donc ainsi : Demandez - lui ,


s'il veut baiser le cul du Mopse , ou
celui du Grand - Maitre? On pré
tend que dans quelques Loges il
ajoute, ou celui du Diables mais je
n'en veux rien croire. Un mou
vement d'indignation , que le Ré
cipiendaire manque rarement de
faire dans ce moment , oblige le
Surveillant à le prier avec toute
la politesse & toutes les instances
possibles , de choisir l'un ou l'au
tre. Cela forme entre eux la di
spute la plus originale qu'on puisse
imaginer. Le Récipiendaire se
plaint avec aigreur , qu'on pous
se la raillerie trop loin , Si décla
re qu'il ne prétend point être ve
nu là pour servir de jouet à la
Compagnie. Le Surveillant » a-
près avoir inutilement épuisé
sa rhétorique , va prendre un
Doguin de cire, d'étoffe, ou de
w- . quel
222 Le Secret

quelque autre matière semblable,


qui a la queue retroussée, com
me la portent tous les Chiens
de cette espèce ; il l'applique sur
la bouche du Récipiendaire , &
le lui fait ainsi baiser par force.
Le Doguin destiné à recevoir ce
respectueux hommage , est tou
jours placé sur la table du Mai
tre de la Loge , comme un Sym
bole de la Société ; & c'est là
que le Surveillant le va prendre.
On met encore sur la même ta
ble une Epée & une Toilette,
dont je dirai l'usage dans un mo
ment.
Cetre grande affaire terminée,
le Maitre dit au Surveillant : A~
menezmoi le Récipiendaire.. Auflî-
tôt le Surveillant lui ôte la Chai
ne qu'on lui avoit mise aux mains,
la lui attache au Colier, & le
tire ainsi jusqu'à la table der
des Adosses. 22%

ri ère laquelle est assis le Maitre.


Celui» ci prend alors la main du
Récipiendaire » & la lui fait met
tre fur l'Epée . fi c'est un Hom
me , & fur la Toilette , si c'est une
Femme ; après quoi il lui dit :
Répétez mot pour mot ce que je
vais dire. „ Je promets à cette iU
» lujîre Assemblée , fcr à toute la
n Société des Mopses , d observer
t, cxaBement leurs Loix £jf leurs
Statuts , de ne découvrir ja-
mais , ni de vive voix , ni par
»» fiènes * n* Par écrit » leurs Se-
tt crets £3" leurs Mystères. Je
„ m'engage fur mon honneur, à
„ tenir la promejfe que je viens de
„ faire : enforte que fi je la viole y
ft je consens à passer pour un mal-
t, bonnete-bomme ( une malhonnête'
tt femme ) t à être montré ( mon-
t> trée ) au doigt dans Us Compa
gniesy
224 Le Secret

„ gnies y & à ne pouvoir jamais


y, prétendre au cœur d'aucune Dame
( a n être éjlimée ni beìle , ni spi-
„ rituelle , ni digne d être aimée
„ d'aucun Homme , & à renoncer
y, à tous les agrémens que les Fem-
j, mes tirent de leur Toilette, ) »
Après cette promesse, le Grand -
Maitre demande au Récipiendai
re » s'il veut voir la lumière î &
celui-ci aiant répondu qu'oui , le
Surveillant lui ôte le bandeau. II
y a des Loges où l'on a pratiqué
devant la table du Maitre une
trape» qui fe lève & s'abaisse in
sensiblement par le moyen de
quelque machine. On place le Ré
cipiendaire sur cette trape, on Té-
lève jusqu'à une certaine hauteur,
sans qu'il s'en apperçoive ; & c'est
dans cette situation , qu'on lui dé
bande les yeux. Mais ce n'est point-
là l'usage ordinaire. Ce qui se pra.
tique
des Aíopfes. 225

tique constamment, dans le mo*


ment qu'on rend au nouveau
Mopse l'usage de ses yeux» c'est
de se ranger en cercle autour de
lui : les hommes lui présentent
au visage la pointe de leurs épées,
& tiennent un Mopse d'étoffé
de l'autre main ; & les Femmes
ont à la main une piéce de leur
Toilette, & un Mopse auflî sous
le bras. Le Grand - Maitre fait
passer alors le Récipiendaire à
fa droite , & lui dit , que toutes
Us Cérémonies qu'on vient de fairey
ne font que des préliminaires, éta
blis pour servir d'introduSlion dans
la Société s & qu'il va maintenant
lui apprendre les Signes le Mot
qui distinguent les Mopfes.
Le premier Signe se fait en
appuyant avec force le doigt
du milieu sur le bout du
nez , les deux autres doigts. * •
:t ;. P fur
226 Le Secret

ïùr les deux coins de la bouche, le


pouce sous le menton » le petit
doigt étendu & écarté ; & en fai-
sant'sortir le bout de la langue pat
le côté droit de la bouche. On
ne peut rien imaginer de plus co
mique, qu'une Assemblée d'Hom-
mes & de Femmes qui s'exercent
à faire ce Signe. Qu'on se repré
sente le contraste que doivent fai
re une douzaine de Coquettes, em-
barraflees à trouver des grâces dans
une attitude toute propre à défigu
rer leurs traits ; & autant d'Hom
mes, qui s'étudient à se rendre auflï
hideux qu'il est possible. Je con-
hois cependant une Dame de la
Société , qui m'a dit en confidence
qu'elles avoient formé entre elles
un Conseil de Toilette, où elles
délibèrent très sérieusement sur les
rnoyens d'adoucir ce Signe bizarre ;
qu'elles ont même établi un Prix,
pour
des Mapfes. 227

pour celle qui réussira le mieux;


& qu'elles ne desespèrent pas de
rendre ce Signe aussi avantageux,
rtju ila paru jusqu'à présent ridicule.
Je l'ai décrit de la façon dont il
se fait dans les Loges les mieux ré
glées. 11 y en a qui' prétendent que
ce n'est point le pouce, mais le pe
tit doigt , quil faut mettre sous le
menton. Quelques-uns font sortir
la langue par le côté gauche de la
bouche ; d'autres la tirent alterna
tivement des deux côtés. Enfin il
s'en trouve qui partagent le Signe
en deux, & qui en font deux Signes
distincts , dont l'un consiste dans la
position des doigts, & l'autre dans
î'adion de tirer la langue.
Le second Signe est de porter la
main droite toute ouverte sur l'en-
droit du coeur, mais fans faire le •
querre, comme les Francs-Maçons.
Au reste , il y a une différence
"P a essen
228 Le Secret

essentielle entre ces deux Signes.


Le premier est la marque distincti-
ve de la Société; au lieu que l'au
tre n'est que de pure cérémonie,
& un simple usage qui s'est établi
peu a peu: desorte qu'un Mopse
qui ne se serviroit jamais du se
cond » ne laisseroit pas d'être re
connu pour Frère , pourvu qu'il
s'acquittât bien du premier.
A l égard du Mot, les opinions
font partagées : les uns soutiennent
qu'il y en a un , & les autres pré
tendent que non. 11 ne m'appartient
pas de décider une question de cet
te importance» d'autant plus que
toutes les Loges où j'ai été, & cel
le même de Francfort» conviennent
que la chose est douteuse. Ceux qui
sont pour I'affirmative, disent que le
Mot est Mur. On le prononce Mour,
à l'AUemande ; mais on ne Vépèlt
point, comme parmi les Francs-
Maçons. Après
des Aíopfcs. 229

Après l'explication des Signes &


du Mot» le Grand-Maitre ordonne
au nouveau Membre de les répéter
avec quelque Frère ou quelque
Sœur ; après quoi il luisait embras
ser toute l'Assemblée» qu'il a soin
d'avertir auparavant à haute voix,
de se ranger en cercle pour cette
céremonie. Le nouveau reçu bai
se les Hommes à l'endroit du visa
ge qu'il lui plaît, mais il ne lui est
permis de baiser lesFemmes qu'à la
joue. II va se placer ensuite où bon
lui semble. L'Orateur prend alors
la parole, après en avoir reçu Tor
dre du Grand- Maitre ; & dans un
Discours étudié, qui ne doit pas du
rer plus d'un quart -d'heure, il lui
expose les Devoirs & les Règles de
la Société, & lui explique les figu
res qui font crayonnées sur- le Par
quer. II lui apprend, que toutes les
Loixdes Mopfes n'ont pour but que
.,V P 3 la
'230 ' Le Secret

la Fidélité , la Confiance , la Discré


tion y la Constance , la Tendressé,
la Douceur , l'Humanité ; en un
mot, toutes les qualités qui font la
base de V Amour & de l'Amitié, &
celles qui forment ce qu'on appelle
la Sociabilité. De-là il prend occa
sion de relever les bonnes qualités
du Mopse, ou du Doguin ; il in
siste principalement' sur celles qui
)e rendent aimable ; & conelud en
faisant voir , que si le seul Instinct
est capable de produire de pareilles
choses dans un Chien, la Raison
doit en faire infiniment davantage
dans l'Homme.
îci finit l'éloquente Harangue.
Élie est suivie de Pexplication des
figures du Plancher » dont voici le
Dessein. Dans vin grand espace au
milieu de la salle , on trace l'un sur
• l'autre un Cercle & un Qiiarré, de
friême grandeur , autant que le peu
c de
des Mofses» 13 1

de rapport de ces deux figures le


peut permettre : la Planche quej'aì
fait graver fera mieux comprendre
la chose, que je ne pourrois l'expli-
quer. On place une bougie à cha
que coin du Quarré, & on y mar
que les quatre Points cardinaux. Au
centre du Cercle on dessine un Do-
guin, la tête tournée vers l'Orient;
à fa droite, une Colonne qui mar
que la Fidélité ; & à fa gauche, une
autre Colonne qui désigne \Ami
tie : la première a pour Base la
cérité, & l'autre la Confiance.Au deC-
sus du Mopse en tirant vers l'O
rient, on voit une Porte, qui con
duit au Palais de VAmour : la Che
minée de ce Palais s'appelle YEter
nité, Le pavé sur lequel sont po-
íëes les deux Colonnes, est semé de
Coeurs, la plupart liés ensemble
par le Lien ou le Cordon du Plaijìr»
qui prend naissance dans le Vase de
P 4 la
2%2 Le Secret

la Raiso». Le reste de l'espace est


rempli de Symboles de l'Amitié,
qu'on est le maitre de varier com
me on veut. On peut voir dans le
Plan gravé, comment sont placés le
Maitredela Loge, le Récipiendai
re, & les autres Mopses : j'en ai dit
assez, pour faire entendre ce que
c'est que la Loge.
Aussi-tôt que í'Orateur a achevé
d'en donner Implication au Réci
piendaire, on lave le Plancher ;&
ceci me donne occasion de faire u-
ne remarque , pareille à celle que
j'ai faite sur les Loges des Francs-
Maçons. C'est qu'U faut absolument
que les figures soient crayonnées.
Ceux qui les font peindre sur une
toile, pour l'étendre sur le Parquet
les jours de Réception , pèchent
contre les Règles de rinstitut.
Quand il ne reste plus de traces de
la Loge, le Bedeau, accompagné des
autres
des Mopfes. 233

autres Frères-Servans, apporte une


table & met le couvert dans la cham
bre même deRéception, s'il n'y en
a pas de plus commode. On se met
à table, le Maitre à la premiere pla
ce, les Etrangers & les Etrangères à
fa droite, les Officiers cSc les Officiè
res à fa gauche, & lesSurveillansvis
à vis de lui. Cest-làtout l'ordre que
l'on observe ; car d'ailleurs , cha
cun se place comme bon lui sem
ble, excepté seulement , qu'on tâ
che de mettre alternativement un
Homme & une Femme , autant
que le nombre & le sexe des convi
ves le permettent.
Les Mopíes se connoissent trop
en plaisirs, pour ne pas savoir que
ceux de la table sont peu de chosei
lorsque la liberté n'y règne pas. Aus
si la prennent-ils toute entière. Ils
n'ont eu garde de s'assujettir dans
leurs repas à certaines Cérémonies
P 5 d'instU
234 Le Secret »

d'institution, qui quoiqu'elles fer-


vent quelquefois à ranimer la gaie-
té>ne manquent jamais de réteindre
lorsqu'elles sont en trop grand nom-
hre,ou qu'elles reviennent trop sou»
vent. Les Mopses n'en Ont qu'une
feule, encore ne l'observent-ils que
de loin à loin, c'est-adire, lorsque
le Grand- Mopse porte une santé;
ear du reste, chacun boit quand il a
soif. Le Grand-Maitre, & le Surveil
lant de jour, ont un sifflet devant
eux sur la table, pour faire faire si
lence, lorsqu'il y a quelque chose
à communiquer à l'Affemblée.
Quand le Maitre de la Loge veut
porter une santé, il donne un coup
de sifflet, le Surveillant lui répond,
& tout le monde prête loreille. Le
Maitredit alors : Versez, Mopses ; &
le Surveillant faitl'écho. Le Maitre
continue : Avez-vous versé, Mopses ?
le Surveillant répète encore.Quand
tout
des Adosses. 235

tout le monde a pris du vin, le


Maitre se lève » tous les Frères &
Sœurs en fonr autant ; il prend son
verre, & dit : Surveillons, Etran
gers <tf Etrangeres , Officiers £T Offii
cières, Nouveau-reçus & Nouvelles
reçues, Freres %f Sœurs Mopses , la
première santé que nous boirons sera
ceiïe"Je .... (On commence or
dinairement par le Souverain du
Pays où l'on se trouve.) Chacun
prend alors son verre, de la méme
façon que le Grand-Mopse a pris
le sien, c'est-à-dire, qu'avec le pouce
& le premier doigt on tient la tige,
& qu'avec le petit doigt on embras
se la patte du verre , les deux autres
doigts étendus horizontalement.
On porte ensuite le vin aux lèvres,
on le goûte,aprèsquoi on achève de
boire.On renverse ensuite son verré
sans dessus dessous, dans une petitç
assiette destinée à cet usage," & òn
se remet à table. Une
236 Le Secret

Une Assemblée d'Hommes & de


Femmes, composée de la plus bril
lante Jeunesse, ou de personnes, du
moins, qui sont encore dans l'agc
des plaisirs: un repas délicat, des
vins exquis : la gaieté , la cordiali-
té, la familiarité même, qui règ
nent parmi les convives ; & par
dessus tout, le devoir qui leur est
.imposé , de se prêter à tout ce qui
peut contribuer au plaisir com
mun : voilà sur quoi le Lecteur
peut donner carrière k son imagi
nation , pour se former une idée
de ce qui passe dans ces repas, La
décence y est pourtant observée.
On y fait l'amour , mais ce n'est
ordinairement que des yeux: une
déclaration plus expressive, faite en
pleine table, passeroit pour indis
crétion & pour grossièrete ; & l'on
ne manque pas d'occasions , dans
le lieu-même , de s'expliquer plus
clairement & saas contrainte.
des Mopses. 237

Je laisse au Lecteur le soin de


faire un paralléle entre cette Socié
té, & celle des Francs - Maçons.
Ceux-ci ont contre eux la Proscrip
tion de la Cour de Rome , &
celle de pluíìeurs Souverains » ju
stement scandalisés du Serment
qu'ils font prêtera leurs Membres*
& peut-être de quelques Cérémo
nies un peu profanes. Les Mopses
n'ont rien de semblable à leur
charge: mais n'abusent- ils pas un
de ce qu'ils appellent Socia-
29

J'Avois déja donné ceci à l'Imprì-


meur, lorsque je me suis souve
nu d'une omission considérable.
J'ai oublié d'avertir, qu'excepté les
Frères Servant-, il n'y a point de
grades diífërens parmi les Mopses.
Ce sont les Charges seules qui les
distinguent : on n'y voit ni Appren- >
tifs,
238 'Le Secret

tifs, ni Compagnons , ni Maitres ;


& par conséquent aussi, ils n'ont
qu'une feule Cérémonie pour les
Réceptions.
Peu s en est falu auflì, que je
n'aye supprimé leur Catéchisme,
qui ne contient presque autre cho
se que des Questions sur les Ceré
monies de leur Entrée. Mais j'ai
promis quelque part de le donner*
& il faut tenir parole. Le voici
donc , mais extrêmement abré
gé i parce que dans tous les en
droits où il auroit falu me répé-
ter, je me contente de renvoyer
à ce qui a déja été dit.

D, Etes-vous Mopfe?
R. Je ne l'étois pas, il y a trente ans.
I). Qu'étiez vous donc, il y a tren
te ans ?
R, J'étois un Chien, mais non pas
un Chien domestique.
D. Quand
des Morses. 239

D. Quand ères -vous devenu do


mestique ?
R. Lorsque mon Conducteur se
mit à gratter & à aboyer à la
porte.
D. Quand vous entrâtes dans la
Société y que vous fit - on ?
R. On me mit une Chaine aux
mains, & un Colier au cou.
(Ici Ton fait diverses questions,
qui ont rapport aux formalités de
la Réception.)
D. Qu'est-ce qui vous plait 1c
plus dans la Loge ?
R. Le parquet.
D. Que représente-t-il?
(Voyez la description de la
Loge.)
D. Que signifie le Quarré ?
R. Le fondement stable de la So
ciété.
D. Que signifie le Cercle ?
R. Comme tous les rayons d'un
Cer
240 Le Sfcret&c.

Cercle partent du méme cen


tre, il faut de méme que tou
tes les actions d'un Mopse
partent d un même principe,
qui est l'Amour. Ou bien l'on
répond: Le Cercle marque la
perpétuité de la Loge.
(L'explication des autres figures
se trouve dans la description que
j'en ai donnée.)
D. D'où vient le vent ?
R. De l'Orient.
D. Quelle heure est-il ?
R. II est de bonne heure.
Z>. Comment marchent les Mop-
ses?
R. On les tire par la chaine, de
l'Occident vers l'Orient.
£>. Comment boivent-ils ?
(Voyez les Cérémonies de la
Table.)

F I N.

CHAN
CHANSONS

DE

LA TREV VENERABLE

CONFRERIE

DES

FRANCS-MACONS,
s
t
PRECEDEES

DÉ QUELQUES PIECES

DE POÉSIE.

a
NORMA MÒRUM.

Vide Dtoy diffide tibi, sac propria, cAs-


tas
Fnnde preces ,paucis uttre , magna fuge.
Milita audi , die pauea , tact abdita , difee
minori . .
Parcere , majori cederti ferre partm.
Toile m or.ts y minari nihil , conttmne fit»
perbos ,
Fer mala , difee Deo vivere , difee mort.

TRADUCTION EN VERS»

Par Mr. GOBIN.

Ne point prcTumer de soi-même,


S'appuyer sur l'Etrc suprême ,
Ne former que d'utiles vœux ,
Sc contenter du néccflàire,
Ne fc mêler que d'une affaire »
C'est Ic sûr moyen d'être heureux.
Les grands Emplois font dangereux.
a i Ne
-.,•--( 4 )
Ne point révéler de mystère ;
Tout entendre, mats peu parler;
Sentir son avantage, & ne «point accabler
Celui fur qui nous avons la victoire;
Savoir céder aux grands-, supporter ses
égaux,
Mépriser l'orgueilleux, fut -il couvert de
gloire.;
Nc s'étonner de rien, soutenir tous les
maux ,
Quoique l'advcrsité nous blesse ,
Sans nous troubler Sc fans ennui;
Bannir taut genre de pareíîè;
Et pour le dire enfin, la plus haute sagesse
Est en vivant pour Dieu , de mourir avec
. » Uui. - .

APOLOGIE
Des Francs-Maçons ,
Par Frere PrOCOPE., Medecin & Franc-
Maçon.
Qpoil mes Frères, souffrirez- vous
Que notre auguste Compagnie
Soit fans cesse exposée aux coups
.De la plus noire calomnie?
Non^c'est: trop endurer d'injurieux soup
çons : Sous-
( s)
Souffrez qu'à rous ici ma voix fè faflè
entendre »
.: Permettez - moi de leur apprendre
Ce que c'est que les Francs Maçons.
Les gens de notre Ordre toujours
Gagnent à se faire connoitre :
Et je prétends par mes discours
Inspirer le desir d'en être.
Qu'est-ce qu'un Franc-Maçon ? En voici
le portrait:
C'est un bon Citoyen , un Sujet plein
de zèle ,
A son Prince, à l'Erat fidèle }
Et de plus, un Ami parfait.
Chez nous règne une liberté ,
Toujours soumise à la décence ;
Nous y goûtons la volupté ,
Mais lans que le Ciel s'en offense.
Quoiqu'aux yeux du Public nos plaisirs
soient secrets,
Aux plus austères loix l'Ordrc fait nous
astraindre ;
Les Francs» Maçons n'ont point à
craindre
Ni les remords, ni les regrets.
Le but où tendent nos desseins,
Est de faire revivre Astree,
a } Et
Et de remettre les humains
Comme ils étoienr du tems de Rhéc.
Nous suivons tous des sentiers peu bat
tus-
Nous cherchons à bâtir, & tous nosEdi-?
fices .. i
Sont, ou des prisons pour les vices»
Ou des Temples pour les vertus.
Jevçux, avant que de finir,.. O
Nous disculper auprès des Delles,
Qui pensent devoir nous punir-
Du refus que nous faisons d'elles.
S'il leur est défendu d'entrer dans nos
maisons , : • • >
Çet ordre ne doit pas exciter leur colère î
Elles nous en loûront , j'espère,
Lorsqu'elles sauront nos raisons.
Beau Sexe, nous avons pour vous
Et du respect , & de l'cstime ; >
Mais auíîì,nous vous craignons tous,
Et notre crainte est légitime. : . v
Hélas 1 on nous apprend pour première
leçon ,
Que ce fut de vos mains qu'Adam reçut
la pomme ;
Et que fans vos attraits, tout homme
Seroit peut-être un Franc-Macon.
QUA-
(.7.0

CLU A T R A I N,
Par Frère RICA UT.

Pour le Public un Franc -Maçon


Sera toujours un vrai problème ,
Qu'il ne sauroit- résoudre à fond,
Qu'en devenant Maçon lui-même.

LES FRANCS-MACONS.
Songe.

Il-Iustre Franç - Maçon , dont le cœur


trop discret
Refuse à l'amitié lc tribut d'un Secret,
Apprends que j'ai percé les ombres du
mystère ,
Ecoute le récit d'un songe qui m'éclairc.
Avant que le Dieu du repos
Répandit fur mes yeux ses humides pa
vots,
Frappe de la brillante image
De ces (icclcs heureux soustrairs à l'cscla-
vage
De la frivole vanité ,
Jc regrettois ces jours où l'homme vrai
ment sage, a 4 Et
í* )
Tît peu jaloux d'une vainc splendeur,
Par la seule vertu décidoit la grandeur.
S est -il donç écoulé pour ne plus rcpa-
roitre ,
Ccr Age plein d'attraits:
Le Ciel , sensible à mes regrets ,
Ne le fera- 1- il pas renaitre ?
Je foupirois encor, quand un songé char
mant,
Sur les pas du sommeil * dans ce sombre
momenr,
Fit à mon desespoir succéder l'espérance-
,, Ce tems heureux peut revenir,
„ Mes loix- vont régner fur la France;
„ Le présent me répond d'un heureux a-
venir.
C'ctoit la voix de la Nature.
Mille grâces fans fard composoient sà pa
rure;
Les innocens Plaisirs, les Vertus, fur ses pas
Fixoienr les cœurs heureux qu'attiroient
ses appas.
Suis-moi , dit la Déesse , Sc que ton cœur
admire
Le rapide progrès de mon naiflant empire;
Pour payer tes desirs, je dévoile à tes yeux
Un spectacle enchanteur préparé pour les
Dieux. Âc-
( ? )
Arrêre tes regards , & que ton cœur con
temple
Mes fidèles Sujets assemblés dans mon
Temple.
Là, tous les cœurs unis, íâqs gêner leurs
desirs,
Font germer les vertus dans le sein des
plaisirs.
Au tumulte des Cours ils préferent mes
Fêtes i
C'est ici que l'on voit les plus superbes
têtes
Déposer leurs gtands noms au pied de
mes Autels v
Et malgré la fierté qu'inspire la fortune ,
Ses favoris rangés sous une loi commune,
Donner le nom de Frère au moindre des
mortels.
Voilà fur les humains ma plus belle vi
ctoire :
Elle rappelle aux Grands la loi d'égalité,
Et fait fouler aux pieds l'Idole de la gloire,
Victime d'une aimable & noble liberté ;
Liberté qui n'a rien d'une injuste licence,
Qui des Rois & des Dieux fait respecter
les droits:
Mon règne a consacré la juste dépendance
Qu'impose le pouvoir & des Dieux & des
Rois. a f Ne
( IO )
Ne t'étonne donc plus de l'heureuse har
monie
Qu'enfante l'unité de ce brillant accord ;
La troupe que tu vois , par mes foins ré
unie,
A choisi pour fes loix les mœurs du Sie
cle d'or.
§i le Sexe est banni, qu'il n'en ait point
d'allarmes ;
Ce n'est point un outrage à fa fidélité;
Mais je crains que ['Amour entrant avec
les charmes,
Ne produise l'oubli de la fraternité :
Noms de frere & d'ami feroient de foi-
bles armes
Pour garantir les cœurs de la rivalité :
Dans le sexe charmant trop d'amabilite
Exige des soupirs , & quelquefois des
larmes y
Au plaisir d'être amis nuiroit la volupté.
C'en est aslez, dit l'aimable Deéíse,
Tu connois mes enfans, je ne t'ái rien celé»
Juge par le secret que je t'ai révélé ,
Si j'exige des cœurs une austère (âgeste.
Pour confondre un vain Peuple & de
folles rumeurs,
Des Frères outragés va publier les mœurs;
Et ne soupçonne point d'énigme imagi
naire.; '. Leurs
(t,.)
Leuts íigneî ne sont rien ; pour être re
connus, '. ;
Ils n'ont d'autres signaux que ceux de-
leurs vertus. ~
S'il est quelque secret , c'est aux yeux dut
Vulgaire,
Pour qui tant de vertus fût toujours un
mystère.
A ces mots disparut le songe & le sornmeil.
Permettez, Francs Maçons, qu'àl'instant
du réveil,
Jc cherche à vous faire connoitre.
Ne redoutez point les revers ;
Illustres Citoyens , vous n'avez qu'à pa-
roitre,
Pour ranger (ous vos Ioix la France &
P Uni vers.

CHANSON DES MAITRES.


Premier Couplet, seul.

T*
Ous de concert chantons, '.:
A l'honneur de nos Maitres:
A l'envi, célébrons
Les faits de leurs Ancêtres:
Que l'écho de leurs noms
Frappe la terre & l'ondc ,
Et que l'Art des Maçons
Vole par tout lc Monde. . ÇHO-
( u )
C H Q B V R.
A sArt royal, pleins d'une noble ardeur»
Ainsi qu'à ses secrets, rendons hommage ;
Tout bon Maçon les garde dans le cœur ;
Et de l'ançienne Loge ils íbnç }c gage,
jíutres Couplets , seul.
tes Rois les plus puisiàns
Que vit naitre l'Àsie,
Savoicnt des bâtimens
La juste sinietrie ;
Et des Princes Maçons ,
Marqués dans l'Eçriturc ,
Aujourd'hui nous tenons
La noble Architecture.

Par leur postérité,


L'Art Royal dans la, Grècç
Parut dans fa beauté ,
Dans fa déliçatefle ;
Et peu de tems après ,
Vitruve , savant homme «
L accrue avec succès
Pans la. superbe Rome.

De là , tout POccident
Reçut cette Science -,
Et principalement .
L'Angleterre & la France» Où
( *J )
Où parmi les loisirs
D'une agréable vie,
On jouît des plaisirs
De La Maçonnerie.

Nous qui voyons cc tems ,


Cet heureux tems, mes Frères*
Et ce nectar charmant
Remplir souvent nos verres,
fténiílbhs à jamais
Du Motide l'Archirectc ,
Qui joint à ses bienfaits ,
Ce jus qui nous humecte.

CHANSON DES SURVEILLANS.


Premier dupiet , seul.
ADam à fa postérité
Transmit de l'Art la connoisíance ,
Et Caïn , par lVxpériencc
En démontra l'utilité :
C'est lui qui bâtit une Ville
Dans un Pays de l'Orient»
Où l'Architecture Civile
Prit d'abord son commencement-
C tì O E V R.
De notre Art chantons l'c*<?cllèrìee :
Ses
( i4 )
Ses secrets font notre bonheur.
Exaltons fa magnificence,
Qui des Rois montre la grandeur.
Autres Couplets, seul-,
Jubal, le père des Pasteurs,
Fut le premier qui fit des tentés,
Où paisible il vivoit des rentes
De ses innocentes sueurs.
Cette Architecture champêtre
Servit depuis pour le Soldat; '
Et les Héros que Mars fait naitre >
L'cmbellisscnt de leur éclat.

Jamais Neptune fur fes eaux»


De l'Architecture navale
N'eût vu la gràndetlr martiale ,
Ni des Commerçans les VaifleauX \
Si Noé savant Patriarche ,
Eclairé par le Tout - puiílànt,
De fà main n'eût de la belle Arche
Construit le vaste bâtiment.

Les Mortels devenant nombreux ,


Auífi-tôt on vit l'injusticc
Joindre à la force Partificc,
Pôûí opprimer les malheureux :
Le foible alors, pour se défendre
Contre Nemrod fier Conquérant »
( tl )
Entre les forts alla se rendre ,
Et lui résista vaillamment.

Le mépris du divin Amour


Fit que les Hommes fanatiques
Bientôt après firent des briques ,
Pour Babella fameuse Tour:
La différence du langage
Vint déconcerter ces Maçons,
Qui renoncèrent à l'ouvrage,
Contens d'habiter des maisons-

Moïse par le Ciel guidés) »


Bâtit l'augustc Sanctuaire ,
Où des vérités la lumière ' i
Par POracle étoit annoncée. .-.
Dès - lors la sainte Architecture
Pour l'Idole étoir profanée,
Et fa magnifique structure
Charmoit le mortel étonné.

Le pacifique Salomon •.: .


Avoit de son tems l'avantage
D'être des Hommes le plus sage,
Et
(*) On prie le Poète (Franc-Maçon sans
doute) de faire accorder ici les règles de la
Grammaire avec celles de la Poésie.
( I* )
Et le plus excellent Maçon ':
11 érigea de Dieu le Temple,
Qui fut lé chef d'oeuvre de PArt;
Et tous jes Rois* à Ton exemple *
Furent Maçons de toute part.

De l'Àrt toute la majesté


En Grece , en Egypte ; eh Sicile ,
A Rome, eh France * eh cette Ville *
De là fut après transportée *. , ,
Aujourd'hui hous passons l'Asie,
Par là beauté des bâtimens :
Et mieux qu'elle avec l'ambrosiei
Nous buvons des vins exccllens.
On reprend le Chœur*

CHAtfSÔN dès compagnons.


Premier Couplet, seul.

j^Rt divin , ì'Etrír suprême


Daigna te donner lui-même ,
Pour nous servir de remparts. ;
Que dáns notre illustre Loge
Soit célébré ton éloge,
Qu'il vole de toutes parts.
• <C HQ É V R.
. Que dans notre illustre Logé
Sok
Soit que ioin Phcbus recule,
Soit que de près il nous brûle,
Toujours cet Art nous défend.
" C'est par la Géométrie,
Que & noble Simétrie
Des cinq beaux Ordres dépend.

Faisons retentir (à gloire ,


Honorons -en la mémoire,
Par nos vers & nos chansons :
Que le jus de la vendange
Se répande á fa louange,
Parmi les bons Compagnons.

CHANSON DES APPRENTIFS.


Premier Coupitt.
Rères & Compagnons
De la Maçonnerie ,
Sans chagrin jouïílbns
Des plaisirs de la vie.
Munis d'un rouge bord,
Que par trois fois un signal de oos verres
b Soie
' (18)
Soit une preuve que d'accord
Nous buvons à nos Frères.
*§» _
Le monde est curieux
De savoir nos ouvrages ;
Maïs tous nos envieux
N'en feront pas plus sages.
Ils tâchent vainement
De pénétrer nos secrets, nos mystères:
Us ne sauront pas seulement
Comment boivent les Frères.

Ceux qui cherchent nos mots,


Se vantant de nos signes »
Sont du nombre des sots ,
De nos soucis indignes.
C'est vouloir de leurs dents
Prendre la Lune dans (a course altière.
Nous-mêmes serions ignorans,
Sans le titre de Frère.
*
On a vu de tout tems,
Des Monarques, de^s Princes,
Et quantité de Grands ,
Dans toutes les Provinces,
Pour prendre un tablier,
Quit-
( í? )
Quitter sans peine leurs armes guerrières,
Et toujours se glorifier
Detre connus pour Frères.

L'Antiquité répond
Que tout est raisonnable ,
Qu'il n'est rien que de bon »
De juste Sc vénérable,
Dans les Sociétés
Des vrais Maçons & légitimes Frères-
Ainsi buvons à leurs santés»
Et vuidons tous nos verres.

Joignons -nous main en main,


Tenons nous ferme ensemble t
Rendons grâce au Destin
Du nœud qui nous assemble :
Et soyons assurés
Qu'il ne se boit fur les deux Hémisphères
Point de plus illustres santés »
Que celles de nos Frères.
4 ce dernier Couplet on dira trois fois U
petite Reprise.
yòjU. ci- dessous U fuite.
b i Suite
( *o )

, Suite de la Chanson des Apprentifs-

FRères & Compagnons,


De cet Ordre sublime ,
Par nos chants témoignons
L'esprit qni nous anime.
Jusques fur nos plaisirs,
De la vertu nous appliquons l'équerre ;
Et l'Art de régler ses desirs,
Donne le nom de Frère.

C'est ici que de fleurs


La Sageíle parée,
Rapelle les douceurs
De l'Empire d'Astrée.
Ce nectar vif & frais,
Par qui souvent s'allument tant de guerres,
Devient la íburce de la paix,
Quand on le boit en Frères.

Par des moyens secrets,


En dépit de l'envie,
Sans remords, (ans regrets,
Nous seuls gourons la vie.
Mais à des biens si grands
En
( « )
En -vain voudroic aspirer le vulgaire;
Nous-mêmes ferions ignorans,
Sans le titre de Frère.

Profanes , curieux
De savoir notre ouvrage,
Jamais vos foibles yeux
N'auront cet avantage.
Vous tâchez follement
De pénétrer nos plus profonds mystères ;
Vous ne saurez pas feulement
Comment boivent les Frères.

Si par hazard l'ennui


Donne quelques al larmes ,
Aussi- tôt contre lui
Nous chargeons tous nos armes ;
Et par l'ardeur d'un feu
Plus petillant que les foudres guerrières,
Nous chassons bien -tôt de ce lieu
Cet ennemi des Frères.

Buvons tous en l'honneur


Du paisible Génie ,
Qui préside au bonheur
De la Maçonnerie.
Dans un juste rapporr,
b f Que
( zi )
Que par trois fois un signal de nos vçrrçs
Soir le symbole de l'accord
Qui regne enrre les Freres,
&
Joignons -nous main en main,
Tenons -nous ferme ensemble;
Rendons grâce au Destin,
Du nœud qui nous assemble :
Et que cette unité, i
Qui parmi nous couronne les mysteres «
Enchaine ici la volupté,
Dont jouïflènt les Freres.

On répète ces deux vers trois fois.

DUO
Pour les Francs- Maçons,
Par le Frère Naudot.

Lorsque sous le regne d'Astrée»


L'innocence guidoit nos pas ,
L'on ne voyoit point de combats»
Ni la terre de morts jonchée.
En voici , Frere , la raison :
Chaque Homme -étoit un Franc-
Maçon.
Tous
Tous les petits , comme les grands,
Sans nulle plainte ni murmurc>|
Partageoicnt également
Les biens que produit la Nature.

uíVTRES CHANSONS NOV


ELLES.

SsJr notre Ordre en-vain le vulgaire


Raisonne aujourd'hui;
Il veut pénétrer un mystère
Au -dessus de lui.
Loin que la critique nous blesse,
Nous rions de ses vains soupçons ;
Savoir égayer la Sagcflè,
C'est le Secret des Francs - Maçons.
2

Bien des gens disent qu'au Grimoire


Nous noys connoiffons,
Et que dans la Science noire
Nous nous exerçons.
Notre Science est de nous taire
Sur les biens dont nous jouissons :
Il faut avoir vu la lumière,
Pour goûter -ceux des Francs-Maçons»

Se comporter en toute affaire


b4 Avec
( H )
Avec équité,
Aimer & secourir son Frère
Dans l'adversiré ,
Fuir tout procédé mercénaire,
Consulter toujours la raison,
Ne point se lalTcr de bien faire,
C'est la règle d'un Franc-Maçon.

Accordez -nous votre suffrage,


O Sexe enchanteur ;
Tout Franc-Maçon vous rend hommage,
Et s'en fait honneur.
C'est en acquérant votre estime ,
Qu'il se rend digne de ce nom:
Qui dit un ennemi du crime,
Caractérise un Franc- Maçon,

. m
Samson à peine à sa Mairreílè
Eut dit son secret ,
Qu'il éprouva de íâ foibleslè
Le funeste effet.
Daiila n'auroit pu le vendre;
Mais elle auroit trouvé Samson
Plus discret & totit aussi tendre,
S'il avoit été Franc - Maçon.

POUR
(*f )

POUR LES FRANCS- MAÇONS,


s
Décembre 1743-

Sur ì'Air de la Bequille.

La lanterne à la main ,
En plein jour dans Athène,
Tu cfaerchois un Humain,
Sévère Diogène.
De tous tant que nous sommes
Visite les maisons-,
Tu trouveras des hommes,
Dans tous nos Francs -Maçons»

L'heureusc Liberté
A nos Banquets préside}
L'aimablc Volupté
A Ces côtés réside;
L'indulgente Nature
Unit dans un Maçon,
Le charmant Epieu re
Et le divin Platon.

Pardonne, tendre Amour,


b s Si
( *o
Si dans nos Assemblées
Les Nymphes de ta Cour
Ne sont point appellées.
Amour, ton caractère
N'est pas d'être discret ;
Enfant, pourrois-tu taire
Notre fameux Secret î

Tu fais afïèz de maux,


Sans troubler nos mystères ;
Tu nous rendrois rivaux,
Nous voulons être Freres.
Notre chere famille
Redoute les débats ,
Qy'enfante la Béquille
Du Perc Barnabas.

Toutefois ne crois pas ,


Chic des ames si belles
A voler fur tes pas
Soient constamment rebelles.
Nos soupirs font l'éloge
Des douceurs de ta loi \
Au sortir de sa Loge ,
Tout bon Frere est à toi.
( *? )

Mes Freres , par ma voix ,


Un Eleve d'Horace,
Jaloux de vorre choix y i
Vqus demande une place.
De ia Maçonnerie
11 est: bien plus épris»
Que de la Confrérie
De certains Beaux -Esprits-

CHANSON

Sur l'Air:

Via. £.' que c'est qu eCaller m bois.

D Ans nos Loges nous bâtissons :


Vlà c' que c'est q u* les Francs-Maçons»
Sur les Vertus nous élevons
Tous nos édifices,
Ec jamais les Vices
N'ont pénétre dans nos maisons :
Vlà c,' que c'est , &c

Nos Ouvrages sont toujours bons:


VU
( i« )
Vlà c' que c'est, &c.
Dans les plans que nous en traçons,
Notre règle est sure ,
Car c'est la Nature
Qui guide 8c conduit nos crayons:
Vlà c* que c'est, &c.

Des Autels pompeux nous faisons:


Vlà c' que c'est &c.
Aux Talens nous les consacrons.
Les Muses , tranquilles ,
Peuplent nos asiles
De leurs illustres nourriçons:
Vlà c' que c'est, &c.

Beautés pour qui nous soupirons ,


Vlà c* que c'est , &c
Vos attraits, que nous révérons ,
De l'Etre suprême
Sont l'image même ;
C'est lui qu'en vous nous adorons:
Vlà c' que c'est, &c.

Aux profanes nous l'annonçons ,


Vlàc' que c'est, Sec.
( 2-9 )
Modérés dans leurs passions,
Discrets près des Belles,
Sincère, fidèles,
Amis parfaits , bons compagnons :
Vlà c que c'est, &c

AUTRE.

Sur l'Air : Nohs vivons dans tinnoctnct.

J. Ous les plaisirs de la vie


N'offrent que de vains attraits»
Et leur douceur est suivie
D'amertume & de regrets;
La feule Maçonnerie
Offre des plaisirs parfaits.

Par la tranquille innocence


- Ce séjour est habité *,
Du poison de la licence
Jamais il n'est infecté ;
Et c'est toujours la décence
Qui règle la volupté.
On
Qnfinijsoit d'imprimer ce Recueil t lorsque
fai reçu une copie du Remercîment que
l'Abbe Fréron a fait ces jours derniers
à la Maçonnerie , le soir m'emt de fa
Réception. Il ejî étonnant que cet Ab
bé, qui ne passe point pour être zélateur
des Formules Académiques * ait parte
vouloir en faire usage en entrant dans
une Société t ou le compliment ejl aujji
redouté que l'indiscrétion. L,e voicit tel
qu'il m*a été communiqué.

Sur l'Air de la Confession.

Fr. IL m'cst donc permis»


Mes chefs amis,
A votre exemple»
De suivre le cours
Des plaisirs qui filent vos jours.
Avec- quels transports mon œil con
temple
Cet auguste Temple !
Le vulgaire obscur >
De nos mépris sujet trop ample>
De sòn souffle impur
N'en ternira jamais l'azur.
Mais
1 1« )

Mais en quoi consiste, je vous fris,


La Maçonnerie ?
Le Venér. Payer le tribut
h l'amitié tendre & chérie,
C'est le scnl Statut
De notre charmant Institut.

Fr. Quels plaisirs , quand le Cid vdus


, rassemble,
Goûtez -vous ensemble?

2L» Venér. Des plaisirs si doux ,


Qu'aucun plaisir ne leur rcslèmblc ;
Des plaisirs si doux ,
Que les Rois même en font jaloux.

Fr. Dites- moi ce qu'il me reste à faire,


Pour vous satisfaire.

Le Venér. Sois" sage & discret,


Sa
( jO
Sache moins parler que te taire >
Préviens le regret
Qui íuivroit l'aveu du secret.

j& &
Fr. Je savois » avant que ma petsonne
Devînt Franc Maçonne,
Garder le Mcet ;
C'est un art que le Ciel nous donne ;
Ce petit Colet
Répond que je ferai discret.

CHAN
(st)
CHANSON
Qu'un Franc - Maçon peut chanter à
Table & hois de la Loge,
Par le Frère de la 'Tierce.

I.
Noe, Maçon trè-s vénérable,
Pour éclairer le Genre- humain»
Prit la Grappe, fit le Vin ,
Liqueur aimable.
Que tout verre sok plein
De ce jus délectable :
Par ses esprits restaurons nous j
Ah! qu'il est doux!
En Maçons honorons la Table-

n.
De notre Art cet auguste Père
Par l'Arche triompha de l'Eau »
Qui ne fut point le tombeau
D'un seul bon FRERE :
Il bâtit le Tonneau,
La Bouteille & le Verre,
Et s'écria, Restaurons- nous ,
Ah ! qu'il est doux !
En Maçons suivons la Lumière.
C • <LAWS
suíVIS relievr.

Il faut conserver le Papier blanc qui


fe trouve aux Planches , afin de les fai
re deborder hors du Uvre. Les Plan
ches IV & V. doivent rester ensemble
& être placées à la Page 112,- Les Plan
ches , VI. & VII, doivent de même re
ster ensemble, & être Placées à la Page,
,i?8. La Planche VIII. Page z^o,

8 R R A TA.

Page ligne 16. aulieu. de Ligne


lisez Linge.

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16Ò- .- xf ajilien de Loge' lis:
Loge.
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Taylor, avee sig. 8vo.
Anecdotes de la Cour de Neron. Avantures
Galantes &c, 12.
- - jesuitiques ou le Philotanus moderne,
. t.vol. II.
^Anfelmi ( Sti. Patris] Opera omnia, Edi-
tio Beneditlinorum. fol.
Antiquitez de la Maison Royale de France, Si des
Maisons Merovingienne & Carlienne : par
Mr. le Gendre, Paris 1740. 4to.
- • de la Nation Si de la Monarchie Françoise,
par Mr le Gendre, Paris 1741. 4to.
- - Romaines, de Denys d'Halicarnafle, tradui-
C a res,
CATALOGUÉ,
tes , & avec des Remarque* , par Mr. Bel-
Ienger, Paris 172]. 2. vol. 410.
Antiquitez de Lyon, avec des Recherches curieu
ses, avec fig. 2 vol. 12.
Antimachiavel , Edit, complette, Haye 1741.
2. Vol. 8vo.
Aristophane de le Févre Dacier, avec Remar
ques, il.
Art (F) de conserver fa Santé , composé par
l'Eçole de Salerne ; Traduction nouvelle en
Vers François , courts & Faciles a être retenus
de Memoire. Par Mr. D. L.M.Haye, i74ï»
I2' .
Astronomie Physique, comparée à là Philosophie
de Ncvvtp.n, par Mr. de Gamaçhes, Paris
1740. 410.
Aurelius Victor , Varioruro, Arntzenii, 410,
Avantures de D«m. Ramire, Histoires Galantes,
2. vol. 12.
Avis & Exercices Spirituels, par le R. P. Suffren,
Nouv. Edit. Paris 1740. 12.
Barder. de Villeneuve , Cours de la Science Mili
taire, avee fig. Haye 1742. XI. vol. gvo.
Baudelot d'Airval, Utilité & Avantages de Voya
ges & des Recherches d'Antiquitcz , avec fig.
2. vol. 12.
Bayle, Dictionaire, 4. vol. Fol.
- - Oeuvres, ç. vol; Fol.
- - Nouvelles Lettrçs anecdotes de ce Philoso
phe , avec son Apologie, publiées pat un
Sceptique, Haye 1740. 2. vol. 12.
Berger fidèle , ou le Pastor fido di Guarini ,
Ical. François, fig. li. Ber-
eAÍAtÓGtíË;
fecrgeron, Voyages de Benjamin Tudele.Paul Vé*
nitien, Mr. de Mandcville ; & divers autres,
avec l'Histoirc des Sarazins & Tattarcs » avec

Bible ( Là St. ) Vulgate1, avec le Fran çois à côté fií


les Remarques de Mr. de Sacy, avec fig.
Haye 1 741. \.vól. sol.
I bibliotheque des Philosophes Chimistes, pat Mr.
Salmont, fig. Paris 1741 . 2. vol. 13.
Bouhouts,Pcnsécs Ingénieuses & Bons Mots, g.
Bourdelot, Histoire de l'origine & des Progrès de
la Musique 1 tant Italienne que Françoise, fig.
Haye 1745-4- vol. tz.
Bresin o nr, Transactions Philosophiques de la So
cieté Royale de Londres, fig. 4.
Brueys , Histoire des Sectes Fanatiques de nôtre
teins, ». vol. ii.
Burnet, Memoires de là Grande- Bretagne, 6,
vol. 13.
Caracteres de Theophraste , par Mr. de la Bruyè
re ; avec la Clef cn Marge, J. vol. 8.
Callandreì Roman, Nouv. Edit. 10. vol. 1 j.
Catalogus Bibliotbtc*. Trajc&mo Batavit,
in folio.
Catrou, Histoire Romaine, Paris io. vol. ii.
- • de l'Empire Mogol, avec la Carte, IX.
Charlcvoix-, l'Histoirc du Royaume du Japon,
avec fig; 9. vol. 12.
Chatclct, ( Marq.du) Les Irisiitutions Physiques,
avec fig. 8.
Chiens ( les) Contes en Vers, en trois Chants.fig.
Paris, 8. • » ''
C ] Choix
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metica : Anton fduo de Bifcbop, Ljtgd,
B*t. g.
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Speeimtn Latinitatis Nov/t , Fièrent.
I7J4-in t.
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JQuadratoruín Ó' Cuborum , g.
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Contredanses , noués en Musique , 4.
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compl. r. vol. in 4..
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Amíl. a. vol. in 8.
Desmarais (Regnier) Poesies Morales & divet.
ses, nouv. Ed. augmentée, a. vol. 12. Amíl.
compl.
Dialogues Philosophiques de Mr. de Chartelivry,
Lond. 12.
DÍctionairc Universel de la Langue Françoise,
par Mrs. de Furetiere , de Bat'nage & de la
Riviere, dern Ed. Haye, compl. 4. vol. fol.
- - Italien & François de Veneroni, compl,
a. vol. 4. Amst,
r Impérial des quatre Langues Principales,
de Veneroni &Castelli, nouv. Ed. Col. 1 74?.
2. vol. 4.
Diílionarium Univtrfale Latino . Galli
can, 2.
C 4 » Die-
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Ditmcrbroecl^ Opera omnia , in fol. cMj/%
Jìg. Ultraj. compl,
Diodore de Sicile » parTerwsson, Paris gr. U.
f)u presne , Çaroli d'yírgentré, Colleílio
fudiciorum de Novis Erroribns qui in
J&cclefìa ufque ad Jtnnum 17 J 5. Pro-
[cripti sHnt &Notati, Paris, 1. vol. fil.
compl.
Education chretienne, Paris 1.740, 1-».
Elemçns (les} des Mathematiques , Démontrés
dans un ordre naturel & facile , par Mr.
Preftet. Troisième Edition compl< a. vol. 4.
('Eloge de U Folie , par Erasme , traduit pat
Gucudeville , & enrichi 4e Notes, $cdefig,
cn taille douce, 8*
l'Espion Turc, iy\9. 7. vo,l. ia, avec fig.
Çíl^y Philosophique de Mr. Locke, nouv. Ed.
• - Histori'q.& Philosophiques sur le goût, 8.
- • sur ^Agriculture ou Délices de la Cara,-
pagne, 174}. 8.
l'Excelleocc de la Religion, St les devoirs de.»
' Chretiens , par Mrs. Bernard & Burnçt, nçur.
Ed. j.vol.gr. 12. compl.
Fleuri , Les Devoirs des Maitres , Sc cçux des
Domestiques, 174*. ra.
François. (le) à l'Ejection, Co,mcdie, 1744^1.
Géographie (la) de Robbe , nouv. Ed, avec
fig. a. vol. gr. 12. compl. Haye 174$.
- - Physique , ou l'Histoire Naturelle de la
Terre, rraduite de l'Anglois de Mr. \Pooá'
ward , par Mr. Noguez , & enrichie de pif-
ces intéressantes., gr. 8. fig. Amft, Gw-
CATALOGUE.
GoifFbn (Mr.) l'Harmonie des Spheres Celeste
Si Terrestre t ou 1 Art de connoitre la Situa*
rion , les Routes Si les Distances dans tou
tes les parties de la Terre , par le Soleil Si
par les Etoiles , gr. 4. saris 1 7 $0. compl.
Goulon.(-Mr. de) Mémoires des Sièges, 8. fig*
Hayei74j.
Grammaire Nouv. Françoise Espagnole , Si Es
pagnole Prançoise , gr. IS.
» - Nouvelle Italienne d'un usage facile, a-
vec des Dialogues, gr. 13.
Çuerrier (la) Philosophe , ou Memoires de
Mr. Le Duc D?*** Amst 1744. i.vol. 8.
Gucudevillc, Amusemens philosophiques Sé
rieux-Comiques « le Goûteux en belle .hu
meur, St le Fébricitant philosophe, 2. vol.
13. Haye 174J.
Heivetius , les Maladies les plus fréquentes &
leurs Remedes, avec ceux des pertesde Sang,
& du Cancer, gr. 12, compl.
l'Histoire des Chevaliers de Malthe , par Mr.
Verrat, avec les Magnifiques Portraits, dern.
Ed. paris 44 vol . gr. 4. coinpl .
- - des Ducs, & des Revolutions de Bretag
ne , de la Ligue de Bretagne , Et des Bretons,
avant Si depuis leur Etablissement en France,
compl. 6. vol. gr. 1 2. paris 1 7 ; 9,
• - d'Auguste Second , Roi de Pologne Ele
cteur de Saxe, 4. vol. 8. compl.
- - de Me. Christine Comteslc de Mayrac,
ou l'Hí roine Mousquetaire > avec fig. compl.
Araíl, 1744.
C f Histoire
CATALOGUE
Histoire de la Constitution, gi. U. çomp!,
. - des Amazonet, a. vol.gr. J2. compl.
- • du Royaume de Portugal, 8. vpl. gr, tj,
• - de la Hongrie , 6. vol. gr, ja, avec figt
Haye 1719.
i - du Roi Philippe de Macedoine ( par Mr,
Olivier membre de l'Acad, des Belles Lettres,
9. vol. gr. i».
» - des Jesuites, a. vol. gr. n,
« * des Amours de Mademoiselle Valerie, \,
vol.gr, 12,1741,
• - Comique de Françion, \ . vol, 12. çompl.
• • d'une Grecque Moderne, par l' Auteur de
ÇleYcUn4» ? vol. »4i
• - de routes les Religions du Monde 6. vol,
gr. 12. eompl.
. - des Trairez & N égociation? du XVII. Sié
cle, par Mr. le Marquis de Torcy, Arost. 172$
compl, 2. vol. gr. fol.
• - des Rats, gr. 8 • fig.
- * de l'Uxpedition de Ttois Vaisseaux Hol»
landois, dansla Mer du Sud, pour la Decou
verte des Terres Australes, 2, vol, 8.
• • des Juifs, & des peuples Voisins, par Mr.
Prideaux,nouv. Ed avec fig, comp.í,.val,gr.4-
• > de la derniere Revolution de i'Empire Ot-
roirnn, parMr. de Crouzenac, 1740. 12,
• • de St. Epiphane, avec des Notes Criti
ques, gr. 4. Paris I7î8.
• - du Vicomte de Turenne » par Mr.de Ra-
guenet, complet avec les Plans des Batailles, a,
vol. 8. fig. Haye.
Histoire
CATALOGUE.
Histoire du Ponce Eugene depuis fa Naissance
jusqu'à fa mort, a, vol, 8. *
- - de la Fondation de Rome, enrichie de No
tes par Mr. de Beaumarchais , 4, vol, gr. iz.
avec fig.
• - du Système des Finances en 171 9. &ï7ao
avec 1* Vie du Régent, 6. vol. gr. 1 a. compl*
• - duRoiSranislas, avec fig. en taille douce,
conipl. z. vol. gr. ra.Lond.
- - des Révolutions du Royaume de Corse» St
les Avantures du Roi Theodore, iZ,
Histoire de la derniçre guerre en Bohême 174s.
a. Vol, 8. avec fig,
. . de la Gaule Narbonnoife, ou de la Savoyc,
du Dauphine" > de la provence, Acç. avec des
Dissertations, gr. iz. Paris.
. . du Fanatisme parmi les protestants, ou Hi
stoire des anabaptistes &c. par le R, P, Cation
j,vol. ia.
* , de Charles XII. par Voltaire, nouv, Edit,
z, vol. 8.
, . de la Regence de la Reine Marie de Mcdí-
cis par Mr, de Mezeray , nouv. Edit. Haye,
i74J.gr. 4,
, . Militaire du Ptince Eugene, ç . vol. 8, avec
les plans & figures en taille douce.
, . Romaine complctte des R. P. Catrou &
Rouillée , Zo. vol. gr. 4. avec les canes, plans
tí sig. en taille douce, Paris, compl,
. * de l'admirablc & vaillant Chévalïet Tirao»
blanc, compl. a. vol gr. 8.
, . de la Vie & du Regne de Fied» QujUau*
me, Roi de Prusse, z. vol, gr, iz, Hi*
CATALOGU E.
Histoiw de h Hongrie a, vol. gr. 4, fig. Hay*
«719-
. ... Poetique par le PiçieGautruchç, Paris 14.
Hollandois (le) raisonnable, Hj(t oirc amusante,
j. vol. 12. avec fig. Ainsi. 1 744. compl.
Jiniçon, Etat prélent des provinces • unies, nouv.
Ed. 2. vol. gr. 12.
Institution d'un Prince, par Mr, L'Abbé du Guet,
Î74J.4-
Instructions Politiques & Morales de l'Ernpe*
reur Charles V. à Philippe II. son Fils ; par
Mr.Teissier , 11.
■ - complette pour les Jardins, par Mr, de
la Quintinye, Directeur des Jardins du Roi,
Nouv. Ed. avec fig. 2. vol. gr. 4, Paris compl.
Iremi [StL Patris) Scripta Anecdota\ Grtcè
& Latinç, notifatie ac Dijfertationib'us iU
Ixjlrata, denique Ljiturgia- fo. Ern. Qrabe
aufta,studio Matbai Pfaffii, Lugd, Bat.
174J. i.vol. g. maj. compl.
Journal (le) Litteraire, depuis la Paix d'Utrecht,
composé par une Societé de Gens de Lettres,
X4. tom. 47. vol. in g. compl.
Laboureur (le) l'Histoirc du Gouvernement de
la France, 174). in S.
Lambert (Marquise de) Lettres fur l'Education,
12. Paris.
Lemery, Dictionairc des Drogues 4. fig. Rott.
Lettres du Cardinal d'Oslar, avec les Notes Poli
tiques d'Amclot de U Houíláyc , dern. Ed.
{.vol.gr, 12, compl.
Lettres
CATALOGUE.
lettres de Madame de Sevigné Rabotin Chantai,
& de Mr, dp Pelisl'on, compl. 9. vol. gc. 12.
• - BadineSj9.vol.iB8. compl.
• - d'Ab{lardfcd'Eloizc,2.vol.gr,i3. compl.
r - Fran çoises & Germaniques- on Reflexion*
fyt les François, & íur les Allemands, Amst. 1 3.
r • de Mr. Murait, fur les Anglais & les Fran
çois, j.vol. gr. I,
t • de Cicerpn à Bru tus, Lettre Politique, les
Paradoxes, & le Songe de Scjpion, avec Re
marques, j. vol. gr. 11,
- . de 8oursault,nouv. Ed. j.vol. gr. u. Pa
lis, compl. avec les Lettres Amoureuses.
• - du Roi Henri IV. avec l 'Explication des
Chiffres, 2. vol. g. compl. Amst.
- • Choisies» des meilleurs & des plus nou
veaux Auteurs François : Traduites en Alle
mand par Menantes. 1741.12.
Leti, Vie de l'Empereur Charles Cinq, enrichie de
Portraits & fig. compl. 4. vol. gr. 13.
. . Vie de la Reine Elizabeth, avec le Caractère
de cette Princesse ti ceux de se* Favoris, Nouv.
Ed. enrichie de fig. 3. vol. gr. 1 2. compl.
limiers (Mr.de) Hiftoirc du Regne de Louis
XIII. tt de cçlui de Louis XIV. Rois de France,
avec leurs Portraits, compl. 3. vol. gr. 13.
Haye I74Î.
La Lusiadc, ou la Decovette des Indes , Poème
Héroïque traduit du Camocns, par Mr. de Ca
ftera, avec fig. 3. vol. gr. 1 3. Paris compl.
MabilionyMuptum Italicum, Paris 1714*
3, vol, 4. ctmplt
CATALOGUE.
Malebranche, Histoire des Papes, j.vol.8. I?4I
Manuel des Ecuyers, par Me. Carbon, gr.8.
Marivaux, Farsamon, ou le Qon Quichot Fran
çois, 4.vol. 8.
Martene & Durand, Thesaurus & Colleíiio
nova ampliflìma Monummtorum, compl.
1 4. vol, fol. Paris, Ed. nitid.
Martiniere, Histoire de la Vie & du Regrie- de
Louis XIV. avec }%6, Medailles en taille dou-
ee, compl. f.vol.gr. 4.
M*th*i Ânakhla Vetcris Mvìx %.
Mathai {Anton.} Manuduïïio ad fus Cano-
nicum, L,ugd, Bat, maj. %.
Maupertuit, de la Figure de la Terre, avec fig.

Mauriccau, des Accouchcmens, nouv. Ed. Pans,


compl, z. vol. gr. 4. avec fig.
Mélange de Picces Fugitives , 1 l.
Mémoires du Marq. de Louvois, Ministre & Fa
vori de Louis XIV. Amst. 1740. 8«
- - du Comte de Booncval, Troisieme Edit.
j.voL 13. . t .
- - du Gouvernement de l'Erapire, de l'Ele-
ction& du Couronnement des Empereurs, 12
* - de Pologne, depuis la mort d'Auguste II.
parMr.de la Chapelle, a. vol. iz.
Memoires de Mr de Bombelles,du Service de l'In*
fanterie, gr. 12. Paris.
• - de Mathématique & de Physique, adoptez
de l'Academie Royale des Sciences, 6\ vol.
gr. 4. avec fig. en taille douce, compl.
Memoi
CATALOGUE.
Memoires (les) de Pierre le Grand compl. avec
• ceuxdel'Imperatrice Catherine, vol.gr. 12.
- - du Comte de Letaneuf, Pretendu Enfant
• 'fiippofï, ía.fig. Î740. -
. • (nouveaux) de l'Etat présent de l'Empire
Rrrflïen, & des mœuis de divers Peuples qui
y sont fournis, 1. voJ.gr. 11. compl.
» » du Comte D.***,par Mr.dc St.Evremondj
pour servir d'Instruction pour ceux qui ont à
vivre dans le Grand-Monde, a. vol. gr. la.
V * , de Mad. la Marquise Du Freshe,avec grand
nombre de figures, gr. 12. compl. nouv. Ed.
- - de Feuquieres, 4. vol. gr. ra. aveefig.
• - du Duc d'Ormond, Général des Armées
d'Angleterre avant la Paix d'Utrecht, â. vol. %.
l de Mr. de la CoIonie, Maréchal de Camp
des Armées de l'Elccteur de Bavière, conte-
nantr les motifs qui engagèrent cc Prince -à
prendre le parti de la France, avec le détail de
ce qui s'est pafl? ensuite, comme aussi diverses
Avantures particulieres, compl. j. vol. 8.
• . Dogmat. & Historiq. touchant les Juges
de la Foi, gr. 12. Paris.
• - Anecdotes de la Russie de Pierre le Grand,
du Prince Mcnzicof, & des Principaux de U
Cour, gr. 12. Haye.
- - de la Vie & des Ouvrages des Hommes Il
lustres dans la Republique des Lettres, par !•
R. P. Niccron,avec la Table, 41. vol.gr. la.
Memoires pour servir a l'histoire d'un genre J«
polypes d'eau douce a bras en forme de cor
nes par AATremblcy, de la societé Roiale,
Leidc 174c.
Mcwoi.
CATALOGUÉ.
Memoires de Mr. Je Goulon , contenant ses nié*
ximes fur l'attaqne & fur la desence des place).
fig.l74î-8.
* • pour l'Histoirede France & dcBouigogne*
», vol. gr. 4. Pari*.
Methode des fluxions , & des fuites infinie* pat
Newton, Paris 1 740. 4.
. . (Ndúv.) pour apprendre a dessiner fans
Maitre; Paris 1740. 4.
* . - facile & parfaite pour ía Langue l'Ortha-
graphe Françoise, pat Mr. jacquier, cinquième
Edition, gr* tí* .
Mezeray Abrege de l'Hiítoitcde France, la meil
leure Edition, complette,XI. vol. gr4 í ».
,- - Histoire de la Reiné Marie de Medicis, en
suplément à l'Abrege de l' Histoire de France,
z. vol. gr. 1 a. Haye 1 74J .
* - Histoire de l'Origine & de I'Etablislement
des François, 2» vol. ii.Haye 174).
Milton Paradis perdu, nouv. Ediit. avec les remar
ques d'Addifîbn, compl. j, voL gn IZ.
Mirai Opera Diplomaties & Historica, Pra-
vincias Vnitas & Germaniam Infirio-
rim Speflantia i Brux. 17^4. compl. j.
vol. fol.
Mislbn, Voyage d'Italie, meilleure Edit, 4- vol,
gr. ii. Ùtrecíitavec fig. compl.
(Mizirida, Roman Ingénieux, 6. vol. gr. u. Paris
1743. compl.
Morale ÙnivetfeUe , òu Eloges & Morales de
l'Homme,deÌa feminc, & du Mariage par Mr.
Das Coutures, ía<
. - More-
CATALOGUE.
Morery,Diction»ire,Nouv.Ed.8.voI. sol. compl.
(Mouhy, ta Paìsannc parvenue, i3.vol, 8. & 13.
Amst.compl»
Mytbologici AntiqHkGrdce & Latine, cum
Notis, f.
Nouvelle Grammaire Arìgloïse & Françoise, avec
une Colonne de langlois écrie* comme il se
. prononce, par Mr. James de la Cour, nouv.
Edir.gr. 8. 174).
« . Traduction de Justin, avec le Oictionairc
' de la Geographie ancienne & de la moderne
a . vol . gr. 1 1 . P arís fig.
Nouvelles Raisonnées, 1744. 8.
Oeconomie (1') de la Campagne, eu la Masson
rustique, pat Mr. Ligcr, 3. Vol. 4. compl.
Oeuvres de Destoucbes, Nouv. Ed. 4. vol. compí.
. • . de Mr. de St. Rcal, Nouv. Ed. avec fig. è.
vol. gr. 11. compl. t
» . de Mr, de St. Evremont, Nouv. Ed.compl.
7. vol. gr. 13. avec fig,
. . (les) d'Ovide en François, compl, 6. Vol.
gr. la. avec fig.
\ . de Morale de Mr, de St. Pierre, 2. vol. gr.
iì. compl.
» . de Machiavel, N o av. Ed. compl. 6. vol.
. . / deScarton , 10. vol. 13. compl. avec fig,
. .' de Moliere Nouv.Ed. Anist. avee les billes
Estampes, compl. 4. vol. 13.
'.- . deCampistron, 3. vol. l3.avicfig.Amir,
compl.

Op«-
CATALOGUÉ.
' Optique (1'; des Couleurs , par le P. Castel, ti
vol. MU , ;; . 1 '*
Origine, Fonderhens & principes des LoixNatU-
telles»par Mr. Strubc.gr. g . Petersbourg, 1740
Ostervald, du Ministère Sacré, 8.Amst. 17Î7.
Qvìdiu Metamorphoses, mUs, Delphimt $,
Ovidius Pariorufn, Burmanni, 4. vùí. 4;
Ovidii, Optra omnìa » £A>< Nitidijf. 44. |.
W, sfl/WpA
Ouvrages de Mr. le Chevalier Temple , í>.voí,
compl avec. fîg. 4 .<
Parallele des Romains & des François , Histoire
politique, pat Mt. B, de Mâbly, a* vol. gr. 1Z+
Haye l74t , compl.
Pensées d'Oxenstierii, nouV. Ëdf %t Vol. gt. íá*
Pieces IhtereíTentes par tapport a là Succession Je
JulietS&deBergues,4.
Plantes (les) qui naissent & Te renouvellent autour
de Patis j leur Description ou Demonstration
Botanique, & lâ manière de s'en sctvir pour 1*
Médecine & pour les Arts , avec l'Histoire gctt
Critique des Auteurs Botaniques, Mr.Tournc-
fort, Mâlpighi, Geoffroi , &c. par Mt.de Fa-
bregoti, compl. 6*. vol. gt. i ». Paris 1 740.
Poésies de Mr. de la Monnoye, g. avec Kg, compl.
Promenades d'Ariste & de Sophie.ou Instructions
Galanres pout une Demoiselle, Arost. 1 2.
. . item du Luxembourg, Haye ta.
é . de$t,Cloud, ou Avantutes Galahtèi, pat
" Mt, le Sage, Auteuf de Gilblas, }. vol, i**
Pru*
CATALOGUE.

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on peut avancer fa Fortune & s'élever soi méme
à la Grandeur, 1 744. g.
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Recueil de Pietes de Mrs. Walpole & Boling-
brock 13.
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Resolution des principaux Cas de Cohfciance»
Paris 1741. 4. vol. 11.
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Sallnflius Variorum, Haverlçamfi, 4. 2- vol.
Salomonisvan Ttl, Theol. Profejs. Lugd.Bat.
Opera jfnalytica Paria , Editio Atiíhor,
j . Vol. 4. cumfig. Lugd. Bat. 1 744.
Les Secrets de Tordre des Francs-Maçons te le Se
cret de la societé des Mopses devoilé & misait
jour par Mr. P***Amst. 174e.
Itgnery(le R. P.) Méditations pour tous les jouit
de Tannée, compl f. vol.gr. 13. Pari».
D Sens
C A T A L O G U E.
Sens (le) Littéral de l'Ecriture Sainte , défendu
contre les Incrédules , pat Mr. de Stackhoufe,
traduit de l'Anglois parMr.C. j. vo.l".8.comp»
Sentimens d'un Homme de Guerre, ou Eclaircis
sements fut le l'olibe de Folard, 4. fig.
Sermons de l'Abibé Anselme, Prédicateur du Roi,
6. vol.gr. 13. compl.
Smitloi (Th. ) ffta Uluflritim eruditijf. viro-
rum, 1_-ond, 4 compl.
•Swlitaires (lés) en belle humear, par M. le Mar
quis de M ***, nouv. Ed. avec fi g. entaille
douce, }.vol. gr. j'2. compl. 1744.
Stcele, le Spectateur, 6. vol.gr. 1 2. compl.
, . le Héros Chié:itn & les Vertus, 12. compL
Stcpham (Rob~) Thesaurus Lingua Latma?
Editio wivij]ìma & locupletijjìma^.v.fol.
Saetonius Gronovii, cum Notulis iz. Ed.
nitid. Lugd. Bat.
Svvamtnerdammi Biblia, b^atura ,. cura.
Boerhavii & Gaubii , L-ugd. Bat. 1737»
compl. z. vol. cum fig. maj.fol.
Swift , les Voyages Ingénieux de Gulliver, j.
vol. avec fig. compl.
Systémc (le) du Myçrocpfmc p.u de la Nature
de l.'Honirnç , par Mr. de Tymógue, gr. 8-.
avec fig. compl.
Synopsis Orbis Litterati Germanico Euro-
pAÌ,fol.
Testament (le) Politique du Card. de Riche
lieu,
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lieu > Nouv. Ed. avec les Observations
de Mr. l'Abbé de Sr. Pierre, 2. vol. Hayç
1740.'
Theâtre dcBoursault, nouv. Ed. gr. 1 Z. Paris.
. '. . de Mont-Fleuri, nouv. Ed. 2. vol. gr. ta.
avec fig.
Theologie desinsectes, de Mr. Lesser, avec les
Remarques de Mr. Lyooet, 2, vol.gr. 8. avec
fig. Haye 1 74a.
, . de l'Eau, de Mr. Fabricius, avec des Re
marques, S- ibid.
Thucydide , par CVAblancourr, dern. Ed. 3 . roi,
gr. 12. avec fig. compl.
TiteLive, parMr Guerin, compl. XI. vol.gr.12.
Tour, (de la) Histoire du Roi Philippe de Mace
doine, pourfuplemenrà Plutarque, gr. 11.
Tours de Maitrc Gonin , Ouvrage divertissant,
avec fig. 12.
Traité du Vrai Merite del'Homme, dans tous
les. Ages , & dans toutes les Conditions,
nouv. Ed. 2. vol. gr. 12. Haye 1742.
. . de la Communication des passions & des
maladies, par Mr. Moreau de St. Elie, 8.
Traités Nouveaux de Trigonometrie & de Gno
monique, & Tables des Sinus, par Mr. De-
parcicux , gr. 4. avec fig. en taille douce,
compr. Paris 1741.
Valere Maxime , ou les Paroles remarqua
bles des Anciens, Traduit en François, le
Latin à côte, a. vol. gt. 12. compl.
Vie de Philippe d'Orleans Regcnt pendant

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la Minorité de Loiris XV. Nouy. Ed. ì.


.vol. avec fig. iij
Vie (la) de Cromvvel, dern. Ed. &. vbl.gr.' g»
compl.
Voltaire Oeuvres , 6» vol. gr. 8» avec fig.
Amst.
Voyage de Syrie & du Mont Liban, compl,
dctn. Ed. avec fig. eh taille douce,
4 . de Mr. le Gentil de la Barbinais, avec
des Memoires fur les Royaumes de Ton-
quin & Siam, & des Cartes, pl. & fig. 3.
vol.gr. ii, compl.
. de Mr. de la Motrayc, 2. vol. fol. fig»
compl.
. . Litteraire des Benedictins, gr. 4. Paris.
. . du P. Labat, 2. vol. 4. fig. compl.
-. . de Mr> Frczier au Chily & au Perou*
gr. 4. Paris compl. avec les Cartes, Plans
& fig. en taille douce.
Van Ttíh DoUrina Prophetica, ^„ compl.
-

V/Iete de »q
\£querre.

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