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PS92 UNE APPICATION PRATIQUE

APPROCHE MANUELLE ET MODELE MEF


Olivier CHARPENTIER
B.E. EIFFAGE CONSTRUCTION

Eurocode 8 : calcul des structures


pour leur résistance aux séismes

Bâtiment en béton
Paris, du Mercredi 14 au Vendredi 16 Octobre 2015
EXPOSE PRESENTE PAR JEAN­MARC VEZIN
Etude comparative PS92 et EC8
Cas pratique d’un IGH de logements
Sommaire de l’étude PS-
PS-92
(approches manuelles et MEF)
Cas considérés :
a) bâti symétrique régulier
b) dissymétrie régulière de torsion (en rigidité)
c) bâti symétrique sur transparences niveaux inférieurs

Caractéristiques de raideur ( flexion, tranchant )


Condensation des Masses m et j
Critères de régularité selon PS92
Analyse modale-spectrale
Coefficient de comportement
Difficultés d’exploitation pratiques des modèles
Calcul des armatures d’un voile ( limite à  ??), et d’un
linteau

O Charpentier
Bureau d’ Etudes Structures Eiffage Construction
11 Place de l’Europe, 78140 Velizy Villacoublay 29/11/2012
Géométrie de base du projet :
Contexte réglementaire actuel :
Géométrie variante 1;
avec dissymétrie rigidité sens transversal tous niveaux:
Géométrie variante 2 ;
Transparences en niveaux inférieurs sur géométrie de référence
avec plancher de reprise de voiles de contreventement en Ph R+1 :
Principe des calculs statique équivalent pour 1 ddl :

Soit au coefficient de
comportement q prés :
Principe des calculs statique équivalent pour plusieurs ddl :

Prise en compte d’un nombre de mode inférieur à n ; acceptable à condition que la masse modale Mi* représente au moins soit 90% de la
masse totale M, ou à défaut 70% avant la coupure à 0,03s avec dans ce cas un facteur majorant des résultats du type M/Mi* .

Donc, à priori pas de signe du résultat, sauf à lui donner volontairement celui d’un des modes……lequel ??
Variables d’intérêt et signe
Données normalisées dans notre cas
aN ; en m/s^2

Attention aux unités

Donc sur modèle élastique linéaire


avec le module Ebi du béton à court
terme non dégradé.
Hauteur de dimensionnement, liaisons avec le sol :
Axes principaux, directions

Par exemple
Masses actives, discrétisation :
Inerties massiques

Exemple fréquent d’une plaque rectangulaire


Excentrer les masses
Bâtiments réguliers et moyennement réguliers :
Excentrer les masses Bâtiments irréguliers :

Un modèle tridimensionnel à 50000 nœuds


avec génération automatique des masses
comportera 300000 modes propres potentiels,
à partir des 6 ddl générés par nœuds.

 comment, de manière pratique, excentrer


ces 50000 masses en vue de respecter les
clauses des PS92 qui requièrent de faire
plusieurs calculs dynamique avec pour
chaque calcul une position différente de la
résultante des masses à chaque niveaux !!!:
Combinaisons des effets, directions, pondérations
Couplages verticaux
Exemples évidents motivant de ne pas négliger la composante verticale
Découplage en plan
Critères de régularité
Irréguliers : car formes qui
rendrait caduque la
réduction de la structure à
une unique
« colonne vertébrale » ;
( formes non convexes en
plan et/ou en élévation )

Irrégulier par transparence


(couplage par reprise de charge
d’éléments de contreventement )

Régulier à condition que


les décrochés en plans
soient limités
Critères de régularité, suite

eo : excentricité entre centre de masse et centre de torsion (par étage et par direction)

Critères d’ordre et de couplage des modes de translation et de torsion


Une fois ces critères
vérifiés ( Tous ??) on peut
légitimement modéliser la
structure en brochette
Nombre de modes fondamentaux utiles
Les brochettes 3d et planes:

Représentativité vis-à-vis d’une sollicitation sismique verticale ??


Période mode fondamental
Pour les bâtiments réguliers les
PS92 proposent des formules
simplifiées du type :

ou

la formule de Rayleigh donne des résultats bien plus précis :


( à condition de retenir une allure de déformée correcte)

Permettant de
mieux
appréhender
le risque de
Idem pour la torsion couplage
Effort global Bâtiment régulier

Réflexe

Autre cas particulier :

D’où
Effort global Bâtiment moyennement régulier

Par exemple pour des masses supposées alignées centrées sur des centres de torsion eux même
alignés on obtient par récurrence à partir des formules de Bresse (en négligeant les déformations
d’effort tranchant) :

Cette méthode, même si illégitime en regard des critères de régularité, fournis d’excellentes bases
de comparaison de calculs 3D beaucoup plus fastidieux de mise en œuvre.
Flexion / Tranchant ; déformées

Faux problème ?
Coefficient de comportement :q
En plusieurs endroits dans les règles PS92 :

Global ou par direction


(indépendantes ?)
Coefficient de comportement , suite 1

Donc q , le diviseur des


efforts , est compris
entre 3,5 et 1,5
voire entre 3,0 et 1,4
Coefficient de comportement , suite 2
Justification réglementaire de q :

Donc, la plupart du temps sur une structure hyperstatique, en tenant compte des non
linéarités du béton armé…………, et après avoir calculé les sections d’aciers

Y’a plus qu’a …. Mais ..


Coefficient de comportement , suite 3
sur une structure complète, hautement hyperstatique même si simplifiée ; l’état de déplacement sous Fd
s’obtient donc par itérations successives à partir des matrices de rigidités fissurées réévaluées à chaque
itération à partir de l’estimation précédente des efforts…
Nota : les non linéarités mécaniques ont fait perdre le principe de superposition, il faut donc opérer ce travail
pour chacune des 24 combinaisons de base (multipliées par le nombre de combinaison de torsion).
A condition d’avoir le temps et les moyens pour faire converger le processus ……vers où ?
…. Vers peut être le constat qu’il faille diminuer q et tout recommencer pour justifier une nouvelle valeur plus
faible ou investir dans l’essais d’une nouvelle valeur plus optimiste ?.

comment s’appelle(nt), le(s) outils du commerce,


permettant de faire ses vérifications ?
Et pendant ce temps là :

combien ça coûte ?

est-ce utile (traduire par rentable) d’y investir ?

Combien de temps ça dure ?

Est ce que c’est prévu (Coût, délais, hommes,


logiciels, …) ?

Quelle valeur donner à q pour éviter tous ces tracas ?


Etude du bâtiment version de base
Le système présente 2 plans de symétrie (repère
principal de rigidité évident)
Le centre de masse est confondu avec le centre de
torsion
Et il est géométriquement régulier

Approche manuelle par la Méthode


Albiges et Goulet (annales ITBTP
mai 1960 )
La méthode a été étendue aux
refends à plusieurs ouvertures par
Despeyroux et Guillot (annales
ITBTP février 1972 ) :

Donc en voiles indépendants


(sans effet de tube )
Calcul des Rigidités
pour évaluer, manuellement, les rigidités globales de translations et de torsion il faut d’abord
calculer les rigidités de chacun des voiles supposés indépendants (avec ou sans tables de
compression discussions)….
Ainsi pour le refend 8 par exemple on obtient les résultats suivant :
Refend 8 , rigidité par MEF
Refend 8 , rigidité par MEF avec erreur

Il faut, dans des modèles


mélangeant filaires et
surfaciques, faire attention
aux compatibilités des
conditions d’encastrements
des éléments les uns dans les
autres sous peine d’obtenir
des résultats très éloignés de
la réalité
Calcul des autres caractéristiques
Estimation des périodes
En voiles indépendants sans tables :
Recoupement par MEF complet
Calcul des efforts globaux
Nonobstant l’irrégularité de torsion du bâtiment, nous calculerons l’effort global avec la
méthode des bâtiments réguliers.

Avec Classe B et q=3 ;

Vérif
Distribution de l’effort global dans le refend 7 :
Toujours comme si le bâtiment était régulier

Il faudrait rajouter les augmentations de


torsion dynamique issues du modèle
tridimensionnel requis pour générer les
accélérations angulaires d’axe vertical.
Refend 7 effort par MEF
Calcul des armatures du linteau du refends N°
N°7
Calcul des sollicitations avec la méthode Albiges-Goulet Avec q=3.0 et classe B
Calcul des armatures des pieds du refend 7
Avec la méthode Albiges-Goulet pour le calcul des sollicitations , Avec q=3.0 et classe B
Calcul des armatures des pieds du refend 7, suite

Pour M7=38300 KN.m


Divisé par 3 par l’effet des
linteaux
Vérifications au tranchant

Ratios : !?

Y a-t-il une limite à la contrainte de


cisaillement ?
Vérifications au tranchant, suite
Cumul des erreurs
En adoptant un point de vue rigoureux ou rigoriste ??, au motif de la seule non régularité de torsion,
il aurait fallu prendre un coefficient de comportement dégradé selon le tableau 11 des ps92 et non le
tableau 12 non valable pour les bâtiments de plus de 28m:

Soit 0,7*3,5(du tableau 11)=2,45 –à justifier- au lieu de 3.0( régulier du tableau 12)
De plus le bâtiment dépasse 28m, Classe C au lieu de B conduisant ainsi à augmenter an de 2.50 à 3.00

Ces deux corrections représenteraient une augmentation cumulées des efforts de 49% et amèneraient à
revoir les coffrages d’un bâtiment correctement dimensionné au règles anciennes PS69

A titre de comparaison nous aurions :


PS92 : T global =794 x 1.24 x 1.20 = 1180 tonnes (soit 20% de la masse active de 5840 T)
PS69 : T global = 405 tonnes soit 7% de la masse active (voir poly JP.Boutin du CHEC)
Caractéristiques du bâtiment variante 1
Le système ne présente plus qu’un
plan de symétrie la partie droite
ayant été diminuée en rigidité,
Le centre de masse n’est donc plus
confondu avec le centre de torsion,
ce dernier se décalant vers la
gauche

la précision de ces calculs manuels est discutable mais permet de


dégager des premiers ordres de grandeur
Caractéristiques du bâtiment , périodes
Recoupement rigidités par MEF
Recoupement périodes par MEF

L’allure des déformées des modes permet de mieux comprendre le comportement


Effort global et refend 7
donc toujours avec q=3.0 et bâtiment en classe B (au lieu de la classe C réglementaire)

Sollicitations du refend 7
approche MEF 3D :
A partir du modèle avec les
efforts signés sens Y avec le
mode 1 (47%de la masse sur
ce mode) on trouve 825
tonnes en effort global très
proche des 794 t de
l’approche manuelle.
Coupes MEF refend 7
Pour le trumeaux arrière tendu (efforts signés):

Pour les torseurs de flexion composée N et M la perte


du signe signifie la perte de contrôle des ordres de
grandeurs des efforts de dimensionnement.

la même coupe efforts non signés :


Comparaison : manuel et mef

quelques divergences entre les approches, faut-il croire la machine avec une
résultante à 0.34 H pour le refend 7 sensé être le plus sollicité en altitude par la
torsion ?

Par ailleurs nous continuons à calculer avec les erreurs volontaires concernant la
classe du bâtiment ( C au lieu de B ) , et le coef q à 3.0 au lieu de 0.7 * 3.5 (à justifier)
Calcul du linteau le plus sollicité du refend 7

Quid alors du coefficient de


comportement avec une partie de la
structure du refend 7
(et probablement d’autres), en
métal , alors qu’il a été calé sur une
hypothèse BA ??.
Calcul des armatures des trumeaux du refend N°
N°7
avec q=3.0 et classe B
Etude du bâtiment, cas de la variante N° 2
Caractéristiques géométriques:

Tandis que dans les étages supérieurs on retrouve la même géométrie que le cas de
base aux épaisseurs près variables des refends 1, 4 et 7 de20cm à 40cm (en première
approche).

1
Le système présente deux plans de symétrie, en rigidités et en masse,
Le centre de masse est confondu avec le centre de torsion (excentricité structurale eo nulle)

Il y a -comme très souvent- une transparence, positionnée ici dans les deux niveaux bas ;
Ce qui le classe à ce titre comme irrégulier et nous oblige selon les PS92 à considérer la
composante verticale de séisme ;

Pour évaluer les rigidités globales de translations et de torsion il faudrait :

 En vue d’un calcul manuel, d’abord, calculer les rigidités de chacun des voiles supposés
indépendants, avec la difficulté supplémentaire d’évaluer correctement les rigidités des refends
2, 3, 5 et 6 appuyé sur des poutres bloquées horizontalement par les seuls refends 1, 4 et 7 ;

 Ou bien considérer le fonctionnement en profil tubulaire multicellulaire qui requière le recours à


l’ordinateur

Ayant déjà œuvré sur le cas de base, nous connaissons déjà les ordres de grandeurs relatifs au
projet de base, et par mesure de gain de temps, précision et …. confort, nous retiendrons la
seconde voie du calcul MEF.)

2
les caractéristiques de masse des étages supérieurs (au centre de masse) :

Modèle MEF pour évaluer les rigidités à partir de cas de charges statiques:
Effel2006 - Structure - 15.1 SP0 variante 1 V3 ©
GRAITEC

Les caractéristiques de rigidités sont proches de la variante 1, on retrouvera donc à peu prés les
même périodes de modes fondamentaux soit environ 0,5s en translation Y probablement couplé à
de la torsion et environ 0,4s dans le sens X.

3
On peut ensuite faire la vérification de régularité de torsion requise par les règles ;

4
Et ensuite évaluer les périodes fondamentales à partir du modèle :

les autres modes sont anecdotiques,


La lecture des masses modales et l’allure des déformées nous montrent qu’il n’y a quasiment pas
de couplage entre torsion et translation.

5
Commentaires :
- Pour les deux directions on obtient bien au moins 90% de la masse modale avant la
fréquence de coupure de 33Hz (d’ailleurs sur seulement 2 modes).

- Les modes sont suffisamment purs pour faire le choix à partir desquels on signera les
efforts résultants des combinaisons quadratiques, c’est à dire :
Translation X avec le signe du mode 3 (77% de la masse modale sur ce mode)
Translation Y avec le signe du mode 2 (70% de la masse modale sur ce mode)

6
7
Composante verticale :

On signera les résultats de cette composante verticale avec le signe de ce mode n°7

On appliquera la méthode du mode résiduel les 90% de la masse modale n’ayant pas été atteint
(plutôt que de rechercher encore plus de modes qui seraient probablement des modes rigides au
delà de la fréquence de coupure de 33 Hz et ou des modes locaux sans intérêt) :

8
Sollicitations globales du bâtiment :
Nonobstant l'irrégularité de torsion du bâtiment, nous calculerons l'effort global avec la méthode
des bâtiments réguliers ; donc avec q=2,50 horizontalement et q=1,25 verticalement
Et bâtiment en classe B (au lieu de la classe C réglementaire)

d’ou aN=2.5 m/s²


Classe de régularité :
Le bâtiment est irrégulier à cause des transparences mais également au titre de la rigidité relative
torsion/translation insuffisante dans le sens X.

Donc logiquement :

Nous retiendrons pour cet exemple une valeur de q=2,5 pour les composantes horizontales

9
Spectres de réponses :

On a donc pour la réponse horizontale :

La réponse verticale pour T=0,07s < Tc, donc sur le plateau du spectre, est alors égale à :
(aN=2,5) x (70% de 2,25)x1,0x1,0 / (q=1,25) = 3,15 m/s² soit 0,32.g = R(T)/q

10
Estimation des efforts globaux approche manuelle simplifiée :
En supposant masses et rigidité centrés et constants sur la hauteur :

Le même genre de développement nous permet d’obtenir une estimation de la composante


verticale :

On remarque que les variations d’effort normal dans les porteurs induites par la composante
verticale du séisme sont importantes.
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Sollicitations globales du bâtiment approche MEF 3d :
Ayant pris soin de signer les variables, avec les modes prépondérants propres à chaque direction,
nous pouvons sommer les réactions d’appuis afin d’obtenir les torseurs résultants :

( pour 912 t estimé manuellement )

( pour 1507 t estimé à la main )

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Evaluation des efforts dans le refend 7 :
L’exploitation des cas de charges statiques permettent de vérifier que le modèle à convergé et
d’évaluer la part d’effort que reprennent les différents voiles.

Le refend 7, hors torsion, reprend donc en pied 29 % du total horizontal transversal (2x144/1000)

Soit pour environ 29% de 1000 tonnes=290 tonnes hors torsion


L’exploitation des coupes de coupes de contraintes dans le plan moyen des surfaciques va nous
permettre de préciser cette valeur, augmentée des amplifications dynamiques de torsion générées
par le modèle.
Nous commettons l’erreur volontaire (pratique courante !!??) de ne pas excentrer manuellement les
masses pour éviter de construire d’autres modèles.

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la coupure est faite à mi-hauteur du Rdc pour s’éloigner des zones de contraintes d’autant plus
perturbées qu’à maille lache à l’approche des appuis, il faut donc recalculer le torseur 1,35 mètre
plus bas, soit : M=700 + 125 x 1.35 =869 t.m.

On obtient alors :

nota : a comparer à M=7500 t.m, N=400 t, V7=300 t , M1=M2=1930 t.m, du refend 7 dans la cas de la
variante 1 du bâtiment (page 14 du précédent exposé).

Nous pouvons déjà en déduire qu’il est inutile de recalculer le linteaux le plus sollicité pour
réemployer, certes par excès, celui calculé dans l’exposé précédent de la variante 1.

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ainsi :

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On peut également constater le phénomène en regardant de plus prés la brutale augmentation de
l’effort tranchant dans les trumeaux au passage du plancher transfert du ph R+1 :

soit une augmentation de 29 tonnes par trumeaux pour passer de 85 à 114 (soit + 34%) qui n’aurait
pas lieu d’être dans un système à rigidité constante compte tenu de la distribution des efforts
sismiques, comme explicité ci dessous ;

Ayant fiabilisé la curiosité, il nous reste à combiner les actions pour déterminer les
torseurs enveloppes ;

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