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Quel modèle de production d’huile de palme pour la République du Congo ? Les partenariats
entre industrie et agriculteurs
Quel modèle de production d’huile de palme pour la République du Congo ? Les partenariats
entre industrie et agriculteurs
Tiré par une forte demande des industries agroalimentaires, le palmier à huile est de plus en
plus cultivé à travers le monde et suscite de nombreuses controverses environnementales et
sociales notamment en Asie du Sud-Est. La présente étude intervient dans un contexte de
relance de l’élaeiculture industrielle en République du Congo, matérialisée par le rachat des
actifs des anciennes sociétés publiques par des acteurs du secteur privé. L’objectif de cette
étude était d’analyser la place du palmier à huile dans la stratégie des systèmes de production
des ménages ruraux, et d’identifier les conditions susceptibles d’assurer un développement
harmonieux de plantations villageoises et industrielles de palmier à huile à l’échelle des
territoires villageois. Les données ont été collectées durant trois mois de travail de terrain
réalisés de Juin à Août 2015, incluant des entretiens individuels semi-directifs, des entretiens de
groupe, des restitutions et discussions des résultats intermédiaires, des mesures et comptages
des productions agricoles et forestières. Ces données ont permis une analyse technico-
économique fine des systèmes de production à l’échelle des ménages. La modélisation
économique grâce à l’outil Olympe combinée à une approche prospective participative a
conduit à la co-construction d’un modèle technique de palmeraie villageoise susceptible d’être
mis en place en partenariat avec la société Eco-Oil Energie. Des propositions de clauses de
contrat ont été formulées à partir d’une revue bibliographique et suite à l’analyse du contexte
local. Elles furent soumises à l’appréciation des villageois, des cadres des ministères de
l’agriculture, du cadastre et de la société Eco-oil Energie.
Les activités non agricoles (chasse et pêche) génèrent des marges nettes importantes par rapport
aux activités agricoles pour les ménages jusqu’à l’âge de quarante ans. L’adoption d’une
culture commerciale à la place d’activités non agricoles, en l’occurrence le palmier à huile
permettrait d’assurer un revenu régulier pour les ménages âgés subissant la diminution de leur
force de travail. L’association d’une palmeraie et d’une bananeraie durant la phase de
croissance des palmiers à huile semble fournir un meilleur avantage économique aux planteurs
villageois qu’une palmeraie mono-spécifique. L’analyse financière des modalités de
remboursement des appuis fournis par l’industrie aux planteurs met en évidence l’importance
de bien évaluer les taux d’intérêts et les taux de prélèvement sur le produit à appliquer. Ainsi
des taux d’intérêts élevés peuvent conduire à des montants de remboursement de crédits
supérieurs aux revenus générés par des palmeraies villageoises encadrées lors de l’entrée en
phase de production. Cette modalité de remboursement limite le revenu net perçu par le
producteur et peut conduire à son maintien dans l’endettement durant tout le cycle de
production de la palmeraie. Un taux d’intérêt nul, fondé sur le remboursement uniquement du
capital principal sans les intérêts accroitrait le revenu net perçu par les producteurs et offrirait
une garantie de fidélité de livraison des régimes à l’usine. L’ensemble des parties prenantes
s’accordent sur le principe de nécessité de la viabilité économique du projet. En ce qui
concerne la pérennisation du partenariat, elles s’accordent quant à (i) la nécessité d’engager des
discussions préalables à la signature du contrat et en particulier sur les modalités de fixation des
prix et (ii) de disposerd’un mécanisme de prévention et de gestion des conflits. Les villageois
insistent sur l’importance d’instaurer des dispositifs de communication permanente entre
partenaires.
Mots clés
Driven by the strong demand from the agro food sector, oil palm is increasingly grown
worldwide and raises many environmental and social controversies especially in Southeast
Asia. This present study intervenes within the framework of kick start of industrial oil palm
development in the Republic of Congo, materialized by the purchase of ancient assets of
former public companies by private actors. The objective of this study was to analyze the
place of palm oil production in the strategy of rural household production systems from a
temporal perspective, and identify conditions ensuring harmonious development of both
village plantations and industrial oil palm estates in village territories. Data were collected
during three months of fieldwork conducted from June to August 2015, including semi-
structured individual interviews, group interviews, and discussion of intermediate results,
measurements and counting of agricultural and forestry production. The data allowed a fine
technical and economic analysis of production systems at the household level. Economic
modeling using Olympe software combined with a participatory prospective analysis
approach has led to the co-design of a technical pattern of oil palm plantation that might be
implemented in partnership with Eco-Oil Energie Company. Propositions of contract clauses
were based on a literature review and adapted to the derived analysis of the local context.
They were subjected to the appreciation of the villagers, some officers of the ministry of
agriculture, land state officers, and Eco- Oil Energie Company.
Off farm agricultural activities (hunting and fishing) generate substantial net margins
compared to agricultural activities until the heads of household are about forty years old.
Adopting a cash crop, as oil palm, instead of non-agricultural activities may ensure a better
income for the family when the labor force decreases with the aging of the heads of
household. The farming association of a palm oil and a banana in the growing phase seems to
provide better economic benefits to smallholders rather than a mono specific oil palm
plantation. The financial analysis of the repayment terms of the support provided by the
industry to the growers highlights the importance to evaluate well interest rates and the rates
of taking away on the product to be applied. High interest rates can lead to amounts of
refunding higher than the income generated by village plantations at the beginning of the
production phase. This method of reimbursement limit the net income perceived by the
producer and can lead to his maintenance in the debt during all the cycle of production of the
palm plantation. a zero interest rate, based on the repayment of principal capital only, without
interest, would increase the net income perceived by producers and provide a guarantee of his
loyalty in the delivery of his production at the mill. All stakeholders agree on the necessity of
economic viability of the project. Regarding the sustainability of the partnership, they agree
on (i) the need to initiate discussions prior to signing the contract and in particular the need to
discuss the pricing terms and (ii)to have a mechanism for prevention and management of
conflicts. The villagers insist on the importance of establishing permanent communication
processes between the partners.
Key words:
Cette étude a été financée par le projet ‘Emerging countries in transition to a green economy:
Will it make a difference for forests and people?’, coordonné par le Centre International de
Recherche en Foresterie (CIFOR) et financé par le programme de recherche des CGIAR sur
les forêts, les arbres et l’agroforesterie (CRP-FTA).
TABLE DES MATIERES
1. Introduction ................................................................................................................................. 7
1.1 Contexte ............................................................................................................................ 7
1.2 Problématique ................................................................................................................... 8
1.3 Objectifs : ........................................................................................................................ 10
1.4 Contexte de démarrage du stage ..................................................................................... 10
1.5 Le projet d’Eco-oil Energie ............................................................................................. 10
2. .Méthodologie ........................................................................................................................... 11
2.1 Les sites étudiés : Etoumbi et Owando ........................................................................... 11
2.2 Démarche méthodologique ............................................................................................. 12
2.3 Analyse des données ....................................................................................................... 15
3. Résultats .................................................................................................................................... 16
3.1 Contexte .......................................................................................................................... 16
3.2. présentation des systèmes de production et typologies .............................................. 22
3.4. Les types de Compromis –industries planteurs .......................................................... 45
3.5. propositions pour un contrat de partenariat ................................................................ 55
Conclusion .......................................................................................................................................... 60
Recommandations .............................................................................................................................. 61
SIGLES ET ACRONYMES
6
1. INTRODUCTION
1.1 CONTEXTE
L’étude présentée dans ce rapport participe au projet de recherche ‘Emerging countries in
transition to a green economy: Will it make a difference for forests and people?’, coordonné
par le Centre international de recherche en foresterie (CIFOR) et financé par le programme de
recherche des CGIAR sur les Forêts, les arbres et l’agroforesterie (CRP-FTA). Elle s’insère
dans un contexte mondial caractérisé par la raréfaction des ressources naturelles et des terres
qui deviennent des enjeux de politiques publiques et de négociations internationales. Dans les
pays émergents ou souhaitant le devenir rapidement, des politiques qui visent à soutenir des
forts taux de croissance économiques sont mises en œuvre. En Afrique Centrale, ces
politiques sont regroupées dans des plans stratégiques nationaux, et reposent au moins en
partie sur l’exploitation des ressources naturelles et le renforcement du secteur agricole. À
l’heure actuelle, la croissance dans ces pays se caractérise par la hausse du revenu par habitant
et l’accroissement de la demande liée à l’explosion démographique.
D’après Ngodi, (2012), l’histoire politique du Congo a été marquée par une succession de
coups d’Etats depuis son accession à l’indépendance en 1960. Très tôt, l’idéologie marxiste
7
convainc la classe politique de l’époque, qui envisage un développement du secteur agricole
sur le modèle soviétique des fermes d’Etat. Le pays connaitra la guerre civile au milieu des
années 90 marquée par l’avènement du multipartisme et le changement de régime à la tête du
pays. Depuis le début des années 2000, le pays jouit d’une stabilité politique incertaine.
Figure1: Répartition de la production mondiale d’huile de palme brute par pays en 2014.
(Source: United States Department of Agriculture 2015
http://www,indexmundi,com/agriculture/?commodity=palm-oil&graph=production)
1.2 PROBLÉMATIQUE
L’expansion de la culture du palmier à huile semble inévitable. Le palmier à huile jouit de
performances agronomiques supérieures par rapport aux autres oléagineuses, à
l’accroissement de la demande tirée par les changements de régimes alimentaires
8
(augmentation des revenus, croissance démographique), et le développement de biocarburants
fabriqués à partir de l’huile de palme (Rival et Levang, 2013). En considérant uniquement les
besoins pour l’alimentation, Jacquemard (2012) estime la croissance annuelle des besoins en
huile végétale de l’ordre de 1.77% par an à l’horizon 2020.
Sous la très forte pression des ONG de conservation de l’environnement et de la nature, les
acteurs Indonésiens et Malaisiens du secteur huile de palme adhèrent à l’initiative de la table
ronde pour une huile de palme durable et fondent leurs propres organisations (Indonesian
Sustainable Palm Oil (ISPO)-Malaysian Sustainable Palm Oil (MSPO)) d’accompagnement
du développement durable du secteur (Potter, 2015). L’adhésion à ces initiatives limite la
création de nouvelles plantations et encourage les industriels à se tourner vers de nouveaux
espaces. Le bassin du Congo est l’une des nouvelles destinations des compagnies
multinationales. En effet, pris ensemble, les pays du bassin du Congo représentent 40% des
terres non cultivées et à faible densité de population et représentent 12% de terres disponibles
au niveau mondial. En considérant les zones déboisées, le bassin du Congo représente tout de
même 20% des terres disponibles pour l’expansion agricole en Afrique subsaharienne et 9%
dans le monde (Feintrenie 2014, citant Deininger et al. 2011).
9
1.3 OBJECTIFS :
Analyser les systèmes de production dans les villages et l’économie des ménages ;
Analyser les principales contraintes au développement de palmeraies villageoises ;
Co-construire un modèle de partenariat avec les parties-prenantes ;
Identifier les conditions préalables à un partenariat durable.
Nb Nb de Nb Nb de Nb Nb de
Thème de
d’hommes femmes à d’hommes femmes à d’hommes femmes total
l’enquête
à Etoumbi Etoumbi à Owando Owando total total
Historique 2 1 3 3
Activités 33 7 26 9 61 16 77
Ménages 13 7 15 8 28 15 43
Perception des
modèles/ 24 10 18 6 34 24 58
restitutions
Foncier 5 4 5 4 9 9 18
Organisations
des 4 6 8 4 12 10 22
producteurs
Total 93 37 90 31 176 77 252
12
2.2.3 ENTRETIENS DE GROUPES
Les entretiens de groupes visaient à comprendre les principales activités pratiquées, la place
de chaque activité dans la stratégie du ménage, la description du calendrier des opérations
culturales et les fréquences des activités hors champs. Les entretiens de groupes permirent de
ressortir les moyennes et les extrêmes potentiels des intrants et de produits, la fréquence de
pratiques d’activités, de consommation. Cette disposition facilita la différenciation des
ménages avec précision, par activités, par genre et par âge. Chaque discussion de groupe
portait sur un type d’activités précis, ce qui facilita la compréhension assez rapide de l’activité
et la fixation de moyennes sur les quantités entre les membres du groupe.
13
2.2.5.2 Commodités aux prix et quantités variables
En plus de la pesée des produits, il était demandé à chaque fois le prix du produit et la
provenance du produit. La moyenne des prix et quantités étaient séparément calculées. Une
visite rapide des marchés urbains et intermédiaires a permis de croiser et corroborer les
informations de prix obtenus dans les villages.
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3. RÉSULTATS
Le présent chapitre est structuré en trois principales parties : une première partie relate
l’histoire du secteur palmier et l’analyse de la tenure foncière. La deuxième partie décrit les
systèmes de productions mis en œuvre par les ménages ruraux, présente la typologie et les
trajectoires des exploitations familiales. La troisième partie présente un modèle de palmeraies
villageoise encadré susceptible d’être encadré par une industrie. La dernière partie expose les
préalables propositions à un contrat de partenariat.
3.1 CONTEXTE
Cette première partie aborde l’histoire du développement du secteur palmier à huile en
République du Congo, fournit un bref aperçu de la commercialisation actuelle de l’huile de
palme dans les villages et sur les marchés de Brazzaville et enfin ressort l’analyse de la
tenure foncière au sein des villages et les implications de cette tenure foncière pour des projets
de développement agricole.
Lors de l’expiration du régime des concessions d’une durée de 30 ans de 1899 à 1929, le bilan
de la compagnie concessionnaire est positif, La CFHC absorbe la compagnie du Bas Congo et
devient la Compagnie Française du Haut et Bas Congo (CFHBC). Dans le sud du pays, Dans
la Lékoumou (voir annexe 1), la CFHBC distribuait du matériel végétal aux planteurs et dès
l’entrée en production, achetait des régimes de noix pour la transformation. La CFHBC
disposait d’une usine de transformation d’une capacité de 1t/heure dans la Lékoumou, à
Owando et Lebango, de 3t à Etoumbi. En 1945, les frères Henriques rachètent la société et
16
abandonnent le secteur élaieocle. En 1947, la société tombe en faillite, elle est rachetée par la
banque d’Indochine qui réinstaure le dispositif organisationnel des frères Tréchot, avec deux
départements : le département plantations (plantations industrielles et villageoises) et le
département commercial. En 1960, la plantation de Lebango totalise 670 ha, celle d’Etoumbi
2000 ha. La CFHBC totalisa près de 396 ha de palmier à huile dans le secteur d’Owando à la
veille des indépendances avec une huilerie semi-automatique d’une capacité de traitement de
3t de régimes par heure.
18
astreinte aux tracasseries policières. Les collecteurs nationaux ravitaillent les marchés de
détail et de gros.
Cuvette-Sangha Producteurs de
Lekoumou Pool Niari
Likouala RDC
Collecteurs-RDC
Collecteurs-
Consommation Marchés de
grossistes
Marchés de détail
de Brazzaville
Savonneries
Alimentations
(Pays)
L’huile de palme se négocie à 12000 Fcfa le bidon de 25 litres sur le principal marché de
grossistes auprès de collecteurs fidélisés nationaux et de RDC. Avec un effectif de grossistes
estimé à 12, chacun d’entre eux vend au minimum 7500 litres d’huile de palme par mois,
voire le double en fonction de la demande. Ces derniers sont sollicités par des détaillants en
rupture de stock ou bien des fabricants de savon artisanaux organisés en réseaux de
commerçants et distribuent le produit à l’échelle du pays. Sur les marchés de détails, les
commerçantes vendent 250 litres d’huile de palme par mois, et se voient proposer un
ravitaillement par les collecteurs tous les deux mois. Les préférences alimentaires des
Congolais de RDC résidents à Brazzaville semblent tirer la demande en huile de palme. La
campagne de refoulement des étrangers (notamment de RDC) à Brazzaville expliquerait la
diminution de la demande en huile de palme aux moments des entretiens.
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3.1.3 LE FONCIER : UN FACTEUR DE SUCCÈS OU D’ÉCHEC
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3.2.1 LES SYSTÈMES D’ACTIVITÉS
Les activités non agricoles regroupent les activités de ramassage et de cueillette, de chasse et
de pêche. A l’exception de la pêche au panier, ce sont des activités pratiquées par les hommes.
La chasse est la principale activité non agricole dans les villages d’Etoumbi, alors qu’à
Owando, la pêche en est la principale activité.
Figure 4: Comparaison des calendriers de travail des principales activités non-agricoles sur le site
d’Etoumbi .
Les femmes pratiquent la pêche au panier en saison sèche, en saison des pluies, elles
s’occupent davantage à la cueillette et au ramassage des feuilles de marantacées. La chasse est
pratiquée toute l’année à Etoumbi par les hommes, avec de meilleures prises enregistrées en
saison des pluies, les animaux ne parcourant pas de grandes distances à la recherche de points
d’eau. La pêche à l’hameçon et au filet sont des activités de saison de pluies pratiquées par les
hommes et destinées à la consommation familiale.
23
25
Comparaison des calendriers de travail à Owando
20
Ramassage/ cueillette
15
Jours
Pêche au panier
10 Pêche au barrage
Pêche à l'hameçon
5 Pêche à la ligne
Chasse au fusil
-
Figure 5: Comparaison des calendriers de travail des principales activités non-agricoles sur le site
d’Owando.
Comme à Etoumbi, à Owando, les femmes pratiquent la pêche au panier en saison sèche. Lors
de la saison des pluies, elles s’occupent à la cueillette et au ramassage des feuilles de
marantacées et de Gnetum africanum. La pêche au barrage est la principale activité en saison
sèche. La chasse au fusil se pratique toute l’année. Les chasseurs y consacrent davantage de
temps en saison des pluies avec une plus grande probabilité d’attraper du gibier. La pêche à la
ligne et à l’hameçon se pratiquent en saison des pluies pour combler les besoins des ménages
en protéines animales.
Les calendriers des activités de cueillette, des différentes formes de pêche et de chasse
s’alternent entre les saisons et en fonction des besoins alimentaires (voir figure 4 et 5).
a) La chasse
A Etoumbi, la chasse est une activité à but commerciale et de consommation familiale. La
chasse commerciale est tirée par une forte demande urbaine des villes voisines et même
depuis Brazzaville et facilitée par un meilleur accès au marché. L’entretien du lien familial de
la parenté vivant dans le sud du pays passe par l’envoi de colis alimentaires, comprenant le
gibier de chasse entre autre (en plus du fufu de manioc).
Les jeunes chasseurs préfèrent exercer à l’aide d’un fusil, bien plus efficace que les autres
formes de chasse au piège et au filet. Les chasseurs achètent les fusils à Brazzaville, et se
ravitaillent en cartouche dans les villes les plus proches. Ils emmènent avec eux 10 à 15
cartouches par partie de chasse au minimum. Les chasseurs au fusil vont en moyenne deux à
trois fois par semaine en forêt, avec une probabilité moyenne de l’ordre de 6 sur 10 de
rapporter cinq gibiers minimum. Ils rentrent rarement bredouilles.
La chasse au piège est une activité individuelle, pratiquée par les hommes. Les chasseurs
repèrent les points de passage des animaux (généralement à proximité des points d’eau) et y
posent des pièges qu’ils visitent après deux jours, c’est aussi l’occasion de changer de piège.
Les anciennes jachères de culture de manioc et d’arachide attirent également des animaux. Le
tableau 3 montre les prix des principaux gibiers de chasse et leur mode de capture. La très
forte demande en gibiers par rapport à l’offre expliquerait le niveau des prix des mêmes
gibiers plus élevés à Owando qu’à Etoumbi.
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La chasse au filet, activité collective se pratique une fois par mois au moins par groupe de 7 à
12 chasseurs.
Tableau3 : Prix des gibiers et mode de capture sur les sites d’Etoumbi et d’Owando.
Type de chasse
Prix Etoumbi Prix Owando Chasse au Chasse au Chasse au
Gibier fusil filet piège
(en €) (en €)
Porc-épic 8 18 × × ×
Gazelle 8 23 × ×
Antilope
23 61 × × ×
rouge
Antilope
46 76 ×
noire
Singe 12 14 ×
Les chasseurs disposent en général d’un permis de chasse et connaissent les espèces
protégées. Toutefois, il n’est pas exclu que quelques chasseurs expérimentés pratiquent des
formes de chasse illégales (chasse d’éléphants) lorsqu’il y a un grand besoin financier.
A Owando, la chasse est pratiquée dans les villages à proximité des forêts et vise la
consommation familiale. Les chasseurs pratiquent la chasse au fusil à cause de la rareté du
gibier. Il leur faut parcourir parfois plus de cinquante kilomètres dans le cadre d’une partie de
chasse. La probabilité d’avoir du gibier est de 1 sur deux. Le nombre de gibier moyen par
partie de chasse est de 3.
b) La pêche
Les différentes formes de pêche incluent la pêche au panier pratiquées par les femmes d’un
même village, planifiées à l’avance. Cette forme de pêche consiste à vider les étangs naturels
des poissons. La quasi-totalité du poisson pêché est destiné à la consommation familiale. La
pêche à l’hameçon et la pêche à la ligne sont des formes de pêche individuelles, pratiquées
sans restriction dans les rivières et cours d’eau. Ce sont des activités pratiquées
essentiellement par les jeunes hommes qui rentrent saisonnièrement au village. La pêche au
barrage est pratiquée sur le site d’Owando. Le faible débit des cours d’eaux facilite
l’installation de dispositifs de retenues d’eau grâce à des troncs d’arbres. Ces dispositifs
créent une dénivellation du niveau d’eau. En saison sèche, le poisson est ramassé dans la
solution vaseuse du fond de l’étang. La figure 6 compare la valorisation nette d’une journée
de travail des principales activités de chasse (Etoumbi) et de pêche (Owando). A Etoumbi, la
chasse au fusil est 4 fois plus rémunératrice que la chasse au piège et au filet. A Owando, la
pêche au barrage est largement plus lucrative que les formes de pêche à l’hameçon et à la
ligne.
25
Figure 6: Comparaison des productivités de travail des types de chasse (Etoumbi) et de pêche (Owando).
c) Le ramassage et la cueillette :
Le ramassage et la cueillette des produits forestiers non ligneux sont destinés à la
consommation familiale. Les femmes prélèvent les feuilles de Gnetum qui constituent le
principal aliment végétal vert. Les feuilles de marantacées servent à l’emballage de la farine
de manioc cuisinée et destinée à la consommation. La récente interdiction par l’État des
emballages en plastique sur les marchés et en magasin a accru la demande en feuille de
marantacées dans les villages autour d’Owando, et dans une moindre mesure d’Etoumbi.
a) La culture du manioc
Le manioc constitue la base de l’alimentation. Il est consommé après transformation sous
forme de farine ou de pâte. Un ménage composé de 2 adultes et trois enfants consomme en
moyenne 58 kg de manioc frais par semaine. Il constitue la principale activité agricole dans
les villages. Il est cultivé en monoculture ou bien en association avec des ananas, du bananier
plantain, de la canne à sucre ou bien de l’arachide.
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Figure 7: Besoins en jours de travail pour la culture et la transformation du manioc.
La stratégie des agriculteurs consiste à créer des champs en association de culture à l’aide des
boutures de manioc à cycle court, ce qui limite la compétition en lumière entre les cultures de
manioc et les cultures associées. L’association de culture répond aux besoins du ménage en
produits alimentaires et aux opportunités de marché. Les champs de manioc occupent
variablement l’espace dans l’ensemble des villages autour d’Etoumbi. A Owando, par contre,
dans certains villages, les champs de manioc se situent systématiquement derrières les
maisons. Cette localisation s’explique par la présence de nombreuses terres inondables dans
cette région.
Tableau 4: Comparaison des rendements, marges brutes et productivités des champs de manioc (sur un
cycle de 3 ans)
Marge brute Productivité
Valorisation
Rendement (Manioc du travail
Travail (hj) du travail
(kg/ha 3 ans) frais) (€/ha (Manioc
(€/hj)
sur 3ans) frais (kg/hj)
Manioc Owando 16 182 2 127 103 157 21
Manioc Etoumbi 17 052 2 241 105 162 21
Les superficies d’un champ de manioc varient de 0.25 ha à 2 ha. Les facteurs qui déterminent
le choix du site de création d’un champ de manioc dépendent de la disponibilité en main
d’œuvre lors du défrichage (occupations de l’heure, état de santé), de la perception de la
fertilité du sol, fondé sur la texture et la couleur. A partir des premières pluies à la mi-mars ou
en fin septembre, les actifs agricoles du ménage procèdent au billonnage du champ et à la
plantation des boutures du manioc jusqu’au mois de mai et décembre respectivement pour les
deux saisons.
La saison sèche de l’année 2 est l’occasion de procéder au sarclage du champ. La récolte
s’effectue toute l’année, à partir de 8 mois après la plantation pour les variétés les plus
précoces, et jusqu’à plus de deux ans pour les variétés tardives. La production résiduelle sur
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les parcelles laissées en jachère attire des animaux dans les pièges des chasseurs, disposés le
long des anciens champs.
b) L’arachide
La monoculture de l’arachide est très récente dans les villages aux alentours d’Etoumbi et
occupe une place de culture commerciale pour les femmes. Davantage à Owando, qu’à
Etoumbi, l’arachide est cultivée en association dans les champs de manioc, et contribue
essentiellement à la consommation familiale. Après le défrichage du champ, les femmes
procèdent au labour et au semis en ligne. Deux sarclages consécutifs visent à assurer la
croissance de la légumineuse. Un troisième sarclage a lieu un mois plus tard avant la récolte.
La récolte des fruits a lieu en fin de saison des pluies. Le rendement estimé d’un hectare
d’arachide est de 875 kg/ha (de gousses fraiches) avec une marge nette de 500 euros environs.
La valorisation brute d’une journée de travail est de 18 euros.
c) Le bananier
La culture du bananier n’est présente que dans les villages du secteur d’Owando. Elle est
conduite en culture pure. La création des plantations de bananier se fait généralement sur
précédent forestier, à la suite de coupe du bois et d’abattage des gros arbres.
Figure 8: Besoins en jours de travail pour la culture du bananier pour un cycle complet.
Les agriculteurs procèdent au piquetage en début de saison des pluies au mois de mars ou de
septembre. Cette opération consiste à tracer la parcelle, de façon à indiquer les lieux de
plantation. Les écartements sont de 2.5 m de long sur 3 m de large. S’ensuit la trouaison, et la
mise en plants sous terre jusqu’au collet. Les agriculteurs adoptent les variétés locales qu’ils
achètent auprès de leurs collègues. En première année suivant l’année de plantation, les
mauvaises herbes sont défrichées à partir de la fin de la saison des pluies et tout au long de la
saison sèche. En deuxième année, le tronc de bananier est plus haut. L’entretien des pieds de
bananier consiste à supprimer les feuilles mortes autour de la fleur censée produire le régime
de bananier. La récolte s’étale entre 22 mois et 24 mois après la plantation. Chaque bananier
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produit un régime. A la maturation du champ, une partie de la production est vendue dans les
villages, la majorité des régimes de bananes sont vendus à des grossistes basés à Owando.
Très généralement, les agriculteurs préfèrent créer un nouveau champ de bananier sur une
nouvelle parcelle, et y transférer les rejets. D’autres coupent le faux-tronc et suppriment les
jeunes rejets au profit d’un seul et le cycle recommence sur la même parcelle. Un champ de
bananier produit en moyenne 700 régimes avec une marge nette de 2776 euros pour
l’ensemble du cycle, une valorisation moyenne de la journée du travail sur l’ensemble du
cycle est de 22 euros.
d) Le palmier à huile
De nombreux palmiers sont visibles dans les villages, le long de la route ou derrière les cases.
Ces palmiers sont issus de noix de palmistes jetées après utilisation et poussent spontanément
dans les jachères et autour des villages.
Les plantations industrielles étant restées inexploitées depuis de nombreuses années, les
villageois des alentours ont parfois pris la liberté de récolter les régimes de ces plantations. Le
vieillissement des plantations industrielles a conduit certains villageois à créer eux-mêmes
leur plantation pour couvrir leurs besoins alimentaires et de commercialisation. Tout comme
le bananier, les plantations de palmier à huile sont créées sur précédent forestier. La plantation
est conduite en culture pure. Le matériel végétal provient de jeunes plantules des palmeraies
industrielles. En première année, après le défrichement de la parcelle, les parents et les ainés
procèdent au bornage de la parcelle et au piquetage en début de saison des pluies. S’ensuit la
collecte des plants dans les anciennes palmeraies industrielles et la plantation durant toute la
saison des pluies, de la mi-mars au début du mois d’août ou bien d’octobre à décembre. La
deuxième année est consacrée à l’entretien de la palmeraie par des opérations de désherbage
dans tout le champ et particulièrement autour des plants de palmier. Les opérations de
désherbage de l’ensemble du champ diminuent progressivement avec la croissance des
29
palmiers. Certains planteurs (anciens travailleurs des plantations industrielles, ou bien ayant
été en contact avec des encadreurs agricoles) procèdent à l’entretien du pourtour des plants
sur un rayon équivalent à celui de la couronne, s’assurent de l’élimination des fougères
épiphytes sur le stipe lorsqu’il prend de l’âge. Les planteurs estiment que les fougèrent
fragilisent le pied de palmier (vieillissement, diminution de la production). La première
récolte des régimes intervient à la troisième année. Le nombre et le poids des régimes varient
avec l’âge de la palmeraie selon des phases de production.
Figure 10: Besoins de jours de travail au cours du cycle d’une palmeraie (pour 1 ha).
La Figure 10 montre les besoins en temps de travail au cours du cycle de vie d’une palmeraie.
La première année requiert 48 jours de travail, car nécessite le défrichement de la parcelle, la
trouaison et la plantation. Les années suivantes, la compétition avec les mauvaises herbes
implique des désherbages réguliers. Dès l’entrée en phase de maturité, (à partir de la troisième
année après plantation), le palmier gagne en hauteur. Les opérations d’entretien consistent au
désherbage des couronnes et requièrent en moyenne 21 jours de travail par an. La croissance
en hauteur du palmier exige deux jours en temps de travail supplémentaires à partir de la
onzième année pour les opérations de récolte. La replantation en fin de vie du palmier exige
également 30 jours de travail par an.
30
Récolte des régimes
Ebouillantage
Fermentation
Pressage des
noix sans eau
Pillage des noix au mortier
Pressage avec
eau Séparation des fibres et des noix
Clarification de l’huile
Figure 11: Les principales étapes dans le processus de transformation artisanale de l’huile de palme brute.
31
Tableau 5 : Analyse comparée des procédés de transformation artisanale
Cycle d'extraction
Cycle d'extraction d'huile
d'huile à la presse
au sac
manuelle
Coût de la matière première (€/Kg) 0.081 0.081
Quantité de fruits détachés (Kg) 182 144
Quantité d'huile produite (L) 40 40
Densité huile de palme 0,91 0,91
Taux d'extraction (%) 20 25
Charges Fixes (€) 2 1
Charges variables (€) 6
Temps de travail en heures
2 8
(extraction uniquement)
Marge brute 52 52
Valeur ajoutée nette 31 40
Valorisation du travail (€/hj) 15 5
32
Manioc- chasse Manioc-chasse
au filet au piège
Manioc-
Bananeraie-
Palmeraie
Manioc-Pêche
Manioc- Pêche Manioc-pêche
Type 2 Consommation
Manioc- Pêche – familiale
Chasse au fusil
Manioc-
Palmeraie
33
Figure 13: Evolution des marges nettes par activités dans un ménage de Type 1.
L’arrêt des naissances permet au ménage de créer de grandes superficies de champ vivrier et de
procéder à la transformation du manioc en grandes quantités. Au même moment, vers l’âge de
50 ans, ne pouvant plus supporter les longues marches en forêt, le chasseur se contente de
pratiquer la chasse au piège. La stratégie d’adaptation consiste à marier une nouvelle épouse
afin de s’assurer de la disponibilité alimentaire.
Après la phase d’initiation aux différentes activités agricoles et non agricoles, le jeune ménage
dégage des marges de revenus très importantes entre la trentaine et la quarantaine. L’arrêt des
naissances ainsi que l’accroissement des besoins en alimentation (croissance des jeunes enfants,
plus grand réseau social, implication dans les cérémonies), conduit à la création de champs de
manioc en association d’un hectare et demi et libère du temps pour la transformation de fufu.
Jusqu’ à l’âge de 40 ans, les activités non agricoles génèrent des revenus importants au sein du
ménage.
Figure 14: Evolutions des dépenses familiales dans un ménage de Type 1 (en €).
34
Les principaux postes de dépenses dans un ménage de type 1 inclut les dépenses monétaires de
santé, d’habillement, et d’éducation). En complément à la production agricole, la famille achète
de nombreux produits manufacturés (alimentaires et hygiène). A la suite de l’installation du
ménage, le principal poste de dépense concerne les consultations prénatales et postnatales de la
maman et du bébé. La santé du nouveau né amène assez généralement les parents à se déplacer
vers des villes du pays où la qualité des soins semble être meilleure.
Lorsque les enfants grandissent, les dépenses de santé concernent les consultations et l’achat de
médicaments contre le paludisme. L’évolution des dépenses liées à l’éducation sont croissantes
du cycle primaire au cycle universitaire. Le manque d’établissement d’enseignement
secondaire pousse les parents à inscrire leurs enfants dans les villes les plus proches. Avec
l’âge, les parents acquièrent un statut social qui impose une certaine tenue vestimentaire lors
des palabres et cérémonies traditionnelles. Dans certains cas, à l’âge de 20 ans les premiers
enfants fondent leur ménages, ou bien vont en ville pour la poursuite des études, ce qui diminue
la valeur de la consommation familiale et accroit la demande monétaire. Dans d’autres cas, les
parents s’assurent du logement des enfants qui vont quitter tour à tour le village pour s’installer
à Brazzaville. Avec l’âge, la santé des parents devient fragile et nécessite assez souvent des
hospitalisations régulières.
Des femmes veuves, cultivent parfois des champs de manioc de l’ordre de 2 ha. Elles font
recours à de la main d’œuvre salariée pour les opérations de défrichement du champ et
d’abattage de gros arbres. Elles transforment le manioc frais en fufu, générant une grande
valeur ajoutée. La vente de fufu est destinée essentiellement à entretenir des dépendants hors du
village.
Figure 15: Evolution des marges nettes des activités agricoles et non agricoles dans un ménage de Type1a.
35
Dans ce type de ménage, la marge des activités non agricoles diminue considérablement vers le
début de la quarantaine. En effet, le temps de travail est davantage consacré à la création d’une
nouvelle palmeraie, qui requiert de nombreux jours de travail les trois premières années pour le
défrichage, l’abattage et la collecte des plants. L’entrée en production de la palmeraie permettra
de dégager des revenus agricoles stables liés à l’activité de transformation artisanale. Les
activités non agricoles visent la consommation familiale quand elles ne sont pas abandonnées
pour certaines (chasses).
Figure 16: Evolution des marges nettes des principales activités d’un ménage de Type2.
La pêche à l’hameçon et à la ligne se pratiquent en saison des pluies, alors que la pêche au
barrage se pratique en saison sèche, ces deux précédentes activités concourent à satisfaire les
besoins en protéine du ménage. Lorsque les enfants grandissent, du temps est libéré et permet
au ménage de créer de grandes superficies de champ vivrier et de procéder à la transformation
du manioc en grandes quantités. Vers l’âge de 50 ans, les maladies à répétitions rendent
impossible les conditions de marche et de campement en forêt. Le pêcheur se contente des
maigres dividendes que lui procure son barrage et pratique de temps en temps la pêche à la
ligne dans la rivière la plus proche.
Les activités de chasse et de pêche génèrent d’importantes marges après la fondation du
ménage. C’est l’occasion d’investir dans l’achat d’une motocyclette, et pour certains d’acquérir
un bien immobilier en ville (Owando). Les opportunités de marché liées à la proximité de la
36
ville et le passage de la route reliant Brazzaville et Ouesso au Nord du pays tirent la production
de cultures associées à l’instar de l’ananas, de la banane plantain, du citron et la transformation
de fufu.
Figure 17: Evolutions des dépenses familiales dans un ménage de Type 2, sur le site d'Owando.
L’ouverture sur l’axe routier Brazzaville Ouesso, ainsi que la proximité avec la ville d’Owando
accentuent l’importance des dépenses monétaires de santé, d’habillement, et d’éducation. En
plus de la production agricole, dont une part est vendue, les ménages achètent de nombreux
produits manufacturés alimentaires, d’hygiène et se déplacent fréquemment pour Owando. A
l’installation du ménage, le principal poste de dépense concerne les consultations prénatales et
postnatales de la maman et du bébé. La santé du nouveau-né amène assez généralement les
parents à se déplacer pour Brazzaville où la qualité des soins est réputée meilleure.
Lorsque les enfants grandissent, les dépenses de santé concernent les consultations et l’achat de
médicaments contre le paludisme. L’évolution des dépenses liées à l’éducation sont croissantes
du cycle primaire au cycle universitaire. Le manque d’établissement d’enseignement
secondaire pousse les parents à inscrire leurs enfants dans les villes les plus proches. D’autres
parents inscrivent leurs enfants dans des écoles privées, où la qualité des enseignements semble
de meilleure qualité. La proximité de la ville et des mœurs citadines impose une certaine tenue
vestimentaire en plus de celle exigée lors des palabres et cérémonies traditionnelles. Très
rarement, à l’âge de 20 ans les premiers enfants fondent leurs ménages. Assez souvent, ils
recherchent du travail salarié ou cherchent à intégrer l’armée, la fonction publique ou des
entreprises. Dans d’autres cas, certains vont en ville pour la poursuite des études, les parents
s’assurent du logement des enfants qui vont quitter tour à tour le village pour s’installer à
Brazzaville. Ceux n’ayant point réussi à s’intégrer en ville, rentrent fonder leur ménage au
village vers 30 ans. Avec l’âge, la santé des parents se fragilise et nécessite assez souvent des
hospitalisations régulières.
3.2.2.4 Ménage Type 2a et 2b
Ces types de ménage constituent une variante du type précédent. À l’instar du site d’Etoumbi,
Avec l’âge, le ménage opère une transition des activités non agricoles vers les activités
37
agricoles. Le ménage de type 2a dispose en général d’une palmeraie tout comme à Etoumbi et
procède à la transformation artisanale à la presse manuelle, contrairement à Etoumbi où la
transformation s’effectue au sac. Le ménage de type 2b dispose d’une palmeraie et d’une
bananeraie en culture pure. Le ménage de type 2b n’exerce pas de chasse au début, pratique
exclusivement la pêche. A Owando particulièrement, les ménages cultivent la banane plantain
pour répondre à la demande urbaine de proximité.
Figure 18: Evolution des marges nettes des activités agricoles et non agricoles d’un ménage de Type2a.
Figure 19: Evolution des marges nettes des activités agricoles et non agricoles d’un ménage de Type2b.
Ce type de ménage concerne les ressortissants du village ayant vécu du travail salarié dans
d’autres villes du pays. Le retour au village s’impose à la suite d’un recul des activités
commerciales ou bien d’un licenciement. Ce type de ménage pratique exclusivement les
activités agricoles au retour du village. Les membres du ménage cultivent du manioc en
38
association, et transforment du manioc frais en fufu. Ils disposent de réseaux d’informations
hors des villages et jouissent d’une influence lors des processus de négociation concernant les
affaires courantes du village. Ils bénéficient assez souvent des aides de développement de
projets agricoles.
b) Ménage Type 3b
Ce type de ménage ne cultive que des cultures annuelles et pluriannuelles destinées à la
consommation familiale avec le consentement du «propriétaire foncier». Ils sont généralement
des étrangers au village, ayant quitté leur propre village. N’ayant qu’un accès limité au
foncier, l’élevage de porcs s’impose à ce type de ménage. L’homme pratique la pêche à la
ligne en vue de la consommation familiale sur des rivières n’appartenant à aucun lignage.
Figure 20: Comparaison des soldes cumulés des différents types de ménage.
L’arrêt des naissances, les opportunités de marché, la maitrise des techniques de chasse et de
pêche concourent à l’accumulation du capital au sein des ménages entre la trentaine et la
quarantaine. Les parents investissent dans la scolarisation des enfants, l’achat d’un moyen de
déplacement, la rénovation de l’habitat, l’acquisition d’un bien immobilier en ville où le
foncier est plus accessible (pour certains). Vingt ans plus tard, la diminution de la force de
travail caractérisé par l’incapacité de supporter de longues marches en forêt, amène le ménage
à se contenter d’activités non agricoles à faible rentabilité, destinés à la consommation
familiale. L’association des cultures et la transformation du manioc contribuent à faire face
aux dépenses du ménage. Les ménages de Type 1a, 2a et 2b ayant anticipé la chute des
39
revenus des activités non agricoles se lancent dans les cultures commerciales. Cette transition
nécessite du temps de travail, ainsi que d’un accès au foncier. En effet, la terre se transmet
d’une génération à une autre. L’atteinte d’un âge avancé accroît la probabilité d’un accès plus
aisé au foncier. Les ménages de type 1a et 2a optent pour la création d’une palmeraie et
transforment régulièrement (deux fois par mois minimum) les noix en huile de palme. Le
ménage de type 2b combine la palmeraie et la bananeraie, ce qui permet de subvenir
largement aux besoins des dépendants de la famille hors du village et des besoins de santé.
4.5m
9m
3.4m
9m
9m
Palmier Bananier
Figure 21 : dispositif de plantation en phase de croissance d’une palmeraie en association.
40
Tableau 6: Description du modèle technique des palmeraies villageoises avec association de culture
Actifs Travail
Opération période
agricoles (hj/ha)
Coupe du sous-bois Juin 1 15
Abattage des gros arbres Juillet 1 7
Brulis/brûlage Août 1 1
Sectionnement Fin Août 1 1
Piquetage Septembre 2 2
Trouaison Septembre 2 12
Plantation Octobre 2 12
Défrichement Février 2 8
Fertilisation année 1, (urée
Début mars ou début octobre 2 2
et chlorure de potassium)
Défrichement Juillet 2 8
Mise en terre des plants de
Octobre 2 30
banane
Ronds manuels jeune Décembre-Février-Mai-Juillet-
2 48
palmeraie Septembre-Décembre
Entretien du pourtour des
Février-Juillet-Décembre 24
bananiers
Fertilisation année 2 (urée
Début mars ou début octobre 2 2
et chlorure de potassium)
Fertilisation années 3 (urée
Début mars ou début octobre 2 3
et chlorure de potassium)
Suppression des feuilles
mortes du bananier en âge Décembre-Février-Mai 2 20
adulte
Récolte Septembre à Décembre 2 10
transfert des rejets de
bananiers vers la nouvelle Septembre à Décembre 2 5
palmeraie
Abattage des troncs de
bananier, nettoyage de la Janvier-Février 2 10
palmeraie
5 à 7 (lié
à la
Ronds manuels palmeraie Tous les deux mois (Février-Mai-
2 hauteur
adulte juillet-Septembre-Décembre)
des
palmiers)
Elagage, palmeraie adulte,
Tous les mois 2 16 à 18
récolte
Abattage pour replantation
Janvier-Février ou Juin/juillet 2 30
(à partir de 25 ans)
41
L’apport d’engrais est conditionné par le précédent de culture. Un diagnostic foliaire est prévu
pour déterminer les doses d’engrais requises par secteur de plantation. Dès l’entrée en phase
de production, l’usage des rafles comme engrais organique est envisagée. Les planteurs seront
formés aux techniques de rabattage manuel des parasoliers (Musanga cecropioides).
Les deux saisons de pluies au cours de l’année permettront au ménage d’alterner la conduite
des cultures de champs vivriers, de pratiquer des activités de cueillette, de chasse et de pêche
en vue de la consommation familiale et d’entretien de la plantation. Le tableau 7 décrit les
principales phases de l’itinéraire technique de deux systèmes de culture à base de palmier et
de bananier. La prise en compte de la conduite d’un champ de manioc pour assurer la sécurité
alimentaire du ménage est d’un intérêt certain.
Tableau 7: Principales phases de l’itinéraire technique d’un système de production à base d’un système de
culture de palmier bananier et d’un système à base de manioc.
Année 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Création
× × × × ×
palmeraie
Création d’une
× × × × ×
bananeraie
Entretien/
récolte de la × × × × × × × ×
bananeraie
Création du
champ de × × × × ×
manioc
Entretien
/récolte du × × × × × × × × ×
manioc
La figure 22 montre les temps de travaux exigés pour les deux systèmes de culture. La
conduite du système exige un temps de travail inférieur au nombre de jours de travail
maximal annuel de 250 jours.
42
Figure22 : Temps de travaux requis pour deux systèmes de culture à base de palmier- bananier et un
système manioc sur 10 années.
La création des champs sur des anciennes jachères de manioc permettrait de réduire le temps
de travail lié à la coupe du bois et à l'abattage. D’un autre côté, le temps dédié aux activités
agricoles permettrait de diminuer le temps consacrés aux activités non agricoles et pourrait
ainsi diminuer la pression sur les ressources fauniques. Les activités de chasse et de pêche se
limiteraient à la satisfaction des besoins de consommation familiale.
L’association de culture d’une pérenne et d’une pluriannuelle en début de cycle offre
l’avantage économique de générer des marges bénéficiaires plus importantes qu’en culture
pure de palmier à huile, comme l’illustre la figure 23 pour les marges nettes projetées pour
chacun des modèles. La marge nette des bananiers en association est de 900 euros et pourrait
contribuer au remboursement des crédits octroyés par l’industrie sous forme d’appuis à la
production. En phase de maturité, la croissance en hauteur du palmier limite tout projet
d’association de culture d’autant plus que le pic de production de régimes sera atteint.
43
Figure 23: Comparaison de la rentabilité d'un modèle de palmeraie en culture pure et d'une palmeraie en
association
En plus du gain en temps de travaux lié à l’ouverture des champs et à l’entretien des cultures,
l’association du bananier dans la stratégie de création des palmeraies permet de jouir de la
commercialisation des régimes de bananiers. La comparaison des projections des soldes de
trésoreries cumulées de plantations en association et en culture pure montre un faible solde
cumulé pour la palmeraie en culture pure pour les cinq premières années. Les planteurs
corroborent cette vision en expliquant que les retombées d’un projet de palmeraie mettent du
temps à se faire ressentir.
Figure 24: Comparaison des soldes d’une palmeraie en association et en culture pure.
44
Le projet de palmeraies villageoises suivant une hypothèse maximale de création de 10
hectares par ménage générera pour une année de production en phase de croisière
1 955 158 €, 2 541 706 €, et 1 368 611 € de marge nette à l’échelle de l’ensemble des villages
considérant des prix de la tonne à 82 € et plus et moins 30% (voir Annexe7). Pour Owando, la
création de richesse est estimée à 5 302 390 €, 6 893 107 € et 3 711 673 € respectivement
considérant les trois prix (voir Annexe 8).
Deux modèles de partenariat ont été retenus dans le cadre d’un modèle d’agriculture
contractuelle nucléaire, construits lors des sessions d’échanges entre Eco-oïl Energie et les
planteurs dès la phase de sensibilisation et lors des différentes sessions de restitution sur
l’analyse des systèmes de production et de discussion sur les clauses de partenariat.
Tableau 8: crédit octroyé aux planteurs dans le cadre d’un modèle de partenariat commercial
Appui de la société Quantité Prix unitaire Prix total
(1 ha) (FCFA) (FCFA)
Plants 150 2500 375000
Plante de couverture (en Kg) 12 2000 24000
Total 399000
45
Taux d'intérêt=9%- Pourcentage de remboursement mensuel=35%
Taux d'intérêt=9%- Pourcentage de remboursement mensuel=50%
1 400 000 1 400 000
Valeurs (Fcfa/an)
Valeurs (Fcfa/an)
800 000 800 000
- -
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29
-200 000 -200 000
1 500 000
1 000 000
500 000
-
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29
-500 000
-1 000 000
Age de la plantation (années)
Figures 25 26, 27 : plan de remboursement prévisionnel du capital d’une palmeraie en modèle de partenariat avec
i=9% 46
Taux d'intérêt=17%- Pourcentage de remboursement mensuel=50% Taux d'intérêt=17%- Pourcentage de remboursement mensuel=35%
3 000 000 12 000 000
2 000 000
8 000 000
Valeurs (Fcfa/an)
Valeurs (Fcfa/an)
1 500 000
6 000 000
1 000 000
4 000 000
500 000
2 000 000
-
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29
-500 000 -
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29
15 000 000
10 000 000
5 000 000
-
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29
-5 000 000
Age de la plantation (années)
Valeurs (Fcfa/an)
Valeurs (Fcfa/an)
600 000 600 000
- -
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29
-200 000 -200 000
1 000 000
Revenu net (Fcfa/ha)
Dette (Fcfa/an) 800 000
Produit net (Fcfa/an)
Valeurs (Fcfa/an)
600 000
400 000
200 000
-
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29
-200 000
-400 000
-600 000
Age de la plantation (années)
Figures 31, 32,33 : plan de remboursement prévisionnel du capital d’une palmeraie en modèle de partenariat avec
i=0%
48
Les figures 25, 26 et 27 mettent en évidence l’importance d’attribuer un pourcentage suffisant
de la marge générée par la plantation au remboursement de la dette. En effet avec un taux
d’intérêt de 9% il apparaît qu’un remboursement basé sur 15% de la marge ne permet pas de
rembourser la dette. Une allocation de 35% de la marge générée par la plantation au
remboursement permet de solder la dette 17 ans après la plantation, tandis qu’une allocation
de 50% de la marge réduit la période de remboursement à 14 ans.
Les figures 28, 29 et 30 indiquent la grande difficulté de rembourser un crédit sur la base d’un
taux d’intérêt de 17%. Même en consacrant 50% de la marge générée par la plantation, la
dette n’est pas soldée 25 ans après la plantation.
A l’opposée, un taux d’intérêt nul (figures 31, 32, 33) garantie le remboursement de la dette à
des échéances variées selon la part de la marge générée par la plantation consacrée au
remboursement.
La non-concordance entre le plan de remboursement et la période d'entrée en phase de
production maximale de croisière de la plantation pourrait compromettre la restitution des
annualités par les planteurs. La faible production de la palmeraie en phase de croissance et la
nécessité de destiner une grande partie de la marge de la vente des fruits au remboursement
diminuerait le revenu net perçu par les producteurs de manière trop importante. Ces derniers
pourraient être éventuellement tentés de vendre les régimes dans un circuit alternatif. Le
tableau 9 résume les échéances de remboursement considérant des taux d’intérêts et de
prélèvement variés. Un taux de prélèvement important raccourci la durée de remboursement,
alors qu’un taux de prélèvement faible rallonge l’échéance de remboursement du crédit. Le
poids de la dette sur les planteurs peut conduire à la rupture du partenariat.
Tableau 9 : Echéances (en années) de remboursement suivant des taux de prélèvement pour
remboursement sur production et taux d’intérêts variés.
Pourcentage de prélèvement 50 35 15
Echéance de remboursement (années) pour i= 0% 11 12 16
Echéance de remboursement (années) pour i= 9% 14 17 Hors cycle
Echéance de remboursement (années) pour i= 17% 25 Hors cycle Hors cycle
Un taux d’intérêt nul, fondé sur le remboursement uniquement du principal sans les intérêts
fournirait une certaine garantie quant à la vente exclusive des régimes de noix à l’usine de
transformation. En effet, la figure 34 ci-dessous illustre le différentiel de remboursement avec
des intérêts et considérant uniquement le principal.
49
Figure 34 : Comparaison des modalités de remboursement avec taux d’intérêt de 9% et 0%.
Cette perspective de remboursement s’inscrirait dans une vision selon laquelle l’entreprise ne
se positionne pas sur le marché du crédit, mais plutôt renforce sa position auprès de ses
partenaires (les planteurs villageois) et ouvre la voie au respect des arrangements contractuels.
50
Tableau 10: appuis comptabilisés sous forme de crédit aux planteurs dans le cadre d’un modèle de
partenariat encadré
51
Taux d'intérêt=9%- Pourcentage de remboursement mensuel=50% Taux d'intérêt=9%- Pourcentage de remboursement mensuel=15%
3 500 000
10 000 000
3 000 000
8 000 000
2 500 000
Valeurs (Fcfa/an)
Valeurs (Fcfa/an)
2 000 000
6 000 000
1 500 000
4 000 000
1 000 000
-
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 -
-500 000 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29
2 500 000
2 000 000
1 500 000
1 000 000
500 000
-
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29
-500 000
-1 000 000
Age de la plantation (années)
Figures 35, 36,37 : plan de remboursement prévisionnel du capital d’une palmeraie en modèle de partenariat avec i=9%
52
Taux d'intérêts 17%- Pourcentage de remboursement mensuel=50%
Taux d'intérêts 17%- Pourcentage de remboursement mensuel=35%
45 000 000
50 000 000
40 000 000
Valeurs (Fcfa/an)
Valeurs (Fcfa/an)
30 000 000
30 000 000
25 000 000
20 000 000
20 000 000
15 000 000
10 000 000
10 000 000
5 000 000
-
- 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29
-5 000 000 -10 000 000
Age de la plantation (années) Age de la plantation (années)
70 000 000
Revenu net (Fcfa/ha)
Dette (Fcfa/an) 60 000 000
40 000 000
30 000 000
20 000 000
10 000 000
-
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29
-10 000 000
Age de la plantation (années)
Figures 38,39,40 : plan de remboursement prévisionnel du capital d’une palmeraie en modèle de partenariat
avec i=17% 53
Taux d'intérêts 0%- Pourcentage de remboursement mensuel=50% Taux d'intérêts 0%- Pourcentage de remboursement mensuel=35%
Valeurs (Fcfa/an)
Valeurs (Fcfa/an)
1 000 000 1 000 000
- -
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29
-1 000 000
-1 000 000
Age de la plantation (années) Age de la plantation (années)
Figures41,42,43 : plan de remboursement prévisionnel du capital d’une palmeraie en modèle de partenariat avec i=0%
54
Les figures 35, 36 et 37 mettent en évidence l’importance d’attribuer un pourcentage suffisant
de la marge générée par la plantation au remboursement de la dette. En effet avec un taux
d’intérêt de 9% il apparaît qu’un remboursement basé sur 15%, même 35% de la marge ne
permet pas de rembourser la dette. Une allocation de 50% de la marge générée par la
plantation au remboursement permet de solder la dette 24 ans après la plantation.
Les figures 38, 39 et 40 indiquent la grande difficulté de rembourser un crédit sur la base d’un
taux d’intérêt de 17%. Quel que soit le pourcentage de la marge nette dédiée au
remboursement de la dette, elle ne saurait être soldée durant tout le cycle après la plantation.
A l’opposée, un taux d’intérêt nul (figures 41, 42, 43) garantie le remboursement de la dette à
des échéances variées selon la part de la marge générée par la plantation consacrée au
remboursement. Le tableau 10 résume les échéances de remboursement considérant des taux
d’intérêts et de prélèvement variés. En comparaison avec le modèle de partenariat, le modèle
de palmeraie villageoise encadrée en offrant davantage d’appuis et services aux planteurs
risque de les maintenir dans un état de déficit financier permanent. Ici, les risques de rupture
du contrat sont plus importants que dans le modèle de partenariat. En effet, la possible prise
en compte d’autres coûts tels que le diagnostic foliaire, le salaire des employés de l’entreprise
et le budget de fonctionnement du responsable en charge des plantations villageoises pourrait
être comptabilisé en plus sur le capital à rembourser à l’agro-industrie, ce qui rendrait la dette
très difficile à rembourser.
Tableau 10 Echéances (en années) de remboursement suivant des taux de prélèvement sur
production et taux d’intérêts variés
Pourcentage de prélèvement 50 35 15
Echéance de remboursement pour i= 9% 24 Hors cycle Hors cycle
Echéance de remboursement pour i= 17% Hors cycle Hors cycle Hors cycle
Echéance de remboursement pour i= 0% 15 16 24
55
Lors des enquêtes, les propositions ont été organisées en plusieurs sections (voir annexe 9) : la
première section concerne les conditions générales du contrat, ensuite une autre section traite
des obligations des planteurs villageois contractualisés, suivi d’une section sur les obligations
de l’industrie partenaire. Une quatrième section traite des éléments importants à prendre en
considération dans le cadre du contrat de partenariat (les fondements de l’interaction entre les
deux contractants, l’interaction fondés sur certains des principes et critères RSPO). Des
discussions de groupe et des entretiens individuels avec les cadres du Ministère de
l’agriculture ont permis de recueillir des points de vue différents sur ces propositions.
56
fonderait sur le mode d’organisation administrative actuelle. En effet, dans chaque village, un
président du comité de village est l’agent de liaison avec le sous-préfet.
La vision du contrat de partenariat s’insère dans une perspective de contrat individuel. Dans le
cadre d’un contrat industrie-planteurs, l’organisation des planteurs villageois viserait à rendre
services aux membres (en termes d’accès à l’information, répartition des intrants, délégation
des voix de négociation).
57
pour droit d’usufruit.
58
3.5.10 PERCEPTION SUR LES PROPOSITIONS DISCUTÉES AVEC LES ACTEURS
Le tableau 11 présente les indices de perception liés aux parties prenantes en fonction du type
de propositions à considérer dans un contrat de partenariat industries-planteurs.
Tableau 11: Indices de perception par types de proposition et catégorie d’acteurs, score moyen (écart-type)
(Scores : 1 : Pas du tout important, 2 : Faiblement important, 3 : Important, 4 : Très important, 5 : Indispensable)
Conditions générales du contrat de partenariat 3,81 (0,34) 4,11 (0,1) 3,45 (0,38) 3,15 (0,86)
Obligation des plantations villageoises 4 (0,15) 3,9 (0,31) 4,27 (0,44) 3,93 (0,08)
Obligation des industries 4,22 (0,07) 4,33 (0,12) 4 (0,17) 4,74 (0,73)
Propositions relatives à la viabilité économique 5 (0,85) 5 (0,79) 5 (1,17) 5 (0,99)
Propositions relatives au principe sur
l'utilisation des meilleures pratiques pertinentes 3,6 (0,55) 3,6 (0,61) 3,2 (0,63) 2,46 (1,55)
par les producteurs et l'usine
Propositions relatives aux méthodes de
4,16 (0,01) 4,16 (0,05) 2,83 (1) 3,48 (0,53)
communications
Propositions relatives à la gestion des litiges 4,83 (0,68) 4,83 (0,62) 4,5 (0,67) 4,77 (0,76)
Propositions relatives à l'équité et la
3,8 (0,35) 4 (0,21) 3 (0,83) 4,16 (0,15)
transparence
Propositions relatives au développement
4 (0,15) 4 (0,21) 4,25 (0,42) 4,33 (0,32)
durable local
59
CONCLUSION
L’objectif global de notre étude était d’analyser la place de la culture du palmier à huile dans
les systèmes de productions villageois, de co-construire un itinéraire technique de palmeraie
villageoise, d’identifier les contraintes et opportunités liées au projet et identifier les
conditions préalables à l’établissement d’arrangements contractuels entre industrie et
planteurs.
La modélisation des marges nettes des différentes types d’exploitations agricoles permet de
conclure que l’adoption du palmier à huile aurait des impacts positifs pour les revenus des
ménages dans la durée. En outre, l’adoption du palmier à huile permettrait d’augmenter la part
des activités agricoles dans le temps de travail et le revenu des villageois et limiterait la
pression sur les ressources forestières exercée par les activités de chasse, de cueillette et de
pêche. Ainsi, les activités de chasse et de pêche pourraient se limiter à la consommation
familiale.
La sécurité et l’accès au foncier sont des facteurs déterminants à la réussite d’un projet de
développement de palmeraies villageoises.
La co-conception d’un modèle de palmeraie villageoise avec les villageois, les anciens
travailleurs de la RNPC et le coordonnateur du projet de palmeraies villageoises d’Eco-Oil
Energie a permis de conclure que l’association d’une pérenne et d’une pluriannuelle durant la
phase de croissance des palmiers à huile permettrait de générer des gains économiques plus
importants qu’une plantation monospécifique.
Le partenariat entre planteurs et industrie permettra aux agriculteurs de bénéficier d’un
ensemble d’appuis (engrais, appui technique, plantes de couverture, matériel aratoire, etc.)
comptabilisé sous forme de crédit à rembourser dès l’entrée en production. L’analyse des
différents plans de remboursement possibles montre que (i) des taux d’intérêt trop élevés
compromettent la rentabilité d’une palmeraie villageoise, (ii) des taux de prélèvement sur
production pour remboursement du crédit élevés en début de production raccourcissent les
échéances de remboursement. Une nouvelle vision du mode de financement d’arrangement
contractuel appliqué au secteur privé constituerait pour l’entreprise non pas un positionnement
sur un marché du crédit mais plutôt un positionnement sur un marché social, visant à s’assurer
la fidélité des planteurs et la durabilité du partenariat, grâce à l’accroissement continu des
revenus net perçus par les producteurs.
Le bon fonctionnement d’un contrat de partenariat est conditionné par : la durée du contrat, la
négociabilité, le renouvellement du contrat, la fixation des prix, la communication, les
mécanismes de gestion interne des litiges et d’arbitrage externe le cas échéant.
60
RECOMMANDATIONS
La recherche d’une meilleure coordination entre acteurs permettrait de conjuguer les efforts
d’institutions publiques et privées pour une meilleure planification du développement. En
effet, les acteurs du secteur privé pourraient bénéficier des opportunités liées au financement
de la préservation de l’environnement dans le cadre du programme national REDD+, par
exemple en faisant la promotion de la création de palmeraies en zones de savanes.
Des recommandations plus précises :
1. Au Gouvernement :
D’inclure les services déconcentrés des forêts, de l’administration territoriale, de
l’agriculture et du cadastre à l’échelle des zones de projet en vue d’un aménagement
efficient du territoire, et d’une participation à la gestion du contrat de partenariat.
De légiférer en matière d’une nécessité de création d’un département en charge des
plantations villageoises dans chaque société investissant dans un projet agro-industriel
impliquant des agriculteurs.
2. Au secteur industriel :
D’assurer une communication régulière et transparente avec les planteurs, afin
d’instaurer et préserver un climat de confiance entre les parties-prenantes.
4. A la recherche :
D’initier des programmes dédiés à la recherche d’une gestion optimale des ressources
forestières en intégrant les activités agricoles.
61
RÉFÉRENCES
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62
ANNEXES
63
ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRE ENQUÊTE TECHNICO-ÉCONOMIQUE
5- Activités
Activité principale (Monsieur et Mme)……………………
Autres activités (type de culture, chasse, pêche, cueillette, exploitation du bois, transformation,
commerce, transport, emploi, responsabilité publique ....) : ……………………
64
a) Calendrier d'activités par culture et par activité
Dates Activités Qui Nombre Nombre Nombre M.O. Intrant Quantité Prix Cout Total
de jours d'heures de ou unitaire
par jour personnes sortant
Homme Femme Enfant
65
a. Amortissement du matériel
Culture= ensemble des productions des cultures annuelles et pérennes ainsi que des produits
de cueillette, chasse, pêche. Ne pas oublier de ramener chaque élément de culture à 1 ha lors
de l'analyse.
c. Informations de prix
66
ANNEXE 3: MARGES NETTES PAR ACTIVITÉS
Etoumbi Owando
Valorisation Valorisation
Marge Marge
Marge nette brute d'une Marge nette brute d'une
horaire horaire
(€/an) journée de (€/an) journée de
(€/heure) (€/heure)
travail (€/hj) travail (€/hj)
Arachide
Manioc 1 688 1,2 8 2 353 1,1 8
Activités Huile rouge au sac 1 366 1,2 8
agricoles Huile rouge à la presse
704 3,7 26
manuelle
Bananes 2 776 3,1 22
Chasse au filet 122 0,9 6
Chasse Chasse au fusil 4 243 4,9 34 1 880 2,6 18
Chasse au piège 739 1,1 8
Pêche au barrage 3 685 3,3 23
Pêche à l’hameçon 335 4,0 28 293 1,2 8
Pêche
Pêche à la ligne 213 2,5 18 155 0,6 5
Pêche au panier 791 2,1 14 1 210 2,8 20
Feuilles de
Ramassage
maranthacées et de 293 1,0 7 539 1,1 8
cueillette
gnetum
67
ANNEXE 4 : PHOTOGRAPHIES DES PROCESSUS DE TRANSFORMATION ARTISANALE
Transformation au sac
68
Presse manuelle
69
ANNEXE 5: ESTIMATION DE L’AIRE DE RÉPARTITION DU PROJET ET OCCUPATION DE L'ESPACE
70
ANNEXE 6 : PROJECTION DES QUANTITÉS PRODUITES EN PHASE DE CROISIÈRE, ET DE LA CRÉATION DE RICHESSE ANNUELLE EN PHASE DE CROISIÈRE (OWANDO)
Poduction
Surfaces Création de Création de Création de Création Création de
espérée par Création de
Nombre maximales de richesse richesse richesse de richesse richesse
Villages village en richesse
de plantation considérant considérant considérant considérant considérant
d'Owando phase de considérant
ménages par village un prix un prix un prix un prix un prix
croisière (en un prix P1(€)
(ha) P1(Fcfa) P2(Fcfa) P2(€) P3(Fcfa) P3(€)
tonnes)
Endeke 50 500 9500 513000000 782063,4584 666900000 1016682,496 359100000 547444,4209
PouerheI 11 110 2090 112860000 172053,9609 146718000 223670,1491 79002000 120437,7726
PouerheII 16 160 3040 164160000 250260,3067 213408000 325338,3987 114912000 175182,2147
Ibeke 23 230 4370 235980000 359749,1909 306774000 467673,9481 165186000 251824,4336
Abeya 13 130 2470 133380000 203336,4992 173394000 264337,4489 93366000 142335,5494
Otende 83 830 15770 851580000 1298225,341 1107054000 1687692,943 596106000 908757,7387
Ossonga 10 100 1900 102600000 156412,6917 133380000 203336,4992 71820000 109488,8842
Ossake 10 100 1900 102600000 156412,6917 133380000 203336,4992 71820000 109488,8842
Ombogno 10 100 1900 102600000 156412,6917 133380000 203336,4992 71820000 109488,8842
Abaokelo 55 550 10450 564300000 860269,8043 733590000 1118350,746 395010000 602188,863
Okonga 6 60 1140 61560000 93847,61501 80028000 122001,8995 43092000 65693,33051
Esseleboko 21 210 3990 215460000 328466,6525 280098000 427006,6483 150822000 229926,6568
Linguinawe 11 110 2090 112860000 172053,9609 146718000 223670,1491 79002000 120437,7726
Oyengui 20 200 3800 205200000 312825,3834 266760000 406672,9984 143640000 218977,7684
Total 339 3390 64410 3478140000 5302390,248 4521582000 6893107,323 2434698000 3711673,174
Poduction
Surfaces Création de Création de Création de Création Création de
espérée par
Nombres maximales de Création richesse richesse richesse de richesse richesse
Villages village en
de plantation de richesse considérant considérant considérant considérant considérant
d'Etoumbi phase de
ménages par village (en espérée P1 un prix un prix un prix un prix un prix
croisière (en
ha) P1(Fcfa) P1(€) P2(Fcfa) P2(€) P3(Fcfa)
tonnes)
72
ANNEXE 8 : PRINCIPES ET CRITERES MOBILISES POUR L’ENQUETE DE PERCEPTION
1. Engagement de transparence :
Critère : Mise à dispositions de documents dans les langues accessibles par tous à l'ensemble des
parties-prenantes (Agro-industries, planteurs, départements ministériels, recherche, ONG, autre):
Document de propriété, registres de production, de commercialisation étendue et carte de la
concession foncière, etc.
2. Respect des lois et règlements en vigueur :
Connaissances et mise en application par les partenaires des lois en vigueurs (sécurisation foncière,
respect des normes de sécurité, code forestier, etc.)
3. Engagement envers la viabilité économique et financière à long terme :
Un plan de gestion est mis en œuvre avec pour objectif la viabilité économique et financière à long
terme.
4. Utilisation des meilleures pratiques pertinentes par les producteurs et les employés
d’usine :
« Les pratiques maintiennent la fertilité du sol, ou si possible l’améliorent, à un niveau assurant un
rendement optimal et soutenu. »
« Les pratiques minimisent et contrôlent l’érosion et la dégradation des sols. »
« Les produits agrochimiques sont utilisés de façon à ne pas mettre en danger la santé ou
l’environnement. »
« Tous les personnels, travailleurs, petits agriculteurs et entrepreneurs ont reçu une formation
appropriée. »
5. Responsabilité environnementale et conservation des ressources naturelles et de la
biodiversité
« Les aspects de la plantation et de la gestion de moulin qui ont un impact sur l’environnement sont
identifiés, et des programmes visant à réduire les impacts négatifs et à promouvoir les effets positifs
sont élaborés, mis en œuvre et contrôlés afin de démontrer la poursuite d'une amélioration. »
6. Considération responsable des employés, particuliers et communautés affectés par les
producteurs ou l’usine (équité du contrat)
« Les aspects de la gestion de plantation et de moulin qui ont des impacts sociaux sont identifiés selon
une démarche participative, et des programmes visant à réduire les impacts négatifs et à promouvoir
les effets positifs sont élaborés, mis en œuvre et contrôlés afin de démontrer la poursuite d'une
amélioration. «
« Il existe des méthodes de communication ouvertes et transparentes entre les producteurs et/ou
Mouliniers, les communautés locales et les autres parties concernées ou intéressées. «
« Un système documenté et convenu mutuellement est mis en place pour traiter des plaintes et
revendications, et est accepté par toutes les parties. «
« Toutes les négociations concernant un dédommagement en cas de déchéance de droits coutumiers ou
légaux sont effectuées au moyen d’un système documenté permettant aux peuples autochtones, aux
communautés locales et aux autres parties prenantes d’exprimer leurs avis par le biais d’institutions
représentatives. «
« Les producteurs et mouliniers doivent traiter avec les petits agriculteurs et autres
entreprises locales de façon équitable et transparente. »
« Les producteurs et mouliniers contribuent au développement durable local s’il y a lieu. «
7. Développement responsable de nouvelles plantations
« Une évaluation indépendante, exhaustive et participative des impacts sociaux et environnementaux
est entreprise avant de commencer de nouvelles plantations ou activités, ou d'en développer des
existantes, et les résultats sont incorporés dans la planification, la gestion et l'exploitation. «
8. Engagement vers une amélioration continue des principaux domaines d’activité
« Les producteurs et mouliniers surveillent et révisent régulièrement leurs activités, et développent et
appliquent des plans d’action visant à l’amélioration continue et démontrable de leurs activités clés. »
73
ANNEXE 9 : APPRÉCIATION DES PROPOSITIONS DE CONTRAT PAR CATÉGORIES D’ACTEURS
(1 : Pas du tout important 2 : Faiblement important 3 : Important 4 : Très important 5 : Indispensable ; écart-types entre parenthèses)
Agriculture Cadastre (3 Eco-oil (3 Village Obako Village Akana Village Ossonga
Le contrat de partenariat (2 cadres) cadres) cadres) (2 pers,) (10 pers,) (12 pers,) Total
Introduit la vision commune, les bénéfices mutuels attendus. Par les contractants 3 5 5 5 5 23
Fixe les modalités d'appui de l'agro-industrie en faveur des planteurs (crédits, subventions, etc.) 4 4 5 5 5 5 28
Documente les conditions de rupture, de nullité du contrat et des procédures de résiliations du contrat 4 1 2 2 3 12
Le contrat de partenariat est définitif 1 1 5 4 4 4 19
Le contrat de partenariat est renouvelable 5 5 3 4 4 3 24
Le contrat de partenariat est négociable et renégociable 5 5 4 3 3 3 23
justifier d’un droit de propriété pour bénéficier du projet de palmeraie villageoise 5 5 4 1 2 1 18
Précise le mode de paiement, ainsi que les échéances de paiement 5 5 4 4 4 4 26
Précise les modalités de fixation du prix de la tonne de régime de noix par calcul lors de négociations (après) 5 4 3 4 4 4 24
Fixe les pénalités en cas de non-respect des engagements 1 3 2 2 1 1 10
Documente les procédures de règlement des litiges entre partenaires 4 5 2 1 1 1 14
Moyenne des scores 3,8181818 4,1111111 3,4545455 3,181818182 3,181818182 3,090909091 20,090909
Ecart type
Total contrat de partenariat 42 37 38 35 35 34 221
Acheter les régimes de noix de palmes à prix préalablement convenus par négociation 5 5 5 5 5 5 30
Définir un calendrier de concertation permanente 4 4 3 4 5 5 25
Effectuer des paiements réguliers après livraison des régimes à des échéances convenues avec les planteurs ; 4 5 5 4 4 4 26
Mettre en place des programmes de formation des planteurs; Approvisionner en intrants les planteurs et développer un mécanisme
4 de facilitation
5 d'accès
5 aux informations
5 en faveur 5des planteurs 5 29
Doter le département en charge des plantations villageoises avec des moyens logistiques 5 5 5 15
S'assurer que les cadres du département en charge des plantations villageoises sont disponibles aux sollicitations des planteurs
5 5 5 5 5 5 30
Prévoir de payer des bonus aux villages en cas de respect des clauses contractuels 3 2 3 5 5 5 23
En cas de difficultés de transport, la compagnie s'organise pour rembourser le planteur qui s'en occupe 4 5 3 4 5 5 26
Offrir une prime en nature d'huile de palme brute par mois aux planteurs pour consommation familiale dont la quantité sera4à préciser lors
3 de négociations
2 4 5 5 23
Moyenne 4,2222222 4,3333333 4 4,5 4,875 4,875 25,222222
Total Obligation des industries 38 39 36 36 39 39 227
Le département en charge des plantations villageoises se chargerait d'amener les planteurs à une planification de gestion à 5long terme 5 5 15
Faciliter l'accès et l'adoption permanente aux planteurs de nouvelles pratiques et technologies. 5 5 5 5 5 5 30
Moyenne 5 5 5 5 5 5 22,5
Total Principe de viabilité économique 10 10 10 5 5 5 45
Principe4 : Utilisation des meilleures pratiques pertinentes par les producteurs et l’usine
Tenue d'un registre d'application d'engrais par l'Agro-industrie et les planteurs/santé des planteurs/ minimiser l’utilisation des 5 produits chimiques
5 non5néfastes par l'OMS.
4 4 3 26
Sensibiliser et responsabiliser les planteurs villageois à la gestion aux choix des sites de plantation et à la gestion de la fertilité
3 des sols 5 3 3 3 3 20
Capacité de démonstration par les planteurs villageois qu'ils comprennent les techniques requises pour le maintien de la fertilité 2 des sols2et qu'ils les appliquent.
3 1 1 1 10
Les planteurs seraient incités à limiter la conversion de forets en créant des palmeraies sur des sols en savanes, des anciennes 4 jachères à3 travers une 2planification concertée
3 de l'aménagement
3 du territoire.
4 19
Organiser de manière périodique des concertations avec les services déconcentrées du cadastre, de la foret, de l'agriculture, 4 les responsables
3 de la sous-préfecture
3 et2 les représentants
1 des comités de1village pour14
le suivi de l'aménagement du territoi
Moyenne 3,6 3,6 3,2 2,6 2,4 2,4 17,8
Total Utilisation des meilleures pratiques pertinentes par les producteurs et l’usine 18 18 16 13 12 12 89
Principe 6: Considération responsable des employés, particuliers et communautés affectés par les producteurs ou l’usine (équité du contrat)
mm: Méthodes de communication ouvertes et transparentes entre les producteurs et industrie les autres parties concernées ou intéressées. (Préciser le principe ou sous-principe)
Rédaction de rapports et mise à disposition au bénéfice des parties-prenantes de l'ensemble des comptes rendus des réunions 4 (partie communication)
5 3 2 2 2 18
Organisation de réunions fréquentes avec les planteurs villageois et les cadres de la société agro-industrielle 5 4 4 3 3 2 21
d'une autorité administrative locale en présence d'autres parties-prenantes susceptibles d'être impliquées en vue d'évaluer 5le contrat de partenariat.
5 2 3 2 3 20
Élections de responsables chargés officiellement de gérer la communication entre planteurs villageois (transparence, insérer 1 dans cette partie)
3 2 5 4 3 18
Accès à l’information pour tous. 5 4 3 4 5 5 26
Le département en charge des PV sera disponible aux sollicitations des planteurs villageois et faciliterai au planteur de rentrer
5 en contact4 avec les cadres
3 de la société5pour une quelconque
5 sollicitation5 27
Moyenne communication 4,1666667 4,1666667 2,8333333 3,666666667 3,5 3,333333333 21,666667
Total méthodes de communication 25 25 17 22 21 20 130
uu) Système documenté et convenu mutuellement est mis en place pour traiter des plaintes et revendications, et est accepté par toutes les parties.
Chaque partenaire saisi en cas de litige est tenu de répondre de façon constructive et dans des délais brefs (1 jour, 2 ou 3)5 à toute question 5 ou plainte. 5 5 5 5 30
Le processus de résolution des litiges vise en priorité une gestion du litige à l'amiable entre planteurs et industrie. La non résolution
5 du litige
5 induirait le5 recours à un mécanisme
5 d'arbitrage
5 externe, documenté
5 et connu
30 par l'ensemble des parties-prena
Un secrétaire sera chargé de rapporter sous-forme écrite les plaintes et résultats du processus de résolution du litige et publiera
5 les résultats
5 du processus
5 de négociation
5 5 5 30
Les plaintes et résultats issus des mécanismes de résolution de litiges seraient accessibles à l'ensemble des partie-prenantes 5 et servirait de
5 base à l'élaboration
3 de procédures
4 futures 4de jurisprudence?4 25
Les plaintes peuvent être traitées dans un premier temps par un comité constitué du représentant des planteurs villageois au 5 sein du village,
4 du chef du 5 village, du représentant
5 de l'ensemble
5 des planteurs
5 villageois29
dans la zone de production, de l'ass
Selon l'objet et la nature du litige, d'autres acteurs internes et externes pourraient faire partie de l'instance de négociation. 4 5 4 5 5 4 27
Moyenne_scores 4,8333333 4,8333333 4,5 4,833333333 4,833333333 4,666666667 28,5
Total gestion des litiges 29 29 27 29 29 28 171
74
Equité et transparence
La fixation des prix de régimes de noix se feraient par négociations sur la base des appuis de l'agro-industrie, les couts de4productions des planteurs 3et les cours du marché.
5 (Coûts préalablement
5 convenus
5 par le22
contrat faire comprendre aux planteu
Mise à disposition des preuves selon lesquelles toutes les parties comprennent les accords contractuels conclus et que les5contrats sont5équitables, transparents
3 et valides
3 juridiquement.
3 , / pose le problème
3 de savoir
22 comment s'assurer de la validité
S'assurer du paiement des montants convenus dans les Délais, et prévoir un mécanisme de paiement des compensations qui 4 satisfassent3les deux acteurs.
3 4 5 5 24
clause qui permette le maintien de la transformation artisanale pour certains 2 3 1 5 1 5 17
Le maintien de la transformation artisanale ne constituerait pas une négation du principe de viabilité économique et financière
4 5 5 5 5 24
Moyenne_scores 3,8 4 3 4,4 3,5 4,6 21,8
Total Equité et transparence 19 16 12 17 9 18 87
Évocation lors des réunions annuelles des actions envisageables conjointement envers le développement local, fondées sur4 des résultats3de consultations
3 avec les communautés
5 locales.
5 4 24
Les consultations devraient être basées sur des principes de transparence, d’ouverture et de participation, et devraient encourager
3 les communautés
4 5à identifier leurs 5propres priorités3 et besoins, y compris
3 les différents
23 besoins des hommes et des fe
Le département en charge des plantations villageoises contribuerait à renforcer la dynamique de groupe en vue de limiter les
4 coûts de productions
4 à long
4 terme. 3 5 4 24
Lorsque les candidats à un emploi présentent les mêmes mérites, la préférence devrait être donnée aux membres des communautés
5 locales.
5 La discrimination
5 positive5 ne doit pas être5 considérée comme5 contredisant
30 le critère de performance économ
Moyenne_scores 4 4 4,25 4,5 4,5 4 25,25
Total Développement durable et local 16 16 17 18 18 16 101
75
RESUME
Tiré par une forte demande des industries agroalimentaires, le palmier à huile est de plus en plus
cultivé à travers le monde et suscite de nombreuses controverses environnementales et sociales
notamment en Asie du Sud-Est. La présente étude intervient dans un contexte de relance de
l’élaeiculture industrielle en République du Congo, matérialisée par le rachat des actifs des anciennes
sociétés publiques par des acteurs du secteur privé. L’objectif de cette étude était d’analyser la place
du palmier à huile dans la stratégie des systèmes de production des ménages ruraux, et d’identifier les
conditions susceptibles d’assurer un développement harmonieux de plantations villageoises et
industrielles de palmier à huile à l’échelle des territoires villageois. Les données ont été collectées
durant trois mois de travail de terrain réalisés de Juin à Août 2015, incluant des entretiens individuels
semi-directifs, des entretiens de groupe, des restitutions et discussions des résultats intermédiaires,
des mesures et comptages des productions agricoles et forestières. Ces données ont permis une
analyse technico-économique fine des systèmes de production à l’échelle des ménages. La
modélisation économique grâce à l’outil Olympe combinée à une approche prospective participative
a conduit à la co-construction d’un modèle technique de palmeraie villageoise susceptible d’être mis
en place en partenariat avec la société Eco-Oil Energie. Des propositions de clauses de contrat ont été
formulées à partir d’une revue bibliographique et suite à l’analyse du contexte local. Elles furent
soumises à l’appréciation des villageois, des cadres des ministères de l’agriculture, du cadastre et de
la société Eco-oil Energie.
Les activités non agricoles (chasse et pêche) génèrent des marges nettes importantes par rapport aux
activités agricoles pour les ménages jusqu’à l’âge de quarante ans. L’adoption d’une culture
commerciale à la place d’activités non agricoles, en l’occurrence le palmier à huile permettrait
d’assurer un revenu régulier pour les ménages âgés subissant la diminution de leur force de travail.
L’association d’une palmeraie et d’une bananeraie durant la phase de croissance des palmiers à huile
semble fournir un meilleur avantage économique aux planteurs villageois qu’une palmeraie mono-
spécifique. L’analyse financière des modalités de remboursement des appuis fournis par l’industrie
aux planteurs met en évidence l’importance de bien évaluer les taux d’intérêts et les taux de
prélèvement sur le produit à appliquer. Ainsi des taux d’intérêts élevés peuvent conduire à des
montants de remboursement de crédits supérieurs aux revenus générés par des palmeraies
villageoises encadrées lors de l’entrée en phase de production. Cette modalité de remboursement
limite le revenu net perçu par le producteur et peut conduire à son maintien dans l’endettement durant
tout le cycle de production de la palmeraie. Un taux d’intérêt nul, fondé sur le remboursement
uniquement du capital principal sans les intérêts accroitrait le revenu net perçu par les producteurs et
offrirait une garantie de fidélité de livraison des régimes à l’usine. L’ensemble des parties prenantes
s’accordent sur le principe de nécessité de la viabilité économique du projet. En ce qui concerne la
pérennisation du partenariat, elles s’accordent quant à (i) la nécessité d’engager des discussions
préalables à la signature du contrat et en particulier sur les modalités de fixation des prix et (ii) de
disposerd’un mécanisme de prévention et de gestion des conflits. Les villageois insistent sur
l’importance d’instaurer des dispositifs de communication permanente entre partenaires.
Mots clés
Palmeraies villageoises ; modèle de développement ; crédit ; partenariat
Pour citer cet ouvrage : [Djouma, S. H., 2015. Quel modèle de production d’huile de palme pour la
République du Congo ? Les partenariats entre industrie et agriculteurs. Rapport de stage, Mastère Innovations
et Politiques pour une Alimentation Durable, Montpellier SupAgro.62p.]
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