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La panne du satellite de communication Telecom 1-B pourrait être récupéré

La défaillance de Telecom 1-B (le Monde daté 17-18 janvier) n'aura pas perturbé longtemps la réception
en province des émissions de radio et de télévision. Les programmes de la Cinq, de M 6 et ceux d'une
quinzaine de réseaux de radios FM (Europe 1, RTL, RMC, AFP, etc.) ont été transférés sur le satellite de
secours Telecom 1-A. Seul Canal J, programme de télévision pour les jeunes destiné aux réseaux câblés,
n'a pu trouver place sur l'engin spatial, déjà saturé.
Cette saturation ainsi que le risque d'une panne technique sans satellite de secours inquiètent les
opérateurs, et surtout les militaires, qui font transiter par Telecom 1 leurs communications à destination
des navires du golfe Persique. En attendant le lancement de Telecom 1-C au mois de mars, les
ingénieurs du CNES et de Matra tentent de remettre en état l'engin défaillant.
Le satellite pourrait être récupéré rapidement, dès lors que la panne de son système d'alimentation
électrique aura été identifiée et que l'on aura trouvé un moyen de contourner le circuit défaillant. Cette
panne, dont l'origine (impact de météorite, orage magnétique, décharge électrostatique, défaillance d'un
composant électronique) est encore inconnue, a gravement affecté le fonctionnement du système de
positionnement du satellite. Il s'est alors mis à rouler sur lui-même, et les spécialistes redoutaient que, en
raison de la mauvaise orientation des panneaux solaires par rapport au Soleil, les batteries de bord ne
soient plus alimentées correctement et se déchargent définitivement. Dimanche 17 janvier, la situation
semblait s'être partiellement améliorée. Selon les responsables du Centre national d'études spatiales et
de Matra, le constructeur du satellite, Telecom 1- B paraissait être revenu dans une position plus stable,
permettant une recharge partielle des batteries. " On a remarqué que depuis la panne, a déclaré M.
Roland Sanguinetti, directeur de l'information chez Matra, le bilan de puissance du satellite était bon et
qu'il commençait même à remonter, et nous pouvons garantir dès aujourd'hui que les charges utiles de
télécommunications civiles et militaires n'ont pas été abimées par le court-circuit et qu'elles pourraient
redémarrer sans dégradation. " Reste que cette " panne atypique " n'affecte pas que Telecom 1-B. Les
responsables du satellite Telecom 1- C, dont le lancement doit en principe avoir lieu le 4 mars prochain en
Guyane, se demandent s'ils auront découvert à temps l'origine de la panne de Telecom 1-B, pour
intervenir, si nécessaire, sur le nouveau satellite avant qu'il ne soit lancé.
SCIENCES Télécom 1-B est victime d'une panne survenue il y a deux ans
Le Monde
Publié le 31 janvier 1988 à 00h00 - Mis à jour le 31 janvier 1988 à 00h00 
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Les échecs des grandes aventures technologiques tiennent souvent à peu de chose. Ce fut le cas voici
presque vingt ans pour la mission Apollo-13 que les Américains avaient envoyée vers la Lune et qui faillit
tourner au drame à cause de la défaillance d'un interrupteur de 3 sous. C'est aujourd'hui le cas du satellite
de télécommunications français Télécom 1-B, en panne depuis le 15 janvier, victime vraisemblablement
d'un composant électronique de 200 francs à 300 francs. Une somme dérisoire comparée aux 700
millions de francs qu'il a fallu investir pour mettre Télécom 1-B en orbite _ 400 millions de francs pour le
satellite et 300 millions de francs pour son lancement _ et qui sont aujourd'hui perdus.
Il y a, en effet, tout lieu de croire que Télécom 1-B a vécu. "Nous avons un espoir infime de le récupérer",
a déclaré, vendredi 29 janvier, M. Claude Goumy, directeur de la branche espace chez Matra. "Certes, a-
t-il ajouté, il est possible que les cycles thermiques auxquels le satellite va être soumis lors de la
prochaine période d'éclipse qui aura lieu de la fin février au début du mois d'avril (1) permettent à certains
composants électroniques de retrouver une santé et, partant, autorisent la remise en marche de l'engin..."
Peut-être. Mais le ton de M. Goumy n'était pas vraiment celui de la conviction.
Bien que toujours sous surveillance, Télécom 1-B fait donc déjà partie du passé. En témoigne l'activité
des équipes qui se préparent à modifier ou à renforcer, sur le satellite qui le remplacera prochainement,
certains des éléments suspects _ une résistance et deux fils _ à l'origine de la panne. La boite noire qui
les contient, le boitier de régulation électronique (BRE), a, en effet, été démontée, le jeudi 28 janvier, sur
le satellite Télécom 1-C que les équipes de la base guyanaise de Kourou préparaient pour son futur
lancement par Ariane. Dès samedi, les techniciens et les ingénieurs de Matra procéderont sans délai aux
modifications nécessaires afin que le tir de ce satellite, initialement prévu pour le 4 mars, puisse avoir lieu
avant la mi-mars.

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