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Septembre-Octobre 2010
DANS CE INFO
NUMÉRO :
Qu’est ce que Bio Cohérence ?
Vie de l’Asso. P.2-3 Marque privée, créée par des acteurs du Bio souhaitant pouvoir identifier
des produits biologiques répondant à la démarche globale que constitue le «
Portrait P.4 projet de société » de l’agriculture biologique, Bio Cohérence c’est « une éthi-
Communication–
que, un engagement, une marque ».
P.5-7
Promotion En agriculture, comme en transformation ou en distribution Bio, au delà des méthodes respec-
tueuses de l’environnement, l’agriculture biologique, en tant qu’alternative au modèle domi-
Resto Co P.7
nant, s’est donné depuis son origine, des objectifs plus larges et durables. Plus qu’un mode de
Techniques P.8
production l’agriculture biologique est un mouvement sociétal qui englobe également le volet
social : liens directs producteurs / consommateurs, création et maintien d’emplois ; et le volet
L’Aquitaine économique : proximité et équitabilité des échanges.
cultive la P.9-17
Pour cela, nous avons crée cette marque qui vise à compléter les cadres réglementaires
Biodiversité
bio officiels en y ajoutant d’autres dimensions et dans une démarche de progrès constante.
Actualités P.17-19 Si vous partagez cet engagement,
Agenda-
P.19-20 Si vous voulez l’appuyer et le transmettre,
Annonces
Adhérez et devenez porteur de la marque Bio Cohérence.
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Petit rappel:
A l’origine, un enjeu réglementaire
La baisse prévisible du niveau d’exigence de la réglementation bio en vigueur en France est à l’origine de cette
réflexion sur l’éventualité d’une marque, depuis l’AG FNAB de mars 2007. Les craintes se sont confirmées de-
Vie de l’association et du réseau
puis, et l’objectif d’une réglementation bio cohérente n’a pas été atteint en France avec le règlement européen
qui est entré en vigueur en 2009.
Certaines de nos exigences sont perdues :
∗ Il n’y a plus de règles supplémentaires ou plus strictes au niveau national, c’est le seul règlement européen qui
s’appliquera, avec l’obligation d’utiliser le logo européen ;
∗ Le système de flexibilité permettra d’appliquer des règles différentes d’un Etat membre à un autre ;
∗ Les OGM sont tolérés en bio en-deçà de 0,9% (0,01% pour les semences) ;
∗ Le système de contrôle est moins exigeant ;
∗ Les traitements vétérinaires allopathiques sont beaucoup moins restreints contrairement à ce que nous avions
en France ;
∗ La définition d’un âge minimum d’abattage serait fortement remise en cause pour les volailles, inexistante pour
les porcs ;
∗ Plusieurs règles concernant les bâtiments sont peu exigeantes (élevage des volailles en étages autorisé, nombre
d’animaux plus important, peu de limitation des caillebotis…).
En 2008 une consultation référendaire a été réalisée ainsi que des réunions locales auprès des producteurs bio
pour proposer différents scénarios et vous donner la possibilité de vous exprimer sur la mise en place ou pas
d’une nouvelle marque.
L'objectif de ce projet est d'aller plus loin que la seule réglementation européenne, de couvrir un domaine plus
large et d’attirer, quand ils le souhaiteront, tous ceux intéressés par une démarche de progrès.
Pour la première fois Bio d’Aquitaine reçoit les journées d’Automne de la FNAB (Fédération Nationale de l’A-
griculture Biologique). C’est l’entité nationale à laquelle AgroBio Périgord et Bio d’Aquitaine adhèrent.
Les journées d’automne 2010 seront un espace d’informations sur les dossiers portés par le réseau, un espace
d’échanges pour débattre de leurs évolutions et enfin un moment de prospective pour inventer ensemble les
stratégies et outils dont nous aurons besoin pour faire du réseau FNAB le réseau de référence des nouveaux
producteurs bio.
Si vous souhaitez participer à ces journées vous pouvez vous inscrire en contactant directement Bio d’Aquitaine
La ferme sins et de la vente sur place un soir ble de se guérir elle-même et qu’il est
par semaine. nécessaire de redonner au sol sa vitalité
L’histoire d’Eyssal remonte à 1985 lors- féconde indispensable à la santé des
qu’une initiative collective de cinq ou La transformation laitière à la plantes, des animaux et des Hommes.
six agriculteurs biodynamiques se
crée : ils montent plusieurs ateliers ferme
Regard sur l’avenir
(plantes aromatiques, pain et élevage Dès 2008, Hugues et Fanny démar-
bovin lait et allaitant). Jusqu’en 2003, rent la transformation du lait de vache L’agriculture biologique trouve ses raci-
plusieurs associés se succèdent sur la en fromages, fromage blanc et yaourt. nes dans les paysans et les consomma-
partie élevage et c’est vraiment avec Ils sont arrivés à Eyssal avec ce projet teurs. C’est seulement ensuite qu’un
Jean-Claude Jobard puis avec l’arrivée qui les tenait à cœur : leur intérêt cadre législatif et réglementaire a été
de Christian et de Laurence sa compa- pour cette activité passe avant l’inté- ajouté.
gne que le GAEC démarre avec une rêt économique. La première année a Le GAEC d’Eyssal n’est pas inquiet par
activité de bovin viande en vente di- été très bonne en comparaison de la rapport à la nouvelle réglementation qui,
recte. La ferme s’étend sur 40 hectares suivante : des ajustements techniques pour eux, a été voulue par l’industrie. En
avec une vingtaine de vaches. Des in- sont encore à faire. effet, les gens avertis ne se feront pas
vestissements permettant la remise en
Leur objectif est de produire des ma- avoir mais pour les autres, ils devront
état de l’outil de travail sont réalisés.
En janvier 2007, Hugues et sa compa- tières premières suffisamment bonnes être curieux et chercher le vrai.
gne Fanny intègrent le GAEC. Cette pour ne nécessiter qu’un encadre- La bio n’a pas eu besoin de la politique
rencontre est due au hasard puisqu’il ment technique (et non technologi- pour exister depuis des dizaines d’an-
s’agit d’une annonce qu’ils ont trouvée que) ; concrètement, ils veulent nées : elle réussira donc à passer cette
dans une revue agricole. A l’origine, ils « laisser le produit s’exprimer ». Pour
le moment, ils transforment 15 000 nouvelle étape.
souhaitaient travailler dans une ferme
en biodynamie et faire de l’élevage lai- litres de lait mais souhaitent à terme Cependant, les marques alternatives
tier avec de la transformation. en transformer 65 000 litres. Cela (régies par des cahiers des charges plus
devrait être permis par les travaux stricts) sont nécessaires pour continuer
Progressivement, ils modifient la com- engagés dès 2010 : nouveaux bâti- à assurer la qualité des produits.
position du troupeau en remplaçant les ments pour l’élevage, le stockage et le
vaches allaitantes par des laitières. Ils séchage du foin, la transformation L’association AgroBio Périgord
conservent cependant un nombre de laitière et une cave pour la conserva-
bêtes stable (une vingtaine). En 2011, Pour le GAEC, AgroBio Périgord est un
tion et l’affinage du fromage.
ils souhaitent avoir constitué un trou- réseau important d’échanges et permet
peau uniquement laitier. L’Agriculture Biologique de ne pas se sentir seul. L’association a
un rôle de mise en relation et permet
Aujourd’hui, le GAEC compte trois activi- Plus que l’agriculture biologique, le aux producteurs de se connaitre entre
tés : plantes aromatiques, vaches allaitan- GAEC d’Eyssal a choisi la biodynamie. eux. Ils trouvent aussi les conseils tech-
tes et vaches laitières avec transformation. Il s‘agit d’une agriculture assurant la niques dont ils ont besoin. Ils sont atten-
santé du sol et des plantes pour pro- tifs aux informatisons diffusées, notam-
Concernant la vente, le système est curer une alimentation saine aux ani- ment via le bulletin qui les tient au cou-
très local avec un marché, deux asso- maux et aux Hommes. Elle considère rant de l’évolution des différentes filiè-
ciations de vente au panier, deux maga- que la nature est actuellement telle- res, des actions menées, des change-
ment dégradée qu’elle n’est plus capa- ments législatifs…
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gnier…
Au programme cette année : Comme toujours, vous pourrez vous restaurer sur
∗ des conférences place, sur les stands des producteurs et profitez de
la buvette bio.
Le samedi (16h), grande nouveauté, une confé-
rence contée et dansée sur le thème de la mare La foire c’est donc tout cela à la fois. Une belle
qui comprend contes, danses, poésie, science de la manifestation, un comité d’organisation qui y tra-
terre, projection de photos, débats avec le public. vaille depuis février, des bénévoles indispensa-
Une autre manière de sensibiliser le public au rôle bles…
que tiennent les mares dans la biodiversité
(rappel : 2010 est l’année de la biodiversité). Une Au plaisir de vous y rencontrer…
conférence tout public, pédagogique mais ludique.
Le dimanche (15h) nous évoquerons la rénovation
écologique car souvent, devant un tel chantier, on
se demande comment s’y prendre …
∗ des expositions
Comme en 2009, redécouvrez l’exposition de
photographies et de témoignages « Regards de
paysans bio » réalisée à l’occasion des 20 ans d’A-
groBio Périgord. Vous trouverez aussi l’exposition
« Matières et couleurs du bois » prêtée par l’asso-
ciation Pour les Enfants du Pays de Beleyme ; il
s’agit d’une exposition ludique et sensorielle pour
découvrir nos espèces locales (boîtes à toucher,
reportage sonore…).
∗ des animations
Un spectacle pour tous, le samedi à 14h30 intitulé
« Késako, Késakoi : conte des pourquoi et des
comment », présenté par Eva de l’association Sur
le Bout des Mots. Evidemment le pôle enfants
fonctionnera toujours avec cette année encore des
activités manuelles qui raviront les créateurs en
herbe.
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Bio D’Aquitaine met le pied à l’étrier sur les formations des cuisiniers
L’ORTIE
Effet Insectifuge
(Jeune Purin) Urtica Dïoica
PURINS TISANES
Propriétés :
En Purin En Tisane
• on met 200 g d’orties sèches pour 10 litres d’eau
ou 800 g à 1 Kg d’orties fraîches pour 10 L,
• Evitez la distribution aux plantes en fleurs, car sa forte contenance en azote favorisera le feuillage au détriment de
la floraison.
• Préférez donc son utilisation pendant le printemps au moment ou la végétation redémarre ou après la fructifica-
tion ou la floraison pour aider les plantes à refaire leurs réserves avant l'hiver.
• Stimule le développement racinaire, augmente la circulation de sève, régule la croissance, permet par ses effets
stimulants une meilleure absorption des éléments disponibles dans le sol, effet fongique et insecticide (araignées rou-
ges), anti-chlorose, le produit apporte du fer.
Fiche réalisée par Eric MAILLE
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Dans le cadre de ce programme, AgroBio Périgord a lancé une étude du potentiel gustatif des maïs de populations
pour l’alimentation humaine. Cette étude, qui s’étend sur 3 ans, a pour but de déterminer si certaines populations
sont gustativement et technologiquement plus aptes à la transformation pour l’alimentation humaine que d’autres,
et si tel est le cas, d’engager une réflexion quant à leur sélection au champ par les producteurs.
Nous avons profité de cette journée pour lancer une première action : des dégustations de produits à base de fa-
rine et/ou de semoule de maïs de différentes variétés. Les objectifs de ces dégustations sont multiples : dans un
premier temps, comparer d’un point de vue gustatif une variété hybride du commerce et un mélange de variétés
locales, les deux en mode de production biologique puis dans un second temps, essayer de classer selon un ordre
de préférence quatre variétés de maïs. Pour chacun des deux ateliers, le maïs se décline sous la forme de pain
(farine et semoule) et de polenta (semoule uniquement).
Près de 35 personnes ont participées aux deux ateliers. Muni d’une assiette nu-
mérotée et d’un coupon à remplir, chacun des consommateurs a goûté tour à
tour les différents produits.
Dans le premier atelier dit « test discriminatif », le but était de déceler parmi
trois échantillons visuellement identiques, lequel était différent des deux autres.
L’un des échantillon était fait avec une farine/semoule différente des deux autre
(deux hybrides pour une population ou inversement). L’analyse des résultats
permet d’observer si une réelle différence est ressentie entre un produit à base
de variété hybride et de variété paysanne.
Pour le deuxième atelier dit « test analytique », il s’agissait d’un exercice de clas-
sement par préférence. Quatre variétés par assiette ont pu être appréciées et
jugées par chacun des participants, sous forme de pain, puis sous forme de po-
lenta.
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Au terme de chaque atelier, les participants ont mis en commun leur analyse. Pour le premier atelier, une fois les résultats
annoncés, une discussion sous forme de forum s’installa. Idem pour le deuxième atelier, où, après avoir collecté tous les
avis des participants, les noms et l’histoire des variétés étaient dévoilés.
Appel à partenaires
Le but d’Agrobio Périgord dans le programme SOLIBAM est de développer l’utilisation courante du maïs en alimen-
tation humaine, par la création d’un réseau dynamique de transformateurs et d’agriculteurs sur le département de la
Dordogne. Les moyens mis en œuvre sont une mise en place de tests gustatifs, d’analyses nutritionnelles, d’essais de
transformation, de création de recettes originales, traditionnelles ou revisitées…
Nous recherchons des personnes intéressées par ce projet qui interviendraient à leur niveau dans le déroulement de
l’étude : agriculteurs produisant/transformant du maïs pour l’alimentation humaine, transformateurs, cuisiniers, bou-
langers… Si vous êtes intéressés, contactez-nous rapidement : nous projetons d’organiser une réunion de concerta-
tion avec les différents acteurs afin de mettre en place les objectifs et les actions.
Contact
Rémy LEBRU
Au 05.53.35
N
.88.18 ou
biodiversite@
agr obioperigord.fr
La plupart des producteurs (80%) effectue une sélection positive manuelle. 10% effectuent une sélection négative manuelle
au champ suivi d’une récolte mécanique.
Critères de sélection Part
Bonne tenue de tige 40% Le reste des agriculteurs (10%) effectue une sélection après
récolte mécanique au corn-picker (ou cueilleur-épanouilleur :
Bel épi 36%
récolte sous forme d’épis). La sélection est donc faite sur
Pied sain 22% l’allure de l’épi seul, et le plus souvent avec ce type de sélec-
tion sur le critère de la facilité à l’épanouillage.
Dans la moyenne 18%
Conforme à la population initiale 14% De nombreux autres critères ont été énoncés, mais repré-
sentent une faible part des réponses. Ce sont des critères
Bonne fécondation 14% spécifiques à chaque agriculteur qui répondent à une problé-
Hauteur d’insertion basse 12% matique ou une sensibilité spéciale : Sélection au ressenti per-
sonnel, précocité de la population, choix dans les extrêmes, épis
Couleur de l’épi 10%
longs, bonne vigueur au départ, une hauteur de tige moyenne,
Gros grain 8% résistance à la sécheresse, grain corné, facile à dépouiller, tolé-
rance à la pyrale, plant de faible taille, forte hauteur, couleur de la
Pas de charbon 8%
rafle, plants homogènes, sélection de quelques extrêmes.
Voici comment les producteurs-sélectionneurs perçoivent l’effet de leur sélection sur leur population de maïs :
Evolution positive de la population ? Part
24% Moins de charbon, verse moins fréquente, moins de petits épis, hauteur de tige plus 2% cha-
homogène, moins de petits pieds sans épis, meilleure adaptation au climat. cun
Ne peuvent se Pas assez de recul 40%
positionner
Surface trop petite 10%
64% Trop de facteurs extérieurs 10%
Volonté de conservation 6%
Non
Culture encore trop hétérogène 4%
12% 2% cha-
Dégénérescence de la population, sélection inefficace sur charbon
cun
D’après le tableau ci-dessus, la majorité des producteurs n’a pas observé d’évolution, qu’elle soit positive ou négative. Il est
vrai que ces dernières années ont toutes été très différentes et qu’il est difficile de s’apercevoir réellement en si peu de
temps de l’impact de la sélection effectuée sur les populations de maïs. De plus, 60% des personnes enquêtées n’ont pas
plus de 3 années de culture de maïs population, ce qui est peu à l’échelle de leur évolution. Pour confirmer cela, j’ai analysé
l’ancienneté des 64% des personnes qui disent ne pouvoir se positionner sur cette question. En effet, il en ressort que 73%
n’ont pas plus de 3 ans d’expérience.
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Pour ceux qui ont perçu une évolution, il s’agit principalement d’une florai-
son moins étalée dans le temps et donc une homogénéisation de la précoci-
té. En effet, il est courant d’observer une différence de plusieurs semaines
(voire plus d’un mois) entre l’apparition des premières et des dernières pa-
nicules chez les populations de maïs. Ce phénomène est la conséquence de
l’évolution naturelle de la population qui s’adapte peu à peu à son nouveau
biotope, mais surtout de la sélection des agriculteurs. La sélection d’épis sur
des plants à maturité équivalente (précoces ou tardifs) au champ permet
d’accélérer cette adaptation naturelle. De plus, certains producteurs élimi-
nent lors de l’égrainage les deux extrémités des épis : en éliminant ces grains
qui ont été fécondés par un pollen et un pistil trop précoce, ou trop tardif,
ils réduisent l’étalement des floraisons.
Une personne a observé la dégénérescence de sa population. Cela est très curieux car personne d’autre n’a fait remon-
ter un tel problème. Arrivée en bon état, la population s’était au fil des sélections dégradée. Cela est sans doute la
conséquence d’une trop faible quantité d’épis récoltés lors de la sélection, et/ou d’une mauvaise sélection géographique
dans la parcelle. En effet, le maïs étant une plante allogame, la fécondation répétée entre du pollen et des ovules d’une
même plante entraînera un phénomène de consanguinité et provoquera une dégénérescence progressive de la descen-
dance. C’est d’ailleurs la méthode utilisée pour isoler des caractères en vue de créer des hybrides. Il est conseillé aux
agriculteurs de récolter un minimum de 600 épis semences géographiquement répartis dans la parcelle de sélection afin
de conserver un bon brassage génétique. Si moins d’épis sont prélevés, alors il y a un risque de dégénérescence pour la
population. Rémy LEBRUN
Le 19 août 2010 s’est déroulé à Eygurande-et-Gardeuil une formation sur l’autoproduction des semences potagères à la
ferme et au jardin. C’est Philippe CATINAUD, du GIE ‘LE BIAUGERME’ et Réseau Semences Paysannes, qui est interve-
nu.
C’est près de 35 personnes qui ont participé à cette formation où discours
théoriques et observations sur le terrain ont rythmés cette journée.
La matinée
Après l’accueil des participants autour d’un café, et une rapide présentation de
Philippe, c’est dans une ambiance studieuse et attentive que les bases théori-
ques de la production de semence sont abordés : la taxonomie botanique et
son intérêt dans la production de semence, les grands principes des comporte-
ments de reproduction végétale, exemple sur quelques espèces bien connues,
… Très vite les premières interrogations apparaissent et l’envie d’aller obser-
ver sur le terrain se fait ressentir. Juste avant le repas, c’est une visite du jardin qui s’improvise à la demande des partici-
pants. Olivier DEVAUX qui nous accueillait sur sa ferme, nous présente ses cultures et son travail sur ses plantes : toma-
tes, haricots, laitues et chicorées, betteraves, melons…
Mais l’heure du repas se fait rapidement sentir, et c’est avec plaisir que tout le monde s’attable.
Le repas
Le repas, véritable temps informel de cette formation, a permis à tous les partici-
pants de partager leurs connaissances et leurs interrogations, entre eux mais aussi
avec Philippe et Olivier.
Les plats défilent sur la table : tomates et melon en entrée, pommes de terre nou-
velles accompagnées de ratatouille en provenance directe du jardin bien entendu !
A cela s’ajoute de l’houmous (purée de pois chiches) et diverses spécialités culi-
naires apportées par les participants : vin, fromages de chèvre…
Des représentants d’organisations paysannes du Guatemala et mentation (présentation des variétés paysannes et des diffé-
d’Inde ont séjournés en France durant trois semaines dans le rents travaux réalisés, dont le protocole Brésilien de création
cadre du programme « Pays en échanges » piloté par le CO- variétale).
MACE (Collectif Massif Central) et la MRJC.
Le COMACE regroupe des personnes présentes sur les terri-
toires du Massif Central et engagées dans des projets de coo-
pération internationale.
Sept paysan(ne)s Guatémaltèques représentaient la structure
CCDA (Comité Campesino Del Altiplano – Comité Paysan du
plateau). Cette organisation agit notamment pour l’accès à la
terre, pour la défense des droits de l’homme, pour l’éducation
des enfants et des jeunes, l’organisation d’une meilleure valori- L’idée était ensuite de partager les connaissances et compé-
sation des produits agricoles locaux. Elle est composée en tences sur les techniques de sélection de la semence, ceci de
majorité de producteurs de café qui mettent en place des manière concrète, dans le champ. Pour cela le groupe a été
ateliers coopératifs de transformation de la production. scindé en trois afin de pouvoir mieux échanger sur les savoir-
faire de chacun.
Deux Indiens, un paysan et une architecte, représentaient la
structure IRDS (Integrated Rural Developpement Society – Dans chacun des trois groupes, des paysan(ne)s Guatémaltè-
Société de Développement Rural Integré). Cette organisation que ont échangé sur leur manière de sélectionner les épis de
présente dans le sud-est de l’Inde, créée par et pour les intou- maïs et les graines pour la semence. Les Indiens se sont répar-
chables, milite et agit notamment pour leur droit à la terre, tis dans deux groupes et ont expliqué leur technique de sélec-
pour le développement et l’éducation à l’Agriculture Biologi- tion et de stockage des semences de riz (techniques qui sont
que et plus généralement pour les droits de l’Homme, le droit intéressantes à mettre en parallèle avec celles effectuées sur
et l’éducation des femmes et des enfants. les céréales en général chez nous).
La Fête de la biodiversité cultivée est un événement régional, Un évènement de cette ampleur demande toujours l’aide de
qui a pour vocation d’être itinérant sur toute l’Aquitaine. La nombreuses personnes. Comme tous les ans un coup de
cinquième édition de la Fête de la Biodiversité aura lieu cette main est le bienvenu tant pour éplucher les pommes de
terre, ...que pour accueillir les participants, servir le repas,
année dans les Landes. tenir le bar, organiser le parking, faire la vaisselle, préparer
les talos, etc etc !
Après les 2 premières éditions en Pays Basque (2006-2007)
Mais rassurez-vous, vous ne serez pas sollicité pour toute la
puis les 2 suivantes en Dordogne (2008-2009), la fête a donc
journée ! Les créneaux de participation des bénévoles sont
migré pour 2010 dans un département tout nouvellement
inscrit dans le programme « L’Aquitaine cultive la Biodiversi- de 3 h et il est bien sûr possible de choisir son créneau.
té » : Les Landes. Si vous êtes motivé n’hésitez pas à renvoyer la fiche
bénévole ci-jointe au bulletin au Civam Bio 40 ou à
vous inscrire par téléphone : 06 77 52 41 45.
Au cours de cette journée, paysans et citoyens de tous hori-
FCO
Deux ans de retard …. ou com- national de suivi FCO, le Ministre décide de reconduire
l’obligation vaccinale, en promettant la gratuité pour faire
ment dilapider les deniers pu- passer la pilule auprès d’éleveurs conscients de l’inutilité
blics sans tenir compte des ré- de cette mesure et de plus en plus récalcitrants. En effet,
en 2009 et 2010, malgré les procès, les brimades, les me-
alités naces, et la gratuité, les éleveurs refusant de vacciner ont
représenté environ 12 % des élevages de bovins, et bien
La Coordination Nationale des Collectifs FCO et plus en ovins. Face à cette détermination qui ne fait que
les organisations partenaires se félicitent, s’amplifier, et dans l’incapacité de financer une
après deux ans de conflit, de la décision présentée nouvelle campagne, le gouvernement capitule.
le 21 juillet par le Ministère de l’Agriculture de ne
Actualités
À l’occasion de la réunion de la Commerce et les Accords Internatio- Pour La Via Campesina, notre avenir
Convention sur la diversité biologique naux sur les Droits de Propriété Intel- sur la planète dépend de notre apti-
(CDB) des Nations Unies en octobre à lectuelle (ADPIC) font passer la nature tude à protéger, cultiver et promou-
Nagoya, au Japon, et pour marquer la aux mains du privé. Monsanto est de- voir l’agrobiodiversité. Paysans et
Journée mondiale de l’alimentation le venu un vrai géant – l’entreprise dé- paysannes, nous proposons de déve-
16 octobre, La Via Campesina appelle tient près du quart du marché mondial lopper la richesse et la diversité de nos
à des actions dans le monde entier des semences brevetées et continue à exploitations agricoles, de nos variétés
pour dénoncer le rôle des entreprises racheter des entreprises semencières végétales, de nos cultures et de nos
de l'agro-industrie comme Monsanto notamment en Europe. Globalement, traditions. Les semences font partie du
dans la destruction et la privatisation les dix entreprises les plus grandes patrimoine de l'humanité, elle doivent
de la biodiversité et de la vie. contrôlent presque 70% des semences dépendre de l'usage public et commu-
Bien que l’ONU ait déclaré 2010 An- mondiales. De surcroit, Monsanto se nautaire, et non de la propriété privée.
née internationale de la biodiversité, la lance maintenant dans le « business de
CDB se réunit dans une période de la charité», en vendant par exemple L'agriculture paysanne, dans sa diversi-
destruction de la biodiversité sans pré- ses semences en Afrique avec la Fon- té, est également celle qui nous per-
cédent. En plus des animaux, des insec- dation Bill et Melinda Gates, par le mettra de nous adapter aux change-
tes et des oiseaux, la planète voit aussi truchement de « l’Alliance pour une ments démographiques et climatiques
la disparition de milliers de variétés révolution verte en Afrique (AGRA) ». qui se font déjà ressentir.
végétales. L'agro-industrie détruit, Ces entreprises fournissent non seule- Alors même que nous nous opposons
contamine et privatise le patrimoine de ment les semences, mais également à l’agro-industrie dans nos champs en
l’humanité emmagasiné dans les se- des produits chimiques toxiques aux cultivant nos alternatives, nous refu-
mences que des générations de effets dévastateurs. D’immenses mo- sons de reconnaître la domination de
paysans et de paysannes ont dévelop- nocultures traitées avec des cocktails ces multinationales sur la biodiversité
pées pendant des millénaires. Depuis agrochimiques vont détruire encore de la planète, et nous leur ferons face
1900, près de 90% de la diversité géné- davantage la biodiversité de la planète par l’action politique dans les semaines
tique agricole a disparu des champs. ainsi que les communautés paysannes. à venir lors des rencontres officielles à
De sucroit, la biodiversité souffre de Dans le monde de Monsanto, Syngen- la FAO, la CBD et lors des négocia-
l'actuelle vague d’accaparement des ta, Bayer et les autres, la place est à tions climatiques de l’ONU
terres qui déplace les communautés l’uniformité, les biotechnologies et les (CCNUCC).
qui la protège. profits.
Dans les enceintes de décisions sur le Nous appelons à des actions dans le
Les multinationales de l'agro-industrie changement climatique, l'agro-industrie monde entier autour du 16 octobre
tentent de monopoliser les semences à promeut de façon agressive des tech- pour protéger la biodiversité et affron-
travers l’usage d'hybrides, de brevets nologies destructrices de biodiversité ter les entreprises multinationales
et de lois qui rendent illégales les se- telles que les plantations d'arbres comme Monsanto!
mences paysannes. Des régimes de transgéniques ou les semences OGM Source www.viacampesina.org
droits de propriété intellectuelle main- sensées être mieux adaptées aux nou-
tenus ou appliqués par des institutions veaux climats.
comme l’Organisation mondiale du
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Agenda
Les prochains RDV : Formations en Dordogne
4 novembre 2010 : « Savoir apprécier et organiser une
21 octobre la Maison des Paysans organise un café ration adaptée » St Aquilin
installation « Etre agriculteur à plusieurs » à 20h00 au bar les
Couleurs, 7 place du 8 mai 1945 à Périgueux. 10 novembre 2010 “fournir la restauration collective” à
30 octobre Fêtes de la Biodiversité Cultivée Préchaq les Périgueux
Bains (40)
23 novembre et 7 décembre 2010 « Fixer ses prix en
8 novembre 2010 réunion maraichage à partir de 14h productions végétales biologiques» Périgueux
salle de la Filature à Périgueux.
30 novembre 2010 « Les médecines alternatives sur les
Du 30 novembre au 2 décembre 2010 Vinitech-SIFEL volailles en agriculture biologique» Montagrier
Parc des expositions Bordeaux Lac
14 décembre 2010 « la taille guyot-poussard » secteur
u 26 au 28 novembre 6ème Foire Bio de Bergerac Bergerac
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