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SIATOL est la seule entreprise qui produit de l’huile raffinée à base de soja au Burkina Faso.
Lancée en 2011, elle dispose d’une marque d’aliment de volaille et commercialise des tourteaux
de soja à forte teneur protéinique. Elle s’approvisionne auprès des petits agriculteurs locaux
qu’elle encadre également. Cette jeune entreprise basée à Ouagadougou a créé des emplois
permanents.
AUTEUR(S)
PROGRAMME ORGANISME(S)
OUEDRAOGO MARCEL
ouedraogo_marcel@yaho Démarrage: 2011 SIATOL
o.fr Lieu de réalisation: Ouagadougou -
Ouagadougou 06 BP 9263 Ouaga
Fiche rédigée par Patrice
N’Goran, Stagiaire Budget: 150000 15 Salariés / 15 Bénévoles
Montpellier SupAgro Origine et spécificités du
financement : Fonds
d’Investissement SINERGI
Burkina
COMITÉ DE LECTURE
Date de lecture de la fiche
Localisation
24/10/2019 Burkina Faso
Entreprises
Entreprise Locale
Agriculteurs Transformateur
Transformation
Transformation (Autre) Environnementaux
Réduction/traitement des déchets,
économie circulaire
Transformation
Transformation à échelle réduite /
artisanale Culturels
Valorisation du patrimoine technique (savoir-
faire)
Développement local
Création de dynamiques
économiques
Développement local
Synergie entre les acteurs du territoire
Développement local
Structuration/maintien de filières
locales
ORIGINE ET CONTEXTE
Après avoir travaillé à CIDR pendant 5 ans en qualité de conseiller en gestion auprès des micro entreprises de la
filière Soja, Marcel Ouedraogo s’est lancé dans la transformation de soja en créant SIATOL. Initialement, les
micro-entreprises encadrées par CIDR achetaient le Soja aux producteurs, le torréfiaient et le revendaient aux
entreprises de fabrication d’aliments de volaille. Mais la production s’accroissant, il a constaté que la capacité
d’absorption des entreprises existantes ne serait plus en mesure de couvrir la production. Il a alors pensé à
démarrer sa propre activité qui regrouperait l’achat de graines de soja aux producteurs, le processus de
trituration chez des entreprises cotonnières, meilleure alternative de valorisation du soja burkinabè, et enfin la
revente des tourteaux aux éleveurs et l’huile brute aux savonniers. Il a présenté un business plan en 2009 de
son idée de projet, qui a été primé à hauteur de 5 millions de FCFA par la Banque Mondiale. Ces fonds lui ont
permis de démarrer, et au bout de trois ans d’activités, il a su dégager des bénéfices qui lui ont permis de se
doter d’une ligne de production de 2nde main. Dès 2013, il a mis sur le marché l’huile de soja de marque « Trésor
».
OBJECTIFS
L’initiative vise à créer de la valeur ajoutée dans la filière soja au Burkina Faso en vue de renforcer la position de
celle-ci sur le marché national. De manière spécifique, il s’agit d’assurer aux producteurs de soja des débouchés
durables, et de proposer des produits dérivés à haute valeur protéinique pour la consommation humaine et
pour la consommation animale. En d’autres termes, il s’agit de faire une valorisation intégrale de la graine de
soja en proposant une huile de qualité destinée à la classe moyenne ainsi que des tourteaux destinés à la
fabrication d’aliments de volailles.
SIATOL sous traite le raffinage de son huile en attendant l’installation de la chaîne de raffinage qu’elle a
acquise.
L’initiative permet de pérenniser l’activité de 3.000 producteurs de soja qui intègrent cette légumineuse dans
leurs systèmes de culture. Ainsi, les résidus de récolte constituent des ressources fourragères utilisables par
l’agriculteur pour alimenter le bétail. Le tourteau de soja produit par SIATOL a une teneur en protéines (50%)
bien meilleure que le tourteau de soja importé (47%) et le tourteau de coton (38%).
ORIGINALITÉ
L’huile « TRESOR » reste à ce jour la seule marque d’huile de soja qui existe au Burkina Faso depuis 6 ans.
SIATOL est la seule entreprise Burkinabè qui valorise entièrement la graine de soja et ses sous-produits. Toute
la matière première est achetée localement et tous les dérivés sont vendus localement.
L’huile de soja constitue une alternative à l’huile de palme (fortement décriée dans le monde pour ses dégâts
environnementaux) et l’huile de coton graine (le Burkina produit du coton OGM).
PARTENARIAT(S)
-Laboratoire National de Santé Publique (partenaire institutionnel), fait le contrôle-qualité sanitaire ;
-Mix science (entreprise française), fournit son expertise dans la formulation d’aliments de volailles et aussi les
mix nécessaires pour la fabrication des aliments;
RETOUR D’EXPÉRIENCE
Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :
L’une des difficultés majeures rencontrées par SIATOL est la crise de confiance née entre l’entreprise et certains
producteurs. En effet, il s’est posé des difficultés de recouvrement des crédits-semences d’une part et des
difficultés de paiement de certaines livraisons d’autre part.
S’agissant des contraintes, on note des problèmes de délestage qui gênent souvent l’activité industrielle. Il y a
également l’absence au Burkina d’unités de production des emballages qu’utilise SIATOL pour conditionner
l’huile. En outre, le secteur bancaire semble ne pas connaître suffisamment la filière soja au point où les
banquiers font des similitudes avec le secteur coton.
SIATOL a redimensionné les contrats d’approvisionnement avec les producteurs. Les préfinancements
d’intrants aux producteurs ont été temporisés. L’entreprise s’est recentrée sur trois zones productrices : Léo
(Région Centre Ouest), Diebougou (Région Sud-Ouest) et Houndé (Région des hauts-bassins) pour gagner en
efficacité. Les problèmes d’emballages se résolvent par leur importation depuis le Ghana.
SIATOL veut développer de nouveaux partenariats et lever de nouveaux fonds. Elle compte installer une unité de
production d’emballage en vue de disposer de plusieurs gammes de conditionnement d’huile (1litre, 2litres et 5
litres).
En dépit des difficultés qui jalonnent son parcours, SIATOL a de très bonnes expériences à capitaliser. Prenant
son exemple, le promoteur reconnait que les réflexes d’agent de développement ne s’apparentent pas
forcément à ceux d’entrepreneur industriel.
Ainsi le changement de posture d’agent de développement à celui d’entrepreneur industrielle, ne s’est pas fait
sans difficultés. C’est pourquoi il conseille de bien appréhender l’activité industrielle qui a des exigences rigides
en termes de qualité et de volumes d’activité. Il conseille de disposer de ressources humaines de qualité,
notamment des techniciens de haut niveau et un service financier performant. Il faut également disposer d’un
fonds de roulement important pour faire tourner l’activité.
-mesurer le potentiel réel en protéine des semences de soja utilisées par les producteurs qui fournissent.
-proposer les process les plus adaptés pour aboutir à un taux optimal d’extraction en huile et de tourteaux.