Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
______________________________________________________________________________________________________________
TOLERANCEMENT VECTORIEL
L. SABOURIN
Tolérancement vectoriel et contrôle géométrique
_______________________________________________________________________________________________________________
TOLERANCEMENT VECTORIEL
3.1 Principe 6
3.2 Application à l’analyse de l’effet du jeu dans un assemblage 7
5 - Applications 11
Bibliographie 23
_______________________________________________________________________________________________________________
1
Tolérancement vectoriel et contrôle géométrique
_______________________________________________________________________________________________________________
On suppose à présent que chaque pièce présente par rapport au modèle géométrique de définition des écarts
soit dimensionnels, soit d’orientation, soit d’état de surface. Pour représenter globalement ces différents écarts on
adopte le modèle suivant (dans le cas du contact ponctuel) (Fig.1)
ni
I ξi
Contact ponctuel
ξi représente la somme de tous les écarts possibles au point I de la pièce réelle par rapport à la définition
théorique.
Par suite la pièce réelle est représentée par la pièce de définition théorique à laquelle on adjoint les écarts en
chacun des 6 contacts ponctuels. Cette pièce réelle peut prendre dans l’espace différentes positions par rapport à
la pièce théorique selon les différentes valeurs des ξi. Les ξi étant en général petits on peut caractériser l’écart de
position de la pièce réelle par rapport à la pièce théorique par un torseur de petits déplacements.
Si l’on désigne par To ce torseur, la mise en équation s’effectue très simplement en remarquant que chaque
point de la pièce qui coïncide à l’instant considéré avec le contact ponctuel subit un déplacement selon la
normale égal à :
v
ξi = D(Mi ) ⋅ ni
r
_______________________________________________________________________________________________________________
2
Tolérancement vectoriel et contrôle géométrique
_______________________________________________________________________________________________________________
d’où :
r
( r
ξi = D(O ) + MiO ∧ Ω ⋅ ni )
r
( r r
ξi = D(O ) ⋅ ni + MiO, Ω, ni
r
)
r r
( r r
ξi = D(O ) ⋅ ni + OMi ∧ ni ⋅ Ω ) (1)
Ecriture qui a le mérite de faire apparaître que l’équation (1) n’est pas autre chose que le comoment du
torseur des petits déplacements et des coordonnées pluckeriennes de la normale de repérage ni.
a α
r r
ni b Ω β
c γ
ξi = (Pni • To ) =
l u
m r
OMi ∧ nr i
Do v
m w
On se retrouve ainsi devant un système de 6 équations à 6 inconnues, système isostatique, dont la solution
fournit la position réelle de la pièce.
Le problème surgit lorsqu’on considère des rotations infiniment petites. En effet dans ce cas on peut
r
confondre un accroissement infiniment petit de Ω avec un vecteur. Tant que les quantités restent infiniment
petites, il n’y a aucune différence entre les 2 représentations et l’on choisit évidemment la représentation
vectorielle pour sa grande simplicité (Notion de torseur).
Objectifs :
Deux surfaces géométriques d’une même pièce ayant une relation fonctionnelle entre elles, doivent être
reliées par une spécification de position. Inévitablement, il y aura des défauts de fabrication, dont il faut
déterminer les limites.
surface réelle
O’
surface nominale Ø
O
Définitions :
• Surface réelle :
Surface réelle appartenant à la pièce. On admettra que la surface peut être décrite de manière
suffisamment représentative par un nombre fini de points (xi, yi, zi).
_______________________________________________________________________________________________________________
3
Tolérancement vectoriel et contrôle géométrique
_______________________________________________________________________________________________________________
• Surface nominale :
Surface théorique, (définie à l’aide du dessin de définition), parfaitement positionnée par rapport aux
autres surfaces de la pièce, en respectant les dimensions nominales de la pièce.
• Torseur d’écart :
Les 6 composantes du torseur indiquent les translations et rotations à effectuer pour déplacer la surface
nominale, afin de la confondre avec la surface théorique associée à la surface réelle. (ne prend pas en
compte les variations dimensionnelles)
Remarque : le torseur d’écart ne caractérise pas une homothétie (optimisation au rayon par exemple).
Principe :
u α
To v β
w γ
( Oxyz)
Le repère doit être choisi pour avoir un maximum de composantes nulles. Les torseurs permettent de calculer
les positions de tous les points liés à la surface de la pièce étudiée.
L’exemple ci-dessous porte sur un tour, dont on a mesuré la broche et le fourreau de la contre-pointe. Il
s’agit de déterminer le défaut de coaxialité possible, entre la pointe d’un foret et l’extrémité d’une pièce.
_______________________________________________________________________________________________________________
4
Tolérancement vectoriel et contrôle géométrique
_______________________________________________________________________________________________________________
y
Axe de broche
x
u y
d Axe de contre-pointe
D β’ d’
v α β C x
α’ v’
A
u’
z
B
En supposant que l’extrémité de la pièce soit à la distance d du point A et que, lorsque le foret est en place,
l’extrémité de celui-ci se trouve à d’ de B, on demande de déterminer le défaut de coaxialité au moment de
l’attaque du perçage.
On considère acquis les notions concernant les coordonnées homogènes et les propriétés des matrices de
transformation homogène (cours de modélisation et commande des robots).
Exprimer les composantes du torseur des petits déplacements en transformation homogène revient à définir la
matrice T, matrice de transformation homogène permettant d’exprimer les coordonnées de Rj (repère lié à la
pièce en tenant compte des écarts aux points de contact) dans Ri (repère théorique). L’expression de T est donc :
1 −γ β u a
γ 1 −α v b
T = ave c P =
−β α 1 w c
0 0 0 1 1
Si l’on ne cherche à exprimer que les écarts aux points de contact de la pièce, on passe en matrice de
transformation différentielle ∆ :
_______________________________________________________________________________________________________________
5
Tolérancement vectoriel et contrôle géométrique
_______________________________________________________________________________________________________________
P' = T ⋅ P P ' P = ( T − I) P ξi = ∆P
β u 0 −γ ξxi
γ 0 −α v ξy i
∆ = av ec ξi =
−β α 0 w
ξzi
0 0 0 0 0
ξx i 0 −γ β u a − γ b + βc + u
ξy i γ 0 −α v b γ a − αc + v
= • =
−β α 0 w c
ξ zi − β a + αb + w
0 0 0 0 0 1
0
On peut généraliser ceci en exprimant un ensemble de torseurs de petits déplacements. La composition des
petits déplacements est obtenue en effectuant le produit des matrices mais en ne conservant que les termes du
premier ordre.
1 −γ 1 β 1 u 1 1 −γ 2 β2 u2 1 −γ 1 − γ 2 β1 + β2 u 1 + u2
γ1 1 −α 1 v1 γ2 1 −α 2 v 2 γ 1 + γ2 1 − α 1 − α 2 v1 + v 2
T1 • T2 = • ≈
−β 1 α 1 1 w1 −β 2 α 2 1 w2 − β1 −β 2 α 1 + α 2 1 w1 + w 2
0 0 0 1 0 0 0 1 0 0 0 1
3.1 Principe
Une autre méthode permettant de calculer les petits déplacements d’un solide utilise le principe des travaux
virtuels. Nous allons la présenter dans le cas de la recherche de l’erreur de localisation d’un solide reposant sur
des appuis ponctuels.
Le principe consiste à appliquer une force fictive (unitaire) suivant la normale à chaque point de contact puis
à calculer le travail de cette force en considérant d’une part le déplacement du point, d’autre part celui du solide.
ni
fi
Pi ξi
Contact ponctuel
en notant :
_______________________________________________________________________________________________________________
6
Tolérancement vectoriel et contrôle géométrique
_______________________________________________________________________________________________________________
le travail s’exprime :
fi ⋅ D + ( OPi ∧ f i ) ⋅ Ω = fi ⋅ ξ i
D fi
T = Fi = Ei = fi ⋅ ξ i
Ω OPi ∧ fi
t fi D
Ei = Fi ⋅ T ⋅ = fi ⋅ ξ i
OPi ∧ fi Ω
…
…
D
E = F⋅ T fi ⋅ = f i ⋅ ξi
OPi ∧ f i Ω
…
…
e1
y
x
e3
e2
Considérons le débattement d’un cylindre dans un alésage, présenté ici dans un espace bidimensionnel. La
variation de la géométrie des pièces est modélisée par les petits déplacements e1, e2, e3. Considérons la situation
extrême suivante :
Dimension de l’arbre : longueur = 2s, diamètre = 2r
A chaque point de contact est appliquée une force dont le module, de valeur 1, est noté fi pour expliciter le
calcul.
pour le point 1 :
0 u −s 0 0 0 0
f1 ⋅ v + r ∧ f1 ⋅ 0 = f1 ⋅ v1
0 0 0 0 γ 0 0
_______________________________________________________________________________________________________________
7
Tolérancement vectoriel et contrôle géométrique
_______________________________________________________________________________________________________________
pour le point 2 :
0 u s 0 0 0 0
f2 ⋅ v + −r ∧ f2 ⋅ 0 = f2 ⋅ v2
0 0 0 0 γ 0 0
pour le point 3 :
f3 u −s f3 0 f3 u3
0 ⋅ v + −r ∧ 0 ⋅ 0 = 0 ⋅ 0
0 0 0 0 γ 0 0
0 f1 − s f1 u f 1v1
0 f2 s f2 v f 2v2
⋅ =
f3 0 r f3 γ f3u 3
r r
− 1
2s 2s
u v1
1 1
v = 0 ⋅ v2
2 2
γ u3
1 1
− 0
2s 2 s
_______________________________________________________________________________________________________________
8
Tolérancement vectoriel et contrôle géométrique
_______________________________________________________________________________________________________________
CONTROLE GEOMETRIQUE
Depuis l’apparition des machines à mesurer 3 axes, les recherches ont eu pour objet de résoudre les 3
principaux aspects de ce contrôle :
L’évaluation de l’écart entre forme théorique et forme réelle par balançage sans méthode d’optimisation, n’a
pas supprimé la subjectivité du résultat puisqu’elle laisse le choix à l’opérateur de la position de la référence de
contrôle. Or, le choix de cette référence influence grandement le volume des écarts obtenus. La méthode
proposée ci-après est parfaitement objective; elle supprime un balançage précis de la pièce et détermine une
référence telle que les écarts soient minimums [Bourdet P.]. Cette méthode trouve également son application
dans le problème du balançage des pièces brutes de grandes dimensions (carter d’alternateur, arbre de turbine,
etc...).
cylindre
surface réglée
z
A x
y cône
Si l’on pose cette pièce sur la machine à mesurer 3 axes dans un montage de contrôle isostatique, la série de
points mesurés présente des écarts inévitables par rapport aux points théoriques de définition.
L’opérateur tente de faire coïncider les 2 séries de points, soit d’une manière entièrement manuelle, soit avec
l’existence d’un calculateur qui détermine le déplacement nécessaire en considérant que la pièce est parfaite
(calcul classique de changement d’axes). La pièce n’étant pas parfaite, l’opérateur recommence plusieurs fois la
manipulation jusqu’à ce qu’il juge la coïncidence suffisante. Il est clair que malgré l’utilisation du calculateur,
l’opération est entièrement subjective, et que les résultats du contrôle seront variables suivant l’opérateur.
ni
surface réelle
Mi
•
Mth
Mth
surface théorique
_______________________________________________________________________________________________________________
9
Tolérancement vectoriel et contrôle géométrique
_______________________________________________________________________________________________________________
On propose de déterminer, sans balançage manuel, la coïncidence optimale entre les mesures et les points
théoriques. Désignons par T le torseur des déplacements très petits calculé en 0, qui doit permettre de faire passer
le solide de la position 1 actuelle à la position 2 telle que les points mesurés coïncident d’une manière
significative avec les points théoriques dans un repère lié au système de mesure.
Soit un point théorique Mth et ni la normale à la surface théorique, Mi est le point réel, intersection de la
normale ni et de la surface réelle. Quelque soit l’instrument de contrôle, on obtient la mesure algébrique
MiMth = ξi sur la normale ni.
La surface réelle n’est jamais superposable à la surface théorique, c’est à dire que le point Mi ne vient pas
nécessairement en Mth. On minimise les écarts de superposition en donnant un déplacement tel que la position
finale de Mi soit dans le plan tangent en Mth.
r
Ce qu’on peut écrire algébriquement : D(M i ) ⋅ n i = ξi
r
Ecrite sous cette forme, l’équation représente le comoment du torseur de déplacement T et du torseur des
coordonnées pluckériennes Pni du vecteur ni. On peut écrire une relation analogue pour chaque point de mesure,
on obtient alors le système matriciel suivant :
r r
Pt • T = ξ
Dans lequel :
- ξ représente le vecteur colonne des différentes mesures xi
- T représente le vecteur colonne du déplacement cherché.
- Pt représente la matrice transposée du tableau des coordonnées pluckériennes des normales de mesure.
Il s’agit alors de déterminer le déplacement significatif, c’est-à-dire le déplacement qui satisfait au mieux les n
équations. On emploie ici la méthode de résolution de GAUSS, en formant la fonction W constituée par la
somme des carrés des écart ei représentant la distance de Mi à la surface théorique associée avec :
e i = ξi − {Pn i • T}
z ni
ntha ei Mi
Mtha
D(Mth)
β
w Mth
x
_______________________________________________________________________________________________________________
10
Tolérancement vectoriel et contrôle géométrique
_______________________________________________________________________________________________________________
Cette fonction W doit être minimum pour que la solution vérifie au mieux le système de n équations. On
obtient ainsi un système de 6 équations dans le cas général en écrivant que :
i i
On obtient donc dans le cas général :
∂W ∂W ∂W
=0 =0 =0
∂α ∂β ∂γ
∂W ∂W ∂W
=0 =0 =0
∂u ∂v ∂w
Ce système est évidemment linéaire et la résolution donne un torseur de déplacement noté T (a, b, g, u, v, w)
que nous appellerons le déplacement significatif et qui correspond au balançage optimal de la pièce. On peut
montrer que, dans ces conditions, la répartition des écarts est une répartition gaussienne.
5 - Applications
β
w
Plan nominal x
0
α ni 0
Ω β
1
0
T = Pn = x
i y
0 i 0 i
D 0 O M ∧ ni y
i 0 = −x
i i
w z 1
i 0
0
α
n 0
i Ω β
1
0
e = ξ ⋅ (P n ⋅ T) =
i i i y
i 0
OM ∧ n −xi D 0
i i
w
0
ei = [ξi − (w + αyi − βx i )]
Parmi toutes les valeurs possibles de w, a, b, nous allons choisir celles qui donnent les écarts minimums.
W = ∑ (ei )2 = ∑ (ξi − (Pn i • T ))2
n n
i i
_______________________________________________________________________________________________________________
11
Tolérancement vectoriel et contrôle géométrique
_______________________________________________________________________________________________________________
∂W ∂ n
= ∑ [ξi − (w + αyi − βx i )]
2
∂w ∂w i
∂W ∂ n
= ∑ [ξ i − w − αy i + βx i ]
2
∂w ∂w i
∂W n ∂
= ∑ (ξi − w − αy i + βx i )2
∂w i ∂w
∂W n ∂
= ∑ 2(ξi − w − αyi + βx i ) ⋅ (ξi − w − αy i + βx i )
∂w i ∂w
∂W
= −2∑ (ξi − w − αyi + βx i )
n
∂w i
∂W n
= −2∑ ξi − (n ⋅ w ) − α ∑ y i + β∑ x i = 0
n n
∂w i i i
d’où :
n n n
∑ ξ i = α ∑ y i − β∑ x i + n ⋅ w
i i i
De la même manière :
∂W ∂ n
= ∑ [ξ i − w − αy i + βx i ]
2
∂α ∂α i
∂W n n n n
= −2∑ ξi y i − w ∑ yi − α ∑ yi 2 + β∑ x i y i = 0
∂w i i i i
d’où :
n n n n
∑ ξ i y i = α ∑ y i − β∑ x i y i + w ∑ y i
2
i i i i
De la même manière :
∂W ∂ n
= ∑ [ξ i − w − αy i + βx i ]
2
∂β ∂β i
∂W n n n n
= 2 ∑ ξ i x i − w ∑ x i − α ∑ x i y i + β∑ x i 2 = 0
∂w i i i i
d’où :
n n n n
∑ ξ i x i = α ∑ x i y i − β∑ x i + w ∑ x i
2
i i i i
_______________________________________________________________________________________________________________
12
Tolérancement vectoriel et contrôle géométrique
_______________________________________________________________________________________________________________
n n n
∑ yi − ∑ xi n ∑ ξi
ni i
α n i
∑ x i y i
n n
− ∑ xi2 ∑ x i ⋅ β = ∑ ξ i x i
i i i i
n 2 n n w n
∑ yi − ∑ x i yi ∑ yi ∑ ξ i y i
i i i i
On cherche à définir le défaut de forme et le cercle associé à une série de points mesurés sur un cercle réel.
y
M3
M4 Cercle associé
Cercle nominal M2
Ecart ξi
M5
M1
A
v x
O u
M6 M9
M8
M7
Pour appliquer la méthode des moindres carrés, il faut une relation linéaire pour le calcul des écarts ei entre la
surface réelle et la surface théorique associée
Cercle associé
y
Cercle nominal ei ni
Mi
ρi
r
U cos θi ξi
A R
θi
V
x
O
U V sin θi
_______________________________________________________________________________________________________________
13
Tolérancement vectoriel et contrôle géométrique
_______________________________________________________________________________________________________________
0 cos θ i
Ω 0 n
i sin θi
0 0
T = Pn =
i
u R cos θ i cos θi 0
D v OM ∧ n i R sin θi sin θ i = 0
i
0 0 0 0
cos θ i 0
n sin θi Ω 0
i
0 0
e = ξ − ( Pn ⋅ T ) =
i i i
0 u
OM ∧ n 0 D v
i i
0 0
OMi = [ R + ξi ]
AMi = [ r + ei ]
On fait l’hypothèse que OMi = AMi, hypothèse très bien vérifiée dans le cas où O est très proche du centre du
cercle théorique associé A.
Remarque :
u et v définissent le déplacement qu’il faut faire sur le cercle nominal pour obtenir le cercle théorique
associé. Par contre, l’augmentation de rayon ∆R, ne peut pas être considérée comme un déplacement
(donc non calculable avec un torseur). Dans le cas du cercle, du cylindre, etc., on introduit le ∆R au
niveau de l’expression des écarts ei.
e i = ξ i − {Pn i • T}
e i = ξ i − [u cos θi + v sin θi ] − ∆R
Parmi toutes les valeurs possibles de u, v, ∆R, nous allons choisir celles qui donnent les écarts ei minimums,
c’est à dire qui minimise le défaut de forme.
W = ∑ (e i )2 = ∑ (ξ i − u cos θi − v sin θi − ∆R )2
n n
i i
∂W ∂ n
= ∑ (ξ i − u cos θi − v sin θi − ∆R )
2
∂u ∂u i
∂W n n n n
= − 2∑ ξ i cos θi − u ∑ cos 2 θi − v ∑ sin θi cos θi − ∆R ∑ cos θi = 0
∂u i i i i
d’où :
n n n n
∑ ξ i cos θ i = u ∑ cos θ i + v∑ sin θ i cos θ i + ∆R ∑ cos θ i
2
i i i i
de la même manière :
∂W ∂ n
= ∑ (ξi − u cos θi − v sin θi − ∆R )
2
∂v ∂v i
_______________________________________________________________________________________________________________
14
Tolérancement vectoriel et contrôle géométrique
_______________________________________________________________________________________________________________
∂W n n n n
= − 2 ∑ ξ i sin θ i − u ∑ cos θ i sin θ i − v∑ sin 2 θ i − ∆R ∑ sin θ i = 0
∂u i i i i
d'où :
n n n n
∑ ξi sin θi = u ∑ cos θi sin θi + v∑ sin θi + ∆R ∑ sin θi
2
i i i i
n n n
∑ ξi = u ∑ cos θi + v ∑ sin θi + n ⋅∆R
i i i
n n n
∑ cos θi ∑ sin θi n ∑ ξi
n i i
u n i
∑ cos θi sin θi
n n
∑ sin θi ∑ sin θi ⋅ v = ∑ ξi sin θi
2
i i i i
n n n ∆R n
∑ cos θi ∑ cos θi sin θi ∑ cos θi ∑ ξi cos θi
2
i i i i
On cherche à définir le défaut de forme et le cylindre théorique associé à une série de points mesurés sur un
cylindre réel.
Ov X
u
Cylindre nominal
α cos θ i
Ω β n
i sin θi
0 0
T = Pn =
i
u R cos θ i cos θ i − zi sin θ i
D v OM ∧ n R sin θi sin θi = zi cos θ i
i i
0 zi 0 0
_______________________________________________________________________________________________________________
15
Tolérancement vectoriel et contrôle géométrique
_______________________________________________________________________________________________________________
cos θi α
n
i sin θ i Ω β
0 0
e = ξ − ( Pn ⋅ T ) =
i i i
− z sin θ i u
i
OM ∧ n zi cos θ i D v
i i
0 0
OMi = [ R + ξi ]
AMi = [ r + ei ]
ξi = (x i − x o )2 + (yi − y o )2 − R
Le critère de Gauss donne un système de 5 équations à 5 inconnues (u, v, a, b, ∆R)
n n n n n
∑ cos θi ∑ sin θi − ∑ z i sin θi ∑ z i cos θi n ∑ ξi
i i i i
i
n
∑ cos 2 θi
n n n n
u n
∑ cos θi sin θi − ∑ z i cos θ i sin θi ∑ z i cos θi ∑ cos θi ∑ ξ i cos θi
2
i i i i i v i
n n n n n n
∑ cos θi sin θi ∑ sin θi − ∑ z i sin θ i ∑ z i cos θi sin θi ∑ sin θi ⋅ α = ∑ ξ i sin θi
2 2
in i i i i β ni
n n n n
z cos 2 θi ∑ z i cos θi sin θi − ∑ z i cos θi sin θi ∑ z i cos θi ∑ z i cos θi ∆R ∑ ξ i z i cos θi
2 2 2
∑i i i i i i i
n n n n n n
∑ z i cos θi sin θi ∑ z i sin θi
2
− ∑ z i sin θi 2 2
∑ z i cos θi sin θi
2
∑ z i sin θi ∑ ξ i z i sin θi
i i i i i i
_______________________________________________________________________________________________________________
16
Tolérancement vectoriel et contrôle géométrique
_______________________________________________________________________________________________________________
Le critère du minimax, ou de Chebishev, permet de minimiser la plus grande valeur d’un paramètre, ou
inversement d’en minimiser la plus petite valeur. En métrologie tridimensionnelle, ce critère permet de résoudre
entre autre les problèmes suivants :
• minimiser la distance entre deux plans parallèles contenant l’ensemble des points mesurés (cas du plan),
• minimiser la distance entre deux éléments concentriques contenant l’ensemble des points (cas du cercle,
de la sphère, du cylindre et du cône),
• minimiser la plus grande des distances entre un ensemble de points et un élément idéal (cas général :
l’élément idéal ou le groupe d’éléments est défini par un ensemble de points et de normales),
• maximiser le diamètre de l’élément géométrique inscrit (cas du cercle, de la sphère, du cylindre),
• v minimiser le diamètre de l’élément géométrique circonscrit (cas du cercle, de la sphère, du cylindre).
Dans le cas du plan, on montre que s’il est mesuré en quatre points répartis suivant les sommets d’un
rectangle (cas le plus courant en métrologie 3D), on trouve que les plans optimisés suivant le critère des
moindres carrés et du défaut de forme mini (Chebishev) sont confondus.
ax + by + cz + d = 0
Trouver l’équation du plan revient à définir trois des paramètres a, b, c, d. Si on se fixe un des paramètres, par
exemple c = 1 (si le plan cherché n’est pas parallèle à l’axe z), en posant A = a/c, B = b/c et D = d/c on obtient
pour n points de mesure n équations de la forme :
Ax1 + By1 + z1 + D = r1
Ax2 + By2 + z2 + D = r2
…………..
Axi + Byi + zi + D = ri
…………
Axn + Byn + zn + D = rn
Où les ri représentent les résidus des équations, et expriment que le nombre n de mesures étant supérieure à 3,
il n’est pas possible que tous les points de mesure appartiennent exactement au plan cherché.
La résolution d’un tel système fait appel à des méthodes mathématiques classiques comme la méthode de
Gauss pour le critère des moindres carrés sur les résidus ( ∑ ri 2 ) ou la méthode du simplexe pour le critère du
minimax (par exemple : minimiser le plus grand des résidus).
• La méthode de Gauss consiste à former la fonction W = ∑ ri 2 , cette fonction passe par un minimum que
l’on obtient en résolvant un système de 3 équations linéaires à 3 inconnues obtenues par les dérivées
partielles.
∂W ∂W ∂W
=0 =0 =0
∂A ∂B ∂D
• La méthode du simplexe consiste à exprimer le problème sous la forme de contraintes linéaires et d’une
fonction objectif. Par exemple, si rmaxi et rmini sont les valeurs maximales et minimale des résidus ri, on
exprime que tout résidu ri doit satisfaire l’inégalité rmin i ≤ ri ≤ rmax i avec comme fonction objectif
(rmaxi – rmini) minimal.
Mathématiquement, le problème aura une solution, mais les résidus n’exprimeront pas nécessairement les
distances euclidiennes des points au plan. Dans le cas du plan, les résidus représentent des distances parallèles à
l’axe z.
_______________________________________________________________________________________________________________
17
Tolérancement vectoriel et contrôle géométrique
_______________________________________________________________________________________________________________
Afin de prendre en compte les distances euclidiennes on peut utiliser l’algorithme suivant :
Mi
z
ri Plan optimisé
y
x
Figure 1 : Distance optimisée
1ère étape : on définit le repère initial R0 tel que le plan x0, y0 soit proche du plan optimisé recherché (Fig.
1). Par exemple on prend un plan passant par trois des points mesurés. Par un changement de repère, on
traite le problème d’optimisation dans le repère initial R0. Dans ce cas, les résidus ei des équations sont
proches des distances euclidiennes di cherchées.
y0
z0
Mi
z
di ei
Plan optimisé
y
Plan initial x0, y0, z0
x
x0
· 2ème étape : connaissant le plan optimisé avec les résidus ei, on calcule les distances euclidiennes di, puis
la différences εi = di − ei . Si les différentes ξi sont suffisamment petites, on considère que l’optimisation
a été également obtenu sur les distances di, sinon on reboucle le calcul à la première étape en prenant
comme nouveau plan R0 initial le plan précédemment optimisé. Par itération successives, on converge
ainsi vers la solution (Fig. 2).
La position relative entre deux éléments géométriques peut-être obtenue par des calculs de distances et
d’angles. On peut donc théoriquement obtenir par combinaison, six calculs de distance entre les trois éléments
géométriques point, droite et plan, et trois calculs d’angles entre les éléments géométriques droite et plan.
Compte tenu que les éléments géométriques associés aux éléments réels ne sont jamais parfaitement parallèles
entre eux, les calculs des distances entre une droite et un plan et entre un plan et un plan donnent
mathématiquement un résultat nul. En effet, bien que nominalement parallèles entre eux, une droite associée
coupera toujours un plan associé et de même, un plan associé coupera toujours un plan associé.
Ainsi, seuls seront considérés mathématiquement sans ambiguïtés, quatre cas de calcul d’une distance :
point/point, point /droite, point /plan et droite/droite, et trois cas de calcul d’angle, droite/droite, droite/plan et
plan/plan.
_______________________________________________________________________________________________________________
18
Tolérancement vectoriel et contrôle géométrique
_______________________________________________________________________________________________________________
A
y
x
Données :
Point PT_1 {A (Ax, Ay, Az)}
Point PT_2 {B (Bx, By, Bz)}
Solution vectorielle :
d = AB
Solution algébrique :
z DR_2
r
u
d
PT_1
B A
Données :
Point PT_1 {A (Ax, Ay, Az)}
r
Droite DR_2 {B (Bx, By, Bz), u (a, b, c)}
Solution vectorielle :
v
d = BA ∧ u
Solution algébrique :
d = kx 2 + ky 2 + kz 2
_______________________________________________________________________________________________________________
19
Tolérancement vectoriel et contrôle géométrique
_______________________________________________________________________________________________________________
z r
n A
PT_1
PL_2 d
B
y
Données :
Point PT_1 {A (Ax, Ay, Az)}
r
Plan PL_2 {B (Bx, By, Bz), n (a, b, c)}
Solution vectorielle :
r
d = AB ∧ n
Solution algébrique :
r
u1
z DR_2
d
r A DR_1
u2
B
y
Données :
r
Droite DR_1 {A (Ax, Ay, Az), u1 (a1, b1, c1)}
r
Droite DR_2 {B (Bx, By, Bz), u 2 (a2, b2, c2)}
Solution vectorielle :
r r
r r u ∧u
d = AB ∧ n avec n = r1 r 2
u1 ∧ u 2
Solution algébrique :
l = b1c 2 − c1b 2 a = l / l2 + m 2 + n 2
r r r
n1 ∧ n 2 m = c1a 2 − a1c 2 n b = m / l2 + m 2 + n 2
n = a1b 2 − b1a 2 c = n / l2 + m 2 + n 2
_______________________________________________________________________________________________________________
20
Tolérancement vectoriel et contrôle géométrique
_______________________________________________________________________________________________________________
Le calcul d’un angle entre deux éléments géométriques revient dans les trois cas au calcul d’un angle entre
deux directions. La valeur de l’angle est fonction de l’orientation des vecteurs unitaires. La valeur de l’angle sera
donc positive et comprise entre 0° et 180°.
r
u1
z DR_2
d
r A DR_1
u2
B
y
Données :
r
Droite DR_1 {A (Ax, Ay, Az), u1 (a1, b1, c1)}
r
Droite DR_2 {B (Bx, By, Bz), u 2 (a2, b2, c2)}
Solution vectorielle :
r r
cos α = u1 ⋅ u 2
DR_1 Ar
1 u1
z
r
PL_2 n2
B
y
Données :
r
Droite DR_1 {A (Ax, Ay, Az), u 1 (a1, b1, c1)}
r
Droite PL_2 {B (Bx, By, Bz), n 2 (a2, b2, c2)}
Solution vectorielle :
r r
cos α = u1 ⋅ n 2
_______________________________________________________________________________________________________________
21
Tolérancement vectoriel et contrôle géométrique
_______________________________________________________________________________________________________________
r
PL_2 n1
B
y
Données :
r
Droite PL_1 {A (Ax, Ay, Az), n1 (a1, b1, c1)}
r
Droite PL_2 {B (Bx, By, Bz), n 2 (a2, b2, c2)}
Solution vectorielle :
r r
cos α = n1 ⋅ n 2
Solution algébrique :
_______________________________________________________________________________________________________________
22
Tolérancement vectoriel et contrôle géométrique
_______________________________________________________________________________________________________________
Bibliographie :
• Modélisation et commande des robots, Dombre E., Khalil W., Traité des nouvelles Technologies, Série
Robotique, HERMES, 1988.
• Cotation tridimensionnelle des systèmes mécaniques, Clément A., Rivière A., Temmerman M., PYC
Edition, 1994.
• Qualité des produits dans les entreprises : Tolérancement et métrologie dimensionnelle, CETIM.
_______________________________________________________________________________________________________________
23