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I

EPIGRAPHE

« La sécurité sociale, offrir un sourire


au troisième âge ».
Vocable de la CNSS.
II

DEDICACE

A toi notre très chère et tendre


mère Angèle BOPE BOPEY,
pour tous les efforts consentis
à notre profit, ce travail est un
cadeau précieux et fruit de
votre amour.

BOPE NIGAM Pierre


III

REMERCIEMENTS

Ce travail est d’une part le couronnement des efforts déployés par le corps
tant académique que scientifique de l’Institut Supérieur d’Etudes Sociales de Kananga et
d’autre part, l’aboutissement de notre engagement sur ce parcours parsemé de plusieurs joies
et contraintes. Nous saisissons cette opportunité pour remercier tous ceux qui, d’une manière
ou d’une autre, ont contribué à la réalisation de cette œuvre.
D’entrée de jeu, nous rendons grâce à l’Eternel Dieu, Maitre des temps et
des circonstances, pour toutes les merveilles qu’il ne cesse d’accomplir à notre endroit.
Nous adressons ensuite nos remerciements aux autorités tant académiques
que scientifiques de l’ISES-Kananga, pour avoir assuré notre formation avec dévouement
durant tout notre parcours. Nous remercions de manière toute particulière et sincère le Chef
de travaux Daniel-Marie LUSHIMBA et l’Assistant Alphonse BEYA, respectivement
directeur et codirecteur de ce travail dont les multiples occupations n’ont pas réussi à nous
priver de leur encadrement scientifique. Leurs suggestions et conseils combien judicieux
resteront encore dans nos mémoires.
Nous remercions également nos compagnons de lutte : Mutelanyi Don de
Dieu, Mbomo Trésor, Ntanga Sabine, Tshiadua Alphonsine, Ntumba Théthia, Kalonda
Placide, Mbuyi Hélène, Masanka Célestine ainsi que toute la promotion pour toutes les peines
partagées ensemble durant les trois années d’études à l’ISES Kananga.
A nos grands-parents, oncles, tantes, amis et connaissances, frères et sœurs
notamment : Mingashanga Norbert, Nanga Régine, José Nkongolo, Mingashanga Suzane,
Oreste Kwete et son épouse Régine, Valéry Minga et son épouse Hélène Bimpe, le Patriarche
Antoine Bushabu et sa chère épouse Bawota Céline, Ma complice Grâce Pelenge, Didier
Minga, Ir Zacharie Nkanyi, Mbawota çoise, Dr Amitié Bukidi et son épouse Isabelle
Kutekemenyi, Fortunat Kalonji, Lambert Museka, Joseph Kenge, Gustave Amundala, Jean
Claude Kandafu, Florent Kwete, mes colègues de service : Augustin Mikobi, Micheline
Belepe, Sophie Shangambula, Antho Mikomabintshi, Major Mapangu, Hilaire mikobi,
Sylvain Mashala et mon chef d’antenne Mabo, Floribert Tshimanga, Marthini Mulumba, Dr
Dalton Ishako, Dr Constantin Masheki, Dr Patrick Muambanzambi, Dr Olivier Kasendwe, Ir
IV

Darius Mboyo, Pauline Matshingi ; Honoré Mwamba, Léon Minga, Joseph Mikobi, Junior
Bopey, Damas Bushabu, Rabbi Minga, Alexis Kandeykom, Dik di Mbuom, Val Mikobi, Ben
Songamboy, ma chérie Vero Mpuatu, notre cadette Grâce Kiena, Jean-Claude Ngolo, Gustave
Kabeya, John Nkan, Dorcas Tshibola, Emman Kazadi, Valentin Mukendi, Nathalie
Kwetengata, Nicolas Kayoko, Robert Bukasa, Freddy Mputu, Célestin Tshiawuke, Gode
Mbokwete, André Kwete Pafi, Hubert Mutayi, Tonton Hondo, Agnès Tshiyoyi, Dieudonné
Mikobi, Becky Mbawoto, Sr Van, Hélène Mushiya, Angèle Mboyo, une marque de
reconnaissance pour leur contribution tant morale que matérielle. Ce travail est le fruit de
votre assistance.
BOPE NIGAM Pierre

SIGLES ET ABREVIATIONS

- INSS  : Institut national de Sécurité Sociale


- CNSS  : Caisse Nationale de Sécurité Sociale
- ISES  : Institut Supérieur d’Etudes Sociales
- FONCOLIN  : Fonds colonial des invalidités des travailleurs
- SDT  : Sous-directeur Technique
- F.I.E  : Fonds des Invalidités des Employés
- F.I.T.  : Fonds des Invalidités des travailleurs.
- RDC  : République Démocratique du Congo
- IMCK  : Institut Médical chrétien du Kasaï
V
1

INTRODUCTION GENERALE

L'amélioration des conditions socio-économiques de la population demeure


actuellement au centre de la politique macroéconomique de la République Démocratique du
Congo (RDC) ; la misère des retraités à travers le monde en général et la RDC en particulier,
est une question devant intéresser grand nombre des chercheurs à l'ère actuelle car étant
visible par tous. Il est évident qu'un pays qui vise l'émergence comme la RDC soit loin de
celle-ci à l'absence des meilleures conditions socio-économiques de sa population.
Toutefois, pour pallier aux mauvaises conditions socio-économiques de la
population, l'Etat peut améliorer le climat des affaires en vue de favoriser la création des
emplois pour la population active.
Ces meilleures conditions recherchées ne supposant pas uniquement ceux
qui ont la force du travail, mais aussi toute la population non active, il faudra répondre à la
question de savoir comment améliorer les conditions socio-économiques des chômeurs, des
handicapés, des retraités etc. qui constituent une autre catégorie de la population.
C'est pourquoi dans le développement du présent travail, notre attention sera
retenue par les conditions socio-économiques des retraités. Notons que cette catégorie perçoit
des pensions de retraite pouvant lui permettre de mieux vivre pendant sa vieillesse.
C’est dans cette perspective que nous avons voulu expliquer ici les
conditions socio-économiques des retraités sur base de la pension de retraite sous l'intitulé
de : « Pension de retraite et conditions socio-économiques des retraités de la CNSS
Kananga ».

1. CHOIX ET INTERETS DU SUJET

Après un constat de mauvaises conditions socio-économiques des retraités


de la CNSS KANANGA, pendant qu'ils sont censés percevoir des pensions de retraite à titre
de garantie de maintien du niveau de vie à la vieillesse, il nous a paru utile de chercher à
découvrir dans quelle proportion ladite pension influence les conditions de ces retraités et
aussi parce que cette question fait parler d'elle à travers le monde, nous avons trouvé
nécessaire de vérifier cela dans notre milieu.
Sur le plan scientifique, à l'issue du traitement de ce sujet, notre nom sera
désormais inscrit sur la liste des chercheurs ayant déjà parlé de ce thème ; il va sans dire que
ce travail servira de guide aux prochains chercheurs dans la mesure où cette question a besoin
de tant de réflexions scientifiques pour trouver une solution favorable.
2

Sur le plan pratique, ce travail sera utile à toute personne désirant


l'amélioration des conditions socio-économiques des retraités. Ces derniers eux-mêmes ainsi
que les agents commis à leur prise en charge comprendront les mécanismes à mettre en œuvre
en vue d’améliorer leurs conditions de vie.

2. ETAT DE LA QUESTION

Prétendre que nous sommes le premier chercheur à traiter ce sujet serait une
malhonnêteté scientifique. Plusieurs chercheurs tant économistes que sociologues s'y étaient
déjà intéressés. C'est notamment le cas de :

 KUETE ISHAKU Pierre, Mémoire sur « la problématique de la prise en charge du


personnel retraité de l’IMCK ». L’auteur fustige le fait que certains agents de l’IMCK,
ayant déjà atteint l’âge d’admission à la retraite demeurent paradoxalement en service.
C’est ainsi qu’il demande le respect de la législation congolaise en cette matière.1
 NGALULA TSHIMANGA, « Problématique de gestion du personnel retraité dans une
structure sanitaire de l’Etat, cas de l’hôpital provincial de Kananga ». L’auteur est arrivé à
la conclusion que le personnel de l’hôpital provincial de Kananga est abandonné à son
triste sort non seulement par l’Etat congolais, mais aussi par les décideurs et le personnel
soignant de l’hôpital provincial.2
 Ibrahima DIAGABATE, Mémoire de DEA sur « la problématique de la retraite en côte
d'ivoire : analyse comparative des systèmes de retraite de la CGRAE (Caisse Générale de
Retraite des Agents de l'Etat) et CNPS (Caisse Nationale de Prévoyance Sociale) » ; Dans
ce travail, l'auteur a cherché les causes qui expliquent les retards dans le payement de la
pension de retraite. Ses investigations lui ont révélé que les retards dans le payement sont
expliqués par le fait que les institutions de retraite (CGRAE et CNPS) sont victimes des
dysfonctionnements tant au niveau organisationnel qu'économique. Du point de vue
organisationnel, ses recherches ont fustigé une rigidité et une fragilité dans
l'administration qui provoque ainsi certaines lenteurs dans l'administration. Quant au
dysfonctionnement économique, il a trouvé que les acteurs sociaux retraités sont
nombreux par rapport aux actifs cotisants. Ce qui entraine un déficit dans leurs comptes
financiers, ce déficit étant chronique pour la CGRAE et conjoncturel pour la CNPS.3

1
KUETE ISHAKU Pierre, problématique de la prise en charge du personnel retraité de l’IMCK, Mémoire, ISES-
Kga, 2018.
2
Cité par KUETE ISHAKU Pierre, op.cit.,P.2
3

 Arnaud KEVIN DAYORO, Thèse de doctorat sur « les conditions de vie des retraités en
Côte-d'Ivoire ». Ce chercheur a remarqué que les retraités en général, ceux de la cote
d'ivoire en particulier connaissent des difficultés dans la reconstruction de leur parcours de
vie post-retraite. Ce qui fait qu'en Côte-d'Ivoire la retraite et la vieillesse puisse marcher
de pair. La participation sociale des retraités est inaperçue, les retraités semblent être
oubliés dans la société à cause de leurs conditions de vie difficiles. Ainsi, ce chercheur
appel à la révision du système de retraite et invite d'autres chercheurs à s'intéresser à cette
question afin d'aider cette catégorie de la population aussi ignorées en côte d'ivoire que
dans le reste du monde à retrouver une certaine considération dans la société.4

Pour notre part, bien que notre étude ait des ramifications avec celles
évoquées précédemment, elle diffère dans le sens que nous cherchons à connaitre les
conditions socio-économiques des retraités dans la ville de Kananga.

3. PROBLEMATIQUE

La problématique est définie comme étant « une approche ou une


perspective théorique que le chercheur décide d'adopter pour traiter le problème posé dans la
question du départ »5 ; elle serait une manière d'interroger les phénomènes sous étude. Elle est
constituée, dans cette logique, de l'ensemble des problèmes qui se posent sur un sujet, elle
constitue donc la ligne de conduite d'un chercheur.
Pour Martin BAKOLE, la problématique est l’ensemble de problèmes ou
des questions que soulève la recherche.6
Bland MICHEL la conçoit comme « un ensemble construit autour d'une
question principale des hypothèses de recherche et des signes d'analyse qui permettent de
traiter un sujet choisi »7.
Eu égard de ce qui précède, nous pouvons noter que notre problématique
s'articule autour des questions suivantes :

- La pension de retraite octroyée aux retraités est-t-elle suffisante ?

3
Ibrahim DIAGABATE, cité par PATRICK ABAMANI, Impact de la Pension de retraite à la SNCC Lubumbashi,
Université de Lubumbashi, Graduat 2015, P. 7

4
Idem
5
Laki Maurice M’bayo, L’art de confectionner un travail scientifique PUL, Lubumbashi, 2004, P.37
6
M.BAKOLE, notes de cours de méthodes de recherche en sciences sociale et humaines, Ises-Kga, 2017-2018.
7
Bland MICHEL, L’art et la thèse, Ed. La découverte, Paris, 2001, P.38
4

- La caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) en tant qu'institution chargée d'allouer


cette pension remplie-t-elle sa mission ?
- Les arriérés des salaires des fonctionnaires pendant la vie active ont-t-il un impact sur
la retraite ? Si oui, que faire pour remédier à cette situation et réhabiliter ainsi cette
catégorie de la population dans ses droits ?

4. HYPOTHESES
L'hypothèse est une « proposition relative des phénomènes naturels, admise
provisoirement avant d'être soumise au contrôle de l'expérience »8.
Pour BAECHLER l'hypothèse « se formule lorsque le chercheur, grâce à un
prérequis ou à ses nombreuses lectures ou expériences de vie, de renseignement qui les
rendent apte à répondre aux questions »9.
Ainsi, après quelques années sur le banc d'étude, suite à ces deux définitions
ci-haut, nous nous sommes dévoué à donner des explications relatives aux conditions socio-
économiques des retraités en général, ceux de la ville de Kananga en particulier d'une manière
provisoire, avant de les soumettre au contrôle de l'expérience.
En effet, nous avons constaté que les conditions socio-économiques des
retraités dans la ville de Kananga sont précaires. En réponse aux questions posées ci-dessus,
nous pouvons avancer les hypothèses suivantes :
 La pension de retraite serait insuffisante ;
 La Caisse Nationale de Sécurité Sociale serait incapable d’allouer de manière régulière
ladite pension aux retraités et surtout mensuellement.
 Les arriérés des salaires ne permettraient pas à l’assujetti de contribuer mensuellement
à la CNSS, d’où l’impossibilité de lui octroyer une pension de retraite. La mise en
application des textes votés en la matière serait une solution à ce problème aux
conséquences néfastes.

5. METHODES ET TECHNIQUES

Vu la pluralité des méthodes et techniques, tout chercheur est appelé à


choisir des méthodes et techniques conformément à sa recherche.
a. METHODE

8
Petit Robert 2010, P.1267
9
Baechier RJ, Phénomènes révolutionnaires, PUF, Paris, 1976, P.16
5

Une méthode est définie comme « un ensemble de démarches que suit
l'esprit pour découvrir et démontrer la vérité »10.
P. Ronger la définie comme « une procédure particulière appliquée à l'un ou
l'autre stade de la recherche »11.
Ainsi pour découvrir et démontrer la vérité recherchée dans ce travail, la
méthode déductive nous a été indispensable.
En effet, «déduire » c'est essentiellement tirer par une chaine de
raisonnement logique, les conséquences d'un principe général pour aboutir à un cas
particulier.
J. MWALABA suppose que « la démonstration d'un théorème de géométrie
est le type même de cette méthode : on part de quelques vérités simples et évidentes, axiomes
ou postulats, et par une série de déduction, on arrive à certaines conclusions »12.
Nous utilisons cette méthode pour partir des théories admises
universellement au sujet de la pension de retraite (cas général) afin d'expliquer les conditions
socio-économiques des retraités dans la ville de Kananga, bénéficiaires à la CNSS/Direction
provinciale du Kasaï occidental démembré (cas particulier).
b. TECHNIQUES
Les techniques sont des moyens par lesquels le chercheur parvient à récolter
les données nécessaires à analyser d’un sujet de recherche.13
Pour la récolte de données sur notre sujet, nous utiliserons les techniques ci-
après : la technique d'observation documentaire et la technique d'interview.
a. Observation directe
Nous sommes témoin de la vie que mènent les retraités de la ville de
Kananga ; c’est dire que grâce à nos organes de sens, notamment nos yeux et nos oreilles,
nous voyons et entendons les plaintes émises par ces retraités et celles-ci nous ont aidé à
comprendre leurs difficultés sur le plan socioéconomique.
b. Observation documentaire
« Elle consiste à étudier et à analyser les documents pour avoir des
informations sur les phénomènes que l'on étudie »14.
Nous utilisons cette technique pour l'étude et l'analyse des différents
documents afin d'y tirer les données pertinentes concernant notre sujet de recherche.
10
Baechier RJ, Op. cit, P.25
11
P. Ronger, Méthodes des sciences sociales, Ed. Dalloz, 1971, P.18
12
J. MWALABA, Tom I d’économie politique, 2007, P.23
13
KANYSA B., cité par Kwete Ishaku, Op.cit, P.5
14
M. GRAWITZ ,Op. cit, P.30
6

c. Technique d’interview
Cette technique « vise à savoir directement ce que les sujets concernés
pensent, ressentent, savent, font ou sont »15.
Cette technique nous a permis d'échanger avec les retraités de la ville de
Kananga sur leurs conditions socio-économiques sur base d'un questionnaire ; elle nous a
également permit d'échanger avec nos ainés chercheurs sur ce sujet et avec quelques
responsables de la Caisse chargée de la Sécurité Sociale au niveau provincial.

6. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
Pour être précis dans la recherche et clair dans les analyses, tout chercheur
scientifique doit délimiter sa recherche dans le temps et dans l'espace. Ceci pour avoir la
facilité d'accéder aux données pertinentes et pour donner une certaine originalité au travail du
point de vue espace et temps16.
Ainsi, la ville de Kananga constitue notre espace géographique pour vérifier
nos hypothèses.
Vu la complexité de la notion du temps ; irréversible en gestion des
ressources humaines, nos analyses couvriront uniquement la période allant de 2016 à 2019.
2016 : année à laquelle nous nous sommes lancés dans les recherches scientifiques et 2019 qui
est l’année utile à la publication des résultats de nos recherches.

7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Pour atteindre notre objectif, ce travail comprend trois chapitres, outre
l’introduction générale et la conclusion générale.
 Le 1er chapitre porte sur les « considérations générales et théoriques ». 
 Le deuxième chapitre portera sur « la sécurité sociale en République Démocratique du
Congo ». 
 Et enfin, le troisième chapitre se focalisera sur les conditions socio-économiques des
retraités dans la ville de Kananga.

8. DIFFICULTES RENCONTREES

15
PINTO et GRAWITZ, Méthodes de recherche en sciences sociales, Ed. Dalloz, Paris, 1971, P.120
16
M. BAKOLE Mwanza, Op.cit, P.14
7

Il n’y a pas de roses sans épines, dit-on. Comme toute recherche


scientifique, dans l’élaboration de ce modeste travail, nous nous sommes heurté aux
difficultés d’ordre financier et celles d’ordre matériel. En effet, il nous a été difficile de nous
déplacer rapidement à travers la ville, faute de transport, pour accéder aux différents
documents et ouvrages utiles aux présentes recherches ainsi que l’accessibilité à d’autres
données.
Le manque des statistiques disponibles à la CNSS pouvant nous permettre
de récolter facilement les données nécessaires, l’indisponibilité de certains agents censés nous
recevoir et le manque d’occasion favorable pour rencontrer et échanger avec les retraités.
Notre engagement nous a permis de surmonter toutes ces contraintes et nous
voici aujourd’hui en possession de cette dissertation achevée.

CHAPITRE I. CONSIDERATIONS GENERALES ET THEORIQUES

L'objectif de ce chapitre est de rendre compréhensible les concepts clés de la


thématique. C'est sur base de cette idée que nous avons recourus à un certain nombre
d'ouvrages dans la recherche des explications claires relatives à ces concepts.

1.1. APPROCHE CONCEPTUELLE


Dans cette section, nous essayons d'expliquer les principaux concepts que
renferme notre thématique.
1.1.1. PENSION
C’est une allocation régulière versée au titre de l’assurance vieillesse ou de
l’assurance invalidité.17
1.1.2. RETRAITE
Dans le dico encarta, est considéré comme retraité, toute personne qui a
cessé définitivement son activité professionnelle et qui a droit à une pension de retraite. C’est
ainsi qu’on parlera d'un pensionné pour les fonctionnaires retraités, d'un émérite pour les
professeurs d'universités retraités etc.
1.1.3. LA RETRAITE

« La retraite est une période finale de l'existence pendant laquelle l'individu
se retire de la vie active ou professionnelle et reçoit une pension du régime d'assurance

17
Loi n°16/009 du 15/07/2016, P.9
8

vieillesse »18. Pendant cette période, le retraité est en jouissance de ses cotisations sociales que
les organismes restituent en termes de pension de retraite ; au cours de cette période, le
retraité n'a plus de force de travail.

1.1.4. PENSION DE RETRAITE


La loi n°16/009 du 15 juillet 2016 fixant les règles relatives au régime
général de sécurité sociale dans son article 7 définit la pension de retraite comme une
allocation versée périodiquement par la Caisse d’assurance et de prévoyance aux personnes
qui ont atteint un certain âge et qui ont effectué des versements à cette caisse.
Pour ce qui concerne le présent travail, seule cette dernière (la pension de
retraite) nous intéresse ; elle est autrement définie comme « une allocation régulière versée au
titre d'assurance vieillesse »19.

1.2. PRESENTATION DE LA CNSS/KANANGA

1.2.1. DENOMINATION

La Caisse Nationale de sécurité Sociale, en sigle CNSS, est l’institution


jadis appelée Institut National de Sécurité Sociale, en sigle INSS.

1.2.2. HISTORIQUE DE LA CNSS

L’expression « Sécurité sociale » a été trouvée en 1894 dans la proclamation


du premier congrès national du parti des travailleurs italiens. Le 31 octobre 1918, elle est
utilisée dans le décret du conseil des commissaires du peuple de la république socialiste
soviétique de la Russie. Elle apparait pour la première fois aux Etats-Unis d’Amérique (USA)
en 1935. En fin au lendemain de la deuxième guerre mondiale, elle est utilisée dans bon
nombre de constitutions avant d’être consacrée solennellement dans la déclaration universelle
des droits de l’homme adoptée par l’assemblée général de l’ONU le 10 décembre 1948.
Avant de présenter l’histoire de la sécurité sociale en RDC, il convient de
montrer le passage de l’Institut National de Sécurité Sociale (INSS) à la Caisse Nationale de
Sécurité Sociale (CNSS).

18
Fr.m.wikipédia.org/wiki/cotisation sociale, le 20/12/2018 à 14h35’.
19
www.googlescholar.fr, le 12/01/2019 à 14h10’
9

1.2.2.1. Mutation de l’INSS à la CNSS20

En application de la loi N°16/009 du 15 juillet 2016 relative au régime général


de la sécurité sociale en RDC, l’Institut National de Sécurité Sociale (INSS) change de
dénomination devenant ainsi la « Caisse Nationale de Sécurité Sociale » (CNSS).  Cette
réforme entrée en vigueur à partir du 15 juillet 2018, vise la réduction des disparités
et l’amélioration de l’accès de tous à une protection sociale.
Ce nouveau texte de loi vient ainsi abroger le Décret-loi organique du 29 juin
1961 sur la Sécurité Sociale publié au Moniteur congolais il y a de cela 57 ans.  Des
innovations importantes ont été inscrites   en matière de couverture sociale, de prestations et
leurs conditions d’octroi.   Cette mutation consacre désormais la création de l’établissement
public baptisé « Caisse Nationale de Sécurité Sociale ».
 Cette mise en œuvre de la Loi sur le régime général de la sécurité sociale, tient
sa conformité à l’article 122 alinéa 14 de la Constitution, et a pour effet l’abolition de l’INSS
en CNSS, avec ses droits et obligations, c’est-à-dire son actif et son passif.  Il va de soi que le
sort du personnel de l’INSS désormais CNSS, est réglé légalement par le prescrit de l’article
80 du Code du Travail.
Pour la gestion efficiente de la CNSS, il est institué un Conseil
d’Administration composé de manière tripartite avec exigence de parité conformément à
l’article 10 de la Loi, avec un Président élu par ses paires pour un an, quatre Administrateurs,
soit 2 représentants de l’Etat garant parmi lesquels sera choisi le Directeur Général, 1
représentant des employeurs et 1 représentant des travailleurs. Leur mandat est réduit de 5 à 3
ans et un Directeur Général qui sera choisi par consensus des partenaires sociaux et nommé
par Ordonnance Présidentielle.
Le Projet de Décret portant création, organisation et fonctionnement de la
CNSS, a été adopté au cours de la 15ème réunion extraordinaire des ministres tenue le samedi
14 juillet 2018 à Kinshasa.
Le département juridique, social et fiscal de la CNSS a dressé 18 modifications
substantielles apportées par la nouvelle loi à tout l’arsenal juridique de la sécurité sociale.
Voici ce qu’il faut retenir :

1) En République Démocratique du Congo, le régime général de la sécurité sociale prévoit


trois branches suivantes : La branche de risques professionnels ; celle des pensions et la

20
Cf. https://www.anzuwbusiness.net/rdc-linstitut-de-securite-sociale-inss-se-mue-en-caisse-nationale-de-
securite-sociale/ [consulté le 3 juillet 2019]
10

branche des prestations aux familles. Dans la nouvelle loi, cette dernière branche regroupe
en son sein deux autres prestations sociales, à savoir prestation prénatale et celle de
maternité. Le droit aux allocations prénatales est ouvert à toute femme assurée ou à la
conjointe d’un travailleur assuré à compter du jour de la déclaration de la grossesse à
l’établissement Public de la Sécurité Sociale. Le droit à l’allocation de maternité est
ouvert à toute femme assurée ou à la conjointe d’un travailleur assuré qui donne naissance
à un enfant.
2) L’élargissement des personnes assujetties au régime général de sécurité sociale aux
mandataires de l’Etat dans les entreprises et les établissements publics et les sociétés à
économie mixte ne bénéficiant pas d’un régime particulier; à l’employé local d’une
mission diplomatique, à l’associé actif; au travailleur congolais occupé par une entreprise
située en RDC et qui, pour le compte de cette entreprise, preste sur le territoire d’un autre
pays pour un travail qui ne dure pas plus de six mois; à l’étudiant, au personnel placé dans
les centres de formation, de réadaptation,, de rééducation professionnelle, au détenu
exécutant un travail périlleux victime d’un accident aux gérants non-salariés des
coopératives et leurs préposés; aux haut cadres des sociétés et des entreprises publiques
dès lors qu’ils ne sont pas liés par un contrat de travail.
3) L’élargissement du Régime général de la sécurité sociale à l’associé actif donne
finalement raison à la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) qui a toujours clamé
haut et fort qu’avant cette réforme, l’associé actif n’était pas soumis à ce régime et qu’il
ne devait pas, en conséquence, payer la cotisation sociale.
4) L’introduction des définitions de vingt-six concepts ci-après, dont on fait couramment
usage dans la Loi: Action sanitaire et sociale; affiliation; allocation; allocation familiale;
analyse actuarielle; arrérage; assujettissement; branche; cotisation spéciale; conjoint
survivant; fonds de roulement; immatriculation; partenaires sociaux; pension; pension
d’invalidité; pension de survivant; pension de vieillesse; prestation sociale; protection
sociale; réserve de sécurité sociale; régime général de sécurité sociale; rente; réserve
technique; risque; risque social et sécurité sociale.
5) La reconnaissance du caractère paritaire de la composition tripartite du Conseil
d’Administration de l’établissement public de la sécurité sociale, actuellement dénommé
Caisse Nationale de Sécurité Social, CNSS en sigle. L’introduction du concept « revenu »
comme assiette de cotisation de la catégorie des travailleurs assimilés.
11

6) Les cotisations sociales salariales également appelées cotisations sociales salariées « sont
déduites du salaire brut »21.Ces cotisations sont retenues selon l’article 3 du Décret
n°18/041 du 24 novembre 2018 fixant les taux de cotisations dues à la Caisse Nationale de
Sécurité Sociale, en sigle « CNSS » à la source par l'employeur en raison de 5% du salaire
brut et sont versées à la CNSS afin d'y ouvrir un droit au titre de la branche des Pensions. 22
Quant à la cotisation patronale, elle est égale à la cotisation sociale salariale soit en raison
de 5% sur le salaire super-brut y compris 1,5% que le patron verse dans la branche des
risques professionnels pour tous les travailleurs.23
7) Le classement des entreprises à trois catégories à savoir : Les entreprises à haut, à moyen
et à faible risque professionnel en vue de déterminer le taux des cotisations spéciales pour
les entreprises où la fréquence des risques professionnels est sensiblement supérieure à la
moyenne nationale.
8) En cas de déséquilibre financier de la branche des risques professionnel, les partenaires
sociaux, réunis en Conseil Extraordinaire du Travail et de la Sécurité Sociale, peuvent
apprécier l’opportunité de réviser le taux des cotisations ou d’établir les responsabilités en
gestion.
9) Un Décret du Premier Ministre va créer un Fonds de roulement à l’ensemble des branches.
10) Les placements sont effectués à court, à moyen et à long terme selon le plan financier
établi par le Conseil d’Administration de la CNSS et approuvé par le Ministre ayant en
charge la Sécurité sociale. Les fonds de réserve de sécurité des branches des prestations
aux familles et des risques professionnels seront placés à court terme, tandis que les fonds
de la réserve technique de la branche des pensions et ceux des risques professionnels
seront investis dans les opérations à moyen terme.
11) Dorénavant, une analyse actuarielle de chaque branche du régime de sécurité sociale se
fait dans l’établissement public au moins une fois tous les cinq ans.
12) Il est reconnu à l’Etablissement public de la sécurité sociale la compétence de vérifier la
régularité du séjour de l’étranger et de son travail en RDC. Cette prérogative risque de
générer un conflit de compétence entre cette institution (CNSS) et la Direction Générale
de Migration (DGM) ainsi que l’Inspection Générale du Travail.
13) Le concept Conseil National du Travail a été remplacé par le Conseil National du Travail
et de la Sécurité Sociale. Orthodoxie.

21
Fr.m.wikipédia.org/wiki/cotisation sociale
22
Journal officiel, 59ème année, Kinshasa, 5 décembre 2018, P.60
23
Journal officiel, Op.cit, P.61
12

14) Le droit aux allocations familiales pour les enfants est sans limite du nombre d’enfants
bénéficiaires, contrairement à l’Arrêté Ministériel n°049/CAB/MIN/ ETPS/MB/2012 du
10 décembre 2012 relatif à l’affiliation des employeurs, à l’immatriculation des
travailleurs ainsi qu’aux modalités et conditions de versement des cotisations de la
sécurité sociale qui, en son article 18, limite le nombre d’enfants bénéficiaires à six. Cette
innovation profitable au travailleur constitue une charge supplémentaire pour l’employeur.
15) Il y a ajout parmi les risques professionnels des maladies d’origine professionnelle, celles
essentiellement et directement causées par le travail habituel de la victime et qui
entraînent l’incapacité permanente ou le décès du travailleur. Il est requis, avant toute
prise en charge, l’avis motivé du Comité de santé créé par les Ministres ayant en charge la
sécurité sociale et la santé.
16) Le droit à la pension s’ouvre à l’âge de soixante ans pour tout travailleur, peu importe son
sexe. Mais à soixante-cinq ans d’âge, il y a mise en retraite d’office.
17) Le montant de la pension de vieillesse ou d’invalidité, de la pension anticipée et de
l’allocation de vieillesse est fixé en fonction de la rémunération moyenne.
18) La suppression des Commissions Provinciales et de la Commission Nationale de Sécurité
Sociale qui avaient été instituées par l’article 55 du Décret-loi organique de la sécurité
sociale.
19) La formule pour le calcul de la Pension de retraite change désormais pour les prochains :

40 % (RMM ) 2 % ( RMM ) x N
+
100 100

Pour une allocation unique

C
2% x RMM x
100

somme de DRM
RMM=
60

- RMM : Rémunération moyenne mensuelle


- N : nombre d’années entières d’assurances accomplies au-delà de 180 mois sans

C−180
toutefois dépasser 10 ans. N=
12
13

- DRM : Dernière rémunération mensuelle à cotisation.


- C : Nombre de mois prestés.

1.2.2.2. Histoire de la sécurité sociale en RDC

L’histoire de la sécurité sociale en RDC est marquée par deux périodes :

 Période coloniale
 Période post-coloniale.
 La période coloniale

Pendant cette période, il existait deux régimes de sécurité sociale


applicables, l’un aux expatriés (Européens et Asiatiques) et l’autre aux autochtones.

 Période post coloniale

Cette période est dominée par la promulgation du décret-loi du 29 juin 1961


organique de la sécurité sociale. Cet instrument juridique avait été créé par la fusion de trois
anciennes caisses à savoir :

- La caisse de pension des travailleurs (Congo-belge et du Ruanda, Burundi) ;


- La caisse centrale de compensation pour allocations familiales (province du Katanga) ;
- Le fonds colonial des invalidités des travailleurs (FONCOLIN).

a. Création, autorité de tutelle et siège de la CNSS

La Caisse Nationale de Sécurité Sociale (ex INSS) a été créée par le décret-
loi du 29 juin 1961 organique de la sécurité sociale. La CNSS dépend du ministère de la
prévoyance sociale. Il a son siège social à Kinshasa au n°95 du boulevard du 30 juin,
commune de la Gombe.

b. Evolution de la CNSS

Depuis la création de la CNSS (ex INSS), elle dépendait au ministère ayant


la prévoyance sociale dans ses attributions.

- En 1978, par la loi du 6 juin portant disposition générale applicable aux entreprises
publiques à une entreprise du portefeuille.
14

- En 2009, la CNSS est redevenu par le décret-loi n°09/53 du 3 décembre fixant les
statuts d’un établissement public dénommé « Institut National de Sécurité Sociale.
- En 2016, la CNSS devient comme telle par la loi n°16/009 du 15 juillet 2016 portant
fixation des règles relatives au régime général de la sécurité sociale.

1.2.3. SITUATION JURIDIQUE

La CNSS est une institution publique à caractère technique et social dotée


de la personnalité juridique et de l’autonomie financière. Voici quelques décrets lois :

a) Le décret-loi du 29 juin 1961 organique de la sécurité sociale ;


b) Qui porte sur les statuts d’une entreprise publique dénommé « INSS » n°78-186 du 5
mai 1978 ;
c) Décret-loi n°78-002 du 6 janvier 1978 portant disposition générale des entreprises
publiques ;
d) Décret-loi n°09/53 du 3 décembre 2009 fixant les statuts d’un établissement public.

1.2.4. OBJET SOCIAL

La CNSS a pour mission l’organisation et la gestion du régime générale de sécurité


sociale de notre pays qui est la République Démocratique du Congo.

1.2.5. CADRE ORGANIQUE DE LA CNSS

Selon les disposions du décret n°09/53 du 3 décembre 2009 fixant les statuts
d’un établissement public. Les organes statutaires de la CNSS sont :

1.2.5.1. Le Conseil d’administration

Il est organe tripartite de conception d’orientation, de contrôle et de décision


présidé par un président du conseil d’administration.il comprend en son sein deux
représentant des organisations professionnelles des employeurs, un représentant des
organisations professionnelles des travailleurs et un directeur général.

1.2.5.2. La direction générale

Elle est l’organe de gestion de l’institut et est assurée par une direction
générale, assisté d’un directeur générale adjoint.
15

1.2.5.3. Le collège de la commission aux comptes

Il assure le contrôle des opérations financières de l’institut. Il est composé


de deux personnes issues des structures professionnelles distinctes et justifiant de
connaissances techniques et professionnelles.
Elle est structurée de la manière suivante :

- Un secrétariat des organes statutaires (SOS)


- Un secrétariat du directeur générale (SDG)
- Une coordination des centres de gestion
- Onze directions centrales
- Cinq directions urbaines dans la ville province de Kinshasa
- Treize directions provinciales
- Quinze bureaux de district
- Dix-huit antennes.

1.3. PRESENTATION DE LA CNSS KANANGA

Ce fut le 01 octobre 1959 que la caisse de pension des travailleurs ouvert


son siège provinciale à Luluabourg actuel Kananga. Le fond colonial des invalidés
(FONCOLIN) qui existait depuis plusieurs années au Congo n’avaient ouvert ses portes qu’à
Léopoldville (Kinshasa) et à Elisabethville (Lubumbashi).
La caisse centrale pour compensions des allocations familiales qui a ouvert
un siège à Kananga (ex Luluabourg) avait été cependant supprimé le 01 janvier 1961.

1.3.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE

La direction provinciale du Kasaï-Occidental de la CNSS se trouve dans la


commune de Kananga, au centre-ville du même nom, sur l’avenue Dr. Etienne Tshisekedi,
N°175, en face de groupe transport multinational «GTM» en sigle, non loin de l’établissement
Jean ASSAKA et l’Ets SONAL.

1.3.2. LES OBJECTIFS DE LA CNSS

La CNSS a trois objectifs principaux qui sont :

- L’assujettissement des employeurs et travailleurs ;


- Le contrôle et recouvrement des cotisations sociales ;
16

- La prise en charge des prestataires (retraités).


17

1.3.3. CADRE ORGANISATIONNEL

DIRECTION PROVINCIALE

SECRETARIAT DE DIRECTION

S/DIRECTION TECHNIQUE S/DIRECTION ADMINISTRATIF


ET FINANCE

SERVICE DE CONTROLE SES SERVICE SERVICE DE FINANCE


TECHNIQUE SERVICE SERVICE
ADMINISTRATIF D’ARCHIVAGE
SECTION DE
COMPTAB
SECTION D’INSC SECTION DE
DES EMPL ET SAL CONSTR SECTION DE
SECTION DE GESTION ET DES
TRESOR ET BUDGET PERSONNES
SECTION DE GEST SECTION DE
DES EMPL ET SAL CALCUL
SECTION DE
DISPENS
SECTION DE
PAIEMENT DE
SGI ET
PREST SOC
INTENTDANCE

SECTION DE
SECTION DE
RISQ PROF
PROTOCOLE

Source : Archives de la CNSS Kananga


18

1.3.4. FONCTIONNEMENT DE DE LA CNSS/KANANGA

1. Directeur provincial

Elle est tenue par un directeur provincial, il coordonne le fonctionnement de


tous les services qui se trouve dans la province. C’est lui qui a la politique générale de la
CNSS Kasaï- Occidental démembré. Il est secondé par deux sous directeurs.

2. Sous-directeur administratif et financier

Le sous-directeur s’occupe généralement de la gestion administrative et


financière de la CNSS/Kasaï-Occidental démembré, il travaille en étroite collaboration avec le
service administratif, le service financier et le service des archives de telle manière à orienter
rationnellement les différentes préoccupations y afférentes.

3. Sous-directeur technique

Le SDT de son côté s’occupe de tous les Etats techniques qui sont exercé
par l’institut et pour réaliser correctement cette tâche, il est en collaboration avec le service
technique service de contrôle et le service employés et salariés.

4. Le Secrétariat de direction

Le secrétariat c’est un service qui s’occupe principalement de la


coordination des correspondances entre la direction et le reste des services. Ce service joue
aussi un très grand rôle dans l’intermédiation communicationnelle entre l’administration
interne et tous les autres contacts externes.

5. Service administratif

Il est chargé de la gestion du personnel et protocole. Il est composé de 4


sections à savoir:

Section de gestion du personnel

C’est la section qui s’occupe de l’action de la CNSS dans la recherche de


ses objectifs assignés. Elle est chargée du recrutement des agents, de leur recyclage et de leur
promotion.
19

Section dispensaire

Cette section est à la disposition de tout le personnel de la CNSS /Kananga,


elle est une section de prise en charge en soins médicaux de tous les agents mécanisés de cette
institution sous une convention constitutionnelle.

Section gestion immobilière et intendance

C’est une section qui s’occupe de la sécurité et de la gestion de l’immeuble,


abritant tout le patrimoine de la CNSS/ Kananga cette section comprend un certain nombre de
gardiens qui sont à la charge de cette tache sécuritaire.

Section protocole

La section protocole est celle qui s’occupe de toutes les organisations


occasionnelles de manifestations que la CNSS pourra éventuellement entreprendre à
l’occasion de divers événements.

Service Financier

Cette section s’occupe de l’élaboration des opérations de la CNSS, elle


établit l’inventaire des situations passives et actives. Elle contrôle également les fiches
budgétaires, les chèques, les ordres de paiement et confectionne les frais bancaires.

Section de trésorerie

Cette section s’occupe de la gestion des capitaux sur base des différentes
fiches, les ressources sont internes et externes. Elle travaille en collaboration avec la BCDC.

Section budget

Elle procède à l’établissement des prévisions des situations des recettes et de


dépenses effectuer et à effectuer. Elle projette le montant espéré par la CNSS pour un exercice
donné.

6. Service financier
20

La majeure occupation du service financier est de gérer rationnellement


toutes les entrées et les sorties des fonds de la CNSS/direction provinciale du Kasaï occidental
démembré. C’est un service qui englobe toute la gestion des fonds qui sont versés à la CNSS.
Ce service compte 3 sections :

Section comptabilité

Cette section s’occupe de l’élaboration des opérations de la CNSS, elle


établit l’inventaire des situations passives et actives. Elle contrôle également les fiches
budgétaires, les chèques, les ordres de paiement et confectionne les frais bancaires.

7. Service de Contrôle

C’est un service chargé de contrôle et du recouvrement auprès des employeurs affilés


à la CNSS/Kananga afin de savoir si elles sont en règle avec la CNSS.

8. Service Technique

Ce service s’occupe de la garantie de vie aux personnes de 3 eâge. Ce service


comprend à son sein 4 sections à l’exception du chef de service qui a la responsabilité
générale du service, de coordonner les activités de section et partager et contrôler
l’avancement du travail.

Section constitution du dossier

Cette section s’occupe de la réception et enregistrement des nouvelles


demandes de pension, exploitation et étude des dossiers et aux correspondances.

Section de calcul de prestation sociale

Cette section s’occupe de la PPS aux bénéficiaires, établi le bordereau de


grille pour transmission à la direction technique de Kinshasa, exploitation des listings de
paiement et des litiges et réclamations.
Cette section s’occupe de l’analyse des dossiers qui concernent les maladies
professionnelles et les accidents de travail.
21

9. Service Employeurs et Salariés

C’est un service qui est la porte d’entrée à la CNSS. Il est chargé des
affiliations des employeurs et de l’immatriculation des travailleurs ainsi que la gestion des
comptes courants. Ce service compte 2 sections :

Section d’affiliation de l’employeur et d’immatriculation des travailleurs

Elle s’occupe de l’affiliation des nouveaux employeurs et de


l’immatriculation des travailleurs en leur donnant le numéro matricule de la sécurité sociale.

Section gestion employeurs et salariés

Elle s’occupe de la gestion des comptes courants des employeurs et


salariés ; aussi du versement des cotisations.

10. Service d’Archives

Ce service est chargé de gestion et conservation rationnelle de la


documentation de la CNSS.
22

CHAPITRE II : LA SECURITE SOCIALE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU


CONGO

2.1. LA SECURITE SOCIALE AVANT ET APRES L’INDEPENDANCE

L’accident du travail, la maladie professionnelle, la mise à la retraite, la


perte d’emploi, le décès d’un travailleur, la naissance d’un enfant se traduisent par la perte du
salaire ou par la détérioration de la santé du travailleur. Le but de la sécurité sociale consiste
précisément à compenser cette perte de salaire par l’octroi d’indemnités au travailleur
intéressé ou aux membres de sa famille jusqu’à dispenser des soins de santé à ceux-ci.
Au Congo, le décret-loi n°016/009 du 15 Juillet 2016 portant fixation des
règles relatives au régime général de sécurité sociale répond aux besoins des travailleurs ayant
perdu leur salaire ou dont la santé s’est détériorée par suite d’un accident ou d’une maladie.
Cependant, l’on ne peut bien comprendre le régime de sécurité sociale
d’après l’indépendance qu’en remontant aux origines, c’est-à-dire aux premiers textes légaux
en cette matière.

2.1.1. La sécurité sociale pendant la période coloniale

Au Congo, c'était le décret du 10 Octobre 1945 qui a organisait la


couverture des risques de vieillesse et décès. Quant à l'assurance des accidents du travail et
des maladies professionnelles, c'était le décret du 20 Décembre 1945.
A cette assurance s'était ajoutée celle d'invalidité et le régime de sécurité des
noirs qui fut institué à partir du 1er Juillet 1950, il couvrait les accidents du travail, les
maladies professionnelles, les charges de famille, la vieillesse et l'invalidité ; le chômage des
Européens était également couvert.
23

Après l'accession du Congo à l'indépendance, le régime de sécurité sociale


applicable aux noirs et celui applicable aux blancs ont été remplacés par un régime unique
institué par le décret organique de la sécurité sociale du 29 Juin 1961 aujourd’hui remplacé
par la loi n° 016/009 du 15 juillet 2016. La gestion de ce régime unique a été confiée à un seul
organisme dénommé Institut National de Sécurité Sociale, INSS en sigle mais
actuellement « Caisse Nationale de Sécurité Sociale », CNSS en sigle.

Nous distinguions le régime de sécurité sociale applicable aux travailleurs


européens, appelés « employés (Européens) » et celui dont bénéficiaient les travailleurs
africains, appelés « travailleurs (Indigènes)».

2.1.2. La sécurité sociale pour les employés européens

Le terme « employés » signifiait les personnes de deux sexes, qui n’étaient


pas indigènes du Congo ou d’une colonie voisine, et qui étaient occupées au Congo. 24 Les
employés bénéficiaient, selon l’ordre chronologique, des branches de sécurité sociale
suivantes :

2.1.3. Maladie et invalidité en 1945

Cette assurance fut instituée par le décret du 25 octobre 1945 et sa gestion


fut confiée au Fonds colonial des invalidités(FONCOLIN)25 Que ce régime ait été créé juste à
la fin de la 2ème guerre mondiale était fort significatif.

2.1.4. Accidents du travail en 1945

La réparation des dommages qui résultait des accidents du travail fut l’un
des premiers régimes institués au bénéfice des Employés. Ce régime fut instauré par le décret
du 20 décembre 1945, donc, à la fin de la deuxième guerre mondiale. Cela s’expliquait sans
doute par le rythme infernal des activités déployées pendant la guerre et dont plusieurs
employés étaient victimes. Le régime susmentionné était géré par le Fonds Colonial des
invalidités(FONCOLIN).

2.1.5. Pension de retraite en 1952

24
Antoine WEMBI, La sécurité sociale du Congo, IRES, Léopoldville, Editions NAUWELAERTS, Louvain, 1966,
P.22
25
A. WEMBI, Op.cit, P.198
24

Le troisième régime instauré en faveur des employés fut celui des pensions
de retraite. Celui-ci fut créé par l’arrêté Royal du 25 janvier 1952 concernant les pensions des
employés.
La gestion du régime précité était assuré par la « Caisse Coloniale des
Pensions et allocations familiales pour les employés » laquelle existait depuis 1946 et dont le
siège était situé à Bruxelles.

2.1.6. Soins de santé en 1953

C’est par le décret du 7 mai 1953 qu’avait été instituée l’assurance de soins
de santé aux employés coloniaux, aux membres de leurs familles et leurs ayants droit.
25

2.1.7. Allocations familiales en 1954

Le décret du 8 décembre 1954 avait organisé le régime des allocations


familiales des employés coloniaux. Cette branche fut gérée par la Caisse Coloniale des
Pensions et allocations des familles pour employés.

2.1.8. Maladies professionnelles en 1957

Les non-indigènes victimes de maladies professionnelles furent assurés par


le décret du 28 mars 1957. Ce régime fut également géré par le FONCOLIN.

2.1.9. Soutien des non-indigènes privés de travail en 1957

C’est au cours de la décennie 1950-1960 que le chômage a fait son


apparition au Congo-Belge. Ce fléau n’avait pas épargné les cadres européens. Aussi faillait-il
verser une certaine indemnité à ceux d’entre eux qui n’étaient réduit au chômage. D’où le
décret du 28 mars 1957 relatif au soutien des non-indigènes privés de travail. En fait ce n’était
pas un véritable régime d’assurance-chômage. C’était plutôt un régime d’assistance à des
employés non africains tombés dans l’indigence. Ceux-ci recevaient une allocation en
attendant de trouver un nouvel emploi et pouvaient en cas de nécessité être rapatriés aux frais
de la colonie.

2.1.10. La sécurité sociale pour les travailleurs indigènes

Les travailleurs indigènes étaient confrontés aux mêmes risques que les
employés européens. Aussi l’autorité avait-elle pris des mesures les assurant contre certains
risques. Les branches de sécurité sociale instituées pour cette catégorie de travailleurs étaient
les suivantes :

2.1.11. Accidents du travail et maladies professionnelles en 1949

Quatre ans après la guerre fut promulgué le décret du 1er août 1949 relatif
aux accidents du travail et maladies professionnelles. L’organisation de cette assurance fut
confiée au Fonds des invalidités. Il en résulte que les deux régimes applicables aux employés
et aux travailleurs n’étaient gérés que par un organisme unique ayant un patrimoine commun
et une personnalité juridique unique.
Outre le Foncolin, il existait des mutuelles privées créées conformément à
l’article 17 du décret du 1er août 1949 sur les risques professionnelles, article qui donnait au
26

Ministre des colonies le pouvoir d’autoriser par voie d’arrêté la constitution des caisses
communes ou mutuelles d’employeurs.
Il importe de souligner qu’à la veille de l’accession du Congo Belge à
l’indépendance, le Foncolin fut divisé par le décret du 14 mars 1960 en deux organismes
distincts : le Fonds des Invalidités des Employés (F.I.E.) et le Fonds des Invalidités des
travailleurs (F.I.T.). Le F.I.T. concernait les travailleurs du Congo-Belge et du Rwanda-
Burundi. Les statuts et les modalités de transfert à ce nouvel organisme furent fixés par
l’arrêté royal du 13 juin 1960.
Mais l’application de cet arrêté avait donné lieu à une controverse entre la
Belgique et le Congo devenu indépendant le 30 juin 1960.
La part du patrimoine attribué au Fonds des invalidités des travailleurs
(F.I.T.) était de 32,28% ; et celle attribuée au Rwanda-Urundi était de 10% de l’actif du F.I.T.
Mais en immeubles, le F.I.T. s’est vu attribuer 17.660.074 Francs d’immeubles au lieu de
46.130.754 francs qui devaient lui revenir d’office. 26 Cette injustice avait entraîné de la part
du Congo (ex Zaïre) la mesure prise par le Président Mobutu en 1966 dans le cadre du
règlement du contentieux belgo-zaïrois d’attribuer à la CNSS (à l’époque, INSS) les
immeubles appartenant aux organismes belges de sécurité sociale en compensation de la perte
ainsi subie par leur homologue Zaïrois (actuellement congolais).

2.1.12. Allocations familiales, 1951

Alors que le régime des allocations familiales pour « Employés » était


institué en 1954, celui créé pour « Travailleurs » indigènes est plus ancien : le décret qui le
concernait datait du 26 mai 1951.
Le décret précité imposait pour la première fois aux employeurs l’obligation
de payer des allocations familiales au bénéfice des personnes à charge-épouses et enfants-de
leurs travailleurs.
Avant cette date, les employeurs n’étaient pas obligés de payer à leurs
travailleurs des allocations familiales. Seules certaines grandes entreprises remettaient une
ration supplémentaire à leurs travailleurs pour les personnes qui étaient à leur charge.

Objectif poursuivi
Pour bien comprendre les raisons profondes qui étaient à l’origine de
l’institution du régime des allocations familiales, il convient de préciser qu’en 1951 le salaire
26
A. WEMBI, op.cit., P.200
27

minimum ou le salaire payé par l’employeur n’était fixé que pour le travailleur seul. Les
besoins des personnes à charge n’étaient pas pris en considération.
Un deuxième fait à remarquer est que plusieurs travailleurs vivaient seuls
dans leurs camps. Séparés de leurs familles restées dans leurs milieux d’origine, ceux-ci
faisaient preuve d’instabilité au sein des entreprises, ayant tendance à rejoindre leurs familles
dans leurs villages.
Le salaire n’étant fixé que pour une seule personne, les travailleurs qui
faisaient venir leurs familles dans les centres extra-coutumiers trouvaient insupportable la
charge que celle-ci entraînait pour leur maigre revenu. Aussi était-il prudent de ne pas se faire
accompagner de sa famille dans les centres précités.
Une telle séparation était de nature à provoquer l’absentéisme et la baisse de
la productivité des entreprises. D’où la nécessité d’y remédier par une série de mesures dont
l’institution d’un régime des allocations familiales.
L’objectif principal poursuivi par le régime était économique et non social :
stabiliser la main d’œuvre indigène sur le lieu de travail afin d’assurer aux entreprises une
production régulière. C’est surtout dans l’intérêt des entreprises et non des travailleurs que le
régime colonial a institué cette branche.

2.1.13. Allocations familiales en nature

Un autre fait qui valait la peine d’être retenu était le payement des
allocations familiales en nature sous forme d’une « nourriture saine et suffisante »27 . Cela
était important à plus d’un titre. L’on sait que les personnes aux revenus modestes dépensent
pour l’alimentation une proportion plus grande de leur salaire que les riches. L’autorité
coloniale avait donc compris cette réalité et résolu d’une manière appropriée le plus grand
problème qui se posait aux travailleurs pères de famille : la nourriture.
Sans affirmer que le payement des allocations familiales en nature était un
idéal, nous devons cependant reconnaître que malgré un certain paternalisme, le niveau des
prestations familiales à cette époque était substantiel puisqu’il répondait à un besoin vital de
la famille.
Sur ce point, le régime colonial avait trouvé une réponse adéquate là où le
problème alimentaire se posait avec acuité. Dans les autres centres où le problème de
ravitaillement en denrées alimentaires n’était pas aussi aigu, les allocations familiales

27
Termes utilisés par le décret du 26 mai 1951.
28

pouvaient être payées en espèces dans les régions déterminées par le Gouverneur de province
ou son délégué.

2.1.14. Allocation familiale pour l’épouse

Une autre caractéristique du régime des allocations familiales de 1951


résidait dans le fait que l’épouse figurait parmi les personnes à charge du travailleur. Elle
avait droit à la moitié de la ration alimentaire réglementaire prévue pour le travailleur tandis
que chaque enfant à charge n’avait droit qu’au quart de cette ration.

2.1.15. Régime de compensation des allocations familiales

Lorsque le régime des allocations familiales fut instauré, il régnait une


certaine inquiétude du fait que l’accroissement des charges qui en résultaient pour les
entreprises allait risquer de placer celles-ci devant la tentation de débaucher les travailleurs
ayant charge de famille et de fermer la porte à l’embauche de nouveaux travailleurs qui
auraient une famille à leur charge. Cette appréhension fut fort ressentie dès le début surtout
depuis 1953.
Citons, pour nous convaincre, le Professeur WEMBI : « les membres des
conseils de gouvernement et de province éprouvaient de vives appréhensions quant aux
répercussions que pourrait entraîner l’organisation des allocations familiales sans intervention
d’une caisse de compensation. Ils étaient en effet convaincus que l’obligation pour les
employeurs d’accorder des allocations familiales allait augmenter sensiblement le coût de la
main-d’œuvre, et que chacun d’eux allait procéder à un réexamen de la situation de ses
travailleurs au point de vue de la composition familiale et du rendement. Les vieux serviteurs,
pères de famille seraient les premières victimes. En conséquence, ils estimaient que
l’institution d’une caisse de compensation répondait à un double but : répartir équitablement
la charge des allocations familiales entre tous les employeurs au prorata de l’importance de
leurs effectifs de main-d’œuvre, et protéger les travailleurs pères de famille contre une
discrimination dans l’embauche qui les atteindrait en raison directe de leurs charges de
famille.28
Cette citation nous amène à une autre caractéristique de la branche des
allocations familiales d’avant le 29 juin 1961 : le régime de compensation des allocations
familiales.

28
Antoine WEMBI, Op.cit, P.78
29

A cet endroit il importe de préciser la portée du terme compensation. En


français le verbe « compenser » implique l’idée de balancer, d’équilibrer, de réparer une perte
par l’apport d’une contrepartie. Dans un régime d’allocations familiales sans compensation,
les employeurs qui payaient celles-ci subissaient une perte lorsque, pour un même nombre de
travailleurs, ils étaient amenés à payer plus d’allocations familiales que d’autres employeurs
qui, eux, engageaient moins de pères de familles nombreuses et donc moins de frais
d’Inversement, la perte qu’ils subissaient ainsi était séparée lorsqu’il existait un régime de
compensation des allocations familiales.
Le régime de compensation des allocations familiales n’a pas été institué
depuis le début, c’est-à-dire depuis 1951. Bien sûr la nécessité en était ressentie dès ce
moment, mais la crainte de voir la gestion de ce régime être grevée de frais excessifs en avait
retardé l’institution.
C’est par le décret du 19 mai 1958 que le régime de compensation a été
créé. Cela s’explique par deux raisons. La première plongeait ses racines dans le succès des
expériences locales des régimes de compensation créés par les employeurs eux-mêmes,
notamment la caisse de compensation créée à Bukavu en 1954. La deuxième raison résidait
dans le fait qu’à partir du 1er janvier 1957 était entré en vigueur le régime des pensions des
employés après que l’on ait immatriculé tous les travailleurs intéressés. Or, en 1951, ce
manque d’immatriculation des travailleurs fut considéré comme un obstacle majeur à
l’instauration d’un régime de compensation des allocations familiales.
Etant donné les différences économiques et démographiques notables
existants entre les provinces, il y avait dans chaque province une caisse qui réalisait la
compensation au premier degré. Ensuite, les opérations des caisses primaires faisaient l’objet
d’une compensation au second degré par la caisse centrale des allocations familiales.
Cette dernière caisse était gérée par la Caisse des pensions des travailleurs,
bien que les deux caisses fussent distinctes avec des personnalités juridiques et des
patrimoines propres.
A cause du déficit qu’elle avait enregistré, la Caisse centrale fut abrogée par
le décret-loi du 1er février 1961 et ses comptes furent liquidés plus tard.

2.1.16. Pensions, 1956

Le premier régime des pensions pour les travailleurs autochtones fut


instauré par le décret du 6 juin 1956 entré en vigueur le 1er janvier 1957.
30

Au Congo Belge, le régime des pensions, malgré son institution tardive par
rapport aux risques professionnels (1949) et allocations familiales (1951), était considéré
comme le nœud de tout le régime.
Le professeur Wembi l’explique en ces termes : « le régime Congolais de
sécurité sociale est quant à lui, centré autour de l’idée « Pension ». Ceci s’explique
notamment par la situation de la main-d’œuvre au début de la mise en valeur du pays.29
L’objectif poursuivi en instaurant ce régime était la stabilisation de la main-
d’œuvre dans les centres extra coutumiers. Etant donné que les personnes âgées ne pouvaient
plus se réadapter dans leurs villages à la fin de leurs carrières, l’assurance contre le risque de
vieillesse voulait les encourager à passer leurs vieux jours dans les centres en garantissant ce
séjour par une pension honorable.

2.1.17. Pension proportionnelle à la rémunération moyenne de la carrière

En Belgique, le principe était que la pension était proportionnelle à la


rémunération moyenne de la carrière. Là, les conditions démographiques étant excellentes,
l’âge de la pension était fixé à 65 ans pour l’homme et 60 ans pour la femme. Cette
disposition a été abrogée par la loi n° 16/009 du 15 Juillet 2016 prenant en compte les
principes de l’égalité entre l’homme et la femme fixant ainsi l’âge de départ d’office à la
retraite à 60 ans tant pour l’homme que pour la femme.
En d’autres termes, le service de sécurité sociale tenait pour chaque
travailleur un compte individuel et il était en mesure de retracer sa carrière pendant 30 à 40
ans. Les cadres étaient formés dans ce sens et les moyens matériels étaient organisés en
conséquence de telle manière qu’à n’importe quel moment l’on pouvait additionner sans
difficultés les rémunérations touchées par un travailleur pendant 20 ou les 40 dernières années
de sa carrière.
Pour ce qui était des travailleurs congolais, le décret du 6 juin 1956 avait
adopté le même principe : la pension devait être calculée en fonction de la rémunération
moyenne de la carrière. L’âge jugé normal était fixé à 65 ans pour l’homme et 60 ans pour la
femme (actuellement 60 ans sans distinction de race). La carrière normale était arrêtée à une
durée de 45 ans. Cela signifiait qu’au cas où les conditions démographiques de la colonie
seraient les mêmes que celles de la Métropole, le droit à la pension allait s’ouvrir à 65 ou 60
ans selon le cas et une personne ayant débuté ses services à l’âge de 20 ans aurait une carrière
de 45 ans. Un travailleur ayant à son actif 45 ans de services avait droit à 60% de la
29
Antoine WEMBI, cité par MANWANA MUNGONGO, la sécurité sociale au Zaïre, Kinshasa, 1979, P.301
31

rémunération moyenne de la carrière ou à 75% de cette rémunération si son épouse n’exerçait


pas une activité lucrative.
Cependant, du fait que l’espérance de vie des congolais était inférieure à
celle des Européens30, l’âge provisoire de la retraite fut fixé à 55 ans. Cet âge serait reculé
d’un an après avis du conseil de gouvernement et du conseil de la Caisse des Pensions des
travailleurs.
L’âge provisoire étant fixé à 55 ans, la carrière n’était plus de 45 ans mais
de 35 ans pour un travailleur ayant débuté ses services à 20 ans. Dans ces conditions la
pension était de 35/45 de 75% et non 60% de la rémunération hypothétique mensuelle.
A cette époque, la rémunération comprenait le salaire proprement dit et les
avantages en nature : ration alimentaire, logement, couverture, vareuse. Etant donné la
variation des prix de ces avantages en nature selon les régions, il était estimé forfaitairement
que ceux-ci représenteraient 80% du salaire en espèces. Et c’est cette rémunération (salaire en
espèce et 80% de ce salaire) qui était appelée Rémunération hypothétique mensuelle(RHM).
De ce qui précède nous pouvons déduire que pour un travailleur qui avait
une rémunération hypothétique mensuelle invariable de 1006 francs au cours de sa carrière de
20 à 55 ans, sa pension était égale à :

35 x 1006 x 12 x 0,75
=7.042 francs , soit 586,83 francs par mois
45

2.1.2. La sécurité sociale après l’indépendance


2.1.2.1. Les travaux préparatoires

Le régime de sécurité sociale contenait les germes de sa propre


transformation. Germes qui transparaissaient à travers ses quatre caractéristiques suivantes :

 Discrimination raciale ;
 Multiplicité des organismes d’assurance ;
 Manque du monopole de l’Etat en matière de sécurité sociale ;
 Organisation administrative compliquée et coûteuse calquée sur le model Belge.

Il existait deux régimes distincts fondés sur l’appartenance raciale. Les


Blancs appelés ‘’Employés’’, étaient assurés par le Foncolin et la Caisse coloniale des
pensions et allocations familiales pour les employés. Les Noirs du Congo belge, du Ruanda-

30
C.T. KABUE, Notes de cours de démographie, Ises Kga, G2 Grh, 2017-2018, P.30
32

Urundi et ses colonies limitrophes étaient protégés par des régimes séparés. La veille de
l’indépendance du 30 juin 1960, il y avait pour les travailleurs autochtones, trois organismes
distincts : le fonds des invalidités des travailleurs, la Caisse des Pensions des travailleurs et la
Caisse Centrale de compensation des Allocations familiales.
Quant à l’administration, elle était installée à Bruxelles. En matière de
pensions, par exemple, la formule adoptée était celle de la tenue des comptes individuels.
Pour un million de travailleurs, il fallait autant de dossiers, qu’il fallait faire tenir à jour par
des cadres rodés et avec des machines appropriées. C’était là une administration compliquée
et coûteuse, qu’il fallait se garder de transposer telle quelle au Congo après l’indépendance.

2.1.2.2. Les risques professionnels

Pour les ’’employés’’ blancs la protection contre les risques professionnels


avait été réalisée en deux étapes : par le décret du 25 octobre 1945 pour les accidents de
travail et par le décret du 20 décembre de la même année pour les maladies professionnelles.
Quatre ans plus tard, les travailleurs indigènes furent assurés contre ces risques par le décret
du 1er août 1949.
Il importe à présent de montrer comment on est passé des principes du
décret du 1er août 1949 à ceux du décret-loi du 29 juin 1961.
L’ordonnance-loi du 20 décembre 1968 qui modifiait le décret-loi du 29 juin
1961 énumérait les prestations qui étaient dues en cas d’accident du travail ou de maladie
professionnelle.
Ces prestations étaient les suivantes :

 Les soins médicaux ;


 L’indemnité journalière en cas d’incapacité temporaire totale ou partielle ;
 La rente d’incapacité permanente totale ou partielle ou allocation d’incapacité ;
 Les rentes de survivants en une allocation des frais funéraires en cas décès du
travailleur.
Les soins médicaux

Il s’agit :

- Des examens médicaux, radiographiques de laboratoire et des analyses ;


- Des produits pharmaceutiques ;
- De l’entretien dans une formation médicale, y compris la nourriture ;
33

- Des soins dentaires ;


- Des frais de transport pour aller se faire soigner et rentrer à domicile ;
- Des appareils de prothèse et d’orthopédie prescrits par le médecin.

La victime devrait refaire soigner dans un établissement médical de la


CNSS ou une formation médicale agréée par les autorités administratives provinciales. Dans
ce cas la Caisse devait rembourser à ces formations médicales les frais engagés selon un tarif
forfaitaire établi entre la CNSS et ces établissements.

Indemnité journalière

Pour chaque jour ouvrable ou non, la victime d’une incapacité temporaire


totale ou partielle a droit à une indemnité journalière égale aux deux tiers de la rémunération
journalière moyenne de la victime.
La rémunération journalière moyenne s’obtient en divisant par 90 le total
des rémunérations soumises cotisation perçues par l’intéressé au cours de trois mois civils
précédant celui au cours duquel l’accident est survenu. Au cas où la victime n’a pas travaillé
pendant toute la durée de trois mois ou que le début du travail dans l’entreprise où l’accident
est survenu remonte à moins de trois mois, la rémunération servant au calcul de la
rémunération journalière moyenne est celle qu’elle aurait reçue si elle avait travaillé dans les
mêmes conditions pendant la période de référence de trois mois (Article 4 de l’ordonnance-loi
du 20/12/1968).

Rente d’incapacité permanente totale ou partielle

Lorsque le médecin en arrive à constater que l’incapacité est devenue


permanente (par exemple, les lésions sont définitivement guéries), la victime a droit à une
rente d’incapacité permanente.
Selon le décret du 1er août 1949, le montant de cette rente était égal à deux
tiers de la rémunération mensuelle moyenne en cas d’incapacité permanente totale. Le décret-
loi du 29 juin 1961 porte ce montant à 85% de la rémunération mensuelle moyenne, laquelle
est calculée de la même manière qu’en cas d’incapacité temporaire. Elle est donc égale à 30
fois la rémunération journalière moyenne.
En cas d’incapacité permanente partielle, la victime a droit :

- A une rente d’incapacité lorsque le degré de son incapacité est égal à 15% au moins ;
34

- A une allocation d’incapacité versée en une seule fois lorsque le degré de l’incapacité
est inférieur à 15%.

Le montant de la rente d’incapacité permanente partielle est fonction du


degré d’incapacité. Il est calculé en considérant la rente d’incapacité permanente totale (85%
de la rémunération moyenne soumise à cotisation) comme étant 100%.
Prenons un exemple concret. La rémunération mensuelle soumise à
cotisation la plus élevée (plafond) est de 200Fc. La victime a gagné en 2018 une rémunération
de 700Fc par mois et son accident de travail a eu lieu en octobre 2018 ; le degré de son
incapacité permanente déterminée par le médecin est de 50%. Comment allons-nous calculer
sa rente ?
Voici les éléments qui vont entrer en ligne de compte. Etant donné qu’il
gagne 700Fc par mois, il ne cotise que sur base de 200Fc par mois (Plafond). En septembre,
août et juillet 2018, la rémunération soumise à cotisation pour les trois mois est de 600Fc.
Pour trouver la rémunération journalière moyenne, nous divisons 600Fc par 90 et nous
trouvons 6,66Fc comme rémunération journalière moyenne. La rémunération mensuelle
moyenne s’obtient en multipliant ce montant par 30. D’où 199,80Fc. En ca s d’incapacité
totale la victime n’aura droit qu’à 85% de cette somme, soit 169,83Fc par mois. Etant donné
que l’incapacité n’est que de 50%, l’intéressé ne recevra que 84,92Fc par mois.
Eu égard à l’incapacité permanente totale et l’incapacité permanente
partielle, ces montants sont dérisoires. Dans le premier cas, le travailleur accidenté aura un
manque à gagner de 530,17Fc par mois et dans le deuxième cas 615,08Fc.

Rentes des survivants et allocations d’incapacité

En cas de décès de la victime, les ayants droit bénéficient des rentes de


survivants et une allocation des frais funéraires est versée à la victime.
La veuve ou le veuf a droit à 20% de la rente pour l’incapacité permanente
totale et chaque orphelin à charge bénéficie de 15% de cette rente. Le total des rentes des
survivants ne peut dépasser 100% de la rente d’incapacité permanente totale.

2.1.2.3. Les pensions

Il y a trois sortes de pensions :

 Pension de retraite ;
 Pension d’invalidité ;
35

 Pension de survivants.

a) Pension de retraite

Nous verrons en premier lieu les conditions d’octroi de la pension de


retraite. Le Recueil de textes légal, réglementaires et mesures d’exécutions de la Loi n°16/009
du 15/07/2016 fixant les règles relatives au Régime général de la sécurité sociale, dans son
article 82, en reconnait trois31 :

 Age ;
 Cessation de toute activité salariale ;
 Avoir au moins 180 mois d’assurance, soit 15 ans.
Conditions d’âge

Le décret du 6 juin 1956 avait fixé à 65 ans pour l’homme et à 60 ans pour
la femme l’âge normal de la pension de retraite. Cette disposition a été reprise par le décret-loi
du 29 juin 1961.
Il s’agit là de l’âge à priori supposé normal. Cela signifie que si les
conditions sanitaires et hygiéniques dans lesquelles vivent les africains étaient les mêmes que
celles qui caractérisent la vie en Europe, nos travailleurs pourraient aller à la retraite à cet âge.
Mais étant donné que l’espérance de vie des africains est inférieure à celle des Européens,
l’âge provisoire de la pension de retraite a été fixé à 55 ans, étant entendu qu’à l’expiration de
chaque période de trois ans cet âge serait reculé éventuellement d’un an. Actuellement l’âge
de la retraite est de 60 ans tant pour l’homme que pour la femme (loi n°16/009 du 15 juillet
2016 dans son article 82).
Il convient également de préciser que le fait d’atteindre l’âge de la retraite
ne signifie pas que le travailleur doit automatiquement quitter l’entreprise et aller à la retraite.
Cela signifie tout simplement que lorsque le travailleur atteint cet âge, il peut faire valoir son
droit à la retraite. S’il veut continuer à prester ses services au sein de son entreprise au-delà de
cet âge, l’employeur ne peut l’en empêcher, à moins qu’il soit prouvé que ce travailleur est
devenu physiquement ou mentalement incapable. Il existe une instruction du Département du
travail et de la prévoyance sociale dans ce sens.

31
Journal officiel, Op.cit, P.30
36

L’article 83 de la même loi stipule : « L’assuré qui atteint l’âge de soixante


ans et qui cesse effectivement toute activité salariée, sans pouvoir justifier d’une assurance
minimum de cent quatre-vingts mois, bénéficie d’une allocation unique ».32
Dans l’article 84, L’assuré qui ne remplit pas la condition de la durée
d’assurance prévue par l’article 82 de la présente loi, dispose d’un droit de rachat des années
de cotisations manquantes. Le rachat ne porte, au maximum, que sur cinq années de
cotisations tenant compte de la dernière rémunération mensuelle de l’intéressé à la date de la
demande.33
L’article 85 de la même loi pour sa part : « La mise à la retraite ne peut
intervenir qu’à la demande expresse du travailleur. Toutefois, Soixante-cinq ans constituent
pour l’assuré l’âge limite pour être mis d’office à la retraite.34
L’article 86 nous amène plus loin : « Sans préjudice des dispositions de
l’article 83 de la présente loi, l’assuré qui atteint au moins cinquante-cinq ans d’âge peut, à sa
demande, bénéficier d’une pension anticipée. Dans ce cas, le montant de la pension subit un
rabattement de cinq pour cent par année d’anticipation ».35
L’article 87 de la même loi conclut en ces termes : « L’assuré âgé d’au
moins cinquante-cinq ans et atteint d’une usure prématurée de ses facultés physiques ou
mentales le rendant inapte à exercer une activité salariée, dûment constatée par le médecin
désigné ou agréé par l’établissement public peut, à sa demande ou à celle de son employeur,
bénéficier d’une pension anticipée. Le montant de sa pension anticipée est calculé selon les
mêmes règles que celui de la pension de vieillesse. »36

Cessation de toute activité salariée

La deuxième condition est que le travailleur doit cesser toute activité


salariée. A ce sujet, il est bon de préciser qu’au moment de la retraite, le travailleur cesse son
travail dans l’entreprise où il est employé. Mais il arrive souvent qu’après sa retraite un
travailleur soit réembauché par un autre employeur. Dans ce cas, faudra-t-il qu’il continue à
cotiser à la CNSS ? En outre, aura-t-il une autre pension ? La réponse à ces questions est que
sur base des principes, la retraite n’intervient qu’une seule fois et qu’après avoir été retraité un
travailleur ne peut pas être réengagé. Mais en fait, la retraite étant considérée comme une

32
Idem
33
Ibidem
34
Ibidem
35
Journal officiel, Op.cit, P.31
36
Idem
37

sorte de chômage en raison de la modicité du montant de la pension, plusieurs travailleurs se


font embaucher ailleurs. Et certains employeurs, qui sont conscients de ce problème social et
qui préfèrent des travailleurs âgés à cause de leur expérience, les acceptent comme
travailleurs au sein de leurs entreprises. Mais alors ils ne cotisent pas à la CNSS pour ceux-ci.
Comme récompense, ils versent éventuellement leurs activités, une pension supplémentaire en
une seule fois ou à la fin de chaque mois. C’est là un arrangement entre ces employeurs et ces
travailleurs, qui est ignoré par la loi mais qui sauve des milliers de pères de famille.

Au moins 180 mois d’assurance

Il ne suffit pas d’avoir atteint l’âge de la retraite ni de cesser toute activité


salariée. Encore faut-il qu’au cours des quinze dernières années, le travailleur ait été assuré
pendant au moins 180 mois, c’est-à-dire 15 ans au moins.
Il importe de préciser qu’il y a ici une modification fondamentale par
rapport au décret du 6 juin 1956 et celui du 29 juin 1961. En effet, au lieu d’exiger toute une
carrière de 30 ans, par exemple, avant de reconnaitre à un travailleur le droit de la pension, la
loi n°16/009 du 15 juillet 2016 exige la preuve seulement de 180 mois d’assurance au cours
de quinze dernières années. Cela est réaliste, car il serait impossible pour le travailleur ou
pour la CNSS de retracer une longue carrière de 30 ans et totaliser les rémunérations gagnées
pendant cette période. Par contre, il est facile d’additionner les rémunérations des 180 derniers
mois.

b) Calcul du Montant de la Pension

L’article 105 de l’Arrêté Ministériel


n°146/CAB/MINETAT/MTEPS/01/2018 du 10 Novembre 2018 fixant les modalités
d’affiliation des employeurs, d’immatriculation des travailleurs, de perception des cotisations,
de liquidation et du service des prestations ainsi que les obligations qui incombent aux
employeurs et aux travailleurs stipule : « le montant de la pension de retraite est fixé en
fonction de la rémunération mensuelle moyenne telle que définie à l’article 155 du présent
arrêté. Au terme de cent quatre-vingts mois d’assurance, le montant mensuel de la pension de
retraite est égal à quatre pour cent de la rémunération mensuelle moyenne. Si le nombre de
mois d’assurance ou des mois assimilés dépasse cent quatre-vingts mois, le pourcentage est
38

augmenté de 2% pour chaque période d’assurance ou la période assimilée correspondant à


douze mois. Le montant mensuel de la pension de retraite est au moins égal à cinquante pour
cent du salaire minimum interprofessionnel garanti, sans toutefois dépasser soixante pour cent
de la rémunération mensuelle moyenne. »37
Dans le même ordre d’idée l’article 156 du présent arrêté stipule : « la
rémunération mensuelle moyenne est la soixantième partie du total des soixante
rémunérations mensuelles, continues ou discontinues, de l’assuré soumises à cotisations et
précédant sa date de départ à la retraite.
Si le nombre de mois civils écoulés depuis l’immatriculation est inférieur à
soixante, la rémunération mensuelle moyenne s’obtient en divisant le total des rémunérations
mensuelles depuis l’immatriculation par le nombre de mois civils compris entre cette date et
celle du départ à la retraite.
Sans préjudice des dispositions de l’article 96 de la loi n°16/009 du 15
Juillet 2016 fixant les règles relatives au régime de la sécurité sociale, la rémunération
mensuelle moyenne prend aussi en compte la quote-part suivant la période concernée des
sommes représentant des périodes plus étendues que la période des cotisations retenue. »38
Et si l’assuré compte moins de 180 mois d’assurance ? la réponse à cette
question est donnée par le 3ème alinéa de l’article précité : ‘’l’assuré, qui, ayant atteint l’âge
d’admission au bénéfice de toute activité salariée, compte moins de 180 mois d’assurance ou
de périodes assimilées au cours de 60 derniers trimestres civils, bénéficie d’une allocation
unique égale à dix fois le montant annuel de la pension de retraite à laquelle il aurait eu droit
en raison de la durée de son assurance.’’

c) Pension d’invalidité

Est considéré comme invalide, précise l’article 88 de la loi n°16/009 du 15


Juillet 2016 fixant les règles relatives au régime général de la sécurité sociale, ‘’L’assuré qui
devient invalide avant d’atteindre l’âge d’admission à la pension de vieillesse a droit à la
pension d’invalidité, à condition de justifier au moins trente-six mois d’assurance ou de
périodes assimilées au cours de vingt derniers trimestres civils précédant immédiatement celui
au cours duquel il est devenu invalide. Au cas où l’invalidité est due à un accident, le droit à

37
Journal officiel, Op.cit, P.158
38
Journal officiel, Op.cit, P.174
39

la pension est, nonobstant les périodes d’assurance ou assimilées, reconnu à la victime, à


condition qu’elle ait occupé un emploi assujetti à l’assurance à la date de l’accident et qu’elle
ait été immatriculée à l’établissement public.’’39

d) Prestations

L’invalide a droit à :

 Une pension d’invalidité calculée de la même manière que la pension de retraite ;


 Aux appareils de prothèse et d’orthopédie ordonnés par le médecin, prothèse dentaire
exceptée.

La rémunération mensuelle moyenne s’obtient en divisant par 36 le total des


rémunérations soumises à cotisations perçues par l’intéressé au cours des 36 derniers mois
d’assurance. Au cas où le nombre de mois d’assurance est inférieur à 36, il faudra diviser le
total des rémunérations soumises à cotisations perçues par l’intéressé depuis le début de
l’emploi par le nombre de mois d’assurance.

e) Pension des survivants

L’article 97 de la loi n°16/009 du 15 juillet 2016 stipule : « en cas de décès


d’un titulaire d’une pension de vieillesse ou d’invalidité ou d’une pension anticipée d’un
assuré qui à la date de son décès, remplissait les conditions requises pour bénéficier d’une
pension de vieillesse ou d’invalidité, soit encore de l’assuré qui justifiait de cent quatre-vingts
mois d’assurance. »40

39
Journal officiel, Op.cit, P.31
40
Journal officiel, Op.cit, P.33
40

L’article 98 de la même loi stipule : « Sont considérés comme


survivants »41 :

 Le conjoint en vie, à condition que le mariage ait été inscrit à l’état civil, six mois au
moins avant le décès ; sauf si un enfant est né de l’union conjugale ou que la veuve se
trouve en état de grossesse à la date du décès de l’assuré ;
 Les enfants tels que définis par le code de la famille ;
 Les ascendants directs entretenus par l’assuré, à défaut des survivants susvisés.

f) Pension de la veuve

Le conjoint en vie, à condition que le mariage ait été inscrit à l’état civil, six
mois avant le décès ; sauf si un enfant est né de l’union conjugale ou que la veuve se trouve
en état de grossesse à la date du décès de l’assuré (article 98 de la loi n°16/009 du 15 juillet
2016). Autre condition, qu’elle ait atteint l’âge de 50 ans. Elle aura alors droit à 40% du
montant de la pension de son défunt mari, montant dont celui-ci bénéficiait ou dont il aurait
dût bénéficier conformément à l’article 97 cité ci-avant. La veuve qui se remarie aura droit à
une allocation unique égale à 12 fois le montant mensuel de sa pension.
Exemple :

Madame LUSHIMBA aura donc droit 45.999,99Fc par trimestre ; soit 15.333,33Fc
mensuellement.
En cas d’un nouveau mariage elle aura donc droit à 183.999,98Fc.

g) Allocation unique d’orphelin

Les orphelins ne bénéficient pas d’une rente mais d’une allocation payée en
une seule fois. Leur allocation est égale à 25% de la pension de la veuve. S’il n’y a pas de
veuve, ce montant est doublé. Ainsi que l’on peut s’en apercevoir, le régime de pension de
survivants n’est qu’un régime provisoire, assorti de conditions rigides et caractérisé par des
prestations de famine. Les orphelins sont presque abandonnés à eux-mêmes après la mort de
leur père. Et la veuve d’un âge inférieur à 50 ans n’a droit à rien. Les orphelins auront donc
droit qu’à 11.499,99Fc par chacun.

41
Idem
41

2.2.3. AVANTAGES SUPPEMENTAIRES ACCORDES AUX PENSIONNES PAR LE


CONSEIL D’ADMINISTRATION

Avant de passer à la branche des allocations familiales, il serait bon de


passer en revue les avantages accordés par le conseil d’administration de la CNSS aux
bénéficiaires de la sécurité sociale (risques professionnels et pensions), avantages qui ne sont
explicitement fixés par le décret-loi :

2.2.3.1. Gratuité des soins médicaux

Le conseil d’administration a décidé que les bénéficiaires de la sécurité


sociale bénéficient de la gratuité des soins médicaux pour eux-mêmes.
Dans cet ordre d’idées, le conseil d’administration a décidé la création des
dispensaires propres à la CNSS. Là où il en existe, les soins sont dispensés gratuitement à ces
bénéficiaires. Dans les milieux où la CNSS ne possède pas de dispensaires, les bénéficiaires
se font soigner à leurs propres frais et se font rembourser ensuite par la CNSS. Il est évident
qu’il faudrait en principe que ce soit dans des formations médicales avec lesquelles la CNSS a
conclu un contrat.

2.2.3.2. Gratuité des frais funéraires

L’ensevelissement des bénéficiaires a lieu aux frais de la CNSS. A Kinshasa


où celle-ci dispose d’un service de pompes funèbres, le problème ne se pose pas. Ailleurs, la
CNSS accepte le remboursement des frais funéraires provoqués par les bénéficiaires de la
sécurité sociale.

2.2.3.3. Payement mensuel

Le payement de la pension s’effectue habituellement à la fin de chaque


trimestre. Le conseil a décidé que progressivement, ce payement ait lieu mensuellement. A
Kinshasa, cette décision a déjà été en application depuis plus de 20 ans.

2.2.3.4. Créations des caisses de prévoyance sociale

Avant l’indépendance le payement des pensions se réalisait notamment par


l’intermédiaire des comptes chèques postaux et les administrations locales. La désorganisation
de ces services administratifs a obligé à la CNSS à s’adresser à d’autres intermédiaires,
42

notamment les missions chrétiennes et les entreprises. Cette solution n’a pas donné pleine
satisfaction, des sommes énormes ayant été détournées de leur destination. Pour cette raison,
le conseil avait décidé de créer dans chaque province, territoire ou contrée une caisse
permanente de prévoyance sociale dont la mission essentielle était de procéder au payement
des prestations de sécurité sociale en se rapprochant le plus possible des bénéficiaires.
L’application de cette décision suit son cours normal. Un peu partout dans le
pays, le payement se fait par des agents de la CNSS dans chaque zone.

2.2.3.5. Les allocations familiales

De ces trois branches de sécurité sociale instituées par le décret du 29 juin


1961, le régime des allocations familiales est celui qui a reçu le moins de développement de la
part du législateur. Mais avec la nouvelle loi n° 016/009 du 15 Juillet 2016, la branche des
prestations aux familles constitue l’un des mérites de cette loi ; elle couvre tout le territoire
national et intègre le principe le principe édicté par la conférence internationale de la
prévoyance sociale(CIPRES) et la convention 102 du 20 Juin 1952 sur la norme minimum de
la sécurité sociale.

2.3. IMPLICATIONS DE LA SECURITE SOCIALE


Ici nous épinglons certaines implications de la sécurité sociale :
sociologique, économique et juridique. Il est à noter que nous nous limitons à ces trois aspects
pour la simple raison que c'est ces trois qui ont rapport direct avec le présent sujet.

2.3.1. IMPLICATIONS SOCIOLOGIQUES


Sur le plan social, la sécurité sociale apparait comme un phénomène social
dans la mesure où son évolution est liée à celle de la société humaine. Sa fonction protectrice
a son fondement dans la solidarité et dans la mise en cause de l'idéologie de la classe
dominante. Elle présuppose le transfert des charges de risques sociaux à un organisme
personnifié.
Elle apporte une solution aux problèmes des besoins dans la société, elle
vise l'adoucissement des conséquences de la vie et des désordres sociaux. Elle atteindra son
apogée lorsqu'elle garantira à toute la population un minimum de protection de base et
permettra l'intégration de tous dans la société.
43

Les mesures de sécurité sociale ont des incidences sur la politique de la


santé ; elle contribue à la baisse de la mortalité et assure la longévité de la population ; elle
influence la politique de la vieillesse et la politique familiale qui encourage la mortalité.
Il convient ici de nous demander si la sécurité sociale en RDC a-t-elle atteint
ce niveau sur le plan social. Après lecture du troisième chapitre et de la conclusion du présent
travail, tous les lecteurs seront à mesure de répondre chacun à cette question. Quant à nous,
nous ne montrons pas notre position vue que ce n'est pas l'objet de ce travail.

2.3.2 IMPLICATIONS ECONOMIQUES

Sur le plan économique, la sécurité sociale assure aux travailleurs


malheureux un revenu de remplacement ou de complément.
Elle exerce à ce titre la fonction d'indemnisation et de redistribution des
revenus entre les groupes sociaux et les individus. Elle sert également d'instrument de la
politique de l'emploi en incitant les personnes âgées à renoncer à la poursuite de leurs
activités professionnelles moyennant des revenus incitateurs.
Les cotisations de sécurité sociale font de son organisme(CNSS) un
investisseur institutionnel.
La sécurité sociale sert-elle d'un instrument de la politique de l'emploi en
RDC ?
Attendu que l'aspect sociologique et économique se trouve au centre de
notre recherche, nos explications au troisième chapitre vous permettront également de tirer
une réponse à cette question.

2.3.3. IMPLICATIONS JURIDIQUES

La sécurité sociale met à charge d'un tiers non responsable du dommage,


l'obligation de réparer les dommages procédant d'un accident du travail causé par l'employeur
ou un de ses préposés. TSHIZANGA MUTSHIPANGU, dans ses enseignements de droit du
travail, révèle que ceci réduit la portée de l'article 258 du CCL III qui dispose : tout fait
quelconque de l'homme, qui cause préjudice à autrui un dommage, oblige celui par qui ce
dommage est arrivé à le réparer.
Le rapport entre l'auteur du dommage et la victime s'estompe et fait place à
une collectivisation des risques. En outre, la sécurité sociale s'est substituée à la famille en
44

prenant à charge les obligations élémentaires des salariés par le biais du versement des
allocations familiales par l'entremise de l'employeur.
La sécurité sociale demeure en Afrique en général, en RDC en particulier
assimilée au droit du travail dans certaines de ses dimensions et relève du droit public. Au
terme de l'article 15 du décret-loi organique, la sécurité sociale du 29 Juin 1961, stipule que
les cotisations dans la branche des risques professionnels et dans celle des allocations
familiales sont à charge exclusive des employeurs. Cette disposition a été reprise par la loi
n°16/009 du 15 juillet 2016.
Ce qui revient à dire que les travailleurs assurés ne payent rien en
contrepartie de prestation promise par la CNSS.
L'obligation d'affilier les travailleurs incombe à leur employeur et la CNSS à
l'exclusion des travailleurs qui sont des simples bénéficiaires 25. Quant à la pension, la
cotisation est assumée par les travailleurs d'une part et l'employeur d’autre part dans les
proportions indiquées au point I.1.2 du présent travail.

2.4. PERSONNES ASSUREES

L'article 2 du décret-loi ci-haut cité stipule que les personnes assurées sont
les travailleurs régis par le code du travail, les ateliers et les marins. L'ordonnance 72-111 du
21 Septembre 1972 assujettie également les élèves des écoles professionnelles ou artisanales
et les apprenties au régime de la sécurité sociale. Le conjoint de l'assuré et les enfants à charge
de l'assuré sont également couverts. Selon les dispositions de la loi n° 016/009 du 15 Juillet
2016, la couverture sociale est désormais étendue à plusieurs autres catégories. Il s’agit, en
l’occurrence des mandataires de l’Etat, des personnels de l’Etat et des employés locaux des
missions diplomatiques accrédités et établis en RDC. Il en est de même pour les associés
actifs des sociétés, les assurés volontaires et les détenus exécutant un travail périlleux,
victimes d’un accident survenu à l’occasion de ce travail.
Contrairement au droit belge et français où les travailleurs indépendants
bénéficient du régime de sécurité sociale au même titre que les salariés, en droit congolais
cela n’est pas prévu dans la mesure où la tendance est à la généralisation du régime de
sécurité sociale.
Il est ainsi souhaitable que le régime de sécurité sociale soit étendu aux
commerçants, aux cultivateurs, aux libéraux et à toute la population. Vu la situation [déficit
budgétaire chronique] dans laquelle le pays se trouve encore, cela semble difficile.
45

2.4.5. RISQUES COUVERTS PAR LA SECURITE SOCIALE

L'organisation internationale du travail OIT en sigle, prévoit neuf risques


devant être couverts par la sécurité sociale. Voici les neuf risques que prévoit l'OIT :
 Des prestations aux familles
 Des prestations en cas d'accident du travail ou maladie professionnelle
 Des prestations de vieillesse
 Des prestations d'invalidité
 Des prestations de survivant
 Des indemnités de maladie
 Des prestations de maternité
 Des prestations de chômage
 Des prestations des soins médicaux.
Quant à la CNSS, elle couvre neuf grands risques repartis en trois branches
de la manière suivante :

 Branche des pensions :


 La pension de retraite et l’allocation de Vieillesse ;
 La pension d’Invalidité et
 La pension des Survivants et l’allocation de survivants.
 Branche des risques professionnels :
 Accident du travail
 Maladie professionnelle, en ce compris les maladies d’origine professionnelle.

 Branche des prestations aux familles :


 Les allocations prénatales ;
 Les allocations de maternité ;
 Allocations familiales
46

CHAPITRE III : CONDITIONS SOCIO-ECONOMIQUES DES RETRAITES DANS


LA VILLE DE KANANGA

D’entrée de jeu, il convient de signaler qu’en parcourant les différents


services publics en RDC, le constat est que beaucoup d’agents ayant atteint l’âge de la retraite
continuent à prester, peu importe leur performance.
D’une part, l’Etat congolais ne disposerait pas de moyens financiers
suffisants pour leur accorder la retraite et d’autre part, ces agents se contentent de rester dans
les rangs des travailleurs pour bénéficier d’un minimum des conditions vitales, notamment les
salaires, les primes et, pour certains occupant des postes stratégiques, la corruption, etc.
Ce chapitre va traiter des conditions socioéconomiques des anciens agents
de la ville de Kananga qui ont déjà été retraités.

3.1. CONDITIONS D’OCTROI DE LA PENSION DE RETRAITE

L'octroi de la pension de retraite n’est pas un droit de tout retraité ; il existe


des conditions nécessaires pour bénéficier de cette pension. Pour prétendre au bénéfice d'une
pension de retraite légale, les conditions suivantes sont requises42 :

 Etre assujetti au régime de sécurité sociale en République Démocratique du Congo ;


 Avoir atteint l'âge requis pour la retraite qui est fixé à 60 ans au minimum et 65 au
maximum ;
 Avoir cessé toute activité salariale ou s'être formellement engagé à y mettre fin dans
les 12 mois à partir de la date de l'introduction de la demande de la pension de
retraite ;
 Justifier une certaine durée d'assurance d'au moins 180 mois ;
 Justifier par les documents originaux toutes les périodes de service effectif rendu
auprès des différents employeurs successifs ;

 Etablir la preuve des rémunérations perçu au cours de 60 derniers mois c'est-à-dire


joindre le bulletin de paie de 5 dernières années d'activités.

42
Cnss.cd
47

L’article 82 de la loi 16/009 du 15 juillet 2016 fixant les règles relatives au


régime général de la sécurité sociale stipule : « le droit à la pension de retraite s’ouvre à l’âge
de soixante ans en faveur de l’assuré qui remplit les conditions suivantes43 :
- Avoir accompli au moins cent quatre-vingts mois, soit quinze ans d’assurance ;
- Avoir cessé toute activité salariée.
Au sujet des retraités qui ne remplissent pas la 4e condition, l’article 83 de la
même loi stipule : « l’assuré qui atteint l’âge de soixante ans et qui cesse effectivement toute
activité salariée sans pouvoir justifier d’une assurance minimum de cent quatre-vingts mois,
bénéficie d’une allocation unique».44
Lors de notre descente à la CNSS, il nous a été confié que plusieurs retraités
ne remplissent pas les conditions ci-haut énumérées mais le gouvernement congolais se
dévoue pour leur accorder cette pension.
Si le retraité remplit les conditions ci-haut ou s'il fait partie des receveurs de l'allocation
unique, il sera dans l'obligation de remplir deux formalités, notamment :
- Formuler une demande sur l'imprimé en 4 exemplaires du modèle R11 ;
- Transmettre celui-ci à la direction provinciale territorialement compétente.
Apres vérification et ratification par la CNSS, cet organisme va passer aux calculs pour
préciser au retraité la somme qu'il touchera désormais à titre de pension de retraite.

3.2. DE L’IMMATRICULATION A LA RETRAITE

L’arrêté ministériel n°142/CAB/MINETAT/MTEPS/01/2018 du 08


novembre 2018 déterminant les modalités d’application du mois d’assurance dans son article
3ème stipule : « les périodes d’assurance prise en compte dans le calcul de la pension de retraite
sont celles accomplies à dater de l’immatriculation jusqu’au départ effectif à la retraite, sans
pourtant dépasser soixante-cinq ans ».

3.2.1. ASSUJETISSEMEMNT DES EMPLOYEURS ET DES TRAVAILLEURS

a. ASSUJETISSEMENT DES EMPLOYEURS


Aux termes de l’Arrêté Ministériel n°146/CAB/MINETAT/MTEPS/
01/2018 du 10 novembre 2018 fixant les modalités d’affiliation des employeurs,
d’Immatriculation des travailleurs, de perception des cotisations, de liquidation et du service

43
Journal officiel, Op.cit, P. 30
44
Idem
48

des prestations ainsi que les obligations qui incombent aux employeurs et aux travailleurs, on
entend par Employeur : « Toute personne physique ou morale, de droit public ou privé, qui
utilise les services d’un ou plusieurs travailleurs en vertu d’un contrat de travail. »45
A ce titre, il est assujetti au régime général de la sécurité sociale.
b. ASSUJETISSEMENT DES TRAVAILLEURS
Aux termes du même arrêté cité ci-dessus, on entend par
travailleur : « Toute personne physique en âge de contracter, quels que soient son sexe, son
état civil et sa nationalité, qui s’est engagé à mettre son activité professionnelle, moyennant
rémunération, sous la direction et l’autorité d’une personne physique ou morale publique ou
privée, dans les liens d’un contrat de travail ».46
Pour la détermination de la qualité de travailleur, il ne sera tenu compte ni
du statut juridique de l’employeur ni de celui de l’employé.
Selon l’article 3 de l’arrêté précité, est obligatoirement assujetti au régime
général de la sécurité sociale pour toutes les branches :
 Tout travailleur soumis aux dispositions du Code du travail en ce compris les
travailleurs journaliers ou occasionnels, les salariés à domicile et les travailleurs
domestiques, ainsi que le batelier et tout autre personnel naviguant sans aucune
distinction de race, de nationalité, de sexe, d’état civil, de religion, d’opinion politique
et d’origine, lorsqu’ils exercent, à titre principal, une activité professionnelle sur le
territoire national pour le compte d’un ou de plusieurs employeurs nonobstant la
nature, la forme, la validité du contrat et le montant de la rémunération ;
 Le mandataire de l’Etat dans les entreprises et établissements publics et dans les
sociétés d’économie mixe ne bénéficiant pas, en vertu des dispositions légales ou
réglementaires, d’un régime particulier de la sécurité sociale ;
 Le personnel de l’Etat, des provinces et des entités territoriales décentralisées ne
bénéficie pas, en vertu des dispositions légales ou règlementaires, d’un régime
particulier de la sécurité sociale ;
 Le marin immatriculé en République Démocratique du Congo engagé à bord d’un
navire battant pavillon congolais ;
 L’employé local d’une mission diplomatique accréditée et établie en République
Démocratique du Congo ;
 L’associé actif d’une société ;

45
Article 1er
46
Article 2
49

 Le travailleur congolais occupé par une entreprise située en République Démocratique


du Congo et qui, pour le compte de cette entreprise, preste sur le territoire d’un autre
pays ainsi d’effectuer un travail pour une durée n’excédant pas six mois ;
 Le travailleur étranger occupé par une entreprise située à l’étranger et qui, pour le
compte de cette entreprise, preste sur le territoire congolais afin d’effectuer un travail
pour une durée excédant six mois.
50

3.2.2. FORMALITES D’ASSUJISSEMENT

a. FORMALITES D’AFFILIATION DES EMPLOYEURS

Au terme de l’article 4 de l’arrêté précité : « Tout employeur créateur d’une


entreprise est tenu d’adresser du Guichet unique de création d’entreprise une demande suivant
le « le formulaire unique » d’affiliation des employeurs.
Pour les autres catégories d’employeurs qui ne dépendent pas au Guichet
unique, ils sont tenus d’adresser une demande suivant le formulaire Modèle AE, en abrégé
Mod.AE, à la représentation de la Caisse Nationale de sécurité Sociale, CNSS,
territorialement compétente dans les huit jours qui suivent, soit l’ouverture ou l’acquisition de
l’entreprise, soit le premier embauchage d’un salarié lorsque cette embauche n’est pas
concordant au début de l’activité.
Lorsque l’employeur occupe les travailleurs dans un ou plusieurs sièges
d’exploitation, il doit établir une seule demande d’affiliation pour l’ensemble des sièges. »
L’article 5 précise : Le formulaire unique d’affiliation des employeurs
relevant du guichet unique comporte :
1. Renseignements relatifs à la personne physique créatrice d’entreprise : origine de la
société, dénomination sociale, type de personne physique, forme juridique, date du
début d’exploitation, adresse physique du siège social, numéro de téléphone, adresse
e-mail, siège d’exploitation, secteur d’activité principal, activités accessoires, nombre
de salariés nationaux, nombre de salariés étrangers, nom du père et nom de la mère.
2. Le formulaire Mod.AE pour les autres employeurs cités à l’article 4 alinéa 2 comporte
(Article 6 de la présente loi) :
a) Identification de l’employeur : dénomination ou raison sociale de l’employeur ou
abréviation sous laquelle il est généralement connu ; nom de l’employeur cédant,
numéro d’affiliation lui attribué par la caisse et date de reprise ; nom et adresse
complète du responsable si celui-ci est une personne physique ; référence de l’arrêté
pour les organisations non gouvernementales et les actes de création pour les autres ;
adresse physique du siège social de l’employeur ; forme juridique de l’employeur ;
numéro de la boite et localité postale de l’employeur ; adresse e-mail ; signature et
cachet de l’employeur.
51

b) Activités : activités principales et secondaires de l’employeur ; date de début de


l’activité de l’employeur.
c) Emploi : date du début d’emploi du personnel ou des travailleurs assimilés ; nombre
des travailleurs et travailleurs assimilés.
d) Rémunération : montant total des rémunérations mensuelles brutes des travailleurs et
travailleurs assimilés ; date du dépôt du formulaire Mod.AE.
Ainsi dès réception de la demande du formulaire unique ou du formulaire Mod.AE, la caisse
délivre à l’employeur, endéans trois jours, un certificat contenant un numéro d’affiliation. Ce
numéro doit être reproduit sur toutes les correspondances et sur tous les documents adressés à
la caisse (Article 7 de la loi précitée).

b. FORMALITES D’IMMATRICULATION DES TRAVAILLEURS

L’article 8 de la loi précitée stipule : tout employeur est tenu d’adresser une
demande suivant le formulaire d’immatriculation des travailleurs Modèle IMT, en abrégé
Mod.IMT, à la représentation de la caisse territorialement compétente dans les quinze jours
ouvrables à dater de l’embauche du travailleur.
Ainsi précise l’article 9 : la demande suivant le formulaire Mod.IMT comporte :
a) Pour l’employeur : dénomination ou raison sociale ; numéro d’affiliation attribué ;
adresse physique ; adresse e-mail et numéro de téléphone.
b) Pour le travailleur : date d’embauche ; nom et pour la femme mariée, éventuellement
le nom de la jeune fille ; sexe ; adresse physique ; numéro de téléphone ; lieu et date
de naissance ; numéro, date, lieu de délivrance de la carte nationale d’identité ou du
passeport ; lieu d’origine(secteur ou chefferie, territoire ou commune, ville, province)
ou nationalité pour les étrangers ; état civil ; nom du conjoint, lieu et date de naissance
du conjoint ; lieu et date du mariage ; nombre d’enfants ; lieu et date de naissance pour
chaque enfant ; acte de naissance ou jugement supplétif de chaque enfant ; emploi et
catégorie professionnelle ; nature du contrat ; rémunération mensuelle, numéro
matricule ; niveau d’études ; spécialité et le lieu d’affectation.
Pour l’immatriculation des travailleurs étrangers, joindre à la demande, une preuve de
régularité de séjour et une preuve attestant l’autorisation de travailler.
L’article 10 pour sa part stipule : la caisse a l’obligation d’immatriculer le
travailleur dans un délai ne dépassant pas dix jours, en ce compris la délivrance de la carte de
sécurité sociale, à dater de la réception de la demande.
52

A défaut de l’immatriculation du travailleur par la caisse dans le délai, celui-


ci est réputé couvert en cas de survenance d’un risque social.

3.2.3. DEMANDE DE LA PENSION DE RETRAITE

L’article 103 de la l’arrêté précité stipule : la demande de la pension de


retraite, modèle PR, établie en quatre exemplaires, est introduite à la caisse dont deux pour la
caisse, un pour l’employeur et un autre valant accusé de réception pour le demandeur.
L’article 104 ajoute : lors de l’introduction de la demande de pension de
retraite, le demandeur décline sur le formulaire ad hoc : nom ; lieu de naissance ; composition
familiale ; noms de ses parents(père et mère) ; numéro de sa carte d’identité ou du tenant lieu ;
numéro de la carte de sécurité sociale ; date du début et de la fin de chacune de ses période de
service ; noms ou dénominations des employeurs chez lesquels ces services ont été effectués
ainsi que le lieu de prestation desdits services ; date à laquelle il a cessé l’activité salariée ;
preuve du bénéfice d’autres prestations sociales ; numéro de la décision sur le brevet et le
moyen(banque ou caisse) par lequel cette prestation est payée s’il bénéficiait d’une pension de
survivants, d’une indemnité ou d’une rente en application des dispositions légales ; adresse à
laquelle il résidera lors de la première échéance de la pension, son numéro de téléphone et, le
cas échéant, son adresse e-mail et le numéro de son compte bancaire ; montant des
rémunérations soumises à cotisation dont il a bénéficié au cours des soixante derniers mois
d’assurance.
Le demandeur est tenu de joindre à sa demande tous les documents servant
de preuve à l’accomplissement des services qu’il déclare et du montant des rémunérations
perçues au cours des soixante derniers mois d’assurance.

3.2.4. MODE DE CALCUL DE LA PENSION DE RETRAITE

L’article 105 de l’Arrêté Ministériel n°146/CAB/MINETAT/


MTEPS/01/2018 du 10 Novembre 2018 fixant les modalités d’affiliation des employeurs,
d’immatriculation des travailleurs, de perception des cotisations, de liquidation et du service
des prestations ainsi que les obligations qui incombent aux employeurs et aux travailleurs
53

stipule : «  le montant de la pension de retraite est fixé en fonction de la rémunération


mensuelle moyenne telle que définie à l’article 155 du présent arrêté. Au terme de cent
quatre-vingts mois d’assurance, le montant mensuel de la pension de retraite est égal à 4% de
la rémunération mensuelle moyenne. Si le nombre de mois d’assurance ou des mois assimilés
dépasse cent quatre-vingts mois, le pourcentage est augmenté de 2% pour chaque période
d’assurance ou la période assimilée correspondant à douze mois. Le montant mensuel de la
pension de retraite est au moins égal à 50% du salaire minimum interprofessionnel garanti,
sans toutefois dépasser 60% de la rémunération mensuelle moyenne. »47
Dans le même ordre d’idée l’article 156 du présent arrêté stipule : « la
rémunération mensuelle moyenne est la soixantième partie du total des soixante
rémunérations mensuelles, continues ou discontinues, de l’assuré soumises à cotisations et
précédant sa date de départ à la retraite ».
Essayons de comprendre ce langage qui, aux yeux des lecteurs non avertis,
semble difficile. Prenons l’exemple de Mr LUSHIMBA qui réunit les conditions requises
pour bénéficier d’une pension de retraite.
Il est né le 15/05/1959. Il a commencé à travailler le 02/04/1996(date
d’embauche) et arrête de travailler le 17/04/2019(Fin carrière) soit 23 ans de service. Au cours
des cinq dernières années, il gagnait mensuellement une rémunération de 100.000FC, soit
1.200.000Fc par an ou 6.000.000Fc pour 5 ans.
Solution

DRMxC RMMxC
=
60 x 12 720

6.000.000
= =100000 Fc
60
100.000 x 276
= =38,333,33 x 3=114.999,99. Comme la pension de retraite est trimestrielle,
720
voilà pourquoi nous avons multiplié 38,333 qui est mensuelle par 3 mois. Ce qui nous a donné
144.333,99Fc.

 DRM= Dernière rémunération soumises à cotisation.


 C = Nombre des mois de Cotisations
 RMM= Rémunération moyenne mensuelle

47
Journal officiel, Op.cit, P.158
54

Il ressort de ce calcul que le pensionné recevra 459.999,96Fc par an soit 38.333,33Fc par
mois.
Pour aveugler les retraités, suppose avoir offert un sourire aux retraités en
fixant le minimum de cette pension à 130.000Fc. Ainsi, au lieu de 114.999,99Fc, le
bénéficiaire aura droit à 130.000Fc soit 43.333Fc par mois.
En ne percevant que 43.333Fc par mois, le pensionné aura un manque à
gagner de 56,667Fc soit 56,667% de son salaire auquel il avait droit pendant la vie active,
parce que sa rémunération mensuelle est de 100.000Fc. Par ce constat, nous appuyons le chef
de travaux Faustin SHAMBA qui disait : « La retraite qui devrait être le couronnement des
services loyaux rendus à la Nation est interprétée parfois comme une punition. Celui qui a eu
la chance d’arracher un poste de travail s’y cramponne et ne veut le quitter qu’à sa mort. »48
Si le nombre de mois civils écoulés depuis l’immatriculation est inférieur à
soixante, la rémunération mensuelle moyenne s’obtient en divisant le total des rémunérations
mensuelles depuis l’immatriculation par le nombre de mois civils compris entre cette date et
celle du départ à la retraite.
Sans préjudice des dispositions de l’article 96 de la loi n°16/009 du 15
Juillet 2016 fixant les règles relatives au régime de la sécurité sociale, la rémunération
mensuelle moyenne prend aussi en compte la quote-part suivant la période concernée des
sommes représentant des périodes plus étendues que la période des cotisations retenue. »49
Et si l’assuré compte moins de 180 mois d’assurance ? la réponse à cette
question est donné par le 3ème alinéa de l’article précité : ‘’l’assuré, qui, ayant atteint l’âge
d’admission au bénéfice de toute activité salariée, compte moins de 180 mois d’assurance ou
de périodes assimilées au cours de 60 derniers trimestres civils, bénéficie d’une allocation
unique égale à dix fois le montant annuel de la pension de retraite à laquelle il aurait eu droit
en raison de la durée de son assurance.’’

3.2.5. IMPORTANCE DE LA PENSION DE RETRAITE

Commençons cette section par le slogan de la CNSS qui dit : « la vieillesse


n'est pas synonyme de la souffrance ». Or, l’impaiement des travailleurs les amènent à une
conception que la retraite qui devrai-être le couronnement des services loyaux rendus à la
nation soit interprété parfois comme une punition ; pour ce, celui qui a la chance d’avoir un

48
Faustin SHAMBA, Op.cit, P.8
49
Journal officiel, Op.cit, P.174
55

poste de travail s’y cramponne et ne veut le quitter qu’à sa mort. 50 Dans cette optique, la
pension de retraite constitue la principale source de revenu des retraités. Ces derniers n'ayant
plus de force de travail ne peuvent qu'attendre cette pension ou faire recourt à la désépargne
pour ceux qui avaient la capacité d'épargner.
Comme souligné ci-haut, tout le monde n'a pas la capacité d'épargner vu le
niveau du salaire ou des charges. C'est exactement pour palier à toutes ces difficultés que la
sécurité sociale avait été créée.
En 1950, F. MODIGLIANI s'est référé aux fonctions du modèle de Fisher
de la consommation et a tenté de nous montrer à travers l'hypothèse du cycle de vie [le revenu
varie au cours de la vie. L'épargne permet au sujet de transférer une partie du revenu des
périodes où celui-ci est élevé vers des périodes où il est faible] 51 que l'épargne est également
une source de revenu à la vieillesse en termes de la désépargne.
Le cycle de vie = Période active + Retraite (Revenu élevé = revenu faible).
Cela nous pousse à croire qu'à la retraite le sujet aura un revenu faible que celui de la vie
active.
Toutefois, le sujet peut, pour maintenir le même niveau de vie pendant la
retraite, épargner durant sa vie active ; ce qui fait penser à l'investissement. Ladite épargne
subira une variation en deux temps :
 Durant la vie active le sujet épargne (variation positive) et
 Durant la retraite le sujet désépargne (variation négative).

3.2.5.1. IMPLICATION DE LA RETRAITE SUR LE REVENU

A la retraite le revenu varie en baisse. Ce qui entraine une diminution du


pouvoir d'achat des retraités. Dans cette logique si les vieux ne partent pas à la retraite, ils
causent en ce moment-là des difficultés énormes aux jeunes diplômés du point de vue revenu.
Pour un éventuel équilibre, les vieux doivent respecter l'âge du départ à la
retraite et se contenter de leurs pauvres pensions qui sont fonction des cotisations afin de
laisser aux jeunes la possibilité d'avoir un revenu plus ou moins stable et régulier.

3.3. ENQUETE
3.3.1. BUT DE L’ENQUETE
50
Faustin SHAMBA, idem
51
F. MODIGLIANI cité par J.M. KEYNES, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, 1936, livre
III, P.54
 
56

Il est impérieux de dire que l’enquête occupe une place considérable en


sciences sociales du fait qu’elle permet au chercheur d’obtenir des informations fiables sur les
différents aspects. Dans le cadre de notre sujet, le but poursuivi est de connaitre si la somme
versée à titre de pension de retraite répond aux besoins des bénéficiaires.

3.3.2. PRESENTATION DE L’ECHANTILLON

L’échantillon désigne un sous ensemble caractéristique d’une population ou


d’une activité. C’est un ensemble extrait d’un univers plus large de telle manière que ses
caractéristiques correspondent à celle de l’ensemble de l’univers, c’est aussi un modèle réduit
de la population.

a. TAILLE DE L’ECHANTILLON

La population d’étude à la CNSS dans la ville de Kananga est estimée à environ 255 sujets.
Elle est grande et vouloir mener une étude sur une population de cette taille demanderait un
coût financier et chronologique difficile à supporter.
A. Ficher a proposé une formule qui permet de calculer la taille de l’échantillon dont
l’élément clé est la détermination de la population cible ayant une caractéristique donnée ou
une incidence du problème étudié.52
Notre population cible représente 15 sujets dont la caractéristique principale est l’ancienneté
de plus de 10 ans par rapport à la perception de la pension de retraite. Comparée à la
population totale, cette population cible représente 0,05%. Après calcul on aura :
p= 15 = 0,05%
p+q= 255 ou 1
q = 1-0,05= 0,95%

z2 . p . q
n=
d2

n= taille de l’échantillon
z= écart type qui est en général de 1,96 et qui correspond à un degré ou niveau de confiance
donnant la taille de l’échantillon.
q= reste de la population

52
Ficher, A et al, Manuel de recherche opérationnelle en matière de planification familiale, the population
concil, New york, P.34.
57

d = degré de précision voulu ou niveau d’erreur acceptée en sciences humaines qui est en
général de 5%(0,05).
p+q= 100
(1,96)2 x 0,05 x 0,95 3,8416 x 0,05 x 0,95 0,18248
Soit : n= = = =72,992
(0,05)2 0,0025❑ 0,0025
n= = 72,992 = 73 75
La ville de Kananga regorgeant un effectif plus vaste de travailleurs ne
compte que 255 bénéficiaires de la pension de retraite. Notre étude étant qualitative, nous
avons tiré l’échantillon représentatif de 75 personnes retraitées qui ont fait l’objet de notre
enquête.

3.3.2.1.
58

b. QUESTIONNAIRE D’ENQUETE

Le questionnaire est une technique qui permet de reproduire les questions en


plusieurs copies identiques à remettre aux enquêtés pour obtenir de leur part les réponses en
rapport avec les paramètres conformes aux hypothèses. Notons que l’administration du
questionnaire a concerné les unités qui se prêtaient au traitement.

3.3.3. PRESENTATION DES RESULTATS DE L’ENQUETE

Nous présentons les couches structurées de la manière suivante :


Tableau n°1 : Structure de l’échantillonnage d’enquête selon les grades occupés pendant
la vie active

N° Grade Hommes Femmes Effectif %


1 Cadres 9 3 12 16

2 Maitrises 30 1 31 41,3

3 Manœuvres 27 5 32 42,7

Total 66 9 75 100

Source : Nos en quêtes sur terrain du 14 Juin 2019


Il résulte de ce tableau que le pourcentage élevé de notre cible est accordé aux
manœuvres soit 42,7%. Les agents de maitrise représentent 41,3% et les cadres qui viennent
enfin avec une représentation de 16%.
Tableau n°2 : Satisfaction du salaire pendant la vie active
A la question de savoir si le salaire touché pendant la vie active était suffisant et
contribuait à l’auto-prise en charge des bénéficiaires, nous avons obtenu les résultats ci-après :

Réponses Cadres Maitrises Manœuvres Total %

Oui 5 4 1 10 13,3

Non 7 26 30 63 84

Sans avis 0 1 1 2 2,7

Total 12 31 32 75 100
59

Source : nos enquêtes sur terrain du 14 Juin 2019


Il ressort de ce tableau qu’à la question de savoir si pendant la vie active les
travailleurs ont été satisfaits de leurs salaires, 84% ont répondu négativement, 13,3% ont
répondu positivement et 2,7% se sont abstenus.

Tableau nº3 : Bénéfice de la pension de retraite


A la question de savoir si nos enquêtés reçoivent leur pension de retraite, les résultats ci-après
nous ont été donnés :

Réponses Cadres Maitrises Manœuvres Total %

Oui 12 31 32 75 100

Non 0 0 0 0 0

Sans avis 0 0 0 0 0

Total 12 31 32 75 100

Source : nos enquêtes sur terrain du 14 Juin 2019


Il ressort de ce tableau que 100% des enquêtés reconnaissent bénéficier de leur
pension de retraite.
Tableau nº4 : Régularité de la pension de retraite
A la question de savoir si nos sujets reçoivent régulièrement leur pension de retraite, les
réponses ci-après ont été données :

Réponses Cadres Maitrises Manœuvres Total Pourcentage

Oui 5 15 13 33 44

Non 7 16 19 42 56

Sans avis 0 0 0 0 0

Total 12 31 32 75 100

Source : nos enquêtes sur terrain du 14 Juin 2019


Le tableau ci-dessus indique que 44% des enquêtés ont répondu par
positivement, contrairement à 56% qui ont fustigé le retard de paiement de cette pension de
retraite.
60

Tableau n°5 : Portant sur la satisfaction de la pension de retraite


A la question de savoir si la somme versée à titre de pension de retraite était suffisante, les
réponses ci-après ont été enregistrées :

Réponses Cadres Maitrises Manœuvres Total %

Oui 1 2 1 4 5,3

Non 10 27 31 68 90,7

Sans avis 1 2 0 3 4

Total 12 31 32 75 100

Source : nos enquêtes sur terrain du 14 Juin 2019

Ce tableau renseigne que le grand pourcentage est attribué à ceux qui ont
répondu par le négatif soit 90,7%. Ceux qui ont répondu positivement occupent 5,3% et ceux
qui se sont réservés représentent 4%.

3.3.4. DISCUSSIONS

A l’issue du dépouillement des résultats de l’enquête, il y a lieu de noter les


points ci-après :

1) La CNSS paie la pension de retraite à ceux qui ont servi la Nation congolaise pendant leur
vie active et qui ont bénéficié de la retraite conformément aux exigences de la loi en
vigueur en RDC (Tableau nº3).
2) La majorité des retraités ne sont pas satisfaits du salaire dont ils étaient bénéficiaires
pendant la vie active (Tableau nº2). Point n’est besoin de souligner ici que les
fonctionnaires de l’Etat congolais ne bénéficient pas d’un salaire décent tel que souhaité
par les législations tant nationales qu’internationales. Cela fait que même la contribution
des agents à la caisse de sécurité sociale n’est pas consistante.
3) La CNSS paie la pension de retraite de façon très irrégulière (Tableau nº4). Alors que le
paiement est réputé mensuelle, les bénéficiaires reçoivent leur dû irrégulièrement. On
notera par exemple que c’est au mois de février qu’on reçoit le montant qu’on devait
recevoir en novembre de l’année précédente.
61

4) La grande majorité des retraités soulignent aussi l’insuffisance, mieux encore la modicité
de la somme dont ils bénéficient à la CNSS (Tableau nº5). Cette somme ne peut en aucun
cas les aider à couvrir les multiples besoins qui s’imposent à eux, même les plus
élémentaires. Il est arrivé qu’à l’occasion de la paie, un retraité dépense les frais de
transport et de séjour à Kananga qui dépassent le montant perçu.

3.3.5. CRITIQUES ET SUGGESTIONS

Eu égards à ce qui précède, et conformément à nos investigations, nous pouvons


relever que la CNSS Kananga manque même :

 d’un système régulier et uniforme de paie ;


 d’un mécanisme de suivi du versement des cotisations par les travailleurs. Il n’est pas
exclu que les agents des organisations non étatiques ne versent pas exactement les
sommes dues ;
 de considération envers les retraités au moment de la paie et parfois quand ils viennent
pour certaines formalités administratives ;
 des statistiques disponibles dans le service technique. S’ajoute aussi,
 l’incompétence de certains agents.

Aussi pouvons-nous suggérer ce qui suit :

 Que la hiérarchie de la CNSS revoie le mode de paiement quant à la pension de


retraite ;
 Qu’ils prennent des dispositions nécessaires en instruisant ceux qui sont à la réception
d’avoir un minimum de respect envers les retraités surtout les gérer en tenant compte
de leurs âges ;
 Qu’il y ait un service de statistique disponible au service technique pour répertorier
tous les retraités.
 Que l’Etat congolais veille à l’application du SMIG qui est resté lettre morte afin que
la rémunération de chaque travailleur soit améliorée, ce qui donnera à chacun
l’occasion de cotiser suffisamment pour son assurance vieillesse ;
 Qu’il veille également au paiement régulier des retraités.
 Que les autorités de la CNSS veille à l’accompagnement de certains agents incapables
de répondre à leurs devoirs administratifs.
62

CONCLUSION GENERALE
Le sujet qui a fait l’objet de nos recherches est intitulé : « Pension de retraite
et conditions socio-économiques des retraités dans la ville de Kananga».
Etant indispensable dans le processus de l'émergence, les conditions socio-
économiques de la population s'inscrivent actuellement parmi les priorités des dirigeants de la
RDC. C'est avec cette motivation, que nous nous sommes également intéressé à cette question
afin de constituer ce travail qui atteste la fin de notre cycle de graduat en Gestion des
Ressources Humaines. Les questions à ce sujet étant non exhaustives, notre étude a eu comme
objectif d'expliquer les conditions socio-économiques des retraités en fonction de la pension
de retraite.

Le développement de ce travail a porté essentiellement sur trois chapitres où


nous avons respectivement parlé des considérations générales et théoriques, nous avons
brossé sur la sécurité sociale en République démocratique du Congo et enfin nous avons
abordé le point ayant trait aux conditions socio-économiques de retraités dans la ville de
Kananga.

Pour mener nos recherches, nous nous sommes appuyé sur la méthode
déductive. Quant aux techniques, nous avons utilisé l’observation directe, l’observation
documentaire et l’interview.
Le problème de cette étude tournait autour de trois questions suivantes :

- La pension de retraite octroyée aux retraités est-t-elle suffisante ?


- La caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) en tant qu'institution chargée d'allouer
cette pension remplie-t-elle sa mission ?
- Les arriérés des salaires des fonctionnaires pendant la vie active ont-t-il un impact sur
la retraite ? Si oui, que faire pour remédier à cette situation et réhabiliter ainsi cette
catégorie de la population dans ses droits ?
Après des recherches menées sur terrain, nous avons trouvé que la direction
provinciale de la CNSS/Kananga paie la pension de retraite, mais de façon irrégulière, à
modique somme et dans des conditions quelque peu inhumaines. La modicité de la pension de
retraite, l'incapacité de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale d’allouer de manière régulière
ladite pension aux retraités et les arriérés des salaires ne permettent pas à l’assujetti de
63

contribuer mensuellement à la CNSS, d’où, la difficulté de lui octroyer une pension de retraite
conséquente au moment prévu.
La conséquence est que cette situation déplorable contribue aux mauvaises
conditions de vie pendant la vieillesse des bénéficiaires. Ils vivent alors dans la misère,
comme s’ils n’avaient pas investi pour leur survie à la vieillesse. Cela fait que pour palier à
cette insuffisance et irrégularité de la pension, certains retraités font recours à d’autres sources
de revenus tel que le petit commerce, et d’autres comptent sur l’appui des membres de leurs
familles respectives, et d’autres encore vivent de la mendicité.

Ayant utilisé la méthode déductive, nous estimons par extrapolation que


pareille situation s’étendrait à un nombre important des retraités non seulement dans la ville
de Kananga, mais aussi sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo.
Pour une bonne amélioration de la situation dans ce secteur, les
responsabilités sont partagées entre le Gouvernement Congolais et la Caisse Nationale de
Sécurité Sociale. Il existe déjà des textes de lois bien prévus en la matière, quitte à veiller pour
leur mise en application.
Sans aucune prétention d’avoir épuisé une matière si vaste, relative à une
réalité si complexe, nous reconnaissons que notre réflexion n’a été qu’un effort de faire voir à
nos lecteurs le problème auquel sont exposés les retraités qui mériteraient une reconnaissance
spéciale marquée par une vie décente, après des loyaux services rendus à la Nation
congolaise. Aux recherches ultérieures d’aborder et d’approfondir d’autres dimensions liées à
cette problématique.
64

BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. BLAND MICHEL, L’art et la thèse, Ed. La découverte, Paris, 2001.
2. BAECHIER RJ, Phénomènes révolutionnaires, PUF, Paris, 1976.
3. FICHER, A et AL, Manuel de recherche opérationnelle en matière de planification
familiale, the population concil, New york.
4. F. MODIGLIANI cité par J.M. KEYNES, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et
de la monnaie, 1936, livre III.
5. J. MWALABA, TOM I d’économie politique, 2007.
6. LAKI MAURICE M’BAYO, L’art de confectionner un travail scientifique PUL,
Lubumbashi, 2004.
7. M. GRAWITZ, Méthodes des sciences sociales, Ed. Dalloz, 2001.
8. P. RONGER, Méthodes des sciences sociales, Ed. Dalloz, 1971.
9. PINTO et GRAWITZ, Méthodes de sciences sociales, Ed. Dalloz, Paris, 1971.

II. LOIS ET ARRETES MINISTERIELS


1. Journal officiel, 59ème année, Kinshasa, 05 décembre 2018.
2. Le décret du 26 mai 1951 ;
3. Loi n°16/009 du 15 juillet 2016 portant fixation des règles relatives au régime général
de la sécurité sociale
4. Le décret-loi du 29 juin 1961 organique de la sécurité sociale 
5. Décret-loi n°78-002 du 6 janvier 1978 portant disposition générale des entreprises
publiques 
6. Décret-loi n°09/53 du 3 décembre 2009 fixant les statuts d’un établissement public
7. décret n°09/53 du 3 décembre 2009 fixant les statuts d’un établissement public
65

8. L’arrêté ministériel n°142/CAB/MINETAT/MTEPS/01/2018 du 08 Novembre 2018


déterminant les modalités d’application du mois d’assurance ;
9. Arrêté ministériel n°139/CAB/MINETAT/MTEPS/01/2018 du 08 Novembre 2018
déterminant les modalités d’assujettissement des travailleurs assimilés à la branche des
risques professionnels ;
10. Arrêté n°146/CAB/MINETAT/MTEPS/01/2018 du 10 Novembre 2018 fixant les
modalités d’affiliation des employeurs, d’immatriculation des travailleurs, de
perception des cotisations, de liquidation et du service des prestations ainsi que les
obligations qui incombent aux employeurs et aux travailleurs.

III. MEMOIRE ET TFC

1. KUETE ISHAKU Pierre, problématique de la prise en charge du personnel retraité de


l’IMCK, Mémoire, ISES-Kananga, 2018.

2. NGALULA TSHIMANGA, Problématique de gestion du personnel retraité dans une


structure sanitaire de l’Etat, cas de l’hôpital provincial de Kananga, 2018 
3. PATRICK ABAMANI, Impact de la Pension de retraite à la SNCC Lubumbashi,
Université de Lubumbashi, Graduat 2015.
IV. DOCUMENTS INEDITS

1. M. BAKOLE, notes de cours de méthodes de recherche en sciences sociale et


humaines, ISES-Kananga, 2017-2018.
2. C.T. KABUE, Notes de cours de démographie, ISES-Kananga, G2 GRH, 2017-2018.
3. Faustin SHAMBA, Notes de cours d’Analyse descriptive et classification des emplois,
ISES-Kananga, G3 GRH, 2018-2019.
V. DICTIONNAIRES

1. Petit Robert 2010.


VI. WEBOGRAPHIE

1. Fr.m.wikipédia.org/wiki/cotisation sociale.
2. https://www.anzuwbusiness.net/rdc-linstitut-de-securite-sociale-inss-se-mue-en-
caisse-nationale-de-securite-sociale/
3. http://www.cnss.cd/
4. https://www.anzuwbusiness.net/rdc-linstitut-de-securite-sociale-inss-se-mue-en-
caisse-nationale-de-securite-sociale/
66

5.
67

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE...........................................................................................................................................I
DEDICACE...........................................................................................................................................II
REMERCIEMENTS.............................................................................................................................III
SIGLES ET ABREVIATIONS.............................................................................................................IV
INTRODUCTION GENERALE............................................................................................................1
1. CHOIX ET INTERETS DU SUJET...........................................................................................1
2. ETAT DE LA QUESTION..........................................................................................................2
3. PROBLEMATIQUE....................................................................................................................3
4. HYPOTHESES.............................................................................................................................4
5. METHODES ET TECHNIQUES...............................................................................................4
a. METHODE...................................................................................................................................4
b. TECHNIQUES.............................................................................................................................5
8. DIFFICULTES RENCONTREES..............................................................................................6
CHAPITRE I. CONSIDERATIONS GENERALES ET THEORIQUES...............................................7
1.1. APPROCHE CONCEPTUELLE........................................................................................7
1.1.1. PENSION......................................................................................................................7
1.1.2. RETRAITE...................................................................................................................7
1.1.3. LA RETRAITE.............................................................................................................7
1.1.4. PENSION DE RETRAITE..........................................................................................7
1.2. PRESENTATION DE LA CNSS/KANANGA...................................................................8
1.2.1. DENOMINATION...............................................................................................................8
1.2.2. HISTORIQUE DE LA CNSS.......................................................................................8
1.2.2.1. Mutation de l’INSS à la CNSS.................................................................................8
1.2.2.2. Histoire de la sécurité sociale en RDC...................................................................12
a. Création, autorité de tutelle et siège de la CNSS.........................................................................12
b. Evolution de la CNSS..................................................................................................................13
1.2.3. SITUATION JURIDIQUE.........................................................................................13
1.2.4. OBJET SOCIAL.................................................................................................................13
1.2.5. CADRE ORGANIQUE DE LA CNSS..............................................................................13
1.3. PRESENTATION DE LA CNSS KANANGA.................................................................14
1.3.3. CADRE ORGANISATIONNEL................................................................................16
68

1.3.4. FONCTIONNEMENT DE DE LA CNSS/KANANGA............................................17


7. Service de Contrôle.....................................................................................................................19
8. Service Technique.......................................................................................................................19
9. Service Employeurs et Salariés..................................................................................................19
10. Service d’Archives..................................................................................................................20
CHAPITRE II : LA SECURITE SOCIALE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO. . .21
2.1. LA SECURITE SOCIALE AVANT ET APRES L’INDEPENDANCE.........................21
2.1.1. La sécurité sociale pendant la période coloniale.......................................................21
2.1.2. La sécurité sociale pour les employés européens......................................................22
2.1.3. Maladie et invalidité en 1945......................................................................................22
2.1.4. Accidents du travail en 1945......................................................................................22
2.1.5. Pension de retraite en 1952........................................................................................22
2.1.6. Soins de santé en 1953................................................................................................22
2.1.7. Allocations familiales en 1954....................................................................................23
2.1.8. Maladies professionnelles en 1957.............................................................................23
2.1.9. Soutien des non-indigènes privés de travail en 1957................................................23
2.1.10. La sécurité sociale pour les travailleurs indigènes...................................................23
2.1.11. Accidents du travail et maladies professionnelles en 1949.......................................23
2.1.12. Allocations familiales, 1951........................................................................................24
2.1.13. Allocations familiales en nature.................................................................................25
2.1.14. Allocation familiale pour l’épouse.............................................................................25
2.1.15. Régime de compensation des allocations familiales..................................................26
2.1.16. Pensions, 1956.............................................................................................................27
2.1.17. Pension proportionnelle à la rémunération moyenne de la carrière.......................28
2.1.2. La sécurité sociale après l’indépendance..................................................................29
2.1.2.1. Les travaux préparatoires......................................................................................29
2.1.2.2. Les risques professionnels......................................................................................29
2.1.2.3. Les pensions.............................................................................................................32
2.2.3. AVANTAGES SUPPEMENTAIRES ACCORDES AUX PENSIONNES PAR LE
CONSEIL D’ADMINISTRATION...............................................................................................38
2.3. IMPLICATIONS DE LA SECURITE SOCIALE...........................................................39
2.3.1. IMPLICATIONS SOCIOLOGIQUES.....................................................................39
2.3.2 IMPLICATIONS ECONOMIQUES.........................................................................40
2.3.3. IMPLICATIONS JURIDIQUES...............................................................................40
69

2.4. PERSONNES ASSUREES.................................................................................................41


2.4.5. RISQUES COUVERTS PAR LA SECURITE SOCIALE.......................................41
CHAPITRE III : CONDITIONS SOCIO-ECONOMIQUES DES RETRAITES DANS LA VILLE DE
KANANGA.........................................................................................................................................43
3.1. CONDITIONS D’OCTROI DE LA PENSION DE RETRAITE....................................43
3.2. DE L’IMMATRICULATION A LA RETRAITE............................................................44
3.2.1. ASSUJETISSEMEMNT DES EMPLOYEURS ET DES TRAVAILLEURS........44
a. ASSUJETISSEMENT DES EMPLOYEURS...........................................................................44
b. ASSUJETISSEMENT DES TRAVAILLEURS.......................................................................44
3.2.2. FORMALITES D’ASSUJISSEMENT......................................................................46
a. FORMALITES D’AFFILIATION DES EMPLOYEURS......................................................46
b. FORMALITES D’IMMATRICULATION DES TRAVAILLEURS.....................................47
3.2.3. DEMANDE DE LA PENSION DE RETRAITE......................................................48
3.2.4. MODE DE CALCUL DE LA PENSION DE RETRAITE......................................48
3.2.5. IMPORTANCE DE LA PENSION DE RETRAITE...............................................50
3.2.5.1. IMPLICATION DE LA RETRAITE SUR LE REVENU...................................51
3.3. ENQUETE..........................................................................................................................51
3.3.1. BUT DE L’ENQUETE...............................................................................................51
3.3.2. PRESENTATION DE L’ECHANTILLON..............................................................51
a. TAILLE DE L’ECHANTILLON..............................................................................................52
b. QUESTIONNAIRE D’ENQUETE............................................................................................53
3.3.3. PRESENTATION DES RESULTATS DE L’ENQUETE.......................................53
3.3.4. DISCUSSIONS............................................................................................................55
3.3.5. CRITIQUES ET SUGGESTIONS............................................................................55
CONCLUSION GENERALE..............................................................................................................57
BIBLIOGRAPHIE...............................................................................................................................59
TABLE DES MATIERES.................................................................................................................61
ANNEXES...........................................................................................................................................64
70

ANNEXES

QUESTIONNAIRE D’ENQUETE

1) Quel a été votre dernier grade occupé pendant la vie active ?


- Cadre
- Maitrise
- Manœuvre
2) Le salaire auquel vous aviez droit pendant la vie active vous suffisait-il ?
- Oui
- Non
- Sans avis
3) Etes-vous bénéficiaire de la pension de retraite ?
- Oui
- Non
- Sans avis
4) La recevez-vous régulièrement ?
- Oui
- Non
- Sans avis
5) La pension de retraite que vous recevez vous est-elle suffisante ?
- Oui
- Non
- Sans avis

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