Le Grand angle

Avec plus de 50 milliards de FCFA de revenus annuels perçus

par les planteurs de Côte d’Ivoire et 450 milliards de chiffre
d’affaires pour les usiniers, la filière huile de palme offre des
perspectives alléchantes aux producteurs ivoiriens. Pour réussir
ce défi, il faut jouer sur plusieurs leviers qui vont d’une action
forte sur la fiscalité à la protection des forêts.

Economie

04
La Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS), le fonds
de pension ivoirien, a repris les parts du gestionnaire de fonds,
Amethis, dans le capital de Petro Ivoire, l’un des leaders du
marché local de la distribution de produits pétroliers.

Je connais mes droits

Un employeur découvre que l’un de ses salariés du service Paie
divulgue à un autre salarié, le montant des rémunérations perçues Filière pal
leviers de
par certains collègues. Que doit faire l’employeur ? Le salarié est-il
passible d’une sanction ? Eléments de réponse.

Société
Les fièvres typhoïde et paratyphoïde sont des maladies
infectieuses potentiellement mortelles en l’absence de traitement.
Elles surviennent le plus souvent dans des zones où l’hygiène
est précaire et frappent principalement les pays en voie de
développement.

Sport
Les droits d’organisation de la Coupe du monde U-17 édition
2023 ont été retirés au Pérou par la Fédération Internationale de
Football Association (FIFA).

Ça fait le buzz
Ulcéré par la faible conscience professionnelle de certains jeunes
entrepreneurs nationaux, l’ex-préfet d’Abidjan, Vincent Toh Bi Irié,
leur demande de mettre plus d’ardeur au travail. Sa publication sur
le sujet est à lire sur sa page Facebook.

09
Vie profession-
nelle/ Peut-on
divulguer les
salaires des
autres ?
 L’EDITORIAL
Aller vers la certification
environnementale

L
a moitié des forêts
ivoiriennes ont été détruites

lmier à huile/ Les

avant 1986, et la moitié
du reliquat a disparu depuis.

la transformation
Le taux de déboisement atteint
aujourd’hui près de 3% par an, tiré
essentiellement par l’agriculture.
Selon les spécialistes, deux tiers

10
de la déforestation sont dus à
l’expansion des surfaces agricoles.
Le palmier n’est responsable que
de 7% de la déforestation dans le
pays, loin derrière l’hévéa (14%) et
le cacao (24%). Plusieurs initiatives

Santé/ Prévenir européennes en matière de lutte

contre la déforestation importée

et traiter la
ont déjà entraîné des restrictions
sur les achats d’huile de palme

fièvre typhoïde
asiatique. Si rien n’est fait, elles
pourraient demain toucher le cacao
et, directement ou indirectement,
l’huile de palme produite en
Afrique, et particulièrement en
Côte d’Ivoire

08
M’Bah Aboubakar

Participation/ La
CNPS entre dans
le capital de Pétro
Ivoire
 4 LE TAMTAM PARLEUR N° 041 du 11 au 17 avril 2023

Filière palmier à huile

Les leviers de la transformation
Avec plus de 50 milliards de FCFA de revenus annuels perçus par les planteurs de Côte d’Ivoire et
450 milliards de chiffre d’affaires pour les usiniers, la filière huile de palme offre des perspectives
alléchantes aux producteurs ivoiriens. Pour réussir ce défi, il faut jouer sur plusieurs leviers qui
vont d’une action forte sur la fiscalité à la protection des forêts.

La Côte d’Ivoire est le 2e pays producteur africain avec 650.000 tonnes de palme brute.

L
a filière palmier à huile occupe une place
centrale dans l’économie nationale et est
en pleine croissance, depuis quelques
années. Deuxième pays producteur africain avec
650.000 tonnes de palme brute et premier pays
exportateur d’huile de palme brute en Afrique, la
Côte d’Ivoire compte bien faire rendre cette filière
plus performante et plus compétitive. «  La filière
palmier à huile représente plus de 4% du PIB de la
Côte d’Ivoire », selon le ministre de l’Agriculture et
du Développement Rural. Elle pourrait faire mieux
si plusieurs leviers étaient actionnés pour exploiter
ce potentiel.
Pour l’ONG Fondation pour l’Agriculture et la
Ruralité dans le Monde (FARM) qui a publié une
note sur cette problématique en février 2020, « la
filière doit adopter une nouvelle trajectoire de
développement et s’inscrire d’une manière plus
ancrée dans le cadre du développement durable ».
Les clés principales étant, selon les auteurs de
l’étude  : «  l’augmentation de la productivité des
petits planteurs  », «  une contractualisation plus
étroite entre ces derniers et les entreprises de
transformation  » et «  un engagement accru de
tous les acteurs de la filière dans la certification
environnementale, conjuguée à une politique
N° 041 du 11 au 17 avril 2023 LE TAMTAM PARLEUR 5

forestière plus efficace ». forestière. Sans oublier l’accompagnement des

Enjeux multiformes
Malgré ses résultats encourageants, la filière
ne doit pas dormir sur ses lauriers. Elle doit faire
l’effort de travailler – de pair avec les pouvoirs
publics et tout autre organisme intéressé – à
arrimer la productivité des planteurs villageois à
celle des industriels, tout en se fixant des objectifs
rigoureux de préservation des forêts. Cela doit se
manifester, de l’avis de Maxime Cumunel, Adjoint
au Directeur de la Fondation pour l’Agriculture et
la Ruralité dans le Monde, par «  des actions de
sensibilisation, de formation et d’appui financier aux
producteurs, portées par les industriels comme par
les coopératives, avec l’appui d’une interprofession
qui doit être renforcée pour mieux relever les
défis collectifs posés à la filière  ». Une chose est
sûre, relever les défis de la durabilité de la filière,
dans toutes ses dimensions économique, sociale
et environnementale, ne peut relever seulement
du secteur privé. L’Etat a un rôle fondamental
à jouer, notamment en matière de recherche et
de vulgarisation, ainsi que sur le plan fiscal et
réglementaire, y compris en matière de politique
bailleurs internationaux.
Des leviers à actionner
Pour nombre de responsables de la filière palmier
à huile, l’abaissement de la Taxe sur la Valeur
Ajoutée (TVA) sur les huiles alimentaires devrait
constituer un grand pas dans le processus de
renforcement de la filière. «  Toujours au chapitre
fiscal, la filière évoque l’intérêt d’une réduction,
voire d’une suppression temporaire, des impôts
pesant sur les producteurs. Ceux-ci représentent
1,5% de leur chiffre d’affaires et sont prélevés
lors de la vente auprès des transformateurs. Etant
donnés les efforts réalisés par les producteurs pour
modérer la hausse des prix, lors des périodes de
«surchauffe», au bénéfice des consommateurs
ivoiriens, l’Etat pourrait faire un geste en leur
faveur, en suspendant cet impôt jusqu’à la reprise
des cours », énonce l’ONG FARM.
Garantir la sécurité sanitaire
Ces acteurs proposent également la mise en œuvre
de contrôles sanitaires sur les huiles d’importation.

Persuadés de produire une huile des mécanismes de fixation des

Directeur de publication:
M’Bah Aboubakar YEO
Rédacteur en chef:
M’Bah Aboubakar
0757016836
Ont collaboré à ce numéro:
Firmin YOHA - M’Bah Aboubakar -
Khalil Ibrahima - Roxanne KONAN
(stagiaire) - Haffiny N’GUESSAN
(stagiaire)
Infographiste: Blaise K. YEBOUE
Service Commercial
Aboudramane SOUMAHORO
07 09 65 06 65
Edité par AMC SARL
Imprimé à Abidjan en 10.000 ex par
Action+ Abidjan. Récépissé n°10/D population, bien que non mesuré,
du procureur de la République en peut susciter des inquiétudes.
date du 17 mars 2022 RCCM N° CI-
ABJ-03-2021- B12-03934
Tel: 07 03 74 08 95
akwabamedia123@gmail.com
Cocody - Angre 8 ème tranche
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www. l et amt amp a r le u r.c o m
de meilleure qualité, ils considèrent
qu’une telle mesure permettrait
de mieux préserver la santé de
la population tout en renforçant
la protection de leur marché. Au
demeurant, face au maintien
et même au développement
d’une transformation informelle,
l’Etat pourrait engager des
mesures sanitaires visant à
garantir la qualité des huiles
commercialisées dans le pays,
y compris en cas de raffinage
artisanal, dont l’impact sur la
Renforcer l’interprofession
Pour les opérateurs du secteur,
un appui de l’Etat dans la gestion
de la filière, notamment s’agissant
prix et des relations producteurs-
coopérative-transformateurs,
serait la bienvenue. Certains
acteurs soulignent par ailleurs
le risque que ferait peser sur
les coopératives l’ouverture de
l’encadrement des producteurs
à d’autres organisations,
souhaitée par l’Etat pour gagner
en efficacité. L’interprofession
appelle ainsi l’Etat à amplifier ses
actions pour améliorer l’accès
des producteurs aux intrants, à
accélérer la mise en place du
cadastre et à sécuriser le foncier.
«  De fait, s’ils ne peuvent faire
valoir de titre de propriété ou de
droit d’usage, les producteurs ne
sont pas incités à investir et ont
plus de mal à obtenir un crédit.
Il s’agit là cependant d’un point
 6 LE TAMTAM PARLEUR
délicat, qui touche au sujet très controversé des
droits de propriété  », fait noter l’ONG FARM. Elle
ajoute que si la filière ne critique pas l’installation
récente du Conseil Hévéa-Palmier à Huile, elle
s’interroge néanmoins sur sa vocation, les modalités
de son action et son budget. «  Cette structure
présente l’avantage de couvrir deux cultures proches
sur bien des points (même producteurs, mêmes
régions, mêmes problématiques), alors qu’aucune
interprofession ni aucune coopérative ne les traite
toutes deux simultanément. Néanmoins, la lettre de
mission du Conseil fait craindre une redondance
de ses fonctions avec celles de l’interprofession,
et l’envergure de son budget fait dire aux acteurs
de l’huile de palme qu’ils feraient un meilleur usage
La transformation constitue un défi important pour les acteurs de la filière huile de palme.
N° 041 du 11 au 17 avril 2023
des milliards de FCFA mobilisés dans ce cadre »,
analyse Maxime Cumunel.
Protéger efficacement les forêts
Pour améliorer la durabilité environnementale
de la filière, l’Etat doit à la fois faciliter la mise en
œuvre d’une certification ambitieuse et mener
une politique forestière efficace. Il lui faut donc
préciser les contours exacts de son plan en faveur
de la reforestation et ses implications pour la filière
palme. En outre, il lui incombe de faire respecter
les dispositions réglementaires en vigueur pour la
préservation des forêts existantes
M’Bah Aboubakar
 8 LE TAMTAM PARLEUR N° 041 du 11 au 17 avril 2023

Participation
La CNPS entre dans le capital de Pétro Ivoire

La Caisse Nationale de Prévoyance Sociale

(CNPS), le fonds de pension ivoirien, a repris
les parts du gestionnaire de fonds, Amethis,
dans le capital de Petro Ivoire, l’un des leaders
du marché local de la distribution de produits
pétroliers.

L
e gestionnaire de fonds Amethis West Africa
vient de céder ses parts dans le capital de Petro
Ivoire à la Caisse Nationale de Prévoyance
ECONOMIE

Sociale (CNPS). Neuf ans après avoir acquis

39% des parts du distributeur ivoirien de produits
pétroliers, il vient de céder ses parts restantes –
environ 15,5% - au fonds de pension ivoirien.
La collaboration entre Petro Ivoire et Amethis
a contribué au développement de politiques de
gouvernance internes solides permettant ainsi
de poser les bases d’une croissance pérenne et
une évolution rapide des activités de Petro Ivoire
qui a ainsi doublé son chiffre d’affaires en moins
de dix ans, dans un secteur très concurrentiel et
qui a vu l’entrée de nouveaux acteurs locaux et
internationaux.
Si le montant de la transaction n’a pas été pour
l’heure encore révélé, l’on sait en revanche, que la
CNPS intègre le tour de table d’un champion national
à fort potentiel. Petro Ivoire, c’est une croissance de
40% de chiffre d’affaires ces cinq dernières années
– passant de 86 milliards F CFA en 2016 à 123,3
milliards FCFA, fin 2020 – selon les données de la
plateforme Sika Finance pro. Et pour la seule année
2021, les ventes ont progressé de 38% en un an à
environ 170 milliards FCFA pour un résultat net de 2
milliards FCFA, toujours d’après les chiffres obtenus
par Sika Finance.
« Nous remercions Amethis pour son soutien continu,
au cours des neuf années de notre partenariat qui
ont vu des changements positifs considérables
pour Pétro Ivoire. Aujourd’hui avec la CNPS, le
nouveau et solide partenaire de long terme, Petro
La CNPS acquiert la participation d’Amethis dans le capital de
Petro Ivoire et consolide sa place dans l’économie nationale.
Ivoire compte consolider ses acquis dans son corps
de métier avec la poursuite de l’extension de son
réseau de stations-services et les investissements
sur toute la chaine de distribution de gaz butane
aux ménages et entreprises » a, déclaré Sébastien
Kadio-Morokro, Directeur Général de Petro Ivoire.
Pour Charles Kouassi, Directeur Général de la
CNPS, à travers cet investissement, sa structure
souhaite se positionner sur un secteur clé et
essentiel pour l’économie nationale dans l’optique
de renforcer la capacité d’un acteur de référence
local pour amorcer son expansion et répondre aux
défis et opportunités à moyen et long terme.
«Le succès de Petro Ivoire conforte la stratégie
d’investissement d’Amethis visant à bâtir des
champions régionaux africains. Nous sommes
heureux d’avoir contribué à soutenir l’expansion
du groupe », a déclaré de son côté Jean-Thomas
Lopez, associé chez Amethis. La CNPS a été
conseillée sur cette transaction par la banque
d’affaires Hudson & Cie dirigée par Kady Fadika-
Coulibaly, à travers son mandat de conseil financier
Ibrahima KHALIL
 N° 041 du 11 au 17 avril 2023 LE TAMTAM PARLEUR 9

Vie professionnelle
Peut-on divulguer les salaires des autres ?
Un employeur découvre que l’un de ses salariés
du service Paie divulgue à un autre salarié,
le montant des rémunérations perçues par
certains collègues. Que doit faire l’employeur
? Le salarié est-il passible d’une sanction ?
Eléments de réponse.

C
ertains collaborateurs, à des degrés
différents, selon leurs missions au sein
de l’entreprise, peuvent être destinataire
JE CONNAIS MES DROITS

ou détenteur d’informations concernant les

rémunérations. Notamment des salariés exerçant
les fonctions suivantes : chargé de paie, assistant
en gestion du personnel, responsable administratif,
directeur des ressources humaines, juriste social, Tout salarié occupant un poste administratif qui divulgue
etc. Il peut arriver qu’un de ces salariés informe ses la rémunération des autres, contrevient aux règles de
confidentialité.
collègues des rémunérations perçues par d’autres.
Plusieurs questions se posent alors.
tout salarié, il est conseillé fortement, lors de toute
Est-il soumis à une obligation de confidentialité ?
embauche d’un salarié pouvant avoir accès à des
L’employeur peut-il, dans une telle situation, le
données sensibles (rémunérations, comptabilité,
sanctionner ?
fiscalité, etc.), d’inclure dans son contrat de travail
Dans le cadre de l’exécution de son contrat de
une clause relative à l’obligation de confidentialité.
travail, tout salarié est tenu à une obligation générale
de loyauté.
De tels faits sont de nature à créer des difficultés
A ce titre, le salarié ne doit pas divulguer les
au sein de l’entreprise. Et ils constituent une faute
informations confidentielles dont il a connaissance
passible d’une sanction disciplinaire. La sanction
dans l’exercice de ses fonctions. Et ce, à l’extérieur
devant être proportionnelle à la gravité de la faute
comme à l’intérieur de l’entreprise. Le salarié est
commise et au dommage que cet acte cause.
donc soumis à une obligation générale de discrétion.
Néanmoins, pour pouvoir retenir la faute pour motif
De manière particulière, tout salarié occupant le
personnel à l’encontre d’un salarié, la divulgation
poste administratif qui divulgue à un ou plusieurs
des salaires ou de l’information doit être volontaire.
salariés, la rémunération de leurs collègues,
En effet, si le travailleur a envoyé, par erreur, un
manque aux règles de confidentialité lui incombant,
mail à certains collaborateurs contenant un fichier
au regard de ses fonctions. Ainsi, s’il communique
permettant d’identifier les salaires de certains
à d’autres salariés des éléments ayant trait à la
salariés, l’employeur ne devrait pas qualifier la
rémunération de ses collègues, il manque à son
faute, de faute lourde ; puisque l’intentionnalité n’y
obligation de confidentialité. Et crée ainsi, un trouble
est pas
au sein de l’entreprise.
L’obligation de confidentialité
Ulrich DJE
Même si l’obligation de discrétion et de confidentialité
Administrateur Principal du Travail et des Lois
se rattache à l’exécution loyale et de bonne foi d’un
Sociales
contrat de travail, et des fonctions détenues par
Source : https://travailetdroits.com
 10 LE TAMTAM PARLEUR N° 041 du 11 au 17 avril 2023

Santé
Prévenir et traiter la fièvre
typhoïde

Les fièvres typhoïde et paratyphoïde sont des

maladies infectieuses potentiellement mortelles
en l’absence de traitement. Elles surviennent le
plus souvent dans des zones où l’hygiène est
précaire et frappent principalement les pays en
voie de développement.

L
a fièvre typhoïde est courante dans les endroits
où l’assainissement est insuffisant et où l’eau
potable manque. L’accès à l’eau potable et à des
services d’assainissement suffisants, l’application des
règles d’hygiène par ceux qui manipulent la nourriture
et la vaccination antityphoïdique sont toutes des
SOCIETE

mesures efficaces de prévention. Selon l’Organisation
Mondiale de la Santé (OMS), la dissémination des
bactéries peut être enrayée par une distribution d’eau
de qualité, contrôlée, le traitement des eaux usées, la
généralisation du tout-à-l’égout, le contrôle des zones
de récolte des coquillages, la pasteurisation des
aliments, beurre et lait en particulier et le respect strict
des règles d’hygiène pour tous les travailleurs du milieu
de la restauration. Il est possible, selon les spécialistes,
de traiter la fièvre typhoïde au moyen d’antibiotiques.
Cependant, nuancent-ils, «  avec l’émergence de
la résistance à ces médicaments, y compris aux
fluoroquinolones, de nouveaux antibiotiques, comme
les céphalosporines et l’azithromycine, sont utilisés
dans les régions touchées ». Même après la disparition
des symptômes, on peut rester porteur de la bactérie,
ce qui signifie que les sujets concernés peuvent encore
la propager par les selles.
Mesures salutaires
Lorsqu’on est traité pour une fièvre typhoïde, il est
important d’appliquer quelques mesures importantes :
prendre les antibiotiques prescrits pendant toute la
durée demandée par le médecin, se laver les mains
La fièvre typhoïde est aussi connue sous l’appellation de « maladie d
à l’eau et au savon après avoir été aux toilettes
et ne pas préparer ou servir de la nourriture à
d’autres personnes. On diminue ainsi le risque de
transmettre l’infection à autrui. Il faut également
demander au médecin de procéder à un test
pour s’assurer qu’aucune bactérie responsable
de la maladie ne reste dans l’organisme.
Pendant de nombreuses années, l’on a utilisé
deux vaccins pour la protection de l’être humain.
Un vaccin injectable à base d’antigène purifié
pour les sujets à partir de deux ans et un vaccin
oral vivant atténué présenté sous forme de
capsules pour les sujets à partir de cinq ans.
Ces vaccins ne confèrent pas une immunité de
longue durée et ne sont pas homologués pour
les enfants de moins de deux ans. Un nouveau
vaccin conjugué, conférant une immunité plus
longue, a été homologué par l’OMS en décembre
2017 pour les enfants à partir de l’âge de six
mois.
En l’absence de traitement, le taux de létalité varie
 N° 041 du 11 au 17 avril 2023 LE TAMTAM PARLEUR 11

Après quelques jours, la fièvre atteint son maximum

à environ 39-40 °C, et reste élevée pendant dix à
quatorze jours supplémentaires, pour revenir à des
valeurs normales au cours de la quatrième semaine
suivant l’apparition des symptômes. Souvent, le
rythme cardiaque ralentit, les patients sont épuisés
et parfois délirent.
Au cours de la deuxième semaine, une éruption
cutanée formée de taches plates apparaît sur la
poitrine et l’abdomen dans environ 10 à 20 % des cas.
Les personnes tout d’abord peuvent être constipées,
puis, après deux semaines, peut apparaître une
diarrhée. Chez environ 1 à 2 % des personnes,
l’intestin se déchire (perforation) ou saigne. Un
nombre limité de personnes souffrent d’hémorragie
grave, parfois menaçant le pronostic vital.
Si l’infection se propage à d’autres organes, les
symptômes spécifiques peuvent aussi apparaître.
Chez environ 8 à 10 % des personnes, les
symptômes peuvent réapparaître approximativement
deux semaines après la disparition de la fièvre. Les
malades qui meurent sont en général dénutris, très
jeunes ou très âgés. Les signes d’infection sévère
de mauvais pronostic sont une stupeur (absence
des mains sales ». de réponse qui nécessite une stimulation énergique
pour que le patient se réveille), un coma et un choc.

entre 10 et 20 %, mais on peut le ramener à moins

Forte recrudescence en Côte d’Ivoire
de 1 % en administrant rapidement l’antibiothérapie
En Côte d’Ivoire, la fièvre typhoïde est l’une des
qui convient. Toutefois, font remarquer les
maladies d’origine alimentaire en forte recrudescence
médecins, l’on observe une prévalence de
aujourd’hui. Elle engendre des dépenses relativement
souches résistantes aux trois antibiotiques de
importantes. Selon une étude réalisée à Abidjan
première intention (chloramphénicol, ampicilline
par le laboratoire de microbiologie de l’Unité de
et co-trimoxazole) dans plusieurs régions du
Formation et de Recherches (UFR) des Sciences
monde. Elles sont associées à des formes plus
Pharmaceutiques et Biologiques de l’Université de
sévères de la maladie et à une fréquence accrue
Cocody en 2001, la tranche d’âges de personnes
des complications et des décès, notamment chez
atteintes de fièvre typhoïde sur 103 cas constatés
l’enfant de moins de deux ans.
est de 18 à 40 ans. D’après l’étude en question, cette
maladie sévit sous forme endémique avec une forte
La maladie et ses symptômes
prédominance dans des zones précaires de certaines
Huit à quatorze jours après l’infection – des fois
communes du district d’Abidjan (Koumassi, Abobo et
jusqu’à trente jours – le malade présente un
Port-Bouët notamment).
syndrome pseudo-grippal, c’est-à-dire qui évoque
Les données mondiales les plus récentes de la fièvre
une simple grippe. Les symptômes de la fièvre
typhoïde compilées par l’OMS font état de plus de
typhoïde apparaissent progressivement. Il s’agit
20 millions de cas annuels de fièvres typhoïde et
de fièvre, céphalées, mal de gorge, douleurs
paratyphoïde, et de plus de 200.000 morts
musculaires et articulaires, douleurs abdominales
et toux sèche. Il peut y avoir une perte d’appétit.
M’Bah A.
 12 LE TAMTAM PARLEUR
Média
Un pionnier de la RTI s’est éteint
CULTURE
Avec le décès de Marcel Bilé (à droite), c’est tout un pan de l’histoire de la RTI qui disparaît.
Il a tiré sa révérence ! Marcel Bilé, l’ancêtre de
la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI1)
et le géniteur du célèbre journaliste-écrivain,
Serge Bilé, s’est endormi, dans sa 90è année.
La mort de Marcel Bilé a provoqué une onde
de choc chez son illustre fils, Serge Bilé. Voici
ce qu’il en dit sur sa page Facebook, le verbe
ému: « Yako à mes frères et mes soeurs. Ils ont
perdu leur père. La douleur est grande. Moi, j’ai
perdu ‘’mon jumeau’’, le pionnier de la Télévision
Ivoirienne, à qui je ressemblais, physiquement et
professionnellement, même dans nos prises de
bec, depuis oubliées». L’auteur de Prince Aniaba
poursuivra son témoignage, étreint de vive
mélancolie. Marcel Bilé était un professionnel des
média aux multiples facettes. Il a été enseignant,
animateur-vedette, homme politique, fondateur
d’école... Néanmoins, les téléspectateurs
garderont de lui, la mémoire d’un brillant pionnier
de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne 1.
L’intéressé se souvient de son entrée dans ce
média public, en 1963:
« Pour le concours, il y avait une rédaction en
français et une improvisation devant le jury.
Je suis sorti major sur les sept candidats. Je
N° 041 du 11 au 17 avril 2023
suis parti ensuite à Paris avec Georges Benson et
les autres.» De retour au pays, l’animateur d’alors
va crever le petit écran par son charme teinté d’
éloquence et d’ élégance. Des émissions à succès
comme «7 lettres, 1 mot» ou «Télé code» le révèlent
à un public totalement subjugué. C’est certainement
avec «Midi Première», une grosse production qu’il
anime avec maestria, qu’il reçoit l’onction populaire
de ses fan. Marcel Bilé deviendra une véritable star à
qui l’on attribue un rôle de premier plan dans la projet
de création du Bureau Ivoirien du Droit d’Auteur
(BURIDA). Le passionné du micro est au sommet
de son art et il est, sans conteste, le journaliste le
plus en vue du moment. Son domicile de Cocody ne
désemplit pas, tant il est couru par de grands noms
du gotha politique et culturel tels Manu Dibango,
Amédée Pierre, Miriam Makéba, et autres. C’est
en 1980 que Marcel Bilé part de la RTI, un media
qu’il avait intégré, le 7 août 1963. L’on se souvient
surtout qu’en 1966, un groupe composé d’un jeune
instituteur et ses trois enfants remporta le Concours
6è sillon, organisé par la RTI. La chanson qui fait
un tabac est intitulée «Merci Président Houphouet».
Les sonorités du tube à succès sont sur toutes les
lèvres. La mélodie de ce chef-d’œuvre musical n’a
pris aucune ride, à ce jour.
 N° 041 du 11 au 17 avril 2023
L’histoire retient que le concepteur du Concours
6è sillon s’appelle Marcel Bilé. Le présentateur-
vedette aura pensé ce programme alléchant
avec d’autres figures emblématiques de la télé
comme Georges Benson et Sylvain Bailly Zogbo,
le géniteur d’Yves Zogbo Junior. Marcel Bilé va
embrasser la carrière politique, en 1980. Cette
année-là, il remporte l’élection municipale dans
la commune de Port-Bouet, mais le Président
Houphouët-Boigny va lui demander de céder le
fauteuil à sa protégée, Hortense Ackah-Anghui. Il
changera son fusil d’épaule, en créant le groupe
BLM, un établissement supérieur qui forme aux
métiers de la communication et de l’audiovisuel,
LE TAMTAM PARLEUR 13
en 1989, à Treichville. Le plus bel héritage laissé
à la Côte d’Ivoire par le disparu, c’est certainement
l’éducation qu’il a donnée à son fils Serge Bilé. Il lui
a transmis le flambeau de la télé. Aujourd’hui, ce
dernier travaille à Martinique Première. Le célèbre
documentaliste est un écrivain prolifique. On lui doit
les titres détonants des essais et romans à succès
tels que: Quand les Noirs avaient des esclaves
blancs, La Légende du sexe surdimensionné des
Noirs , Noirs dans les camps nazis... C’est (trop)
peu dire: Marcel Bilé aura vécu utile!
Firmin YOHA
 N° 041 du 11 au 17 avril 2023 LE TAMTAM PARLEUR 15

Coupe du monde U 17
La FIFA arrache l’organisation au Pérou

Les droits d’organisation de la Coupe du monde

U-17 édition 2023 ont été retirés au Pérou
par la Fédération Internationale de Football
Association (FIFA).

L
a Coupe du monde des U17 – les moins
SPORT

de 17 ans – ne se jouera finalement pas

au Pérou. La faîtière du football mondial
informe dans un communiqué avoir retiré à ce pays
l’organisation de la compétition. L’instance explique
que les engagements pris « dans la préparation
des infrastructures requises pour la bonne tenue
du tournoi » ne pouvaient pas être respectés par le
pays. « La FIFA a malheureusement retiré au Pérou
les droits d’organisation de la Coupe du Monde U-17
de la FIFA 2023 à l’issue de discussions approfondies
entre la FIFA et la Fédération Péruvienne de Football
(FPF). Le tournoi reste prévu du 10 novembre au 2
décembre 2023, mais le bureau du Conseil de la
FIFA désignera désormais un nouvel hôte en temps
voulu  », indique l’instance dans un communiqué.
« Cette décision a été prise en raison de l’incapacité
du pays hôte à respecter ses engagements
concernant l’achèvement des infrastructures
nécessaires à l’organisation du tournoi. Malgré une
La FIFA devra trouver un autre pays hôte pour abriter la Coupe
relation de travail très positive entre la FIFA et la
du monde des moins de 17 ans.
FPF, il a été déterminé qu’il n’y avait pas assez de
temps pour obtenir les investissements nécessaires
et achever le travail requis avec le gouvernement été contrainte, fin mars, de retirer à l’Indonésie
péruvien, avant la date de début du tournoi. La FIFA l’organisation du Mondial masculin 2023 des moins
tient à remercier la FPF pour ses efforts et reste de 20 ans, en raison du refus des autorités de
ouverte à l’organisation d’une compétition au Pérou recevoir l’équipe d’Israël.   «  Un nouvel hôte sera
à l’avenir », peut-on lire dans ledit communiqué. annoncé dès que possible  ; les dates du tournoi
S’il est toujours prévu que la compétition se déroule restant actuellement inchangées  », a déclaré le
du 10 novembre au 2 décembre 2023, le bureau du président de la FIFA, Gianni Infantino, évoquant de
Conseil de la FIFA désignera un nouveau pays hôte possibles « sanctions » à l’encontre de la Fédération
dans les meilleurs délais. Indonésienne de Football
Cette décision fait suite à une autre où la FIFA avait M.A.
 N° 041 du 11 au 17 avril 2023
Tunisie
L’utilisation de l’eau potable dans l’agriculture interdite
La Tunisie, l’un des pays africains les plus touchés par le bouleversement climatique, a décidé
d’interdire l’utilisation de l’eau potable dans l’agriculture pendant six mois.
L’INTER
La Tunisie fait cruellement face aux effets désastreux du dérèglement climatique.
A
u vu de la fréquence des années de
sécheresse qui a eu un impact négatif
sur les réserves des barrages au point
d’atteindre un niveau de faiblesse sans précédent,
le ministère tunisien de l’Agriculture, de la Pêche
et des Ressources Hydrauliques a édité, le 31
mars, un arrêté interdisant – avec effet immédiat –
l’utilisation de l’eau potable par le secteur agricole
sur une période de six mois, allant jusqu’en
septembre 2023. Cette nouvelle disposition
s’applique également à d’autres activités, dont
l’irrigation des espaces verts, le nettoyage des
rues et des espaces publics, ainsi que le lavage
des véhicules.
La Société Nationale d’Exploitation et de Distribution
des Eaux (Sonede) pourra procéder sans préavis
à l’arrêt de l’alimentation et à l’engagement des
poursuites judiciaires contre les contrevenants à
cette mesure qui risquent de six jours à neuf mois
d’emprisonnement et des amendes de 60 à 1 000
dinars (18 à 300 euros).
L’initiative intervient dans un contexte marqué
par la persistance de la sécheresse qui a conduit
LE TAMTAM PARLEUR 17
à une faible disponibilité de l’eau avec les réserves
des barrages qui ont atteint un niveau bas. Selon
Hamadi Habib, haut fonctionnaire du ministère de
l’Agriculture, le pays du Jasmin a enregistré une
baisse du stock d’eau de ses barrages à environ 1
milliard de mètres cubes, soit 30 % de leur capacité
globale de stockage, face à l’absence de pluie qui
dure depuis septembre 2022.
Si la décision de l’Etat vise à rationaliser l’utilisation
de l’eau qui devient de plus en plus rare, elle devrait
inversement renforcer la pression déjà existante sur
l’appareil productif au sein du secteur agricole. « La
récolte de céréales de la Tunisie sera désastreuse.
Avec la sécheresse, la production devrait se situer
entre 200 et 250.000 tonnes cette année, contre
750.000 tonnes en 2022 », avertit Mohamed Rjaibia,
un haut responsable du Syndicat des agriculteurs qui
se confiait à Reuters par rapport à la situation. Pour
rappel, 80 % du stockage d’eau en Tunisie est utilisé
par le secteur agricole
Haffiny N’GUESSAN (stagiaire)
 18 LE TAMTAM PARLEUR N° 041 du 11 au 17 avril 2023

Conscience professionnelle
Vincent Toh Bi parle aux entrepreneurs ivoiriens

Ulcéré par la faible conscience professionnelle

de certains jeunes entrepreneurs nationaux,
l’ex-préfet d’Abidjan, Vincent Toh Bi Irié, leur
ÇA FAIT LE BUZZ !

demande de mettre plus d’ardeur au travail. Sa

publication sur le sujet est à lire sur sa page
Facebook.

D
ans la nuit du mardi 7 mars dernier, il
a soufflé un grand vent sur une partie
d’Abidjan. Les baies vitrées de chez moi
ont toutes été emportées par ce vent violent.
Elles ont été remplacées par des contreplaqués
provisoires pour empêcher l’eau des prochaines
pluies d’inonder la maison. J’ai pris contact avec un
jeune vitrier qui m’a été recommandé par un ami.
Je l’ai appelé toute la journée du mercredi en vain.
Il n’a pas décroché. Je lui ai envoyé 3 messages
écrits. J’ai encore essayé le jeudi, sans succès.
Le vendredi matin, vers 10 heures, il m’a rappelé.
Il était désolé, il n’avait vu ni mes appels ni mes
messages. Puis il m’a dit qu’il allait venir chez moi
dans une heure constater les dégâts et proposer
des vitres de remplacement plus résistantes.
Je l’attends toute la journée du vendredi, il ne
vient pas. Je le rappelle, son portable est fermé.
Le samedi soir, je réussis à l’avoir à nouveau. Il
s’excuse de ne pas être venu le vendredi et promet
de se rendre disponible le lundi, car le week-end il
a une fête dans son village. (…)
Le dimanche matin, revenant de l’église, je prends
le contact d’un vitrier sur la pancarte de son
atelier fermé. L’homme est un non national, qui
appartient à la plus grande communauté d’origine
arabe vivant en Côte d’Ivoire. Quand je l’ai appelé
au téléphone ce dimanche, il était 12 heures. A
13 heures, il était déjà chez moi à la maison pour
prendre les mesures des baies. A 20 heures, il m’a
envoyé un devis estimatif des travaux, qui était
plutôt raisonnable. Le lundi matin, il est revenu
avec son équipe. Je les ai laissés travailler et je
suis allé à mes occupations. Quand je suis rentré
le lundi dans la nuit, j’avais l’impression d’avoir une
L’ancien préfet d’Abidjan souhaite que les jeunes entrepreneurs
ivoiriens soient plus consciencieux.
nouvelle maison: toutes les baies vitrées avaient
été remplacées en plus beau et résistant. Le mardi,
le jeune Ivoirien m’appelle. (…) Souvent, ce sont
des employés ou dirigeants de petites entreprises
privées qui vous reçoivent mal ou fournissent un
piètre service . Ou des jeunes réceptionnistes qui
passent leur temps au téléphone quand des clients
attendent devant eux. Les gars, disons-nous la
vérité : nous n’irons pas dans vos entreprises juste
parce que vous êtes Ivoiriens. Nous irons acheter
vos biens ou services, si vous alliez qualité et prix.
(…) La rigueur, l’ardeur au travail, la qualité du
service, la conscience professionnelle, le souci du
bien exécuté, le respect des délais de prestation ou
de livraison sont des éléments essentiels pour nous
les clients , sans considération de la nationalité des
prestataires. C’est la qualité de votre travail qui
conditionnera notre patriotisme économique et non
pas juste parce que vous êtes une jeune entreprise
ivoirienne. (…)
Vincent Toh Bi Irié
Président du mouvement Aube Nouvelle
Ex-préfet d’Abidjan