Repères
TOUT CE QUE VOUS AVEZ
TOUJOURS VOULU SAVOIR SUR
Sujet: Les limites de la supervi-
sion.
V e r b e : Remettre chaque tech-
nique à sa place.
Complément: La supervision est
devenue un outil indispensable
dans les entreprises. Mais d’inter-
face homme-machine, le supervi-
seur devient un outil de supervi-
sion générale et de gestion. Est-ce
son rôle? Sûrement pas, nous allons
voir dans cet article les inconvé-
nients d’une telle démarche.
CiMax: Edition Applicatif
L’USB out utilisateur de matériel
micro-informatique a, un jour
ou l’autre, entendu parler du bus
USB. Ne serait-ce que par le biais de
ces deux prises énigmatiques qui équi-
pent désormais la plupart des nouveaux
PC... Mais bien rares sont ceux qui en
ont déjà fait usage ! Alors, d’où sort
donc ce Universal Serial Bus (universel
!) que d’aucuns annoncent comme le
prochain standard pour les périphé-
riques bas débit du monde PC ? Et sur-
tout, que nous promet-il ? Cet article se
propose de présenter l’USB sous un
angle technique puis de réfléchir à ses
perspectives d’avenir.
L’USB pourquoi faire ?
Lorsque les sept grands industriels1 de
l’informatique et des télécommunica-
tions à l’origine du concept de bus USB
(retenons notamment le couple Micro-
soft-Intel) se sont réunis pour spécifier
un nouveau protocole de communica-
tion entre un PC et des périphériques,
leur cahier des charges comprenait trois
exigences majeures :
● répondre au besoin d’intégration
entre le monde du PC et celui du télé-
phone,
● répondre au besoin de simplicité
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...
d’utilisation : en particulier, définir une
connectique “ universelle ” et “ Plug &
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Play ”, utilisable aussi bien pour une
souris que pour un modem ou un moni-
teur,
● répondre au besoin d’extensions mul-
tiples en dehors du PC, dont la taille
doit sans cesse être réduite (autrement
dit, sonner l’hallali du fond de panier).
La spécification Universal Serial Bus
est le fruit de leur collaboration et leur
réponse à ces exigences. Sa version 1.0
est “ opérationnelle ” (depuis janvier
1996) pour le développement de pro-
duits USB. Les premiers ont fait leur
apparition fin 1997.
L’USB comment
ça marche ?
Avant d’esquisser à grands traits les
caractéristiques du bus USB, il faut
d’abord souligner que celui-ci est
conçu pour faire communiquer un PC
avec des périphériques : la spécification
ne prévoit pas l’interconnexion de deux
PC, ou, ce qui revient au même, le par-
tage d’un périphérique entre deux PC.
Commençons par du vocabulaire. On
distingue trois types de noeuds commu-
nicants :
 USB
Figure 1 - Topologie “ tiered star ”
● les d e v i c e s, i.e. les périphériques
(claviers, souris, moniteurs, hauts-par-
leurs, scanners, imprimantes, etc.),
20 ● les concentrateurs (h u b s), périphé-
riques particuliers qui disposent de plu-
sieurs ports de connexion au bus USB,
● le h o s t, maître unique du bus
(concrètement le PC) qui intègre un
contrôleur et un concentrateur “ raci-
ne ” du bus (root hub) par lesquels
transitent toutes les communications.
A présent, quelques caractéristiques de
la couche physique...
Deux débits peuvent coexister sur le
bus : 12 Mbit/s (high speed) et 1.5
Mbit/s (low speed). La topologie est
“ étoilée en série ” (“ tiered star ”, cf.
La figure 1) et tolère jusqu’à 5 niveaux
de concentrateurs. La spécification
limite le nombre de périphériques à 127
et la distance maximale entre un péri-
phérique et le concentrateur auquel il
est rattaché à 3 ou 5 mètres selon qu’il
fonctionne à 1.5 ou 12 Mbit/s. Le câble
USB transporte deux paires de fils : la
paire de signal D+ et D- et une seconde
paire qui peut être utilisée pour la téléa-
limentation. Pour compléter cette des-
cription, ajoutons que le codage phy-
sique est NRZI et qu’un mécanisme de
bit stuffing est utilisé.
Fonctionnellement, le PC héberge des
“ c l i e n t s ” logiciels qui utilisent des
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fonctionnalités (functions) mises à dis-
position par les périphériques rattachés
au bus. Il peut arriver que des données
fournies par un périphérique soient uti-
lisées par un autre périphérique, mais
tout flot de données transite nécessaire-
ment par le host.
Avant toute communication entre un
client et un périphérique, un canal (ou
pipe) doit être instancié entre le logi-
ciel du host et un point d’entrée fonc-
tionnel du périphérique appelé e n d-
point. A chaque canal sont associés :
● une bande passante requise,
● les caractéristiques du endpoint
(directionnalité, taille maximale du
bloc de données, etc.),
● un type de transfert de données entre
le host et le endpoint.
Host
Client pipes
default pipe
USB System to endpoint 0
USB Host Controller
Figure 2 - Modèle en couches du protocole USB
La spécification USB propose quatre
types de transfert (cf. Tableau 1 pour
connaître leurs caractéristiques) :
● les transferts de contrôle pour confi-
gurer et commander les périphériques,
● les transferts isochrones pour les
échanges nécessitant un flux régulier de
données (ex : caméra, téléphone),
● les transferts “ interrupt ”, réalisant
un polling équivalent aux échanges par
interruption dans un environnement
“ classique ” (ex : clavier),
● les transferts “ b u l k ” pour les
échanges sporadiques de gros volumes
de données (ex : imprimante).
Lorsqu’il souhaite utiliser un canal, un
client envoie au système USB une
requête transformée en IRP (IO
Request Packet) par le driver USB. Le
host gère la liste des IRP. Chacune se
concrétise par la succession d’une ou
de plusieurs transactions (s’il faut frag-
menter les données) sur le bus. Les
transactions sont émises au cours de
trames de 1 ms (autrement dit, le bus
est cadencé à 1 kHz). Chaque transac-
tion se décompose alors en la succes-
sion d’au plus 3 paquets dont les rôles
sont bien définis (token, data, ack).
Le protocole de communication est
qualifié de “ host scheduled token
based protocol ” : le host émet, lors-
qu’il le décide, des jetons qui activent
tel ou tel canal instancié lors de la
phase de configuration des périphé-
riques.
Les échanges isochrones sont les plus
privilégiées dans le sens où le host leur
Périphérique
Function “ couche 7 ”
USB Logical Device “ couche 2 ”
USB Bus Interface “ couche 1 ”
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 Control Isochronous Interrupt Bulk
Transfert autorisé Transfert interdit Transfert autorisé Transfert interdit
aux périphériques low speed aux périphériques low speed aux périphériques low speed aux périphériques low speed

Message Stream Stream Stream

Mode (les données ont (les données n’ont pas (les données n’ont pas (les données n’ont pas
un format prédéfini) de format prédéfini) de format prédéfini) de format prédéfini)

Direction Bidirectionnelle Unidirectionnelle Unidirectionnelle Unidirectionnelle

8, 16, 32 ou 64
8, 16, 32 ou 64 octets
Contrainte sur la taille octets full speed 1023 octets 64 octets full speed
full speed
maximale du bloc de 8 octets low speed full speed 8 octets low speed
par trame
données par trame par trame par trame
(défini par le host)
(défini par le host)

Accusé-réception,
Oui Non Oui Oui
Reprise sur erreur

10 % de la trame 90 % de la trame Non

Bande réservée
“ best effort ” “ guaranteed ” “ good effort ”

Tableau 1 - Principales caractéristiques des 4 types de transfert de données 21

réserve une bande passante garantie.
Ainsi, celui-ci peut refuser l’accès au
bus à un périphérique s’il juge que les
ressources qu’il requiert ne sont pas
disponibles.
Le caractère Plug & Play est quant à lui
assuré par une phase de reconnaissance
et de configuration automatique des
périphériques connectés au bus. En fait,
le host détecte tout périphérique nou-
vellement branché, l’interroge à l’aide
de transferts de contrôle pour connaître
ses caractéristiques et choisit en consé-
quence le driver adéquat pour le contrô-
ler. De même, toute déconnexion est
automatiquement détectée (en hard) par
le concentrateur concerné qui la signale
alors au host afin que celui-ci en tienne
compte.
L’USB quel marché et
quels produits ?
La spécification USB est accompagnée
d’un ensemble de documents définis-
sant les paramètres de grandes classes
de périphériques, sortes de “ standard
companions ” de la norme. On retrouve
en vrac une classe pour les mémoires
de masse (disques durs, CD-ROM, lec-
teurs de disquettes, lecteurs ZIP, etc.),
une classe pour les Human Interface
Devices (clavier, souris, joystick, tout
périphérique caractérisé par son interfa-
ce avec l’utilisateur), une classe pour
les périphériques de communication
(modems, téléphones, etc)... Beaucoup
sont encore à l’état de draft.
Les périphériques USB, encore peu
nombreux, commencent tout juste à
être commercialisés : sont disponibles
(la liste ne se veut pas exhaustive !) des
moniteurs (Philips), des scanners
(Logitech), des claviers (Cherry), des
hubs (CATC), des caméras (Kodak,
Intel), etc. On commence aussi à voir
des offres de cartes d’acquisition de
données pour la mesure (Keithley). Le
site internet www.usb.org propose un
shopping des plus alléchants aux inter-
nautes intéressés...
L’USB pour quand et pour qui ?
Sans OS capable de les gérer, aucun
intérêt d’acheter des périphériques USB
! Jusqu’à présent, le principal frein à
l’arrivée en masse des périphériques
USB sur le marché est l’absence de
système d’exploitation capable d’utili-
ser pleinement les caractéristiques du
bus. De son côté, Apple ne paraît pas
s’intéresser à cette solution. La dernière
version de Windows 95 (R2.1 ou
4.00.950.B) permet quant à elle l’utili-
sation de périphériques USB. Malheu-
reusement, dans certains cas, la convi-
vialité et le caractère Plug & Play font
encore défaut (il faut par exemple ins-
taller un patch pour certains modèles de
carte mère). Windows 98, qui devrait
réaliser en natif la gestion complète du
bus, pourrait changer cet état de fait.
Une question demeure néanmoins :
l’USB sera-t-il une solution ouverte
(i.e. multi-OS) ou une solution proprié-
taire “ Wintel ” ? ❚
Christophe CROCOMBETTE, EDF DER
(Direction des Etudes et
Recherches)
(christophe.crocombette@edfgdf.fr)
1 Compaq, DEC, IBM, Intel, Micro-
soft, NEC, Northern
Telecom

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